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Plan de conservation de la Petite centaurée vivace (Centaurium portense (Brot.)Butcher) en Basse-Normandie
« Connaître la f lore rare et menacée de Basse-Normandie et agir pour sa préservation »
OCTOBRE 2015 WAYMEL Juliette
DUFAY Josselin
ZAMBETTAKIS Catherine
2
Plan de conservation de la Petite centaurée vivace
(Centaurium portense (Brot.)Butcher) en Basse-Normandie
Rédaction :
WAYMEL Juliette – Conservatoire botanique national de Brest
DUFAY Josselin
Relecture :
ZAMBETTAKIS Catherine – Conservatoire botanique national de Brest
Collaborateur :
LAROCHE Claire – Conservatoire botanique national de Brest
Photographie de couverture :
Petite centaurée vivace (Centaurium portense)
DUFAY Josselin
Ce document doit être référencé comme suit :
WAYMEL J., DUFAY S., ZAMBETTAKIS C., 2015 – Plan de conservation de la Petite centaurée vivace
(Centaurium portense). ANDRA. Villers‐Bocage : Conservatoire botanique national de Brest, 38p +
annexes.
3
Sommaire
I. Présentation générale de la plante ................................................................................................. 4
I.1. Description de l’espèce ................................................................................................................. 4
I.2. Confusions possibles ..................................................................................................................... 6
I.3. Systématique................................................................................................................................. 6
I.4. Taxonomie et synonymie .............................................................................................................. 8
I.5. Aire de répartition ............................................................................................. 10_Toc442366330
I.5. Biologie et cycle de reproduction................................................................................................ 11
I.6. Ecologie ....................................................................................................................................... 12
I.7. Phytosociologie, étude des communautés végétales ................................................................. 13
I.8. Vulnérabilité et menaces............................................................................................................ 15
I.9. Protection réglementaire et statuts de patrimonialité .............................................................. 15
II. Etat des lieux des populations de la Hague....................................................................................... 16
II.1. Présentation du site d’étude : la Hague..................................................................................... 16
II.2. Répartition historique et actuelle du Centaurium portense dans la Hague (1810 – 2015)................................................................................................................................. 19_Toc442366339
II.3. Analyse de l’état actuel de la population de la Petite centaurée vivace sur le territoire de la Hague ................................................................................................................................................ 23
III. Enjeux de conservation et objectifs du plan ................................................................................. 30
IV. Plan d’action pour la conservation de la Petite centaurée vivace dans la Hague......................... 31
IV.1. Mesures de sensibilisation et d’information ............................................................................ 31
IV.2. Amélioration des connaissances............................................................................................... 32
IV.3 Mesures de conservation et de gestion..................................................................................... 33
Bibliographie ......................................................................................................................................... 36
Annexes ................................................................................................................................................. 39
Annexe 1 : Clé de détermination des espèces du genre Centaurium présentes en Basse‐Normandie........................................................................................................................................................... 40
Annexe 2 : Caractéristiques des localités et stations contemporaines de Centaurium portense dans la Hagues ........................................................................................................................................... 43
Annexe 3 : Localisation précise des stations contemporaines de Centaurium portense.................. 52
4
I. Présentation générale de la plante
I.1. Description de l’espèce
La Petite centaurée vivace est une plante herbacée glabre de 10 à 30 cm de haut composée de
rameaux stériles, plus ou moins couchés, diffus et de rameaux florifères ascendants.
Les nombreux rameaux stériles sont étalés et forment un gazon plus ou moins tapissant sur le
sol (Fig 1 et 2). Ils sont composés de feuilles opposées, rapprochées le long de la tige avec un limbe
ovale‐spatulé, arrondie, atténué en un court pétiole ou presque sessiles et marqué de 3 nervures
dont celle du milieu fortement prononcée.
Fig 1 : Rameaux stériles (Photo : J. Waymel) Fig 2 : Rameaux stériles tapissant le sol (Photo : J. Waymel)
Les rameaux florifères sont quant à eux dressés à feuilles plus espacées, plus allongées,
elliptiques oblongues et sessiles. Ces rameaux portent des inflorescences en cyme bipare lâches, de 1
à 6 grandes fleurs pédicellées, de 1.5 à 2 cm de diamètre d’un rose vif en pleine floraison (parfois
blanche) (Fig 3). Dans certaines stations de la Hague, des individus à 18 fleurs ont été observés. Le
type d’inflorescence de la Petite centaurée vivace induit la floraison dans un premier temps de la
fleur centrale et dans un second temps la floraison des fleurs périphériques.
Le bouton floral est de couleur rose pâle avant de prendre sa couleur rose caractéristique au
moment de s’ouvrir. La fleur, dans sa vieillesse ou par suite d’une dessiccation imparfaite se décolore
et prend une teinte jaunâtre sale.
La corolle est formée le plus souvent par 5 sépales étroits, aigus et soudés sur leur demi‐longueur et
par 5 pétales ovales‐arrondis et long de 8 à 9 mm réguliers, soudés et se divisant dans leur partie
supérieure. Dans certaines stations de la Hague, des individus à 4 pétales ont été observés. Le tube
de la corolle est généralement plus long que le calice mais dans certains cas il peut ne pas le
dépasser. Ce caractère semble varier à chaque moment des progrès de l’anthèse1 (Le Jolis A., 1896).
1 Anthèse : phénomène d’ouverture du bouton floral et d’épanouissement de la fleur (= floraison) (Provost M., 1998).
5
La Petite centaurée vivace est une espèce hermaphrodite. Les 5 étamines jaunes sont insérées
à la gorge de la corolle. Les anthères se tortillent et adoptent une forme tire‐bouchonnée. Le
stigmate est réniforme et plus ou moins courbé (Rich T.‐G., 2005) sa fonction est de capter le pollen
(Fig 4).
Fig 3 : Rameaux florifères. Grandes fleurs d’un rose vif (Photo : J. Waymel)
Fig 4 : 5 étamines à l’origine du pollen et un stigmate plus ou moins courbé (Photo : J. Waymel)
Le fruit, résultant de la transformation de l’ovaire après la fécondation est un fruit sec (=
capsule) déhiscent. Très atténué au sommet et un peu plus long que la corolle, il s'ouvre en deux
parties pour libérer les graines à maturité. Les graines mesurent 0.3 à 0.4 mm de diamètre (Fig 5)
(Rich T.‐G., 2005). Une étude réalisée sur 3 populations sauvages a montré qu’en moyenne les
capsules produisaient environ 200 graines (Rich T.‐G., 2005).
La partie souterraine est composée d’un rhizome à aspect ligneux. Cette tige vivace
horizontale et souterraine permet à partir de chaque nœud le développement de rameaux. Elle porte
quelques racines adventives (Fig 6).
Fig 5 : Capsule et graines mâtures disséminées par le vent (Photo : J. Waymel)
Fig 6 : Rhizome à aspect ligneux. A partir de chaque nœud se développe des rameaux (Photo : J. Waymel)
6
I.2. Confusions possibles
En pleine floraison, aucune confusion n'est possible si les tiges rampantes ont été repérées
(Zambettakis C., Provost M., 2009). En effet, la Petite centaurée vivace possède un port absolument
différent de celui de ses congénères d’Europe (Le Jolis A., 1896). Parmi les Centaurium de Basse‐
Normandie, elle est la seule espèce ayant des rameaux stériles plus ou moins couchés sur le sol
(Provost M., 1998). Au stade végétatif par contre, il est possible de confondre la Petite centaurée
vivace avec le Polygale à feuille de serpolet (Polygala serpyllifolia) (Tableau I). Ces deux espèces
peuvent se différencier grâce aux critères suivants (Quéré E., 2009) :
Tableau I : caractères morphologiques discriminant la Petite centaurée vivace et le polygale à feuille de serpolet
Petite centaurée
vivace
polygale à feuille
de serpolet
feuille : - ovale spatulée de couleur vert clair
- large de 4‐6 mm
- sommet obtus
- 3 nervures marquées
feuille : - étroite lancéolée de couleur vert foncé
- large de 2,5‐4 mm
- sommet aigu
- 1 seule nervure médiane marquée
(Photo : E. Quéré)
I.3. Systématique
Place du taxon dans la classification APG III2 (= classification phylogénétique)3
Règne : Plantae
Clade : Chlorophytes ( : algues vertes)
Clade : Plasmodesmophytes ( : végétaux verts (algues + plantes terrestres)
Clade : Embryophytes ( : plantes terrestres)
Clade : Stomatophytes ( : plantes portant sur leurs feuilles des stomates)
Clade : Hemitracheophytes
Clade : Tracheophytes ( : plantes vasculaires)
Clade : Euphyllophytes
Clade : Spermatophytes ( : plantes produisant des graines)
Clade : Angiospermes ( : plantes à fleurs et donc végétaux à fruits)
2 APG : Angiosperms Phylogeny Group 3 Référentiel des trachéophytes de France métropolitaine, Benoît Bock & al., version 3.00 du « 26 janvier 2015 ».
Petite centaurée vivace
Polygale à feuilles de serpolet
7
Clade : Dicotyledones Vraies
Clade : Dicotyledones Vraies Superieures ( : à deux cotylédons)
Clade : Asteridées
Clade : Lamiidées
Ordre : Gentianales
Famille : Gentianaceae
Genre : Centaurium
Espèce : Centaurium portense
La Petite centaurée vivace appartient à la famille des gentianacées. Cette famille comprend
100 genres et 1800 espèces réparties sur l’ensemble des continents sauf dans l’Antarctique. Les
espèces membres de cette famille se développent dans des milieux diverses : forêts tropicales,
savanes, forêts tempérées, prairies, régions alpines et arctiques et les communautés littorales et
rudérales mais aussi parfois dans les marais mais jamais dans les zones aquatiques et marines
(Pringle J., 2014).
Le genre le plus important de cette famille est le genre Gentiana L. avec environ 400 espèces
puis vient après le genre des Gentianella Moench avec 300 espèces et le genre Sebaea R. Br. avec
100 espèces (Pringle J., 2014).
La famille des gentianacea regroupe en Basse‐Normandie 6 genres (Tableau II) : Blackstonia,
Gentiana, Gentianella, Cicendia, Exaculum et Centaurium (Provost M., 1998).
