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• PLANÈTE Basses-besogneuses Au sein de la colonie, des ouvrières sont affectées au service des ordures et cantonnées sur les lieux de décharge. Leur espérance de vie est moitié moin- dre que celle de leurs congénères, car, notamment, elles y côtoient des or- ganismes hostiles et pathogènes. Es- sayent-elles de s'échapper qu'elles sont repoussées, voire férocement attaquées et démembrées, si elles sont salies par les déchets. C'est comme ça chez Atta cephalotes, une fourmi (Hyménoptères Formicidés) coupeuse de feuilles des forêts tropicales humides d'Amérique centrale. D'après le New Scientist magazine du 20 janvier 2001 (www.newscientist.com). • AUSTRALIE Réapparition Forte émotion pour les entomologistes de l'Australian Museum et du Service de la faune et des parcs nationaux : ils ont, en effet, trouvé, sur une île à 600 km à l'est de l'Australie, 3 femelles et des œufs de Dryococelus australis (Phasmoptères, Phasmatidés), espèce disparue. Autrefois abondant dans les arbres creux de l'île de Lord Howe (mer de Tasmanie), ce phasme a été éradiqué au début du XX e siècle par des rats accidentellement introduits en 1918, sans doute friands de leurs œufs et jeunes larves - mais pas de taille à affronter des imagos de 15 cm de long, gros comme un doigt. Il pourrait subsister une dizaine d'individus de D. australis. Un élevage devrait être tenté, sur place. D'après tfl.fr du 13 février 2001 et A guide to the stick Insects of Australia de Peter Miller, à www.acay.com.au/~pmiller/

PLANÈTE Basses-besogneuses - Accueil · Pour les activistes zoophiles, l'homme a dévasté leurs habitats, en a emporté les fruits, y a tari les sources, les a pourchassés... de

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• PLANÈTE

Basses-besogneusesAu sein de la colonie, des ouvrièressont affectées au service des ordures etcantonnées sur les lieux de décharge.Leur espérance de vie est moitié moin-dre que celle de leurs congénères, car,notamment, elles y côtoient des or-ganismes hostiles et pathogènes. Es-sayent-elles de s'échapper qu'elles sontrepoussées, voire férocement attaquéeset démembrées, si elles sont salies parles déchets.C'est comme ça chez Atta cephalotes, une fourmi (Hyménoptères Formicidés) coupeuse de feuillesdes forêts tropicales humides d'Amérique centrale.D'après le New Scientist magazine du 20 janvier 2001 (www.newscientist.com).

• AUSTRALIERéapparitionForte émotion pour les entomologistes de l'Australian Museum et du Service de la faune et des parcsnationaux : ils ont, en effet, trouvé, sur une île à 600 km à l'est de l'Australie, 3 femelles et des œufsde Dryococelus australis (Phasmoptères, Phasmatidés), espèce disparue. Autrefois abondant dans lesarbres creux de l'île de Lord Howe (mer de Tasmanie), ce phasme a été éradiqué au début du XXe

siècle par des rats accidentellement introduits en 1918, sans doute friands de leurs œufs et jeuneslarves - mais pas de taille à affronter des imagos de 15 cm de long, gros comme un doigt.Il pourrait subsister une dizaine d'individus de D. australis. Un élevage devrait être tenté, sur place.D'après tfl.fr du 13 février 2001 et A guide to the stick Insects of Australia de Peter Miller, à www.acay.com.au/~pmiller/

144 Courrier de l'environnement de l'INRA n°42, février 2001

• COMMONWEALTHLunatismeRisque-t-on plus de se faire mordre par un animal durantla pleine lune ?Le British Medical Journal publie deux articles sur cesujet éternel. À Bradford (Royaume-Uni), selon lesstatistiques d'admission à l'hôpital, le risque est doublélorsque la lune est pleine. En Australie, en revanche, il yaurait, selon les mêmes critères, un tout petit peu moinsd'agressions ces jours-là, le risque maximum semanifestant durant la trêve des confiseurs.D'après Eurekalert (www.eurekalert.org/), lisible depuis le 21 décembre 2000.

