2
70 71 Photographie 1- La perspective d’une cavalière… France – 2005 (90x50cm) 2- “Shanghai traffic” Chine – 2005 Les embouteillages monstres sont monnaie courante. Sur cette photo la circulation est considérée… fluide. (3x2 mètres) 3- Trompe-l’œil viennois Autriche – 2005 Une rue de Vienne “à deux niveaux”, lors de l’année du peintre flamand Pierre-Paul Rubens. (120x80cm) 4- Tokyo Métro Japon – 2003 Photo volée : le métro, la nuit, trois filles, une pose, une seconde de réflexion et clic ! L’instant d’après, le positionnement de ces jeunes femmes n’était plus symétrique. (3x2 mètres) 5- Suave traversée Paris – 2005 Fluidité et grâce des mouvements face à une rigidité et une colère contenue, mimant presque les silhouettes des feux pour piétons. (70x70cm) 6- Les petits hommes et la mer Liban – 2005 Dimanche 13 février. Des enfants jouent simplement et en toute insouciance, face à la mer. Le lendemain, le destin du pays basculera. (120x80cm) 7- “Vegas by night” USA, Las Vegas, Nevada – 1999 (90x60cm) 8- La Cité Interdite : entrée Beijing, Chine – 2005 (90x60cm) 9- L’Indien errant New York, USA – 1997 Croisé à un coin de rue, le visage marqué, marquant. (90x60cm) 10- Ça n’arrive qu’une fois Los Angeles, USA – 1999 Hollywood Boulevard, un panneau publicitaire pour une photo dont la date ne laisse aucun doute. (90x48cm) 11- Aïn el-Helwé Liban – 2005 La vie quotidienne à l’intérieur du camp palestinien de “Aïn el- Helwé” dans la ville de Saïda (sud de Beyrouth). Trois filles dans les ruelles étroites sont surprises par la caméra. (90x60cm) 12- Emboîter le pas Vienne – 2005 Intérieur chaleureux, extérieur glacé. Trois textures : fauteuil en cuir, parquet en bois, chaussée enneigée. (90x63cm) 13- Limites infranchissables Liban – 2000 Après la libération du Sud ; à la “porte de Fatmé”, ce dignitaire chiite observe aux jumelles les Kibboutz de l’autre côté de la frontière. (120x80cm) Journaliste, directeur général de “La Revue du Liban”, du “Monday Morning”, fondateur de “Style” qu’il a créé en 2002 et qui lui sert de laboratoire d’idées, Saër Karam a l’œil aussi aiguisé que la plume. Il lui est tout naturel de prolonger son métier de journaliste par celui de photoreporter. Depuis 1999, ses clichés sont sélectionnés dans de nombreux concours internationaux. En 2003, il organise une exposition personnelle “Planète Japon” au palais de l’Unesco. “Pérégrinations Aléatoires”, exposition placée sous le haut patronage de S.E. M. Bernard Emié, ambassadeur de France au Liban et à l’initiative de M. Frédéric Clavier, directeur de la Mission culturelle française, comporte un ensemble d’images, photos argentiques ou numériques, prises entre 1997 et 2005, dans douze grandes métropoles du monde, soit à Beyrouth, soit lors de ses voyages en Europe, en Amérique ou en Extrême-Orient… Saër Karam saisit au bout de son objectif des paysages atypiques ou typiques, des vues de la vie urbaine et de décors citadins, en centre ville et en périphérie, des scènes du quotidien et les signes perceptibles du changement des espaces, ainsi que les personnes qui y vivent et évoluent, exprimant, à travers l’art photographique, l’âme et l’esprit des êtres et des choses. Il a le don de prendre des instantanés de deux ou trois personnages dans des lieux publics, saisis dans des situations et attitudes fugaces et similaires. Il ne s’agit, nullement, d’une mise en scène de la réalité, mais d’une réflexion sur les représentations qu’on pourrait se faire d’elle. Le contenu des images se concrétise par une représentation directe du sujet, sans aucun recours aux jeux de trucage et de montage. Partout, une étroite correspondance naît entre la pensée du plasticien et le mode