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2018-2022 PLAN STRATÉGIQUE DU CENTRE DES OPERATIONS D’URGENCES SANITAIRES DU BÉNIN

PLAN STRATÉGIQUE DU CENTRE DES OPERATIONS D’URGENCES ... Strategic Plan Manual.pdf · 13 Caractéristiques économiques, sociales et culturelles 15 PARTIE 4 : ANALYSE DE LA SITUATION

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2018-2022

PLAN STRATÉGIQUE DU CENTRE DES OPERATIONS D’URGENCES

SANITAIRES DU BÉNIN

2018-2022

PLAN STRATÉGIQUE DU CENTRE DES OPERATIONS D’URGENCES

SANITAIRES DU BÉNIN

REMERCIEMENTS

La préparation et la riposte aux épidémies sont des volets importants pour tout pays qui doit assurer la santé et le bien-être de sa population à charge. Ce devoir constitutionnel est rempli au Bénin grâce à l’implication de tous les acteurs et particulièrement ceux qui ont contribué à la mise en place du Centre des opérations d’urgences sanitaires (COUS) et à l’élaboration du Plan stratégique 2018-2022 qui va permettre son opérationnalité.

Nos remerciements vont en direction des membres du gouvernement de la République du Bénin qui, à travers les cadres techniques des Ministères sectoriels impliqués dans la mise en œuvre du Règlement sanitaire international (RSI) 2005, ont contribué à l’élaboration du présent document.

Nous remercions tout particulièrement le projet USAID/ANCRE pour avoir assuré le financement du processus d’élaboration de ce document et pour l’appui technique qui a permis d’améliorer de façon substantielle son contenu.

Nous remercions aussi tous les partenaires techniques et financiers (PTF) pour leurs différents appuis et particulièrement l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), non seulement pour son accompagnement technique pour le financement de la construction et l’équipement du COUS, mais aussi et surtout pour la mise à notre disposition des directives et standards pour l’élaboration de ce document.

Nos remerciements vont également à tous les autres secteurs publics connexes, les structures du système et tous les programmes qui ont non seulement apporté leur expérience de terrain dans la démarche rédactionnelle du document mais qui ont aussi mis à notre disposition les informations fiables, utiles et nécessaires pour l’élaboration du document.

Nous espérons que cet esprit de mobilisation autour de l’élaboration du document va faciliter sa mise en œuvre selon l’approche « Une seule santé » afin de relever les défis communs pour un COUS, à savoir la réduction des délais d’intervention, des taux de morbidité et mortalité en cas de crise sanitaire au Bénin.

SIGLES & ACRONYMES

AD Atacora/Donga

ANCRE Advancing Newborn, Child and Reproductive Health program

AOF Attributions, organisation et fonctionnement

CADRI Capacity for Disaster Reduction Initiative

CDC Centre de diagnostic et de confirmation

CHD Centre hospitalier départemental

CNHU-HKM Centre national hospitalier universitaire Hubert KOUTOCOU MAGA

CS Centre de santé

CNLS-TP Comité national de lutte contre le VIH/Sida, la tuberculose, le paludisme, les infections sexuellement transmissibles et les épidémies

COUS Centre des opérations d’urgences sanitaires

CTE Centre de Traitement Ebola

DDS Direction départementale de la santé

DNSP Direction nationale de la santé publique

DRFM Direction des ressources financières et du matériel

ECOWAS/ Communauté économique des États deCEDEAO l’Afrique de l’Ouest

EEZS Équipe d’encadrement de zone sanitaire

FHV Fièvre hémorragique virale

MAEP Ministère de l’Agriculture de l’élevage et de la pêche

MISP Ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique

MCVDD Ministère du Cadre de vie et du développement durable

MTPT Ministère des Infrastructures et des transports

MS Ministère de la Santé

OCAL Organisation du corridor Abidjan-Lagos

OMS Organisation mondiale de la Santé

OOAS Organisation ouest-africaine de la santé

PF Point focal

PS-COUS Plan stratégique du centre des Operations d’urgences sanitaires du Benin

PTF Partenaires techniques et financiers

RRC Réduction des risques de catastrophe

RSI Règlement sanitaire international

SIMR Surveillance intégrée des maladies et réponse

TDR Termes de référence

UA Union africaine

USPPI Urgence de santé publique de portée internationale

OCHA Bureau de la Coordination des affaires humanitaires

UNISDR Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophes

1 PRÉFACE

3 RÉSUMÉ EXÉCUTIF DU PLAN

7 INTRODUCTION

9 PARTIE 1 : GÉNÉRALITÉS9 Contexte et justification10 Ancrage institutionnel du Plan stratégique du COUS avec le PNDS 2017-2021

11 PARTIE 2 : MÉTHODOLOGIE D’ÉLABORATION DU PLAN STRATÉGIQUE DU COUS11 Analyse de la situation11 Atelier technique d’écriture11 Atelier technique de validation

13 PARTIE 3 : CARACTÉRISTIQUES DU BÉNIN13 Caractéristiques géographiques et démographiques13 Caractéristiques économiques, sociales et culturelles

15 PARTIE 4 : ANALYSE DE LA SITUATION SUR LA GESTION DES CRISES SANITAIRES 15 Les risques et urgences sanitaires au plan mondial16 Les risques et urgences sanitaires au plan régional17 Les risques et urgences sanitaires au Bénin18 Le niveau de risques des urgences sanitaires défini par l’OMS pour le Bénin19 Capacité de riposte contre les risques sanitaires (FHV) au Bénin23 Niveau de préparation du Bénin dans le cadre de la prévention et de la riposte à

une épidémie de la maladie à virus Ebola et autres fièvres hémorragiques23 État d’application du RSI 2005 au Bénin25 État d’application de la SIMR au Bénin26 Le système de santé : Atouts et lacunes pour la gestion des urgences30 Les risques prioritaires pour lesquels il faut une préparation par le COUS BÉNIN

33 PARTIE 5 : ORIENTATIONS STRATÉGIQUES 2018-2022 DU COUS DU BÉNIN 33 Vision33 Missions33 Principes directeurs34 Orientations stratégiques et interventions35 Les résultats attendus36 Mécanismes de mise en œuvre et valeurs requises39 Cadre des résultats45 Dispositif de suivi-évaluation46 Estimation du budget par axe stratégique47 Analyse des risques liés à la mise œuvre du plan

49 BIBLIOGRAPHIES

TABLE DES MATIÈRES

16 Tableau 1 : Les dix premiers pays les plus exposés aux catastrophes naturelles au cours de ces quatre dernières années dans le monde

17 Tableau 2 : Morbidités et létalités dues aux principales urgences sanitaires au Bénin de 2014 à 2016

18 Tableau 3 : Bilan des zoonoses au Bénin de 2011 à 2015

19 Tableau 4 : Typologie des risques au Bénin

20 Tableau 5 : Principales structures techniques opérationnelles du système de santé au Bénin

21 Tableau 6 : Résultats de l’analyse FFOM de la composante COUS au Bénin

21 Tableau 7 : Situation des CTE au niveau des départements

24 Tableau 8 : Capacités requises par le Bénin pour les différentes composantes du RSI 2005

28 Tableau 9 : Synthèse des ressources financières du Ministère de la Santé, par source, en 2015

28 Tableau 10 : Ressources financières allouées et utilisées par la DNSP pour la mise en œuvre de SIMR/RSI de 2013 à 2016

31 Tableau 11 : Niveau des risques au Bénin

32 Tableau 12 : Souhaits/recommandations faites par les responsables, partenaires et autres acteurs pour l’élaboration du Plan stratégique

33 Tableau 13 : Principes directeurs dans la mise en œuvre du Plan stratégique

LISTE DES TABLEAUX

13 Figure 1 : Carte géographique du Bénin

17 Figure 2 : Pays d’Afrique touchés par la maladie à virus Ebola lors de la dernière épidémie de 2014

18 Figure 3 : Cartographie des risques au Bénin en 2015

23 Figure 4 : Niveau de préparation du Bénin, en novembre 2015, dans le cadre de la prévention et la riposte à une épidémie de la maladie à virus Ebola et autres fièvres hémorragiques

26 Figure 5 : Pyramide sanitaire du Bénin

27 Figure 6 : Personnel formé sur la SIMR à différents niveaux du système de surveillance

37 Figure 7 : Organigramme du COUS du Bénin

45 Figure 8 : Dispositif de suivi-évaluation du COUS Bénin

LISTE DES FIGURES

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Les milliers de catastrophes enregistrées annuellement, responsables de près de 7 600 événements naturels dommageables recensés durant la décennie écoulée, causant la mort de près de 1 250 000 personnes et coûtant plus d’un milliard de dollars de dommages, ont fait de la gestion des crises sanitaires un enjeu majeur au plan mondial.

Les dernières épidémies successives du syndrome respiratoire aigu avec 7 761 cas enregistrés dans le monde et 623 décès, et celle de la grippe aviaire avec 11 310 décès, confirment cet enjeu et montrent la nécessité d’actions coordonnées dans la préparation et la riposte aux risques sanitaires.

L’ampleur de l’épidémie de la maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest, de l’épidémie de Lassa au Bénin et des urgences de santé publique de portée internationale (USPPI) a démontré la vulnérabilité de nos systèmes de santé. Ainsi, nous avons décidé de renforcer la prévention, la détection et surtout la coordination de la riposte dans notre pays.

La création d’un Centre des opérations d’urgences sanitaires (COUS) répond à la nécessité de mettre la préparation au cœur de notre stratégie dans la gestion des urgences sanitaires, face à l’ampleur de ces risques sanitaires dans le monde, en Afrique en général et au Bénin en particulier. Nous entendons, à travers le COUS, mieux maîtriser les risques sanitaires et l’ampleur des événements susceptibles d’effets délétères sur la santé humaine et animale.

Il est heureux aujourd’hui de constater, au plan régional, une mobilisation active autour de cet objectif commun. Ainsi, la création d’un Centre de diagnostic et de confirmation (CDC) de l’Union africaine (UA), la mise en place d’un Centre régional de surveillance des maladies, d’une Institution nationale de coordination (INC) des urgences par l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS) et l’installation d’un Comité national de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme (CNLS-TP) dont les actions sont élargies à la gestion des épidémies par le gouvernement béninois, sont des investissements majeurs qui méritent d’être soulignés. Le Bénin s’inscrit dans cet effort collectif mondial et panafricain.

Le COUS doit jouer le rôle de coordination et d’institution leader dans la gestion des crises ou urgences sanitaires, qu’elles soient de portée internationale ou non. Ce rôle ressort clairement dans la vision et les missions du COUS. Il est parfaitement décliné en orientations et objectifs stratégiques dans ce plan. Le COUS sera au service de l’ensemble du système sanitaire.

J’attache du prix à l’approche « One Health », aux principes majeurs de rapidité, d’organisation, de coordination/intégration, de pragmatisme, ainsi qu’aux valeurs de bonne gouvernance, d’esprit d’équipe, d’équité et de redevabilité qui doivent guider la mise en œuvre de ce plan, si nous voulons atteindre les résultats attendus. Je souhaite enfin que ce plan bénéficie du soutien et de l’adhésion du gouvernement de mon pays, de tous les partenaires techniques et financiers, de tous les acteurs des secteurs publics ou privés du système sanitaire du pays et des autres Ministères sectoriels.

Dr Alassane SEIDOUMinistre de la Santé

PRÉFACE

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Face aux multiples risques sanitaires liés à l’émergence ou à la réémergence de nouvelles menaces internationales pour la santé et d’autres risques pour la santé publique, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a adopté, lors de sa 58ème Assemblée mondiale de la Santé en date de 23 mai 2005, le Règlement sanitaire international (RSI) 2005 qui est entré en vigueur le 15 juin 2007. Ce règlement doit permettre aux pays de prévenir la propagation internationale des maladies, de s’en protéger, de les maîtriser et d’y réagir par une action de santé publique proportionnée et limitée aux risques qu’elle présente pour la santé publique, en évitant de créer des entraves inutiles au trafic et au commerce internationaux.

Le RSI 2005 fait obligation à chaque pays de développer un certain nombre de capacités minimales, dont la création d’un centre en charge des opérations d’urgences de santé publique.

Après plus d’une dizaine d’années de mise en œuvre du RSI 2005, la maîtrise des risques sanitaires, qu’ils soient biologiques, technologiques, environnementaux ou sociétaux, constitue un enjeu majeur dans les pays en général et au Bénin en particulier. La survenue des épidémies de la maladie à virus Ebola et de Lassa en Afrique en 2015 illustre parfaitement l’enjeu. En effet, l’épidémie d’Ebola a touché très rapidement six pays en moins de trois mois, avec une morbidité et une létalité élevées (28 615 cas dont 11 315 décès), soit un taux de morbidité 25 fois plus élevé que la même épidémie apparue en 1976 ; une perte économique estimée par la Banque mondiale à plus de 2,2 milliards de dollars US pour les trois pays les plus touchés (Guinée, Sierra Léone et Liberia). Quant à l’épidémie de Lassa, 380 cas dont 12 décès ont été enregistrés par trois pays dont le Bénin en 2015. Aussi, en 2016, le Bénin a connu une autre épidémie de Lassa avec 54 cas dont 16 confirmés, avec 30 décès dont 8 parmi les cas confirmés. L’ampleur des deux dernières épidémies prouve bien la vulnérabilité de nos systèmes sanitaires, l’insuffisance de la préparation et de la riposte aux urgences.

Pour minimiser l’ampleur des urgences sanitaires et répondre aux exigences du RSI 2005, les

RÉSUMÉ EXÉCUTIF DU PLAN

gouvernements, les institutions internationales et les ONG se mobilisent pour mettre en place les structures et les outils nécessaires pour la préparation et la riposte aux éventuels risques sanitaires.

C’est dans cette optique que le Bénin, avec l’appui de ses PTF, s’efforce depuis un an à construire, équiper et mettre en place les outils stratégiques et techniques nécessaires pour le fonctionnement du COUS. En effet, le COUS est une des capacités essentielles à développer par les pays dans le cadre de la mise en œuvre du RSI 2005. Le Bénin, pour rendre opérationnel et fonctionnel le COUS construit, a élaboré le Plan stratégique selon l’approche « Une seule santé » (« One Health »). Il s’agit d’un plan qui est aligné sur le Plan national du développement sanitaire (PNDS) du pays et qui couvre la période de 2018-2022. Il est structuré autour d’une vision assortie de quatre missions déclinées en trois orientations stratégiques, sept objectifs stratégiques (OS) et 19 interventions.

La vision du COUS« En 2022, le Bénin dispose d’un COUS performant, capable de préparer et de coordonner les opérations liées aux risques et aux urgences sanitaires »

Les quatre missions du COUS Pour réaliser la vision, il est assigné au COUS quatre missions :

1. Développer et maintenir un dispositif de surveillance, de préparation et de riposte capable d’assurer des investigations nécessaires lorsqu’un événement susceptible de mener à une crise sanitaire est identifié par le système ;

2. Mettre à la disposition des acteurs des protocoles opératoires normalisés et standardisés pour les risques prioritaires identifiés par le pays afin de réduire considérablement les retards et de permettre une activation d’interventions d’urgence coordonnée dans un délai raisonnable (120 minutes) à compter de l’identification d’une situation d’urgence de santé publique ;

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3. Assurer la mobilisation des fonds pour la surveillance, la préparation et la riposte ;

4. Assurer la coordination efficace des opérations d’urgences sanitaires.

Les orientations stratégiquesDans ce Plan stratégique, trois orientations stratégiques déclinées en sept objectifs stratégiques (OS) vont permettre la réalisation des quatre missions ci-dessus assignées au COUS :

1. Le renforcement du cadre institutionnel, juridique et organisationnel du COUS qui comporte deux objectifs stratégiques (OS-I et OS-II) et huit interventions ;

2. La mise en place de dispositifs opérationnels et fonctionnels de préparation et de riposte aux crises sanitaires, orientation structurée autour de quatre objectifs stratégiques (OS-III, OS-IV, OS-V et OS-VI) et de neuf interventions.

