92
1 PLAN L’AME ORIENTALE 1. Vers une définition 2. L’Ame hébraïque 3. L’Ame arabe 4. Le QI 5. L’idéogramme QI 6. La Lumière Céleste 7. L’Ame Chinoise : LING HUN 8. LING 9. HUN 10. LES TROIS HUN 11. PRO 12. LES SEPT PRO 13. KWEI 14. LES TROIS CADAVRES 15. JING 16. SHEN 17. LES POINTS 18. CONCLUSION 19. BIBLIOGRAPHIE

PLAN L’AME ORIENTALE - Centre Imhotep · à l'esprit mais ils ajoutent que le cœur est le siège de la conscience et parlent de la CITTA (terme utilisé dans le Bouddhisme)

  • Upload
    hangoc

  • View
    218

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

  • 1

    PLAN

    LAME ORIENTALE

    1. Vers une dfinition 2. LAme hbraque 3. LAme arabe 4. Le QI 5. Lidogramme QI 6. La Lumire Cleste 7. LAme Chinoise : LING HUN 8. LING 9. HUN 10. LES TROIS HUN 11. PRO 12. LES SEPT PRO 13. KWEI 14. LES TROIS CADAVRES 15. JING 16. SHEN 17. LES POINTS 18. CONCLUSION 19. BIBLIOGRAPHIE

  • 2

    Merci au CENTRE IMHOTEP dans sa globalit, aux Professeurs pour nous

    transmettre leur savoir sans retenue, pour leur patience (face nous) et leur courage (face au reste du monde) Aux lves avec qui le partage de cette aventure est tout aussi enrichissant, je pense que lon sait maintenant officiellement quon ne sait rien du tout Un merci particulier Jean Motte qui au del du Professeur et du Maitre est un exemple en tant qu'homme, un exemple dengagement et d'intgrit qui redonne foi et espoir. Merci Sophie Moreau pour sa bienveillance et sa prsence attentionne (et pour m'avoir gard sur pieds) Merci Claire Bergereau pour son soutien moral, et son meilleur correcteur d'orthographe que Word Ton humilit fera de toi une super prof (- ; Et un infini Merci ma femme et mon fils pour leur patience, leur amour, leur indulgence et pour mavoir donn la chance de pouvoir emprunter ce chemin

  • 3

    LAME ORIENTALE Je vais tenter d'arpenter le chemin abrupt et tortueux qu'emprunte celui qui tente de dfinir lAme et ses notions toujours floues ou approximatives et inexorablement sans rponses Elle est depuis la nuit des temps source de rflexion, de mdiation et de questionnement incessant pour l'homme qui, selon l'endroit et le moment de son existence, tente de l'apprhender, de la dfinir, de la comprendre ou de la voir aussi difficile que soit cette mission quand les mots manquent dcrire l'indicible, l'impalpable, l'invisible La premire chose qui m'a frapp dans ma rencontre avec la notion dAme en acupuncture traditionnelle, est que comme toutes les notions quaborde cet art, lAme est une notion abstraite, floue, difficilement dfinissable en Occident, dont lutilisation du terme est presque rserv aux potes, aux romantiques ou aux sotriques . Il m a sembl que dans la perception chinoise, il y avait quelque chose de prcis, dfini, codifi et presque de cartographi Je vais donc essay de tracer cette carte la lumire de certaines comparaisons et autres perceptions orientales (hbraques, arabes, indiennes) ou plus simplement l'aide d'ouvrages de rfrences dacupuncture traditionnelle. Ce qui est apparu au fil de mes recherches, est que certaines notions semblent faire lunanimit mais prennent l'apparence de la culture qui en parle. Nous allons donc tenter travers les multiples dfinitions de l'Ame de nous rapprocher dune notion plus prcise

  • 4

    I.VERS UNE DEFINITION Dans le Yiking traduit par Matigioi il est dit : L'ambition de l'occidental est d'tre compris, l'ambition de l'oriental est d'tre vrai.... D'o les mythes, mythologies et mtaphores et pour les chinois la vrit brute qui oblige la cration de concept comme le Yin Yang. Cela explique peut-tre les concepts pragmatiques quutilisent donc les chinois pour dfinir limpalpable. LAme tymologiquement vient du latin, anima qui veut dire souffle ou respiration , elle dsigne le principe vital, immanent ou transcendant, de toute entit doue de vie (homme, animal, vgtal), pour autant que ce principe puisse tre distingu de la vie mme. La smantique dit que le terme me est parfois employ comme synonyme d' esprit , bien qu'il s'agisse de deux concepts distincts : l'me est unie au corps et la matire, l'esprit en est dtach ; l'me assure des fonctions vitales, l'esprit des fonctions mentales. LAme, pneuma en grec nous voque videment tymologiquement le poumon qui nous le verront plus tard est li au Pro constituant de lme dans lesprit chinois. Dans l'gypte antique, dans l'hindouisme et le bouddhisme lAme est aussi associe l'esprit mais ils ajoutent que le cur est le sige de la conscience et parlent de la CITTA (terme utilis dans le Bouddhisme) qui se traduit par Ame, esprit ou mental cur. Cette notion pourra nous intresser plus tard car elle n'est pas sans nous rappeler la notion XIN SHEN approximativement traduit par l'esprit du Cur Pour Aristote L'me est l'acte premier d'un corps organis. Pour Platon ce qui se meut soi-mme ; cause de mouvement vital chez les tres vivants

  • 5

    Pour la Psychologie l'me est lintriorit de la pense motionnelle et mentale. Le terme d' me est utilis par Sigmund Freud dans ses premiers crits, comme synonyme de l' appareil psychique . Il s'agit en ralit d'une mtaphore pour dsigner le fonctionnement endopsychique, peru comme une entit cohrente en elle-mme. Selon Homre, qui aurait vcu vers la fin du viiie sicle av. J.-C., l'tre humain a deux "mes", le thumos et la psych : - Le thumos ( me-sang ) est associ avec le sang et le souffle. Il dsigne donc la capacit vitale de l'tre humain et plus prcisment sa capacit d'interaction avec le monde extrieur o s'exprime le besoin d'tre reconnu. Le thumos est ce qui pousse dsirer et agir, s'exprimer dans le monde. L'tre humain peut dialoguer avec son thumos en cas de dtresse ou d'angoisse, il s'extriorise alors vis--vis de lui-mme et se retrouve face ses motions. Le thumos est contenu dans les phrenes, c'est--dire les poumons ou la poitrine, et disparait aprs la mort. Il semble qu'ici Homre nous dcrive, sans le savoir le PRO, l'angoisse, l'instinct et les poumons et la disparition aprs la mort nous indiquent clairement le champ lexical du Pro - La notion de psych ( me-souffle ) au contraire est presque toujours associe avec celle du sommeil, de l'vanouissement et de la mort. Elle n'est pas l'tincelle divine en l'homme, mais son ombre (skia) qui lui survit dans l'Hads, sa consistance perdue, le souvenir de ce qu'il a t Cette dfinition pourrait tre celle du Roun sans en changer un mot Continuons donc notre recherche et allons voir si d'autres cultures d'Orient peuvent tre plus proches de notre culture judo-chrtienne et nous clairer un peu plus.

  • 6

    II. LAME HEBRAIQUE En hbreu l'me se dit Nephesh qui se traduit part Souffle ou Respirer plus prcisment, un respirant . Le verbe NFSH signifie reprendre haleine, respirer aprs le travail, se reposer. Cependant en creusant un peu, il existe 3 notions principales pour dfinir l'me en hbreu : - Il y a le NEFESH que l'on vient de voir . - Il y a aussi le ROUAH du verbe RIAH qui peut signifier : aspirer, respirer, sentir, reprendre ses esprits. - et la NECHAMA du verbe NCHM : souffler, respirer, haleter La ROUAH est lie l'inspiration et la NECHAMA l'expiration, mme si les deux mots signifient de faon large la respiration. La NEFESH parat synonyme du SHABBAT (Ex. 31, 17), c'est--dire du repos ou de l'arrt. Cela n'est pas sans nous rappeler le rythme cardio-respiratoire de la prise de POULS 2-2-1 inspire / expire / temps de pause. Serait-ce le rythme de lme ? Cet indice me pousse chercher encore un peu plus loin dans la culture hbraque. Beaucoup de textes bibliques prcisent que la NEFESH rside dans le sang. Or le sang est le lieu des changes respiratoires. On pourrait dire alors que la NEFESH est l'unit d'une personne, d'une individualit, dans son sang. La NEFESH maintient cette unit vivante dans l'alternance de l'inspiration et de l'expiration, vitant ainsi une sorte d'explosion entre l'inspire et l'expire. Elle maintient, dans le sang, cette alternance comme non contradictoire.

  • 7

    Elle est lie au nez, l'odorat, (le poumon, le pro) et au monde de la formation, qui est le monde par o se transmet la vie. Ham Zafrani (historien franco-marocain, spcialiste de la culture spharade) dit qu'elle est le souffle qui mane de l'veil de la fminit (donc yin). ROUAH : la proximit de Son Nom (le Nom divin). Elle permet de s'orienter selon deux ples, le monde de l'action o existe la NEFESH et le monde de l'manation qui prcde le monde de la cration. Elle est une zone mdiane de circulation entre l'Infini (o s'origine la NECHAMA) et notre incarnation (NEFESH = PRO). Nous sortons nouveau des concepts dualistes. Serait-ce une dfinition du Roun qui navigue entre le Shen et le Pro ? NEFESH est une puissance qui reste avec le corps La ROUAH pour sa part s'en va et entre dans le jardin d'Eden terrestre on a ici l'impression que la Rouah (ou le Roun) sont un moyen de transport pour arriver jusqu'aux portes de l'Eden et o la Nechama prend la suite dans le jardin d'Eden cleste Quant la NECHAMA, elle s'lve dans les hauteurs, et se dlecte du secret de la Vie du Monde Venir, de cette Vie qui jaillit du Monde venir, et toute chose retourne son fondement (dfinition du Shen), car le Fleuve d'o vient la NECHAMA est bien sr l'Arbre de la vie. " L'Eternel (YHWH)-Dieu (ELOHIM) faonna (VAYYITSER) l'homme, poussire extraite de la terre, il fit pntrer dans ses narines un souffle (NECHAMA) de vie, et l'homme devint un(e) animal/individualit/me vivant(e) (NEFESH HAYA) " Je n ai pas l'impression de vous demander un effort considrable d'imagination pour dire que le NEFESH serait LE PRO, le ROUAH et sa similitude phontique nous aidant, le ROUN et la NECHAMA et sa notion de source divine ne peut tre que le SHEN.

    Face tant de similarits je ne peux m'empcher de creuser plus profondment dans la culture hbraque la recherche de plus de prcisions

    On peut distinguer 5 mes mais nous parlerons dabord des 3 premires mes :

    Le Nfch (l'me vitale ou l'me animale), le Roua'h (l'me 'intelligente'), et la Nechama (l'me divine). Ces trois mes se trouvent chacune dans une partie du corps: le Nfech se situe dans le sang, c'est elle qui permet les mouvements vitaux

  • 8

    de l'individu. D'un point de vue spirituel, le Nefech est li au monde de l'action. Cette me est appele me animale car c'est elle qui 'donne' toutes les tentations au corps. (Cette dfinition sera a rapproch de celle du PRO a venir)

    La seconde me, le Roua'h, qui est l'me intelligente se trouve au niveau du coeur. C'est elle qui rgit toutes les motions. Mais, un niveau spirituel, elle relve du niveau de la parole. ( Nous verrons aussi que la parole est troitement li au Roun)

    Enfin, la Nchama, l'me divine, se situe dans le cerveau. Dieu nous l'a insuffle par le nez comme il est dit: 'Et Il a insuffl dans ses narines une me de vie'.