Tableau II : Présentation des 6 genres de Basse‐Normandie de la famille des Gentianacea
Blackstonia : 1 espèce en Basse‐
Normandie
Gentiana : 2 espèces en Basse‐
Normandie
Gentianella : 4 espèces en Basse‐
Normandie
Cicendia : 1 espèce en Basse‐
Normandie
Exaculum : 1
espèce en Basse‐Normandie
Centaurium : 7 espèces en Basse‐
Normandie (Photo : T. Bousquet)
(Photo : T. Bousquet) (Photo : J. Waymel) (Photo : T. Bousquet)
(Photo : T. Bousquet)
(Photo : T. Bousquet)
Le genre Centaurium est un genre cosmopolite largement répandu en Europe, surtout dans le
bassin méditerranéen où sont représentées presque toutes les espèces européennes à l’exception du
Centaurium portense et du Centaurium chloodes qui se rencontrent uniquement le long des côtes
atlantiques (Fernández Prieto J., Pérez R., Bueno Á., Cires E., 2012). C’est aussi un genre à
systématique difficile. Les espèces sont pour la plupart variables et reliées les unes aux autres par des
formes intermédiaires de sorte qu’il est très difficile de savoir combien d’espèces véritables compte
8
ce genre. Environ 40 d’après Lemée (1929) (Zeltner L., 1970) et 50 espèces d’après « The plant List
2010 » (Fernández Prieto J., Pérez R., Bueno Á., Cires E., 2012).
Le genre « Centaurium » est représenté par 8 espèces en France (Tison J.‐M. (coord.), Foucault
B. (de) (coord.), 2014) et 7 espèces en Basse‐Normandie (Provost M., 1998) : C. portense, C. littorale,
C. capitatum, C. morierei, C. erythraea, C. pulchellum et C. tenuiflorum. Il est à noter que certaines
espèces peuvent s’hybrider (Tison J.‐M. (coord.), Foucault B. (de) (coord.), 2014). Une clé des espèces
du genre Centaurium signalées en Basse‐Normandie est présentée en annexe 1.
Parmi les 7 espèces du genre présentes en Basse‐Normandie 4 espèces sont protégées. 2 à
l’échelle nationale et 2 à l’échelle régionale (cf. annexe 1).
I.4. Taxonomie et synonymie Tableau III : Taxonomie de Centaurium portense
Nom scientifique Synonymie Source : INPN4 Noms vernaculaires
Le nom scientifique actuellement retenu pour cette espèce dans la nomenclature nationale TAXREF5 version 7 (tirée du référentiel national sur la faune, la flore et la fonge du Muséum National d'Histoire Naturelle) est Centaurium portense (Brot.) Butcher Le nom est Centaurium scilloides (L.f.) Samp. selon la nomenclature utilisée par le CNB de Brest : « Référentiel des Noms d'usage de la Flore de l'Ouest de la France » (RNFO, consultable sur le site du CBN de Brest).
Centaurium scilloides sensu auct. Gall. Erythraea centaurium subsp. diffusa (J.Woods) Bonnier & Layens Erythraea diffusa J.Woods Erythraea massonii Sweet Erythraea portensis Hoffmanns. & Link Gentiana portensis Brot.
Érythrée vivace Petite centaurée fausse‐scille Petite centaurée à fleurs de scille Petite centaurée vivace
Un nom sujet à de nombreuses controverses
Le nom de cette espèce a fait l’objet de très nombreuses controverses. La synonymie très
complexe qui lui est liée provient du fait que cette espèce a été découverte et décrite par des
auteurs différents dans des régions différentes assez éloignées et parfois sur des échantillons secs et
incomplets. Les divers auteurs qui lui attribuaient une description et un nom ignoraient sans doute
l’existence de cette plante dans d’autres régions (Zeltner L., 1970).
Décrite pour la première fois par Linné fils dans le « Supplementum plantarum » de 1781 à
partir d’échantillons rapportés des Iles Açores par Francis Masson, l’espèce est nommée « Gentiana
scilloides Linn. f. ». Cette description jugée par la suite comme « rédigée de telle sorte que l’on
n’avait pu reconnaître l’espèce », laissera le flou sur l’espèce pendant plus d’un demi‐siècle (Le Jolis
A., 1896).
4 Inventaire National du Patrimoine Naturel 5 TAXREF est un référentiel taxonomique et nomenclatural. Il fournit une liste de noms scientifiques valides et de leurs
synonymes reflétant les connaissances taxonomiques à un temps donné.
9
L’évolution du nom au fil des siècles
En 1937, Gilmour JSL étudia des échantillons continentaux et établit qu’il s’agissait d’une
variété géographique de l’espèce connue aux Açores. Il la nomma C. scilloides var. portense. En 1932,
Tutin T. G. et Warburg E. F, établirent que le C. scilloides des Açores, décrit par Linné était différent
de l’espèce européenne décrite sous le nom d’Erythraea portensis par Felix de (Silva) Avellar Brotero
en 1804 et par Hoffmannsegg et Link en 1809 (Fernández Prieto J., Pérez R., Bueno Á., Cires E., 2012).
Afin de mieux comprendre les relations phylétiques entre les espèces et de retracer l’histoire
évolutive du genre, des recherches cytologiques ont été entreprises par L. Zeltner et publiées en
1970. A son terme, l’étude a montré que le C. scilloides était une espèce très isolée ne ressemblant à
aucune des espèces européennes (Zeltner L., 1970). Sa pérennité (espèce vivace), sa morphologie,
ses exigences biologiques, son nombre chromosomique ainsi que sa position systématique isolée
semble indiquer qu’il s’agirait d’une des espèces les plus anciennes du genre. En 2006 C. scilloides est
classée comme espèce endémique des Açores par Aguiar et al. et en 2012 des études génétiques
confirmèrent la séparation des formes et donc distinguaient 2 espèces (Fernández Prieto J., Pérez R.,
Bueno Á., Cires E., 2012).
Différentiation des 2 formes au cours du temps et évolution des 2 espèces distinctes
Les différences morphologiques et génétiques entre la forme des Açores et la forme
européenne laissent supposer que l’espèce devait occuper une aire sur le domaine atlantique
européen. Lors de l’apparition des îles volcaniques des Açores la flore atlantique aurait migrée du
continent vers les îles. Isolées par la mer, les 2 populations auraient alors évolué différemment leur
conférant l’état d’espèces distinctes. C. scilloides est d’ailleurs décrite comme une relique des sols
oligotrophes que Schmid date du Tertiaire moyen (Zeltner L., 1970).
Il est à noter que Tutin T. G. estime qu’environ 200 espèces de la végétation des Açores ont
une origine Européenne (Tutin T.‐G., 1953).
2 espèces, 2 noms
Selon le code international de nomenclature pour les algues, les champignons et les plantes, le
nom valide d’une espèce de plante est celui le plus ancien publié. Pour l’espèce endémique des
Açores, le point de départ pour le principe de priorité correspond à 1753, date de publication du
Species plantarum de Linné soit C. scilloides et pour l’espèce européenne il s’agit de la description de
1804 et 1809 décrite ci‐dessus et donc C. portense.
Pour le genre, c’est la description donnée par Hill en 1756 qui est retenue pour nommer le
genre des Petites centaurées.
10
I.5. Aire de répartition
Centaurium portense est une espèce
atlantique, endémique d'Europe de l'ouest
avec une distribution séparée en plusieurs
populations isolées les unes des autres (Fig 7).
L’espèce est présente au nord et au nord‐
ouest de la Péninsule ibérique (côte atlantique
nord du Portugal et nord‐ouest de l'Espagne).
En France, elle est localisée uniquement sur le
massif armoricain (Bretagne et Manche, dans
la Hague) et elle atteint sa limite nord de
répartition au Pays de Galles, près de
Newport. Cette station constitue la dernière
localité spontanée de l’espèce dans les îles
britanniques, puisqu’elle a disparu de
Cornouailles et que les localités connues en
Irlande et en Angleterre correspondent à des
introductions accidentelles (Magnanon S.,
2004).
Fig 7 : Répartition de Centaurium portense (carte réalisée à partir de Rich t.‐G., et al. 2005)
Répartition de Centaurium portense en France, au sein du massif armoricain
Le Massif armoricain est une entité géologique située à l’ouest de l’Europe et de la France. Son
relief est peu marqué et offre des altitudes dépassant ponctuellement les 400 m. Le climat de ce
massif est océanique tempéré.
En Bretagne, l’espèce est localisée :
- dans les Côtes‐d'Armor, elle est rare et localisée sur des collines de l'intérieur‐ouest (Loguivy‐
Plougras, Lohuec et Louargat) (Philippon D., Prelli R., Poux L., 2006) ;
- Dans le Finistère, elle est assez rare. On l’observe sur le littoral au niveau de Primel‐Tégrastel, sur
la côte du Trégor morlaisien et dans les terres, dans les Monts d'Arrée sur les communes de
Berrien, Scrignac, le Cloître‐Saint‐Thégonnec, Lannéanou, Locmaria‐Berrien et Plougonven
(Quéré E., Magnanon S., Ragot R., Gager L., Hardy F., 2008).
En Basse‐Normandie, elle est cantonnée à la région de la Hague dans le nord‐ouest de la
Manche (Fig 7).
11
I.5. Biologie et cycle de reproduction
La Petite centaurée vivace est une espèce hermaphrodite : sa fleur comprend à la fois l’organe
male : les étamines et l’organe femelle : le pistil. Le transport du pollen : la pollinisation de la plante
est assurée soit par des insectes (entomogamie) soit, le pollen entre en contact avec le pistil de la
même fleur directement, on parle alors d’autofécondation (autogame).
Dans le bouton, le stigmate est au centre entre les anthères. Les fleurs s’ouvrent par temps
clair en milieu de matinée et se referment en soirée. Elles peuvent rester fermées toute la journée
quand le temps est gris ou quand il pleut. Les fleurs sont composées d’une lumineuse corolle rose
mais ne possèdent pas d’odeur perceptible. Le filet des étamines s’allonge lentement et les anthères
jaunes s’ouvrent, se tordent afin d’exposer aux pollinisateurs potentiels le pollen sur les côtés
extérieurs. Les fleurs s’ouvrent en moyenne 5 à 7 jours. Le 3ème jour, les filaments sont bien allongés
et les anthères sont au dessus du stigmate bien développées, apte à recevoir le pollen (Fig 8,9 et 10)
(Rich T.‐G., 2005).
Fig 8 : Stade de développement variable des fleurs dans une même inflorescence. La fleur de gauche est plus avancée que celle de droite dont les anthères ne sont pas curvés (Photo : J. Waymel)
Quand la fleur se referme définitivement, la coloration rose pâlit et jaunit. Le mécanisme de
repli des pétales force le stigmate à entrer en contact avec les anthères permettant
l’autopollinisation. Les fleurs sont adaptées aux 2 modes de reproduction et réalise
l’autopollinisation si la pollinisation croisée n’est pas réalisée (Rich T.‐G., 2005).
Suite à la fécondation, l’ovaire se transforme en fruit enfermant les ovules transformés en
graines. Le fruit sec s’ouvre à maturité (on dit qu’il est déhiscent) et les graines mâtures seront
dispersées par le vent (dissémination anémochore). L’espèce semble présenter une certaine capacité
à reconstituer des populations florissantes à partir de graines conservées plusieurs années dans le sol
(Magnanon S., 2004).
