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LA ROCHELLE ’17 Le magazine du congrès du Syndicat de la presse hebdomadaire régionale - Édition 2/2 - Vendredi 2 juin congressphr2017.esj-lille.fr # CongresPHR Bassins de vie sel de votre hebdo À l’heure de la mondialisation, l’avenir de la PHR n’est-il pas dans son cœur de métier, l’info d’un territoire à taille et histoire humaines ? Points de vue La presse régionale fâchée avec la photo ? PAGE 6 Analyse Le Pays de Redon défie les territoires PAGE 10 Portrait Barmaid, supportrice et star locale PAGE 16 Photo : Jacques Boulissière/Office de Tourisme Destination Les Sables d’Olonne. Le

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LA ROCHELLE ’17 Le magazine du congrès du Syndicat de la presse hebdomadaire régionale - Édition 2/2 - Vendredi 2 juin

congressphr2017.esj-lille.fr #CongresPHR

Bassins de vie

seldevotrehebdo

À l’heure de la mondialisation, l’avenir de la PHR n’est-il pas dans son cœur de métier, l’info d’un territoire à taille et histoire humaines ?

Points de vueLa presse régionale fâchée avec la photo ?

PAGE 6

AnalyseLe Pays de Redon défie les territoires

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PortraitBarmaid, supportrice et star locale

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Pourquoi avez-vous accepté l’invitation du SPHR ? Vous n’avez pas for-cément de lien direct avec le milieu et vous intervenez habituellement à l’échelle nationale. Je voudrais insister sur les conditions de la maîtrise de la grande mutation numérique en cours. Nous devons faire preuve de créa-tivité, de sobriété mais aussi de fraternité dans tous les territoi-res. La PHR a une certaine distance par rapport aux événements, elle peut jouer un rôle essentiel par les initiatives qu’elle met en valeur ou par les manques qu’elle peut dénoncer. Mon expérience associative m’en a appris autant et peut-être plus que toutes les théories économiques sur le chômage. Pensez-vous que la PHR se porte bien financièrement et localement ? Je pense que la situation de la PHR est très variable d’une région à l’autre. Dans la Normandie, où je me rends souvent, j’ai l’im-pression qu’elle se porte bien et je constate qu’elle joue un rôle irremplaçable. Que pensez-vous de la transition numérique ? C’est un enjeu central et incontournable. Plus vite le tournant sera pris, plus il sera possible de maintenir un équilibre entre le numérique, désormais figure obligée, et le bon vieux papier. De moins en moins de Français souhaitent payer pour accéder à l’information, selon l’institut d’études de marché Gfk. Auriez-vous une solution miracle pour la presse ? Je n’en ai malheureusement pas ! Je pense qu’il faut garder un service public gratuit (mais payé par le contribuable), et que des formules comme France Culture ou Arte sont des trésors à pré-server. Pour le reste, la publicité est inévitable, au moins pour sa fonction d’information. Il faudrait rendre transparent les dessous du financement. Je ne crois pas à la généralisation des gratuits et espère qu’un équilibre numérique/papier permettra de baisser les coûts. La France a élu son nouveau président, Emmanuel Macron. La PHR et plus globalement les médias auront-ils un rôle particulier à jouer lors de ces prochaines années de vie politique ?Pendant ce quinquennat nous aurons besoin de beaucoup de débats citoyens, ce qui implique une action forte des médias et de la PHR. La promotion de l’éthique de la discussion dans notre pays est une grande nécessité, les médias en sont le support naturel.

ProPos recueilliis Par romane Gerno

À 74 ans, ce spécialiste de la question du chômage et de l’emploi reste très engagé politiquement, économiquement et socialement. Il vient à la Rochelle apporter son expérience face aux enjeux de la PHR.

Jean-Baptiste de Foucauld, le grand témoin

« La PHR est le support naturel de la discussion en France »

9h30 : Un journal, des bassins de vie10h30 : Café servi sur le salon des exposants11h15 : Le développement de la PHR en pratiques, témoignages d’éditeurs

12h15 : Jean Baptiste de Foucauld, grand témoin du 44e congrès13h : Discours de Dominique Bussereau, Président du Conseil Départemental de Charente-Maritime

13h10 : Clôture du Congrès par le président du SPHR13h20-13h50 : Apéritif puis déjeuner Après-midi libre19h30 : Cocktail et dîner

44e congrès du SPHRDEMANDEZ LE PROGRAMME !

CONGRÈS2 /

Bio expressNé en 1943 à Paris, Jean-Baptiste de Foucauld est né d’un père éditeur et d’une mère en-seignante et poète. Lui se tourne vers l’économie et la politique. Après avoir intégré l’ENA et l’Institut d’Études Politiques de Paris, il entre à la direction du Trésor du Ministère des finances, puis fera partie du cabinet de Jacques Delors, ministre de l’Économie et des Finances. Après avoir côtoyé le métier de Commissaire au Plan et Pôle Emploi, il devient président de l’as-sociation Solidarités Nouvelles face au Chômage. Jean-Baptiste de Foucauld a également fondé le collectif Pacte Civique en 2011 et l’association Démocratie et Spiritualité avant de diriger le club de Jacques Delors Échanges et projets.

Jean-Baptiste de Foucauld ©Flickr

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LES LAURÉATS DE LA PHR

François Sapy de La Tribune de Lyon s’est vu remettre le trophée du développe-ment. Le rédacteur en chef doit cette récompense à son triomphe dans le cadre d’un appel d’offre de l’ordre des experts comptables, mais est resté plutôt mystérieux sur l’essence même du projet qu’il évoquera plus longuement ce vendredi. Pour rappel, La Tribune de Lyon a également reçu la palme de la constance dans l’augmentation de sa diffusion.

Autre président de commission : Fabrice Audouard a remis le trophée de la diffu-sion à Nord Littoral représenté par David Guévart. Le groupe propose une nouvelle formule d’abonnement à 15 € les quinze numéros, essentiellement mise en place par les assistants du groupe. Désireux de mettre son personnel en avant, David Guévart affirme les avoir « impliqués sur le côté conquête du chiffre d’affaires ».

Pour remettre le trophée de la publicité, Jean-Pierre de Kerraoul s’est basé sur plusieurs critères : les titres n’ayant commis aucune erreur dans leur diffusion de publicité ces trois dernières années, puis ceux choisissant les meilleurs empla-cements, et enfin ceux entretenant les meilleures relations entre régie et locales. Avec toujours trop de prétendants en lice, un tirage au sort a finalement permis de récompenser Le Phare de Ré, journal hôte.

Au début, les j o u r n a l i s t e s n’étaient pas convaincus… Maintenant, je

pense que cela leur manque-rait ». Éric Lejeune, directeur de publication de La Presse à Vesoul, a choisi pour son équipe de quatre journalistes l’application Trello, une suc-cession de « boîtes à idées ». « Rédaction en cours », « Idées articles », « Programmation web »... Les colonnes à thèmes se succèdent et les journalistes échangent et se conseillent à travers la plateforme. « On gagne du temps et cela enrichit la réunion de rédaction qui reste indispensable », conclut Éric Lejeune, content de ce système gratuit (des extensions

payantes sont disponibles). Du côté de Lyon, c’est la mé-thode Scrum qui séduit. « On livre peu de tâches, mais sou-vent et régulièrement », ré-sume François Sapy, directeur de publication de la Tribune de Lyon. Les onze journalistes du titre fonctionnent par « petits sprints ». Au lieu d’être dans le « rush » la veille du bouclage, ils déposent leurs articles petit à petit dans le courant de la se-maine. Avec ce système inven-té aux USA pour des start-up, il espère bien « en finir avec la mythologie du bouclage ». Carburer au café la veille et être inefficace le jour suivant. Le résultat de « toutes les er-reurs commises au cours de la semaine ». Des forums de discussion

améliorés Trello ou Slack, aux vidéoconférences de La Manche Libre pour rapprocher les journalistes éparpillés dans les agences, les options sont multiples pour mieux commu-niquer… et gagner du temps.

