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PLANTES MAGIQUES PAUL SÉDIR

Plantes Magiques

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Bonne lecture

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  • PLANTES MAGIQUES

    PAUL SdIr

  • A Papus

    Laissez-moi vous prsenter ce petit essai, vous, qui, le premier, veilltes mon esprit aux choses de lOcculte ; depuis douze ans que vous mavez admis au spectacle de votre labeur, bien des faces de la science ont pass devant moi, dont vous mavez fait voir les beauts et aussi les dfauts. Aujourdhui, je suis heureux de dire en public la grande dette que jai contracte envers vous ; fasse le Ciel, qu votre exemple, beaucoup de travailleurs dfrichent le sol o passera dans la gloire le Matre du Troupeau.

    SDIR Epiphanie, 1901

  • PrfAcE dE LA PrEMIrE dITIoN

    Tout lUnivers est une grande Magie, et le rgne vgtal en entier est anim dune vertu magique ; aussi un titre tel que celui de ce petit livre comporterait-il, pris la lettre, lexpos complet de la Botanologie. Notre ambition nest pas si haute et pour cause.

    Comme en toute tude, il y a deux points de vue dans celle-ci : un infrieur, naturaliste et analytique, un suprieur, spiritualiste et synthtique. La science moderne soccupe du premier ; nous avons choisi le second parce quil est peu connu ou trs oubli de nos jours. Il viendra certainement quelquun de plus autoris pour prsenter le troisime point de vue, le central, le vritable.

    En somme, il y a moins denseignements dans cet essai que dindications dtude : le dsir de ceux qui liront cela compltera vite et bien toutes nos im-perfections.

  • 7PrEMIrE PArTIE : LE rGNE VGTAL

    Pour prendre de ce rgne une ide gnrale aussi juste que possible, il nous faut ltudier en lui-mme, puis dans ses relations avec lUnivers et avec lHom-me. Nous aurons ainsi les lments dune Botanognie, dune Physiologie et dune Physionomie (signatures) vgtales.

    La Botanognie soccupera des principes cosmogoniques dont le jeu produit le rgne en question.

    La Physiologie vgtale tudiera les forces vivantes en action dans les plan-tes.

    La Physionomie vgtale, science des Signatures, ou science des Correspon-dances, nous apprendra reconnatre, son aspect extrieur, quelle est la qualit des forces agissant dans telle ou telle plante.

    I.BotanognIe

    Comme nous avons dcid de ne remettre au jour, dans ce petit livre, que les notions traditionnelles sur le sujet qui nous occupe, nous commencerons par prsenter au lecteur les enseignements les plus authentiques.

    Tout dabord, lun des monuments les plus anciens que nous possdions, le Sepher de Mose, nous instruira des thories des initis de la race rouge et de la race noire. Le verset II du premier chapitre de la Gense snonce ainsi :

    Continuant dclarer sa volont, il avait dit, Lui-Les-Dieux : la Terre fera vgter une herbe vgtante et germant dun germe inn, une substance fruc-tueuse, portant son fruit propre, selon son espce, et possdant en soi sa puis-sance smentielle ; et cela stait fait ainsi.

    Ceci se place au troisime jour selon la correspondance ci-aprs :Feu : 1er jour : Cration de la Lumire.Eau et Air : 2e jour : Fermentation des eaux ; leur division.Terre : 3e jour : Formation de la terre, sa vgtabitit.Feu : 4e jour : Formation du soleil.Eau, Air : 5e jour : Fermentation des eaux et de lair ; oiseaux et poissons.

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    Terre : e jour : Fermentation de la terre. Animaux et hommes 1.

    Si lon considre la Gense dans son ensemble, le rabbin initi nous appren-dra que, sous le point de vue cosmogonique, la figure dIsaac reprsente le rgne vgtal. Son sacrifice presque consomm, sa filiation, le nom de ses parents et de ses fils, les actes de sa vie symbolique offrent l-dessus toutes les preuves nces-saires. Pour ne pas fatiguer nos lecteurs avec un symbolisme trop ardu, nous ne nous attarderons pas cette tude que tout tudiant consciencieux peut mener bien.

    Thories hermtiques. Les philosophes hermtiques concevaient, lorigine primordiale des choses, un chaos o les formes de tout lunivers taient prfigures, une matrice ou matire cosmique et, dautre part, un feu gnrateur, smentiel, dont laction rciproque constituait la monade, pierre de vie, ou Mer-cure, moyen et terme de toutes les forces.

    Ce feu est chaud, sec, mle, pur ; cest lesprit de Dieu port sur les Eaux, la Tte du dragon, le Soufre.

    Ce chaos, est une eau spermatique, femelle, chaude, humide, impure ; le Mer-cure des Alchimistes.

    Laction de ces deux principes dans le Ciel, constitue le bon principe, la lu-mire, la chaleur, la gnration des choses.

    Laction de ces deux principes sur la Terre, constitue le mauvais principe, lobscurit, le froid, la putrfaction ou mort.

    Sur la Terre, le feu pur devient le grand limbus, lyliaster, le mysterium mag-num de Paracelse, cest une terre vaine et confuse, humide, une lune, une eau mercurielle, le tohu vbohou de Mose. Enfin, leau pure et cleste devient une matrice, terrestre, froide et sche, passive ; le sel des Alchimistes.

    Ainsi, toutes choses dans la Nature passent par trois ges. Leur commence-ment consiste dans la mise en prsence de leurs principes crateurs. Ce double contact produit une lumire, puis des tnbres, et une matire confuse et mixte ; cest la fermentation.

    Cette fermentation aboutit une dcomposition gnrale ou putrfaction, aprs laquelle les molcules de la matire en travail commencent se coordonner selon leur subtilit : cest la sublimation, cest la vie de la chose.

    Enfin, vient le moment o cesse ce dernier travail : cest le 3e ge ; la sparation

    1 Daprs A. F. Delaulnaye (nda).

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    stablit entre le subtil et lpais, le premier va au ciel, le dernier dans la terre, le reste dans les rgions ariennes. Cest le terme, la mort.

    On a pu remarquer le passage des quatre modalits de la substance universelle appeles lments : le feu, la terre et leau sont ici facilement reconnaissables : et nous pouvons coordonner toutes ces notions en tablissant un tableau danalogie que lon pourra lire au moyen du triangle pythagoricien 2. Ce procd se retrouve dans lInde (systme Sankhya) et dans la Kabbale (Tarot et Sephiroth).

