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Politique énergétique et développement durable à Lausanne 1. Situation géographique de Lausanne, capitale olympique Lausanne, 4 e ville de suisse, est située au cœur de l‟Europe, à 3h30 de Paris et de Milan, au bord du lac Léman. On peut y accéder depuis l‟aéroport de Genève, d‟où elle se trouve distante de 60 kilomètres. Au bord du lac, son altitude est de 372 m. Sa population est de 137'000 habi- tants, au centre d‟une agglomé- ration de 320‟000 habitants. C‟est le siège du Comité international olympique depuis 1915 et la Capitale olympique depuis 1994. C‟est un centre universitaire renommé, avec des instituts comme l‟EPFL, et l‟IMD. La Ville s‟est fait connaître par les technologies très diverses, développées dans le cadre de son Ecole Polytechnique (EPFL), comme celles qui ont participé au succès des navigateurs suisses vainqueurs de l‟America‟s Cup sur Alinghi ou au Lausannois Bertrand Piccard, auteur du premier tour du monde en ballon. 2. Politique énergétique suisse Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la consom- mation d‟énergie finale en Suisse a été multipliée par huit. A partir des années 1970, suite aux deux crises pétrolières, une politique énergétique s‟est progressivement mise en place, qui a permis de stabiliser à partir de 1990 la consommation d‟énergie fossile.

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Politique énergétique et développement durable à Lausanne

1. Situation géographique de Lausanne, capitale olympique

Lausanne, 4e ville de suisse, est située au cœur de l‟Europe, à 3h30 de Paris et de Milan, au bord du lac Léman.

On peut y accéder depuis l‟aéroport de Genève, d‟où elle se trouve distante de 60 kilomètres.

Au bord du lac, son altitude est de 372 m.

Sa population est de 137'000 habi- tants, au centre d‟une agglomé-ration de 320‟000 habitants.

C‟est le siège du Comité international olympique depuis 1915 et la Capitale olympique depuis 1994.

C‟est un centre universitaire renommé, avec des instituts comme l‟EPFL, et l‟IMD.

La Ville s‟est fait connaître par les technologies très diverses, développées dans le cadre de son Ecole Polytechnique (EPFL), comme celles qui ont participé au succès des navigateurs suisses vainqueurs de l‟America‟s Cup sur Alinghi ou au Lausannois Bertrand Piccard, auteur du premier tour du monde en ballon.

2. Politique énergétique suisse

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la consom-mation d‟énergie finale en Suisse a été multipliée par huit.

A partir des années 1970, suite aux deux crises pétrolières, une politique énergétique s‟est progressivement mise en place, qui a permis de stabiliser à partir de 1990 la consommation d‟énergie fossile.

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Dans le domaine de l‟électricité, principalement à cause de l‟explo-sion de nouveaux services à haute valeur ajoutées, la consommation a toutefois continué à croître de façon soutenue.

.

3. Conséquences climatiques

La hausse des consom-mations d‟énergie constatée en suisse est généralisable à l‟ensemble des pays dévelop-pés.

Pour en étudier les conséquences sur le climat, le GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat) a été mise en place en 1988, à la demande du G7 (groupe des 7 pays les plus riches : USA, Japon, Allemagne, France, Grande Bretagne, Canada, Italie), par l'Organisation Météorologique Mondiale et par le Programme pour l'Environnement des Nations Unies. Cet organisme effectue une évaluation et une synthèse des travaux de recherche menés dans les laboratoires du monde entier. En particulier, l‟étude des variations des concentrations en CO2 et de la température, au cours des 400‟000 dernières années à partir des données d'un forage d‟une carotte de glace effectué à Vostok, en Antartique, montre une forte corrélation entre les deux courbes. Ces résultats expérimentaux confirment une bonne partie de la théorie de l‟astronome Milutin Milankovitch. Entre 1912 et 1940, ce dernier a calculé les effets de la quantité du rayonnement solaire qui atteint la surface terrestre en raison de trois phénomènes: la variation de l'excentricité de l'orbite elliptique de la Terre avec une période de 100‟000 ans, la variation de l'inclinaison de l'axe terrestre (entre 22 °C et 25 °C) avec une période de 40‟000 ans et la précession des équinoxes, avec une période de 22'000 ans. L'effet combiné de ces trois périodicités, selon Milankovitch, est le facteur le plus important expliquant les périodes glaciaires des 400‟000 dernières années. L‟expérience confirme que sur cette longue période, les variations de température sont déterminées par les régularités périodiques de la position et du mouvement de la Terre. Avant la révolution industrielle, ce sont ces variations de température qui provoquent une augmentation du taux de CO2 dans l'atmosphère et non l'inverse. En effet, la variation de température a précédé de quelques 800 ans, pendant ces 400‟000 ans, la variation de la concentration de gaz carbonique.

