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Poème inédit Cortège de mots funèbres J'ai vu s'élever vers le ciel parsemé de millions de perles L'arbre en squelette et ses branches : membres mutilés, fantomatiques, D'un certain âge, sans début, sans fin, sans feuilles vertes, sans fleurs au sillage De cette terre qui n'a pas de nom, qui n'a pas de frontières, J'ai vu les dunes d'un désert qui avance, chevauchées, cadences sans relâche J'ai vu dans la lune si grande, aux cimes qui bougent, une grande menace D'un déluge sans Noé, vaste comme la pénombre, sombre comme la nuit De ces yeux des femmes oubliées des lointaines et généreuses oasis J'ai vu filer des étoiles, aux poussières d'orphelines lumières Pleurant ce qui reste d'un désastre sans nom, d'un ennemi sans visage J'ai vu passer les orages de sombres grêles, des pluies en file indienne De ces larmes qui oublient de sécher au coin des yeux qui ne voient plus J'ai vu l'écho danser dans les profondeurs des puits taris ressasser ton nom Sur les lèvres entre ouvertes des vallées désolées et le déhanchement

Poème inédit cortège de mots funèbres

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Poème inédit

Cortège de mots funèbres

J'ai vu s'élever vers le ciel parsemé de millions de perlesL'arbre en squelette et ses branches : membres mutilés,

fantomatiques,D'un certain âge, sans début, sans fin, sans feuilles vertes,

sans fleurs au sillageDe cette terre qui n'a pas de nom, qui n'a pas de frontières,

J'ai vu les dunes d'un désert qui avance, chevauchées, cadences sans relâche

J'ai vu dans la lune si grande, aux cimes qui bougent, une grande menace

D'un déluge sans Noé, vaste comme la pénombre, sombre comme la nuit

De ces yeux des femmes oubliées des lointaines et généreuses oasis

J'ai vu filer des étoiles, aux poussières d'orphelines lumièresPleurant ce qui reste d'un désastre sans nom, d'un ennemi

sans visageJ'ai vu passer les orages de sombres grêles, des pluies en file

indienneDe ces larmes qui oublient de sécher au coin des yeux qui ne

voient plusJ'ai vu l'écho danser dans les profondeurs des puits taris

ressasser ton nomSur les lèvres entre ouvertes des vallées désolées et le

déhanchementDes montagnes, des falaises effrontées et des frêles et

timides collinesEn levant les yeux vers la voie lactée, j'ai vu l'Univers qui

scintilleJ'ai vu et j'ai entendu toutes les couleurs du spectre

J'ai dû être fasciné par toutes les belles lumièresDe l'arc en ciel, entre les gros nuages d'un brusque orageEt la lumière d'un soleil fatigué qui s'efface au sourire du

crépuscule

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J'ai levé les bras : criant ton nom, te louant, te suppliant en pleurant

Je me suis prosterné au pied de ta création, regrettant le péché originel

De mon Moyenâgeux passé, étalant ma confession au bord du vieux lac asséché

Aux vastes prairies qui jubilent, qui rient d'un jaune rireReste d'une fameuse contagion d'ictère, d'un indomptable

feu d'incendieDiable, démon, vampire qui dévaste tout sur son chemin

Qui ne se nourrit que de tout ce qui est sec, de tout ce qui est vert

J'ai vu les infortunées créatures voir la mort venir et périr, les yeux grand ouverts

J'ai vu la désolation régner, toute fière d'élire enfin domicileSur toute la planète, envahissant les quatre coins de la terre

Dans l'indifférence des petits et des grands de ce mondeJ'ai vu qu'ils ne pensent qu'aux grandes caisses de billets de

banqueJ'ai vu le film de Tavernier "Home " et je n'ai pu que pleurerNotre sort, du passé, du présent et du futur des femmes et

des hommesDévastation, destruction caractérisée, systématique de la

terreJ'ai vu mourir notre mère L A N A T U R E

Malédiction, péché, mutisme, silence, insouciance et inadvertance

Pour qu'enfin léguer aux générations à venirDes fourrures, de la nourriture en synthétique et en

cybernétiqueHélas, je ne peux de mon regard qui se fatigue, être Vert ou

activisteJ'ai ce mot, un peu funèbre, peut-être triste, mais il fera

affaireDu moins, je l'espère !

Abdelmalek AghzafKsar El-Kébir, le 12/06/2014.

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