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VENDREDI 20 MARS 2009 TRIBUNE DE GENÈVE Idées de génie 28 Piaget bouleverse la psychologie de l’intelligence SOPHIE DAVARIS «On a longtemps pensé que les enfants ne savaient rien, qu’ils étaient un réceptacle vide que l’on devait remplir. Piaget fut le premier à prouver que l’enfant a une intelligence pro- pre.» Voilà l’apport fondamen- tal du savant genevois (1896- 1980), selon Jean-Paul Bronc- kart, professeur à la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’Université de Genève. Au début des années 20, Pia- get travaille avec Edouard Claparède à l’Institut Jean-Jac- ques Rousseau, l’ancêtre de l’actuelle Faculté de psycholo- gie. «Son point de vue révolu- tionne la psychologie, consi- dère l’une de ses élèves, Silvia Parrat, aujourd’hui professeure à l’Université de Lausanne. Pourtant, son projet n’était pas la psychologie. Il n’a jamais voulu comprendre l’enfant en tant que tel. Le projet de Piaget était d’ordre épistémologique. Il s’intéressait à la connais- sance scientifique. Au lieu de se demander, à l’instar des philo- sophes, ce qu’est la connais- sance, il cherchait à savoir comment l’homme acquiert cette connaissance.» «S’il avait pu, il serait re- monté dans le temps pour étu- dier le passage des grands sin- ges à l’homme, sourit Jean- Jacques Ducret, chercheur au Service de recherche en éduca- tion. C’était impossible, alors il a utilisé une ruse: s’intéresser à l’enfant, laboratoire grandeur nature du développement de l’intelligence.» L’idée est scandaleuse pour ceux qui pensaient que les en- fants ne savaient rien ou que tout ce qu’ils savaient leur avait été appris par les adultes. «Pia- get va prouver que l’enfant a des idées et qu’il construit son monde en élaborant des théo- ries, tout comme le font les scientifiques», reprend Silvia Parrat. La rupture que créé Piaget est de montrer qu’il y a une différence qualitative entre la pensée de l’enfant et celle de l’adulte. La pensée enfantine n’est pas déréglée, mais diffé- rente. L’intelligence est une construction, résume le profes- seur Pierre Barrouillet, direc- teur des Archives Jean Piaget. Les notions les plus élémentai- res, comme le temps, l’espace, le poids, la quantité ou la cau- salité ne sont pas données mais construites très lentement. Théorie des stades Le public a surtout retenu de Piaget la théorie des stades du développement de l’intelli- gence. Le savant en distingue quatre. De la naissance à l’âge de 2 ans, l’intelligence est es- sentiellement pratique, «sen- sori-motrice». Le bébé décode le monde par la vue, l’ouïe, le toucher, en attrapant ou en portant des choses à la bou- che. Peu à peu, il acquiert la notion de la permanence de l’objet. Entre 2 et 6 ans, c’est le stade de l’intelligence préopé- ratoire: l’enfant développe les notions d’espace, de temps, la fonction symbolique et le lan- gage. Il reste «égocentrique», incapable d’adopter le point de vue d’autrui. De 6 à 11 ans, la pensée logique apparaît, c’est le stade des opérations concrètes. L’en- fant peut exécuter des opéra- tions arithmétiques. L’intelli- gence formelle s’affine entre 11 et 16 ans, permettant de mener des raisonnements abs- traits. Plus que cette périodisation, c’est la méthode employée par Piaget pour interroger les en- fants qui fut originale. Inspi- rée de l’entretien psychiatri- que, elle repose sur une inter- rogation guidée mais souple. En mettant systématiquement en question les affirmations de l’enfant, la méthode vise à mettre en évidence son raison- nement. «Ouvert à l’insolite, au bizarre, Piaget ne cherche pas à vérifier l’exactitude des réponses de l’enfant, mais veut savoir pourquoi il pense ce qu’il pense», résume Silvia Parrat. Ayant interrogé ses propres enfants, le savant a su montrer la complexité de l’intelligence des bébés entre la naissance et l’âge de 2 ans. Et selon Pierre Barrouillet, «décrire une intel- ligence avant le langage fut une nouveauté et une décou- verte fondamentale. Elle a ins- piré une foule de travaux, jus- qu’à aujourd’hui.» Jean Piaget. «Il fut le premier à prouver que l’enfant a une intelligence propre.» (CHRISTIAN MURAT) Un savant complet 1896: naissance à Neuchâtel. Dès 1925: enseigne la psycho- logie, la sociologie, la philoso- phie des sciences. 1952-63: enseigne à la Sor- bonne. 1955: création du Centre d’épistémologie génétique. 