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L‟action des activités humaines sur le climat se manifeste sur la figure qui montre les variations des concentrations en CO2 et de la température au cours des 20'000 dernières années. La terre était sous l'emprise de la dernière ère glaciaire. À partir d‟il y a 15‟000 ans, la température a commencé à se réchauffer en raison des variations de l'orbite de la terre. L'augmentation de la

température a atteint environ 8 °C. Au cours des dix mille dernières années, la température et le taux de CO2 ont été relativement stables. La concentration maximale du gaz carbonique n‟a pas dépassé 280 parties par million (ppm) au cours des 400 derniers millénaires. Or, la ligne presque verticale rouge à l'extrême droite marque la montée du taux de CO2 dans l'atmosphère depuis le début de la révolution industrielle. Il atteint aujourd‟hui 390 ppm. Le mécanisme entre réchauffement et taux de CO2 s‟est dès lors inversé. La hausse des températures associée sera inévitable. Le réchauffement brutal attendu, environ 5°C d‟ici 2100 si les émissions de CO2 ne sont pas drastiquement réduites, entraînera les conséquences que l‟on sait : élévation du niveau des océans, fréquence plus élevée de phénomènes climatiques extrêmes, ralentissement voire disparition du gulf stream et ses conséquences sur le climat européen…

4. Vision de la société à 2000 Watts

La réponse à long terme de la Suisse aux défis du changement climatique est la mise en place d‟une société compatible avec une société à 2000 Watts. Une telle vision est issue des Ecoles Polytechniques Fédérales, qui vise à une prise en considération transversale des consommations énergétiques. En 2010, la société suisse consomme environ 55‟000 kWh par personne et par an. A considérer que cette consommation énergétique serait fournie par un moteur fonctionnant à la même puissance tout au long de l‟année, celui-ci possèderait une puissance de 6000 Watts/pers. Comparativement, l‟Afrique sollicite un moteur de 500 Watts/pers, et la société nord américaine est dotée d‟un moteur de 12000 Watts/pers.

Ce concept repose sur deux fonde-ments. Le premier est une répartition équitable des ressources éner-gétiques à l‟échelle planétaire, c‟est-à-dire que 2000 Watts/pers permet-tent de couvrir l‟ensemble des besoins actuels de l‟humanité. Le

second est une gestion durable de nos ressources et la limitation du phénomène de

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réchauffement climatique. C‟est pourquoi, en parallèle à l„objectif de limiter les consommations en énergie primaire à 17‟500 kWh/pers. an, ce concept impose de contenir les émissions de gaz à effet de serre (GES) à 1 tonne /pers. an. Finalement, l‟enjeu climatique impose que, sur les 2000 Watts disponibles, seuls 500 Watts soient d‟origine fossile ou nucléaire, le reste provenant d‟énergies renouvelables.

En résumé, pour la société suisse, cet objectif revient à réduire d‟ici 2150 les consom-mations d‟énergie primaire d‟un facteur 3 et les émissions de GES d‟un facteur 6.

Les 2000 Watts/pers représentent la puissan-ce nécessaire à l‟ensem-ble des secteurs d‟activi-té de la société, à savoir: l‟habitat, le transport, l‟industrie, l‟agriculture, etc. Pour le secteur du bâtiment, la puissance nécessaire est de 840 watts/pers ou environ 125 kWh/m2AEan, avec l‟hypothèse d‟une sur-face de référence énergétique AE de 60 m2AE/personne.