PAuline dewez

Communication interne

Comment mieux bosser en équipe ?

CONGRÈS /3

Comment ça marche ?LE SYNDICAT LANCE DES FORMATIONS NUMÉRIQUES

C’est dans la loiTOUT N’EST PAS GRATUIT SUR LE WEB !

Comment organiser le travail au mieux au sein d’une équipe ? Une question inévitable à la réponse nécessaire pour tout manager. Derrière la porte du premier étage, quelques pistes...

« Les Décodeurs, ce n’est pas une petite rubrique du Monde. » Maëlle Fouquenet, responsable de formation à ESJ Pro, démontre ainsi que le journa-lisme d’investigation a gagné du galon sur le web. Le SPHR a pris conscience de cette nouvelle donne. Depuis mai, le syndicat, en partenariat avec ESJ Pro, propose trois formations : bi-média, réseaux sociaux et iconographie-vidéo. Une quatrième formation, spécialisée data, suivra en février 2018. À ce jour, 24 stagiaires de tous âges venus des titres de PHR

ont déjà profité de cette remise à jour numérique de quelques jours. En plus, l’Assurance formation des activités du spectacle (Afdas) prend en charge la majorité des frais. L’avantage phare d’être initié au net ? « Gagner en réactivité, lance Maëlle Fouque-net. En dix ans, le public a évolué dans ses habitu-des. » Car, même dans la France rurale, le lecteur « checke » (vérifie) ses notifications Facebook ou « twitte ». Le journaliste n’est plus seulement un “scribouillard”. JérôMe Hereng

GARE AUX DROITS D’AUTEUR ! Pas d’illustration pour votre article ? Et si on faisait un petit tour sur Facebook ? Récupérer une photo sur un réseau social est illégal. « L’auteur d’une image en perd la paternité une fois qu’il la publie sur un réseau, dès lors qu’il a accepté les conditions gé-nérales d’utilisation. Cependant, il en reste l’auteur en dehors », a expliqué Xavier Genovesi, directeur juridique du groupe Les Échos. Sur le web, le partage sur les réseaux et l’intégration d’éléments à un article sont autorisés.

LES GRANDES RESPONSABILITÉSInjures, diffamations, incitations à la haine... qui est responsable ? « La loi Hadopi 1 prévoit que la res-ponsabilité du directeur de publication soit engagée, dès qu’il a eu connaissance du message illicite, sans avoir agi dans la journée », explique Xavier Geno-vesi, Et sur les réseaux sociaux ? Pour le directeur juridique, « l’hébergeur est responsable des écrits diffusés sur sa plateforme, le journal n’a pas à mo-dérer les commentaires. Cependant, il a tout intérêt à le faire pour son image. » Anne MonneAu

Éric Lejeune, directeur de publication de La Presse à Vesoul. ©Pauline Dewez

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OÙ EN EST LA FUSION ENTRE LE SPQR ET LE SPHR, LANÇÉE DEPUIS L’ANNÉE DERNIÈRE ? Bruno Hocquart de Turtot : « Actuellement, elle est en stand-by. Elle va reprendre son processus dans les semaines à venir. Nous l’avons suspendue à cause d’un problème d’effectif. En attendant, nous travaillons quand même ensemble sans pour autant établir une structure commune. »Jean Viansson-Ponté : « En effet, les discus-sions ont été mises au frigo. Si nous souhai-tons fusionner, c’est parce que nous avons beaucoup d’intérêts en commun ainsi que des logiques éditoriales et commerciales identiques. »BHT: « Nous souhaitons toujours mener à bien cet accord, les discussions vont re-prendre avec la volonté, de tous, de trouver les bonnes solutions. »

JUSTEMENT, LES SUJETS TRAITÉS EN PRESSE HEBDOMADAIRE ET EN PRESSE QUOTIDIENNE SONT SOUVENT PROCHES. COMMENT SE DIS-TINGUER ? BHT : « En creusant beaucoup plus les sujets, en essayant de décoder des micro- évènements qui font sens. Mais aussi en

expliquant les évolutions en profondeur de la société qu’on ne verrait pas forcément si l’on habite dans une grande ville. Concrète-ment, le rôle de la PHR est d’aller chercher l’information ou l’évènement qui fait sens, dans le fatras de ceux qui peuvent paraître anecdotiques. »JVP : « La presse hebdomadaire est très proche de la presse quotidienne, nous rencontrons les mêmes problématiques. L’actualité traitée est locale, la collecte de l’information est identique mais les sujets traités varient. Nous offrons de l’informa-tion générale, c’est notre base. »BHT : « Il est vrai que nous ne traitons pas forcément des mêmes informations, la PHR s’efforce d’être plus verticale que la presse quotidienne. La PQR, par définition, est contrainte à l’horizontalité, à surfer plus que la PHR qui s’enfonce dans le profond des évènements locaux. La PHR ne traite pas de “la commune au monde” mais traite exclusivement de la commune ou le bassin de vie dans laquelle elle est diffusée, nous, on creuse ! »JVP : « La PHR traite de la micro-locale, elle a des sillons qui sont des petites zones de proximité, tandis que nous couvrons de l’information générale. C’est notre base. On

traite également de la micro-locale, mais pas aussi profondément que ne le fait la PHR. La géolocalisation, c’est notre terrain éga-lement… ! » LE RYTHME DE TRAVAIL D’UN HEBDOMADAIRE NE REJOINDRAIT-IL PAS AUJOURD’HUI CELUI D’UN QUOTIDIEN ?

BHT : « On entre dans le rythme d’un quo-tidien, grâce ou à cause du web. Les journa-listes de presse hebdomadaire sont en plus petit nombre que dans les rédactions de presse quotidienne. Le rythme de travail est quasi identique, il est plus en phase avec nos modes de vie, il correspond mieux à notre rythme de vie actuel. »JVP : « Le poids de la pendule est moins fort, je pense. Pour les éditions imprimées, il faut boucler tous les jours. Tandis que pour les journaux hebdomadaires, c’est une fois par semaine. Le numérique a tendance à dématérialiser la façon de travailler, mais on reste quand même sur des logiques de proximité. On est en flux continu, pas en périodicité. C’est vrai que ça a mené les uns et les autres à évoluer, en particulier sur le rythme de travail ».

ProPos recueillis Par amale ajebli

Le président du SPQR Jean Viansson-Ponté et celui du SPHR Bruno Hocquart de Turtot travaillent depuis longtemps à une fusion entre les deux syndicats. Mais où en est vraiment ce projet de longue haleine ?

Interview croisée

La fusion entre SPHR

et SPQR

relancée ?

LE SYNDICAT4 /

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CONGRÈS / 5

Merci de m’avoir sollicité. Après mes propos, vous allez peut-être le regretter », lance d’emblée Jean-Clément Texier, directeur général de Ringier France et de Coficom.

Ça commence bien. Quoi de mieux qu’un banquier conseil pour parler du financement de la PHR ? « Je pense que vous n’êtes pas finançables, lance le sexagénaire. Il y a plein de sujets dont je pourrais parler, mais pas celui du financement de la PHR. » Rassurant !Pour l’expert des médias, c’est peine perdue pour les éditeurs qui veulent financer leur canard avec l’aide d’une banque - les financiers seraient trop frileux. En cause : la petite taille des entreprises : « On inté-resse le banquier par les flux qui vont rentrer. Dans vos activités, vous êtes en-dessous de la limite », la faute à l’activité de la presse, « déclinante ».

