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EHESS Petite histoire de l'exégèse biblique by Pierre Gibert Review by: Émile Poulat Archives de sciences sociales des religions, 37e Année, No. 80 (Oct. - Dec., 1992), pp. 265-266 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30128629 . Accessed: 09/06/2014 17:00 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 195.78.109.164 on Mon, 9 Jun 2014 17:00:04 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Petite histoire de l'exégèse bibliqueby Pierre Gibert

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Petite histoire de l'exégèse biblique by Pierre GibertReview by: Émile PoulatArchives de sciences sociales des religions, 37e Année, No. 80 (Oct. - Dec., 1992), pp. 265-266Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30128629 .

Accessed: 09/06/2014 17:00

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BULLETIN DES OUVRAGES

80.35 GIANNANTONIO (Pompeo), 6d.

Alfonso M. de Liguori e la soci6th civile del suo tempo. Atti del Convegno internazionale per il Bicentenario della morte del Santo (1787-1987), Napoli, S. Agata dei Goti, Sa- lerno, Pagani, 15-19 maggio 1988. Florence, Leo S. Olschki Editore, 2 vol., 1990, 679 p.

La comm6moration du 200e anniversaire de la mort de Saint Alphonse De Liguori a donnd lieu en 1988 i un important colloque plac6 sous l'dgide des universit6s de Naples et de Salerne, sur les lieux oi vdcut et agit le saint. Les Actes rassemblent 36 communications qui donnent deux forts et riches volumes. Les or- ganisateurs ont vu grand. Respectant le juge- ment de Jean Delumeau exprimd dans la prdface i la biographie que Thdodule Rey-Mer- met a consacrde au << Saint du sidcle des Lu- mitres >, <<un g6ant non seulement de la spiritualit6, mais de l'histoire tout court >>, ils ont voulu un colloque abondant pour analyser une personnalit6 complexe et 6clectique. An- tonio Cestaro, en replagant Alphonse De Li- guori dans son temps (p. 27-39), souligne combien l'6v~que de Sant'Agata dei Goti a eu des talents divers: thdologien, 6crivain, musi- cien, poate, peintre, architecte, moraliste, pr6- dicateur, fondateur d'une congr6gation, 6v~que...

Les Actes de ce colloque entendent rendre compte de cette diversitd. Ils se rdpartissent en- tre dix parties d'importance indgale dont l'&- numeration permet de rendre compte de la multiplicit6 des orientations : socidtd et his- toire d'abord : il s'agit ici de placer le saint en perspective par rapport h son temps, par rap- port i la culture religieuse du XVIIIe sibcle la deuxiame partie propose une recherche sur tradition et innovation chez Alphonse De Li- guori, en troisiame partie, deux communica- tions d6gagent son rapport au peuple, I'un des auteurs y voyant, non sans quelque imprudence anachronique, un personnalisme; puis sous la rubrique < Droit et politique >, le juriste appa- rait h travers l'analyse de quelques trait6s r6- digds par Alphonse De Liguori relevant du droit; I'engagement mdridional de l'dvfque est vu en cinquibme partie avec notamment une communication de Sergio Minichini sur Croce et Liguori; puis quatre series de communica- tions offrent les aspects les plus intdressants du colloque en traitant des aspects proprement culturels : la podsie, la musique, les arts, la langue (art oratoire et rh6torique) de Saint Al- phonse : parmi les nombreuses communica- tions illustrant ces thames, il convient de retenir notamment I'importante 6tude de Fran- cesco D'Episcopo sur la thdologie et la po6sie

de l'amour divin dans I'oeuvre du saint (p. 417- 44). Enfin, I'ouvrage s'achave par une rubrique intitulde < Prospectives > regroupant seulement deux textes qui auraient pu 8tre intdgrds aux autres parties: Vittorio Pellegrino traite de la direction spirituelle d'Alphonse, et surtout Mgr Helder Camara propose une r6flexion sur Saint Alphonse et les pauvres, faisant du saint des Lumiares un saint pour le Tiers monde. Sans doute est-ce la que l'on mesure le mieux sa modernit6 qui dclate tout au long des diff&- rentes contributions. Sans doute est-ce 1l ce qui manque a ce livre pourtant bien fourni, qui enrichit notre connaissance de Saint Alphonse apras l'important et excellent volume dirige par Jean Delumeau, Alphonse De Liguori pas- teur et docteur (Paris, Beauchesne, 1987, 408 p.).