5. Signature de la Convention des Maires (CdM)

Comme réponse à court terme aux défis énergétiques et climatiques, Lausanne a signé le 10 février 2009 à Bruxelles la Convention des Maires pour la promotion de l‟efficacité énergétique et des énergies renouvelables lancée à l‟initiative de la Commission Européenne. Elle s‟engage ainsi à atteindre sur son territoire d‟ici 2020 les objectifs dits « des 3x20 » : augmentation de 20% de l'efficacité énergétique, réduction de 20% des émissions de CO2 et obtention d‟un mix énergétique comprenant au moins 20% d‟énergie renouvelables. Pour s‟assurer de l‟atteinte de ces objectifs, les villes signataires s‟engagent à publier leur plan d‟actions de politique énergétique ainsi qu‟un inventaire des émissions de CO2 sur leur territoire. Tous les deux ans, elles publient un rapport d‟avancement de leur plan et une mise à jour de l‟inventaire des émissions.

Comme outil de gestion de la Convention des Maires, Lausanne utilise le label Cité de l‟énergie.

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6. European Energy Award Gold et Label Cité de l’énergie

Les communes ont un rôle important à jouer en matière de politique énergétique. Elles ont, à cet égard, de larges compétences, condition indispensable pour assurer avec efficacité les nombreuses tâches relatives à la mise en œuvre de cette démarche.

Afin de répondre entièrement aux exigences du management de l‟énergie et de l‟environnement, certaines communes et villes pratiquent une politique volontaire selon laquelle elles se fixent elles-mêmes des objectifs ambitieux et libèrent les moyens financiers adéquats pour les atteindre.

Le label Suisse Cité de l‟énergie®, est le signe tangible de la reconnaissance des efforts fournis par ces communes. C'est le symbole de la mise en œuvre de mesures et du maintien d‟un processus de management de l‟énergie et de l‟environnement. C‟est une distinction accordée aux communes et aux villes qui remplissent

les conditions d‟octroi du label, signe distinctif d‟une politique énergétique exemplaire des collectivités et, en même temps, outil central visible de la diffusion continue des idées.

Pour la petite histoire, l‟idée qui a inspiré le concept des Cités de l‟énergie est née à la fin des années 80 à Davis, en Californie.

Les bonnes idées font du chemin. C‟est ainsi que des pays de l‟Union Européenne comme l‟Allemagne, la France, l‟Italie, l‟Autriche, l‟Irlande, la république Tchèque, la Pologne et la Lithuanie ont adopté le concept, qui est devenu l‟European Energy Award ®. Plus de 1000 villes sont certifiées.

L‟European Energy Award ® est basé sur un processus d‟amélioration continue s‟appuyant sur un catalogue de 79 mesures standards comprenant 6 domaines d‟action. Le label est décerné aux communes, grandes ou petites, réalisant un certain nombre d‟actions efficaces dans au moins trois des domaines suivants : aménagement du territoire et bâtiments, réseaux d‟énergie, eau et épuration, transports, information et organisation.

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Total

Le poids des différents domaines est représenté dans le tableau ci-dessus.

S‟appuyant sur la "proximité" de la population, de l‟industrie et des arts et métiers, les communes mènent une politique énergétique en utilisant les spécificités et les liens locaux. La capacité d'avoir une vue globale de la situation est un avantage supplémentaire. Sur le terrain, il existe des réseaux fonctionnant bien et permettant de communiquer avec efficacité. Population et économie s‟identifient alors pleinement à leur commune. Par conséquent, de réels engagements sont constatés en faveur d'objectifs financiers et/ou d‟idées globales. C‟est ainsi que la politique énergétique communale est optimalisée pour une mise en œuvre maximale.

84 pts

76 pts

104 pts

96 pts

44 pts

96 pts

500 pts

Bâtiments de la collectivité et équipements Etat des lieux, assainissement, comptabilité énergétique, entretien, ...

Approvisionnement, dépollution Électricité, réseau de chaleur à distance, énergies renouvelables, eau, eaux usées, déchets, ...

Développement, planification urbaine et régionale Politique énergétique, plan d„actions, planification, procédure d„autorisation, contrôle des constructions, ...

Mobilité Transports publics, zones 30, stationnement, cheminements piétons et cyclistes, ...

Organisation interne Formation continue, lignes directrices d„achat, controlling ...

Communication, coopération Information, manifestations, promotion locale, ...