RELATIVISONS...Atmosphère un peu déprimante dans la salle. Fran-çois Sapy, gérant de la Tribune de Lyon, vient re-donner un peu d’espoir aux congressistes : « Ce n’est pas une fatalité, puisque nous avons bénéficié d’equity, et d’un fonds d’investissement, qui a finan-

cé le début de notre croissance. » Le dirigeant a pu bénéficier du fonds Google, mais aussi l’aide d’une banque - HSBC, pas n’importe laquelle. Malgré le tableau dépeint en début de conférence, les solutions de financement sont nombreuses, et diverses. La DGMIC et l’IFCIC, représentés res-pectivement par Fabrice Casadebaig et Sébastien Saunier, apportent subventions et prêts aux titres de presse hebdomadaire. Bruno Hocquart de Turtot marque la transition : « On a été un peu choqués par les propos de Jean-Clément au début, mais vous voyez qu’il existe des solutions », avant de passer le micro au banquier qui en rajoute une couche. « Il faut savoir tuer pré-maturément les produits qui ne sont pas rentables, soyez des tueurs ! » Une diatribe qui aura au moins réussi à provoquer le rire - jaune - des congressistes.

ClémenT bolAno

Financement des titres

“Soyez des tueurs !”Grosse ambiance à la con-férence ”Comment financer le développement de la PHR ?“ : les grandes banques ne voudraient pas de la PHR ? Ce n’est pas un problème !

3 questions à...FABRICE AUDOUARD (COMMISSION DIFFUSION)COMMENT A ÉTÉ CRÉÉ CE PRE-MIER « FORUM DIFFUSION » ?L’idée c’était de mettre en commun le savoir-faire des membres de la commission de diffusion au service des édi-teurs. Tous ensemble, on a des qualifications qui nous sont pro-pres. On a listé les sujets qu’on savait traiter, et on les a mis à disposition des éditeurs qui poussent notre porte en nous demandant de les aider. QUELLES SONT LES TROIS IDÉES À METTRE EN AVANT ?D’abord, la promotion dans les points de vente, pour qu’il y ait de l’achat d’impulsion. Il faut que le journal soit bien mis en avant. En matière d’abonnement, la fidélisation. On fait des efforts pour conquérir de nouveaux abonnés mais on néglige parfois l’as-pect fidélisation. Fidélisons déjà nos abonnés qui sont une vraie richesse. La troisième idée serait de

parler des ventes couplées qui permettent de franchir rapidement des paliers et de développer sa diffusion. VOUS VOUS ATTENDIEZ À CES QUESTIONS PENDANT L’ATELIER ?Il n’y a pas eu énormément de réactions. Ils n’ont pas l’habitude de ce type d’opé-rations. C’est la première fois, à ma connaissance, que le syndicat se met à dispo-sition des éditeurs pour les aider dans leur diffusion. Les seules questions parti-culières concernaient l’in-

ternalisation de la distribution de journaux. C’est un sujet assez pointu. Mais il n’y a pas vraiment un sujet qui ressort, la diffusion c’est complexe, c’est un ensemble de choses.

ProPos reCCueillis PArTimoThée PeTiTjeAn

EN BREFLA VOIX DE L’AIN BASCULE SUR MELODYPetite indiscrétion hier soir lors du dîner de gala : les journalistes de la Voix de l’Ain vont basculer sur le logiciel Melody dans quinze jours. Après le rachat du groupe HCR (Hebdomadaires catholiques régionaux) par Sogémédia et La Manche libre, le journal de Bourg-en-Bresse change de logiciel éditorial.

LE SUSPENS SE POURSUIT AUTOUR DU COURRIER CAUCHOISAu congrès 2016 de Saint-Étienne, la vente à venir du Courrier Cauchois faisait la une. Interrogé un an plus tard par un étudiant de l’ESJ sur l’avenir de son journal, Jean-Michel Maussion, le directeur général de l’hebdoma-daire, s’est montré peu loquace. « Une petite interview, ça vous dit ? », lance le futur journaliste, mielleux au possible. « Ça concerne quoi ? », répond l’intéressé, pas dupe. « L’ave-nir du Courrier… » Un ange passe… « C’est non », réplique le patron de presse. « On n’en saura pas plus cette année alors ? », conclut le jeune homme, dépité. Devant l’insistance du jeune reporter, le directeur botte en touche, sourire en coin : « De toute façon je suis journaliste, vous ne saurez rien ! »

LAURIE MONIEZ QUITTE L’AVENTURE PHR Une page se tourne pour la filière PHR de l’ESJ Lille… Après quatre ans et demi d’investisse-ment, la responsable pédagogique Laurie Mo-niez, arrivée en janvier 2013 à l’école de jour-nalisme quitte la formation PHR. Ancienne chef d’agence du quotidien régional Nord Éclair Lille, elle a choisi de se consacrer totalement à la pige. Correspondante pour le journal Le Monde en Hauts-de-France depuis quatre ans, Laurie Moniez s’occupait également de la filière Jour-naliste Scientifique. Le départ est prévu pour le mois de juillet. Sortez les mouchoirs !

MINI-SITES POUR LES AJLLa plateforme actulegales.fr propose une solution aux éditeurs afin d’assurer la transi-tion vers le web : un mini-site. Autrement dit, intégrer toutes les annonces légales parues dans ses colonnes. Deux façons de faire : soit en allant directement sur la plateforme, où une page aux couleurs des hebdomadaires s’affichera après une recherche ; ou, à l’inverse, c’est actulegales.fr qui s’intègre directement dans les sites de presse. Autre projet actuelle-ment en discussion : actulegales.fr se voit aussi en outil de saisie en ligne des annonces sociétés.

VOILÀ LES ATTESTATIONS !Pour les membres de l’APTE, le processus d’édition des attestations de parution doit être standardisé. C’est pourquoi ils proposent de faire de l’APTE un organisme certifica-teur. Pour cela, un QR code sera intégré aux attestations, afin d’en authentifier la validité. Les éditeurs continueront à signer les attesta-tions, cette fois électroniquement, et celles-ci seront garanties par l’APTE. Ce système permet de garantir la sécurité juridique, la lutte contre les fraudes et la simplification des formalités.

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3 CONSEILS POUR DE PLUS BELLES IMAGES Edouard Bride, photographe à La Voix du Nord, vous livre quelques astuces pour améliorer la politique de l’image de votre journal.

DANS VOS RÉDACTIONS6 /

La photographie, c’est essentiel. Aussi important que le travail d’un rédacteur, cela permet d’apporter un complément d’information », af-firme Véronique Lopes, journaliste

à la Tribune de Lyon. Un titre qui a connu en 2016 une augmentation de 15,03% de ses ventes (source : ACPM). Le news mag hebdomadaire possède son pho-tographe attitré : Olivier Chassignole. Un choix assumé par François Sapy, le directeur de la rédaction, pour qui la photo est un « élément majeur de la valeur ajoutée d’un hebdo ». De fait, le photographe fait partie intégrante de la rédaction, au même titre que les autres journa-listes. « C’est une conviction forte, une manière de nous démarquer de la PQR qui, compte tenu du format et du type de papiers, n’a pas pour habitude de valoriser les photos », insiste-t-il.La rédactrice ajoute : « On peut avoir l’œil, on peut avoir une plume, mais avoir les deux, je ne pense pas que ça existe en France ».