    Spirituellement, elle correspond donc la pense lie au sacr.

    C'est cette me (Nchama) qui est la plus leve des trois. Cette me est une partie de Dieu vritablement comme l'explique clairement le Tanya (guide philosophique bas sur les textes de la Kabbale) puisque l'me provient du souffle de Dieu (insuffle) et une chose qui est insuffle est une chose qui provient de la profondeur de celui qui l'insuffle, en l'occurrence ici, Hachem (DIEU). Elle est donc extrmement leve.

    De plus, l'me juive contient 10 forces dit-on:

    La sagesse, la comprhension, le savoir, la bont, la rigueur, la splendeur, l'ternit, la magnificence, le pilier et la royaut.

    Ces 10 forces se subdivisent en 2 groupes:

    - le 1er groupe rassemble les 3 premires forces qui sont lies directement avec la pense (donc lies avec le niveau de la Nchama).

    - les 7 dernires forces sont elles, lies avec les sentiments et les motions, qui elles amnent l'action donc sont lies avec la parole et avec l'action (Donc avec le niveau de Roua'h et de Nfech).

    On note ici le couple 7 et 3 qui n est pas sans nous rappeler les 3 Rouns et les 7 Pros dont nous parlerons srement trs bientt

    Il en ressort donc que les 3 mes s'habillent dans trois vtements qui sont la pense (pour la Nchama), la parole (pour le Roua'h) et l'action (pour le Nfech) qui eux-

  • 9

    mme sont l'expression de ces 10 forces puisque les 3 premires relvent de la pense et donc de la Nchama et les 7 dernires relvent de la parole et de l'action et donc de Roua'h et de Nfech.

    Ces trois vtements de l'me se revtent eux-mme dans toutes les Mitsvot, ou bonnes actions ou choses que l'on fait par le ciel, qui elles nourrissent et apportent la vitalit aux membres de l'me. En effet, de mme qu'il y a 248 membres et 365 nerfs dans le corps physique, de mme, l'me possde 613 membres (248+365) (cela nous rappelle le ch71 du LING SHU : Lanne a 365 jours, l'homme a 365 nuds ou articulations) correspondant l'ensemble des commandements positifs et ngatifs qui rgissent la vie quotidienne du croyant du comportement en socit aux interdit alimentaires Et justement les 3 vtements de l'me que sont la pense, la parole et l'action se revtent et s'habillent dans toutes les Mitsvot qui elles nourrissent tous les membres de l'me. De la sorte, l'me sera revtue de vtements qui lui correspondent exactement et qui s'imbriqueront dans chaque commandement. On pourra alors dire que son me est compltement 'habille'.

    Bien que l'on soit dans des notions de spiritualit qui peuvent paratre sotriques la notion d'habill est trs intressante car elle nous amne aussi la notion de voilement, de dissimulation dans d'autres termes de densification, notion qui nous intressera concernant la notion d me.

    D'autre part le rapport au corps est aussi videmment pertinent pour nous, nous le verrons dans les points d'acupuncture sollicits ici.

    Enfin, les deux dernires mes sont la 'Haya et la Y'hida et se situent un niveau qui dpasse le corps. La 'Haya relve du niveau du Roua'h Hakodesh (traduit par esprit saint serait-ce le LING ?) et la Y'hida relve de la prophtie (serait-ce une manire de parler du ciel antrieur). Excit par ces trouvailles je continue ma traverse de l'Orient en allant voir si l'Islam n'a pas de prcisions nous apporter au sujet de l'me.

  • 10

    III. L AME ARABE L'me en arabe se dit Nafs et possde comme signification terminologique: l'me, la psych, l'go, le moi, vie, personne, cur, esprit, respiration ou souffle Naturellement, comme presque tous les noms contenant lide de vent, le mot est fminin par nature .( = YIN) Le terme nafs souffle vital dsigne un principe intimement li un rceptacle temporel. Le terme rceptacle est important et nous donne peut tre une cl pour la comprhension des notions d'me. La kabbale, dont l'origine kabbalah veut dire recevoir, part du principe que l'intrieur de l'homme est constitu de Kelims (rceptacles) faits pour recevoir l'esprit saint qui s'y manifeste en fonction des degrs de conscience et d'lvation spirituelle de l'individu (dfinition qui nous le verrons peut faire penser l'idogramme du ling ) cette ide de base tant videment base sur le principe du Tsim Tsoum (ou Big bang) o l'on parle d un vase bris dont chaque me serait un morceau. Le Coran prsente seulement deux exemples de verbes dnominatifs provenant du substantif nafs. wa--ubi 'i tanaffasa Par le matin quand il point (Sourate LXXXI, 18) la similitude est trop troublante pour ne pas souligner le fait que dans le PRO l'idogramme BAI symbolise la couleur blanche car il signifie primordialement le soleil qui point wa-li-lika fa-l-yatanfas al-mutanfisn qu' cela aspirent ceux qui y aspirent (Sourate LXXXIII, 26). Nous sommes toujours entre les mains du PRO, et de laspiration des poumons.

    Dans le premier cas, il sagit sans doute dune mtaphore : la lumire stend comme le souffle du matin. Dans le second passage, lide de souffle est sous-jacente : on spoumone pour atteindre ce que lon convoite.

  • 11

    Le Coran, chose curieuse, ne connat point la forme nafas respiration, souffle , haleine , correspondant lhbreu nfh (naph), pourtant assez vivante plus tard en arabe (le terme rentrera dans le langage courant mais nest pas cit dans le CORAN). Naturellement, comme presque tous les noms contenant lide de vent (en arabe), le mot est fminin par nature . (donc Yin pour nous) Le terme Nafs souffle vital , dsigne un principe intimement li un rceptacle temporel. Elle est inhrente ce substrat prissable dont elle pouse la destine. Rien de surprenant par consquent ce que le Coran nemploie point ce terme quand il sagit du principe de vie qui, lui, procde de la divinit et est insuffl par elle la matire inerte. Dans ce cas, on rencontre le substantif r (trange homophonie par rapport au ROUAH hbreu ou au ROUN chinois). Ainsi le rcit de la Gense, II, 7 : Alors Iahv Elohim insuffla dans les narines de lHomme une haleine de vie (nimat ayyim) et lHomme devint animal vivant (nf ayyah).

    Se retrouve dans le Coran sous la forme suivante : Souviens-toi quand ton Seigneur dit aux Anges : Je vais crer un homme dargile et de boue mallable. Et quand je laurai harmonieusement form et aurai insuffl en lui un peu de mon esprit de vie (r-), tombez devant lui prosterns ! (Coran, XV, 29 ; XXXVIII, 72, rapprocher de XXII, 9 : Il insuffla en lui de son esprit de vie ).

    Ainsi donc, contrairement ce qui est constat dans la Bible, dj dans la langue coranique une discrimination constante sest faite entre nafs souffle vital, me vgtative et r esprit de vie , me spirituelle . Le Coran na pas conserv dexemples de nafs avec la valeur de sang, celui-ci reprsentant en quelque sorte le fluide o se localise le souffle vital . La langue coranique marque donc une volution trs nette, qui tend librer le terme nafs des notions matrielles et concrtes encore frquentes en hbreu. Bien que certains savants aient class la nafs hauteur de sept stations, tous sont unanimes pour affirmer qu'Allah a dcrit, dans le Coran, au moins trois principaux types de nafs. On retrouve le 7 et le 3 mme si ce n est pas dvelopp ici. En arabe on parle - Al-nafs al-Ammara bissu (nafs instigatrice du mal).

    Domine par les plaisirs terrestres et les passions, cette nafs rside dans le monde des sens, on retrouve ici le monde de l'action des hbreux ou lme de la terre (pro) des chinois - Al-nafs al-lawwama (nafs rprobatrice) Cette nafs est consciente de ses propres imperfections. Hasan al Basri a dit Tu

  • 12

    vois constamment le croyant se blmer et dire des choses comme Est-ce que je veux cela ? Pourquoi ai-je fait cela ? Est-ce mieux que cela ? ...

    On en comprendra le parallle avec le Roun par la suite.

    - Al-nafs al-mutma`inna (nafs apaise)

    Elle est l'me sereine et croyante Imam Baghawi a dit La nafs al mutama'inna a un ange qui l'aide, l'assiste et la guide (serait-ce le mystrieux ling dont on parlera bientt ?). L'ange projette le bien l'intrieur du nafs afin qu'elle aspire ce qui est bon et qu'elle prenne conscience de l'excellence des bonnes actions. L'ange loigne galement l'go des actions blmables et lui montre la laideur des mauvais actes. Globalement, tout ce qui est pour Allah et par lui, provient toujours de l'me qui est en paix.

    La nafs al-ammara bissu possde Shaytan (Satan) comme alli. Il lui promet de grandes rcompenses et rtributions, mais projette le mensonge en elle. Il la tente et attire l'me commettre le mal. Il l'encourage, espoir aprs espoir, et prsente l'me le mensonge sous une forme qu'elle acceptera et apprciera. Une premire esquisse se dessine: l'me serait donc pas une mais 3. SHEN / ROUN / PRO visiblement. Avant cela la notion rcurrente de SOUFFLE nous pousse aller dcortiquer le concept de QI.

  • 13

    IV. LE QI Voil une dfinition contemporaine du QI : Une analyse rapide de la graphie (criture non simplifie) nous montre de la

    vapeur au-dessus du riz , qui donne une traduction tymologique trs rductrice, nergie produite par labsorption du riz , exprimant l'ide que le qi est produit par l'air et l'alimentation. L'alimentation n'tant qu'un moyen parmi d'autres de produire du qi. Le Chinois moderne n'a retenu que la partie suprieure , et rejoint ainsi dans l'esprit le

    caractre primitif form de trois lignes horizontales , symbolisant les courants

    atmosphriques, similaire au caractre dsignant le nombre trois

    La notion de qi volue simultanment sur trois plans ; celui des tres vivants, celui de la structure de l'univers et celui de la spiritualit. Par extension, la notion s'utilise aussi pour rendre compte d'un effet d'harmonie, qu'il soit artistique, architectural ou corporel. L'interprtation du q en terme d'nergie reste propre l'Occident, car elle n'apparat jamais dans les textes chinois qui en restent, eux, l'ide d'un souffle ou d'une essence. Tout au long de son histoire, la pense chinoise dsigne le q comme un souffle vital la circulation alterne yin/yang, inspiration-expiration. L'ide s'inspire de l'image de la brume qui se faufile entre les objets de la nature, de la vapeur qui sort des bouches o mane de la chaleur des marmites, ou encore des nuages qui se forment et se dfont. Ce souffle animerait et accompagnerait la naissance, l'existence et la mort dans un cycle permanent de renouvellement. La philosophie taoste et la mdecine traditionnelle chinoise en font une sorte d'essence immatrielle, invisible et inodore, qui anime et rchauffe les corps selon un mode de circulation prcis. Le ftus recevrait des deux parents le souffle primordial (yuanqi ), de sa vie ftale le souffle prnatal (jng ), partir desquels va s'laborer son propre qi grce l'activit du dantian situ au bas-ventre. Durant l'existence, le qi se formerait aussi partir de la digestion et de la respiration, pour alimenter la conscience, la pense et la spiritualit sous forme de qi spirituel (shn ). Dans la mdecine traditionnelle, l'tat pathologique serait engendr par une mauvaise circulation du qi, ou par la circulation d'un qi nocif. Elle dsigne alors un qi favorable la bonne sant, et un qi vici qui engendre la maladie.

