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Rapport final Audit ICT Plan de transformation ICT SPF Finances Novembre 2013 Ce document compte 95 pages.

Plan de transformation ICT SPF Finances · 2015-10-16 · Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 5 sur 95 Les conclusions de l'audit de performance sont intégralement reprises

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Rapport final Audit ICT

Plan de transformation ICT

SPF Finances

Novembre 2013

Ce document compte 95 pages.

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 1 sur 95

Table des matières

Table des matières ...................................................................................... 1

Préambule .................................................................................................... 2

Votre demande, notre approche, le guide de lecture du rapport ................. 3

1 Résumé exécutif ................................................................................. 10

2 Introduction et contexte ...................................................................... 14

3 Analyse de la situation actuelle .......................................................... 16

4 Analyse SWOT ................................................................................... 44

5 Vision d'amélioration ........................................................................... 45

6 Approche de l'amélioration ................................................................. 62

7 Trajets d'amélioration.......................................................................... 69

8 Feuilles de route ................................................................................. 76

9 Facteurs critiques de succès .............................................................. 83

10 Annexes ........................................................................................ 89

Page 2 sur 95

Préambule

C'est avec beaucoup de plaisir et d'enthousiasme que nous avons réalisé

ces derniers mois pour le SPF Finances un audit ICT (suivant le cahier de

charges du 5/11/2012, l'offre de l’auditeur IT du 12/03/2013 et l'avis

d'attribution du 18/04/2013). Les informations recueillies dans le cadre de

l'audit ont été transformées en constatations et recommandations

concrètes, afin que le SPF Finances puisse identifier les forces et les

faiblesses de son organisation (ICT), ainsi que les opportunités (et les

menaces).

Un audit se penche sur le présent et le passé. Faute de prise en compte

de l'avenir, l'audit ne suffit pas pour se faire une idée stratégique de

l'amélioration à réaliser ni pour élaborer un plan d'action concret.

Pour cette raison, la deuxième partie de notre mission portait sur un

conseil stratégique ciblé sur les 5 années à venir : « Où le SPF Finances

veut-il aller ? Quels gènes le SPF Finances doit-il développer pour

réussir ? Quel est le rôle très spécifique de l'ICT dans cette

perspective ? ».

Le présent rapport tente de répondre à ces questions et à d'autres. Durant

notre mission et dans le rapport, nous avons tout mis en œuvre pour

trouver un bon équilibre entre des facteurs conflictuels en apparence :

stratégie et exécution, technologie et être humain, présent et avenir, métier

et ICT. En effet, nous avons voulu que le résultat final soit un instrument

que vous puissiez réellement exploiter et qui vous aide à mettre le

changement en marche.

Un document exploitable, une approche faisable, des tâches clairement

formulées et des priorités « to the point » (autant que faire se peut), le tout

fondé sur une étude approfondie et sur des sources solides. Nous avons

pour devise « bien faire les choses qu'il faut », en tentant d'éviter de lester

inutilement notre moteur. Cet équilibre délicat est toujours la grande

difficulté des missions de ce type, passionnantes, intenses et souvent

complexes.

Concluons cette introduction en soulignant que ce rapport final doit être

pour le SPF Finances un moyen pour connaître sa situation et supporter

les analyses plus détaillées. Au sens large, le rapport deviendra le propre

de l'organisation, de ses hommes, de sa culture, du contexte changeant et

des possibilités actuelles du SPF Finances.

Le passé

L'avenir

Bilan pour un résultat exploitable

Avis « to the point »

Plutôt qu'une boule de cristal, un moyen

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 3 sur 95

Votre demande, notre approche, le guide de lecture du rapport

Résumé de la demande formulée dans le cahier de charges

Le SPF Finances a demandé :

a) Un audit relatif à la performance

b) Un audit relatif à la gouvernance IT.

c) Sur la base de cet audit, le SPF Finances souhaitait une analyse

SWOT.

d) À partir de là, le SPF Finances demandait un avis stratégique

concernant avec des recommandations et des points à améliorer,

réalisables à court terme (horizon 1 an), moyen terme (3 ans) et

long terme (5 ans).

e) Ensuite, le SPF Finances a posé une série de questions clés

relatives à la professionnalisation du service ICT, aux achats, à

l'architecture et à l'avenir du programme Coperfin.

L'approche de l’auditeur IT

Notre approche comportait un volet audit et un volet conseil.

Dans le volet audit, nous avons étudié un périmètre déterminé, adapté à la

demande du cahier des charges et reconfirmé dans le document « Audit

en Advies planning memorandum » à l'issue de l'Étude préliminaire.

Du côté du volet conseil, nous avons examiné un contexte plus large dans

nos analyses AS IS, qui vont plus loin, en termes de périmètre, que le

audit. Pour ces raisons, nous avons opté dans ce résultat final pour un

rapport général et consolidé de nos principales constatations (appelées

« préoccupations »). Les constatations appuient d'une part sur notre audit

et d'autre part sur nos analyses AS IS complémentaires du volet conseil.

Consolidées, les préoccupations se retrouvent au « Chapitre 3 : Analyse

de la situation actuelle » du présent rapport final. Les conclusions de l'audit

(performance et gouvernance) sont entièrement intégrées dans les

préoccupations.

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La mission comporte aussi une analyse SWOT consolidée : forces,

faiblesses, opportunités et menaces. L'analyse SWOT est aussi alimentée

par le volet audit et le volet conseil. Le « Chapitre 4 : SWOT » explique

cette phase du travail. Le document SWOT est joint en annexe pour des

raisons de lisibilité (le document SWOT n'est lisible qu'au format A3).

Par ailleurs, dans le volet conseil, nous avons formulé une réponse aux

questions clés du cahier de charges. La réponse à ces questions figure au

« Chapitre 5 : Vision d'amélioration » de ce rapport final. Le chapitre

résume aussi des avis importants qui vont plus loin que les 4 questions

clés.

Les conseils stratégiques, recommandations et points à améliorer ont été

convertis en trajets d’amélioration. La liste se trouve au « Chapitre 7:

Trajets d'amélioration » de ce rapport final. Les trajets d’amélioration ont

été tracées sur une feuille de route et un planning de court terme (1 an), de

moyen terme (3 ans) et de long terme. L'approche débouchant sur la

feuille de route est expliquée au « Chapitre 6 : Approche de

l'amélioration ». Les feuilles de route se trouvent au « Chapitre 8 : Feuilles

de route ». Ensuite, au chapitre 9, nous citons encore des facteurs

critiques de succès à prendre en compte dans l'exécution des trajets

d’amélioration dans les feuilles de route.

Brève description des domaines examinés dans le volet Audit

L'audit de Performance avait pour but d'évaluer ce qui a été réalisé sur le

plan ICT dans le cadre du programme CoperFin, suivant les « trois E »

(Economy (économies), Efficiency (efficience) Effectiveness (efficacité).

L'audit portait sur les programmes et projets avec un important composant

ICT (ci-après « projets ICT ») lancés dans le cadre CoperFin durant la

période 2002 - 2013. Au total, 20 projets ont été sélectionnés à partir des

critères suivants :

Étalement des projets entre 2002 et aujourd'hui ;

Étalement des projets sur les différentes administrations ;

Sélection de petits et grands projets.

L'étude des projets s'est basée sur un ensemble de critères de qualité tirés

du GETT (Global Enterprise Transformation Tool), un cadre de l’auditeur

IT utilisé dans le monde entier pour l'audit des projets. Dans une première

phase, les 20 projets sélectionnés ont fait l'objet d'un « Quick Scan ». À la

deuxième phase (« Deep Dive »), les projets considérés au stade

précédent comme « satisfaisants » sont étudiés plus en détail pour

confirmer que les processus et contrôles sont en effet suffisants en termes

de conception, d'existence et de qualité. Le périmètre des deep dives a été

confirmé en comité de pilotage le 11 juillet 2013.

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 5 sur 95

Les conclusions de l'audit de performance sont intégralement reprises

dans ce rapport final sous « Préoccupation 11 : Gestion de programme et

de projet », au « Chapitre 3 : Analyse de la situation actuelle ».

Quant à l'audit de gouvernance ICT, il avait pour but d'évaluer la

conception et l'existence des processus Governance of Enterprise IT et IT

Management relatifs aux aspects du tableau ci-dessous, demandés dans

le cahier de charges. À la demande du SPF Finances, COBIT a été choisi

comme cadre d'audit ICT pour l'audit de gouvernance ICT. Sur cette base,

nous avons considéré les processus IT suivants, en relation avec les

aspects demandés.

Processus IT Aspects concernés du cahier de

charges

Processus Governance ou Enterprise IT

EDM01 Ensure Governance

Framework Setting and

Maintenance

Alignement stratégique

EDM02 Ensure Benefits Delivery Mesure de la valeur ICT (financière,

performance…)

EDM03 Ensure Risk

Optimisation

IT risk management (maîtrise du risque)

EDM04 Ensure Resource

Optimisation

Gestion du capital humain et IT

(infrastructure, applications…)

Processus IT Management

APO05 Manage Portfolio Alignement stratégique

APO06 Manage Budget and

Costs

Performance des projets livrés (dans

le budget)

BAI 01 Manage Programmes

and Projects

Alignement stratégique

Performance des projets livrés (dans le

délai, dans le budget, dans le calendrier)

DSS04 Manage Continuity BCM/DRP

MEA01 Monitor, Evaluate and

Assess Performance and

Conformance

Monitoring des services IT

Les constatations finales des processus EDM01, EDM 02, EDM03,

EDM04, APO05, APO06 et MEA01 figurent dans au chapitre 3 sous

« Préoccupation 1 : Enterprise Governance of ICT ». La conclusion

relative à APO05 est exposée séparément au chapitre 3 sous

« Préoccupation : Project Portfolio Management ».

Les constatations finales de BAI01 figurent au chapitre 3, « Préoccupation

11 : Gestion de programme et de projet ». Les conclusions finales de

DSS04 figurent au chapitre 3 à la rubrique « Autres préoccupations

opérationnelles » avec les constatations relatives aux Plans de continuité.

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Brève description des domaines examinés dans le volet Conseil

Dans le cadre du volet conseil de notre mission, nous avons procédé à

l'analyse spécifique des domaines suivants :

Enterprise Governance of ICT : Résultats au chapitre 3,

Préoccupation 1. Alignement business – ICT : Résultats au chapitre 3,

Préoccupation 2.

Étude de disposition au changement : Résultats au chapitre 3,

Préoccupation 3.

Architecture Enterprise , architecture IT et SOA :

Résultats de l'analyse AS IS au chapitre 3, Préoccupations 5

et 6. Résultats analyse TO BE au chapitre 5 : Vision

d'amélioration.

Operating model Business – ICT, Operating model ICT interne et ICT

Service Management :

Résultats analyse AS IS au chapitre 3, Préoccupations 7 et 8.

Résultats analyse TO BE au chapitre 5 : Vision d'amélioration.

Sourcing :

Résultats analyse AS IS au chapitre 3, Préoccupation 9.

Résultats analyse TO BE au chapitre 5 : Vision d'amélioration.

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 7 sur 95

Récapitulation : correspondance entre les demandes du cahier de

charges et la structure du rapport final et des annexes.

Demandes du cahier de

charges

Correspondance avec le rapport final +

annexes

a) Audit de la

performance

Les constatations finales de l'audit figurent

dans ce Rapport final au chapitre 3 :

« Analyse de la situation actuelle »,

préoccupation 11 : Gestion de programme et

de projet.

b) Audit de la

gouvernance IT

Les constatations finales de l'audit figurent

dans ce Rapport final au chapitre 3 :

« Analyse de la situation actuelle ».

Processus Cobit

de l'audit de

gouvernance

Référence aux

préoccupations du

chapitre 3

EDM01 Préoccupation 1

EDM 02 Préoccupation 1

EDM03 Préoccupation 1

EDM04 Préoccupation 1

APO05 Préoccupation 1,

préoccupation 10

APO06 Préoccupation 1

MEA01 Préoccupation 1

BAI01 Préoccupation 11

DSS04 Autres préoccupations

opérationnelles - Plans de

continuité

Des analyses AS IS complémentaires ont été

effectuées dans le cadre du volet conseil, en

plus et en complément du périmètre convenu

pour le volet audit. Toutes les constatations

essentielles du volet audit et du volet conseil

figurent dans les préoccupations du « Chapitre

3 : Analyse de la situation actuelle ».

c) Analyse SWOT

Le chapitre 4 : SWOT est consacré à

l'analyse SWOT.

Le document SWOT est joint en annexe

pour des raisons de lisibilité (le document

SWOT n'est lisible qu'au format A3).

d) Avis stratégique

concernant les

recommandations et

les points à améliorer,

réalisables à court

terme (horizon 1 an),

moyen terme (3 ans)

et long terme (5 ans).

Les avis stratégiques, recommandations et

points à améliorer ont été convertis en

trajets d’amélioration, avec les tâches

correspondantes. La liste des trajets

d’amélioration se trouve au « Chapitre 7:

Trajets d'amélioration ».

Le plan de transformation, avec les trajets

d'amélioration tracés sur une feuille de route

et un planning de court terme (1 an), de

moyen terme (3 ans) et de long terme, se

trouve au « Chapitre 8 : Feuilles de route ».

L'approche retenue pour générer les feuilles

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de route est expliquée au « Chapitre 6 : Plan

d'approche ».

Le chapitre 9 évoque les facteurs critiques

de succès dont il convient de tenir compte

dans l'exécution du plan de transformation.

e) Questions clés

relatives à la

professionnalisation

du service ICT, aux

achats, à l'architecture

et à l'avenir du

programme CoperFin.

Les réponses aux questions clés du cahier

de charges figurent au « Chapitre 5 : Vision

d'amélioration » de ce rapport final.

Le chapitre résume aussi des avis

importants qui vont plus loin que les 4

questions clés.

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 9 sur 95

Guide de lecture de ce rapport final

Les différents chapitres de ce rapport génèrent des points de vue

différents, de l'holistique au détaillé. Voici les correspondances entre ces

perspectives :

Résumé et

concis

Chapitre 1 :

Résumé exécutif

Chapitre 2 :

Introduction et contexte

Descriptif et

holistique

Chapitre 3 :

Analyse de la situation actuelle.

Chapitre 4 :

SWOT

Chapitre 5 :

Vision d'amélioration

Orienté action et

détaillé

Chapitre 6 :

Approche de l'amélioration

Chapitre 7 :

Trajets d'amélioration

Chapitre 8 :

Feuilles de route

Chapitre 9 :

Facteurs critiques de succès

Auxiliaire Chapitre 10

Annexes

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1 Résumé exécutif

Généralités

L'ICT doit être « réétalonnée »

Ces dernières années, nous constatons que l'ICT a permis de faire la

différence sur différents plans au SPF Finances, mais face à cela, certains

objectifs ne sont pas atteints malgré les investissements informatiques. De

même, l'exécution des projets ICT a trop souvent manqué d'efficacité et

d'efficience.

Par ailleurs, la manière dont l'ICT est actuellement organisée au SPF

Finances sera très probablement inadéquate pour appuyer les grandes

ambitions que le SPF nourrit pour l'avenir (augmentation de l'efficience, de

l'efficacité et de la qualité du service) et pour répondre aux exigences

changeantes que cette stratégie impose à la fonction informatique. Durant

la dernière décennie, l'ICT n'a pas acquis toute la maturité nécessaire pour

remplir son rôle de demain.

La principale problématique rencontrée se situera sur le plan de la qualité,

de la « value for money », de l'adaptabilité et de l’impuissance à laquelle

l'ICT sera confrontée dans sa lutte pour résoudre le « paradoxe de la

valeur » (la tension entre la création de valeur avec l'ICT dans les

processus fondamentaux et la standardisation des services ICT

secondaires et tertiaires).

Essentiellement, nous pouvons dire que l'ICT a souvent été un élément

mal compris et sous-estimé du fonctionnement du SPF Finances, alors que

le rôle de l'informatique y était, y est et y restera d'une extrême importance.

La gestion de l'ICT par le comité de direction n'est pas optimale

Nous tenons à souligner vigoureusement que dans ce contexte, l'ICT ne

peut être considérée comme la cause principale du problème. Les études

et les benchmarks nous apprennent que l'impact de l'ICT dépend dans une

large mesure de la manière dont elle est gérée à l'échelon « entreprise ».

En d'autres termes : la performance de l'ICT ne relève pas seulement de la

responsabilité du CIO, mais aussi du conseil d'administration et du comité

de direction. À cet égard (la gestion de l'ICT par le SPF Finances en tant

qu'organisation), nous constatons des lacunes. Relevons en particulier,

dans le chef du comité de direction et du management senior du SPF

Finances, un manque de connaissance de l'ICT et de l'impact de l'ICT sur

l'activité.

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 11 sur 95

Nous observons également des défauts dans l'alignement de la stratégie

IT sur la stratégie de l'entreprise, dans la mise en place d'une gouvernance

qui fonctionne bien, enfin dans la réalisation stratégique « top-down » de la

fonction architecturale. Ces 10 dernières années, le Comité de direction

n'a guère dirigé l'ICT. On note cependant une évolution récente dans la

bonne direction : de plus en plus, l'ICT est mise sur le tapis en comité de

direction.

Leadership ICT sous-optimal et impact limité de l'ICT

Cela dit, il importe aussi de formuler des attentes envers la fonction ICT.

L'impact procuré par une bonne gouvernance et un bon alignement au

niveau du comité de direction n'est qu'un des ingrédients du succès dans

les investissements ICT. Une bonne gestion et un leadership efficace au

sein de l'ICT (demander, voire exiger une force de frappe et garantir

l'impact par des projets bien exécutés), telle est l'autre partie de la recette.

Sur ce plan aussi (la manière dont l'ICT s'organise et la prise de décision /

le leadership au sein d'ICT), nous constatons des lacunes visibles :

l'absence d'une vision unique et partagée par tout le management ICT, les

dépendances créées par rapport à des parties externes, le manque d'un

bon modèle d'offre-demande, une stratégie de sourcing immature,

l'immaturité de l'architecture d'entreprise et l'architecture ICT incomplète

qui en résulte.

Le fossé historique

L'histoire du SPF Finances (choix opérés, investissements réalisés, projets

menés à bien) a créé des facteurs de blocage qui entravent

considérablement l'adaptabilité de l'organisation. L'organisation doit

aborder ces blocages de façon structurelle si elle veut réaliser ses plans et

ses ambitions pour l’avenir (qui réservent une place cruciale à l'ICT).

La clé du succès se trouve à notre avis dans un partenariat entre métier et

ICT : « collaborer en direction des objectifs fixés ». Mais pas de

collaboration sans coordination, et la coordination repose sur des

processus spécifiques, des structures et des mécanismes relationnels qui

forment la « Gouvernance », plus précisément « Enterprise Governance of

ICT », ou comment la fonction ICT Governance est organisée

conjointement par le métier et l'ICT. Dans la gouvernance, la définition de

tâches, compétences et responsabilités claires joue naturellement un rôle

important. Dans ces conditions, une stratégie ICT, alignée sur la stratégie

d'entreprise, appuyée sur l'architecture d'entreprise, reposant sur des

processus de management ICT et end-to-end qui fonctionnent bien,

rendue réalisable par une stratégie de sourcing adéquate, pourra voir le

jour.

Page 12 sur 95

Sur la base de ce plan, et compte tenu des aspects qui ne relèvent pas

directement de l'ICT (notamment leadership, changement culturel,

processus contre silos), nous croyons que le SPF Finances est à même de

réussir son réétalonnage.

Un plan concret et réalisable

Dans ce rapport, vous trouverez une analyse détaillée des préoccupations,

une vision d'amélioration, une approche de l'amélioration et une esquisse

des trajets d'amélioration. Cela constitue à nos yeux une bonne « boîte à

outils » pour aborder la transformation de l'ICT concrètement et dans un

esprit de résultat. Nous tenons par ailleurs à souligner que cette

transformation ne peut réussir si elle ne prend pas en compte ou n'est pas

alignée sur une approche stratégique du changement de l'organisation,

des personnes, des méthodes et de la culture. Autrement dit, si l'on veut

réussir la transformation ICT, il faudra agir sur les « gènes » du SPF

Finances. Sur ce plan aussi, vous trouverez dans ce rapport un grand

nombre de faits et d'avis exploitables : les résultats de l'enquête sur l'état

de préparation au changement et les conseils relatifs aux « leviers du

changement ».

Moyens humains et matériels

Naturellement, il est très important de constituer une équipe qualifiée pour

mener à bien la transformation (à la fois en termes de compétence et

d'expérience). On aura aussi besoin de profils nouveaux ou différents pour

apporter les connaissances nécessaires. Le présent rapport se penche

également sur cet aspect.

Pour ouvrir la voie à la transformation et préparer l'ICT pour l'avenir, il est

primordial de recruter à court terme, à l'extérieur ou à l'intérieur, un certain

nombre de profils manquants. Il n'est pas moins important de sélectionner

les bons profils, avec une expérience et une compétence pratiques dans la

matière concernée. De nombreux conseils formulés dans nos trajets

d’amélioration ne peuvent réussir qu'en présence de ces profils.