12
Fig 9 : Premiers jours d’épanouissement de la fleur. Les pétales s’ouvrent et laissent s’épanouir les étamines et le stigmate (Photo : J. Waymel)
Fig 10 : La fleur est épanouie. Les anthères des étamines se tortillent pour optimiser la pollinisation et le stigmate peut recevoir le pollen (Photo : J. Waymel)
Centaurium portense est une espèce pérenne dite hémicryptophyte ou « plante à demi
cachée » selon la classification des types biologiques de Raunkiaer. Chez les hémicryptophytes
vivaces, les parties vivantes de la plante (parties souterraines et bourgeons hivernaux) sont situés au
ras du sol. Les rameaux stériles de l’espèce conservent leurs feuilles persistantes pendant l’hiver. A.
Le Jolis cite « J’ai trouvé sous la neige la plante pleine de vigueur et de vie ; ce caractère, que j’ai
publié en 1846, ne figure encore dans aucune flore, même des plus récentes. » (Le Jolis A., 1896).
Chaque année, des rameaux stériles et florifères se développent à partir des bourgeons du rhizome.
C’est une espèce au rythme de floraison et de fructification polycarpique, c'est‐à‐dire qu’une même
plante fleurit, puis produit des fruits à plusieurs reprises au cours de sa vie (Rich T.‐G., 2005).
Sur l'ensemble de son aire de répartition, la période de floraison varie entre le mois d'avril et le
mois d'octobre (Rich T.‐G., 2005). Dans l’ouest de la France, les fleurs s'épanouissent habituellement
de juin à août.
I.6. Ecologie
La Petite centaurée vivace se développe pour l’ensemble de son aire de répartition sous des
climats océaniques des zones tempérées. En effet, la proximité des stations avec l’océan atlantique a
pour conséquences des hivers doux (gel et neige rare) et des étés frais. Les précipitations se
répartissent tout le long de l’année avec un maximum durant l’hiver. Concernant les températures,
on constate que l’écart entre l’hiver et l’été est faible, elles s’écartent peu de la moyenne annuelle de
11°C. Plus on s’enfonce vers l’intérieur des terres plus ce climat océanique se dégrade vers un climat
continental et plus l’écart des températures entre l’hiver et l’été augmente : les hivers sont plus
rudes et les étés plus chauds.
Cette espèce s’observe dans des milieux ouverts, ensoleillés bien exposés au soleil. On peut la
rencontrer sur le littoral et à l’intérieur des terres, même si la majeure partie des stations de l’espèce
13
en Europe sont littorales (jusqu’à 3km d’éloignement à la mer pour les stations normandes et
environ 30 km pour une station bretonne). Cette proximité maritime assure une humidité
atmosphérique non négligeable. En effet, même si l’espèce n’est pas halophile, elle bénéficie des
bruines et brouillards apportés par la mer et croit dans une atmosphère relativement humide. Sur les
falaises littorales, elle se développe sur des pentes plus ou moins abruptes (altitudes entre 15 et 30
m) et sur certains replats de falaise. A l’intérieur des terres, les altitudes varient entre 200 et 300 m.
Calcifuge, elle apprécie les sols plus ou moins acides (pH inférieur à 6), secs, assez compacts,
peu profonds et relativement pauvres en nutriments (sols plutôt minéraux). La granulométrie de ces
sols est plus ou moins sableuse à terreuse avec parfois des cailloux voire des blocs de roches
affleurant. Ces sols drainants, ne retiennent peu voire pas du tout l’eau (Magnanon S., 2004).
Cette espèce se développe dans les zones de pelouses ensoleillées en contact avec les landes
sèches atlantiques. Ces formations sont structurées par des chamephytes frutescents tels que les
bruyères, les genêts et les ajoncs se développant sur des sols plutôt acides, secs, pauvres en matière
organique, assez compacts retenant peu voire pas l’eau. Les peuplements des landes sont largement
influencés par l’atmosphère environnante et les conditions climatiques auxquelles elles sont
soumises. Les relevés réalisés en Bretagne et Basse‐Normandie ont montré que Centaurium portense
était inféodé aux végétations assez basses, prairie, pelouse ou lande. Il est observé au sein des
pelouses acidophiles en contact avec les landes sèches à Erica cinerea et à Ulex gallii ou Ulex
europaeus mais aussi, au sein des pelouses aérohalines des falaises.
Au sein du Massif armoricain, l’espèce a été observée dans différents contexte : accotements
et talus routier, bord des sentiers littoraux (avec un piétinement plus ou moins important du public),
bord des chemins dans les landes, trouées dans les landes, prairies pâturées et prairies de fauche,
prairies anciennement pâturées. Excepté sur les pointes et sur les pentes abruptes des falaises
littorales où les conditions environnementales semblent maintenir plus ou moins bien les milieux
ouverts, le développement de l’espèce mais surtout sa persistance dans sa station semble être liée à
la gestion anthropique réalisée sur les milieux (fauche, pâturage, tonte, piétinement).
I.7. Phytosociologie, étude des communautés végétales
Dans la Hague notamment, Centaurium portense est rencontré dans des milieux relativement
ouverts et bien ensoleillés.
Sur les replats exposés des falaises (des niveaux supérieurs et moyens des falaises), une
pelouse dense et un ourlet aérohalins s’y développent. Ces formations herbacées vivaces, halophiles
sont dominées par les graminées, et des espèces présentant une adaptation morphologique ou
physiologique aux fortes concentrations en sel apporté par le vent et l’immersion par les embruns.
Ces formations se rattachent au Sileno maritimae ‐ Festucenion pruinosae (Gehu & Gehu‐Franck
1984) Bioret & Gehu 2008) et plus précisément à Armerio maritimae – Festucetum pruinosae Géhu
14
2008 (Delassus L., et al., 2014). Cette association est caractérisée par l’aspersion des vagues et des
embruns amenant la présence d’espèces halophiles comme par exemple la Fétuque pruineuse
(Festuca rubra subsp. pruinosa), l’Armérie maritime (Armeria maritima subsp. maritima), le Silène
maritime (Silene vulgaris subsp. maritima). D’autres espèces dites « accessoires » traduisent
l’influence du climat océanique sur les végétations avec notamment la présence de la Petite
centaurée vivace appréciant l’atmosphère humide des falaises, les températures fraiches et l’absence
de radiations solaires directes ayant pour conséquence une faible transpiration et un retard de la
végétation qui demeure verdoyante par les étés les plus secs (Lemée G., 1938).
L’étude sur spectre écologique et notamment la forte proportion et la dominance des
hémicryptophytes souligne le caractère mésophile de l’habitat. Cette pelouse constitue une
végétation paraclimacique qui reste relativement stable dans le temps grâce aux contraintes
écologiques fortes du milieu (vents, embruns, sol superficiel et pauvre en éléments nutritifs…).
Cette association est visible sur tout le pourtour de la Hague avec quelques variations dues
surtout à l’exposition. Ce groupement est observé aussi sur toute la côte armoricaine (Lemée G.,
1938). Sur les faces exposées à l’ouest et surtout à l’est, le caractère de la végétation devient
xérophile. La pelouse se clairseme laissant généralement la roche affleurant. On peut alors observer
l’Orpin d’Angleterre (Sedum anglicum subsp. anglicum), le Crépis à tige capillaires (Crepis capillaris)
et la Canche printanière (Aira praecox).
Au niveau supérieur, sur les terrasses, Centaurium portense est observée au sein de la pelouse
basse, héliophile, oligotrophe, vivace et acidiphile. Elle se rattache à l’association du Potentillo
erectae ‐ Centaurietum scilloidis (Lemee 1938) de Foucault 1995). D’optimum estival, cette pelouse
est marquée par les fleurs roses de la Petite centaurée vivace, accompagnée des fleurs jaunes du
Lotier corniculé (Lotus corniculatus) et de la Tormentille (Potentilla erecta). Mésoxérophiles des sols
relativement superficiels, on y rencontre également l’Agrostide commune (Agrostis capillaris), la
Flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), la Porcelle enracinée (Hypochaeris radicata), la
Danthonie (Danthonia decumbens) (Delassus L., et al., 2014).
Deux sous‐associations peuvent être différentiées sur le site :
‐ la sous‐association jasionetosum montanae différenciée par la Jasione des montagnes (Jasione
montana), la Bruyère cendrée (Erica cinerea) et l’Orpin d’Angleterre (Sedum anglicum). Elle
caractérise des substrats xérophiles très superficiels.
‐ la sous‐association succisetosum pratensis différenciée par la Succise des près (Succisa pratensis),
l’Epiaire annuelle (Stachys officinalis), l’Euphraise des bois (Euphrasia nemorosa), l’Orchis tacheté
(Dactylorhiza maculata) et le Pédiculaire des bois (Pedicularis sylvatica). Elle caractérise des substrats
plus profonds et susceptibles de s’humidifier (Colasse V., 2011).
L’eutrophisation de cette pelouse oligotrophe la conduit à évoluer vers l’Agrostio capillaris ‐
Chamaemeletum nobilis en favorisant le développement de certaines espèces prairiales à rosettes
ou rampantes résistantes au piétinement telles que le Plantain lancéolé (Plantago lanceolata), la
Crételle commune (Cynosurus cristatus), le Trèfle rampant (Trifolium repens) ou la Camomille
romaine (Anthemis nobilis) alors que plusieurs espèces de la pelouse se maintiennent : la Petite
centaurée vivace (Centaurium portense), l’Agrostide commune (Agrostis capillaris), l’Euphraise des
bois (Euphrasia nemorosa)… (Colasse V., 2011).
15
I.8. Vulnérabilité et menaces
Les populations de Centaurium portense semblent régresser dans presque la majorité des sites
qu'elle occupe et notamment au niveau des îles britanniques. Seule la péninsule ibérique semble
épargnée (Zambettakis C., Provost M., 2009). Cette régression renforce l’isolation des populations
bas‐normandes et bretonnes. L’enjeu de conservation de cette espèce est donc important pour ces 2
régions et notamment pour la Basse‐Normandie qui concentre la majorité des populations littorales.
En France les populations sont peu nombreuses et en recul par :
- densification des écosystèmes après abandon du pâturage traditionnel (Géhu J.‐M., Olivier L.,
Roux C., 1987). La fermeture de son milieu se traduisant soit par le développement massif des
espèces de fourrés préforestiers (Fougère aigle en particulier), soit par l’enrichissement du sol en
élément nutritifs, par l’expansion des graminées prairiales (comme le Dactyle aggloméré
(Dactylis glomerata) par exemple) qui conduit aussi à terme à la fermeture du milieu. (Magnanon
S., 2004).