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7. Conditions pour l’octroi du label aux villes et aux communes

Plusieurs acteurs prennent part au projet :

Le conseiller, un spécialiste accrédité qui accompagne la collectivité

Le Groupe stratégique, composé d‟une délégation de l‟exécutif, qui fait les choix et prépare les décisions politiques

Le groupe de travail opérationnel, la cheville ouvrière du processus, composé de représentant de l‟administration, gère le projet. Est l‟interlocuteur privilégié du conseiller.

L‟auditeur, qui vérifie le travail du conseiller et analyse le dossier.

La Commission du Label, qui valide le dossier et attribue le label.

Pour qu‟une ville ou une commune obtienne le label, elle doit, entre autres, remplir les conditions suivantes :

Avoir effectué l‟analyse de la situation, avec un état des lieux détaillé de sa politique énergétique basé sur un catalogue de 79 mesures et une évaluation quantitative chiffrée, dont le résultat atteint plus de 50% des actions possibles pour la commune (plus de 75% pour la version gold) ;

Définir des objectifs et un programme de politique énergétique pour les 3 à 5 ans à venir.

Budgétiser les moyens financiers nécessaires à la première phase de réalisation.

Institutionnaliser le contrôle de succès de la réalisation des mesures de politique énergétique.

8. Situation mi-2013

On compte à cette date en Suisse :

• 327 Cités de l‟énergie, soit plus de 4.3 mio d‟habitants

• 570 villes ou communes sont partenaires, représentant au total plus de 5.4 mio d‟habitants.

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Au classement des Cités de l‟énergie, Lausanne arrive en tête devant Zürich, tous les deux avec 84% des mesures réalisées.

9. Résumé des actions lausannoises

Dans les paragraphes suivants, quelques exemples des mesures réalisées à Lausanne sont énumérés. Certains d‟entre eux seront ensuite traités plus en détails.

Aménagement du territoire, construction

• Introduction d‟un chapitre « Economie d‟énergie » et « Déplacements » dans le Plan directeur communal

• Introduction d‟un chapitre « aspects énergétiques » dans tous les préavis • Mise en place d‟un Agenda 21 local • Création d‟un fonds du développement durable • Nouveau plan général d‟affectation (PGA) : adopté en juin 2006, pour la 4e fois

de son histoire, Lausanne renouvelle entièrement son outil de planification urbaine. L‟ancien datait de 1942. Pour rationaliser et optimiser l'utilisation du sol, le PGA généralise une certaine densification et la mixité des affectations. Par contre, afin de contenir l'étalement des constructions, aucune nouvelle zone à bâtir n'est proposée. La prise en considération des aspects environnementaux fait aussi partie désormais des outils de planification. Le plan propose en ce sens de préserver les parcs de quartier, les sites de valeur écologique, les aires forestières ainsi que les bâtiments et les jardins présentant des qualités reconnues.

Bâtiments communaux

• Diagnostic énergétique • Suivi hebdomadaire des consommations • Télégestion (258 sur 300 bâtiments suivis) • Création de 6000 nouveaux logements durables • Concept des énergies renouvelables • Potentiel d‟utilisation de l‟énergie solaire sur les bâtiments communaux

Approvisionnement en énergie

• Développement du réseau de chauffage à distance (CAD) • Bourse solaire et projets d‟énergie éolienne • Kits solaires thermiques • Biogaz : le potentiel de la méthanisation agricole • Valorisation des déchets : nouvelle usine d‟incinération de 80 MW raccordée au

CAD : Tridel • Produits pour les clients des SI : audits, télégestion, contracting (Flon-Ville) • Chaufferie à bois de la Tuilière (3 MW) raccordée au CAD

Mobilité et transport

• Métro m2 • Bateaux solaires Aquarel • Zones de stationnement macaron • Promotion du scooter électrique • Promotion des véhicules à gaz • Parking relais • Une centaine de nouveaux passages piétons • Concept Pédibus • Plan de mobilité d‟entreprise

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Organisation interne • Mise en place d‟une certification ISO 9001, ISO 14001 et OHSAS 18001

Communication, coopération

• Création du centre « Contact énergie » • Campagne Display de l‟affichage des performances énergétiques des bâtiments • Participation active des acteurs locaux à travers l‟Agenda 21 local (quartiers 21) • Engagement pour le développement durable (signature de la Charte d‟Aalborg • Publication d‟un catalogue des activités de sensibilisation à l‟environnement • Organisation d‟un concours de la meilleure rénovation

Quelques exemples traitant de l‟Aménagement du territoire sont développés ci-dessous.

