5
N° et date de parution : 1858 - 24/04/2008 Diffusion : 375234 Périodicité : Hebdomadaire Page : 98 LePoint_1858_98_55.pdf Taille : 95 % Site Web : http://www.lepoint.fr Copyright (Le Point) Reproduction interdite sans autorisation 1 / 5 Micel-Edoresia ecler dent dug Dupe Leclerc Wis José pres' de ,re de directo carrefour Pour lutter contre inflation gouvernement veut réformer secteur de grande distribution Au menu: liberté des prix ouverture de nouvelles grandes surfaces Carrefour Leclerc Auchan les autres se frottent les mains promettent de faire baisser les prix Peut-on les croire? PAR SÉVERINE CAZES est histoire des Sept mercenaires Ce film culte les salauds deviennent des gentils Ce western sept as de gâchette jeunes beaux courageux mais aussi voyous repris de justice jouent les chevaliers blancs pour défendre les récoltes un village mexicain attaqué par ignobles pillards bien regarder scénario auquel travaille Elysée pour réformer de grande distribution alimentaire fine rendre du pouvoir achat aux Français ressemble fort ce chef-d' oeuvre de mythologie américaine Dans rôle des Magnificient Seven titre original du film nos sept champions nationaux: Carrefour Leclerc Auchan Intermarché Casino Système U Cora Ce sont eux les nouvelles stars du projet de loi de modernisation de économie »-la LME voir encadré page 102 )-dont objectif est de faire souffler un vent de liberté de concurrence sur économie française Cherchant par tous les moyens tenir ses promesses sur pouvoir achat Nicolas Sarkozy entend confier aux distributeurs aux maxi-discounters une mission sacrée: écraser les prix En échange gouvernement fera sauter un calamiteux tandem loi Galland loi Raffarin les deux verrous législatifs qui depuis 1996 interdisent aux distributeurs de fixer librement leurs prix restreignent ouverture de toute nouvelle surface commerciale de 300 mètres carrés plus Chères France du Sénat ces deux lois malthusiennes visaient origine protéger petit commerce artisanat les PME contre poids écrasant des distributeurs Douze ans plus tard presque tout monde en convient celles-ci se sont retournées contre volonté du législateur Elles ont généré davantage effets pervers que de bienfaits.. Le statu quo est aujourd' hui intenable La volonté affichée de Sarkozy de liquider ce legs chiraquien comble de bonheur Carrefour Leclerc leurs petits camarades En revanche elle déclenche colère des agriculteurs des industriels des quelque 10 000 PME françaises de agroalimentaire qui accusent les premiers de se comporter comme des brigands redoutent que libéralisation aggrave les choses Ambiance.. Pour comprendre leur inquiétude faut se plonger dans ce que certains comparent un aquarium rempli de requins est omerta ne peux pas parler homme qui dit cela est pourtant pas né de dernière pluie tête une PME familiale de 250 salariés ce fils petit-fils industriels travaille avec grande distribution depuis des lustres Les acheteurs des centrales achat triple net les marges arrière loi Galland interdiction de revente perte depuis 1963 connaît tout cela par coeur Pourtant impossible de lui extirper moindre nom moindre témoignage sur manière dont se déroulent une fois par an les négociations YACAST

Point (Le) N° 1858 - 24/04/2008 - 55 · LES PRIX DES PRODUITS DE GRANDE CONSOMMATION Évolution des prix alimentaires par rapport à l' inflation, base indice 100 en janvier 1998

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N° et date de parution : 1858 - 24/04/2008Diffusion : 375234Périodicité : Hebdomadaire Page : 98�LePoint_1858_98_55.pdf Taille : 95 %�Site Web : �http://www.lepoint.fr�

Copyright (Le Point) Reproduction interdite sans autorisation�

1 / 5�

Micel-Edoresiaecler�

dent dug�Dupe

Leclerc�

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Wis�nt

d�

n�

José u�

pres'�de

,re� dedirecto� "�

carrefour�

Pour lutter contre l' inflation�,�

le gouvernement veut réformer le secteur�de la grande distribution .� Au menu:� liberté� des� prix et ouverture� denouvelles� grandes� surfaces .� Carrefour�

,�

Leclerc�,�

Auchan et les� autres se

frottent les� mains� et promettent de faire� baisser� les� prix .� Peut-on� les� croire?�

PAR� SÉVERINE CAZES�

C'

est� l' histoire des� «� Septmercenaires� »�

.� Ce film culte� où les� «� salauds� »�

deviennent des� gentils� .� Ce western�où sept as de la gâchette ,� jeunes ,�

beaux�et courageux� mais aussi� voyous et reprisde justice� ,� jouent les� chevaliers blancspour défendre les� récoltes d' un village�mexicain attaqué� par� d' ignobles pillards .�

A� bieny� regarder ,�

le scénario auqueltravaille� l' Elysée pour réformer de A�

à�Z�

la grande distribution alimentaire� et

,�

in

fine,�

rendre du pouvoir� d' achat� aux�

Français ressemble� fort à� ce chef-d'�oeuvre de la mythologie américaine .�

Dans le rôle des� «� Magnificient Seven� »�

(�

titre� original du film)�

,�

nos� septchampions� nationaux: Carrefour�

,�

Leclerc�,�

Auchan,�

Intermarché�,�

Casino,� Système U�

et Cora .� Ce sont eux� les� nouvelles� stars�

du projet de loi� de «� modernisation� del' économie »-la LME�

(�

voir encadré� page

102�)-dont l' objectif est� de «� faire� soufflerun vent de liberté� et de concurrence� sur�

l' économie française� »�

.� Cherchant� par�tous les� moyens à� tenir� ses� promesses�sur� le pouvoir� d' achat�

,�

Nicolas� Sarkozy�entend confier� aux� distributeurs� et aux�maxi-discounters une� mission� sacrée:�

«� écraser� les� prix »�

.�En échange� ,�

le

gouvernement fera sauter un calamiteuxtandem

:�la loi� Galland� et la loi� Raffarin

,�

les� deux verrous� législatifs� qui� ,� depuis1996

,�

interdisent� aux� distributeurs� defixer� librement� leurs� prix et restreignentl' ouverture� de toute� nouvelle surface�commerciale� de 300� mètres carrés et

plus .� Chères à� la

«� France du Sénat� »�

,�

ces�

deux lois malthusiennes� visaient à�l'

origine� à� protéger le petit� commerce,�

l'

artisanat� et les� PME� contre le poids� écrasantdes� distributeurs� .� Douze� ans� plus tard

,�

presque� toutle monde� en convient

,�

celles-ci� se sont retournées contre la volonté�du législateur� .� Elles� ont� généré davantage�

d' effets pervers� que� de bienfaits..� .� Lestatu� quo� est� aujourd' hui� intenable� .� Lavolonté� affichée de Sarkozy� de liquiderce legs chiraquien comble de bonheur�Carrefour�

,�

Leclerc� et leurs� petitscamarades� .�

En revanche,�

elle déclenche� la

colère des� agriculteurs ,�

des� industriels� et

des� quelque� 10 000� PME� françaises del' agroalimentaire� qui� accusent les�

premiers de se comporter� comme� des�

brigands ,�

et redoutent� que� la libéralisationn' aggrave� les� choses .� Ambiance.. .� Pour

comprendre leur inquiétude ,�

il faut se

plonger� dans ce que� certains comparent�à�

«� un aquarium rempli de requins� »�

.�

«�

C' est� l' omerta,�

je

ne peux pas� parler .�

»�

L' homme� qui� dit� cela n' est� pourtant pas�né de la dernière pluie� .� A�

la tête d' une�

PME� familiale� de 250� salariés,�

ce fils et

petit-fils d' industriels� travaille� avec la

grande distribution depuis des� lustres� .�

Les� acheteurs� des� centrales� d' achat�,�

le

«� triple net� »�

,�

les� «� marges arrière� »�

,�

la loi�

Galland� et l' interdiction de larevente�

à�

perte�(�depuis 1963

)�

,�

il connaît� tout cela

par� coeur� .� Pourtant,� impossible de lui�

extirper le moindre� nom� nile moindre�

témoignage sur� la manière� dont sedéroulent�

,�

une� fois par� an,�

les� négociations

YACAST

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N° et date de parution : 1858 - 24/04/2008Diffusion : 375234Périodicité : Hebdomadaire Page : 99�LePoint_1858_98_55.pdf Taille : 90 %�Site Web : �http://www.lepoint.fr�

Copyright (Le Point) Reproduction interdite sans autorisation�

2 / 5�

i�

t�

ROUX/�

SAGAPHOTO.COM-DESSONS�/�

JDD�/�

GAMMA-MEIGNEUX/�

SIPA-OLIVIER THOMAS-REUTERS/�

CORBIS-LEVV�/�

LSA�

LES� PRIX DES� PRODUITS DE GRANDE CONSOMMATION

Évolution� des� prix alimentaires par� rapport� à�l' inflation�

,�

base indice 100� en janvier� 1998

120�

lis�

110�

105�

100�

ter� janvier� 1999 ter� janvier� 2002 Mai� 2003 2004 Accord 2� août 2005 3� janvier� 2008