d’expression de son art. Les œuvres mettant l’accent sur l’importance d’une vision personnelle démontrent, surtout, comment Saër Karam parvient à obtenir des photos de grande qualité et à communiquer un sentiment par le truchement de l’art photographique. En effet, l’appareil le plus sophistiqué, même le numérique, n’est qu’un instrument lequel, sans le talent du plasticien, ne peut transformer une réalité, à trois dimensions, parfois banale, en une image plastique, sur papier à deux dimensions. Et si ce n’est guère difficile de diriger l’objectif vers un sujet et de prendre des photographies, par contre, pour obtenir de bonnes images de manière constante, il faut tenir compte de facteurs essentiels: le choix du sujet, les formes du modèle, les effets des contrastes, la qualité de la lumière, sa direction, la durée de la pose, l’angle de prise de vue… MONDE PICTURAL ET PORTÉE ESTHÉTIQUE Partout, chez Saër Karam, le cadrage est bon, les différentes zones des images s’équilibrent, les parties sombres contrastent harmonieusement avec les parties claires, les formes simples ressortent par comparaison avec les structures complexes, les plages très détaillées s’opposent aux surfaces vides. Chaque photo comporte un motif principal auquel les autres éléments sont subordonnés, le sujet étant, ainsi, mis en valeur par les motifs complémentaires. Dans certaines prises de vues, toutes les zones citées plus haut, sont liées les unes aux autres et à l’élément principal, par d’autres éléments: la couleur, la texture et même parfois la perspective, alors que les lignes de structure, de direction, horizontale, verticale ou oblique, confèrent à la composition son pouvoir expressif. Heure en plein jour, au couchant ou la nuit, les rythmes des couleurs évoquent des symphonies visuelles bien contrastées, chaudes ou froides. Par ailleurs, quatre grandes photographies aux structures épurées, imprimées sur toile canevas, offrent un aspect saisissant de peintures hyperréalistes. L’exposition est complétée par une projection “Art Vidéo” avec un “montage son” qui retient tout particulièrement l’attention, tout en démontrant à quel point il y a, aujourd’hui, une interaction entre tous les arts visuels. En conclusion, si la maîtrise des diverses techniques de l’art photographique a permis à Saër Karam de produire une grande variété d’images “voulues”, par contre c’est grâce à son talent qu’il est parvenu à communiquer un monde pictural, bien au-delà de la simple représentation, conférant, ainsi, à chacun de ses thèmes, un caractère propre auquel l’image a su donner vie, autant par le choix du point de vue, que par un sens poussé de l’équilibre et de la mise en page. Ici, l’ensemble des techniques auxquelles l’artiste a eu recours, s’incorporent aux compositions, pour signifier les œuvres et les qualifier, esthétiquement, au même titre que la peinture. Les œuvres exposées agissent comme des catalyseurs, afin de provoquer un choc émotionnel. Cela veut dire que ce que voit le regardeur a autant d’importance que ce qu’il ressent. La créativité, chez Saër Karam, résulte de la combinaison de nombreuses qualités, parmi lesquelles l’invention, l’imagination, l’inspiration, la sensibilité. Il impose ses empreintes personnelles sur ses travaux. Les œuvres illustrent les spécificités du langage photographique, ses principales caractéristiques et toute sa portée esthétique. NICOLE MALHAMÉ HARFOUCHE Doyenne de la Faculté des Arts plastiques de l’Académie Libanaise des Beaux-Arts - Université de Balamand N.B.: L’exposition s’est tenue du 23 mai au 9 juin 2006 au CCF, rue de Damas p “PÉRÉGRINATIONS ALÉATOIRES” de Saër Karam 1 Une extraordinaire évidence plastique 1 2 2