  • 14

    Principe fondamental de l'univers Le qi est aussi un principe fondamental et unique, qui donne l'univers et aux tres leur forme, tout en les transformant sans cesse. Il circule indiffremment dans les choses et les tres, les reliant en permanence. Dans la cosmologie chinoise, le q pr-existe l'mergence du yin et du yang, deux aspects de ce souffle qui vont en se combinant permettre la formation des dix-milles tres (wnw ).

    Dans la philosophie confucianiste le q est associ au l , principe structurant des tres et des choses. La bonne morale et les rgles sociales doivent suivre les lois naturelles qui rgissent l'univers, et ces lois manent du principe l. Toutefois le qi garde sa nature fondamentale, de sorte que la morale reste directement lie la corporalit qui accueille la circulation du qi. Corps et esprit restent intimement dpendants l'un de l'autre ; les philosophes travaillent leur qi grce au corps pour affiner leur morale. S'agissant de l'me ; dans la spiritualit indienne le pra semble tre un quivalent du q, que le franais nommerait alors me (mme origine indoeuropenne que prana). Mais l'me possde aujourd'hui plusieurs sens qui ne concident plus avec la notion de q.

  • 15

    V. LIDEOGRAMME QI Focalisons-nous maintenant grce au merveilleux outil que sont les idogrammes sur la graphie originelle de l'idogramme QI:

    La forme ancienne de l'idogramme QI reprsente le soleil, et plus prcisment le vent solaire, ou l'nergie qui mane du soleil.

  • 16

    Si on l'observe attentivement on distingue 3 branches ce vent solaire. Et la partie inferieure de l'idogramme forme presque un corps comme pour nous indiquer une manifestation terrestre de ce vent solaire.

    Cette ide me fait penser a la citation suivante : L'un pourvu du ling devient roun et pro , le roun est dans le cur cleste, c'est ce qui est obtenu de la vacuit suprme. J.M.Eyssalet Maison des anctres p283 Je dcomposerais cet idogramme en 3 parties :

    1. Le point du centre de lidogramme : Le point est un symbole de lunit primordiale commune toute les traditions :

    Les mystiques soufis disent que le secret du Coran repose dans la sourate al-Fathia ( LOuverture la premire sourate du Coran) et que le secret dal Fathia repose sur Bismilah, (le premier mot de la premire sourate), que la quintessence de Bismilah

    est la lettre ba (1ere lettre de Bismillah), il y a un point sous cette lettre il recle tout lunivers.

    Les kabbalistes parle eux du point dans le cur quils dfinissent comme suit : Lapparition du dsir de spiritualit est nomme par les kabbalistes le point dans le cur. Ce point est trs important car son apparition projette une nouvelle lumire sur notre vie et lui donne une signification plus digne, spirituelle. Ce point dans le cur est celui qui va ventuellement nous conduire la spiritualit. Puis le cercle blanc ou vide qui entoure ce point nous ramene au Tsim Tsoum dont voici une dfinition plus precise :

    1. Tsimtsoum : Retrait. Dieu ne commence pas par se rvler l'extrieur de lui-

    mme, mais par se retirer de lui-mme, en lui-mme. Par cet acte, il laisse au vide une place en son sein. Il se retire de la lumire de l'infini (Ensof) en un point ou loin d'un point. En ce point vide (Tehirou), infinitsimal, o la lumire s'clipse, il cre un espace pour le monde venir. Il y abandonne une trace de lumire, un rsidu (Rechimou). Pour se manifester, il aura fallu qu'au pralable

  • 17

    il se retire, qu'il laisse place un nant partir duquel la cration est possible.

    2. Chevirat Hakelim : Brisure des vases. Un rayon de lumire jaillit dans l'espace vide. Ce rayon en ligne droite s'appelle Adam Qadmon (l'homme primordial). C'est une premire figure de la lumire divine. Cette lumire qui jaillit des yeux d'Adam Qadmon est dsquilibre, excessive, htrogne. Elle est atomise et punctiforme (principe de sparation). Tout est dsarticul, imparfait, dficient. Les vases dans lesquels la lumire tait contenue se brisent ou tombent. Le rayon clate en tincelles (Nitsotsot) de saintet, dont une partie remonte la source suprieure, tandis que des fragments restent colls aux rcipients briss. Ils sont carts de leur place propre, en exil. Ce sont les restes (Rechimou) qui tombent dans l'espace vide ou descendent dans le monde. Ils donnent naissance l'autre ct : la Qlipa (corce ou coquille).

    Le vide autour du point peut nous voquer le Tsim Tsoum, l'unit s'est retire pour laisser place au vide, la vacuit pour que le 3 puisse s'y manifester. Donc les trois rubans de l'idogramme nous donnent 3 niveaux de ce vent cosmique passant du non manifest au manifest, et l'idogramme du dessous nous montre le 4, le 4 tant li au Mtal il peut aussi symboliser la mort de quelque chose Ce que j'essaye de dire ici c'est que du passage du Ciel antrieur au Ciel postrieur quelque chose a t perdu, nous le verrons tout au long du sujet. Le soleil principe de base de lidogramme du QI, voque videmment la chaleur et donc le feu mais aussi et avant tout la lumire. L'idogramme du QI pourrait tre traduit mon sens par la fragmentation de la lumire manifeste

    Ce qui nous expliquerait peut tre ce ternaire de l'me que l'on retrouve dans toutes les civilisations. Et une autre notion de cet idogramme ne peut nous laisser indiffrent, le point au centre de ce soleil que lon a expos prcdemment L'unit chre toutes les traditions, source et fin de toute choses, tout en mane et tout y retourne. L'unit primordiale

    Le Qi pourrait donc tre la manifestation de la source de lumire fragmente en toute chose dans le monde manifest. Si on part de ce principe et que l'on observe l'idogramme de Qi, on peut dire que

  • 18

    c'est une fragmentation de la lumire originelle qui manifeste toute chose.

    VI. LA LUMIERE CELESTE Quelque soit la civilisation on a l'impression qu'il y a eu un avant et un aprs, une chute, une faute primordiale qui a orchestr la manifestation terrestre Dans la Gense c'est la faute primordiale d'Adam et Eve qui mangent la pomme de l'arbre de la connaissance. En Islam on dit qu'Adam a t incit part Iblis. Iblis peut tre identifi par Lucifer.

    Lucifer est un nom propre qui signifie Porteur de lumire (tymologie latine : lux, lumire , et ferre, porter ). l'origine, c'est l'un des noms que les Romains donnaient l' toile du matin (a nous rappelle le PRO et l'idogramme BAI, le soleil qui point). Associ l'orgueil, le Lucifer d'Isae est assimil par la tradition chrtienne Satan, prsent dans le Livre d'Hnoch comme un puissant archange dchu l'origine des temps pour avoir dfi Dieu et ayant entran les autres anges rebelles dans sa chute. Lors du Pch originel dans le Zohar il est dit quAdam et Eve tait entirement recouvert d'ongle, cest--dire dun revtement de lumire (le mot Tsiporen qui signifie ongle en hbreu est la contraction des mots Tsipou Or qui signifient revtement de lumire). Lorsque le premier Homme a pch, il a t dvtu de ces habits et il ne reste plus que le bout des doigts et des pieds sur lesquels il y a de longle. Un interprtation nergtique pourrait nous faire faire un rapprochement entre le bois, le foie auquel appartient les ongles et la perte de la Foi, laissant place la peau, au poumon, au Pro et ces pulsions et dsirs dont nous parlerons trs prochainement Rabbi Nahman de Breslev crivait dans son trait Liqout Moharan : Lorsque le Nom, bni soit-Il, voulut crer le monde, il ny avait pas de place pour le crer, car le tout tait infini. De ce fait, Il contracta (tsimtsem) la "lumire" sur les cts et par lintermdiaire de ce retrait (tsimtsoum) se forma un "espace vide" (hallal hapanouy). Et lintrieur de cet "espace vide" sont venus lexistence les jours

  • 19

    (temps) et les mesures (espaces) qui constituent lessentiel de la Cration du Monde . De la Lumire originelle (or qadoum) qui emplissait l'Infini (En Sof) de manire gale et sans diffrence de degr avant le tsimtsoum jaillit une lumire mane (or nietsal) dans le vide laiss par la rtraction du tsimtsoum. De cette lumire mane, drivent quatre mondes ternels cachs (olamim) : le monde de lmanation ou du Divin, le "olam ha-Atziluth", le monde de la Cration, le olam haBeryah, le monde de la Formation, le olam haYetzirah, et le monde de l' Action, le olam haAsiah, Cette Lumire mane (or nietsal) contient lensemble des Sephiroth et se divise en deux rayonnements, lun intrieur (penimiyout) domaine de lme et du divin, et lautre tant le monde de la sparation. Et il en est de mme pour chacun des trois autres mondes. Ici, la question qui se pose nous est comment concevoir du divin man du divin ? . Dieu est par essence UN (Ehad) mais, cest en concevant le vide en soi pour accueillir laltrit du monde, cest en se retirant de lui-mme en lui-mme que Dieu cra le monde. De ce vide de Dieu, surgit le monde. La cration de lespace vide rend possible laltrit partir de la sparation (MA Ouaknin, Concerto pour quatre consonnes). Selon la Kabbale, Dieu est unit, lEmanation est donc unique qui ne connat ni changement, ni multiplicit. Ainsi, Sa Lumire elle-mme ne se modifie pas et ne senchane pas. Si lessence de Dieu nous est inconnaissable, toutefois, nous pouvons connatre sa volont. Le monde a t cr par Dix Paroles et selon Moch Ham Luzzatto, "Ein-Sof est la Volont telle quIl aurait pu la vouloir, celle qui na ni terme ni mesure, ni fin, ; les Sephiroth sont ce quIl a voulu avec limite et qui constitue des attributs particuliers quIl a voulu". La volont est appele "rayonnement et lEin-Sof, "lumire simple" (or qadoum ou pachout). Les mondes de la Cration, de la Formation et de la Fabrication sont des mondes issus de la Lumire Primordiale et par l ils sont les forces de la volont. Ces mondes sont constitus du rayonnement et des envoys (anges) qui accomplirent les autres mondes. La Shekhinah ne rside sur lange quen fonction de la force de ce dernier. Ainsi, la manifestation de la Prsence Divine sera moindre dans le monde de la Formation que dans celui de la Cration etc. Et chaque dvoilement de la Prsence divine est constitu de 10 degrs dans chaque monde. Ce sont les Sephiroth qui sont dix modalits de la Lumire agissant sur les tres selon leur composition. A la suite du Tsimtsoum est apparu lHomme Primordial (Adam haRichon ou Adam haKadmon) issu dun rayon lumineux (qav) issu de lEin-Sof. Dans le Ets Hayyim, lHomme Primordial est considr comme un simple "dtail" contenant tous les mondes. Et lHomme Primordial est constitu de Branches successives qui vont de linvisible au visible.