10. Agenda 21 local

De longue date, la Municipalité de Lausanne et les services communaux ont conduit des projets dans les domaines de l'énergie, la mobilité, l'urbanisme, le social ou l'éducation, qui relevaient du développement durable, sans toutefois que cette "étiquette" leur soit associée.

A fin 1998, la Municipalité de Lausanne a décidé d'engager formellement un processus d'Agenda 21 local et signé la Charte d'Aalborg (Charte des villes européennes pour la durabilité) qui appelle les villes à gérer les déséquilibres qui touchent actuellement la société, l'économie et les ressources naturelles et résoudre les problèmes en intégrant ces trois domaines.

Afin d'aborder les différents domaines de la politique communale de la manière la plus large possible et en tenant compte de tous les aspects du développement durable, l'Agenda lausannois se déclinera en sept grands chapitres :

• Bois, énergie, environnement • Aspects sociaux, logement, démarche participative • Finances • Formation et éducation • Mobilité et transports • Economie et sécurité • Vivre ensemble

Spécificité de la démarche lausannoise: son financement, avec la création d'un fonds du développement durable. D'abord alimenté par une dotation de 7 millions de francs sur le fonds de réserve général des services industriels, ce fonds est alimenté chaque année par des prélèvements sur la distribution d'eau de gaz et d'électricité, dans la logique du principe pollueur-payeur. Cela représente environ 1.7 millions de francs par an.

Réhabilitation du bois : la tour de Sauvabelin.

Cette réalisation originale touche tous les aspects du développement durable : construite intégralement en bois provenant des forêts lausannoises, sans vernis appliqué, la tour est écologique.

Elle se distingue ensuite par son apport didactique. Du haut de ses 30 mètres (328 mètres au-dessus du

lac), elle offre à ses visiteurs et visiteuses une magnifique vue à 360° !

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Autre exemple d‟action : un arbre, un enfant.

Cette action symbolique vise à maintenir un lien affectif entre les lausannois et leurs forêts. Elle consiste à faire parrainer un arbre par chaque enfant né à Lausanne. Les parents concernés sont ainsi conviés à venir planter un arbre dans un secteur des forêts communales. Chaque année ce sont environ 1'300 arbres qui sont plantés à cette occasion.

Aspects sociaux : l‟exemple de TV Bourdo-Net

La création d‟une télévision de quartier offre aux habitants un espace de communication moderne, accessible à tous et susceptible de générer un sentiment d‟appartenance et d‟intégration. Ce projet permet de communiquer les informations utiles à tous les habitants, de développer la compréhension du français chez ceux qui ne le maîtrisent pas, de développer les échanges dans le quartier.

Education et formation : l‟exemple d‟un centre de vie enfantine.

Lausanne développe une véritable politique d‟accueil de l‟enfance et de prise en charge des élèves en dehors de la classe. Afin de renforcer l‟offre en places d‟accueil dans les garderies, l‟extension du centre de vie enfantine de La Chenille a été réalisée grâce à la construction d‟une annexe en bois.

Ce bâtiment a été construit selon les critères écologiques que préconise le développement durable.

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Vivre ensemble : Quartiers 21

La démarche Quartiers 21 encourage les habitants de Lausanne à s'impliquer dans la mise en valeur de leurs quartiers comme lieux de vie, d'habitation et de travail.

En collaboration avec les sociétés de développement, 950 personnes ont participé à des ateliers d‟innovation et formulé 170 projets.

Des conférences de consensus auxquels ont participé 110 personnes ont permis d‟approfondir les projets. Finalement, 37 projets ont fait l‟objet d‟études de faisabilité et seront proposés au législatif de la commune.