1980: mort à Genève. SD Bio express Une œuvre immense, mal comprise et mal appliquée La complexité de Piaget l’a desservi. On l’a souvent mal interprété. Si le savant genevois ne figure plus au centre des débats des psychologues aujourd’hui, «dans notre compréhension de la pensée humaine, Piaget se mesure peut-être à Kant», ose Jean-Jacques Ducret, qui ajoute que pour le comprendre, il faut être «philosophe et savant» à la fois. «Aujourd’hui, les éditeurs lui demanderaient de simplifier son propos», ironise Pierre Bar- rouillet, qui pense qu’il aurait pu «dire la même chose de façon plus limpide». Cette complexité a pu desser- vir le savant. «On lui a reproché de n’avoir pas assez pris en compte les facteurs sociaux, culturels, environnementaux dans le développement de l’in- telligence, relève Jean-Paul Bronckart. Si tout enfant a une capacité de raisonnement théo- rique, les facteurs que Piaget met de côté interviennent dans la mise en œuvre de cette intel- ligence. C’est juste mais c’est un faux problème. Piaget ne l’a jamais nié, il ne s’y est pas intéressé davantage car n’était pas son sujet.» Pas du «clés en main» Une lecture hâtive a égale- ment pu déduire de Piaget une pédagogie «clés en main». «Or, on ne peut transformer sa théo- rie en méthode pédagogique, insiste Pierre Barrouillet. Bien sûr, en s’en inspirant, on peut préférer le travail en équipe et la pédagogie active aux cours ex cathedra. »Une erreur d’interprétation classique consiste à croire que l’enfant doit absolument tout découvrir par lui-même. «Ce qu’on enseigne à l’enfant, on l’empêche de le découvrir.» Cette phrase catastrophique de Jean Piaget le résume mal. Cer- tains s’en sont emparés pour dire qu’il ne fallait plus rien enseigner aux enfants. Il est évident qu’on doit leur appren- dre certaines choses. La lecture, par exemple.» (sd) Explorer les recoins du cerveau L’Université de Genève, dans le cadre de son 450e anniver- saire, invite le public à des ini- tiations à la recherche, qui ont lieu les samedis jusqu’au mois de juin. Demain 21 mars, c’est le cerveau qui est à l’honneur. Les visiteurs pourront même mettre le leur à contribution en réalisant un électroencéphalo- gramme ou en testant leurs capacités mémorielles. De nombreux ateliers interac- tifs et des démonstrations per- mettront aussi d’explorer un peu plus la forêt de neurones dont est constitué notre système ner- veux central. Il y sera question, entre autres, de construction de cerveau géant, de plasticité neu- ronale, d’activité cérébrale du- rant le sommeil, de contrôle mental, du siège des émotions ou encore de zones du cortex dédiées aux différentes facultés cognitives. Un coin détente, avec notamment des projections de films sur les neurosciences, ainsi qu’une série de neuf miniconfé- rences de quinze minutes com- plètent le programme d’une après-midi qui s’inscrit dans la Semaine du cerveau, proposée par le Centre interfacultaire de neurosciences. (av) Samedi de l’UNIGE, «Le cerveau à livre ouvert», le 21 mars entre 14 h et 17 h, à Uni Mail, 40, bd du Pont- d’Arve. Entrée libre, tous publics (dès 5 ans). Emmanuel Kant. Piaget se mesure à lui dans la compré- hension de la pensée humaine. (AP) Vendredi prochain: Carlo Rubbia et Simon van de Meer bouleversent la physique des particules A l’occasion du 450 e anniversaire de l’Université de Genève, la «Tribune de Genève» et l’alma mater présentent la genèse de 20 idées nées dans la région et qui ont changé le monde. /20 7 1988 1979 dès fin des années 1975 1990 DE LA RUPTURE À AUJOURD'HUI Infographie: I. Caudullo. Photos: Edipresse, G. Cabrera. Textes: S. Davaris. «La société de l’esprit», ouvrage de Marvin Minsky, penseur de l’intelligence artificielle. Le livre s’appuie sur la théorie piagétienne des schèmes: l’intelligence est un travail d’équipe tel «agent» fait ceci, tel autre cela et s’autoconstruit par strates successives. Les recherches sur les bébés. Les théories nativistes du développement se renouvellent. On s’intéresse aux recherches sur le bébé et on montre, avec des techniques de laboratoire, que celui-ci est beaucoup plus avancé que ne le pensait Piaget. On parle des compétences précoces des bébés. On peut citer les travaux de Meheler et Bever, Lécuyer, Baillargeron, Gouin-Décarie. Recherches sur le fonctionnement cognitif. Bärbel Inhelder s’intéresse à l’étude des procédures de résolution des problèmes. On étudie l’enfant en situation, comme sujet psychologique. Modélisations dynamiques non linéaires. Vers la fin des années 90 (Newel et Molenaar, 1998) apparaît l’idée de trajectoires multiples de développement (qui ne vont pas toujours dans la direction d’un progrès) et différenciées selon les domaines.