• TIERS-MONDEMission qualitéL'organisation mondiale pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) répète une mise en garde.Dans les pays en développement - et surtout en Afrique, au sud du Sahara - une part importante despesticides est « de mauvaise qualité ». Ces produits surdosés et/ou contenant des impuretés, nonconformes aux standards internationaux, sont dangereux pour la santé humaine et l'environnement.Ceci d'autant plus qu'ils sont fréquemment utilisés pour tout autre chose que ce pourquoi ils sonthomologués.D'après le communiqué de la FAO (Rome) du 1er février 2001.

• BELGIQUEDioxine verte luisanteAgréé par l'Institut scientifique de la santé publique (Bruxelles, Belgique) et, bientôt, par l'Agenceétats-unienne de l'alimentation et des médicaments (FDA) le test Calux® commercialisé parXenobiotic Détection Systems permet de détecter les traces de dioxines dans les aliments, les pouletset les boues pour un coût moindre queles procédés classiques. Ceci grâce àune luciole (Coléoptère Lampyridé)qui a fourni le gène d'une enzyme, laluciférase, qui est produite par la cel-lule de mammifère où on l'a greffé...Ainsi, en présence d'une dioxine, lachimère en tube luit vert.D'après Office.com du 5 janvier 2001.On aura lu, de Catherine Vincent, « Le ver luisant,porteur intemporel des feux de l'amour » paru dansLe Monde du 25 mars 2000.

Courrier de l'environnement de l'INRA n°42, février 2001 145

• MALAISIE

Contre les infiltrationsLes fourmis (Hyménoptères Myrmicinés)font leur nid dans les bambous géants enMalaisie, lieu fréquemment affecté depluies torrentielles. Contre l'intrusion del'eau, ces fourmis tentent d'abord de fairebouchon, 2 ou 3 d'entre les ouvrièresobturant l'entrée du nid avec leur tête. Encas de dégât des eaux, cette espècemanifeste un comportement unique. Les ouvrières boivent l'eau et vont soulager, non point leur vessie- elles n'en possèdent pas - mais leur proctodeum à l'extérieur du nid.Dans un nid artificiel, les 2 millilitres d'eau colorée injectés par les expérimentateurs ont été évacuésau dehors en 2 jours sous la forme de 3 030 gouttes, le nid ayant été ainsi asséché.Chez d'autres espèces de fourmis vivant dans les tiges, l'eau est recrachée, tandis que chez celles quicolonisent le bois en décomposition, le déménagement prévaut.D'après Ulrich Maschwitz et Joachim Moog (université de Francfort), travail publié en 2000 dans Naturwissenschaften, 87(12), pp. 563-565et résumé par le NewScientist (www.newscientist.com).

• LUXEMBOURGUn vache de parpaingQue faire des bovins immangeables ? De la poudre. Et cette poudre (environ 1 million de tonnesprévues), je la mets où ? J'en fais quoi ?Plutôt que de l'incinérer, AEDIS, une entreprise franco-germano-luxembourgeoise de capital-risque,propose d'en faire un matériau de construction, analogue au béton mais moins cher. Les farinesanimales y serviront de charge (à raison de 85% du mélange de base), leurs particules étant liées parune résine phénolique. Trois laboratoires indépendants vérifient l'innocuité du « béton phénolique ».D'après une dépêche AFP du 5 février 2001, lue sur Sciences actualités.

• FRANCELe poids des motsLa France produit autantde papier qu'elle enconsomme, soit environ 1million de tonnes. Surcette quantité, 20 tonnes -un beau camion - sontréservées pour le Cou-rrier et les Dossiers.D'après Le Mondedu 24 janvier 2001.