Comme exemples de projets retenus, citons :

Dans le domaine de l‟environnement : « Mettre en valeur la nature », « Construire des logements durables », « Roulez vert – respirer l‟air »

Dans le domaine de l‟économie : « Redynamiser La Sallaz », « Animations nocturnes », « diffuser les ressources et informations économiques »

Enfin, dans le domaine social : « Associer la population aux projets d‟aménagement et de construction », « Pédibus »

11. Nouveau Plan Général d’Affectation (PGA)

Après 1897, 1911 et 1942, c'est la quatrième fois dans son histoire que Lausanne renouvelle entièrement son outil de planification urbaine. Le travail a commencé par l'élaboration du Plan directeur communal, adopté le 5 septembre 1995, qui sert de référence en donnant les orientations et les priorités des politiques ayant des effets sur le territoire. Le nouveau PGA, adopté en 2005, est le dispositif réglementaire, qui défini les droits de la collectivité face aux propriétaires concernant l'utilisation du sol. Il fixe la destination des différentes zones d'affectation du territoire communal dans son entier.

L‟objectif de la refonte était de simplifier une situation comportant 627 plans spéciaux. Le PGA précise la hiérarchisation du réseau de transport par l‟adaptation du tracé des limites de construction, prescrit le nombre de places de stationnements requises pour satisfaire les besoins des résidents, identifie les secteurs réservés aux équipements d‟utilité publique et les espaces de verdure destinés aux sports et loisirs de plein air, défini une proportion minimale de logements dans certain secteurs, prescrit des mesures d‟économie d‟énergie et de protection de l‟environnement.

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Bâtiments communaux.

Quatre mesures sont traitées : les diagnostics énergétiques, la télégestion, la création de 6000 nouveaux logements durables et l‟utilisation des énergies renouvelables.

12. Diagnostic énergétique

La ville de Lausanne a développé, en collaboration avec l‟EPFL, une méthode originale de diagnostic énergétique, basée sur des mesures de consommation.

Les consommations de chauffage et d'eau chaude sanitaire d'un bâtiment sont mises en équation en fonction du climat (Température extérieure) sur une période donnée. Les points mesurés s'alignent sur une droite de référence, appelée "signature énergétique".

L‟analyse des données permet de déterminer les caractéristiques du bâtiment et de ses équipements techniques, ainsi que son mode d‟utilisation.

Chaque bâtiment possède sa propre signature énergétique. Cette méthode a permis à plusieurs villes, de réduire de façon importante et dans des laps de temps très courts, leurs consommations énergétiques.

Avantages de la signature énergétique

L'adoption de la méthode de la signature énergétique facilite grandement la gestion énergétique d'un parc de bâtiments. Cette méthode permet d'assurer un suivi efficace et rigoureux des consommations d'énergie et ainsi d'appréhender la dynamique du bâtiment. Par ailleurs cette méthode, qui repose sur le principe du contrôle continu, permet de détecter (et de corriger) très vite les dérives de consommation.

On peut ainsi parler d'optimisation énergétique dynamique, qui s'oppose aux méthodes "figées" consistant à élaborer des bilans énergétiques annuels en construisant des indicateurs statiques.

Pour résumer, les principaux avantages de la signature énergétique sont les suivants :

- Temps d‟étude court, environ 3 semaines, - fiabilité des résultats, (moins de 1% d‟écart entre deux mesures sur un bâtiment

inchangé) - permet de dimensionner l'installation de chauffage, - englobe tous les paramètres qui influencent la consommation d'énergie, - permet de mesurer l'efficacité d'une intervention, - permet un suivi énergétique de bâtiments analysés, - est applicable sur tout type de bâtiment, indépendamment du vecteur

énergétique (mazout, gaz, chauffage urbain, électricité).

Comme exemple d‟application simple de la signature énergétique, citons le suivi hebdomadaire des consommations.

Cet outil permet de contrôler le respect des consignes données et de corriger rapidement une anomalie.

Les consignes sont tirées de la signature énergétique, qui indique la consommation nécessaire en fonction de la température extérieure.

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13. Télégestion

Autre exemple d‟application : la télégestion des bâtiments. Au lieu de se baser sur une période d‟une semaine, les installations de contrôle utilisent des consignes instantanées.

La télégestion permet donc : - de réduire la consommation - d‟améliorer le confort - de réduire les frais d‟exploitations grâce au

contrôle à distance - de suivre en permanence les bâtiments

La figure suivante est un exemple de synoptique pour un bâtiment connecté au chauffage urbain et comprenant deux groupes de chauffage et une installation solaire de préchauffage de l‟eau chaude sanitaire.