Enfin, ajoutons que le SPF Finances, après exécution de certains parcours

d'amélioration proposés sur le plan stratégique, tactique et opérationnel, et

après mise en place des profils manquants, devra très probablement

investir beaucoup plus dans l'ICT pour réaliser ses ambitions d'avenir, à la

fois en termes de ressources et de finances. Augmenter exponentiellement

le budget ICT dans la situation actuelle n'apporterait pas grand-chose :

certains fondements importants sont manifestement encore inadéquats.

Mais lorsque les fondements seront en place, nous pensons que des

investissements ICT supplémentaires peuvent donner un coup

d'accélérateur aux ambitions du SPF Finances dans son ensemble.

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 13 sur 95

Réponses aux questions clés

Pour la réponse aux questions clés du cahier de charges, nous vous

renvoyons au chapitre 5 « Vision d'amélioration ».

Page 14 sur 95

2 Introduction et contexte

Ambitions partagées : réussir ensemble

Le SPF Finances dessert actuellement plusieurs millions de citoyens,

d'entreprises, d'indépendants, d'autres administrations et d'acteurs divers.

Les défis que cela suscite sont aussi nombreux que variés. Le fil rouge est

la nécessité d'offrir un service optimal, fondé sur des processus efficaces

et efficients, dans un contexte politique et législatif qui change

régulièrement. La mission, on s'en doute, n'est pas simple.

Par différents canaux (de plus en plus numérisés), le SPF Finances

manifeste sa volonté d'optimiser profondément son service aux citoyens,

aux entreprises et aux institutions. En même temps, le SPF Finances juge

important que le monde extérieur sache ce qu'il peut attendre de lui, y

compris en termes de qualité de service. Les citoyens, entreprises et

administrations occupent une place de plus en plus centrale dans l'action

du SPF Finances. C'est un tournant marquant pour celui-ci, un tournant qui

exige beaucoup de ses hommes, des processus, des moyens et - dans

une mesure croissante - de l'ICT. Dans un contexte par définition

complexe et volatil, le changement appelle un large réétalonnage. Le SPF

Finances étant largement dépendant de l'informatique (dans son rôle de

support comme sur le plan de l'innovation et de la création de valeur), la

bonne organisation de la fonction ICT est un facteur de succès très

important, voire déterminant.

Dans ses ambitions et sa vision d'avenir, le SPF Finances exprime

clairement, dans la perspective d'une amélioration du service, de

l'efficacité et de l'efficience, le besoin de revoir profondément la fonction

ICT au sens large, en mettant résolument l'accent sur la

professionnalisation et l'optimisation de la Gouvernance d'entreprise ICT,

la stratégie ICT, le modèle opérationnel ICT, l'architecture, la gestion de

projet, le sourcing, enfin la création de valeur. Ce besoin et cette vision

proviennent d'une période (les 10 dernières années environ) durant

laquelle l'ICT a clairement fait la différence. Dans le même temps, le thème

« ICT » a souvent suscité des discussions fondamentales et des

problématiques diverses (stabilité, qualité, rapidité, efficience, efficacité,

coûts, transparence, attentes, implication...) parmi toutes les parties

concernées.

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 15 sur 95

La proclamation de ces ambitions signifie que le SPF Finances va devoir

changer profondément. Un changement complexe qui ne fera pas

seulement appel à de nouveaux « systèmes » ou « technologies ». Le

changement affectera aussi les tâches et les responsabilités des

collaborateurs de multiples départements de l'organisation actuelle du SPF

Finances. Il touchera aux « gènes » de l'organisation. La réalisation d'une

« valeur business » optimale par des investissements ICT nécessitera une

tout autre manière de travailler. Cela ne concernera pas seulement les

processus tournés vers l'extérieur, mais aussi les processus internes, les

structures internes et les mécanismes qui font du SPF Finances ce qu'il est

(ou doit être). Ce sera un changement à la fois intensif et fondamental.

Parmi les thèmes du changement ICT abordés et étudiés dans ce rapport,

nombreux sont ceux qui ne pourront se passer d'une bonne « attitude » de

toutes les parties prenantes, de moyens adéquats et suffisants, d'une

bonne communication, d'une compréhension mutuelle, d'intérêts partagés,

d'un leadership efficace et de conventions claires. Rappelons également

que l'ICT est toujours un moyen et non un but.

Durant la mission, nous avons cependant constaté que le comité de

direction et le management senior de l'ICT étaient disposés à mettre la

transformation en route et à renforcer d'alignement entre métier et ICT.

Mais le tout est plus que la somme des parties (métier + ICT). Nous

parlons d'une véritable création de valeur, qui doit être l'ambition SPF

Finances pour aujourd'hui, demain et après-demain.

L’auditeur IT a accepté avec enthousiasme le défi d'aider le SPF Finances

à mener à bien cette réorientation. Pendant la mission, la collaboration du

SPF Finances a constitué un facteur de succès incontestable dans la

perspective du présent résultat.

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3 Analyse de la situation actuelle

Durant notre enquête, par des exercices interactifs, des entrevues ou

l'étude de documents et autres sources, nous avons eu l'occasion de nous

pencher (notamment) sur le rôle actuel de la fonction ICT du SPF Finances

et sur la manière dont toute l'organisation SPF Finances traite la fonction

ICT. Notre approche de l'enquête s'est articulée en trois phases : 1. Cibler,

2. Préparer et 3. Réaliser.

Dans le texte qui suit, il est régulièrement question de

« préoccupations ». Une préoccupation correspond à une ou

plusieurs lacunes constatées. Nous commençons par le niveau

stratégique (« Cibler »).

Contexte : le SPF Finances est un « IT shop »

Il est très vite apparu que le SPF Finances était un « IT shop »,

l'ICT remplissant un rôle de « Enabling Business Innovation »,

parallèlement à son rôle de support opérationnel en relation avec les

applications dites « commodity » (run & maintain).

Simultanément, nous avons observé le « fossé » qui sépare la position

actuelle de la fonction ICT et sa position souhaitée (en fonction des

ambitions que le SPF Finances affiche pour l'avenir). Ce fossé peut se

représenter par le schéma suivant :

Figure 1 : Quadrant de la valeur ICT et positionnement actuel/souhaité de

l'ICT avec période de transition

Onderscheidende rol en gezamenlijke strategie maar met de nadruk op business continuïteit

Business Enabler: strategische waarderealisatie

met ICT investeringen: vanuit business budgetten …

Managed Operations: geen strategische waardepropositie maar nadruk op stabiliteit, kostcontrole en continuïteit

Onderscheidende rol maar niet betrokken bij

strategische beeldvorming: vanuit ICT budgetten …

Kostgestuurd Waardegestuurd

Onders

teunen

Innovere

n

3

1

2

‘ICT Shop’

Huidige rol ICTGewenste rol ICT

Transitiepositie ICT

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 17 sur 95

Les différents rôles que l'ICT peut assumer en fonction des besoins de

l'organisation se trouvent à droite dans le schéma. La figure montre aussi

comment l'ICT se positionne actuellement au sein du SPF Finances et le

rôle qu'on en attend. Cette typologie met en évidence la grande

importance d'une bonne coordination les stratégies métier et ICT. Telle est

la raison d'être du « Strategic Alignment Model » (SAM) de Venkatraman &

Henderson que nous avons utilisé avec le SPF Finances et qui sert de fil

conducteur.

Alignement stratégique

Le Strategic Alignment Model (SAM) est considéré comme le « père » de

tous les modèles qui considèrent le rôle de l'ICT au dans l'organisation

d'un point de vue stratégique. Dans ce modèle, le métier (« organisation »

ou « business ») est séparé du domaine ICT sur l'axe horizontal ; il en va

de même du « strategic fit » interne et externe sur axe vertical.

Le « fit » interne concerne la coordination interne de l'exploitation et de

l'ICT, tandis que le « fit » externe vise plutôt les aspects stratégiques de

cette coordination. Les différents modes de coordination (« alignement »)

forment le cœur du modèle, représenté ci-dessous sous forme simplifiée.

Figure 2 : le modèle SAM

Le modèle distingue quatre visions de l'alignement métier-ICT, avec des

variations en fonction du rôle et de l'importance (« glamour ») de l'ICT par

rapport à l'organisation :

1 Développement stratégique - Dans cette vision traditionnelle, la

stratégie de l'entreprise est le moteur qui sous-tend le fonctionnement

de l'organisation. L'ICT est un instrument (« commodity ») au même

titre que l'énergie ou le logement, et doit combler le mieux possible les

besoins opérationnels. C'est le rôle le moins glamour pour l'ICT, avec

le plus petit impact stratégique.

Page 18 sur 95

2 Transformation technologique - Dans la deuxième vision, l'ICT

grimpe un échelon. L'organisation formule une stratégie d'entreprise

claire, avec des scénarios précis et des feuilles de route. Cette

stratégie est adoptée par le département ICT et convertie en stratégie

ICT. On détermine de cette manière à quelles exigences l'ICT doit

répondre et quel doit être son développement stratégique.

3 Avantage concurrentiel - Un rôle encore plus important est dévolu à

l'ICT dans la troisième vision. L'ICT est le catalyseur des nouvelles

idées et de l'innovation technologique dans l'organisation. Ces idées,

assimilées par l'organisation, sont intégrées à la stratégie de

l'entreprise. Sur cette base, les nouveaux développements reçoivent

une place dans l'exploitation.

4 Niveau de service - C'est dans la quatrième vision que l'ICT atteint le

plus haut degré de maturité. Les innovations technologiques sont

absorbées sans grandes difficultés par l'organisation. Par le biais d'une

sorte d' « AppStore », les nouvelles fonctionnalités sont intégrées aux

processus existants.

Le « fossé »

Dans notre enquête, nous avons rangé la fonction ICT SPF Finances dans

la première vision, voire dans la deuxième à certains égards. Le besoin

constaté correspond à la troisième et à la quatrième vision.

Il existe donc une volonté claire, voire une nécessité de changer le rôle de

l'ICT. La tâche n'incombe pas seulement à l'ICT : la responsabilité pèse en

priorité sur le leadership SPF Finances. L'ICT devrait jouer un rôle intégral

à ce niveau dans l'optique des ambitions formulées. Nous avons aussi

observé que :

• l'ICT est éloignée des besoins du métier et réagit avec lenteur

(isolement et silos) ;

• l'ICT ne prend/reçoit pas la place dont elle a besoin pour réaliser

l'alignement stratégique et remplir son rôle d'innovation ;

• les principes stratégiques ne sont pas toujours efficacement

transposés au niveau ICT ;

• certains moyens essentiels manquent pour concrétiser la synergie

souhaitée (structures, processus, gouvernance, etc.) ;

• les prises de mesures ne sont pas suffisantes et correctes (p.ex. :

Business / ICT Balanced Scorecards).

Les constatations ci-dessus bloquent par définition la mise en place d'une

fonction ICT à part entière.

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 19 sur 95

Gardant cela à l'esprit (« ICT est un enabler très important pour le SPF

Finances » / « ICT est beaucoup plus qu'un support ou une commodity »),

nous avons concentré notre attention sur deux domaines spécifiques,

parce qu'ils sont déterminants pour le rôle que l'ICT peut jouer dans

l'organisation : la maturité de la « Enterprise Governance of ICT » et le

degré actuel d'alignement entre métier et ICT.

Première préoccupation : Enterprise Governance of ICT : EGIT Quick

Scan

La supervision de la fonction ICT, en termes de conduite stratégique et de

contrôle du management journalier, s'appelle Enterprise Governance of

ICT. Cet élément occupe une place critique dans l'avis que nous

formulons.

« Firms with superior ICT governance have at least 20% higher profits... than

firms with poor governance given the same strategic objectives. »

(Weill and Ross)

La meilleure façon de diriger l'ICT sur la base d'une vision stratégique ne

se décide pas à l'intérieur de l'ICT. L'ICT ne peut pas non plus se contrôler

elle- même. La partie qui dirige et contrôle est donc la direction générale

de l'entreprise.

« Due to the focus on 'ICT' in the naming of the concept, the ICT governance

discussion mainly remained a discussion within ICT. »

« The Paradoxical Role of ICT in Leading ICT Governance »

(De Haes & Van Grembergen)

ICT Governance « fait partie intégrante de la bonne gestion (corporate

governance), exercée par le conseil d'administration/ comité de direction,

qui doit superviser la définition et la mise en œuvre des processus,

structures et mécanismes relationnels de l'organisation, afin que le métier

et l'ICT puissent assumer leur responsabilité dans l'alignement métier-ICT

et la création de valeur dans le métier via des investissements centrés sur

l'ICT » (De Haes & Van Grembergen). Nous avons résolument opté pour le

terme « Enterprise Governance of ICT » (en abrégé EGIT) au lieu de ICT

Governance, parce qu'il traduit mieux la réalité.

Figure 3 : cascade de valeur

Enterprise

governance of IT

Business / IT

alignment

Business value

from IT investments

enables enables

Page 20 sur 95

Nous entrevoyons une solution dans la cascade de valeur ci-dessus : une

bonne Enterprise Governance of ICT (EGIT) débouche sur un bon

alignement et mène en fin de compte à une amélioration de la création de

valeur par le métier via les investissements ICT.

L'importance de l'EGIT est fondamentale, à tel point que nous l'affirmons :

les activités exécutées au niveau tactique et opérationnel ne seront jamais

optimales sans une Enterprise Governance of ICT stratégique, à maturité.

À la première phase de notre mission, nous avons eu l'occasion d'étudier

en détail la maturité actuelle de l'Enterprise Governance of ICT à l'aide des

« 33 pratiques EGIT ». Il en est ressorti que l'organisation reconnaissait

des problèmes de gouvernance ICT, problèmes qu'il fallait aborder.

Au niveau métier (comité de direction) comme du côté ICT, on réalise que

l'alignement métier-ICT est important et qu'il faut y consacrer davantage

d'attention. Mais cette conviction ne fait pas encore l'unanimité du comité

de direction ni du management senior de l'ICT.

Les initiatives concrètes en matière d'EGIT sont encore peu nombreuses.

Certaines initiatives du comité de direction, du service Coordination

stratégique et Communication (CSC) et d'ICT Quality Assurance en sont

toujours au stade initial.

Cette faible maturité EGIT apparaît aussi dans l'audit de gouvernance

ICT : la maturité des processus ICT examinés est évaluée de la manière

suivante.

Processus ICT Maturité

EDM 01 Ensure Governance Framework setting

and maintenance

0 – Inexistante

EDM 02 Ensure Benefits Delivery 0 – Inexistante

EDM 03 Ensure Risk Optimization 0 – Inexistante

EDM 04 Ensure Resource Optimization 0 – Inexistante

APO 05 Manage Portfolio 1 – Initiale – Ad hoc

APO 06 Manage Budget and Costs 1 – Initiale – Ad hoc

MEA01 Monitor, Evaluate and Assess

Performance and Conformance

0 – Inexistante

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 21 sur 95

Sur la base de notre évaluation spécifique de l'EGIT dans les 33 pratiques,

voici le score moyen du SPF Finances pour l'Enterprise Governance of ICT

: 0,94 / 5. Le score du SPF Finances pour les pratiques de base de

l'Enterprise Governance of ICT est de : 1,45 / 5.

Figure 4 : Résultats généraux EGIT

Figure 4B : Résultats EGIT

Toutes pratiques confondues, y compris les pratiques de base, le score

moyen du SPF Finances est faible. Cela suscite une préoccupation quant

à l'implication active du métier en vue de la création avec l'ICT d'un modèle

d'alignement (alignement métier-ICT) qui sera source de valeur pour le

métier (via les investissements ICT).

0

1

2

3

4

5

Relationele Mechanismen

ProcessenStructuren

0,94 / 5

STRUCTUREN PROCESSEN RELATIONELE MECHANISMEN

nEen IT-strategiecomité binnen Raad van

Bestuur (S1)n Strategische IT-planning (P1) n Jobrotatie (R1)

n IT-expertise binnen de Raad van Bestuur (S2) n IT performantiemanagement (P2) n Co-locatie (R2)

n(IT) Auditcomité op het niveau van de Raad

van Bestuur (S3)n Portfoliomanagement (P3) n Crosstraining (R3)

n CIO binnen het directiecomité (S4) n Charge Back-afspraken (P4) n Knowledge Management (R4)

n CIO rapporteert aan de CEO en/of COO (S5) n SLA’s (P5) n Business/IT account management (R5)

n IT-sturingscomité (S6) n IT Governance-raamwerk COBIT (P6) nExec/Senior MGMTgeeft het goede

voorbeeld (R6)

n IT Governance functie/officer (S7) nIT Governance assurance en zelfevaluatie

(P7)n

Informele meetings business en IT

management (R7)

n Security / Compliance / Risk officer (S8) n Project Governance en Management (P8) n IT leiderschap (R8)

n Sturingscomité rond IT-projecten (S9) n IT budgetcontrole en rapportering (P9) nIT geregeld opgenomen in de

bedrijfscommunicatie (R9)

n Sturingscomité rond IT-veiligheid (S10) n Benefits Management en rapportering (P10) n IT Governance awareness campagnes (R10)

n Sturingscomité rond architectuur (S11) n COSO/ERM (P11)

nGovernance/ rollen en verantwoordelijkheden

(S12)

Uit extern onderzoekblijkt dat bij de aangeduide praktijkende graad van effectiviteitals van

implementatiegemakhet hoogst is. Men noemt ze de minimum baselinevoorgovernance.

Maturiteitsniveau’s:

n Hoger dan 3n Tussen 2 en 3n Lager dan 2

Page 22 sur 95

À notre avis, l'amélioration de cette maturité EGIT insuffisante est

primordiale pour réussir la transformation envisagée. En effet, la recherche

et l'expérience pratique montrent que la maturité EGIT entraîne un

alignement optimal, ce qui permet à l'ICT de générer de la valeur pour le

métier.

Pour mesurer la performance de l'organisation et de l'ICT, il importe

d'utiliser une méthodologie éprouvée. À cet égard, les Balanced

Scorecards sont essentielles.

Deuxième préoccupation : Alignement métier - ICT : évaluation de

Luftman

Sur la base des informations issues de l'évaluation EGIT, il importait

d'étudier en détail le degré d'alignement métier-ICT (la deuxième partie de

la cascade de valeur), afin de pouvoir nous prononcer en connaissance de

cause sur cet aspect.

Figure 5 : modèle de Luftman

Jerry Luftman, un des plus célèbres gourous de l'alignement métier-ICT, a

développé à partir de 1999 son Strategic Alignment Maturity Model

(SAMM). Le modèle offre aux organisations un outil pratique pour savoir

dans quelle mesure le métier et l'ICT sont alignés. Dans son modèle,

Luftman distingue six dimensions déterminantes pour le degré

d'alignement métier-ICT. Pour chaque dimension, il identifie aussi

différents facteurs importants dans la poursuite et le maintien de

l'alignement.

L'alignement métier-ICT, estime Luftman, n'atteint jamais 100%. La

coordination est en effet dynamique par définition : les vœux de

l'organisation évoluent sans cesse, de même que le potentiel de support

de l'ICT et les exigences d'alignement.

Luftman distingue les facteurs qui influencent positivement l'alignement

métier-ICT et les facteurs qui freinent l'alignement.

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 23 sur 95

Facteurs aptes à stimuler l'alignement métier-ICT (enablers) :

1 ICT soutenue par le management senior ;

2 ICT impliquée dans le développement de la stratégie ;

3 ICT comprenant le métier ;

4 Partenariat métier-ICT ;

5 Bonne priorisation des projets ICT ;

6 ICT faisant preuve de leadership.

Entraves à l'alignement métier-ICT (inhibitors) :

1 ICT non soutenue par le management senior ;

2 Pas de liens étroits entre ICT et métier ;

3 L'ICT ne comprend pas le métier ;

4 Pas de partenariat avec l'ICT ;

5 L'ICT ne donne pas les bonnes priorités ;

6 L'ICT ne fait pas preuve de leadership.

Concrètement, Luftman distingue six facteurs, avec des groupes opposés qui forment en quelque sorte les extrêmes d'une échelle. Luftman traduit les facteurs en six dimensions :

Figure 6 : dimensions de Luftman

Page 24 sur 95

Ces six dimensions sous-tendent l'alignement métier-ICT. On ne considère

pas les dimensions isolément : elles doivent former un ensemble cohérent

et harmonieux. Une citation de Frank Coster illustre cette cohérence :

« (A)ll domains and underlying attributes have been named. There is not a

specific attribute or dimension which is most important. All should be given

equal attention. It’s also clear that many attributes are interrelated.

Executing an assessment like this is usefull, because it touches a lot of the

elements related to good business/ICT alignment. And (…) the outcomes

of the assessment in itself is not the best part. It is the discussion which

should follow on this, to investigate why people responded the way they

did. Only then, lessons can be drawn, and improvement areas can be

named. »

Figure 6A : score du benchmark

Le score de maturité total est faible. Il est même plus bas que la maturité

de référence de l'étude benchmark (internationale). Le SPF Finances

présente cependant à peu près la même tendance que les données du

benchmark.