- destruction de son milieu de vie (défrichement ou boisement des landes ou gestion non adaptée
des bords des routes et chemins)
- recul de la falaise lors de grandes tempêtes
I.9. Protection réglementaire et statuts de patrimonialité
Protection nationale (Arrêté du 20 janvier 1982, version consolidée au 08 juin 2013) :
Espèce végétale protégée sur l’ensemble du territoire national : article 1
Liste des espèces rares et menacées :
‐ Livre rouge de la flore menacée de France (Olivier L., et al., 1995) : Tome 1 : espèce
prioritaire
Catégorie nationale UICN 2012 : EN (« en danger » : risque très élevé d’extinction à l’état
sauvage)
‐ Liste rouge des espèces végétales rares et menacées du Massif armoricain (Magnanon
S., 1993) : taxons considérés comme rares ou subissant une menace générale très forte (annexe
1)
‐ Liste des plantes vasculaires rares et en régression en Bretagne (Hardegen M., et al.,
2009) : Plantes « quasi menacées » (NTr ‐ annexe 5)
‐ Liste hiérarchisée des espèces rares et patrimoniales de Basse‐Normandie (Zambettakis C., et al.,
2006) : Taxon à surveiller. Espèce protégée au niveau national mais qui se maintient
actuellement dans les stations où elle ne semble pas menacée pour l’instant.
16
II. Etat des lieux des populations de la Hague
II.1. Présentation du site d’étude : la Hague
La péninsule de la Hague est une région naturelle située à l'extrémité nord‐ouest du
département de la Manche (50) et de la presqu’île du Cotentin, dans la région naturelle de la Hague.
La Hague présente un littoral varié : falaises abruptes au pied desquelles se trouve une
succession de baies, des grandes plages, des îlots, des platiers rocheux, un massif dunaire, grèves de
galets (Anse Saint‐Martin), marais arrière‐littoraux (Mare de Vauville) et vallons boisés (Hubiland,
Sabine…). La côte est également agrémentée de petits ports (Goury, le Houguet, Port Racine, Port du
Hâble…) et de mouillages.
Sur le plan géologique, la Hague porte les traces de 3 chaines de montagnes : 2 chaines
précambriennes et 1 chaine varisque. Les falaises sont constituées de granites anciens et de
formations cristallophylliennes (Phyllades granitisés). Bien plus récemment, au Quaternaire, sur les
reliefs aplanis de ces 3 chaines, se sont développés des limons de plateaux et une terrasse littorale
normannienne (également nommée « head » : coulée pierreuse de solifluxion) (Colasse V., 2011).
La presqu'île de la Hague, d'orientation ouest‐nord‐ouest, est un plateau dissymétrique. La
Hague atteindrait son point culminant à Jobourg (184m) (Foucault B. (de), 1995). Au sud, ce plateau
est bordé de falaises tombant à pic dans la mer. Cette bordure sud, généralement entaillée de vallées
plus ou moins ouvertes se termine par une côte escarpée au niveau de Jobourg. La bordure nord du
plateau, au contraire, descend progressivement et se termine par une côte basse à cordon de galets.
Le littoral de la Hague, rappelle fortement le littoral Breton par sa topographie, par sa
végétation mais aussi par son climat aux caractères fortement océaniques : températures tempérées
avec une amplitude saisonnière très faible (moins de 6 jours de gel par an en moyenne), des
précipitations annuelles importantes (150 à 200 jours), une exposition solaire très faible voire nulle
sur les pentes abruptes et les influences marines (vents violents de l’ouest, embruns et bancs de
brumes saturant l’atmosphère) (Lemée G., 1938).
Depuis 1973, l’ensemble de la Hague fait partie des 28 sites inscrits du département de la
Manche. L'inscription est une reconnaissance de la qualité d'un site justifiant une surveillance de son
évolution, sous forme d'une consultation de l'architecte des Bâtiments de France sur les travaux qui y
sont entrepris. En 1992, la zone côtière de La Hague ainsi que le DPM (sur une largeur de 500 mètres)
sont classés. Ces zones bénéficient d’une protection nationale et toute modification de l’état ou
l’aspect du site est soumise à autorisation spéciale (art. L. 341‐10)
Le Cap Hague est engagé dans une « Opération Grand Site ». Il s’agit d’une démarche proposée
par l’Etat aux collectivités territoriales pour répondre aux difficultés que posent l’accueil des visiteurs
et l’entretien des sites classés de grande notoriété soumis à une forte fréquentation. Elle permet de
définir et de mettre en œuvre un projet concerté de restauration, de préservation et de mise en
valeur du territoire. La démarche comporte différentes étapes que les partenaires conduisent
17
ensemble. Elle aboutit à un programme d’études et de travaux mis en œuvre par le gestionnaire du
site (souvent un regroupement de collectivités territoriales), grâce à des financements apportés par
l’Etat, les collectivités et le cas échéant l’Union européenne.
Le littoral de la Hague appartient au réseau Natura 2000 comme Zone Spéciale de
Conservation (ZSC). Le Document d’Objectif du site a été réalisé en 2001 par le Conservatoire du
littoral (CdL) (Fig 11).
L'arrêté de protection de biotope (APPB) a pour vocation la conservation de l'habitat d'espèces
protégées. C'est un outil de protection réglementaire de niveau départemental. Cet arrêté désigne le
Crambe maritima de l'anse Saint‐Martin (Omonville‐la‐Petite) jusqu’à l’anse de Gattemare
(Gatteville‐le‐Phare) (Code du site : FR3800070) et l'avifaune au Nez de Jobourg (Code du site :
FR3800332).
La Mare de Vauville (Code du site : FR3600030) est classée Réserve Naturelle Nationale (RNN)
depuis 1976 pour ses habitats littoraux et halophiles remarquables et ces espèces animales et
végétales patrimoniales. Elle concerne environ 60 ha sur la commune de Vauville (Fig 11).
Les sites du Conservatoire du littoral ont pour vocation la sauvegarde des espaces côtiers et
lacustres. 6 sites sont localisés dans la Hague : les dunes de Biville, les dunes de Vauville, le Nez de
Jobourg, la pointe de la Hague, la pointe de Jardeheu – Anse Saint Martin et les falaises du Mur Blanc
(Fig 11).
Un site : la cavité du Castel Vendon sur la commune de Gréville‐Hague est géré par le Syndicat
mixte des espaces littoraux de la Manche (Symel) avec le soutien du Groupe mammalogique
Normand (GMN) pour la préservation de 2 espèces de chauves‐souris.
Depuis les années 80, de nombreuses Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique Faunistique et
Floristique (Z.N.I.E.F.F) ont été identifiées en Basse‐Normandie afin d’identifier et de décrire des
secteurs présentant de fortes capacités biologiques et un bon état de conservation. Au niveau de la
Hague, 15 Z.N.I.E.F.F de type I ont été identifiées. Ces zones présentent grand intérêt biologique ou
écologique (Fig 11).
18
Fig 11: Cartographie des différents périmètres de protection ou de connaissance dans la Hague
19
II.2. Répartition historique et actuelle du Centaurium portense dans la Hague (1810 – 2015)
Les données dont nous disposons en Basse‐Normandie sur la Petite centaurée vivace
proviennent principalement de la base de données Calluna du CBN de Brest qui compile toutes les
données récoltées par les botanistes du CBN, son réseau de bénévoles et ses partenaires. Elle
comporte également des données bibliographiques plus ou moins anciennes.
La Petite centaurée vivace est connue en Basse‐Normandie depuis le XIXe siècle. Mr Le Jolis
signalait l’espèce sur plusieurs points de la Hague : Jobourg, Beaumont, Saint‐Germain‐des‐Vaux,
Omonville et sur les falaises de Gréville (Brébisson L.‐A. (de), 1859). En 1862, Besnou et Lachênée
ajoutent aux localités déjà connues les communes de Branville, Herqueville, Digueville et Auderville.
Il est a noter que le dépouillement partiel des herbiers du Muséum national d'Histoire naturelle de
Paris a permis de mettre en évidence la présence de l’espèce en 1849 sur la commune de Cherbourg
par Mr Le Jolis. L. Corbière, dans sa « Nouvelle flore de Normandie », allonge la liste avec la
commune de Biville (Corbière F.‐M.‐L., 1893). Dans les années 70‐80, les herborisations de M.
Provost complètent les localisations avec Urville‐Nacqueville et Omonville‐la‐Rogue et enfin, en 2003
avec la découverte de l’espèce à Vauville et à Eculleville.
Tableau IV : Synthèse bibliographique des signalements de la Petite centaurée vivace dans la Hague
Auteur(s) ‐
observateur(s) Référence de l'ouvrage
Territoire
concerné par
l'ouvrage
Localisation des stations Estimation de la
rareté par l’auteur
Mr le Jolis Brébisson L.‐A. (de), 1859 Normandie
Jobourg, Beaumont, Saint‐
Germain‐des‐Vaux,
Omonville et sur les falaises
de Gréville
x
L.Besnou et
B.Lachênée Besnou L., Lachênée B., 1862
Arrondissement
de Cherbourg
(50)
Dans les landes et les
bruyères, au bord des routes
et sur les talus des fossés.
Beaumont, Branville,
Gréville, Digueville,
Omonville‐la‐Petite,
Auderville, Jobourg,
Herqueville
assez rare
Mr le Jolis http://coldb.mnhn.fr/catalognu
mber/mnhn/p/p04001337 x
Date 1849
Cherbourg x
L.Besnou Besnou L., 1881 Manche
Coteaux, bords des chemins,
landes parmi les ajoncs. Dans
toute la Hague, de Gréville à
Herqueville
assez rare
L. Crié Crié L., 1886 Massif
Armoricain
Beaumont, Gréville, Jobourg,
Omonville‐la‐Petite, Saint‐
Germain‐des Vaux
x
20
Auteur(s) ‐
observateur(s) Référence de l'ouvrage
Territoire
concerné par
l'ouvrage
Localisation des stations Estimation de la
rareté par l’auteur
L. Corbière Corbière F.‐M.‐L., 1893 Normandie "De Gréville à Saint‐Germain‐
des Vaux et Biville" x
H. des
Abbayes, G.
Claustres,
R.Corillon,
P.Dupont
Des Abbayes H., Claustres G.,
Corillion R., Dupont P., 2012
Massif
Armoricain Landes de la Hague x
M. Provost Provost M., 1981
Basse‐
Normandie
Urville‐Nacqueville,
Auderville, Jobourg, Gréville‐
Hague, Omonville‐la‐Rogue,
et Herqueville
x
M. Provost Provost M., 1993 Basse‐
Normandie
7 mailles représentant le
secteur de la Hague x
M. Provost Provost M., 1998 Basse‐
Normandie
Bords herbeux des chemins à
travers les landes à ajoncs ou
à bruyères. Cantonnée dans
la Hague
rare
Les données récentes (1995 – 2015) montrent que l’aire de répartition (à l’échelle communale)
a changé. L’espèce est observée sur toutes les communes anciennes sauf sur les communes de :
- Biville (dernière observation : 1894)
- Cherbourg (dernière observation : 1849)
- Omonville‐la‐Petite (dernière observation : 1879)
- Urville‐Nacqueville (dernière observation : 1978)
- Branville‐Hague (dernière observation : 1862)
La carte suivante présente la répartition ancienne et actuelle de la Petite centaurée vivace
dans la Hague à l’échelle de la commune (fig 12). Sur les 19 communes représentant la Communauté
de communes de la Hague, la population bas‐normande de Centaurium portense est répartie sur 10
de ces communes. On dénombre actuellement 44 stations contemporaines6 de l’espèce. Certaines
stations très proches, intégrées à une même unité végétale ou unité de gestion sont regroupées en
une même localité. On compte donc dans la Hague 38 localités. La figure 13 présente les stations de
l’espèce et distingue celles revues récemment et celles non revues.