3. La contribution à la coordination et à la promotion de l’ensemble des domaines du RSI 2005 : un objectif stratégique (OS-VII) et deux interventions.

Objectif stratégique I Mettre en place un cadre légal, intégré, multisectoriel pour la gestion des crises sanitaires avec quatre interventions, à savoir :

u Intervention 1 : Renforcement du cadre institutionnel et collaboratif du COUS ;

u Intervention 2 : Renforcement des dispositifs nationaux existants de gestion des crises sanitaires à tous les niveaux ;

u Intervention 3 : Contribution aux initiatives de gestion des crises régionales et internationales ;

u Intervention 4 : Développement de stratégies de communication sur les risques.

Objectif stratégique IIDévelopper le leadership, l’organisation et les ressources humaines avec les quatre interventions ci-après :

u Intervention 5 : Mise en place des procédures organisationnelles et structurelles ;

u Intervention 6 : Mise en place d’un système d’information du COUS ;

u Intervention 7 : Renforcement des compétences et capacités du COUS ;

u Intervention 8 : Renforcement du cadre de planification et du suivi-évaluation.

Objectif stratégique IIIMettre en place des procédures et des plans opérationnels du COUS avec trois interventions, à savoir :

u Intervention 9 : Cartographie des risques et ressources ;

u Intervention 10 : Mise en place des plans et procédures de préparation et de déclenchement de la riposte ;

u Intervention 11 : Suivi des intrants et stocks et veille sanitaire.

Objectif stratégique IVMettre en place un programme d’intervention d’urgence avec deux interventions, à savoir :

u Intervention 12 : Renforcement du cadre de riposte aux risques sanitaires ;

u Intervention 13 : Mobilisation des ressources pour les exercices de simulation.

Objectif stratégique VÉlaborer les procédures de prise en charge des risques et urgences sanitaires avec deux interventions :

u Intervention 14 : Mise en place des procédures pour la riposte ;

u Intervention 15 : Mise en place de dispositifs d’orientation et de prise en charge des urgences sanitaires.

Objectif stratégique VIMobiliser des ressources humaines, techniques et financières en cas d’urgence avec deux interventions :

u Intervention 16 : Mobilisation des ressources financières ;

u Intervention 17 : Pérennisation du financement.

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Objectif stratégique VIIFaire progresser l’ensemble du Règlement sanitaire international (RSI) 2005 qui comprend deux interventions :

u Intervention 18 : Intégration du RSI 2005 au COUS et aux activités de routine ;

u Intervention 19 : Renforcement de la mise en œuvre du RSI 2005.

Des résultats précis par types de produits, d’effets et d’impacts sont clairement définis et attendus à la fin de la mise en œuvre du Plan stratégique. Le plan de suivi-évaluation définira clairement les indicateurs retenus à cet effet.

La mise en œuvre du Plan stratégique sera conduite par une équipe bien structurée autour d’un organigramme précis du COUS et d’une définition claire des attributions des membres. L’Instance nationale de coordination (INC) assurée par le CNLS-TP sera une institution leader clé dans les orientations et l’appui stratégique pour mobiliser les ressources nécessaires. Le COUS, bras opérationnel de l’INC, est l’instrument de mise en œuvre.

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Malgré les évolutions scientifique, technique et technologique, des épidémies (nouvelles, émergentes ou anciennes) et des catastrophes se déclenchent et menacent la santé des populations, avec souvent de forts taux de morbidité et de mortalité. Pour faire face à ce défi, l’Assemblée mondiale de Santé a adopté en mai 2005 le Règlement sanitaire international (RSI) qui est entré en vigueur depuis juin 2007 et fait obligation à chaque pays de développer un certain nombre de capacités pour pouvoir protéger les populations contre ces différents risques. Après près de dix ans de mise en œuvre du RSI au Bénin, une évaluation externe conjointe a été effectuée pour apprécier le niveau de mise en œuvre. Cette évaluation a montré que beaucoup d’efforts restent encore à faire par notre pays pour le renforcement des différentes capacités, sur le plan institutionnel et juridique, sur le plan organisationnel ainsi que sur le plan de la mobilisation des ressources tant matérielles que financières en vue de faire face à ces différentes urgences sanitaires.

INTRODUCTION

Des propositions et recommandation ont été faites par les différents experts en vue de renforcer les différentes capacités du pays pour améliorer la mise en œuvre du RSI 2005. Une des recommandations fortes est de mettre en place et de rendre fonctionnel le Centre des opérations des urgences sanitaires (COUS) dans le but d’améliorer la capacité du Bénin à prévenir les différents risques sanitaires, à les détecter et à riposter face à une urgence de santé publique. En vue de mettre en œuvre cette recommandation, le Bénin a décidé, avec le soutien des partenaires techniques et financiers, d’élaborer et de mettre en œuvre un Plan stratégique. Ce Plan stratégique 2018-2022 est structuré en cinq points : (i) Généralités : (ii) Méthodologie d’élaboration du plan ; (iii) Caractéristiques du Bénin ; (iv) Analyse de situation sur la gestion des risques sanitaires ; (v) Présentation dudit Plan stratégique.

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CONTEXTE ET JUSTIFICATIONCes dernières décennies, le monde a été marqué par le développement des voyages et des échanges commerciaux internationaux, responsables de l’émergence ou de la réémergence de nouvelles menaces internationales pour la santé et d’autres risques pour la santé publique.

Ainsi, plusieurs événements de type épidémies ou catastrophes se sont produits dans le monde, faisant de très nombreuses victimes.

La 58ème Assemblée mondiale de la Santé a adopté le RSI le 23 mai 2005. Il est entré en vigueur le 15 juin 2007. Le RSI devrait permettre aux pays de prévenir la propagation internationale des maladies, de s’en protéger, de la maîtriser et d’y réagir par une action de santé publique proportionnée et limitée aux risques qu’elle présente pour la santé publique, en évitant de créer des entraves inutiles au trafic et au commerce internationaux.

Le RSI exige de chaque pays qu’il développe un certain nombre de capacités minimales, y compris la création d’un centre d’opérations d’urgence de santé publique pour les urgences sanitaires.

En Afrique, des épidémies ravageuses et des catastrophes destructrices ont été enregistrées ces dernières années, notamment :

u Une épidémie de la maladie à virus Ebola pour laquelle 28 631 cas dont 11 315 décès ont été enregistrés dans six pays entre décembre 2013 et décembre 2015 ;

u Une épidémie de Lassa en 2015 durant laquelle 380 cas dont 12 décès ont été notifiés par trois pays ;

u Une épidémie de Zika au Cap-Vert avec un total de 7 081 cas notifiés entre octobre 2015 et janvier 2016 ;

u Des épidémies de choléra avec au total 6 290 cas dont 205 décès enregistrés par six pays ;

u Enfin, des épidémies de méningite avec un total de 16 901 cas (suspects ou confirmés) dont 1 171 décès qui ont été notifiées en 2015 par tous les pays.

PARTIE 1 : GÉNÉRALITÉS

Le Bénin, pays de l’Afrique de l’Ouest, n’a pas été épargné par les épidémies et catastrophes. Ainsi, il a été noté :

u Une épidémie de Lassa : fièvre hémorragique à virus Lassa, avec respectivement 16 cas dont 9 décès en 2014, 58 cas dont 16 confirmés, avec 30 décès en 2016 et 2 cas, tous décédés en 2017 ;

u Une épidémie de choléra : 831 cas dont 12 décès, soit une létalité de 1,4% en 2014, puis 874 cas et 13 décès en 2016, soit une létalité de 1,5%.

u Au-delà des épidémies enregistrées au Bénin, des catastrophes ou autres événements majeurs sont survenus.

L’analyse des indicateurs épidémiologiques de toutes ces urgences permet de constater de forts taux d’attaque, des létalités élevées résultant d’une insuffisance de préparation, d’organisation, de coordination et de mobilisation des ressources pour que les ripostes soient efficaces.

L’évaluation externe conjointe faite en mai 2017 au Bénin a montré que les capacités sont inexistantes pour chacun des trois indicateurs de cette composante.

Devant l’existence d’un cadre institutionnel adéquat renforcé par la création du Comité national de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme (CNLS-TP) dont les attributions prennent en compte la gestion des risques sanitaires, plusieurs recommandations ont été faites au pays pour renforcer son système de préparation et de riposte aux urgences sanitaires. L’une de ces recommandations est l’élaboration d’un Plan stratégique pour le Centre des opérations des urgences sanitaires construit avec l’appui de l’OMS. Dans l’approche « Une seule santé », les autres partenaires techniques et financiers (PTF) ont été sollicités pour rendre fonctionnel le COUS.

Le projet d’amélioration de la santé de la reproduction, du nouveau-né et de l’enfant (ANCRE), l’un des PTF actifs dans la lutte contre les urgences, appuie le Bénin pour élaborer ce document stratégique selon une démarche participative, multisectorielle et multidisciplinaire.

Ce processus, qui a eu lieu au cours de l’année 2017, s’est déroulé en plusieurs étapes.

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ANCRAGE INSTITUTIONNEL DU PLAN STRATÉGIQUE DU COUS AVEC LE PNDS 2017-2021Le Plan stratégique du COUS 2018-2022 est en cohérence avec le PNDS 2017-2021. En effet, ce Plan cadre bien avec les différentes orientations stratégiques déclinées en objectifs stratégiques qui, à leur tour, sont déclinés en axes d’interventions. Ce plan trouve son ancrage surtout au niveau de l’orientation stratégique 2 (OS2) intitulée : « Réduction de la morbidité, de la mortalité de la mère, du nouveau-né, de l’enfant, de l’adolescent et du jeune et renforcement de la prévention, la lutte contre les maladies et l’amélioration de la qualité des soins », et plus précisément au niveau de :

u L’objectif stratégique 2.2 « Améliorer la qualité des soins » à travers les deux axes d’intervention :

– Le renforcement de l’offre de services de santé de qualité et ;

– Le renforcement de la préparation aux urgences et sécurité sanitaires, puis :

u L’objectif stratégique 2.3 « Prévenir et lutter contre les maladies » avec un focus sur deux axes d’intervention, à savoir :

– La promotion de l’hygiène et de l’assainissement de base et ;

– La réadaptation du système de santé à la lutte contre les maladies transmissibles et autres urgences sanitaires.

Le Plan stratégique du COUS est en parfaite cohérence avec le Programme d’action du gouvernement (PAG 2016-2021) à travers son pilier 3 « Améliorer les conditions de vie des populations » et l’axe stratégique 6 « Renforcement des services sociaux de base et protection sociale ».

Le Plan stratégique du COUS est également en adéquation avec les Objectifs de développement durable (ODD), notamment l’ODD 3 « Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être pour tous et à tout âge ».

En somme, la mise en œuvre du Plan stratégique du COUS 2018-2022 va contribuer à atteindre l’objectif général du PNDS 2017-2021 qui est d’améliorer l’état de santé de la population béninoise sur la base d’un système intégrant les personnes vulnérables (populations pauvres, indigentes, handicapés, personnes de 3ème âge, femmes enceintes, etc.) à travers la réduction des taux de morbidité et de mortalité au Bénin.

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Trois phases en plusieurs étapes ont été suivies pour l’élaboration du Plan stratégique au Bénin :

u L’analyse de la situation des urgences sanitaires dans le monde, en Afrique et au Bénin ;

u L’atelier technique d’analyse des données et d’écriture du Plan stratégique, assorti d’un plan opérationnel budgétisé ;

u L’atelier de validation du plan élaboré.

ANALYSE DE LA SITUATIONCette analyse a été faite sous forme d’une étude de type évaluatif, sommaire transversale et qualitative, sur le dispositif de prise en charge des urgences en général et des fièvres hémorragiques virales (FHV) en particulier. À ce titre, les cibles appropriées ont été identifiées et les outils adaptés ont été utilisés pour la collecte des données.

PARTIE 2 : MÉTHODOLOGIE D’ÉLABORATION DU PLAN STRATÉGIQUE DU COUS

ATELIER TECHNIQUE D’ÉCRITURECet atelier a vu la participation des cadres techniques des Ministères, des PTF impliqués dans la prise en charge des urgences sanitaires, et des personnes ressources. Pendant quatre jours, ces participants ont élaboré le Plan stratégique 2018-2022 du COUS, assorti d’un plan opérationnel budgétisé 2018.

ATELIER TECHNIQUE DE VALIDATIONLe Plan a été validé en deux étapes : une phase de validation technique et une phase de validation définitive.

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CARACTÉRISTIQUES GÉOGRAPHIQUES ET DÉMOGRAPHIQUESLe Bénin est situé en Afrique de l’Ouest, sur le Golfe de Guinée, et couvre une superficie de 114 763 km2. Il est limité au nord par le Burkina Faso et le Niger, à l’est par le Nigeria, à l’ouest par le Togo et au sud par l’Océan atlantique avec une façade maritime de 125 km (Figure 1).

PARTIE 3 : CARACTÉRISTIQUES DU BÉNIN

Le territoire national est découpé en douze départements : l’Alibori, l’Atacora, l’Atlantique, le Borgou, les Collines, le Couffo, la Donga, le Littoral, le Mono, l’Ouémé, le Plateau et le Zou. Ces 12 départements se subdivisent en 77 communes avec 546 arrondissements et 3 747 villages et quartiers de ville.

Situé dans la zone intertropicale, le Bénin a un climat chaud et humide. On y retrouve deux principales zones climatiques. Au sud, règne un climat subéquatorial avec une forte humidité. C’est un climat à quatre saisons provenant d’une alternance de saisons sèches et de saisons des pluies. La partie septentrionale est caractérisée par deux saisons annuelles : une saison sèche et une saison pluvieuse.

Sa population totale en 2015 a été estimée à 10 008 749 habitants sur la base des résultats du Quatrième recensement général de la population et de l’habitation de 2013 (RGPH 4), dont 5 115 704 personnes de sexe féminin, soit 51,2%. L’indice de fécondité est de 4,9. Il s’agit d’une population jeune avec 47% d’enfants de moins de quinze ans et 17% d’enfants de moins de cinq ans.

CARACTÉRISTIQUES ÉCONOMIQUES, SOCIALES ET CULTURELLESLe produit intérieur brut (PIB) par tête d’habitant du Bénin est de 486.500 FCFA (rang mondial en 2014, selon la Banque mondiale : 141/194). La croissance annuelle du PIB est estimée à 5,4%. L’économie du Bénin repose sur une agriculture vivrière avec comme principales cultures le maïs, l’igname, le manioc, le haricot, le mil, le sorgho et l’arachide. L’élevage et la pêche sont pratiqués de manière artisanale et couvrent environ 60% des besoins de la population. Le secteur industriel est embryonnaire.

