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DEUG STAPS PAU TARBES APS Domaine Sports Collectifs Hervé DUBERTRAND 0 PLAN DU COURS THEORIE DES A.P.S. DOMAINE DES SPORTS COLLECTIFS I - LES 5 DOMAINES D’ACTION EN EDUCATION PHYSIQUE ACTIONS DANS UN ENVIRONNEMENT STABLE ACTIONS DANS UN ENVIRONNEMENT PHYSIQUE AVEC INCERTITUDE ACTIONS A VISEES ESTHETIQUES ET EXPRESSIVES ACTIONS DE COOPERATION ET D'OPPOSITION ACTIONS INTERINDIVIDUELLES D'OPPOSITION II - LES 5 CARACTERISITIQUES DES SPORTS COLLECTIFS AVEC ET CONTRE ESPACE ET TEMPS DETERMINES UTILISATION DUN ENGIN BUT A REALISER REGLEMENT APPLIQUE PAR UN OU PLUSIEURS ARBITRES III - TERMINOLOGIE EN SPORTS COLLECTIFS IV LA NATURE ET LES REGLES CONSTITUTIVES DE L’ACTIVITE V - LA RECHERCHE DU TEMPS D’AVANCE ET DU GAIN DE TERRAIN L’ANTICIPATION POUR LE GAGNER LE GAIN PAR LA MOTRICITE DIALECTIQUE DU RAPPORT DE FORCE INDIVIDUEL ET COLLECTIF VI - LA PRISE DE DECISIONS LA BASE DECISIONNELLE MODELES DE PRISES DE DECISIONS ET DE TRAITEMENT DE LINFORMATION BASE DORIENTATION ET TEMPS DE REACTION NOTION DHABILETES STRATEGIES DE PRISES DE DECISION VII - LA NOTION DE FEINTE VARIABILITE DES HABILETES ET DE LEUR REALISATION SCHEMA DES STRATEGIES COMPORTEMENTALES LES LEURRES ET LES INDICES COMPORTEMENTAUX VIII - LA STRATEGIE INTELLIGENCE STRATEGIQUE ET TACTIQUE Stratégie et tactique Le paradigme stratégique Les 3 matrices (direct, indirect, anticipation) Les 9 paradoxes de la stratégie DIFFERENTES STRATEGIES La stratégie de préparation La stratégie anticipatrice La stratégie de devinement LA RECHERCHE DINDICES PRECOCES LA LOGIQUE DES JEUX L’espace socio-moteur Les sous-rôles socio-moteurs Les communications socio-motrices LA LOGIQUE DES JOUEURS La motricité Le cognitif L’affectif L’INTERACTION DE CES DEUX LOGIQUES IX - LA COMPLEXITE DES DIFFERENTS PARAMETRES DE LA PERFORMANCE ANALYSE SYSTEMIQUE DE LA PERFORMANCE L’aspect physique et le travail préparatoire Le travail moteur associé au travail technique Le travail tactique et les différentes stratégies appliquées La préparation mentale et l’approche des compétitions L’OBSERVATION DES INDICATEURS INTERNES ET EXTERNES EN SPORTS COLLECTIFS Les indicateurs internes Les indicateurs externes X – QUELLE APPROCHE GLOBALE POUR LES SPORTS COLLECTIFS BIEN CERNER LOBJET ET LA QUESTION L’approche éthologique LES TYPES DE DEMARCHE ET LES DIFFERENTS MODELES La démarche hypothético-déductive Modèles issus de la chaîne causale Les modèles stochastiques Les modèles heuristiques LES MODES DOBSERVATION L’observation en direct et en différé Les problèmes de la mesure LES TRAITEMENTS DES DONNEES Les différentes analyses statistiques Le passage du descriptif au prescriptif XI LES PERSPECTIVES EN MATIERE D’ENTRAINEMENT LE PASSAGE OBLIGE : LES 9 PRINCIPES DE LENTRAINEMENT LA SPECIFICITE PAR RAPPORT AUX AUTRES ACTIVITES

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Hervé DUBERTRAND

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PLAN DU COURS THEORIE DES A.P.S. DOMAINE DES SPORTS COLLECTIFS

I - LES 5 DOMAINES D’ACTION EN EDUCATION PHYSIQUE ACTIONS DANS UN ENVIRONNEMENT STABLE ACTIONS DANS UN ENVIRONNEMENT PHYSIQUE AVEC INCERTITUDE ACTIONS A VISEES ESTHETIQUES ET EXPRESSIVES ACTIONS DE COOPERATION ET D'OPPOSITION ACTIONS INTERINDIVIDUELLES D'OPPOSITION II - LES 5 CARACTERISITIQUES DES SPORTS COLLECTIFS AVEC ET CONTRE ESPACE ET TEMPS DETERMINES UTILISATION D’UN ENGIN BUT A REALISER REGLEMENT APPLIQUE PAR UN OU PLUSIEURS ARBITRES III - TERMINOLOGIE EN SPORTS COLLECTIFS IV – LA NATURE ET LES REGLES CONSTITUTIVES DE L’ACTIVITE V - LA RECHERCHE DU TEMPS D’AVANCE ET DU GAIN DE TERRAIN L’ANTICIPATION POUR LE GAGNER LE GAIN PAR LA MOTRICITE DIALECTIQUE DU RAPPORT DE FORCE INDIVIDUEL ET COLLECTIF VI - LA PRISE DE DECISIONS LA BASE DECISIONNELLE MODELES DE PRISES DE DECISIONS ET DE TRAITEMENT DE L’INFORMATION BASE D’ORIENTATION ET TEMPS DE REACTION NOTION D’HABILETES STRATEGIES DE PRISES DE DECISION VII - LA NOTION DE FEINTE VARIABILITE DES HABILETES ET DE LEUR REALISATION SCHEMA DES STRATEGIES COMPORTEMENTALES LES LEURRES ET LES INDICES COMPORTEMENTAUX VIII - LA STRATEGIE INTELLIGENCE STRATEGIQUE ET TACTIQUE

Stratégie et tactique Le paradigme stratégique Les 3 matrices (direct, indirect, anticipation) Les 9 paradoxes de la stratégie

DIFFERENTES STRATEGIES La stratégie de préparation La stratégie anticipatrice La stratégie de devinement

LA RECHERCHE D’INDICES PRECOCES LA LOGIQUE DES JEUX

L’espace socio-moteur Les sous-rôles socio-moteurs Les communications socio-motrices

LA LOGIQUE DES JOUEURS La motricité Le cognitif L’affectif

L’INTERACTION DE CES DEUX LOGIQUES IX - LA COMPLEXITE DES DIFFERENTS PARAMETRES DE LA PERFORMANCE ANALYSE SYSTEMIQUE DE LA PERFORMANCE

L’aspect physique et le travail préparatoire Le travail moteur associé au travail technique Le travail tactique et les différentes stratégies appliquées La préparation mentale et l’approche des compétitions

L’OBSERVATION DES INDICATEURS INTERNES ET EXTERNES EN SPORTS COLLECTIFS

Les indicateurs internes Les indicateurs externes

X – QUELLE APPROCHE GLOBALE POUR LES SPORTS COLLECTIFS BIEN CERNER L’OBJET ET LA QUESTION

L’approche éthologique LES TYPES DE DEMARCHE ET LES DIFFERENTS MODELES

La démarche hypothético-déductive Modèles issus de la chaîne causale Les modèles stochastiques Les modèles heuristiques

LES MODES D’OBSERVATION L’observation en direct et en différé Les problèmes de la mesure

LES TRAITEMENTS DES DONNEES Les différentes analyses statistiques Le passage du descriptif au prescriptif

XI – LES PERSPECTIVES EN MATIERE D’ENTRAINEMENT LE PASSAGE OBLIGE : LES 9 PRINCIPES DE L’ENTRAINEMENT LA SPECIFICITE PAR RAPPORT AUX AUTRES ACTIVITES

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THEORIE DES A.P.S. DOMAINE DES SPORTS COLLECTIFS

I - GROUPE ACTIONS DE COOPERATION ET D'OPPOSITION PARMI LES 8 1 Regroupement dans les duels

II -CARACTERISTIQUES GENERALES DES SPORTS COLLECTIFS (4)

1 - Ils se jouent AVEC ET CONTRE : on retrouve donc des tâches de coopération et d'opposition, avec des nombres de joueurs qui varient selon les sports, les catégories d’âge et les modalités de pratique (beach-volley, sandball, etc.)