L'action et l'ceuvre du saint sont bien connus; le liguorisme, ses contenus, ses adap- tations, ses succas, son influence sur la spiri- tualit6 et les comportements religieux a l'6poque contemporaine A travers le monde, mdriteraient quelques 6tudes.

Jean-Dominique Durand.

80.36 GIBERT (Pierre).

Petite histoire de l'ex~gise biblique. Paris, Cerf, 1992, 268 p. (Lire la Bible, 94).

Clair, alerte, pensd, ce livre laisse pourtant un arriare-goilt d'irr6el par ses 6vitements. Sans doute est-il desservi par son titre et par la collection (par son 6criture aussi, qui cade i la nouvelle manie des conditionnels a r6p6- tition). Car ce n'est pas tant une courte histoire et brave relation qui le praoccupe, que le grave et grand problame pos6 par une mutation r6- cente au sein de cette histoire. Pourquoi done deux trous noirs ? Le premier r6pond a l'in- tention de ne pas transformer un ddbat en combat, et pour cela, P.G. a choisi de ne nom- mer aucun des interlocuteurs ou adversaires avec lesquels il est en contestation : histoire allusive. Le second n'est pas justifi6 : affaire de prudence ou de place (ou les deux), I'his- toire de l'ex6gase moderne tourne court a peine n6e. Spinoza, Richard Simon, Astruc, Lemais- tre de Sacy, dom Calmet (mais non Huet, si cher a Alphonse Dupront), + commence lb une riche histoire > dont il ne nous est rien dit, celle qui, pour Albert Schweitzer, allait de Reimarus a Wrede >, et pour nous de Strauss a Bultmann (si l'on veut r6server le pr6sent) en traversant la < crise moderniste >.

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

Rien qu'en France, de Bayle et Fontenelle a Renan, puis Goguel, court une ex6ghse libd- rale, 6clair6e ou rationaliste, dont l'influence fut d6cisive sur << l'esprit laique >. Ce fut la d6couverte de Renan quand il suivit le cours de Quatrembre au Collbge de France : pour la premiere fois, la science sacr6e ne portait pas soutane.

Ce petit livre est une c616bration de l'esprit scientifique, critique et historique, sans aucune concession au positivisme. Si l'on veut comprendre la d6marche de P. G., il faut avoir en m6moire trois de ses pr6c6dents ouvrages : Une thdorie de la I~gende (1979, sa these avec J. Le Goff: Cf. Arch., 50, no 456); La Bible a la naissance de l'histoire, bien avant Hdro- dote (1979) ; Viriti historique et esprit historien (1990). Pour lui, < la dimension historique et fi- nalement historienne de la Bible + l'enveloppe de la Genbse i l'Apocalypse : elle est la cl6 d'or des Ecritures et de leur intelligence.

A partir de 1l sont pos6s deux problimes ca- pitaux: quel pouvait 6tre le sens de l'histori- cit6 pour l'ex6ghse traditionnelle en des sibcles chr6tiens 6trangers i notre conception savante de l'histoire ? Comment expliquer, alors que la Bible a de nouveau < p6n6tr6 le monde ca- tholique >, qu'on soit si loin < d'une paisible acceptation de l'ex6ghse critique et de ses rd- sultats ,> (p. 231) ? Question subsidiaire, ici nd- glig6e : que peut &tre aujourd'hui cette ex6ghse courante qui rdsiste i la science et a oublid sa tradition, sinon une tierce ex6gise tout entibre encore A explorer ? Question naive: sont-ce vwritablement Spinoza et R. Simon que Pie XII, dans son encyclique < libdratrice > Di- vino afflante Spiritu (1943), entend int6grer dans la tradition sinon dans le panthdon > de cette nouvelle ex6ghse et pourquoi s'arr~ter i eux comme d'autres i Hegel ou i Marx ?

