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Poème inédit : L'impossible Oubli de la Muse Je fuis ma pensée obscure, Je fuis ton parfum, ton oubli, Entre l'idée d'y penser Et le désir longtemps caressé, Avec le rêve de te revoir Et ta silhouette à entrevoir. À la lueur de l'espoir Et les feuilles automnales Du doute infernal, De l'incertitude assassine, J'apprends à marcher, J'apprends à rêver, J'apprends à dompter mes désirs, J'apprends à suivre ton ombre. Je me laisse fondre, Non pas dans le décor, Mais dans ton regard profond et sombre. Je regrette l'élan égoïste de mon vouloir, Je crois posséder, je crois voir, Or, rien ne me suffit sans vraiment croire En ta réponse que je pressens Sur l'aile de l'onde qui frissonne, Dans la touffeur de ta colère qui carillonne.

Poème inédit l'impossible oubli de la muse

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Page 1: Poème inédit   l'impossible oubli de la muse

Poème inédit :

L'impossible Oubli de la Muse

Je fuis ma pensée obscure,Je fuis ton parfum, ton oubli,

Entre l'idée d'y penserEt le désir longtemps caressé,

Avec le rêve de te revoirEt ta silhouette à entrevoir.

À la lueur de l'espoirEt les feuilles automnales

Du doute infernal,De l'incertitude assassine,

J'apprends à marcher,J'apprends à rêver,

J'apprends à dompter mes désirs,J'apprends à suivre ton ombre.

Je me laisse fondre,Non pas dans le décor,

Mais dans ton regard profond et sombre.

Je regrette l'élan égoïste de mon vouloir,Je crois posséder, je crois voir,

Or, rien ne me suffit sans vraiment croireEn ta réponse que je pressens

Sur l'aile de l'onde qui frissonne,Dans la touffeur de ta colère qui carillonne.

Et par petits pas sourds, j'avance dans le ventDe tes cheveux qui foisonnent,

Dans les soupirs et les soupirs de l'orage.À mon âge, loin est pour moi ton lointain rivage,

Page 2: Poème inédit   l'impossible oubli de la muse

Je crois, je ne cesse de croire en la vue de ton visage,Chaque minute, chaque seconde qui passent,Je pense au temps, en son ultime clémence,

Pour avoir sa compassion, son oubli du décompte,Pour avoir sa générosité et allonger mon plaisir,

De te revoir entre deux nuages, entre deux éclairs,Pour que ce cœur si pressé et fort lésé,Puisse supporter la lourdeur du silence

Des étoiles, du marbre des statues,Du secret des puits et du tréfonds des abysses,

Où mon âme, dans son têtu affolement se glisse,Se promène en troubadour, en chantre, en poète,Sans rimes, sans vers, sans mots, sans assises,

À la quête de l'écho de ta voix,Aux frétillements de tes lèvres.

Des petits gestes de tes mains divines sorcières,Fée touchant la roche et celle-ci devient Diva

chasseresse,Gazelle des vastes savanes et des silencieux déserts,

Geste et parole ne font qu'un pour me mener sur l'autel de tes sacrifices.

Oh , Muse de tous les temps, muse d'hier, d'aujourd'hui, de demain,

Fasse que n'advienne à votre simple prétendant,Se prosternant à tes pieds, errant sans ta fortune,

Sans ton sacre, ni ta bénédiction, ni la flamme éternelle de ton inspiration !

Je voudrais boire , boire et boire à ne plus savoirÀ qui je m'adresse, à qui je parleSauf aux divinités buvant l'élixir

De ta fascination,De ta transe

À ne plus vivre, à ne plus mourirSans avoir bu de tes mamelles

Page 3: Poème inédit   l'impossible oubli de la muse

Le suc, le Graâl, la potion magique,L'alchimie du verbe de la vie,

De Dieu, l'Éternel !

Abdelmalek AghzafKsar El-Kébir, le 09/06/2014.