L' euro devient� Mise en circulation� Circulaire Sarkozy� entre� les� Loi� Dutreil� Il Loi� Chatel sur�

la monnaie� des� billets� et des� Dutreil� .� pouvoirs publics� ,�

en faveur la concurrence� .�

unique .� pièces en euros� .� les� fournisseurs etdes� PME� .�

116� ,62�les� distributeurs� .�

115�,4

Prix des� produits de

grande consommation

Indice des� prixà� la consommation

1998

Source:� INSEE�

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

commerciales avec les� hypermarchés .�

-Ne� dites� pas� dans quelle région je

suis,�

ne parlez pas� de mes� produits ,�

sinon� ils�

vont me reconnaître� et

je

serai�déréférencé� »�

,�

s' inquiète ce patron anonyme� .�

«� Déréférencement� »�

,�

lemot� barbare�

est� lâché� .� Voilà� ce qui� fiche� la trouille aux�

fournisseurs de la

«� grande distrib� »:la

menace que� leurs� produits soient retirés�

-temporairement� ou définitivement-desrayons des� enseignes� dans lesquelles les�

Français réalisent� 70 %% de leurs� courses�alimentaires

(�

voir graphique� )�

.� Motif�officiel?� «� Produit� trop cher »�

.�

«� Trop d'

invendus »�

.�

«� Pas� assez� de prêt-à-vendre� »�

,�

ces�

cartons� que� les� distributeurs� imposentaux� fournisseurs-à leurs� frais!-pour�minimiser� le travail� lors de la mise en

rayons .� Justifiés� ou non�,�

les� arguments�ne manquent jamais .�

Le problème est� que� ,� pour accéder�aux� fameux «� 60 millions de consomma

teurs� »�

,� plusieurs� milliers de producteurs�doivent� passer par� le goulet d'

étranglement des� cinq ou six� centrales�d'

achat�

qui� font la pluie� etle beau temps� ,�

enFrance

,�

sur� ce que� le consommateurpourra finalement acheter� .� Ces� centrales�d' achat� fonctionnent comme� un «� péage� »�

,�

dit� un autre� patron de PME�,� qui� dénonce�

,�

lui�,�

le

«� racket des� distributeurs� »�

.� A� l'

entendre,�

les� méthodes des� acheteurs� des�

centrales� sont «� musclées »: discussions�

expéditives� ,�

rendez-vous� annulés� à� la

dernière minute,� psychodrames en

présence d' un chef,� mensonges� ,� chantages..� .�

Tous les� procédés sont bons pour faire�

plier� le fournisseur� .�

Et notre� patron de PME� n' est� pas� le

seul à� vivre� cette� situation� infernale� .�

Olivier� Desforges� ,�

le président� de 1' Ilec,�

le lobby� qui� fédère les� fabricants de «�

grandes� marques� »�

(�

Danone,�

Nestlé,�

CocaCola,�

Bonduelle�)�

,�

est� catégorique: «� Auniveau national

,�

même le plus grosfournisseur� ne représente jamais plus de 1� %%

du chiffre� d' affaires d' une� enseigne .�A� l'

inverse�,�

une� enseigne pèse facilement le

quartdu� chiffre� d' affaires d' un fournisseur� .�

»�

Que� Michel-Edouard Leclerc�,�

le très

médiatique patron des� hypermarchés du

YACAST

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N° et date de parution : 1858 - 24/04/2008Diffusion : 375234Périodicité : Hebdomadaire Page : 100LePoint_1858_98_55.pdf Taille : 95 %�Site Web : �http://www.lepoint.fr�

Copyright (Le Point) Reproduction interdite sans autorisation�

3 / 5�

LA VICTOIRE «� HISTORIQUE »� DES� MARAICHERS

E�

lle� n' en a� pas� l' air�,�

mais Angélique�Delahaye est� une� femme..� .�

dangereuse!� Depuis des� années,�

cette�

Tourangelle� de souche,� présidente de

la Fédération nationale� des�

producteurs� de légumes� (�

FNPL,�

une� branche�de la FNSEA�

)�

,�

se bat� contre la

distribution .�

«� Les� maraîchers sont à� bout »�

,�

dit�

Angélique� Delahaye ,� qui� cultive�,�

avecson� mari et trente salariés

,�

des� salades�,�

des� endives� et des� choux-fleurs dansla ceinture verte� de Tours�

,�

enIndreet-Loire� .�

«� Les� ristournes représentententre� 3� et 5� %% de notre� chiffre� d' affaires .�

C' estautant�,�

voire� plus ,� que� notre� marge�de producteur!� »�

s' insurge-t-elle ,�

soulignant que� «� Casinoa�

totalement cessé�

de demanderdes� ristournes .� Cela prouveque� c' est� possible.. .�

»�

.�

Pour les� producteurs� de fruits et

légumes� ,�

il est� souvent� impossible derésister aux� exigences� des� supermar

chés .� Plus un produit� est� fragile� et

périssable,� plus celui� qui� le détient� se

trouve en position de faiblesse� .�

Angélique� Delahaye est� donc fière�d' avoir� remporté ,�

au nom� des� 7500

exploitations� sous serre� de la filière�,�

une�

première victoire «� historique »� devantles� tribunaux� .� Le 18 mars

,�

la cour d'

appel� de Caena�

condamné le groupeCarrefour�

,�

via� sa société� Interdis,�

à�

verser 1� million� d' euros� de dommages et

intérêts à� laFNPL pour «� contrats à� la

présentation fallacieuse� »�

et

«� opacité�[�

.. .�

]�

des� services d' orientation� des�

produits »�

.�En clair� ?� Carrefour� exigeait de

ses� fournisseurs qu'� ils� participent..� .�

aux� frais� d' approvisionnement� de ses�

différents magasins (�

Carrefour�,�

Champion ,� Shopi� ,�

8à Huit�,�

Ed,�

etc�)!

Craignant� une� «� jurisprudence� FNPL »�

,�

Carrefour�a� porté� l' affaire� en cassation� .�

Et se refuse à� tout commentaire� a�s�

.�c�

.�

Angélique� Delahaye,�

maraîchère à� Tours�,�

a� réussi à� faire� condamner� Carrefour�

même nom�,� puisse menacer� de bouter

hors de ses� magasins une� «� institution� »�

telle� que� La Vache qui rit ,�

comme� ce fut�

le cas� il

y�

a� quelques mois,�

voilà� qui� endit� long sur� l' énorme pression que�peuvent� subir� les� «� petits »� industriels� n' ayant�pas� la chance de fabriquer� un produit�aussi� apprécié des� consommateurs� .�

D' ailleurs,�

Michel-Edouard Leclerc� nelésine jamais sur� les� moyens pourattaquer ses� cibles .� Avec un budgetpublicitaire de 135,4� millions d' euros� entre�janvier� et septembre� 2007

(�

selon� l' institut

Yacast)�

,�

Leclerc� est� de loin le premier�annonceur� de la distribution

,�

devantCarrefour�

(�

101� millions d' euros� sur� la

même période�)�

.� Dans la pressequotidienne� régionale� ,�

dans les� médias et

jusque dans les� allées du pouvoir� ,�

MichelEdouard� Leclerc� est� donc un poids� lourd� .�

Pourtant,�

ce quinqua� toujours souriant,�

au style� décontracté�,�

aux� formules chocs�,�

qui� tient� une� tribune-blog sur� Internetbaptisée «� De quoi

je

me MEL� »�

,�

n'

a� pas�son� pareil pour dégainer une� vacheriecontre «� les� politiques qui� manquent de

courage� »..� .� Mais lorsqu'� ils' agit d'

évoquer� l' un de ses� concurrents�,�

chuuut.. .�

«� MEL� »� ne «� balance� »� pas� ses� petitscamarades�

,�

ou alors� rarement!� La véritéest� que� ,�

contrairement� aux� apparences ,�

les� distributeurs� forment� une� seule� et

même grande famille�,�

aux� intérêtscommuns� bien partagés .� La preuve?� Venus�

d' outre-Rhin au milieu des� années 90,�

les�

hard discounters� allemands� tels que� Lidl,�

Aldi ou Norma� n' ont� eu aucune peine� à�

intégrer le

«� club »� des� distributeurs�français ,�

la Fédération des� entreprises� ducommerce et de la distribution

(�

FCD�)�

.�

Présidée par� Jérôme Bédier�,�

un ancienhaut fonctionnaire�

,�

bon� connaisseur� de

Bercy�,�

la FCD� représente les� intérêts dela distribution face aux� pouvoirs publics�et aux� syndicats� .� S'

ils' agit d' une� puissante�

organisation patronale-ses� adhérents�

emploient� près de 650� 000� salariés-,celle-ci reste� cependant� bien moins�connue que� ne l' est� Michel-EdouardLeclerc� .�

«� MEL� »�

,� toujours un coup d' avance .�

En définitive,�

et malgré ses� nombreuxdétracteurs�

,�

«� MEL� »� demeure� le meilleuravocat de la corporation� des� marchands� .�

D' autant plus que� ce Lucky� Luke bretonde la distribution n'

a� pas� son� pareil pourallumer� des� contre-feux� là où on ne l'

attend pas� .� Les� lobbys industriels� s'

activent dans tous les� sens pour empêcherle gouvernement de pratiquer� la

libéralisation des� prix?� Lui� part en vacances à�

La Réunion�,� puis déclenche�

,�

sans crier�

gare ,�

une� nouvelle croisade contrele

monopole des� pharmaciens� ,�

comme� ille fit�

jadis� contre celui� des� pompistes� pour la

vente� des� carburants.. .� Les� Français ne

pensent� qu'� à� la

«� vie� chère� »? «� MEL� »� lance�

une� gamme� de produits équitables et

surfe� sur� la vague� du Grenelle de l'

environnement� pour faire� diversion� .� Toujoursun coup d' avance!�

Il n' empêche� ,� parfois� la justice� le

rattrape .� Ainsi�,�

en novembre 2005,�

la centrale�

d' achat� de Leclerc�,�

Galec�,�

a�été�

condamnée� par� le tribunal de commercede Nanterre à� verser une� amende civilede 500� 000� euros� et à� restituer� plus de23 millions d' euros� à� ses� fournisseurs .�

Ayant� constaté que� son� principal�concurrent

,�

Carrefour�,�

avait� bénéficié� deristournes supérieures� aux� siennes�

,�

Leclerc� a� à�

son� tour exigé� de ses� fournisseurs des�

réductions supplémentaires� ,�

de manière�rétroactive� et sans contreparties!D' habitude

,�

ces� marges arrière� sont cen�

YACAST

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N° et date de parution : 1858 - 24/04/2008Diffusion : 375234Périodicité : Hebdomadaire Page : 102LePoint_1858_98_55.pdf Taille : 95 %�Site Web : �http://www.lepoint.fr�

Copyright (Le Point) Reproduction interdite sans autorisation�

4 / 5�

PAS� DE CONCURRENCE� AU ROYAUME� DE L' HYPERMARCH�

L�

a� France a� inventé� l'

hypermar«� ché� .� Elle l'a�

tant aimé qu'�elle ena� mis� partout� »�

,� analyse� avec humourRobert Rochefort�

,�

chercheur� auCredoc et spécialiste� du commerce .�

A� bieny� regarder ,�

le

territoire est� «� maillé »:

la France compte 1�

hypermarché� pour 46 000�

habitants�,�

contre1� pour 51000�habitants� en Allemagne� ,�

1� pour 61000�habitants� au Royaume-Uni�et seulement� 1� pour130000 habitants� enItalie

(�rapport� parle�

mentaire d' Alain Fouchéde juin 2005

)�

.�

Premier� inconvénient:�«� Un hypermarché� créele vide autour de lui� »�

,�

dit� Robert Rochefort� .�

Adieu� boucheries,�

poissonneries� et

fromageries! Seules les�

boulangeries-pour�des� raisons� culturelles�-ont su résister à� la

les� villes petites� et moyennes ,�

ainsi�

que� dans les� «� quartiers� »� de banlieue .�

Nià� empêcher l' arrivée� des� hard

discounters� allemands� ou français ,� qui� ,�

pour contourner la loi� Raffarin,�

ont�

LA DISPARITION�

DES� COMMERCES� DE DÉTAIL

Évolution� du commerce de détail

depuis 1996,�

en nombre d' entreprises�

50000� Boulangeries,�

40 000�

33 584� Boucheries,�

charcuteries30 000�

20 000�

4� 000�

3� 000�

2000

45 Z56�patisseries�

3� 537�

Poissonneries�

2-4951852�

1000

0�

1996

1107

romag�produits laitiers

2000 2006

ouvert des� magasinsde moins� de 300�

mètres carrés!� Secondinconvénient:� l'

«�

hypermarché� roi� »� est�souvent� synonyme de

monopoles� ou de

duopoles locaux .� Selon�l' association� UFC-Que�choisir�

,�

la concurrence�entre� magasins ,�

auniveau local�

,�

n'

existerait que� sur� environ� un

quart� du territoire .� Sur�

les� trois� quartsrestants

,�

une� ou deux

enseignes� leaders� se

partageraient� le gâteau.. .�

«� Un Yalta� sur� les� prix »�

que� dénonce� Alain�Bazot�

,�

le président�d' UFC-Que� choisir� .�

Malheureusement�,�

«� dynamiter� les� hyper�

Source:� Insee�,� Répertoire des� entreprises�

et des� établissements .�

déferlante des� années 70 et 80 .� Si

,�

depuis 1996,�

la loi� Raffarin a�

indéniablement freiné l' ouverture� des� grandes�surfaces alimentaires

,�

cela n'

a�donc

pas� suffi� à� sauver les� commerces� dans

sées être la monnaie� d' échange� pour uncertain� nombre de services publicitaires�-des catalogues ,�

des� prospectus ,�

des�

têtes� de gondole� ,�

des� animations dansles� magasins ,�

etc� .� -que les� distributeurs�vendent� aux� industriels� afin de mieux�écouler� leurs� produits .� Pour pouvoir�vérifier la réalité� de cette� publicité� (�

encoreappelée� «� coopération� commerciale� »�

)�

,�

la

réglementation française� est� très stricte:toute� ristourne� du fournisseur� doit faire�

l' objet� côté distributeur d' une� facture� adhoc�

,�

correctement rédigée� .�

Or c'est�

là que� le bât� blesse .� Au fil� des�

ans�,�

la loi� Galland� et ses� multiples�tentatives de réforme-sept en douze� ans� !�

ont� rendu� la réglementation totalementillisible� et incroyablement complexe .� Une�

aubaine� pour les� distributeurs�,� qui� sont

passés maîtres� dans l' art� de rédiger� les�

factures .� Sauf que� ,�

bien souvent�,�

celles-ci�

marchés� existants� pour mettre à� la

place� des� supermarchés ,� plusnombreux

,� plus petits et plus concurrentiels,�

cela ne semble pas� très réaliste »�

,�

reconnaît� Robert Rochefort� a�s�

.�C�

.�

ne représentent que� du vent!� Autrement�dit�

,�

le fournisseur� a�été� racketté par� le

distributeur,�

mais avec les� apparencesde la légalité!� Pour l' administration

,�

la

vérification des� factures est� un travail� detitan� .� Pendant� des� années

,�

les� fins limiers�de la direction� de la concurrence� à� Bercy�(�

la DGCCRF)�

se sont montrés� bien peu�

pugnaces pour aller� chercher des� noisesaux� distributeurs� .� Mais

,� depuis 2004,�

l'

attitude de la DGCCRF a� changé .� La sévéritédes� juges� s' est� également� accrue .� Du coup ,�

les� amendes� pleuvent (�

voirencadré�,� page

100�)�

.� Pour la seule� année� 2005,�

on recense�101� condamnations� pénales� pour «�

nonrespect des� règles de facturation� »�

.� La pluslourde sanction jamais prononcée�concerne le distributeur Système U� ,� qui� ,�

en octobre� 2006,�

a�été� condamné pour

«� fausses� coopérations commerciales »�

à�

rembourser 77 millions d' euros� -tout� de

même!- à� quatre de ses� fournisseurs(�Yoplait� ,�

Nestlé,�

Danone et Lavazza�)�

.�

«� Les� distributeurs� sont des� boucs�

émissaires tout désignés .� Quand� les� prixmontent�

,�

c' est� nous!� Quand� le petit� commerce

disparaît� ,�

nous encore!� »� se plaint M�.� Flanc�

,�

propriétaire d' un hypermarché� U� à�

Rumilly� ,� près d' Annecy .� Pourtant,�

M�.� Flanc�

le reconnaît: «�

C' est� vrai,�

on peut dire que�les� distributeurs� ont� bien profité� des�

margesarrière� .� Mais les� industriels�

,�

eux�,�

ils�

s' en sont mis� plein� les� poches!� »� Les�

distributeurs� ont� donc beau jeu� depleurnicher� .� Mais il est� vrai que� ,�

malheureusement� pour les� industriels�,�

les� chiffresauraient plutôt tendance à� leur donnerraison .� Finalement

,�

les� plus grosprofiteurs du système� des� marges arrière� nesont peut-être� pas� ceux que� l' on croit..� .�

Si les� distributeurs� ont� vécu grâce� à� la

loi� Galland� quelques belles années à�

ripailler� sur� le dos� du consommateur,�

les�

industriels�,�

eux�,�

ont� carrément� vécu la

vie� de château!Depuis 1996

,�

les� industriels� se servent�de la loi� Galland� comme� d' un rempart�pour refuser� les� baisses� de prix que� leurdemande� la distribution .� Avec pour effet�de faire� systématiquement grimper� les�

prix ,�

notamment� en période� d' inflation�des� matières premières� agricoles� (�

blé�,�

lait,�

maïs,�

etc�)�

.�

«� Plus les� industriels�augmentent leurs� tarifs

,� plus les� marges arrière�

augmentent »�

,� explique le directeur�général� de Carrefour�

,� Jacques� Beauchet .�

«� Maislà

,�

nous sommes arrivés� à� une� limite »�

,�

«� Volet� distribution »� de la LME�Présenté en conseil� des� ministres� le 28 avril�

,�

le

projet de loi� de modernisation� de l' économie

(�

LME�)�

sera débattu� en urgence� à� l' Assemblée� et

au Sénat�,�

d' ici� au mois de juin .�

En faveur des� distributeurs�-� Liberté� de négociation� des� prix avec les�

fournisseurs et les� industriels� .�

-� Urbanisme� commercial:� le seuil� de 300� m2(�

loi�

Raffarin)� passerait� à� 1000 m2

,�

afin d' autoriser�

l' implantation de nouveaux magasins et de

développer la concurrence� entre� enseignes� .�

En faveur des� industriels�-� Maintien de l' interdiction de revente�

à� perte�

pour empêcher les� prix «� prédateurs »�.�

-� Réduction� des� délais de paiement (�

de 90 à�

60 jours� )� pour soulager latrésorerie des� PME� .�

-Création� d'une� Haute� Autorité de la

concurrence�,�

«� renforcée� et plus efficace »�

(�

fusion de la

DGCCRFet du Conseil� de la concurrence�

)�

-� Renforcement des� sanctions� envers les�

distributeurs�(�

amendes� dissuasives�)�

a�s� .� c� .�

YACAST

Page 5: Point (Le) N° 1858 - 24/04/2008 - 55 · LES PRIX DES PRODUITS DE GRANDE CONSOMMATION Évolution des prix alimentaires par rapport à l' inflation, base indice 100 en janvier 1998

N° et date de parution : 1858 - 24/04/2008Diffusion : 375234Périodicité : Hebdomadaire Page : 104LePoint_1858_98_55.pdf Taille : 95 %�Site Web : �http://www.lepoint.fr�

Copyright (Le Point) Reproduction interdite sans autorisation�

5 / 5�

LA DISTRIBUTION ÉCRASE LES� SALAIRES

on salaire? Environ� 900� euros�«� par� mois.. .�

»�

,� rouspète Bavhani�,�

hôtesse� de caisse à� Paris� .� Comme� 37 %%

des� 650000 salariés de la distribution,�

cette� banlieusarde travaille� à� temps�partiel� .� Dans son� cas�

,�

il ne s' agit pas�d' un choix� .�

«� 29 heures par� semaine� et

des� tendinites à� répétition ,�

c'est� moche-

,�

résume Bavhani� .� Sentant� venir� une�

nouvelle remise en question des�

exonérations de charges� sur� les� bas� salaires

(�

entre� 1�et

1�

,6

smic)�

,� appelées aussi�«� allégements� Fillon »�

,�

la distributiontente� de redorer� son� blason social .�

Carrefour�,�

Auchan et Casino se sontengagés� ,�

début� mars,�

à� promouvoir le

temps� complet� .� Plusieurs� enseignes�ont� concédé� des� hausses� de salaires

après� la grève� exceptionnelle des� cais

sières,�

leter� février� .� Du jamais-vu� depuis

le scandale provoqué ,�

en 2005,� par� les�

39 millions d' euros� d' indemnités de

départ offerts� à� Daniel Bernard�,�

l' ancienPDG� de Carrefour! Cependant� ,� pour le

ministère� du Travail�,�

la Fédération du commerce et de la distributionreste�

un mauvais� élève� .� Pendant� des� années,�

celle-cia� suspendu les� négociations

salariales de branche� pour défendreses� chers� «� allégements� Fillon »�

.� Selon�

la Cour des� comptes� ,�

le secteur� est� eneffet� l' un des� grands bénéficiaires� du

système� .� Avec près de 1�

,2

milliardd' euros� d' exonérations en 2004

,�

la

distributiona� empoché� plus d' aides� que�

son� poids� relatif� dans l' emploinational.. .� Et ce pour des� emplois� qui� nesont même pas� délocalisables!� a�

s� .� C� .�

ajoute-t-il� .�En effet�

,�

sur� certains produitscomme� la charcuterie�

,�

les� marges arrière�

peuvent� atteindre� 60 %% du prix facturé�

par� les� fournisseurs .�En moyenne� ,�

cellesci atteignent 37 %% en France,�

tandis qu'�elles� varient� entre� 10 et 15 %% chez nos�

voisins� .�

«� Pour que� la concurrence� fonctionneentre� les� industriels�

,�

il faut que� le

commerçant puisse jouer� son� rôle et comparerl' offre� de ses� différents fournisseurs »�

,�

conclut� Beauchet .� C' est� bien là tout le

sens de la suppression� de la loi� Galland�telle� que� l' envisage le gouvernement .�

Mais on comprend aisément que� celane plaise pas� du tout aux� industriels� de

l' agroalimentaire� ,� parfois� quelque� peu�«� endormis sur� leurs� marges »�

,�

comme� onle reconnaît� au ministère de l' Agriculture�

.� Grâce� à� la loi� Galland�,�

ces� derniersont� pu conserver� des� marges trèsconfortables

,�

sans pour autant investirbeaucoup d' efforts� en termes d' innovationet de recherche� de gains� deproductivité .� Quant� aux� plus gros et aux� plusmalins

,� typiquement� les� groupes� Nestlé,�

Unilever ou Danone,�

ils� ont� profité� decette� époque bénie� pour réduire� leurportefeuille de marques� et seconcentrer sur� les� produits les� plus rentables:les� yaourts� qui� font maigrir� ,�

ceux qui�luttent� contre le cholestérol� ou encoreles� petits pots pour bébé .� Finalementtrès peu� affectés par� la hausse mondialedes� cours� agricoles� ,�

les� géants de l'

agroalimentaire� ont� même réalisé� en 2007 une�

année� «� historique »�

,�

selon� Franck Riboud,�

le PDG� de Danone .� Malgré le doublementdu prix des� matières premières� depuis2005

