Plan de gestion - Xavier Rochel · Plan de gestion * sommaire Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle * Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges B.1.2.3. Les facteurs “fonction”

FRANKENTHAL-MISSHEIMLE

RESERVE NATURELLE

Plan de gestion 2001-2005

Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement Préfecture du Haut-Rhin 7, rue Bruat 68 000 COLMAR Tel : 03/89/24/70/00 Fax : 03/89/23/36/61

Gestionnaire : Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges 1, cour de l’Abbaye 68 140 MUNSTER Tel : 03/89/77/90/20 Fax : 03/89/77/90/30

PPLLAANN DDEE GGEESSTTIIOONN

22000011 –– 22000055 Le plan de gestion de la Réserve naturelle du Frankenthal-Missheimle a été réalisé par : * Christian SCHWOEHRER : Chargé de Mission « Espaces Naturels Sensibles » au Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges ; * Yannick DESPERT : Technicien des Réserves Naturelles gérées par le Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges. Avec la collaboration de : * Olivier GILG : Expert Flore au Comité Consultatif ; * Alain UNTEREINER : Société d’Histoire Naturelle et d’Ethnographie de Colmar. * Et du groupe de travail « plan de gestion » du Comité Consultatif de la Réserve Naturelle. Crédits photographiques : * Y. DESPERT, ECOLOR, O. GILG, J. MARTIN, C. MICHEL et J. C. RAGUE

Ce document doit être référencé comme suit : SCHWOEHRER C. et DESPERT Y. : 1999, Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle : plan de gestion. Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges : 181p. + cartes + annexes

Frankenthal Missheimle Réserve Naturelle

Plan de gestion * sommaire

Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle * Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges

Sommaire

Chapitre A : approche descriptive et analytique de la Réserve Naturelle

A.1. Informations générales A.1.1. Localisation A.1.2. Statut actuel et limites du site A.1.2.1. Actes de création A.1.2.2. Organisme gestionnaire A.1.2.3. Superficie et limites A.1.2.4. Autres statuts réglementaires A.1.2.4.1. A l’initiative de l’état a) Le code forestier b) La loi du 2 mai 1930 relative à la protection des sites c) La loi du 9 janvier 1985 relative au développement et à la protection de la montagne d) L’arrêté préfectoral de protection de la flore A.1.2.4.2. A l’initiative des collectivités locales a) Le Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme b) Le Plan d’Occupation des Sols A.1.2.4.3. Les autres statuts non réglementaires a) La Directive Oiseaux b) La Directive Habitats c) Le Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges A.1.3. Description sommaire de la Réserve Naturelle A.1.4. Historique de la Réserve Naturelle A.1.5. Aspects fonciers - Maîtrise d’usages A.1.5.1. Aspects fonciers A.1.5.2. Maîtrise d’usages a) Les activités cynégétiques b) Les activités halieutiques c) Les cueillettes des petits fruits et des champignons d) Les usages liés à la Réserve Naturelle A.1.5.3. Les infrastructures a) Les routes goudronnées publiques b) Les autres routes goudronnées c) Les chemins forestiers carrossables en terrain naturel d) Le stationnement e) Les infrastructures d’exploitation forestière f) Les résidences et les refuges g) Les fermes, fermes-auberges et auberges h) Divers

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A.2. Environnement et patrimoine A.2.1. Milieu physique et patrimoine géologique A.2.1.1. Conditions climatiques a) Précipitations b) Enneigement c) Température A.2.1.2. Géologie, géomorphologie et pédologie a) Aperçu géologique b) Contexte géomorphologique c) Pédologie A.2.1.3. Hydrologie, hydrographie et hydrobiologie A.2.2. Unités écologiques A.2.2.1. Les milieux forestiers et arbustifs A.2.2.1.1. La hêtraie subalpine A.2.2.1.2. Les hêtraies-sapinières A.2.2.1.3. Les érablaies de ravins et d’éboulis A.2.2.1.4. Les pessières A.2.2.1.5. Les sylvofaciès A.2.2.1.6. Les formations arbustives des cirques glaciaires A.2.2.2. Les milieux ouverts A.2.2.2.1. Les formations herbacées primaires a) Les chaumes primaires b) Les mégaphorbiaies c) Les tourbières à éricacées et cypéracées A.2.2.2.2. Les formations herbacées secondaires a) Les chaumes secondaires b) Les prairies montagnardes A.2.2.2.3. Les autres milieux ouverts a) Les plans d’eau b) Le réseau hydrographique c) Les éboulis ouverts d) Les falaises A.2.3. Inventaire faunistique et floristique A.2.3.1. Inventaire faunistique A.2.3.2. Inventaire floristique A.2.4. Evolution des milieux naturels A.2.4.1. Les climax édaphiques A.2.4.2. Les climax climatiques A.2.4.3. Les milieux pionniers et anthropogènes a) Les chaumes secondaires et les prairies montagnardes b) Les plantations de résineux A.2.5. Environnement socio-économique A.2.5.1. Eléments quantitatifs A.2.5.2. Les activités économiques a) L’agriculture b) L’industrie et l’artisanat c) Le tourisme

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A.2.5.3. Les activités traditionnelles a) La chasse b) La pêche c) Les cueillettes de petits fruits, de champignons et la recherche de bois de cerf d) L’exploitation forestière A.2.5.4. Les autres activités a) Activités liées à la Réserve Naturelle A.2.5.5. Conclusion A.2.6. Analyse globale des écosystèmes A.2.7. Le patrimoine historique a) Les bâtiments b) Les autres vestiges A.2.8. Bibliographie A.2.8.1. Couverture cartographique et aérienne A.2.8.2. Sources documentaires

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Chapitre B : évaluation du patrimoine et définition des objectifs

B.1. Evaluation de la valeur patrimoniale B.1.1. Evaluation des espèces, des habitats et du patrimoine géologique B.1.1.1. Valeur des habitats a) Les éboulis et falaises b) Les complexes tourbeux c) Les milieux herbacés d) Les secteurs forestiers B.1.1.2. Valeur spécifique de la Réserve Naturelle a) La flore b) La faune B.1.1.3. Valeur paysagère de la Réserve B.1.2. Critères qualitatifs d’évaluation de la Réserve Naturelle a) Les facteurs “qualité” b) Les facteurs “potentialité écologique” c) Les facteurs “fonction” de la Réserve, de ses habitats et de ses espèces B.1.2.1. Les facteurs qualités a) La rareté des espèces et des habitats b) La richesse des unités écologiques c) L’attrait scientifique d) L’originalité des populations et des habitats B.1.2.2. Les facteurs de potentialité écologique a) La taille des habitats b) La diversité écologique et la complexité structurale c) La relation et la complémentarité de la Réserve avec d’autres milieux ou espèces d) Le caractère naturel ou subnaturel des habitats e) Les potentialités écologiques liées à la gestion ou la réhabilitation

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B.1.2.3. Les facteurs “fonction” de la Réserve, des habitats et des espèces a) La fragilité des espèces et des habitats b) Le rôle des habitats B.1.3. La place de la Réserve Naturelle dans un ensemble d’espaces protégés B.1.4. Synthèse patrimoniale B.2. Objectifs à long terme B.2.1. Définition des unités de gestion B.2.1.1. L’unité de réserve intégrale B.2.1.2. L’unité de forêt exploitée B.2.1.3. L’unité de forêt de transition B.2.1.4. L’unité de chaume primaire B.2.1.5. L’unité de chaume secondaire B.2.1.6. L’unité de prairie montagnarde B.2.1.7. L’unité tourbeuse B.2.2. Définition des grandes orientations B.2.2.1. Une orientation de naturalité B.2.2.2. Une orientation de biodiversité B.2.3. Définition des objectifs fondamentaux de gestion B.2.3.1. Objectifs fondamentaux relatifs à la conservation du patrimoine a) Le maintien du caractère naturel et la conservation des écosystèmes climaciques et sub-climaciques b) L’amélioration de la biodiversité c) Le maintien des espèces relictuelles, rares ou menacées B.2.3.2. Autres objectifs fondamentaux a) La gestion de la fréquentation b) La pédagogie c) La recherche scientifique B.2.4. Conclusion B.3. Facteurs pouvant avoir une influence sur la gestion de la Réserve Naturelle B.3.1. Les tendances naturelles B.3.1.1. La dynamique des milieux naturels a) Les milieux peu évolutifs b) Les milieux évolutifs B.3.1.2. La dynamique des populations végétales naturelles B.3.1.3. La dynamique des populations animales B.3.2. Les tendances directement induites par l’homme B.3.3. Les facteurs extérieurs B.3.4. Les contraintes juridiques B.3.5. Les autres contraintes de gestion B.3.6. Conclusion

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B.4. définition des objectifs du plan (5 ans) Objectifs relatifs à la conservation du patrimoine Objectifs relatifs à la gestion des fréquentations Objectifs relatifs à l’accueil, la communication et la pédagogie Objectifs relatifs à la recherche scientifique

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Chapitre C : le plan de travail

C.1. Les opérations SE : Suivi Ecologique GH : Gestion des Habitats et des espèces FA : Fréquentation, Accueil, pédagogie IO : Infrastructures et Outils AD : suivi Administratif PO : Police de la nature et surveillance RE : Recherche C.2. Le plan de travail SE : Suivi Ecologique GH : Gestion des Habitats et des espèces FA : Fréquentation, Accueil, pédagogie IO : Infrastructures et Outils AD : suivi Administratif PO : Police de la nature et surveillance RE : Recherche

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Plan de gestion * Description 1


Chapitre A : Description générale de la Réserve Naturelle

A.1. Informations générales A.1.1. Localisation La Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle est située au cœur des Hautes-Vosges, sur le versant alsacien du massif du Hohneck. Longue de près de 6 km, la crête formant la limite Ouest de la Réserve est encadrée par le Hohneck au Sud et par le Haut-Fourneau au Nord. Premier chaînon du Massif Vosgien par son importance et son altitude, la chaîne du Hohneck-Grand Ballon constitue la ligne de partage des eaux entre les vallées de la Fecht, de la Weiss et de la Lauch à l'Est, et les vallées de la Moselotte, de la Vologne et de la Meurthe à l'Ouest. Situé sur le versant oriental du massif du Hohneck, le territoire de la Réserve se trouve sur le ban de la commune de Stosswihr. Les principales voies d'accès à cet espace naturel protégé sont la route départementale D 417 du coté alsacien, qui traverse le Col de la Schlucht au centre de la Réserve (reliant ainsi Munster à Gérardmer et La Bresse), et la route des Crêtes qui longe la limite Ouest de la Réserve sur toute sa longueur. Deux villes de moyenne importance, Munster et Gérardmer, se situent respectivement à 9 et 11 km du col de la Schlucht.



A.1.2. Statut actuel et limites du site A.1.2.1. Actes de création C'est en 1989 que la commune de Stosswihr a décidé d'étudier la possibilité d’assurer la protection du site du Frankenthal-Missheimle. Cette volonté s'est traduite par une délibération en date du 7 mai 1990 qui confiait au Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges la conduite de la procédure pour étudier le projet de mise en Réserve Naturelle. Le Parc Naturel Régional a alors confié une étude scientifique et technique préalable au classement au bureau d'étude ECOLOR (Fénétrange). Celui-ci a remis son étude en juin 1991. C'est sur la base de cette étude et de l'expertise complémentaire réalisée par le Professeur Serge MULLER de l'Université de Metz en octobre 1992 qu'a été élaboré le projet de Réserve Naturelle Frankenthal-Missheimle. Début novembre 1992, Mme le Ministre de l'Environnement demandait à Mme le Préfet du Haut-Rhin de notifier aux propriétaires une instance de classement en Réserve Naturelle interdisant les modifications du site pendant 15 mois à compter de la date de notification. La Préfecture du Haut-Rhin chargeait alors la Direction Régionale de l'Environnement d'Alsace d'instruire le dossier. En avril 1993, après un avis favorable du Conseil National de la Protection de la Nature, le Ministère de l'Environnement demandait la poursuite de l'instruction du dossier pour aboutir au classement en Réserve Naturelle dans un délai de quinze mois. Cette procédure de classement a conduit à la création de la Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle par décret ministériel le 19 octobre 1995 (décret n° 95 - 1120). A.1.2.2. Organisme gestionnaire Après consultation du Comité Consultatif et avis des communes concernées, le Préfet du Haut-Rhin a confié la gestion de cet espace naturel protégé au Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges. Le Président du Parc, représenté par son directeur, assume la continuité et la responsabilité des actions à engager sur la totalité de ce territoire.



A.1.2.3. Superficie et limites Selon le décret portant création de la Réserve Naturelle, la surface cadastrale exacte de la zone protégée est de 746 hectares, 36 ares et 27 centiares. Celle-ci est entièrement située sur le ban de la commune de Stosswihr. Quatre communes sont propriétaires de forêts dans la Réserve Naturelle : * 72,8 ha pour la commune de Soultzeren * 106,62 ha pour la commune de Munster * 85,65 ha pour la commune de Hohrod * 330,71 ha pour la commune de Stosswihr Le reste soit 150,58 ha se répartit entre des propriétés privées (46,58 ha) et des propriétés communales non soumises au régime forestier (104 ha). Afin de faciliter le suivi de la Réserve, une carte au 1/10 000 sur fond forestier a été réalisée et les limites de la Réserve Naturelle ont été matérialisées sur l'ensemble de ses voies d'accès (routes, chemins, pistes et sentiers). D’après le Décret Ministériel portant création de la Réserve Naturelle, la propriété liée à la route départementale D 417 est incluse dans le périmètre de la Réserve sur plus d'un km. Le Centre de Cure Médicale et Diététique de l'Altenberg ainsi que les bâtiments du Col de la Schlucht sont exclus de la Réserve. -> (Carte n°1 : limites et fond cadastral de la Réserve Naturelle)



A.1.2.4. Autres statuts réglementaires A.1.2.4.1. A l'initiative de l'Etat a) Le code forestier A l'exception des chaumes, des prairies, des couloirs d'avalanche et de certaines tourbières, le territoire de la Réserve Naturelle est soumis au régime forestier et fait l'objet d'aménagements arrêtés par le Ministère de l'Agriculture et de la Forêt. Ces plans d'aménagement, au nombre de quatre (un par commune), sont fixés pour des périodes allant de 20 à 30 ans suivant le cas. Mis à part celui d'Hohrod dont la révision s'est achevée en 1997, ils sont antérieurs à la création de la Réserve Naturelle. Ces plans d'aménagement forestier ont pour échéance par commune : * Hohrod en 2016 ; * Munster en 2006 ; * Soultzeren en 2005 ; * Stosswihr en 2008. Notons qu’à l'occasion de la révision de l'aménagement de la forêt communale, la municipalité d’Hohrod a institué une série spéciale sur le territoire de la Réserve Naturelle. Au moment de l'étude préalable au classement du site du Frankenthal-Missheimle en Réserve Naturelle, en 1991, une synthèse des plans d'aménagement forestier apportait les indications suivantes : La palette des essences forestières rencontrées sur le territoire de la Réserve est dominée par le sapin, l'épicéa et le hêtre. Même si le sapin est tout à fait dans son aire de répartition, il est en régression en raison des difficultés de régénération naturelle qui sont observées. D'autres espèces comme le hêtre et l'érable restent beaucoup plus stables. Par contre, l'épicéa prend de plus en plus d'importance ; naturel sur les sols tourbeux et les éboulis, il a été favorisé dans les parcelles de production par semis et plantations. La gestion appliquée dans les quatre plans d’aménagement peut être divisée en deux séries principales : • Une série de production (futaie régulière) Ce type de gestion de la forêt, dont l'objectif est principalement la production, repose sur le principe d'une durée d’étalement de la régénération relativement stricte menée à l'échelle de la parcelle. La régénération naturelle est recherchée dans la mesure du possible, mais des plantations en complément ou en totalité peuvent être envisagées. Par la suite, la conduite du boisement se décline en



plusieurs phases successives (jeunesse, amélioration, préparation et régénération) qui font l'objet d'éclaircies avec des périodes de rotation de 8 à 10 ans. • Une série de protection (futaie jardinée et peuplements non-exploités) Cette gestion qui s'applique aux zones les plus sensibles (accès difficile, intérêt écologique ou accueil du public) a pour objectif principal de maintenir un couvert continu et sain. L'objectif de production est secondaire. Dans les zones les plus inaccessibles et remarquables, la protection est intégrale à l'exception de la récolte éventuelle de chablis. Par contre, les parties les plus facilement accessibles sont traitées par des coupes à caractère jardinatoire (gestion par arbre ou par bouquet). Ce mode de gestion présente l'intérêt de limiter les modifications brutales au niveau de la parcelle. -> (Carte n°2 : synthèse des modes de traitement prévus dans les plans d'aménagement forestiers) b) La loi du 2 mai 1930 relative à la protection des sites Le territoire de la Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle fait partie intégrante du Site Inscrit à l'inventaire des sites pittoresques "Schlucht-Hohneck" fixé par l'arrêté ministériel du 24 novembre 1972 modifié le 28 septembre 1973. Cette protection soumet notamment tous les travaux envisagés sur le site à une déclaration préalable, ainsi qu'au contrôle de l'Architecte des Bâtiments de France. Ce Site Inscrit fait actuellement l'objet d'une instruction en vue d'un éventuel classement. c) La loi du 9 janvier 1985 relative au développement et à la protection de la montagne Cette loi traite de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme pour les communes dites de montagne. La commune de Stosswihr est concernée par cette loi. d) L'arrêté préfectoral de protection de la flore Il a été pris le 11 janvier 1962 et concerne notamment le cirque glaciaire du Frankenthal situé sur le ban de la commune de Stosswihr. Il limite essentiellement toute dégradation de la flore (cueillette, arrachage).



A.1.2.4.2. A l'initiative des collectivités locales a) Le Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme (S.D.A.U.) La commune de Stosswihr est située dans le secteur d’application du Schéma Directeur de Colmar-Rhin-Ste Marie aux Mines qui a été arrêté le 03 octobre 1975. Notons que ce S.D.A.U. est actuellement en cours de révision. Ce Schéma Directeur, dont l'objectif est de définir les orientations fondamentales de l'aménagement des territoires concernés, précise nettement la destination des espaces en essayant de préserver un équilibre entre les zones urbaines, agricoles et naturelles. A ce titre, les zones les plus élevées des versants vosgiens font l'objet de dispositions particulières. Au niveau du territoire de la Réserve Naturelle (correspondant au domaine de la forêt vosgienne et des Hautes-chaumes), il était prévu que "... des zones de protection devront faire l'objet de délimitation et de réglementation très strictes, notamment sur les crêtes, afin de préserver le paysage des Hautes-chaumes et l'équilibre forêt-pâturage...". b) Le Plan d'Occupation des Sols (P.O.S.) La commune de Stosswihr dispose d'un Plan d'Occupation des Sols approuvé le 29 août 1980 et révisé le 19 janvier 1987. Cette révision avait essentiellement comme objectif la réorganisation du domaine skiable du Tanet. Le P.O.S. de la commune de Stosswihr a également fait l’objet d’une modification qui a été approuvée par délibération du Conseil Municipal le 3 septembre 1990. L'ensemble de la Réserve Naturelle y est classé en zone de protection du milieu naturel (ND) avec plusieurs distinctions : * NDa : zone affectée à des activités de tourisme, de loisirs ou de santé à caractère collectif. Aucune zone NDa ne figure dans le périmètre de la Réserve, toutefois, certaines parcelles situées au Col de la Schlucht ainsi que celles concernant le Centre Médical de l’Altenberg entrent dans cette catégorie ; * NDb : massif forestier à conserver et à protéger. Les boisements y sont classés c’est-à-dire qu’ils sont soumis à l’article L 130-1 du code de l’urbanisme qui interdit notamment tout changement d’affectation ou tout mode d’occupation des sols de nature à compromettre la conservation et la protection de ces boisements. L’ensemble de cette zone est inconstructible sauf les édifices à caractère technique ou scientifique nécessaires à la sauvegarde, à l’entretien et à la mise en valeur du site ainsi qu’à la gestion forestière ;



* NDc : cette zone concerne les chaumes et prairies d’altitude, elle ne peut accueillir que des constructions nécessaires au maintien de l’activité pastorale ; * ND f : zone équipée pour la pratique du ski alpin. L’installation et la transformation des installations techniques nécessaires à ce sport sont autorisées à l’exclusion de toute autre construction neuve. Excepté la RD417, les chemins présents dans le périmètre de la Réserve Naturelle sont soumis au régime communal. Il s'agit le plus fréquemment de chemins forestiers interdits à la circulation. Les seuls accès ouverts à la circulation publique des véhicules sont localisés : * au Trois-Fours pour accéder à la ferme auberge ; * au Stolz-Ablass pour accéder à l'entrée du cirque glaciaire ; * au col du Tanet pour rejoindre les pistes de ski et les refuges ; * au sommet du Hohneck pour l'accès à l'hôtel. Le reste des voies d'accès est limité aux ayants droits. Le Plan d’Occupation des Sols de la commune de Stosswihr fait actuellement l’objet d’une procédure de révision. Toutefois celle-ci n’est pas assez avancée pour en intégrer des éléments dans ce plan de gestion. Dans le cadre de cette révision, le décret portant création de la Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle devra être pris en compte en tant que servitude d’utilité publique affectant l’utilisation du sol. -> (Carte n°3 : synthèse des POS)



A.1.2.4.3) Les autres statuts non réglementaires a) La Directive Oiseaux La Directive européenne n°79/409 du 6 avril 1979 concernant la conservation des oiseaux sauvages s’applique à tous les Etats membres de l’Union depuis le 6 avril 1981. Elle vise à assurer une protection de toutes les espèces d’oiseaux vivants naturellement à l’état sauvage sur le territoire européen. Les Etats membres doivent maintenir leurs populations à un niveau qui réponde “notamment aux exigences écologiques, scientifiques et culturelles compte-tenu des exigences économiques et récréatives”. Ils doivent en outre prendre “toutes mesures nécessaires pour préserver, maintenir ou rétablir une diversité et une superficie suffisante d’habitats”. Le texte de cette Directive Oiseaux est complété par un certain nombre d’annexes qui précisent notamment le statut de chaque espèce d’oiseau au sein de l’Union. On distingue ainsi : * l’annexe I qui énumère les espèces les plus menacées de l’Union et qui doivent faire l’objet de mesures de conservation spéciales. Chaque Etat membre doit classer les sites les plus appropriés à la conservation de ces espèces en Zones de Protection Spéciale (Z.P.S.) ; * l’annexe II qui fixe la liste des espèces chassables dans le cadre de la législation nationale ; * l’annexe III qui donne la liste de 26 espèces qui dans certaines conditions échappent aux règles générales de conservation. C’est dans le contexte de cette Directive que le Ministère français de l'Environnement a décidé d'établir l'inventaire des Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux (Z.I.C.O.) en France. Il s'agit de sites d'intérêt majeur qui hébergent des effectifs d'oiseaux sauvages jugés d'importance communautaire. L'inventaire Z.I.C.O. a été soumis à la validation des Directions Régionales de l'Environnement (DIREN). Il s'agit d'un travail à caractère scientifique, indépendant du statut juridique des zones concernées au même titre que l'inventaire des Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (Z.N.I.E.F.F.). Cet inventaire, dépourvu de caractère réglementaire, sert notamment à la désignation des Z.P.S. qui, à terme, seront intégrées au réseau européen NATURA 2000. Sur le massif vosgien il existe une Z.I.C.O. (AC09) “Hautes-Vosges” d'une superficie de 88 200 ha, qui inclut notamment la Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle ainsi que les Réserves du Massif du Grand Ventron, de la Tourbière de Machais et du Tanet-Gazon du Faing.



b) La Directive Habitats Le Conseil des Ministres de l'Union Européenne a adopté, le 21 mai 1992, la directive 92/43/CEE concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore, dite Directive Habitats. Il a reconnu ainsi la nécessité de développer, au niveau de l'Union Européenne, une action globale de protection de la nature. Ce texte complète les objectifs visés par la Directive Oiseaux du 2 avril 1979 et prévoit à terme leur harmonisation. La Directive Habitats vise à préserver la diversité biologique, non seulement pour des raisons culturelles, scientifiques et éthiques, mais également parce que son maintien contribue à la réussite d'un développement durable. Cet objectif de préservation de la biodiversité doit également prendre en compte les données économiques, sociales et culturelles. La Directive comporte deux grands volets que les Etats membres de l’Union Européenne ont à traduire en termes de politique interne : • La conservation des habitats naturels et des habitats d’espèces. En ce qui concerne ce premier volet, les Etats membres doivent constituer un réseau cohérent de sites abritant des habitats naturels menacés référencés en annexe I de la Directive et des habitats d’espèces menacées qui figurent en annexe II. Sur la base de ces propositions, une commission de l’Union Européenne définira, en accord avec les pays membres, une liste de sites d’importance communautaire qui seront alors désignés en Zones Spéciales de Conservation (Z.S.C.). Ces Z.S.C. ainsi que les Zones de Protection Spéciale (Z.P.S.), issues de la Directive Oiseaux, seront à ce moment progressivement intégrées au réseau de “sites Natura 2000” que les Etats membres de l’Union s’engageront à conserver. • La protection des espèces végétales et animales qui figurent en annexe IV de la Directive Habitat. La Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle est incluse dans le site “Natura 2000” des Hautes-Vosges dans le cadre de l’inventaire préalable des sites potentiels. Cet inventaire a retenu le site des Hautes-Vosges car on y trouve des habitats et des espèces d’intérêt communautaire, correspondant aux habitats et espèces animales et végétales considérés comme rares ou menacées à l’échelle de la communauté européenne.



Sur le territoire de la Réserve Naturelle, il s’agit notamment de la hêtraie-sapinière acide, de la hêtraie subalpine, des hautes-chaumes et des tourbières hautes-actives. Le site du Frankenthal-Missheimle est donc susceptible d’être reconnu comme un site d’intérêt européen et l’Etat devra s’engager à conserver les habitats et les espèces d’intérêt communautaire dans un état favorable. Le plan de gestion de la Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle constituera une contribution importante à l’élaboration du document d’objectif de ce secteur.

Formations végétales des cirques glaciaires, tourbières... la Réserve Naturelle abrite de nombreux habitats d’intérêt communautaire



c) Le Parc Naturel Régional des Ballons Vosges La Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle est située au cœur des Hautes-Vosges qui constituent la zone de nature et de silence centrale du Parc Naturel Régional dont le principal objectif est de concilier le développement de son territoire avec la protection du patrimoine. Dans l’objectif premier de sa nouvelle charte “protéger et mettre en valeur les Hautes-Vosges et leurs versants boisés”, le Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges prévoit, après accord des communes concernées, de se porter candidat à la gestion des espaces protégés réglementairement existants et à créer sur son territoire. La mission du Parc consistera sous l’autorité de l’Etat, à coordonner toutes les actions liées à la gestion, à élaborer le plan de gestion, en concertation avec les acteurs locaux, à suivre et à organiser sa mise en œuvre, à réaliser certaines actions dans le domaine des études scientifiques, de l’animation et de l’information des publics. Pour ce qui concerne la gestion des espaces forestiers et agricoles compris dans le périmètre des espaces protégés réglementairement, le Parc veillera à l’application du plan de gestion par les gestionnaires concernés, auxquels il ne peut se substituer. Pour la réalisation de certaines actions, et en fonction des compétences requises, le Parc confiera par voie de convention, des missions à d’autres partenaires tels les Conservatoires Régionaux des Espaces Naturels, les universités, les associations d’étude et de protection de la nature, l’Office National des Forêts. Globalement, la gestion de ces espaces protégés comporte diverses missions :

* la mise en œuvre de la réglementation définie dans le décret ou l’arrêté instituant la mesure de protection ; * l’élaboration du plan de gestion comprenant la réalisation d’un état initial précis des milieux, des objectifs de gestion et un programme d’action détaillé et chiffré ; * la mise en œuvre du plan de gestion dans les domaines suivants :

- suivi scientifique des milieux naturels ; - travaux de gestion ; - surveillance ; - animation et pédagogie ; - coordination générale de la gestion. La charte du Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges précise qu’il est important que la gestion des espaces protégés fasse l’objet d’une démarche coordonnée et cohérente à l’échelle du territoire du Parc. Ces espaces doivent fonctionner en réseau, notamment en ce qui concerne les études, recherches et suivi scientifique, les animations et la pédagogie, la signalétique.



A.1.3. Description sommaire de la Réserve Naturelle Constituée d'une succession de cirques glaciaires balayés par des vents parfois violents et abondamment arrosés, la Réserve Naturelle s'étend à une altitude comprise entre 690 mètres et 1363 mètres au sommet du Hohneck. Entièrement située dans le domaine du "granite des crêtes" (granite porphyroïde à biotite), elle présente une mosaïque de treize ensembles phytoécologiques rares et originaux parmi lesquels : * les chaumes primaires ou secondaires où l'on rencontre notamment de nombreuses espèces subalpines comme l'anémone des Alpes (Pulsatilla alpina ), la gentiane jaune (Gentiana lutea), la pensée des Vosges (Viola lutea ssp elegans), le lycopode en massue (Lycopodium clavatum), ... * les tourbières où l'on a la possibilité d'observer la droséra à feuille ronde (Drosera rotundifolia ), la canneberge (Vaccinium oxyccocus) ou la laîche des tourbières (Carex limosa), ainsi que d'innombrables libellules et papillons, * les prairies montagnardes qui sont riches en plantes vernales : gagée jaune (Gagea lutea), nivéole du printemps (Leucoium vernum), jonquille (Narcissus jonquillus), ... * les formations végétales des cirques glaciaires et des couloirs d'avalanche, ou l'on pourra noter la présence d'espèces originales comme l'alisier de Mougeot (Sorbus mougeotii) et même la sous-espèce boréale du merisier à grappe (Prunus padus ssp borealis). Ces différents milieux asylvatiques (ouverts) sont répartis au sein de vastes forêts. Parmi ces dernières, il convient de distinguer la hêtraie subalpine située au-dessus de la hêtraie-sapinière qui est la formation forestière la plus représentée sur la Réserve Naturelle et plus généralement sur le massif vosgien. On rencontre également des pessières naturelles sur substrat tourbeux ou sur éboulis ainsi que dans les ravins et sur les versants particulièrement rocheux des érablaies qui font partie des forêts des Vosges qui possèdent la plus grande diversité spécifique et structurale. Des forêts à caractère naturel élevé se rencontrent en contrebas de la ligne de crête, là où la pente trop forte empêche toute exploitation forestière régulière. Dans ces peuplements, la sylvigénèse s'exprime librement, ce qui se traduit par la juxtaposition d'arbres d'âges variés, par une importante complexité structurale et par une nécromasse (arbres morts) importante. Ces forêts sont pour l'essentiel des érablaies, des pessières et des hêtraies sapinières situées dans les parties hautes et accidentées les plus inaccessibles des versants. Elles présentent un intérêt majeur pour les sciences écologiques



et forestières, notamment en tant que modèle et réservoir de biodiversité spécifique et génétique. Toutefois pour jouer pleinement ce rôle, elles doivent rester suffisamment vastes pour pouvoir s'entretenir et se régénérer naturellement (notion de fonctionnalité).

Hautes-chaumes, couloirs d’avalanches, tourbières et forêts... le territoire de la Réserve Naturelle présente une bonne diversité de milieux naturels



A.1.4. Historique de la Réserve Naturelle Dès le XVI ème siècle, plusieurs explorateurs et scientifiques s'aventuraient déjà sur le massif du Hohneck, étudiant sa faune et sa flore. Après les investigations assidues du médecin botaniste MOUGEOT de Bruyères (1776-1858), ce furent surtout les travaux du professeur strasbourgeois KIRSCHLEGER (1804-1869) qui devinrent la base solide de toutes les descriptions de la végétation du Hohneck. Cet illustre botaniste est d’ailleurs le premier à lancer l’idée d’un “Naturgarten” sur ce secteur. Parmi tous les botanistes et phytosociologues contemporains, il convient notamment de citer les travaux de LEEME, d'ISSLER ou encore de CARBIENER, travaux qui contribuèrent entre autres à la publication de la flore d'Alsace en 1965. Dans les années 60, un important ouvrage sur le Hohneck est publié par l’Association Philomathique d’Alsace et de Lorraine à l’occasion de son centenaire. • 1962 : Suite à tous ces travaux, la reconnaissance de l'intérêt du site donne lieu à un Arrêté Préfectoral de Protection de la Flore incluant le cirque glaciaire du Frankenthal sur la commune de Stosswihr. Celui-ci limite essentiellement la dégradation de la flore. • 1972 : Arrêté ministériel intégrant toute l'aire de la future Réserve dans le Site Inscrit du massif Schlucht-Hohneck. Cette protection soumet notamment tous les travaux envisagés sur le site à une déclaration préalable ainsi qu'au contrôle de l'Architecte des Bâtiments de France. A la même date, l'Etat reconnaît la valeur nationale des paysages de ce secteur en décidant de l'inscrire à l'inventaire des sites pittoresques des Vosges haut-rhinoises. • 1980 : Parution d'une étude émanant de l'Institut Européen d'Ecologie de Metz, proposant la création d'une Réserve Naturelle dans le massif Schlucht-Hohneck. Le périmètre proposé inclut une partie de l'actuelle Réserve et l'étude propose de classer le Frankenthal en réserve intégrale. Cette même année, la section de Munster de l’Association Fédérative Régionale pour la Protection de la Nature (A.F.R.P.N.) dépose une demande de classement en Réserve Naturelle pour de nombreux secteurs de la vallée de Munster (massif du Hohneck-Rothenbachkopf, du Lac-Blanc, du Forlet, du Tanet, du Klintzkopf-Langenfeldkopf, du Petit-Ballon et du Stauffen). Cette demande n’a pas aboutit. • 1985 : Parution de la loi montagne, incluant une grande partie de la future Réserve Naturelle.



• 1989 : La commune de Stosswihr décide d'étudier la possibilité d’assurer la protection du site du Frankenthal-Missheimle. Cette volonté s'est traduite par une délibération en date du 7 mai 1990 qui confiait au Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges la conduite de la procédure pour étudier le projet. • 1991 : Devant la multiplication des projets touristiques envisagés sur le site, M. Brice LALONDE, Ministre de l'Environnement, annonce par voie de presse le projet de classement du secteur Schlucht-Hohneck. M. Jean-Paul FUCHS, Président du Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges, rappelle alors que cela ne peut se faire sans concertation et sans l'accord des communes concernées. Cette même année, une étude scientifique et technique préalable à la protection du Frankenthal et du Missheimle a été réalisée par le cabinet ECOLOR dans le cadre du Plan de Protection et de Mise en Valeur des Hautes-Vosges. Cette étude concerne une superficie totale d'environ 822 ha. • 1992 : Une étude complémentaire concernant l'impact sur la végétation de l'exploitation pastorale du cirque glaciaire du Frankenthal est menée par le Professeur Serge MULLER de l'Université de Metz. En novembre de cette année, Mme le Ministre de l'Environnement demandait à Mme le Préfet du Haut-Rhin de notifier sa décision de classer en Réserve Naturelle le site du Frankenthal-Missheimle. • 1993 : Suite à un avis favorable au projet émis par le Conseil National de la Protection de la Nature (C.N.P.N.), le Ministre de l'Environnement a décidé au mois de mai d'entamer la procédure officielle de classement. C'est la Direction Régional de l'Environnement d'Alsace (DIREN) qui est chargée de faire aboutir ce dossier. En septembre, Mme le Préfet du Haut-Rhin a prescrit une enquête publique sur ce projet de classement en Réserve Naturelle. Celle-ci s'est déroulée du 27 septembre au 27 octobre dans les mairies de Hohrod, Munster, Soultzeren et Stosswihr. Le 23 novembre, le commissaire enquêteur émet un avis favorable sur ce projet qu'il juge d'intérêt général sous réserve de quelques modifications du périmètre et du maintien des activités pastorales avec indemnisation des préjudices pouvant résulter de la mise en œuvre du règlement. • 1995 : Création de la Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle sur une superficie de 746 ha par décret ministériel (décret n°95-1120 du 19 octobre). • 1996 : Le Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges s'est vu confier la gestion de cet espace naturel protégé par convention en date du 22 février. • 1997-99 : Elaboration du plan de gestion.