  • 20

    "Chaque Sephira - et donc lensemble de lEmanation - est la fois mle et femelle, panchant et recevant". "Chacun des degrs sans exceptions de YHVH, bni soit-Il, possde deux forces ; une force reoit de ce qui est au-dessus delle, et sa seconde face panche de la bont ce qui est au-dessous delle, jusquau nombril de la terre (Malkhut). Chaque degr sans exception se trouve donc possder deux instances : une puissance de rception pour recevoir lpanchement de ce qui est au-dessus de lui, et une puissance dmission pour pancher du bien ce qui est en dessous de lui, de cette faon les structures sont dites androgynes, en tant que recevant et panchant. Cest l un grand secret parmi les mystres de la foi" Il parat clair a la lecture de ce texte que lide de fragmentation de la lumire est prsente dans les tradition rvle la Kabbale en est sans doute le meilleure exemple. . Ces mondes sont constitus du rayonnement et des envoys (ANGES) qui accomplirent les autres mondes. Cette information minterroge sur le concept de lange. Quel rle joue-t-il dans lme chinoise ?

    Le mot ange vient du latin angelus, emprunt au grec , ngelos, messager . En hbreu , malakh, signifie messager . Mamonide dit que l'intelligence des anges est plus grande que celle des hommes. Il les appelle Intelligences , nous verrons bientt que lintelligence est un attribut du ROUN. Il soutient que l'ancienne tradition juive comptait 10 degrs ou ordres d'anges

    De mme nous lisons dans le Zohar (Vayera 101a) : Quand Abraham souffrait encore des effets de la circoncision, Celui qui est Saint lui envoya trois anges, de forme invisible, pour s'informer de sa sant . Serait-ce les 3 houns ? Je n'ai videment pas de rponse mais la question se pose

    Abraham reoit ces trois anges chez lui, dans l'pisode des chnes de Mambr de la Gense. Dans le livre de Daniel ou de Tobie, on parle des sept anges qui sont sans cesse devant la face de Dieu. Parle-t-on ici des 7 PRO ? Lutilisation du 3 et du 7 est-elle un hasard ? Mes recherches ne me permettent pas encore dy rpondre mais cela attise videmment ma curiosit

  • 21

    VI. LAME CHINOISE : LING HUN

    Pour dfinir le principe de lme dans la pense chinoise je partirais des idogrammes source la plus sre et la moins traduite ou trahie . Pour commencer comment se dit Ame en chinois` ?

    Il semblerait que l'expression la plus commune soit LING HUN

    Donc commenons par tudier lidogramme du LING :

    L'idogramme du LING Dans le Laurent le LING est dfini comme : Merveilleux, prodigieux, surnaturel, esprit, tre spirituel, manifester les effets de sa puissance, efficacit, pouvoir, vif desprit, veill, intelligent, souple, ingnieux A l'origine nous dit-il, LING est l'idogramme de la pluie qui tombe en grosses gouttes.

  • 22

    Puis est devenu lacte doffrir du jade ou des danses aux divinits en vue d'obtenir la pluie, puis par extension, sorcier ou devin. Puis il nous est dfini de la manire suivante : le Shen Universel a un esprit qui se nomme LING Ling est la partie la plus subtile du Shen ; Shen peut avoir des manifestations visibles, par exemple le teint, alors que LING est totalement immatriel. Quand on nous en dit si peu chaque mot compte Le Shen Universel a un esprit qui se nomme LING que peut-il y avoir de plus subtil que le Shen Universel ? Cherchons dautres sources dinformations : Le trait de la fleur dor ch2 nous dit : La nature authentique (XING), unique pourvue dEfficace Spirituel (LING) une fois qu'elle est tombe dans le palais du crateur (QIAN GONG) se divise en HUN et PO En fonction des sources nous trouvons aussi : La Nature authentique, unique pourvue dEfficace Spirituel LING, une fois qu'elle est tombe dans le palais du crateur se divise en HUN et PO Le HUN est dans le cur cleste(XIN TIAN). Il appartient au YANG, il est le souffle de ce qui est arien et clair c'est ce qui a t obtenu de la Vacuit Suprme (TAI XU) et dont la forme est semblable a celle du commencement originel. Le HUN aime la vie. Le Ling serait, nous semble-t-il, un attribut que revtirait la nature authentique une fois tombe dans le palais du crateur qui se diviserait en HUN et PO. Cette indication n'est pas sans nous rappeler l'idogramme de QI o l'on distinguait clairement une sparation en deux d'un des rayons du QI prcisment ceux qui sont dcrits ici qui semblent tre tombs dans le palais du crateur Quelques citations sur l'apparition progressive du LING durant la vie in utero peuvent peut tre nous clairer un peu plus : P88 de La Maison des anctres de J.M Eyssalet : Au dbut de la prise de souffle (QI) par le ftus, lEfficace Spirituel(LING) ragit, lesprit individuel (SHEN) sharmonise, le principe vital (JING)se fixe, ensuite la cration est paracheve. Ainsi donc lEfficace Spirituel (LING), le SHEN et le JING sont tous les 3 en contact. lesprit crateur (SHEN) se manifeste et la cration authentique (SHENG ZHENG) se produit.

  • 23

    On parle ici de ftus donc nous somme bien in utero et selon l'ordre d apparition des attributs, le LING arrive aprs le QI ce qui pourrait corroborer notre hypothse savoir que le QI une fois dans le palais du crateur ou le monde manifest devient en premier lieu le LING. Puis pour suivre une chronologie cohrente on peut lire : Dans le HUA TAI JING JI JING Au second mois lunaire le ftus saisit le LING En effet lors de la mention prcdente lagent actif tait le LING : LE LING ragit or l le ftus est acteur et il saisit le LING , il y a ici, si ce n'est une volont, en tous les cas un passage lacte Puis dans le LU XIN JING il est dit : quatre mois il se saisit du LING du YIN et tablit ses Sept Pro On trouve quelques variantes : A quatre mois l'efficace spirituelle (ling) du yin tablit les 7 po J.M. Eyssalet explique qu 4 mois le ftus reoit les po : tous les autres textes vont unanimement et chacun leur manire, insister sur la mise en place de la substance et de la forme corporelle dont le point de vue dominant est mtaphysique, insiste sur la fixation du principe vital, base de la cration du corps. LING SHU Montre que chez le ftus l'efficace spirituel (ling) du yin tablit les 7 po L'efficace spirituel du Yin se trouve tout fait associ au PO comme le rsume une citation de ZHUANG ZI : Ce qui s appuie sur l'efficace spirituel (ling) de la forme s'appelle PO. Il est ici difficile de savoir si laction vient du ftus ou du LING, mais on peroit une notion importante dans le LING du Yin tablit les 7 PO . Si l'on prend la peine de prciser le LING du YIN y aurait-il un LING du YANG ? Et le LING du YIN tablit les 7 PO, il y aurait-il un LING du YANG qui tablit les 3 ROUNS ? Et huit mois, on peut lire :

  • 24

    A huit mois il (le ftus) prend possession de l'esprit individuel (Shen) et fait descendre le LING authentique Ces prcisions nous informent sur des degrs de pntration et d'volution: deux mois le ftus saisissait le LING et huit mois il fait descendre le LING authentique comme si jusqu'alors il n'tait que potentiel. Ce qui nous amne une considration particulirement intressante mise par le mdecin HUA TUO qui considre que le temps de mise en prsence avec le LING, au cours de la gestation, fait la diffrence entre nous et les mammifres, et y fonde les facults positives et/ou les dfaillances de notre nature propre.

    Un tre complet = 10 mois lunaires de gestation En excs ou en insuffisance tous connaissent la nuisance (HAI) qui blesse le LING. De cela il rsulte que chaque catgorie de mammifres n'a pas un LING semblable l'homme, de cela dcoule que l'homme peut les asservir, les chasser, les dtruire P285 Mais l'homme bien quil reoive le LING en suffisance pourtant sa nature propre est faite de dsirs et de souillures Ainsi donc son pouvoir de tranquillit et ses capacits spcifiques spcialises ne sont pas l'gal, elles sont inferieures des autres catgories de mammifres Plusieurs choses nous interpellent, le Ling a une quantit ou une qualit car en fonction du temps d'exposition ce dernier cela nous conditionnent dans nos facults positives ou nos dfaillances (peut tre que les points LING peuvent du coup tre utiles pour les enfants prmaturs ?) D'autre part il est explicitement dit la nature propre de l'homme est faite de dsirs et de souillures ce qui n est pas sans nous rappeler la notion de Nefesh ou de Nafs faites de tentation. On peut mme clairement percevoir que l'homme de ce fait peut tre en-dessous de certains mammifres

    Et une citation du TAI XI JING de WANG ZI QIAO nous explicite clairement ce qui apparat de manire sous jacente : Quand l'esprit (Shen) communique avec les 10.000 transformations, c'est ce que l'on nomme LING Ce qui me semblait le LING est en fait le moyen de communication, le liant entre le Shen cosmique et le reste de cration, ce que les hbreux appellent la Shekinah les arabes la misricorde divine. Les chinois l'ont habill de LING et l'idogramme primordial nous parat maintenant limpide.

  • 25

    Il y aussi quelque chose de remarquable dans l'idogramme de Qi . Qi reprsente la vapeur qui peut tre assimile un nuage. Le LING est ce que lon fait pour faire descendre la pluie donc pour solliciter la manifestation terrestre de ce nuage. La pluie pouvait parfaitement tre le symbole d'une corde qui descend du ciel.

    L'idogramme primordial nous montre quelque chose qui descend comme une cloche avec son sommet un axe vertical, cet axe rencontre un premier rcipient puis deux autres en-dessous. A la mme hauteur que laxe, quatre traits de part et d'autre de l'axe semblent dfinir un espace part. N'avons nous pas la parfaite illustration de nos deux premires phrases de dfinition du LING ? Le Shen Universel a un esprit qui se nomme LING et La nature authentique (XING), unique pourvue dEfficace Spirituel (LING) une fois qu'elle est tombe dans le palais du crateur (QIAN GONG) se divise en HUN et PO Nous avons donc la cloche qui manifeste cette nature authentique ou QI primordial, cette corde verticale est le LING, les petites encoches de part et dautre sont la frontire du palais du crateur. La premire grande coupole est le Shen dont le Ling est la partie subtile, suprieur, l'esprit et les deux rcipients en-dessous sont le Roun et le Pro. Nous voyons ici que le symbole ne peut tre plus prcis Et cette corde ne serait-elle pas celle de l'idogramme du Shen ? Nous le verrons le moment voulu. Une approche de Claude Larre nous prcise la notion de LING HUN o l'utilisation du mot me n'est pas en fait celle que l'on croit. LING CHE ou LING HUN est le char du LING c'est dire le corbillard, cela signifie a peu prs AME. Il y aurait une assimilation des SHEN MING, rayonnement des esprits illumins, aux LING HUN, mes saisies par la transformation spirituelle qui mne jusqu'au ciel.

  • 26

    Encore une fois les sciences traditionnelle se croisent et se paraphrasent quand on pense au char divin cher aux kabbalistes. La Merkaba, est un vhicule, de mme l'essence de son nom. Il est le lien entre le ciel (Mer), le corps nergtique (Ka) et l'me (Ba) selon la terminologie gyptienne. La mme notion existe en islam et sappelle Bouraq. Le Bouraq, est, selon la tradition islamique, un coursier fantastique venu du paradis, dont la fonction est d'tre la monture des prophtes. Selon l'histoire la plus connue, au viie sicle, le Bouraq fut amen par l'archange Gabriel pour porter le prophte de l'islam, Mahomet, de La Mecque Jrusalem, puis de Jrusalem au ciel avant de lui faire effectuer le voyage de retour au cours de l'pisode du voyage nocturne et de l' chelle, ascension , qui est le titre d'un des chapitres du Coran). Il est un sujet d'iconographie frquent dans l'art musulman, o il est gnralement reprsent avec une tte de femme, un corps de cheval, des ailes, et une queue de paon.

