7

Click here to load reader

PLAN - monaco international · PDF file2. La plante entière ou une partie de la plante subit une extraction physico-chimique. On obtient alors un extrait aqueux, hydro-alcoolique

  • Upload
    vudat

  • View
    215

  • Download
    3

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: PLAN - monaco international · PDF file2. La plante entière ou une partie de la plante subit une extraction physico-chimique. On obtient alors un extrait aqueux, hydro-alcoolique

PLAN

1. Présentation

• Les plantes médicinales

• Les phytomédicaments 2. Formation 3. Réglementation

• En France

• En Europe

Version Juin 2010

Page 2: PLAN - monaco international · PDF file2. La plante entière ou une partie de la plante subit une extraction physico-chimique. On obtient alors un extrait aqueux, hydro-alcoolique

1. PRESENTATION

La phytothérapie est le traitement des maladies par des plantes dites médicinales. Depuis la

nuit des temps et à travers le monde les plantes sont utilisées à des fins thérapeutiques. La

Pharmacopée française Xème éd (http://www.afssaps.fr/Activites/Pharmacopee) donne une

définition claire des plantes médicinales :

« Les plantes médicinales sont des drogues végétales qui possèdent des propriétés

médicamenteuses. Ces plantes médicinales peuvent également avoir des usages

alimentaires, condimentaires ou hygiéniques ».

Pharmacopée : recueil, à caractère réglementaire, des matières premières (d’origine

végétale, animale et chimique) susceptibles d’entrer dans la composition des médicaments

(principes actifs et excipients). La pharmacopée rassemble l’ensemble des monographies

permettant de contrôler la qualité d’une matière première.

Monographie : texte qui présente l’ensemble des caractéristiques validant la qualité physico-

chimique d’une matière première. On y trouve la définition, les caractères, l’identification,

les essais et le dosage. Plus généralement une monographie décrit les caractéristiques d’une

matière, une personne…

Les plantes médicinales

On peut distinguer deux approches de la phytothérapie, deux utilisations distinctes des plantes médicinales :

1. La plante entière ou une partie de la plante est utilisée en l’état sans avoir subi d’extraction physico-chimique préalable. Le terme de totum est alors employé pour désigner l’ensemble ou la partie du végétal utilisé. Le totum contient de nombreuses familles d’actifs agissant en synergie. Le patient peut l’ingérer sous forme de gélules contenant la poudre de plante, de comprimés ou de tisane (extraction des composés hydrosolubles)…

Exemple : la racine d’harpagophytum (Harpagophytum

procubens L.)

Page 3: PLAN - monaco international · PDF file2. La plante entière ou une partie de la plante subit une extraction physico-chimique. On obtient alors un extrait aqueux, hydro-alcoolique

2. La plante entière ou une partie de la plante subit une extraction physico-chimique. On obtient alors un extrait aqueux, hydro-alcoolique… selon le solvant d’extraction utilisé. Cet extrait liquide subit généralement une étape de dessiccation. On obtient alors un extrait sec. L’extrait sec est concentré en actifs de la même famille chimique.

Exemple : l’extrait sec hydroalcoolique de millepertuis (Hypericum perforatum L.)

Les phytomédicaments

On entend par phytomédicaments les produits à base de plantes ayant obtenu une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) ou un enregistrement auprès des autorités compétentes qui sont les Agences nationales (en France l’AFSSAPS) ou dans certains cas l’Agence Européenne pour l’Évaluation des Médicaments (EMEA : European Medicines Agency (http://www.emea.europa.eu/)).

L’obtention d’une AMM nécessite la réalisation par les industriels des Laboratoires Pharmaceutiques d’un dossier. Ce dossier, le CTD (Common Technical Document), est composé de 5 modules (présentés ci-après) ; il est donc soumis aux autorités compétentes en vue de l’obtention d’une AMM et donc d’une indication thérapeutique pour le médicament considéré.

Module 1, Informations administratives.

Module 2, Rapports d’expert concernant les parties « Qualité », « Pharmaco-toxicologique » et « Clinique » du dossier.