    Voici quels sont les principes en action dans les trois mondes, selon la termi-nologie hermtique :

    Dans le premier monde, lEsprit de Dieu, le Feu incr fconde leau subtile, chaotique qui est la lumire cre ou lme des corps.

    Dans le deuxime monde, cette eau chaotique, qui est igne et contient le soufre de vie, fconde leau moyenne, cette vapeur visqueuse, humide et onc-tueuse qui est lesprit des corps.

    Dans le troisime monde, cet esprit qui est le feu lmentaire, fconde lther ign quon appelle encore eau paisse, limon, terre androgyne, premier solide et mixte fcond.

    Ainsi, chaque crature terrestre est forme par laction de trois grandes sries de forces : les unes venant du ciel empyre, les autres venant du ciel zodiacal et les dernires de la plante laquelle appartient ladite crature.

    Du ciel empyre viennent lAnima Mundi, le Spiritus Mundi et la Materia mundi, vapeur visqueuse, semence universelle et incre.

    Du ciel zodiacal viennent le soufre de vie, le mercure intellectuel ou ther de vie et le sel de vie ou eau principe, semence cre et matire seconde des corps.

    De la plante viennent le feu lmentaire, lair lmentaire, vhicule de vie, et leau lmentaire, rceptacle des semences et semence inne des corps.

    (

    Venue du rgne vgtal. Pour que le rgne vgtal puisse se manifester sur une plante, il faut que celle-ci soit assez volue pour, aprs avoir cristallis ses atomes de faon former une terre solide, produire des eaux et une atmos-phre, ainsi que lindique le rcit de Mose. Alors, une vague de vie nouvelle descend, qui est le vhicule de la premire animation sur la plante ; elle est donc le symbole de la beaut, et voil pourquoi le rgne vgtal correspond Vnus 3 ;

    2 Cf. Papus, trait lm. de Sc. Occ. (nda).3 La verdure des vgtaux, cest la mer verte do est sortie Aphrodite, fixe la surface de la terre (nda).

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    elle a donc comme signe reprsentatif la Spirale, et voil pourquoi la phyllotaxie peut servir mesurer le degr de force vitale de chaque plante.

    Cette vie vgtale rsulte de laction rciproque de la lumire solaire et de la convoitise du soufre intrieur ; aucune plante ne peut crotre sans la force du soleil quelle attire par son principe essentiel.

    Voici comment lauteur anonyme de la lumire dgypte explique lvolution du minral au vgtal :

    Lhydrogne et loxygne combins en eau sont polariss et forment une subs-tance qui est le ple oppos de leur tat inflammable primitif.

    La chaleur du soleil redcompose une portion infiniment petite des eaux ; les atomes de ladite molcule deau prennent alors un mouvement diffrentiel qui est celui de la spirale. Dans cette ascension, ils attirent les atomes dacide carbonique et sont attirs par eux, do un troisime mouvement : une rotation prcipite. L se forme, dans de nouvelles combinaisons, un germe de vie physi-que. Sous limpulsion dun atome central de feu, les forces prdominantes tant loxygne et le carbone, cette union produit un autre changement de la polarit par lequel ces atomes sont nouveau attirs vers la terre. Leau les reoit et ainsi se forme la premire tourbe vgtative. Quand ces premires formes vgtales meurent, ces atomes reprennent leur marche spirale ascendante, elles sont at-tires par les atomes dair, et, par le mme procd de polarisation, arrivent former successivement les lichens et des plantes de plus en plus parfaites.

    Lessence spiritueuse du soleil tant devenue, dans le centre de la terre, par attraction de chaque Mixte et par coagulation, un feu aqueux, et voulant revenir vers sa source, elle fut retenue en remontant dans les matrices despces diverses. Et parce que ces matrices avaient une vertu particulire en leur espce, dans lune il se dtermina une chose, et dans lautre une autre, engendrant toujours leur semblable Que si cette essence spiritueuse est encore plus subtile, elle passe jusqu la superficie de la terre, et fait pousser les semences selon leur germe 4.

    On trouve la mme thorie expose dune faon plus concise dans le trait kabbalistique des Cinquante Portes de lintelligence. Lnumration des portes de la Dcade des mixtes est ainsi conue :

    1o Apparition des minraux par la disjonction de la terre.2o Fleurs et sucs ordonns pour la gnration des mtaux.3o Mers, lacs, fleurs, scrts entre les alvoles.4o Production des herbes et des arbres.5o Forces et semences donnes chacun deux, etc.

    4 texte dAlchymie, Prface, p. 1. Paris, Laurent-dHoury, mdcxcv, in-12 (nda).

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    Donnons enfin, pour terminer ce rapide expos, la thorie de Jacob Bhme, dont on dcouvrira sans peine lidentit avec les deux prcdentes.

    Crs au troisime jour par le Fiat de mars qui est lamertume, source du mouvement, les vgtaux sont ns de lclair du feu dans cette amertume : Lors-que Dieu eut spar la matrice universelle et sa forme igne, et quil voulut se manifester par ce monde extrieur et sensible, le Fiat qui sortit du Pre avec sa volont vertua la proprit aqueuse du soufre de la matire premire ; on sait que lEau, en tant qulment, est une matrice attractive ; nous retombons donc daccord avec les prcdentes thories.

    Avant la chute, les vgtaux taient unis llment intrieur paradisiaque ; avec la chute, la saintet sest enfuie de la racine, qui est reste dans les lments terrestres ; les fleurs reprsentent seules, comme on le verra plus loin, le paradis.

    Constitution statique de la plante. Avant dentreprendre une esquis-se de la physiologie vgtale, cherchons les principes en action dans le rgne de faon en saisir mieux tout lheure le fonctionnement.

    Si on tudie le vgtal au point de vue de sa constitution, on lui reconnatra cinq principes :

    1o Une matire, forme deau vgtative.2o Une Ame, forme dAir sensitif.3o Une forme, de Feu concupiscible.4o Une matrice, ou terre intellective.5o Une essence universelle et primitive, ou mixte mmorable, forme des

    quatre lments, dtermine les quatre phases du mouvement : la fermentation, la putrfaction, la formation et laccroissement.

    Si on ltudie au point de vue de sa gnration on y trouve sept forces en action :

    1o Une matire, ou patient, forme de lumires et de tnbres, eau chaoti-que et vgtative ; cest ici que sont les Derses de Paracelse, exhalaison occulte de la terre, par qui la plante crot.