LA PHOTO, UN MAUVAIS INVESTISSEMENT ?À quelques kilomètres de la Méditerranée, un autre titre mise sur le talent de ses reporters d’image. « La Gazette de Montpellier a toujours mis le paquet sur la photo. Le patron considère que c’est important d’avoir de bons clichés dans son journal, assure Guillaume Bonnefont, pho-tographe à La Gazette depuis 2001. Je pense que c’est une partie du succès. »En face de lui, un concurrent solide en PQR : Midi Libre, une institution dans l’Hérault. Pour se démarquer, le “city magazine” fait la part belle à l’image. Le titre approche de ses trente

ans, collectionne les Prix Varenne et enre-gistre 1,04% d’évolution de ses ventes en 2016 (ACPM). Il compte trois photojournalistes sa-lariés. « La rédaction me fait confiance, ajoute Guillaume. Les lecteurs veulent de la qualité. L’hebdo, tu le gardes une semaine, tu as envie que ce soit un truc propre, alors que la PQR, tu la lis, puis tu la jettes. Si la Gazette se cassait la gueule, je ne dirais pas ça, mais un des succès français de la PHR. » Le photographe de la Gazette de Montpel-lier l’assure : « On a toujours besoin de bons photographes. » Mais aujourd’hui, le métier se diversifie. « Il faut avoir plusieurs casquettes : apprendre à écrire, se mettre à la vidéo, être cor-porate, tu es obligé », regrette Guillaume.

Avec l’arrivée du numérique et le début de l’éro-sion des ventes de la presse, la photographie a été l’un des premiers domaines touchés quand les rédactions ont commencé à se serrer la ceinture. Embaucher un photographe à plein temps est sy-nonyme de charges supplémentaires. Jean-Pierre Jager, directeur de la publication de La Semaine explique : « Un photographe, ce sont des jours de

congés, de maladie, d’absence en plus ». La solution ? Avoir des rédactions “agiles”, où les différents savoir-faire se mêlent. « Les pho-tographes doivent apprendre à écrire, et inverse-ment, confirme le Messin. La clé, c’est d’avoir du talent dans un domaine, et l’humilité pour apprendre le reste. Il n’y a rien de pire que les gens amorphes. »

FORMER, OU ACHETER ?La polyvalence est-elle la solution optimale ? Pour Jean-Pierre Jager, même si « les rédacteurs savent illustrer leurs articles, dans certains cas ce n’est pas suffisant ». Pour des thématiques demandant une technique avancée dans la prise de vue, et le traitement photo, comme le sport ou l’architecture, La Semaine fait appel à des photographes extérieurs au journal. « On veut sortir un journal de la meilleure qualité possible, en faisant la moyenne entre les impératifs tech-niques, et l’aspect financier », pointe-t-il.Aurélie Francart, chef d’agence à l’Observateur du Valenciennois (Sogemedia), attache de l’im-portance à l’image. Le titre ne compte aucun pho-tographe, mais forme ses journalistes à la prise de vue. « On est assez polyvalents. S’il y a un besoin, je suis là pour former mes collaborateurs [...] Aujourd’hui, l’image est importante, c’est quand même un métier utile. »Pour Bertrand Bussière, délégué du Syndicat National des Journalistes (SNJ) à La Voix du Nord, « les photographes sont une denrée qui n’existe pas en PHR. Il n’y a aucune envie d’en faire travailler ». Un métier utile, donc, mais sur-tout en voie de disparition.

Clément Bolano

Le sens de l’image

La photo, mal-aimée des hebdos ?Le 9 mai, le gouvernement a redéfini le barème de rémunération des pigistes photographes, entraînant un sentiment de révolte au sein de la profession.

Si tous les journaux s’accordent sur l’importance de l’image, rares sont ceux qui disposent de photographes.

1. Plus qu’illustrer, l’image doit informer Il faut voir la photo comme une information à part entière. Elle doit avoir une valeur ajoutée par rapport au texte, et ne pas simplement illustrer et répéter ce qui est déjà écrit. Il faut essayer de penser à son cliché à l’avance, se poser la question “quel type de photo peut-on faire ?”

2. Varier les prises de vue 80% des lecteurs entrent dans l’article par la photo. Il faut donc soigner sa maquette et, surtout, ses images. Malgré les contraintes de timing inhérentes au métier, il faut passer plus de temps avec son sujet, varier les cadrages. Le but ? Optimiser la maquette en offrant plus de liberté au montage.

3. Angler ses images Inutile de vouloir tout montrer sur une photo. Le risque, c’est de se retrou-ver avec une image plate. Le mieux, c’est de faire des choix au moment de la prise de vue, surprendre le lecteur. Pour résumer : il faut angler ses photos, comme on angle son papier.

Il faut avoir plusieurs casquettes, être corporate, tu es obligé.Guillaume Bonnefont, la Gazette de Montpellier

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CONGRÈS / 7

Des centaines d’huîtres, de belles tranches de saucisson, des pommes de terre savoureuses, des litres de Pineau, et surtout une large dose de convivialité et d’amitié. Retour en images sur la soirée de gala baignée par le dieu Râ sur l’Île de Ré.

Soirée de gala

Harmonie en Ré majeur

Deux pêcheurs d’huîtres en pleine action...

“On a un problème... “Quoi ?” “On arrive à la fin du stock de Pouilly...”Retour de plage pour les accompagnatrices.

“M. Maussion, vous voulez vraiment pas me dire pour le futur du Courrier ?”

En attendant le bar, les congressistes révisent leurs notions d’origami.

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PORTFOLIO8 /

Instantanés du congrès

La grande famille des hebdos à la Rochelle

Alors que d’aucuns se remettaient à peine des émois vécus lors d’une folle nuit

rochelloise, les plus studieux étaient déjà bien éveillés et concentrés

lors de la matinale assemblée générale...

Échange entre deux Brice sur la qualité des petits-fours

et des boissons effervescentes (et accessoirement

de l’importance du marketing pour la stratégie

des titres de presse...)

La présence de la bouteille d’eau sur la table n’est que pure coïncidence...

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PORTFOLIO / 9

Instantanés du congrès

La grande famille des hebdos à la Rochelle

Face à la mer, le meilleur endroit pour monter une stratégie pour développer ses ventes...

Photos : Clément Bolano

L’hôte du congrès, très concentré sur la première édition du PHRases...

Il paraît que le fantôme de la Boule revient

hanter les lieux, à quelques

encâblures du Fort Boyard...

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N

LES TERRITOIRES DE LA PHR10 /

LES INFOS DU PAYS DE REDON

Trois départements en un hebdo

Ils sont des reporters sans frontières. Chaque jour, trois journalistes des Infos du pays de Redon promènent leurs godilles entre l’Ille-et-Vi-laine (leur siège), le Morbihan et la

Loire-Atlantique. Sans s’en rendre compte. « On peut vivre dans le Morbihan, faire ses courses en Loire-Atlantique et travailler en Ille-et-Vilaine », témoigne Gwenaël Mer-ret, le rédacteur en chef. Dans les années 1970-80, l’adminis-tration et les bassins de vie (1) coha-bitaient mal dans le pays de Redon. Si mal que des acteurs locaux ont tenté d’en faire le 99e département français. Sans succès.

COHABITATION DOULOUREUSECe casse-tête administratif, c’est donc la raison d’être des Infos du Pays de Re-don. L’hebdo a été créé il y a une trentaine d’années pour « réunir en un journal l’en-semble du territoire », rappelle Gwenaël Merret. Et le canard a perduré.Aujourd’hui, il peut se vanter d’avoir un lectorat interdépartemental. Comme Ouest France, le grand concurrent. Sauf que l’un joue sur le terrain départemental, l’autre sur le territoire vécu par les habitants du pays de Redon. L’hebdo évite ainsi d’avoir des affichettes qui donnent une information distante de 40 kilomètres à ses lecteurs. Car l’édition de Redon d’Ouest France s’ar-rête aux limites de l’Ille-et-Vilaine, alors que le pays rayonne aussi en Morbihan et en Loire-Atlantique. Encore aujourd’hui, le

responsable de l’hebdo explique que « pour avoir tous les comptes-rendus sportifs du week-end, il faut presque acheter trois édi-tions de Ouest France ».À l’inverse, dans les éditions des Infos du pays de Redon, les départements comptent triple : « Pour les élections, nous sommes en contact avec les trois préfectures », ex-plique le rédacteur en chef. Avec parfois le sentiment d’être au bout du monde : « pour les Régionales, nous avons envoyé nos

questions aux élus qui se présentaient en Bretagne et dans les Pays-de-la-Loire. Les élus de la seconde région ne nous ont pas répondu car nous sommes en bout de zone pour eux », s’attriste-t-il. L’hyperproximité a aussi ses aléas.