6 Les stations contemporaines sont des stations où l’espèce a été observée au moins une fois à partir de 2000
21
Fig 12 : Répartition ancienne et actuelle de la Petite centaurée vivace dans la Hague
22
Fig 13 : répartition contemporaine de la Petite centaurée vivace dans la Hague
1 : Fauteuil d’Abraham (Vauville)
2 : Lande de Vauville (Vauville)
3 : Lande du Catillon (Vauville)
4 : Lande de Cottes (Vauville)
5 : Le Prieuré (Vauville)
6 : Le Val Ficot (Vauville)
7 : Landes Clerges (Vauville)
8 : Sortie, échangeur (Beaumont‐Hague)
9 : Petit Beaumont (Beaumont‐Hague)
10 : Mouchel Vaudon (Herqueville)
11 : le long de la D901 (Jobourg)
12 : Descente de Pivette (Jobourg)
13 : Nez de Jobourg, réserve ornithologique
(Jobourg)
14 : Côte Soufflée (Jobourg)
15 : Ouest de la Rocalienne (Jobourg)
16 : De la Pointe du Houpret au lieu dit la Roche
(Auderville)
17 : Goury, parcelle privée et parcelle pâturée
(Auderville)
18 : Nez de Cabot (Saint‐Germain‐des‐Vaux)
19 : Pointe de Catehaut (Digulleville)
20 : Pointe de Jardeheu (Digulleville)
21 : Centre de stockage de déchets de la Manche
(Digulleville)
22 : Hudemer, sentier littoral (Eculleville)
23 : Le Mur Blanc (est) (Gréville‐Hague)
24 : Le Bec d’Amont (Gréville‐Hague)
25 : Landemer (Gréville‐Hague)
26 : Sémaphore (Jobourg)
27 : Vallée de Beaumont (Beaumont‐Hague)
28 : Pelouse à l’ouest de l’usine de retraitement de la
Hague (Jobourg)
29 : La Pissotière (Gréville‐Hague)
30 : Pointe d’Etimbert (Omonville‐la‐Rogue)
31 : Aérodrome (Vauville)
32 : Descente de Moncaneval (Jobourg)
33 : Anse du Cul Rond (Jobourg)
34 : Chemin de la Côte Soufflée (Jobourg)
35 : Le Mur Blanc sentier (Gréville‐Hague)
36 : Le Castel Vendon Rocher (Gréville‐Hague)
37 : Survouy (Gréville‐Hague)
38 : Les Buttes (Auderville)
39 : Hameau des Bruyères, rond‐point aux chèvres
(Jobourg)
40 : Les Bizeaux (Saint‐Germain‐des‐Vaux)
23
II.3. Analyse de l’état actuel de la population de la Petite centaurée vivace sur le territoire de la Hague
Dans le cadre de l’actualisation des connaissances sur la répartition de l’espèce, toutes les
stations (localisées précisément) ont été revisitées (hormis celle du centre de stockage de la Manche
qui bénéficie d’un suivi fin depuis plusieurs années) et un état des lieux du contexte stationnel a été
réalisé entre 2013 et 2015 selon le protocole de suivi des espèces rares et menacées du CBN de
Brest. Cet état des lieux est indispensable pour apprécier l'état initial de la population à l'échelle du
territoire. Il peut être considéré comme le point de départ et de comparaison pour les données
collectées postérieurement. C’est à partir également de cet état des lieux que des mesures de
conservation seront proposées.
L’annexe 2 présente un récapitulatif des principaux éléments récoltés pour chaque localité et
la localisation précise des stations est présentée en annexe 3.
Contexte écologique des stations sur le territoire de la Hague
Parmi les stations où l’espèce a été observée entre 2013 et 2015, 23 localités se situent sur les
falaises littorales où les communautés végétales sont alors influencées par la proximité maritime et
17 localités sont signalées sur la partie supérieure des falaises où des communautés d’influence plus
continentales se développent.
Localités des falaises littorales
La Petite centaurée vivace se développe sur la falaise nord (de Gréville‐Hague à Jobourg) et
semble délaisser la falaise sud (de Herqueville à Vauville). Même si la zonation est identique entre les
falaises du nord et du sud, une certaine variation due à l’exposition ensoleillée et la profondeur des
sols influence la composition et la répartition des communautés végétales. Le contexte des falaises
du nord est typiquement atlantique alors que le sud présente des affinités sud‐atlantique (Géhu J.‐
M., 1963) ce qui peut expliquer cette répartition particulière.
Sur les falaises littorales, la végétation reste relativement stable dans le temps. Ces
végétations, souvent peu accessibles, évoluent de manière autonome et sont soumises aux
contraintes écologiques pédoclimatiques (sol peu épais, vents…) favorables à la Petite centaurée
vivace (Fig 14 et 15). Néanmoins, lorsque les contraintes sont un peu plus faibles, la fétuque peut
alors dominer largement la végétation. Dans ce contexte la Petite centaurée vivace tolère une
certaine hauteur de végétation (entre 20 et 30 cm) en élevant ses tiges stériles et florifères afin
d’atteindre la lumière. Cette situation a été observée par exemple sur la commune d’Auderville au
lieu dit Goury (Fig 16). Dans ce cas, l’absence de gestion et la fermeture de la zone au public a
favorisé le développement de la fétuque qui tapisse le sol d’un épais gazon (Fig 17).
24
Fig 14 et 15 : Auderville, sentier littoral. Les pelouse aérohalines sont des végétations relativement stable dans le temps grâce aux contraintes écologiques (Photo : J. Waymel).
Fig16 : Station de Goury à Auderville (Photo : J. Waymel). Fig 17 : Tapis de fétuque (Photo : J. Waymel).
Localités de la partie supérieure des falaises
Sur la partie supérieure des falaises les sols sont plus profonds et conservent mieux l’humidité.
La lande qui s’y développe est plutôt haute et dense et souvent impénétrable. De grands végétaux
tels que la ronce et la Fougère aigle y sont communs. La Petite centaurée vivace se développe
principalement sur les bords des sentiers et bords des routes là où la gestion anthropique permet la
persistance de végétations rases, ouvertes et peu enrichies en nutriments favorables à son maintien
(Fig 18 et 19).
Fig 18 : Omonville‐la‐Rogue : l’espèce se développe sur les bordures fauchées du sentier littoral. La fauche permet d’éviter l’expansion de la fougère aigle présente sur la partie supérieure (Photo : J. Waymel).
Fig 19 : Digulleville, pointe de Jardeheu : l’espèce occupe une belle surface dans une prairie de fauche avec exportation (Photo : J. Waymel)
25
La Petite centaurée vivace trouve son optimum sur des sols oligotrophes mais semble pouvoir
se maintenir dans des sols un peu plus mésotrophes, plus tassés. C’est le cas par exemple des
pelouses à proximité et sur le linéaire le long de l’usine de retraitement de la Hague où la présence
d’Anthemis nobilis, Plantago lanceolata, Cynosurus cristatus, Trifolium repens… induit une certaine
eutrophisation du milieu (Foucault B. (de), 1995) (Fig 20 et 21).
Dans les landes communales de Vauville, espace pâturé, l’espèce se maintient au bord de
chemins créés par le bétail. Dans certaines zones délaissées, le développement de la Fougère aigle ou
de l’ajonc ne permettent plus au Centaurium portense de s’y développer. Néanmoins, Il ne supporte
pas non plus le piétinement trop important qui met à mal ces parties racinaires au bout d’un certain
temps (Fig 22 et 23).
Fig 22 : Landes communales de Vauville, sentier piétiné. La Petite centaurée vivace se développe dans la partie gauche du chemin là où la pression est moins importante (Photo : J. Waymel)
Fig 23 : Ancienne station où l’espèce était présente. Les conditions ne sont plus favorables à son épanouissement (Photo : J. Waymel)
Fig 20 : Pelouse le long de l’usine de retraitement de la Hague tondue régulièrement et fréquemment (Photo : J. Waymel).
Fig 21 : Pelouse le long de l’usine de retraitement de la Hague fauchée par l’épareuse. L’observation de zones nues de végétation semble indiquer l’atteinte des premiers centimètres du sols lors de la fauche (Photo : J. Waymel).
26
Evolution des populations dans la Hague, démographie
Les prospections réalisées en 2013 et 2015 visent à évaluer l’état actuel de conservation de la
population de la Hague du Centaurium portense.
46 stations contemporaines ont été comptabilisées depuis la base de données Calluna du CBN
de Brest depuis 1995. Suite à la mise à jour de la connaissance sur les stations entre 2013 et 2015, 10
stations n’ont pas été revues (Fig 13):
- 2 stations en contexte littoral, sur les communes de Gréville‐Hague et d’Auderville. Ces 2
stations sont situées à proximité de station en bon état de conservation.
- 8 stations continentales n’ont pas été revues. 1 est située sur la commune de Beaumont‐Hague
et 7 sur la commune de Vauville.
Les stations les plus menacées semblent être les stations à influence continentale. Les
atteintes anthropiques sur les populations sont importantes. Les effectifs référencés pour chaque
station confirment cette fragilité des populations. Il s’agit le plus souvent de stations où la surface
d’occupation de l’espèce est très réduite : linéaires au bord de la route ou au bord de chemins
pédestres, petit patch sur un talus…
La figure 24 présente les différents effectifs des stations. On observe qu’à l’exception de 6
localités des secteurs intérieurs, les autres localités montrent une grande précarité. Leurs effectifs
sont faibles et la dynamique végétale y est souvent active.