    2o Une forme, principe actif ou feu.3o Un lien entre les deux prcdents.4o Un mouvement, rsultat de laction de lagent sur le patient. Ce mouve-

    ment, qui se propage par les quatre lments, dtermine les quatre phases que nous avons numres plus haut, propos du mixte mmorable.

    Tout ce travail, prparatoire et occulte en quelque sorte, va donner comme rsultats visibles :

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    5o Lme du vgtal, ou semence corporifie, clissus 5 de Paracelse, pouvoir spcifique et force vitale.

    o Lesprit ou mixte organis, le leffas de Paracelse, ou corps astral de la plante.

    7o Le corps de la plante.Pour avoir une ide plus tendue de ces deux classifications, on pourra en

    rechercher les analogies dans le symbolisme de la mythologie grecque qui est trs expressif, ce qui prte amplement matire la mditation.

    II.PhysIologIevgtale.

    Anatomie. Rien de si simple que la structure de la plante. Les parties anatomiques se rduisent trois, et ce sont ces parties qui vont former, en sin-dividualisant, tous les organes.

    1o La masse gnrale de la plante est forme par le tissu cellulaire, qui peut tre regard comme lorgane digestif de la plante (Racine : individualisation des tissus cellulaires ; intestin de la plante ; semence (embryon).

    2o Les intervalles entre les cellules ordinairement hexagonales forment des tuyaux qui stendent dans toute la plante et qui conduisent la sve par laquelle la plante est nourrie. Ces tuyaux ou conduits intercellulaires sont donc pour les plantes ce que sont pour les animaux les vaisseaux sanguins et les veines (tige : individualisation des veines ; systme sanguin de la plante ; capsule (organe fe-melle).

    3o On remarque dans le tissu cellulaire de la plupart des plantes dautres tuyaux qui sont forms par une fibre contourne en spirale et qui conduisent lair par toute la plante. Ces tuyaux ou vaisseaux spiraux sont pour les plantes ce que les traches sont pour les animaux. On les nomme aussi traches des plantes (feuilles : individualisation des traches, poumons de la plante 7).

    De cette premire esquisse nous allons passer celle du rapport fonctionnel de ces organes entre eux.

    Le dveloppement embryologique de la plante comprend les phases suivan-tes :

    5 Paracelse a dsign, sous le nom de clissus, la puissance spcifique cache contenue dans tou-tes les choses ; la force de vie qui dans les lgumes monte des racines dans la tige, les feuilles, les fleurs, et les graines, faisant produire la plante un nouvelle organisme. Paracelse a dsign, sous le nom de leffas, une vapeur chaude qui, sexhalant de la terre, est capable de faire crotre des herbes et des plantes.7 Oken cit par le Dr Encausse, Anatomie philos., Paris, 14, in-, p. 124 (nda).

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    1o Localisation de la graine dans une matrice convenable : terre humi-de.

    2o Les trois parties du germe commencent vgter en se nourrissant des cotyldons.

    3o La racine commence absorber les substances nutritives de la terre. La plante sinvidualise par ses fonctions respiratoires et digestives. Elle est ne. Voici, en substance, comment Papus rsume la physio-logie vgtale .

    1o La Racine : plongeant dans la terre : estomac de la plante ; elle va chercher la matire alimentaire ;

    2o Les Feuilles : plongeant dans lAir libre ou dissous dans leau : Poumons de la plante. Elles cherchent la lumire et les gaz ncessaires au renouvellement de la force qui doit vertuer la matire dans lintrieur des tissus. Cette force sexprime par la chlorophylle (sang vert), canaux de mdiation ;

    3o La Tige : Appareil circulatoire, dont les vaisseaux contiennent :1o la sve ascendante analogue du chyle .2o air absorb par les feuilles.3o le rsultat de laction de lair sur la sve nourricire, soit la sve descen-

    dante.

    4o Les Fleurs : Superflu de la force ; lieu des appareils de reproduction.

    Nous allons tudier ces fonctions avec un peu plus de dtail ; de leur connais-sance dpend en effet tout lart de la pharmacope hermtique, comme on le verra dans la seconde partie de notre tude.

    La graine se compose :1o du germe form son tour par :

    1o La radicelle (futurs organes abdominaux).2o La gemmule (futurs organes respiratoires).3o La tigelle (futurs organes circulatoires, centre gnral dvolution).

    trait mthod. de Sc. occ., ch. iii, p. 27 (nda). Fluide qui, dans les intestins grles, est spar des aliments pendant lacte de la digestion, et que les vaisseaux dits chylifres pompent la surface de lintestin, et portent dans le sang pour servir sa formation.

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    Analogues aux trois enveloppes de lembryon humain.2o des cotyldons : Matriaux destins la nourriture du germe.

    Chaque graine, contenant larbre en puissance, enferme un mysterium mag-num ; par suite, on retrouvera dans le dveloppement de la graine limage renver-se de la cration du monde.

    Larbre commence se manifester ds que la graine est place dans sa matrice naturelle, la terre.

    Cependant, la terre seule nest quune matrice passive ; elle ne peut donc pas dvelopper ltincelle vitale, ou allumer lens de la graine afin que les trois prin-cipes Sel, Soufre et mercure sy manifestent.

    La lumire et la chaleur du Soleil sont ncessaires pour cela, parce quelles meuvent le feu froid souterrain. Alors, la graine, entrane dans ce dvelop-pement, passe par son volution ultrieure.

    Nous examinerons dans le chapitre suivant, au Culture, ce qui arrive lors-que la matrice nest pas correspondante au grain quon lui confie.

    Croissance de la graine. Ainsi, nous voyons dj trois ens, trois dyna-mismes en raction mutuelle, chacun comprend sa trinit de principes, Sel, Sou-fre et mercure : lens de la terre, lens de la graine, lens du soleil. Le premier et le dernier ens sollicitent donc, par une attraction magntique, le dveloppement du germe dans deux sens opposs : do la racine et la tige, qui rempliront, on le sait, dans la vie de la plante, des rles analogiquement contraires.

    De lharmonie qui rsulte entre ces trois ens dpend le bon tat de la tige (lisse, verdoyante, ou noueuse et noire) et des racines (multiples et grasses ou sches et maigres).

    Croissance de la racine. On sait que, au point de vue des trois prin-cipes, la vie et la sensibilit (magntique) rsident dans le mercure. Le mercure souterrain des minraux est presque toujours vnneux et charg dimpurets ; il est littralement dans lenfer, cest--dire quil ne trouve pas son activit dautre aliment ni dautre objet que lui-mme.