A.1.5. Aspects fonciers - Maîtrise d'usages A.I.5.1. Aspects fonciers La Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle d'une superficie de 746 ha, 36 ares et 27 centiares est entièrement située sur le ban communal de Stosswihr dans le Haut-Rhin en Alsace. Toutefois, on peut y identifier plusieurs régimes de propriété : • propriétés communales soumises au régime forestier (communes de Hohrod, Munster, Soultzeren et Stosswihr) pour une superficie de 595 ha et 78 ares. • propriétés communales non soumises au régime forestier pour une superficie de 104 hectares. • propriétés privées sur certaines pâtures pour une superficie de 46 ha et 58 ares qui se répartissent entre 13 propriétés. A.1.5.2. Maîtrise d'usages a) Les activités cynégétiques La chasse est autorisée sur l'ensemble du territoire de la Réserve Naturelle conformément à la réglementation en vigueur et notamment celle du droit local. Son exercice devra en outre respecter les dispositions suivantes, édictées par l’article n°14 du décret portant création de la Réserve Naturelle : • sont seuls chassables le chamois, le chevreuil, le cerf et le sanglier ; • la chasse s’exerce à pied, sans chien et sans battue. La technique des “petites poussées” reste tolérée ; • l’agrainage et l’affouragement sont interdits sauf autorisation du Préfet après avis du Comité Consultatif et sur présentation d’une expertise scientifique en prouvant la nécessité en cas d’hiver particulièrement rigoureux. Toutefois, comme le prévoit le décret, ces dispositions sont complétées par des prescriptions particulières édictées par l'Arrêté Préfectoral 96-2018 du 14 octobre 1996. Cet Arrêté exclut du territoire de chasse les tourbières situées dans la Réserve, réglemente le temps de chasse sur les chaumes et fixe les règles de circulation en véhicule motorisé pour les adjudicataires, leurs associés et leurs gardes-chasse.



b) Les activités halieutiques Comme les activités cynégétiques, la pêche se pratique conformément à la réglementation en vigueur. Le décret instituant la Réserve Naturelle précise à l'article 15 qu'il est interdit de pêcher en se tenant à l'intérieur du lit d'un cours d'eau. Toutefois, contrairement à la chasse, cette activité reste marginale dans la Réserve Naturelle. c) La cueillette des petits fruits et des champignons Parmi les autres usages traditionnels, il convient également de citer la cueillette de petits fruits (myrtille en particulier) ainsi que des champignons. Comme le précise le règlement de la Réserve Naturelle et sous réserve des droits des propriétaires, la cueillette des fruits sauvages et le ramassage des champignons sont autorisés du 15 juillet au 15 décembre à des fins de consommation familiale pour des quantités n'excédant pas cinq kilogrammes par personne et par jour. La cueillette au peigne des myrtilles est toutefois interdite. d) Les usages liés à la Réserve Naturelle Dans le cadre de la mise en œuvre des actions liées à la gestion de la Réserve Naturelle, les représentants du gestionnaire ou de structures partenaires, sont mandatés par le Préfet du Haut-Rhin après avis du Comité Consultatif de gestion. A ce titre, ils disposent de droits particuliers et spécifiques à la mise en œuvre des missions liées à la gestion de la Réserve Naturelle (études, travaux, surveillance, suivi scientifique...).



A.1.5.3. Infrastructures a) Les routes goudronnées publiques La seule route goudronnée publique de la Réserve Naturelle est la D417 qui relie Munster à Gérardmer par le col de la Schlucht. Elle est incluse dans la Réserve sur environ 1,5 km au droit des parcelles n°44 et 99 de la section 12 du cadastre de la commune de Stosswihr. On peut également noter la proximité de la route des crêtes (D430) plus ou moins parallèle à la limite Ouest de la Réserve. b) Les autres routes goudronnées Une seule autre route goudronnée se situe dans la Réserve, il s'agit d'un accès privé à la ferme auberge des Trois-Fours et au refuge du Club Alpin Français (C.A.F.). Cette route est ouverte à la circulation publique mais n'est pas déneigée en période hivernale. c) Les chemins forestiers carrossables en terrain naturel Il existe un réseau de plus de 23 km de pistes et de chemins forestiers dans et à proximité immédiate de la Réserve Naturelle. Ces chemins sont interdits à la circulation des véhicules à moteur par arrêté municipal. Seuls les propriétaires de biens fonciers (bâtis ou non bâtis), leurs familles, leurs amis et leurs éventuels locataires peuvent y circuler et ce uniquement pour l'accès à leurs biens. Signalons que la vocation première d'un bon nombre de ces chemins est l'exploitation forestière et que pour des raisons topographiques et historiques, aucun d'entre eux ne permet de franchir la ligne de crête. d) le stationnement Le stationnement des véhicules est principalement constaté au col de la Schlucht, le long de la route des crêtes et au Hohneck en limite de la Réserve Naturelle. A l'intérieur de son périmètre, c'est essentiellement aux Trois-Fours et dans une moindre mesure à la côte 1000, au Schupferen et au Stolz-Ablass que les principaux stationnements ont lieu. Notons que ces quatre lieux ont été plus ou moins aménagés à cette fin et qu'une saturation régulière des parkings n'est observée qu'aux Trois-Fours en raison de sa proximité immédiate de la route des crêtes qui draine en période estivale un flux touristique très important.



e) Les infrastructures d'exploitation forestière Outre les chemins forestiers précités, on trouve sur le territoire de la Réserve un certain nombre de pistes de débardage, de places de dépôts de grumes, de fossés et de petits ouvrages d'art qui concernent principalement la gestion et l'exploitation forestière. f) Les résidences et les refuges Plusieurs résidences et refuges sont situés dans le périmètre de la Réserve Naturelle. Ils ont essentiellement une vocation touristique. Du nord au sud, on rencontre : • le refuge du ski-club de Munster au Schupferen qui sert de centre d'hébergement aux membres de cette association et peut également être loué à des groupes extérieurs ; • la résidence de la famille Heitzmann à Aescheren est la seule de la Réserve à être habitée en permanence ; • les bâtiments de M. Keiling et de Mme Eber à Aescheren sont utilisés comme résidences secondaires ; • deux bâtiments aux Nisslesmatt, respectivement propriété de M. Morand et de la commune d'Hohrod servent également de résidence secondaire ; • le refuge du Club Alpin Français (C.A.F.) aux Trois-Fours accueille randonneurs, skieurs et groupes tout au long de l'année ; • le Frankenthal compte un bâtiment utilisé comme résidence secondaire, il a été construit par la famille Bayer sur les terres appartenant à M. Stoehr ; • deux résidences secondaires existent au Rothried, ces bâtiments sont respectivement propriété de la famille Neyer et de la commune de Munster. • enfin, le bâtiment du Schaeferthal qui sert également de résidence secondaire est quant à lui propriété de deux indivisions. Notons que bon nombre de ces bâtiments sont d'anciennes marcairies qui servaient autrefois d'habitation estivale pour les agriculteurs et leurs troupeaux.



g) Les fermes, fermes auberges et auberges Ces constructions se distinguent par leur vocation principale : agricole (ferme), agricole et touristique (ferme auberge) ou simplement touristique (auberge). Sur le territoire de la Réserve, on trouve trois bâtiments ayant ces vocations : • l'auberge et la ferme des Trois-Fours étaient à l'origine une seule et même exploitation qui était gérée par M. Schott André. Depuis, M. J.L. Schott s'occupe de l'exploitation agricole de la chaume des Trois-Fours (élevage de vaches laitières) et Mlle S. Schott gère l'auberge ; • la marcairie du Frankenthal, propriété de M. Stoehr est actuellement gérée par Mme Marie-Thérèse Schubnel en tant que ferme auberge. Notons que la pâture du Frankenthal n'accueille plus, depuis l’été 1997, que des génisses et que l'activité de restauration et de débit de boisson n'est plus assurée que les fins de semaine et les jours fériés durant la période estivale ; Notons également la proximité de la ferme auberge du Schupferen dont l'activité agricole est toutefois assez limitée (élevage de quelques chèvres, vaches et volailles). h) divers En plus de ces infrastructures principales, il convient de citer : • L'existence de deux domaines de ski alpin à proximité immédiate de la Réserve Naturelle : * le Tanet au nord qui comprend 8 pistes de différents niveaux accessibles à l'aide de 4 téléskis ; * le Gaschney au sud qui comprend 1 télésiège et 3 téléskis qui permettent la desserte de 9 pistes de différents niveaux. Il convient de noter que le télésiège est également mis en service en été et dépose des promeneurs et des touristes à proximité immédiate du sommet du Petit Hohneck. Un autre domaine de ski alpin existait auparavant dans le périmètre de la Réserve. Il s'agit de la Côte 1000 dont les infrastructures ont été démontées au printemps 1997 suite à l'abandon de la station et à la volonté de la commune d’Hohrod et du gestionnaire de la Réserve Naturelle de renaturer le site. • La présence d’un domaine de ski de fond aux Trois-Fours qui possède 4 circuits balisés et damés. Ces pistes sont situées pour certaines entièrement dans la Réserve et pour d’autres seulement pour partie. La chaume des Trois-Fours sert également de terrain d'évolution pour le centre d’école de ski de fond. Notons que le domaine de ski de fond des Trois-Fours est très fréquenté notamment en fin de saison hivernale. Ce phénomène s'explique par le fait que le manteau neigeux fond ici plus tard que sur de nombreux autres sites du massif vosgien.



• L'existence d'une table d'orientation au Hohneck, dans la Réserve Naturelle et tout proche de l'hôtel du sommet du Hohneck. • L'existence d'un vaste réseau de sentiers de randonnée gérés et entretenus par le Club Vosgien de Munster et permettant d'accéder aux principaux secteurs de la Réserve Naturelle. Les deux plus importants de ces sentiers sont le GR5 qui parcourt l'ensemble de la crête principale du nord au sud de la Réserve et le GR531 qui est une variante du précédent. Ce dernier sentier se situe en versant et l'un de ces tronçons, le plus fréquenté, est plus connu sous le nom de "sentier des roches". • La présence de deux sites d'escalade : * l'un au Wurtzelstein qui reste un terrain d'aventure ; * l'autre à la Martinswand qui peut être considéré comme le berceau de l'escalade vosgienne. Notons que les nombreuses voies de la Martinswand servent de lieu d'entraînement à de nombreux clubs ainsi qu'au Peloton de Gendarmerie de Secours en Montagne (P.G.S.M.) de Munster. De plus, par le biais des travaux spécifiques liés à la gestion de la Réserve Naturelle, notons la mise en place de panneaux dont le but est d'informer le public sur l'existence de la Réserve et sa réglementation. -> (Carte n 4 ,5 et 6 : infrastructures touristiques et de loisirs estivales et hivernales et chemins de 2 mètres)

Vue partielle des équipements de la station de ski de la côte 1000 qui ont été démontés en 1997



A.2. Environnement et patrimoine A.2.1. Milieu physique et patrimoine géologique A.2.1.1. Conditions climatiques Le Massif Vosgien constitue le premier obstacle auquel se heurtent les vents d'Ouest chargés de précipitations (notion de barrière orogénique). Située au cœur des Hautes-Vosges, la Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle possède un climat qui peut être considéré comme de transition entre un climat océanique et un climat continental dégradé. Même si les versants Est semblent disposer de conditions de protection par rapport aux vents dominants d'Ouest, cet effet reste encore très modéré ici en raison de la proximité immédiate de la crête principale du massif. De manière générale, le climat sur le territoire de la Réserve se caractérise par les éléments suivants : • des précipitations abondantes de l'ordre de 2 mètres d'eau par an, principalement sous forme de neige et de pluie. La couverture neigeuse est habituellement épaisse (1,5 à 2 m) et durable (4 à 6 mois de décembre à mai). • une température moyenne annuelle de l'ordre de 5 °C vers 1 000 m d'altitude. • une température moyenne du mois le plus chaud à peine supérieure à 12°C à la station du Chitelet (1150 m). Notons que la forêt ne peut pas se développer à une température moyenne du mois le plus chaud inférieure à 10°C. • des vents forts qui atteignent sur la crête une moyenne de 58 km/h en été et 83 km/h en hiver. Ces vents ont une importance notable en contribuant à limiter le développement de la végétation ligneuse. Les données climatiques suivantes correspondent au Massif du Hohneck, mais il convient toutefois de considérer ces données avec quelques réserves, d'autant plus que les conditions locales (topographie, exposition, effet de crête) jouent un rôle déterminant pour les particularités méso-climatiques des différents sites qui composent le territoire de la Réserve Naturelle. a) Précipitations Les précipitations recueillies sur les Hautes-Vosges sont des précipitations orographiques. Celles-ci atteignent en moyenne près de 2 mètres sur les crêtes (1981 mm au Chitelet à 1150 m d'altitude) et diminuent progressivement vers l'Est en fonction de l'altitude : 1550 mm au Lac noir (1000 m d'altitude) et 1100 mm à Munster (350 m d'altitude).



De plus, la barrière naturelle des Vosges augmente l'occurrence des orages par effet de soulèvement. Ceux-ci apparaissent surtout en fin de période estivale. Le régime pluviométrique se caractérise par un maximum de novembre à janvier et un minimum en été. Notons que la répartition moyenne des pluies est irrégulière : en été les minimas varient entre 120 à 150 mm d'eau par mois. De plus la variabilité des précipitations est grande : on observe des écarts de 1000 mm et plus d'une année sur l'autre. Les précipitations occultes (brouillard) sont également très importantes. A la belle saison, les brouillards jouent un rôle important. En hiver, les brouillards givrants peuvent être un facteur de dégradation mécanique important, notamment s'ils sont alliés au vent (forêts hachées, cimes brisées). Sur les Hautes-Vosges, le nombre de jours de précipitations supérieures à 0,1 mm est proche de 200.

Précipitations mensuelles mesurées à la station du Chitelet (1150 mètres)

Précipitation janvier février mars avril mai juin juillet août septembre octobre novembre décembre année

mm 197 184 204 135 131 169 144 133 142 187 142 213 1981

0

50

100

150

200

250

mm

janvier mars mai juillet septembre novembre

mm

mois



b) Enneigement La neige joue un rôle bioclimatique important sur le massif vosgien. En effet, outre l'alimentation immédiate des nappes et ruisseaux, on peut mentionner le rôle des névés, qui perdurent au printemps dans les têtes des cirques glaciaires et les niches de nivation, sur l'hydrologie et les micro-climats. Ces névés déterminent ainsi l'installation des milieux hygrophiles : communautés chionophiles, complexes tourbeux, mégaphorbiées, forêts hygrophiles et aulnaies montagnardes). L'enneigement sur le massif du Hohneck est cependant difficile à apprécier. De manière générale et comme sur le reste du massif vosgien, l'enneigement se caractérise par son irrégularité dans la durée et la répartition des périodes d'enneigement. Cette variabilité est la résultante de variations de température et de précipitations. Ce régime d'enneigement trouve son origine dans les variations altitudinales de l'isotherme 0° C fortement liée à l'arrivée des perturbations océaniques en début et en fin d'hiver (fluctuations elles-mêmes liées aux alternances de temps autochtone dominé par les conditions anticycloniques et de temps allochtone dominé par les perturbations océaniques). Au cours des 5 dernières années, le nombre de jour avec couverture neigeuse à une altitude de 1150 m (station du Chitelet) a atteint une valeur moyenne de 73,5 jours (maximum de décembre à mars) et présente les valeurs caractéristiques suivantes

Nombre moyen de jours de neige enregistrés à la station du Chitelet (1150 mètres)

janvier f?vrier mars avril mai juin jui l let ao?t septembre octobre novembre d?cembre ann?emoyenne 11,5 16,3 18,3 8,5 2,4 1,2 0 0 0 1,6 6,3 10,6 73,5

1986 mq mq mq mq 3 3 0 0 0 3 4 18 311987 10 16 16 9 9 0 0 0 0 1 mq 2 631988 18 22 26 2 0 0 0 0 0 2 6 12 881989 7 13 13 14 0 2 0 0 0 2 4 4 591990 11 14mq 9 0 1 0 0 0 0 11 17 63

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20

nb de jours

janvier

mars

mai

juillet

septembre

novembre

moyenne



De manière générale et par comparaison avec des données plus anciennes, on constate une réelle diminution de la durée d'enneigement. Le nombre de jours d'enneigement a diminué en automne et au printemps, mais reste néanmoins très important avec une couverture persistant au moins 4 mois par an. Dans les cirques glaciaires, tel celui du Frankenthal, la ventilation hivernale d'une extrême violence accumule la neige en spectaculaires corniches et d'épais névés (jusqu'à 20 m), qui détermineront des zones froides et humides. Ces zones sont favorables à une végétation alpestre qui, en leur absence, aurait disparu depuis longtemps. La répartition du manteau neigeux, assez constante, est déterminante pour la plupart des associations végétales spécialisées qui font, en partie, l’originalité de ce site. Il est également intéressant de constater que sur le versant alsacien, et plus particulièrement dans les cirques glaciaires, des avalanches sont parfois observées, ce qui est exceptionnel pour les Vosges. Les mini-glissements de pans de neige lors des hivers rigoureux sont réguliers, mais des déplacements plus importants de peuplements forestiers entiers sont également possibles dans les “couloirs d’avalanche” les plus propices, comme ce fut le cas à plusieurs reprises dans le cirque du Frankenthal, notamment en 1958 et en 1979. c) Température La température n'est qu'un des facteurs qui contribuent au climat, mais il reste notamment important au niveau des tourbières en raison des phénomènes de régulation thermique liés à l'évapotranspiration importante que présente ces milieux. La température de l'air étant étroitement liée à la nébulosité et à la vitesse de circulation de l'air, les données de la station du Chitelet permettent de se rendre compte des variations de la température de l'air sur les Hautes-Vosges. Elles montrent une tendance climatique vers un climat de type polaire (un été avec des températures relativement basses d'environ 10°C et un écart entre le mois le plus chaud et le plus froid relativement faible, signalant une tendance climatique océanique). A l'Altenberg (1100 m d'altitude), la température moyenne annuelle est de 6,1°C alors que l'on atteint sans doute à peine les 4 C au niveau des sommets. La température moyenne du mois le plus chaud avoisine 14°C et la saison froide s'allonge jusqu'en février avec une moyenne de -0,5°C. L'amplitude thermique de 15,7°C (contre 18°C à Strasbourg) reste modérée et confirme l'influence océanique du climat vosgien. A la station du Chitelet (1150 m), on observe les températures suivantes :



En conclusion, on peut remarquer que pour de telles altitudes, le territoire de la Réserve Naturelle présente des caractéristiques climatiques inhabituelles dont les effets se répercutent sur le milieu : la limite inférieure de l'étage subalpin se situe dès les environs de 1100 m d'altitude soit plus de 500 m plus

Températures mensuelles moyennes au Hohneck, au Lac noir, à Strasbourg et Colmar

lieu janvier février mars avril mai juin juillet août septembre octobre novembre décembre Année

Hohneck -3,2 -3,1 -1,3 1,1 6,6 8,7 11 10,5 8,1 4,3 0,5 -2,1 3,43Lac noir -0,8 -0,6 1,6 4,3 9,6 12 14,2 13,6 11,1 6,6 2,1 0 6,14

Strasbourg 1,6 2,4 6,1 9,5 14,8 17,2 18,8 17,7 14,4 9,4 4,5 2,5 9,91

Colmar 2,5 3,4 7 10,5 15,8 18,4 20,5 19,3 15,8 10,6 5,5 3,5 11,07

Temp?ratures mensuelles moyennes

-5

0

5

10

15

20

25

janvie

r

septem

bre

mois

HohneckLac noirStrasbourgColmar

Temp?ratures minimales, maximales et moyennes mesur?es ? la station du Chitelet

janvier f?vrier mars avril mai juin jui l let ao?t septembre octobre novembre d?cembre ann?emini -4,8 -4,5 -3 -0,5 4,8 6,5 8,9 9,2 6,4 4,4 -1,3 -3 1,9maxi 0,2 0,2 2,1 5,1 11,9 13,3 16,1 16,4 12,7 10,6 3,3 1,5 7,8

moyenne -2,3 -2,15 -0,9 2,3 8,35 9,9 12,5 12,8 9,55 7,5 1 -0,75 4,85

Temp?ratures minimales, maximales et moyennes ? la station du Chitelet (1150 m¸tres)

-10

-5

0

5

10

15

20

janvie

r

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bas que ce qui est constaté sur le massif alpin. Ce phénomène est lié aux basses températures qui sont observées en altitude et aux forts écarts constatés. De plus, les gelées printanières sont tardives et freinent le départ de la végétation qui est à l'arrêt durant près de 6 mois par an.

Les Hautes-Vosges sont caractérisées par un climat rude et changeant



A.2.1.2. Géologie, géomorphologie et pédologie a) Aperçu géologique La Réserve Naturelle est située au cœur de la chaîne des Hautes-Vosges. L'ensemble de la zone s'inscrit dans le domaine du granite des crêtes qui garnit le Massif du Hohneck. Ce sont de jeunes granites grossiers à porphyroïdes à biotite. On peut en avoir un bon aperçu en empruntant la route de la Schlucht qui longe fréquemment des falaises ainsi que des éboulis rocheux situés en contrebas. Au tunnel de la Schlucht, la roche est constituée de granites à petits feldspaths rectangulaires cloisonnés de biotite. Localement, l'orthose prend des teintes rougeâtres, les biotites forment des petits nids sombres. Le Hohneck lui-même est constitué de ce type de granite, ainsi que les magnifiques parois des Spitzköpfe et du cirque glaciaire du Frankenthal. Des dépôts de tourbes holocènes constituent les plus jeunes roches du massif vosgien et ont recouvert localement le granit selon un processus qui dure depuis 10.000 ans.

Affleurements de granit des crêtes dans le cirque glaciaire du Frankenthal



b) Contexte géomorphologique Le massif du Hohneck, dont le territoire de la Réserve Naturelle fait partie intégrante, est le plus bel exemple du modelé glaciaire et tardiglaciaire du massif vosgien. L'empreinte des glaciers sur ce secteur est forte et les traces de leurs actions sont particulièrement visibles. Alors qu'à l'Ouest, le massif s'incline en pente douce vers le Bassin Parisien (permettant la conservation des formes arrondies dues à des aplanissements anciens sous climat chaud), l'effondrement du versant alsacien a donné naissance à un relief vigoureux et a provoqué des reprises d'érosion intense sous les climats froids et tempérés de l'ère quaternaire. Il semble néanmoins que ce secteur ait été modelé par une langue glaciaire plus importante au Riss, oblitérée sous le climat tempéré de l'interglaciaire Riss-Würm, puis un peu réadapté par les glaciers wurmiens. Le retrait des glaciers a également laissé au niveau de chaque vallon de nombreuses moraines latérales et frontales bien individualisées. Celles-ci sont remarquables au Frankenthal et au Missheimle dont le fond des cirques est occupé en amont de ces moraines frontales par des tourbières qui résultent de l'accumulation des eaux dont l'écoulement a été partiellement bloqué. Des failles que trahissent des veines de quartz témoignent d'anciens phénomènes tectoniques qui ont peut-être, autant que les glaciations, marqué les versants orientaux des Vosges de leur empreinte. Il existe encore à l'heure actuelle à l'étage subalpin des Hautes-Vosges (notamment sur les sommets des versants Est du massif du Hohneck, où se situe la Réserve Naturelle) des mouvements de sol attribués aux effets du gel et du dégel. Ceux-ci se traduisent dans la microtopographie et selon les pentes par deux formes typiques, les pentes à terrassettes ou "sentiers de vaches" sur les versants suffisamment inclinés et les buttes gazonnées ou thufurs sur les surfaces planes. Les premiers, formés par la reptation de la couche superficielle du sol (solifluxion), se présentent sous la forme de petits sillons très allongés et grossièrement parallèles aux courbes de niveau. Les secondes prennent la forme de petites buttes formées par un gonflement du sol sous l’action du gel. Ces deux phénomènes sont exclusivement localisés aux chaumes sommitales et aux formations herbacées des têtes de cirques glaciaires.



Chronologie des grandes actions géomorphologiques sur le massif vosgien :

• Ere primaire : * Orogenèse hercynienne et tectonique varisque ; * Erosion •Ere secondaire : * Poursuite de l’érosion et transgression marine • Ere tertiaire :

* Orogenèse et formation du rift rhénan ; * Erosion chimique = arénisation en place (formes des "ballons") et mécanique.

• Ere quaternaire :

* Formes glaciaires : - d'érosion (cirques et ombilics, auges, verrous, col de diffluence) ; - d'accumulation (moraines, deltas proglaciaires) ;

* Formes périglaciaires (éboulis cryoclastiques, niches de nivations, phénomènes de gelifluxion) ; * Formes holocènes (dépôts lacustres et tourbeux, gelifraction et gelifluxion marginales)

Profil en auge typique de la vallée glaciaire de la petite Fecht



c) Pédologie Les sols sont, au même titre que la végétation naturelle qu'ils portent, le résultat de l'interaction de nombreux facteurs comme le climat, le substratum géologique, la végétation, la géomorphologie et les interventions humaines. Les sols présents sur le périmètre de la Réserve sont intéressants car ils offrent un éventail assez représentatif de ce que l'on peut trouver sur l'ensemble du massif vosgien. Pour l'essentiel, ils sont en équilibre avec les conditions du milieu et l’on peut les relier aux principales formations végétales. Le sol de la hêtraie sapinière à luzule et à myrtille (Luzulo-Fagetum) (association végétale la plus répandue de la Réserve Naturelle) est un sol ocre-podzolique à humus de type "Moder". Ce sol que l'on pourrait qualifier de peu évolué est cependant, comme la végétation qui y pousse, en équilibre avec les conditions écologiques ayant présidées à sa formation et stable tant que celles-ci ne sont pas perturbées par l'homme. Les hêtraies sapinières herbeuses (Galio odorati -Fagetum), nettement moins répandues que les précédentes, affectionnent particulièrement les pentes fortes d'orientation Nord ainsi que les sols frais aux abords des talwegs des ruisseaux et des sources reposent sur des sols de type brun. Ceux-ci, caractérisés par un humus appelé Mull acide qui possède une activité bactérienne plus intense



que les humus de type Mor ou Moder, assurent bien mieux la nutrition minérale de la végétation. Les sols des pessières indigènes comme au Hirschsteinried, aux environs du Missheimle ou du Rothried sont de type podzolique. Ils sont caractérisés par la présence d'un humus très sombre appelé "Mor". Ces sols comme l'association végétale qui y croit sont peu fréquents et localisés en îlots. La hêtraie subalpine sommitale est caractérisée sur granite, par des sols bruns et surtout par un type de sol plus évolué : le sol brun ocreux à humus de type Mull. Le sol de la lande subalpine primaire est un ranker cryptopodzolique. C'est un sol acide fortement humifère (humus de type Moder mais déjà proche du Mor). L'étude des sols des landes permet partiellement de distinguer les chaumes primaires des chaumes secondaires. En effet, dans le cas des chaumes secondaires issues du défrichement de la forêt subalpine, on peut retrouver la présence d'horizons terreux ou d'un horizon ocre, caractéristiques d'une dynamique podzolique qui n'existe pas pour le sol acide de la lande primaire (cryptopodzol). Sur les flancs supérieurs des cirques glaciaires, on ne trouve en raison des conditions spéciales auxquelles ils sont soumis (suralimentation neigeuse et une circulation d'eau très froide), que des sols de type ranker à Mull ou Hydromull. A.2.1.3. Hydrologie, hydrographie et hydrobiologie Le massif du Hohneck est abondamment arrosé mais le rôle géomorphologique du ruissellement y est très faible. En effe t, la forte pluviosité favorise le développement d'une couverture végétale très dense qui protège ainsi efficacement le sol en consommant beaucoup d'eau et en favorisant l'altération des roches et l'infiltration des eaux de ruissellement. Les talwegs élémentaires sont donc très espacés et laissent entre eux de grands pans de versant ou le ruissellement ne se concentre pas et ou l’eau s'infiltre. Les lits des cours d'eau sont d’ailleurs peu incisés sur les versants, ce qui atteste une faible activité érosive. Sur les bassins versants de la Réserve, on peut distinguer trois ruisseaux qui se jettent tous dans la Fecht : * la Petite Fecht qui prend naissance dans le cirque du Frankenthal ; * le Schluchtrunz qui prend naissance sous le col de la Schlucht ;



* l'Altenbach qui prend naissance près des Hirschsteine. Notons également que la ligne de crête qui départage l'Alsace et la Lorraine correspond à la ligne de partage des eaux, entre le bassin versant de la Fecht du côté alsacien, et celui des rivières de la Vologne et de la Meurthe coté lorrain. Cette ligne de crête concentre ainsi de nombreuses sources. Signalons enfin l'absence de données précises sur le réseau hydrologique de la Réserve. Une étude hydrologique des différents bassins versants s'y trouvant, en cours de réalisation par l'Université de Strasbourg pour le compte du gestionnaire, permettra de préciser ces éléments, de mieux comprendre le fonctionnement actuel des tourbières et surtout de mieux apprécier l'influence des activités humaines sur leur dynamique. Toutefois, on peut mentionner que les 3 cours d’eau de la Réserve sont de même type, c’est à dire, qu’ils possèdent des eaux fraîches, riches en oxygène dissout mais pauvres en éléments nutritifs. Leurs berges sont relativement peu entaillées et ils ne possèdent qu’une végétation aquatique peu développée. Outre le Schluchtrunz dont les eaux sont souillées dès la source par des effluents en provenance de l’espace touristique du Col de la Schlucht, les deux autres cours d’eau ne semble pas présentés de disfonctionnements notoires. -> (Carte n° 7 : réseau hydrographique)



A.2.2. Unités écologiques L'objectif de ce chapitre est d'énumérer les unités écologiques représentatives du patrimoine de la Réserve Naturelle. Leurs descriptions, complétées d'une évaluation et d'une analyse des facteurs abiotiques et biotiques influant sur leur dynamique, seront les éléments clés dans la définition des objectifs du gestionnaire et des actions qu'il sera chargé de mettre en œuvre. Il s'agit en fait d'une sectorisation ou d'un zonage de la Réserve Naturelle en portions de territoire plus ou moins homogènes d'un point de vue biologique (couverture végétale, population animale) et d'un point de vue physique (substrat, relief, station,...). Sur le territoire de la Réserve Naturelle, sur la base de nombreuses publications sur le Hohneck et ses environs et en fonction de l'occupation humaine qui a modelé le paysage biologique, l'on distingue 16 grandes unités écologiques. Etant promise à une utilisation à long terme, cette interprétation est volontairement représentative de la végétation potentielle à reconquérir dans le cadre des opérations de gestion. Ces grandes unités écologiques sont : • la hêtraie subalpine de l'étage montagnard supérieur (ou de l'étage subalpin) au Nord du Haut du Falimont jusqu'au Tanet ; • les hêtraies sapinières mêlées de nombreux épicéas qui occupent surtout les versants en exposition Nord vers le Rothried et l'Altenberg ; • les érablaies à orme ou à Lunaire dans les ravins et certains éboulis ; • la pessière sur éboulis en exposition Nord Nord-Est au Missheimle, au Hirschsteine, au Sentier des Roches, au cirque des bois de Stosswihr et sous le Schaeferthal ; • les pessières tourbeuses du Rothried et du Hirschteineried ; • les peuplements denses d'épicéa et les coupes issues de la gestion forestière qui occupent les secteurs à faibles contraintes topographiques et les abords des chemins forestiers ; • les formations arbustives des versants des cirques glaciaires ; • les chaumes primaires de l'étage subalpin s'étendant autour du Hohneck jusqu'au Petit Hohneck et au Haut de Falimont. Elles sont peut-être présentes en crête du Haut Fourneau, mais non identifiables actuellement au sein des chaumes secondaires ;



• les formations herbacées des versants des cirques glaciaires que l’on peut notamment observer au Frankenthal ; • les tourbières à sphaignes et cypéracées du Frankenthal, de la grotte Dagobert, du Rothried, du cirque des bois de Stosswihr, des Trois-Fours, du Hirschteineried, du Baerenbach et du Missheimle ; • les chaumes secondaires de l'étage subalpin inférieur issues de la déforestation ancienne de la hêtraie subalpine avec laquelle elles se mêlent intimement. Elles occupent notamment le secteur des Trois-Fours et la crête vers le Tanet ; • les prairies (hors chaumes) pâturées, fauchées ou en friche résultant des activités agricoles ; • les éboulis, particulièrement développés de la Schlucht à l'Altenberg ; • les points d'eau aménagés à l'Altenberg, aux Trois-Fours et sous le Frankenthal ; -> (Carte n°8 : unités écologiques)



A.2.2.1. Les milieux forestiers et arbustifs A.2.2.1.1. La hêtraie subalpine La hêtraie subalpine (Aceri-Fagetum Bartsch 40) compose la ceinture boisée culminale des massifs de montagnes d’altitude moyenne sous influence climatique atlantique. Cette formation présente, dans la Réserve Naturelle, de remarquables paysages forestiers. Les ligneux à feuilles caduques y dominent. Associés au hêtre (Fagus sylvatica) on rencontre notamment des érables et des sorbiers. Le caractère subalpin de cette hêtraie est attesté par la présence de l’oseille à feuilles de gouet (Rumex arifolius) et le sceau de Salomon verticillé (Polygonatum verticillatum). Dans ses faciès à érables (érable plane et sycomore) , elle est souvent en contact avec les mégaphorbiaies qui apportent une bonne diversification du milieu. Au Spitzenfels, au nord de la Schlucht, on note quelques ifs (Taxus baccata ) indigènes ainsi que des stations forestières de jonquilles (Narcissus jonquillus).

Hêtraie subalpine en automne



A.2.2.1.2. Les hêtraies-sapinières Les hêtraies-sapinières sont les formations forestières les plus représentées dans la Réserve Naturelle et le massif vosgien en général. D’un point de vue stationnel, on peut distinguer sur le territoire de la Réserve, trois principaux types de hêtraies-sapinières : • la hêtraie-sapinière à aspérule (Galio odorati -Fagetum Rübel 30 et Sougnez et Thill 59) qui est une forêt mélangée de sapins, de hêtres, d’épicéas voire d’érables et de sorbiers installée sur des sols bruns forestiers à mull ou moder. La strate herbacée que l’on y rencontre est caractérisée par l’aspérule (Galium odorantum), la grande fétuque (Festuca altissima) et localement, en bas de pente, sur colluvions, par la mercuriale (Mercurialis perennis). Ces forêts présentent souvent des sylvofaciès représentés par des peuplements monospécifiques de conifères (épicéas) ; • la hêtraie-sapinière acidiphile (Luzulo-Fagetum Meusel 37), installée sur des sols à moder ou dysmoder. Elle se distingue de la précédente par sa strate herbacée marquée par la luzule blanchâtre (Luzula luzuloïdes), la canche flexueuse (Deschampsia flexuosa ) et une strate muscinale abondante. Comme la hêtraie-sapinière à aspérule, cette formation forestière est souvent représentée par un sylvofaciès à épicéas ; • la sapinière hyperacidiphile (Luzulo-Abietetum Oberd. 57) est une formation boisée dominée par le sapin et surtout l’épicéa que l’on trouve au contact des hêtraies-sapinières acidiphiles et des vraies pessières. Elle est installée sur des sols à dysmoder et est caractérisée par la canche flexueuse, la myrtille (Vaccinium myrtillus), le prénanthe pourpre (Prenanthes purpurea) ou le camérisier noir (Lonicera nigra). comme les deux formations précédentes, la sapinière hyperacidiphile est fréquemment remplacée par un sylvofaciès à épicéas.



A.2.2.1.3. Les érablaies de ravins ou d’éboulis Dans la Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle, on distingue, en fonction de l’altitude et des caractéristiques du sol, trois types différents d’érablaies de ravin : • l’érablaie à lunaire (Lunario-Aceretum Grünenberg et Schlüter 57) qui est une forêt à érables (surtout sycomores) parfois accompagnés de frênes (Fraxinus excelsior) ou d’ormes (Ulmus glabra ). Ce type d’érablaie caractérisée par la lunaire (Lunaria rediviva ), l’actée en épi (Actaea spicata ) ou la stellaire des bois (Stellaria nemorum) colonise localement les éboulis en ubac. • l’érablaie acidiphile (Dicranum scoparii-Aceretum Noirfalise 84) que l’on trouve en exposition plus ensoleillée. Elle est caractérisée par un cortège floristique plus acidiphile que l’érablaie à lunaire : canche flexueuse, luzule blanchâtre et myrtille. • l’érablaie à ormes (Ulmo-Aceretum Issler 26) est une association climacique édaphique subalpine qui remplace en altitude l’érablaie à lunaire. Cette formation forestière, souvent appauvrie en orme (victime de la graphiose) est considérée comme la plus diversifiée du massif vosgien. En effet, elle abrite fréquemment un important cortège de plantes montagnardes et hygrophiles des mégaphorbiaies comme la mulgédie (ou laiteron) de Plumier (Cicerbita plumierii), les aconits napel et tue loup (Aconit napellus et vulparia ), l’impatiente ne me touchez pas (Impatiens noli-tangere) ou la campanule à large feuilles (Campanula latifolia ). Parfois, comme on peut le voir au Frankenthal, cette érablaie à ormes peut accueillir des stations forestières de jonquilles (Narcissus jonquillus).

Sur les versants du cirque glaciaire du Frankenthal, se mêlent intimement abrupts rocheux, couloirs d’avalanche et érablaies à ormes



A.2.2.1.4. Les pessières Certaines pessières du versant oriental du massif du Hohneck peuvent être considérées comme naturelles. Il s’agit notamment : • de la pessière sur blocs (Bazzanio-Piceetum Br.-Bl. et Siss. 39) installée en ubac sur des éboulis grossiers. La couverture végétale de ces forêts est essentiellement composée de bryophytes comme Bazzania trilobata ou des sphaignes. La strate herbacée est réduite et composée d’espèces acidiphiles telles que la myrtille et la canche flexueuse. • de la pessière sur tourbe (Sphagno-Piceetum Richard J.L. 61) installée sur tourbe évoluée, ce type de pessière est régulièrement accompagnée par une petite orchidée : la listère cordée (Listera cordata ).