Module 3, " Qualité pharmaceutique ". Informations sur la composition, la méthode de fabrication, le contrôle des matières premières, du produit intermédiaire et du produit fini ainsi que sur la stabilité du principe actif et du produit fini.

Module 4, " Innocuité ". Etudes non-cliniques : pharmacologiques et toxicologiques.

Module 5, " Efficacité ". Etudes cliniques.

Page 4: PLAN - monaco international · PDF file2. La plante entière ou une partie de la plante subit une extraction physico-chimique. On obtient alors un extrait aqueux, hydro-alcoolique

Cependant la Directive européenne 2001/83/CE relative aux médicaments à usage humain prévoit trois niveaux d’indication thérapeutique pour les médicaments à base de plantes :

� Indication thérapeutique pleine et entière

Des études cliniques spécifiques sont réalisées sur le médicaments.

Il en résulte une indication thérapeutique « pleine et entière ».

Exemple : L’extrait lipidostérolique de palmier de Floride (Serenoa repens) est indiqué dans le traitement des troubles mictionnels modérés liés à l'hypertrophie bénigne de la prostate.

Remarque : une plante ou un extrait végétal ne sont pas brevetables donc les recherches mises en place par certains Laboratoires Pharmaceutiques peuvent servir à tous les autres. Leurs coûts élevés et le non retour sur investissement en font un frein important à la recherche puis à la fabrication de phytomédicaments.

� Usage Médical Bien Etabli

L’industriel démontre, par référence à une documentation bibliographique appropriée (module 4 et 5), que la demande porte sur une spécialité dont la ou les substances actives sont d’un usage médical bien établi depuis au moins 10 ans en France ou dans la CEE et présente une efficacité reconnue ainsi qu’un niveau acceptable de sécurité.

Il en résulte une indication thérapeutique « pleine et entière ».

� Usage Traditionnel

Selon la Directive 2004/24/CE, un usage médical d’au moins 30 ans (dont au moins 15 ans dans la CEE) doit être démontré. Les modules 4 et 5 seront des données bibliographiques.

L’indication thérapeutique étant basée sur une utilisation ancestrale du végétal, elle sera indiquée en tant que tel : « Traditionnellement utilisée dans … ».

Exemple : la valériane (Valeriana officinalis L.) est traditionnellement utilisée pour réduire la nervosité des adultes et des enfants notamment en cas de troubles du sommeil.

Page 5: PLAN - monaco international · PDF file2. La plante entière ou une partie de la plante subit une extraction physico-chimique. On obtient alors un extrait aqueux, hydro-alcoolique

2. FORMATION

En France, jusqu’en 1941, la phytothérapie était exercée par des herboristes diplômés. C’est à cette époque que ce diplôme fut supprimé par le gouvernement de Vichy ce qui a privilégié le développement des médicaments chimiques.

De nos jours, conformément à l’article L.4211-1° du Code de la Santé Publique

(http://www.legifrance.gouv.fr/home.jsp) : « La vente des plantes médicinales, plantes

inscrites à la Pharmacopée, relève du monopole pharmaceutique sous réserve des

dérogations établies par décret ».

La vente des plantes médicinales est donc sous la responsabilité des pharmaciens. Durant leur cursus universitaire les étudiants en pharmacie étudient les végétaux (taxonomie, morphologie, histologie…) c’est ce qu’on appelle la botanique ainsi que leurs effets thérapeutiques, c’est ce qu’on appelle la pharmacognosie.

Il existe aussi :

• Diplômes Universitaires* de Pratique en phytothérapie réservés aux professionnels de santé (Docteurs en Médecine , en Pharmacie, Dentistes, vétérinaires) qui se déroulent en 2 ans.

• Diplômes Universitaires de Conseil en phytothérapie adressés aux sages-femmes, kinésithérapeutes, infirmières… qui se déroulent en 2 ans.

• Formation privée ayant reçu l’agrément scientifique et technique du Haut Comité de la Formation Pharmaceutique Continue (Ordre National des Pharmaciens).

* : les Diplômes Universitaires (DU) sont des diplômes d’État.