Piagetbouleverse lapsychologie del’intelligence · Piaget se mesure à lui dans la compré-hension de la pensée humaine. (AP) Vendrediprochain:CarloRubbia etSimonvandeMeer bouleversentlaphysique

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VENDREDI 20 MARS 2009TRIBUNE DE GENÈVEIdéesde génie28

Piaget bouleversela psychologiede l’intelligence

SOPHIE DAVARIS

«On a longtemps pensé queles enfants ne savaient rien,qu’ils étaient un réceptacle videque l’on devait remplir. Piagetfut le premier à prouver quel’enfant a une intelligence pro-pre.» Voilà l’apport fondamen-tal du savant genevois (1896-1980), selon Jean-Paul Bronc-kart, professeur à la Faculté depsychologie et des sciences del’éducation de l’Université deGenève.

Au début des années 20, Pia-get travaille avec EdouardClaparède à l’Institut Jean-Jac-ques Rousseau, l’ancêtre del’actuelle Faculté de psycholo-gie. «Son point de vue révolu-tionne la psychologie, consi-dère l’une de ses élèves, SilviaParrat, aujourd’hui professeureà l’Université de Lausanne.Pourtant, son projet n’était pasla psychologie. Il n’a jamaisvoulu comprendre l’enfant entant que tel. Le projet de Piagetétait d’ordre épistémologique.Il s’intéressait à la connais-sance scientifique. Au lieu de sedemander, à l’instar des philo-sophes, ce qu’est la connais-sance, il cherchait à savoircomment l’homme acquiertcette connaissance.»

«S’il avait pu, il serait re-monté dans le temps pour étu-dier le passage des grands sin-ges à l’homme, sourit Jean-

Jacques Ducret, chercheur auService de recherche en éduca-tion. C’était impossible, alors ila utilisé une ruse: s’intéresser àl’enfant, laboratoire grandeurnature du développement del’intelligence.»

L’idée est scandaleuse pourceux qui pensaient que les en-fants ne savaient rien ou quetout ce qu’ils savaient leur avaitété appris par les adultes. «Pia-get va prouver que l’enfant ades idées et qu’il construit sonmonde en élaborant des théo-ries, tout comme le font lesscientifiques», reprend SilviaParrat.