Les versants de certains cirques glaciaires, comme au Missheimle, abritent des pessières probablement autochtonnes



A.2.2.1.5. Les sylvofaciès Les sylvofaciès qui résultent de l’action de l’homme sur une station forestière sont surtout présents sur les bas-versants de la Réserve Naturelle. Dans ce secteur, il s’agit surtout de plantations d’épicéas et plus rarement de douglas (Pseudotsuga menziesii). Les peuplements artificialisés d'épicéas forment un couvert dense peu propice au développement des strates inférieures. Ils sont issus de plantations, après l'exploitation de la hêtraie-sapinière. Toutefois, quelques espèces intéressantes ont pu y subsister très localement ou transgresser à partir des cours d'eau, comme l'ail des cerfs (Allium victorialis) près du Rothried. Divers végétaux qui apprécient une litière épaisse peuvent également y être rencontrés comme la petite pirole (Pyrola minor) en forêt communale d’Hohrod. A.2.2.1.6. Les formations arbustives des cirques glaciaires Ces formations, originales et peu répandues à l’échelle du massif vosgien, peuvent, dans la Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle, être scindées en trois types différents : • Les fruticées à sorbier en position chaude : ces stations caractérisées par une relative sécheresse édaphiques et de fortes fluctuations thermiques (station xérothermique) abritent de nombreux arbustes comme le sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia ), l’alisier blanc (Sorbus aria), l’alisier de Mougeot (Sorbus mougeotii) et le merisier à grappe boréal (Prunus padus ssp borealis). • Les fruticées à sorbier nain (Sorbo-Calamagrostidetum Oberd.36) : au sommet des cirques, à la rupture de pente, auprès des corniches qui abritent les dernières neiges, on rencontre ce type de fruticée caractérisée par la présence de la calamagrostide faux roseaux (Calamagrostis arundinacea) du sorbier nain (Sorbus chamaemespilus) parfois associé de sorbier des oiseleurs et d’alisier blanc. Cette fruticée accueille également de nombreuses espèces particulièrement rares dans les Vosges comme l’épervière des Alpes (Hieracium alpinum), l’orchis grenouille (Coeloglossum viride) ou l’anémone à fleur de narcisse (Anemone narcissiflora ). • Les fruticées des couloirs à avalanche : Elles se distinguent des deux formations précédentes par le développement des arbustes (sorbier des oiseleurs, alisier blanc, alisier de Mougeot, amélanchier (Amelanchier ovalis) et le merisier à grappe) soumis irrégulièrement à un rajeunissement par les avalanches. Cette formation arbustive que l’on peut notamment observer dans les couloirs à avalanche du Frankenthal est également riche en plantes issues des mégaphorbiaies comme le lys martagon (Lilium martagon), les aconits ou l’oeillet superbe (Dianthus superbus).



A.2.2.2. Les milieux ouverts A.2.2.2.1. Les formations herbacées primaires En fonction des caractéristiques stationnelles, on peut distinguer trois grands types de formations herbacées primaires dans la Réserve Naturelle : les chaumes primaires, les mégaphorbiaies et les tourbières. a) Les chaumes primaires (landes sommitales soumises à l’effet de crête) Les chaumes primaires autour du Hohneck apparaissent comme un tapis homogène à base d'éricacées et de nombreuses plantes à fleurs correspondant à l'association phytosociologique du Pulsatillo-Vaccinietum (Carb. 66). Outre les sous-arbrisseaux, parfois dominants comme la myrtille (Vaccinium myrtillus), l’airelle des marais (Vaccinium uliginosum), l’airelle rouge (Vaccinium vitis-idae), la callune (Calluna vulgaris), cette association est riche en nard raide (Nardus stricta ), en fétuque rouge (Festuca rubra) et en agrostide vulgaire (Agrostis vulgare). On y distingue également de nombreuses espèces subalpines typiques : anémone des Alpes (Pulsatilla alba ), gentiane jaune (Gentiana lutea), pensée des Vosges (Viola lutea), selin des Pyrénnées (Selinum Pyrénaeum), arnica (Arnica montana ), fenouil des Alpes (Meum athamanticum)... .Parmi les espèces de la chaume primaire la camarine (Empetrum nigrum) mérite une mention particulière : très répandue des Haut-Fourneaux à la Schlucht, cette espèce ne se retrouve que de façon sporadique au sud de ce col (une petite colonie existe en versant Nord du Falimont et à proximité du Petit Hohneck). Quelques espèces exceptionnelles y trouvent refuge comme le lycopode des Alpes (Diphasiastrum alpinum). Cet espace s'enrichit d'autres espèces subalpines très spécialisées au niveau de la rupture de pente, en zone d'accumulation maximale des névés (voir formations arbustives des cirques glaciaires). Les chaumes primaires correspondent à un milieu original mais relativement peu diversifié, avec, en moyenne, près de 50 espèces par relevé phytosociologique.



b) les mégaphorbiaies Sous ce terme générique, on distingue, dans la Réserve Naturelle, trois associations principales : • Les formations herbacées de versant soumis aux avalanches en exposition Sud-Est sèche (Digitali grandiflorae-Calamagrostietum Carb.66) : c’est l’association végétale la plus riche en espèces du massif vosgien. Elle se caractérise notamment par la présence de grandes graminées comme la calamagrostide et le fromental (Arrhenatherum eliatus) et d’espèces prestigieuses comme l’œillet superbe, le buplèvre (Bupleurum longifolium), le lys martagon ou la digitale à grande fleurs jaunes (Digitalis grandiflora ). • les pelouses à hautes herbes de ravin en exposition Nord (Cicerbitetum alpinae Berg.25) : ce type de mégaphorbiaies qui jalonne fréquemment les ruissellements en milieu ouvert ou forestier est dominé par l'adénostyle (Adenostyles alliariae), le laiteron des Alpes et de Plumier (Cicerbita alpina et plumierii) et les fougères. Elles sont riches en espèces montagnardes qui transgressent en plaine comme la renoncule à feuille d’aconit (Ranunculus aconitifolius), les aconits tue-loup et napel, le trolle d'Europe (Trollius europaeus) et le lis martagon. • Les pelouses à Luzule glabre (Luzula desvauxii-Vaccinietum Carb.66) se rencontrent dans les fortes pentes à accumulation neigeuse importante et à microclimat très froid en été. Cette association peut présenter des faciès à Luzule glabre (Luzula desvauxii) presque purs. La bistorte (Polygonum bistorta ), l’angélique des Pyrénées (Selinum pyrenaeum) peuvent lui être associées ainsi que la fougère des Alpes (Athyrium distentifolium) et le silène enflé (Silene vulgaris).

Les mégaphorbiaies des cirques glaciaires sont particulièrement riches en espèces végétales remarquables



c) Les tourbières à éricacées et cypéracées Les tourbières ayant toutes des caractéristiques propres et représentant un des pôles d'intérêt majeur de la Réserve Naturelle, nous les présenteront donc séparément. • la tourbière du Frankenthal et l' Etang Noir Deux tourbières distinctes séparées par une moraine, occupent le fond du cirque glaciaire du Frankenthal. La partie Ouest présente des ceintures végétales caractéristiques autour de la surface en eau libre à potamot nageant (Potamogeton nata ns) et lentilles d’eau (Lemna minor). On y distingue plusieurs associations : * association du Caricetum rostratae à carex à ampoule (Carex rostrata ), trèfle d’eau (Menyantes trifoliata ), comaret (Comarum palustre), et linaigrette gracile (Eriophorum gracile) colonisant l'eau libre ; * association du Caricetum fuscae (stabilisant la précédente) à laîche noire (Carex nigra), laîche en étoile (Carex echinata ), laîche blanchâtre (Carex alba ) et violette des marais (Viola palustris) ; * association du Sphagnetum medii. La partie Est correspond à une tourbière bombée du Sphagnetum medii avec des variantes mouillées à sèches suivant la microtopographie. Cette tourbière, outre les espèces citées précédemment, possède de nombreux taxons remarquables : linaigrette vaginée (Eriophorum vaginatum), canneberge (Vaccinium oxyccocus), droséra (ou rossolis) à feuille ronde (Drosera rotundifolia ) et scheuchzerie des marais (Scheuchzeria palustris). Le nénuphar nain (Nuphar pumilla ) a disparu. La laîche des tourbières (Carex limosa ), encore présente il y a quelques années n'y est plus observée mais reste potentiellement à l'état végétatif comme la linaigrette gracile (Eriophorum gracile) dont c'était l'une des trois stations vosgiennes. • La tourbière de la grotte Dagobert Installée sur un replat sur le versant Nord dans le cirque du Frankenthal, cette petite tourbière comprend un cortège habituel de sphaignes, droséra à feuilles rondes, comaret ... et s'enrichie en bartsie des Alpes (Bartsia alpina ), pédiculaire feuillue (Pedicularia foliosa ), grassette (Pinguicula vulgaris) et jonc filiforme (Juncus filiformis).



• Le Rothried Il correspond à une pessière sur tourbe, ceinturant quelques îlots tourbeux non boisés. Là aussi le cortège habituel des tourbières est présent avec le comaret, le trèfle d’eau, la droséra à feuille ronde, la canneberge et la linaigrette vaginée. Le sous-étages des épicéas abrite la listère cordée (Listera cordata ) et la camarine noire (Empetrum nigrum). Le lycopode inondé (Lycopodium innundatum) y a disparu (disparition déjà signalée par Issler en 1939). • Les Trois-Fours Ce site correspond à une petite tourbière soligène de pente dans la chaume secondaire dominant la ferme auberge. Elle se différencie des autres tourbières par la présence du souchet gazonnant (Trichophorum caespitosum ssp germanicum). On y note également la camarine noire et l'andromède à feuilles de polium (Andromeda polifolia ). • La cote 1000 ou Hirschsteinried Physionomiquement, elle est comparable à la tourbière du Rothried (présence d'une pessière sur tourbe). Néanmoins son cortège floristique est moins diversifié avec toutefois la présence de la droséra à feuille ronde, du comaret et de la listère cordée. • La tourbière du Baerenbach C'est une petite tourbière de pente en contact avec une mégaphorbiaie. On y observe les espèces classiques des tourbières. • La tourbière du Missheimle Cette tourbière occupant le fond du cirque glaciaire est complètement bombée et accueille un cortège floristique habituel : droséra à feuille ronde, camarine noire, parnassie (Parnassia palustris), comaret, trèfle d’eau. La scheuchzérie des marais (Scheuchzeria palustris) y est également signalée.



A.2.2.2.2. Les formations herbacées secondaires a) Les chaumes secondaires Les chaumes secondaires, issues de la déforestation de la hêtraie subalpine, sont physionomiquement peu différentes des chaumes primaires. Ce sont des landes herbeuses, où les graminées sont abondantes, notamment le nard raide (Nardus stricta ), la fétuque rouge (Festuca rubra ssp commutata ), l’agrostide vulgaire (Agrostis vulgaris) et la canche flexueuse (Deschampsia flexuosa ). Parmi leurs compagnes les plus fréquentes, on peut citer la potentille tormentille (Potentilla erecta ), la campanule à feuilles rondes (Campanula rotundifolia ), le gaillet saxatile (Galium saxatile), le fenouil des Alpes (Meum athamanticum)... Les éricacées (myrtille, airelles et callune), bien que présentes, perdent l’importance structurelle qu’elles ont dans les chaumes primaires. Cette formation végétale réalise, en quelque sorte, la transition entre les prairies de l’étage montagnard, dont elle conserve un certain nombre d’espèces comme l’Achillée millefeuilles (Achillea millefolia ), le genêt ailé (Genista sagitallis) et la lande primaire subalpine dont elle conserve plusieurs éléments caractéristiques comme la pensée des Vosges (Viola lutea ssp elegans), le liondent des Pyrénées (Leontodon pyrenaicus), la gentiane jaune (Gentiana lutea) et plus rarement des orophytes strictes comme la pulsatille blanche (Pulsatilla alba ). Autour des fermes, où la pression du pastoralisme est la plus forte (piétinement par le troupeau, enrichissement du sol par les déjections...), on trouve une pelouse très appauvrie en chaméphytes (ligneux bas) et enrichie de neutrophiles comme l’alchémille (Alchemilla xanthochlora ), la bistorte (Polygonum bistorta ) ou l’oseille (Rumex acetosa ). A l'exception de la chaume des Trois-Fours sur laquelle une exploitation agricole régulière est encore pratiquée (élevage de vaches laitières), les autres chaumes secondaires ne sont plus pâturées mais offrent un gagnage de choix aux ongulés sauvages : cerf (Cervus elaphus), chamois (Rupicapra rupicapra ), chevreuil (Capreolus capreolus) ... .



b) Les prairies montagnardes Les prairies montagnardes sont issues de la déforestation de la hêtraie-sapinière. Elles sont dominées par les graminées : pâturin des Sudètes (Poa chaixii), avoine dorée (Trisetum flavescens), fromental (Arrhenatherum elatius), dactyle (Dactylis glomerata ), fétuque rouge (Festuca rubra) et nard. Ces prairies sont agrémentées de Raiponce noire (Phyteuma nigrum), de gaillet des rochers (Galium saxatile), de fenouil des Alpes (Meum athamanticum) et de géranium des bois (Geranium sylvaticum). Comme pour les chaumes secondaires, une intensification des pratiques agricoles modifie le cortège floristique de ces prairies montagnardes avec, notamment, l’apparition de plantes nitratophiles comme le trèfle (Trifolium repens), le chénopode (Chenopodium bonus-henricus), le compagnon rouge (Silene dioica) ou l’ortie (Urtica dioica). Dans la Réserve Naturelle, les prairies environnant le Frankenthal et le Rothried, sont particulièrement riches en plantes vernales : gagée jaune (Gagea lutea), nivéole de printemps (Leucoium vernum), jonquilles (Narcissus jonquillus), corydale intermédiaire (Corydalis solida ).



Les prairies montagnardes du Schupferen

A.2.2.2.3. Les autres milieux ouverts Parmi ceux-ci, on peut distinguer les plans d’eau, le réseau hydrographique, les lithosols comme les éboulis actifs et les falaises. a) Les plans d’eau Outre l’Etang Noir du Frankenthal, aux eaux oligotrophes (acides et pauvres en éléments minéraux) qui abrite un cortège floristique caractéristique des lacs d’ombilic tourbeux, seul le bassin à truites installé à l'Altenberg près du réservoir d'eau possède une végétation aquatique à base d'hygrophytes introduites : Iris faux acore (Iris pseudoacorus), alpiste (Phalaris arundinacea ) forme panachée. Une petite mare temporaire existe également en contre-bas du pâturage du Frankenthal. b) Le réseau hydrographique Les associations végétales des cours d'eau n'ont pas encore fait l'objet d'études détaillées. Toutefois, localement, leurs berges sont occupées par une formation végétale de grandes herbes à la floraison très colorée en début d’été (Chaerophyllo-Rannunculetum aconitifolii Oberd.52). On y distingue notamment le chérophylle (Chaerophyllum hirsutum), la renoncule à feuille d’aconit (Rannunculus aconitifolius), l’angélique (Angelica sylvestris), la crépide des marais (Crepis paludosa ) et le populage (Caltha palustris).



c) Les éboulis “ouverts” Les éboulis ainsi que les érablaies, sont l’une des principales originalité du versant alsacien du massif vosgien. Présentant toutes les variantes entre les éboulis actifs presque pas végétalisés et les éboulis stabilisés à érables. Ils sont parfois représentés sous forme de mosaïques avec les érablaies et les pessières naturelles sur blocs. La végétation pionnière des éboulis siliceux actifs en montagne est réduite à quelques bryophytes, lichens et ptéridophytes. Les éboulis de la Réserve Naturelle sont colonisés par une formation végétale (Cryptogrammetum Jenny-Lips 30.) caractérisée par une petite fougère rare pour le massif vosgien : l’allosore crépue (Cryptogramma crispa ). d) Les falaises Les fissures rocheuses des falaises de la Réserve Naturelle abritent une association végétale (Woodsio-Asplenietum septentrionalis TX.37) à caractère relique arcto-alpine à influence climatique océanique. Elle est notamment caractérisée par la valériane (Valeriana tripteris), le silène rupestre (Silene rupestris) et une épervière (Hieracium intybaceum). Les falaises sont également le lieu de nidification de deux espèces animales particulièrement intéressantes : le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) et le grand Corbeau (Corvus corax). Notons enfin qu’occasionnellement, on peut y observer le tichodrome échelette (Tichodroma muraria ).

Les falaises servent de lieux de nidification à des oiseaux rupestres comme le Faucon pélerin ou le grand corbeau



A.2.3. Inventaires faunistique et floristique A.2.3.1. Inventaire faunistique Cet inventaire, bien qu’incomplet est présenté en annexe

(Annexe n°1 : inventaire faunistique)

Le chamois est le mammifère le plus facile à observer de la Réserve Naturelle

50

1

5

5

98

29

0 20 40 60 80 100

Nombre d'espèces

Invertébrés

Poissons

Reptiles

Batraciens

Oiseaux

Mammifères

Etat de l'inventaire faune en 1997



les tourbières accueillent des insectes qui leurs sont plus ou moins inféodés comme la Leucorrhine douteuse...

... ou le nacrée de la canneberge



Le pipit farlouse...

... et le lézard vivipare, fréquentent les hautes chaumes



Les forêts de la Réserve abritent de nombreux animaux comme, par exemple, la grenouille rousse ...

ou la mésange huppée



Les loges du pic noir servent de refuge ...

... à d’autres animaux comme la chouette de Tengmalm



A.2.3.2. Inventaire floristique Cet inventaire qui sera régulièrement tenu à jour est présenté en annexe.

(Annexe n°2 : inventaire floristique)

plante symbole des hautes chaumes : la pulsatille blanche

23

300

95

0 100 200 300

Nombre d'espèces

Cryptogammes

Dicotylédones

Monocotylédones

Etat de l'inventaire flore en 1997



Les tourbières abritent de nombreuses espèces végétales originales comme l’andromède...

... ou le rossolis à feuilles rondes



Les formations végétales des cirques glaciaires sont le refuge de plantes remarquables comme le lys martagon...

... ou l’œillet superbe



A.2.4. Evolution des milieux naturels A.2.4.1. Les climax édaphiques Les climax édaphiques, de hautes valeurs biologiques et paysagères, (complexes tourbeux et éboulis pour l'essentiel) ont largement échappés à l'exploitation par l'homme du fait des difficultés techniques de leur mise en valeur. On compte tout de même certains témoignages sur l’utilisation des tourbières en pâturage épisodique ou prairie de fauche (récolte de litière) à l'occasion des sécheresses. Cette pratique fut employée sur la tourbière du Missheimle sur laquelle existent d'ailleurs les ruines d'une ancienne marcairie. Certaines formations forestières peuvent également être considérées comme des climax stationnels, il s’agit notamment des érablaies, généralement implantées dans des ravins et sur des éboulis et des pessières tourbeuses ou sur blocs. En raison des difficultés d’exploitation : inaccessibilité, forte pente, hydromorphie fréquente, ces forêts ont souvent conservé un caractère naturel élevé. Peu d'éléments cartographiques fiables permettent actuellement d'apprécier l'évolution de ces climax édaphiques au fil des siècles.

Les tourbières, comme celle de l’Etang Noir, ont souvent conservé un caractère naturel élevé



A.2.4.2. Les climax climatiques Contrairement aux climax édaphiques, plus ou moins préservés grâce à leur localisation sur des terrains difficiles (tourbières, éboulis, ravins et falaises) les formations végétales en état de climax climatique (chaumes primaires, hêtraies-sapinières et hêtraies subalpines) ont fait l’objet d’une pénétration humaine relativement importante et d’une exploitation régulière. Les premières traces connues de l'occupation humaine du massif du Hohneck remontent à l'époque mérovingienne ou carolingienne. En effet, en 1911, lors de la construction du sentier des roches, la pointe métallique d'un javelot et un étrier ont été découverts. Néanmoins cette découverte ne témoigne pas d'une occupation importante de ce secteur qui à cette époque n'était fréquenté que par quelques chasseurs à la recherche de gibiers. Ce n’est que vers l’an 660, suite à la fondation par les moines bénédictins d'une abbaye à la confluence des deux vallées de la Fecht (Munster), que l'exploitation du massif du Hohneck par l'homme va réellement débuter. En effet, des communautés villageoises vont bientôt se former autour de cette abbaye. Dès leur apparition ces communautés tirent leur subsistance de l'élevage pastoral et commencent donc à défricher certains secteurs du massif par la technique du surcenage pour y créer des pâtures et se fournir en bois nécessaire pour la construction et le chauffage des habitations. Au fur et à mesure que la population augmente, il faut créer de nouvelles pâtures et c'est ainsi que les premiers hauts pâturages furent aménagés à proximité des chaumes primaires. La ligne de partage des eaux fut vraisemblablement atteinte entre la seconde moitié du VIIIe siècle et le milieu du IXe siècle. Toutefois, ce mouvement d'extension pastoral ne s'arrêta pas à la crête et pendant des siècles, les troupeaux des munsteriens paissaient sur le versant occidental du massif. Depuis cette époque, la pression humaine sur le massif ne fait que croître tant et si bien qu'en 1766 la juridiction et l'administration des forêts sont confiées au service forestier. Celui-ci, devant l'état déplorable des forêts dû à de nombreux défrichements abusifs, doit interdire toute coupe et toute exploitation de bois dans la vallée de Munster. En raison de l'importance de la population installée dans cette région et malgré quelques reboisements importants à partir de 1770 (massif du schupferen par exemple), les déboisements du XVIIIe siècle n'ont pas été compensés par des reboisements massifs. Ce n'est donc que petit à petit que la forêt regagna les pâturages abandonnés et que disparurent les nombreuses petites enclaves créées pour les besoins de l’homme. Cette progression de la forêt fut encouragée au XIXe siècle par l'apparition des premiers aménagements forestiers qui ont favorisé le sapin et qui ont planifié l'introduction de certaines essences résineuses (épicéa notamment).



Enfin, à partir de 1960 on assiste à la mise en place d'un réseau de desserte routière et à l'exploitation mécanisée rationnelle de la forêt vosgienne avec ses conséquences sur la végétation et la structure des peuplements forestiers. En effet, suivant les époques, l’homme a favorisé certaines essences au détriment d’autres. Ainsi, du temps ou le bois et le charbon de bois étaient parmi les principales sources d’énergie, le hêtre était favorisé. Inversement, de nos jours, ce sont les résineux et surtout le sapin, l’épicéa et le douglas qui sont privilégiés au détriment du hêtre. Parallèlement à ces modifications de la composition spécifique des forêts, l’évolution des techniques d’exploitation sylvicoles a également entraîné des changements dans la structure des peuplements. Ainsi, jusqu’au début de ce siècle, la conduite de peuplements de hêtre en taillis n’était pas rare alors que maintenant la plupart des forêts font l’objet d’une conduite en futaie régulière. Toutefois, même si les besoins en bois, matière première indispensable à l'époque, étaient très importants, des espaces forestiers ont toujours été préservés de toute exploitation d'envergure. Ce fut le cas et c'est toujours le cas des forêts de versants raides et rocheux dont la difficulté d'accès et surtout d'exploitation (difficulté de sortir les bois coupés) ont permis qu'elles parviennent quasiment intactes jusqu'à nos jours. L’exploitation pastorale séculaire des chaumes primaires a également entraîné une certaine modification de leur aspect. En effet, l’abroutissement et le piétinement des troupeaux ont favorisé les graminées au détriment des éricacées (myrtilles, airelles...) et de certains ligneux arbustifs comme les sorbiers. Actuellement, à la faveur d’une certaine déprise agricole (il s’agit en fait d’une concentration de l’activité pastorale autour de certaines fermes) on constate une recolonisation progressive des pâturages par la lande à éricacées.



A.2.4.3. Les milieux pionniers et anthropogènes a) Les chaumes secondaires et les prairies montagnardes Ces formations végétales sont toutes deux issues des déboisements pratiqués par l’homme. Laissées à l’évolution naturelle, ces chaumes et ces prairies évolueront plus ou moins rapidement vers des formations forestières plus ou moins climaciques (hêtraies-sapinières et hêtraie d’altitude dans la plupart des cas). Toutefois, avant de parvenir à ce stade, différentes séries de végétation se succéderont (friches herbacées, friches arbustives, formations forestières pionnières telles que les bétulaies et les érablaies). b) Les plantations de résineux La plupart de ces plantations se trouvent à l’étage de la hêtraie sapinière. Elles sont composées de peuplements plus ou moins denses d’épicéas (Picea abies) ou plus rarement de douglas (Pseudostuga menziesii) qui est un conifère originaire d’Amérique du nord. Laissées à la dynamique naturelle, ces plantations évolueront différemment et plus ou moins rapidement en fonction de leur station d’implantation, de leur composition spécifique, de l’âge et de la densité du peuplement. Toutefois, les plantations denses de résineux ne forment que rarement des peuplements stables en l’absence d’interventions humaines car les densités importantes d’arbres (notamment en phase de jeunesse) les rendent vulnérables aux attaques parasitaires, aux maladies et aux déprédations mécaniques liées aux vents et à la charge pondérale en cas de forte chute de neige. Il faut également noter que les plantations de résineux exercent probablement une double action négative au niveau des sols : • podzolisation des sols instables (aréneux) ; • libération de cations toxiques (aluminium, métaux lourds...) qui par lessivage peuvent être entraînés jusque dans les ruisseaux. Les résineux génèrent en outre un humus plus acide que la plupart des feuillus. Il apparaît donc nécessaire de favoriser progressivement (comme cela est préconisé par le décret instituant la Réserve Naturelle) une sylviculture qui n’amplifie pas par elle même les retombées acides. En effet, les résineux, et notamment l’épicéa et le douglas, provoquent une augmentation des retombées atmosphériques en nitrates, sulfates et chlorures, du fait d’une grande interception des aérosols (feuillage plus dense que les feuillus et persistant en hiver).



A.2.5. Environnement socio-économique La Réserve Naturelle n'est pas un espace isolé et son environnement socio-économique peut avoir des conséquences ponctuelles ou importantes sur ses milieux, ses espèces, son territoire en général, ou pour la mise en œuvre des actions prévues au plan de gestion. A.2.5.1. Eléments quantitatifs La Réserve Naturelle se situe dans le canton de Munster, relativement peuplé (la densité de population s’approche des 100 habitants au km2). L’évolution de la population sur ce secteur des Vosges est quelque peu différente du reste du massif puisque l’on y constate un taux de croissance de la population de 2,46 % entre 1982 et 1990. Avec 1279 habitants lors du dernier recensement de la population de 1990, Stosswihr est la seconde agglomération du canton. Le chef lieu, Munster compte quant à lui 4657 habitants. Au total, le nombre d’habitants du canton de Munster était en 1990 de 15095 personnes. Ce bon maintien de la population dans la vallée de Munster est lié à la proximité de Colmar ainsi qu’aux efforts menés pour le maintien d’activités artisanales et industrielles, mais aussi au dynamisme des activités touristiques estivales ou hivernales sur ce secteur très fréquenté des Hautes-Vosges. A.2.5.2. Les activités économiques a) L'agriculture Autrefois omniprésente, l'agriculture connaît actuellement de nombreuses difficultés dues principalement au vieillissement de la population et au désintéressement des jeunes pour cette activité (conditions de travail, manque de rentabilité des exploitations de montagne). Ainsi, dans le canton de Munster, le nombre d’actif de ce secteur agricole avoisine la moyenne régionale, aux alentours de 5 % de la population active en 1990. Stosswihr est la commune du canton de Munster dans laquelle l’activité agricole est la plus d’importante. En effet, cette commune comptait encore en 1990 quarante exploitations agricoles (une grande partie des chefs d’exploitation sont toutefois des doubles actifs) et plus de 500 têtes de bovins. La Surface Agricole Utile (S.A.U.) communale est de 396 ha dont 98 % sont toujours en herbe. L'ensemble du secteur étant situé en montagne, l'activité agricole présente dans la Réserve se limite à l’élevage bovin, essentiellement pour la production de lait et sa transformation en fromage. De nombreuses marcairies étaient jadis présentes sur ce territoire mais nombre d'entre elles furent transformées



en résidence secondaire dès la fin de la seconde guerre mondiale. Actuellement, seules quelques exploitations ont pu se maintenir avec leur mode de conduite pastoral : au Frankenthal et aux Trois-Fours. Notons, en périphérie immédiate de la Réserve Naturelle, au Schupferen, l’existence d’une petite exploitation qui pratique essentiellement l’élevage de chèvres. Ces trois exploitations se sont diversifiées et pratiquent l’accueil et la restauration touristique. La ferme des Trois-Fours propose également une visite de l’exploitation et notamment de la laiterie où est fabriqué le fromage de Munster dont une bonne partie de la production est vendue soit directement, soit par le biais de l’auberge. Notons enfin que l'agriculture traditionnelle (pastoralisme) dans les Hautes-Vosges jouait un rôle prépondérant pour le maintien de paysages ouverts, rôle aujourd’hui partiellement assuré par les ongulés sauvages dont les densités sont en augmentation. La forêt et l’industrie du bois représentent également une activité importante pour la vallée de Munster et notamment les communes concernées par la Réserve Naturelle. Elles permettent le maintien d’un certain nombre d’emplois directs (agents de l’Office National des Forêts, bûcherons, débardeurs…) ou indirects (scieurs…). Pour les communes concernées par la Réserve et dont le taux de boisement est important, les revenus forestiers (exploitation sylvicole et activités cynégétiques) sont loin d’être négligeables. La majeure partie de la production ligneuse est composée de grumes résineuses de qualité moyenne à bonne. Ces bois façonnés sont commercialisés au cours d’adjudications publiques au rabais qui ont lieu cinq fois par an à Munster ou sur les Divisions voisines de Guebwiller et Ribeauvillé, sous forme de ventes groupées rassemblant l’ensemble des communes concernées et l’Office National des Forêts, soit 30 à 60 vendeurs différents. Ces bois sont achetés par des industries locales (scieries à Hohrod, Munster, Breitenbach, Wihr-au-Val et Turkheim) ou régionales (importantes scieries d’Alsace et des Vosges) situées dans un rayons de 25 à 100 km environ. b) L'industrie et l’artisanat La dimension industrielle de la vallée de Munster est caractérisée autant par le type d’entreprises que par la nature des emplois qu’elle procure. L’activité industrielle du canton s’articule essentiellement autour du secteur du textile, du bâtiment et des travaux publics. Bien qu’en difficulté, ces secteurs d’activités procurent environ 56 % des emplois de la vallée. Les activités liées à l’artisanat n’en sont pas moins présentes, surtout dans les domaines de l’alimentation et des services.



c) Le tourisme Munster, la plus importante station touristique des vallées vosgiennes alsaciennes, ainsi que les communes voisines, peuvent être considérées comme très touristiques et offrent des capacités d'accueil importantes. La commune de Stosswihr offrait en 1990 à elle seule plus de 700 lits touristiques. En effet, le massif du Hohneck est depuis longtemps un secteur privilégié pour les week-ends et les séjours. Les résidences secondaires y sont en nombre relativement important. A proximité immédiate de la Réserve Naturelle, les équipements touristiques (hôtels, restaurants, auberges et infrastructures de loisirs) se concentrent non loin des principales voies de communication (RD 417, route des crêtes, routes d’accès à la station du Gaschney et du Tanet). Ainsi, les principaux points d’attraction touristique sont la Schlucht, le Hohneck, les Trois-Fours, le Gaschney et le Tanet et dans une moindre mesure, les environs du Schupferen et le site du Frankenthal (très apprécié notamment par les randonneurs locaux). La demande du public s'oriente ici vers un tourisme de qualité lié au calme et à la beauté des sites et des paysages. Le public qui fréquente le secteur peut être divisé en 2 catégories principales : un public de proximité qui fréquente le massif les beaux week-ends et pendant les vacances et un public touristique surtout important en été et dont l'hébergement est assuré essentiellement dans les vallées et parfois même plus loin (piémont viticole). Les populations urbaines des grandes villes proches du massif vosgien (Nancy, Strasbourg, Mulhouse et Colmar) fréquentent régulièrement le secteur. Les comptages routiers effectués au niveau de la route des crêtes ou de la RD 417 en témoignent. Néanmoins ces comptages n'ont qu'une valeur indicative et ne permettent pas d'appréhender la pression réelle sur le massif du Hohneck. Par contre, l’étude des fréquentations touristiques des Hautes-Vosges réalisée en 1996 par le Centre d’Etude Supérieure d’Aménagement de Tours pour le compte du Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges, a permis de dresser un premier bilan général des flux touristiques des environs de la Réserve. Globalement, sur l’ensemble des Hautes-Vosges on peut noter : • une forte variabilité des fréquentations : leur quantité peut fluctuer du simple au double les jours de semaine et ceci indépendamment des conditions météorologiques ; • une régularité des fréquentations dans leur manière de consommer l’espace touristique des Hautes-Vosges :



* heures de pointes régulières entre 15 et 16 heures le dimanche ; * toujours les mêmes sites fréquentés et de la même façon par les randonneurs, les promeneurs ou les contemplatifs ; * une diffusion restreinte des déplacements liés au tourisme de contemplation (entre une heure et une heure et demie d’arrêt et un déplacement généralement inférieur au kilomètre) ; * une fréquentation proportionnelle à l’accessibilité routière ; * une fréquentation se concentrant sur les lacs et les espaces ouverts (hautes-chaumes et balcons panoramiques) ; * proportions constantes entre les quantités de flux sur les différents sites ; * des circuits pédestres en grande majorité parcourus dans le même sens.

Au niveau de la Réserve Naturelle et de ses alentours immédiats, cette campagne de comptage (dénombrements de parking et sur les principaux sentiers du secteur) a clairement établi une structure des flux de fréquentation qui se hiérarchise géographiquement : • un tourisme contemplatif qui se cantonne sur la crête aux abords supérieurs de la Réserve ; • Une faible dispersion des promeneurs en dehors des sentiers qu’ils soient officiels (GR5 et 531) ou spontanés ; • Une charge écologique sur le sentier des roches estimé à près de 40 000 passages sur les trois mois d’été. Elle correspond à une fréquentation journalière oscillant entre 400 et 900 visiteurs dont les deux tiers pratiquent un aller-retour à partir de la Schlucht. La majeure partie des flux de randonneurs sur ce sentier se fait du nord au sud et remonte sur la crête par le Falimont ou le Schaeferthal ; • Une fréquentation sur le Hohneck et ses abords immédiats s’élevant à près de 200 000 visiteurs durant l’été. • Pour la partie nord de la D417, la fréquentation apparaît être résiduelle. Les comptages menés sur le Haut-Fourneau et les relevés effectués sur le parking du Tanet (route des crêtes) montrent que cette faible fréquentation est liée à l’absence d’un tourisme contemplatif bien que le col de la Schlucht ne soit pas loin. Cet état de fait semble être dû aux espaces fermés, moins attractifs, qui séparent la Schlucht du Tanet. En conclusion, cette étude démontre que la fréquentation des versants de la Réserve apparaît sans commune mesure avec celle de la crête. Néanmoins, la quantité des flux présents sur les espaces sensibles du Frankenthal indique une fréquentation importante et régulière tout au long de la saison estivale, une fréquentation essentiellement constituée de randonneurs et de promeneurs. De plus, la fréquentation touristique sur le sentier des roches et à



la marcairie du Frankenthal est en constante progression. Les espaces touristiques adjacents (crête Schlucht-Hohneck) connaissent même une surfréquentation. Aussi, il est fort probable que dans un avenir proche, il y ait une augmentation relativement importante de cette fréquentation. En effet, il est possible que certains sites de la Réserve Naturelle servent de délestage, accueillant de plus en plus de visiteurs venus chercher un espace naturel plus “sauvage” et plus calme. La Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle offre aujourd’hui effectivement tout ce que les touristes attendent d’un milieu naturel : • un espace naturel de grande qualité, préservé, aménagé et sécurisant ; • des promenades en boucles et sur un balcon panoramique ; • un espace relativement accessible en voiture. Concernant les activités touristiques, il faut également citer l’existence dans la Réserve Naturelle ou à ces abords immédiats d’un certain nombre d’infrastructures à vocation touristique (fermes auberges, stations de ski, refuges...). Ces infrastructures sont énumérées au chapitre A.1.5.3. de ce plan de gestion. Notons enfin que de nombreuses activités sportives se pratiquent sur le site. Il s'agit notamment : • du ski "de couloir" qui est pratiqué de façon assez peu intensive dans le couloir d’avalanche du Falimont ; • de la randonnée nordique à ski ; • du ski de fond, couramment pratiqué aux environs des Trois-Fours et du Schupferen ; • de la randonnée en raquette de neige qui se développe de plus en plus sur l’ensemble du massif vosgien ; • de l’escalade sur les rochers de la Martinswand et du Wurtzelstein ; • de la randonnée pédestre très pratiquée sur l'ensemble de la Réserve ; • du VTT qui poursuit son développement ; • d'autres activités encore relativement peu pratiquées comme la randonnée équestre et le cramponnage.



Il existe aussi un certain nombre de manifestations sportives se déroulant traditionnellement en partie dans la Réserve Naturelle. Il s’agit : • de la course à pied du circuit des lacs organisée par le Club Colmar Marathon ; • du marathon des crêtes organisé par le Spiridon Club ; • du challenge Jedele de ski de fond ; • de quelques compétitions du Comité Régional du Ski Vosgien, notamment sur le site des Trois-Fours. La circulation et le stationnement des personnes et des véhicules sur le périmètre de la Réserve Naturelle sont réglementés par le Décret n° 95-1120 portant création de la Réserve ainsi que par deux Arrêtés Préfectoraux réglementant la pratique des activités sportives et touristiques estivales et hivernales. Les principales dispositions apportées par ces textes (annexés au présent document) sont : • la limitation de la circulation des véhicules motorisés aux voies ouvertes à la circulation publique et représentées sur un fond cartographique ; • l’interdiction d’introduire des chiens dans la Réserve ; • l’interdiction du bivouac et du campement ; • l’interdiction de tout décollage et de tout atterrissage ; • la limitation de la randonnée pédestre aux sentiers balisés par le Club-Vosgien ainsi que sur les chemins et sentiers non balisés et reportés sur un fond cartographique ; • la limitation de la pratique du VTT ainsi que de la randonnée équestre aux voies ouvertes à la circulation des véhicules et aux chemins de plus de 2 mètres de large représentés sur un fond cartographique ; • la limitation de l’escalade aux sites de la Martinswand, de l’arête des Rochers Verts et du Wurtzelstein. Ces deux derniers sites étant identifiés comme des “terrains d’aventure» ; • la limitation de la pratique du ski de fond aux itinéraires habituellement tracés et reportés sur un fond cartographique ; • la limitation de la pratique du ski de randonnée aux chemins de plus de 2 mètres de large et représentés sur un fond cartographique ;



• la limitation de la pratique de la randonnée en raquette à neige aux sentiers balisés par le Club-Vosgien ainsi que sur les chemins et sentiers non balisés et reportés sur un fond cartographique ; • la limitation de la pratique du ski alpin à l’unique piste de la station du Tanet incluse dans le périmètre de la Réserve Naturelle ; • la limitation du ski de printemps et du cramponnage aux couloirs au-dessus du Frankenthal, aux risques et périls des usagers et sous réserve de la présence d’un manteaux neigeux continu et suffisant sur l’itinéraire emprunté. Il faut toutefois noter que certaines de ces limitations et interdictions sont assorties de dérogations, notamment pour les opérations de secours et de police ou pour les propriétaires riverains de la Réserve Naturelle.