Base-ball Basket-

ball Football Football

américain Handball Hockey

sur gazon Hockey sur glace

Rugby A 15 à 13

Volley-ball

Water-polo

9 c 9 5 c 5 11 c 11 11 c 11 7 c 7 11 c 11 6 c 6 15 c 15 6 c 6 7 c 7 2 - Ils se jouent DANS UN ESPACE (+, - ou pas interpénétré) et DURANT UN TEMPS

DETERMINES OU JUSQU'A L’ATTEINTE D’UN SCORE

Le temps de jeu en mn

Base-ball Basket-ball

Football Football américain

Handball Hockey sur gazon

Hockey sur glace

Rugby Volley-ball

Water-polo

4 x 10 2 x 45 4 x 15 2 x 30 2 x 35 3 x 20 2 x 40 Sets 25 5ème 15

4 x 7

Ces différents temps vont avoir une influence sur les stratégies individuelles et collectives en fonction de la longueur du match et du moment dans le match.

Les différents terrains de pratique

Base-ball Basket-ball

Football Football américain

Handball Hockey sur gazon

Hockey sur glace

Rugby Volley-ball Water-polo

Losange de 20 sur

20

L 26 (±2) l 14 (±1)

L 90 à 120 l 45 à 90

L91m50 l 48m80

40 x 20 L 91m40 l 50

L 61 à 56 L 30 à 26 R 7 à 8,5

Bande 1,15 à 1,22

L 95 à 100

l 66 à 69

18 x 9 L 20 à 30 l 8 à 20 P 1m80

Ils vont conditionner la nature de l’entraînement spécifique et des différentes possibilités offertes aux pratiquants :sports de grand terrain ou de petit (densité au m2 qui influe sur les réglements)

sport de plein air ou pas, nature du sol 3 - Il faut utiliser UN ENGIN

Base-ball Basket-ball

Football Football américain

Handball Hockey sur gazon

Hockey sur glace

Rugby Volley-ball

Water-polo

Balle g 141-149 ∅<7,5cm batte L max 1m07 et ∅ 7,75

Ballon 600 650 75 à 78

Ballon 396 453

68 71

Ballon 4

panneaux avec un

lacet poids

environ 430 470

g

Ballon 425 465 58 à 60

balle recouverte de cuir 156 163

22,4 23,5 la crosse en bois s un cercle de 2

pouces de diamètre (5,10 cm) < 794 g

hommes < 652 femmes

puck ou palet 2,54 cm

d’épaisseur 7,62 cm ∅ 156 et 170 crosse

bois plus 1m40

32 cm Talon de la lame de 5 à

7,5 cm jambières max 25 cm les gants de 20,3 à 40,6.

Ballon Ovale

400 440 Quatre

Panneaux

270 ± 10

66 ± 1

400 450

68 71

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On va donc avoir concernant cet engin des problèmes relatifs à : L’appropriation de l’engin La conservation de l’engin La transmission de l’engin La manipulation pour la réalisation du but final avec cet engin 4 - Il faut réaliser UN BUT

Base-ball Basket-ball

Football Football américain

Handball Hockey sur gazon

Hockey sur glace

Rugby Volley-ball

Water-polo

Losange de 20 sur

20

Cercle ∅ 45

A 3m05

But de 7m32 2m44

Poteaux 3m05 H 7m12 l en but

de 9m15

But de 3 x 2

But de 3m66 2m14

But de 1m83 1m22

Poteaux 5m60

3m en but

de 22 m

Terrain grand Mais Filet

2m43 H 2m24 F

But flottant 3m x 0,9

Selon les possibilités réellement offertes aux participants de réaliser le but on va avoir affaire à

des comportements différents (différences entre football et le basket-ball) Car il va y avoir une importance accrue en rapport avec l’efficacité dans la réalisation du but. Par ailleurs dans chaque sport collectif il y aura des sous-buts en relation avec le but final. 5 - Tout ceci se fait en respectant UN REGLEMENT PARTICULIER QUI EST APPLIQUE

PAR UN OU PLUSIEURS ARBITRES avec l’aide d’une table de marque et qui fait la spécificité de chacun de ces sports collectifs en induisant une motricité spécifique.

*** Tout au long de notre étude de la transversalité en sports collectifs nous garderons à l’esprit

que suivant le niveau des pratiquants on aura affaire à des possibilités différentes notamment par rapport à la manipulation de l’engin et l’appropriation de l’espace au sol ou aérien.

Ceci doit constituer un fil rouge toujours présent lors de notre analyse de par sa prégnance sur les comportements communs à tous les sports collectifs.

III - TERMINOLOGIE EN SPORTS COLLECTIFS

Notions transversales que l’on retrouve dans la terminologie des enseignants ou des entraîneurs Attaquant : joueur dont l’équipe est en possession de l’engin

* le porteur de balle ou de l’engin * Les autres joueurs non porteurs

Défenseur : joueur dont l’équipe n’est pas en possession de l’engin Espace libre : endroit du terrain où un joueur non porteur de l’équipe attaquante peut se diriger

pour recevoir l’engin afin de réaliser le but. Marquage : il faut se trouver pour un défenseur à côté d’un non porteur pour l’empêcher soit de

recevoir l’engin ou de réaliser le but à atteindre Démarquage : Actions d’un non porteur de balle consistant à se débarrasser de la présence d’un

défenseur pour recevoir l’engin et ainsi servir son équipe dans la réalisation du but. Appui : action de démarquage en position avancée par rapport au porteur de balle Soutien : action de démarquage en position reculée par rapport au porteur de balle Aide : action visant à suppléer la tentative d’un joueur (défenseur ou attaquant porteur ou non

porteur) de réaliser son intention tactique de jeu au travers d’une action quelconque Tempo : c’est le nombre par unité de temps des actions collectives et individuelles sur une phase

d’attaque ou de défense.

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Rythme : c’est le rapport temporel et spatial des actions technico-tactiques individuelles et collectives sur le parcours d’une phase d’attaque et de défense.

Combinaison tactique : c’est l’ensemble des actions individuelles (transmissions de l’engin, déplacements des joueurs) mettant en relation les joueurs

Trajectoire : déplacement aérien ou pas de l’engin lors de sa transmission à un partenaire ou lors d’une tentative de réalisation du but

Anticipation : manœuvre visant à concevoir mentalement le déroulement futur d’une action pour en tirer bénéfice(anticipation motrice = préparation ; anticipation coïncidence = déplacement coordonné avec un autre).