En ce qui concerne quatre sous-dimensions des dimensions principales

(voir figure 6), les scores sont supérieurs à 2 (sur 5) : compréhension de

l'environnement métier par ICT, compréhension de l'environnement

ICT par le métier, compréhension de l'importance de l'ICT pour le métier et

respect des normes ICT. Deux sous-dimensions font moins bien que 1 (sur

5) : la mesure de la performance ICT, ensuite la capacité à attirer et à

conserver les meilleurs collaborateurs.

Le faible score de l'alignement métier-ICT n'est pas une surprise complète

quand on voit le degré limité de maturité EGIT, mais l'évaluation de

Luftman permet de mieux comprendre les éléments spécifiques qui sont à

la base de cet alignement défaillant.

Le défaut d'alignement entre métier et ICT résulte dans une large mesure

du manque de maturité en Enterprise Governance of ICT, à la fois en ce

qui concerne les « structures et processus » et les « mécanismes

relationnels ». L'ICT fonctionne ainsi dans une sorte de « vide », ce qui

l'empêche d'assumer un rôle stratégique axé sur la création de valeur par

les investissements ICT.

Communica-

tions

Analytics /

valuemeasure-ment

Governance Partnership Scope &

Architec-ture

Skills Overall

Benchmarking gegevens Overheid

2,92 2,92 3,17 3,18 3,1 2,87 3,02

FOD Financiën 2,01 1,53 1,77 1,87 1,74 1,50 1,72

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 25 sur 95

Préoccupation 3 Organisational readiness assessment

Au niveau de la stratégie et de la capacité à orienter, il est très important

de savoir quel est le type de culture qui règne au SPF Finances. Cela doit

permettre de connaître avec plus de précision les aspects culturels qui

caractérisent le SPF Finances. Nous avons notamment examiné les

caractéristiques dominantes, le leadership, le style de management, le liant

de l'organisation, les accents stratégiques et les critères de succès que

cherche à instaurer le SPF Finances (en moyenne), et dans quelle mesure

cela répond aux ambitions du SPF Finances. Nous nous sommes

également demandé quels aspects culturels sont le plus à même de jouer

un rôle de soutien (en tant que levier) dans le changement envisagé (les

leviers du changement).

Figure 7 : modèle culturel de Quinn

Figure 8 : les leviers du changement

Ondersteunend

n Structuur: eenvoudig

n Type leider: Stimulator, mentor

n Waarden: samenwerking,

persoonlijke aandacht en vertrouwen

(Relatie centraal)

Innovatief

n Structuur: tijdelijke projectgroepen

n Type leider: Innovator,

Ondernemer, visionair

n Waarden: risico’s nemen, creativiteit

en nieuwe markten zoeken

(Vernieuwing centraal)

Procesgericht

n Structuur: bureaucratie

n Type leider: coördinator,

bewaker, organisator

n Waarden: formele besluitvorming, regels

& procedures en efficiëntie

(Controle centraal)

Doelgericht

n Structuur: divisie / cluster / afdeling

n Type leider: opvolger,

producent, stuurder

n Waarden: resultaatsgericht werken,

meten is weten, planning

(Effectiviteit centraal)

Service gerichte beweging

(van bureaucratie naar NPM)

Bu

rge

r g

eri

ch

te b

ew

eg

ing

(va

n N

PM

na

ar

loca

l go

ve

rnance

)

Strategische Objectieven

Resultaten

Page 26 sur 95

À cette fin, dans le cadre de notre mission, nous nous sommes basés sur

le modèle culturel de Quinn (Organizational Culture Assessment

Instrument (OCAI)) et nous avons interrogé 1598 collaborateurs du SPF

Finances. Voici les conclusions de cette enquête :

Figure 9 : résultats globaux de l'enquête sur la culture

Comme presque toutes les organisations, le SPF Finances présente des

caractéristiques de tous les types culturels, mais dans une mesure

variable. L'analyse culturelle revêt plusieurs implications pratiques.

Chaque service possède ses spécificités ; on trouve des différences entre les dimensions et les types culturels. Pour cette raison, par activité de la transformation, il est bon de faire le lien avec l'analyse culturelle du service concerné.

Le liant de l'organisation présente des caractéristiques marquées de la culture familiale. Cela implique notamment une grande loyauté envers l'organisation. On trouve aussi des caractéristiques de cette culture dans les critères de succès. Aussi l'esprit d'équipe et le développement des personnes peuvent-ils intervenir comme leviers dans le changement.

La coordination entre les accents stratégiques et les critères de succès doit être prise en compte. Au stade actuel, dans la dimension accents stratégiques, on trouve surtout les caractéristiques de la culture de processus, alors que les critères de succès sont plutôt orientés résultat. Il convient de mettre ces deux aspects en correspondance.

Actuellement, la culture de l'innovation est peu présente. Pour cette raison, et compte tenu d'autres divergences entre dimensions, on aura intérêt à attendre un stade ultérieur avant de travailler sur les caractéristiques innovantes. Il faut en effet que les autres dimensions soient en équilibre si l'on veut pouvoir exploiter efficacement un levier en direction d'une culture de l'innovation.

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

Familiecultuur

Innovatiecultuur

Resultaatsgerichte Cultuur

Procesgerichte Cultuur

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 27 sur 95

Globalement, la disposition au changement existe, mais l'acceptation du

changement envisagé n'est pas très forte. Certains ne sont pas d'accord

avec le changement ; d'autres le jugent insuffisant. En tout cas, la

confiance est faible :

Les objectifs changent beaucoup

Les objectifs ne sont pas clairs

Toutes les contributions aux objectifs ne sont pas claires

Manque de confiance dans la capacité du SPF Finances à atteindre

les objectifs

La valeur perçue est faible ; les actions orientées résultat ne sont pas

appréciées

Le degré de disposition au changement et le type culturel actuel du SPF

Finances conditionnent étroitement la réussite de la transformation ICT (la

transformation ICT proprement dite, mais aussi la réalisation de la stratégie

du SPF Finances au sens large).

Préoccupation 4 : Leadership

Le leadership est un important facteur de succès de la transformation. Il

importe de développer les qualités de leadership, en mettant l'accent sur le

travail orienté résultat, sur un style de management aligné, ainsi que sur le

développement et la communication d'une vision et d'une stratégie claires.

Il faut renforcer l'alignement entre le leadership, les accents stratégiques et

le style de management. Une approche univoque et cohérente apportera la

clarté et la confiance. Par ailleurs, il est primordial de développer une

vision étayée et convaincante de l'organisation et du management ICT.

Cette vision sera le fil conducteur du déploiement de la stratégie et

donnera des repères aux agents du SPF. Le management supérieur doit

moins s'occuper de l'opérationnel pour se concentrer sur le transversal, et

conduire son groupe sur la base d'une vision commune. Pour améliorer la

confiance dans ce sens, il importe aussi de communiquer de manière

transparente et fondée sur les décisions prises et les points en discussion,

ce qui n'est pas assez le cas actuellement.

Un grand rôle est par ailleurs dévolu au management, celui de sponsor.

Pour la réussite de la transformation, le changement doit être porté par le

management. Le management doit participer activement et visiblement à la

transformation, former une coalition pour soutenir implicitement et

explicitement la transformation, enfin communiquer sur la transformation

avec ouverture et transparence.

Au sein du SPF, au niveau général, on observe un degré limité de

leadership convaincant, directeur et responsable à l'échelon du

management senior et du management. Nous pouvons en dire autant de

l'ICT. Un leadership source d'inspiration forte, capable de coaching, est

extrêmement important vu les ambitions du SPF Finances pour les années

qui viennent.

Page 28 sur 95

Cela doit se manifester d'une part dans la capacité à convertir la stratégie

en plans exploitables et spécifiques, coordonnés transversalement ;

d'autre part, dans la capacité et la volonté d'être « responsable »

(« managerial accountability ») des résultats de l'organisation et de

l'atteinte d'objectifs spécifiques.

Les éléments ci-dessus permettent de dresser le tableau de la

situation au niveau stratégique (« Cibler »). Nous poursuivons par

nos constatations au niveau tactique et parfois

opérationnel (« Préparer »).

Préoccupation 5 : Enterprise Architecture (EA)

Enterprise Architecture est une fonction importante : EA fait le lien entre les

principes stratégiques et l'aménagement de la fonction ICT au sein du SPF

Finances. EA traduit les objectifs de l'entreprise en un concept

d'architecture Business, Information, Data and Technology (BDAT) et crée

un « point de mire » : EA met en place un plan par étapes ou une feuille de

route (TO BE) pour la réalisation des ambitions. EA procède à trois

niveaux : stratégie (plan stratégique général et holistique), capacités

(entités spécifiques et parfois domaines de processus) et segments (sous-

entités, projets).

Souvent, EA remplit à la fois une fonction de conception, de conseil et de

contrôle (selon le type d'organisation et la maturité de la fonction EA).

Simultanément, EA peut aussi contribuer à renforcer le potentiel

d'innovation de l'organisation, et transformer les bonnes idées originales

en applications concrètes. EA est souvent intégré à la fonction ICT, mais

se situe souvent dans la pratique « entre » le métier et l'ICT. En tout état

de cause, dans le domaine EA, on trouve souvent d'autres fonctions

architecturales, comme l'architecture ICT, l'architecture des processus ou

l'architecture des données.

Figure 10 : Enterprise Architecture

Enterprise architectuur

Bedrijfsarchitectuur

IT architectuur

Bedrijfsstrategie

Bedrijfsoperaties

Technologische

operaties

IT strategie

Aligneert

Aligneert

Aligneert

Aligneert

Aligneert

Aligneert

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 29 sur 95

L'existence d'une fonction EA à maturité peut donc vouloir dire que le SPF

Finances est en mesure de traduire ses objectifs métier en initiatives,

orientations et solutions ICT. En revanche, l'absence d'une fonction EA à

maturité peut suggérer une problématique lié à l'interface entre métier et

ICT. Pour mieux appréhender la maturité de EA SPF Finances, nous

avons réalisé un « EA maturity quick scan ». Cette analyse rapide s'appuie

sur les recherches du Carnegie Mellon University – Software Engineering

Institute (SEI) et de The Open Group (TOGAF), sans oublier notre propre

méthodologie et expérience. Le scan distingue cinq degrés de maturité :

Figure 11 : Échelle EA quick scan

Le scan aborde les éléments suivants :

Architecture visée

Développement de l'architecture

Architecture métier

Architecture des systèmes informatiques

Architecture technologique

Gouvernance de l'architecture

Investissements EA

Culture et développement

Page 30 sur 95

Le quick scan a débouché sur les constatations suivantes :

Figure 12 : Résultats EA quick scan

Le score moyen global pour toutes les dimensions se situe à 1,5 par

rapport à une valeur de référence de 3,2. Cette valeur de référence

exprime le score minimal qui correspond à une Enterprise Architecture

« en fonction », autrement dit une fonction EA capable de remplir

effectivement son rôle en termes d'architecture. Voici les scores par

dimension :

AS IS Référence / Cible

Architecture visée 2 4

Développement de l'architecture 2 3

Architecture métier 1 4

Architecture des systèmes informatiques 1 3

Architecture technologique 2 3

Gouvernance de l'architecture 1 3

Investissements EA 1 3

Culture et développement 1 3

0

1

2

3

4

5Doelarchitectuur

Architectuur ontwikkeling

Business architectuur

Informatiesystemen arch.

Technologische architectuur

Architectuur governance

EA investeringen

Cultuur & Ontwikkeling

Globaal gemiddelde

Enterprise Architectuur: (beknopte) AS-IS analyse

AS IS Baseline / Target

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 31 sur 95

Au SPF Finances, la fonction Enterprise Architecture est à peu près

inexistante. Il existe quelques fonctions architecturales (rôles, instruments,

artefacts), surtout dans des services ICT spécifiques. Cela concerne en

particulier les branches techniques.

Il n'est pas question d'une EA à même de veiller à l'alignement métier-ICT.

On trouve néanmoins des outils architecturaux (modèles, feuilles de route)

au sein du SCC et dans certaines fonctions ICT. Mais l'utilisation de ces

instruments n'est pas systématique ; elle dépend étroitement de l'équipe

concernée ou du fonctionnaire individuel. Gouvernance EA, culture EA,

développement EA et investissements EA sont inexistants.

Il en va de même de la vraie valeur ajoutée de EA, celle du « navigateur »,

du « chef d’orchestre » et du « contrôleur » stratégique.

Le rôle de l'architecture et l'importance de l'information

Les organisations sont de plus en plus conscientes de l'importance de

l'information dans la marche des affaires. L'information n'est plus

seulement à la base des décisions stratégiques ou tactiques : elle

intervient aussi dans la conduite et le support des activités opérationnelles

elles-mêmes, dans l'identification et l'obtention de nouveaux clients, dans

l'optimisation de l'effectif, etc.

L'analyse des données et de l'information peut en effet générer des

connaissances qui contribuent à l'efficience et à l'efficacité dans la

réalisation des objectifs stratégiques. Pour le SPF Finances, cela se traduit

notamment par l'analyse des données dans le but de déceler des

comportements frauduleux déterminés ou des profils de risque, afin de

mener des contrôles plus ciblés, d'améliorer le service, etc.

À cet effet, il est fondamental de disposer à temps de données ou

informations pertinentes, complètes et correctes, ce qui n'est pas une

mince affaire. Nous constatons aussi une pression externe sous la forme

d'exigences légales et réglementaires en matière de protection et de

confidentialité des données, exigences qui accentuent encore la nécessité

d'une bonne maîtrise des données et de l'information. Mais la garantie de

qualité de l'information va plus loin que la création et la tenue correctes

d'un data warehouse. Les objets de données et d'information sont

demandés, utilisés, complétés ou modifiés par un grand nombre d'acteurs,

à la fois dans le métier et l'ICT, dans le cadre des processus qui font usage

des mêmes objets de données et d'information sous-jacents. La qualité de

chaque objet est donc influencée durant tout le cycle de vie, depuis le

planning, la demande, la création, et l'utilisation jusqu'au stockage, à

l'élimination ou à l'archivage.

Page 32 sur 95

Trop souvent, ces exigences - en particulier la qualité de l'information -

sont considérées comme incombant à l'ICT. Cette vision est trop étroite,

car le métier comme l'ICT jouent un rôle actif dans le cycle de vie (qui crée

les données, où et comment elles sont conservées, qui les supprime, qui

les utilise, etc.) ; souvent, l'ICT ne fournit que la plate-forme. Il est donc

important de souligner que la garantie de qualité de l'information n'est pas

un simple défi technique, mais une responsabilité partagée entre le métier

et l'ICT, avec des principes, des normes et des rôles et responsabilités

bien délimités.

Actuellement, il n'en va pas encore ainsi au SPF Finances. Les rôles et les

responsabilités liés à l'information et à sa propriété ne sont pas définis ;

l'alignement entre besoins du métier et support ICT concernant la gestion

des données et de l'information est limité. De même, la gérabilité et la

création de valeur ne sont pas facilitées par le manque de structures de

communication claires ni par la formation de silos.

Cela souligne la nécessité d'une approche transdépartementale et

holistique de la maîtrise de l'information : des rôles et responsabilités

clairement définis, un modèle d'information connu et respecté, une

terminologie uniforme, enfin un métier qui joue un rôle moteur. « Stratégie

de l'information », « gouvernance de l'information » et « architecture de

l'information » sont les bases sur lesquelles se greffent les activités de

maîtrise de l'information. La figure 12B illustre un cadre possible pour

maîtriser l'information de manière structurelle.

Figure 12B: House of Information

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 33 sur 95

Préoccupation 6 : Architecture ICT

Le développement d'une vision technologique (de long terme) et d'une

architecture ICT optimale est très important pour le SPF Finances. Durant

notre étude, on nous a indiqué à maintes reprises que les concepts

technologiques bénéficiaient d'une large attention (p.ex. : informatique

mobile, cloud, réseaux et processus sociaux, big data & data analytics,

SOA, BPM, enterprise service…). Au stade actuel, on ne constate que

dans une mesure limitée le développement / l'existence d'une vision forte

de ce que la technologie ICT peut faire pour aider le SPF Finances à

réaliser ses objectifs métier (si ce n'est dans une perspective

« infrastructurelle » purement technique). L'architecture ICT (modèles de

référence, directives, feuilles de route…) présente peu de maturité.

Au chapitre 6, « Approche de l'amélioration », à la rubrique « Domaines de

résultats », nous expliquons les domaines de résultats qui ont été définis

avec le SPF Finances pour encadrer les ambitions de la transformation.

L'approche du domaine architecture ICT exercera une influence positive

sur la majorité des domaines de résultats (à terme), mais surtout sur les

domaines 1 et 3. Indépendamment des domaines de résultats, la

réalisation d'une architecture ICT (dans le contexte plus large d'une EA)

est une condition indispensable de l'amélioration de la performance ICT.

Nous inscrivons l'architecture ICT dans le cadre spécifique Service

Oriented Architecture (SOA).

La SOA contribue de différentes manières aux domaines de résultats, et

peut promouvoir la réalisation du case management comme la création de

valeur transversale. C'est pourtant aux « derniers » domaines de résultats

que la SOA peut apporter une valeur significative (4 à 6).

Quels sont les avantages de la SOA?

Délai de mise sur le marché plus court

La SOA facilite la réutilisation dans les équipes de développement et

d'intégration. Avec la réutilisation des services et des composants, il est

possible d'assembler plus rapidement les nouvelles applications pour

réagir à l'évolution du marché ou à un changement dans la demande. Le

raccourcissement des délais des projets garantit une réponse plus rapide à

de nouveaux besoins du métier.

Standardisation des processus, règles et politiques : l'avantage du coût

La SOA favorise l'indépendance technologique des services : ceux-ci

peuvent être utilisés dans des contextes différents, avec à la clé une

standardisation des processus, des règles et des politiques. La

standardisation apporte à son tour une implémentation unique d'un

service, propice à la rationalisation. Combiner plusieurs services existants

en un nouveau service devient relativement peu coûteux.

Page 34 sur 95

Efficience opérationnelle et flexibilité

La plupart des « packaged enterprise applications » rationalisent

efficacement les processus en rapport avec les tâches standard. Elles sont

cependant bien moins efficaces quand il s'agit d'automatiser et de

rationaliser les processus « custom » qui englobent plusieurs applications.

L'implémentation et la maintenance sont difficiles, fastidieuses et chères.

La SOA élimine ces barrières. Elle permet à l'ICT de s'adapter plus

rapidement aux changements de l’entreprise, créant une culture et une

infrastructure fondées sur la flexibilité. Avec la description des principes

des services, il devient beaucoup plus simple de changer les services et de

combiner les nouvelles variantes sans affecter les autres composants.

Intégration des applications et intégration B2B : plus rapides et moins chères

L'implémentation d'une solution traditionnelle d'intégration d'applications en

paquets est coûteuse et complexe. Le déploiement exige souvent un

codage important. Un cadre SOA incorpore le support au « runtime

deployment » des services via le réseau. Il réduit le coût total de

l'intégration et de l'implémentation des applications en en automatisant ces

processus gros consommateurs de temps. Le cadre SOA permet aussi

d'étendre l'intégration au-delà des frontières de l'entreprise.

Développement et implémentation des applications : plus simples

Dans le processus traditionnel de développement de logiciels, la traduction

des exigences en systèmes distribués est longue et difficile. Cette tâche

complexe, propice aux erreurs, est facilitée par un environnement de

développement à base SOA. Les processus sont plus faciles à traduire en

services distribués. Ceux-ci sont plus simples à développer, à manipuler et

à déboguer. Les services reposent sur des flux de données au niveau

implémentation. Par ailleurs, les services peuvent être exécutés sur

n'importe quelle machine du réseau, grâce au support incorporé du

déploiement dynamique, propre à la SOA. En utilisant des instruments

orientés services à la phase de conception comme à la phase « runtime »,

on raccourcit considérablement le temps nécessaire à l'exécution des

processus.

Un levier pour les investissements existants

Les organisations ont consacré du temps et de l'argent au développement

de leur infrastructure existante. L'environnement dynamique d'aujourd'hui

demande de nouveaux processus et applications pour aboutir à un

traitement plus efficient et à une gestion plus économique. L'allongement

de la durée de vie et le retour sur investissement (ROI) des applications

héritées par la réaffectation des systèmes, processus et données existants

offrent un moyen pour maîtriser les coûts. L'exposition des systèmes

hérités en tant que services crée aussi un environnement qui partage des

informations et des processus auparavant isolés ou intégrés via des

solutions point à point.

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 35 sur 95

Limitation des risques

Les efforts à base SOA augmentent les chances de réussite d'un projet. La

réutilisation des services et processus essentiels, développés, testés et

compris antérieurement, réduit le risque de bogues. La gestion des risques

s'améliore du point de vue organisationnel par la séparation des activités

métier et techniques, ce qui ouvre la voie à une affectation efficace des

moyens nécessaires.

Amélioration continue

L'implémentation des services et interfaces est encapsulée et invisible aux

yeux du demandeur. Cette abstraction de l'implémentation sous-jacente

offre une possibilité d'amélioration continue et d'optimisation de la base de

code sans que les services en soient influencés.

Meilleure acceptation par l'utilisateur

Le « look and feel » uniforme des différents services web facilite

l'acceptation par l'utilisateur.