  • 27

    Mahomet entour d'anges durant le voyage nocturne

  • 28

    Mahomet, guid par l'Archange Gabriel et mont sur le Bouraq, face aux dmons de l'enfer

    L'pisode du Miraj par Sultan Muhammad Dans la Compilation des rites (Li JI), le texte voque une me qui survit au corps aprs la mort qui s'appelle LING HUN , il dit que la chair et les os meurent au moment du dcs et retournent la terre alors que lesprit du roun survit au corps et erre. Lesprit du Roun voil donc le LING du Yang du Roun.

  • 29

    Le Ling Roun est donc la partie subtile du Houn qui retourne au Shen aprs la mort, le Ling Hun est donc une partie de lme mais pas lme en elle-mme Allons voir comment se dfinit le Roun pour voir si la cartographie se prcise

  • 30

    IV. HUN HUN

    Lidogramme : Le Laurent nous le dcrit le HUN comme lassociation du caractre GUI ou KWEI sur lequel nous reviendront plus tard et de YUN traduit par les nues, le souffle, le caractre prend donc le sens de : - Souffle qui fait Ame - L'Ame spirituelle, principe de vitalit des tres - Facult mentale ; intelligence ; esprit Puis il reprend le CH10 de LAO ZI des Pres du Systme Taoste de Lon Wieger qui dit : Apres la naissance labsorption et la condensation de lair QI ou YUN produisent la seconde me, lme arienne, principe du dveloppement ultrieur et surtout de la survivance L'tude, les soucis, usent lme arienne, htant ainsi la mort LING SHU Ch 8 : - Ce qui suit fidlement les esprits (Shen) dans leurs alles et venues dnote les HUN - A la mort le HUN senvole dans le ciel Pourtant, il y a le HUN qui constitue le recel du SHEN. Le HUN durant le jour habite les yeux au cours de la nuit, il sabrite dans le Foie. Habite-t-il dans les yeux ? Alors il voit. Abrit dans le Foie, alors il rve

  • 31

    - Le Hun est li au Yang Originel, il permet au Shen de lhomme dentrer en rsonance avec le Shen de l Univers. Pour le Pr LEUNG Kok Yuen, Hun est le niveau mental du dveloppement de la vie (personnalit, intelligence, conscience) Le Hun a son logis dans le foie. A lobservation attentive de lidogramme YUN et suite aux indications prcdentes il est vrai que les deux traits parallles peuvent nous voquer, comme pour le LING, le passage dun monde lautre, du non manifest au monde manifest, et le crochet que forme le caractre nous image parfaitement bien le HUN (ou LING HUN) qui descend puis remonte au ciel aprs la mort.

    Concernant la chronologie dapparition dans les textes du HUN, la lumire du Secret de la maison des anctres de JM EYSSALET, voil ce que l'on peut lire. - Au troisime mois du ftus dit le LU XIN JING, la phase yang du pouvoir crateur individuel (Shen) est reprsente par les trois Huns, ces trois huns reprsentent lintervention des forces clestes qui vont diriger dans l'tre humain le pouvoir de monter et d'extrioriser . Le Hun et ses trois aspects qui soulignent sa fonction cratrice issue de lunit, exprime les forces de surgissement de lobscur vers la lumire et les mouvements dextriorisation et de mise en relation vers le haut qui en rsultent dans le corps nergtique de l'tre tout entier.

    - Au 7me mois, nous indique le WU ZANG LUN, les yeux souvrent, ils laissent sbattre ses Huns.

    - Le Hun est li au Foie et au sang, il est directement associ la fonction des yeux.

    Le LUN XIN JING dit : - A 7 mois le principe vital (jing) souvre et les grands orifices communiquent avec la lumire vaste (GUANG) et claire (MING).

    Le terme GUANG est le mme que pour TAI GUANG le nom dun des trois Huns que nous verrons trs bientt. Pour revenir a lidogramme Hun= Kwei + Nuage

  • 32

    JME nous dit que le Roun peut tre lu comme les Nuages qui sortent de la bouche, ce qui vhicule lide de LA PAROLE. Il le dcrit de la manire suivante : L'ensemble de l'idogramme voque les puissances formatives de la personnalit marque par le souffle, la parole donc le nom propre, les mots, les lois, la rencontre et la connaissance du pre et de tous les aspects qui en dcoulent. Le WU XING DA YI dit : Le foie recle le HUN, le HUN est le nom de ce qui circule (les cycles) et de ce qui met en mouvement. Le foie est le Yang mineur. La nature du Yang est de circuler et de mettre en mouvement. La nature (authentique) du bois, c'est l'humanit. Ainsi le HUN dirige aussi le Bien. Donc il est mis en recel par le centre subtil du foie Le HUN est associ au bien, il est entrepos dans le foie, il est l'expression de la force de la rencontre entre le JING INNE, dont le Foie est dpositaire pour le mouvement du Bois, et le JING ACQUIS conduit vers le foie au cours de la vie de relation (autrement dit, la rencontre des JING attribue au bois est le SHEN du Foie, c'est dire le HUN). WU XING DA YI ch 3 HE SANG GONG dans le paragraphe d'un chapitre dit : Le clair et le subtil des cinq souffles (WU QI) cest SHEN porteur du Principe Vital (JING). Il coute clairement la voix des cinq natures fondamentales (WU XING). Son gnie (Kwei) c'est le HUN. Le HUN est masculin. Il commandes les entres et les sorties par les narines et communique avec le Ciel Ce texte situe la nature du HUN en fonction de celle du SHEN mentionn partir du JING SHEN, lcoute de la clart de la voix des Cinq Natures , La voix des Cinq Natures symbolise nous dit J.M EYSSALET, le pouvoir sparateur des sentiments et des passions drgls et dispersants. Une voix intrieure, fruit dune coute de soi. Le texte prsente le HUN comme le kwei du SHEN. Il commande les mouvements du souffle par les narines, ou prise dautonomie haute par la respiration. On confirme ici que le Rouah li linspiration corrobore bien avec le ROUN et surtout, comme nous le rvle lauteur, il est la voix intrieure , lcoute de soi laquelle fait allusion lAme rprobatrice ou Consciente du mal Al-nafs al-lawwama, dont parle la tradition islamique.

  • 33

    Comme pour le LING, il apparat que le ROUN nest que potentiel jusqu la naissance, et quil pntre officiellement ltre, notamment suite au premier cri du nouveau n (le cri appartenant videment a llment Bois) comme nous lexpose clairement M.Granet : LAme suprieure (houen) qui est une me-souffle napparat quaprs lme inferieure. Elle se manifeste dabord par la crie du nouveau n lequel trouve sa vitalit en saluant la vie par des gmissements sonores : aussi a-t-on d lui donner un nom dabord au troisime jour . Ce que confirme Macciocia : le Roun transmis par le pre, pntre dans le corps 3 jours aprs la naissance Pour tre prcis on peut conclure que le ROUN pntre officiellement entre la naissance et le 3me jour de vie. Nous avons vu le principe du ROUN de la conception la naissance mais qu'en est-il durant la vie ? JM Eyssalet nous dit : Voir, rver, mettre en relation, se rveiller, bouger sont les fonctions du HUN qui suit Shen pour lui assurer toutes les conditions de mobilisation du psychisme et du terrain humain, du rve ltat de veille, et de la parole a lacte. Ce dynamisme explorateur fait de va et vient et daller-retours mus par la ncessit dadaptation, les passions, la curiosit, le rve, trouve sa transposition dans diffrents champs dactivit de la vie humaine, le voyage, le langage, lcriture, la musique, la danse Ces descriptions concrte du HUN nous voque videment ici linspiration, l'inspiration artistique (le mot inspiration prend donc ici tout son sens) cet tat second ou lartiste inspir est comme ailleurs, reli autre chose, autre chose proche du monde du rve. D'ailleurs on nous dit que la nuit notre hun va prendre audience au ciel sur les dcisions prendre, les comportements adopter, les choix faire Ce qui corrobore bien la dfinition prcdemment cite Le Hun est li au Yang Originel, il permet au Shen de lhomme dentrer en rsonance avec le Shen de l'Univers Et les trois huns reprsentent lintervention des forces clestes qui vont diriger dans l'tre humain le pouvoir de monter et d'extrioriser . Le Hun et ses trois aspects qui soulignent sa fonction cratrice issue de lunit, expriment les forces de surgissement de lobscur vers la lumire et les mouvements

  • 34

    dextriorisation et de mise en relation vers le haut qui en rsultent dans le corps nergtique de l'tre tout entier. Les forces clestes qui dirigent lhomme pour monter et passer de l'obscur la lumire. Cette dfinition nous emmne rejoindre le monde imaginal dont parle Henry Corbin (philosophe, traducteur et orientaliste franais). Cette exaltation ouvre la connaissance symbolique de la ralit des archtypes.

    En effet, pour la psychologie (ou, mieux, pour la psychosophie) islamique, l'imagination cratrice constitue la facult centrale de l'me. Pour cette tradition philosophique, l'imagination possde sa fonction notique et cognitive propre, c'est--dire qu'elle nous donne accs une rgion et ralit de l'tre qui sans elle nous reste ferme et interdite (H. Corbin, Corps spirituel et Terre cleste). Cette puissance de l'me ouvre l'tre et le connatre un monde suprasensible :

    ni le monde connu par les sens, ni celui connu par l'intellect, mais un troisime monde, un intermonde entre le sensible et l'intelligible.

    C'est ce que certains auteurs nomment le monde de l'me , et que la thosophie orientale nomme malakt.

    La tradition platonicienne en islam distingue trois ralits :

    - 'lam 'aql ou monde intelligible

    - 'lam mithl ou monde imaginal

    - 'lam hiss ou monde sensible.

    Cette distinction repose sur la reconnaissance de formes propres chacune d'elle, hirarchises selon trois rgions de l'tre et du connatre : formes intelligibles, formes imaginales, formes sensibles.

    L'imagination cratrice est donc irrductible l' imaginaire , terme qui connote fabulation, irralit, fiction, quand ce n'est pas dlire. Il nous fallait absolument trouver un terme qui diffrencit radicalement de l'imaginaire l'intermonde de l'imagination. Pour traduire, Henry Corbin dcrit un endroit entre rve et ralit, que lon pourrait tre tent dassimiler a un monde du songe, ou lon reoit des vrits ou ralit suprieures. Mon point est ici de montrer que le vhicule de cette mcanique semble tre le Roun mme si le verront plus tard le Shen est aussi srement concern.