Jérôme Hereng

(1) D’après l’Insee, « les plus petits territoires au sein desquels les habitants ont accès aux équipements et services les plus courants. »

Sur leurs territoires, nombre d’hebdos vivent au quotidien un casse-tête administratif. Exemple avec Les Infos du pays de Redon, à cheval sur l’Ille-et-Vilaine, le Morbihan et la Loire-Atlantique.

MORBIHAN Bretagne

Pays-de-la-Loire

ILLE-ET-VILAINE

LOIRE-ATLANTIQUE

Vannes

Redon

20 km

Rennes

Nantes

Un bassin de vie, qu’est-ce que c’est ?C’est le territoire vécu, celui que l’on connaît, où l’on vit, où on part en vacances. Pour que ce soit plus clair, imaginez et dessinez votre bassin de vie, avec tous les lieux que vous fréquentez.

Est-ce une échelle pertinente pour la PHR ?Oui, car le bassin de vie prend en

compte des zones partagées. Avec l’usage de cet échelon, les infor-mations concernent le plus grand nombre. Parfois, les frontières d’un département ne fonc-tionnent pas. Le nord de l’Isère

est ainsi vraiment plus tourné vers l’agglomération lyonnaise que vers Grenoble. Les journalistes ont-ils aujourd’hui conscience de cette notion de bassin de vie ? Vous savez, c’est comme M. Jourdain qui fait de la prose sans le savoir ! Selon moi, 100% des nouvelles dans les articles locaux appliquent déjà ce principe. Les journalistes s’adaptent inconsciemment en fonction des centres d’intérêts et des préoccupations des habitants de leur secteur. En s’inspirant de ces critères, les éditeurs peuvent construire des offres éditoriales et des proximi-tés plus fortes.

ProPos recueillis Par JH

Xavier Guillon, président de France Pub « LE BASSIN DE VIE, C’EST LA PROSE DE M. JOURDAIN »

infograPHie JH

Page 11: Points de vue Analyse La presse Le Pays Barmaid, régionale ...esj-lille.fr/wp-content/uploads/2017/06/PHRASES-2-2017.pdfenjeux de la PHR. Jean-Baptiste de Foucauld, le grand témoin

LES TERRITOIRES DE LA PHR / 11

1 LE DÉSERT HUMAINUn bon article, apprend-on à l’école de journalisme, c’est celui où il y a de l’humain. Un secteur peu peuplé, c’est une vie locale pauvre. Et un terreau infertile au fourmillement d’hebdos. C’est le cas de la Creuse, de la Meuse ou de la Guyane. Ces départements sont en-dessous des 31 habi-tants par km², densités parmi les plus faibles de France. L’Aube n’est guère plus dense, à 50 hab./km². Pour ne rien arranger, la Creuse et la Meuse s o n t les bonnets d’âne de la fréquentation

touristique en France. Témoin du peu d’intérêt des quoti-diens pour ces contrées, L’Est Républicain consacre deux éditions à la Meuse quand il

en dédie cinq à la Meurthe-et-Moselle.

2 LE MANQUE DE VOLONTÉIl y a pourtant des départements peu peuplés et/ou peu attractifs qui possèdent leurs titres de

presse hebdomadaire régionale. Dans la Haute-Loire, La Ruche,

La Gazette de Haute-Loire et L’Éveil hebdo ont su vivre et survivre ensemble après la

guerre dans le groupe L’Éveil (intégré en 2013 à Centre France). Autre exemple : en 1944, l’Évê-ché de Mende a maintenu sous un nouveau titre la feue Croix de Lozère collaborationniste. Elle est devenue La Lozère nouvelle, aujourd’hui 6e hebdo de France. « Ça tient parfois à un proprié-taire… », commente Pascal Roblin, président de l’association du Centre de la presse à Maisonnais (Cher). Et aussi de l’audace. Dans les Ardennes,

le groupe Sogémedia a choisi de créer en 2009 ex-nihilo le premier hebdo du département, La Semaine des Ar-dennes. Aujourd’hui, il est vendu à 1 800 exemplaires chaque semaine.

3 LE QUOTIDIEN, CET ÉTOUFFE-HEBDOQuand ils sont départementaux, les quotidiens mordent encore plus sur les plates-bandes des hebdos. Avec une couverture réduite, ils se trouvent plus proches de leurs lecteurs que la presse régionale. L’Est Éclair et Libération Champagne excellent dans l’occu-pation du terrain de l’Aube. Tout comme en outremer Le Quotidien de la Réunion et Le Journal de l’île de la Réunion. En duo, les quotidiens sont aussi de redou-tables ennemis pour les hebdos. Dans la Creuse, La Montagne, Le

Populaire du Centre et L’Écho tiennent le pavé depuis la Li-bération. « Trois quotidiens dans un petit département, ça suffit aux gens. Un hebdo n’y trouverait pas forcément son modèle économique », étaye Pascal Roblin. Et on ne parle pas de Paris et de sa flopée de quotidiens nationaux ! Mais il y a des contre-exemples, comme la Loire-Atlan-tique : deux quotidiens (Presse-Océan et Ouest-France) mais six hebdomadaires. Bigre !

4 LA TRADITION FAIBLE DU CANARD Avec l’ouest de la France, on touche là à un point particulier de l’Hexagone. Cette région possède le lectorat le plus friand de journaux locaux de France. Avec le premier quotidien (Ouest-France à 680 000 exemplaires par jour) et hebdomadaire du pays (La Manche Libre à 64 000 exemplaires par semaine), avec plusieurs départements qui comptent encore deux quoti-diens et six ou sept hebdos, on friserait d’ailleurs l’overdose. Un beau contraste avec la Meuse où L’Est Républicain est le dernier quotidien du dé-partement. Qui pour aller le titiller ?

JH

En France et en outremer, huit départements ne possèdent pas du tout d’hebdomadaire en 2017. Ces territoires livrent leurs quatre (bonnes ?) raisons, entre férocité des quotidiens et propriétaires peu entreprenants.

Huit départements en France sans hebdos

Pourquoi des zones blanches ?

AUBE

RÉUNION

GUYANE

PARISTERRITOIRE DE BELFORT

HAUTS DE SEINE

MEUSE

CREUSE

Le 29 mars dernier, c’était fait. Le Régional de Cosne et L’Écho Charitois fusionnaient sous la bannière du RCC, en forme longue : Le Régio-nal de Cosne et du Charitois. Deux hebdos à seulement 25 km de distance, « c’était atypique dans la région », selon Pascal Roblin, président du Centre de la presse à Maisonnais (Cher).

« PAS UN PRÉ CARRÉ ! »Le nouveau rédacteur en chef du RCC, Jean-Baptiste Botella, confirme que la fusion couvait depuis plusieurs années. Mais le projet a été vraiment mis sur les rails il y a un an. « Nous avons travail-lé sur un bassin de vie cohérent, pour créer du lien entre le nord et le sud des bords de Loire. Ce n’est pas un pré carré ! », prévient Jean-Baptiste Botella. « Quel Charitois n’est jamais allé au marché de Cosne le dimanche, et quel Cosnois n’est jamais allé voir un spectacle à la Charité ?