Interception : appropriation de l’engin par un adversaire lors de sa transmission à un partenaire Dissuasion : c’est l’action d’empêcher un adversaire de recevoir la balle

IV - LES REGLES ET LA NATURE CONSTITUTIVES DE L’ACTIVITE Ce sont les règles qui font la caractéristique du sport considéré (ex : en volley-ball pas de corps à corps ni

de tenue de l’engin) basket-ball

Adresse Sorties de la balle du terrain mais récupération pour les tentatives de lancer au panier possibilité de tenter sa chance plusieurs fois Maîtrise contact Déplacement libre mais contraintes

Football But protégé Pas les mains donc difficulté de la tâche Contact réglementé Sortie du ballon du terrain Déplacement du porteur de balle libre mais hors-jeu pour les autres

Rugby Contacts autorisés si on ne résout pas ce problème individuel (contact) on ne peut pas jouer Balle ovale donc aléas Pas de mélange entre les équipes Passe vers l’arrière Jeu au pied et à la main Déplacement avec la balle libre Sortie du ballon de l’aire de jeu

Volley-ball Sport de frappe simultanéité du contact réception / transmission on ne contrôle pas la stratégie

lors de la réalisation du geste Pas de contact Passes limitées Contraintes dues au terrain longueur largeur et hauteur Jeu n’est fini qu’à la fin

Handball But protégé avec zone interdite Balle jouée à la main Contact autorisé Déplacement limité Sortie du ballon de l’aire de jeu

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Hockey sur gazon Règle du face à face pour l’engin But protégé Sortie de l’engin du terrain Contacts réglementés et tenue de l’engin Hors-jeu

Hockey sur glace But protégé Plusieurs tentatives possibles Règlement assez libre pour les contacts Déplacement libre Lieu de déplacement particulier Pas de sortie de l’engin du terrain

Football américain Séquences de jeu découpées Contact libre Nombre de passe limité vers l’avant 2 équipes offensives et défensives

Water-polo Milieu d’évolution Contact réglementé Déplacement libre But protégé

V - LA RECHERCHE DU TEMPS D’AVANCE ET DU GAIN DE TERRRAIN Objectif retrouver le 1 c 0 situation dans laquelle on a le plus de chance de réaliser l’objectif Après on retrouve le 1 c1 cf. NEDEFF (entraîneur Handball Roumain) Puis le 2 c 1 visant comme le 1 c 1 à se retrouver dans la situation de 1 c 0

L’ANTICIPATION POUR LE GAGNER

Travail des joueurs non porteurs de balle. Nécessité de bien se positionner en largeur et en profondeur pour être dans une situation de réception favorable et avoir un temps d’avance sur le défenseur.

C’est un aspect souvent déconsidéré par le sens commun alors que l’on évalue souvent les qualités des joueurs de sports collectifs durant le moment où ils n’ont pas la balle (% énorme en football 95 / 5 par exemple).

LE GAIN PAR LA MOTRICITE

Cela correspond au travail individuel avec l’engin. On retrouve donc tous les fondamentaux dans chaque activité qu’il est nécessaire de travailler à l’entraînement pour donner les moyens au joueur de ses ambitions.

C’est un aspect visible mais il faut pouvoir analyser dans la réalisation technique ce qui a fait la

différence pour gagner le temps d’avance on a souvent besoin d’avoir l’œil du maquignon qui fait la caractéristique de l’expert :

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• positionnement des segments (biomécanique) • rythme et amplitude d’exécution • moment et lieu du déclenchement des actions musculaires

On parle souvent de distance de combat pour ces duels qui sont la base même des affrontements interindividuels.

On a en sport collectif la DIALECTIQUE SUIVANTE Objectif offensif � Adaptation défensive � Organisation pour vaincre � � � � � � Rapport de force individuel Rapport de force collectif IL EXISTE DONC UN RAPPORT DE FORCE PERMANENT : Individuel : selon les qualités et les défauts de chacun non seulement entre le porteur de balle et son défenseur (effacer le défenseur ou s’imposer à côté à travers, capacité à servir les partenaires), mais aussi en fonction de celui des défenseurs et des attaquants non porteurs de balle Collectif : selon les qualités collectives des attaquants à pouvoir démarquer ou bien lancer un partenaire, avec ou sans le ballon et à enchaîner ces différentes actions et les capacités des défenseurs à contrecarrer les actions adverses APPLICATIONS CONCRETES EN ATTAQUE demander aux joueurs de: (favoriser le jeu direct réussir le but le plus rapidement possible en utilisant le moins de combinaisons tactiques) - représenter un danger permanent (capacité à tirer dès la réception du ballon, en appui, en suspension, dans toutes les positions et dans tout le pourtour de la zone) - savoir éliminer un adversaire (1c1) ou se jouer de son action gênante (tirer entre ses bras) - avoir la possibilité de mettre un adversaire dans de bonnes conditions que l’on ait ou pas le ballon (décalage, relance, passe au pivot, croisé, blocage, écran) - savoir anticiper (donc observer et analyser) pour recevoir le ballon et être en bonne position ou aider un joueur à s’y mettre EN DEFENSE travailler les qualités pour: (empêcher le jeu direct et aller vers du jeu indirect ou vers des stratégies de contournement qui obligent à multiplier les combinaisons tactiques donc les risques de pertes de balle)

- neutraliser le porteur de balle à la fois dans son action de jeu directe (tir ou 1c1) mais aussi dans ses intentions tactiques (passes, croisés) pour empêcher la continuité du jeu

- avoir un bon placement (donc observer et analyser) pour pouvoir aider ses partenaires sans se mettre en difficulté si son adversaire reçoit subitement le ballon - éviter d’avoir une anticipation totale

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UN AUTRE RAPPORT DE FORCE = RELATION JOUEUR / GARDIEN ET COMMANDE LE RAPPORT ATTAQUE DEFENSE

Tout ceci va se passer en essayant au plus possible de se rapprocher de la cible car il ne faut

pas oublier le 1 c 0 On a donc toujours à l’esprit le gain de terrain ou la recherche du meilleur angle (rugby,

handball, football, etc.). C’est dû au compromis Vitesse / Précision / Force On essaiera aussi durant l’entraînement d’augmenter les chances de réussite dans le 1 c 0 ce

qui modifiera les stratégies défensives et offensives, par conséquent. Défense plus agressive ou attentiste etc.

VI - LA PRISE DE DECISIONS C’est un facteur limitant dans la pratique des sports collectifs. Jouer c’est choisir. A ce titre le sport collectif devrait s’envisager au minimum à 3 c 3 :

• solution 1 je me rapproche de la cible ou je tente ma chance • solution 2 je donne à ma droite • solution 3 je donne à ma gauche

On peut appeler cette situation la relation tripôle

• la cible et la réalisation du but • mes partenaires dans leur capacité à atteindre la cible ou à m’aider • le adversaires dans leur positionnement pour me gêner ou pour empêcher mes

partenaires de m’aider ou de réaliser le but La situation clé cf. Michel PAOLINI c’est le deux contre un (2 c 1), qui prélude au 3 c 3. On parle de base décisionnelle à construire chez les joueurs cf. BOUTHIER qui a repris les

travaux de DELEPLACE. Cette base décisionnelle organise la conduite du joueur et dirige la technique. C’est le maillon central qui doit organiser l’apprentissage donc la technique n’est qu’un moyen.