,�

ces� grands groupes� continuent devoir grimper� en flèche leurs� margesopérationnelles..� .� Comme� le martèle�Luc� Chatel

,�

secrétaire d' Etat à� la

Consommation et à�l' Industrie�

,�

«�

le

consommateur est� devenu la premièrevictime� de la loi� Galland- .�

Et ce n' est� pas� tout!� Outre� des� effetsinflationnistes�

,�

la loi� Galland� auraitégalement� favorisé les� ententes entre�industriels�

,�

comme� le dénonce� un récentrapport� de Marie-Dominique� Hagelsteen ,�

l' ancienne directrice de la DGCCRF .� Bref,�

le système� actuela�

vécu .�Il est� devenu

«� absurde� »�

,�

«� complexe »�

et

«�

économiquement inefficace-� .� Seuls� les� industriels�

O� LES� FRANçAIS FONT-ILS LEURS� COURSES� ?�

rce� de dd

LM+� I�

+� 73 ,6'�9�

Marchés� ,� produ� eurs

6�

,5

Petites� urfaces�

4� ,9%%+�

-9

,�

Interne�l�

,�

catalo ue

0� ,3%% +� 50%%

Source:� Insee�,�

a� Les� Echos� ,�

En %% des� dépensesalimentaires

(�

2006)�

et évolution�

par� rapport� à�2001

L-1�

rechignent à� lui� offrir un enterrement� de

première classe .� Quant� à� Michel-EdouardLeclerc�

,�

lui�,�

il jubile .�Il évoque une� «�

avancée� très positive »� de la législation� et

promet que� «�

la négociabilité� des� prixpermettra� certainement de contenir les�

poussées inflationnistes� du moment »�

.� Ouf!Le gouvernement peut être rassuré: les�

distributeurs� s' engagent à� montrer� leurs�

gros bras et à� écraser� les� prix .�

Durcir les� sanctions� .� Toutefois�,�

bienconscient� du déséquilibre structurel qui�existe entre� les� «� petits »� fournisseurs dela distribution et les� gigantesquescentrales� d' achat�

,�

le gouvernement a� prévu�de mettre en place� quelques garde-fouspour les� industriels� .� Est-ce que� cela seraefficace?� Actuellement à�

l' étude� auConseil� d' Etat

,�

la loi� de modernisation�de l' économie prévoit� notamment� dedurcir les� sanctions� à�

l' encontre des�

distributeurs� et d' instaurer� une� Haute�Autorité de la concurrence� pour faire� la

chasse aux� pratiques� déloyales� .� Autre�

garde-fou� très important� ,�

laLME� va

réduire� les� délais de paiement en faveurdes� fournisseurs

,�

notamment� les� PME�.�

«� insuffisant� »�

,� rétorquent les� industriels�,�

qui� refusent d' abandonner aussi�

facilement la poule� aux� oeufs� d'or

et hurlent�

déjà au «� sacrifice� de l' industrie�agroalimentaire� »�

,�

comme� le dit� Jean-René�Buisson�

,�

le président� de la puissante�Association� nationale� des� industriesalimentaires .�

Qui� a�tort?� Qui� araison? «� Chaque fois

que� l' on modifie� la législation� ,�

cela génèredes� effets imprévus ,�

certains positifs ,�

d' autres moins-,�

met� en garde� l'

économiste Philippe Moati�,� professeur à�

l'

université Paris-VII� et chercheur� au Credoc .�

Lui� se dit� réservé� sur� les� effets d' un grand�big� bang dans la distribution:� «� Pour ce

qui� est� de faire� baisser� les� prix et de créer�

une� autorité unique de la concurrence� enFrance

,�

cela vaut le coup d' essayer� .� Enrevanche

,� pour ce qui� est� de l' avenir du tissu�

de PME� frança ises et de l' emploi,�

je

ne suis

pas� certain... »�

,� analyse� Philippe Moati� .�

A� en croire ce spécialiste� ,�

les�

distributeurs� ont� beau promettre� tout à� la fois le

beurre etl' argent du beurre.. .� méfiance!�

«� Vouloir� rendre du pouvoir� d' achat� enécrasant les� prix,�

c' est� bien joli,�

mais l'

exercice a� des� limites� »�

,� prévient PhilippeMoati� .� Ah bon? Tout ne se termine� pas�aussi� bien que� dans un western�hollywoodien avec Charles� Bronson� et

Yul� Brynner!?� a�

YACAST