Il est significatif que P. G., doyen de la Fa- cult6 de thdologie de Lyon, 6prouve le besoin de se d6fendre et de s'affirmer contre tous ceux - fort disparates - qui demeurent allergi- ques ou se font critiques de l'ex6ghse histori- que. Mais une fois celle-ci justifide, rien n'est rdsolu des problimes considdrables et complexes que posent et son invention et ses d6veloppements. Les vrais d6bats sur ce plan ne sont ni avec les responsables pastoraux ni mme entre ex6ghtes chr6tiens, mais avec ce milieu de culture dont le travail repose sur ce fait inaugural, l'arrachement du texte sacr6 ct son contexte religieux ecclsial (p. 193), dans un esprit scientifique de soumission au reel (p. 219). Comme eit dit Mgr Duchesne, < hic jacet lepus >. Qui le rdveillera ?

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A ce point, on a envie de lever un second libvre. L'histoire de l'ex6ghse n'est gubre sor- tie encore d'une tenace tradition id6aliste. Elle scrute les indpuisables rapports de la pensde chr6tienne au texte biblique, mais elle n6glige le rapport de ces lectures - littdrales ou spiri- tuelles - i la r6alit6 sociale. Et pourtant, qu'il s'agisse de l'ordre social chr6tien ou de l'ex- pansion missionnaire, c'est bien g l'~criture Sainte qu'on en appelle. En cette annde du 5e centenaire de la ddcouverte de l'Amdrique, la vision des conquistadors et des missionnaires 6tait nourrie de la Bible, tout comme en 1620 celle des Pilgrim Fathers du Mayflower: ces sociovisions appartiennent i l'histoire de I'exdgise populaire et d'abord savante. L'exd- ghse biblique est matrice d'histoire, ajoutant ce niveau historique aux deux prdcidents.

Emile Poulat.

80.37 GOODRICH, (Anne S(wann)).

Peking Paper Gods. A Look to Home Wors- hip. Nettetal, Steyler-Verlag, 1991, 501 p. (Coll. Monumenta Serica Monograph Series, XXIII, ill., bibl. index avec caractbres chinois).

Voici quelque soixante ou soixante-dix ans que l'ouvrage de rdfdrence usuel en matibre de cultes populaires chinois, et notamment d'iden- tification des divinitis populaires, est le volu- mineux corpus du P.H. Dord, s.j. (1859-1931), Manuel des superstitions de la Chine, en 18 volumes (Zikawei, Varidt6s Sinologiques >, 1911 i 1938), compl6td par un compendium qui aide ? s'y retrouver, le Manuel des supers- titions chinoises destind, dit le P. Dord, i

< mettre des missionnaires sur la voie de la dd- fiance + (Zikawei, 1926). Le principal d6faut de l'entreprise est l'absence d'un appareil cri- tique permettant de localiser geographique- ment et textuellement les informations (voir ce qu'en dit le taoisant Michel Soymid dans son introduction ' la r66dition du petit Manuel, Pa- ris-Hong Kong, Centre de publication de l'unit6 d'enseignement et de recherche Ex- trfme-Orient-Asie du Sud-Est de l'universit6 de Paris, 1970).

Le travail de A.S.G. prolonge la seconde partie (tomes VII i XII) de la collection du P. Dord, consacrde au panthdon chinois, et, par une sage limitation de son propos, en 6vite les 6cueils. Car il s'agit ici de la prdsentation d'une collection parfaitement homogine: une centaine de figurines de divinit6s imprim6es sur papier et dites des < chevaux de papier >, pour 8tre collfes sur les murs et les portes des maisons priv6es ou 6tre bril6es en hommage

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