», développe-t-il. Un moyen pour les seconds de connaître dans Le RCC le programme des ma-nifestations dans la ville de la Charité. Impos-sible avant dans les pages de l’ancien Régional de Cosne.Le propriétaire, le groupe Centre France, au-rait plus de difficultés à renouveler l’opération avec deux de ses dix autres

hebdos. Non loin du RCC, il y a bien, à treize kilomètres La Voix du Sancerrois, qui aurait pu prendre part à la fusion. Mais, en traversant la Loire, on passe de la Nièvre au Cher, et du même coup, de la Bourgogne au Centre-Val-de-Loire. Et on doute que le groupe veuille se confronter à un méli-mélo administratif, comme Les Infos du

pays de Redon en Bretagne (lire page 10).Dans une fusion, il y a aussi des motiva-tions économiques. Avec la fermeture de l’agence de la Charité, les lecteurs ont per-du en proximité. « J’ai deux journalistes qui sont là-bas au moins deux jours par semaine », rétorque Jean-Baptiste Botella. Autre motif de mécontentement, le secteur de Pougues-les-Eaux n’est plus couvert par le journal. Il assume : « L’actu n’était pas très abondante et le secteur était plus orienté vers Nevers que vers nous. » Un de ses adages favoris ? « Être journaliste, c’est choisir. » JH

Le Régional de Cosne et l’Écho Charitois fusionnentDANS LA NIÈVRE, LA CONFLUENCE DE DEUX JOURNAUX

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« Un Facebook live est un service qui permet de diffuser des vidéos en direct », explique Olivier Couvreur, délégué n u m é r i q u e c h e z France 3 Normandie. « I l off re une discussion et une intercation avec ta communauté. Il offre un espace où tu n’irais pas forcément, en proposant plus de légèreté. On peut adopter un ton différent de celui d’un journaliste qui a l’habitude de faire des duplex. C’est plutôt quelqu’un qui te prend par la main et qui t’emmène assister à un évènement. Le seul conseil à retenir c’est de jouer sur l’interactivité. »

DANS QUELS CAS LE FACEBOOK LIVE EST-IL RECOMMANDÉ ?

« Pendant un avant-match, je me faufile dans les coulisses. Je fais vivre le moment, en complément d’une captation télé. C’est un support d’interactivité qui s’appuie sur ton public, qui commente en direct. Il va poser des questions,

te demander d’aller dans tel endroit, de parler à tel joueur. Pendant un entretien avec une

personnalité politique, c’est le genre de format qui est adapté, et surtout qui fait réagir. Les abonnés peuvent poser leurs questions et le candidat y répond en direct. Pendant une fête de la musique, j’accompagne le public aux différents concerts qui ont lieu, je leur fais découvrir

plusieurs univers musicaux. Ils peuvent avoir un aperçu en peu de temps, et surtout

en direct. En fait, le Facebook live te permet à la fois d’être les yeux, les oreilles et les jambes des personnes qui ne sont pas présentes avec toi sur le terrain. » Alors, à vos smartphones !

AmAle Ajebli

1 LE BALAYAGEPremièrement, tenez vous droit, le portable dans les deux mains à l’ho-rizontale et pas de précipitation ! Pliez les bras pour plus de stabilité et retenez votre souffle. Il ne reste plus qu’à lancer le film ! Restez fixe sur un plan une petite dizaine de se-condes avant de tourner doucement votre corps en restant sur vos ap-puis. Pensez à rester au moins cinq secondes sur le plan final.

2 DU DYNAMISMEPour le montage, vous avez beau avoir de superbes images en stock, il ne sert à rien de tout mettre de-dans. Pour qu’une vidéo soit dyna-mique, il faut privilégier des séquen-ces courtes. L’internaute ne doit pas s’ennuyer ! Le tourner-monter doit être rapide et efficace. Tendez tou-jours vers des séquences entre cinq et dix secondes au maximum.

3 VARIER LES PLANSLe montage peut être vite effectué si vous savez ce que vous voulez pro-duire. N’oubliez pas de filmer vos scènes sous différents angles. Plus vous en montrez, plus l’internaute voudra regarder la vidéo jusqu’au bout. Sur le terrain, repérez des petits détails accrocheurs qui situent la scène (comme le nom d’une rue).

4 ENRICHIRLes commentaires des vidéos ne doivent pas se contenter d’être descriptifs. Si vous suivez une manifestation, ne réécrivez pas ce que vous voyez, enrichissez ! Les commentaires doivent apporter des informations en plus, non visibles sur la vidéo. En cas d’interview, retranscrivez questions et réponses en commentaires. Beaucoup de personnes n’activent pas le son sur leur smartphone.

5 ATTENTION AU SONOn surveille son petit doigt, ce serait bête de boucher le mi-cro pendant une manifestation ! Orientez bien votre téléphone vers votre cible et évitez les zones trop balayées par le vent et les endroits trop bruyants ou avec de l’écho. Il est conseillé, si possible, d’utiliser un micro. Au montage, n’oubliez pas que tous les sons ne sont pas libres de droit. Faites attention à ce que vous choisissez en fond sonore...

TimoThée PeTiTjeAn

Tutoriel simple et efficace...

Cinq astuces pour votre Mojo

FacebookQU’EST-CE QU’UN LIVE IDÉAL ?

Le tourner-monter, plus connu sous le nom de ”mojo“ (pour mobile journalism), prend de l’ampleur sur internet. Et le résultat séduit les internautes. Voici nos conseils.

Réseaux sociaux COMMENT

CRÉER DU LIEN ?

GIF. C’est un fichier qui comprend plu-sieurs images afin d’obtenir une anima-tion répétée. « Le GIF apporte un côté décalé et hu-moristique. En PHR, il serait intéressant de développer cette pratique pour les su-jets qui s’y prêtent. » Thomas Martin, La République de Seine-et-Marne.

EMOJIS. Tout le monde connaît les émo-ticônes, ces smileys à visage humain qui expriment une émotion.«C’est une façon d’attirer l’œil en ajou-tant une touche de sympathie et de proxi-mité, en essayant de parler le même lan-gage que notre public. » Yannick Périé, Journal de Millau.

LIVE. Il permet d’informer sur le dérou-lement d’un évènement et d’interagir en direct avec les internautes. « L’idée est d’informer au maximum en temps réel nos lecteurs/internautes, et ainsi renforcer notre lien de proximité. » Christophe Lemoine, Pays d’Auge.

ClémenCe d’hAlluin

STRATÉGIE WEB12 /

Tu es les yeux, les oreilles et les jambes des personnes qui ne sont pas sur le terrain.Olivier Couvreur

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IDÉES NUMÉRIQUES / 13

Qu’ils soient diffamatoires, racis-tes, haineux ou inutiles, les avis d’internautes pullulent sur la toile. Majoritairement présents sur les pages Facebook plutôt

que sur les sites web, les commentaires ont tendance à influencer le lectorat. Chargé du développement web chez Publihebdos, Benoît Canto explique la difficulté de modération de ces messages : « Il arrive parfois que certains internautes réagissent à des articles, pas tou-jours de façon correcte, notamment sur Face-book. Le journal peut poster un message afin d’expliquer que ce genre de réaction ne cor-respond pas à la charte de modération. Chaque rédaction modère son site à sa façon. »

LES JOURNALISTES S’IMPROVISENT MODÉRATEURS

Au sein d’une rédaction chacun est libre de filtrer tel ou tel commentaire. Ce sont les jour-nalistes qui se chargent de cette tâche. Ils font face à trois choix : répondre, ignorer ou sup-primer. Pour Benoît Canto, « chez Publiheb-dos, notre but est d’avoir un fil de discussion propre, c’est quand même plus intéressant ». Chaque rédaction peut choisir d’activer la

fonction commentaire sur les sites. Plus com-pliqué sur Facebook. « Ils peuvent être suppri-més, au risque que les internautes surenché-rissent. Souvent, ça engendre des polémiques. L’autre option, c’est la fonction ‘‘masquer les commentaires’’, l’auteur n’est pas au courant que ses écrits sont masqués », explique le dé-veloppeur web.