Moins d'incidents

Grâce à leur constance, les services sont plus faciles à comprendre des

utilisateurs que les autres applications (potentiellement des dizaines) qu'ils

devraient connaître pour effectuer les mêmes tâches.

ROI amélioré dans toute l’entreprise

Sous l'effet de deux facteurs (moins de duplication de fonctionnalités que

dans la collection de systèmes qu'on trouve souvent dans les entreprises ;

des serveurs qui assurent l'hébergement du portail et des services web,

généralement sur la base d'une infrastructure coûteuse), les performances

augmentent et le coût du matériel baisse. On fait un meilleur usage des

développeurs, qui n'ont pas besoin de formation aux outils propriétaires et

aux API, et qui passent donc plus facilement d'un projet à l'autre.

Page 36 sur 95

Préoccupations 7 et 8 : Gestion des services et modèle opérationnel

Remarque : les préoccupations 7 et 8 sont désignées séparément dans

l'analyse SWOT regroupées ici en raison de leur intrication.

Notamment à cause de sa croissance rapide, le modèle opérationnel ICT a

évolué dans le sens d'un modèle à orientation technologique, aux dépens

de l'orientation services. Le modèle existant est par ailleurs ancré dans

une structure hiérarchique propre à la culture du SPF Finances, qui

domine au point d'entraver les mécanismes de création de valeur

transversaux via les processus, projets et services.

D'autre part, pour un certain nombre de rôles et de responsabilités, les

compétences ne sont pas clairement séparées, ou elles sont

insuffisamment exigées. Des chefs de projet, par exemple, combinent leur

rôle avec des tâches de fond ou opérationnelles, ce qui prolonge la durée

des projets et retarde leur remise à la structure opérationnelle.

De bonnes initiatives concrètes ont déjà été prises dans le sens du travail

transversal, p.ex. la désignation d'account managers par administration

pour promouvoir la collaboration entre métier et ICT. L'efficacité de ces

rôles transversaux est cependant encore insuffisante : il s'agit d'initiatives

isolées, et/ou l'exécution des rôles en question n'a pas encore été

adéquatement développée et mandatée par le management de ligne.

Diverses fonctions clés pour le pilotage et le suivi ICT font défaut ou

manquent de maturité ; stratégie, gestion de portefeuille de projets, gestion

de performance, surveillance de la qualité, architecture, gestion du cycle

de vie des applications. Ce manque de maturité se manifeste parfois dans

la conformité « pro forma », par exemple les groupes de pilotage réguliers

sans mandat effectif.

Outre les fonctions de pilotage, certaines fonctions opérationnelles

indispensables ne sont pas (encore) occupées : sourcing (achats, gestion

des compétences), gestion des services (d'où une gestion des services

inadéquate). Certains services existent à l'état de notions, mais ils sont

définis du point de vue ICT plutôt que du point de vue du métier. La

nécessité d'une gestion des services bien développée est cependant

reconnue.

Actuellement, la gestion des services est assurée suivant les

circonstances, sans Service level agreements (SLA) ni rapports

correspondants. Les projets de création et d'adaptation de fonctionnalités

mènent à des livrables qui sont acceptés dans le cadre des fonctionnalités

commandées, et non dans le cadre d'un service avec un niveau de service

déterminé (défini dans un SLA avec des indicateurs/KPI clairs et des

valeurs seuils cadrant dans une architecture et une stratégie du SPF

Finances).

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 37 sur 95

Préoccupation 9 : Sourcing

Il n'existe pas de stratégie de sourcing. Les décisions de sourcing sont

constamment adaptées aux besoins aigus et aux expériences. Les

éléments de base nécessaires pour développer une bonne stratégie de

sourcing et pour prendre en la matière des décisions fondées ne sont pas

en place (coût des services ICT, connaissances architecturales, gestion de

configuration, gestion des compétences, etc.). Il n'existe pas non plus de

fonction de sourcing au sein de l'ICT.

À cause de l'absence de gestion des compétences et de

rôles/responsabilités suffisamment développés, les compétences

disponibles et souhaitées ne sont pas bien répertoriées. Cela entraîne

souvent une utilisation non optimale des ressources. Nous avons identifié

plusieurs fonctions manquantes qui sont pourtant nécessaires si l'on veut

optimiser l'ICT suivant ce que l'on en attend. Aujourd’hui, il n'existe pas de

plan de long terme pour développer ou recruter de manière structurée ces

compétences manquantes.

L'exécution en régie des services ICT internes et externes est

insuffisamment traduite dans un modèle de processus, et les rôles

correspondants sont en général insuffisamment pourvus. La régie est

actuellement fragmentée. En conséquence, la gestion de ce qui est déjà

sous-traité est dans certains cas sous-optimale. Notamment à cause de

l'absence d'une stratégie ICT intégrale, le SPF Finances n'est actuellement

pas en mesure de se pencher dans une perspective globale, avec ses

fournisseurs, sur le rôle du SPF Finances et du fournisseur sur ce terrain,

ni sur les exigences imposées au fournisseur aujourd'hui comme à plus

long terme. Cela compromet la capacité de diriger le fournisseur dans sa

contribution à l'agenda de développement du SPF Finances (notamment

amélioration continue de la qualité, économies de coûts, accumulation du

savoir...).

Pour le développement des applications, on fait appel au cosourcing dans

l'espoir d'internaliser les connaissances, mais jusqu'à présent, cela n'a pas

donné les résultats escomptés. Les ambitions relatives à l'accumulation du

savoir interne n'ont pas été réalisées. On a surtout ajouté des fonctions

exécutives au modèle de cosourcing. En conséquence, le fournisseur

conserve une position très directrice ; le SPF Finances ne contrôle pas ou

peu la manière d'aborder le projet ni la réalisation des objectifs.

Page 38 sur 95

Préoccupation 10 : Gestion du portefeuille de projets

Certains aspects de la gestion du portefeuille de projets sont déjà présents

au SPF Finances mais ne sont pas encore mis en œuvre avec cohérence.

L'accent est surtout mis sur le côté opérationnel de la gestion du

portefeuille de projets, aux dépens de sa valeur ajoutée stratégique.

Au sein de l'ICT, il n'y a pas de gestion de portefeuille de projets. Il existe

cependant une structure (CSC– COC) de niveau entreprise pour appuyer

la gestion de portefeuille de projets. Actuellement, cela se limite

essentiellement aux aspects projets plutôt qu'au pilotage global et à la

réalisation stratégique. Les projets sont principalement priorisés au niveau

administration. Les dépendances entre administrations ne sont pas

suffisamment prises en compte. La qualité des business cases est

insuffisante. Pour ces raisons et d'autres, il est difficile de bien prioriser par

rapport à la stratégie. Il n'existe pas non plus de suivi de la valeur ajoutée

projets (gestion des bénéfices).

Enfin, nous abordons nos conclusions au niveau opérationnel

(« Réaliser »)

Préoccupation 11 : Gestion de programme et de projet

La gestion de programme et de projet présente une faible maturité au SPF

Finances. Il existe une méthodologie de projet intitulée « PM FIN », basée

sur Prince 2. L'introduction de cette méthodologie a marqué une étape

vers la professionnalisation. Cependant, sur la base de l'audit de

performance, qui a porté sur 20 projets, nous avons constaté que dans la

pratique, la conformité aux directives et exigences de la méthodologie

reste limitée. De même, la gouvernance de projet et le fonctionnement des

groupes de pilotage des projets restent en général peu efficaces. Les

autres critères de qualité examinés par l'audit de performance sont

également insuffisants ou partiellement insuffisants dans la plupart des

cas. Les préoccupations en termes d'EGIT et d'alignement métier-ICT

restent de mise dans le cadre de la conduite des projets au SPF Finances.

Nous avons par ailleurs constaté que la plupart des projets étudiés sont

trop largement dirigés par des acteurs extérieurs, et que le SPF Finances

ne contrôle pas suffisamment lui-même les objectifs et la qualité des

projets.

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 39 sur 95

Les conclusions résumées de l'audit de performance sont les suivantes :

suffisant partiellement suffisant insuffisant

Autres préoccupations opérationnelles

Le périmètre de notre mission étant en priorité stratégique-tactique, nous

n'avons pas examiné explicitement les éléments opérationnels de l'ICT.

En revanche, les observations relatives à la gestion de projet et de

programme (voir ci-dessus) ont été étudiées implicitement. Pour cette

raison, nous ne pouvons pas dire que nos conclusions opérationnelles

soient exhaustives. Néanmoins, d'importantes lacunes ont été incorporées

dans l'analyse SWOT ; les recommandations correspondantes figurent

dans les trajets d’amélioration.

Page 40 sur 95

Gestion des versions

Il n'existe pas de processus structuré de gestion des versions pour veiller à

la mise en production systématique des « releases ».

Gestion de la performance opérationnelle

Les indicateurs mesurés ne sont pas suffisamment adaptés aux besoins

du métier. Le rapportage adressé au métier répertorie la disponibilité de

certains systèmes ainsi que leur capacité de réaction. Le rapportage ne

porte pas encore sur ce que le métier souhaite en réalité mesurer ; il ne

tient pas suffisamment compte des moments où le métier souhaite les

rapports, etc. Le rapportage est perçu par le métier comme insuffisant et

opaque, mais il faut dire que le métier n'a pas non plus communiqué à

l'ICT ses besoins en la matière. Il n'existe pas encore de processus

structuré pour faire rapport de l'efficacité, de l'efficience et de la conformité

des différents processus ICT. Cela dit, des améliorations sensibles ont été

entreprises récemment, mais la coordination métier-ICT doit encore

progresser.

Gestion des incidents et service desk

Le processus de gestion des incidents et le fonctionnement du service

desk sont considérés comme manquant de maturité. Le rapportage

émanant du service desk est très limité. Les voies d'escalade sont

insuffisantes, de même que les conventions avec le support de 2ème et de

3ème ligne. Il existe un très grand nombre de tickets ouverts qui ne sont

pas suivis. Les incidents ne sont pas suffisamment traçables, parce que

les tickets ne sont pas créés de manière cohérente. Dans le cadre du

projet COBIT (processus DSS02), des mesures concrètes ont été prises

récemment pour améliorer divers aspects de la gestion des incidents.

Gestion des problèmes

Comme il n'existe pas de processus de gestion des problèmes, il faut

souvent beaucoup de temps pour trouver la cause première des problèmes

et leur donner une solution complète et structurelle. Actuellement, la

résolution des problèmes se fait surtout en silos, ce qui génère des

situations sous-optimales en cas de problème partiellement résolu. Les

problèmes ne sont pas encore assez abordés de manière intégrale, par

exemple via une taskforce d'experts qui analysent transversalement les

causes dans l'ICT (et éventuellement en dehors) pour développer ensuite

des mesures d'amélioration.

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 41 sur 95

Tests

En général, au différents niveaux, les tests sont insuffisants et de qualité

inadéquate. Cela concerne les tests effectués par l'ICT comme par le

métier. Les capacités User Acceptance Testing du métier sont mises en

question, de même que l'exactitude des communications concernant les

tests. Les méthodologies de test ne sont pas encore à maturité. Les

compétences en matière de tests sont encore insuffisantes. Le problème a

récemment fait l'objet d'une grande attention et l'amélioration est déjà

visible (p.ex. création d'une test factory autonome).

Plans de continuité

Actuellement, il n'existe pas de plan de continuité d'activité (BCP) fondé

sur les processus métier critiques, gérant la garantie de continuité de ces

processus en cas de calamité. Une équipe Service Continuity est

responsable du IT DRP (Disaster Recovery Process). Le DRP, cependant,

est limité aux Technical Recovery Plans (TRP) ; les autres éléments

importants d'un DRP (évaluation des risques, priorisation des applications

et des services, stratégies de rétablissement) font défaut. Seuls les TRP

des mainframes sont régulièrement testés ; les derniers tests du reste de

l'infrastructure datent de 2010. Les TRP sont actualisés suite à quelques

tests isolés (sur les mainframes) et à un test DRP annuel. Le métier n'est

pas impliqué dans la mise au point des TRP. De même, durant les tests, le

métier n'est pas sollicité pour vérifier si le processus concerné est à

nouveau entièrement opérationnel.

Dans le cadre du projet COBIT en cours, des recommandations ont été

formulées sur le thème DSS04 – Manage Continuity. L'étude/exécution est

en cours pour arriver à un processus de continuité digne de ce nom.

Sécurité de l'information

Nous avons constaté des lacunes au niveau des ICT Security Policies et la

traduction opérationnelle de ces politiques. La fonction et l'action de l'ICT

security officer manquent à notre avis de clarté et de maturité. Des actions

individuelles sont bien entreprises pour implémenter des solutions de

protection de l'information, mais il n'existe pas de politique générale en la

matière.

Dans le cadre du projet COBIT en cours, des recommandations ont été

formulées sur le thème APO13 – Manage Security, afin de développer la

sécurité de l'information et de lui donner une place structurelle au sein du

SPF Finances. Nous sommes d'accord avec les recommandations et nous

n'en avons pas émis d'autres en ce qui concerne le processus de sécurité

de l'information.

Page 42 sur 95

Compte tenu de la suite du déploiement du processus COBIT APO13,

nous conseillons cependant de déterminer si le titulaire actuel de la

fonction est en mesure d'exercer à l'avenir un impact suffisant.

Conclusion

Le tableau que l'analyse de la situation actuelle dresse de la maturité de la

fonction ICT et des fonctions ou éléments organisationnels connexes n'est

pas positif à tous égards au SPF Finances.

Nous sommes d'avis qu'au stade actuel, le SPF Finances n'est pas en

mesure de réaliser ses ambitions stratégiques. Vu le degré actuel de

maturité et de professionnalisation, il est difficile de conduire un projet

(ICT) de la bonne manière vers les résultats visés.

Il importe cependant de souligner que la fonction ICT n'est pas seule

responsable de cette situation. Il existe au niveau collectif de l'organisation

des lacunes manifestes qui ont un impact important sur l'obtention de

résultats organisationnels tangibles via les investissements ICT. Des

concepts comme l'EGIT, l'alignement métier-ICT, Enterprise Architecture et

la disposition au changement/le type de culture ou le leadership sont des

aspects qui ne relèvent pas entièrement de la responsabilité de l'ICT et qui

échappent partiellement à son influence.

Ces concepts sont pourtant une condition critique si l'on veut que la

fonction ICT SPF Finances remplisse son double but : d'une part, innover

et permettre au métier de créer de la valeur ; d'autre part, pour tout ce qui

est standard et générique, maîtriser les coûts par une harmonisation

profonde, voire dans certains cas la standardisation des ressources ICT.

Après les exercices que nous avons réalisés durant cette mission au SPF

Finances, il apparaît clairement que le SPF est un vrai « IT shop » et que

l'on peut créer une chaîne de valeur ICT plus claire. Cette chaîne de valeur

répond à la fois au besoin de création de valeur par les investissements

ICT et au besoin de renforcer l'efficience et l'efficacité de la fonction ICT.

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 43 sur 95

Cette chaîne de valeur est illustrée par la figure ci-dessous :

Figure 13 : la chaîne de valeur ICT

Rappelons enfin que ces dernières années, à certains égards, l'ICT a su

faire la différence pour le SPF Finances. Pour continuer à améliorer la

fonction ICT, il importe donc de choisir un cap positif. À cet effet, nous

présentons ci-dessous une vision de la transformation (« Transformation

Narrative ») que vous retrouverez dans la suite de ce rapport en tant que fil

conducteur de l'approche de la transformation :

« Ces 10 dernières années, l'ICT s'est efforcée de faire la

différence. Le moment est venu de nous réétalonner. Nous

allons faire le nécessaire pour réussir les 10 années qui

viennent : l'ICT ouvrira la voie à l'innovation tout en

contribuant à l'efficacité et à l'efficience. »

Specifiek voor een onderdeel

Gelijk in de kern

Ondersteunend naar boven

Hoge extern toevoegde waarde

Beperkt extern toevoegde waarde

Intern ondersteunend

Differentiëren

Harmoniseren

Rationaliseren

Een business proces, applicatie, systeem of infrastructuur is … … en levert …

1 2 3

… en is daarom kandidaat om te …

Page 44 sur 95

4 Analyse SWOT

Durant notre mission, nous avons eu un grand nombre d'entrevues avec

les représentants du métier et de l'ICT, à tous les niveaux de

l'organisation. Nous avons examiné en détail la documentation sur les

structures, les processus et les projets SPF FINANCES. Nous avons ainsi

couvert le domaine de l'audit (performance et gouvernance), mais aussi un

contexte plus large (gestion de portefeuille, Enterprise Architecture,

sourcing, modèle opérationnel visé, etc.). Sur cette base, nous avons pu

procéder à une série de constatations.

La comparaison de ces sources a permis d'identifier des forces

(Strengths), des faiblesses (Weaknesses), des opportunités

(Opportunities) et des menaces (Threats), regroupées en une analyse

SWOT. Chaque élément SWOT concerne une préoccupation importante

pour le SPF Finances, décrite au chapitre précédent. Les faiblesses

identifiées ont ensuite été à la base de trajets d'amélioration.

Nous avons détaillé plus avant les faiblesses de l'analyse SWOT à cause

de leur rôle dans les conseils à formuler. Les opportunités et les menaces

sont des éléments externes, plus larges. Ce sont des données plus

contextuelles développées à un niveau plus élevé.

Le rapport fait référence aux faiblesses de l'analyse SWOT. Les

recommandations que nous avons formulées et regroupées en trajets

d’amélioration sont à leur tour dérivées des éléments SWOT. Chaque

faiblesse de l'analyse SWOT est mise en relation avec une ou plusieurs

trajets d’amélioration, dont les recommandations contribuent à remédier à

la faiblesse identifiée.

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 45 sur 95

5 Vision d'amélioration

Introduction

Dans son cahier de charges, le SPF Finances posait quatre questions clés

auxquelles il souhaitait trouver une réponse dans cette étude. Avant de

décrire l'approche de l'amélioration, il importe de donner une réponse à

ces questions si nous voulons placer l'approche proposée dans un

contexte clair. Cela fait, nous nous pencherons sur notre vision de

l'approche de l'amélioration, avant de cadrer les domaines de résultats et

d'exposer le mécanisme/la trame envisagée pour l'amélioration.

Questions clés

Le SPF Finances pose les questions suivantes. Chaque question est

suivie d'une réponse et d'une explication.

Question clé 1 Les concepts actuels sont-ils encore à même de répondre aux défis

de demain ?

La modernisation des dernières années s'appuie sur les concepts

développés dans le cadre du BPR Coperfin. Au cœur de ces concepts, on

trouve le traitement intégré, dans la perspective d'un fonctionnement

du SPF Finances tourné vers le citoyen.

Les défis à venir sont potentiellement différents de la situation d'avant le

BPR Coperfin. Par ailleurs, sous l'effet des projets de réforme de l'État, le

rôle du SPF Finances va vraisemblablement évoluer vers une double

fonction : exécution de services et rôle de banque carrefour entre les

acteurs concernés.

Il faut donc poser la question : les concepts actuels répondent-ils

encore aux besoins ? Une réorientation est-elle

souhaitable ? Nécessaire ?

Réponse à la question clé 1

Le concept de traitement intégré dans la perspective d'un fonctionnement

du SPF Finances tourné vers le citoyen est largement concrétisé dans le

« dossier unique ». Les concepts développés dans le cadre du

BPR Coperfin restent dans une large mesure adéquats pour réaliser les

ambitions (« ability to execute ») ; ils sont aussi suffisants pour relever les

défis de demain avec résilience (« future resilience »). Nous ne voyons pas

de raisons pour apporter des changements structurels considérables aux

concepts cités.

Page 46 sur 95

Nous avons cependant constaté que les concepts du BPR Coperfin ne

sont pas mis en pratique de manière suffisamment systématique. Un

dossier unique orienté client ne peut être mis en place par l'ICT seule : il

faut avant tout une stratégie métier commune, par-delà les frontières entre

les Administrations du SPF Finances. Cette stratégie à l'échelle de

l'organisation doit se traduire dans des initiatives concrètes. C'est

seulement ainsi que l'ICT pourra devenir un véritable « enabler » de la

vision du SPF Finances.

L'ICT possède déjà un certain nombre de composants qui permettront de

construire des solutions orientées client. Dans la pratique, ces 10 dernières

années, on a trop souvent opté pour des solutions monolithiques. Ces

« silos » ne sont que le reflet de la conduite fragmentée de l'activité et de

l'organisation compartimentée de l'ICT. En d'autres termes, l'ICT doit être

aménagée différemment, et guidée dans le sens de la réalisation des

intentions du métier.

Parallèlement, l'organisation dispose actuellement de compétences,

processus, structures et mécanismes insuffisants pour supporter dans son

fonctionnement les concepts cités. Il est vrai, cela dit, que les mentalités

évoluent dans le bon sens. Des réalisations sont indéniables sur le plan de

la technologie et des processus.

Question clé 2 : Quelle est la stratégie de sourcing la plus indiquée et la plus

réaliste pour les années à venir ?

Les projets passés ont été dans une large mesure réalisés par des

fournisseurs externes. C'était nécessaire à cause du manque d'expertise

interne et d'un effectif insuffisant pour mener les nombreux projets à bien

dans les délais.