Il faut comprendre qu’il y a 3 aspects à bien différencier :

• le pouvoir d’observation • la formation de la pensée tactique • la mise en œuvre de l’apprentissage

Expérimentation de J.F. STEIN sur les réponses justes, efficaces ou justes et efficaces, lors d’un

cadrage débordement. Critère de réussite dans la capacité à négocier la distance au défenseur pour déclencher la passe (problème de la fixation et de la passe).

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Bien percevoir pour bien choisir et bien réaliser Pourtant le fait de pouvoir réaliser correctement ou pas la solution motrice appropriée (shoot mi-

distance en basket-ball) peut influer sur la décision. Donc comme le pensait MAHLO «l’acte tactique en jeu » , on n’a pas toujours succession des

trois phases suivantes mais interaction : Perception Solution mentale Solution motrice Actuellement ce modèle est obsolète et on fonctionne plus sur le modèle de SCHMIDT cf.

schéma joint avec lors des prises de décisions en sports collectifs des attentes sur les conséquences attendues qui sont intégrées et donc modifient les paramètres décisionnels.

Travaux en psychophysiologie concernant le traitement de l’information et les prises de

décisions. Théorie de BANDURA Opérations de codage symbolique (verbal, iconique) qui sont à la base

du sous-processus de rétention de l’action modèle. 2 phases dans l’élaboration du comportement : • processus attentionnels : consistent en une extraction actives et sélective de l’information

utile et pertinente • processus de rétention : ils servent à mémoriser ce qui a été réellement observé et

discriminé. Ils opèrent par une conversion des éléments appréhendés en une organisation permanente des

représentations et sont influencés par * Les opérations de codage symbolique des éléments sélectionnés en indications

facilement mémorisables. La nature de ce codage est informative pour catégoriser et rassembler

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l’information essentielle concernant la réponse en un nombre limité de symboles descriptifs BANDURA JEFFERY 1973

* les opérations d’auto-répétition pour renforcer la trace mnésique et renforcer la

rétention à long terme. La stabilité de cette organisation cognitive repose sur l’existence d’une auto-répétition qui soit symbolique et motrice.

GERST 3 stratégies pour observer :

• utilisation de l’imagerie mentale • description verbale concrète • utilisation d’un codage de synthèse « indicateurs abrégés »

POMEROY 1975 confirme que les opérations de codage favorisent la reproduction de codes

abrégés efficaces pour la rétention d’informations JEFFERY Lorsqu’on répète de manière symbolique (simplement ou avec la pratique) on est

capable de reproduire avec plus de précision ce que l’on a observé. Selon BARTH 1978 La tactique n’est pas un don mais une capacité que l’on peut évaluer en

différenciant ce que peuvent faire les débutants et experts par rapport à : • le nombre d’éléments à identifiés et la pertinence de ces éléments et de leur recherche • la possibilité d’utiliser des supports abstraits d’analyse • la rapidité de résolution • la capacité de transférer des réponses dans des situations de jeu analogues.

Selon GALPERINE on parle de base d’orientation qui prédisposent les joueurs à effectuer tel

ou tel type d’action. Pour lui lors de l’action il y a 3 phases

• l’orientation (prise d’information sélective) • l’exécution en interaction avec l’orientation • le contrôle qui influe sur l’orientation et l’exécution

Cela renvoie à la notion d’habileté qui doit de manière générale avoir les critères suivants :

• efficacité • justesse • intentionnalité • économie • précision

On a un temps de réaction qui correspond aux opérations de traitement de l’information et un temps de mouvement qui correspond aux opérations de réalisation, l’ensemble de ces deux temps constituant le temps total. On peut aussi en cas d’anticipation totale prétraiter l’information et ne déclencher que la réalisation.

Les joueurs vont rechercher des chaînes de réussite, mais il ne faut pas trop les perturber

(expériences des kinésithérapeutes pour la rééducation du dos). Il faut tenir compte de leur expérience passée et de la manière dont ils se sont construits.

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Au niveau du temps de réaction on a montré qu’il était plus efficace de lancer un mouvement (s’il est neutre) et de le transformer par la suite que de le créer d’où la nécessité de se mouvoir sans trop savoir le déroulement futur de l’action concernant ses partenaires et ses adversaires pour gagner du temps lors de la réaction à des stimuli visuels ou sonores.

On peut être meilleur en ayant une bonne automaticité et une mauvaise base décisionnelle que

dans le cas contraire. (cela peut être différent selon les A.P.S.) Il faut donc perturber le défenseur pour ralentir sa décision et gagner du temps par

rapport à lui. Stratégies de prises d’informations visuelles dans les tâches sportives H.RIPOLL distingue 3 types d’épreuves

• de reconnaissance • de rappel • de décisions tactiques

SCHEMA DES STRATEGIES COMPORTEMENTALES

PERFORMANCE

VII - LA NOTION DE FEINTE On sait que dans une situation de choix le temps de réaction de l’adversaire sera de 200

millisecondes contre 120 pour une situation simple donc il faut maintenir dans la situation d’adversité le doute chez l’autre pour augmenter son temps de réaction en essayant d’automatiser la feinte.

DEVISE DES SPORTS COLLECTIFS : Feinte pas de feinte mais feinte quand même

STRUCTURE FORMELLE

MODELES D’EXECUTION INDIVIDUELS FONDAMENTAUX

MODELES D’EXECUTION COLLECTIFS SYSTEMES ET PRINCIPES DE JEU

STRATEGIE COMPORTEMENTALE

STR

UC

TU

RE

FON

CT

ION

NE

LL

E

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PLATINI « en sports collectifs ce n’est pas toujours le plus fort qui gagne » Il y a des différences selon l’efficacité, le réalisme, l’opportunité et la chance. Il faut par rapport à la notion d’habileté vue précédemment différencier donc les :

• habiletés ouvertes (variations du milieu cf. domaines d’action) • habiletés fermées

Les variations dans la réalisation des habiletés peuvent se faire par rapport :

• à l’espace • au temps • aux événements • aux types de réponses

Lorsqu’on essaiera d’évaluer les joueurs on pourra le faire en abordant :

• l’aspect collectif et les stratégies • à partir des différents niveaux de la tactique (groupe, sous-groupe, individuelle) • à partir des études biomécaniques de gestes élémentaires

Dans la mesure où on donne en tant que joueur des informations à l’adversaire que l’on soit porteur de l’engin ou non porteur il faut essayer dans la délivrance des indices comportementaux de masquer le plus possible les vrais qui vont être les prémisses de l’action réalisée plus tard et faire apparaître le plus tôt possible les leurres qui vont perturber le comportement de l’adversaire.

Le problème c’est qu’en sport (3 caractéristiques activité motrice à but compétitif et

institutionnalisé) la motricité est présente et qu’on ne peut l’éluder. Le tableau noir c’est bien c’est souvent nécessaire mais ce n’est pas premier même si cela est par moment primordial.

Donc si le défenseur ou l’attaquant ne juge pas l’action motrice comme réalisable le leurre ne

deviendra plus une feinte et représentera au lieu d’une aide (pour un porteur de balle face à un gardien par exemple) une charge au niveau moteur pour la réalisation de l’action « pas de feinte ».