146 Courrier de l'environnement de l'INRA n°42, février 2001

• INDEPrimates et bureaucrates se battentLe ministère de la Défense, celui desFinances et celui des Affaires Étrangères,bâtiments datant de l'Empire britannique,abriteraient au moins 10 000 singes, de plusen plus agressifs vis-à-vis du personnel, quine se déplace plus sans bâton ni pierre pourparer à toute attaque. Il n'est pas en-visageable de déclencher des campagnesd'empoisonnement ni des battues (admi-nistratives) contre ces animaux, sacrés pourles tenants de l'hindouisme. Il n'est pas nonplus possible de les délocaliser, les autresÉtats ayant assez à faire avec leurs propressinges. En réunion de crise, on a évoquéplusieurs mesures, de l'internement à lacontraception, mais rien de concret n'a étéfait.Pour les activistes zoophiles, l'homme a dévasté leurs habitats, en a emporté les fruits, y a tari lessources, les a pourchassés... de sorte que ces singes sont venus en ville. Et le problème ne réside pasdans la pullulation des singes mais dans celles des humains.D'après Monkey business rules in India's corridors of power, de Sunil Katavia, lu sur Environmental News Network (www.enn.com).

• GRANDE BRETAGNETrésorsCryptocephalus coryli futjadis fort répandu en Grande-Bretagne. Aujourd'hui, on neconnaît qu'une poignée desites où se reproduisent desindividus de ce ColéoptèreChrysomélidé Cryptocepha-liné. L'insecte est remar-quable par la logette mobileque construit la femelle - quivit dans les frondaisons dubouleau - pour y pondre sesœufs qu'elle jette au sol avant de découper des feuilles qui rejoindront sa descendance (peut-être pourlui procurer une nourriture de départ). Les larves vivent dans le sous-bois en traînant leur logette. Pourétudier leurs déplacements et savoir quels éléments leur seraient favorables - ceci dans le but de lessauver de l'extinction - les entomologistes ont lâché 200 individus à Whisby (Lincolnshire) après avoirinclus une petite paillette d'acier inoxydable dans leur fardeau - ceci pour les suivre au détecteur demétaux.D'après BBC News du 14 novembre 200, lu à news.bbc.co.uk/

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Courrier de l'environnement de l'INRA n°42, février 2001 147

• ÉTATS-UNISMéduséAprès un moustique, une drosophile, un lapin de l 'INRA et bien d'autres animaux, c'est au tour d'unmacaque du Centre régional de recherche de l'université de Portland (Oregon) de s'être faitgénétiquement colorer en vert fluo par le moyen d'un gène de méduse introduit dans un ovocyte de samère.Ce succès, très attendu, pourrait ouvrir la voie, au prix sans doute d'un travail long et difficile, à desmanipulations génétiques plus utiles, destinées à créer des PGM (primates génétiquement modifiés)exprimant des dysfonctionnements métaboliques humains et pouvant servir à la recherche detraitements.Le jeune macaque rhésus s'appelle Andi. Ils ont été 3 survivants de 224 ovocytes traités et de 40réimplants dans 20 femelles.Deux frères d'expérience n'ontpas attrapé la fluorescence, il estle seul anormal. Croisera-t-ilTetra, la première macaque clonenée un an plus tôt dans le mêmelabo ? Se connaîtront-ils ? Le petitaura-t-il les yeux vert fluo ?D'après, notamment, Julie Lestrade, dansLibération du 12 janvier 2001 et FrançoiseDupuy-Maury, dans Infoscience(www.infoscience.fr) du 15 janvier 2001.

• CHINE

Sino-cynophagesSa viande fine et délicate, son caractère doux, sa frugalité, ses bonnes performances de croissance et saprolificité, sa résistance aux maladies l'ont fait sélectionner comme race à viande, dénommée GrandChien stupide. On le consomme en ragoût ou en côtelettes grillées.Les autorités suisses - interpellées par une association - démentent toute implication, affirmant que cessaint-bernard (nom local dudit chien) ne proviennent pas d'élevages helvétiques.D'après une dépêche AFP en date du 5 février 2001, lue sur LeMonde.fr

• ITALIETrois à l'heure...Cette fréquence est le résultat du travail effectué par la principale association écologiste italienne,Legambiente, qui a observé et décompté les délits contre l'environnement perpétrés par la mafia.Cette organisation a réalisé, ce faisant, un chiffre d'affaires de 13,4 milliards d'euros, en progression.Elle a mobilisé, pour ces actions, 143 clans, essentiellement dans le Sud du pays : Campanie, Calabre,Sicile et Lazio.Encore quelques chiffres : le trafic des déchets dangereux a rapporté 3,1 milliards (comptonsdésormais en euros), celui des animaux protégés 1,9 milliards, soit un tout petit peu (100 millions)mieux que les constructions sans permis.D'après une dépêche de l'AFP du 5 mars 2001, lue sur Science actualité à www.cite-sciences.fr/actu/