    Ds, par suite, quune vibration solaire parvient jusqu lui, il lengloutit dans son corps, le Sel, et dans sa mre, le Soufre, tous deux intimement unis son essence.

    Alors la terre souvre ; ses atomes obtiennent une libert relative ; et le corps plastique, le Sel, qui tait dans une torpeur saturnienne, devient susceptible dat-traction et est en effet attir, dans ses lments homognes, par lens du germe.

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    Croissance de la tige. Dordinaire, le bas de la tige est blanc, le milieu est brun, le sommet est vert.

    Le blanc indique la tendance vers lexpansion subitement dlivre des puis-sances constrictives de la racine ; le brun indique une expression saturnienne, rsultat de la maldiction divine ; lcorce est la partie du vgtal qui est dans les limbes.

    Car si le Grand Mystre est reprsent dans les arbres, le rgne vgtal a t atteint comme toute la Cration par la chute dAdam ; mais dans la beaut des fleurs et dans la douceur des fruits, on y voit, encore plus quaux autres cratures, les splendeurs du Paradis.

    Enfin, le vert est le signe de la vie mercurielle serpentant dans le Jupiter et le Vnus des frondaisons.

    Larbre. Cest coup sr le type le plus parfait de tous les tres vgtaux ; on y retrouve les influences des toiles, des lments, du Spiritus mundi et du mysterium magnum, qui est lui-mme Feu et Lumire, Colre et Amour, comme Verbe prononce du Pre ternel 10.

    Production des nuds. Larbrisseau croit, par lmulation mutuelle des deux ens, du soleil extrieur et du soleil intrieur pour laccomplissement de sa fin, qui est la production dune eau douce qui va fournir la fleur les lments de sa forme lgante et de ses belles couleurs.

    On sait que les sept formes de la Nature extrieure agissent ainsi dans la plante : Jupiter, Vnus et la lune cooprent tout naturellement laction expan-sive de son soleil intrieur ; mais mars exagre cette expansion, car il nest autre que lesprit ign du Soufre, la vie mercurielle tourbillonne devant lui et Saturne congle et corporise cette frayeur : ainsi se produisent les nuds.

    Production des branches. Les branches sont le rsultat du combat que livrent les forces naturelles en plein mouvement quand elles veulent conserver la communication avec le soleil extrieur ; ce sont, si lon veut, comme les ges-

    10 Toutes ces expressions : Spiritus mundi , mysterium magnum, Feu, Lumire, Colre, Amour, Amertume, etc., doivent sentendre dans le sens o Jacob Boehme les emploie : cf. Vocabulaire de la terminologie de Jacob Boehme, par Sdir ; et Clef ou explication des divers points et termes principaux employs par Jacob Boehme dans ses ouvrages (anonyme), la suite de De la vie super-sensuelle de Jacob Boehme (rd. arbredor.com, 2005-2007). Paul Sdir a traduit le De signatura rerum (De la signature des choses) de Jacob Boehme (Rd. arbredor.com, 2007). Sa rflexion sur les plantes magiques en a t fortement influence.

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    ticulations de la plante qui se sent oppresse, et qui veut jouir dans la libert de son vouloir propre. De mme que la force vitale, dans lhomme, fait sortir les venins intrieurs sous forme de furoncles, de mme la chaleur vitale de larbre le fait bourgeonner, surtout lorsque lappel de lens extrieur est le plus pressant, comme au printemps.

    En dautres termes, pour reprendre la suite du Paragraphe, la frayeur de la vie mercurielle, ou le Sel enserr par g, lutte dsesprment, schauffe, devient un Soufre ; ce Soufre donne une nouvelle impulsion son fils, le Mercure ; celui-ci tend rayonner ; et d lui donne la substance plastique des bourgeons et des rameaux.

    La fleur. Le Soleil surmonte peu peu les excs de Mars ; la plante di-minue son amertume ; Jupiter et Vnus puisent leur activit et se fondent dans la matrice de la Lune ; les deux ens sunissent, de sorte que le Soleil intrieur, la force vitale de la plante ressaisit son principe, passe ltat de Soufre, et rintgre le rgime de la libert divine 11.

    Le paradis de la plante. Les sept formes sintervertissent, en dedans et en haut, dans ce mme rgime, et entrent alors dans un jeu de complte harmonie. Limage de lternit se forme dans le temps ; le Soufre de la plante repasse dans le latent ; Le Sel se transmue : le rgne du Fils sinaugure par une joie paradisiaque, qui sexhale avec le parfum : ainsi, le corps des saints dgage une odeur exquise ; cest ce que Paracelse appelle la teinture.

    La graine. Mais comme Adam a pch, ce paradis cesse bientt et rentre dans lobscurit de la graine, o les deux soleils viennent socculter.

    Le fruit. Cest lesprit cach des lments qui opre dans la fructifica-tion.

    Les fruits ont une qualit bonne et une mauvaise, quils tiennent de Lucifer. Ils ne sont donc pas entirement sous le rgime de la Colre, parce que le Verbe unique qui est partout immortel et imputrescible jusque dans la putrfaction souterraine de la semence, reverdit en eux ; cest le Verbe qui tient la terre, et la terre na pas saisi le Verbe.

    11 Remarquons ici deux modes dinflorescence : lindtermin dans lequel la croissance part du centre : tels le lis et la rose, symbolisant le dveloppement spirituel ; et le dtermin : la crois-sance se fait de la circonfrence symbolisant le dveloppement matriel (nda).

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    Nous en sommes rests au triomphe du rgime de lAmour dans la plante, cest--dire sa floraison. Quand il est manifest, lens se transporte en son lieu et y agglomre par suite une grande quantit dlments plastiques, cest--dire des lunes que la chaleur du Soleil externe transforme en Vnus ; ainsi la pulpe du fruit se dveloppe autour dun centre qui est le fils du Soleil interne. Les sept plantes se retrouvent dans le fruit, et en dterminent la saveur ; en attendant que Saturne vienne le faire retomber sur la terre do il stait lev.

    Maturation. La qualification donne aux fruits de mrs pour dsigner leur point de perfection, la priode o leur jus devient sucr est mal dsigne par ce mot qui indique, au contraire, leur tat dagonie. Langlais ripe, lallemand reif, le morinien ryp 12, ce dernier mot tant la mtathse de pur, sont bien plus expressifs.