A.2.5.3. Les activités traditionnelles a) La chasse L'ensemble de la zone d'étude est subdivisée en plusieurs lots de chasse, en correspondance avec les principales propriétés communales. On peut donc identifier 4 lots (Soultzeren, Hohrod, Stosswihr et Munster) sachant que seul le lot d’Hohrod est entièrement situé dans la Réserve Naturelle. La chasse est autorisée dans la Réserve Naturelle mais depuis février 1997, date de renouvellement des baux de chasse, son exercice doit respecter les dispositions suivantes (issues du décret n° 95-1120 portant création de la Réserve Naturelle et de l’Arrêté Préfectoral n° 96-2018 du 14 octobre 1996 réglementant l’exercice de la chasse à l’intérieur de la Réserve) : • sont seuls chassables le chamois, le chevreuil, le sanglier et le cerf ; • la chasse s’exerce à pied, sans chien et sans battue. La technique “des petites poussées” reste tolérée ; • l’emploi d’un véhicule motorisé par les adjudicataires des baux de chasse est autorisé sur les chemins faisant limite de la Réserve Naturelle et inclus dans leur lot de chasse, uniquement pendant les périodes où la chasse est autorisée ; • l’agrainage et l’affouragement sont interdits. Toutefois, le Préfet peut autoriser, après avis du Comité Consultatif et sur présentation d’une expertise scientifique, un affouragement biologique de nature à favoriser la survie de la faune en période d’hiver particulièrement rigoureux ; • les tourbières situées à l’intérieur du périmètre de la Réserve Naturelle sont exclues du territoire de chasse en tant qu’espaces sensibles dont la faune et la flore doivent être préservées ; • sur les chaumes incluses dans le périmètre de la Réserve, le temps de chasse est réglementé de l’ouverture de la chasse au 15 octobre de chaque année de la manière suivante :

* le temps de chasse autorisé est limité à deux périodes de trois heures, l’une le matin à partir de l’heure légale de chasse, et l’autre le soir jusqu’à l’heure légale d’arrêt de la chasse ; * la chasse est interdite du samedi après-midi au dimanche soir inclus ;

Avant de clore ce court chapitre concernant la chasse, il convient de citer que certaines espèces chassables de la Réserve Naturelle (chamois, chevreuil et cerf) font l’objet d’un plan de chasse.



b) La pêche L'ensemble du réseau hydrographique dépend ici du bassin versant de la petite Fecht qui rejoint la Fecht à Munster. Ces rivières sont classées en première catégorie et font l'objet d'une gestion piscicole. La plus grande partie de la zone est gérée par l'Association Agréée de Pêche et de Pisciculture (A.A.P.P.) de Stosswihr (mais aussi par l’A.A.P.P. de Munster). La gestion piscicole pratiquée s'intéresse essentiellement à la truite qui trouve ici des conditions idéales au niveau de son habitat. A ce titre, toute la zone de la Réserve, en partie amont de l'ensemble du bassin versant fait l'objet d'un suivi plus particulier. Les différentes têtes de ruisseau sont classées en réserve de pêche : • à partir du Rothried sur la zone du Frankenthal ; • à partir des Nisslesmatt sur la zone du Missheimle. Toute cette partie amont, avec ses nombreux ruisseaux, est utilisée pour des repeuplements de truitelles (truite fario à vésicule résorbée), avec des lâchés d'environ 20 000 individus chaque année. Le ruisseau du Schluchtrunz reste peu utilisé notamment en dessous du col de la Schlucht où des rejets d'eaux usées se font directement dans le milieu. La seule disposition apportée par le Décret n° 95-1120 concernant la pratique de la pêche est l’interdiction de sa pratique en se tenant dans le lit d’un cours d’eau. c) Les cueillettes de petits fruits et la recherche de bois de cerf Le massif est également fréquenté pour des raisons diverses, qui sont la cueillette mais aussi la recherche de bois de cerf. La cueillette la plus importante est celle des myrtilles qui concerne non seulement les habitants, mais aussi des personnes extérieures au massif. Cette pratique est difficilement quantifiable. Il en est de même pour les champignons. Au printemps, les chercheurs de bois de cerf, ratissent les parcelles forestières à la recherche de trophées. Cette pratique est cependant marginale sur le périmètre de la Réserve Naturelle où la densité de cerf est relativement faible. Outre l’interdiction de quitter les sentiers référencés, la cueillette des fruits sauvages et des champignons est limitée par le Décret n° 95-1120 portant création de la Réserve Naturelle à un ramassage entre le 15 juillet et le 15 décembre, à des fins de consommation familiale de quantités n’excédant pas cinq kilogrammes par personnes et par jour. L’usage du peigne pour la cueillette des myrtilles est interdit.



d) L'exploitation forestière L’activité sylvicole sur le territoire de la Réserve Naturelle est gérée par 4 agents de l’Office National des Forêts coordonnés par deux techniciens. A l’exception des propriétés privées, l’ensemble des forêts de la Réserve Naturelle est soumis au régime forestier. L’exploitation forestière fait l’objet d’un aménagement arrêté par le Ministère de l’agriculture. Ces plans d'aménagement, au nombre de quatre (un par commune), sont fixés pour des périodes allant de 20 à 30 ans suivant le cas. Mis à part celui d'Hohrod dont la révision s'est achevée en 1997, ils sont antérieurs à la création de la Réserve Naturelle. Ces plans d'aménagement forestier ont pour échéance : * 2016 à Hohrod ; * 2006 à Munster ; * 2005 à Soultzeren ; * 2008 à Stosswihr. Sur la commune d’Hohrod, le plan d’aménagement forestier actuel (1997-2016) a créé une nouvelle série prenant en compte les objectifs de la Réserve Naturelle sur le Canton forestier de l’Altenberg. Lors du dernier aménagement (1977-1996) la forêt communale d’Hohrod ne faisait état que d’une seule série traitée en futaie régulière à groupe de régénération strict avec toutefois une série hors-cadre de 25,19 ha, zone inexploitable du massif de l’Altenberg laissée en protection. Dans l’aménagement actuel, le canton de l’Altenberg est considéré comme d’intérêt écologique particulier et à ce titre la série est divisée en deux zones distinctes : • Une parcelle (25) et des parties de parcelles (19, 20, 21 et 23) pour un total de 42,54 ha pour lesquelles l’exploitation forestière demeure possible sous réserve du respect des dispositions de l’article 17 du décret de la Réserve Naturelle qui précise que :

* le traitement forestier sera celui de la futaie jardinée ou irrégulière par bouquets ; * la régénération naturelle sera dans tous les cas privilégiée ; * les vides inférieurs à 20 ares ne seront pas reboisés ; * les éventuelles plantations seront réalisées à l’aide d’essences autochtones ; * les interventions sylvicoles tendront à privilégier la sauvegarde des arbustes.



Cette première zone sera traitée par la méthode de la futaie irrégulière par bouquet et les essences secondaires (érables...) devront être favorisées au détriment de l’épicéa. L’âge d’exploitabilité sera de 200 ans pour le sapin et le hêtre et de 150 ans pour l’épicéa. • Deux parcelles (22 et 24) et des parties de parcelles (19, 20, 21 et 23) pour un total de 43,11 ha où toute exploitation forestière est désormais interdite (article 17-3 du décret de la Réserve Naturelle). Dans cette zone classée en Réserve forestière intégrale, les opérations de sécurité et à caractère sanitaire ainsi que les opérations liées à la gestion de la Réserve peuvent être autorisées par le Préfet après avis du Comité Consultatif. Pour la forêt communale de Munster, les parcelles situées dans la Réserve Naturelle (51, 53 pour partie, 56, 57, 58, 59, 60 et 61) sont toutes de la même série de production-protection (2e série). Le plan d’aménagement actuellement en vigueur (1987-2006) divise cette série en deux suites. Les 106,62 ha de la forêt communale de Munster sont classés dans la suite de protection-production qui est traitée pour partie en futaie jardinée par parquets (coupe d’amélioration à caractère jardinatoire) et laissée pour partie en repos intégral. Notons qu’environ 40 ha sont considérés comme totalement inexploitables. Concernant la forêt communale de Munster, le décret de la Réserve Naturelle prévoit l’interdiction d’exploitation immédiate sur 82,62 ha auxquels, il faut rajouter 5 ha qui complèteront ultérieurement cette Réserve forestière intégrale. Les 19 autres hectares peuvent faire l’objet d’exploitation dans le respect des dispositions de l’article 17 du règlement de la Réserve Naturelle. Les 72,8 ha de la forêt communale de Soultzeren inclus dans la Réserve Naturelle sont répartis dans le plan d’aménagement en vigueur (1976-2005) en deux séries : • La première qui concerne les parcelles 46a, 47a et 59 (soit 47,10 ha) est traitée par la méthode de la futaie régulière à groupe de régénération strict. Les sapins et épicéas, largement dominants sur cette série ont vu leur âge moyen d’exploitabilité fixé à 120 ans. • Les 25,7 ha restant (46b et 47b) sont classés dans le groupe de protection de la deuxième série. A ce titre, ils ne font pas l’objet d’exploitation régulière et seules des coupes d’hygiène pourront être effectuées si la sortie des produits s’avère possible. Concernant la forêt communale de Soultzeren, le décret de la Réserve Naturelle prévoit le classement en Réserve forestière intégrale de 27,64 ha immédiatement auxquels s’ajouteront à terme 10,79 autres hectares.



Le reste, soit 34,37 ha, peuvent faire l’objet d’une exploitation dans la mesure où celle-ci est compatible avec les dispositions de l’article 17 du règlement de la Réserve Naturelle. Au niveau de la forêt communale de Stosswihr, les parcelles incluses dans la Réserve Naturelle sont divisées dans le plan d’aménagement forestier actuel (1989-2007) en deux séries : • La première série, qui concerne les parcelles 15, 24, 25, 26, 29, 30 et 42 ainsi qu’une partie de la parcelle 23 (soit 107,91 ha), est traitée en futaie régulière mélangée à groupe de régénération élargi. L’objectif prioritaire sur cette série de production est de maintenir la présence du sapin à un niveau convenable et de maintenir les feuillus à un minimum de 20 à 25 %. L’âge d’exploitabilité a été fixé à 100, 120 ans pour le sapin, de 100 à 160 ans pour l’épicéa, de 120 à 160 ans pour l’érable et de 100 à 120 ans pour le hêtre. • La deuxième série, qui concerne les “parcelles romaines” (de II à XII soit 222,80 ha) est traitée en futaie jardinée sur 45,64 ha et laissée en repos pour le reste soit environ 177 ha. Seules les surfaces accessibles et exploitables dans l’état, sans lançage, seront parcourues ; l’objectif de production ligneuse y restera cependant secondaire derrière celui de protection. A long terme, la répartition des essences devrait être conservée soit 20 % pour le sapin, 27 % pour l’épicéa et 53 % pour les feuillus dont 45 % de hêtre. Les critères d’exploitabilité ont été fixés de 120 à 140 ans pour toutes les essences. Le décret de la Réserve Naturelle prévoit le classement immédiat en Réserve forestière intégrale de 208,28 ha auxquels s’ajouteront ultérieurement 35,36 ha. Le reste soit 87,07 ha pourront continuer à faire l’objet d’exploitation sylvicole sous réserve que celle-ci soit compatible avec les dispositions de l’article 17 du règlement de la Réserve Naturelle. Pour l'ensemble de la zone, il n'est pas prévu d'équipements de desserte nouveaux (chemins, pistes...). -> (Carte n°2 : Synthèse des modes de traitement prévus dans le cadre des plans d’aménagement forestier en vigueur en page 5) Dans le cadre de l’article 17 du décret n°95-1120 qui traite des activités sylvicoles dans la Réserve Naturelle, les parcelles forestières ont été classées en 4 groupes différents identifiés par leur couleur sur la carte des unités de gestion forestières.



• les parcelles “jaunes” (279,12 ha) sont les secteurs où les plans d'aménagement actuels ne prévoient pas d'exploitation. Elles sont classées en protection intégrale ; • les parcelles “rouges” (82,53 ha) sont des secteurs à vocation de production dans les plans d'aménagements forestiers actuels. Elles sont classées en protection intégrale ; • les parcelles “bleues” (51,15 ha) ont vocation de production dans les plans d'aménagement actuels. Elles sont prévues, à terme, en protection intégrale ; • les parcelles “vertes” (182,98) ont vocation de production dans le cadre d'un traitement en futaie jardinée ; -> (Carte n°9 : Unités de gestion forestière) Une étude des parcelles bleues, menée en 1996 par l’Office National des Forêt pour le compte du gestionnaire de la Réserve, précise qu'une application stricte des aménagements en vigueur jusqu'à leur terme, est incompatible avec les objectifs de la Réserve Naturelle pour 4 parcelles placées en régénération (les parcelles 30 et 42 de la forêt communale de Stosswihr et les parcelles 46a et 47a de la forêt communale de Soultzeren). Pour les autres parcelles traitées en jardinage, des adaptations mineures peuvent être envisagées avant un classement en Réserve forestière intégrale.



A.2.5.4. Les autres activités a) Activités liés à la Réserve Naturelle L’Etat, représenté par le Préfet du Haut-Rhin a confié, le 22 février 1996, la gestion déléguée de la Réserve Naturelle au Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges. En particulier, le gestionnaire assure : • la surveillance et le gardiennage de la Réserve en liaison avec les agents de la Gendarmerie Nationale, de l’Office National de la Chasse, de l’Office National des Forêts et du corps départemental des Brigades Vertes ; • l’information du public, l’animation et la pédagogie, en s’appuyant sur les structures existantes ; • l’entretien et l’aménagement de la Réserve ; • le suivi scientifique et le développement des connaissances.

Inauguration des panneaux de la Réserve Naturelle en juin 1997



A.2.5.5. Conclusion L'environnement socio-économique de la Réserve Naturelle laisse apparaître plusieurs contraintes importantes à prendre en compte dans le cadre de la définition des objectifs de gestion de la Réserve et pour la période du présent plan de gestion : • les activités touristiques et de loisirs (promenades, activités sportives...) nécessitent une organisation pour permettre une certaine cohérence dans le massif entre la gestion des zones protégées et les fréquentations touristiques toujours plus importantes. Ceci doit se faire dans un souci d'amélioration de la qualité touristique du massif et dans le respect des mesures de protection réglementaire ; • le pastoralisme doit être sauvegardé, mais sa finalité première sur le territoire de la Réserve Naturelle devrait être l’entretien écologique de certains milieux ouverts et non seulement la recherche d’une rentabilité économique accrue ; • les activités forestières et cynégétiques ne sont pas remises en cause sur l’ensemble de la Réserve Naturelle. Toutefois, elles devront prendre en compte les objectifs de cette dernière en ce qui concerne la préservation d’un patrimoine naturel de grande qualité que ce soit au niveau spécifique (habitat, faune, flore) ou paysager.

L’érosion des sentiers : une des conséquences d’une fréquentation forte des chaumes



A.2.6. Analyse globale des écosystèmes La Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle englobe des espaces parmi les plus remarquables, sur le plan botanique et paysager, des crêtes du Massif Vosgien. Elle comprend notamment des milieux subalpins et des cirques glaciaires non altérés. Certaines des unités écologiques de la Réserve peuvent être considérées comme climaciques (tourbières...) ou sub-climaciques car faiblement anthropisées (hêtraies d’altitude, érablaies sur éboulis...). Elles ne demanderont en principe qu’une gestion légère de type conservatoire. A l’inverse, cette appréciation doit être nuancée sur certains secteurs dégradés (ancienne station de ski de la Côte 1000, carrières…) où des actions volontaristes de génie écologique et de reconstitution des milieux naturels devront être menées. Certains milieux anthropogènes qui présentent un intérêt patrimonial non négligeable, comme les chaumes secondaires ou les prairies montagnardes, devront quant à eux continuer à faire l’objet d’une gestion traditionnelle dirigée (pastoralisme, fauche ...) si l’on veut, à terme, assurer leur maintien. D’une manière générale, le territoire forestier de la Réserve Naturelle a été largement influencé par l’intervention humaine, sauf pour certaines zones de forêts que l’on pourrait qualifier de sub-naturelles. Son évolution reste pour l’instant tributaire du respect des grandes orientations de gestion sylvicole exposées à l’article 17 du décret n°95-1120 du 15 octobre 1995 portant création de la Réserve Naturelle ainsi que des dispositions des plans d’aménagement forestier.

Le cirque glaciaire du Frankenthal en automne



A.2.7. Patrimoine historique a) Les bâtiments Plusieurs bâtiments présentant un intérêt historique plus ou moins important figurent sur le territoire de la Réserve, ou en sont limitrophes. Il s'agit de : • l'hôtel du Hohneck, datant de la fin du XIX ème siècle ; • l'hôtel de la Schlucht construit en 1888 et les vestiges du chalet Hartmann ; • le bâtiment principal du Centre de Cure Médicale et Diététique de l'Altenberg qui a été construit en 1896. Sa vocation première était l’hôtellerie de luxe. • les anciennes marcairies, jadis fort nombreuses sur le site et qui ont pour la plupart disparues (certains vestiges demeurent cependant comme au Frankenthal ou au Missheimle) ou changées de vocation. Ainsi, plusieurs d’entre elles servent actuellement de résidences secondaires. b) Les autres vestiges En situation de carrefour entre 2 régions (et jadis, entre 2 pays), il n’est pas étonnant de trouver sur le territoire de la Réserve Naturelle des traces d’anciennes activités militaires. Citons par exemple les ouvrages suivants : • le Schanzgraben (fossé de retranchement) large fossé situé entre le Hohneck et le Schaeferthal ; • la tranchée d'accès à la Vieille Redoute qui s'amorce à partir du Schanzgraben ; • la Vieille Redoute, située à mi-chemin du sommet du Hohneck et du col du Schaeferthal. Elle a très souvent été confondue avec les tranchées de la première guerre mondiale qui sillonnent toute la crête. Il s’agit d'un petit ouvrage composé de fossés et de talus de terre tourné vers l'Est. Dominant les vallées de la Petite et de la Grande Fecht, il commande l'antique chemin qui menait de Munster vers la Lorraine par le Gaschney, le Schaeferthal et le Hohneck ; A ces ouvrages anciens, il convient de rajouter les nombreuses traces des deux dernières guerres mondiales qui ont ravagé de nombreux secteurs des Hautes-Vosges.



Parmi les autres vestiges présents sur la Réserve Naturelle ou sa périphérie immédiate, il convient de signaler, comme sur les Réserves de Tanet-Gazon du Faing, de la tourbière de Machais ou du Massif du Grand Ventron, la présence du bornage marquant l’ancienne frontière franco-allemande de 1870 à 1914.

Le Schaeferthal : une des anciennes marcairies de la Réserve Naturelle



A.2.8. Bibliographie A.2.8.1. Couverture cartographique et aérienne • Carte géologique de la France 1/50 000e, Munster XXXVI-19, B.R.G.M. 1976 • carte I.G.N. au 1/25 000e A.2.8.2. Sources documentaires La liste des sources documentaires concernant la Réserve Naturelle est présentée en annexe. -> (Annexe n°3 : Références bibliographiques)

Plan de gestion * évaluation 80


Chapitre B : Evaluation du patrimoine et définition des objectifs

L'objectif de ce chapitre est avant tout de qualifier la valeur intrinsèque de la Réserve Naturelle et de ses grandes unités écologiques. De cette analyse, devront découler les objectifs fondamentaux de la Réserve Naturelle ainsi que les objectifs globaux ou spécifiques aux unités de gestion pour la durée du plan (5 ans). B.1. Evaluation de la valeur patrimoniale B.1.1. Evaluation des espèces, des habitats et du patrimoine géologique B.1.1.1. Valeur des habitats L'examen des unités écologiques et la répartition biogéographique des espèces remarquables par type de milieu met en évidence plusieurs habitats reconnus d'intérêt communautaire par la Directive Habitat du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels, la flore et la faune sauvage à savoir : • les falaises et les fissures rocheuses de sous type silicole (Woodsio-Asplenietum septentrionalis Tx. 37) ; • les formations de végétation pionnière d’éboulis de sous type silicole (Cryptogrammetum Jenny-Lips. 30) ; • les formations végétales des eaux libres (Nupharetum pumili Oberd.57) ; • les tourbières soligènes (nombreuses associations) ; • les tourbières ombrogènes (hautes actives) (nombreuses associations) (habitat prioritaire à l’échelle européenne) ; • la lande subalpine sommitale soumise à l’effet de crête (Pulsatillo-Vaccinietum Carb.66) ; • les pelouses et landes subalpines en exposition chaude (Calamagrostion Lucq. 26 em. Oberd.57) ; • les pelouses à hautes-herbes en exposition fraîche, humide (Adenostylion alliariae Br. Bl. 25) ; • les formations herbeuses à Nardus, riches en espèces sur substrat siliceux (Violo luteae-Nardetum, Carb.66) (habitat prioritaire à l’échelle européenne) ; • les érablaies de ravins ou d’éboulis (Tilion platyphylli-Acerion pseudo-platani, Klika. 55) (habitat prioritaire à l’échelle européenne) ;



• les hêtraies subalpines à Acer et à Rumex arifolius (Aceri-Fagetum, Bartsch 40) ; • les tourbières boisées (pessières autochtones) (Sphagno-piceetum Richard J.L. 61) (habitat prioritaire à l’échelle européenne) ; • les pessières autochtones sur éboulis (Bazzanio-Piceetum Br, Bl et Siss. 39) ; La valeur de ces habitats a été appréciée plus finement à partir des quatre grandes unités fonctionnelles à savoir : les éboulis et falaises, les complexes tourbeux, les formations herbacées et les formations forestières. a) Les éboulis et les falaises Les éboulis et les falaises forment un peuplement original sur le plan phytosociologique (climax édaphique). Ils abritent des espèces végétales spécialisées et peu communes dont bon nombre peuvent être considérées comme des reliques arctico-alpines à influence océanique (valériane (Valeriana tripteris), silène rupestre (Silene rupestris), Allosore crépue (Cryptogramma crispa)). Les éboulis et les falaises contribuent également à renforcer l’intérêt paysager de la Réserve, particulièrement intéressant depuis la haute vallée de Munster. Les érablaies qui se développent notamment sur les éboulis abritent également de grandes concentrations de mammifères (carnivores et herbivores) qui y trouvent gîtes et abris. Ces peuplements sont reconnus d’intérêt communautaire en raison de leurs aires de répartition restreintes à l’échelle européenne. b) Les complexes tourbeux Les pessières tourbeuses et les tourbières doivent leur formation à la présence de niches de nivation, de moraines frontales, de verrous et de sources : il s’agit de tourbières hautes mixtes ou ombro-soligènes. Elles bénéficient d’un apport en eau minéralisée (eau de source) et en eau atmosphérique (précipitation). Leur caractère boréal plus ou moins marqué, la présence d’espèces protégées ou remarquables (droséra (Drosera rotundifolia), andromède (Andromeda polifolia )...) et la dynamique des tourbières actuellement les plus actives (Etang Noir) renforcent localement la valeur intrinsèque de ces milieux. De plus, ces milieux possèdent généralement un haut degré de naturalité car les activités humaines n’y ont eu que de faibles conséquences. La valeur des tourbières apparaît également à partir de leur structuration horizontale et verticale qui offrent une mosaïque de milieux différents.



c) Les milieux herbacés Même si leur diversité spécifique est relativement réduite, les chaumes primaires n’en possèdent pas moins un intérêt patrimonial important. En effet, elles abritent de nombreuses plantes peu communes dont de nombreuses reliques arcto-alpines (pulsatille (Pulsatilla alba ), camarine (Empetrum nigrum)...). De plus, ces chaumes primaires peuvent être considérées comme les témoins de la présence d’un étage naturellement asylvatique dans le massif vosgien. Les chaumes secondaires diffèrent peu des chaumes primaires quant à leur cortège floristique. Quelques espèces s’y rencontrent toutefois moins fréquemment, comme par exemple la pulsatille blanche (Pulsatilla alba ). Leur intérêt réside surtout dans le fait qu’elles sont le témoin de centaines d’années de pastoralisme dans les Vosges et qu’elles présentent une aire de répartition restreinte à l’échelle européenne. Les calamagrostidaies et les mégaphorbiaies sont quant à elles des formations herbacées très originales et peu répandues. Leur diversité spécifique est très importante, ainsi, les relevés floristiques effectués dans certaines calamagrostidaies présentent plus de 100 espèces alors qu’un relevé effectué sur une chaume primaire par exemple n’en comptera que la moitié. Il faut également souligner que ces formations végétales abritent de nombreuses grandes plantes très colorées et souvent rares qui font leur originalité (ail des cerfs (Allium victorialis) et lys martagon (Lillium martagon) pour les calamagrostidaies et adénostyle (Adenostyles alliariae) et aconit napel (Aconitus napellus) pour les mégaphorbiaies). d) Les secteurs forestiers Ils comprennent la hêtraie-sapinière, la hêtraie subalpine, riche en sorbiers et érables, les érablaies de ravin et les pessières sur éboulis. Outre la hêtraie-sapinière et ses multiples faciès et les érablaies de ravins qui présentent une diversité structurale et spécifique importante, on distingue dans la Réserve Naturelle deux autres formations forestières remarquables : * la hêtraie subalpine (ou d’altitude) qui succède à la hêtraie-sapinière et qui, si elle ne possède pas une grande richesse floristique, constitue néanmoins des milieux originaux, peu répandus en Europe. * les pessières sur éboulis, remarquables pour leur fort degré de naturalité et par le fait qu’elles peuvent, avec certaines pessières tourbeuses, être considérées comme les stations autochtones de l’épicéa dans le massif vosgien.



On peut également évaluer la valeur patrimoniale des quatre habitats d’intérêt communautaire prioritaires présents sur le site en observant leur répartition au sein du réseau de 122 Réserves Naturelles et 45 Réserves Naturelles Volontaires qui ont participé en 1996 à l’inventaire du patrimoine naturel des Réserves Naturelles de France. Ainsi, on constate que les tourbières hautes actives sont présentes dans 11 Réserves, les formations herbeuses riches en nard (chaumes secondaires) dans 5, les érablaies de ravins et d’éboulis dans 13 Réserves et enfin les tourbières boisées sont présentes dans 10 Réserves Naturelles en France.

Falaises, éboulis, formations végétales des cirques glaciaires, tourbières, chaumes et forêts diverses, le Frankenthal est la pièce maîtresse de la Réserve Naturelle



B.1.1.2. Valeur spécifique de la Réserve Naturelle La Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle accueille 140 espèces protégées, dont 42 plantes et 98 animaux (inventaires initiaux : année 1998). Toutefois, le statut de protection ne permet qu’une appréciation très grossière de l’intérêt patrimonial des zoocénoses et des phytocénoses de la Réserve Naturelle. Aussi, afin de compléter cette approche, d’autres critères d’évaluation ont été retenus : * Les espèces dites remarquables ; * La liste des plantes menacées du Nord Est de la France ; -> (Annexe n°1 et 2 : inventaires faunistique et floristique) a) La flore Parmi les espèces végétales répertoriées sur le territoire de la Réserve Naturelle, il convient de mentionner les taxons bénéficiant d’une protection réglementaire, celle-ci pouvant être nationale (arrêtés ministériels du 20 janvier 1982 et du 31 août 1995) ou régionale (liste des espèces protégées d’Alsace : arrêté ministériel du 28 juin 1993). Il s’agit de : * Liste des 12 espèces protégées au niveau national : - Botrychium matricariifolium : botryche à feuilles de matricaire

(pas d’observations depuis 20 ans) ; - Diphasiastrum alpinum : lycopode des Alpes ;

- Lycopodiella innundata : lycopode inondé (déjà signalé disparu en 1939) ;

- Carex limosa : laîche bourbeuse ; - Epipogium aphyllum : épipogon sans feuille

(pas d’observations depuis 20 ans) ; - Eriophorum gracile : linaigrette gracile ; - Gagea lutea : gagée jaune ; - Scheuchzeria palustris : scheuchzérie des marais ; - Andromeda polifolia : andromède à feuilles de polium ; - Campanula cervicaria : campanule cervicaire (pas d’observations depuis 20 ans) ; - Dianthus superbus : œillet superbe ; - Drosera rotundifolia : drosera à feuilles rondes. * Liste des 30 espèces protégées au niveau régional : - Botrychium lunaria : botryche lunaire (pas d’observations depuis 20 ans) ; - Huperzia selago : lycopode sabine ; - Carex frigida : laîche frigide ; - Crocus vernus ssp albiflorus : safran printanier ;



- Dactylorhiza sambucina : orchis sureau ; - Eriophorum vaginatum : linaigrette vaginée ; - Listera cordata : listère cordée ; -Streptopus amplexifolius : streptope à feuilles embrassantes ; - Trausteinera globosa : orchis globuleux ; - Anemone narcissiflora : anémone à fleur de Narcisse ; - Bupleurum longifolium : buplèvre à longues feuilles ; - Campanula cocheariifolia : campanule à feuille de cranson (indication ancienne, détermination probablement erronée) ; - Campanula latifolia : campanule à large feuille ; - Carlina vulgaris ssp longifolia : carline vulgaire ; - Corydalis intermedia : corydale intermédiaire ; - Crepis pyrenaica : crépide des Pyrénées ; - Epilobium duriaei : épilobe de Durieu ; - Epilobium nutans : épilobe nutans ; - Hieracium alpinum : épervière des Alpes ; - Hieracium aurantiacum : épervière orangée ; - Hieracium vogesiacum : épervière des Vosges ; - Moneses uniflora : pyrole à une fleur (disparu en 1918) ; - Myosotis alpestris : myosotis alpestre ; - Nuphar pumila : nénuphar nain (disparu) ; - Parnassia palustris : parnassie des marais ; - Pedicularis foliosa : pédiculaire feuillue ; - Pinguicula vulgaris : grassette commune ; - Potentilla crantzii : potentille de Crantz ; - Pulsatilla alba : pulsatille blanche ; - Sedum alpestre : orpin alpestre ; A ces taxons, il convient d’ajouter 7 espèces annexées à la convention de Washington : - Coeloglossum viride : orchis grenouille ; - Dactylorhyza fuchsii : orchis de Fuchs ; - Dactylorhyza latifolia : orchis à larges feuilles ; - Dactylorhyza maculata : orchis tacheté ; - Leuchorchis albida : orchis blanchâtre ; - Platanthera bifolia : platanthère à deux feuilles ; - Plata nthera chlorantha : platanthère des montagnes. Enfin, 16 taxons ont été mentionnés au titre de leur intérêt écologique, biologique, phytogéographique, ou liés à l’histoire du tapis végétal du massif : - Cryptogramma crispa : alosore crépu ; - Athyrium distentifolium : athyrium des Alpes ; - Juncus filiformis : jonc filiforme ; - Luzula desvauxii : luzule glabre ; - Taxus baccata : if ;



- Betula pubescens ssp carpathica : bouleau pubescent des Carpates ; - Prunus padus ssp borealis : merisier à grappes boréal ; - Hieracium intybaceum : épervière intybaceum ; - Laserpitium latifolium : laser à feuilles larges ; - Potentilla palustris : comaret ; - Menyanthes trifolia : trèfle d’eau ; - Cicerbita plumierii : laiteron de Plumier ; - Actaea spicata : actée en épis ; - Thlaspi alpestre : tabouret alpestre ; - Veronica saxatilis : véronique buissonnante ; - Saxifraga paniculata : saxifrage paniculé. Si l’on observe la répartition des 12 espèces protégées au niveau national dans le réseau des 122 Réserves Naturelles et des 45 Réserves Naturelles volontaires qui ont participé à l’inventaire 1996 du patrimoine naturel des Réserves Naturelles de France, on constate que le botryche à feuilles de matricaire et la campanule cervicaire ne sont notés dans aucune autre Réserve en France. On remarque également que l’épipogon sans feuilles, la linaigrette gracile, la gagée jaune et la scheuchzérie des marais sont présents dans seulement 2 à 5 Réserves, que le lycopode des Alpes, l’andomède et l’œillet superbe ne sont mentionnés que dans 5 à 10 Réserves et enfin que le lycopode inondé, la laîche bourbeuse et le droséra à feuille ronde sont présents quant à eux sur plus de 10 Réserves de France métropolitaine. b) La faune Les mammifères : Les mammifères qui peuplent la Réserve Naturelle sont ceux qui occupent habituellement les Hautes-Vosges. Parmi ces espèces, 6 d’entre elles sont protégées. Il s’agit du lynx (Lynx lynx) : espèce menacée à l’échelle européenne, récemment réintroduite dans le massif vosgien et qui fréquente le site du Frankenthal-Missheimle, du chat sauvage (Felis sylvestris), de l’écureuil roux (Sciurus vulgaris), du murin de Brandt (Myotis brandti ), de la sérotine boréale (Eptesicus nilssoni) et du hérisson d’Europe (Erinaceus europaeus). Si l’on observe le niveau de présence des mammifères figurant sur la liste des espèces en danger en France et présent sur le site dans le réseau des 122 Réserves Naturelles et des 45 Réserves Naturelles volontaires qui ont participé à l’inventaire 1996 du patrimoine naturel des Réserves Naturelles de France, on remarque que le mutin de Brandt n’est présent dans aucune autre Réserve, que la sérotine de Nilson est présente dans moins de 5 Réserves et enfin que le lynx est noté dans plus de 10 Réserves en France.



Les oiseaux : Au niveau de l’avifaune, parmi les 98 espèces recensées à ce jour, 60 se reproduisent et 77 sont protégées par la loi. Le cortège aviaire présente sa plus grande diversité au sein de la hêtraie-sapinière. En effet, le mélange des feuillus et des résineux offre une structure forestière horizontale et verticale bien plus diversifiée que dans les peuplements purs. Ce constat est général pour le massif vosgien et est accentué dans les forêts à caractère naturel qui présentent une hétérogénéité spatiale maximale. Toutefois, les milieux naturels ouverts de la Réserve permettent d’enrichir ce cortège aviaire forestier avec des espèces inféodées à ces espaces. La Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle apparaît comme une zone refuge pour des espèces rares ou à distribution restreinte à l’échelle locale, régionale, nationale et européenne. Parmi ces espèces on peut noter : * Des espèces inscrites à la Directive Oiseaux : - Falco peregrinus : faucon pèlerin (nicheur) ; - Tetrao urogallus : grand tétras (hivernant occasionnel ?) ; - Bonasa bonasia : gélinotte (nicheur?) ; - Glaucidium passerinum : chouette chevechette (statut inconnu) ; - Aegolius funereus : chouette de Tengmalm (nicheur) ; - Dryocopus martius : pic noir (nicheur) ; Au niveau des quatre espèces nicheuses de cette liste, on peut constater qu’elles sont souvent inféodées à des milieux demeurés naturels ou subnaturels. La conservation de tels milieux s’avère donc nécessaire au maintien de ces espèces dans le massif vosgien. * Des espèces qui figurent sur la liste rouge des oiseaux d’Alsace : - Prunella collaris : accenteur alpin (nicheur occasionnel) ; - Saxicola rubetra : tarier des près (nicheur) ; - Oenanthe oenanthe : traquet motteux (nicheur) ; - Monticola saxatilis : merle de roche (occasionnel) ; - Corvus corax : grand corbeau (nicheur) ; - Carduelis spinus : tarin des aulnes (erratique de passage) ; - Emberiza cia : bruant fou (nicheur). * Des espèces typiquement montagnardes : - Tichodroma muraria : tichodrome (de passage) ; - Serinus citrinella : venturon montagnard (nicheur?) ; - Loxia curvirostra : bec croisé des sapins (nicheur?) ; - Nucifraga caryocatactes : casse-noix moucheté (nicheur) ; - Tordus torquatus : merle à plastron (nicheur) ; - Anthus spinoleta : pipit spioncelle (nicheur).