Sur 187 pays, le Bénin se classe au 165ème rang dans le Rapport sur le développement humain en 2014, avec un indice de développement humain de 0,476, ce qui classe le Bénin dans le groupe des pays à faible

Figure 1 : Carte géographique du Bénin

Collines

Plateau

OuéméLittoralAtlantique

Mono

Couffo

Zou

Donga

Atacora

Alibori

Borgou

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indice de développement humain (IDH) dans lequel se retrouvent plus de la moitié des pays africains.

Sur le plan socio-culturel, le Bénin est un État laïque et les habitants pratiquent plusieurs religions. Les principales religions sont l’islam (27,7%), le catholicisme (25,5%) et le vodou (11,6%). On y retrouve un pluralisme religieux depuis des décennies.

Au Bénin, une cinquantaine d’ethnies sont répertoriées et réparties sur des aires géographiques bien déterminées. Les groupes ethniques majoritaires sont : les Fons (39 %), les Adja et apparentés (15 %), les Yoruba (12 %) et les Bariba (9%). À chaque ethnie correspond une langue qui porte souvent le même nom que l’ethnie. Aujourd’hui, bien que la langue officielle soit le français, il existe environ une vingtaine de langues locales au Bénin.

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LES RISQUES ET URGENCES SANITAIRES AU PLAN MONDIALLe monde a connu des crises sanitaires d’une ampleur et d’une gravité inégalées ces quinze dernières années, du fait essentiellement d’épidémies et de catastrophes naturelles.

Les épidémies au cours des dernières décenniesAu cours de ces dernières décennies, cinq épidémies majeures ont retenu l’attention au plan mondial :

u Le syndrome respiratoire aigu sévère lié au coronavirus en 2003, avec 8 096 cas de maladie recensés et 774 décès ;

u La grippe aviaire à virus H5N1 qui a commencé en 2003 et a touché toutes les régions du monde. À la mi-juillet 2009, 97 270 cas dont 448 décès ont été enregistrés ;

u La maladie à virus Ebola en 2014 qui a continué jusqu’en 2016. À la date du 29 mars 2016, selon l’OMS, 28 615 cas dont 11315 décès avaient été enregistrés dans le monde ;

u La fièvre Zika depuis 2015, avec plus de 1 000 cas enregistrés au début de 2016, avec un risque maximum de contamination du virus à 1,65 million de femmes enceintes ;

u Une épidémie de fièvre aphteuse en août 2016 sur l’île Rodrigues avec 315 bœufs contaminés et 25 autres tués.

Les catastrophes et autres risquesAu-delà des épidémies qui ont secoué le monde, à l’échelle mondiale, on recense annuellement environ un millier de grandes catastrophes « naturelles », en majeure partie provoquées par des crues, les événements naturels les plus fréquents et les plus destructeurs. L’origine de ces crues est météorologique : moussons, cyclones, tempêtes,

PARTIE 4 : ANALYSE DE LA SITUATION SUR LA GESTION DES CRISES SANITAIRES

etc., avec pour effet des inondations et des mouvements de terrain, à savoir des écroulements, des éboulements, des glissements de terrain, des destructions d’ouvrages comme des barrages, des ponts, etc. Leurs effets peuvent être aggravés en Afrique par l’activité humaine, par exemple le rétrécissement, voire la suppression de zones inondables, forestières ou agricoles. À cela, il faut ajouter l’extension de zones d’aménagement, la construction d’ouvrages inadaptés et le non-respect des règles de prévention des catastrophes naturelles.

Certains continents sont particulièrement touchés : un tsunami en Indonésie, des ouragans et des typhons majeurs en Asie et aux Amériques, des séismes dévastateurs, des canicules extrêmes font partie des 7 563 événements naturels dommageables qui ont été recensés durant la décennie écoulée, causant la mort de 1 244 230 personnes et coûtant plus de 1 023 milliards de dollars de dommages.

En outre, d’autres catastrophes naturelles du fait de leurs particularités tant naturelles qu’humaines constituent des exemples génériques, des cas d’école montrant que les effets d’événements naturels irrépressibles ne sont catastrophiques que parce qu’ils ont été ignorés, mal estimés et mal prévenus. On peut citer notamment :

u Le cyclone Nargis au Mynmar en 2008 ;

u La tempête Xynthia en Espagne, en France, au Portugal et dans d’autres pays européens en 2010 qui a causé la mort de 59 personnes et de nombreux dégâts matériels ;

u Le séisme de 2011 de la côte pacifique du Tōhoku au Japon, avec 18 079 morts et disparus ;

u Les cyclones, les ouragans, les tempêtes tropicales, les pluies torrentielles, les crues, les inondations et les tremblements de terre qui touchent régulièrement Haïti, dont tout récemment, en septembre 2017, un ouragan qui a fait plus de 2 000 sinistrés.

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Le tableau ci-dessous montre, par ordre, les pays au monde les plus exposés aux catastrophes naturelles selon le « World Risk Index » calculé par l’Université des Nations Unies.

De l’analyse de la situation de gestion des crises sanitaires dans le monde, on retient que les crises sanitaires liées aux maladies et aux catastrophes ont été gérées dans le monde avec des morbidités et des mortalités inquiétantes. En outre, de lourdes pertes de ressources de tous genres ont été enregistrées. À ce titre, ces crises imposent au monde entier une responsabilité collective pour la préparation et la riposte à ces risques sanitaires.

LES RISQUES ET URGENCES SANITAIRES AU PLAN RÉGIONALL’Afrique de l’Ouest, comme d’autres régions du monde, n’a pas été épargnée par ces crises sanitaires. Des épidémies et des catastrophes ont aussi été enregistrées.

Les épidémiesLes cinq épidémies les plus importantes enregistrées en Afrique au cours de ces dernières années sont :

u L’épidémie de Lassa en 2015 avec 380 cas dont 12 décès qui ont été notifiés par trois pays ;

u L’épidémie de Zika au Cap-Vert avec 7 081 cas qui ont été notifiés entre octobre 2015 et janvier 2016 ;

Tableau 1 : Les dix premiers pays les plus exposés aux catastrophes naturelles au cours de ces quatre dernières années dans le monde

Rang Pays 2016 2013 2012 20111 Qatar 0,08% 0,11% 0,10% 0,02%2 Malte 0,60% 0,61% 0,61% 0,72%3 Arabie saoudite 1,14% 1,32% 1,31% 1,26%4 Barbade 1.32% 1,16% 1,15% 2,44%5 Grenade 1,42% 1,44% 1,46% 2,29%6 Islande 1,52% 1,55% 1,53% 1,56%7 Bahreïn 1,69% 1,81% 1,81% 1,66%8 Kiribati 1,78% 1,78% 1,78% 1,88%9 Émirats arabes unis 1,97% 2,10% 2,07% 4,09%10 Suède 2,12% 2,26% 2,15% 2,00%

u L’épidémie de choléra avec au total 6290 cas dont 205 décès qui ont été enregistrés par six pays ;

u Des épidémies de méningite avec un total de 16 901 cas (suspects ou confirmés) dont 1 171 décès qui ont été notifiées en 2015 par tous les pays ;

u Une épidémie d’Ebola pour laquelle 28 631 cas dont 11 315 décès ont été enregistrés dans six pays entre décembre 2013 et mars 2016.

La figure ci-dessous montre les pays de l’Afrique touchés par cette épidémie.

Les catastrophes et autres risques en AfriqueL’Afrique est l’un des continents les moins touchés par les catastrophes. L’Afrique de l’Ouest a cependant fait face à des risques majeurs ces dernières années, à savoir :

u Des inondations catastrophiques qui ont, dans certains cas, occasionné des pertes en vies humaines ;

u Des phénomènes géo-climatiques : sécheresses, inondations, vents forts, vagues de chaleur sur la bande côtière.

En Afrique en général, les conséquences du changement climatique auxquelles on pourrait s’attendre seraient :

u « 75 à 250 millions d’Africains exposés au stress hydrique d’ici à 2020 ;

u 50% de réduction des rendements de production pluviale d’ici à 2020 ;

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Figure 2 : Pays d’Afrique touchés par la maladie à virus Ebola lors de la dernière épidémie de 2014

Sénégal

GuineaSierra Leone

Liberia

Mali

Nigeria

Flambée antérieure maîtrisée

L’analyse de la gestion des risques sanitaires au niveau régional permet de retenir que :

1. Il existe de multiples risques sanitaires tels qu’épidémies et catastrophes dans le monde entier en général, et en Afrique en particulier.

2. La gestion des épidémies notamment celle de la maladie à virus Ebola, et les catastrophes survenues en Afrique ces dernières décennies, ont mis en exergue notre vulnérabilité en tant que communauté face aux menaces que constituent les maladies infectieuses, mais nous ont également démontré, ainsi qu’au monde entier, comment l’apparition d’une épidémie infectieuse dans un pays peut devenir une crise de santé publique d’envergure internationale lorsque les systèmes de santé n’y sont pas préparés.

LES RISQUES ET URGENCES SANITAIRES AU BÉNIN

Les épidémies Le Bénin n’a pas été épargné par les épidémies. De 2013 à 2016, plusieurs épidémies et risques sanitaires ont été enregistrés. Le Tableau 2 ci-dessous indique le niveau des indicateurs épidémiologiques (morbidité, mortalité, létalité) atteints à l’issue de la gestion desdites épidémies.

Tableau 2 : Morbidités et létalités dues aux principales urgences sanitaires au Bénin de 2014 à 2016

Maladie sous surveillance

ANNÉE 2014 ANNÉE 2015 ANNÉE 2016Nombre de cas

Nombre de décès Létalité

Nombre de cas

Nombre de décès Létalité

Nombre de cas

Nombre de décès Létalité

Méningite cérébro-spinale

711 88 12% 568 63 11% 1048 131 13%

Rougeole 1749 3 0,20% 175 1 0,60% 287 0 0Choléra 831 12 1,44% 0 0 0 874 13 5%Shigellose 1 0 0 32 0 0 8 0 0Rage humaine 3 3 100% 5 3 60 5 3 60%Charbon humain

5 0 0 7 0 0 6 2 33%

Intoxications alimentaires

23 0 0 34 15 44% 27 5 18%

FH Lassa 16 9 56% 0 0 0 101 38 38%

Source : SIMR 2014-2016

u L’insécurité alimentaire et la malnutrition ;

u 5 à 10% du PIB des pays africains qui risquent d’être consacrés au sauvetage et à l’adaptation des villages et des villes côtiers ;

u et l’extension de 5 à 8% des zones arides et semi-arides d’ici à 2080 ».

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Pour la santé animale, des maladies zoonotiques pouvant entraîner des épizooties ont également été enregistrées et sont résumées dans le tableau ci-dessous.

Les catastrophes et autres risques sanitaires En dehors des risques biologiques, le Bénin est exposé aux risques naturels, technologiques et sociétaux. On peut mentionner notamment la catastrophe de Tori qui s’est soldée par plus d’une dizaine de décès et de nombreux cas de séquelles en 2016 ; la bousculade au Stade de l’Amitié en 2015 qui a fait plus d’une vingtaine de morts ; et la collision entre un train et un bus en 2017 qui a coûté la vie à plus de 28 personnes. Par ailleurs, des conflits entre agriculteurs et éleveurs ont fait plusieurs morts.

Le transport d’hydrocarbures par voie terrestre ou fluviale et les ventes d’hydrocarbures frelatées ont occasionné des décès suite à des explosions ou des déversements accidentels. On peut citer l’explosion d’un camion-citerne à Porga dans l’Atacora en 2006, l’un des accidents fréquents provoqués par des véhicules transportant des hydrocarbures.

D’autres risques majeurs sont notés au Bénin :

u Des inondations : 2007, 2009 et 2010 mettant au total près de 1,1 million de personnes en insécurité ;

u Des catastrophes environnementales pouvant entraîner une baisse de 6% à l’horizon 2050.

Tableau 3 : Bilan des zoonoses au Bénin de 2011 à 2015

Nom de la maladie prioritaire

Foyers Sensibles Cas Morts

2011

2012

2013

2014

2015

2011

2012

2013

2014

2015

2011

2012

2013

2014

2015

2011

2012

2013

2014

2015

Fièvre aphteuse 59 26 89 89 11 135

32021

89243 827

43 827 5711 7

9332

5738

4258

4258

425 259 60 37 37 -

Trypano-somiase bovine

- 290 79 79 - - 522 199

400 009

400 009 - - 94

450101 530

101 530 - - 988 477 477 37

Fièvre char-bonneuse - - - - 2 - - - - 99 - - - - 404 - - - - 43

Rage canine 1 - - - 4 - - - 744 1 - - - - - - - -

Tuberculose bovine 11 11 56 56 23 2

6222

5011

4981

49838 509 507 302 408 408 19

935 0 0 0 0 51

Babésiose bovine 5 21 40 40 - - 443 458 458 - 106 443 225 142 - 1 9 5 5 -

Source : Direction de l’Élevage + CARDER/MAEP

Figure 3 : Cartographie des risques au Bénin en 2015

LE NIVEAU DE RISQUES DES URGENCES SANITAIRES DÉFINI PAR L’OMS POUR LE BÉNINLa cartographie commune des risques réalisée dans tous les départements est illustrée par la figure ci-dessous.

Les risques sont répartis sur toute l’étendue du territoire national. La typologie des risques enregistrés est indiquée dans le tableau ci-dessous.

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Tableau 4 : Typologie des risques au Bénin

Risques biologiques Risques technologiquesMaladies humaines endémiques ou épidémiques

(grippe, choléra, méningite, FHV, Lassa)

Zoonoses (grippe aviaire, anthrax, rage)

Empoisonnement ou intoxications alimentaires (salmonellose, shigellose, E. Coli)

Accidents industriels

Transport d’uranium par voie terrestre

Explosion et incendies

Transport d’hydrocarbures par voie fluviale et routière

Vente hydrocarbures frelatées

Intoxication médicamenteuse

Incident radionucléaire

Transport et dépôt de souffreRisques naturels et environnementaux,

traumatismes non intentionnelsRisques sociétaux :

Traumatismes intentionnelsÉvénements météorologiques

Sécheresse, infestation d’insectes

Effondrements et éboulements localisés

Inondations et pollution de l’air

Événements par morsures de serpent

Brûlures domestiques

Incendies

Érosion côtière et érosion des berges lagunaires

Décès maternels

Malnutrition

Effondrements ou accidents

Bousculades

Terrorisme

Troubles civils

Conflits liés à la transhumance

CAPACITÉ DE RIPOSTE CONTRE LES RISQUES SANITAIRES (FHV) AU BÉNIN

État actuel de la gestion des urgences sanitairesPour la gestion des urgences sanitaires liées aux fièvres hémorragiques virales ou autres risques sanitaires, le Bénin dispose d’un dispositif institutionnel, technique et opérationnel.