    La maturation est le rsultat dune sorte de vertige que le Soleil, ou lens, fait prouver au principe paternel du Soufre et qui le prcipite de la vie ternelle dans la vie temporelle. Nous tirerons de l, tout lheure, des indications sur le sens des saveurs des fruits.

    Rsum. Nous avons fait cette rapide esquisse en nous servant dessein de toutes les nomenclatures. Nous allons la reprendre en quelques lignes, en em-ployant la thorie bouddhique naturaliste ou ionienne suivante.

    On peut considrer le monde cr comme rsultant des interactions de trois forces : lexpansion, ou lumire, ou douceur (lAbel de Mose), la contraction, obscurit ou rudesse (Can) et la rotation, ou angoisse, ou amertume (Seth). Nous allons retrouver ces forces en jeu dans le rgne vgtal.

    Supposons le germe plac dans la terre. La douceur fuit lobscurit et lan-goisse, qui la poursuivent ; do croissance de la plante.

    A la chaleur du soleil, la lutte des trois forces devient plus ardente ; la contrac-tion et la rotation sexaltent, accablent lexpansion, do lcorce, les nuds.

    Mais lexpansion, ds le plus petit rpit que lui laissent ses adversaires, stend de tous cts et pousse des rameaux, sinscrit par la couleur verte et se livre aux forces vivificatrices du soleil qui la portent, dans les fleurs, sa perfection.

    La contraction fait un tout homogne des divers organes et langoisse les di-vise en parties ; elles cooprent ensemble, parce que, venues den bas, elles doi-vent obir la force solaire qui vient den haut ; ainsi se forme le fruit, qui se

    12 Remarquons que ce mot dsigne quelque chose de sain, et aussi une sanie, du purin (nda).

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    dveloppe jusqu ce que lnergie expansive soit dpense ; moment auquel il est prt tomber pour donner naissance un nouveau circulus vital.

    Lod de la plante. Depuis la dcouverte de Reichenbach 13, on sait que toute chose dans la Nature dgage une sorte dexhalaison invisible dans les condi-tions ordinaires, mais visible pour les sensitifs. Cette radiation varie en couleur, en intensit, en qualit.

    Le sommet des plantes est toujours positif, et le bas toujours ngatif, quel que soit le fragment de la plante prsent lexamen du sensitif.

    Les fruits sont positifs et les tubercules ngatifs.Dans un fruit le ct de la fleur est positif, et le ct du pdoncule ngatif.Ces remarques sont utilises actuellement par les successeurs du comte Mat-

    ti, dans la pratique de llectro-homopathie ; mais je ne crois pas, personnelle-ment, que cette polarit soit profonde.

    Lme de la plante. Nous empruntons un livre trs bien fait de M. E. Boscowitz, les tmoignages des savants qui attribuent la plante une vie et une sensibilit de personne. Sans parler des doctrines brahmaniques, boudd-hiques, taostes, gyptiennes, platoniciennes ou pythagoriciennes, toutes plus ou moins profondment pntres de lesprit initiatique, rappelons que des philo-sophes comme Dmocrite, Anaxagore et Empdocle, ont soutenu cette thse. Dans des temps plus modernes, Percival prtend que les mouvements des racines sont volontaires ; Vrolik, Hedwig, Bonnet, Ludwig, F. Ed. Smith affirment que la plante peut prouver des sensations, quelle peut connatre le bonheur ; Erasme et Darwin dans son Botanical Garden dit quelle est anime ; les ouvrages de Von Martius 14 prouvent la mme chose ; Thodore Fechner a enfin crit un livre in-titul : nanna oder uber das Seelenleben der Pflanzen.

    Voici les caractres danalogie que prsentent les plantes avec les tres dous de personnalit :

    La respiration sy effectue par les traches de Malpighi, formes dun ruban cellulaire roul en spirale et doues de contraction et dexpansion.

    13 Karl Ludwig Friedrich von Reichenbach, chimiste et philosophe, 17-1. A notre connaissace, un seul ouvrage de Reichenbach a t traduit en franais : le fluide des magnti-seurs : prcis des expriences du baron de Reichenbach sur ses proprits physiques et physiologiques, classes et annotes par le lt-colonel de Rochas dAiglun, Paris : G. Carr, 11).14 Cf. Reise in Brasilien ; Pflanzen und Thiere des tropischen America ; Die unsterblichkeit des Pflanzen (nda).

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    Lair est indispensable leur vie (expriences de Calandrini, Duhamel, Papin) ; et il a sur la sve une action analogue celle quil a sur le sang (Bertholon).

    La face infrieure des feuilles est perce de stomates, organes de cette respi-ration (Exp. dIngenhous, de Hales, Thodore de Saussure, de MM. Mohl et Garreau).

    Elles gardent loxygne de lair, exhalent lacide carbonique (Garreau, Hugo Von Mohl, Sachs).

    Elles se nourrissent du carbone, quelles extraient de lacide carbonique, et par consquent exhalent pendant le jour une grande quantit doxygne.

    Leurs racines leur servent destomac, ainsi que leurs feuilles ; la sve est ana-logue au chyle.

    La nutrition des plantes est une fonction si active que Bradley a calcul quun chne, en cent ans, absorbe 20 000 kilos daliments.

    Les excrtions de la plante sont presque toutes pour lhomme des substances vivifiantes, comme, leur tour, les excrtions des animaux le sont pour elles-mmes.

    Si la circulation de la sve nest pas encore un fait prouv dune faon cla-tante, on sait du moins que les plantes transpirent trs fortement.

    Comment expliquer les mouvements des plantes la recherche de la lumire, du soleil, de leur nourriture, cest--dire dun terrain propice ?

    Comment expliquer leur puissance amoureuse, la chaleur, llectricit quelles dgagent au moment de leur fcondation ?

    Do viennent enfin les proprits merveilleuses de la fleur de rsurrection et de la Rose de Jricho ?

    Liniti constate tous ces phnomnes et il admire une fois de plus ling-nieuse sagesse de ses prdcesseurs comme la pntrante intuition du peuple qui a donn chaque arbre son Hamadryade chaque fleur sa fe, chaque herbe son gnie. Les observations scientifiques dont on vient de lire le rsum ne pei-gnent-elles pas avec vrit les mouvements obscurs de lme des lmentaux qui sefforce vers la conscience ?