Par ailleurs il faut pouvoir, même si le leurre a pris, réaliser correctement l’action suivante d’où

un fort travail moteur avec ou sans l’engin pour apprendre les fondamentaux (gestes techniques) à l’instar des musiciens qui répète inlassablement le notes pour les ressortir au moment opportun.

Il y a plusieurs étapes stratégiques : Jouer sans ressources Jouer avec les ressources du collectif Jouer par rapport aux ressources des adversaires On se rend compte que ce système s’il ne présente pas de faille d’un point de vue théorique et

conceptuel reste très délicat à réaliser ce qui correspond à ce que disent les entraîneurs : Le jeu le plus simple basé sur l’initiative individuelle et la lecture par les joueurs des

intentions de ses partenaires est difficilement à contrer mais c’est aussi le fruit de nombreuses erreurs de réalisation et d’appréciation ce qui le rend très difficile à appliquer.

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VIII – LA STRATÉGIE BERNARD GROSGEORGE (BASKET-BALL)

L’INTELLIGENCE STRATEGIQUE ET SES RAPPORTS AVEC LA TACTIQUE

Généralités

Ces termes (stratégie, tactique) viennent des grecs le stratège était le magistrat, le conducteur des

armées. C’est une terminologie militaire. K.V. CLAUSEWITZ « De la guerre » La stratégie c’est l’art d’employer les forces militaires pour atteindre des résultats fixés par la politique »

On considère trois plans différents pour aborder ce concept :

• la décision de l’acte le politique • l’organisation de l’acte le stratège • la conduite de l’acte le tacticien

On parle souvent de plan d’action préalable à toute prise de décision avec prise en compte de

toutes les éventualités possibles. On recherche donc une certaine économie, une certaine maîtrise des situations dans un environnement qui est stressant que l’on essaye de rendre pauvre en événements perturbants.

La stratégie fixe à l’ensemble de l’acte de guerre un but qui correspond à l’objet de la guerre.

Edgar MORIN « Une stratégie d’action comme de pensée s’effectue dans un univers qui comporte des incertitudes et des antagonismes, la stratégie essaie de faire la part entre l’incertain et la part de hardiesse ou de la prudence » EPS 179

Toute équipe recherche la bonne stratégie en tenant compte des actions imprévisibles de

l’autre en utilisant le hasard au rebond et l’erreur de l’adversaire. La stratégie s’oppose à une conduite programmée par sa capacité à tirer profit des erreurs

(siennes et celles de l’adversaire), elle se sert de la rétroaction pour être souple et régulée. Elle permet en parallèle à son élaboration la construction de l’intelligence, car on apprend

pendant que l’on construit sa stratégie. La tactique, elle, s’intéresse à un objet précis (limité et concret). La stratégie agit plus sur

l’utilisation du temps alors que la tactique se situe plus géographiquement. Il y a une interaction permanente entre stratégie et tactique du fait que les décisions se prennent

sur des suppositions qui ne se réalisent pas toujours.

Le paradigme stratégique Il faut prévoir le quotidien, et pour se faire, prendre du recul, créer des plans. On ne peut fonctionner qu’avec son plan de référence (plusieurs entraîneurs dans les bars) selon

sa culture son expérience, mais on retrouve le souci de trouver une grille de lecture pour comprendre et prévoir le comportement collectif des groupes humains, des autres de soi-même.

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On doit pouvoir disposer de l’information dans un macro-système sans subir son inertie, pour faire face au conflit avec intelligence en disposant de principes de lois et de règles pour agir.

Méthodologie, définitions et axiomes

Les principes des trois matrices stratégiques selon NADOULEK

Le Direct L’indirect L’anticipation

Agir sur la situation par une démarche déductive (analyse et

synthèse)

Agir sur les acteurs et leurs relations par une démarche

inductive et systémique

Agir sur le contexte par une

démarche prospective

Ces 3 matrices se combinent avec

Acteurs Principes du conflit Lois de la stratégie Les règles de la tactique

Le point de vue de l’acteur est le point de

départ générique de toue la stratégie

Le principe est une proposition sur la

forme d’action idéale et le mécanisme

permettant d’atteindre le type d’affrontement

le plus efficace

La loi est une

proposition générale permettant de

constater des rapports entre des faits pour les ordonner et les

articuler

La règle est une formule prescriptive permettant d’atteindre un but dans une situation donnée

Ces 3 matrices combinées avec les acteurs, les principes du conflit, les lois de la stratégie et les

règles de la tactique, donnent un ensemble systémique qui recouvre toutes les combinaisons possibles de forces dans un conflit.

Les lois de la stratégie

Une loi est une proposition générale qui permet de constater des rapports entre les faits pour les

ordonner et les articuler. Les lois stratégiques articulent les règles de la tactique en permettant de classer des situations et

les règles qui s’y attachent pour les finaliser dans un processus concernant les domaines suivants : • l’organisation des forces • la conception du plan • la conduite des opérations • le cumul des résultats partiels

Le but de la stratégie est fixé par les militaires et les lois de la stratégie permettent de prendre des

décisions militaires pour poursuivre ce but. Il y a une double fonction de la stratégie :

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• politique (jeu sur les alliances et les coalitions contre les perturbateurs) • militaire (guerre de position, de mouvement ou d’amplitude)

Toutefois le plan d’action est conditionné par la dissymétrie de l’attaque et de la défense

CLAUSEWITZ qui donne l’avantage à l’agresseur lors de l’ouverture des hostilités, mais s’il ne parvient pas à remporter une victoire décisive avant le point culminant de l’attaque (moment où le gros des forces est engagé dans l’action) l’avantage revient progressivement au défenseur NADOULEK

Les règles de la tactique

La règle est une formule prescriptive permettant d’atteindre un but dans une situation donnée. La tactique concerne l’art de parvenir à la victoire. Les règles de la tactique concernent donc les mécanismes mêmes du combat. En fonction du type

de stratégie il y aura des formes propres à faire telles ou telles choses.

Les paradoxes de la stratégie La tactique s’applique à la conduite de la bataille La stratégie s’applique à la conduite de la guerre Chaque matrice de conflit repose sur une conception propre. Dans chaque matrice un fonctionnement excessif du principe d’action se grippe et se détracte…

le stratège doit contrôler le seuil d’inversion.

Le Direct L’indirect L’anticipation

Recherche d’une victoire directe, montée aux extrêmes recherche d’épuisement ou

destruction mutuelle par identification à l’action de

l’agresseur

Avantage global à la guerre

mais descente aux extrêmes de l’idéologie qui fragilise et rend

inerte par identification à la pensée de l’adversaire

Surprise dans un premier temps

mais dans un second temps verrouillage rigidité

opérationnelle et fuite en avant

Il ne faut pas confondre l’objectif opérationnel avec le but politique (légitimité de l’action) La bonne stratégie doit mener à la transaction et on doit être plus généreux pour le vaincu

(plaies) que pour le vainqueur (orgueil) Les matrices se superposent dans leurs applications et ne peuvent être appliquées toutes seules. L’objectivité des analyses est la condition d’efficacité mais la subjectivité du stratège est la seule

source de surprise.