Au plan institutionnel :

u Il existe un Comité national de lutte contre le Sida, la tuberculose, le paludisme et les épidémies (CNLS-TP) directement rattaché à la Présidence de la République pour faciliter et accélérer la prise de décisions dans les actions de riposte ;

u Conformément aux Attributions, organisation et fonctionnement (AOF) du Ministère de la Santé, la Direction nationale de la santé publique (DNSP) au niveau central, le Service départemental de la santé publique et de la médecine traditionnelle (SDSPMT), au niveau intermédiaire et les zones sanitaires au niveau opérationnel, sont les directions/structures responsabilisées pour la gestion des urgences sanitaires ;

u Il existe des organes de gestion des épidémies redynamisés ;

u Il existe un Comité national de crise sanitaire par Arrêté 2016 no 020/MS/ DC/SGM/CTJ/ DRFM/ DNSP/ SESS/SA ;

u L’INC, l’Institution nationale de coordination, est une plateforme pour coordonner les actions en matière de prévention, de détection, de riposte aux risques sanitaires.

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Aux plans stratégique et technique, il existe plusieurs documents élaborés et des structures mises en place :

u Le Plan ORSEC a été actualisé en 2015 et clarifie les rôles et responsabilités dans la gestion de la crise au niveau national et local. Le Plan ORSEC n’intervient que lorsque les mécanismes de gestion de crise dans le secteur concerné sont dépassés et requièrent l’utilisation de moyens plus importants ;

u Le Plan de contingence national élaboré en 2009 a été actualisé en 2015. Il couvre tous les aléas et définit les mécanismes de réaction immédiate en situation d’urgence structurée autour de « clusters » au nombre de neuf (abris et non-vivres, sécurité alimentaire, WASH, santé et nutrition, communication et médias, éducation, sécurité et protection, et relèvement) ;

u Les Plans de contingence communaux : Moins de la moitié des communes (21) ont leur plan de contingence ;

u Le Plan intégré d’intervention d’urgence contre la grippe aviaire H5N1 (2015) ;

u Le Plan national de contingence Ebola de la maladie à virus Ebola et d’autres fièvres hémorragiques virales (2015), au Ministère de la Santé ;

u Le Plan national de préparation et d’intervention en cas de pandémie de grippe aviaire H5N1 (2013) - ANPC (coordination), Ministère de la Santé (agence pilote) ;

u Le Plan d’urgence de soutien militaire aux autorités civiles (SMAC) en cas de catastrophe (2013), Ministère de la Défense ;

u Le Plan d'urgence des forces armées béninoises en cas de catastrophe, Ministère de la Défense ;

u Le Plan de contingence inter-agences qui formalise la contribution des soins néonataux d’urgence (SNU) aux efforts de préparation et de réponse au niveau national, conformément à l’approche « cluster » ;

u Le Guide actualisé de la surveillance intégrée des maladies et de la réponse (SIMR) ;

u L’ensemble des laboratoires du système de surveillance du pays comprend les laboratoires des hôpitaux de zone, les laboratoires des centres hospitaliers départementaux (CHD), le Laboratoire national de santé publique et le Laboratoire P3 qui permet la confirmation des cas de FHV.

u Il existe, au niveau du système de santé, un dispositif technique opérationnel. Le tableau ci-dessous indique le type de structure et les principales attributions requises dans la surveillance, la préparation et la riposte.

Le Centre des opérations d’urgences sanitaires (COUS)Aucune des quatre capacités requises pour un COUS ― à savoir, la capacité à activer des interventions d’urgence, la disponibilité des procédures et plans opérationnels du Centre des opérations d’urgences sanitaires, la disponibilité d’un Programme d’interventions d’urgence et enfin les procédures de prise en charge des cas appliquées pour les dangers relevant du RSI ― n’existe au Bénin. Quelques forces et faiblesses ont été identifiées lors de l’évaluation externe du RSI 2005. Elles sont indiquées dans le tableau ci-dessous.

Tableau 5 : Principales structures techniques opérationnelles du système de santé au Bénin

Niveau Principales structures responsabilisées Attributions Central COUS Élaboration des documents stratégiques de

référence, de mobilisation des ressources, de préparation, prévention, riposte

Intermédiaire CTE, unités de prise en charge des urgences des hôpitaux, équipe d’intervention rapide

Vulgarisation de documents stratégiques de référence, mobilisation des ressources, préparation et riposte

Opérationnel Équipe d’intervention rapide, unités de prise en charge des urgences des hôpitaux

Surveillance, préparation et riposte

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Tableau 6 : Résultats de l’analyse FFOM de la composante COUS au Bénin

FORCES Construction du COUS achevée et en cours d’équipement

Existence d’un plan d’aménagement comprenant tous les compartiments prévus pour un COUS

Point focal COUS identifié

Textes régissant l’organisation et le fonctionnement en cours d’élaborationFAIBLESSES Profils du personnel devant faire fonctionner le centre non disponibles

COUS non encore fonctionnelOPPORTUNITÉS Financement et équipement du Centre des opérations en cours de construction assurés

par l’OMS

Existence des PTF qui appuient le Ministère pour rendre le COUS fonctionnelMENACES Existence d’autres approches similaires développées par certains PTF (OOAS)

Source : Rapport d’évaluation interne RSI 2005, Bénin

Tableau 7 : Situation des CTE au niveau des départements

Caractéristiques Points forts Points à améliorerInfrastructure ou dispositif pour la prise en charge des urgences

• Existence d’une infrastructure en cours de construction dans le Borgou

• Existence d’une salle d’observation appropriée seulement à l’HZ de Tanguiéta

• Emplacement pour site identifié pour Atacora

• Matériels et équipements disponibles dans les sites visités

• Existence d’une infrastructure construite à l’HIA à Cotonou mais en matériaux non définitifs (tentes). Le dispositif mis en place respecte le circuit du malade.

• Au CNHU, CHD Zou et CHD Ouémé, il existe des unités de prise en charge des urgences mais ces unités ne respectent aucune norme sécuritaire en matière de prise en charge sécurisée des maladies comme le FHV

• Existence au CHD Zou d’un centre d’isolement

• Il existe une infrastructure de prise en charge des urgences sanitaires avec du matériel en bon état à l’HIA.

• Inexistence d’infrastructure appropriée pour la gestion des urgences, pas de plan d’aménagement du site disponible dans l’Atacora

• Au niveau du CNHU, du CHD Zou et du CHD Ouémé, la construction des centres de prise en charge des urgences sanitaires conformes aux normes, équipés, avec des ressources humaines qualifiées motivées

• Construction du CTE de l’HIA en matériaux définitifs

• Les autorités du CNHU-HKM ont refusé la construction du CTE dans l’enceinte du CNHU

• Ce centre n’est pas approprié pour la prise en charge des malades parce qu’il s’agit des locaux de l’ancienne morgue de l’hôpital

• Le centre n’est pas encore totalement équipé (absence de toilettes, de moyens roulants, d’incinérateur des déchets et de salle de presse)

Les centres de traitement Ebola (CTE)Sept centres de traitement Ebola (CTE) ont été prévus théoriquement pour faciliter la riposte contre les épidémies de FHV. Tenant compte du

contexte épidémiologique, cinq ont été évalués. Il s’agit des CTE de Parakou, de Natitingou, d’Abomey, de Cotonou et de Porto-Novo. Ils présentent les caractéristiques suivantes.

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Caractéristiques Points forts Points à améliorerDisponibilité d’équipements de protection individuelle

Tous les sites disposent des éléments de préparation à la riposte d’Ebola/FHV, à savoir : disponibilité d’équipements de protection individuelle (EPI)

• Stock tampon d’intrants d’Ebola/FHV pas bien entreposé

• Renforcement du stock des EPI au niveau des unités de prise en charge des cas

Disponibilité de consommables

Disponibilité des consommables dans toutes les unités pour la prise en charge des cas

Améliorer la disponibilité de ces intrants en quantité et en qualité

Conditions de stockage des équipements et consommables

Disponibilité d’un magasin bien aménagé pour le stockage des équipements au niveau des sites

Stockage/entreposage des intrants Ebola/FHV ne sont pas respectés

Disponibilité des outils de gestion

Disponibilité d’outils de gestion à jour Les POS doivent être affichés et accessibles à tous

Ressources humaines

Existence d’équipes de formation récente sur la gestion des urgences de FHV dans les sites

Formation des membres des équipes d’intervention rapide

Ressources humaines insuffisantes et peu motivées

Profil des membres des équipes insuffisant et inadéquat dans la plupart des sites

Ressources financières

Existence de ressources mobilisables sur des lignes budgétaires (FP, BN et PTF) au CHD Atacora en cas d’urgences sanitaires. Il en est de même pour le CTE de l’HIA, les autres CHD et le CNHU-HKM

Ressources insuffisantes

Pas de ligne budgétaire spécifique pour la gestion des urgences sanitaires

Pas de sources fiables de financement pour les urgences sanitaires

Accessibilité et acceptabilité du site

Sites identifiés acceptés Sites souvent situés en pleine ville, site non acceptable par les agents au CHD Zou

Source : Rapport d’enquête de terrain MS-ANCRE

Les équipes d’interventions rapides Au niveau des zones sanitaires et des DDS, il existe des équipes d’interventions rapides. Ce sont en général des équipes multidisciplinaires. Tous les membres des équipes, bien qu’instables par endroits, sont formés et ont les compétences requises pour gérer les urgences de FHV.

L’analyse de la gestion des crises sanitaires au Bénin permet de tirer les renseignements suivants :

1. Le Bénin dispose d’un cadre institutionnel, suffisant pour coordonner les activités de gestion des risques sanitaires à travers les actions de préparation, de surveillance et de riposte ;

2. La mise en œuvre desdites activités nécessite, pour une riposte efficace, une approche multisectorielle et multidisciplinaire, et une organisation qui s’appuie sur une coordination des ressources issues d’un écosystème regroupant les acteurs de la santé humaine, la santé animale, l’environnement, la sécurité, etc. Ce qui justifie la création du COUS ;

3. Le COUS est au stade de construction et ne dispose d’aucune capacité ;

4. Toutefois, l’existence des centres de traitement et des équipes d’intervention formées à tous les niveaux du système sont des forces et des opportunités du système à exploiter pour rendre fonctionnel le COUS.

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NIVEAU DE PRÉPARATION DU BÉNIN DANS LE CADRE DE LA PRÉVENTION ET DE LA RIPOSTE À UNE ÉPIDÉMIE DE LA MALADIE À VIRUS EBOLA ET AUTRES FIÈVRES HÉMORRAGIQUESLe Bénin, comme la plupart des États de la sous-région ouest-africaine, a bénéficié du soutien des PTF pour le renforcement de son système sanitaire en vue de prévenir et de faire face à une éventuelle épidémie de la maladie à virus Ebola et autres fièvres hémorragiques. La figure suivante présence le niveau de préparation du Bénin lors de la dernière évaluation externe par les experts de l’OMS en novembre 2015.

Figure 4 : Niveau de préparation du Bénin, en novembre 2015, dans le cadre de la prévention et la riposte à une épidémie de la maladie à virus Ebola et autres fièvres hémorragiques

PaysPréparation combinée

Coordi-nation

Réponse rapide

Sensibilisation public

Prévention infection

Prise en charge cas

Sans danger et digne

Épidémio-logique

Recherche contacts

Labor-atoire

Capacités aux points Budget Logistique

Dernière mise à jour

Bénin 73% 100% 100% 100% 50% 88% 85% 85% 50% 100% 40% 75% 40% 16/11/2015

Sénégal

Côte d’Ivoire

Mali

Éthiopie

En cours (Au moins une tâche commencée – 75%)

MauritanieNiger

République centrafricaine

Achevé (75%+)

Burkina-Faso

Bénin

GhanaTogo

Cameroun

ÉTAT D’APPLICATION DU RSI 2005 AU BÉNINPour permettre aux pays de prévenir la propagation internationale des maladies, protéger, maîtriser et réagir en temps réel par une action de santé publique proportionnée et limitée aux risques qu’elle présente pour la santé publique, en évitant de créer des entraves inutiles au trafic et au commerce internationaux, la 58e Assemblée mondiale de la Santé a adopté le RSI le 23 mai 2005. Le RSI est entré en vigueur le 15 juin 2007. Une évaluation conjointe externe a été faite en mai 2017. Les résultats obtenus sont récapitulés dans le tableau ci-dessous.

Les quatre capacités minimales exigées pour la composante « Interventions d’urgence » qui est

24

Tableau 8 : Capacités requises par le Bénin pour les différentes composantes du RSI 2005

Capacités Indicateurs Score (T=5)

Législation, politique et financement nationaux

P.1.1 La législation, les lois, la réglementation, les prescriptions administratives, les politiques ou autres instruments du gouvernement en place sont suffisants pour pouvoir appliquer le RSI.

1

P.1.2 L’État peut démontrer qu’il a adapté et harmonisé la législation, les politiques et les dispositions administratives au niveau national pour permettre l’application du RSI (2005).

1

Coordination, communication et promotion du RSI

P.2.1 Un mécanisme fonctionnel est en place pour la coordination et l’intégration des secteurs concernés dans la mise en œuvre du RSI.

1

Résistance aux antimicrobiens

P.3.1 Détection de la résistance aux antimicrobiens. 1P.3.2 Surveillance des infections causées par des agents pathogènes résistants aux antimicrobiens.

1

P.3.3 Programme de prévention et de lutte contre les infections associées aux soins de santé.

1

P.3.4 Activités de gestion des antimicrobiens. 1Zoonoses P.4.1 Système de surveillance en place pour les zoonoses/agents pathogènes

prioritaires.3

P.4.2 Personnel vétérinaire et de santé animale. 3P.4.3 Mécanismes établis et fonctionnels pour riposter aux zoonoses infectieuses et aux zoonoses potentielles.

3

Sécurité sanitaire des aliments

P.5.1 Mécanismes existants et fonctionnels de détection et de riposte aux maladies d’origine alimentaire et à la contamination des aliments.

1

Sécurité et sûreté biologiques

P.6.1 Existence d’un système de sécurité et de sûreté biologiques impliquant l’ensemble du gouvernement pour les structures humaines, animales et agricoles.

1

P.6.2 Formation et pratiques dans le domaine de la sécurité et de la sûreté biologiques. 1Vaccination P.7.1 La couverture vaccinale (rougeole) fait partie intégrante d’un programme national. 2

P.7.2 Accès et délivrance de vaccins au niveau national. 4Système national de laboratoires

D.1.1 Analyses en laboratoire pour la détection des maladies prioritaires. 3D.1.2 Système pour le transfert et le transport d’échantillons. 3D.1.3 Tests diagnostiques modernes et efficaces sur les lieux de soins et en laboratoire.

3

D.1.4 Système de qualité des laboratoires. 2Surveillance en temps réel

D.2.1 Systèmes de surveillance basée sur des indicateurs et de surveillance des événements.

3

D.2.2 Système de notification électronique en temps réel interopérable et interconnecté.

2

D.2.3 Analyse des données de surveillance. 3D.2.4 Systèmes de surveillance syndromique. 4

Notification D.3.1 Système efficace de notification à l’OMS, à la FAO et à l’OIE. 2D.3.2 Réseau et protocoles de notification dans le pays. 2

Développement du personnel

D.4.1 Des ressources humaines sont disponibles pour assurer les principales capacités requises au titre du RSI.

3

D.4.2 Un programme de formation en épidémiologie appliquée est en place (type FETP). 4D.4.3 Stratégie pour le personnel. 2

25

en rapport avec le COUS — à savoir, la capacité à activer des interventions d’urgence, les procédures et plans opérationnels du COUS, le programme d’interventions d’urgence et les procédures de prise en charge des cas appliquées pour les dangers relevant du RSI — ne sont pas encore en place.