    Plantes et animaux. Lingnieux Bonnet, de Genve, consacre toute la dixime partie de lun de ses ouvrages 15 au parallle des plantes et des animaux ; et il exprime de la faon suivante le rsultat de ses nombreuses comparaisons :

    La nature descend par degrs de lhomme au polype, du polype la sensitive, de la sensitive la truffe. Les espces suprieures tiennent toujours par quelque

    15 Contemplation de la nature, t. II (nda).

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    caractre aux espces infrieures ; celles-ci aux espces plus infrieures encore La matire organise a reu un nombre presque infini de modifications diverses et toutes sont nuances comme les couleurs du prisme. Nous faisons des points sur limage, nous y traons des lignes et nous appelons cela faire des genres et des classes. Nous napercevons que les teintes dominantes, et les nuances dlicates nous chappent.

    Les plantes et les animaux ne sont donc que des modifications de la matire organise. Ils participent tous une mme essence, et lattribut distinctif nous en est inconnu 1.

    La plante vgte, se nourrit, croit et multiplie ; mais les graines vgtales sont de beaucoup plus nombreuses que les ufs ou les ovules fconds chez les ani-maux, sauf pour les espces infrieures.

    De mme, un individu produit beaucoup plus de bourgeons dans le premier rgne que de foetus dans le second.

    La nourriture est absorbe chez les uns par des surfaces poreuses, chez les autres, par une seule bouche : lalimentation, par les racines extrieures, est inces-sante ; chez les animaux dvelopps, elle se fait par intervalles et par des racines intrieures (vaisseaux chylifres).

    La majorit des plantes est hermaphrodite.Les plantes enfin sont immobiles, sauf le mouvement des feuilles et de quel-

    ques fleurs vers le soleil ; les animaux sont mobiles.

    Conclusion gnrale. Il rsulte de cette rapide tude que le mouvement gnral de la vie terrestre, dans ces trois rgnes infrieurs, apparat comme leffort gigantesque dune Puissance organise (la Nature physique) vers le libre arbitre, en passant de limmobilit caractristique du rgne minral lindividualisation (vgtaux), puis au mouvement spontan (animaux).

    1 Op. cit., tome II, ch. xxxiv. p. 4 (nda).

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    Cest ce quexpriment dune faon frappante les quatre schmas ci-dessus complts daprs Madathanus et qui permettent de considrer chaque rgne comme un milieu dont les atomes sont une phase particulire du mouvement au repos, puis ltat dquilibre, puis celui de tourbillon, puis en rsolution.

    Le cinquime, le sixime et le septime tat reprsentent les rgnes (spirituels pour nous) suprieurs lvolution actuelle du genre humain.

    III. lessIgnatures(PhysIonomIevgtale)

    Chaque plante est une toile terrestre. Ses proprits clestes sont inscrites sur les couleurs des ptales, et ses proprits terrestres sur la forme des feuilles ; toute la Magie y est contenue puisque les plantes reprsentent tout lensemble des puissances astrales.

    1

    4

    2 3

    1

    4

    2 3

    VgtauxEau

    RacineMinraux

    Terre

    Mtal Fruits

    Chaos Semence

    2 3

    1

    4

    HominauxFeu

    Adam

    Enfants

    Arbre Fleur

    1

    4

    2 3

    AnimauxAir

    Mle

    Petits

    SpermeFemelle Rut Femme Sur

    LimbusTerr

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    Il y a trois cls diffrentes que lon peut employer pour reconnatre ses pro-prits extrieures les vertus intrieures dune plante la cl binaire, la cl quater-naire ou des lments, ou zodiacale ; et la cl septnaire ou plantaire.

    Cl binaire. En voici, daprs Saint-Martin, la thorie avec deux exemples dapplication pratique.

    Il y a dans chaque chose, soit matrielle, soit immatrielle, une force impul-sive, qui est le principe do cette chose reoit son existence

    Mais cette force impulsive universelle que nous observons dans la nature naurait pas lieu si une force compressive et comme oppose ne la resserrait, pour en augmenter lintensit ; cest elle qui, en lui donnant du ressort, opre, en mme temps le dveloppement et lapparence de toutes les proprits et de toutes les formes engendres par llan de la force impulsive.

    La vgtation, surtout, nous offre ces deux lois distinctement, dans toutes leurs diffrentes professions. Dans le noyau dun fruit, la rsistance lemporte sur la force, aussi reste-t-il dans linaction ; lorsquon la plant, et que la vg-tation stablit, elle na lieu que parce que la force combat la rsistance et se met en quilibre avec elle. Lorsque le fruit parat, cest la force qui la emport sur la rsistance et qui est parvenue vaincre tous les obstacles, quoique nanmoins ce fruit ne soffre nous que comme tant lunion dune force et dune rsistance, en ce quil est compos et de ses proprits substantialises, et de son enveloppe qui les contient, les rassemble, les conserve et les corrobore, selon cette loi uni-verselle des choses.

    Daprs ce tableau, on voit quelles plaies a souffertes la nature primitive et ternelle, que nous avons reconnue comme devant avoir t lapanage de lhom-me 17.

    Lobjet de la vgtation, continue cet adepte, dans la suite du mme ouvrage, est de nous transmettre les rayons de beaut, de couleur et de perfection qui ont leur source dans la rgion suprieure, et qui ne tendent qu sintroduire dans notre rgion infrieure.

    Chaque grain de semence est un petit chaos. Tout dans la nature est compos dune action divisante : la force, et dune

    action divisible : la rsistance. Quand la seconde est prive de la premire, elle produit de leau ; quand elle

    ne subit pas cette privation, elle produit le feu. De mme que lunion du feu et de leau se manifeste par la couleur verte des

    17 Saint-Martin, lesprit des choses, tome I, p. 140 (nda).

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    feuilles, la putrfaction est localise dans les racines et la sublimation dans les couleurs vives des fleurs et des fruits.

    Les graines, tant la prison des puissances suprieures, retracent analogique-ment lhistoire de la chute et le mythe de Saturne dvorant ses enfants.