Photographie “PÉRÉGRINATIONS ALÉATOIRES” · nombreux concours internationaux. En 2003, il organise une exposition personnelle “Planète Japon” au palais de l’Unesco

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Photographie “PÉRÉGRINATIONS ALÉATOIRES” · nombreux concours internationaux. En 2003, il organise une exposition personnelle “Planète Japon” au palais de l’Unesco

70 71

Photographie1- La perspective d’une cavalière…France – 2005 (90x50cm)

2- “Shanghai traffic”Chine – 2005Les embouteillages monstres sontmonnaie courante.Sur cette photo la circulation estconsidérée… fluide.(3x2 mètres)

3- Trompe-l’œil viennoisAutriche – 2005Une rue de Vienne “à deuxniveaux”, lors de l’année dupeintre flamand Pierre-PaulRubens.(120x80cm)

4- Tokyo MétroJapon – 2003Photo volée : le métro, la nuit,trois filles, une pose, une secondede réflexion et clic !L’instant d’après, lepositionnement de ces jeunesfemmes n’était plus symétrique.(3x2 mètres)

5- Suave traverséeParis – 2005Fluidité et grâce des mouvementsface à une rigidité et une colèrecontenue, mimant presque lessilhouettes des feux pour piétons.(70x70cm)

6- Les petits hommes et la merLiban – 2005Dimanche 13 février.Des enfants jouent simplement et en toute insouciance, face à la mer. Le lendemain, le destin du paysbasculera.(120x80cm)

7- “Vegas by night”USA, Las Vegas, Nevada – 1999(90x60cm)

8- La Cité Interdite : entrée Beijing, Chine – 2005(90x60cm)

9- L’Indien errantNew York, USA – 1997Croisé à un coin de rue, le visagemarqué, marquant.(90x60cm)

10- Ça n’arrive qu’une foisLos Angeles, USA – 1999 Hollywood Boulevard, un panneaupublicitaire pour une photo dontla date ne laisse aucun doute.(90x48cm)

11- Aïn el-HelwéLiban – 2005La vie quotidienne à l’intérieur ducamp palestinien de “Aïn el-Helwé” dans la ville de Saïda (sudde Beyrouth). Trois filles dans lesruelles étroites sont surprises par la caméra.(90x60cm)

12- Emboîter le pasVienne – 2005Intérieur chaleureux, extérieurglacé. Trois textures : fauteuil encuir, parquet en bois, chausséeenneigée.(90x63cm)

13- Limites infranchissablesLiban – 2000Après la libération du Sud ; à la “porte de Fatmé”, ce dignitairechiite observe aux jumelles lesKibboutz de l’autre côté de lafrontière.(120x80cm)

Journaliste, directeur général de “LaRevue du Liban”, du “Monday Morning”,fondateur de “Style” qu’il a créé en 2002et qui lui sert de laboratoire d’idées, Saër

Karam a l’œil aussi aiguisé que la plume. Il lui esttout naturel de prolonger son métier de journalistepar celui de photoreporter. Depuis 1999, ses clichés sont sélectionnés dans denombreux concours internationaux. En 2003, ilorganise une exposition personnelle “Planète Japon”au palais de l’Unesco. “Pérégrinations Aléatoires”,exposition placée sous le haut patronage de S.E. M.Bernard Emié, ambassadeur de France au Liban et àl’initiative de M. Frédéric Clavier, directeur de laMission culturelle française, comporte un ensembled’images, photos argentiques ou numériques, prisesentre 1997 et 2005, dans douze grandes métropolesdu monde, soit à Beyrouth, soit lors de ses voyagesen Europe, en Amérique ou en Extrême-Orient…Saër Karam saisit au bout de son objectif despaysages atypiques ou typiques, des vues de la vieurbaine et de décors citadins, en centre ville et enpériphérie, des scènes du quotidien et les signesperceptibles du changement des espaces, ainsi queles personnes qui y vivent et évoluent, exprimant, àtravers l’art photographique, l’âme et l’esprit desêtres et des choses. Il a le don de prendre desinstantanés de deux ou trois personnages dans deslieux publics, saisis dans des situations et attitudesfugaces et similaires. Il ne s’agit, nullement, d’unemise en scène de la réalité, mais d’une réflexion surles représentations qu’on pourrait se faire d’elle. Le contenu des images se concrétise par unereprésentation directe du sujet, sans aucun recoursaux jeux de trucage et de montage. Partout, uneétroite correspondance naît entre la pensée duplasticien et le mode d’expression de son art. Les