A POSTERIORI ET A PRIORIIl évoque deux types de modérations. D’abord, a posteriori : les internau-tes peuvent laisser des messages et les modérateurs interviennent quand ils estiment que ça dépasse certaines limites. La seconde, a priori, consiste à filtrer tous les commen-taires. Ils ne sont validés et publiés seulement qu’après avoir été modérés. Aujourd’hui, il est difficile de prédire l’avenir de ces forums de discussion sur les sites d’in-formation. Malgré ces initiatives d’améliora-tion, la bonne tenue des commentaires n’est pas chose acquise. Seule certitude : la provo-cation et l’insatisfaction sont une constante chez certains internautes, qui usent et abusent le plus souvent de l’anonymat.

amale ajebli

StratégieMODÉRATION DES COMMENTAIRES, UN VRAI CASSE-TÊTE

Application

HAUTE PROVENCE INFO, LA PETITE NOUVELLEAprès Le Courrier de la Mayenne en mars, c’est au tour de Haute-Provence Info de lancer son appli. Jean-Luc Icard, directeur de publication, dévoile sa stratégie.

La raison ? « On voulait être maître de notre information en plus de notre site web et ne plus être dépendant des réseaux sociaux. Tout est gratuit sur ces deux supports com-plémentaires et notre bon score sur les réseaux sociaux nous permet d’attirer un jeune lectorat, encore plus grâce à notre application. » Le montage ? « À défaut d’un budget suffisant, nous avons fait appel à un partenaire privé, le Crédit Agricole, qui est bien implanté sur notre territoire rural. L’application a été réalisée par la News Company (l’agence internet de La Manche Libre). » L’avenir ? « On ne peut pas encore savoir combien de fois l’application a été téléchargée mais nous avons de très bons retours pour le moment. Il faut faire rentrer la presse de proximité sur le web, c’est notre cheval de bataille. Et pour cela, il faut nous doter des outils du moment. »

camille ruffray

Aujourd’hui, quasiment toutes les pages de libre expression dérapent en quelques minutes. Alors, comment gérer ce flux de haine, souvent anonyme ?

L’océan du webDES HEBDOS SE DÉMARQUENT

La Semaine dans le Boulonnais obtient plus de 50 000 mentions “j’aime”. Un succès gigantesque pour un journal local. La Manche Libre, premier hebdo régional en termes de vente, compte quant à lui un peu plus de 37 000 “j’aime”. D’autres comme L’Observateur du Va-lenciennois tiennent bon et approchent la barre des 30 000.

Les hebdomadaires locaux sont moins présents. Quelques bons scores tout de même avec plus de 6 000 “followers” (abonnés sur Twitter) pour La Manche Libre. Le troisième hebdo de France, Le Messager, en compte plus de 4 000. Les autres tournent pour la plupart entre 500 et 2 000 abonnés. C’est la cas du Réveil de Berck qui en compte un peu plus de 1 000.

Pas de surprise, le site de La Manche Libre est le plus visité avec plus d’un million de visites pour le mois d’avril. Il dépasse même certains quotidiens. Loin derrière, le deuxième du classement, Le Pays Roannais, arrive à 80 000 visites par mois. Certains hebdos, comme la majorité de ceux du groupe Centre France, n’ont pas encore de sites internet.

maxime HantscH

Site web

Facebook

Twitter

«Vous devriez prendre des feuilles de pq pour écrire toute votre merde »

Méli C. sur la page Facebook à propos de Oise Hebdo

« La guillotine pour les criminels !!! La castration pour les violeurs les pédophiles !! même si leur état mental est déplorable !! sans aucun état d’âme! »

Elisabeth C.P sur le site de La Semaine du Roussillon , le 26 mai 2017, à propos de deux adolescentes violées à Argelès.

« C’est une assos pour les merdes de chien »

Juju K. sur le site du Journal de Ham, le 26 mai 2017, à propos d’une asso pour le respect du patrimoine et de l’environnement

Commentaires relevés tels quels, avec cette orthographe, sur les sites.

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Biarritz, Saint-Étienne, La Ro-chelle... Chaque année, le congrès du SPHR pose ses valises dans une nouvelle ville. « C’est intéressant de se rendre chez les éditeurs, de

découvrir leur territoire, leurs spécificités, leurs forces... C’est ça le congrès », témoignent Pierre Archet, directeur du Journal d’Ici et Jean-Michel Desaunai, directeur d’Edit Ouest. « Nous ne vou-lons pas de centralisme démocratique ! » Un point de vue partagé par bon nombre de congressistes. « C’est agréable de visiter la France », appuie Samia Derriche, directrice de la communication à Oise Hebdo. Toutefois, certains émettent l’idée de se réunir à Paris, tout simple-ment pour faciliter les transports.

UN RYTHME SOUTENUEn ce qui concerne le contenu, les avis là aus-si divergent. D’un côté, certains estiment que les journées souffrent d’un rythme parfois trop dense. Jean-Pierre Jager, directeur de la publi-

cation de La Semaine, apprécie quant à lui que la majorité des conférences aient lieu le jeudi : « Cela permet d’en discuter lors du repas de gala et le lendemain. » L’effort de raccourcir et de scinder en deux

les rencontres (les ateliers mis en place voilà quelques années) a été salué, même si certains regrettent de ne pas avoir pu échanger avec les intervenants à la fin, faute de temps.D’un autre côté, certaines voix se font entendre pour demander des interventions plus focalisées sur un aspect ou un autre de la profession, qu’il s’agisse de design, de marketing ou de contenu éditorial. Et quelques éditeurs verraient d’un bon œil une sorte de “speed dating” avec des spécialistes, pour régler des petits points de dé-tails qui ralentissent parfois les entreprises.« Nous ne sommes pas tous au même point sur certains sujets. Il faudrait varier les niveaux, et ne pas simplement expliquer ce qu’on peut faire, mais se baser sur des exemples concrets, sur ce que la PHR fait de mieux », témoigne Isabelle Auzias de la Tribune-Bulletin Côte d’Azur. Mais sans aucun doute, tous s’accordent sur une chose : c’est un plaisir de participer au congrès et de pouvoir échanger avec ses confrères.

Anne MonneAu

Nouveaux ateliers, nouvelles infrastructures

Un congrès nouvelle formule ?

Congrès 2018LES HEBDOS ENTRENT DANS L’ARÈNE

Organisation-fictionET SI ON SE POSAIT SUR LA PLAGE ?

Au lendemain du 44e congrès du SPHR, un comité de réflexion va être lancé afin de voir si la forme actuelle de l’événement doit être modifiée. Tour de France, rythme et thématiques : certains points rassemblent, d’autres divisent.

À L’ANNÉE PROCHAINE14 /

C’est confirmé ! Le 45e congrès du Syn-dicat de la Presse hebdomadaire régio-nale se déroulera une fois encore sous le soleil. C’est la Gazette de Nîmes qui jouera les hôtes.Nîmes, ville de soleil, mondialement connue pour ses ferias, ses arènes et l’exceptionnelle conservation de ses édifices romains. Cet héritage antique lui vaut d’ailleurs le surnom de “Rome française”. La valorisation de son patri-moine historique, culturel et architec-tural a permis à la métropole d’obtenir

en 1986 le label Ville d’art et d’histoire. Fière de cette identité, elle défend depuis 2012 une inscription au Patrimoine mon-dial de l’Unesco pour l’ensemble de ses monuments.Douce à vivre, volontiers « rebous-sière* » mais surtout passionnée, Nîmes est riche de son passé et tout à la fois résolument contemporaine.À l’année prochaine !