La rupture que créé Piagetest de montrer qu’il y a unedifférence qualitative entre lapensée de l’enfant et celle del’adulte. La pensée enfantinen’est pas déréglée, mais diffé-rente. L’intelligence est uneconstruction, résume le profes-seur Pierre Barrouillet, direc-teur des Archives Jean Piaget.Les notions les plus élémentai-res, comme le temps, l’espace,le poids, la quantité ou la cau-salité ne sont pas données maisconstruites très lentement.

Théorie des stades

Le public a surtout retenude Piaget la théorie des stadesdu développement de l’intelli-gence. Le savant en distinguequatre. De la naissance à l’âgede 2 ans, l’intelligence est es-

sentiellement pratique, «sen-sori-motrice». Le bébé décodele monde par la vue, l’ouïe, letoucher, en attrapant ou enportant des choses à la bou-che. Peu à peu, il acquiert lanotion de la permanence del’objet. Entre 2 et 6 ans, c’est lestade de l’intelligence préopé-ratoire: l’enfant développe lesnotions d’espace, de temps, lafonction symbolique et le lan-gage. Il reste «égocentrique»,incapable d’adopter le pointde vue d’autrui.

De 6 à 11 ans, la penséelogique apparaît, c’est le stadedes opérations concrètes. L’en-fant peut exécuter des opéra-tions arithmétiques. L’intelli-gence formelle s’affine entre11 et 16 ans, permettant demener des raisonnements abs-traits.

Plus que cette périodisation,c’est la méthode employée parPiaget pour interroger les en-fants qui fut originale. Inspi-rée de l’entretien psychiatri-que, elle repose sur une inter-rogation guidée mais souple.En mettant systématiquementen question les affirmations del’enfant, la méthode vise àmettre en évidence son raison-nement. «Ouvert à l’insolite,au bizarre, Piaget ne cherchepas à vérifier l’exactitude desréponses de l’enfant, mais veutsavoir pourquoi il pense cequ’il pense», résume SilviaParrat.

Ayant interrogé ses propresenfants, le savant a su montrerla complexité de l’intelligencedes bébés entre la naissance etl’âge de 2 ans. Et selon PierreBarrouillet, «décrire une intel-ligence avant le langage fut

une nouveauté et une décou-verte fondamentale. Elle a ins-piré une foule de travaux, jus-qu’à aujourd’hui.»

Jean Piaget. «Il fut le premier à prouver que l’enfant a une intelligence propre.» (CHRISTIAN MURAT)

Un savant complet❚ 1896: naissance à Neuchâtel.

❚ Dès 1925: enseigne la psycho-logie, la sociologie, la philoso-phie des sciences.

❚ 1952-63: enseigne à la Sor-bonne.❚ 1955: création du Centred’épistémologie génétique.❚ 1980: mort à Genève.

SD

Bio express

Une œuvre immense, mal comprise et mal appliquéeLa complexité de Piaget l’adesservi. On l’a souvent malinterprété.

Si le savant genevois ne figureplus au centre des débats despsychologues aujourd’hui,«dans notre compréhension dela pensée humaine, Piaget semesure peut-être à Kant», oseJean-Jacques Ducret, qui ajouteque pour le comprendre, il fautêtre «philosophe et savant» à lafois. «Aujourd’hui, les éditeurslui demanderaient de simplifierson propos», ironise Pierre Bar-rouillet, qui pense qu’il auraitpu «dire la même chose defaçon plus limpide».

Cette complexité a pu desser-vir le savant. «On lui a reproché

de n’avoir pas assez pris encompte les facteurs sociaux,culturels, environnementauxdans le développement de l’in-telligence, relève Jean-PaulBronckart. Si tout enfant a unecapacité de raisonnement théo-rique, les facteurs que Piagetmet de côté interviennent dansla mise en œuvre de cette intel-ligence. C’est juste mais c’est unfaux problème. Piaget ne l’ajamais nié, il ne s’y est pasintéressé davantage car làn’était pas son sujet.»