Dès le début de la modernisation, la transmission du savoir a fait partie des

priorités. C'est pour cette raison que ces dernières années, on a mis

l’accent sur le principe du cosourcing. Le but est que les agents du SPF

puissent assumer à terme la maintenance évolutive des différentes

applications.

Vu la dynamique croissante du marché du travail d'une part, la

pression budgétaire qui s'annonce d'autre part, nous devons nous

interroger sur la stratégie de sourcing qui est la plus adéquate et la

plus réaliste pour les années qui viennent. Les recommandations

doivent être basées sur l’audit réalisé au sein du SPF Finances et sur

une comparaison avec les bonnes pratiques (internationales) : c’est

indispensable pour pouvoir mettre au point une stratégie solidement

étayée.

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 47 sur 95

Réponse à la question clé 2

Dans la perspective d'une stratégie de sourcing, le SPF Finances ne

remplit pas actuellement certaines conditions, que nous pouvons

essentiellement ramener à trois domaines : la transparence financière, une

fonction régie professionnelle (compétences et capacités nécessaires pour

bien gérer le sourcing), enfin une stratégie ICT.

La transparence financière est la possibilité de connaître les coûts des

services ICT. Il faut pour cela que les composants des services ICT soient

connus, à la fois en termes d'envergure et de coût de revient. Ces

informations sont partiellement disponibles, mais cela ne suffit pas pour

constituer un business case solide et répondre à la question de ce qu'il faut

externaliser (plus ? moins ?). Outre la connaissance des relations entre

actifs ICT, services ICT et services métier, il faut aussi des données de

coût quantifiées. L'absence d'un système documenté d'enregistrement du

temps consacré par les agents internes aux actifs ou services ICT

identifiés forme aujourd'hui une entrave à la connaissance des coûts.

Quant à la fonction de régie, elle est lacunaire d'une part en termes de

gestion des compétences ICT, d'autre part dans la gestion des

fournisseurs et des contrats. Ces deux éléments sont actuellement

insuffisants, ou trop fragmentés. Il s'agit en conséquence d'installer dès

que possible une fonction de sourcing, avec comme première priorité un

suivi plus étroit des contrats en cours et un inventaire des compétences

ICT. L'élaboration d'une fonction de sourcing professionnelle exige des

investissements en compétences, en processus et en systèmes.

Le SPF Finances ne dispose pas encore d'une stratégie ICT documentée,

avec une vision globale de la question : comment l'ICT peut-elle appuyer

les choix stratégiques du SPF Finances et contribuer à leur réalisation ?

Une telle stratégie ICT est déterminante pour la mise au point d'une bonne

stratégie de sourcing.

Nous recommandons de commencer par remplir les conditions ci-dessus

avant de passer à la définition d'une stratégie de sourcing. Parallèlement,

nous proposons de ne pas modifier sensiblement la politique actuelle. En

effet, un changement de cap (plus ou moins de sourcing), faute de bases

financières, susciterait à court terme des risques et des inefficacités

supplémentaires, surtout à cause de l'absence d'une fonction de régie

professionnelle.

Enfin, en ce qui concerne la politique actuelle de sourcing, nous

constatons au niveau général que les collaborateurs du SPF Finances

assument surtout les tâches répétitives, les tâches créatrices de valeur

étant confiées à des externes. Nous sommes d'avis que la répartition

actuelle des tâches ne répond pas à la volonté d'ancrer le savoir en

interne.

Page 48 sur 95

Une comparaison de haut niveau est faite avec les services fiscaux des

Pays-Bas. Sur cette base, nous avons constaté que le SPF Finances

consacre nettement moins de moyens à l'ICT (en dépenses ICT avec un

ratio de 1:2,68 et en personnel ICT avec un ratio de 1:2,61) que le fisc

néerlandais, alors que l'ICT forme l'épine dorsale des processus

fondamentaux. Il y a aussi une différence considérable dans la proportion

de personnel ICT (externes compris) par rapport à l'effectif total. Au SPF

Finances, la proportion est de 4,79 % du personnel total. Au Pays-Bas, la

proportion atteint 10,34 % du total. La comparaison donne les mêmes

résultats en ce qui concerne les dépenses ICT rapportées au total des

dépenses. La proportion se situe à 7,5 % en Belgique et à 14,1% chez ses

voisins du nord.

Question clé 3 : Quels sont les aspects à prendre en compte / à améliorer pour

arriver à un bon alignement métier-ICT ?

Ces dernières années, divers projets ont été lancés pour poursuivre la

professionnalisation du service ICT. Ces projets font une place centrale à

l'alignement métier-ICT.

L’introduction de processus structurés de gouvernance ICT sur la base du

cadre COBIT ISACA constitue déjà un pas important, de même que la

mise en place d'une structure d'account management. Néanmoins, le SPF

Finances souhaite profiter de toutes les possibilités pour poursuivre son

évolution dans ce domaine crucial.

La question est de savoir quels sont les aspects à privilégier et/ou les

éléments à améliorer pour continuer à optimiser cet alignement.

Réponse à la question clé 3

Nous confirmons à nouveau la très grande importance d'un alignement

métier-ICT optimal pour la réalisation des ambitions du SPF Finances. Les

concepts qu'il convient de (continuer à) développer, les changements

nécessaires sur divers plans et le réétalonnage de la fonction ICT ne

pourront réussir sans un alignement optimal. L'alignement est un point

focal majeur de notre étude. Nous y avons consacré un effort considérable,

comme vous avez notamment pu le lire au chapitre précédent.

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 49 sur 95

Si nous reconnaissons l'intérêt des processus de gouvernance IT et de

l'account management actif, nous devons aussi constater quelques

lacunes ou points à améliorer, évoqués ailleurs dans ce document. Nous

n'allons pas détailler tous ces points ici : nous nous contenterons d'attirer

l'attention sur un défaut à nos yeux fondamental.

Les recherches nous apprennent qu'un bon alignement métier-ICT n'est

pas possible sans une « Enterprise Governance of ICT » (EGIT) à

maturité. Cette cascade de valeur (« La bonne gouvernance conduit à un

bon alignement, à son tour source de création de valeur via les

investissements ICT ») forme le fil conducteur de l'alignement et de la

création de valeur (l'essentiel en fin de parcours).

Dans le présent rapport, conformément à ce fil conducteur, nous formulons

des avis concrets (sur le plan stratégique, tactique et opérationnel) pour

optimiser l'alignement métier-ICT et améliorer la création de valeur via les

investissements ICT.

Il est indispensable et primordial de poursuivre et de compléter les

investissements dans l'alignement métier-ICT, mais cela ne suffira pas

pour optimiser entièrement l'alignement. Un condition importante de la

professionnalisation se situe dans une profonde réforme du modèle

opérationnel ICT, principalement en termes de fonctions, de services et de

processus.

L'organisation ICT actuelle se caractérise par une structure à dominante

hiérarchique. Ce mode d'organisation institutionnalise la formation de silos

et le fonctionnement en silos ; il n'est pas compatible avec la volonté du

SPF Finances de devenir un prestataire de services orienté client. Aussi

est-il essentiel d'introduire de nouveaux rôles transversaux et/ou de mieux

les mandater. Nous pensons en premier lieu aux propriétaires de

processus, aux service managers et aux chefs de projet. La création ou la

revalorisation de ces rôles va inévitablement de pair avec un

rétrécissement des mandats actuels du management de ligne.

Deuxième aspect organisationnel à régler : les rôles ICT existants se

situent surtout dans le composant « delivery ». Les fonctions « demand »

et « supply » manquent, sont en cours de démarrage ou sont mêlées à des

rôles conflictuels, ce qui explique l'absence d'une régie structurée (dirigée

via le composant « delivery »). La figure ci-dessous montre bien que

l'ensemble de l'organisation « demand » et « supply » est aujourd'hui

insuffisamment pourvu.

Page 50 sur 95

Figure 14 : mapping des profils ICT du SPF Finances dans le modèle de

référence ICT governance

Les services ICT existants sont principalement décrits de l'intérieur vers

l'extérieur, en guise de résultat d'un projet (un service d'application) ou

d'un service ICT sous-jacent, orienté produit (p.ex. back-up). Cette

approche entraîne une forte fragmentation, des dépendances indésirables

et un haut degré de complexité. Ce scénario est un frein aux services

orientés client, qui appellent une approche opposée, de l'intérieur vers

l'extérieur. Le service n'est pas non plus formalisé dans des conventions

(service level agreements ou SLA). Dans la suite de ce document, nos

propositions correspondant à ces constatations sont présentées

concrètement dans des trajets d’amélioration.

Enfin, nous notons des investissements considérables dans des processus

structurés de gestion de projet (PMFIN) et de gouvernance ICT (COBIT).

Pour rentabiliser ces processus, il faut insister sur leur caractère obligatoire

pour leurs propriétaires et sur la responsabilité de ceux-ci.

BUITEN

SCOPE VAN ASSESSMENT

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 51 sur 95

Question clé 4 : Les choix architecturaux sont-ils encore adéquats ? Dans la

négative, quels sont idéalement les aspects de l'architecture à revoir ou à

compléter ?

Dans une large mesure, l’architecture existante est née des concepts

Coperfin. Elle a ensuite connu une croissance organique à travers les

multiples projets. Cette architecture doit permettre de garantir la

disponibilité permanente des applications.

Dans le cadre de la réforme du service d’encadrement ICT, un

département « ICT architects » a récemment vu le jour. Ce nouveau

département est chargé de définir toute l’architecture technique et

applicative.

Compte tenu des futurs défis et de l’évolution technologique, il est

bon d’évaluer les axes stratégiques de l’architecture actuelle

indépendamment des choix opérés antérieurement. Cette évaluation

doit produire les informations nécessaires pour décider si les choix

actuels sont encore suffisants, ou s’il convient de réorienter ou de

compléter l'architecture, et sur quels plans.

Réponse à la question clé 4

Pour répondre correctement à cette question, il convient d'opérer une

distinction à l'intérieur du concept d'architecture. En effet, dans le présent

contexte, l'architecture se compose de quatre volets :

1. Architecture métier

2. Architecture de l'information

3. Architecture des applications et données

4. Architecture technologique

1 Architecture métier

En ce qui concerne la conception de l'architecture métier (concrètement :

les segments de clientèle répertoriés, les relations clients, les canaux, les

propositions de valeur, les activités centrales, les ressources clés, les

partenaires clés, les flux de revenus et la structure des coûts, à la fois dans

l'existant, dans la situation visée et dans la transition décrite), nous n'avons

pas de remarques directes. Le SPF Finances est en mesure de penser et

de « concevoir » au niveau stratégique.

Page 52 sur 95

La réalisation du concept, en revanche, est une autre sorte d'activité,

encore en pleine exécution. Les moteurs stratégiques de la réalisation de

l'architecture métier sont les thèmes de la carte stratégique (avec une

place importante pour les thèmes centraux « Augmentation de l'efficacité

et de l'efficience » et « Augmentation de la qualité du service »). Ces

objectifs sont clairement formulés mais la réalisation n'est pas encore

achevée.

L'interface entre la couche stratégique et l'architecture métier n'est pas

encore optimale. On déplore ici un manque de leadership ; de même, le

management ne possède pas toujours les compétences (indispensables)

pour traduire les « principes et objectifs stratégiques » en une architecture

métier gérable et exécutable. Les choix stratégiques posés ne se

répercutent donc pas toujours fidèlement dans l'exécution au niveau des

administrations. Bien que corrects, les choix stratégiques souffrent d'une

concrétisation défaillante. Nous y reviendrons plus loin dans ce rapport.

2 Architecture de l'information

Par architecture de l'information, nous entendons la description /

l'implémentation des entités métier, de leurs processus, données, KPI, PI,

ponts sémantiques entre entités, etc. En ce qui concerne les concepts AS-

IS, on observe d'importantes lacunes, de même que dans les modèles TO-

BE. Il n'existe pas de description de la transition souhaitée.

L'implémentation de l'architecture actuelle de l'information (la « pratique de

l'information ») présente des hiatus par rapport à la situation idéale, dans

laquelle l'architecture de l'information assure un support solide en ce qui

concerne les concepts « dossier unique », « case management »,

« modèle de données intégral »...

On est par ailleurs frappé de voir que certains éléments indispensables

manquent dans l'architecture de l'information, notamment les conventions

ou les principes (convenus et généralement appliqués) de sémantique,

séquences, réutilisation de processus... Face à cela, des activités

intéressantes sont déjà déployées au niveau de l'architecture de

l'information (p.ex. BPM, architecture...), mais au stade actuel, leur valeur

fondamentale est trop faible du point de vue du métier. Il est difficile

d'évaluer les choix en matière d'architecture de l'information, mais nous

osons dire que souvent, le manque de relations avec l'architecture et la

stratégie métier, les choix opérés ou les « réalisations » présentent de

larges décalages par rapport à la situation actuelle. Ce point est évoqué

ailleurs dans ce rapport, mais à nos yeux, il importe de préciser ici

l'importance de l'architecture de l'information.

La bonne utilisation des données et de l'information est conditionnée par

l'existence d'une « stratégie de l'information ». Quelle est l'importance de

l'information pour le SPF Finances ? Que souhaite-t-on obtenir à l'aide de

l'information ? Comment va-t-on gérer l'information ? Etc. Cette stratégie

doit trouver sa source dans une bonne compréhension des objectifs

stratégiques et tactiques du métier et des besoins correspondants en

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 53 sur 95

termes d'information. Une fois définie, la stratégie de l'information doit à

son tour donner naissance à l' « architecture de l'information ». Quelles

informations devons-nous stocker ou conserver ? Comment construire le

modèle d'information qui répondra à nos besoins d'informations ? Quels

sont les rapports mutuels entre les objets d'information ? Dans la définition

de la stratégie de l'information comme dans sa contribution à l'architecture

de l'information, le métier joue un rôle crucial.

La stratégie de l'information participera aussi à la mise au point de la

stratégie technologique. De quelles technologies avons-nous besoin pour

réaliser notre stratégie de l'information ? De quoi avons-nous besoin sur le

plan ICT ? Dans la réalité, nous constatons naturellement une interaction

entre les couches. Il est possible, par exemple, que certaines restrictions

technologiques nécessitent une correction de la stratégie de l'information

et/ou de la stratégie d'entreprise. Cette interaction entre stratégie et

architecture est illustrée visuellement à la figure15.

Figure 15

Dès le moment où l'importance de l'information pour le SPF Finances et la

stratégie correspondante sont bien comprises, on peut passer à la

« gouvernance de l'information ». Le terme désigne l'ensemble de

principes, normes, processus, technologies, rôles et responsabilités

nécessaires pour maîtriser de manière efficace et uniforme les objets

d'information dans toute l'organisation, dans le but de créer à partir de

l'information une valeur durable.

En première instance, il faut une structure pour organiser la gestion de

l'information. À cet égard, l'implication et la responsabilité

(« accountability ») en matière de qualité et de gestion de l'information sont

l'affaire d'un comité, présidé par un cadre senior du métier. La

représentation du top management du SPF Finances est un facteur

critique de succès dans toute initiative de gouvernance de l'information. La

mise en place de la structure de gouvernance doit tenir compte de la

spécificité de l'organisation, mais elle comportera normalement des rôles

tels que propriétaires de données/informations (responsables de la qualité

des données/informations), stewards, administrator, information quality

owner, etc. Il importe ici d'impliquer tous les services et les couches de

Technologie architectuur

Informatie architectuur

Business architectuur

Technologie strategie

Informatie strategie

Business strategie

Page 54 sur 95

l'organisation, si l'on veut aboutir à une maîtrise intégrale de l'information.

Les rôles attribués dans le répertoire officiel des tâches et dans la

description des fonctions procurent reconnaissance, responsabilité et

imputabilité.

La « gouvernance de l'information » englobe également la mise au point

des directives, principes, normes et processus pour la gestion des objets

d'information dans toute l'organisation, y compris les mécanismes

d'escalade en cas de problèmes dans l'utilisation ou la qualité de

l'information.

Une fois les structures et les principes d'organisation définis, on peut

lancer des projets concernant l'information sous-jacente, localement (dans

certains services) ou autrement. Ce faisant, il faut toujours s'assurer que

les principes et les normes sont respectés. Monitoring, évaluation

périodique et ajustement - le cas échéant - du modèle organisationnel, des

processus et de la qualité sont indispensables.

3 Architecture des applications et des données

En ce qui concerne l'architecture des applications et des données, nous

prévoyons - suivant les objectifs d'efficacité et d'efficience - de rencontrer

un certain nombre de « technology patterns » ou de « reference models ».

Nous appelons notamment la Service Oriented Architecture modèle de

référence, avec un accent prononcé sur la réutilisation, les services, et la

propriété des applications et données.

Mais contrairement à cette attente, nous trouvons un paysage applicatif

fragmenté, souvent intégré au seul niveau technique, avec des

applications autonomes et des « îlots » de données. Généralement, il n'y a

pas de lien clair avec l'architecture métier et information ; les applications

et leurs données vivent dans un « vide » l'une par rapport à l'autre de

même que par rapport au métier (objectifs).

À notre avis, l'aménagement actuel ne correspond pas aux objectifs du

métier ni aux thèmes stratégiques. Ici encore, nous rencontrons des

développements intéressants en la matière (SOA, FUP, refonte du CCFF,

intégration aux sources externes…), mais ils n'en sont qu'à leurs débuts. Il

est également intéressant de voir que les applications mainframe encore

présentes sont stables et semblent toujours répondre aux besoins

fonctionnels. L'architecture des applications et des données a besoin d'une

révision structurelle, bien conduite au départ d'un niveau stratégique

collectif, à savoir l'Enterprise Architecture.

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 55 sur 95

4 Architecture technologique

À ce niveau (infrastructure ICT, réseau, connectivité…), nous observons

une architecture stable, bien étudiée et développée. À cause de l'absence

de SLA et d'autres mappings avec les exigences et les attentes du métier,

on peut parfois s'attendre à ce qu'il soit question d'instabilité et de

performance insuffisante. Nous pouvons pourtant affirmer qu'il y a souvent

aussi un écart avec les attentes : faute de conventions déterminées (en

fonction des applications critiques ou non qui tournent sur une

infrastructure donnée), l'ICT ne pourra prioriser correctement son attention

et ses priorités. Ici encore, il existe un hiatus entre les couches de

l'architecture.

Nous trouvons de bonnes descriptions as-is et to-be et de bons plans pour

la couche en question, mais en l'absence de mappings avec les couches

supérieures de l'architecture, nous ne sommes pas en mesure d'évaluer si

l'aménagement actuel répond aux besoins du métier. Nous voyons

cependant un gros potentiel d'économie dans le remplacement de

l'infrastructure mainframe (bien que le compromis ne soit pas facile : opter

pour le remplacement, c'est aussi s'exposer à de l'instabilité et à d'autres

perturbations), et en général, nous nous demandons si l'outsourcing ne

peut pas absorber une part importante de l'infrastructure et de la couche

technologique. À terme, cela peut présenter des avantages sur le plan de

l'efficience, de l'efficacité, de l'évolutivité, de la stabilité et de la sécurité,

mais ici encore, un compromis s'impose : l'outsourcing nécessite d'autres

rôles et spécialistes au sein du SPF Finances, notamment dans la gestion

des contrats et des fournisseurs.

Page 56 sur 95

Vision de l'amélioration

Dans le fil de la réponse aux questions clés et des domaines de résultats

implicites de la transformation ICT (voir à ce sujet le chapitre suivant), nous

avons développé une vision de l'amélioration que nous expliquerons et

cadrerons dans cette partie du rapport.

Les objectifs du SPF Finances

Le SPF Finances veut être une organisation moderne, professionnalisée et

orientée résultat, avec une plus-value claire du point de vue social,

sociétal, économique et politique. À cet égard, nous distinguons trois

thèmes centraux : efficience, efficacité et qualité du service. Voici quelques

exemples de questions :

Comment relever le niveau du service aux clients ?

Comment adapter notre service aux changements des exigences plus

rapidement et pour moins cher ?

Comme il est clair que le SPF Finances est une organisation où

l'informatique occupe une place centrale (« IT shop »), un rôle très

important est dévolu à la bonne utilisation des moyens ICT ainsi qu'à la

définition et à la réalisation d'une stratégie ICT générale adéquates.

« Adéquate » est un mot essentiel dans ce contexte ; nous allons le

nuancer.

Parce que le SPF Finances est une organisation en réseau (« holding »),

avec de nombreuses conventions entre les administrations mais aussi

avec d'importantes différences (génératrices de valeur) entre le « cœur de

métier » de chacune, il importe de distinguer les trois grands « moteurs

ICT » de ce modèle en réseau, qui influencent la manière dont il convient

d'aménager l'ICT.

Les trois moteurs ICT

Figure 13 : la chaîne de valeur ICT

Specifiek voor een onderdeel

Gelijk in de kern

Ondersteunend naar boven

Hoge extern toevoegde waarde

Beperkt extern toevoegde waarde

Intern ondersteunend

Differentiëren

Harmoniseren

Rationaliseren

Een business proces, applicatie, systeem of infrastructuur is … … en levert …

1 2 3

… en is daarom kandidaat om te …

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 57 sur 95

Il existe des processus qui font la distinction entre une entité ou

administration déterminée et le reste de l'organisation. Il s'agit des

processus primaires dits différenciateurs (souvent appelés « core

processes »), des processus qui génèrent une importante valeur tournée

vers l'extérieur. Ce type de processus exige souvent un support spécifique

de la part de l'ICT. Les applications qui doivent combler un besoin

spécifique sont aussi appelées en anglais « customized applications ».