    Ainsi, la gnration est un combat dont les phases sexpriment par la signa-ture, et il ny a aucun tre qui ne retrace, par sa forme extrieure, lhistoire de sa propre naissance

    Dans le chne, lamande, dun got pre et austre, renferme dans son gland, indique que cet arbre a subi un violent effort de la part de la rsistance, effort qui ne tendait rien moins qu lanantir

    Si avec ce mme coup dil nous considrons la feuille de la vigne, le ppin du raisin et les proprits du vin, nous reconnatrons bientt que dans le ppin, leau a t extrmement concentre par la rsistance, ce qui fait quelle se dve-loppe avec tant dabondance dans les pampres ;

    Que dans cette expansion de leau, la feuille de vigne indique, par sa forme, quelle nest si abondante que pour avoir t spare de son feu, et que ses fac-teurs ont t binaires comme dans une infinit dautres plantes ;

    Que, par consquent, le feu y a t aussi extrmement spar de leau, ce qui se fait connatre la branche du cep, o les feuilles et le pdicule de la grappe alternent ensemble, mais toujours du ct oppos ;

    Que, selon sa loi, ce feu monte toujours plus haut que leau, ce qui se fait connatre au pdicule de la grappe, qui slve toujours au-dessus de sa feuille correspondante ;

    Quaussi ce feu est trs voisin de la vie primitive, qui ne fait pour ainsi dire quun avec lui, ce qui est cause que le grain de raisin prend une forme sphrique si rgulire, comme ayant pomp par ses tamines et son pistil le cercle complet des virtualits astrales, dont le nombre embrasse toute la circonfrence et tablit lquilibre entre la rsistance et la force ;

    Que, par cette raison, il est si sain et salutaire lorsquil est pris avec mesure et modration ;

    Mais que, vu la source divise ou binaire, do il drive, il doit oprer les plus grands ravages quand il est pris avec excs ;

    Quen outre, ces excs sont dun genre remarquable : 1o En ce quils portent la dispute, labsence de la raison, aux combats

    et aux meurtres ; 2o En ce quils portent la luxure qui est crite de tant de manires sur

    la forme du ppin ;

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    3o En ce que livresse, en excitant la luxure, est cependant bien loin dtre funeste la gnration 1.

    Classification lmentaire. On sait que chacun des quatre lments avec la quintessence correspond chacun de nos cinq sens ; cest--dire que cha-cune de ces cinq formes de mouvement nous rvle les qualits des objets par une vibration de lun de nos centres, nerveux sensoriels.

    La Terre correspond lodorat (lodeur). LEau au got (la saveur). Le Feu la vue (la forme). LAir au toucher (le volume). La Quintessence loue (lesprit).

    Do le tableau No 1.

    Tableau I

    plantes odeur des fleurssaveur

    des fruitsforme

    gnrale volume

    de Terre Grasse Sucre Ramasse Jaune Petit

    dEau Nulle Acidule Rampante Verdtre

    Petite tige Feuilles et

    fruits grands

    de Feu Pntrante Piquante Tourmente RougeMoyenne

    Rayonnante

    dAir Mauvaise Astringente Elance Bleutre Trs haut

    Ceci ne comprend que les types simples, qui sont purement thoriques ; en ralit, il faut combiner les uns avec les autres ces quatre lments et on ob-tiendra le tableau No 2 des signes du zodiaque, qui pourra indiquer le caractre gnral dune plante.

    1 esprit des choses, t. I. p. 15 et 1 (nda).

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    Si, maintenant, on veut connatre a priori, les qualits dune plante signe, par exemple, du Blier, en se reportant ce dernier tableau, on voit que le Blier est un feu (col. verticale) de terre (col. horizontale) les qualits de cette plante seront donc, daprs le premier tableau, une odeur pntrante et grasse, une saveur pi-quante sans rien de dsagrable ; les fleurs seront rouge orang ; et la plante sera de petite taille, quoique robuste.

    Tableau II Signatures zodiacales

    Feu Terre Air Eau

    Eau Feu 2 Taureau3

    Gmeaux4

    Cancer

    Terre 1 Blier Terre7

    Balance

    Scorpion

    Air 5 Lion

    Vierge Air12

    Poissons

    Eau Sagittaire10

    Capricorne11

    Verseau Eau

    Nous pensons que cet exemple suffira lintelligence de cette mthode ; voici dailleurs, compils daprs un grand nombre dauteurs, les signatures de chacun des signes zodiacaux ; on pourra ainsi perfectionner dans la pratique.

    Les plantes signes par le Blier seront chaudes et sches ; llment Feu y dominera ; enfin, leur conformation offrira des ressemblances plus ou moins loignes avec la tte et ses subdivisions : les yeux, le nez, la langue, les dents, la barbe ; elles sont fleurs jaunes, de saveur acre, la tige et les feuilles minces, diphylles ou biptales ; parfum, la myrrhe.

    Les plantes signes par le taureau sont froides et sches ; llment Terre y do-mine ; leur got est par consquent aigre, dune odeur suave, elles sont de haute taille, dgagent des effluves aromatiques, glent facilement, portent beaucoup de fruits. Il en est dont la forme est celle dune gorge ; plantes fleurs androgynes. Parfum : le coq aromatique.

    Les plantes signes par les Gmeaux sont chaudes et humides modrment, leur lment est lAir ; ce sont des herbes fleurs blanches ou ples, trs vertes, de saveur douce, souvent lactescentes ; elles prsentent quelque conformit de

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    figure avec les paules, les bras, les mains, les mamelles ; elles sont souvent hep-taphyltes. Parfum : le mastic.

    Les plantes signes par le Cancer sont froides et humides ; leau domine : el-les sont insipides, marcageuses fleurs blanches ou cendres : elles croissent souvent sur le bord des eaux ; leurs feuilles prennent la forme des poumons, du foie ou de la rate ; elles sont tachetes, boursoufles, cinq ptales. Parfum : le camphre.

    Les plantes signes par le lion sont chaudes et sches, domines par llment Feu ; elles ont des fleurs rouges, ou une saveur poignante, ou amre, ou celles qui brlent trs vite ; leur fruit a la figure de lestomac ou du cur ; les crucifres. Parfum : lencens.

    Les plantes signes par la Vierge sont froides, sches et renferment beaucoup de terre. Ce sont des vgtaux rampants, aux tissus durs et cassants ; dont les feuilles et les racines prennent la semblance de labdomen, ou des intestins. Dans la trs grande majorit des cas, leurs fleurs ont cinq ptales. Parfum : le santal blanc.

    Les plantes signes par la Balance sont chaudes, humides et ariennes ; leurs fleurs sont fauves, leurs tiges hautes, molles et flexibles ; leurs fruits ou leurs feuilles rappellent la forme des reins, de lombilic, de la vessie, leur saveur est douce ; elles croissent de prfrence dans les terrains pierreux. Parfum : le galba-num.

    Les plantes signes par le Scorpion sont chaudes, humides. Elles peuvent tre insipides, aqueuses, gluantes, laiteuses ou ftides, et avoir la forme des organes sexuels de lhomme. Parfum : le corail rouge.