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L‟économie obtenue sur ce bâtiment après une isolation de façade est de 29%.

Comme référence, les services industriels télégèrent 308 bâtiments, dont

– 203 immeubles locatifs - 8 centres sportifs – 56 collèges - 6 églises – 22 immeubles administratifs - 5 hôtels - restaurants – 3 musées et théâtres - 5 installations pilotes

14. Trois milles nouveaux logements durables

En proposant la création de 3'000 logements, destinés à toutes les catégories de la population, durant les dix prochaines années, Lausanne relaie les propositions faites par la population dans le cadre de la démarche Quartiers 21. Cette volonté politique se traduit par la décision d'accorder à ce projet un statut prioritaire et d'importance majeure pour le développement de la Ville.

Pour assurer l'extension du parc de logements, la Municipalité axe prioritairement ses actions sur les terrains dont elle possède la maîtrise foncière. Avec l'entrée en vigueur du nouveau Plan général d'affectation (PGA), rendant de nombreuses parcelles constructibles, la plupart des opérations importantes sur des parcelles communales situées en ville ont pu démarrer.

Sur le plan opérationnel, une unité spécialisée mène à bien toutes les opérations. Un cahier des charges de développement durable et un processus d‟exécution (SméO) ont été élaborés, qui fournit des recommandations à toute société, coopérative ou fondation désireuse de construire ou de rénover des logements sur des terrains communaux en droit de superficie.

Cette approche, qui tient compte de la nouvelle recommandation SIA 112/1 «Constructions durables - bâtiments», recense sept critères principaux au sens du développement durable. Ces arguments déterminants sont subdivisés en sous-critères dont le poids est variable en fonction des opérations. Chacun de ces sous-critères est associé à des indicateurs qualifiables ou quantifiables.

Bâtiment locatif 24 appartements

Année de

construction

1949

Vecteur énergétique

Chauffage à distance

Energie

renouvelable

24m2 de capteurs

thermiques

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La méthode SméO se déroule selon les 4 phases d‟un projet :

- le concours d‟architecture - le projet d‟étude - la réalisation - l‟exploitation

Durant la phase de concours, la méthode SméO permet d‟évaluer les différents scénarii de construction selon les critères du développement durable identifiés comme étant pertinents vis-à-vis de la parcelle concernée. Cette évaluation est réalisée simultanément à une qualification architecturale et urbanistique au sein d‟un collège d‟experts constitué pour l‟occasion.

Durant la phase d‟étude, un accompagnement de l‟architecte et des mandataires est proposé. Des simulations informatiques permettent de trouver le meilleur consensus entre concept architectural, qualité de l‟enveloppe, besoin en chaleur et en éclairage naturel, écobilan, etc.

Lors de la phase d‟exécution, une aide est apportée pour la rédaction des soumissions, le choix des adjudications et le suivi de chantier.

Lors de la phase d‟exploitation, les bâtiments afficheront l‟étiquette énergie Display exposée plus loin dans ce document. La télégestion est vivement recommandée.

La méthode est consultable sur www.smeo.ch. Entre avril 2006 et janvier 2013, 21 projets ont été réalisés, sont en construction ou ont été mis à l‟enquête publique. Ils sont résumés dans le tableau ci-dessous.

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15. Utilisation des énergies renouvelables

Solaire thermique

Notre démarche dans l‟utilisation de l‟énergie solaire thermique a consisté à étudier dans le détail 2 installations, puis à déterminer le potentiel d‟utilisation sur les bâtiments communaux. Enfin, grâce à l‟expérience acquise, nous avons pu optimiser la gestion des installations solaires, qui utilisent toutes la télégestion.

L‟étude a déterminé :

• La surface de toiture disponible • La surface de capteur optimale • Comment cette surface de capteur trouverait place sur le toit • Comment l‟accumulateur prévu trouverait place à la chaufferie • La possibilité et la manière d‟établir la liaison • La complexité relative de l‟installation • Sa rentabilité financière

Comme résultats supplémentaires, l‟étude a montré que :

• Les installations doivent être > 23 m2

• Le potentiel retenu représente 2‟300 m2 de capteurs répartis sur 41 immeubles

• L‟investissement représente 3.5 millions de francs

• Le prix moyen du kWh s‟élève à 17 cts

L‟optimisation des installations a été obtenue grâce au développement d‟un nouveau concept de régulation.