  • 35

    Le contact entre Dieu et lhomme se fait entre Ciel et Terre , dans un monde mdian et mdiateur La fonction du mundus imaginalis et des Formes imaginales se dfinit par leur situation mdiane et mdiatrice entre le monde intelligible et le monde sensible. Dune part, elle immatrialise les Formes sensibles, dautre part, elle imaginalise les formes intelligibles auxquelles elle donne figure et dimension. Le monde imaginal symbolise dune part avec les Formes sensibles, dautre part avec les Formes intelligibles. Cest cette situation mdiane qui demble impose la puissance imaginative une discipline impensable l o elle sest dgrade en fantaisie , ne secrtant que de limaginaire, de lirrel, et capable de tous les dvergondages. Voil pour moi qui taye parfaitement les dfinitions prcdentes de Le Hun est li au Yang Originel, il permet au Shen de lhomme dentrer en rsonance avec le Shen de l'Univers Et de l ombre la lumire. La notion d'archtype tant l'essence mme du concept de monde imaginal je suis oblig d'en donner une dfinition aussi. Archetypes Les archtypes apparaissent dans les mythes, mais aussi dans les rves, ils sont caractriss fondamentalement par le fait qu'ils unissent un symbole avec une

  • 36

    motion, ce faisant, ils sont des potentiels d'nergie psychique constitutifs de toute activit humaine. Les archtypes incarnent ainsi, dans lespace mental, des dpts permanents dexpriences continuellement rptes au cours des gnrations. On se rappelle que le Roun est transmis par le pre et il est dit qu'ainsi s'tablit la continuit psychique du HUN transmission paternelle ractualisant dans le nouveau n le MING, c'est dire le destin familial par le MING ou nom intime, de HUN HUN. A priori , ou encore comme une image primordiale car, sil ne peut se reprsenter, il influence du moins les valeurs et les expriences de la conscience du sujet (de son me ). L'archtype lui-mme n'est pas directement accessible l'exprience ; seules ses images et les schmes crs par lui deviennent manifestes et perceptibles par la psych. Nous comprenons ici pourquoi le Roun est li au fois l'il et donc la vue, c'est l'outil de perception du subtil. Que sont les yeux sans la vue ? Qu'est ce que le corps sans lme ? La quantit et la varit de ces images archtypiques sont virtuellement sans limites. On trouve ces schmes universels inscrits dans les mythes, dans les symboles et les ides des diverses religions, et transmis dans les expriences numineuses (mot invent par CG JUNG voulant dire : venus dailleurs ); ils sont souvent reprsents aussi dans des rves symboliques et apprhends dans les tats de conscience altrs. Voil encore une dfinition inconsciente de la part de l'auteur, du Roun. Pour Jung, ce processus est naturel dans le sens o il est programm dans le vivant et s'apparente la croissance des plantes, on parle donc bien de l'lment bois, Jung ajoute, dans Types psychologiques, qu'ils sont une forme symbolique qui entre en fonction partout o n'existe encore aucun concept conscient , c'est pourquoi la forme mme de l'archtype est impossible reprsenter : la conscience en peroit seulement les manifestations travers le filtre de la culture, principalement les motifs mythologiques ou les motions numineuses dans les rves. Je pense que les idogrammes des points d'acupuncture sont de cet ordre l. C'est dire qu'ils relient le monde imaginal au monde manifest, ce sont des symboles ontologiques ancrs dans l'inconscient collectif. Pourquoi un patient nous donnerait, parfois si prcisment, le nom d'un point d'acupuncture si ce n'tait pas via cet outil du monde imaginal, des archtypes, du Roun ? Nous chercherons donc bientt ce que les points d'acupuncture contentant les noms des diverses facettes de la fragmentation de l'me peuvent nous rvler. Mais pour en revenir au Roun nous nous devons dexplorer plus attentivement les trois huns prcdemment cits.

  • 37

    X. LES TROIS HUN

    Les trois Hun FAN LI cit par le WU XING DA YI explique comment sont gnrs les trois hun : Il y a trois Hun et sept PO, les nombres yang sont impairs, les nombres yin sont pairs ; les nombres impairs soriginent dans lUn L'un, c est le souffle Originel (Yuan Qi). Le Hun bien qu'il soit Yang, on ne peut pas dire qu'il soit l'origine du principe(yuan). Apres le Un selon l'ordre de succession c'est le trois ; donc les rouns sont au nombre de trois.

    1) SHUANG LING CLAIRE PUISSANCE SPIRITUELLE SHUANG = ouverture, lucarne marque par un treillis. Dans le caractre classique, le treillis est remplac par la lune, ouverture par o on peut voir la lune LING = fentre d'o on peut voir le LING

  • 38

    2) TAI GUANG TERRASSE DE LUMIERE ECLATANTE TAI = c est DA qui signifie homme adulte et par extension grand, important , le plus grand, extrme, suprme, dmesurment. GUANG = cf 6V = Ideogramme de l'homme (ren), figur par ses deux jambes tenant une torche (huo) d'ou le sens : brillant, lumineux, briller illuminer, lumire, clat, splendeur. = Grande lumire (feu) 3) YOU JING

    PRINCIPE VITAL OBSCUR YOU = idogramme = tnu presque imperceptible(cach), les recoins les plus obscurs des montagnes (coin sombre d'un endroit haut, proche du ciel), retir, solitaire, subtil, profond. Jing = idogramme se compose de : MI= image du fil (yao) d'un cocon, torsad pour en faire un fil plus fort ; cela apporte lide du fil qui relie solidement les choses entre elles. JING = c est l'image d'un homme debout en train d'examiner des eaux sous le sol, gomancier, sourcier, lment intensif d'influx de force. MI+JING = chaine d'un tissu, route trace du nord au sud, mridien, longitude, artres, veines, pouls. = axe de perception d'influx cleste cach Dans la plupart des caractres il y a la notion d'homme ou d'observation, donc des yeux, de la vue perception du Roun. H.Corbin nous dit qu'au dbut il y avait deux archanges (Intelligence et Ame, Logos et Sophia), manifestation de l'insondable et de l'inconnaissable, puis sept et qu'un des anges refusa de reconnatre l'unit, ce qui fut la raison de l'entnbrement d'une aile de l'archange Gabriel. Nous avons ici expliqu diffremment mais le mme principe que le pch originel, la faute d'Adam, le vase du tsim tsoum, peut-tre mme le dragon Pan Kou, il y a quelque chose dans l'me humaine de cass ou de sali qu'il faut rparer ou nettoyer. H. Corbin parle de ce principe de la manire suivante :

  • 39

    Le but ultime de cette initiation est la runion du moi terrestre et du moi cleste, typifis dans un autre rcit de Sohraward par laile de lumire de lAnge Gabriel et lautre aile, entnbre et symbolisant lme prisonnire dans le monde de la matire Laile entnbre de lange Gabriel , l image me parat assez forte pour tre mise en parallle avec lide que ce font les chinois de lAme. il faudrait admettre que c'est le moi de lumire comme tel qui maintenant est captif des tnbres mais on rendrait impossible le dialogue entre l'ange et l'me qui en est le moi terrestre et qu'il a mission de sauver. Exister la manire de l'ange c'est dsentnbrer l'aile obscure de l'ange pour que les deux ailes rflchissent de l'une l'autre l'clat d'une seule lumire . Cela peut paratre trs sotrique mais cela voque mes yeux ce que pourrait tre le NEI TAN, technique d'alchimie intrieure o de mditation taoste, qui consiste, par des procds de visualisation et de respiration particulire, en une sorte de raffinement de l'nergie vitale et de rvlation de son corps cleste, (cf photo ci-dessous) ne serait-ce pas le dsentenebrement de l'aile de Gabriel et l'apparition de notre moi cleste dont parle H. Corbin je me pose la question

  • 40

    Procds Secrets du Joyau Magique (trait dalchimie taoste du XIeme sicle : Lalchimie intrieur est cense rendre lhomme immortel et lui permettre de monter au ciel en plein jour

  • 41

  • 42

    Ne voit-on pas qu' chaque tage de ce dessin un raffinement a lieu jusqu'au plus subtil

  • 43

    Pour conclure sur les trois huns je citerais la prire rituelle taoiste tire du secret de l'crin de jade et destine pacifier et transformer les trois huns : On doit s'allonger se tournant vers le ciel, couch en liminant loreiller, tendre les pieds, croiser les mains sur le cur, fermer les yeux, retenir le Souffle pendant trois respirations, claquer des dents trois fois et stabiliser la conscience. Au centre il y a un souffle rouge de la taille d'un poussin qui sort de l'intrieur et va vers la gorge se disperse et propage la lumire(GUANG) vritable, il couvre le corps devient le feu brulant qui circule autour du corps. Quand on sent que le corps est doucement rchauff alors on appelle les trois hun par leur nom : SHUANG LING (me alerte), TAI GUANG(estrade lumineuse), YOU JING (principe vital obscur). Une fois les noms numrs on recite ensuite cette incantation. La formule dit : au palais mystrieux, subtil le centre est jaune, l'origine est verte, on purifie intrieurement les trois HUN, la lumire clatante de l'embryon est calme et paisible, le trsor de l'esprit et la demeure du jade sont tous crs avec moi sans qu'ils puissent agir inconsidrment. Ce qui surveille est lefficace spirituelle suprme(LING) que ceux qui dsirent senvoler aillent seulement jusqu' la puret suprme, que ceux qui ont faim et soif puissent obtenir le breuvage de l'essence de jade, l'me alerte me protge, les trois terrasses me nourrissent, l'essence obscure garantit la vie. Vite, vite qu'il en soit fait ainsi, ainsi que la rgle l'ordonne

  • 44

    XI. PRO Dfinition du Laurent : PO= Gui = norme tte d'une apparition cauchemardesque ; le petit tourbillon en bas droite serait le souffle des morts auxquels les rites funraires n'ont pas t rendus (ou symboliserait le dplacement d'un tre sans appui au sol). Kyril Ryjick donne une dfinition : exhalaison chtonienne connue sous la dynastie YIN en l'espce de fantmes effrayants apparaissant aux hommes le plus souvent dans les cauchemars . Nous nous attarderons ensuite sur la dfinition de Kouei Bai : habituellement le soleil qui point, et part extension la couleur blanche. Dans ce contexte BAI reprsente le sperme en tant que principe vital ou encore l'abrviation de PO, contraindre, angoisser, par rfrence la souffrance condition mme de la survie. L'ensemble PO est gnralement traduit par : me sensitive animale lie la terre, l'apparence au corps , la forme. Bai l'me issue du sperme paternel, principe de la gense et du dveloppement du ftus dans le sein maternel. Plus cette me tient troitement au corps, plus le nouvel tre est sain et solide La maladie, les excs, affaiblissent l'union de l'me spermatique avec le corps, amenant ainsi la maladie. PO li la soif d'existence est le pouvoir qu'a SHEN, esprit ou force configuratrice d'obtenir un corps tangible en fonction des caractristiques, des lignes ancestrales (nergie Yuan). Le PO est donc le principal gestionnaire du JING ou principe Vital qu'il va mobiliser ou stocker en fonction des ncessits ; c'est ainsi qu'on peut entendre la formule du ch8 du LING SHI : Ce qui sort et rentre avec JING se nomme PO L'idogramme BAI ressemble une goutte divise en deux. Donc la goutte est videment YIN, on peut y voir un parallle avec le sperme dont nous parle le Laurent, et cette division nous montre deux niveaux dans le Pro, un niveau cleste et un niveau terrestre. Mme si le PRO est li la terre il n est pas dnu de lumire, ni de Shen . Certains commentateurs voient dans BAI, la lumire blanche, la lumire de la LUNE et non celle du soleil qui point. La lumire de la lune, on le sait, est en fait la lumire du soleil qui se rflchit sur la lune, et on comprend toute la puissance du symbole.. Le Pro est en quelque sorte une rflexion du Shen cleste sur la terre, comme si la lumire avait besoin dun endroit sombre, ce qui nous rappelle videmment le YIN/YANG. Mais cela nous voque aussi le principe de la graine seme en terre.