    Les plantes signes par le Sagittaire sont chaudes et sches ; domines par llment feu ; elles sont amres, et empruntent les formes de la rgion anale. Parfum : lalos.

    Les plantes signes par le Capricorne sont froides et sches ; llment terre domine en elles ; leurs fleurs sont verdtres, leur suc coagule et est toxique. Par-fum : le nard.

    Les plantes signes par le Verseau sont modrment chaudes et humides ; elles sont galement ariennes ; et trs souvent aromatiques : elles prennent la forme des jambes. Parfum : leuphorbe.

    Les plantes signes par les Poissons sont froides et humides ; Leau semble y dominer ; leur saveur est fade, leur forme est celle des doigts ; elles croissent dans les lieux frais et sombres, au bord de leau. Parfum : le thymiane.

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    Classification septnaire ou plantaire. Voici, en quelques mots, les bases de classification :

    Saturne : astringent, concentrant.Jupiter : rayonnant, majestueux.Mars : colre, pines.Soleil : beaut et noblesse, harmonie.Vnus : suavit.Mercure : indtermine.Lune : tranget.

    En dveloppant ces caractres, on a :

    Tableau III

    Saturne Grand et triste Fleurs noires, grises PuantFruits cres, vnneux

    JupiterGrand, touffu,

    Bleues ou blanches, gaies

    Inodore Sucrs, aciduls

    Mairs Petit, pineux Rouges, petites Piquante et dsagrable

    Chauds, poivrs,

    vnneux

    Soleil Moyen Jaunes Aromatique Aciduls, bons

    Vnus Petit, fleuri Roses, belles, grandes Exquise, lourdePas de fruits

    ou sucrs

    Mercure Moyen, sinueux Petites, varies Pntrante ou mauvaise Saveur mixte

    Lune Bizarre Blanches Inodore ou fade Insipides, curant

    La saveur est donne par le sel de la terre o crot la plante ; elle indique lidal de la plante et la voie quil faut suivre pour en extraire le baume.

    Les feuilles et la tige indiquent la plante dominante.

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    Dans un vgtal : La racine est de Saturne ; La semence et lcorce de Mercure ; Le bois fort, de Mars ; Les feuilles, de la Lune ; Les fleurs, de Vnus ; Le fruit, de Jupiter.

    Signatures plantaires. Les plantes signes par Saturne sont pesantes, glutineuses, astringentes, de saveur amre, cre ou acteuse ; les racines, les vg-taux qui produisent des fruits sans fleurs, qui produisent sans semence, qui sont aspores, baies noires ; dont lodeur est pntrante, la forme effrayante, lom-brage sinistre, qui sont rsineux, narcotiques, consacrs aux choses funbres, et qui croissent lentement.

    Les plantes rgies par Jupiter ont une saveur douce, suave, subtile, styptique et mme acidule ; tous les vgtaux portant fruits, mme sans fleurs ; ceux qui ont beaucoup de fruits et daspect fortun.

    Les plantes rgies par mars sont acides, amres, cres et piquantes ; elles sont vnneuses par excs de chaleur ; elles sont pineuses, cuisent au toucher ou pi-quent les yeux.

    Les plantes solaires sont aromatiques, dune saveur acidule ; elles chassent la foudre et sont des contre-poisons ; il en est aussi qui restent toujours vertes ; elles sont bonnes pour la divination et contre les mauvais esprits ; elles se tournent vers le soleil ou en portent la figure sur leurs feuilles, leurs fleurs ou leurs fruits.

    Les plantes gouvernes par Vnus sont de saveur douce, agrable et onctueuse ; elles produisent des fleurs sans porter de fruits ; elles ont beaucoup de graines et sont aphrodisiaques ; leur odeur est presque toujours suave.

    Les plantes correspondant mercure ont une saveur mixte ; elles produisent des fleurs et des feuilles sans fruit ; les feuilles sont petites et les couleurs varies.

    Les plantes rgies par la lune sont insipides, vivent ct de leau ou dans leau ; elles sont froides, laiteuses, narcotiques, anti-aphrodisiaques, leurs feuilles sont souvent grandes.

    Amitis et inimitis des plantes selon leur signature :

    Signes amis : Taureau : Cancer et Sagittaire. Gmeaux : Balance et Verseau. Cancer et Balance.

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    Vierge : Taureau. Scorpion : Cancer.

    Signes ennemis : Taureau : Balance, Scorpion. Gmeaux : Capricorne. Cancer : Sagittaire. Vierge : Blier et Lion.

    Plantes ennemies : Saturne, Mars, Soleil.

    Plantes amies : Vnus avec toutes, surtout avec Mars. Mercure avec toutes, surtout avec Jupiter.

    Combinaisons dinfluences. Voici quelques exemples, pour aider ltu-diant, des rsultats que produisent les influences combines de plusieurs plan-tes :

    Saturne dominant, par exemple, donne une plante de couleur noire ou gris sale, de tige dure et rude, de saveur acerbe, sre ou sale ; grand et grle, fleurs sombres ; il appelle presque toujours mars, et alors, la plante devient bossele, noueuse, branchue, daspect sauvage et tourment.

    Saturne et Vnus donnent un grand arbre, fort parce que la douceur vnu-sienne donne la matire pour se dvelopper au soufre de Saturne.

    Si Jupiter est prs de Vnus, la plante est pleine de force et de vertu.Si mercure influe une plante entre Vnus et Jupiter, elle est encore plus par-

    faite ; cest un beau vgtal, de corps moyen, fleurs blanches ou bleues.Si le Soleil sapproche des prcdentes, la fleur jaunit.Si mars ne leur est pas contraire, la plante est capable de rsister toutes les

    mauvaises influences, et elle donne dexcellents remdes. Mais une telle combi-naison est trs rare, parce quelle est proche du Paradis.

    Si mars et Saturne se contredisent, avec mercure, Vnus et Jupiter, cest un arbre vnneux, fleurs rougetres et tirant sur le blanc ( cause de Vnus), rude au toucher et dun got excrable.

    Si, bien que mars et Saturne se contredisent, Jupiter et Vnus y sont puissants, et mercure trs faible, la plante est chaude et curative ; la tige est fine, un peu rude et pineuse ; les fleurs sont blanchtres.

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    PlAnteS mAGiqueS

    Si Vnus est proche de Saturne, si la lune nest pas contrarie par mars et Jupiter, libre, cela donne une jolie plante, tendre, dlicate, fleurs blanches, inoffensive mais peu utile.