Citons enfin d’autres espèces, qui, bien que moins menacées, restent néanmoins intéressantes pour la région comme le pouillot siffleur (Phylloscopus sibilatrix), la bécasse des bois (Scolopax rusticola ) et les pipits (Anthus sp). D’autres espèces remarquables comme le bruant des neiges (Plectrophenax nivalis) ou le Milan royal (Milvus milvus) peuvent être observés ponctuellement en hiver et lors des migrations. Si l’on observe la répartition des espèces citées ci-dessus et considérées comme menacées en France (3 espèces) dans le réseau des 122 Réserves Naturelles et des 45 Réserves Naturelles volontaires qui ont participé à l’inventaire 1996 du patrimoine naturel des Réserves Naturelles de France, on peut remarquer que la chouette chevechette est notée dans moins de 5 Réserves et que le faucon pèlerin et le tarin des aulnes sont présents dans plus de 10 Réserves en France (respectivement 12 et 14) Les amphibiens et les reptiles En ce qui concerne les amphibiens, on peut noter la présence de 5 espèces dont 4 sont protégées : - Bufo bufo : crapaud commun ; - Salamandra salamandra : salamandre tachetée ; - Triturus alpestris : triton alpestre ; - Triturus helveticus : triton palmé. Parmi ces 4 espèces, une seule figure sur la liste des espèces menacées de France ou est mentionnée à l’annexe II de le Directive habitats-faune-flore. Il s’agit du triton alpestre qui est, selon l’inventaire 1996 du patrimoine naturel des Réserves Naturelles de France, présent dans 35 autres Réserves. Pour les reptiles, les 5 espèces référencées sont protégées : - Lacerta agilis : lézard des souches ; - Lacerta vivipara : lézard vivipare ; - Anguis fragilis : orvet ; - Natrix natrix : couleuvre à collier ; - Coronella austriaca : coronelle lisse. Ces 5 espèces sont mentionnées sur la liste des espèces menacées de France ou figurent à l’annexe II de la Directive habitat-faune-flore. Si l’on observe leur répartition au sein du réseau des 167 Réserves Naturelles et Réserves Naturelles Volontaires qui ont participé en 1996 à l’inventaire du patrimoine naturel des Réserves Naturelles de France, on peut noter que la couleuvre à collier et l’orvet sont présents dans plus de 50 Réserves et que les trois autres espèces sont mentionnées dans plus de 20 Réserves en France.



Les insectes Aucun inventaire entomologique n’ayant été réalisé sur le territoire de la Réserve Naturelle, nous nous bornerons donc à citer 3 espèces de lépidoptères protégés référencés par l’étude Ecolor de 1991 : - Colias palaeno : solitaire ; - Boloria aquilonaris alethea : nacré de la canneberge ; - Coenonympha tullia typhon : daphnis ou fadet des tourbières. D’après l’inventaire du patrimoine naturel des Réserves Naturelles de France réalisé en 1996, le solitaire est présent dans 7 autres Réserves, le nacré de la canneberge dans une seule (Machais) et le fadet des tourbières dans 2 autres Réserves françaises.

Le Lynx rare et discret est parfois de passage dans la Réserve Naturelle



B.1.1.3. Valeur paysagère de la Réserve La Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle présente incontestablement un des paysages les plus impressionnants et spectaculaires du massif vosgien par la puissance et la richesse de la nature qu’elle exprime et surtout par la force de son caractère sauvage. Plusieurs entités ou unités remarquables se distinguent du Hohneck au Haut-Fourneau. * Le paysage des hautes chaumes est limité aux abords du sommet du Hohneck. Sa qualité et ses caractéristiques résident dans ce paysage ouvert à l’infini, vers des horizons lointains. Il est ouvert à l’homme et ses activités. Les aménagements au sommet du Hohneck, les téléskis en arrière plan limitent toutefois la perception paysagère du site. * Du Col du Falimont et de la rupture de pente courant jusqu’au petit Hohneck, on découvre le cirque du Frankenthal qui dévale jusqu’au Rothried. Le paysage y est très complexe, tant sur le plan de ses structures, de sa physionomie et des émotions qu’il suscite. L’impression de vertige ou au contraire de domination y est très forte et transporte l’observateur en dehors des paysages traditionnels des Vosges. * Le cirque de la Schlucht présente un tout autre paysage. Ce ne sont que rochers et éboulis déchirant un manteau forestier et des sommets brumeux. Là aussi, la majesté du paysage est exceptionnelle. Elle fait d’ailleurs l’objet d’une forte observation touristique depuis la RD 417. Les marques de l’homme restent faibles sur ce secteur. * Au nord de la Schlucht, on passe à un paysage montagnard intégrant une partie des éléments paysagers précédents mais l’ensemble à perdu de sa vigueur, les chaumes sommitales sont peu étendues, les rochers sont moins impressionnants et la dénivellation est moins forte. Moins contraignant, plus ouvert, ce paysage est également plus modelé par les implantations humaines et notamment par les équipements de ski du Tanet et jusqu’à peu de la station de la Côte 1000. * Le paysage rural montagnard où agriculture et forêt se marient présente deux entités distinctes : - Le secteur du Schupferen Aescheren, très représentatif des paysages ruraux montagnards de la moyenne montagne vosgienne. Les près et les boisements constituent un ensemble équilibré et harmonieux et les activités agricoles traditionnelles donnent vie à ce paysage. - Les Trois-Fours sont une clairière au sein de la hêtraie sommitale. Ils permettent aux promeneurs venant du Frankenthal et du sentier des roches de retrouver un paysage humain et serein. Ils constituent ainsi une aire de repos



et de transition entre les sites sauvages et les sites très fréquentés (Col de la Schlucht, Hohneck...). L’ensemble de ces cinq unités paysagères forme un paysage montagnard, voire alpin d’une grande qualité, comme l’atteste le taux de fréquentation touristique que connaît ce secteur du massif vosgien. Au sein de cet ensemble, deux niveaux de hiérarchisation peuvent être appréciés. Le cirque du Frankenthal jusqu’au Rothried et le cirque de la Schlucht sont les pièces essentielles du paysage du secteur. Les crêtes et le versant Schlucht - Haut-Fourneau ainsi que les domaines agricoles du Schupferen - Aescheren sont des lieux d’accueil assez habituels du massif vosgien mais ils offrent le grand intérêt de protéger les deux sites précédents.



Les versants escarpés du cirque de la Schlucht, figés par le givre



B.1.2. Critères qualitatifs d’évaluation de la Réserve Naturelle Plusieurs critères de hiérarchisation des habitats peuvent être utilisés. Les paramètres suivant ont été retenus : la qualité intrinsèque d’une population ou d’un habitat, les potentialités écologiques des habitats et le fonctionnement des habitats sur la base d’une série de critères d’évaluation à savoir : a) Les facteurs “qualité” * la rareté des espèces et des habitats ; * la richesse spécifique (floristique, faunistique) appréciée à partir du nombre d’espèces rares et ou remarquables (bio-indicatrices) par habitat ; * l’attrait scientifique des populations ou des habitats ; * l’originalité des habitats. b) Les facteurs “potentialité écologique” * la taille des habitats ; * la diversité écologique ou la complexité structurale ; * la relation et la complémentarité de la Réserve avec d’autres milieux ou espèces ; * le caractère naturel ou subnaturel des habitats ; * les potentialités écologiques liées à la gestion ou la réhabilitation. c) les facteurs “fonction” de la Réserve, de ses habitats et de ses espèces * la fragilité des espèces ou des habitats ; * le rôle des habitats. B.1.2.1. Les facteurs “qualité” a) la rareté des espèces et des habitats Le critère de rareté des espèces et des habitats est un critère scientifique primordial car il conditionne les objectifs de conservation ainsi que les mesures (localisation des actions prioritaires) à mettre en œuvre dans le cadre de la gestion du territoire de la Réserve Naturelle. Les espèces végétales rares (à l’échelle locale ou nationale) se concentrent essentiellement au niveau des zones tourbeuses et des cirques glaciaires. A ce sujet, il convient de se référer à l’inventaire floristique et à la liste des espèces végétales protégées présentée au chapitre B.1.1.2.



Les falaises et éperons rocheux des cirques glaciaires abritent également une faune rare dont les éléments les plus représentatifs sont le grand corbeau, le faucon pèlerin. Les pelouses des cirques glaciaires accueillent au moins trois autres espèces dignes d’intérêts : le pipit spioncelle, le traquet motteux et l’accenteur alpin. Les tourbières abritent également une faune spécifique et rare, on peut en effet y observer des odonates et des lépidoptères (nacré de la Canneberge) dont l’aire de répartition est très réduite ou très morcelée. Les espaces forestiers de la Réserve Naturelle, dont certain possèdent un caractère naturel élevé accueillent des espèces animales dont l’aire de distribution est aujourd’hui réduite à l’échelle locale, nationale voire internationale. On y rencontre notamment la gélinotte des bois, la chouette de Tengmalm, le lynx et peut être la chouette chevechette. Enfin les chaumes et notamment les chaumes primaires abritent tout un cortège d’espèces végétales qualifiées de relictuelles en raison du fait que leur implantation sous nos latitudes remonte à l’époque glaciaire et que bien souvent elles n’ont pu se maintenir qu’en montagne. b) La richesse des unités écologiques Ce critère est apprécié à partir du nombre d’espèces rares ou bio-indicatrices par unité de surface de l’habitat. Les milieux tourbeux apparaissent comme étant les milieux les plus riches notamment au niveau de la flore mais également au niveau de certains insectes comme les lépidoptères et les odonates. Certaines formations végétales des cirques glaciaires possèdent également une richesse spécifique élevée ainsi qu’une flore originale. Parmi celles-ci, il convient notamment de citer les mégaphorbiaies et les calamagrostidaies. Enfin, les érablaies souvent indissociables des éboulis et des ravins sont les milieux boisés qui présentent la plus grande richesse spécifique. c) L’attrait scientifique L’intérêt scientifique du territoire de la Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle est reconnu depuis longtemps. En effet, dès le XVI ème siècle, des scientifiques et notamment des botanistes arpentent ce site, pour étudier sa faune et sa flore remarquable. L’attrait scientifique de ce territoire qui peut être considéré comme l’un des plus prestigieux du massif vosgien tient avant tout à la mosaïque des différents milieux naturels que l’on peut y observer.



Parmi ceux-ci, certains apparaissent comme d’intérêt primordial au niveau régional, national et même international. Il s’agit notamment des milieux tourbeux dont, outre leur richesse floristique et entomologique, on peut étudier le fonctionnement et la dynamique. Les tourbières peuvent également nous éclairer sur l’histoire climatique et sur l’évolution du couvert végétal du massif grâce aux pollens qu’elles stockent depuis leur formation qui pour certaine a sans doute débuté tout juste après le retrait des glaciers. L’évolution de la végétation des cirques glaciaires de moyenne montagne et notamment les différentes successions végétales qui suivent un rajeunissement lié à une dynamique nivale, pourrait également être un sujet d’étude passionnant et original pour le massif vosgien. Les pessières autochtones sur éboulis ou sur substrat tourbeux du massif du Hohneck présentent elles aussi un intérêt scientifique notable. Les peuplements forestiers, à forte valeur écologique, permettent également d’envisager sur le territoire de la Réserve Naturelle, l’expérimentation d’une méthodologie adaptée pour la mise en œuvre et le suivi global d’une gestion sylvicole plus respectueuse de l’écosystème forestier. Cette expérimentation pourrait ensuite être transposée à d’autres secteurs forestiers remarquables du massif vosgien. Les peuplements forestiers à caractère naturel très élevé sont un véritable joyau écologique et scientifique. L’étude de leur fonctionnement, proche des conditions naturelles, peut en effet apporter une multitude de renseignements sur la façon de gérer certains secteurs forestiers, d’en augmenter la naturalité et d’en conserver la biodiversité. Enfin, la préparation d’une forêt à vocation de production pour un passage en réserve forestière intégrale ainsi que son suivi, une fois toutes opérations sylvicoles abandonnées, peut également contribuer à une meilleure connaissance de la dynamique forestière. d) L’originalité des populations et des habitats Ce critère apprécie la fréquence d’apparition d’une population ou d’un habitat (à l’échelle locale, régionale ou nationale) sur le site du Frankenthal-Missheimle par rapport à d’autres secteurs. Le caractère original du territoire de la Réserve Naturelle est lié avant tout à la présence de forêts relictuelles à caractère naturel (très rares dans les Vosges et en Europe occidentale d’une façon générale). A ces forêts, il convient d’ajouter les pessières autochtones, les milieux tourbeux et les formations végétales des cirques glaciaires dont l’étendue et la mosaïque qu’ils forment sont uniques pour le massif vosgien.



B.1.2.2. Les facteurs de potentialités écologiques a) La taille des habitats L’intérêt écologique de la Réserve Naturelle est lié, d’une part, à la dimension de certains milieux de référence, par exemple, les forêts à caractère naturel dont l’étendue est l’une des plus importante pour le massif vosgien et, d’autre part, à la compétence de certains habitats par rapport au territoire de la Réserve. Ainsi, l’importance en surface et en qualité des milieux des cirques glaciaires et des forêts à caractère naturel apparaît comme un critère important pour la conservation de certaines espèces végétales ou animales. Ce descripteur est également représentatif de la diversité structurale des groupements de végétation de la Réserve Naturelle appelée à jouer un rôle important dans le maintien de certaines espèces. b) La diversité écologique et la complexité structurale La complexité structurale apparaît par le biais de la diversité des habitats recensés au niveau de la Réserve (plus de 25 habitats différents référencés). Elle s’apprécie également à une autre échelle au niveau des peuplements forestiers qui, laissés à une libre évolution ou au travers d’une gestion sylvicole jardinée, regroupent parfois tous les stades de développement (arbres jeunes, moyens, vieux, mourants et morts) sur une surface réduite. Ceci contribue à renforcer la biodiversité forestière. c) La relation et la complémentarité de la Réserve avec d’autres milieux ou espèces La complémentarité de la Réserve Naturelle avec d’autres milieux s’affirme dans le cadre de la conservation des habitats tourbeux, des formations végétales des cirques glaciaires et des forêts à caractère naturel ainsi que des espèces végétales et animales qui leur sont inféodées. Le site du Frankenthal-Missheimle s’inscrit en effet dans le cadre d’un réseau d’espace favorable au maintien, voire au développement d’espèces relictuelles. d) Le caractère naturel ou subnaturel des habitats En plus des groupements de climax édaphiques dépourvus de valeur économique comme les éboulis et les tourbières ou du groupement climacique de la chaume primaire, certains secteurs forestiers de la Réserve Naturelle présentent un très fort caractère subnaturel. Ces forêts, aujourd’hui classées en réserve forestière intégrale par le décret portant création de la Réserve Naturelle, sont d’un intérêt écologique et scientifique certain. Même si ces



forêts ont sans doute fait, autrefois l’objet de prélèvements ponctuels et localisés de bois, toutes traces d’exploitation y ont disparu et, étant en équilibre avec les conditions écologiques locales actuelles (biomasse produite égale biomasse recyclée), elles peuvent être qualifiées de climaciques, subnaturelles, subprimaires ou encore à caractère naturel. e) Les potentialités écologiques liées à la gestion ou la réhabilitation Par rapport à de nombreux autres sites vosgiens et au vu de la diversité des écosystèmes présents et de leurs caractéristiques (faible degré d’anthropisation, richesse spécifique élevée, ...), les potentialités écologiques du territoire de la Réserve Naturelle sont très élevées notamment en ce qui concerne les cirques glaciaires et les peuplements forestiers. En effet, si les tourbières, les formations végétales de cirques glaciaires et les chaumes primaires (milieux climaciques) sont déjà très riches et n’ont donc que peu de possibilité d’évoluer, les forêts, au contraire et par le biais d’une gestion plus fine pourraient voir leur valeur écologique et patrimoniale augmenter. Leur gestion pourrait être optimisé par un jardinage inspiré des caractéristiques des forêts à caractère naturel. Ces dernières, souvent considérées comme de véritables réservoirs de diversité spécifique et génétique, permettraient ensuite à des espèces relictuelles d’étendre leur aire de distribution. B.1.2.3. Les facteurs “fonction” de la Réserve, des habitats et des espèces a) La fragilité des espèces et des habitats Les sites les plus fragiles sont les zones humides et principalement les tourbières où les actions humaines peuvent avoir des répercussions notables (modification locale du régime hydrologique, creusement de sillons, modification de la dynamique végétale). Le caractère insulaire des tourbières les rend particulièrement sensibles notamment si elles sont de petite taille. Le dérangement de la faune et plus particulièrement des espèces réputées sensibles (faucon pèlerin par exemple) est un problème sur le territoire de la Réserve Naturelle dont certains sites phares font l’objet d’une fréquentation estivale et hivernale très importante (Hohneck, Frankenthal, Martinswand, Trois-Fours, ...). Certaines espèces pionnières et rares sont menacées par l’évolution naturelle du groupement qui les accueille. Parmi celles-ci, il convient de noter par exemple deux espèces protégées à l’échelle nationale : la drosera à feuille ronde (Drosera rotundifolia) et la laîche bourbeuse (Carex limosa ) qui mériteront un suivi scientifique régulier afin d’éviter de voir ces stations disparaître et de



pouvoir intervenir, le cas échéant, au travers de mesures de gestion rapides et précises. Enfin, les forêts à caractère naturel sont, par définition, des milieux extrêmement sensibles car toute intervention remettrait en cause cette naturalité pour plusieurs dizaines d’années. b) le rôle des habitats D’un point de vue synécologique, certains habitats ou espèces jouent un rôle plus fondamental que d’autres. Ainsi par exemple : * les érablaies de ravin ou sur éboulis pour les populations de chamois ; * des espèces végétales indispensables au développement de certains lépidoptères remarquables de la Réserve ; * les pessières tourbeuses pour le maintien de la Listère cordée (Listera cordata ) ; * des micro-biotopes comme les gouilles, très intéressant pour le stade larvaire des odonates et des amphibiens.

Des secteurs forestiers à haute naturalité existent sur les versants escarpés de la Réserve Naturelle



B.1.3. La place de la Réserve Naturelle dans un ensemble d’espaces protégés Les tourbières acides et montagnardes sont relativement nombreuses sur le massif vosgien. Plusieurs d’entre elles ont été reconnues d’intérêt national (inventaire des tourbières de France en 1985 et inventaire Z.N.I.E.F.F.). Elles se répartissent surtout dans les Hautes-Vosges et sur le plateau des milles étangs en Haute-Saône. Leur caractère original et leur intérêt scientifique ont suscité la création d’une première série d’espaces protégés à l’échelle du massif vosgien : quatre Réserves Naturelles (Tanet Gazon du Faing, Tourbière de Machais, Massif du Grand Ventron et Frankenthal-Missheimle) Arrêtés de protection de biotope ou de la flore (Tourbières des Charmes, Etang du Devin), Réserves Biologiques Domaniales (chaume Charlemagne, Morte Femme, Hautes Pinasses). D’autres mesures conservatoires sont également à l’étude : Réserves Naturelles (Ballons Contois, Massif du Rossberg) et maîtrise foncière par les Conservatoires des Sites Régionaux. L’objectif à moyen terme étant d’obtenir un réseau d’espaces naturels protégés suffisamment étendu et fonctionnel pour assurer le maintien durable des composantes naturelles (taxonomiques et paysagères) qui contribuent à l’identité propre au massif vosgien. La Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle s’insère dans ce réseau d’espaces naturels protégés avec une stratégie de protection durable des espaces naturels remarquables des Hautes-Vosges. Ce réseau doit également permettre d’organiser (après zonage) le suivi de différents concepts de protection de la nature à savoir : * laisser libre cours aux processus dynamiques des écosystèmes (axe “naturalité”) ; * engager une politique interventionniste allant à l’encontre de l’évolution actuelle des milieux afin de maintenir ou d’accroître leur richesse biologique (axe “biodiversité”). La Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle se doit d’être complémentaire à d’autres espaces protégés dans un soucis de cohérence mais également à des fins expérimentales : mise au point d’une méthodologie de contrôle de la diversité structurale au niveau forestier ou expérimentation d’une sylviculture naturaliste transposable à d’autres forêts du massif vosgien. -> (carte n°10: réseau d’espaces protégés)



B.1.4. Synthèse patrimoniale Sur la base des objectifs de protection définis lors de la création de la Réserve Naturelle et afin de préciser les objectifs fondamentaux de conservation du patrimoine sur le site du Frankenthal-Missheimle, le territoire de la Réserve Naturelle a été découpé en 15 grandes unités phytoécologiques à savoir : * Les chaumes primaires ; * Les chaumes secondaires ; * Les hêtraies subalpines ; * Les hêtraies sapinières ; * Les pessières sur éboulis ; * Les érablaies d’altitude ; * Les formations arbustives xériques ; * Les tourbières à sphaignes et cypéracées ; * Les pessières tourbeuses ; * Les surfaces en eau ; * Les formations arbustives des cirques glaciaires ; * Les formations herbacées des cirques glaciaires ; * Les pierriers et les éboulis non végétalisés ; * Les prairies montagnardes ; * Les peuplements denses de résineux. Les groupements végétaux et les espèces végétales qui caractérisent les tourbières et les cirques glaciaires, constituent les éléments d’intérêt biologique exceptionnels pour la Réserve Naturelle. S’ajoutent à ces milieux d’autres habitats d’intérêt marqués par leurs caractéristiques écologiques. Parmi ceux-ci, on peut noter les pessières autochtones sur substrat tourbeux ou sur éboulis, les chaumes primaires et secondaires et dans une moindre mesure, les érablaies de ravins et les hêtraies subalpines.

Plan de gestion * objectifs fondamentaux 101


B.2. Objectifs à long terme Au regard des éléments descriptifs et qualitatifs présentés précédemment, le Frankenthal-Missheimle apparaît comme un site de première importance. En effet, c’est le site : * qui présente les plus vastes cirques glaciaires des Hautes Vosges encore vierges de tout aménagement lourd (remontées mécaniques, barrages et points de fixation touristiques majeurs) ; * qui constitue un des espaces les plus remarquables, sur le plan botanique, des crêtes du massif vosgien ; * qui présente un ensemble de ravins, d’escarpements sauvages et de grands éboulis des plus intéressant ; * qui abrite des habitats naturels parmi les plus remarquables et les plus représentatifs de la montagne vosgienne ; * où l’on rencontre encore des forêts subnaturelles et notamment de magnifiques peuplements d’épicéas autochtones et d’érables sycomores ; * qui abrite des populations d’animaux d’affinités boréaux-alpines (lépidoptères, odonates, certains oiseaux ...). La définition des objectifs fondamentaux de gestion s’appuie sur les orientations ayant été affirmées lors de la mise en place de la Réserve Naturelle et sur le découpage de son territoire en Unité de Gestion. B.2.1. Définition des unités de gestion Une Unité de Gestion est une entité plus ou moins homogène où les objectifs de conservation et les prescriptions de gestion sont globalement les mêmes. La carte des unités de gestion qui est proposée résulte de la prise en compte de trois paramètres essentiels : * les grandes unités écologiques de la Réserve ; * le statut du foncier ; * les éléments réglementaires issus du décret. Cette analyse permet de proposer la distinction de 7 entités de gestion dont certaines sont découpées en sous-unités.



B.2.1.1. L’unité de réserve intégrale Cette unité regroupe les secteurs de la Réserve Naturelle qui présentent, avec les milieux tourbeux, les plus grands intérêts écologiques et patrimoniaux. Elle peut être scindée en trois sous-unités en fonction du statut du foncier et des caractéristiques écologiques majeures. On distingue donc : * L’unité de réserve intégrale n°1 qui regroupe l’ensemble des forêts soumises au régime forestier et classées en forêt de protection intégrale par le décret n°95-1120 portant création de la Réserve Naturelle, à savoir les “zones jaunes” et les “zones rouges”. * L’unité de réserve intégrale n°2 qui regroupe les formations végétales remarquables des cirques glaciaires non soumises au régime forestier. * L’unité de réserve intégrale n°3 qui rassemble des secteurs forestiers remarquables ou inexploitables non soumis au régime forestier. B.2.1.2. L’unité de forêt exploitée Cette unité regroupe les secteurs forestiers de la Réserve Naturelle qui continuent à faire l’objet d’une exploitation sylvicole. Elle peut être divisée en deux sous-unités en fonction du statut du foncier : * L’unité de forêt exploitée n°1 qui regroupe l’ensemble des forêts soumises au régime forestier pour lesquelles le décret portant création de la Réserve Naturelle prévoit une exploitation en futaie jardinée ou irrégulière par bouquets (zones vertes). * L’unité de forêt exploitée n°2, composée d’une parcelle forestière non soumise au régime forestier (secteur cote 1000) qui pourrait se voir assigner les mêmes vocations sylvicoles et de gestion que les précédentes. B.2.1.3. L’unité de forêt de transition Cette unité regroupe l’ensemble des forêts soumises au régime forestier pour lesquelles le décret portant création de la Réserve Naturelle prévoit un traitement forestier permettant de restaurer leur potentialité biologique avant un classement en réserve forestière intégrale (zones bleues). B.2.1.4. L’unité de chaume primaire Cette unité regroupe l’ensemble des chaumes primaires de la Réserve Naturelle.



B.2.1.5. L’unité de chaume secondaire Cette unité regroupe l’ensemble des chaumes secondaires de la Réserve Naturelle. Elle peut être divisée, en fonction du statut du foncier et des usages en vigueur, en 4 sous-unités distinctes : * L’unité de chaume secondaire n°1 qui concerne les chaumes du Haut-Fourneau. * L’unité de chaume secondaire n°2 qui concerne la chaume principale des Trois-Fours. * L’unité de chaume secondaire n°3 qui concerne les petites chaumes intra-forestières des Trois-Fours. * L’unité de chaume secondaire n°4 qui concerne la chaume du Schaeferthal. B.2.1.6. L’unité de prairie montagnarde Cette unité regroupe l’ensemble des prairies montagnardes de la Réserve Naturelle. Elle peut être scindée en fonction du statut du foncier, des caractéristiques écologiques et des usages en vigueur en 6 sous-unités : * L’unité de prairie montagnarde n°1 qui concerne les environs de Schupferen-Aescheren. * L’unité de prairie montagnarde n°2 qui concerne les Nisslesmatt. * L’unité de prairie montagnarde n°3 qui concerne les prairies du Baerenbach. * L’unité de prairie montagnarde n°4 qui concerne la pâture du Frankenthal. * L’unité de prairie montagnarde n°5 qui concerne les prairies du Rothried. * L’unité de prairie montagnarde n°6 qui concerne la prairie du Stolz-Ablass.



B.2.1.7 L’unité tourbeuse Cette unité regroupe l’ensemble des tourbières et des pessières tourbeuses de la Réserve Naturelle. Chaque zone tourbeuse ayant été individualisée, on distingue donc 6 sous-unités : * L’unité tourbeuse n°1 : tourbière du Missheimle. * L’unité tourbeuse n°2 : tourbière du Baerenbach. * L’unité tourbeuse n°3 : tourbière et pessière tourbeuse du Hirschsteinried. * L’unité tourbeuse n°4 : tourbière des Trois-Fours. * L’unité tourbeuse n°5 : tourbières de l’Etang Noir et de Dagobert. * L’unité tourbeuse n°6 : tourbière et pessière tourbeuse du Rothried. -> (Carte n° 11 : Unités de Gestion de la Réserve Naturelle)

La vallée glaciaire de la petite Fecht vue depuis le col du Falimont



B.2.2. Définition des grandes orientations Au regard des intérêts écologiques et patrimoniaux de ces différentes unités, deux grandes orientations de gestion pour le territoire de la Réserve Naturelle sont proposées, à savoir : B.2.2.1. Une orientation de naturalité La naturalité est un concept de protection de la nature qui consiste à laisser libre cours au processus dynamique des habitats sans que l’homme n’intervienne pour l’orienter. Cette orientation pourrait être appliquée aux habitats sub-climaciques en équilibre avec les conditions climatiques et/ou stationnelles, à savoir : l’unité de réserve intégrale, l’unité de chaume primaire et l’unité tourbeuse. B.2.2.2. Une orientation de biodiversité La biodiversité est un concept de protection de la nature qui consiste à mettre en place des interventions visant à restaurer des habitats favorables au développement de certaines espèces menacées ou rares. Cette orientation pourrait être appliquée aux habitats d’origine anthropiques, c’est à-dire liés à l’intervention humaine, aux secteurs plus ou moins dégradés (friche touristique de la cote 1000, plantations denses de résineux...) ou aux zones faisant l’objet d’une exploitation économique (sylviculture, activités agricoles). B.2.3. Définition des objectifs fondamentaux de gestion Les objectifs fondamentaux sont les objectifs à long terme assignés à la gestion de la Réserve Naturelle. Leur validité ne se limite donc pas à la période d’application du plan de gestion (5 ans). La définition des objectifs fondamentaux s’appuie sur les objectifs qui ont été affirmés lors de la mise en place de la Réserve Naturelle sur le site, à savoir que la gestion de la Réserve doit assurer la protection des milieux, de la faune et de la flore et prendre en compte le maintien ou la restauration du caractère particulier du massif en veillant à l’harmonie de la Réserve Naturelle avec les sites environnants. La définition de ces objectifs fondamentaux s’appuie également sur le zonage en unités de gestion de la Réserve Naturelle.



Les objectifs fondamentaux de la gestion de la Réserve Naturelle peuvent se décomposer en deux catégories : les objectifs fondamentaux relatifs à la conservation du patrimoine et les autres objectifs. B.2.3.1. Objectifs fondamentaux relatifs à la conservation du patrimoine a) Le maintien du caractère naturel et la conservation des écosystèmes climaciques et sub-climaciques La Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle abrite des habitats en équilibre ou en quasi-équilibre avec les conditions climatiques et édaphiques actuelles. Ces écosystèmes qualifiés de climaciques ou de subclimaciques sont les tourbières, les forêts à caractère naturel, les chaumes primaires et certaines formations végétales des cirques glaciaires. Au regard des intérêts écologiques majeurs de ces habitats peu anthropisés, on peut définir les objectifs suivants : * pérenniser et favoriser un bon fonctionnement des écosystèmes tourbeux et préserver leur fonctionnement hydrologique ; * préserver la dynamique naturelle des forêts subnaturelles ; * préserver la dynamique naturelle des formations végétales spécifiques des cirques glaciaires ; * préserver le caractère naturel des chaumes primaires. Ces objectifs fondamentaux s’appliqueront aux unités de gestion dont la grande orientation est la naturalité. b) L’amélioration de la biodiversité La gestion de la Réserve Naturelle doit également avoir pour objectif le maintien et la reconstitution de milieux favorables à la diversité biologique et le développement des espèces rares ou menacées. Dans ce domaine, les objectifs de gestion seront : * favoriser une sylviculture favorable à la diversité biologique ; * favoriser une gestion des chaumes secondaires et des prairies montagnardes favorable à la diversité biologique ; Ces objectifs fondamentaux seront appliqués aux unités de gestion dont la grande orientation est la biodiversité.



c) Le maintien des espèces relictuelles, rares ou menacées Le territoire de la Réserve Naturelle apparaît comme une “zone refuge” pour de nombreuses espèces animales ou végétales originales, rares ou à distribution restreinte (à l’échelle locale, régionale, nationale ou communautaire). Pour assurer leur maintien, voire même la progression de leurs effectifs, les objectifs prioritaires seront : * assurer une gestion conservatoire des espèces rares, menacées ou relictuelles ; * éviter ou minimiser tout dérangement de la faune et toute atteinte à la flore ; * éviter le morcellement des biotopes ; Ces objectifs fondamentaux s’appliqueront sur tout le territoire de la Réserve Naturelle. B.2.3.2. Autres objectifs fondamentaux a) La gestion de la fréquentation La fréquentation, très importante sur l’ensemble du territoire de la Réserve Naturelle peut avoir des conséquences néfastes sur les milieux naturels (érosion des sols...) et le maintien de certaines espèces végétales et animales (cueillette, dérangement...). En matière de gestion de la fréquentation, les objectifs fondamentaux seront les suivants : * Permettre l’accueil dans des conditions d’ambiance “nature” ; * Permettre la pratique des activités sportives, de loisirs et touristiques dans le cadre fixé par les dispositions des arrêtés préfectoraux réglementant la pratique des activités sportives, de loisirs et touristiques sur le territoire de la Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle Ces objectifs fondamentaux s’appliqueront à l’ensemble du territoire de la Réserve Naturelle. b) La pédagogie La “lisibilité” du modelé des cirques glaciaires, la présence de nombreuses tourbières, de forêts à caractère naturel très élevé, et d’espèces spécifiques et originales, ainsi qu’une fréquentation importante justifie pleinement l’engagement d’une démarche pédagogique et de sensibilisation afin de diffuser la connaissance et de faire évoluer les comportements vis-à-vis des milieux



remarquables du massif vosgien. Cette démarche pédagogique devra avoir les objectifs suivants : * favoriser l’intégration de la Réserve Naturelle dans le contexte local ; * faire connaître et comprendre l’intérêt patrimonial de la Réserve Naturelle ; * faire connaître et comprendre les objectifs des opérations de gestion réalisées sur le territoire de la Réserve Naturelle dans le cadre de la mise en œuvre du plan de gestion ; * faire connaître la réglementation de la Réserve Naturelle et inciter à son respect ; c) La recherche scientifique Le caractère naturel du site du Frankenthal-Missheimle, la volonté de laisser libre cours à l’évolution naturelle des écosystèmes tourbeux, des écosystèmes forestiers concernés par la réserve intégrale et des écosystèmes spécifiques aux cirques glaciaires, font du territoire de la Réserve Naturelle un site idéal pour une recherche fondamentale appliquée. La proximité d’autres Réserves Naturelles qui ont un objectif forestier (Massif du Grand Ventron et Tourbière de Machais) et la constitution d’un réseau national des espaces protégés abritant des forêts à caractère naturel, offrent d’intéressantes perspectives d’études et d’expériences communes sur la gestion et la dynamique des forêts d’un point de vue écologique mais également économique. En matière de recherche scientifique, les objectifs fondamentaux qui seront assignés à la Réserve Naturelle sont : * faire du site du Frankenthal-Missheimle un lieu d’étude sur la gestion conservatoire des écosystèmes climaciques et sub-climaciques (chaumes primaires, écosystèmes tourbeux, forêts subnaturelles et végétation des cirques glaciaires) du massif vosgien ; * faire du site du Frankenthal-Missheimle un lieu d’étude sur la gestion de la biodiversité des écosystèmes prairiaux anthropiques (chaumes secondaires et prairies montagnardes) du massif vosgien ; * expérimenter et suivre la mise en application d’une sylviculture qui prenne en compte les intérêts écologiques et la biodiversité.



B.2.4. Conclusion Ces objectifs fondamentaux qui précisent la vocation assignée à la Réserve Naturelle peuvent se résumer dans le tableau présenté ci-après :

Tableau de Synthèse des objectifs fondamentaux de gestion

Domaines

d’intervention

Objectifs fondamentaux

Unités d’application

Conservation du patrimoine de la Réserve Naturelle.

* Maintien du caractère naturel et conservation des écosystèmes climaciques et sub-climaciques : - Pérenniser et favoriser un bon fonctionnement des écosystèmes tourbeux et préserver leur fonctionnement hydrologique. - Préserver la dynamique naturelle des forêts subnaturelles. -Préserver la dynamique naturelle des formations végétales spécifiques des cirques glaciaires. - Préserver le caractère naturel des chaumes primaires. * Amélioration de la biodiversité : - Favoriser une sylviculture favorable à la diversité biologique. - Favoriser une gestion des chaumes et des prairies montagnardes favorable à la diversité biologique. * Maintien des espèces relictuelles, rares ou menacées : - Assurer une gestion conservatoire des espèces relictuelles, rares ou menacées. - Eviter ou minimiser tout dérangement de la faune et toute atteinte à la flore. - Eviter le morcellement des biotopes.

Unité de réserve intégrale. Unité de chaume primaire. Unité tourbeuse. Unité de forêt exploitée. Unité de forêt de transition. Unité de chaume secondaire. Unité de prairie montagnarde. L’ensemble du territoire de la Réserve Naturelle.



Domaines

d’intervention


Unités d’application

Gestion de la fréquentation

- Permettre l’accueil dans des conditions d’ambiance « nature ». - Permettre la pratique des activités sportives, de loisirs et touristiques dans le cadre fixé par les dispositions des arrêtés préfectoraux réglementant la pratique des activités sportives, de loisirs et touristiques sur le territoire de la Réserve Naturelle du frankenthal-Missheimle

L’ensemble du territoire de la Réserve Naturelle.

Pédagogie

- Favoriser l’intégration de la Réserve Naturelle dans le contexte local. - Faire connaître et comprendre l’intérêt patrimonial de la Réserve Naturelle. - Faire connaître et comprendre les objectifs des opérations de gestion réalisées sur le territoire de la Réserve Naturelle dans le cadre de la mise en œuvre du plan de gestion. - Faire connaître la réglementation de la Réserve Naturelle et inciter à son respect.


Recherche scientifique

- Faire du site du Frankenthal-Missheimle un lieu d’étude sur la gestion conservatoire des écosystèmes climaciques et sub-climaciques (chaumes primaires, écosystèmes tourbeux, forêts à caractère naturel et végétation des cirques glaciaires) du massif vosgien. - Faire du site du Frankenthal-Missheimle un lieu d’étude sur la gestion de la biodiversité des écosystèmes prairiaux anthropiques (chaumes secondaires et prairies montagnardes) du massif vosgien. - Expérimenter et suivre la mise en application d’une sylviculture qui prenne en compte les intérêts écologiques et la biodiversité.