  • 45

    Pour tre, la graine a besoin d'tre enfouie en terre, d'eau et de lumire. Le Pro me semble-t- il serait cette eau dans la terre qui vient du ciel. On voit que si SHEN au ciel donne le souffle QI, l'excellence cleste des GUI produit le PRO, principe descendant, matrialisant de SHEN. C'est la capacit rassembler Energies et substrats pour laborer les structures vitales de la personnes, la substance et la forme corporelle. C'est la puissance terrestre du Shen, lie aux formes concrtes et dpendante du corps qu'elle a nou et auquel elle s'attache jusqu' la mort et un peu aprs. Quand arrive le Pro ? Bai voque aussi la lumire de la lune montante. Pro = expression somatique de l'me ou principe qui organise le corps. Le pro est actif ds la conception c'est elle qui donne forme au corps. Traditionnellement on dit que le Pro pntre le corps 3 jours aprs la conception , analogue au troisime jour de la lune montante. ZHU XI philosophe confucianiste dit : Quand la naissance d'un tre humain , le premier changement et la premire transformation produisent la forme physique. La partie spirituelle de la forme physique s'appelle le PRO. Une fois le Pro produit , il y a spontanment du Qi l'intrieur du PRO . Le Pro vient de la mre et se manifeste 3 jours aprs la conception Nous l'avons vu prcdemment le Roun est transmis par le pre, le Pro est videment transmis par la mre, plac sous l'emblme du mtal et de l'ouest par la couleur blanche. Le PRO de l'enfant est totalement solidaire du SHEN de la mre et plus prcisment du PRO maternel, qui va diriger les transformations pendant les 9 mois de grossesse (dix mois lunaires, on en a vu l importance avec le LING). Cela symbolise bien la notion d'eau de la terre pour la germination De ce fait, le PRO, directement actif de la conception la naissance, est aussi nomm lme du sang nous dit Marcel Granet. Le rapport entre l'me et le sang est omniprsent dans toutes les cultures sans nous tendre sur le sujet citions le Lvitique : Lvitique 17:14 Car l'me de toute chair, c'est son sang, qui est en elle. C'est pourquoi j'ai dit aux enfants d'Isral: Vous ne mangerez le sang d'aucune chair; car l'me de toute chair, c'est son sang: quiconque en mangera sera retranch.

  • 46

    On en revient a l'idogramme de BAI et cette goutte avec une partie cleste et une partie terrestre que le sang matrialise merveille. Le sang est sacr dans toutes les traditions, il a toujours tait li aux sacrifices aux dieux quels qu'ils soient, li aussi intimement la vie qu' la mort Le LU XIN JING nous dit : A quatre mois lefficace spirituelle (LING) du Yin tablit les sept PRO Donc qu'en est il de ces 7 pros ? C'est un classique taoste (WU XING DA YI) qui nous donne une explication : Le nombre du Yin cest le Deux. Deux est aussi le dbut du Yin. Le PO bien qu'il soit Yin n'est pourtant pas l'origine (mme) du principe. Aprs Deux dans la succession (lordre) il y a Quatre Le Yin ne peut se stabiliser seul : il doit sappuyer sur le Yang. Il sadjoint donc le Trois du HUN. Ils sunissent et achvent le Sept. Javoue ne pas dceler les subtilits de ce texte mais J.ME nous fait remarquer quelques troits rapports entre le 7 et le PRO dans les cycles fminins. La pubert est 2 fois 7 ans soit 14 ans. La priode la plus favorable pour la fcondation est 7X4 = 28 ans priode o son JING que nous dfinirons bientt est en plnitude. A 7X7 soit 49 ans c'est l'ge approximatif de la mnopause. D'autres sources disent que 7 PO = Sept comme le nombre des orifices de la tte (entre sortes/ interne externes) Au Yin est attribu le 4 des quatre saisons, des quatre coins de la terre carre Au Yang est attribu le 3 , ciel terre homme. L'union du Yin et du Yang = 3+4= 7 Puis il nous dit : Indispensables l'incarnation de SHEN et l'laboration du terrain personnel, les Sept PO reprsentent le conditionnement de l'homme dans son corps et ce qu'il y a de terrestre en lui, assujetti au temps donc prissable, voir offensif et destructeur Voyons si les noms de 7 PO nous donnent de plus amples informations :

  • 47

    XII. LES SEPT PRO

  • 48

    LES NOMS DES 7 PO :

    1. SHI GOU = Cadavre de Chien Le Chien est l'animal symbolique de l'Ouest ; le cadavre est l'encombrement nocif par excellence.

    2. FU SHI = Fleche Tapie La flche tapie nous suggre les mouvements soudains de lEnergie pernicieuse ou rpressive.

    3. QUE YIN = LOiseau Yin Le Yin exprimant souvent les organes sexuels externes, la juxtaposition de loiseau nous parat confirmer un symbolisme universel.

    4. TUN ZEI = Avaler le voleur Ce personnage semble effectuer une uvre de salubrit ; en tous cas il est reprsent comme une figure humaine.

    5. FEI DU = Venin qui vole Le pouvoir de l'envol appartient au mtal Poumons ; le poison c'est l'nergie pernicieuse et offensive.

    6. CHU HUI = Eliminer les salets C'est le seul des 7 Po qui soit reprsent sous les traits dune femme.

    7. COU XIU FEI = Poumons Puants (Nez associ Mort) Les Poumons sont associs lodeur XING fermente, nausabonde, dans le symbolisme des Cinq Mouvements. Ici l'expression est plus vigoureuse encore et rappelle que Poumons et Gros intestin sont des monctoires. Rien de positif ou de lumineux contrairement aux Roun ne nous apparat Le champs lexical du mtal est omniprsent : CADAVRES - FLECHE (symbole du yang ming) - YIN - Voler qui nous dvoile les travers du PRO - SALETES nous rappelle le Gros Intestin - POUMONS PUANTS nous voque l'odeur cre du mtal Ce sombre tableau nous met sur la piste du cot sombre de l'me. Qu'en est-il du Pro pendant la vie ? Pro pendant la vie : Texte de LU DONG BING dit :

  • 49

    Le PRO se tourne vers la mort. Tout ce qui fait aimer les plaisirs des sens et les agitations des souffles est la production du PRO, c'est la conscience egocentrique qui aprs la mort bnficie du sang qu'elle dvore, mais qui pendant la vie est dans une grande souffrance le Yin retourne au Yin .. et les catgories se rassemblent selon leur nature. L'adepte purifie jusqu' la fin le PRO YIN et c'est ce qui transforme en YANG pur . Cette citation nous rappelle videment le Nephesh hbreux, l'me instigatrice du mal islamique. Cette partie de l'me ne serait-elle pas ce qu'on appelle l'ego contre lequel on tente de lutter tout au long de notre vie ? Le PRO est li au mtal l'argent, la sexualit aux pulsions, au sang la mort n'est ce pas l tout le drame de l'Homme ? Est-ce un hasard qu'il y ait 7 pros et 7 pchs capitaux ? L'orgueil qui n'est autre qu'une manifestation voire une dfinition de l'ego. L'avarice dont la dfinition est l'accumulation de richesses recherches pour elle mme n'est-ce pas la manifestation avre du PRO ? Lenvie qu'on dfinit comme la tristesse (sentiment mtal) ressentie face la possession (pro) par autrui d'un bien, et la volont de se l'approprier par tout moyen et tout prix La colre : produit des excs en paroles ou en actes : insultes, violences, meurtre. Ne reconnaitrait-on pas l un mtal faible qui ne viendrait pas trancher un bois fort La luxure : plaisir sexuel recherch pour lui-mme, les dsirs et pulsions dont parle maitre LU DONG BING, le Nephesh et l'me instigatrice du mal. La gourmandise qui nous le verrons bientt peut tre li aux GUI. Et enfin la paresse qui tait la base une paresse spirituelle, ou dirons-nous un non desentnbrement de l'aile noire de Gabriel. Qu'en est-il du PRO a la mort ? Le secret de la fleur d'or dit : Le pro participe de la nature des tnbres. Elle est l'nergie de ce qui est lourd et trouble. Le roun adore la vie, le pro recherche la mort. Le PO correspond la phase Ouest et descendante de SHEN le WU XING DA YI dit : Les poumons thsaurisent le PO ; le PO c'est le nom de ce qui a le statut de Premier ministre. Les poumons c'est le petit Yin(Yin Mineur) La nature du Yin c'est la douceur et la tranquillit. Le Mtal dirige la destruction (la mise mort). Aussi le Po dirige ce qui est mauvais, donc il le recle

  • 50

    Le Pro a un mouvement centripte qui spare (le mot Kuai proche de Gui veut dire morceau , matrialise et agrge. Ce pouvoir de sparation du pro s'associe aux forces centriptes de gui qui se fragmentent continuellement et qui parfois constitue le germe de la mort. Le WU XING DA YI dit : Le QI du roun est la plnitude (la perfection) du Shen, le Qi du pro est la plnitude (la perfection ) de GUI. La vie humaine contient la mort. A la mort, on retourne la terre ; c'est ce qu'on appelle GUI. Zhu XI dit : Le Qi se rattache au roun et le corps est rgit par le Pro. Le Roun est l'esprit du Yang, et le pro est l'esprit du Yin. Lorsqu'une personne est sur le point de mourir, la chaleur du Qi la quitte et monte. C est ce qu'on appelle la monte du Roun. La partie inferieure du corps se refroidit progressivement. C est ce qu'on appelle la chute du Pro. On comprend , comme pour le ROUN, essence du bois, de la germination, de la parole de l'expansion verticale, de la naissance et de la vie, que le PRO est son versant symtriquement oppos. Le mtal est lOuest, la mort lendroit ou le yang rentre dans le yin. Cest lquilibre parfait entre le Gui de lidogramme du Roun qui serait le point noir (ou rouge) dans le rond blanc et le Shen qui serait le point blanc dans la partie noir du Pro. Cependant ce qui lie intimement le Roun et le Pro est le kwei commun aux deux idogrammes. Quelle est sa place et son rle dans lAme humaine ?

  • 51

    XIII. KWEI

    Comme nous l'avons vu prcdemment la dfinition du kwei selon le Laurent est la suivante : Gui = norme tte d'une apparition cauchemardesque ; le petit tourbillon en bas droite serait le souffle des morts auxquels les rites funraires n'ont pas t rendus (ou symboliserait le dplacement d'un tre sans appui au sol).