La mise en œuvre des grandes fonctions de la SIMR au Bénin est effective. Bien que les fonctions en rapport avec la détection des épidémies ou des risques sanitaires soient optimales dans la mise en œuvre, les autres fonctions en rapport avec les capacités du Bénin à confirmer les cas, notamment les FHV, restent limitées.

ÉTAT D’APPLICATION DE LA SIMR AU BÉNIN L’évaluation de la SIMR réalisée en 2017 montre que, de toutes les fonctions mises en œuvre dans le cadre de la SIMR en 2017 :

u Les trois fonctions dont la mise en œuvre est optimale sont :

– La confirmation et la notification des cas ;– L’enregistrement des cas ;– L’investigation sur les flambées.

Capacités Indicateurs Score (T=5)

Préparation R.1.1 Un plan national multi-dangers de préparation et d’action en cas d’urgence de santé publique existe et est appliqué.

1

R.1.2 Les risques et les ressources de santé publique prioritaires sont cartographiés et exploités.

2

Interventions d’urgence

R.2.1 Capacité à activer des interventions d’urgence. 1R.2.2 Procédures et plans opérationnels du Centre des opérations d’urgences sanitaires.

1

R.2.3 Programme d’interventions d’urgence. 1R.2.4 Procédures de prise en charge des cas appliqués pour les dangers relevant du RSI.

1

Lien entre la santé publique et les autorités chargées de la sécurité

R.3.1 La santé publique et les autorités chargées de la sécurité (par exemple, les services chargés de faire appliquer la loi, le contrôle aux frontières et les douanes) sont en liaison lors d’un événement biologique suspecté ou confirmé.

2

Moyens médicaux et déploiement de personnel

R.4.1 Système en place pour l’envoi et la réception de moyens médicaux lors d’une urgence de santé publique.

1

R.4.2 Système en place pour l’envoi et la réception de personnels de santé lors d’une urgence de santé publique.

1

Communication sur les risques

R.5.1 Systèmes de communication sur les risques (plans, mécanismes, etc.). 1R.5.2 Communication et coordination internes et avec les partenaires. 2R.5.3 Communication publique. 3R.5.4 Communication pour faire participer les communautés touchées. 3R.5.5 Écoute dynamique et gestion des rumeurs. 3

Points d'entrée PoE.1 Capacités de routine présentes aux points d’entrée. 1PoE.2 Action de santé publique efficace aux points d’entrée. 1

Événements d’origine chimique

CE.1 Mécanismes fonctionnels en place pour la détection et la riposte à des événements/urgences d’origine chimique.

1

CE.2 Environnement favorable à la gestion d’événements d’origine chimique. 1Situations d’urgence radiologique

RE.1 Mécanismes fonctionnels en place pour la détection et la riposte aux situations d’urgence radiologique et nucléaire.

1

RE.2 Environnement favorable à la gestion des situations d’urgence radiologique. 1

Source : MS : Rapport d’évaluation externe conjointe du RSI 2005

26

u Les quatre fonctions dont la mise en œuvre est minimale sont :

– Toutes les fonctions dans les structures hospitalières et au niveau communautaire ;

– La rétro-information et l’utilisation des informations issues de la SIMR ;

– L’analyse des données au niveau périphérique ;– La préparation aux épidémies.

u Les autres fonctions importantes, à savoir :

– Le fonctionnement des laboratoires est meilleur, avec une capacité limitée en ressources humaines compétentes, pour la confirmation de tous des cas de fièvres virales hémorragiques malgré la création d’un nouveau laboratoire type P3.

Figure 5 : Pyramide sanitaire du Bénin

LE SYSTÈME DE SANTÉ : ATOUTS ET LACUNES POUR LA GESTION DES URGENCES

Organisation du système de santé Le système de santé du Bénin a une organisation décentralisée. Il est organisé de façon pyramidale avec trois niveaux : central, intermédiaire et périphérique, comme le montre le schéma ci-dessous.

Le personnel de santéAu Bénin, en 2015, sept personnel de santé qualifiés (médecins, infirmières et sages-femmes) pour 10 000 habitants étaient recensés. Ce chiffre s’éloigne des recommandations de l’OMS qui estime que la

Niveaucentral

Niveau intermédiaire

Niveaupériphérique

– 5 Hôpitaux – 4 agences (vaccination,

transfusion sanguine, gratuité de la césarienne, assurance maladie)

– Consultations généralistes, spécialistes

– 6 centres hospitaliers départementaux

– 5 centres d’information, de prospective, d’écoute et de conseil (CIPEC)

– 46 hôpitaux de zone et confessionnels

– 780 centres de santé– 163 dispensaires et maternités

isolés– 68 centres de dépistage et de

traitement de la tuberculose

Source : DPP/MS : Annuaire des statistiques sanitaires 2015

27

couverture sanitaire minimale est assurée avec un seuil au moins égal à 25 personnels qualifiés pour 10 000 habitants. De plus, on retrouve des disparités de couverture sanitaire entre les départements mais également à l’intérieur des départements, entre les centres urbains où se concentrent les personnels qualifiés au détriment des centres ruraux. Le manque de personnel s’explique par l’inadéquation entre les besoins en personnel qualifié et la formation de professionnels de santé. La figure ci-dessous indique quelques compétences techniques indispensables pour la surveillance, la préparation et la riposte.

Infrastructures sanitaires et équipementLa couverture en infrastructures sanitaires, selon l’enquête SARA réalisée en 2015, est de 94%.

Mais il existe une grande disparité dans la couverture au Bénin. Parmi les infrastructures existantes, certaines sont dans un état de délabrement. Il y a un réel problème d’entretien et

Figure 6 : Personnel formé sur la SIMR à différents niveaux du système de surveillance

de maintenance des infrastructures lié à un manque de procédures, et à un manque de spécialistes assurant la maintenance des équipements. Les établissements doivent également faire face à des problèmes de sous-équipement en partie liés à l’irrégularité des inventaires, à la lenteur des procédures d’achat, à l’absence d’encadrement réglementaire, et à un système qualité peu satisfaisant.

Le financementLes ressources allouées au système de santé en général et en particulier celles réservées pour la surveillance, la préparation et la riposte sont jugées insuffisantes. Elles proviennent de plusieurs sources et sont indiquées dans le tableau suivant.

De ce financement global du secteur, très peu de ressources sont prévues pour la surveillance, la préparation et la riposte. Le tableau ci-dessous indique les ressources mises à la disposition de la DNSP ces cinq dernières années et le taux de consommation.

100%

90%

80%

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0%

Niveau central (n=2)

Intermédiare (n=18)

Zone sanitaire (n=34)

Cetnre de santé (n=54)

Pourcentage du personnel du site (en position de responsabilité) formé à la surveillance épidémiologique

Pourcentage de sites ayant du personnel formé à la surveillance et la prise en charge des épidémies

Source : DNSP/MS : Rapport évaluation SIMR 2017

28

Les secteurs connexes

Le concept « Une seule santé »Le concept « Une seule santé» n’est pas encore officialisé et les réseaux d’épidémio-surveillance en santé animale et santé humaine tournent séparément. Il n’existe pas de réelle communication ni entre les deux systèmes de surveillance, ni entre leurs laboratoires, en matière d’urgences liées aux zoonoses.

Notons cependant l’existence d’un Point focal national (PFN) RSI 2005 qui prend en compte plusieurs secteurs connexes (MS, MAEP, MISP, MTP, MCDD) et qui doit faciliter l’approche « Une seule santé » dans la prévention, la détection et la riposte contre les risques sanitaires.

Le Point focal national COUS se superpose au PFN RSI et va permettre un fonctionnement harmonieux du COUS en tant qu’institution leader dans la coordination des activités de préparation et de riposte contre les risques sanitaires. Dans ce cadre, des initiatives existent au niveau de certains secteurs.

L’agriculture et l’élevageDans le cadre de la gestion des crises sanitaires animales, le Bénin dispose de certaines capacités :

u Il existe deux laboratoires de diagnostics vétérinaires dans les communes de Bohicon et Parakou ; ils sont opérationnels et travaillent

Tableau 9 : Synthèse des ressources financières du Ministère de la Santé, par source, en 2015

Rubriques budgétaires Prévision Dotation Engagement Taux d’engagement (%)Financement intérieur 62756,9 62756,9 67 483,50 107,5Financement extérieur 24235 24235 5685,8 23,5Total 86 991,90 86 991,90 73169,3 84,1

Source : DRFM/MS, 2015

Tableau 10 : Ressources financières allouées et utilisées par la DNSP pour la mise en œuvre de SIMR/RSI de 2013 à 2016

Année Allouées (en millions) Taux de consommation (%)2013 25 1002014 30 1002015 25 1002016 25 67Total 105 91,75

Source : Plan de contingence DNSP 2016

avec le Service de la santé animale de la Direction de l’élevage et les Directions départementales de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche pour limiter les cas d’épidémies ;

u Il existe également un plan de contingence contre la grippe aviaire et un plan de contingence contre l’influenza aviaire hautement pathogène.

Ces plans sont généralement mis en œuvre à moins de 60% du fait des ressources financières et logistiques limités.

L’environnementIl existe un laboratoire de suivi environnemental opérationnel, un Réseau d’échanges et d’information sur les produits chimiques (REIC) et une volonté du gouvernement à mettre en place des points focaux sur l’environnement en vue de limiter les risques sanitaires.

Le Ministère de l’Intérieur et de la sécurité publiqueCe Ministère intervient dans la gestion des crises sanitaires par l’ANPC.

Selon les rapports d’évaluation sur les risques réalisés en 2015 par le CADRI, la plateforme fonctionne comme cadre d’échange d’informations mais pas encore en tant qu’instance de coordination de la réponse, de

29

la préparation et du relèvement post-catastrophe. Les démembrements de la plateforme ne sont pas fonctionnels dans les 77 communes.

La même évaluation montre que cette agence a des capacités de riposte très limitées. En effet :

u L’ANPC n’a pas, à ce jour, les ressources financières et humaines nécessaires pour mener à bien sa mission en matière de préparation et de réponse aux urgences, ni pour assurer efficacement le secrétariat de la plateforme. Elle dispose d’un faible budget de fonctionnement. Son personnel se limite à une vingtaine de personnes, soit huit cadres (dont seulement une femme) et onze agents contractuels. Les opportunités de formation du personnel sont relativement limitées. Le leadership de l’ANPC prend régulièrement part aux consultations régionales (CEDEAO, OCHA) et aux plateformes régionales et mondiales organisées par l’UNISDR. Des formations plus spécifiques sont nécessaires pour les cadres techniques. L’agence manque de compétences techniques pour centraliser et gérer l’information sur les risques et sur les vulnérabilités dans les différents « clusters ». Elle manque également de capacités pour réaliser plus systématiquement l’évaluation rapide des besoins avant les opérations de secours ou pour coordonner l’évaluation des besoins en relèvement post-catastrophe.

u Le siège de l’ANPC dispose de matériels et de mobilier de bureau en grande partie abimés ou en panne. L’ANPC dispose également d’un parc de véhicules en bon état mais n’a pas un budget de fonctionnement suffisant pour en assurer l’entretien. Les véhicules sont tous stationnés à Cotonou et les démembrements de l’ANPC ne disposent pas de véhicules.

u L’ANPC prévoit six démembrements locaux pour coordonner les interventions RRC dans les départements et deux antennes ont déjà été créées (Zou-Collines-Mono-Couffo et Borgou-Alibori). Ces deux antennes ne disposent pas d’un budget de fonctionnement ni de véhicules. Cependant, l’ANPC dispose d’un stock de pré-positionnement de produits alimentaires et non alimentaires, auprès des deux antennes, comprenant les matériels suivants, selon le dernier inventaire (5 mai 2015) : 40 tentes, 1 840 moustiquaires, 1 750 couvertures, 1 500 nattes, 269 paquets de tôles, 39 paquets de bacs alu et 7 feuilles, 17 caisses de pointes galvanisées, 2 rouleaux de cordes, 30 kits de cuisine, 2 groupes

électrogènes, ainsi que des vivres en quantité limitée (560 sacs de riz de 25 kg, 130 bidons de huile et 91 cartons de sardines).

u Le groupement des sapeurs-pompiers dispose d’environ 940 soldats et de 14 centres de secours répartis sur le territoire national. Malgré un effort notoire des autorités béninoises pour augmenter les effectifs, les capacités des sapeurs-pompiers demeurent insuffisantes pour couvrir le territoire national et intervenir rapidement.

u US AFRICOM finance des formations pour les forces de l’armée béninoise avec une composante réponse aux catastrophes et gestion de situations de crise, ainsi que l’équipement d’un centre d’opération (de commandement) pour les urgences en appui à l’ANPC. US AFRICOM a également appuyé la conception d’un plan militaire de gestion de catastrophes validé en 2013/2014.

u Au niveau local, les capacités de réponse sont variables. Seules 21 communes ont un plan de contingence communal. Un nombre limité d’entre elles ont mis en place une plateforme de coordination des efforts de préparation et de réponse aux catastrophes. On note une compréhension inégale de la RRC parmi les membres des plateformes communales et départementales (quand elles existent). Il y a un besoin de sensibilisation et de formation des nouveaux élus locaux sur leur rôle dans la préparation et la réponse et sur le plan de contingence communal. Enfin, les communes ne disposent pas d’une méthodologie d’évaluation des pertes post-catastrophes dans les secteurs socio-économiques. La remontée des informations sur les pertes n’est pas toujours effective, ce qui empêche d’évaluer les besoins de relèvement.

Les points d’entréeLe Benin possède 14 points d’entrée officiels, y compris le port et l’aéroport de Cotonou. Douze de ces points disposent d’un poste de surveillance sanitaire. Sur ces différents points d’entrée, il existe une collaboration entre les agents de santé et les agents des autres ministères, mais cette collaboration ne concerne pas la surveillance des maladies. Ces points d’entrée sont inclus dans le système de communication mis en place par le Service de la surveillance épidémiologique dans le cadre du transfert des données vers le niveau central. Avec

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l’appui technique de l’OCAL et l’appui financier de l’USAID et de CDC, 13 de ces points d’entrée disposent de Procédures opérationnelles standardisées (POS) pour la détection, la notification et la gestion d’un événement de santé. Leurs agents ont été formés à l’application de ces POS. En outre, toujours dans le cadre de cet appui, ces 13 points d’entrée ont été dotés de matériels et d’équipements pour prévenir et faire face à une urgence de santé publique.

Malgré toutes ces forces, il faut noter que la conformité, pour ce qui est des capacités du RSI 2005 au niveau de ces points d’entrée, reste encore faible (20% pour le port de Cotonou et 41% pour l’aéroport de Cotonou (voir le rapport de juin 2016 de l’OCAL sur l’évaluation des capacités des points d’entrée au Benin à prévenir, détecter et répondre aux urgences de santé publique)). En outre, aucun de ces points d’entrée ne dispose d’un plan de gestion des urgences de santé.