œuvres mettant l’accent sur l’importance d’une visionpersonnelle démontrent, surtout, comment SaërKaram parvient à obtenir des photos de grandequalité et à communiquer un sentiment par letruchement de l’art photographique. En effet, l’appareil le plus sophistiqué, même lenumérique, n’est qu’un instrument lequel, sans letalent du plasticien, ne peut transformer une réalité,à trois dimensions, parfois banale, en une imageplastique, sur papier à deux dimensions. Et si ce n’estguère difficile de diriger l’objectif vers un sujet et deprendre des photographies, par contre, pour obtenirde bonnes images de manière constante, il faut tenircompte de facteurs essentiels: le choix du sujet, lesformes du modèle, les effets des contrastes, laqualité de la lumière, sa direction, la durée de lapose, l’angle de prise de vue…

MONDE PICTURAL ET PORTÉE ESTHÉTIQUEPartout, chez Saër Karam, le cadrage est bon, lesdifférentes zones des images s’équilibrent, les partiessombres contrastent harmonieusement avec lesparties claires, les formes simples ressortent parcomparaison avec les structures complexes, les plagestrès détaillées s’opposent aux surfaces vides. Chaque photo comporte un motif principal auquel lesautres éléments sont subordonnés, le sujet étant,ainsi, mis en valeur par les motifs complémentaires.Dans certaines prises de vues, toutes les zones citéesplus haut, sont liées les unes aux autres et à l’élémentprincipal, par d’autres éléments: la couleur, la textureet même parfois la perspective, alors que les lignes destructure, de direction, horizontale, verticale ouoblique, confèrent à la composition son pouvoirexpressif. Heure en plein jour, au couchant ou la nuit,les rythmes des couleurs évoquent des symphoniesvisuelles bien contrastées, chaudes ou froides.

Par ailleurs, quatre grandes photographies auxstructures épurées, imprimées sur toile canevas,offrent un aspect saisissant de peintureshyperréalistes. L’exposition est complétée par uneprojection “Art Vidéo” avec un “montage son” quiretient tout particulièrement l’attention, tout endémontrant à quel point il y a, aujourd’hui, uneinteraction entre tous les arts visuels. En conclusion, si la maîtrise des diverses techniques del’art photographique a permis à Saër Karam de produireune grande variété d’images “voulues”, par contre c’estgrâce à son talent qu’il est parvenu à communiquer unmonde pictural, bien au-delà de la simplereprésentation, conférant, ainsi, à chacun de sesthèmes, un caractère propre auquel l’image a su donnervie, autant par le choix du point de vue, que par unsens poussé de l’équilibre et de la mise en page. Ici, l’ensemble des techniques auxquelles l’artiste aeu recours, s’incorporent aux compositions, poursignifier les œuvres et les qualifier, esthétiquement,au même titre que la peinture.Les œuvres exposées agissent comme descatalyseurs, afin de provoquer un choc émotionnel.Cela veut dire que ce que voit le regardeur a autantd’importance que ce qu’il ressent.La créativité, chez Saër Karam, résulte de lacombinaison de nombreuses qualités, parmilesquelles l’invention, l’imagination, l’inspiration, lasensibilité. Il impose ses empreintes personnellessur ses travaux. Les œuvres illustrent les spécificitésdu langage photographique, ses principalescaractéristiques et toute sa portée esthétique.

