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Phébie

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Je défis le harnais de mon parapente et sortis en catastrophe.

Une grande étendue de sable s'étendait devant moi. Une oasis se trouvait non loin, de magnifiques palmiers et une eau turquoise. Des fruits tropicaux poussaient en abondance, mais seulement dans cette partie du désert, des fruits de toutes les couleurs, en passant par le orange et le violet. Le sable était fin et plutot clair, d'un beige tendant sur le orange. À une trentaine de mètres, le sable devenait plus foncé, révélant la présence de sables mouvants. Une pluie de fleurs volantes flottaient dans l'air, des vertes et des bleues. Elle étaient toujours en mouvement, tournant sur elles-mêmes, montant ou descendant d'une dizaine de centimètres.

L'endroit semblait désert mis à part ça, mais je ressentais une présence étrangère.

J'étais très étonnée de me retrouver là. Une voile de parapente déchirée reposait sur le sable, mais je n'avais aucun souvenir concernant ce qui était arrivé. Mon étonnement laissa place à la peur. J'étais seule, dans un endroit que je ne connaissais pas, et je commençai à avoir très soif.

J'avançai vers un point d'eau pour me désaltérer lorsqu'une fleur volante tomba sur mes épaules. Elle était verte mais ses pétales étaient plus pâles. Je la gardai dans mes mains, pour essayer de comprendre les étranges phénomènes qui se produisaient. Une aura verte l'entourait et une pétale tomba soudain. Elle toucha le sol, mais se releva et vint se raccrocher à la fleur grâce à une étrange lumière blanche émanant de moi-même.

Je crus que j'avais des pouvoirs magiques. Curieuse, je voulais voir ce que je pouvais faire d'autre. J'essayai de faire disparaître la fleur qui se tenait dans les mains. Sans un bruit, mes mains se retrouvèrent vides. Je cherchai rapidement la fleur, mais elle avait bel et bien disparue.

Décidant de m'en préoccuper plus tard, je m'abreuvais longuement d'eau fraîche en observant les alentours et en réfléchissant. Cette île ayant de nombreux aspects, je décidais de l'appeler "L’île multiple".

Une créature s'avança lentement vers moi. D'une couleur sable, son long corps était tacheté. L'animal avait des nageoires, une longue queue puissante et une belle rangée de dents pointues. Il rampait sur le sol en quête de nourriture, un excellent prédateur. Je le nommai Oquasab et décidai de m'y intéresser de plus près. Ses yeux étaient incrustés dans sa peau comme dans une roche.

Il tourna vivement sa tête vers moi et me détermina comme une proie. Je reculai vers l'oasis et lançai un rayon lumineux dans sa direction. Il esquiva habilement le premier mais le suivant

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frappa son dos et le déséquilibra brutalement. Il s'écroula dans le sable et son coeur cessa de battre.

Ébranlée par ces découvertes et l'utilisation de mes nouveaux pouvoirs, je m'assis et entrepris de me fabriquer un abri. Grâce à des feuilles de palmiers et de petites branches, je réussirerai à me protéger du sable en vol permanent dans l'atmosphère. J'humidifiais régulièrement la cabane pour supporter la chaleur ambiante. Lorsque je jugeai que mon abri rudimentaire suffirait, je m'endormis.

En me réveillant, je constatai que quelqu'un était passé par là. Les feuilles tressées de la cabane avaient bougées. Des fruits avaient disparu et le niveau de l'eau avait baissé. Des empreintes reptiliennes avaient été creusées dans le sable. Je pensai immédiatement à l'Oquasab que je pensai mort. Si je ne pouvais pas me reposer sans risquer de me mettre en danger, je devais chasser une fois pour toute cette créature.

Je pris un petit déjeuner frugal et mis quelques fruits en réserve pour mon expédition.

Je commençai par suivre les empreintes si facilement reconnaissables jusqu'à qu'elles s'enfoncent dans les sables mouvants. Découragée, je retournai à mon camp et guettai sa sortie du sol.

Un grondement retentit promptement. La terre se mit à trembler. L'Oquasab sortit du sol et me fit face. Une troisième fois, je lançai un dangereux rayon sur lui. Le rayon mortel le frappa cette fois ci de plein fouet. Je pris le temps d'examiner le corps plus attentivement. Comme la dernière fois, son coeur ne battait plus. J'emmenai son corps jusqu'au refuge et creusai une tombe. Je fouillai le sable de mes propres mains, jusqu'à avoir la peau rugueuse et à être fatiguée. Je finirais le lendemain.

À mon réveil, le corps de la créature avait disparu, laissant un grand trou dans le sable qui menait à des galeries souterraines. Jugeant le danger trop grand et cette terre inospitalière pour rester là, ma principale préoccupation fut maintenant de chercher à quitter cette île.

À l'horizon, on ne voyait que du sable, sauf vers l'ouest où la terre redevenait d'une couleur brunatre avec un peu plus de végétation. Je me dirigeai dans cette direction en rassemblant mes affaires et je pris quelques provisions. J'essayai de me déplacer en utilisant mes pouvoirs magiques. Mes pieds quittèrent le sol d'une dizaine de centimètres et mon corps entier fila vers l'ouest à grande vitesse. Je sentais le vent sur mon visage et mes pieds froler le sol. Après quelques heures de ce régime, je décidai de m'arrêter pour la nuit. J'avais parcouru la moitié de mon chemin mais le soleil commençait à se coucher.

Je construis magiquement un abri semblable au premier et croquai dans un fruit jaune. Soudain une tête familière m'apparut. L'Oquasab m'avait retrouvée ! J'hésitai... Il me retrouvait toujours... Comment le détruire une fois pour toutes ? Pour la dernière fois, je lançai un rayon rouge qui le toucha sur une nageoire. Il tomba et s'enfonça dans le sol sans un bruit. Soulagée, je

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pus enfin dormir tranquillement.

Lorsque je me réveillai, je constatai que des fruits avaient encore disparus. Je les remplaçai rapidement, il me suffisait de me concentrer sur quelque chose et je pouvais le faire apparaître. Je repris finalement mon déplacement magique et apreçu beaucoup la mer. Elle était plutôt agitée et on voyait parfois des nageoires d'Oquasab dépasser. Quelques mintes plus tard, j'étais assez près pour pouvoir mettre les pieds dans l'eau.

Je fis apparaître des planches de bois et des outils pour construire un bateau qui me permettrait de quitter l'île. D'une main, je prenais des planches, de l'autre des vis et un outil. Mes pouvoirs me permettaient d'assembler le tout. Je travaillais de cette manière répétitive quelques jours.

Lorsque mon bateau fut prêt, j'entrepis de le mettre à l'eau. Ce ne fut pas aisé, à cause des vagues et du vent. Je le poussai au fur et à mesure vers la mer. Je montai dans le bateau et essayai de naviguer approximativement avec les voiles et les cordes de toutes sortes.

Je laissai derrière moi d'autres dangers, mais je ne savais pas ce qui m'attendait...