Pas du «clés en main»

Une lecture hâtive a égale-ment pu déduire de Piaget unepédagogie «clés en main». «Or,on ne peut transformer sa théo-

rie en méthode pédagogique,insiste Pierre Barrouillet. Biensûr, en s’en inspirant, on peutpréférer le travail en équipe etla pédagogie active aux cours excathedra.

»Une erreur d’interprétationclassique consiste à croire quel’enfant doit absolument toutdécouvrir par lui-même. «Cequ’on enseigne à l’enfant, onl’empêche de le découvrir.»Cette phrase catastrophique deJean Piaget le résume mal. Cer-tains s’en sont emparés pourdire qu’il ne fallait plus rienenseigner aux enfants. Il estévident qu’on doit leur appren-dre certaines choses. La lecture,par exemple.»

(sd)

Explorer les recoins du cerveauL’Université de Genève, dansle cadre de son 450e anniver-saire, invite le public à des ini-tiations à la recherche, qui ontlieu les samedis jusqu’au moisde juin. Demain 21 mars, c’est lecerveau qui est à l’honneur. Lesvisiteurs pourront même mettrele leur à contribution enréalisant un électroencéphalo-gramme ou en testant leurscapacités mémorielles.

De nombreux ateliers interac-tifs et des démonstrations per-mettront aussi d’explorer un peuplus la forêt de neurones dontest constitué notre système ner-veux central. Il y sera question,entre autres, de construction decerveau géant, de plasticité neu-ronale, d’activité cérébrale du-

rant le sommeil, de contrôlemental, du siège des émotionsou encore de zones du cortexdédiées aux différentes facultéscognitives. Un coin détente, avecnotamment des projections defilms sur les neurosciences, ainsiqu’une série de neuf miniconfé-rences de quinze minutes com-plètent le programme d’uneaprès-midi qui s’inscrit dans laSemaine du cerveau, proposéepar le Centre interfacultaire deneurosciences. (av)

➜ Samedi de l’UNIGE,«Le cerveau à livre

ouvert», le 21 mars entre 14 h et17 h, à Uni Mail, 40, bd du Pont-d’Arve. Entrée libre, tous publics(dès 5 ans).

Emmanuel Kant. Piaget semesure à lui dans la compré-hension de la pensée humaine.(AP)

❚ Vendredi prochain: Carlo Rubbia❚ et Simon van de Meer❚ bouleversent la physique❚ des particules

A l’occasion du 450e anniversaire de l’Université de Genève, la «Tribune de Genève» et l’alma mater présentent la genèse de 20 idées nées dans la région et qui ont changé le monde. /207

19881979dès fin des années1975 1990

DE LA RUPTURE À AUJOURD'HUI

Infographie: I. Caudullo.Photos: Edipresse, G. Cabrera.

Textes: S. Davaris.«La société de l’esprit», ouvrage de Marvin Minsky, penseur de l’intelligence artificielle. Le livre s’appuie sur la théorie piagétienne des schèmes: l’intelligence est un travail d’équipe tel «agent» fait ceci, tel autre cela et s’autoconstruit par strates successives.

Les recherches sur les bébés. Les théories nativistes du développement se renouvellent. On s’intéresse aux recherches sur le bébé et on montre, avec des techniques de laboratoire, que celui-ci est beaucoup plus avancé que ne le pensait Piaget. On parle des compétences précoces des bébés. On peut citer les travaux de Meheler et Bever, Lécuyer, Baillargeron, Gouin-Décarie.

Recherches sur le fonctionnement cognitif. Bärbel Inhelder s’intéresse à l’étude des procédures de résolution des problèmes. On étudie l’enfant en situation, comme sujet psychologique.

Modélisations dynamiques non linéaires. Vers la fin des années 90 (Newel et Molenaar, 1998) apparaît l’idée de trajectoires multiples de développement (qui ne vont pas toujours dans la direction d’un progrès) et différenciées selon les domaines.