27
Fig 24 : répartition contemporaine de la Petite centaurée vivace dans la Hague
1 : Fauteuil d’Abraham (Vauville)
2 : Lande de Vauville (Vauville)
3 : Lande du Catillon (Vauville)
4 : Lande de Cottes (Vauville)
5 : Le Prieuré (Vauville)
6 : Le Val Ficot (Vauville)
7 : Landes Clerges (Vauville)
8 : Sortie, échangeur (Beaumont‐Hague)
9 : Petit Beaumont (Beaumont‐Hague)
10 : Mouchel Vaudon (Herqueville)
11 : le long de la D901 (Jobourg)
12 : Descente de Pivette (Jobourg)
13 : Nez de Jobourg, réserve ornithologique
(Jobourg)
14 : Côte Soufflée (Jobourg)
15 : Ouest de la Rocalienne (Jobourg)
16 : De la Pointe du Houpret au lieu dit la Roche
(Auderville)
17 : Goury, parcelle privée et parcelle pâturée
(Auderville)
18 : Nez de Cabot (Saint‐Germain‐des‐Vaux)
19 : Pointe de Catehaut (Digulleville)
20 : Pointe de Jardeheu (Digulleville)
21 : Centre de stockage de déchets de la Manche
(Digulleville)
22 : Hudemer, sentier littoral (Eculleville)
23 : Le Mur Blanc (est) (Gréville‐Hague)
24 : Le Bec d’Amont (Gréville‐Hague)
25 : Landemer (Gréville‐Hague)
26 : Sémaphore (Jobourg)
27 : Vallée de Beaumont (Beaumont‐Hague)
28 : Pelouse à l’ouest de l’usine de retraitement de la
Hague (Jobourg)
29 : La Pissotière (Gréville‐Hague)
30 : Pointe d’Etimbert (Omonville‐la‐Rogue)
31 : Aérodrome (Vauville)
32 : Descente de Moncaneval (Jobourg)
33 : Anse du Cul Rond (Jobourg)
34 : Chemin de la Côte Soufflée (Jobourg)
35 : Le Mur Blanc sentier (Gréville‐Hague)
36 : Le Castel Vendon Rocher (Gréville‐Hague)
37 : Survouy (Gréville‐Hague)
38 : Les Buttes (Auderville)
39 : Hameau des Bruyères, rond‐point aux chèvres
(Jobourg)
40 : Les Bizeaux (Saint‐Germain‐des‐Vaux)
28
La carte présentée ci‐dessous (Fig 25) présente l’état de conservation des stations
contemporaines où l’espèce a été observée entre 2013 et 2015. Cet état de conservation est basé sur
les critères suivants : effectifs, atteintes et menaces observées, contexte stationnel et gestion en
place quand elle a pu être identifiée sur le terrain.
La population de Centaurium portense sur l’ensemble du secteur de la Hague présente un état
de conservation contrasté et préoccupant notamment sur les secteurs les plus intérieurs.
29
Fig 25: Etat de conservation des stations contemporaines de la Petite centaurée vivace dans la Hague
1 : Fauteuil d’Abraham (Vauville)
2 : Lande de Vauville (Vauville)
3 : Lande du Catillon (Vauville)
4 : Lande de Cottes (Vauville)
5 : Le Prieuré (Vauville)
6 : Le Val Ficot (Vauville)
7 : Landes Clerges (Vauville)
8 : Sortie, échangeur (Beaumont‐Hague)
9 : Petit Beaumont (Beaumont‐Hague)
10 : Mouchel Vaudon (Herqueville)
11 : le long de la D901 (Jobourg)
12 : Descente de Pivette (Jobourg)
13 : Nez de Jobourg, réserve ornithologique
(Jobourg)
14 : Côte Soufflée (Jobourg)
15 : Ouest de la Rocalienne (Jobourg)
16 : De la Pointe du Houpret au lieu dit la Roche
(Auderville)
17 : Goury, parcelle privée et parcelle pâturée
(Auderville)
18 : Nez de Cabot (Saint‐Germain‐des‐Vaux)
19 : Pointe de Catehaut (Digulleville)
20 : Pointe de Jardeheu (Digulleville)
21 : Centre de stockage de déchets de la Manche
(Digulleville)
22 : Hudemer, sentier littoral (Eculleville)
23 : Le Mur Blanc (est) (Gréville‐Hague)
24 : Le Bec d’Amont (Gréville‐Hague)
25 : Landemer (Gréville‐Hague)
26 : Sémaphore (Jobourg)
27 : Vallée de Beaumont (Beaumont‐Hague)
28 : Pelouse à l’ouest de l’usine de retraitement de la
Hague (Jobourg)
29 : La Pissotière (Gréville‐Hague)
30 : Pointe d’Etimbert (Omonville‐la‐Rogue)
31 : Aérodrome (Vauville)
32 : Descente de Moncaneval (Jobourg)
33 : Anse du Cul Rond (Jobourg)
34 : Chemin de la Côte Soufflée (Jobourg)
35 : Le Mur Blanc sentier (Gréville‐Hague)
36 : Le Castel Vendon Rocher (Gréville‐Hague)
37 : Survouy (Gréville‐Hague)
38 : Les Buttes (Auderville)
39 : Hameau des Bruyères, rond‐point aux chèvres
(Jobourg)
40 : Les Bizeaux (Saint‐Germain‐des‐Vaux)
30
III. Enjeux de conservation et objectifs du plan
La préservation des populations de Centaurium portense, espèce protégée en France, connue
uniquement dans la Hague et à l’extrémité ouest de la Bretagne, revêt un réel enjeu pour la
biodiversité nationale.
L’analyse de l’état des populations a mis en évidence un déclin de la population sur le
territoire de la Hague notamment sur les secteurs intérieurs et a également permis d’identifier
quelques stations en très bon état de conservation, à forts effectifs au sein d’habitats naturels
stables en grande majorité sur les secteurs littoraux.
Dans ce contexte 4 objectifs peuvent être dégagés :
- Définir les conditions favorables au développement de Centaurium portense dans la Hague :
habitats, modalités de gestion en fonction des divers contextes ;
- Restaurer les habitats naturels favorables à l’espèce notamment dans les secteurs intérieurs et y
permettre le développement et le maintien des populations sur le long terme ;
- Sensibiliser et impliquer l’ensemble des acteurs à la préservation de l’espèce et de ses habitats
naturels ;
- Analyse et évaluation du plan d’action
31
IV. Plan d’action pour la conservation de la Petite centaurée vivace dans la Hague
Compte‐tenu du constat généralisé de la régression des stations de la Petite centaurée vivace,
sa conservation représente un très fort enjeu de conservation de la biodiversité en Basse‐Normandie.
Cette responsabilité n’est partagée à l’échelle de la France qu’entre les seuls départements du
Finistère, des Côtes d’Armor et de la Manche compte tenu de son aire de répartition réduite et
disjointe.
La principale menace portant atteinte aux populations semble la fermeture du milieu
notamment due à l’abandon des pratiques pastorales traditionnelles. La mise en place de mesures de
gestion conservatoires des stations s’imposent afin d’assurer le maintien à moyen et long terme des
milieux ouverts.
Les stations littorales soumises aux vents et aux embruns sont relativement stables, le
maintien de ces végétations rases et ouvertes étant assuré dans la plupart des cas sans intervention
de l’homme du fait de la lenteur naturelle de la dynamique végétale. Dans certaines stations, la
fréquentation par les promeneurs et les herbivores contribuent à maintenir des faciès d’ouverture
dans la lande ou dans la pelouse littorale favorable au Centaurium. En revanche, dans d’autres
stations et principalement les stations plus à l’intérieur des terres, une intervention de l’homme est
nécessaire pour limiter la concurrence végétale et notamment celle de la Fougère aigle.
Différentes mesures de conservation ainsi que des mesures d’amélioration des connaissances
de l’espèce, d’information et de sensibilisation sont proposées afin de répondre aux objectifs. Un
tableau récapitulatif des actions proposées est présenté pages 34 et 35.
La mise en œuvre du présent plan d'action nécessite un travail collectif associant des
partenaires tels que la DDTM de la Manche, la communauté de commune de la Hague, le
Conservatoire du littoral et le SYMEL, les propriétaires privés, la DREAL, le Conseil départementale
de la Manche (le service des routes départementales notamment), l’opérateur Natura 2000, la
Région et les associations concernées (GONm...).
IV.1. Mesures de sensibilisation et d’information
La mise en œuvre des mesures de gestion préconisées ci‐après nécessitera une information de
la communauté de commune de la Hague et de l’ensemble des propriétaires des stations et des
gestionnaires de sites, qui devront au préalable être identifiés à l’aide du parcellaire cadastral et des
partenaires associés au plan de conservation.
Plusieurs guides et supports de sensibilisation pourront être réalisés :
32
- A l’attention des propriétaires de station. Le plan de conservation présentant la situation et les
enjeux de conservation des stations de la Petite Centaurée sera diffusé largement afin d’informer
les propriétaires concernés par une ou des stations de l’espèce. Des échanges avec les différents
partenaires pourront également être réalisés pour la mise en place d’une gestion adaptée.
- A l’attention du grand public et notamment les promeneurs et utilisateurs du sentier littoral en
période estivale. Un kit pédagogique sous forme d’exposition nomade sera créé et mis à
disposition des centres de documentation, offices de tourisme, écoles… Elle aura pour objectif de
promouvoir la biodiversité remarquable de la Hague et notamment la présence de la Petite
centaurée vivace.
Des panneaux informatifs présentant la biodiversité remarquable de la Hague pourront être
installés directement dans le sentier littoral.
La sensibilisation déjà initiée dans les journaux et new letters locales sera poursuivie en
fonction des actions menées dans le cadre de la mise en œuvre du plan de conservation.
IV.2. Amélioration des connaissances
Dans l’objectif d’une conservation optimale des populations, des expérimentations sont à
conduire. Des stations de références telles que le nez de Jobourg, Goury… permettront facilement
de comprendre plus finement l’espèce, son écologie et ses relations avec les modalités de gestion en
place.
- Mieux caractériser sur le plan phytosociologique l’habitat à Centaurium portense, faire des
relevés au contact supérieur et inférieur des stations afin de pouvoir mettre en évidence la série
dynamique et mieux cerner l’habitat. Ces connaissances aideront à mieux définir le bon état de
conservation de l’habitat et permettront de préciser les travaux de gestion à réaliser sur les
différentes stations (date et fréquence de fauche, charge UGB optimal, modalité de gestion de la
Fougère aigle)
- Réaliser des études sur la biologie de l’espèce et notamment sur la persistance des feuilles en
hiver, la dormance des graines mais aussi sur le développement des individus à partir des graines
ou du rhizome. Les graines récoltées en 2014 sur la station du nez de Jobourg permettront de
mettre en place des cultures expérimentales au Conservatoire botanique national de Brest.
Rechercher d'autres stations à proximité immédiate des stations actuellement connues, dans
des milieux éloignés mais favorables (bord des routes, chemins…) et dans les localités où l'espèce
était autrefois signalée.
Poursuivre le dépouillement des planches d’herbier consacrées à la Petite centaurée vivace et
localiser les anciennes localités qui y sont mentionnées.
33
IV.3 Mesures de conservation et de gestion
Centaurium portense est inféodée aux pelouses oligotrophes et acides de la Hague. Les
mesures de gestion entreprises pour sa sauvegarde doivent s’appuyer sur la nécessité de lutter
contre la fermeture des biotopes qui lui sont favorables, en priorité dans les stations de faible
effectif.
Les actions proposées ci‐dessous concernent les stations présentes en milieu naturel. Elles
excluent donc la station du centre de stockage de déchets de la Manche. En effet, la gestion de cette
dernière est prise en charge spécifiquement par l’ANDRA avec l’aide d’expertises extérieures.