L'ICT doit répondre activement à cette exigence du métier et s'organiser à

cet effet. Les applications de ce type peuvent parfois être quelque peu

harmonisées à l'aide de fonctions ICT génériques, mais la standardisation

est presque toujours impossible. Ces « applications à base de valeur »

(par opposition à une ICT à base de coûts) exigent des plates-formes

spécifiques, des connaissances spécialisées et des moyens spécifiques,

avec une capacité ICT qui réside idéalement en interne.

Ensuite, on distingue les processus secondaires, qui sont les mêmes pour

chaque entité mais peuvent différer légèrement par administration. Au

niveau général, les processus de ce type peuvent être supportés par des

blocs de construction ICT génériques, mais une approche entièrement

standardisée est souvent difficile. En guise d'exemple, nous pouvons citer

une application chargée de supporter le service « Recouvrement ».

L'action de l'ICT à ce niveau est ciblée sur la réutilisation de composants

existants ; elle peut être en partie sous-traitée, et elle s'appuie à la fois sur

des principes de valeur et de coût. « Harmonisation » est le concept de

mise ici.

Enfin, on trouve des processus auxiliaires ou « tertiaires », à orientation

surtout interne, qui servent à supporter les opérations à orientation

externe. Il s'agit souvent de processus de back-office. Ce sont en général

les mêmes pour chaque entité. On peut en citer comme exemples les

services destinés à l'administration des salaires, à la gestion des postes de

travail , à « Bring your own device », etc. Les services ICT de ce type sont

en général tout à fait rationalisables, standardisables et aussi sous-

traitables.

L'ICT doit donc jouer un rôle à la fois spécifique, harmonisateur et

standardisateur dans la perspective des objectifs métier qui lui sont

impartis. Mais l'ICT ne peut s'en sortir seule. Il existe des éléments

ambiants qui dépassent l'ICT : gouvernance, alignement stratégique,

culture de l'organisation et naturellement « partenariat » entre métier et

ICT (confiance basée sur des réalisations réussies, intérêts partagés

clairs).

Page 58 sur 95

Capacités

Dans cette optique, un réétalonnage fondamental de la fonction

ICT s'impose. Dans notre étude, nous avons constaté à l'égard de ce

besoin que certaines capacités (« capabilities ») importantes font défaut.

D'après nous, il est très important de partir de ces capacités manquantes

pour mettre au point une approche qui permettra au SPF Finances de les

acquérir. Dans notre analyse SWOT, vous trouverez d'ailleurs un mapping

complet entre ces capacités (dont l'absence est appelée

« préoccupation »), nos constatations par préoccupation et les domaines

de résultat définis.

Les capacités à acquérir sont les suivantes (elles ont déjà été évoquées

plus haut) :

1) EGIT & Business / ICT Alignment

2) Qualités de leadership

3) Operating Model Business - ICT et interne ICT

4) Enterprise Architecture

5) ICT Architecture

6) Project Portfolio Management

7) Sourcing

8) ICT Service Management

9) Program & Project Management

10) Balanced Score Cards

L'approche de l'amélioration exposée au chapitre précédent forme le cadre

des divers trajets d'amélioration qui, en fonction des domaines de résultats

et du phasage de la transformation, implémenteront les capacités visées,

ou les optimiseront si elles existent déjà. Cela a pour but de veiller à la

bonne séquence des opérations : certaines capacités ne peuvent être

réalisées avant d'autres (ou avant certaines parties d'autres capacités).

Cela évitera aussi la « paralysie par l'analyse » (approche pragmatique) et

les projets sans fin.

Les capacités sont parfois orientées contenu (le « quoi »). C'est le cas

d'Enterprise Architecture, de l'architecture ICT et de la gestion de

programme/projet. D'autres (EGIT, sourcing, service management…)

concernent le « comment », les aspects nécessaires au bon

fonctionnement du « quoi ». Dans ce spectre, nous nous pencherons en

particulier sur l'importance des capacités liées à l'organisation, aux

processus transversaux, aux niveaux de service et au sourcing.

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 59 sur 95

Vers une chaîne organisationnelle

Le SPF Finances veut évoluer vers une organisation en chaîne, mue par la

plus-value et basée sur le client. Pour atteindre ce but, des changements

organisationnels fondamentaux sont indispensables. Le passage d'une

méthode axée sur l'offre et l'administration à une méthode tournée vers la

demande exercera un impact qui est expliqué ci-dessous pour les

différents services et rôles organisationnels.

Dans cette vision de l'organisation, l'ICT devient un partenaire, un

« enabler » d'avenir dans l'organisation en chaîne. Il va de soi que la vision

choisie débouche sur des principes d'organisation qui s'appliqueront aussi

aux départements autres que l'ICT. D'autre part, à court terme et avec le

soutien de toute l'organisation, l'ICT peut jouer un rôle de pionnier. Dans le

cadre de cette mission, nous nous limiterons aux éléments ambiants vus

avec les yeux de l'ICT.

Services outside-in

Le catalogue actuel des services ICT contient en grandes lignes deux

types de services : des services à orientation administrative et à orientation

technologique. Ces deux types de services adoptent la perspective de

l'offre, les uns pour l'administration du SPF Finances, qui offre des services

aux clients du SPF Finances, les autres pour l'ICT, qui offre les services

sous-jacents (à prédominance technique) aux administrations.

Le niveau du degré de service exerce un impact exponentiel sur le budget

ICT, mais comme les coûts ne sont pas répercutés sur le demandeur

individuel, la demande est libre, et pour chaque projet, on demande un

niveau irréaliste de disponibilité et de performance. L'approche fragmentée

par projet et le manque de vision globale entraîne une grande complexité

de l'architecture ICT. De plus, les niveaux de service ne sont pas fixés par

contrat (service level agreement ou SLA).

Pour réaliser son ambition de devenir une organisation orientée client, il

faut adopter des niveaux de service qui seront fonction de la demande. Les

clients attendent des niveaux de service équivalents pour des services

équivalents du SPF Finances (et par extension de l'administration fédérale,

voire de tous les autres pouvoirs publics).

Dans un premier stade, nous recommandons que le comité de direction du

SPF Finances définisse des niveaux de service orientés client pour

l'ensemble de l'organisation du SPF, niveaux consignés dans des accords

de partenariat (« partner level agreement »), p.ex. pour les services

permanents (24x7) et les services accessibles pendant les heures

ouvrables. Un accord de partenariat pourra encore faire une distinction

suivant le business case (p.ex. or, argent, bronze). On peut par exemple

imaginer qu'une application de support (disons à l'administration du

personnel) s'accompagne d'un délai de rétablissement plus long qu'une

application centrale comme TAXI.

Page 60 sur 95

Le comité de direction doit débattre des niveaux de service souhaités et de

leurs conséquences budgétaires. Après quelques itérations éventuelles, on

pourra déterminer les niveaux de service globaux. Ces normes orientées

client et applicables à toute l'organisation constitueront une mise en œuvre

concrète de l'alignement métier-ICT. Par ailleurs, la simplification qui en

résultera contribuera à la stabilité et aux gains d'efficience. Tous les

services ICT existants et nouveaux seront adaptés dans ce sens de

manière graduelle.

Impact via des rôles transversaux forts

Jusqu'à présent, le pilotage se caractérise par une dominance marquée

des rôles hiérarchiques. Cela représente un obstacle à la volonté d'évoluer

vers une organisation en chaîne qui donne la priorité au client. La création

de valeur implique que les rôles chargés de réaliser cette ambition

jouissent d'une place en vue dans l'organisation. Dans une organisation en

chaîne, ces rôles sont par nature transversaux ; ils sont mandatés pour et

rendus responsables des résultats de la chaîne.

Les principaux rôles transversaux de l'ICT sont les propriétaires de

processus, les service managers et les chefs de projet. Certains de ces

rôles existent déjà, mais pour qu'ils aient un véritable impact, ils doivent

être mis en œuvre à plein temps et de manière exclusive (pas de cumul

avec d'autres tâches). Pour les besoins de l'impact sur le résultat, ces rôles

doivent à terme se concrétiser plus haut que le management de ligne, qui

évolue plutôt vers un rôle administratif. L'introduction des nouveaux rôles

peut être abordée sous la forme d'un réaménagement afin de ne pas

entraîner une augmentation de l'effectif.

Le changement de cap en direction de rôles transversaux efficaces est une

responsabilité du comité de direction : ici encore, l'ICT ne peut s'en charger

seule. Il ne suffit pas que les membres de la direction fassent rédiger de

nouvelles descriptions de fonctions et exécuter les nominations : il faut

aussi que la responsabilité des rôles transversaux fasse l'objet d'un suivi.

Notons également que l'immixtion des membres de la direction dans les

processus opérationnels a pour effet de saper les rôles transversaux.

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 61 sur 95

Sourcing

Actuellement, les parties extérieures sont largement sollicitées, alors qu'il

n'existe pas de stratégie de sourcing. Chaque décision de sourcing est le

résultat d'un besoin concret, mais sans s'inscrire dans une politique

générale de sourcing. Pour mettre en place une stratégie de sourcing

solide et cohérente, il faut d'abord remplir un ensemble de conditions, dont

les principales sont la présence d'une stratégie ICT, une transparence

financière suffisante et une fonction de régie élaborée, gérant de manière

professionnelle le sourcing. Aussi longtemps que ces conditions ne sont

pas remplies, nous recommandons d'éviter les changements profonds

(plus ou moins de sourcing) afin d'éviter les risques inutiles.

La stratégie de sourcing est en grande partie déterminée par le business

case d'un compartiment donné (p.ex. data center). Il faut pour cela

connaître les coûts des services ICT disponibles. Le lien doit être établi

entre ces services et leurs composants : logiciels, matériel, hommes…

L'absence de transparence financière peut être compensée à relativement

court terme par une analyse ABC (Activity Based Costing).

L'approche isolée du sourcing s'est installée graduellement sans que le

sourcing soit considéré comme une discipline. Il n'existe pas de fonction de

sourcing centrale pour faire évoluer la gestion des compétences ICT et

pour suivre de manière structurée la gestion des achats et des contrats.

Ces fonctions de régie, avec d'autres, sont absolument indispensables.

Elles peuvent déjà reprendre la gestion des contrats de sourcing en cours

dès le démarrage.

Page 62 sur 95

6 Approche de l'amélioration

Approche intégrale

La problématique abordée dans ce rapport appelle une approche

stratégique et intégrale. À cet égard, nous privilégions une approche « top-

down », conduite clairement par le niveau stratégique (objectifs, points de

mesure, directives...).

La conduite de la transformation doit être synchronisée avec la stratégie

plus large du SPF Finances. Il est en effet très important que la

transformation ICT ne soit pas une initiative isolée : elle doit s'inscrire dans

les plans du SPF Finances.

D'autre part, il est primordial de pouvoir procéder aussi en « bottom-up » (à

partir de la réalité quotidienne) : il existe des « quick wins » qui peuvent

déjà alléger partiellement la problématique tout en jetant les bases d'une

meilleure maturité et d'un plus grand professionnalisme. Autre risque de ce

genre de transformation : la « paralyse par l'analyse » : à cause d'un

besoin d'analyse excessif, le changement se bloque et la transformation

s'arrête. La passerelle entre « top » et « bottom » est donc très importante

si l'on veut « faire fonctionner » la transformation.

Domaines de résultat

Un bon moyen pour jeter cette passerelle est la formulation des domaines

de résultat de la transformation. Les attentes top-down sont ensuite

traduites en indicateurs (Key Performance Indicators ou KPI). Ces points

de mesure sont les « stage gates » du programme de transformation, et à

partir des KPI, on peut aussi définir des indicateurs pour les projets de

transformation. On arrive ainsi à une transformation qui fait ce qu'elle est

censée faire à la fois sur le plan stratégique, au niveau tactique et dans le

contexte opérationnel.

Ces domaines de résultats englobent les principales ambitions que le SPF

Finances a mises en avant durant notre mission : la transformation de la

fonction ICT et l'alignement métier-ICT. Les domaines de résultat

correspondent dans une large mesure aux objectifs de la stratégie

générale du SPF Finances en termes d'efficience, d'efficacité et de qualité

du service (voir à ce sujet le chapitre précédent). Voici les ambitions de la

transformation ICT pour les années à venir :

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 63 sur 95

Domaines de résultat

1 Amélioration de la stabilité vis-à-vis du monde extérieur

2 Amélioration de la transparence, clarté du rapportage et de la communication

3 Amélioration de la performance et de la stabilité des applications fondamentales

4 Efficacité / efficience :

a) Bien faire les nouvelles choses

b) Amélioration de l'efficience

5 Positionner l'IT comme enabler du renouvellement et de l'innovation de demain

6 Préparer l'ICT pour l'avenir

Les domaines de résultat 1 et 3 sont liés entre eux. La différence se situe

dans les priorités : le domaine 1 arrive plus vite aux résultats dans les

trajets d’amélioration. La réalisation du domaine de résultat 3 dépend de

facteurs plus nombreux et dure plus longtemps.

Mesurer = savoir Les indicateurs de la transformation

Il est important d'assigner aux domaines de résultat des indicateurs (KPI)

clairs : que veut atteindre exactement le SPF Finances ? Comment le

mesurer ?

La définition claire et concrète des KPI nous entraînerait au-delà du cadre

de ce document. Mais l'exercice doit être entamé en priorité absolue au

début de la transformation. Les domaines de résultat devraient être

analysés distinctement :

Valeur actuelle Valeur(s) cible(s) Méthode de

mesure

Timing des

mesures

Page 64 sur 95

Priorités

À partir des domaines de résultat, on peut déterminer les priorités de la

transformation. Dans la pratique, les domaines de résultat sont abordés

simultanément. Il est question d' « intensité » des domaines de résultat (à

certains moments, un domaine de résultat est parfois plus important qu'un

autre, mais tous deux restent importants).

En fonction de l'intensité d'un domaine de résultat, les trajets

d'amélioration introduisent dans l'organisation les capacités nécessaires,

correspondant aux préoccupations déjà évoquées dans ce document. Les

priorités sont donc déterminées à partir des résultats à atteindre. Nous y

reviendrons.

« Transformation Narrative »

La transformation est une constellation complexe d'éléments très différents

(objectifs, tâches, projets, KPI…). Ces éléments se trouvent souvent à un

niveau granulaire (conceptuel) différent, sont interdépendants (l'un ne peut

être réalisé si l'autre ne l'est pas) et sont souvent liés au temps (un

élément fait partie d'un domaine de résultat qui ne deviendra intense que

plus tard dans la transformation). Aussi est-il important de mettre au point

un « transformation narrative » (récit de transformation) global.

Pour le défi que doit relever le SPF Finances, nous faisons une proposition

de « transformation narrative » :

« Ces 10 dernières années, l'ICT s'est efforcée de faire la

différence. Le moment est venu de nous réétalonner. Nous

allons faire le nécessaire pour réussir les 10 années qui

viennent : l'ICT ouvrira la voie à l'innovation tout en

contribuant à l'efficacité et à l'efficience. »

Phasage de la transformation

Il importe de diviser le récit de transformation en phases distinctes que

chacun puisse comprendre et cadrer. Cela facilite l'acceptation de la

transformation et la pénétration virale du « mantra » dans l'organisation.

Voici le phasage auquel nous pensons pour la transformation :

Figure 16 : Phasage de la transformation

Ploegen Planten Voeding geven Oogsten

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 65 sur 95

Synthèse top-down des éléments de la transformation

Nous avons à présent cadré le récit de transformation, le phasage, les

domaines de résultat et l'importance des KPI ou critères de mesure. Tous

ces éléments sont très importants pour la partie « top-down » du plan de

transformation. Nous pouvons déjà les réunir une première fois dans la

figure ci-dessous :

Figure 17 : Représentation top down des éléments de la transformation

Synthèse bottom-up des éléments de la transformation

Notre transformation est à présent élaborée jusqu'au niveau des critères

de mesure. Il nous reste à placer sur la carte les capacités

correspondantes et à planifier les activités nécessaires pour mettre ces

capacités en place de manière concrète. Cela passe par les projets.

Figure 18 : Représentation bottom-up des éléments de la transformation

Ploegen Planten Voeding geven Oogsten

Quickwins2. Transparantie in rapportering

4. Nieuwe dingen goed + efficiënt

6. ICT klaar voor de toekomst

Fases

Resultaats-gebieden

Metrieken

3. Core-applicaties stabiel

5. IT als enabler1. Stabiliteit naar buitenwereld

ZorgpuntenEGIT

Bus./ IT AlignmentZorgpunt

EA

Zorgpunt Zorgpunt

Projecten / takenProject

ProjectProject

ProjectProject

Project

ProjectProject

Project

Page 66 sur 95

Trame de la transformation

En regroupant les éléments top-down et bottom-up de la transformation,

nous donnons naissance au modèle de la trame de la transformation :

Figure 19 : Vue générale de la trame de la transformation

Trajets d'amélioration

L'exécution proprement dite de la transformation passe par l'exécution des

trajets d'amélioration. Pour les tâches et activités d'amélioration qui

s'inscrivent dans chaque trajet, nous nous basons sur nos

recommandations concrètes. Les trajets d'amélioration sont exposés au

chapitre suivant.

Leviers du changement

Pour rendre le changement possible et convertir les objectifs stratégiques

en résultats, il est possible de faire appel à une série de leviers du

changement. Tous les leviers sont exploitables, mais le résultat n'est pas

toujours le même. Le recours simultané à tous les leviers serait contre-

productif. Il importe donc aussi de choisir les bons leviers et de les mettre

en œuvre au bon moment, en même temps que les aspects culturels, en

alignement avec les objectifs.

Les leviers utilisables en première instance sont les suivants :

- Objectifs stratégiques : Ces objectifs doivent être clairs, sans

équivoque et définis à l'échelle de l'organisation. Ils doivent rester

constants pendant une période suffisante. Lorsque les objectifs changent,

le fait doit être dûment et clairement motivé et communiqué. Il convient de

mettre ici l'accent sur la plus-value des changements pour l'organisation,

les services et les collaborateurs individuels des services. De même, la

ZorgpuntenEGIT

Bus./ IT AlignmentZorgpunt

EA

Zorgpunt Zorgpunt

Ploegen Planten Voeding geven Oogsten

Quickwins2. Transparantie in rapportering

4. Nieuwe dingen goed + efficiënt

6. ICT klaar voor de toekomst

Fases

Resultaats-gebieden

Metrieken

3. Core-applicaties stabiel

5. IT als enabler1. Stabiliteit naar buitenwereld

Projecten / takenProject

ProjectProject

ProjectProject

Project

ProjectProject

Project

“De afgelopen 10 jaar heeft ICT getracht het verschil te maken. Nu is het tijd voor een herijking en gaan we ervoor zorgen dat de komende 10 jaar een succes worden: ICT die innovatie mogelijk maakt en efficiëntie & effectiviteit helpt te realiseren.”

TransformatieNarrative

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 67 sur 95

définition des objectifs initiaux doit faire apparaître clairement leur plus-

value aux différents niveaux. Déterminer la plus-value ne suffit pas : il faut

aussi une bonne communication afin que l'organisation et ses

collaborateurs comprennent et appréhendent la plus-value. Les dirigeants

jouent un rôle important à cet égard. Ils ne doivent pas seulement être

convaincus : il faut qu'ils soient appelés à jouer un rôle d'ambassadeur

dans la promotion des objectifs au sein de leurs équipes respectives.

- Compétences individuelles et collectives : Les principaux aspects qui

peuvent servir de levier du changement dans cette catégorie sont les

suivants : renforcement de la confiance par la communication et par une

meilleure implication des collaborateurs. Les aider à comprendre le

pourquoi, le comment, le qui et le quoi des décisions, des changements,

des projets, des demandes… Offrir accompagnement, formation et

coaching aux collaborateurs impliqués. Bien équilibrer et exploiter les

moyens disponibles et les communiquer de manière transparente (par des

plans de projet, des états, des rapports d'avancement...) aux services pour

bien encadrer les collaborateurs, leur donner des repères et afficher

l'ouverture qui suscite la confiance.

- Reconnaître et récompenser : D'une part, on veut que les objectifs

stratégiques soient adoptés par l'ensemble de l'organisation, mais d'autre

part, il est très important que ces objectifs soient aussi conformes aux

besoins de toute l'organisation. Cette correspondance améliore à la fois

l'implication, la compréhension et la coordination. Dans l'ensemble du

parcours, il importe d'émettre un feed-back direct et constructif aux acteurs

concernés, et de mettre en lumière les « réussites précoces » et les efforts

supplémentaires.

- Processus de management : Il importe que toute l'organisation

connaisse clairement ses tâches et ses responsabilités de même que

celles des autres services comme le service ICT. Cette connaissance est

un préalable au partenariat avec l'ICT. Il faut mener cette phase à bien -

ainsi que la compréhension claire des objectifs stratégiques et de la

manière concrète d'y parvenir - avant d'entamer la suite du parcours.