148 Courrier de l'environnement de l'INRA n°42, février 2001

• AUSTRALIELes dents de la forêtLes forestiers australiens redoutent une invasion de leur continent par un insecte ravageur desconifères et des feuillus jusque-là confiné à l'Hémisphère nord, le Bombyx disparate (Lymantriadispar, Lépidoptère Lymantriidés) dont les chenilles phyllophages sont d'une voracité dévastatrice.L'espèce n'est pas homogène. Les populations de l'Est de l'Asie manifestent un appétit supérieur etles papillons femelles sont capables de voler. Attirées par la lumière, elles vont pondre, entre autres,sur les caisses entreposées sur les cargos en partance. La « race asiatique » a ainsi pris pied (le mottarse serait plus approprié) récemment sur la côte pacifique de l'Amérique du Nord. C'est cette« race » que redoutent les Australiens qui la savent très capable de s'accommoder des arbres de rentelocaux, indigènes (Eucalyptus) ou introduits (pin de Monterey), et craignent « la ruine des industriesdu bois ».D'après un communiqué de presse du CSIRO du 28 décembre 2000.

NDLR : « nos » Bombyx disparates, ceux d'Europe occidentale et d'Afrique du Nord, ne sont pas engénéral de caractère « asiatique » ;ils pullulent parfois au point deprovoquer de sévères défeuillaisons(qui tuent très rarement ces arbres) etde se nourrir - ayant épuisé lefeuillage du chêne, leur arbre favori -d'Eucalyptus et de pin de Monterey,pour finir par en mourir.Un clic : www.inra.fr/dpenv/ld.htm A

• PLANÈTEQuantifionsLes écologues ont pris, depuis quelques décennies, l'habitude d'évaluer les échanges entre êtresvivants (individus et communautés) en unités d'énergie (calories ou joules).À l'université d'Exeter (Grande-Bretagne), David Coley et ses collaborateurs ont pesé le contenu dupanier de la ménagère (sur un échantillon de 2 000 Britanniques) en mégajoules, calculant unegrandeur correspondant à l'énergie nécessaire pour produire chaque élément depuis la graine jusqu'à

l'assiette, en passant par la fabrication et l'épandage d'engrais,les transports, les conditionnements, etc.Quel est le produit le plus consommateur d'énergie (fossile)

et pourvoyeur d'effet de serre ? Le café (177 MJnécessaires pour 1 MJ ingéré). Les moinsgourmands (si l'on peut se permettre cetadjectif...) avec 1 MJ ou moins : les chips, lesglaces, les sucreries, le pain blanc. Lesviandes requièrent 6 à 8 MJ, la salade grimpeà 45 !D'après Fred Pearce (New Scientisf), lu dans le Courrierinternational n°534, 25-31 janvier 2001.

NDLR : dites-moi ce que vous mettez aumenu, je vous dirai ce que vous faites pour lemaintien d'un climat tempéré.

Courrier de l'environnement de l'INRA n°42, février 2001 149

• FRANCERaisonnables

Plus de 9 agriculteurs sur 10 connaissent (et décrivent correctement) l'agricultureraisonnée (AR), une proportion à comparer à celle des Français (du « grand

public ») qui répondent au même critère : 1/3. Les agriculteurs associentl'Agriculture Raisonnée à la limitation de l'utilisation des engrais etproduits de traitement au strict nécessaire (53%), à l'analyse (des sols, desbesoins de la plante...) s'inscrivant dans une agriculture de précision

(41%), à la protection de l'environnement (27%), à un bon compromisentre protection de la nature et performance (11%), à une agriculture

intermédiaire entre les agriculteurs « bio » et « productiviste » (10%)et, enfin, à la fourniture de produits agricoles de qualité (9%).