Conservation in‐situ
- Mettre en place un suivi des populations pour les stations dont l’état de conservation est moyen
à mauvais (décompte des effectifs, repérage au GPS et cartographie de répartition, relevés
phytosociologiques et cartographie des groupements végétaux situés au contact) et des
modalités de gestion associées. Une surveillance des stations en bon état de conservation sera
assurée également.
- Sur les stations situées sur les zones fauchées du sentier littoral et sur les bords des routes :
adaptation de la date et de la fréquence de fauche en fonction de la biologie de l’espèce une
fauche rase annuelle des stations avec exportation des produits. La fauche sera réalisée soit au
printemps (mars/avril) : avant l’apparition des jeunes tiges, soit en fin d’été (fin août/
septembre) : après la fructification). Attention, la fauche devra être rase mais ne devra pas
atteindre la surface du sol.
Afin de réaliser une gestion adaptée et pertinente quant à la biodiversité générale des stations,
une formation des agents d’entretien (agents du sentier du littoral et des routes communales)
sera réalisée. Les stations seront clairement identifiées ainsi que les périodes d’intervention.
- Sur les stations intérieures et notamment celles situés dans les landes de Vauville, il est préconisé
un pâturage extensif et dirigé sur les zones où la végétation se ferme.
- Mise en place d’une gestion adaptée dans les zones n’en bénéficiant pas ou plus (exemple de la
station de Goury sur la commune d’Auderville et de certaines stations non revues lors des
inventaires 2013 à 2015).
- Suivi dans les stations concernées des espèces très concurrentielles et adaptation des modalités
de gestion en fonction de l’évolution des végétations. Par exemple : suivi de l’avancée de la
Fougère aigle sur le nez de Jobourg, suivi des graminées dans les zones tondues…
Conservation ex‐situ
Constituer un lot de sécurité de graines collectées sur plusieurs stations de la Hague,
conservées en banque de semences afin de sauvegarder le patrimoine génétique de l'espèce.
34
Récapitulatif des actions proposées
Tableau V : Synthèse des actions proposées dans le cadre du plan de conservation de la Petite centaurée vivace
Domaines Actions Partenaires techniques Partenaires financiers Priorité des actions
Diffuser le plan de conservation aux propriétaires privés et acteurs concernés
CBN de Brest Convention DREAL/ CBN de Brest 1
Rencontrer et apporter un conseil auprès des propriétaires privés sur la gestion à adopter pour la conservation de l’espèce
CBN de Brest, Conservatoire du littoral et SYMEL
Convention ANDRA/ CBN de Brest, Convention DREAL/ CBN de Brest, Conservatoire du littoral SYMEL
1
Présentation en 2016 d’un dossier de parrainage pour la réalisation d’un kit pédagogique (exposition nomade) à destination des centres de documentation, offices de tourisme, écoles…
CBN de Brest, communauté de commune de la Hague, le Conservatoire du littoral, le SYMEL et l’ANDRA
Partenaire à rechercher 1
Réalisation du kit pédagogique
CBN de Brest, communauté de commune de la Hague, le Conservatoire du littoral, le SYMEL et l’ANDRA
Partenaire à rechercher 2
Gérer et diffuser le kit pédagogique L’ensemble des partenaires En régie 1
Réaliser et installer des panneaux informatifs sur la biodiversité du sentier du littoral de la Hague intégrant la Petite centaurée vivace
Conservatoire du littoral, SYMEL Conservatoire du littoral, SYMEL 3
Mesures de sensibilisation
et d’information
Poursuivre la sensibilisation dans la presse locale Ensemble des partenaires En régie 1
Caractériser sur le plan phytosociologique l’habitat de la Petite centaurée vivace
CBN de Brest Convention ANDRA/ CBN de Brest 3
Réaliser des études sur la biologie de l’espèce et constituer un lot de sécurité de graines collectées sur plusieurs stations de la Hague, conservées en banque de semences afin de sauvegarder le patrimoine génétique de l'espèce (réalisé pour partie en 2014).
CBN de Brest, service ex situ Convention ANDRA/ CBN de Brest, Convention DREAL/ CBN de Brest
3
Amélioration des
connaissances
Rechercher d'autres stations à proximité immédiate des stations actuellement connues, dans des milieux éloignés mais
CBN de Brest, SYMEL Convention ANDRA/ CBN de Brest, Convention DREAL/ CBN de Brest,
3
35
Domaines Actions Partenaires techniques Partenaires financiers Priorité des actions
favorables (bord des routes, chemins…) et dans les localités où l'espèce était autrefois signalée.
CD 50
Poursuivre le dépouillement des planches d’herbier et localiser les anciennes localités qui y sont mentionnées.
CBN de Brest Convention DREAL/ CBN de Brest 3
Mettre en place un suivi stationnel des populations dont l’état de conservation est moyen à mauvais.
Collaboration CBN Brest ‐ SYMEL Convention DREAL/ CBN de Brest 2
Maintenir une veille sur les stations en bon état de conservation
CBN de Brest, SYMEL Convention DREAL/ CBN de Brest 2
Intégration des opérations du plan de conservation de la Petite centaurée vivace dans les plans de gestion et autres programmations de travaux notamment dans la gestion des bords de routes.
Conservatoire du Littoral, Communauté de communes de la Hague, CD 50. Appui technique : CBN de Brest
En régie et fonds dédies à la gestion des terrains du Conservatoire du littoral
1
Mise en place d’une gestion adaptée sur les stations situées sur les zones fauchées du sentier littoral et sur les bords des routes
SYMEL, Communauté de commune de la Hague, CD 50. Appui technique : CBN de Brest
En régie, financement spécifique de travaux
1
Formation et accompagnement des agents d’entretien (agents du sentier du littoral et des routes communales). Les stations seront clairement identifiées ainsi que les périodes d’intervention.
CBN de Brest, SYMEL Convention ANDRA/ CBN de Brest, En régie Communauté de commune de la Hague, CD 50
1
Mise en place d’une gestion adaptée sur les populations des landes de Vauville.
Conservatoire du littoral, SYMEL Conservatoire du Littoral
1 (selon les opportunités liées à la gestion
actuelle du site)
Mesures de conservation et de gestion
Mise en place d’une gestion adaptée sur les populations menacées en terrains privés. Prioriser la station de Goury sur la commune d’Auderville en partenariat avec le Conservatoire du littoral.
Conservatoire du littoral SYMEL. Appui technique : CBN Brest
En régie, financement spécifique de travaux
1
36
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37
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38
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http://www.conservatoire‐du‐littoral.fr
http://coldb.mnhn.fr/catalognumber/mnhn/p/p04001337
39
Annexes Annexe 1 : Clé de détermination des espèces du genre Centaurium présentes en Basse‐Normandie
Annexe 2 : Caractéristiques des localités et stations contemporaines de Centaurium portense dans la
Hagues
Annexe 3 : Localisation précise des stations contemporaines de Centaurium portense
40
Annexe 1 : Clé de détermination des espèces du genre Centaurium présentes en Basse-Normandie
Clé réalisée à partir de la flore de Normandie (Provost M., 1998)
1. Plante vivace, à rameaux stériles nombreux, couchés, portant des feuilles à limbe orbiculaire
atténué en court pétiole. Lobes de la corolle ≥ 8 mm de long C.portense . Plantes annuelles ou bisannuelles, sans rameaux stériles rampants. Feuilles caulinaires elliptiques à
lancéolées, non atténuées en pétiole. Lobes de la corolle ne dépassant pas 7 mm de longueur 2
2. Tige, feuilles & calices fortement papilleux (forte loupe !). Feuilles caulinaires à limbe linéaire‐
lancéolé, à 1(‐3) nervure(s). Feuilles inférieures oblongues, larges de 3‐5 mm, égalant environ le tube.
Etamines insérées à la gorge de la corolle C. littorale . Tige, feuilles & calices non papilleux. Feuilles caulinaires à limbe elliptique à ovale, à 3‐7 nervures 3
3. Etamines insérées vers le 1/4 inférieur du tube de la corolle. Lobes de la corolle plus longs que le
tube. Calice plus long que le tube de la corolle épanouie. Fleurs en tête(s) dense(s), souvent dépassée(s) par les feuilles caulinaires supérieures. Plante ordinairement naine, presque acaule
C. capitatum . Etamines insérées vers le 1/3 supérieur du tube de la corolle. Lobes de la corolle égalant presque le tube. Calice plus long que le tube de la corolle épanouie. Fleurs en tête(s) dense(s). Plante naine, de
1‐4 cm de hauteur, presque acaule C. morierei Nota : quant à l'allure générale, C. morierei est à C. pulchellum ce que C. capitatum est à C. erythraea. . Etamines insérées à la gorge de la corolle. Lobes de la corolle plus courts que le tube. Calice plus court que le tube de la corolle. Fleurs en cymes bipares plus ou moins diffuses. Tige développée,
dépassant ordinairement 6 cm de hauteur 4
4. Lobes de la corolle longs de 5‐6 mm. Tube de la corolle à peine rétréci au sommet. Fleurs sessiles
ou courtement pédicellées, en inflorescence assez dense. Plante présentant à la base une rosette
foliaire, parfois desséchée à la floraison C. erythraea . Lobes de la corolle longs de 4 mm au plus. Tube de la corolle fortement rétréci au sommet. Fleurs nettement pédicellées, en inflorescences plus ou moins lâches. Plantes sans rosette de feuilles à la
base 5
5. Plante à aspect grêle, diffus, à rameaux étalés à 30‐45° de la tige principale. 2‐4 entre‐nœuds
sous l'inflorescence lâche C. pulchellum
. Plante raide, à rameaux dressés‐fastigiés. 5‐9 entre‐nœuds sous l'inflorescence dense C. tenuiflorum
41
Centaurium portense : Petite centaurée vivace Espèce vivace Floraison juin à août Hauteur : 10 à 20 cm Ecologie : landicole mésophile, calcifuge ; bord herbeux des chemins à travers les landes à ajoncs ou à bruyères Répartition : Eu‐atlantique Statut de rareté : R & cantonnée dans la Hague Protégée nationale Photo : T. Bousquet