- Processus et systèmes : Dans ses processus et systèmes, le

département ICT doit veiller à capter et traduire adéquatement les besoins

du métier. Mais cela ne peut se faire sans une implication suffisante du

métier. À son tour, dans ses processus et systèmes, le métier doit

s'assurer que ses besoins sont clairement identifiés et transmis à l'ICT,

dans un langage compréhensible des deux parties. La faculté de travailler

de manière orientée résultat est centrale à cet égard. La nécessaire

disposition au changement est présente. Par le passé, des collaborateurs

ont déjà connu des expériences positives et pensent que cela va se

reproduire à l'avenir. Actuellement, cependant, les collaborateurs ne se

sentent pas compris. Il importe en tout cas que les deux parties

connaissent les rôles et responsabilités et agissent conformément à ce qui

est convenu.

Page 68 sur 95

Les leviers exploitables seulement à un stade ultérieur sont les suivants :

- Valeurs et culture : Le potentiel de ce levier est important, mais avec

des résultats plus lents. Il peut cependant être utilisé indirectement par les

autres leviers. En effet, une grande partie de la population n'est pas contre

le changement dans le cadre de la mise en œuvre réussie des objectifs

stratégiques. Concrètement, on peut s'attendre à une résistance moindre

dans les changements des autres leviers qui entraînent un changement de

culture.

- Organisation, équipe et définition de fonction : Ces aspects n'auront

pas ou guère d'effet de levier, vu les récents changements de structure et

la fatigue suscitée.

- Leadership : Ce levier est moins apte à générer des résultats à court

terme. Cela ne veut pas dire qu'il faut renoncer aux efforts et actions de

court terme pour développer les qualités de leadership.

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 69 sur 95

7 Trajets d'amélioration

Au total, nous avons défini 21 trajets d'amélioration. La réalisation de ces

21 trajets d'amélioration doit permettre au SPF Finances de répondre

d'une part aux constatations essentielles de notre enquête (les

préoccupations), de réaliser d'autre part les ambitions et les domaines de

résultat identifiés.

Dans l'analyse SWOT (voir annexe 1), pour chaque « faiblesse » identifiée,

nous indiquons quelles trajets d’amélioration contiennent des

recommandations pour remédier à la faiblesse en cause.

Dans les sections suivantes de ce chapitre, nous récapitulons les

21 projets, avec une brève description de l'objectif de chacun, son rapport

avec les domaines de résultat (et ses quick wins), une indication de la

complexité et de l'impact, enfin les échelles de coûts et l'affectation des

coûts.

Objectifs

Trajet Objectif

1 Groupes de pilotage

Les groupes de pilotage sont des organes efficaces, dont les membres rendent des comptes quant aux résultats. Les chefs de projet et les release managers ont un droit de véto pour bloquer le go-live, si les critères de stabilité ne sont pas remplis.

2 Délimitation des rôles et responsabilités

Lorsque la répartition des tâches n'est plus organisée entre départements (hiérarchiquement), mais suivant les processus et les rôles de processus, tous les propriétaires sont identifiés sans équivoque dans toute l'organisation. L'ICT devient un « enabler » de la stratégie du SPF Finances. Il faut rechercher davantage de clarté dans la structure de l'organisation et la répartition des tâches. On devra aussi recruter un certain nombre de fonctions importantes supplémentaires et professionnaliser la régie. Le CIO doit pouvoir s'appuyer sur des fonctions d'encadrement performantes pour assurer la conduite et le suivi.

3 Optimisation Service Desk & Incident Management

La gestion des incidents a pour but de remédier le plus vite et le mieux possible aux interruptions imprévues ou aux baisses de qualité d'un service ICT et d'en limiter l'incidence négative sur l'activité. À mesure que la maturité de la gestion des incidents progresse, le nombre d'incidents va diminuer. La gêne reculera et l'expérience utilisateur s'améliorera.

Le service desk doit devenir plus performant, et mieux traiter les incidents comme les demandes de service. Toutes les parties doivent être mieux informées des processus et des procédures. Le service desk doit mieux s'adapter aux ambitions du SPF Finances en termes de service.

4 Amélioration du contrôle des versions

Le « release management » doit absolument être sous le contrôle des parties internes comme des acteurs/ externes chargés de l’implémentation. À cette fin, il importe de dresser un planning correct, avec la communication ad hoc et la responsabilisation des opérations.

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5 Monitoring des projets par CSC

Enterprise Portfolio Management sert de cadre au développement, à l'introduction et à l'accompagnement du travail par projet au sein du SPF Finances. Actuellement, cela passe déjà dans une large mesure par la méthodologie PMFIN avec ses outils et techniques. Le suivi et la surveillance de la bonne application des normes de projet sont insuffisants au stade actuel.

Les CSC et COC doivent effectuer plus de contrôles (du fond et de la forme) sur l'application correcte de la méthodologie. Cela permettra de mieux savoir quels projets sont bien conduits et lesquels ont besoin d'un ajustement ; on disposera d'une vue plus correcte sur les progrès réels et l'état du projet. Une meilleure connaissance du statut des projets favorisera les ajustements en temps utile. L'amélioration du suivi est un facteur de performance.

6 Optimisation du Business Case

Rendre la qualité des business cases apte pour servir d'instrument d'amélioration du rapport entre plus-values et investissements Un critère uniforme (surtout financier) rend les projets plus faciles à comparer et jette les bases de la gestion ultérieure des bénéfices.

7 Transparence financière

Nous conseillons de rendre la budgétisation de l'ICT plus complète et plus transparente, de même que la gestion de ses coûts. Actuellement, tous les coûts ne sont pas pris en compte, et les coûts ne sont pas alloués aux différentes administrations du SPF Finances. Le métier aussi indique que pour lui, les coûts ne sont pas assez transparents à l'heure actuelle. On souhaite une meilleure visibilité des coûts par service (à la fois en termes d'investissements et de coûts opérationnels récurrents). Au sein de l'ICT, le management reconnaît la nécessité de suivre les frais ICT de manière plus granulaire et analytique, afin de dresser un tableau fidèle du Total Cost of Ownership (coût total de propriété). Cela peut permettre à l'ICT de mieux appréhender les coûts actuels des services ICT livrés, une condition de l'optimisation du sourcing. La mise en œuvre de cette recommandation doit permettre de prendre des décisions dans le cadre de la gestion des budgets et des coûts.

8 Gestion des bénéfices

Introduction de la gestion des bénéfices afin de savoir dans quelle mesure les business cases sont effectivement réalisés.

9 ICT Supply & Demand Side SLM

La gestion des services ICT au niveau offre et demande est d'une part la gestion des services aux utilisateurs, d'autre part la gestion des services aux collaborateurs internes et aux tiers. Une conduite correcte nécessite des KPI et des critères de mesure, définis dans des Service Level Agreements (SLA). Le niveau de service repose sur l'analyse coûts/bénéfices, qui met les bénéfices du niveau de service souhaité en regard des investissements nécessaires. Le rapportage et la transparence des niveaux de service mesurés (et des écarts) doit constamment être à l'agenda des organes de gestion concernés.

10 Gestion des problèmes

Un processus robuste de gestion des problèmes permet de prévenir de manière structurelle les incidents récurrents. Lutte intégrale contre les problèmes – réponses aux causes premières.

11 Gestion de portefeuille en 100 jours

La sélection des projets stratégiques et l'affectation des moyens sont décidées et suivies au niveau du SPF Finances afin que les bons projets soient effectivement réalisés. La gestion de portefeuille en tant que responsabilité est une passerelle entre la définition de la stratégie et sa concrétisation/son suivi.

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 71 sur 95

12 Développement des compétences en PPM

La mise sur pied d'un centre de compétence en gestion de projet et de programme permettra de constituer une équipe de chefs de projet spécialisés. Dans ces conditions, les nouveaux projets seront mieux gérés, avec de meilleures chances de succès.

13 PMFIN niveau suivant

Améliorer et compléter la méthodologie PMFIN pour une meilleure gestion des nouveaux projets, compte tenu de la complexité et des dimensions du SPF Finances.

14 Stratégie de tests Une bonne stratégie de tests qui permet de :

Livrer des applications de qualité correcte

Veiller à la conformité par rapport aux besoins et à la réglementation

Contrôler la conformité des fournisseurs internes et externes aux critères d'acceptation

Faire évoluer positivement la qualité générale des livrables Les tests doivent répondre aux exigences suivantes :

Responsabilisation des testeurs

Exhaustivité des tests par rapport au périmètre des logiciels livrés

Représentativité de l'environnement de test

Utilisation d'une méthodologie éprouvée : unit-testing, tests d'intégration, tests de régression et tests d'acceptation utilisateurs

Politique de tests définie et choisie délibérément par le comité de direction dans un souci de stabilité

15 Optimisation de l'outil PM

La possibilité de réutiliser un outil de collaboration augmente le rendement de cet outil, contribue à une meilleure expérience de l'utilisateur, accélère les modifications et limite la complexité.

16 Enterprise Architecture en 20 étapes

Enterprise Architecture est la discipline qui préside à l'aménagement d'une entreprise (chaîne, organisation, unité ou département). Elle veille à la cohérence entre tous les aspects qui interviennent dans cet aménagement. Voici les principales contributions de l'EA aux différents domaines de résultat :

Traduction de la stratégie du SPF Finances en un aménagement cohérent, ICT comprise.

Instrument de management des transformations en cours (outil de direction).

Conduite et orientation de l'implémentation / coordination des programmes et projets

Mise en place de modèles et principes exploitables et intégré, dérivés de la stratégie et des objectifs de l'entreprise.

Maîtrise et si possible réduction de la complexité dans les processus, les applications, les systèmes et l'infrastructure

Instauration d'un langage transversal commun : à travers les administrations (horizontalement) comme à travers les processus, applications, systèmes et infrastructure (verticalement).

L'EA est un modèle de communication très exploitable. Pour cette raison, le développement de la fonction EA contribuera à coup sûr aux domaines de résultat 1 et 2. Cependant, l'EA ne contribuera pas dans la même mesure à chaque domaine, et elle participera à la réalisation de quelques quick wins, surtout en matière de leadership, d'alignement, de développement de vision et de sensibilisation à l' « ICT comme value enabler »

Page 72 sur 95

17 La maturité de la stratégie ICT en 9 étapes

La réalisation d'une bonne stratégie ICT globale et complète est une condition indispensable au fonctionnement de presque toutes les autres capacités. Pour cette raison, elle contribue à tous les domaines de résultat et veille à la réalisation d'une plate-forme élémentaire.

Au sein du SPF, la stratégie ICT est surtout axée sur la réalisation des objectifs spécifiques de l'ICT. Il est cependant très important que la stratégie ICT soit mise au point en liaison et en alignement avec la stratégie globale du SPF Finances. Dans ces conditions, l'ICT peut d'une part (à terme) assumer la place et le rôle de « business enabler » ou « business innovator » (l'ICT, grâce à l'alignement stratégique, peut porter elle-même des initiatives d'innovation métier ou d'amélioration de processus) ; d'autre part, les investissements ICT pourront être réalisés dans une « perspective métier » – en vue des objectifs prioritaires du métier, via les investissements ICT.

18 La maturité de l'architecture ICT en 16 étapes

L'approche du domaine architecture ICT exercera une influence positive sur la majorité des domaines de résultats (à terme), mais surtout sur les domaines 1 et 3. Indépendamment des domaines de résultats, la réalisation d'une architecture ICT (dans le contexte plus large d'une EA) est une condition de l'amélioration de la performance ICT.

19 Déploiement de la SOA

La SOA contribue de différentes manières aux domaines de résultats, et peut promouvoir la réalisation du case management comme la création de valeur transversale. C'est pourtant aux « derniers » domaines de résultats que la SOA peut apporter une valeur significative (4 à 6). Avantages de la SOA pour le SPF Finances :

Délai de mise sur le marché plus court par la promotion de la réutilisation

Standardisation des processus, règles et politiques débouchant sur un avantage de coût

Efficience et flexibilité opérationnelle

Intégration des applications et intégration B2B plus rapide et moins coûteuse

Simplification du développement et de l'implémentation des applications

Exploitation des investissements existants

Limitation des risques

Amélioration continue

Meilleure acceptation par l'utilisateur

Moins d'appels au support

Meilleur retour sur investissement pour toute l'organisation

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 73 sur 95

20 EGIT Pour transformer efficacement la fonction ICT du SPF Finances, il faut un leadership fort et une direction claire. La réalisation de cette transformation, parallèlement à la recherche d'une amélioration générale de l'efficacité, de l'efficience et de la qualité du service (objectifs de l'entreprise), entraîne des risques. Le SPF Finances ne pourra y parvenir que s'il fonctionne comme une organisation unique, avec un but unique et commun, les objectifs étant poursuivis à tous les niveaux, du plus haut au plus bas. La clé du succès se trouve d'abord dans la réalisation d'une « Enterprise Governance of ICT » conçue et fonctionnant de manière optimale. L'EGIT et une condition de l'alignement entre métier et ICT, donc de la création de valeur par les investissements axés sur l'ICT. Pour implémenter l'EGIT, nous comptons notamment sur les 33 pratiques EGIT que nous avons aussi utilisées dans notre enquête comme instrument de mesure, sous la forme d'un « EGIT Quick Scan », pour déterminer la maturité actuelle de l'EGIT au SPF Finances. Ces 33 pratiques sont les briques qui permettront de construire l'EGIT au SPF Finances. Mais il y a plus que ces pratiques. N'oublions pas les autres éléments ambiants souvent essentiellement liés à la « vision », à la « communication » et à l' « implication », mais qui sont en relation étroite avec des aspects tels que le leadership, la culture et le patrimoine de l'organisation. Ces éléments sont une condition nécessaire d'une EGIT effective.

21 Stratégie de sourcing

Actuellement, au SPF Finances, la stratégie de sourcing n'est pas explicitement définie. Des choix ont cependant été faits concernant le sourcing du service ICT. Au sujet du réétalonnage de la stratégie de sourcing ICT, nous conseillons de procéder de manière structurée pour mettre en place une politique cohérente, tournée vers l'avenir. Les conditions de la mise sur pied d'une bonne stratégie de sourcing sont exposées dans le rapport sur le sourcing. Les avis relatifs à la réalisation de ces conditions figurent déjà dans d'autres trajets d’amélioration : -Mise en place des fonctions de régie : trajets 2 & 9 -Architecture : trajets 16 & 18 -Gestion des compétences : trajet 2 -Visibilité des coûts des services ICT : trajet 7 -Stratégie ICT : trajet 17 Maîtrise des contrats de sourcing ICT existants : trajets 2 & 9 Lorsque ces conditions seront remplies, une stratégie de sourcing de long terme pourra voir le jour.

Contribution des trajets aux domaines de résultat

Nous avons déjà mentionné plus haut que six domaines de résultat ont été

définis (RG), sur lesquels le SPF Finances souhaite mettre l'accent :

• RG1 : Stabilité vis-à-vis du monde extérieur

• RG2 : Transparence du rapportage

• RG3 : Applications fondamentales stables

• RG4 : Bien faire les nouvelles choses

• RG5 : L'ICT en tant qu'enabler

• RG6 : Une ICT prête pour l'avenir

Certains trajets comportent aussi des « quick wins », des éléments avec

résultat immédiat (QW). Dans le tableau ci-dessous, nous avons

représenté les trajets en relation avec les domaines de résultat, afin de

faire apparaître la contribution de chaque trajet.

Page 74 sur 95

Trajet QW RG1 RG2 RG3 RG4 RG5 RG6

1 Groupes de pilotage x

2 Délimitation des rôles et responsabilités

x x x x

3 Optimisation Service Desk & Incident Management

x x

4 Amélioration du contrôle des versions

x x

5 Monitoring des projets par CSC

x

6 Optimisation du Business Case

x

7 Transparence financière

x

8 Gestion des bénéfices x

9 ICT Supply & Demand Side SLM

x

10 Gestion des problèmes

x

11 Gestion de portefeuille en 100 jours

x x

12 Développement des compétences en PPM

x

13 PMFIN niveau suivant x

14 Stratégie de tests x x x

15 Optimisation de l'outil PM

x

16 Enterprise Architecture en 20 étapes

x x x x

17 La maturité de la stratégie ICT en 9 étapes

x x x

18 La maturité de l'architecture ICT en 16 étapes

x x x x

19 Déploiement de la SOA

x x x x

20 EGIT x x x x x

21 Stratégie de sourcing ICT

x x x

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 75 sur 95

Complexité et impact des trajets

Les trajets diffèrent également par leur complexité et leur impact. Dans ce

qui suit, les termes « bas », « moyen » et « haut » traduisent les

dimensions de complexité et d'impact.

Trajet Complexité Impact

1 Groupes de pilotage bas haut

2 Délimitation des rôles et responsabilités haut haut

3 Optimisation Service Desk & Incident

Management

bas moyen

4 Amélioration du contrôle des versions bas moyen

5 Monitoring des projets par CSC bas haut

6 Optimisation du Business Case bas moyen

7 Transparence financière haut moyen

8 Gestion des bénéfices moyen moyen

9 ICT Supply & Demand Side SLM haut haut

10 Gestion des problèmes moyen moyen

11 Gestion de portefeuille en 100 jours moyen haut

12 Développement des compétences en

PPM

bas moyen

13 PMFIN niveau suivant bas moyen

14 Stratégie de tests moyen moyen

15 Optimisation de l'outil PM bas bas

16 Enterprise Architecture en 20 étapes haut haut

17 La maturité de la stratégie ICT en 9

étapes

haut haut

18 La maturité de l'architecture ICT en 16

étapes

haut haut

19 Déploiement de la SOA haut haut

20 EGIT haut haut

21 Stratégie de sourcing haut moyen

Page 76 sur 95

8 Feuilles de route

Introduction

Les feuilles de route sont élaborées à partir de la trame de transformation

et des trajets d’amélioration évoquées au chapitre précédent.

Le degré de détail des feuilles de route diffère en fonction du terme :

1) Carte de sunshine holistique de long terme (jusqu'à 5 ans) : décrit

comment les trajets contribuent dans les domaines de résultat à la

vision de la transformation. Notation au niveau du numéro de trajet sur

l'ensemble du terme. Faible niveau de détail, accent sur la création

d'une vue d'ensemble.

2) Moyen terme (jusqu'à 3 ans) : zoom-in sur les domaines de résultat à

partir des cartes de sunshine. Une carte de sunshine est tracée par

domaine de résultat. Notation au niveau des tâches dans les trajets.

Niveau de détail moyen.

3) Court terme (jusqu'à 1 an) : Diagramme GANNT pour l'année 1. Haut

degré de détail.

L'annexe 2 explique comment lire et interpréter une carte de sunshine.

Remarque : les critères de mesure concrets et les KPI ne sont pas

détaillés dans les feuilles de route. Cela fait partie des tâches

prioritaires du SPF Finances. Nous indiquons cependant

concrètement quels trajets / capacités correspondent aux

différents domaines de résultat.

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 77 sur 95

Feuilles de route

Nous commençons par reproduire la carte de sunshine holistique de long

terme. Viennent ensuite les différentes cartes de sunshine de moyen

terme, par domaine de résultat.

Carte de sunshine de long terme avec les trajets (référence aux numéros de trajets

d’amélioration) correspondant aux 6 domaines de résultat identifiés.

ICT

die

in

no

va

tie

mo

ge

lijk

ma

ak

t,

ma

ar

oo

k k

oste

n

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sp

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rt e

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ren

.