NICOLE MALHAMÉ HARFOUCHEDoyenne de la Faculté des Arts plastiques de l’Académie Libanaise

des Beaux-Arts - Université de BalamandN.B.: L’exposition s’est tenue du 23 mai au 9 juin2006 au CCF, rue de Damas

p

“PÉRÉGRINATIONS ALÉATOIRES”de Saër Karam

1

Une extraordinaire évidence plastique

1

22

Page 2: Photographie “PÉRÉGRINATIONS ALÉATOIRES” · nombreux concours internationaux. En 2003, il organise une exposition personnelle “Planète Japon” au palais de l’Unesco

73

Revue de presse :

“Qui peut le mieux saisir la priorité de laphotographie et son importance plus qu’unjournaliste fils de journaliste ?L’exposition de Saër Karam porte en elle-même unevision humaine et belle, une lettre d’amour, de paixet de dialogue, où la joie de vivre, l’espoir et ladouleur s’entremêlent”Abir Wasaf – Al-Afkar

“L’image naît dans les premiers instants del’événementLa photographie de Saër Karam est un moyend’expression qui laisse au public la libertéd’interprétation.”Sana’ Diab – Al-Balad

“Les photos de Saër Karam sont un fleuve de couleursmagiques qui ont illuminé par leur scintillement lasalle du Centre Culturel Français.Une photo prise instantanément, transformée avectoute beauté, peut servir de prélude exceptionnel àun poème que seul est capable d’écrire l’inspiré.Le Liban a besoin de révolutionnaires de génie, pourque nous ayons un pays à la dimension de leurs rêveset de leurs ambitions.”Robert Ghanem – Ad-Dabbour

“L’œil et l’objectif de pair pour les plus beauxinstantsLe sens de chaque photo dévoile un œil sondeur quimaîtrise l’objectif avec élégance. L’appareil photo deSaër Karam, telle une plume agile et talentueuse quien quelques mots narre l’événement. Saër Karam allieavec soin les couleurs et la technicité”. Nazih Khater – An-Nahar

“Quand l’œil de Saër s’exprime avec l’éloquence de laplume de Melhem KaramSaër Karam jouit d’un regard qui voit dans lesmoindres détails, qui dépasse et va de pair avecl’aisance de sa plume expressive.C’est le pionnier d’un monde et d’une époque où laparole s’exprime librement et sans frontières.”– Ash-Sharq

“Saër Karam a enregistré, à tout jamais, desséquences de vie… Son style est méticuleux.”C.T. – L’Hebdo Magazine

“Le double je(u) de Saër KaramBeaucoup d’amour mais aussi beaucoup d’humour sedégagent de cette lecture à deux niveaux. Lejournaliste-reporter brouille les pistes en laissant depetites indications pour une meilleure observation,une double lecture. Les clichés de Saër Karamfusionnent les espaces, abolissent le temps…”Colette Khalaf – L’Orient Le Jour

“Fils d’un monde et d’une famille illustre où il a pus’imposer et se faire un prénom, Saër Melhem Karama réussi à créer un style propre à lui.”Mireille Farès-Bouez – Prestige

En définitive, rien d’aléatoire dans ces pérégrinationspuisqu’une même technique, un même regard préciset minutieux scrute une société en perpétuelmouvement, en constante mutation. Saër Karam a àson actif la réalisation de plusieurs portraits depersonnalités, couvertures de publications,d’ouvrages, ainsi que des photoreportagesd’actualité.Féru de graphic design, l’artiste a lui-même conçu lenovateur carton d’invitation, multipliant les effets enamont et lors du produit imprimé (cellophane mat,gaufrage, impression argentée, vernis...)

33

5 6

7

8

11

13

910

4

6

8

4

3

5 6

8

12

3

4

5 6

8

1111

12

13