CléMenCe d’HAlluin

*Reboussier : toujours prêt à prendre le parti du contraire.

Les arènes de Nîmes, toujours en activité.

À des années-lumières des cravates et du Bordeaux, la 22e promo PHR a imaginé son congrès. Déjà, l’évènement se tiendrait tous les ans au sud de notre école de journalisme. Près du soleil. Faut dire que plus au nord que Lille, c’est dur ! Et puis, on veut la mer. Mais, attention, à chaque fois c’est pareil, prévenait Claude François, c’est quand on est derrière les carreaux... Non, non, tout se déroulerait sur la plage, les pieds dans l’eau, la tête dans le ciel bleu ! Pour annoncer l’arrivée des burgers et des kebabs (sic), Bruno Hocquart de Turtot n’au-rait qu’à se percher sur sa chaise haute de maître-nageur, mégaphone à la main. Et si on a soif ? Au lieu d’un distributeur d’eau fraîche à volonté, on installerait des robinets d’où couleraient de doux breuvages mousseux. Bien sûr, on n’oublie pas le fond, les conféren-ces. Les intervenants les plus bavards seraient soumis à des cures d’apnée juste avant leur prise de parole, manière de les essouffler un peu. Consignes pour s’habiller : tout ce que vous voulez. Ah, si, on oublie juste les cos-tards… et les robes pailletées, et les chaussu-res cirées, et les talons aiguilles. L’organisa-tion est déjà assez chic comme ça !

JérôMe Hereng

Pour sa 45e édition, des pistes semblent se dessiner (archives)

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TOURISME / 15

Dans vos valises

Les indispensables de la RochellePas question de quitter la Ville blanche sans ses spécialités locales... La rédaction vous présente sa sélection, garantie 100% tentations !

P’TITE MOUSSE Disponible en quatre saveurs, la bière charentaise est née il y a un an et demi à l’initiative d’amoureux (du malt ?). 3,20 € la blonde de 33 cl à 5,5°. Marché de rues entre la place de Verdun et la place du Marché, le vendredi après-midi de 15 h à 19 h.

BARON IODÉ Ces huîtres sont cultivées sur l’Île de Ré par un Rochelais, James Baron. Perle non garantie, à la différence de la fraîcheur...Les longues sont à 3 €/kg, les huîtres n°3 et n°4 sont à 6 €/kg et les spéciales non laiteuses sont à 7 €/kg. Cabanajam, chemin de Chaffaud, Saint-Martin-de-Ré. tél. : 05 46 66 45 89. www.cabanajam-ile-de-re.com/presentation.html

CIRES MARINES Des bougies parfumées aux senteurs dimanche d’antan, verger, humeur de charme, au coin du feu, brise marine… Pour chaque saison loin de La Rochelle !De 3,90 à 34€. Bertaud, 19 Rue Passage du Minage, La Rochelle. tél. : 09 84 39 99 58. www.savonnerie-bertaud.com/fr/

Par romane Gerno

GUANO CROQUANT Du riz soufflé enrobé de chocolat et de caramel salé... On ne vous garantit pas que la recette soit light. Par contre, qu’est-ce que c’est bon !Le Comptoir Charentais, 119 Quai Louis Prunier, La Rochelle. tél. : 05 46 31 33 26.

PINEAU, SIMPLE HIC Difficile de passer à côté des divines bouteilles de Pineau des Charen-tes, cette mistelle qui se déguste très fraîche, à l’apéritif et sans glace... 13,90€ à 30,90€ la bouteille. Le Comptoir Charentais, 119 Quai Louis Prunier, La Rochelle. tél. : 05 46 31 33 26.

POUR ODILE DERAY...Vous connaissez le galuchat ? Découvrez ou re-découvrez les bijoux et portefeuilles en cuir de raie. De 35 à 400€. Mémoires d’Océans, Quai Louis Prunier (boutique de l’aquarium), La Rochelle. tél. : 05 46 34 89 07.

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LES GENS D’ICI16 /

À quelques pas du Vieux Port, sur la place de la Motte Rouge, la terrasse rose du bar La Renommée est prête à accueillir ses

clients. Touristes, habitués du quartier, ou supporters, tous s’arrêtent dans ce bis-trot incontournable, l’un des plus vieux de La Rochelle. « C’est petit et chaleu-reux ! » déclare Christelle Brache, gérante de l’établissement depuis quatorze ans.

RÊVE DE GOSSECette dernière est fière d’être la pro-priétaire du lieu emblématique de son enfance. « Petite, j’y allais très souvent avec mes oncles. J’ai toujours voulu l’avoir ! » Pourtant, Christelle ne se des-tinait pas au métier de barmaid : elle était infirmière. C’est après quelques années à aider son oncle et sa tante à gérer leur bar, qu’elle s’est rendue à l’évidence et s’est lancée dans l’aventure. « J’ai eu deux bars par la suite : le PMU de la trompette et l’Océanic. »Malgré plusieurs années passées derrière

le comptoir, Christelle aime son métier plus que tout. « Ce que je préfère, c’est la diversité de ma clientèle. C’est une vraie richesse. On peut parler de tout : sport, re-ligion, politique, etc... » Une ouverture d’esprit qui lui a valu de beaux moments. Au -dessus de son bar, les photos-souvenirs s’accumulent et se che-vauchent. Certaines rencontres demeurent malgré tout plus marquantes que d’autres comme celle de Pierre Mondy, acteur prin-cipal du film La septième compagnie. « Il était venu pour un festival de films. Il s’est arrêté devant le bistrot et il m’a dit “ça fait trois fois qu’on passe, et j’ai envie de venir dans votre bar”. Il s’est donc installé et nous avons discuté une heure, évoque joyeuse-ment Christelle, c’était une belle personne. »

AU NOM DE L’OVALIEFan de cinéma oui, mais pas que ! Bercée par le rugby, Christelle est une supportrice incontestée du Stade rochelais, son club de cœur. Les jours de match sont donc synonymes de fête. « Le rugby, c’est comme une seconde famille »,  confie-

t-elle. D’ailleurs, elle n’hésite pas à effectuer une mise en beauté particulière pour soutenir les joueurs. « Je fais moi-même mes robes aux couleurs du club. Pourtant, Dieu sait que je ne suis pas bonne couturière ! » Une initiative qui amuse et plaît, puisque La Renommée est devenue un fief pour supporters. Avec 35 ans d’abonnement au Stade rochelais, et vingt ans de bénévolat, la pimpante quinquagénaire soutient son équipe avec la même ferveur que lors des premières années. Malgré la défaite du stade rochelais de cette saison de Top 14, Christelle croise les doigts pour la prochaine. « Il faut y croire ! »

Manon Cruz

Christelle est gérante du bar La Renommée depuis 14 ans. ©Manon Cruz

MATELOTS : Amale Ajebli, Clément Bolano, Manon Cruz, Irvin Decampe,

Pauline Dewez, Clémence d’Halluin, Romane Gerno, Maxime Hantsch,

Jérôme Hereng, Anne Monneau et Timothée Petitjean

CAPITAINES DU PRINT : Camille Ruffray et Chloé Simon

CAPITAINES DU WEB : Lucas Wils et Chloé Simon

MAÎTRES D’ÉQUIPAGE : Laurie Moniez et Laurent Brunel

OURS

À la tête de l’un des plus anciens bistrots de la ville

Christelle, la Renommée bien nommée

La diversité de ma clientèle, c’est une vraie richesse… Christelle Brache