Stabiliteitrichting buitenwereld

Co

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nt

1+

2+

2

Plo

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n

1

Transparantierapportering

IT =

En

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ICT

: kla

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de

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mst

2

3

4

5

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2

2

4

7

8

9

9

10

11

11

12

13

14

14

14

15

16

16

16

16

17

17

17

17

18

18

18

18

19

19

19

19

20

20

20

20

20

20

5

10

2

21

21

7

21

21

Page 78 sur 95

Carte de sunshine de moyen terme pour le domaine de résultat 1 (Stabilité vis-à-vis

du monde extérieur) avec les tâches par trajet

1

Core app stabiel

1 +2

IT Enabler

23

10 14 20

1.1 – 1.5

Realisatie

resultaatsgebied 1

20.1 – 20.6

3.2 & 3.8

4.1-4.4

2.5 & 2.6 &

2.8

14.1-14.34

10.1

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 79 sur 95

Carte de sunshine de moyen terme pour le domaine de résultat 2 (Transparence du

rapportage)

Core app stabiel

1 +2

IT Enabler

Realisatie

resultaatsgebied 2

5

26

5.1 & 5.3

5.2

5.4, 5.5

6.1 – 6.4

6.5

2.1 & 2.2 & 2.9 &

2.10

2.4

7

7.1

7.2 - 7.5

Realisatie

resultaatsgebied 2

Page 80 sur 95

Carte de sunshine de moyen terme pour le domaine de résultat 3 (Stabilité des

applications fondamentales)

1 +2

2.6 & 2.7 &

2.8

23

Core app stabiel 94 10

Realisatie

resultaatsgebied 3

3.6 & 3.7 &

3.93.1 & 3.4

4.1-4.4

9.1-9.2

9.4

10.2

3.3 & 3.5 &

3.10 & 3.11

3.12

3.13

2.9

9.5-9.6

2.7

14

Core app stabiel

1 +2

IT Enabler19 20

Realisatie

resultaatsgebied 3

18.1

18.2

18.3

18.4

18.5

18.6

19.1

18.7

19.2

19.3

19.4

19.5 + 6

19.7 + 8

19.9

20.37

20.36

14.4

18

14.5

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 81 sur 95

Carte de sunshine de moyen terme pour le domaine de résultat 4 (Bien faire les

nouvelles choses)

1 +2

911

Core app stabiel IT Enabler1312 14

Realisatie

resultaatsgebied 4

11.1

11.2

11.3 & 11.4

11.5, 11.6, 11.7

11.8 & 11.9

12.1

12.2

12.3

12.4

12.5

13.1 -

13.10

13.11-13-13

14.3

9.3 & 9.72.3

2.4 & 2.1122.12

1 +2

15.1 –

15.3

15

16

Core app stabiel IT Enabler18 21

Realisatie

resultaatsgebied 4

16.8

16.9

16.10

16.11

16.12

16.13

16.14

16.15 16.16

17.7

18.8

18.9

17.6

18.10

17

21.1

21.0

Page 82 sur 95

Carte de sunshine de moyen terme pour les domaines de résultat 5 & 6 (ICT en

tant qu'enabler et ICT prête pour l'avenir

1 +2

20

Core app stabiel

Realisatie

resultaatsgebieden 5 & 6

De projecten voor

resultaatsgebieden 5 & 6 bevinden zich voornamelijk na 3 jaar en zijn

dus niet gevisualiseerd.

20.38

20.39 – 20.46

21

21.2 – 21.11

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 83 sur 95

9 Facteurs critiques de succès

Transformation Management Office (TMO)

Il est clair que les objectifs visés et les résultats ne pourront être atteints

que si le parcours est bien suivi et accompagné. Cet accompagnement

n'est pas seulement nécessaire au niveau du contenu ou des trajets : une

attention particulière ira aussi à l'accompagnement de l'organisation dans

le changement.

L'accompagnement comporte deux aspects. D'abord, il importe de

comprendre que le changement n'est envisageable que si les individus

membres de l'organisation changent aussi. Il faut les accompagner dans

ce processus, en commençant par les sensibiliser à l'urgence du

changement, à l'envergure et à l'impact du changement, ainsi qu'à

l'acceptation du changement et à la disposition au changement. Ces deux

premières étapes sont nécessaires pour pouvoir et vouloir acquérir les

connaissances et les aptitudes nécessaires pour aborder le changement.

Dès que l'on aura saisi l'occasion de se mesurer au changement, la

dernière phase pourra commencer, à savoir le maintien et l'optimisation de

la nouvelle situation.

Un deuxième aspect de la gestion du changement concerne l'approche

retenue pour la mise en œuvre du changement. À cet égard, la culture des

intéressés est déterminante, de même que les leviers et la mesure dans

laquelle ils sont mobilisables pour une mission spécifique. Ces éléments

permettent d'assurer que l'approche du changement est taillée aux

mesures des intéressés et des parties prenantes. Une des priorités de

l'équipe de changement consiste à développer et exploiter comme il faut

les leviers du changement, à l'appui des initiatives de changement.

Notons en passant que le premier objectif de la gestion du changement

réside dans la réalisation optimale des objectifs fixés, en recherchant

l'amélioration sur 3 plans :

- Accélération de l'implémentation du changement ;

- Davantage de parties intéressées et de parties prenantes abordant

activement le changement ;

- Amélioration de la qualité du changement mis en œuvre.

Page 84 sur 95

Le processus d'accompagnement de l'implémentation du changement est

adapté au groupe cible (parties intéressées et parties prenantes), mais

cela n'est pas la même chose que l'adaptation de la teneur du changement

aux intéressés. La gestion du changement s'occupe moins du contenu et

de la gestion de projet : elle s'attache spécifiquement au processus pour

l'implémenter durablement dans l'organisation.

La stratégie de changement comprend la stratégie de communication, la

stratégie de formation, la feuille de route de sponsoring, la stratégie de

coaching et la stratégie des parties prenantes. Ces stratégies sont

converties et suivies dans un plan. Il importe à cet égard de prévoir un

monitoring efficace avec des actions adéquates et les ajustements

nécessaires. En effet, une stratégie de changement est une donnée

dynamique qui permet de veiller à ce que le processus poursuive les

résultats visés de la manière la plus efficace.

La figure ci-dessous récapitule les différences et la cohérence entre la

gestion de projet et la gestion du changement. Bien que toutes deux soient

synchronisées, le but est différent. Il s'agit aussi de deux rôles distincts au

sein du « transformation office », deux rôles à désigner dès le début du

parcours.

Figure 20 : Modèle PROSCI

Outre l'indispensable gestion du changement dans une telle

transformation, un encadrement structuré s'impose également. L'envergure

et la complexité nécessitent une structure de programme qui,

parallèlement aux divers projets, conduit et ajuste aussi des initiatives ou

actions plus petites pour réaliser finalement l'objectif stratégique d'une

ICT tournée vers l'avenir.

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 85 sur 95

Le SPF Finances ne disposant pas d'une approche par processus pour la

gestion de programme et le profil n'étant pas disponible en interne

(compétences et expérience), nous conseillons de recruter un program

manager. Le program manager est d'abord chargé de « conduire » le

programme. Il est épaulé par un « transformation office » pour les aspects

pratiques et le rapportage. Au terme du programme de transformation, le

program manager sera bien placé pour assumer une fonction dirigeante

dans l'organisation.

« Tone at the Top »

Toutes les propositions de travail par processus, d'orientation service, de

structures d'organisation, de processus, de trajets d'amélioration...

décrivent ce qu'il convient de faire. Mais savoir ce qu'il faut faire ne suffit

pas : il reste à le faire, ce qui n'est pas toujours aussi simple. C'est à la

direction qu'il incombe d'apporter la force motrice, le carburant.

Naturellement, le top ne doit pas tout faire lui-même. Mais il veille à la

mobilisation de l'organisation. L'engagement du top dans la conduite de la

transformation est déterminant pour le succès de celle-ci.

« Chief Energy Officers are to recruit, mobilize, inspire, focus,

and regularly refuel the energy of those they lead towards the

high positive. »

(Tony Schwarz)

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Profils clés

Pour rendre possibles la transformation proposée et les trajets sous-

jacents, il est crucial de recruter rapidement les profils clés identifiés, qui

manquent souvent actuellement, ou de développer en interne les

compétences nécessaires.

Les profils suivants devraient être en place dans l'année 1 :

Profil Explication

À l'intérieur de l'ICT

Chef du CIO Office Le CIO actuel n'est plus qu'à deux ans de la retraite.

La transformation proposée demandera au moins 5

ans. Sa continuité doit absolument être garantie.

Aussi recommandons-nous d'amorcer la

transformation avec le recrutement d'un responsable

pour le CIO Office à constituer. Cette personne sera

à même de superviser et de conduire la

transformation pour ce qui concerne l'ICT, en tant

que soutien du CIO.

Lead ICT architect Responsable de l'architecture ICT.

Process architect Process architect au sein de l'ICT

Data architect Data architect au sein de l'ICT

Quality manager La fonction existe déjà mais doit être intégrée au CIO

Office

Service Portfolio

Manager

Gèrera le portefeuille de services et jouera un rôle

crucial dans la définition des accords de partenariat

avec le comité de direction. Il dirigera aussi les

service managers et déterminera l'approche (avec

les outils éventuels) du service catalog, des service

trees, des supply side SLA et des OLA.

Service Managers Un service manager a déjà été identifié. Nous

recommandons d'installer au total 5 service

managers. La première année, ils travailleront en

priorité sur les services qui sous-tendent le

fonctionnement des applications fondamentales vis-

à-vis du monde extérieur.

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 87 sur 95

Fonctions de

sourcing

En première instance un gestionnaire de

compétences et un gestionnaire de

fournisseurs/contrats.

Release manager Le Release manager veille à l'implémentation

contrôlée et efficace des releases logiciels. Il

approuve le planning des releases des acteurs de

delivery internes et externes.

Security officer Le rôle actuel de security officer est insuffisamment

concrétisé à notre avis. Compte tenu de la suite du

déploiement du processus COBIT APO13, nous

conseillons de déterminer si le titulaire actuel de la

fonction est en mesure d'exercer à l'avenir un impact

suffisant.

Propriétaire du

processus Incident

management

À l'extérieur de l'ICT

Project portfolio

manager

Nouvelle fonction à créer au sein de CSC,

responsable de la gestion de tout le portefeuille de

projets.

Chief Enterprise

Architect

Responsable EA du SPF Finances.

Business architect 2 architectes métier

BPM manager

Agent BPM par

département

Il faut 1 agent BPM par département. À trouver

peut-être dans un pool existant.

Propriétaires

d'application

Pas de nouveau recrutement : il s'agit d'un rôle

métier qui doit être pourvu dans l'année 1 pour les

applications les plus critiques.

Page 88 sur 95

Governance Officer Dépasse le cadre de notre mission, mais il faut un

responsable Corporate Governance qui conduise

et supervise aussi la mise en place de l'Enterprise

Governance of ICT.

Project managers Il faut une évaluation des chefs de projet déjà en

place. Les personnes qui sont actuellement chefs

de projet et ne possèdent pas assez de

compétences ou d'expérience doivent être

formées ou accompagnées, ou assumer une autre

fonction. Il faudra vraisemblablement recruter

aussi quelques chefs de projet professionnels.

Au total, cela donne au moins 13 fonctions à l'intérieur de l'ICT et 6

fonctions à l'extérieur, à compléter éventuellement par des chefs de

projet supplémentaires.

Il est par ailleurs crucial de confier la conduite de la transformation à

un responsable de programme expérimenté. Il faudra peut-être

recruter cette personne à l'extérieur.

Sta

bilit

eit

rich

tin

gb

uit

en

we

reld

Core apps stabiel Nieuw: goed & efficiënt

1 +2 +2Ploegen Planten Voeding geven Oogsten

1

Tra

nsp

ara

nti

e

rap

po

rte

rin

g

IT = Enabler ICT: klaar voor de toekomst

2

3

4

5

6

3

2

2

4

7

8

9

9

10

11

11

12

13

14

14

14

15

16

16

16

16

17

17

17

17

18

18

18

18

1919

19

19

20

20

20

20

20

20

5

10

2

21

21

7

21

21

ICT die innovat ie

mogelijk maakt,

maar ook kosten

bespaart en

efficiënt ie &

effect iviteit helpt

te realiseren.

Eindobjectief programmaFasering transformatie & tijdsindicaties

Projecten

Scope van fase Scope van volgende fase Scope van laatste fase

Leesrichting Resultaatsgebieden

Resultaatsgebieden

Projecten

Projecten

10 Annexes

1. Comment interpréter une carte de sunshine

Sunshine holistique de long terme

Les 6 domaines de résultat définis forment les 6 flux qui conduiront en fin

de parcours à l'objectif du programme de transformation. Les cercles

concentriques représentent les périodes de la feuille de route. La première

période, appelée « Labourer », intervient dans l'année 1. La période

suivante s'appelle « Planter » (années 2 et 3). « Nourrir » est la dernière

période (années 4 et 5). À la fin, nous arrivons à la « récolte », le but final

de toute la transformation. À ce stade, les différents domaines de résultat

convergent.

Les numéros au milieu du sunshine renvoient aux numéros des trajets

d’amélioration. Par exemple, le trajet 2 intervient dans l'année 1 en tant

qu'élément du domaine de résultat « 1. Stabilité vis-à-vis du monde

extérieur ». Mais le trajet 2 est aussi liée au domaine de résultat « 2.

Transparence du rapportage » et au domaine de résultat « 3. Stabilité des

applications fondamentales », dans un cas comme dans l'autre pour les

années 2 et 3. Pour savoir quelles tâches sous-jacentes du trajet

d’amélioration tombent dans l'année 1, 2 ou 3, il faut se reporter aux cartes

de sunshine de moyen terme.

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1

Core app stabiel

1 +2

IT Enabler

23

10 14 20

1.1 – 1.5

Realisatie

resultaatsgebied 1

20.1 – 20.6

3.2 & 3.8

4.1-4.4

2.5 & 2.6 &

2.8

14.1-14.34

10.1

Eindobjectief resultaatsgebied

Taaknummers binnen project

ProjectenLeesrichting

Tijdsindicaties

Projecten

Sunshine de moyen terme au niveau domaine de résultat

Le sunshine de moyen terme se lit comme le sunshine de long terme.

Mais les cartes de sunshine de moyen terme sont établies par domaine de

résultat. Le but final est donc le but final d'un domaine de résultat. Dans

l'exemple ci-dessous, le sunshine concerne le domaine de résultat « 1.

Stabilité vis-à-vis du monde extérieur ». Les 7 flux du sunshine ci-dessous

renvoient aux trajets d’amélioration qui concernent le domaine de résultat

« 1. Stabilité vis-à-vis du monde extérieur ». Les numéros au milieu du

sunshine renvoient aux numéros de tâche d’un trajet d’amélioration. Pour

le trajet 2, par exemple, les tâches 2.5, 2.6 et 2.8 doivent être accomplies

dans l'année 1 dans le cadre du domaine de résultat « 1. Stabilité vis-à-vis

du monde extérieur ».

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 91 sur 95

2. ICT Balanced Scorecard

Les « ICT balanced scorecards » permettent de surveiller de manière

cohérente et d'ajuster proactivement les dépenses ICT, la satisfaction des

utilisateurs, l'efficience du développement et du fonctionnement de l'ICT

ainsi que la capacité d'innovation. L'ICT balanced scorecard soutient

efficacement la gouvernance ICT et la prise de décision par le métier et

l'ICT. Elle contribue ainsi à l'amélioration de la gouvernance ICT.

Il importe cependant de souligner que l'introduction d'une ICT Balanced

Scorecard (IBSC) exige une certaine maturité en matière d'Enterprise

governance of ICT, d'alignement métier-ICT et de stratégie ICT. Pour cette

raison, l'introduction d'une ISBC est un exercice qui doit attendre la

dernière phase de la transformation. Cette section est une introduction à la

ICT balanced score card, avec quelques conseils utiles.

ICT performance management : la clé du succès

Lorsque la stratégie et la gouvernance ICT sont définies et fonctionnent, la

question de la mesure des performances se pose. Il est très important que

la transparence, le rendement et la fiabilité des investissements ICT soient

visibles pour permettre de vérifier les objectifs ICT recherchés.

Parallèlement, il est primordial d'évaluer périodiquement, en concertation

avec la gouvernance ICT, la performance ICT et sa contribution à la valeur

ajoutée pour le métier.

Pour arriver à mesurer la performance, il faut savoir qui sont les parties

prenantes ICT, quelles sont leurs exigences spécifiques et ce qui les

motive. Un système de mesure de performance est surtout efficace

lorsqu'il constitue un outil de communication et de motivation qui incite à

mener sans retard les actions liées aux objectifs ICT. En effet, les mesures

ne sont pas une fin, mais un moyen pour déclencher à temps les actions et

tirer les leçons de la pratique. À cet égard, la clarté de la communication et

des responsabilités est un facteur critique de succès. Dans la mesure de

performance, la balanced scorecard donne aussi de bons repères au

département ICT.

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Balanced scorecard

Développé en 1992 par Kaplan et Norton, le concept de base de la

balanced scorecard peut se résumer en ces termes : la mesure de

performance d'une organisation repose sur les critères traditionnels de

performance financière, complétés par des critères opérationnels liés à la

satisfaction du client, aux processus internes et à la capacité d'innovation

de l'entreprise. Les résultats obtenus dans ces perspectives

complémentaires sont à la base des futurs résultats financiers de

l'organisation. Les entreprises doivent traduire chacune des quatre

perspectives en missions, objectifs et critères de mesure permettant

d'évaluer la situation actuelle. Ces évaluations sont réitérées

périodiquement.

La balanced scorecard est aussi un bon moyen pour mesurer la

performance d'une fonction ICT. L'IBSC mesure la performance suivant

quatre axes :

1. Contribution aux processus métier : quelle est la valeur ajoutée

des investissements ICT pour l'organisation, et quelle est la

contribution directe aux objectifs de l'organisation ?

2. Orientation utilisateur : comment l'ICT est-elle évaluée par les

utilisateurs ?

3. Excellence opérationnelle : quelle est l'efficacité/l'efficience des

processus ICT chargés de fournir les applications souhaitées et

requises ?

4. Orientation avenir : dans quelle mesure l'ICT est-elle bien placée

pour répondre aussi aux besoins de demain ?

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 93 sur 95

L'IBSC est à la fois un instrument de mesure et un puissant instrument de

gestion. Les liens de causalité y occupent une place essentielle. Pour faire

apparaître ces liens de causalité, nous distinguons deux sortes de critères

de mesure : les objectifs ICT et les facteurs de performance.

Les objectifs reflètent ce que l'organisation entend réaliser. Les facteurs de

performance, alimentés par les processus, concernent surtout la manière

dont les objectifs sont atteints. Il importe de doser judicieusement les deux

types de critères de mesure. Dans la scorecard, nous déterminons

comment des objectifs déterminés seront atteints.

Sans un moteur de performance comme la qualité de l'approche logicielle

et des formations (mesuré par exemple suivant le nombre de jours de

formation par personne et par an), un objectif comme la productivité du

département développement (mesuré par exemple suivant le nombre de

points de fonction développés par personne et par mois) ne nous

renseigne pas quant à la manière d'arriver à l'objectif.

L'amélioration de la qualité du développement logiciel, combinée à une

formation approfondie des développeurs, réduira le nombre d'erreurs dans

les applications. Cela peut avoir un impact positif sur la convivialité, voire,

à terme, générer une contribution plus importante pour l'entreprise.

À l'inverse, des facteurs de performance sans objectifs clairement définis

conduisent à des investissements réalisés sans jamais évaluer

l'accomplissement de la stratégie visée. L'IBSC clarifie donc la manière

dont l'ICT peut apporter de la valeur à l'organisation.

Le sommet de l'iceberg

L'introduction de l'IBSC doit absolument se faire pas à pas. Dans la mise

au point, l'implémentation et l'introduction de l'IBSC, une stricte séparation

en phases (avec leurs objectifs, blocs de construction et résultats) est une

condition nécessaire, voire critique, de la réussite finale.

Page 94 sur 95

Obstacles à l'introduction de l'IBSC

L'implémentation et l'introduction de l'IBSC doivent surmonter plusieurs

obstacles :

• Les 4 C : la « culture » n'est pas tournée vers la performance, on

constate des résistances au « changement », la

« communication » est inadéquate, et la direction ne fait pas

preuve de « commitment » (engagement) ;

• Politique interne : les rapports de force changeants ne créent pas

les conditions favorables à l'introduction de l'IBSC ;

• Manque d'implication du métier parce que la responsabilité des

investissements ICT n'est pas acceptée : le phénomène

« accepter les bénéfices sans les inconvénients » est courant ;

• Planning trop ambitieux et manque de connaissance interne de

l'organisation.

Implémentation de l'IBSC : facteurs critiques de succès

Voici quelques facteurs de succès critiques pour la réussite de

l'implémentation IBSC :

• Utiliser une méthodologie IBSC éprouvée pour la mise au point et

l'implémentation de la scorecard ; Lancer rapidement un pilote

avec quelques KPI et critères de mesure importants ;

• Utiliser seulement des indicateurs de performance SMART ;

• Réévaluer et optimiser régulièrement les objectifs et critères de

mesure ;

• L'enthousiasme et le leadership visibles du top management

augmentent les chances d'une implémentation durablement

réussie ;

• Mettre en place une bonne gestion de projet, strictement

organisée, du point de vue des attentes du management ;

• Faire le lien entre la gouvernance ICT et d'autres thèmes métier ;

Définir un ensemble de KPI qui sont dans la mesure du possible

liés à ces thèmes, par exemple la satisfaction du client,

l'innovation ou la responsabilité de l'entreprise ;

• Appliquer une bonne dose de pragmatisme à la gestion des

bénéfices.

Rapport final Audit ICT SPF Finances - Page 95 sur 95

Conclusion

Dans les années qui viennent, la définition de la stratégie ICT va occuper

une place croissante dans la direction et l'administration de l'organisation

ICT. Les « ICT balanced scorecards » permettent de surveiller de manière

cohérente et d'ajuster proactivement les dépenses ICT, la satisfaction des

utilisateurs, l'efficience du développement et du fonctionnement de l'ICT

ainsi que la capacité d'innovation. L'IBSC soutient efficacement la

gouvernance ICT et la prise de décision, du point de vue du métier comme

de l'ICT. Elle est une des grandes clés de l'amélioration de la gestion de la

gouvernance ICT.

Il importe cependant de souligner que l'introduction d'une IBSC exige une

certaine maturité en matière d'Enterprise governance of ICT, d'alignement

métier-ICT et de stratégie ICT. Pour cette raison, l'introduction d'une ISBC

est un exercice qui doit attendre la dernière phase de la transformation.