Pour l'avenir, les agriculteurs sont 8 sur 10 à considérer que l 'ARdoit être « développée de manière préférentielle », et ce pour les

raisons suivantes : protection ae l'environnement (29%), défense de l'image des agriculteurs grâce àun comportement raisonnable de ceux-ci qui rassure le public (25%), limitation du coût des engrais etproduits de traitements et gains de rentabilité (16%), fourniture de produits agricoles sains et de qualité(15%), nécessité de produire en quantité suffisante pour nourrir les population et, donc, opposition au« tout bio » (12%), sentiment que l 'AR représente le progrès et l'avenir (11%), amélioration induite dela traçabilité (2%).Un agriculteur français sur 2 déclare pratiquer l 'AR sur la totalité de son exploitation, comme le veutle concept d'agriculture raisonnée qui concerne la globalité d'une exploitation.FARRE (Forum de l'agriculture raisonnée respectueuse de l'environnement), commanditaire del'enquête réalisée du 20 décembre 2000 au 3 janvier 2001, conclut que l 'AR est devenu le modèle desagriculteurs français.D'après Agri@gro Veille, lu à www.agrisalon.comNDLR : Tout va pour le mieux dans le meilleur desmondes...

• CANADA

Gibier débileLa MDC, maladie débilitante chronique,encéphalopathie analogue à celle qui frappe nosbovins - la maladie de la vache folle - et dont onconnaît très mal les voies de transmission, affectele Cerf mulet, Odocoileus bemionus (Artio-dacyles, Cervidés), le Cerf de Virginie {Odo-coileus virginianus) comme le Wapiti, Cervuscanadensis.Les éleveurs sont tenus de déclarer les cassurvenus dans leurs troupeaux, dont tous lesindividus sont alors abattus. C'est dans ce cadre que l'Agence canadienne d'inspection des aliments aordonné l'abattage de 1 500 «wapitis d'élevage débiles». Aux États-Unis, de l'autre côté de lafrontière, 6 à 15% des cerfs et 1% des wapitis sauvages du Colorado et du Wyoming seraient infectés.D'après Info Science (www.infoscience.fr) du 10 janvier 2001 et le site de l'ACIA, à la pagewww.cfia-acia.agr.ca/francais/anima/heasam/diseinala/cwdmdcf.shtml

150 Courrier de l'environnement de l'INRA n°42, février 2001

• ESPAGNE

Toro locoLa corrida produit des bovins morts hors abattoirs, des « animaux à risques » soumis à l'interdiction dedépeçage et, donc, à la destruction obligatoire. On ne saurait trop insister auprès de nos lecteurs pourqu'ils s'abstiennent désormais, d'une part, de couper l'oreille ou la queue du taureau qu'ils viennentde vaincre (en évitant la moelle épinière et autres tissus prionophiles) et, d'autre part, de consommer laviande de l'animal, forcément âgé de plus de 30 mois et qui a toutes les chances de n'avoir pas subi letest ESB.D'après une dépêche de l'AFP du 24 janvier 2001, en ligne sur le site de la Cité des sciences et de l'industrieà www.cite-science.fr/actu/index.html

Et les vautours ? L'association «Écologistes en action» attire notre attention sur le sort des 1 116couples de Vautour fauve recensés dans les parcs naturels de la province de Cadix, qui se nourrissentexclusivement des carcasses de bovins laissés sur place dans les élevages extensifs - en contraventionavec les mesures anti-ESB. Deux solutions : a) prélever la tête, la tester et retirer le corps si, etseulement si, l'épreuve est positive ; b) déposer dans les champs des cadavres de cochons, chèvres etmoutons.D'après une dépêche AFP de Madrid du 31 janvier 2001.