Plan de gestion * facteurs et tendances 111


B.3. Facteurs pouvant avoir une influence sur la gestion de la Réserve Naturelle Avant de définir les objectifs à moyen terme réalisables pour la durée du plan de gestion, il est nécessaire d’examiner l’ensemble des facteurs qui peuvent avoir une influence directe ou indirecte, positive ou négative, sur les objectifs fondamentaux de gestion choisis pour le territoire de la Réserve Naturelle. Ces facteurs sont de deux ordres, d’une part, ceux qui sont indépendants de l’homme (liés à l’évolution naturelle des peuplements ou des populations animales et végétales) et, d’autre part, ceux qui sont la résultante des activités humaines. B.3.1. Les tendances naturelles B.3.1.1. La dynamique des milieux naturels La dynamique des différentes unités écologiques représentées sur la Réserve Naturelle varie en fonction du stade qu’elles ont atteint dans une série évolutive dont l’aboutissement est le climax. Des études diachroniques relatées dans la bibliographie confirment que les milieux les plus stables sont souvent ceux qui présentent un caractère naturel élevé. Parmi les différents milieux naturels présents sur le territoire de la Réserve Naturelle, on distingue les milieux peu évolutifs pour lesquels une gestion conservatoire permet de les maintenir de ceux dont la dynamique évolutive suggère une gestion plus interventionniste. a) Les milieux peu évolutifs (tout au moins à l’échelle de temps du plan de gestion) * Les milieux dits climaciques ou subclimaciques : ils sont l’aboutissement d’une série évolutive commençant avec la végétation pionnière installée généralement sur un sol peu structuré et aboutissant à une végétation dite climacique installée sur un sol évolué. Le paysage végétal de ces climax résulte de l’interaction au cours du temps entre les contraintes climatiques (mésoclimat et microclimat), les contraintes édaphiques (caractéristiques du sol : hydromorphie, acidité, richesse en nutriments) et les contraintes biogéographiques (aire de répartition des espèces végétales). Ces communautés végétales (et les communautés animales associées dans la même biocénose) présentent un caractère homéostatique marqué (capacité d’un écosystème de résister aux perturbations et de conserver un état d’équilibre). Elles ont la capacité de restaurer à moyen terme leur intégrité après des agressions limitées dans le temps et dans l’espace, comme, par exemple, en milieu forestier, la survenue de chablis (ou même une exploitation sylvicole extensive). Grâce à un sol bien structuré et un pool important de



semences en dormance, les cycles évolutifs sont, dans ce cas, relativement rapides, même si ils excèdent largement les cinq ans de référence du plan de gestion. Si l’on reprend l’exemple d’un chablis de faible étendu survenant dans la hêtraie-sapinière, on observe la succession classique suivante : futaie irrégulière / chablis / cortège herbacé héliophile pionnier / semis de ligneux / fourré / gaulis / perchis / futaie. Ces “catastrophes” limitées participent à la diversité structurale (horizontale et verticale) des habitats ainsi qu’à leur biodiversité. Non seulement, elles ne remettent pas en cause leur existence mais elles sont même parfois gage de leur pérennité, ainsi, les micro-clairières créées par la mort sur pied ou le chablis d’arbres adultes ou sénescents permettent une régénération de la forêt par “parquets”. Les milieux de ce type sont, sur le territoire de la Réserve Naturelle, les hêtraies-sapinières à caractères naturels, les pessières tourbeuses, les hêtraies d’altitude, les chaumes primaires et certaines formations végétales des cirques glaciaires. * Fonctionnement et dynamique naturelle des écosystèmes forestiers Il est impossible de décrire en quelques lignes la complexité du fonctionnement et de la dynamique naturelle des écosystèmes forestiers. Néanmoins, il est indispensable de bien cerner tous les processus sylvigénétiques si l’on veut mettre en évidence l’impact d’une perturbation donnée sur l’écosystème forestier. Depuis JONES, qui dès 1945 proposait une analyse de la structuration et de la dynamique des forêts tempérées, OLDEMAN (1990) est sans doute l’auteur qui a donné la description la plus fine et la plus récente du fonctionnement des écosystèmes forestiers avec notamment les concepts d’éco-unités et de mosaïque sylvatique. WALTER (1991) apporte quant à lui des précisions supplémentaires sur la physionomie des forêts à caractère naturel. Selon ce dernier, et comme l’a résumé SANDOZ (1993), on observe dans une forêt à caractère naturel une organisation selon un emboîtement d’unités différentes : - l’écotope : espace occupé par un arbre au cours de sa vie ; - l’unité de régénération (éco-unité) : “toute surface où, à un moment donné, un développement de la végétation a commencé et dont l’architecture, le fonctionnement écophysiologique et la composition des espèces sont ordonnés par un ensemble d’arbres jusqu’à la fin” ; - la mosaïque sylvatique : ensemble d’unités de régénération souvent d’ages différents et qui s’agencent en une mosaïque forestière. Chaque unité de régénération connaît une évolution cyclique (sylvigénèse) caractérisée par une longue période de croissance et de développement suivie d’une période assez courte de rajeunissement liée à la mort des arbres dominants. Selon les auteurs, on distingue 3 à 7 phases d’évolution différentes dans les forêts à caractères naturels d’Europe tempérée. Certaines de ces phases sont simultanées (la régénération apparaît dès que les premiers vieux



arbres morts permettent à la lumière de pénétrer la canopée) et de nombreuses confusions sont de ce fait constatées chez certains auteurs parlant parfois des mêmes phases avec des adjectifs différents. Le récent travail de KORPEL (1995), réalisé en grande partie sur des hêtraies-sapinières d’Europe de l’Est, intègre toutes ces phases dans 3 principaux stades sylvatiques qui se succèdent : ⇒ le stade de dégénérescence ou de régénération (SRégé) comprenant :

la phase de sénescence (pséné) constituée d’arbres mourants du cycle N-1 la phase de régénération (prégé) constitué de jeunes semis du cycle N

⇒ le stade d’accroissement (SAccr) comprenant :

la phase de déclin (pdécl) constituée d’arbres morts du cycle N-1 la phase initiale (pinit) constituée de jeunes arbres du cycle N

⇒ le stade optimal (SOpti) comprenant :

la phase optimale (popti) ou unité de maturation représentée par des arbres en pleine croissance du cycle N

⇒ à nouveau le stade de dégénérescence comprenant :

la phase de sénescence du cycle N la phase de régénération constituée de jeunes semis du cycle N+1

Le schéma présenté ci-dessous représente la succession de ces stades et des phases correspondantes tout en montrant dans la partie supérieure du schéma l’évolution de la biomasse.



Aux différentes phases déjà citées, on rajoute souvent la phase dite “jardinée” caractérisée par un étagement important, un important matériel sur pied et une répartition des diamètres sensiblement égale dans chaque catégorie (c’est-à-dire que toutes les phases semblent présentes sur une petite surface). Pour certains auteurs, cette phase est provisoire car après la disparition des arbres les plus gros la tendance est à la régularisation. Dans certaines stations protégées des catastrophes naturelles mais à fortes contraintes édaphiques, il semble toutefois que cette phase soit assez répandue et qu’elle se maintienne plus longtemps. Si l’on retient la terminologie de KORPEL, il convient d’appeler cet état forestier “stade jardiné (Sjard) puisqu’il englobe plusieurs phases. Globalement 3 types de successions de ces phases peuvent être schématisés :



Les principaux enseignements de cette figure et dont il conviendra de tenir compte, sont les suivants : Dans les forêts à caractères naturels, tous les stades se succèdent et sont complets. Seul le stade optimal ne regroupe qu’une seule phase. Dans les futaies régulières, tous les stades se succèdent mais seul le stade optimal est complet. Il s’agit du seul stade pouvant donc avoir un aspect comparable à celui de la forêt à caractère naturel. Les phases sont toutes séparées les unes des autres dans le temps et auront donc toutes un aspect homogène. Les phases de sénescence et de déclin sont absentes. Dans les futaies jardinées, aucun stade ni aucun assemblage de phases ne sont similaires aux deux types de forêts précédents. Il n’y a qu’un type de stade (jardiné) comprenant les trois phases de la futaie régulière simultanément. Les phases de sénescence et de déclin sont elles aussi absentes dans la plupart des cas mais peuvent parfois apparaître lorsque les coupes ne sont pas trop rapprochées dans le temps. Ce type de traitement sylvicole semble le plus éloigné du fonctionnement naturel des forêts. Pourtant, le fait d’avoir plusieurs phases simultanément confère à ces forêts une grande hétérogénéité structurale que l’on retrouve régulièrement dans les forêts naturelles (stade jardiné) principalement dans les stations à fortes contraintes et à faibles perturbations. En fait, les futaies jardinées ont le fonctionnement des forêts naturelles (à l’exception des phases les plus âgées) mais sur des unités de régénération plus petites, correspondant à l’emprise d’un arbre adulte (soit l’écotope). Elles se rapprochent également des forêts à caractères naturels par leur productivité plus élevée qui dans certain cas peut atteindre 125 % à 135 % de celle des futaies régulières comparables. Dans leurs récentes études menées dans les Vosges, BRUCIAMACCHIE (1995) et GILG (1995) ont également pu mettre en évidence une plus grande biodiversité (et surface terrière) des futaies jardinées par rapport aux futaies régulières situées en stations semblables ; deux variables caractéristiques des forêts à caractères naturels. En résumé, les forêts à caractères naturels se distinguent avant tout des deux autres types de forêts par la présence des deux phases de sénescence et de déclin. Remarque : L’intérêt des forêts à caractères naturels est indéniable et aujourd’hui universellement reconnu : “les forêts naturelles et subnaturelles sont une part essentielle du patrimoine européen en raison de leur valeur esthétique, culturelle, éducative, naturelle et scientifique (Conseil de l’Europe, 1987). Cet intérêt s’exprime donc à plusieurs niveaux et du fait de la complexité de leurs écosystèmes (composition, structure), de leur stabilité et de leur caractère authentique, ces forêts présentent des intérêts éthiques et patrimoniaux, de protection contre les risques naturels, scientifiques, de conservation des espèces et habitats, éducatifs et récréatifs. * Les séries climaciques bloquées :



Même si ces milieux ne sont pas arrivés au terme de leur évolution et malgré une dynamique parfois très active sur le court terme, les tendances évolutives de leur sol et par conséquent de leurs communautés végétales sont lentes, difficiles à apprécier sur le moyen terme. Au niveau de la Réserve Naturelle, on peut distinguer au moins deux cas de figure induisant un tel blocage : ⇒ Blocage édaphique : les sols n’évoluent plus ou presque plus car leur caractère drainant et mobile accélèrent la minéralisation de la matière organique et gênent la formation d’un sol mature. Inversement, un substrat hydromorphe et acide inhibera la minéralisation et aboutira à une lente accumulation de placards tourbeux qui laissera longtemps persister un stade non climacique. Ainsi un bas marais soligène (tourbière de pente) n’évoluera qu’imperceptiblement (à l’échelle du plan de gestion) vers son climax théorique de haut marais ombrogène ou de tourbière boisée. ⇒ Blocage géomorphologique : un éboulis cryoclastique actif, une falaise, une niche de nivation active sont localement et périodiquement bouleversés par la persistance d’une activité géomorphologique (gélifluxion, solifluxion, avalanche, chute de cryoclasts...) qui élimine localement la végétation au moins ligneuse. Il se crée ainsi de nouveaux milieux pionniers peu ou pas végétalisés. Les milieux que l’on pourrait qualifier de séries climaciques bloquées sur le territoire de la Réserve Naturelle sont les tourbières ouvertes, certaines forêts sur blocs (pessières et érablaies), les pierriers ainsi que certaines formations végétales des cirques glaciaires. b) Les milieux évolutifs Sur le territoire de la Réserve Naturelle, il s’agit surtout de milieux sur lesquels les activités humaines empêchent toute évolution vers un climax, qu’il soit climatique ou édaphique. Ainsi, les pratiques agricoles et / ou pastorales empêchent l’évolution des chaumes secondaires vers la hêtraie d’altitude, et des prairies montagnardes vers la hêtraie-sapinière. Certains peuplements forestiers fortement anthropisés comme les plantations denses de résineux sont très peu stables et évoluent donc, en l’absence d’interventions humaines, plus ou moins rapidement en fonction de leurs caractéristiques intrinsèques, des conditions du milieu (sol, climat) et d’éventuels accidents climatiques et sanitaires (chablis, attaques parasitaires...) auxquels ce type de peuplement est généralement assez sensible.



B.3.1.2. La dynamique des populations végétales naturelles La dynamique des populations d’espèces végétales n’a semble t’il jamais été étudiée sur le territoire de la Réserve Naturelle. Toutefois, certaines espèces citées dans la bibliographie semblent avoir disparu à l’heure actuelle. Il s’agit par exemple du lycopode inondé, du botryche à feuille de matricaire, de l’épipogon sans feuilles ou du crocus. Un suivi de la dynamique des populations d’espèces rares et menacées ainsi que de certaines espèces bio-indicatrices serait donc à mettre en place. B.3.1.3. La dynamique des populations animales Peu d’informations sont disponibles sur la dynamique et l’évolution des populations animales de la Réserve Naturelle. On peut toutefois noter qu’en l’absence d’une véritable pression exercée par les prédateurs naturels (malgré la présence au moins temporaire du lynx), les quatre espèces d’ongulés sauvages (cerf, chamois, chevreuil et sanglier) présentes, avec de bonnes densités, sur le territoire de la Réserve, ont un impact sur la dynamique de la végétation et notamment, localement, sur la régénération naturelle de certaines essences forestières. Il faut aussi noter l’importance des facteurs humains sur la dynamique de ces populations de grands mammifères (chasse, nourrissage artificiel, dérangement, modifications des habitats ...). Les déplacements de ces espèces sont également à prendre en considération pour mieux apprécier leurs impacts sur la végétation. En effet, les ongulés se déplacent régulièrement entre les zones de gagnage et le gîte et entre les secteurs d’estive et d’hivernage. Au niveau des populations de petits mammifères, d’oiseaux, de reptiles et amphibiens, de poissons, d’insectes et autres arthropodes, on peut signaler, d’une manière générale que le manque de recensements ne permet pas d’apprécier l’évolution de ces populations dans le temps. Un suivi sur plusieurs années des populations de certaines espèces serait donc intéressant à mettre en place.



B.3.2. Les tendances directement induites par l’homme Il importe de dresser un inventaire des conséquences positives ou négatives des influences humaines sur les habitats naturels et / ou sur les populations d’espèces végétales ou animales. Cette analyse est un facteur déterminant pour la définition des objectifs du plan de gestion et pour la mise en œuvre des actions. Cette analyse porte sur trois grandes catégories de facteurs humains à savoir :

* les usages traditionnels ; * les usages modernes ; * les interventions liées à la gestion de la Réserve ou à la gestion sylvicole.

Ces facteurs se traduisent par des modifications du milieu ou au travers de l’évolution de certaines populations dites bio-indicatrices. Ce constat est remarquable pour des espèces sédentaires comme le grand tétras dont les observations ne sont plus que ponctuelles, en hiver, sur le territoire de la Réserve Naturelle et qui voit ses effectifs décroître progressivement sur l’ensemble du massif vosgien. Plusieurs causes sont invoquées, dont deux principales et d’origine anthropique : une sylviculture trop systématique au cours des trente dernières années et une augmentation des fréquentations humaines sur l’ensemble du massif vosgien. L’impact de l’homme et de ses activités peut aussi influer sur les milieux naturels, les habitats et les espèces de manières indirectes. Ainsi, par exemple, les résineux génèrent un humus plus acide que la plupart des feuillus. Il apparaît donc nécessaire de favoriser progressivement (comme cela est préconisé par le décret instituant la Réserve Naturelle) une sylviculture qui n’amplifie pas par elle même les retombées acides. En effet, les résineux et notamment l’épicéa et le douglas provoquent une augmentation des retombés atmosphériques en nitrates, sulfates et chlorures, du fait d’une grande interception des aérosols (feuillage plus dense que les feuillus et persistant en hiver). Au niveau de l’hydrobiologie, il serait intéressant de voir si les cours d’eau de la Réserve présentent des phénomènes écotoxicologiques liés à la synergie entre la nature chimique des granites, les précipitations acides et le boisement riche en conifères. De même, il serait appréciable de pouvoir disposer d’analyse d’eau du Schluchtrunz qui reçoit directement une partie des eaux usées provenant des bâtiments situés sur le versant oriental du Col de la Schlucht. Le tableau présenté ci-après met en évidence les tendances évolutives de l’ensemble des facteurs et souligne leurs impacts pressentis ou constatés.



Tendances directement induites par l’homme

USAGES

IMPACT

OBSERVATIONS

EVOLUTION

Actuelle Prévisible

USAGES TRADITIONNELS

Cueillette des myrtilles

Faible à fort

Dérangement de la faune. Fréquence irrégulière. Activité encadrée par un arrêté préfectoral.

Chasse

Variable suivant le type de gestion cynégétique

Déplacement et parfois concentration de la grande faune mais action positive sur les populations d’ongulés. Dérangement de la faune. Activité encadrée par un arrêté préfectoral.

Pêche

Faible

Les têtes de bassins sont classées en réserve de pêche.

Sylviculture

Faible à très fort suivant le type de peuplement et de conduite forestière

Un seul plan d’aménagement est conforme aux objectifs de la Réserve. Les autres, antérieurs à la création de la Réserve, seront révisés progressivement.

Pastoralisme

Faible à fort

Variable en fonction du lieu et du mode de conduite de l’exploitation



USAGES

IMPACT

OBSERVATIONS

EVOLUTION


USAGES MODERNES

Ski alpin

Fort

Fréquentation induite et impact sur le paysage et vis-à-vis de l’image de la Réserve auprès du public. Activité encadrée par un arrêté préfectoral.

Ski de fond

Fort

Fréquentation induite et impact sur le paysage et vis à vis de l’image de la Réserve auprès du public. Activité encadrée par un arrêté préfectoral.

Ski de randonnée et randonnée en raquette

Fort

Dérangement de la faune en période hivernale (notamment en cas de pratique hors-piste et sentiers). Activité encadrée par un arrêté préfectoral.

Chien de traineau

Fort

Dérangement de la faune en période hivernale. Trouble de la quiétude (aboiements).

Compétitions sportives

Variable en fonction de la discipline et de la saison

Augmentation de la fréquentation. Travaux spécifiques ou équipements à usage temporaire. Activité encadrée par un arrêté préfectoral.



USAGES

IMPACT

OBSERVATIONS

EVOLUTION


VTT

Variable en fonction de la pratique (utilisation des chemins autorisés).

Dérangement de la faune. Erosion des sentiers Impact vis-à-vis de l’image de la Réserve (conflits avec les promeneurs et les randonneurs). Activité encadrée par un arrêté préfectoral.

Fréquentations touristiques (promenade)

Faible à fort

Faible dans la mesure où la fréquentation se fait à partir des chemins et sentiers balisés. Problèmes de pique-nique et de feux constatés ponctuellement. Forte fréquentation induite sur les points de fixation du public. Problèmes de dépôt de déchets en certains lieux. Problème d’érosion des sentiers notamment sur les crêtes. Activité encadrée par un arrêté préfectoral.

Randonnée pédestre

Faible à fort

Variable selon l’intensité de la fréquentation, des périodes et des points de fixation du public. Activité encadrée par un arrêté préfectoral.

Course d’orientation

Faible à fort

Variable selon les périodes et une éventuelle pratique hors sentiers et chemins balisés.

?

?

Circulation automobile

Faible à fort

Variable selon l’intensité de la circulation et les trajets empruntés. Activité encadrée par un arrêté préfectoral.



USAGES

IMPACT

OBSERVATIONS

EVOLUTION


Equitation

Faible

Utilisation des chemins balisés mais risque d’érosion en cas de forte fréquentation. Activité encadrée par un arrêté préfectoral.

Naturalistes, photographes

Faible

Variable suivant l’éthique du pratiquant, des périodes et des lieux de fréquentation.

Ecoles, Université et groupes

Faible

Variable en fonction de la qualité de l’encadrement, des périodes et des lieux de fréquentation.

Camping et bivouac

Faible à fort

Variable en fonction des lieux fréquentés. Problèmes de feux et de dépôt de déchets.

Circulation en véhicules tout terrain (automobiles, motos, scooter des neiges...)

Fort

Bruit et phénomène d’érosion. Pratique illégale (loi 4*4). Activité encadrée par un arrêté préfectoral.

Survol

Fort

Bruit et dérangement de la faune.

Vol libre

Faible à fort

Pratique interdite sur la Réserve

TRAVAUX



USAGES

IMPACT

OBSERVATIONS

EVOLUTION


Exploitation forestière

Faible à fort

Variable en fonction des modes de conduite de l’exploitation. Gel de l’exploitation (sauf opérations de sécurité) sur 356 ha de la Réserve.

Travaux particuliers

Faible à fort

Variable en fonction du type de travaux effectués et du mode de réalisation de ces travaux. Travaux régis par une convention

Travaux liés à la gestion de la Réserve Naturelle

Faible

Des précautions définies dans un cahier des charges sont indispensables.

AUTRES

Surveillance de la Réserve

Faible

Respect du cahier des charges définit.

Suivi scientifique

Faible à fort

Variable en fonction des lieux prospectés et de la cohérence du cahier des charges qui encadre ces travaux.



B.3.3. Les facteurs extérieurs Parmi les facteurs extérieurs pouvant avoir une influence sur les populations et les habitats naturels, il faut signaler les problèmes de pollution atmosphérique qui peuvent avoir des répercussions sur l’ensemble des bassins versants de la Réserve Naturelle. Ces effets non mesurés jusqu’à présent, mériteraient d’être étudiés à l’avenir. On peut également signaler des problèmes de survols et de dérangements sonores importants, notamment dans le cadre de survols à basse altitude d’engins civils (avions ou hélicoptères) ou militaires qui occasionnent des dérangements brusques et imprévus de la faune. B.3.4. Les contraintes juridiques Au même titre que les facteurs naturels ou humains, les facteurs juridiques peuvent avoir des conséquences positives ou négatives sur la gestion de la Réserve Naturelle. Pour le site du Frankenthal-Missheimle, le principal cadre juridique qui s’impose au gestionnaire pour la mise en œuvre des actions du plan de gestion sont les plans d’aménagement forestier approuvés par les municipalités. Notons que pour l’instant, seul le plan d’aménagement forestier de la commune d’Hohrod, révisé en 1996 est en cohérence avec les objectifs de la Réserve Naturelle. Le statut du foncier, relativement complexe au regard de celui des Réserves Naturelles de la Tourbière de Machais et du Massif du Grand Ventron (propriétés forestières de quatre communes, présence d’une quinzaine de propriétés privées) peut parfois compliquer l’élaboration et la mise en œuvre des actions prévues au plan de gestion. B.3.5. Les autres contraintes de gestion D’autres contraintes peuvent entraîner quelques difficultés pour la mise en œuvre des objectifs du plan de gestion et des actions qui en découlent. Il s’agit notamment de : * l’absence d’informations scientifiques précises sur une gestion forestière favorable à la biodiversité en moyenne montagne ; * le manque de connaissances sur le fonctionnement hydrologique des tourbières de la Réserve Naturelle ; * le manque de données scientifiques précises sur la dynamique et l’évolution des populations d’espèces végétales et animales sur le territoire de la Réserve ;



* des contraintes budgétaires pour la mise en œuvre de diverses études à caractère fondamental (études sur la naturalité des peuplements forestiers, sur le fonctionnement hydrologique des tourbières et expérimentation et suivi d’une sylviculture naturaliste ou de l’évolution des populations de certaines espèces). B.3.6. Conclusion Parmi les facteurs qui influent le plus sur les objectifs à long terme définis pour le territoire de la Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle, plusieurs apparaissent comme déterminantes. Il s’agit notamment : * des plans d’aménagement forestier, référence de base pour toutes les interventions sylvicoles ; * du statut du foncier ; * du développement des usages modernes et de l’augmentation des fréquentations ; * du manque d’informations sur la dynamique et l’évolution de certaines populations végétales ou animales et sur leurs interactions positives ou négatives ; * du manque d’informations sur le fonctionnement hydrologique des tourbières du site et par conséquent l’absence de données scientifiques sur les répercussions des interventions à l’amont des différents bassins versants ; * des moyens financiers disponibles pour la réalisation d’études à caractère fondamental ; * de la qualité paysagère et du pittoresque du site et notamment du secteur du Frankenthal-Sentier des roches.

Plan de gestion * objectifs du plan 126


B.4. Définition des objectifs du plan Au contraire des objectifs fondamentaux définis à long terme, les objectifs du plan de gestion sont amenés à être évalués et révisés à l’issue de chaque période d’application du plan (5 ans). Ils tiennent compte des différents facteurs et tendances qui influencent l’évolution du site et les objectifs fondamentaux. Ils peuvent donc être considéré comme les objectifs opérationnels du plan de gestion de la Réserve Naturelle. A ces objectifs correspondent des actions précises, opérations de gestion, d’accueil du public, scientifiques, à mettre en œuvre et à planifier au cours des cinq années d’application du plan de gestion Les objectifs opérationnels définis pour ce premier plan de gestion de la Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle sont présentés dans les pages suivantes sous forme de tableaux qui précisent leur relation avec les objectifs fondamentaux et leurs secteurs d’application (unité de gestion). Ces objectifs sont relatifs à : * la conservation du patrimoine ; * la gestion des fréquentations ; * l’accueil, la communication et la pédagogie * la recherche scientifique.

Démantèlement de la station de ski de la Côte 1000

Plan de gestion * Objectifs du plan de gestion


127

Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle : Conservation du patrimoine

Objectifs à moyen terme (pour la durée d’application du plan de gestion)

Code

Unité de gestion


Objectifs à moyen terme

Priorité (de 1 à 3)

URI 1 et 3

Réserve intégrale (forêts)

* Maintien du caractère naturel et conservation des écosystèmes climaciques et subclimaciques : - préserver la dynamique naturelle des forêts subnaturelles. * Maintien des espèces relictuelles, rares ou menacées : - assurer une gestion conservatoire des espèces rares, menacées ou relictuelles ; - éviter ou minimiser tout dérangement de la faune et toute atteinte à la flore ; - éviter le morcellement des biotopes.

* Laisser les peuplements forestiers évoluer selon leur dynamique propre * Eviter toute artificialisation du milieu naturel * Mettre en place une information spécifique concernant les arbres morts * Rechercher un équilibre faune - flore * Pérenniser une pratique de la chasse en cohérence avec les termes du décret portant création de la Réserve Naturelle et les objectifs fondamentaux du plan de gestion

1 1 1 2 1

URI 2 Réserve intégrale (formations végétales remarquables des cirques glaciaires)

* Maintien du caractère naturel et conservation des écosystèmes climaciques et subclimaciques : - préserver la dynamique naturelle des formations végétales spécifiques des cirques glaciaires. * Maintien des espèces relictuelles, rares ou menacées : - assurer une gestion conservatoire des espèces rares, menacées ou relictuelles ; - éviter ou minimiser tout dérangement de la faune et toute atteinte à la flore ; - éviter le morcellement des biotopes.

* Laisser les formations végétales des cirques glaciaires évoluer selon leur dynamique propre * Eviter toute artificialisation du milieu naturel * Rechercher un équilibre faune - flore * Pérenniser une pratique de la chasse en cohérence avec les termes du décret portant création de la Réserve Naturelle et les objectifs fondamentaux du plan de gestion

1 1 2 1

UFE Forêt Exploitée * Amélioration de la biodiversité : * Faire intégrer dans les plans d’aménagement forestiers qui succéderont à 1



128

Code

Unité de gestion




1 et 2

(zone verte et secteurs non soumis au régime forestier)

- favoriser une sylviculture favorable à la diversité biologique ; * Maintien des espèces relictuelles, rares ou menacées : - assurer une gestion conservatoire des espèces rares, menacées ou relictuelles ; - éviter ou minimiser tout dérangement de la faune et toute atteinte à la flore ; - éviter le morcellement des biotopes.

ceux en vigueur actuellement les dispositions du décret portant création de la Réserve Naturelle et les objectifs fondamentaux du plan de gestion * Préparer les peuplements à application d’une sylviculture en futaie jardinée ou irrégulière par bouquets * Appliquer une sylviculture en futaie jardinée ou irrégulière par bouquets * Privilégier la régénération naturelle (si des plantations forestières sont réalisées, celles-ci feront uniquement appel à des essences autochtones déjà présentes à l’état naturel dans la Réserve ; les plans seront de provenance locale ou spécifique à la Réserve notamment pour l’épicéa) * Proscrire le reboisement des vides inférieurs à 20 ares * Privilégier dans les interventions sylvicoles la sauvegarde des arbustes et arbrisseaux * Maintenir des vieux bois * Maintenir des arbres morts, mourants et à cavités naturelles * Proscrire toute nouvelle création de dessertes forestières (pis tes...) ⇒ Dans les secteurs potentiellement favorables à la gélinotte : * doser les essences pour obtenir un mélange favorable à cet oiseau ; * réaliser les martelages de préférence en automne ; * favoriser la présence de la myrtille. ⇒ Dans les secteurs abritant des espèces sensibles : * réaliser les travaux sylvicoles de préférence en dehors des périodes critiques * respecter des précautions de chantier adaptées à la conservation des habitats et des espèces * Rechercher un équilibre faune - flore * Pérenniser une pratique de la chasse en cohérence avec les termes du décret portant création de la Réserve Naturelle et les objectifs fondamentaux du plan de gestion

1 1 1 1 1 1 1 1 3 3 2 1 2 2 1

UFT Forêts de * Maintien du caractère naturel et conservation des ⇒ Cas des peuplements stables :



129

Code

Unité de gestion




transition (zone bleue)

écosystèmes climaciques et subclimaciques : - préserver la dynamique naturelle des forêts subnaturelles. * Maintien des espèces relictuelles, rares ou menacées : - assurer une gestion conservatoire des espèces rares, menacées ou relictuelles ; - éviter ou minimiser tout dérangement de la faune et toute atteinte à la flore ; - éviter le morcellement des biotopes.

* Laisser les peuplements forestiers évoluer selon leur dynamique propre * Eviter toute artificialisation du milieu naturel * Compenser la perte de revenu d’exploitation pour les communes puis intégrer ces secteurs à la zone rouge ⇒ Cas des peuplements instables : * Application d’un traitement forestier permettant de restaurer les potentialités biologiques des peuplements avant leur classement en réserve forestière intégrale (zone rouge) * Favoriser la régénération naturelle (si des plantations forestières sont réalisées, celle-ci feront uniquement appel à des essences autochtones déjà présentes à l’état naturel dans la Réserve ; les plans seront de provenance locale ou spécifique à la Réserve, notamment pour l’épicéa) * Proscrire le reboisement des vides inférieurs à 20 ares * Privilégier dans les interventions sylvicoles la sauvegarde des arbustes et arbrisseaux * Maintenir des vieux bois * Maintenir des arbres morts, mourants et à cavités naturelles * Proscrire toute nouvelle création de dessertes forestières (pistes...) ⇒ Dans les secteurs potentiellement favorables à la gelinotte : * doser les essences pour obtenir un mélange favorable à l’oiseau * réaliser les martelages de préférence en automne ; * favoriser la présence de la myrtille. ⇒ Dans les secteurs abritant des espèces sensibles : * réaliser les travaux sylvicoles de préférence en dehors des périodes critiques * respecter des précautions de chantier adaptées à la conservation des habitats et des espèces * Rechercher un équilibre faune - flore * Pérenniser une pratique de la chasse en cohérence avec les termes du décret portant création de la Réserve Naturelle et les objectifs fondamentaux du plan de gestion

1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 3 3 2 1 2 2 1

UCI Chaume primaire * Maintien du caractère naturel et conservation des * Laisser les chaumes primaires évoluer selon leur dynamique propre 1



130

Code

Unité de gestion




écosystèmes climaciques et subclimaciques : - préserver le caractère naturel des chaumes primaires. * Maintien des espèces relictuelles, rares ou menacées : - assurer une gestion conservatoire des espèces rares, menacées ou relictuelles ; - éviter ou minimiser tout dérangement de la faune et toute atteinte à la flore ; - éviter le morcellement des biotopes

* Eviter toute artificialisation du milieu naturel * Rechercher un équilibre faune - flore * Pérenniser une pratique de la chasse en cohérence avec les termes du décret portant création de la Réserve Naturelle, les objectifs fondamentaux du plan de gestion et la fréquentation de ces secteurs

1 2 1

UCII Chaumes * Amélioration de la biodiversité : * Laisser ces chaumes secondaires évoluer selon leur dynamique propre en 1



131

Code

Unité de gestion




1 et 3 secondaires des Hauts-Fourneaux et petites chaumes intra-forestières des Trois -Fours

- favoriser une gestion des chaumes et des prairies montagnardes favorable à la diversité biologique ; * Maintien des espèces relictuelles, rares ou menacées : - assurer une gestion conservatoire des espèces rares, menacées ou relictuelles ; - éviter ou minimiser tout dérangement de la faune et toute atteinte à la flore ; - éviter le morcellement des biotopes.

permettant le maintien des espèces relictuelles, rares ou menacées * Proscrire toute intervention à caractère sylvicole * Maîtriser et traiter les zones dénaturées, organiser le stationnement * Rechercher un équilibre faune - flore * Pérenniser une pratique de la chasse en cohérence avec les termes du décret portant création de la Réserve Naturelle, les objectifs fondamentaux du plan de gestion et la fréquentation de ces secteurs

1 1 2 1

UCII 2 Chaume secondaire des Trois -Fours

* Amélioration de la biodiversité : - favoriser une gestion des chaumes et des prairies montagnardes favorable à la diversité biologique ; * Maintien des espèces relictuelles, rares ou menacées : - assurer une gestion conservatoire des espèces rares, menacées ou relictuelles ; - éviter ou minimiser tout dérangement de la faune et toute atteinte à la flore ; - éviter le morcellement des biotopes.

* Maintenir une exploitation pastorale du site * Appliquer éventuellement les dispositions des Mesures Agri-Environnementales compatibles avec le décret et les objectifs du plan de gestion * Proscrire le pâturage des zones tourbeuses et des espaces forestiers * Proscrire le retournement des chaumes * Proscrire l’écobuage, l’incinération et le brûlage des chaumes * Limiter les pratiques d’amendement de la chaume des Trois -Fours à celles en vigueur à la date du décret * Proscrire toute autre forme de fertilisation, hors déjections animales en place, d’amendement et de traitement chimique * Proscrire toute intervention à caractère sylvicole * Maîtriser et traiter les zones dénaturées * Rechercher un équilibre faune - flore * Pérenniser une pratique de la chasse en cohérence avec les termes du décret portant création de la Réserve Naturelle, les objectifs fondamentaux du plan de gestion et la fréquentation de ces secteurs

2 3 1 1 1 1 1 1 3 2 1

UCII 4 Chaume * Amélioration de la biodiversité : * Etudier la mise en œuvre d’une gestion écologique de la chaume en 1



132

Code

Unité de gestion




secondaire du Schaeferthal


accord avec les propriétaires et dans le respect du décret de la Réserve et des objectifs du plan de gestion * Proscrire le pâturage des espaces forestiers * Proscrire le retournement des chaumes * Proscrire l’écobuage, l’incinération et le brûlage des chaumes * Proscrire toute forme de fertilisation, hors déjections animales en place, d’amendement et de traitement chimique * Proscrire toute intervention à caractère sylvicole * Maîtriser et traiter les zones dénaturées * Rechercher un équilibre faune - flore * Pérenniser une pratique de la chasse en cohérence avec les termes du décret portant création de la Réserve Naturelle, les objectifs fondamentaux du plan de gestion et la fréquentation de ces secteurs

1 1 1 1 1 3 2 1

UPM (1, 2, 3, 5 et 6)

Prairies montagnardes (sauf Frankenthal)


* Etudier la mise en œuvre d’une gestion écologique des prairies en accord avec les propriétaires et dans le respect du décret de la Réserve et des objectifs du plan de gestion * Proscrire le pâturage des espaces forestiers * Proscrire le retournement des prairies * Proscrire l’écobuage, l’incinération et le brûlage des prairies * Proscrire toute forme de fertilisation, hors déjections animales en place, d’amendement et de traitement chimique * Eviter toute intervention à caractère sylvicole * Maîtriser et traiter les zones dénaturées * Rechercher un équilibre faune - flore * Pérenniser une pratique de la chasse en cohérence avec les termes du décret portant création de la Réserve Naturelle, les objectifs fondamentaux du plan de gestion et la fréquentation de ces secteurs

1 1 1 1 1 1 3 2 1

UPM 4 Prairie * Amélioration de la biodiversité : * Maintenir une activité pastorale du site 2



133

Code

Unité de gestion




montagnarde du Frankenthal


* Appliquer éventuellement les dispositions des Mesures Agri-Environnementales (ex. art. 19) compatibles avec le décret et les objectifs du plan de gestion * Proscrire le pâturage des zones tourbeuses et des espaces forestiers * Proscrire le retournement des chaumes * Proscrire l’écobuage, l’incinération et le brûlage des chaumes * Proscrire toute forme de fertilisation, hors déjections animales en place, d’amendement et de traitement chimique * Appliquer les dispositions de la convention relative aux activités pastorales de la marcairie du Frankenthal à savoir : - respect de la surface pâturable qui doit être enclose ; - le pâturage est possible, sous réserve de l’établissement d’une convention de pâturage selon les dispositions de l’art. L 146-1 du Code Forestier, sur une partie de la parcelle 45, soumise au régime forestier * Assurer la protection des stations d’espèces remarquables * Organiser le suivi et l’évaluation du pâturage * Eviter toute intervention à caractère sylvicole * Maîtriser et traiter les zones dénaturées * Rechercher un équilibre faune - flore * Pérenniser une pratique de la chasse en cohérence avec les termes du décret portant création de la Réserve Naturelle, les objectifs fondamentaux du plan de gestion et la fréquentation de ces secteurs

3 1 1 1 1 1 1 1 1 3 2 1

UT Tourbières * Maintien du caractère naturel et conservation des * Laisser les écosystèmes tourbeux évoluer selon leur dynamique propre 1



134

Code

Unité de gestion




(1, 2, 3, 4, 5 et 6)

écosystèmes climaciques et subclimaciques : - pérenniser et favoriser un bon fonctionnement des écosystèmes tourbeux et préserver leur fonctionnement hydrologique. * Maintien des espèces relictuelles, rares ou menacées : - assurer une gestion conservatoire des espèces rares, menacées ou relictuelles ; - éviter ou minimiser tout dérangement de la faune et toute atteinte à la flore ; - éviter le morcellement des biotopes.