  • 52

    Kyril Ryjick donne une dfinition : exhalaison chtonienne connue sous la dynastie YIN en l'espce de fantmes effrayants apparaissant aux hommes le plus souvent dans les cauchemars D'autres dfinition peuvent tre proposes : - Gui : l'homme aprs la mort, dfunt, revenant, les mnes. Dmon, prta - Forme humaine vaporeuse primitive. - Tte fendue des prtas bouddhiques et un appendice interprt comme une queue mais qui figure le tourbillon qui accompagne le kouei qand il se meurt= synonyme de laideur ou malfaisance Leuphonie entre GUI le revenant et GUI le retour (29E) est soulign dans le texte taoiste de SHI ZI cit par le WU XING DA YI : - Les dmons sont ceux qui retournent. Les anciens nommaient les hommes dcds : ceux qui reviennent les revenants . Dans toute la littrature et la philosophie chinoise les GUI dfinis comme dmons, fantmes ou esprits terrestres sont opposs aux SHEN esprits clestes . C'est en ralit relatif mais cela exprime en fait les tensions ou conflits qui oprent en nous entre les pouvoirs subtils et obscurs qui nous donnent des formes corporelles ou psychiques caractre centripte (les GUI) et les pouvoirs subtils et lumineux qui dterminent en nous les forces d'expansion, le raffinement de nos nergies et de notre esprit, le sens de la globalit les shen a caractre centrifuge JME nous dit : C'est le caractre fix, obnubil par certains thmes (obsessions), gocentrique et assoiff de vie pour eux mme qui rend les GUI offensifs et dangereux aussi bien l'intrieur qu' l'extrieur de la personne. Marcel Granet met en lumire les relations qui lie SHEN et GUI, le monde des vivants et celui des morts : Les mots KOUEI et CHEN qu'on traduit par dmons ou revenants et par esprits ou dieux se rapportent des manifestations tangibles.. Diffremment et ingalement nourris, ni les CHEN ni les KOUEI n'ont la pleine vitalit qui caractrise les hommes, largement pourvus de sang et souffle ce sont les voyages du ROUN qui sont le principe des alternances d'tat des tres, et c'est ainsi qu'on peut distinguer les aspects essentiels de ce qui est KOUEI

  • 53

    Si les SHEN clestes et les GUI terrestres doivent sassocier au sang et au souffle pour former un homme, le SHEN de lhomme, lui est lorigine des trois autres aspects. Il n y a donc aucune opposition entre SHEN et GUI dans l'tre humain Un extrait du chapitre 6 du ZHUANG ZI en donne une belle expression : les esprits SHEN des mnes GUI et les esprits empereurs TI crent le Ciel et la Terre LAO ZI ch60 Et pour gouverner selon la voie des choses du monde on doit savoir que les GUI ne sont pas des SHEN et ce n'est pas que ces GUI ne soient pas des SHEN qui compte mais que les SHEN GUI ne doivent pas blesser l'homme Les GUI sont en fait des modalits des SHEN, ils peuvent ultimement se transformer en SHEN dans une vie accomplie = raffinement, dsentnbrement de l'aile de Gabriel. Conficius disait : Le souffle QI est la pleine perfection CHENG de ce qui est CHEN ; le PO est la pleine perfection de ce qui est KOUEI. Dans une dfinition de l'me on peut trouver = De nombreuses connotations religieuses, philosophiques, et psychologiques s'attachent au terme me , comme son synonyme esprit, entr plus tardivement dans la langue franaise, sous la forme espirit au xiie sicle, orthographie esprit partir du xive sicle7. L'me est unie au corps et la matire, l'esprit en est dtach ; l'me assure des fonctions vitales, l'esprit des fonctions mentales. L'usage commun contemporain oppose les termes me et esprit . Le nom esprit dsigne les facults intellectuelles de l'Homme, considres dans leur ensemble, tandis que le nom me signale un esprit humain dot principalement de facults morales. Si le sens ordinaire du mot me dsigne aussi l'entit ontologique qui se spare du corps aprs la mort, le terme esprit signale en outre que l'me du mort a t raisonnable et pensante de son vivant. L'allusion la mort voque aussi le terme fantme . Nous voyons ici que la notion de kwei n'est pas propre aux chinois mais qu'elle fait partie de l'inconscient collectif

  • 54

    Dans La maison des anctres de J.M Eyssalet on peut lire : ... Les GUI fortement scells dans nos nergies ancestrales, ceux qui nous viennent de nos ascendants, de lointaines lignes paternelles ou maternelles, mais galement ceux qui nous viennent d'un immense rservoir d'expriences, d'empreintes , de mmoires archaques solidaires des "dix milles tres" en nous et de la mmoire du monde, vont redonner et synthtiser leur obstructions dans la rgion du 4tm.... Je ne sais pas pourquoi et comment JME parle ici du 4TM mais ce qu'il expose nous ramne ici au monde imaginal de Corbin ou de Jung qui partent du principe qu'un monde parallle commun au notre et accessible tous peut laisser passer des choses lumineuses comme des choses obscures dpendant de notre degr d'ascse ou de raffinement de nos rceptacles. Car le Pro et le Roun sont en fait des rceptacles (comme nous le montre lidogramme du Ling) qui nont pas forcment la mme taille ou la mme qualit en fonction de qui l'on est et de ce que l on vit. Mais le raffinement de notre me semble tre le seul but nergtique de la destination de l'me dans sa globalit. C'est comme si le Pro tait le pendant sombre du Hun, et le Kwei le pendant sombre du Shen (que l'on dfinira trs prochainement). Mais cela nous rvle que, pour que le ciel s'incarne sur terre, il a besoin de la terre, et c'est l'union des deux qui donne l'homme. Cette notion de base revt ici un caractre essentiel. L'homme est entre le ciel et la terre est un adage tellement simple que l'on en oublie la porte, c'est bien le principe du symbole qui rvle une vrit en fonction du degr de comprhension de celui qui le peroit. On peut lire : Le jeu entre SHEN et GUI anime le corps, l'tre humain et la nature entire Et comment les kwei peuvent ils nous pousser la faute, la faute d'Adam, la faute du Nefesh la faute de l'me instigatrice du mal, comment cette incitation au mal se manifeste -t- elle concrtement ? Et bien une dcouverte nous claire sur cet aspect sombre de notre me et comme laccoutume les Chinois mettent en relief de manire trs concrte des principes qui semblent flous dans d'autres cultures

  • 55

    XIV.LES TROIS CADAVRES Un ouvrage taoste, le YU HAN BI DAN, exprime de manire saisissante l'allgorie des trois cadavres : Les vies des tres humains toutes tirent leur forme du pre et de la mre, et du ftus dans lenveloppe (matricielle) rassasi par les Souffles porteurs du Principe Vital des cinq (catgories) de graines, c est pourquoi au centre mme du ventre de chaque tre humain, il y a Trois Cadavres et Neuf vers qui reprsentent la grande nuisance de lhomme Les Cadavres ne peuvent favoriser cette mort qu'en s'appuyant sur ses propres failles. Selon le Taosme traditionnel populaire qui lexprime avec humour, ils espionnent donc toutes les dfaillances de son propre esprit, ses penses, ses actes et prsentent la liste de ses fautes au Seigneur du Septentrion, BEI DI, qui ouvre les portes de tous les pchs et reoit les requtes de tous les Esprits au niveau des centres subtils du crne (Palais Suprieur du grand mystre), tous les cinquante septime jours (GENG SHEN) des cycles JIA ZI de soixante jours. Le prix de chaque faute svalue en jours de vie et le directeur du destin retranche dautant de jours de vie de lexistence du sujet que lui en cote le prix de sa conduite, sur le Grand Registre du Destin. Plus vite lhomme meurt, plus vite les Cadavres sortent de prison et redeviennent des gnies obscurs, libres de leurs mouvements. Ils ordonnent que lhomme meure au plus vite. Aprs sa mort, les HUN slvent aux Cieux, les PO rentrent en Terre, et cest seulement les Trois Cadavres qui vont partir en voyage. Le nom quon leur donne (alors) est dmons Il y a un Cadavre par foyer :

  • 56

    Cadavre du haut

    Le Cadavre du Haut se nomme PENG JU. Il se trouve au centre de la tte de ltre humain et il (rend) abattue la partie suprieure de lhomme, il ordonne que les yeux

  • 57

    de ltre humain sassombrissent, que les cheveux tombent que la bouche sente mauvais, que le visage se ride, que les dents tombent

  • 58

    Le Cadavre du Centre se nomme PENG ZHI. Il se tient au centre du ventre de ltre humain ; il rend ses Cinq Organes subtils abattus (avec) peu de Souffle (Energie) et beaucoup doublis (perte de mmoire). Il provoque chez lhomme le got de fomenter de mauvais coups, celui de manger ou bien encore il fait rver, il donne sommeil, nous amne renverser les objets et cre le trouble et la confusion

  • 59

    Le Cadavre Inferieur se nomme PENG QIAO. Il se tient au centre des pieds de ltre humain. Il provoque chez lui une irritation (prurit, chatouillement) et un drangement inferieur (MING MEN, centre des lombes). Les Cinq Passions surgissent et sagitent, il se produit des dbordements (licencieux) pervers, sans quil soit possible de les rfrner par soi-mme. Ce cadavre a la forme dun petit enfant ou bien il se prsente avec la forme d'un cheval. Ces rvlations sont fortes intressantes au vu de nos prcdents propos sur les 7 pchs capitaux qui rentrent videment tous dans les proprits de chacun des trois cadavres. On comprend aussi pourquoi on parle d'me instigatrice du mal en Islam. Ce n'est donc pas pour se ddouaner mais juste qu'instinctivement, ontologiquement on sent bien que l'on y est parfois pouss et que de rsister est de l'ordre du combat interne plus que de notre simple volont Concernant les Neuf vers le texte dit : Ils ont tous des poils longs de deux pouces ; ils se trouvent au centre (mme) du corps de lhomme, une fois que ltre humain est mort, il sen suit quils sortent (de son corps) et deviennent les fantmes (les dmons) On constate donc ici que le kwei peut revtir plusieurs formes et plusieurs degrs. Il y a nos kwei internes propres chacun de nous qui ncessitent le combat d'une vie. Il y a les kwei revenants, c'est dire des mes non arrives destination dirons nous. Et puis il y a les kwei du quotidien, les moments, les instants, les gens, les odeurs, les regards, comme si les kwei d'une personne faisaient rsonner nos kwei intrieurs. On ne parle pas ici de magie ou de sorcellerie mais de lois de la nature,

  • 60

    pourquoi est-ce-que tel patient nous marque plus qu'un autre, pourquoi est-ce fonction du patient et du thrapeute? Je pense qu'en fonction de nos prdispositions naturelles, de notre tat d'esprit, de sante et de conscience et de nos kwei internes, on vibre diffremment et donc on rentre parfois en rsonnance avec d'autres kwei qui nous imprgnent. Pour conclure voil une prire qui aide au raffinement intrieur : Hymne du Secret de l'crin de jade Hymne taoste visant protger des carts du PRO et aider leurs transmutations intrieures : A chaque nouvelle lune, pleine lune et fin de lune, les sept pro ne se retiennent plus. On utilise lintention (de la pense=YI) pour les garder on claque sept fois des dents, on appelle les sept Po par leur noms, en disant : Cadavre de Chien, Fleche Tapie, Oiseau Yin, Fourberie Avale, Poison Volant, Impuret Elimine, Poumon Puant.(ceci) une fois ; sil sagit dune femme qui pratique, elle claque des dents sept fois deux reprises et elle appelle les Sept PO deux reprises par leur nom. On sassoit stablement, on serre fermement les poings, et en mditant on prononce la formule incantatoire suivante : LEmpereur de Jade haut et majestueux, lAuguste suprme, lAuthenticit accomplie, les Dix Mille Esprits en paix, subjuguent les Sept PO qui sattachent au corps et ne peuvent sloigner (donc) en s'associant au mal, (ces PO) qui sjournent longuement dans leur demeure et se transforment ensuite parachevant la condition dimmortels (les PO) qui gardent ternellement le SHEN et la forme et me garantissent dobtenir lAuthenticit en voyageant en leur compagnie au Palais Suprieur comme les convives de Jade. A l intrieur, il y a le suc de lEfficace Spirituelle (LING) et lEssence Liquide de Jade qui protgent mon Mandat sans que je mexpose aux dbordements pervers, vite, vite, (excution) ainsi que lordonne la rgle

  • 61

    XV. JING Nous avons parl du JING dans la dfinition du PRO et nous avons vu l'idogramme pour le YOU JING un des trois Rouns. Le JING semble tre un principe actif de lme avec un nom comme Principe vital nous ne pouvons nous abstenir d'en explorer la signification : Revenons sur l'idogramme : Jing = idogramme se compose de : MI= image du fil (yao) d'un cocon, torsad pour en faire un fil plus fort ; cela apporte lide du fil qui relie solidement les choses entre elles. JING = c'est l'image d'un homme debout en train d'examiner des eaux sous le s