• ÉTATS-UNISCochon de yaourtPour éviter que la bactérie Salmonella ne contamine leur viande,on fournit aux porcs des antibiotiques. D'où la crainte de voir sedévelopper des résistances qui pourraient être dangereuses pourl'homme.Or, les porcelets nourris avec des produits lactés contenant la bactérie Lactobacillus hébergentbeaucoup moins de Salmonella.Or, Lactobacillus sert à faire des yaourts. Donc, mettre du yaourt au menu des porcs - et notamment deceux mûrs pour l'abattage - devrait être fort intéressant. C'est ce sur quoi travaillent les chercheurs duCollège universitaire d'agriculture de l'Iowa (États-Unis).D'après Agri@gro Veille, lu sur www.agrisalon.com le 12 janvier 2001

• PLANETEFarine animaleFine, légère et bien aérée, de couleur brune, ellecontient de nombreux acides animés (lysine, cystine,arginine...) en quantités importantes. «Vous pouvezl'incorporer en petite quantité quel que soit votremélange de base ». Deux quotients importants :80/100 pour « qualité odeur » et 60/00 pour sa« puissante odeur ».Il s'agit de farine d'asticots déshydratée. Del'ablette à la perche, tous lui font bon accueil,mais pas le poisson chat.Entre Arrow root et Avoine, sur le site des 101 farines, àwww.multimania.com/linet/101f/101 _farines.html

Courrier de l'environnement de l'INRA n°42, février 2001 151

• GROENLANDMétaux lourds, métaux loinAnalysant des carottes de glace prélevées auGroenland, les chercheurs du laboratoire deGlaciologie de Grenoble, associés à ceux dudépartement des Sciences de l'environnement deVenise, ont trouvé 100 fois plus de platine (Pt),de rhodium (Rh) et de palladium (Pd) dans lesdépôts de la dernière décennie que dans ceuxdatant de 8 000 ans.Cette pollution a pour origine les potscatalytiques dont sont obligatoirement équipésles véhicules dans le but de réduire les émissionsde gaz nocifs. On ignore son effet sur la santéhumaine.D'après une dépêche AFP du 24 janvier 2001, lue sur Voilà(www.voila.fr).

• PLANÈTETouristoraptor virtualisÀ partir des cornes spiralées d'un Linh Duong du Viêt-Nam, deux chercheurs allemands créent, en1993, l'espèce Pseudonovibos spiralis, un Bovidé. En 1996, l'Union internationale pour laconservation de la nature (UICN) l'inscrit à sa liste des espèces menacées.En 1999, un zoologiste rentre bredouille d'un parcours de 10 000 km à la recherche du Khting Sipnoh(nom que lui donnent les Khmers) et, de retour, compare plusieurs lots de cornes spiralées : toutes ontété chauffées pour les tordre et les belles spirales sont l'œuvre d'habiles tourneurs... L'espèce P.spiralis est invalidée.D'après une dépêche de l'AFP, datée du 15 décembre 2000, lue sur Science Actualités.

• FRANCEAgrinautesTerre-Net, un portail internautique bien connu {www.terre-net.fr), filiale d'Isagri (www.isagri.fr) ainterrogé, entre novembre et décembre 2000, un échantillon de 556 agriculteurs.Les « agrisurfers » sont assez âgés (par rapport à la moyenne nationale des internautes), habitent plutôtdans le Grand Ouest et sont, pour la plupart, céréaliers.Presque tous (95%) considèrent qu'Internet est un outil utile pour leur exploitation. Les deux tiersconsultent les cours et les marchés au moins une fois par semaine. 96% ont déjà passé des commandesen ligne et près de 7 sur 10 s'estiment prêts à acquérir, par ce canal, des produits phytosanitaires- contre 1 qui se refuse à envisager de s'approvisionner ainsi.La demande est forte, surtout de services auprès des organismes locaux, via des accès réservés.NDLR : il semble, par ailleurs, que, seuls les habitants des villes puissent bénéficier à un accès à hautdébit à Internet...

152 Courrier de l'environnement de l'INRA n°42, février 2001

• CORSELangue bleueFin octobre 2000, le préfet de Haute-Corse met en place une cellule de crise pour faire face à la fièvrecatarrhale du mouton (ou maladie de la langue bleue, due à un reovirus) après avoir interdit la sortie detous les ruminants de l'île et « enclenché un traitement par insecticides des cheptels concernés ». Lamaladie, non contagieuse, est en effet transmise par un insecte volant ou piquant appelé«moucheron» ou «moustique» dans une certaine presse. Précisons qu'il s'agit de DiptèresCératopogonidés du genre Culicoides, aux larves aquatiques, vulgairement nommés arabis dans le Sudde la France où il peuvent constituer une gêne importante en été ou en automne - mais ne sont pasdangereux pour l'homme.