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Les 9 paradoxes de la stratégie

• la stratégie est racine identité • la stratégie efficace est libre • la stratégie efficace est la plus intuitive • la stratégie est un combat mais n’y recourt pas nécessairement • la stratégie transforme le hasard en prévision • une stratégie géniale mal exécutée entraîne une défaite • poursuivre son but se transformer et transformer son but • une bonne stratégie n’a pas de but car tout but limite la stratégie • trop de stratèges annulent la stratégie

LES DIFFERENTES STRATEGIES

Elles servent à gérer l’incertitude spatio-temporelle (augmenter ou diminuer) Au niveau des stratégies on a la plus importante

La stratégie de préparation Pour préparer la réponse la plus probable à un événement : composantes spatiales et

segmentaires. On va ainsi accélérer la réaction en réduisant l’aléatoire événementiel. Mais de savoir dans quelle direction de l’espace peut se révéler insuffisant.

La stratégie anticipatrice

Il faut alors réduire l’incertitude temporelle. Il faut initier un mouvement juste (production) au

bon moment pour qu’il rentre en coïncidence avec l’événement dont il est la réponse (anticipation, coïncidence)

La stratégie de devinement

C’est un pari, un parti pris cette stratégie court-circuite la préparation en préparant à l’avance la

réponse (interception, arrêt si réussite ou contre-pied pour les gardiens de but). Si on a .85 de chance d’occurrence on va anticiper (test de laboratoire).

LA RECHERCHE D’INDICES PRECOCES

Il y a de nombreuses informations à traiter et à enregistrer (mouvements, vitesse, position des

autres de soi), les événements critiques sont ceux qui parlent (trajectoires et mouvements en amont)

La recherche doit se faire le plus en amont possible, donc les événements après ces indices sont

des confirmations (redondance) qui véhiculent plus des incertitudes donc cela va favoriser la préparation.

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VANKERSHAVER Jacques (Football)

LA LOGIQUE DES JEUX : QUE FONT LES JOUEURS SUR LE TERRAIN ?

L’espace socio-moteur

Les joueurs font des gestes porteurs de sens pour réaliser une action tactique spatiale. Ce sont des

activités sémio-cinétiques. L’espace ne peut-être dissocié des signes provenant des joueurs se déplaçant sur le terrain.

Les sous-rôles socio-moteurs

C’est une classe de conduites associées à un rôle et formant une unité comportementale de base

vis à vis du fonctionnement du jeu. On doit rechercher à façonner et faire acquérir à chacun un code de communication sous-jacent

qui va servir de référence aux joueurs (c’est à dire un système de signes visant à la communication).

Les communications socio-motrices La relation interne de similarité (cela provient des quatre facteurs fondamentaux : ballon, but,

adversaires, partenaires). Il faut que les signes ou comportements soient signifiants pour tous. La relation externe de contiguïté les messages doivent être transmis et l’équipe doit s’organiser

avec une répartition des rôles et des tâches ce qui constitue un réseau de communication qui évolue dans l’espace.

En conclusion on peut dire que l’élaboration du système de signes et la construction et

l’utilisation de l’espace socio-moteur sont les deux éléments déterminants de la construction du joueur.

LA LOGIQUE DES JOUEURS : AVEC CERTAINES POSSIBILITES COMMENT AGISSENT-ILS ?

La motricité

Le sujet s’exprime au travers de conduites motrices qui est lié à la nécessité d’acquérir certaines

propriétés de son organisme (LEPLAT PAILHOUS 1976) nécessaires à l’exécution des gestes techniques.

Le passage chez les joueurs de sports collectifs du niveau débutant au niveau confirmé se fait par

une diminution de l’apport de la vision pour les habiletés sensori-motrices au bénéfice de la proprioception en passant par les processus cognitifs pour les joueurs moyens.

Ainsi il automatise ces routines pour permettre un traitement de l’information dans

l’environnement. Donc nécessité de proposer un travail technique dans un projet spatial sémantique.

Réalisation de deux tâches simultanément.

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Le cognitif

PIAGET Stade des opérations concrètes pour pouvoir jouer aux sports collectifs avant c’est du

dressage et du travail moteur uniquement. MENAUT 1974 «le joueur personnalise sa conduite dans la mesure où il maîtrise ses actions,

donc quand il comprend les éléments contenus dans le jeu » L’appropriation des différents codes permet le passage de l’action à la représentation du

spontané au réfléchi, grâce à une différenciation progressive des éléments qui composent les communications.

Dialectique entre le visible (espace signalé) et le rituel (espace représenté). RIOUX CHAPUIS «avoir le sens du jeu c’est se situer par rapport aux signes et non par rapport

aux choses » MENAUT 1974 «comprendre le jeu c’est saisir les éléments qui le composent dans leur

ensemble, c’est être capable de se détacher de la prégnance du champ perceptif pour organiser sa conduite en fonction d’un projet »

CHATEAU 1967 L’enfant en se décentrant (spatialement et mentalement) va multiplier les

points de vue (opérativité) puis coordonner ces points de vue en incluant son action avec celles des autres joueurs (coopérativité).

On passe de la centration à la décentration à la structuration

L’affectif DELAUNAY 1980 Au début des jeux l’absence d’un référentiel commun est un facteur essentiel d’incertitude. Les conflits intrapersonnels : les joueurs confrontés aux réussites et échecs peuvent ainsi lors des

réussites améliorer leur confiance en eux mais aussi être plongé dans des états de doute et d’inquiétude en cas d’échec.

Les conflits interpersonnels qui naissent des frustrations dues aux obstacles provenant de la

présence des autres joueurs, incitent les joueurs à changer de conduite. Ces frustrations peuvent être • primaire : absence de l’objet de satisfaction • secondaire : l’action de l’autre est un obstacle sur le chemin de la satisfaction du besoin

Ces conflits ont un pouvoir structurant car ils conduisent les sujets à poser leurs relations avec

les autres en d’autres termes. Il faut veiller à ce que le conflit ne soit pas trop déstructurant et déstabiliser ainsi les joueurs.

Agressivité (état d’attaque PFISTER) Anxiété (état de réception DELAUNAY)

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L’INTERACTION DE CES DEUX LOGIQUES (DELAUNAY 1980 LES TRANSACTIONS)

Les joueurs construisent des tactiques répondant aux objectifs stratégiques du jeu ou aux

stratégies personnelles qu’ils incluent ou substituent aux précédentes. Ce processus prend le nom de transaction.

Les transactions sociomotrices vues comme des séquences comportementales tactiques

tiennent compte autant de la logique du jeu que de celle du joueur. On aura ainsi un : Signal : c’est un fait perceptible en liaison directe avec l’action (accélération d’un joueur dans

l’intervalle) Indice : c’est un fait perceptible donnant des indications sur quelque chose qui n’est pas encore

perceptible et qui pas directement en rapport avec la situation (déplacement pour solliciter un passe et va)

Symbole : c’est un fait perceptible qui échange sa réalité pour annoncer quelque chose qui se passera dans le futur (repiquage au centre du terrain ce qui ne veut pas dire que le joueur veuille la balle mais qu’il libère un couloir sur le côté).