Centaurium littorale : Erythrée littorale Espèce annuelle à bisannuelle Floraison juillet à août Hauteur : 5 à 25 cm Ecologie : Pionnière mésophile, plus ou moins halophile ; limite supérieure du schorre sableux, dépressions humides des dunes Répartition : N‐atlantique & médio‐européenne Statut de rareté : RR, sur le littoral W de la Manche — Protégée Basse‐Normandie Illustration : Rothmaler W., Jäger E., 2007
Centaurium capitatum : Erythrée en têtes Espèce annuelle à bisannuelle Floraison juillet Hauteur : 2 à 15 cm Ecologie : Pionnière xérophile & thermophile, psammophile ; vires de rochers & pelouses des falaises littorales Répartition : Eu‐atlantique Statut de rareté : RRR Protégée nationale Photo : H. Guitton
Centaurium morierei : Erythrée de Morière Espèce annuelle à bisannuelle Floraison juillet à août Hauteur : 1 à 4 cm Ecologie : Pionnière hygrophile & psammophile, spécialement du littoral ; dépressions dunaires humides, ornières de chemins dans la dune fixée Répartition : Taxon dont la valeur est discutée — Endémique de la côte W du Cotentin (?) Statut de rareté : RRR & non revue récemment Protégée Basse‐Normandie
42
Centaurium erythraea Erythrée Petite centaurée Espèce bisannuelle Floraison juin à août Hauteur : 10 à 50 cm Ecologie : Pionnière prairiale à sylvatique, héliophile, mésophile, neutrocline à large amplitude ; talus, bermes, lisières & coupes forestières, dunes Répartition : Eurasiatique tempérée & N‐africaine
Statut de rareté : C
Centaurium pulchellum : Erythrée élégante Espèce annuelle à bisannuelle Floraison juin à septembre Hauteur : 5 à 20 cm Ecologie : Pionnière méso‐hygrophile, principalement psammophile ; dépressions dunaires humides, rives d’étangs, ornières de chemins, pentes marneuses Répartition : Eurasiatique tempérée & N‐africaine Statut de rareté : R Photo : T. Bousquet
Centaurium tenuiflorum : Erythrée à Petites fleurs Espèce annuelle à bisannuelle Floraison juin à août Hauteur : 10 à 25 cm Ecologie : Pionnière prairiale, mésophile, subhalophile ; haut schorre humide, dépressions dunaires Répartition : Méditerranéo‐atlantique littorale Statut de rareté : RR Photo : J. Le Bail
43
Annexe 2 : Caractéristiques des localités et stations contemporaines de Centaurium portense dans la Hagues
44
N°localité Commune Lieu‐dit des stations Résultat des prospections
Contexte Menaces ou atteintes Etat de
conservation Visuel des stations
1 Vauville Fauteuil d'Abraham Non revue Bord de sentier dans la lande Fermeture du milieu et enrichissement du milieu
Mauvais ‐
2 Vauville La Grande vallée (ouest) Non revue Milieu fermé dans la lande Fermeture du milieu et enrichissement du milieu
Mauvais ‐
2 Vauville Grande Vallée (sud) Non revue Milieu fermé dans la lande Fermeture du milieu et enrichissement du milieu
Mauvais ‐
2 Vauville Près des ruches Revue Zone de pelouse dans la lande Fermeture du milieu et enrichissement du milieu
Moyen ‐
2 Vauville Grande vallée (est) Non revue Milieu fermé dans la lande Fermeture du milieu et enrichissement du milieu
Mauvais ‐
2 Vauville Grande vallée ruisseau de Branval Revue Sentier dans la lande pâturée Fermeture du milieu et enrichissement du milieu
Moyen
2 Vauville Vallée Jalletot, nord de la Fontaine de Bouland Revue Ancien sentier dans la lande pâturée en
cours de fermeture Fermeture du milieu et enrichissement du milieu
Moyen
3 Vauville Lande du Catillon Non revue Milieu fermé dans la lande Fermeture du milieu Mauvais ‐
4 Vauville Lande des Cottes Non revue Milieu pâturé Enrichissement du milieu Mauvais ‐
5 Vauville Le Prieuré Revue Talus routier fauché Décapage du sol et
enrichissement du milieu Moyen
6 Vauville Le Val Ficot Revue Bord de sentier dans la lande Fermeture du milieu Moyen ‐
45
7 Vauville Landes Clerges Non revue Milieu fermé dans la lande Fermeture du milieu Mauvais
31 Vauville Aérodrome Revue Pelouse raz tondue régulièrement Enrichissement du milieu Bon
8 Beaumont‐Hague
Sortie échangeur Revue Accotement routier fauché Décapage du sol et
enrichissement du milieu Bon
9 Beaumont‐Hague
Petit Beaumont Non revue ? ? Mauvais ‐
27 Beaumont‐Hague
Vallée de Beaumont Revue Ancienne zone pâturée Fermeture du milieu Moyen
46
10 Herqueville Mouchel Vaudon Revue Chemin agricole fauché Fermeture du milieu Bon
11 Jobourg Le long de la D901 Revue Accotement routier fauché Décapage du sol et
enrichissement du milieu Bon
12 Jobourg Descente de Pivette Revue Pelouse aérohaline Rudéralisation Bon
13 Jobourg Nez de Jobourg, réserve ornithologique Revue Pelouse aérohaline Fougère aigle Bon
47
14 Jobourg Côte Soufflé Revue Pelouse aérohaline Fermeture du milieu Bon
15 Jobourg Ouest de la Rocalienne Revue Vieux mur au bord de la route Fermeture du milieu Moyen
26 Jobourg Sémaphore Revue Talus en bord de sentier fauché Fermeture du milieu Moyen
28 Jobourg Pelouse à l'ouest de l'usine de retraitement de la
Hague
Revue Pelouse raz tondue régulièrement Enrichissement du milieu Bon
32 Jobourg Descente de Moncaneval Revue Bord du sentier littoral Fermeture du milieu Moyen
48
33 Jobourg Anse du Cul Rond Revue Bord du sentier littoral Fermeture du milieu Bon
34 Jobourg Chemin de la Côte Soufflée Revue Bord du sentier littoral Fermeture du milieu Moyen
39 Jobourg Hameau des Bruyères, rond‐point aux chèvres Revue Talus routier Date de fauche Moyen
16 Auderville De la pointe du Houpret au lieu dit la Roche Revue Pelouse aérohaline Fermeture du milieu Bon
38 Auderville Les Buttes Non revue ? ? Mauvais ‐
49
17 Auderville Goury, parcelle privée Revue Pelouse aérohaline en cours de fermeture Fermeture du milieu Bon
17 Auderville Goury, parcelle paturée Revue Pelouse aérohaline pâturée Enrichissement du milieu Bon
18 Saint‐Germain‐
des‐Vaux Nez de Cabot Revue Pelouse aérohaline et bord de sentier Fermeture du milieu Bon
40 Saint‐Germain‐
des‐Vaux Les Bizeaux Revue Accotement routier Fauche Bon
19 Digulleville Pointe de Catehaut Revue Pelouse aérohaline et bord de sentier Fermeture du milieu Bon
50
20 Digulleville Pointe Jardeheu Revue Prairie de fauche avec exportation (depuis
2 ans) ‐ Bon
21 Digulleville Centre de stockage de déchets de la Manche Revue Pelouse tondue régulièrement ‐ Bon ‐
22 Eculleville Hudemer, sentier littoral Revue Bord de sentier littoral Fermeture du milieu Moyen
23 Gréville‐Hague Le Mur Blanc (est) Revue Pelouse aérohaline Fougère aigle Moyen
24 Gréville‐Hague Le Bec d'Amont Revue Pelouse aérohaline et bord de sentier Fermeture du milieu Bon
51
25 Gréville‐Hague Landemer Revue Pelouse aérohaline Fermeture du milieu Bon
29 Gréville‐Hague La Pissotière Non revue Ancien sentier en cours de fermeture Fermeture du milieu Mauvais ‐
35 Gréville‐Hague Le Mur Blanc sentier Revue Bord de sentier littoral Fermeture du milieu Moyen
36 Gréville‐Hague Le Castel Vendon Rocher Revue Bord de sentier littoral Fermeture du milieu Bon
37 Gréville‐Hague Survouy Revue Bord de sentier littoral Fermeture du milieu Moyen
30 Omonville‐la‐
Rogue Pointe d'Etimbert Revue Bord de sentier littoral Fermeture du milieu Moyen
52
Annexe 3 : Localisation précise des stations contemporaines de Centaurium portense
53
Commune de Vauville
31 : Aérodrome (Vauville)
1 : Fauteuil d’Abraham (Vauville)
2 : Lande de Vauville (Vauville)
3 : Lande du Catillon (Vauville)
4 : Lande de Cottes (Vauville)
5 : Le Prieuré (Vauville)
6 : Le Val Ficot (Vauville)
7 : Landes Clerges (Vauville)
54
Commune de Beaumont‐Hague et Herqueville
7 : Landes Clerges (Vauville)
8 : Sortie, échangeur (Beaumont‐Hague)
9 : Petit Beaumont (Beaumont‐Hague)
27 : Vallée de Beaumont (Beaumont‐Hague)
10 : Mouchel Vaudon (Herqueville)
55
Commune de Jobourg
11 : le long de la D901 (Jobourg)
12 : Descente de Pivette (Jobourg)
32 : Descente de Moncaneval (Jobourg)
13 : Nez de Jobourg, réserve ornithologique
(Jobourg)
26 : Sémaphore (Jobourg)
28 : Pelouse à l’ouest de l’usine de
retraitement de la Hague (Jobourg)
14 : Côte Soufflée (Jobourg)
33 : Anse du Cul Rond (Jobourg)
34 : Chemin de la Côte Soufflée (Jobourg)
15 : Ouest de la Rocalienne (Jobourg)
39 : Hameau des Bruyères, rond‐point aux
chèvres (Jobourg)
56
Commune d’Auderville et Saint‐Germain‐des‐Vaux
16 : De la Pointe du Houpret au lieu dit la Roche
(Auderville)
38 : Les Buttes (Auderville)
17 : Goury, parcelle privée et parcelle pâturée
(Auderville)
18 : Nez de Cabot (Saint‐Germain‐des‐Vaux)
40 : Les Bizeaux (Saint‐Germain‐des‐Vaux)
57
Digulleville et Omonville‐la‐Rogue
19 : Pointe de Catehaut (Digulleville)
20 : Pointe de Jardeheu (Digulleville)
21 : Centre de stockage de déchets de la Manche
(Digulleville)
30 : Pointe d’Etimbert (Omonville‐la‐Rogue)
58
Commune d’Eculleville et Gréville‐Hague
22 : Hudemer, sentier littoral (Eculleville)
35 : Le Mur Blanc sentier (Gréville‐Hague)
23 : Le Mur Blanc (est) (Gréville‐Hague)
29 : La Pissotière (Gréville‐Hague)
24 : Le Bec d’Amont (Gréville‐Hague)
36 : Le Castel Vendon Rocher (Gréville‐Hague)
37 : Survouy (Gréville‐Hague)
25 : Landemer (Gréville‐Hague)
59
Résumé
Après une présentation générale de Centaurium portense qui précise sa biologie, son écologie, les
habitats qui l’hébergent ainsi que sa répartition à différentes échelles (internationale, nationale,
ouest de la France), un état des lieux de ses stations dans la Hague est établi et un bilan de l’état
général des populations est dressé. A partir de ces informations, un plan d’actions est proposé pour
la conservation à long terme de Centaurium portense en Basse‐Normandie. Ce plan intègre des
mesures visant à améliorer les connaissances et le suivi de la plante, des mesures de protection et de
sauvegarde des populations, de sensibilisation et de prise en compte du taxon. Il indique également
les partenariats à développer pour son application.
Mots-clés : Conservation, Suivi, Hague