L’analyse de la gestion des crises sanitaires au Bénin permet de retenir que :

Pour la maîtrise et la gestion des crises sanitaires, le Bénin fait face à des vulnérabilités et des lacunes importantes de son système de santé qui se caractérisent par :

u Une insuffisance criante de ressources humaines compétentes ;

u Une insuffisance de ressources techniques, matérielles et financières ;

u Une iniquité dans l’offre des soins ;

u Des problèmes environnementaux et des problèmes des secteurs connexes ;

u Une faible capacité de fonctionnement des instances (ANPC) existantes au niveau des autres secteurs ;

u Une couverture assez faible des points d’entrée en poste de santé ;

u Mais, l’existence d’une organisation bien connue du système de santé qui permet une offre des soins à la population ;

u Une bonne couverture en infrastructures, soit 93,1% selon enquête SARA 2015 ;

u Une bonne disponibilité de la plupart des documents et directives de la surveillance des maladies et de la riposte ;

u La mise à disposition de POS aux postes d’entrée pour faciliter la gestion des crises sanitaires à ces postes.

Les lacunes importantes du système sont la cause de quelques problèmes importants du système de préparation et de riposte contre les risques sanitaires. Il s’agit de :

u L’absence de scénarios pour une alerte précoce en cas d’événements sanitaires ;

u La faiblesse de la coordination des interventions, tant au niveau des acteurs nationaux qu’à celui des PTF ;

u La faible capacité du système de santé à détecter les urgences et risques sanitaires ;

u Les difficultés liées au transport des échantillons vers le Laboratoire national ;

u La faible capacité des formations sanitaires à prendre en charge les cas de FHV (intrants, personnel, locaux) ;

u La méconnaissance des maladies émergentes et des moyens de prévention par les agents de santé et par les populations ;

u L’inefficacité de la démarche communicationnelle sur les épidémies.

L’existence d’un COUS, bras opérationnel du CNLS-TP qui est une instance gouvernementale avec des attributions claires en matière de gestion des épidémies, est une opportunité pour corriger les dysfonctionnements notés. Également, le caractère multidisciplinaire et multisectoriel illustré par la composition du PFN COUS doit permettre une vue holistique des risques et faciliter l’organisation des ripostes.

LES RISQUES PRIORITAIRES POUR LESQUELS IL FAUT UNE PRÉPARATION PAR LE COUS BÉNIN

Critères de priorisationPlusieurs risques ont été identifiés au cours de la topographie des risques. Pour obtenir des risques prioritaires, les critères souvent ont été identifiés :

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la probabilité de survenue du risque, l’ampleur du risque, l’impact médical ou la gravité et la complexité de la riposte. À l’issue de l’analyse, une matrice des risques a été exploitée et a permis de prioriser les risques en cinq niveaux.

Les risques prioritairesPour la prévention, la détection, la préparation et la riposte et en fonction des moyens du pays, les risques prioritaires sont les risques des niveaux 4 et 5. Toutefois, le COUS va définir et mettre à la

Tableau 11 : Niveau des risques au Bénin

5. Très élevé02 - FHV Lassa => Maladie émergente à potentiel épidémique et très meurtrière08 - Érosion côtière et érosion des berges lagunaires => Pas de risque sanitaire 09 - Malnutrition aiguë sévère => Mortalité infanto-juvénile élevée. Retard de croissance 16 - Vente de carburant frelaté => Incendie, intoxication, brûlures, perte en vies humaines, dégâts matériels, déplacement de la population23 - Méningite à méningocoque C, W et Y => Maladies émergentes à potentiel épidémique4. Élevé03 - Choléra => Maladies à potentiel épidémique04 - Rage => Rage canine avérée07 - Éboulement au niveau des carrières de gravier => Accidents avec blessures, parfois décès 11 - Catastrophes industrielles => Traumatisme, intoxication, maladies chroniques, pollution, brûlure, dégâts matériels, intoxication chimique17 - Pollution de l’air => Maladies respiratoires, maladies chroniques maladies cardio-vasculaires, cancers25 - Paludisme => Infestations d’insectes26 - Transport d’hydrocarbures par voie routière => Risques nucléaire, radioactif, biologique et chimique27 - Transport d’uranium par voie terrestre => Risques nucléaire, radioactif, biologique et chimique28 - Transport et dépôt de souffre => Risques nucléaire, radioactif, biologique et chimique29 - Transhumance => Destructions des récoltes, famine, conflits, viols, transmission de maladies30 - Brûlure domestique => Décès, mortalité, invalidité3. Modéré05 - Transport d’hydrocarbures par voie fluviale et routière => Risque d’accident avec incendie06 - Accidents de grande compagnie de transport, de la circulation/crash => Traumatisme10 - Rougeole => Maladies à potentiel épidémique, avec possibilité de séquelles invalidantes comme la cécité. Malnutrition 18 - Anthrax => Zoonose20 - Envenimation par morsure de serpent => Zoonose21 - Coma Wama => Maladie mystique22 - Intoxication alimentaire => Maladies d’origine alimentaire et hydrique2. Faible01 - Inondation => Risque de noyade 12 - Infestation d’insectes => Famine, malnutrition, pauvreté13 - Explosion et incendies => Traumatisme, intoxication, maladies chroniques, pollution, brûlure, dégâts matériels, intoxication chimique23 - Méningite => Maladies à potentiel épidémique24 - Salmonellose => Maladies d’origine alimentaire et hydrique1. Très faible14 - Troubles civils => Traumatismes, santé mentale, pertes massives, guerre civile, ralentissement des activités économiques15 - Terrorisme => Traumatismes, santé mentale, pertes massives, ralentissement des activités économiques19 - Fièvre jaune => Maladie à potentiel épidémique

Source : MS : Rapport évaluation des risques au Bénin en 2016 avec l’outil « STAR »

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disposition du personnel les principes de prise en charge des autres risques, notamment des risques modérés. Le tableau ci-dessous indique la classification de l’ensemble des risques identifiés au cours de l’évaluation.

Besoins prioritaires exprimésEn prélude à l’élaboration du Plan stratégique, les besoins et souhaits des personnes impliquées dans le fonctionnement du COUS sont :

Tableau 12 : Souhaits/recommandations faites par les responsables, partenaires et autres acteurs pour l’élaboration du Plan stratégique

Domaines Souhaits/recommandations Préparation et légalité

• Faire du COUS une organisation institutionnelle avec une base réglementaire et/ou juridique

• Définition des procédures opérationnelles standardisées pour le fonctionnement du COUS

• Élaborer les plans de lutte contre les maladies à potentiel épidémique et les zoonoses

• Prioriser la préparation aux ripostes par l’exécution fréquente d’exercices de simulation

• Prendre en compte des aspects sociologiques et politiques dans la gestion du COUS

• Prendre en compte les approches de « Center for Disease Control » CDC-Africa pour construire le Plan stratégique du Centre des opérations d’urgences sanitaires (COUS)

• Prendre en compte la gestion des dépouilles des victimes de FHV et la désinfection des locaux

• Prendre en compte l’hygiène hospitalière sur les sites de prise en charge

• Identifier avec des critères objectifs les acteurs qui vont travailler au COUSDéveloppement des capacités

• Veillez à la qualification adéquate des personnes désignées au sein du COUS

• Intégrer tous les acteurs potentiels, susceptibles de contribuer aux urgences

• Former les acteurs sur le concept « Une seule santé »

• Rendre disponibles des documents et directives clairs au niveau opérationnel pour faciliter la surveillance et la riposte

• Former et clarifier les rôles et responsabilités des acteurs du COUS

• Renforcer les dispositifs de gestion des urgences à tous les niveaux

• Renforcer les capacités de fonctionnement des instances existantes (ANPC, CTE)Collaboration • Veillez à la permanence des représentants des différentes institutions au sein du COUS

• Créer plus de synergie entre les institutions qui collaborent au sein du COUS

• Mettre en œuvre le Plan stratégique de façon participative

• Vulgariser le Plan stratégiqueFinancement • Prioriser les sources fiables de financement pour le Plan stratégique

• Mettre à disposition des moyens (humains, matériels et financiers) pour la réponse aux catastrophes à tous les niveaux

• Assurer la pérennité du financement du COUSCommunication Définitions standards, référentiels pour la communication sur les risques

Focaliser les actions du COUS sur les risques prioritaires du pays

Mettre en place un réseau de communication et d’information entre les équipes de gestion

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VISIONL’ambition du Bénin est de disposer d’une institution leader (COUS) qui va permettre une coordination efficace et un meilleur contrôle des flambées épidémiques et autres risques sanitaires, attestés par une réduction du délai qui s’écoule entre détection et action, et une diminution du nombre de cas et de décès. Cette ambition se traduit par la vision suivante :

« En 2022, le Bénin dispose d’un Centre des opérations d’urgences sanitaires (COUS) capable de préparer et de coordonner les opérations liées aux risques et aux urgences sanitaires ».

MISSIONSLes missions du COUS sont :

u Veiller au fonctionnement du COUS afin qu’il assure : (i) le suivi des normes communes minimales ; (ii) le maintien des équipes d’intervention d’urgence multisectorielle, formées et fonctionnelles ; (iii) l’existence d’un réseau de laboratoires fonctionnels pour la surveillance biologique ; (iv) un plateau technique performant ; (v) un système d’information en temps réel ; (vi) la présence d’un personnel au sein du Centre des opérations d’urgences sanitaires en mesure d’activer une intervention d’urgence coordonnée dans un délai de 120 minutes à compter de l’identification d’une situation d’urgence de santé publique.

u Développer et maintenir un dispositif de surveillance, de préparation et de riposte capable d’assurer des investigations nécessaires lorsqu’un événement susceptible de mener à une crise sanitaire est identifié.

u Mettre à la disposition des acteurs des protocoles opératoires normalisés et standardisés pour la gestion des risques prioritaires identifiés par le pays afin de réduire considérablement les retards et de permettre

PARTIE 5 : ORIENTATIONS STRATÉGIQUES 2018-2022 DU COUS DU BÉNIN

une activation d’interventions d’urgence coordonnée dans un délai raisonnable (120 minutes) à compter de l’identification d’une situation d’urgence de santé publique ;

u Assurer la mobilisation des fonds pour la surveillance, la préparation et la riposte grâce à une meilleure collaboration avec tous les PTF et à un renforcement de la coopération internationale et de la coordination de tous les secteurs concernés par les crises sanitaires.

PRINCIPES DIRECTEURSPour accomplir les missions ci-dessus, toutes les activités prévues dans ce plan, pour avoir des effets escomptés, doivent être exécutées selon des principes bien définis. Le schéma ci-dessous indique lesdits principes.

Tableau 13 : Principes directeurs dans la mise en œuvre du Plan stratégique

Source : Plan stratégique COUS 2016-2018 Sénégal, 2015

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ORIENTATIONS STRATÉGIQUES ET INTERVENTIONSTrois orientations stratégiques déclinées en sept objectifs stratégiques ont été définies pour permettre l’accomplissement des missions assignées au COUS, à savoir :

u Le renforcement du cadre institutionnel, juridique et organisationnel du COUS ;

u La mise en place des dispositifs opérationnels et fonctionnels de préparation et de riposte aux crises sanitaires ;

u La contribution à la coordination et la promotion de l’ensemble des domaines du RSI 2005.

Le renforcement du cadre institutionnel, juridique et organisationnel du COUSLa gestion efficace des crises sanitaires fait intervenir plusieurs acteurs. Ils sont issus de plusieurs secteurs et sont multidisciplinaires. Pour une action cordonnée, il faut un cadre légal, approprié, avec une définition claire des liens de fonctionnalité. Chaque institution doit jouer un rôle spécifique dans le cycle de gestion des crises sanitaires. Il compte deux objectifs stratégiques et huit interventions.

OS1 : Mettre en place un cadre légal, intégré, multisectoriel pour la gestion des crises sanitaires Les quatre interventions ou grandes actions suivantes sont proposées pour atteindre cet objectif stratégique :

u Intervention 1 : Définition du cadre institutionnel et collaboratif du COUS ;

u Intervention 2 : Renforcement des dispositifs nationaux existants de gestion des crises sanitaires à tous les niveaux ;

u Intervention 3 : Contribution aux initiatives de gestion des crises régionales et internationales ;

u Intervention 4 : Développement des stratégies de communication sur les risques.

OS2 : Développer le leadership, l’organisation et les ressources humainesLe COUS doit mettre en place le dispositif de gestion des crises sanitaires, développer ses compétences et capacités internes afin de mieux accomplir ses missions. On dénombre quatre interventions pour cet objectif stratégique.

u Intervention 5 : Mise en place des procédures organisationnelles et structurelles ;

u Intervention 6 : Mise en place d’un système d’information du COUS ;

u Intervention 7 : Renforcement des compétences et des capacités du COUS ;

u Intervention 8 : Renforcement du cadre de planification et du suivi-évaluation.

La mise en place de dispositifs opérationnels et fonctionnels de préparation et de riposte aux crises sanitairesLes crises sanitaires surviennent de façon imprévue avec une ampleur inquiétante. Des dispositifs opérationnels avec des scénarios de déclenchement de l’action et des procédures pour des actions appropriées doivent exister dans les pays. Cette orientation stratégique est déclinée en quatre objectifs stratégiques assortis de neuf interventions.

OS3 : Mettre en place des procédures et des plans opérationnels du COUS L’effet attendu pour le fonctionnement d’un COUS selon le RSI 2005 est la coordination efficace et un meilleur contrôle des flambées épidémiques, attestés par une réduction du délai qui s’écoule entre détection et action, et une diminution du nombre de cas et de décès.

Pour avoir cet effet, il faut des procédures et des protocoles pour le COUS. Pour atteindre cet objectif stratégique, trois interventions sont proposées en cinq ans. Il s’agit de :

u Intervention 9 : Cartographie des risques et ressources ;

u Intervention 10 : Mise en place des plans et procédures de préparation et de déclenchement de la riposte ;

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u Intervention 11 : Suivi des intrants et stocks et veille sanitaire.

OS4 : Mettre en place un programme d’intervention d’urgence Le COUS est une composante technique du RSI 2005. Pour l’organisation de la riposte, il faut mettre en place un programme d’intervention permettant une préparation et l’organisation d’une riposte en cas de risques sanitaires. Deux interventions sont proposées en cinq ans pour atteindre cet objectif :

u Intervention 12 : Renforcement du cadre de riposte aux risques sanitaires ;

u Intervention 13 : Mobilisation des ressources pour les exercices de simulation.

OS5 : Élaborer les procédures de prise en charge des risques et urgences sanitaires (M3)Dans le cadre de la riposte, une des attributions du COUS est d’élaborer des procédures de prise en charge afin d’obtenir des indicateurs de performance acceptables. Deux interventions à réaliser en cinq ans pour cet objectif :

u Intervention 14 : Mise en place des procédures pour la riposte ;

u Intervention 15 : Dispositif d’orientation et de prise en charge des urgences sanitaires.

OS6 : Mobiliser des ressources humaines, techniques et financières en cas d’urgence Les ressources sont un déterminant qui conditionne le succès de toute entreprise. Le COUS, avec une vision très ambitieuse, doit avoir une capacité de mobilisation des ressources maximales. Pour atteindre l’objectif stratégique, des interventions ont été proposées. Au total, deux interventions ont été retenues :

u Intervention 16 : Mobilisation des ressources ;

u Intervention 17 : Pérennisation du financement.

