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cheikh-talibouya-niang
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Nos déserts n’ont pas de limites
Nos âmes et nos cœurs n’ont aucun répit
Le Monde a été enterré dans le monde par les images et les traits
Laquelle de ces images est à nous ?
Quelles sont tes traits ?
Si tu rencontres sur la route une tête tranchée roulant avec insouciance vers notre terrain
Demande-lui, demande-lui
Les secrets de notre cœur
Elle t'apprendra le mystère qui est enfoui au plus profond de nous
Que puis-je dire ?
Que puis-je savoir ?
Cette histoire est au-delà de nos limites et de nos forces
Comment puis je rester silencieux quand par moments notre angoisse devient plus forte
Oublie cette histoire
Ne nous interroge pas
Car notre fable est celle de la ruine totale
Hier…j’ai piqué ma poitrine avec une étoile
Je lui ai montré la blessure qu’elle a causée
J’ai dit : donne des nouvelles de moi au Bien aimé dont la boisson est le sang
je me suis balancé d’avant en arrière afin d’apaiser l’ enfant qui est mon cœur
Un enfant s’endort lorsqu’on le berce dans son berceau
Donne du lait à ce bébé qui est le cœur
Dispense-nous de ses pleurs
Oh toi qui à chaque instant aide des milliers de cœurs affaiblis comme le mien
Depuis toujours et jusqu’à la fin des temps la demeure du Cœur est et reste l’union,
Pendant combien de temps laisseras-tu ce cœur solitaire en exil ?
Rûmi
"Dis-moi ce que tu cherches, je te dirai qui tu es :
Si tu es à la recherche de la demeure de l'âme, tu es une âme ;
Si tu es en quête d'un morceau de pain, tu es du pain.
Si tu peux saisir le secret de cette subtilité, tu comprendras :
Chaque chose que tu recherches, c'est cela que tu es".
Celaleddin Rûmi, dit Mevlânâ
(poète et mystique turc, fondateur de la confrérie des Derviches Tourneurs, 13ème siècle)
Viens, viens, viens... qui que tu sois, viens !
Viens aussi que tu sois infidèle, idolâtre ou païen,
Notre couvent n'est pas un lieu de désespoir;
Même si cent fois tu es revenu sur ton serment, viens!
Rûmi
O cœur humain, sanctuaire sublime!
Tu recèles en toi le secret de la foi,
En toi se projette la Lumière divine,
Elle éclaire ta route et t'enseigne Sa Loi.
N'as-tu pas ô pécheur ! déjà puisé en Elle
L'espérance suprême de l'Infini pardon ?
Le Seigneur a voulu que par Ses étincelles
S'allument en toi l'amour et Son adoration.
Abd al-Qâdir al-Jîlanî
A ton coeur se révèle Celui qui n'a jamais cessé
de résider dans l'inscrutable mystère du Sans-commencement!
Mais c'est toi-même qui étais le voile sur ton oeil
bien que cela fût par la vertu même de ta similitude divine.
Alors au coeur apparaît que Celui qu'il voit
n'a jamais cessé de l'appeler vers Lui!
C'est ainsi qu'un Propos vint, renfermant toute Parole,
et sa gloire fut manifestée par l'Envoyé de la Région Suprême
O toi qui aspires aux degrés des Abdâl
Mais qui ne penses pas aux œuvres requises,
Ne les convoite pas vainement, tu n'en seras digne
Qu'en concourant avec eux par les états ascétiques.
Cheikh IBN ARABI
Voici un extrait d'un poème du maître soufi Cheikh Ibn'Ata'Allâh (14ième S):
"Souviens-toi, ô ami, du récit d'un long voyage que tant d'hommes endormis ont depuis longtemps oublié.
Un voyage qui ne se fait ni sur terre, ni dans le ciel, ni dans les océans.
Un voyage dont la distance est l'illusion, qui dure de nombreuses années mais qui ne se fait qu'en un instant.
Ce voyage, ô ami, si tu t'en souvenais, est celui de cette vie. Manque le voyageur.
Tu dois te souvenir de ces moments de l'enfance où le vent semblait te dire que la vie était ailleurs.
Souviens-toi de ces larmes sans raison, de cette tristesse indéfinie.
Sans doute ne le savais-tu pas, mais ton âme aspirait déjà à son image originelle.
La mort, ô ami, n'est pas seulement la fille de cette vie, elle est aussi la mère.
Sois donc ton propre témoin, car c'est en chaque instant que tu vis et en chaque instant que tu meurs.
Bien que prisonnier de tes rêves et de tes pensées, tu fais partie du grand voyage.
Chacun de tes souffles te rapproche ou t'éloigne de ta propre vérité.
Ecoute la parole de l'instant qui passe.
En ce moment même de ce long voyage, en quel lieu te trouves-tu ?".
Extrait des Odes Mystiques de Rumi
L'amour est venu et il est comme le sang dans mes veines et ma peau.
Il m'a anéanti et m'a rempli du Bien-Aimé.
Le Bien-Aimé a pénétré dans toutes les parcelles de mon corps.
De moi ne reste plus qu'un nom, tout le reste est Lui.
*-Ô toi qui dors sans la nuit sombre, le moment de la prière est venu.
Ô âme charnelle tyrannique ! le moment d'accomplir les promesses est venu.
Regarde par le trou de la serrure : ouvre la porte du repentir.
Ne laisse personne dans ta maison. C'est notre tour d'y venir.
Pourquoi ne te laves-tu pas les mains du péché et du mal ?
Purifie ton visage avec de l'eau pure, le moment de la prière est venu.
Tu te souviendras de cette qibla quand tu tourneras ta face vers la tombe ;
Les regrets ne te serviront à rien quand sonnera l'heure du destin.
Recherche la lumière de cette qibla afin qu'elle illumine ton tombeau ;
Cette lumière deviendra une roseraie, car c'est la lumière de Dieu.
*-Tu ne peux te libérer du monde en prêtant l'oreille
Tu ne peux te libérer de toi-même par beaucoup de paroles
Tu ne peux te libérer de tous les deux,
Du monde et de toi-même, sauf par le silence.
Si tu désires l'éternité et la victoire, ne dors pas
Brûle-toi à la flamme de l'amour de l'Ami, ne dors pas
Tu as dormi cent nuits, et tu as vu la conséquence :
Pour l'amour de Dieu, cette nuit, jusqu'au jour, ne dors pas.
O mon cœur, pendant deux ou trois jours, jusqu'à l'aube, ne dors pas.
Séparé du soleil, comme la lune, ne dors pas.
Plonge comme le seau dans les ténèbres du puits
Il se peut que tu arrives à la margelle du puits ; ne dors pas.
Extrait des Odes Mystiques de Rumi
L’appel de la mort
Debout amis, partons. Il est tant de quitter ce monde
Le tambour résonne du ciel, voici qu’il nous appelle.
Vois : le chamelier s’est levé, il a préparé la caravane
Et veut s’en aller. O Voyageurs ! Pourquoi dormir !
Devant nous, derrière nous s’élève le tintement
Des clochettes, le tumulte du départ
A chaque instant, une âme, un esprit
S’envole là, ou il n’est plus de lieu.
De ces lumières stellaires, de ces voûtes bleues du ciel
Sont apparues des figures mystérieuses qui révèlent des choses secrètes
Un lourd sommeil est tombé sur toi des sphères tournoyantes
Prend garde à cette vie si légère, prend garde à ce sommeil si lourd
Ame, cherches le Bien Aime, ami, cherche l’Ami.
O veilleur, soit sur tes gardes ! Il ne sied pas au veilleur de dormir.
Rumi