IX LA COMPLEXITE DES DIFFERENTS PARAMETRES DE LA PERFORMANCE

« On peut dire qu’en sport collectif la performance est globale et elle est le produit de

performances partielles (actions de jeu ou actions des joueurs). Le tout n’étant jamais la somme des parties, il n’est pas évident de pouvoir clairement identifier et objectiver tous les paramètres qui la caractérisent » GROSGEORGE

ANALYSE SYSTEMIQUE DE LA PERFORMANCE

L’aspect physique et le travail préparatoire Le travail moteur associé au travail technique Le travail tactique et les différentes stratégies appliquées La préparation mentale et l’approche des compétitions

L’OBSERVATION DES FACTEURS INTERNES ET EXTERNES EN SPORTS COLLECTIFS

GROSGEORGE Définit • les indicateurs internes

*la fréquence cardiaque * la lactatémie

• les indicateurs externes

* le rapport effort / Pause * l’analyse des déplacements * l’analyse par rapport aux actions

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X – QUELLE APPROCHE GLOBALE POUR LES SPORTS COLLECTIFS

GROSGEORGE

BIEN CERNER L’OBJET ET LA QUESTION

La performance ne se fait pas en une action mais en plusieurs, de plus elle est le fruit de l’activité de plusieurs individus donc il y a un partage des tâches avec différents rôles.

La notion d’espace temps n’est pas toujours définie. Donc les problèmes que l’on se pose sont les suivants : Comment et combien de fois cela va varier ou va se répéter, qu’est ce qui se passe au cours

d’une partie Il faut objectiver le plus possible l’interaction entre 2 équipes qui s’opposent. Ne pas trop

déformer l’aspect phénoménologique du match. Opération de filtrage pour aller chercher ce qui est pertinent dans les événements qui caractérisent le match.

Donc en priorité il faut décrire et il faut le faire correctement (Levy-Strauss Anthropologie Culturelle). Donc chercher des invariants pour comprendre les événements (éthologie).

On se situe dans un cadre scientifique qui ne s’intéresse pas trop aux facteurs internes

(Biomécanique, neurosciences), mais plutôt au niveau des variables externes : c’est une science du comportement avec un support épistémologique.

Le comportement en situation peut être déterminé aussi bien par ses causes que par ses

conséquences. En éthologie lors d’une séquence comportementale voir en amont et en aval donc voir ce qu’a produit cette science.

Les sports collectifs sont donc des milieux éthologiques car on peut y voir des rapports humains

dans un milieu ou l’on connaît les règles. Il faut affiner l’objet de recherche pour analyser les facteurs qui modifient facilitent, retardent ou

annulent les comportements. On étudie plus les rapports externes (domination, influence etc.) pour voir l’émergence de

certains comportements qui vont présenter des régularités (invariants) ou des adaptations (variables). Cela renvoie à des problèmes d’apprentissage.

Tout n’est pas déterminé ou prévisible. Il faut voir ce qui va susciter l’un ou l’autre aspect. Selon

le niveau de compétition, les aptitudes motrices, le degré d’entraînement. Tout est lié (agencement) Il faut voir le poids de l’expérience, des aptitudes motrices afin de pouvoir (finalité)

identifier les processus de l’apprentissage pour envisager des hypothèses sérieuses sur le comment du passage de ça à ça.

Les étapes qui jalonnent les expériences et la pratique doivent être maîtrisées. Il faut aussi

s’intéresser aux causes indirectes et à l’histoire récente pour voir ce qui détermine les événements cars ils n’apparaissent pas de manière aléatoire. Encore faut-il avoir objectivé ce que l’on pensait.

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Le risque est souvent introduit par la nécessité et le paradigme des recherches se rapproche de

celui des béhavioristes mais il s’en éloigne car on ne s’intéresse pas qu’aux choses déterminées et prévisibles.

On ne peut pas agir comme pour les sciences du comportement car c’est différent au niveau des saisies. Le raisonnement n’est pas hypothético-déductif Bernard MATTALON.

LES TYPES DE DEMARCHE SET LES DIFFERENTS MODELES

La chaîne causale est identifiée au départ Il faut remonter la chaîne causale

Les théories et les lois

Des prévisions

Confronter à l’expérience : confirmer, infirmer valider

C’est le principe hypothético-déductif

Observation

Hypothèses

Construction de modèles

Le niveau d’abstraction est différent pour les 2 Pour le 2 le niveau de départ concernant les savoirs dus à l’empirisme est très fort, ce modèle

relève des modèles stochastiques ce sont des modèles hybrides s’appuyant sur des savoirs empiriques et sur les mathématiques. Ils servent à faire des prédictions, des prévisions (un peu comme pour la météorologie)

Il y a aussi des modèles purement déterministes qui savent le poids de tel ou tel facteur pour

arriver au résultat. Plus on se rapproche de la Biomécanique plus on est déterministe. Des modèles heuristiques enfin où c’est l’expérience qui enrichit et la volonté de trouver la

solution qui permet de le faire. C’est une théorie après coup car le rapport à l’action est prépondérant et c’est ce que l’on fait qui est important et non ce que l’on sait dessus.

LE MODE D’OBSERVATION

GREHAIGNE Jean-François (DIJON) essaye de déterminer comment caractériser le

fonctionnement collectif d’une équipe. Il effectue des recueils d’échantillons dans le temps toutes les 30 s

Problèmes de recueil des données en temps réel problème de décalage et d’intensité Les problèmes liés à la mesure (validité des tests et leur fiabilité) Le problème de la mesure c’est qu’elle peut être acceptable selon les méthodes, mais

l’instrument n’est valable qu’en fonction du problème posé. (BAUMAN, crayon optique)

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LES TRAITEMENTS DES DONNEES

Analyse factorielle, multivariée beaucoup de données avec beaucoup de variable. Le type d’analyse dépend du type des données Pour les fréquences opérations de centrage et de réduction. Le centrage c’est le positionnement

des écarts à la moyenne, et pour la réduction l’unité de mesure c’est l’écart type Par analyse des distances clarification automatique es protagonistes. Inférence avec calcul des probabilités, pour avoir plus d’observations permet d’inférer sur des

précisions c’est à dire pour la population parente (dans tous les cas similaires j’aurai eu ça) Le passage du descriptif au prédictif est possible par l’inférence et cela permet la probabilité. La certitude .99 on a 1 chance sur 100 de se tromper en affirmant ça ou ça. Donc avec cette garantie de la certitude on peut faire des hypothèses de jeu et enseigner à

anticiper.

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XI – LES PERSPECTIVES EN MATIERES D’ENTRAINEMENT

LE PASSAGE OBLIGE : LES 9 PRINCIPES DE L’ENTRAINEMENT

1 - l’entraînement doit être le plus individualisé possible car chaque joueur va réagir différemment à la charge d’entraînement selon son âge, ses caractéristiques physiques et physiologiques, son degré de technicité, son mental et son état de forme.

2 - il repose sur l’adaptation de l’organisme qui en réaction à une forme de travail va

provoquer des changements à différents niveaux (musculaire, physiologique, tendineux etc.). Il faut définir la charge de travail et la périodicité pour que ces adaptations puissent amener des progrès réels.

3 - il est basé sur le principe de la surcharge. Le corps va produire un état de forme supérieur

à celui qu’il avait après une période de fatigue. D’où la nécessité de reproduire une surcharge (charge de travail supérieure à la normale) pour solliciter des ressources non exploitées et pour atteindre un niveau encore plus élevé. En jouant sur ce principe on peut arriver à obtenir des paliers de forme selon le moment désiré.

4 - il doit respecter une certaine progression dans la séance proprement dite que lors des

micro, macro ou méso cycles. Il faut donc structurer et la séance et la forme de travail durant une période bien déterminée la pré-saison, la saison, la post-saison, les vacances.