* Eviter toute artificialisation du milieu naturel * Maîtriser et traiter les zones dénaturées * Proscrire toute pratique cynégétique

1 2 1



135

Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle : gestion des fréquentations


Code

Unité de gestion



Priorité (1 à 3)

URI UFE UFT UCI UCII UPM UT

L’ensemble de la Réserve Naturelle

* Permettre l’accueil dans des conditions d’ambiance « nature » * Permettre la pratique des activités sportives, de loisirs et touristiques dans le cadre fixé par les dispositions des arrêtés préfectoraux réglementant la pratique des activités sportives de loisirs et touristiques sur le territoire de la Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle

⇒ Entretien des chemins, pistes et sentiers répertoriés à l’annexe 1 de l’arrêté préfectoral réglementant la pratique des activités sportives et touristiques dans la Réserve Naturelle dans le strict respect de leurs caractéristiques actuelles : * Entretenir la desserte forestière et les voies d’accès aux propriétés selon les modalités de la convention d’entretien des chemins et pistes et avec l’objectif d’espacer les interventions * Entretenir les sentiers balisés selon les dispositions de l’art. 6 de l’arrêté préfectoral n° 97-0636 réglementant la pratique des activités sportives et touristiques sur le territoire de la Réserve Naturelle * Equiper éventuellement les sentiers des sites les plus fragiles et/ou les plus fréquentés de dispositifs permettant de préserver les milieux naturels ou d’éviter une dégradation trop rapide et trop importante des itinéraires balisés ⇒ Pénétration des milieux naturels et maîtrise des flux * Proscrire toute création de nouveaux chemins et de nouvelles pistes * Proscrire toute ouverture ou balisage de nouveaux itinéraires * Encadrer les fréquentations en faisant respecter les dispositions du décret portant création de la Réserve Naturelle ainsi que les termes des arrêtés préfectoraux réglementant la pratique des activités sportives, de loisirs et touristiques estivales et hivernales sur le territoire de la Réserve Naturelle * Maîtriser l’apparition de cheminements spontanés * Informer les visiteurs sur la réglementation de la Réserve, la sensibilité des milieux naturels et sur le comportement à adopter pour les préserver

2 2 2 1 1 1 1 2



136

Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle : Accueil, communication et pédagogie


Code

Unité de gestion



Priorité (1 à 3)

URI UFE UFT UCI UCII UPM UT

L’ensemble de la Réserve Naturelle

* Favoriser l’intégration de la Réserve Naturelle dans le contexte local * faire connaître et comprendre l’intérêt patrimonial de la Réserve Naturelle * Faire connaître et comprendre les objectifs des opérations de gestion réalisées sur le territoire de la Réserve Naturelle dans le cadre de la mise en œuvre du plan de gestion * Faire connaître la réglementation de la Réserve Naturelle et inciter à son respect

* Identifier et résoudre les conflits d’usage * Harmoniser la signalétique sur le territoire de la Réserve Naturelle et supprimer celle qui est inutile ou en infraction au décret portant création de la Réserve Naturelle * Organiser un programme pédagogique a destination prioritaire des scolaires et des habitants à proximité de la Réserve Naturelle en intégrant la fragilité du site * Développer des outils pédagogiques adaptés * Organiser les sorties de découverte sur des itinéraires balisés définis et en dehors des zones sensibles * Informer les visiteurs sur la réglementation de la Réserve, les milieux naturels et leur sensibilité et sur le comportement à adopter pour les préserver * Communiquer sur les opérations de gestion mise en œuvre * Communiquer et valoriser le suivi scientifique mis en place * Favoriser l’information et la pédagogie dans le cadre des tournées de surveillance de la Réserve Naturelle

1 1 2 3 2 1 2 2 1



137

Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle : recherche scientifique


Code

Unité de gestion



Priorité (1 à 3)

URI 1 et 3

Réserve Intégrale (forêts)

* Faire du site du Frankenthal-Missheimle un lieu d’étude des écosystèmes climaciques et subclimaciques (chaumes primaires, écosystèmes tourbeux, forêts à caractères naturels et végétation des cirques glaciaires) du massif vosgien

* Poursuite des recherches nécessaires au complément et à la mise à jour des inventaires * Poursuite des études nécessaire à la caractérisation du milieu naturel * définition et engagement du protocole de suivi scientifique de la Réserve * définition et engagement du protocole d’étude et de suivi des forêts à caractères naturels

1 1 2 1

URI 2 Réserve intégrale (formations végétales remarquables des cirques glaciaires)

* Faire du site du Frankenthal-Missheimle un lieu d’étude des écosystèmes climaciques et subclimaciques (chaumes primaires, écosystèmes tourbeux, forêts à caractères naturels et végétation des cirques glaciaires) du massif vosgien

* Poursuite des recherches nécessaires au complément et à la mise à jour des inventaires * Poursuite des études nécessaire à la caractérisation du milieu naturel * définition et engagement du protocole de suivi scientifique de la Réserve * définition et engagement du protocole d’étude et de suivi des cirques glaciaires

1 1 2 1

UFE 1 et 2

Forêt Exploitée (zone verte et secteurs non soumis au régime forestier)

* Expérimenter et suivre la mise en application d’une sylviculture qui prenne en compte les intérêts écologiques et la biodiversité

* Poursuite des recherches nécessaires au complément et à la mise à jour des inventaires * Poursuite des études nécessaire à la caractérisation du milieu naturel * définition et engagement du protocole de suivi scientifique de la Réserve * définition et engagement du protocole d’étude et de suivi de l’évolution des peuplements forestiers exploités

1 1 2 3

UFT Forêts de * Faire du site du Frankenthal-Missheimle un lieu * Poursuite des recherches nécessaires au complément et à la mise à jour 1



138

Code

Unité de gestion



Priorité (1 à 3)

transition (zone bleue)

d’étude des écosystèmes climaciques et subclimaciques (chaumes primaires, écosystèmes tourbeux, forêts à caractères naturels et végétation des cirques glaciaires) du massif vosgien

des inventaires * Poursuite des études nécessaire à la caractérisation du milieu naturel * définition et engagement du protocole de suivi scientifique de la Réserve * définition et engagement du protocole d’étude et de suivi des forêts après abandon des pratiques sylvicoles

1 2 1

UCI Chaume primaire * Faire du site du Frankenthal-Missheimle un lieu d’étude des écosystèmes climaciques et subclimaciques (chaumes primaires, écosystèmes tourbeux, forêts à caractères naturels et végétation des cirques glaciaires) du massif vosgien

* Poursuite des recherches nécessaires au complément et à la mise à jour des inventaires * Poursuite des études nécessaire à la caractérisation du milieu naturel * définition et engagement du protocole de suivi scientifique de la Réserve * définition et engagement du protocole d’étude et de suivi des chaumes primaires

1 1 2 2

UCII (1,2,3 et 4)

Chaumes secondaires

* Faire du site du Frankenthal-Missheimle un lieu d’étude sur la gestion de la biodiversité des écosystèmes prairiaux anthropiques (chaumes secondaires et prairies montagnardes) du massif vosgien

* Poursuite des recherches nécessaires au complément et à la mis e à jour des inventaires * Poursuite des études nécessaire à la caractérisation du milieu naturel * définition et engagement du protocole de suivi scientifique de la Réserve

1 1 2

UPM (1, 2, 3, 4, 5 et 6)

Prairies montagnardes

* Faire du site du Frankenthal-Missheimle un lieu d’étude sur la gestion de la biodiversité des écosystèmes prairiaux anthropiques (chaumes secondaires et prairies montagnardes) du massif vosgien

* Poursuite des recherches nécessaires au complément et à la mise à jour des inventaires * Poursuite des études nécessaire à la caractérisation du milieu naturel * définition et engagement du protocole de suivi scientifique de la Réserve

1 1 2

UT (1, 2, 3, 4, 5 et 6)

Tourbières * Faire du site du Frankenthal-Missheimle un lieu d’étude des écosystèmes climaciques et subclimaciques (chaumes primaires, écosystèmes tourbeux, forêts à caractères naturels et végétation des cirques glaciaires) du massif vosgien

* Poursuite des recherches nécessaires au complément et à la mise à jour des inventaires * Poursuite des études nécessaire à la caractérisation du milieu naturel * définition et engagement du protocole de suivi scientifique de la Réserve * définition et engagement du protocole d’étude et de suivi de la dynamique et du fonctionnement hydrologique des écosystèmes tourbeux

1 1 2 1



Chapitre C : le plan de travail

L’objet de ce chapitre est de traduire les objectifs définis pour la Réserve Naturelle en programme d’action à engager pour la période d’application du plan de gestion qui est fixée à 5 ans Il s’agit d’une synthèse des opérations prévues sur cette période en termes d’actions, d’échéances, de réalisations et de moyens. Cette synthèse résulte d’une analyse des facteurs ayant une influence positive ou négative sur le territoire de la Réserve Naturelle et prend également en compte une analyse des besoins du gestionnaire pour la mise en œuvre des objectifs définis. C.1. Les opérations Dans le tableau présenté ci-après, les opérations prévisionnelles à engager pour la période d’application du plan de gestion sont présentées au regard des objectifs fondamentaux et des objectifs opérationnels du plan. La localisation de ces opérations sur le territoire de la Réserve, leur niveau de priorité et les partenaires éventuels pour les mettre en œuvre sont également mentionnés. Ces opérations ont été codifiées et regroupées par thème : * SE : Suivi Ecologique ; * GH : Gestion des Habitats et des espèces ; * FA : Fréquentation, Accueil et pédagogie ; * IO : Infrastructures et Outils ; * AD : suivi Administratif ; * PO : Police de la nature et surveillance ; * RE : Recherche. Pour permettre la répartition sur une même ligne des informations relatives à une opération, les abréviations suivantes ont été utilisées : * ADPSF : Association Départementale de Promotion du Ski de Fond ; * AHV : Atouts Hautes-Vosges ; * CAF : Club Alpin Français ; * CEREG : Centre d’Etude et de Recherche en Eco-Géographie ; * DIREN : Direction Régionale de l’Environnement ; * FFME : Fédération Française de la Montagne et l’Escalade ; * GEPMA : Groupe d’Etude et de Protection des Mammifères d’Alsace ; * GTV : Groupe Tétras Vosges ; * INRA : Institut National de Recherche Agronomique ; * LPO : Ligue pour la Protection des Oiseaux ; * ONC : Office National de la Chasse ; * ONF : Office National des Forêts ; * PNR : Parc Naturel Régional ; * RNF : Réserves Naturelles de France ; * SHNEC : Société d’Histoire Naturelle et d’Ethnographie de Colmar.

Plan de gestion * Plan de travail

Réserve Naturelle du Frankenthal -Missheimle * Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges

140

RESERVE NATURELLE DU MASSIF DU FRANKENTHAL-MISSHEIMLE

Tableau des opérations prévisionnelles


Objectifs du plan

Codes opérations

Opérations

Localisations

Niveau de

priorité

Partenaires possibles

SE : Suivi écologique * Faire du site du Frankenthal un lieu d’étude des écosystèmes climaciques et subclimaciques (chaumes primaires, écosystèmes tourbeux, forêts à caractères naturels et végétation des cirques glaciaires) du massif vosgien

* Poursuite des recherches nécessaires au complément et à la mise à jour des inventaires

SE 1

SE 2

SE 3

* Assurer le suivi et la mise à jour de l’inventaire habitat * Assurer le suivi et la mise à jour de l’inventaire floristique * Assurer le suivi et la mise à jour de l’inventaire faunistique

RN

RN

RN

1 1 1

SHNEC

SHNEC

LPO GEPMA BUFO

* Poursuite des études nécessaires à la caractérisation du milieu naturel

SE 4

SE 5

SE 6

* Réaliser une étude géomorphologique du site et présentation des résultats sous forme d’un Modèle Numérique de Terrain et d’une carte des formations géomorphologiques identifiées * Réaliser une étude pédologique de la Réserve avec établissement d’une carte des sols commentée et identifier les problèmes d’érosion pour proposer des remèdes, notamment au niveau des parties sommitales * Réaliser une étude hydrologique de la Réserve avec établissement d’une carte commentée du réseau hydrographique et apporter des précisions sur le fonctionnement hydrique des zones tourbeuses

RN

RN

RN

1 3 1

Université de Strasbourg

CEREG

Universités


CEREG



141


Objectifs du plan

Codes opérations

Opérations

Localisations

Niveau de

priorité


SE 7

SE 8

SE 9

SE 10

* Réaliser une carte commentée des taxons phytosociologiques de la Réserve Naturelle * Réaliser une carte commentée des stations forestières de la Réserve * Réaliser une carte commentée des peuplements et des structures forestières * Caractériser de manière qualitative et quantitative l’avifaune nicheuse de la Réserve Naturelle à l’aide, notamment, de la méthode des IPA

RN

RN

URI 1 et 3, UFE,

UFT

RN

1 2 1 2

SHNEC

ONF

ONF

LPO

* Définition et engagement du protocole de suivi scientifique de la Réserve Naturelle

SE 11

SE 12

SE 13

* Organiser et assurer le suivi annuel de certaines espèces animales remarquables (Faucon pèlerin, grand Corbeau, chouette de Tengmalm…) * Organiser et assurer le suivi annuel des populations de certaines espèces végétales remarquables * Concevoir et gérer une base de données sur le patrimoine de la Réserve Naturelle compatible avec Map-info

RN

RN

1 1 1

LPO

SHNEC

* Définition et engagement du protocole d’étude et de suivi des forêts à caractères naturels

SE 14

* Organiser et assurer un suivi fin des types forestiers en établissant une perspective hiérarchique de la forêt pour en étudier l’architecture (mise en place de transects permanents de 1200 à 6000 m2) pour en mesurer le bilan radiatif et la morphologie de la voûte

URI 1 et 3, UFT

1

Université de Metz et de Strasbourg



142


Objectifs du plan

Codes opérations

Opérations

Localisations

Niveau de

priorité


SE 15

SE 16

SE 17

SE 18

SE 19

SE 20

* Développer un modèle de simulation de la dynamique forestière à l’aide des données des études précédentes et grâce à l’analyse fine de carottages dendrologiques (50 échantillons par espèces) * Réaliser une caractérisation et un inventaire des bryophytes du bois mort et suivre l’évolution de cette végétation bryophytique par l’évolution de tableaux phytosociologiques * Définir et comparer la composition de la flore lychénique en fonction des modes de gestion forestière * Réaliser une caractérisation et un inventaire du peuplement des insectes et invertébrés xylophages des forêts à caractères naturels, définir les espèces pouvant servir de bioindicateurs, définir et mettre en œuvre une méthodologie de suivi des populations de ces indicateurs * Réaliser une caractérisation et un inventaire des champignons xylophages des forêts à caractères naturels, définir les espèces pouvant servir de bioindicateurs, définir et mettre en œuvre une méthodologie de suivi de ces espèces * Définir et mettre en œuvre un suivi des arbres morts, dépérissants et/ou remarquables

URI 1 et 3

URI 1 et 3

URI 1 et 3, UFT,

UFE

URI 1 et 3

URI 1 et 3

URI 1 et 3,

3 2 3 2 3 1

Université de Metz et de Strasbourg

SHNEC Université de

Metz et de Strasbourg

Universités

Université ou association compétente

Université ou association compétente

ONF



143


Objectifs du plan

Codes opérations

Opérations

Localisations

Niveau de

priorité


* Définition et engagement du protocole d’étude et de suivi de la végétation des cirques glaciaires

SE 21

SE 22

* Organiser et assurer le suivi du fonctionnement et de l’évolution des communautés végétales des mégaphorbiaies, notamment par les méthodes de la phytosociologie synusiale (Gillet et al. 1991) de deux placettes installées pour une durée de 5 ans dont l’une sera mis en défens (clôture électrique). La hauteur atteinte par certains écodèmes sera mesurée sur transects linéaires (Daguet Poissonet, 1991) * Organiser et assurer le suivi de l’évolution de la végétation (phytosociologie synusiale) et de la recolonisation par les ligneux (Daguet Poissonet) des terrains défrichés dans les couloirs à avalanches : - Falimont : deux placettes dans la partie défrichée et deux placettes dans la partie non défrichée du vallon - Dagobert : une placette dans la partie défrichée et pâturée et une placette dans la partie non défrichée du vallon. Les placettes circulaires de 200 m2 seront localisées à l’aide de bornes métalliques enterrées

URI 2

URI 2 UPM 4

1 1

SHNEC

SHNEC

* Expérimenter et suivre la mise en application d’une sylviculture qui prenne en compte les intérêts écologiques et la biodiversité

* Définition du protocole d’étude et de suivi de l’évolution des peuplements forestiers exploités

SE 23

SE 24

* Organiser et assurer le suivi de la biodiversité de ces peuplements notamment par le suivi d’espèces indicatrices, des arbres morts et dépérissants * Organiser et assurer le suivi des relations ongulés / peuplements forestiers exploités

UFE

UFE

2 2

ONF

ONF ONC

* Faire du site du Frankenthal un lieu d’étude des écosystèmes climaciques et subclimaciques (chaumes primaires, écosystèmes tourbeux, forêts à caractères naturels et végétation des cirques glaciaires) du massif vosgien

* Définition et engagement du protocole de suivi des forêts après abandon des pratiques sylvicoles

SE 25

SE 26

* Organiser et assurer le suivi de l’évolution des forêts après abandon des pratiques sylvicoles, notamment par la mise en place de quadrats ou de transects de référence * Définir et mettre en œuvre un suivi des arbres morts, dépérissants et/ou remarquables

UFT

UFT

3 1

Université, ONF

ONF



144


Objectifs du plan

Codes opérations

Opérations

Localisations

Niveau de

priorité


* Définition et engagement du protocole de suivi des chaumes primaires

SE 27 * Réaliser une carte phytosociologique au 1000e du triangle Falimont – Schaeferthal – Hohneck et organiser le suivi de la végétation

UCI 1 SHNEC

* Définition et engagement du protocole de suivi des chaumes secondaires et des prairies montagnardes

SE 28 * Organiser et assurer le suivi de la biodiversité des chaumes secondaires notamment par le suivi d’espèces indicatrices, ou la mise en place de quadrats de référence

UCII 3 SHNEC Universités

SE 29

SE 30

* Organiser et assurer le suivi de la biodiversité de la prairie montagnarde du Frankenthal, notamment par le suivi d’espèces indicatrices, ou la mise en place de quadrats de référence * Assurer le suivi de la gestion pastorale du Frankenthal par l’établissement d’un cahier de pâturage

UPM 4

UPM 4

1 1

SHNEC

Exploitant Chambre

Agriculture INRA

* Définition et engagement du protocole de suivi de la dynamique et du fonctionnement hydrologique des écosystèmes tourbeux

SE 31

SE 32

* Réaliser une cartographie fine des espèces remarquables, suivre leur phénologie sur une durée de 5 ans et dénombrer annuellement le nombre de plants en fleurs. Les espèces concernées par ce suivi sont : Carex limosa, Drosera rotundifolia, Eriophorum gracile, Scheuchzeria palustris, Eriophorum vaginatum, Nuphar pumila, Parnassia palustris, Lycopodiella inundata, Listera cordata, Andromeda polifolia * Définir et mettre en œuvre une étude à caractère opérationnel sur le fonctionnement hydrique des tourbières du Missheimle et du Baerenbach, en définir les éventuelles opérations de renaturation à entreprendre

UT

UT 1 et 2

1 2

SHNEC

Université



145


Objectifs du plan

Codes opérations

Opérations

Localisations

Niveau de

priorité


GH : Gestion des Habitats et des espèces * Maintien du caractère naturel et conservation des écosystèmes climaciques et subclimaciques : - préserver la dynamique naturelle des forêts subnaturelles. * Maintien des espèces relictuelles, rares ou menacées : - assurer une gestion conservatoire des espèces rares, menacées ou relictuelles ; - éviter ou minimiser tout dérangement de la faune et toute atteinte à la flore ; - éviter le morcellement des biotopes.

* Laisser les peuplements forestiers évoluer selon leur dynamique propre * Eviter toute artificialisation du milieu naturel * Rechercher un équilibre faune – flore * Pérenniser une pratique de la chasse en cohérence avec les termes du décret portant création de la Réserve Naturelle et les objectifs fondamentaux du plan de gestion

GH 1

GH 4

* Aucune opération de gestion prévue hormis l’entretien courant des itinéraires balisés ou non figurant sur les cartes n° 5, 6 et 7 du plan de gestion ou les opérations autorisées par le Préfet après avis du Comité Consultatif (opérations à caractères sanitaires ou liées à la sécurité) * Indemnisation des communes propriétaires pour compenser les pertes de revenus forestiers liées à l’instauration d’une réserve intégrale

URI 1 et 3

URI 1

1 1

Club Vosgien

DIREN

* Maintien du caractère naturel et conservation des écosystèmes climaciques et subclimaciques : - préserver la dynamique naturelle des formations végétales spécifiques des cirques glaciaires. * Maintien des espèces relictuelles, rares ou menacées : - assurer une gestion conservatoire des espèces rares, menacées ou relictuelles ; - éviter ou minimiser tout dérangement de la faune et toute atteinte à la flore ; - éviter le morcellement des biotopes.

* Laisser les formations végétales des cirques glaciaires évoluer selon leur dynamique propre * Eviter toute artificialisation du milieu naturel * Rechercher un équilibre faune – flore * Pérenniser une pratique de la chasse en cohérence avec les termes du décret portant création de la Réserve Naturelle et les objectifs fondamentaux du plan de gestion

GH 2

GH 3

* Définir et mettre en œuvre une étude à caractère opérationnel pour définir la nature des travaux de réhabilitation des sentiers du Falimont et de Dagobert * Aucune autre opération de gestion prévue hormis l’entretien courant des itinéraires balisés ou non figurant sur les cartes n° 5, 6 et 7 du plan de gestion ou les opérations autorisées par le Préfet après avis du Comité Consultatif (opérations à caractères sanitaires ou liées à la sécurité)

URI 2

URI 2

1 1


CEREG

Club Vosgien



146


Objectifs du plan

Codes opérations

Opérations

Localisations

Niveau de

priorité


* Amélioration de la biodiversité : - favoriser une sylviculture favorable à la diversité biologique ; * Maintien des espèces relictuelles, rares ou menacées : - assurer une gestion conservatoire des espèces rares, menacées ou relictuelles ; - éviter ou minimiser tout dérangement de la faune et toute atteinte à la flore ; - éviter le morcellement des biotopes.

* Faire intégrer dans les plans d’aménagement forestiers qui succéderont à ceux en vigueur actuellement les dispositions du décret portant création de la Réserve Naturelle et les objectifs fondamentaux du plan de gestion * Préparer les peuplements à application d’une sylviculture en futaie jardinée ou irrégulière par bouquets * Appliquer une sylviculture en futaie jardinée ou irrégulière par bouquets * Utiliser la régénération naturelle * Proscrire le reboisement des vides inférieurs à 20 ares * Privilégier dans les interventions sylvicoles la sauvegarde des arbustes et arbrisseaux * Maintenir des vieux bois * Maintenir des arbres morts ou mourants et des arbres à cavités naturelles * Proscrire toute nouvelle création de dessertes forestières (pistes, chemin…) ⇒ Dans les secteurs potentiellement favorables à la gélinotte : * doser les essences de façon à obtenir un mélange favorable à cet oiseau ; ⇒ Dans les secteurs abritant des espèces sensibles : * réaliser les travaux sylvicoles de préférence en dehors des périodes critiques * respecter des précautions de chantier adaptées à la conservation des habitats et des espèces * Rechercher un équilibre faune – flore * Pérenniser une pratique de la chasse en cohérence avec les termes du décret portant création de la Réserve Naturelle et les objectifs fondamentaux du plan de gestion

GH 5

GH 6

GH 7

GH 8

GH 9

GH 10

GH 11

GH 12

GH 13

Forêt communale d’Hohrod : * Eclaircies jardinatoires en parcelles 19 et 25 * Eclaircies jardinatoires en parcelles 21 et 23 * Réalisation éventuelle de travaux de génie écologique à la suite des exploitations et en fonction de la nécessité Forêt communale de Munster : * Coupe en parcelle 51 * Coupe en parcelles 56 et 57 * Coupe en parcelle 58 Forêt communale de Soultzeren : * Révision du plan d’aménagement (les modalités techniques des coupes et travaux seront précisées dans ce cadre) * Coupe en parcelle 59, étudier l’opportunité de recourir à une forme de débardage alternatif pour la vidange des bois. * Travaux sylvicoles éventuels dans la zone verte des parcelles 46 a et b

UFE

UFE

UFE

UFE

UFE

UFE

UFE

UFE

UFE

1 1 1 1 1 1 1 1 1

ONF

ONF

ONF

ONF

ONF

ONF

ONF

ONF

ONF



147


Objectifs du plan

Codes opérations

Opérations

Localisations

Niveau de

priorité


GH 14

GH 15

GH 16

GH 17

GH 18

GH 19

Forêt Communale de Stosswihr : * Modification du plan d’aménagement (les modalités techniques des coupes et travaux seront précisées dans ce cadre) * Coupe en parcelles 15 et 25 * Coupe en parcelle 26 * Coupe en parcelle 23 * Coupe en parcelle 29 * Coupe en parcelle 24

UFE

UFE

UFE

UFE

UFE

UFE

1 1 1 1 1 1

ONF

ONF

ONF

ONF

ONF

ONF



148


Objectifs du plan

Codes opérations

Opérations

Localisations

Niveau de

priorité


* Maintien du caractère naturel et conservation des écosystèmes climaciques et subclimaciques : - préserver la dynamique naturelle des forêts subnaturelles. * Maintien des espèces relictuelles, rares ou menacées : - assurer une gestion conservatoire des espèces rares, menacées ou relictuelles ; - éviter ou minimiser tout dérangement de la faune et toute atteinte à la flore ; - éviter le morcellement des biotopes.

⇒ Cas des peuplements stables : * Laisser les peuplements forestiers évoluer selon leur dynamique propre * Eviter toute artificialisation du milieu naturel * Compenser la perte de revenu d’exploitation pour les communes puis intégrer ces secteurs à la zone rouge ⇒ Cas des peuplements instables : * Application d’un traitement forestier permettant de restaurer les potentialités biologiques des peuplements avant leur classement en réserve forestière intégrale (zone rouge) * Utiliser la régénération naturelle * Proscrire le reboisement des vides inférieurs à 20 ares * Privilégier dans les interventions sylvicoles la sauvegarde des arbustes et arbrisseaux * Maintenir des vieux bois * Maintenir des arbres morts ou mourants et des arbres à cavités naturelles * Proscrire toute nouvelle création de dessertes forestières (pistes, chemin…) ⇒ Dans les secteurs potentiellement favorables à la gelinotte : * doser les essences de façon à obtenir un mélange favorable à cet oiseau ; ⇒ Dans les secteurs abritant des espèces sensibles : * réaliser les travaux sylvicoles de préférence en dehors des périodes critiques * respecter des précautions de chantier adaptées à la conservation des habitats et des espèces

GH 20

GH 21

* Aucune opération de gestion prévue hormis l’entretien courant des itinéraires balisés ou non figurant sur les cartes n° 5, 6 et 7 du plan de gestion ou les opérations autorisées par le Préfet après avis du Comité Consultatif (opérations à caractères sanitaires ou liées à la sécurité) * Définir et mettre en œuvre, en accord avec la commune de Soultzeren un mode de gestion des zones forestières « bleues » dont elle est propriétaire.

UFT

UFT

1 1

Club Vosgien

ONF

ONF



149


Objectifs du plan

Codes opérations

Opérations

Localisations

Niveau de

priorité


* Rechercher un équilibre faune – flore * Pérenniser une pratique de la chasse en cohérence avec les termes du décret portant création de la Réserve Naturelle et les objectifs fondamentaux du plan de gestion

* Maintien du caractère naturel et conservation des écosystèmes climaciques et subclimaciques : - préserver le caractère naturel des chaumes primaires. * Maintien des espèces relictuelles, rares ou menacées : - assurer une gestion conservatoire des espèces rares, menacées ou relictuelles ; - éviter ou minimiser tout dérangement de la faune et toute atteinte à la flore ; - éviter le morcellement des biotopes

* Laisser les chaumes primaires évoluer selon leur dynamique propre * Eviter toute artificialisation du milieu naturel * Rechercher un équilibre faune – flore * Pérenniser une pratique de la chasse en cohérence avec les termes du décret portant création de la Réserve Naturelle, les objectifs fondamentaux du plan de gestion et la fréquentation de ces secteurs

GH 22

GH 23

GH 24

* Définir et mettre en œuvre une étude à caractère opérationnel pour définir la nature des travaux de réhabilitation des sentiers du secteur du Hohneck. * Réaliser des travaux de réhabilitation des sentiers du secteur du Hohneck associés à un traitement de la zone sommitale entièrement dévégétalisée (table d’orientation) * Aucune autre opération de gestion prévue hormis l’entretien courant des itinéraires balisés ou non figurant sur les cartes n° 5, 6 et 7 du plan de gestion ou les opérations autorisées par le Préfet après avis du Comité Consultatif

UCI

UCI

UCI

1 2 1

Université ONF

ONF

Club Vosgien

* Amélioration de la biodiversité : - favoriser une gestion des chaumes et des prairies mo ntagnardes favorable à la diversité biologique ; * Maintien des espèces relictuelles, rares ou menacées : - assurer une gestion conservatoire des espèces rares, menacées ou relictuelles ; - éviter ou minimiser tout dérangement de la faune et toute atteinte à la flore ; - éviter le morcellement des biotopes.

* Laisser ces chaumes évoluer selon leur dynamique propre en permettant le maintien des espèces relictuelles, rares ou menacées * Proscrire toute intervention à caractère sylvicole * Maîtriser et traiter les zones dénaturées * Rechercher un équilibre faune – flore * Pérenniser une pratique de la chasse en cohérence avec les termes du décret portant création de la Réserve Naturelle, les objectifs fondamentaux du plan de gestion et la fréquentation de ces secteurs

GH 25 * Aucune opération de gestion prévue hormis l’entretien courant des itinéraires balisés ou non figurant sur les cartes n° 5, 6 et 7 du plan de gestion ou les opérations autorisées par le Préfet après avis du Comité Consultatif

UCII 1 et 3

1 Club Vosgien



150


Objectifs du plan

Codes opérations

Opérations

Localisations

Niveau de

priorité



* Maintenir une exploitation pastorale du site * Appliquer éventuellement les dispositions des Mesures Agri-Environnementales (ex. art. 19) compatibles avec le décret et les objectifs du plan de gestion * Proscrire le pâturage des zones tourbeuses et des espaces forestiers * Proscrire le retournement des chaumes * Proscrire l’écobuage, l’incinération et le brûlage des chaumes * Limiter les pratiques d’amendement de la chaume des Trois -Fours à celles en vigueur à la date du décret * Proscrire toute autre forme de fertilisation, hors déjections animales en place, d’a mendement et de traitement chimique

GH 26 * Etablir en accord avec le propriétaire exploitant la liste des activités pastorales en vigueur sur le site, définir et mettre en œuvre un plan de gestion de la chaume

UCII 2 1 Propriétaire Chambre

Agriculture INRA


* Etudier la mise en œuvre d’une gestion écologique de la chaume en accord avec les propriétaires et dans le respect du décret de la Réserve et des objectifs du plan de gestion * Proscrire le pâturage des zones tourbeuses et des espaces forestiers * Proscrire le retournement des chaumes * Proscrire l’écobuage, l’incinération et le brûlage des chaumes * Proscrire toute forme de fertilisation, hors déjections animales en place, d’amendement et de traitement chimique

GH 27 * Définir et mettre en œuvre en accord avec le propriétaire un plan de gestion de la chaume

UCII 4 3 Propriétaires



151


Objectifs du plan

Codes opérations

Opérations

Localisations

Niveau de

priorité



* Etudier la mise en œuvre d’une gestion écologique des prairies en accord avec les propriétaires et dans le respect du décret de la Réserve et des objectifs du plan de gestion * Proscrire le pâturage des zones tourbeuses et des espaces forestiers * Proscrire le retournement des prairies * Proscrire l’écobuage, l’incinération et le brûlage des prairies * Proscrire toute forme de fertilisation, hors déjections animales en place, d’amendement et de traitement chimique

GH 28 * Définir et mettre en œuvre en accord avec les propriétaires un plan de gestion des prairies montagnardes

UPM 1, 2, 3, 5 et

6

3 Propriétaires



152


Objectifs du plan

Codes opérations

Opérations

Localisations

Niveau de

priorité



* Maintenir une exploitation pastorale du site * Appliquer éventuellement les dispositions des Mesures Agri-Environnementales (ex. art. 19) compatibles avec le décret et les objectifs du plan de gestion * Proscrire le pâturage des zones tourbeuses et des espaces forestiers * Proscrire le retournement des chaumes * Proscrire l’écobuage, l’incinération et le brûlage des chaumes * Proscrire toute forme de fertilisation, hors déjections animales en place, d’amendement et de traitement chimique * Appliquer les dispositions de la convention relative aux activités pastorales de la marcairie du Frankenthal à savoir : - respect de la surface pâturable qui doit être enclose ; - le pâturage est possible, sous réserve de l’établissement d’une convention de pâturage selon les dispositions de l’art. L 146-1 du Code Forestier, sur une partie de la parcelle 45, soumise au régime forestier * Assurer la protection des stations d’espèces remarquables * Organiser le suivi et l’évaluation du pâturage

GH 29 * Etablir en accord avec le propriétaire exploitant la liste des activités pastorales en vigueur sur le site, définir et mettre en œuvre un plan de gestion de la prairie

UPM 4 1 Propriétaire Exploitant Chambre

Agriculture INRA



153


Objectifs du plan

Codes opérations

Opérations

Localisations

Niveau de

priorité


* Maintien du caractère naturel et conservation des écosystèmes climaciques et subclimaciques : - pérenniser et favoriser un bon fonctionnement des écosystèmes tourbeux et préserver leur fonctionnement hydrologique. * Maintien des espèces relictuelles, rares ou menacées : - assurer une gestion conservatoire des espèces rares, menacées ou relictuelles ; - éviter ou minimiser tout dérangement de la faune et toute atteinte à la flore ; - éviter le morcellement des biotopes.

* Laisser les écosystèmes tourbeux évoluer selon leur dynamique propre * Eviter toute artificialisation du milieu naturel * Maîtriser et traiter les zones dénaturées * Proscrire toute pratique cynégétique

GH 30

GH 31

GH 32

GH 33

* Mettre éventuellement en œuvre les travaux de réhabilitation définis par les études prévues en SE 28 * Etudier et mettre en place un platelage le long de la tourbière de l’Etang Noir pour éviter sa pénétration et sa dégradation * Mettre en exclos la tourbière des Trois -Fours pour éviter son piétinement par le troupeau en place * Aucune opération de gestion prévue hormis les opérations autorisées par le Préfet après avis du Comité Consultatif

UT 1 et 2

UT 4

UT

UT

2 1 1 1

A définir Propriétaires

Chantier jeunes

Propriétaire



154


Objectifs du plan

Codes opérations

Opérations

Localisations

Niveau de

priorité


FA : Fréquentation, accueil, pédagogie 1) Pédagogie : * Favoriser l’intégration de la Réserve Naturelle dans le contexte local * faire connaître et comprendre l’intérêt patrimonial de la Réserve Naturelle

* Identifier et résoudre les conflits d’usage * Organiser un programme pédagogique a destination prioritaire des scolaires et des habitants à proximité de la Réserve naturelle en intégrant la fragilité du site * Développer des outils pédagogiques adaptés * Organiser les sorties de découverte sur des itinéraires balisés définis et en dehors des zones sensibles * Informer les visiteurs sur la réglementation de la Réserve, les milieux naturels et leur sensibilité et sur le comportement à adopter pour les préserver

FA 1

FA 2

FA 3

FA 4

FA 5

FA 6

FA 6

FA 7

FA 8

FA 9

* Concevoir et mettre en œuvre un module d’animation scolaire intégrant l’utilisation de fiches pédagogiques * Réaliser un montage diapositives sur la Réserve Naturelle et sa gestion * Réaliser une plaquette de présentation de la Réserve Naturelle * Réaliser des fiches pédagogiques sur la Réserve, son rôle, les milieux et les espèces qu’elle protège… à destination du public scolaire * Définir un protocole d’organisation des visites de terrain organisées (itinéraires, messages…) * Organiser 4 à 5 sorties de découverte annuelles * Mettre au point et appliquer un protocole de suivi des fréquentations estivales et hivernales * Définir et réaliser une enquête sur les comportements et attentes des visiteurs * Réaliser une exposition sur les formations végétales spécifiques aux cirques glaciaires * Etudier la faisabilité puis mettre en œuvre un site Internet sur les Réserves Naturelles.