La contribution à la coordination, la mobilisation et la promotion de l’ensemble du RSI 2005 Le COUS est au centre de la coordination de toutes les composantes du RSI 2005. Sa mise en œuvre effective doit permettre une progression en matière d’acquisition des capacités pour l’ensemble des fonctions RSI 2005. Ceci ne serait possible en cinq ans qu’avec la mise en œuvre des deux interventions.

OS7. Faire progresser l’ensemble du Règlement sanitaire international (RSI) 2005

L’accomplissement de cet objectif va consister à :

u Intervention 18 : Intégration du RSI 2005 au COUS et aux activités de routine ;

u Intervention 19 : Renforcement de la mise en œuvre du RSI 2005.

LES RÉSULTATS ATTENDUSPour la mise en œuvre du Plan stratégique du COUS, trois orientations stratégiques ont été définies, sept objectifs stratégiques déclinés en dix-neuf interventions. À l’issue de la mise en œuvre de ce plan, les résultats suivants sont attendus :

Les produitsAprès cinq ans de mise en œuvre, six produits principaux sont attendus :

u Le COUS est opérationnel, avec un cadre légal bien défini, tous les organes en place et les sources de financement pour son fonctionnement selon le concept « Une seule santé » sont disponibles ;

u Le COUS construit est entièrement équipé ;

u Le COUS dispose des ressources humaines compétentes capables de l’animer, des ressources techniques et matérielles nécessaires pour son fonctionnement ;

u Le COUS est fonctionnel avec les procédures, les programmes d’urgence et les divers plans requis pour la préparation et la riposte ;

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u Un plan de mobilisation des ressources est disponible et exécuté au moins à 80% ;

u Un plan de suivi-évaluation du RSI 2005 en général, et du COUS assorti d’un cadre de performance en particulier, est élaboré.

Les effets La mise en œuvre des interventions va induire les principaux effets suivants :

u La coordination efficace et un meilleur contrôle des flambées épidémiques et autres risques sanitaires ;

u La réduction du délai qui s’écoule entre la détection et l’action en cas de crises sanitaires.

Les impactsLes principaux impacts attendus suite à la mise en œuvre de ce Plan stratégique sont :

u La diminution de 50% au moins du nombre de cas liés aux risques sanitaires ;

u La diminution de 80% au moins du nombre de décès liés aux risques sanitaires.

MÉCANISMES DE MISE EN ŒUVRE ET VALEURS REQUISESLe mécanisme de mise en œuvre du Plan stratégique du COUS comprend :

u Les instances et l’organisation requises ;

u Les stratégies de mise en œuvre et les valeurs requises ;

u Le cadre logique de mise en œuvre ;

u Les outils de gestion (Manuel de procédures, et autres) ;

u Un dispositif de suivi-évaluation.

Les instances et l’organisation requisesLes organes qui mettront en œuvre ce Plan stratégique sont de trois ordres :

u L’autorité juridique (Décret) ;

u L’INC/CNLS-TP ;

u Le Secrétariat permanent du COUS.

Chaque instance est composée d’un certain nombre d’acteurs.

L’autorité juridique : C’est le Ministre de la Santé.Dans le cadre de la mise en œuvre de ce plan, l’autorité sera chargée d’ordonner et de prendre toutes les décisions exécutives sur les recommandations du responsable du COUS.

L’INC : l’Instance nationale de coordination C’est le CNLS-TP qui est l’instance de coordination des activités de préparation et de riposte aux urgences sanitaires au Bénin. En collaboration avec le Ministère de la Santé, cette instance définit les orientations stratégiques du COUS.

Le Secrétariat permanent du COUSIl aura pour rôle de :

u Prendre des décisions opérationnelles rapides, appropriées et spécifiques à l’événement, utilisant les meilleures informations disponibles, les conseils, les plans techniques et la politique ;

u Organiser la communication et la coordination avec les acteurs à divers niveaux ;

u Collecter, compiler, traiter, analyser, interpréter, présenter et utiliser les données et les informations sur l’événement ;

u Mobiliser, déployer et suivre l’utilisation des ressources, y compris la capacité à les adapter aux situations de réponse ;

u Préparer des communications publiques et la coordination avec les partenaires d’intervention pour appuyer la sensibilisation et la mobilisation sociale ;

u Suivre les engagements financiers et les offres des services administratifs.

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Sa composition est la suivante :

u Le Secrétaire permanent

u Les Points focaux RSI (Santé, agriculture, intérieur, environnement, transport et commerce)

u L’assistant administratif

u Le chargé des opérations

u Le chargé des finances/administration

u Le chargé de la planification

u Le chargé de la logistique

u Le chargé de la communication et des médias

u L’agent de liaison

Le Comité de criseLe Comité de crise travaille à la gestion de la crise sous la direction du CNLS-TP.

Toutes ces ressources humaines sont liées entre elles par des liens verticaux et horizontaux illustrés par la figure ci-dessous :

Figure 7 : Organigramme du COUS du Bénin

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Les approches de mise en œuvre et les valeurs requisesPlusieurs approches sont combinées pour la mise en œuvre de ce Plan stratégique, notamment :

Le plaidoyerLe COUS est une institution nouvelle, non connue. Très peu de pays ont l’expérience d’un COUS fonctionnel. C’est pourquoi il sera utile chaque fois de démontrer son importance avant de solliciter un appui.

La communication pour le changement de comportement, la mobilisation sociale et surtout le renforcement de compétences et de capacités seront d’autres approches à utiliser en fonction des cibles.Sept valeurs conditionnent la réussite de la mise en œuvre de ce Plan stratégique :

u Le patriotisme : Les acteurs de la riposte sont souvent les premières victimes dans la gestion des crises sanitaires. Ce fait ne doit pas émousser l’ardeur et l’engagement des acteurs à mettre en œuvre des actions de ce plan en cas de crise sanitaire.

u Le professionnalisme : La préparation et la riposte aux épidémies nécessitent des actions et des responsabilités précises. Elles requièrent des compétences, des habilités et des capacités individuelles et collectives. Les actions, pour être efficaces et avoir des impacts majeurs sur la vie de la population, doivent être maîtrisées par les acteurs.

u L’équité et le genre : Les iniquités en santé peuvent constituer un obstacle aux performances du système. La recherche de l’équité doit donc être constante. Les soins aux victimes des crises sanitaires ne doivent pas être fonction du sexe, ni d’une religion, ni encore d’une classe sociale. Les interventions définies dans ce plan doivent être au profit de toutes les couches sociales, de façon équitable. Une attention doit être portée à la répartition des ressources financières, humaines, matérielles ainsi que des services de santé pour garantir un accès équitable à tous.

u L’esprit d’équipe : La gestion des crises sanitaires nécessite une équipe bien organisée. Tous les acteurs doivent avoir des rôles et des responsabilités précis. Leurs attributions doivent être acceptées et connues des autres afin de favoriser la synergie et la complémentarité au sein de l’équipe.

u La solidarité : Elle devra être constante et partagée par tous les acteurs à divers niveaux.

u La redevabilité : Pour la mise en œuvre de ce plan, il faut des ressources importantes. C’est pourquoi une transparence dans la gestion et une redevabilité s’imposent à l’équipe du COUS. Des indicateurs de performance sont définis dans ce plan pour toutes les parties prenantes à la mise en œuvre du Plan stratégique du COUS.

u La bonne gouvernance : Elle doit s’observer à tous les niveaux : la gestion des ressources humaines, la gestion des ressources financières et matérielles. Elle doit être la valeur principale pour attirer la plupart des partenaires qui peuvent financer ce plan.

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CADRE DES RÉSULTATS Le cadre logique de mise en œuvre des interventions se présente comme suit :

Objectifs stratégiques Interventions Activités

Indicateurs objectivement vérifiables

Sources/moyens de vérification

Hypothèses critiques ou conditions de réalisation

Orientation stratégique 1 : Renforcement du cadre institutionnel et juridique du COUSOS1 : Mettre en place un cadre légal, intégré, multisectoriel pour la gestion des crises sanitaires

Renforcement du cadre institutionnel et collaboratif du COUS

Élaborer tous les textes légaux requis pour le fonctionnement du COUS

Proportion des textes légaux élaborés

Journal officiel, DIP/MS

Situation politique stableVolonté politique

Nommer par voie réglementaire un responsable du COUS conformément au RSI 2005

Le responsable du COUS est nommé conformément au RSI 2005

Journal officiel, DIP/MS

Mettre en place tous les organes requis du COUS

Proportion des organes requis mis en place pour le fonctionnement du COUS

SGM

Assurer le fonctionnement du COUS conformément à l’organigramme du COUS

Proportion des réunions tenues par le COUS ; disponibilité des rapports d’activités et d’évaluation

Rapport d’activité et rapport d’évaluation du COUS

Élaborer le manuel des procédures de collaboration intersectoriel du COUS

Manuel des procédures de collaboration intersectoriel disponible

COUS, ministères sectoriels

Renforcement des dispositifs nationaux existants de gestion des crises sanitaires à tous les niveaux

Identifier et renforcer tous les cadres de collaboration existant pour la gestion des urgences

Le document de procédures opérationnelles standardisées précisant les modalités de collaboration avec chacune des parties prenantes du COUS en matière de gestion des urgences est disponible et renforcé

COUS, ministères sectoriels

Situation politique stableVolonté politique

Créer et rendre fonctionnels les CTE au plan national

Proportion des CTE fonctionnels sur le plan national

DNSP/MS

Renforcer la capacité des laboratoires de référence existants, en particulier le laboratoire P3 pour diagnostic des FHV

Proportion des laboratoires de référence dont les capacités sont renforcées

DPMED/MS et ministères sectoriels

Appuyer le renforcement des capacités des équipes d’intervention rapide installées à tous les niveaux de la pyramide sanitaire

Proportion des équipes d’intervention rapide installées à tous les niveaux de la pyramide sanitaire qui ont bénéficié d’un renforcement de capacités

COUS, DNSP

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Objectifs stratégiques Interventions Activités

Indicateurs objectivement vérifiables

Sources/moyens de vérification

Hypothèses critiques ou conditions de réalisation

OS1 : Mettre en place un cadre légal, intégré, multisectoriel pour la gestion des crises sanitaires

Contribution aux initiatives de gestion des crises régionales et internationales

Participer aux instances régionales et internationales de gestion des crises sanitaires

Taux de participation du Bénin aux différentes réunions dans le cadre de la mise en place des instances régionales et internationales de gestion des crises sanitaires

Rapport d’activité et rapport de missions du COUS

Situation politique stableVolonté politique

Créer un cadre de collaboration avec les experts internationaux de gestion des crises sanitaires

Le cadre de collaboration avec les experts internationaux dans le cadre de la gestion des crises sanitaires est disponible

COUS, ministères sectoriels

Participer à la mise en place d’une équipe d’intervention au niveau régional pour la gestion des crises sanitaires

Taux de participation du Bénin aux différentes réunions dans le cadre de la mise en place d’une équipe d’intervention au niveau régional pour la gestion des crises sanitaires

Rapport d’activité et rapport de missions du COUS

Développement des stratégies de communication sur les risques

Élaborer un plan intégré de communication approprié sur les risques sanitaires

Le plan intégré de communication approprié pour le COUS est disponible

COUS, ministères sectoriels

Situation politique stableVolonté politiqueMettre en œuvre le plan

de communicationProportion des activités du plan intégré de communication mis en œuvre

COUS, ministères sectoriels

Doter en matériels adéquats les structures chargées de la production et de la diffusion de l’information sur les risques et catastrophes

Proportion des structures chargées de la production et de la diffusion de l’information sur les risques et catastrophes disposant des matériels adéquats

COUS, MS

OS2 Développer le leadership, l’organisation et les ressources humaines

Mise en place des procédures organisationnelles et structurelles

Élaborer un organigramme validé du COUS

Organigramme disponible COUS Situation politique stableVolonté politique

Élaborer le cadre organique du COUS

Le cadre organique du COUS est disponible

COUS

Mettre en place le personnel requis pour le fonctionnement du COUS

Proportion des membres du personnel mis en place pour le bon fonctionnement du COUS

COUS, ministères sectoriels

Élaborer des manuels de procédures administratives, comptables et financières du COUS

Les manuels de procédures administratives et financières du COUS sont disponibles

COUS

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Objectifs stratégiques Interventions Activités

Indicateurs objectivement vérifiables

Sources/moyens de vérification

Hypothèses critiques ou conditions de réalisation

OS2 Développer le leadership, l’organisation et les ressources humaines

Mise en place d’un système d’information du COUS

Définir et mettre en place les outils de collecte, de compilation, de traitement des données et de diffusion des résultats pour le COUS

Les différents outils de collecte, de compilation, de traitement des données et de diffusion des résultats pour le COUS sont mis en place

COUS, ministères sectoriels

Situation politique stableVolonté politique

Définir un schéma directeur précisant le circuit pour la gestion des informations du COUS

Le schéma directeur précisant le circuit pour la gestion des informations du COUS est disponible

COUS, Ministères sectoriels

Mettre en place un réseau interconnecté et interopérable au niveau du COUS

Le COUS dispose d’un réseau interconnecté et interopérable pour un fonctionnement optimal

COUS, ministères sectoriels

Définir et mettre en place un système de veille numérique

Le COUS dispose d’un système de veille numérique fonctionnel et performant

COUS, ministères sectoriels

Renforcement des compétences et capacités du COUS

Élaborer un plan de formation du personnel du COUS pour renforcer l’expertise technique du personnel et renforcer les capacités managériales des acteurs impliqués dans le COUS

Le plan de formation du personnel du COUS prenant en compte tous les acteurs impliqués est disponible

COUS, ministères sectoriels

Situation politique stableVolonté politique

Établir et mettre à jour la liste des experts nationaux

La liste des experts nationaux est établie, mise à jour et est disponible

COUS, ministères sectoriels

Former les agents d’hygiène et le personnel de santé sur les mesures d’hygiène et de sécurité en situation d’urgence

Proportion des agents d’hygiène et du personnel de santé formés sur les mesures d’hygiène et de sécurité en situation d’urgence

COUS

Élaborer et vulgariser les plans de déploiement et de réception du personnel régional ou international en cas de crise sanitaire au Bénin ou dans la région

Les plans de déploiement et de réception du personnel régional ou international en cas de crise sanitaire au Bénin ou dans la région sont élaborés et vulgarisés

COUS, ministères sectoriels

Renforcement du cadre de planification et du suivi-évaluation

Élaborer et valider un plan opérationnel budgétisé chaque année

Le plan opérationnel budgétisé pour chaque année du Plan stratégique COUS est élaboré et validé

COUS, ministères sectoriels

Situation politique stableVolonté politiqueÉlaborer un plan de

suivi-évaluation du Plan stratégique du COUS assorti d’un tableau de bord des indicateurs de performance

Le plan de suivi-évaluation du Plan stratégique du COUS assorti d’un tableau de bord des indicateurs de performance est disponible

COUS, ministères sectoriels

Financer un voyage d’étude au Sénégal pour apprendre les expériences de gestion du COUS

Le voyage d’étude, au Sénégal, de la délégation béninoise pour apprendre les expériences de gestion du COUS a été effectué

Rapport de mission du COUS

Situation politique stableVolonté politique Financement disponible

Élaborer un rapport annuel des activités du COUS

Le rapport annuel des activités du COUS est disponible

COUS, ministères sectoriels

Situation politique stableVolonté politique

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Objectifs stratégiques Interventions Activités