Page 6: PLAN - monaco international · PDF file2. La plante entière ou une partie de la plante subit une extraction physico-chimique. On obtient alors un extrait aqueux, hydro-alcoolique

3. REGLEMENTATION

Avant les années 70 chaque pays possédait sa propre réglementation en matière de phytothérapie. Depuis, la mise en place d’une réglementation européenne permet d’uniformiser la qualité, la sécurité et l’utilisation thérapeutique des plantes médicinales.

En France

C’est la Commission Nationale de Pharmacopée (AFSSAPS : Agence Française de Sécurité

Sanitaire des Produits de Santé : http://www.afssaps.fr ) qui valide l’intérêt thérapeutique

d’une plante.

La Pharmacopée française créa 1973 une liste de plantes dites médicinales. Cette liste fut

revue en 1993, puis en 2000, elle est divisée en 2 parties :

� Liste A : contenant 454 plantes médicinales utilisées traditionnellement. Exemple : la feuille de ginkgo (Ginkgo biloba L.).

� Liste B : contenant 73 plantes médicinales utilisées traditionnellement en l’état ou sous forme de préparation dont les effets indésirables potentiels sont supérieurs au bénéfice thérapeutique attendu. Ces plantes peuvent servir à la préparation de médicaments homéopathiques.

Exemple : l’aconit (Aconitum napellus L.)

Remarques :

• Une plante médicinale peut être inscrite sur une liste et ne pas avoir de monographie à la Pharmacopée.

• La liste contient encore un certain nombre de plantes dont le statut « médicinal » n’est pas avéré ( exemple : certains colorants, aromatisants ou/et excipients). La Pharmacopée française élabore actuellement un nouveau texte en se fondant essentiellement sur la documentation scientifique.

• Certaines plantes médicinales ont été libérées. Comme nous l’avons vu précédemment le Code de la Santé Publique précise que les pharmaciens ont le monopole de la vente des plantes médicinales inscrites à la Pharmacopée sous réserve de dérogations établies par décret. Une liste comportant 34 plantes

Page 7: PLAN - monaco international · PDF file2. La plante entière ou une partie de la plante subit une extraction physico-chimique. On obtient alors un extrait aqueux, hydro-alcoolique

médicinales pouvant être vendues au public hors circuit pharmaceutique a été publiée en 1979. Une nouvelle liste, comportant 148 plantes, a été publiée en 2008 et se substitue à la précédente (Décret n°2008-841 du 22 août 2008). Exemples : le gingembre (Zingiber officinale Roscoe), le ginseng

(Panax ginseng C. A. Meyer), la lavande (Lavandula angustifolia

Mill.)…

En Europe

Comme nous l’avons vu précédemment pour tenter d’harmoniser l’enregistrement, la fabrication, la circulation et la distribution des médicament en Europe, l’Union Européenne a mise en place, depuis quelques années, un certain nombre de mesures disponibles pour chaque pays de l’Union Européenne :

• En 1974 on assiste à l’entrée en vigueur de la première Pharmacopée Européenne (http://europa.eu/scadplus/leg/fr/lvb/l21161.htm) mise en place par le Conseil de l’Europe, l’EDQM (European Directorate for the Quality of Medicines and Heathcare (http://www.edqm.eu/) ) 10 ans plus tôt. Aujourd’hui elle en est à sa 6ème édition.

• En 2002 l’Agence Européenne pour l’Evaluation des Médicaments est créée (EMEA : European Medicines Agency (http://www.emea.europa.eu/)). Plus spécifiquement un groupe de travail a pour mission de proposer une approche commune à l’enregistrement des produits d’origine végétale (HMPWP : Herbal Medicinal Products Working Party). En juin 2004 l’HMPWP est dissout et remplacé en octobre par l’HMPC (Herbal Medicinal Product Commitee).

• Le 31 Mars 2004 la Directives Européennes sur les Médicaments Traditionnels à base de plantes parait (EMEA/HMPC/Directive européenne 2004/24/CE). Elle prévoit une procédure d’enregistrement simplifiée spéciale pour les médicaments traditionnels à base de plante ainsi que la possibilité d’établir une liste communautaire de substances végétales.

Depuis l’EMEA/HMPC met en place et valide un certains nombre de monographies sur l’usage thérapeutique des plantes médicinales (indication thérapeutique, posologie, contre-indications…).