2 1 1 1 1 2 1 2 3

2

AHV

Photographe

AHV

SHNEC



155


Objectifs du plan

Codes opérations

Opérations

Localisations

Niveau de

priorité


FA 10

FA 11

* Animer le Bureau des Espaces Naturels par l’accueil et l’information, l’organisation d’expositions, la participation à des manifestations * Acquisition et mise à disposition du public d’un fond documentaire sur les espaces naturels, leur gestion, leur conservation…

1 2



156


Objectifs du plan

Codes opérations

Opérations

Localisations

Niveau de

priorité


2) Fréquentation, accueil * Faire connaître et comprendre les objectifs des opérations de gestion réalisées sur le territoire de la Réserve naturelle dans le cadre de la mise en œuvre du plan de gestion

* Commu niquer sur les opérations de gestion mise en œuvre * Communiquer et valoriser le suivi scientifique mis en place

FA 12

FA 13

FA 14

FA 15

FA 16

FA 17

FA 18

* Entretenir des relations et communiquer avec la presse et les médias * Etudier la faisabilité d’éditer régulièrement un bulletin d’information sur les Réserves Naturelles du massif vosgien * Réaliser et mettre en place des panneaux d’information sur le rôle et l’intérêt des arbres morts, dépérissant ou à cavités * Valoriser la gestion mise en place par l’information régulière des partenaires et du public, notamment par l’organisation de visites de terrain, de conférences, la participation à des colloques, des séminaires (forum des gestionnaires…) * Réaliser et communiquer les bilans d’activité au ministère de l’environnement, aux DIREN, aux préfectures, aux membres du Comité Consultatif et aux autres partenaires * Valoriser les études scientifiques menées par l’édition de fiches de synthèse, la publication de certains résultats et l’organisation d’exposés lors des réunions du Comité Consultatif ou à la demande * Constituer des tableaux de bord de suivi du patrimoine de la Réserve Naturelle et étudier la faisabilité de l’édition d’annales scientifiques

1 2 1 1 1 1 2



157


Objectifs du plan

Codes opérations

Opérations

Localisations

Niveau de

priorité


IO : Infrastructures et outils * Permettre l’accueil dans des conditions d’ambiance « nature »

⇒ Entretien des chemins, pistes et sentiers répertoriés à l’annexe 1 de l’arrêté préfectoral réglementant la pratique des activités sportives et touristiques dans la Réserve naturelle dans le strict respect de leurs caractéristiques actuelles : * Entretenir la desserte forestière et les voies d’accès aux propriétés selon les modalités de la convention d’entretien des chemins et pistes et avec l’objectif d’espacer les interventions * Entretenir les sentiers balisés selon les dispositions de l’art. 6 de l’arrêté préfectoral n° 97-0636 réglementant la pratique des activités sportives et touristiques sur le territoire de la Réserve naturelle * Equiper éventuellement les sentiers des sites les plus fragiles et/ou les plus fréquentés de dispositifs permettant de préserver les milieux naturels ou d’éviter une dégradation trop rapide et trop importante des itinéraires balisés ⇒ Pénétration des milieux naturels et maîtrise des flux * Proscrire toute création de nouveaux chemins et de nouvelles pistes * Proscrire toute ouverture ou balisage de nouveaux itinéraires * Maîtriser l’apparition de cheminements spontanés

IO 1

IO 2

IO 3

IO 4

IO 5

* Mettre en place un platelage permettant d’éviter la dégradation du sentier qui longe la tourbière de l’Etang Noir * Organiser régulièrement et en fonction des besoins des chantiers de jeunes qui intègrent certains acteurs locaux (associations culturelles, sportives…) * Mettre en place le long de la route d’accès au Trois Fours un équipement (plots, blocs…) interdisant l’accès du sous-bois aux véhicules * Assurer l’entretien des équipements permettant de préserver les milieux naturels * Etudier et mettre en œuvre une réorganisation du stationnement au niveau de la route des Trois -Fours

UT 5

RN

URI 1 UC 3

RN

UC3

1 2 1 1 1

Chantier jeunes, Club

Vosgien

A définir

Chantier jeunes, ONF

Club Vosgien

ONF

Propriétaires



158


Objectifs du plan

Codes opérations

Opérations

Localisations

Niveau de

priorité


* Informer les visiteurs sur la réglementation de la Réserve, la sensibilité des milieux naturels et sur le comportement à adopter pour les préserver * Harmoniser la signalétique sur le territoire de la Réserve naturelle et supprimer celle qui est inutile ou en infraction au décret portant création de la Réserve Naturelle * Assurer la logistique matérielle nécessaire au fonctionnement de la Réserve Naturelle

IO 6

IO 7

IO 8

IO 9

IO 10

IO 11

* Elaborer et mettre en place d’une signalisation thématique sur le cirque glaciaire du Frankenthal, les forêts à caractères naturelles, le milieu rupestre et l’escalade * Entretenir la signalétique propre à la Réserve Naturelle * Définir et mettre en œuvre les modalités d’harmonisation de la signalisation avec le Club-Vosgien, l’ADPSF, l’ONF… * Entretenir les locaux et véhicules de service * Acquérir, entretenir et renouveler le matériel de terrain : tenue uniforme, radio-téléphone, équipement de montagne, optique… * Acquérir, entretenir et renouveler le parc informatique, la bureautique et le matériel nécessaire au suivi scientifique

RN

RN

RN

1 1 2 1 1 1

ONF CAF

FFME LPO

Club Vosgien

ONF ADPSF



159


Objectifs du plan

Codes opérations

Opérations

Localisations

Niveau de

priorité


AD : Suivi administratif Assurer le fonctionnement administratif du Bureau des Espaces Naturels

AD 1

AD2

AD3

AD4

AD5

AD6

AD7

AD8

AD9

AD10

AD11

* Animer le Comité Consultatif et les groupes de travail sous l’autorité du Préfet de tutelle * Assurer le suivi financier et comptable * Assurer le secrétariat * Assurer la coordination et les relations avec les partenaires (Conservatoires, ONF, Club-Vosgien, GTV…) * Mettre en œuvre et suivre le plan de gestion * Assurer la concertation avec les usagers et les acteurs locaux * Réaliser un rapport d’activité annuel * Rechercher des fonds et des partenariats * Participer à l’animation de réseaux (RNF, Fédé des PNR…) * Assurer l’évaluation et le suivi des actions pédagogiques * Evaluer le plan de gestion et rédiger le nouveau plan

1 1 1 1 1 1 2 2 1 1

Préfecture

DIREN

Partenaires

Partenaires

RNF Fédé PNR

AHV

Partenaires



160


Objectifs du plan

Codes opérations

Opérations

Localisations

Niveau de

priorité


PO : Police de la nature et surveillance * Permettre la pratique des activités sportives, de loisirs et touristiques dans le cadre fixé par les dispositions des arrêtés préfectoraux réglementant la pratique des activités sportives de loisirs et touristiques sur le territoire de la Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle * Faire connaître la réglementation de la Réserve naturelle et inciter à son respect

* Informer les visiteurs sur la réglementation de la Réserve, la sensibilité des milieux naturels et sur le comportement à adopter pour les préserver * Encadrer les fréquentations en faisant respecter les dispositions du décret portant création de la Réserve Naturelle ainsi que les termes des arrêtés préfectoraux réglementant la pratique des activités sportives, de loisirs et touristiques estivales et hivernales sur le territoire de la Réserve naturelle * Favoriser l’information et la pédagogie dans le cadre des tournées de surveillance de la Réserve Naturelle

PO 1

PO 2

PO 3

PO 4

* Assurer annuellement une réunion des différentes forces de police qui interviennent sur la Réserve Naturelle en présence d’un représentant du parquet et sous la présidence du Préfet de tutelle * Assurer l’application du code forestier (surveillance classique ONF) * Assurer l’application du règlement de la Réserve Naturelle, notamment par l’organisation de tournées mixtes (ONF/PNR) de surveillance renforcée * Elaborer et faire appliquer un cahier des charges relatif aux manifestations touristiques et sportives de manière à en limiter les atteintes au mi lieu naturel et à la faune

RN

RN

RN

1 1 1 2

Préfecture Services de

police, Parquet

ONF

ONF

ONF



161


Objectifs du plan

Codes opérations

Opérations

Localisations

Niveau de

priorité


RE : Recherche * Faire du site du Frankenthal un lieu d’étude des écosystèmes climaciques et subclimaciques (chaumes primaires, écosystèmes tourbeux, forêts à caractères naturels et végétation des cirques glaciaires) du massif vosgien

RE 1 * Définir les modalités d’une coopération pour l’étude des forêts à caractères naturels avec l’Université de Cluz et les services forestiers des Réserves des Carpates roumaines. Les protocoles de recueil des données pourraient être harmonisé afin de faciliter l’interprétation et la comparaison des résultats

URI 1 et 3, FT

3 Université de Metz, de

Strasbourg et de Cluz

(Roumanie)


Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle * Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges 162

C.2. Le plan de travail Après le tableau des opérations qui situe les actions à mettre en œuvre dans le cadre de la période d’application du plan de gestion, le tableau présenté ci-après tente une planification de ces opérations dans le temps et tache de donner des éléments de chiffrage prévisionnel de leur réalisation. Les opérations ont été codifiées et regroupées par thème comme pour le tableau précédent : * SE : Suivi Ecologique ; * GH : Gestion des Habitats et des espèces ; * FA : Fréquentation, Accueil et pédagogie ; * IO : Infrastructures et Outils ; * AD : suivi Administratif ; * PO : Police de la nature et surveillance ; * RE : Recherche. Les abréviations employées sont également les mêmes que celles qui sont employées dans le tableau de présentation des opérations à savoir : * ADPSF : Association Départementale de Promotion du Ski de Fond ; * AHV : Atouts Hautes-Vosges ; * CAF : Club Alpin Français ; * CEREG : Centre d’Etude et de Recherche en Eco-Géographie ; * DIREN : Direction Régionale de l’Environnement ; * FFME : Fédération Française de la Montagne et l’Escalade ; * GEPMA : Groupe d’Etude et de Protection des Mammifères d’Alsace ; * GTV : Groupe Tétras Vosges ; * INRA : Institut National de Recherche Agronomique ; * LPO : Ligue pour la Protection des Oiseaux ; * ONC : Office National de la Chasse ; * ONF : Office National des Forêts ; * PNR : Parc Naturel Régional ; * RNF : Réserves Naturelles de France ; * SHNEC : Société d’Histoire Naturelle et d’Ethnographie de Colmar.


Réserve Naturelle du Frankenthal -Missheimle * Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges 163

RESERVE NATURELLE DU FRANKENTHAL-MISSHEIMLE

Plan de travail prévisionnel

Code

opération

Opérations

Priorité

Localisation

Périodicité

Durée

N

N+1

N+2

N+3

N+4

Partenariat possible

Nbre de

jours

Investis-sements

envisagés

SE : Suivi écologique SE 1

SE 2

SE 3

* Assurer le suivi et la mise à jour de l’inventaire habitat * Assurer le suivi et la mise à jour de l’inventaire floristique * Assurer le suivi et la mise à jour de l’inventaire faunistique

1 1 1

RN

RN

RN

5 J / an

5 J / an

5 J / an

5 J

5 J

5 J

5 J

5 J

5 J

5 J

5 J

5 J

5 J

5 J

5 J

5 J

5 J

5 J

SHNEC

SHNEC

LPO GEPMA BUFO

25 J

25 J

25 J

50.000 F

50.000 F

50.000 F

SE 4

SE 5

* Réaliser une étude géomorphologique du site et présentation des résultats sous forme d’un Modèle Numérique de Terrain et d’une carte des formations géomorphologiques identifiées * Réaliser une étude pédologique de la Réserve avec établissement d’une carte des sols commentée et identifier les problèmes d’érosion pour proposer des remèdes, notamment au niveau des parties sommitales

1 3

RN

RN

20 J

16 j

15 J

15 J

Université de

Strasbourg CEREG

Universités

36 J

30 J

72.000 F

60.000 F



Code

opération

Opérations

Priorité

Localisation

Périodicité

Durée

N

N+1

N+2

N+3

N+4


Nbre de

jours

Investis-sements

envisagés

SE 6

SE 7

SE 8

SE 9

SE 10

* Réaliser une étude hydrologique de la Réserve avec établissement d’une carte commentée du réseau hydrographique et apporter des précisions sur le fonctionnement hydrique des zones tourbeuses * Réaliser une carte commentée des taxons phytosociologiques de la Réserve Naturelle * Réaliser une carte commentée des stations forestières de la Réserve * Réaliser une carte commentée des peuplements et des structures forestières * Caractériser de manière qualitative et quantitative l’avifaune nicheuse de la Réserve Naturelle à l’aide, notamment, de la méthode des IPA

1 1 2 1 2

RN

RN

RN

URI 1 et 3, UFE, UFT

RN

15 J

15 J

15 J

10 J

30 J

Université de

Strasbourg CEREG

SHNEC

ONF

ONF

LPO

15 J

15 J

10 J

15 J

30 J

30.000 F

30.000 F

20.000 F

30.000 F

60.000 F

SE 11

SE 12

SE 13

* Organiser et assurer le suivi annuel de certaines espèces animales remarquables (Faucon pèlerin, grand Corbeau, chouette de Tengmalm…) * Organiser et assurer le suivi annuel des populations de certaines espèces végétales remarquables * Concevoir et gérer une base de données sur le patrimoine de la Réserve Naturelle compatible avec Map-info

1 1 1

RN

RN

8 J / an

10 J / an

30 J / an

8 J

10 J

30 J

8 J

10 J

30 J

8 J

10 J

30 J

8 J

10 J

30 J

8 J

10 J

30 J

LPO

SHNEC

40 J

50 J

150 J

80.000 F

100.000 F

300.000 F



Code

opération

Opérations

Priorité

Localisation

Périodicité

Durée

N

N+1

N+2

N+3

N+4


Nbre de

jours

Investis-sements

envisagés

SE 14

SE 15

SE 16

SE 17

SE 18

* Organiser et assurer un suivi fin des types forestiers en établissant une perspective hiérarchique de la forêt pour en étudier l’architecture (mise en place de transects permanents de 1200 à 6000 m2) pour en mesurer le bilan radiatif et la morphologie de la voûte * Développer un modèle de simulation de la dynamique forestière à l’aide des données des études précédentes et grâce à l’analyse fine de carottages dendrologiques (50 échantillons par espèces) * Réaliser une caractérisation et un inventaire des bryophytes du bois mort et suivre l’évolution de cette végétation bryophytique par l’évolution de tableaux phytosociologiques * Définir et comparer la composition de la flore lychénique en fonction des modes de gestion forestière * Réaliser une caractérisation et un inventaire du peuplement des insectes et invertébrés xylophages des forêts à caractères naturels, définir les espèces pouvant servir de bioindicateurs, définir et mettre en œuvre une méthodologie de suivi des populations de ces indicateurs

1 3 2 3 2

URI 1 et 3, UFT

URI 1 et 3

URI 1 et 3

URI 1 et 3, UFT, UFE

URI 1 et 3

A définir

A définir

10 J / an

A définir

A définir

10 J

10 J

10 J

10 J

Université de Metz et

de Strasbourg

Université de Metz et

de Strasbourg

SHNEC Université de Metz et

de Strasbourg

Universités

Université ou

association compétente

50 J

A définir

A définir

100.000 F

A définir

A définir



Code

opération

Opérations

Priorité

Localisation

Périodicité

Durée

N

N+1

N+2

N+3

N+4


Nbre de

jours

Investis-sements

envisagés

SE 19

SE 20

* Réaliser une caractérisation et un inventaire des champignons xylophages des forêts à caractères naturels, définir les espèces pouvant servir de bioindicateurs, définir et mettre en œuvre une méthodologie de suivi de ces espèces * Définir et mettre en œuvre un suivi des arbres morts, dépérissants et/ou remarquables

3 1

URI 1 et 3

URI 1 et 3,

2 J / an

4,5 J

2 J

2 J

2 J

15 J

2 J

Université ou

association compétente

ONF

15 J

12,5 J

30.000 F

25.000 F

SE 21

* Organiser et assurer le suivi du fonctionnement et de l’évolution des communautés végétales des mégaphorbiaies, notamment par les méthodes de la phytosociologie synusiale (Gillet et al. 1991) de deux placettes installées pour une durée de 5 ans dont l’une sera mis en défens (clôture électrique). La hauteur atteinte par certains écodèmes sera mesuré sur transects linéaires (Daguet Poissonet, 1991)

1

URI 2

4 J / an

6,5 J

4 J

4 J

4 J

4 J

SHNEC

22.5 J

45.000 F



Code

opération

Opérations

Priorité

Localisation

Périodicité

Durée

N

N+1

N+2

N+3

N+4


Nbre de

jours

Investis-sements

envisagés

SE 22 * Organiser et assurer le suivi de l’évolution de la végétation (phytosociologie synusiale) et de la recolonisation par les ligneux (Daguet Poissonet) des terrains défrichés dans les couloirs à avalanches : - Falimont : deux placettes dans la partie défrichée et deux placettes dans la partie non défrichée du vallon - Dagobert : une placette dans la partie défrichée et pâturée et une placette dans la partie non défrichée du vallon. Les placettes circulaires de 200 m2 seront localisées à l’aide de bornes métalliques enterrées

1 URI 2 UPM 4

4 J / an 6, 5 J 4 J 4 J 4 J 4 J SHNEC 22,5 J 45.000 F

SE 23

SE 24

* Organiser et assurer le suivi de la biodiversité de ces peuplements notamment par le suivi d’espèces indicatrices, des arbres morts et dépérissants * Organiser et assurer le suivi des relations ongulés / peuplements forestiers exploités

2 2

UFE

UFE

2 J / an

A définir

2 J 2 J 2 J 2 J 2 J ONF

ONF ONC

10 J 20.000 F

A définir

SE 25

* Organiser et assurer le suivi de l’évolution des forêts après abandon des pratiques sylvicoles, notamment par la mise en place de quadrats ou de transects de référence

3

UFT

A définir

Université, ONF

A définir



Code

opération

Opérations

Priorité

Localisation

Périodicité

Durée

N

N+1

N+2

N+3

N+4


Nbre de

jours

Investis-sements

envisagés

SE 26 * Définir et mettre en œuvre un suivi des arbres morts, dépérissants et/ou remarquables

1 UFT 1 J / an 1 J 1 J 1 J 1 J 1 J ONF 5 J 10.000 F

SE 27 * Réaliser une carte phytosociologique au 1000e du triangle Falimont – Schaeferthal – Hohneck et organiser le suivi de la végétation

1 UCI 2 J / an 7 J 2 J 2 J 2 J 2 J SHNEC 15 J 30.000 F

SE 28 * Organiser et assurer le suivi de la biodiversité des chaumes secondaires notamment par le suivi d’espèces indicatrices, ou la mise en place de quadrats de référence

3 UCII 3 J / an 3 J 3 J 3 J 3 J 3 J SHNEC Universités

15 J 30.000 F

SE 29

SE 30

* Organiser et assurer le suivi de la biodiversité de la prairie montagnarde du Frankenthal, notamment par le suivi d’espèces indicatrices, ou la mise en place de quadrats de référence * Assurer le suivi de la gestion pastorale du Frankenthal par l’établissement d’un cahier de pâturage

1 1

UPM 4

UPM 4

1 J / an

2 J / an

1 J

2 J

1 J

2 J

1 J

2 J

1 J

2 J

1 J

2 J

SHNEC

Exploitant Chambre

Agriculture INRA

5 J

10 J

10.000 F

20.000 F

SE 31

* Réaliser une cartographie fine des espèces remarquables, suivre leur phénologie sur une durée de 5 ans et dénombrer annuellement le nombre de plants en fleurs. Les espèces concernées par ce suivi sont : Carex limosa, Drosera rotundifolia, Eriophorum gracile, Scheuchzeria palustris, Eriophorum vaginatum, Nuphar pumila, Parnassia palustris, Lycopodiella inundata, Listera cordata, Andromeda polifolia

1

UT

20 J / an

45 J

20 J

20 J

20 J

20 J

SHNEC

125 J

250.000 F



Code

opération

Opérations

Priorité

Localisation

Périodicité

Durée

N

N+1

N+2

N+3

N+4


Nbre de

jours

Investis-sements

envisagés

SE 32

* Définir et mettre en œuvre une étude à caractère opérationnel sur le fonctionnement hydrique des tourbières du Missheimle et du Baerenbach, en définir les éventuelles opérations de renaturation à entreprendre

2

UT 1 et 2

5 J

5 J

Université

10 J

20.000 F



Code

opération

Opérations

Priorité

Localisation

Périodicité

Durée

N

N+1

N+2

N+3

N+4


Nbre de

jours

Investis-sements

envisagés

GH : Gestion des habitats et des espèces GH 1 * Aucune opération de gestion prévue

hormis l’entretien courant des itinéraires balisés ou non figurant sur les cartes n° 5, 6 et 7 du plan de gestion ou les opérations autorisées par le Préfet après avis du Comité Consultatif (opérations à caractères sanitaires ou liées à la sécurité)

1 URI 1 et 3 Club Vosgien

GH 2

GH 3

GH 4

* Définir et mettre en œuvre une étude à caractère opérationnel pour définir la nature des travaux de réhabilitation des sentiers du Falimont et de Dagobert * Aucune autre opération de gestion prévue hormis l’entretien courant des itinéraires balisés ou non figurant sur les cartes n° 5, 6 et 7 du plan de gestion ou les opérations autorisées par le Préfet après avis du Comité Consultatif (opérations à caractères sanitaires ou liées à la sécurité) Indemnisation des communes propriétaires pour compenser les pertes de revenus forestiers liées à l’instauration d’une réserve intégrale

1 1 1

URI 2

URI 2

URI 1

A définir

1 J / an

1

1

1

1

1

Université de

Strasbourg CEREG

Club

Vosgien

DIREN

5 J

A définir

375000 F



Code

opération

Opérations

Priorité

Localisation

Périodicité

Durée

N

N+1

N+2

N+3

N+4


Nbre de

jours

Investis-sements

envisagés

GH 5

GH 6

GH 7

GH 8

GH 9

GH 10

GH 11

GH 12

Forêt communale d’Hohrod : * Eclaircies jardinatoires en parcelles 19 et 25 * Eclaircies jardinatoires en parcelles 21 et 23 * Réalisation éventuelle de travaux de génie écologique à la suite des exploitations et en fonction de la nécessité Forêt communale de Munster : * Coupe en parcelle 51 * Coupe en parcelles 56 et 57 * Coupe en parcelle 58 Forêt communale de Soultzeren : * Révision du plan d’aménagement (les modalités techniques des coupes et travaux seront précisées dans ce cadre) * Coupe en parcelle 59, étudier l’opportunité de recourir à une forme de débardage alternatif pour la vidange des bois.

1 1 1 1 1 1 1 1

UFE

UFE

UFE

UFE

UFE

UFE

UFE

UFE

ONF

ONF

ONF

ONF

ONF

ONF

ONF

ONF



Code

opération

Opérations

Priorité

Localisation

Périodicité

Durée

N

N+1

N+2

N+3

N+4


Nbre de

jours

Investis-sements

envisagés

GH 13

GH 14

GH 15

GH 16

GH 17

GH 18

GH 19

* Travaux sylvicoles éventuels dans la zone verte des parcelles 46 a et b Forêt Communale de Stosswihr : * Modification du plan d’aménagement (les modalités techniques des coupes et travaux seront précisées dans ce cadre) * Coupe en parcelles 15 et 25 * Coupe en parcelle 26 * Coupe en parcelle 23 * Coupe en parcelle 29 * Coupe en parcelle 24

1 1 1 1 1 1 1

UFE

UFE

UFE

UFE

UFE

UFE

UFE

ONF

ONF

ONF

ONF

ONF

ONF

ONF

GH 20

GH 21

* Aucune opération de gestion prévue hormis l’entretien courant des itinéraires balisés ou non figurant sur les cartes n° 5, 6 et 7 du plan de gestion ou les opérations autorisées par le Préfet après avis du Comité Consultatif (opérations à caractères sanitaires ou liées à la sécurité) * Définir et mettre en œuvre, en accord avec les communes de Munster et de Soultzeren un mode de gestion des zones forestières « bleues » dont elles sont propriétaires

1 1

UFT

UFT

4 J

Club Vosgien

ONF

ONF

4 J

6.000 F



Code

opération

Opérations

Priorité

Localisation

Périodicité

Durée

N

N+1

N+2

N+3

N+4


Nbre de

jours

Investis-sements

envisagés

GH 22

GH 23

GH 24

* Définir et mettre en œuvre une étude à caractère opérationnel pour définir la nature des travaux de réhabilitation des sentiers du secteur du Hohneck. * Réaliser des travaux de réhabilitation des sentiers du secteur du Hohneck associés à un traitement de la zone sommitale entière ment dévégétalisée (table d’orientation) * Aucune autre opération de gestion prévue hormis l’entretien courant des itinéraires balisés ou non figurant sur les cartes n° 5, 6 et 7 du plan de gestion ou les opérations autorisées par le Préfet après avis du Comité Consultatif

1 2 1

UCI

UCI

UCI

A définir

10 J Université ONF

ONF

Club Vosgien

10 J

20.000 F

A définir

GH 25 * Aucune opération de gestion prévue hormis l’entretien courant des itinéraires balisés ou non figurant sur les cartes n° 5, 6 et 7 du plan de gestion ou les opérations autorisées par le Préfet après avis du Comité Consultatif

1 UCII 1 et 3 Club Vosgien

GH 26 * Etablir en accord avec le propriétaire exploitant la liste des activités pastorales en vigueur sur le site, définir et mettre en œuvre un plan de gestion de la chaume

1 UCII 2 1 J / an 6 J 1 J 1 J 1 J 1 J Propriétaire Chambre

Agriculture INRA

10 J 15.000 F

GH 27 * Définir et mettre en œuvre en accord avec le propriétaire un plan de gestion de la chaume

3 UCII 4 2 J Propriétaire 2 J 3.000 F



Code

opération

Opérations

Priorité

Localisation

Périodicité

Durée

N

N+1

N+2

N+3

N+4


Nbre de

jours

Investis-sements

envisagés

GH 28 * Définir et mettre en œuvre en accord avec les propriétaires un plan de gestion des prairies montagnardes

3 UPM 1, 2, 3, 5 et 6

4 J Propriétaire 4 J 6.000 F.

GH 29 * Etablir en accord avec le propriétaire exploitant la liste des activités pastorales en vigueur sur le site, définir et mettre en œuvre un plan de gestion de la prairie

1 UPM 4 1 J / an 2 j 1 J 1 J 1 J 1 J Propriétaire Exploitant Chambre

Agriculture INRA

6 J 9.000 F

GH 30

GH 31

GH 32

GH 33

* Mettre éventuellement en œuvre les travaux de réhabilitation définis par les études prévues en SE 28 * Etudier et mettre en place un platelage le long de la tourbière de l’Etang Noir pour éviter sa pénétration et sa dégradation * Mettre en exclos la tourbière des Trois -Fours pour éviter son piétinement par le troupeau en place * Aucune opération de gestion prévue hormis les opérations autorisées par le Préfet après avis du Comité Consultatif

2 1 1 1

UT 1 et 2

UT 4

UT

UT

A définir

15 J

2 J

A définir Propriétaire

Chantier jeunes

Propriétaire

A définir

100.000 F

5.000 F



Code

opération

Opérations

Priorité

Localisation

Périodicité

Durée

N

N+1

N+2

N+3

N+4


Nbre de

jours

Investis-sements

envisagés

FA : Fréquentation, accueil, pédagogie

FA 1

FA 2

FA 3

FA 4

FA 5

FA 6

FA 7

FA 8

1) Pédagogie * Concevoir et mettre en œuvre un module d’animation scolaire intégrant l’utilisation de fiches pédagogiques * Réaliser un montage diapositives sur la Réserve Naturelle et sa gestion * Réaliser une plaquette de présentation de la Réserve Naturelle * Réaliser des fiches pédagogiques sur la Réserve, son rôle, les milieux et les espèces qu’elle protège… à destination du public scolaire * Définir un protocole d’organisation des visites de terrain organisées (itinéraires, messages…) * Organiser 4 à 5 sorties de découverte annuelles * Mettre au point et appliquer un protocole de suivi des fréquentations estivales et hivernales * Définir et réaliser une enquête sur les comportements et attentes des visiteurs

2 1 1 1 1 2 1 2

5 J / an

3 J / an

10 J / an

5 J / an

20 J

5 J

30 J

1 J

3 J

10 J

10 J

10 J

3 J

10 J

5 J

5 J

3 J

10 J

5 J

5 J

3 J

10 J

5 J

5 J

3 J

10 J

5 J

AHV

Photograph.

AHV

25 J

20 J

5 J

30 J

1 J

15 J

50 J

30 J

25.000 F

20.000 F

5.000 F

100.000 F

1.000 F

15.000 F

75.000 F

45.000 F



Code

opération

Opérations

Priorité

Localisation

Périodicité

Durée

N

N+1

N+2

N+3

N+4


Nbre de

jours

Investis-sements

envisagés

FA 9

FA 10

FA 11

FA 12

FA 13

FA 14

FA 15

* Réaliser une exposition sur les formations végétales spécifiques aux cirques glaciaires * Etudier la faisabilité puis mettre en œuvre un site internet sur les Réserves Naturelles. * Animer le Bureau des Espaces Naturels par l’accueil et l’information, l’organisation d’expositions, la participation à des manifestations 2) Fréquentation, acuueil * Acquisition et mise à disposition du public d’un fond documentaire sur les espaces naturels, leur gestion, leur conservation… * Entretenir des relations et communiquer avec la presse et les médias * Etudier la faisabilité d’éditer régulièrement un bulletin d’information sur les Réserves Naturelles du massif vosgien * Réaliser et mettre en place des panneaux d’information sur le rôle et l’intérêt des arbres morts, dépérissant ou à cavités

3 2 1 2 1 2 1

1 J / an

10 J / an

2 J / an

3 J / an

10 J

2 J

8 J

4 J

10 J

10 J

2 J

3 J

3 J

1 J

10 J

2 J

3 J

1 J

1 J

10 J

2 J

3 J

1 J

10 J

1 J

10 J

2 J

3 J

1 J

SHNEC

10 J

13 J

50 J

10 J

20 J

10 J

25.000 F

30.000 F

50.000 F

10 000 F

15.000 F

30.000 F

30.000 F



Code

opération

Opérations

Priorité

Localisation

Périodicité

Durée

N

N+1

N+2

N+3

N+4


Nbre de

jours

Investis-sements

envisagés

FA 16

FA 17

FA 18

FA 19

* Valoriser la gestion mise en place par l’information régulière des partenaires et du public, notamment par l’organisation de visites de terrain, de conférences, la participation à des colloques, des séminaires (forum des gestionnaires…) * Réaliser et communiquer les bilans d’activité au ministère de l’environnement, aux DIREN, aux préfectures, aux membres du Comité Consultatif et aux autres partenaires * Valoriser les études scientifiques menées par l’édition de fiches de synthèse, la publication de certains résultats et l’organisation d’exposés lors des réunions du Comité Consultatif ou à la demande * Constituer des tableaux de bord de suivi du patrimoine de la Réserve Naturelle et étudier la faisabilité de l’édition d’annales scientifiques

1 1 1 2

20 J / an

3 J / an

2 J / an

20 J

3 J

2 J

20 J

3 J

2 J

20 J

3 J

2 J

20 J

3 J

2 J

20 J

3 J

2 J

20 J

100 J

15 J

10 J

20 J

150.000 F

25.000 F

15.000 F

50.000 F



Code

opération

Opérations

Priorité

Localisation

Périodicité

Durée

N

N+1

N+2

N+3

N+4


Nbre de

jours

Investis-sements

envisagés

IO : Infrastructures et outils IO 1

IO 2

IO 3

IO 4

IO 5

IO 6

IO 7

* Mettre en place un platelage permettant d’éviter la dégradation du sentier qui longe la tourbière de l’Etang Noir * Organiser régulièrement et en fonction des besoins des chantiers de jeunes qui intègrent certains acteurs locaux (associations culturelles, sportives…) * Mettre en place le long de la route d’accès au Trois Fours un équipement (plots, blocs…) interdisant l’accès du sous bois aux véhicules * Assurer l’entretien des équipements permettant de préserver les milieux naturels * Etudier et mettre en œuvre une réorganisation du stationnement au niveau de la route des Trois -Fours * Elaborer et mettre en place d’une signalisation thématique sur le cirque glaciaire du Frankenthal, les forêts à caractères naturelles, le milieu rupestre et l’escalade * Entretenir la signalétique propre à la Réserve Naturelle

1 2 1 1 1 1 1

UT 5

RN

URI 1 UC 3

RN

UC3

RN

RN

2 J / an

4 J / an

10 J

2 J

5 J

4 J

2 J

5 J

4 J

30 J

2 J

5 J

4 J

2 J

4 J

30 J

2 J

4 J

Chantier jeunes, Club

Vosgien

A définir

Chantier jeunes, ONF

Club Vosgien

ONF Propriétaire

ONF FFME CAF LPO

60 J

10 J

10 J

15 J

20 J

Cf GH 30

250.000 F

30.000 F

10.000 F

A définir

30.000 F

20.000 F



Code

opération

Opérations

Priorité

Localisation

Périodicité

Durée

N

N+1

N+2

N+3

N+4


Nbre de

jours

Investis-sements

envisagés

IO 8

IO 9

IO 10

IO 11

* Définir et mettre en œuvre les modalités d’harmonisation de la signalisation avec le Club-Vosgien, l’ADPSF, l’ONF… * Entretenir les locaux et véhicules de service * Acquérir, entretenir et renouveler le matériel de terrain : tenue uniforme, radio-téléphone, équipement de montagne, optique… * Acquérir, entretenir et renouveler le parc informatique, la bureautique et le matériel nécessaire au suivi scientifique

2 1 1 1

RN

10 J / an

10 J

10 J

10 J

10 J

10 J

10 J

10 J

10 J

Club Vosgien

ONF ADPSF

30 J

50 J

50.000 F

50.000 F

25.000 F

50.000 F



Code

opération

Opérations

Priorité

Localisation

Périodicité

Durée

N

N+1

N+2

N+3

N+4


Nbre de

jours

Investis-sements

envisagés

AD : Suivi administratif AD 1

AD2

AD3

AD4

AD5

AD6

AD7

AD8

AD9

AD10

AD11

* Animer le Comité Consultatif et les groupes de travail sous l’autorité du Préfet de tutelle * Assurer le suivi financier et comptable * Assurer le secrétariat * Assurer la coordination et les relations avec les partenaires (Conservatoires, ONF, Club-Vosgien, GTV…) * Mettre en œuvre et suivre le plan de gestion * Assurer la concertation avec les usagers et les acteurs locaux * Réaliser un rapport d’activité annuel * Rechercher des fonds et des partenariats * Participer à l’animation de réseaux (RNF, Fédé des PNR…) * Assurer l’évaluation et le suivi des actions pédagogiques * Evaluer le plan de gestion et rédiger le nouveau plan

1 1 1 1 1 1 1 2 2 1 1

15 J / an

15 J / an

45 J / an

20 J / an

10 J / an

30 J / an

3 J / an

3 J / an

30 J / an

2 J / an

15 J

15 J

45 J

20 J

10 J

30 J

3 J

3 J

30 J

2 J

15 J

15 J

45 J

20 J

10 J

30 J

3 J

3 J

30 J

2 J

15 J

15 J

45 J

20 J

10 J

30 J

3 J

3 J

30 J

2 J

15 J

15 J

45 J

20 J

10 J

30 J

3 J

3 J

30 J

2 J

15 J

15 J

15 J

45 J

20 J

10 J

30 J

3 J

3 J

30 J

2 J

30 J

Préfecture

DIREN

Partenaires

Partenaires

RNF Fédé des

PNR

AHV

Partenaires

75 J

75 J

225 J

100 J

50 J

150 J

15 J

15 J

150 J

10 J

45 J

75.000 F

75.000 F

225.000 F

100.000 F

50.000 F

150.000 F

15.000 F

15.000 F

150.000 F

15.000 F

70.000 F



Code

opération

Opérations

Priorité

Localisation

Périodicité

Durée

N

N+1

N+2

N+3

N+4


Nbre de

jours

Investis-sements

envisagés

PO : Police de la nature et surveillance PO 1

PO 2

PO 3

PO 4

* Assurer annuellement une réunion des différentes forces de police qui interviennent sur la Réserve Naturelle en présence d’un représentant du parquet et sous la présidence du Préfet de tutelle * Assurer l’application du code forestier (surveillance classique ONF) * Assurer l’application du règlement de la Réserve Naturelle, notamment par l’organisation de tournées mixtes (ONF/PNR) de surveillance renforcée * Elaborer et faire appliquer un cahier des charges relatif aux manifestations touristiques et sportives de manière à en limiter les atteintes au milieu naturel et à la faune

1 1 1 2

RN

RN

RN

2 J / an

365 J / an

20 J / an

2 J

365 J

20 J

5 J

2 J

365 J

20 J

2 J

365 J

20 J

2 J

365 J

20 J

2 J

365 J

20 J

Préfecture Services de

police, Parquet

ONF

ONF

ONF

10 J

1825 J

100 J

5 J

15.000 F

Tournées classiques

300.000 F

5.000 F



Code

opération

Opérations

Priorité

Localisation

Périodicité

Durée

N

N+1

N+2

N+3

N+4


Nbre de

jours

Investis-sements

envisagés

RE : Recherche RE 1 * Définir les modalités d’une

coopération pour l’étude des forêts à caractères naturels avec l’Université de Cluz et les services forestiers des Réserves des Carpathes roumaines. Les protocoles de recueil des données pourraient être harmoniser afin de faciliter l’interprétation et la comparaison des résultats

3 URI 1 et 3, FT

A définir Université de Metz, de Strasbourg et de Cluz

(Roumanie)

A définir

Documents

Plan de gestion - Xavier Rochel · Plan de gestion * sommaire Réserve Naturelle du Frankenthal-Missheimle * Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges B.1.2.3. Les facteurs “fonction”