Indicateurs objectivement vérifiables

Sources/moyens de vérification

Hypothèses critiques ou conditions de réalisation

Orientation stratégique 2 : La mise en place des dispositifs opérationnels et fonctionnels de préparation et de riposte aux crises sanitaires OS3 : Contribution à la coordination, la mobilisation et la promotion de l’ensemble du RSI 2005

Cartographie des risques et ressources

Effectuer l’actualisation périodique de la cartographie de tous les risques en collaboration avec les organes de mise en œuvre de l’INC

La cartographie des risques est actualisée et disponible

COUS, ministères sectoriels

Acquérir un logiciel pour faciliter la cartographie des risques en se basant sur les expériences acquises dans le domaine au Ministère de l’Environnement et à l’Agence nationale de protection civile

Le logiciel de réalisation de la cartographie des risques est disponible

COUS, ministères sectoriels

Situation politique stableVolonté politique Financement disponible

Mettre en place une base de données rationnelle et spatiale de prévention et de gestion des urgences sanitaires 2018

La base de données rationnelle et spatiale de prévention et de gestion des urgences sanitaires 2018 est mise en place

COUS, ministères sectoriels

Situation politique stableVolonté politique

Actualiser régulièrement la base de données rationnelle et spatiale de prévention et de gestion des urgences sanitaires

La base de données rationnelle et spatiale de prévention et de gestion des urgences sanitaires actualisée est disponible

COUS, ministères sectoriels

Réaliser une cartographie complète des ressources nécessaires pour la gestion des risques sanitaires en relation avec les autres acteurs

La cartographie complète des ressources de tous genres pour la gestion des risques sanitaires est disponible

COUS, ministères sectoriels

Mise en place des plans et procédures de préparation et de déclenchement de la riposte

Élaborer un plan multirisque sur la base d’une cartographie complète des risques et des ressources, y compris les intrants nécessaires à la riposte

Le plan multirisque sur la base d’une cartographie complète des risques et des ressources, y compris les intrants nécessaires à la riposte, est disponible

COUS, ministères sectoriels

Situation politique stableVolonté politique

Améliorer le Système d’alerte précoce à tous les niveaux de la pyramide sanitaire, y compris le niveau communautaire (des populations à la base vers les responsables au sommet, les systèmes d’intervention d’urgence et de protection environnementales, sanitaires et sécuritaires)

Le Système d’alerte précoce est mis en place à tous les niveaux de la pyramide sanitaire, y compris le niveau communautaire

COUS, ministères sectoriels

Réviser l’arrêté portant création, composition, attribution des équipes d’intervention rapide en prenant en compte le concept « Une seule santé »

Arrêté révisé est disponible

COUS, ministères sectoriels

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Objectifs stratégiques Interventions Activités

Indicateurs objectivement vérifiables

Sources/moyens de vérification

Hypothèses critiques ou conditions de réalisation

OS4 : Mettre en place un programme d’intervention d’urgence

Renforcement du cadre de riposte aux risques sanitaires

Disséminer les procédures opérationnelles standardisées de préparation et de riposte pour les fièvres hémorragiques virales

Les différentes procédures opérationnelles standardisées pour une riposte aux fièvres hémorragiques virale sont disséminées

COUS, ministères sectoriels

Situation politique stableVolonté politique

Élaborer les procédures opérationnelles standardisées de préparation et de riposte pour les MPE et les catastrophes

Les différentes procédures opérationnelles standardisées de préparation et de riposte pour les MPE et les catastrophes sont disponibles

COUS, ministères sectoriels

Évaluer la situation de l’hygiène dans tous les centres de traitement des urgences sanitaires

Proportion des centres de traitement des urgences sanitaires où l’évaluation faite sur l’hygiène hospitalière est promue

Rapport d’évaluation

Mettre à jour les directives de gestion de l’hygiène hospitalière dans les centres de traitement des urgences sanitaires

Proportion des centres de traitement des urgences sanitaires où les directives sur l’hygiène hospitalière sont disponibles et utilisées

COUS

Renforcer le plateau technique dans le cadre de l’hygiène hospitalière dans tous les centres de traitement des urgences sanitaires

Proportion des centres de prise en charge des urgences sanitaires disposant des équipements et de la logistique pour la gestion des déchets biomédicaux solides et liquides (incinérateur, latrines, etc.)

COUS

Renforcer la capacité technique des acteurs dans le cadre de l’hygiène hospitalière dans tous les centres de traitement des urgences sanitaires

Proportion du personnel des centres de traitement des urgences sanitaires formé sur l’hygiène hospitalière

COUS

Doter les centres de prise en charge des urgences sanitaires des produits de lutte anti-vectorielle

Proportion des centres de prise en charge des urgences sanitaires disposant des produits de lutte anti-vectorielle

Bordereau de livraison, PV de réception disponible au niveau du COUS

Situation politique stableVolonté politique Financement disponible

Développer des opportunités d’investigation conjointe, de formation et d’études épidémiologiques avec les localités frontalières et au niveau régional en cas de crise sanitaire

Proportion des investigations conjointes réalisées en cas de crise sanitaire, proportion de formation et d’études épidémiologiques conjointes réalisées avec les localités frontalières et au niveau régional en cas de crise sanitaire

COUS, ministères sectoriels

Situation politique stableVolonté politique

Mettre en place un cadre intégré de coordination et de collaboration pour la gestion des crises sanitaires

Le cadre intégré de coordination et de collaboration pour la gestion des crises sanitaires est mis en place

COUS, ministères sectoriels

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Objectifs stratégiques Interventions Activités

Indicateurs objectivement vérifiables

Sources/moyens de vérification

Hypothèses critiques ou conditions de réalisation

OS4 : Mettre en place un programme d’intervention d’urgence

Mobilisation pour les exercices de simulation

Mobiliser des ressources humaines, techniques et financières nécessaires en cas de crises sanitaires

Proportion de ressources humaines, techniques et financières mobilisée

COUS, ministères sectoriels

Situation politique stableVolonté politique Financement disponible

Élaborer et mettre en œuvre des exercices de simulation pour tester les procédures élaborées

Proportion des exercices de simulation réalisés en vue de tester les procédures élaborées

COUS, ministères sectoriels

Actualiser périodiquement les plans et procédures d’urgence en place

Proportion des plans et procédures d’urgence en place actualisés

COUS, ministères sectoriels

OS5 : Élaborer les procédures de prise en charge des risques et urgences sanitaires

Mise en place des procédures pour la riposte

Élaborer des lignes directives pour la gestion des cas

Les lignes directives pour la gestion des cas sont disponibles

COUS, ministères sectoriels

Situation politique stableVolonté politique

Mettre en place des procédures opérationnelles standardisées (POS) à tous les niveaux, notamment aux points d’entrée

Proportion des centres de santé et des points d’entrée disposant de procédures opérationnelles standardisées (POS)

COUS, ministères sectoriels

Élaborer le plan de gestion des déchets biomédicaux pour tous les sites de prise en charge des urgences sanitaires

Le plan de gestion des déchets biomédicaux pour tous les sites de prise en charge des urgences sanitaires est disponible

COUS, MS

Dispositif d’orientation et de prise en charge des urgences sanitaires

Élaborer un mécanisme d’orientation et de transport des patients doté de suffisamment de ressources (ambulances dédiées et procédures opérationnelles standardisées)

Le mécanisme d’orientation et de transport des patients est disponible et est doté de ressources (ambulances dédiées et procédures opérationnelles)

COUS Situation politique stableVolonté politique

Élaborer un guide de gestion des dépouilles mortelles et de désinfection des centres de prise en charge et des habitations

Le guide de gestion des dépouilles mortelles et de désinfection des centres de prise en charge et des habitations est disponible

COUS

Mettre en place un réseau de prise en charge des patients

Le réseau de prise en charge des patients est mis en place

COUS

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DISPOSITIF DE SUIVI-ÉVALUATION

ButLe dispositif a pour but de s’assurer que :

u Les interventions mises en œuvre concourent à l’atteinte des objectifs stratégiques ;

u Les activités menées pour chaque intervention permettent d’atteindre les performances en termes de produits, d’effets et d’impacts ;

u Le cycle de vie du COUS évolue conformément aux phases planifiées (création et mise en place du COUS, élaboration du Plan stratégique, mise en œuvre du plan, évaluation, maturation institutionnelle).

Les acteurs du suivi-évaluationCe sont en général tous les acteurs internes et externes du COUS mais plus précisément le Secrétariat permanent à travers le chargé des opérations, le chargé de la planification et le chargé de la logistique.

Activités, indicateurs et fréquence du suivi-évaluationLe dispositif de suivi-évaluation comprend plusieurs étapes illustrées par la figure ci-dessous.

Pour le suivi : la fréquence de la mise en œuvre est hebdomadaire, mensuelle, trimestrielle et annuelle, conformément au plan de suivi-évaluation.

Pour l’évaluation : trois types sont à faire :

L’évaluation de baseElle est préalable à la mise en œuvre du plan. Elle est déjà faite sous forme d’état des lieux avec la revue de littérature dans la première partie de ce plan. Cette évaluation pourrait être complétée lors de l’élaboration du plan de suivi-évaluation. Les trois indicateurs suivants seront particulièrement suivis :

u Le délai d’activation d’une crise sanitaire ;

u Les taux d’attaque ou les morbidités des événements gérés ;

u La létalité des événements gérés.

L’évaluation à mi-parcoursElle interviendra dans la troisième année de mise en œuvre du plan. Elle s’intéressera aux indicateurs pertinents identifiés dans le plan de suivi-évaluation.

L’évaluation finaleL’évaluation finale sanctionne la période de mise en œuvre du Plan stratégique. Elle fait appel aux mêmes indicateurs qui seront au besoin complétés.

Circuit et outils de collecte des donnéesLe circuit et les outils de collecte des données seront développés lors de l’élaboration du plan de suivi-évaluation. Toutefois, ce circuit et ces outils doivent être progressivement intégrés à ceux du Système national d’information et de gestion des statistiques (SNIGS) du pays, ainsi qu’à ceux de la Surveillance intégrée des maladies et réponse (SIMR).

Figure 8 : Dispositif de suivi-évaluation du COUS Bénin

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ESTIMATION DU BUDGET PAR AXE STRATÉGIQUELes ressources financières nécessaires pour la mise en œuvre du Plan stratégique sont réparties par objectif stratégique et par an. Le tableau ci-dessous indique cette répartition.

Tableau 13 : Budget détaillé par objectif stratégique en francs CFA

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ANALYSE DES RISQUES LIÉS À LA MISE ŒUVRE DU PLANLa mise en œuvre du Plan stratégique se concrétisera à travers des activités ayant à la base des stratégies bien définies. Toutefois, il est primordial d’accorder une place importante à la gestion des risques. On entend par « risque », tout danger éventuel, plus ou moins prévisible qui peut affecter la réalisation du plan et qui ne dépend pas exclusivement de la volonté des acteurs de mise en œuvre.

Il est donc important de faire l’inventaire des risques, qu’ils soient financiers, organisationnels, sociaux, environnementaux ou encore techniques, tout en les hiérarchisant en tenant compte de leur gravité. Ainsi, nous pouvons avoir comme risque :

La volonté politique L’engagement politique à travers l’implication effective de l’INC et du gouvernement va fortement influencer la mise en œuvre du plan. L’absence ou l’insuffisance d’un engagement politique constitue un risque potentiel pour la mise en œuvre de ce plan.

Les ressources financièresLa plupart des plans stratégiques sont souvent faiblement mis en œuvre du fait de la faible mobilisation des ressources, conséquence d’un plan de mobilisation qui n’est pas approprié et n’est pas suffisamment mis en œuvre. Ceci constitue un risque à prendre en compte.

Une répartition efficiente des ressources par niveaux de la pyramide sanitaire (stratégique, intermédiaire et opérationnel) est aussi un risque à prendre en compte.

La non-adhésion des autres secteursSelon l’approche « Une seule santé », l’implication effective de tous les secteurs est indispensable à la fonctionnalité optimale du COUS. Leur non-adhésion constitue un risque potentiel pour la mise en œuvre du plan.

La continuité des services Tous les niveaux de la pyramide sanitaire doivent avoir des capacités pour riposter aux crises sanitaires. La motivation insuffisante des acteurs du système, leur présence effective 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, perturbée parfois par des mouvements perlés de grève dans le système, et la non-disponibilité des intrants sont des éléments à prendre en compte comme risques dans la mise en œuvre du plan.

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1. Booth B. et Fitch F., La Terre en colère - les cataclysmes naturels (1980), Éditions du Seuil, Paris.

2. Pierre Paney, Les catastrophes climatiques (1994), Que sais-je ? (PUF), Paris.

3. Bourrelier P.-H. et autres, La prévention des risques naturels (1997), La Documentation française, Paris.

4. François Ramade, Des catastrophes naturelles? (2006), Dunod, Paris.

5. Pierre Martin, Ces risques que l'on dit naturels (2e édition 2007), Eyrolles, Paris.

6. Thomas Labbé, Les catastrophes naturelles au Moyen Âge (2017), CNRS Éditions, Paris.

7. Hicham-Stéphane Afeissa, La fin du monde et de l’humanité : Essai de généalogie du discours écologique, Paris, Presses universitaires de France, 2014.

8. Frédéric Ducarme, Gabriel Bortzmeyer et Joanne Clavel, « Hollywood, miroir déformant de l’écologie », dans AC Prévot & C. Fleury, Le souci de la nature, Paris, CNRS Éditions, 2017 (lire en ligne [archive]).

9. ↑ 2016 World Risk Index, 2011, 2012, 2013, 2016.

10. www.commodafrica.com/07-02-2011-bilan-decennal-des-catastrophes

11. https://pressagrun.wordpress.com/2011/02/04/bilan-des-catastrophes

12. INSAE Bénin. Enquête Démographique et de Santé 2011-2012.2012. p. 573.

13. Millenium Challenge Account Bénin. [Consulté le 02/06/17]. Le Bénin : Histoire et Géographie, [En ligne]. Disponible sur : http://www.mcabenin.bj/le-b%C3%A9nin-histoire-et-g%C3%A9ographie.

14. INSAE Bénin. Résultats provisoires du quatrième recensement général de la population et de l’habitation de mai 2013 : RGPH 4. 2013, p. 8.

15. Ministère du développement de l’analyse économique et de la prospective ; Institut national de la statistique et de l’analyse économique (INSAE), Enquête Démographique et de Santé (EDSB-IV) 2011-2012. Octobre 2013, p. 573.

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18. Rapport RSI2016, Bénin.

19. Rapport SIMR 2016, Bénin.

20. Rapport d’évaluation des capacités nationales pour la réduction des risques, la préparation et la riposte aux urgences au Bénin.

21. Ministère de la Santé. PNDS 2017-2021.

22. Ministère de l’Agriculture de l’élevage et de la pêche du Bénin. Plan intégré d’intervention d’urgence contre l’influenza aviaire hautement pathogène h5n1, p. 106, 2015.

23. Unité de gestion des situations d’urgence (Ministère de la santé et des soins de longue durée, Canada. Plan d’intervention en cas d’urgence du Ministère de la santé et des soins de longue durée, Troisième Version. Mai 2013, p. 47.

24. Plan stratégique du COUS Sénégal 2016-2021.