• ROYAUME-UNIPrintemps très silencieuxUn déclin sans précédent frappe les populations d'oiseaux des zones agricoles d'Europe, « dont leschants faisaient partie du paysage sonore des campagnes ». Trois espèces ont vu leurs effectifssombrer durant le dernier quart du XXe siècle : l'Alouette des champs, Alauda arvensis, le Bruantproyer, Milaria calandra, et le Bruant jaune, Embrezia citrinella.Après avoir accusé l'agriculture intensive et ses épandages massifs d'engrais et de pesticides, on envient à reconnaître le rôle néfaste des manières actuelles de produire de l'herbe, provende du bétail.Manières (coupes fréquentes, notamment) qui seraient tout aussi avicides en bio... Également néfasteà la gent aviaire, la spécialisation «élevage» de vastes régions où l'on devrait réintroduire descultures par-ci par-là.D'après Birds Threatned by farming methods par Tim Hirsh, lu sur BBC News à news.bbc.co.uk/

A l'occasion de son 42ème numéro,le Courrier de l'Environnement

a le plaisir de vous offrir ce magnifique...

lever de soleil sur les Galapagos !

154 Courrier de l'environnement de l'INRA n°42, février 2001

• ROYAUME-UNILe goût du bouchonLes Anglais, grands importateurs de vin, bouchent(ou font boucher) 15 à 20% des bouteillesbritanniques avec des bouchons ou des capsules enmatière plastique, pour éviter le risque de « goûtde bouchon » encouru avec le traditionnel liège.Or, l'entretien et la survie de la subéraie (ensemble des forêts de chêne-liège) sont liés au dynamismeet à la durabilité du marché du bouchon (les agglomérés en étant des sous-produits). Quelque 80 000personnes vivent de la subériculture, semant, plantant, dépressant, démasclant, déliégeant, taillant,régénérant les arbres ou employés dans les usines de transformation en Espagne, en Sardaigne, auPortugal et en Afrique du Nord.Et bien plus d'oiseaux (protégés des susdits Anglais) encore sont dépendants du maintien de ce type demilieu.D'après BBC News (news.bbc.co.uk/) du 22 décembre 2000.

NDLR : En Afrique du Nord, et tout particulièrement au Maroc, la suberaie est moins menacée par lesfluctuations des prix du liège que par des ennemis directs, humains tt naturels. À lire dans le Dossierde l'environnement n°15 Forêts : la Mamora et ses ennemis (par A. Fraval et C. Villemant) ou surInternet à www.inra.fr/dpenv/dl5 mamora.htm

• PLANETEPlus que 15D'ici cinq ans, on (certains chercheurs états-uniens très probablement) saura fabriquer un virusartificiel. D'après les congressistes de l'American Association for the Advancement of Science à quile professeur Clyde Hutchinson (université de Caroline du Nord) a fait cette annonce, il ne faut pasdramatiser. En effet, il n'est pas sûr que quelqu'un parvienne à faire un virus pire que ceux que DameNature a créés.NDLR : alors plus que 15 numéro du Courrier ? Sauf si on augmente le rythme de parution...D'après Synthetic, virus nearing reality, par Jonathan Amos, lu sur BBC OnlineLe 21 février 2001, à news.bbc.co.uk

Remerciements àMarie Leclerc pour la traduction en polonaisde l'Urbi et orbi ;à Geneviève Barnaud, Pierre Cellier et à Pierre Guy ;à Sophie Le Perchée, Martine Tercé et Patrick Legrand,patients et scrupuleux relecteurs.

Les divers « villages » sont des dessins de Claire Brenot, les« cochons » sont repris du Larousse agricole (édition 1922) et le« paysage » de la page 46 est une huile d'Alain Fraval.

Ci-contre : Gorille de plaine, par Mael Dewynter