5 - il doit être le plus spécifique possible. On ne peut exclure une forme de travail commune à

nombre d’activités (étirements, courses etc.) mais il faut se recentrer au maximum sur les caractéristiques de son sport

6 - il doit être le plus varié possible afin d’entretenir la motivation des joueurs mais aussi de

permettre au corps de ne pas trop s’habituer pour pouvoir mieux s’adapter. Un changement dans la succession des situations peut souvent s’avérer bénéfique (A B C; puis C A B).

7 - Nécessité d’un échauffement et d’un retour au calme pour éviter les blessures et de casser

les joueurs. Le retour au calme permettant notamment de pouvoir s’entretenir au sujet de différents problèmes.

8 - il est surtout efficace sur le long terme (10 années pour former un athlète de haut-niveau)

donc il faut de la patience et accepter les phases de stagnation obligatoire. Les progrès comme pour les apprentissages se font par paliers.

9 - les résultats qu’il engendre sont réversibles donc ses effets ne sont pas éternels ce qui

sous-tend que les progrès réalisés doivent être entretenus par un entraînement adapté

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LA SPECIFICITE PAR RAPPORT AUX AUTRES ACTIVITES.

En quoi nous sommes différents et de l’intérêt d’être maquignon pour connaître où il faut insister

quand et comment ?

LE MODE DE FONCTIONNEMENT DE L’ENTRAINEUR

D’un point de vue global l’entraîneur se doit de définir un projet et s’y tenir en sachant s’adapter aux différents événements ne manquant pas de survenir (blessures, travail, études, conditions météo, problèmes familiaux etc.). Il doit avoir un comportement privilégiant une approche systémique de l’entraînement. Il faut en effet connaître quelle importance va être donnée aux différentes préparations (techniques, tactiques, mentales) afin d’accéder à la performance et il est faux de croire qu’il existe une seule et unique voie pour y arriver. Pour cela il faut respecter et analyser ce qui peut se faire par des collègues entraîneur soit dans la même discipline mais aussi dans d’autres sports ce qui ne peut qu’enrichir sa propre démarche. Il est là pour définir ce qui peut être entrepris pour venir en aide aux joueurs et non pas pour appliquer ce qu’il considère comme étant un comportement défini comme incontournable. Cependant il faut faire attention car certains aspects le sont et méritent que l’entraîneur les fasse respecter en tant que fondamentaux. Il doit enfin comprendre que si son rôle peut s’avérer fondamental (et il l’est souvent), il n’est pas premier dans la mesure où sa présence n’est pas indispensable pour que l’équipe puisse faire un résultat. On touche là un des problèmes majeurs qui se posent à l’entraîneur. Il s’aperçoit que son équipe peut très bien tourner sans qu’il sache lui-même pourquoi. Si cela peut être bénéfique à court terme d’un point de vue management, il est bien évident que cela ne résout pas la reproduction de la performance puisqu’on n’a pas saisi l’importance et le rôle des différents éléments constitutifs de la performance: en clair l’entraîneur doit s’interdire à l’instar de Monsieur Jourdain pour la prose, de faire des résultats sans savoir pourquoi!

CONNAISSANCE DES REGLES DE L’ENTRAINEMENT

Il faut solliciter le corps pour qu’il réagisse. Pour ce faire et entraîner des modifications apparentes, notamment en ce qui concerne les muscles, il faut respecter certaines règles: - faire travailler des groupes musculaires utiles mais peu utilisés dans la vie courante par des exercices appropriés - faire travailler pour chaque groupe musculaire la totalité des unités motrices sachant que le recrutement de ces unités motrices est proportionnel à l’intensité de l’exercice. Donc il faut par exemple pour la musculation travailler avec des charges lourdes pour solliciter certaines unités motrices qui resteraient toujours inactives, et proposer des efforts maximaux

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- les formes de travail doivent avoir une certaine périodicité afin de stabiliser les acquis. Il est reconnu qu’une fréquence de 3 séquences par semaine est indispensable pour acquérir des fondamentaux et progresser de façon significative.

CONNAISSANCE DE L’ACTIVITE L’entraîneur se doit de connaître bien évidemment les règlements internes à l’activité mais aussi les lois qui régissent l’organisation des compétitions mises en place par les fédérations et le ministère des sports. Il est bon qu’il ait une connaissance de l’historique du développement de son sport avec une approche analytique des évolutions réglementaires, des techniques mises en place lors des compétitions ainsi que des tactiques appliquées par les figures marquantes des dernières années. Cela constitue non seulement une expérience irremplaçable, mais permet, afin d’appuyer ses orientations, de faire référence aux différentes organisations qui ont fait preuve d’efficacité en sachant s’adapter aux conditions du moment. Il doit en outre être au fait des nouvelles techniques (vidéo, informatique etc.) afin de pouvoir parfaire ses connaissances et accéder aux différentes sources mais aussi de les utiliser à des fins concrètes (montages pour observation, conception des séances, suivi de la préparation physique etc.)

CONNAISSANCE DES INDIVIDUS

L’entraîneur constitue une interface vis à vis des joueurs et dirigeants puisqu’il est le lien entre ceux qui dirigent et orientent le club et ceux qui le font vivre au travers des résultats des compétitions. Cette situation en fait le fusible qui saute souvent et peut rendre délicates certaines situations (ingérence de certains décideurs ou financiers dans l’entraînement ou la sélection des joueurs, problèmes disciplinaire avec différents sons de cloche etc.). Il faut donc définir clairement les rôles et éviter les positions ambiguës source de conflits latents et sournois.

LES DIFFERENTES FORMES DE TRAVAIL

Menée avec INTENSITE, RYTHME, VITESSE D'EXECUTION, ENTRAIN, elle doit être: CONTINUE : afin de créer et de maintenir l'attention, la concentration, la disponibilité. - Bien la préparer et l'assimiler - Minimiser les interventions verbales (consignes concises évoluant), les placer pendant la situation en choisissant les moments clés - Réduire les arrêts explicatifs au minimum - Bien la préparer au plan de l'organisation (matériel, informations, cohérence, formations). MOTIVANTE - Attrait des situations évaluables (critères de réussite) - Utilisation de situations compétitives et ludiques - Attitude de l'entraîneur (voix, dynamisme, équilibre entre le positif et le négatif) - Elle doit être accessible en tenant compte des spécificités de son groupe

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VARIEE - Travail individuel et / ou collectif (effectif réduit ou complet) - Travail avec ou sans ballon - Travail technique, tactique ou physique - Situations de découverte, de répétitions, de compétition Cette variété doit se retrouver dans chaque séance et entre les séances. ALTERNEE - Temps forts / Temps faibles - Explications, bilans perspectives, travail DOSEE - Par rapport au micro cycle dans lequel on se trouve (la semaine en général) et selon les objectifs que l'on s'est fixés. - En fonction de la position de la séance dans ce micro cycle (début, milieu, fin). DIFFERENCIEE - Essayer de prendre en compte la spécificité de chacun au niveau du mental et de la motricité en faisant aussi travailler les fondamentaux pour tous. - Le travail des gardiens sera intégré dans la chaque séance avec alternance de : travail entre gardiens travail avec le collectif situations où le groupe se met au service du gardien

situations où les gardiens se mettent au service des joueurs Comparaison sports collectifs et réglementation taille du terrain et prises d’élan Recherche du 1 c 0 donc nécessité de savoir résoudre le 2 c 1 Gain d’espace et de temps Les différents sous-buts Les zones de danger qui s’étendent Le pénétrant croix grouper croisé écran Zone de danger presque sur tout le terrain offensif

(stratégie) Ballon avec un lacet

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