Le principe de base d'une installation solaire est limpide: plutôt que de laisser l'eau froide pénétrer dans le réservoir pour compenser l'eau chaude soutirée par l'utilisateur, on fait préalablement transiter cette eau froide par un stock tampon, l‟accumulateur, chauffé par des capteurs solaires. L'appoint, représenté par la chaudière, est toujours en service, prêt à intervenir si la température à l'intérieur du réservoir descend sous la valeur de consigne du thermostat.

Le but d'une installation solaire n'est pas d'être autonome, ce qui est impossible sous nos latitudes en raison de la forte variation saisonnière de l'énergie solaire, comparée à

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Ensoleil lement [ W / m ]2

Tension DC [V] Courant DC [A] Efficacité [%]Puiss DC [W/m ]2

Ipp

Imax

Rpp

Winst

PppU

pp

Panneau photovoltaïque Type xxx

(S=... m , 2 Upp

=... V , Ipp

=... A )

la quasi-constance des besoins en eau chaude. Elle sera toutefois en mesure d'assurer une couverture totale en été.

Deux améliorations simples ont été apportées au principe de base: l'introduction d'une pompe de brassage, entre l'accumulateur solaire et le réservoir d‟eau chaude, et la possibilité d'arrêter la chaudière dans certaines conditions.

En effet, lors d'un fort ensoleillement et d'un faible soutirage d'eau chaude, situation habituelle les après-midi d'été, la température du stock solaire peut dépasser 80°C alors que le réservoir reste dans les limites imposées par le thermostat, à environ 50°C.

La mise en route de la pompe de brassage permet d'égaliser la température des deux réservoirs autour de 60 °C sans enclenchement de la chaudière. Il est alors nécessaire de pouvoir arrêter cette dernière car, sans consigne particulière, celle-ci fonctionne périodiquement pour couvrir ses propres pertes de maintien en température.

En appliquant cette technique d'arrêt de la chaudière, combinée au brassage des stocks d'eau chaude, le solaire peut intégralement couvrir les besoins des utilisateurs pendant plusieurs jours d'affilée.

Par ces petites modifications, il s'avère possible de doubler le rendement énergétique des installations solaires existantes.

Au niveau des réalisations, Lausanne a installé quelques 775 m2 de capteurs thermiques produisant annuellement 386 MWh.

Solaire photovoltaïque

L‟année 1990 marque les débuts dans le domaine du photovoltaïque des services industriels de la commune de Lausanne. En effet, tout a commencé cette année là par la construction, en façade du bâtiment du service de l‟énergie, d‟un banc d‟essai destiné à tester en conditions réelles les performances des panneaux photovoltaïques commercialisés en Suisse. L‟aspect production d‟énergie électrique a alors été abordé, facilité par la sortie en 1992

d‟un préavis du Conseil communal relatif à l‟acquisition de véhicules électriques : par souci écologique, les services industriels devaient s‟engager à mettre en service une station photovoltaïque avec réinjection dans le réseau basse tension de manière à compenser annuellement l‟électricité utilisée par la recharge des voitures électriques.

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L‟étape suivante a concerné l‟influence de la dimension de l‟installation, avec comme enjeu la recherche d‟un coût de production du kWh le plus bas possible : c‟est ainsi qu‟est née l‟installation du Stade Olympique de la Pontaise. Le coût de production final est de 0,90 cts / kWh.

Cette réalisation a valu le prix solaire suisse, puis européen, à la Ville de Lausanne.

Le service de l‟énergie a dès lors entrepris de mettre en pratique le principe de l‟intégration architecturale des installations photovoltaïques, c‟est à dire rechercher les éléments constructifs techniquement remplaçables par des modules photovoltaïques et ce, sans nuire à l‟esthétique du bâtiment.

Dernière étape : faire participer la population ! D‟où l‟idée de développer à partir d‟éléments du marché un kit solaire individuel facilement instal-lable sur un balcon ou une terrasse.

Baptisé EPSILON, ce kit est constitué de 2 panneaux solaires, d‟un onduleur permettant une connexion directe sur le réseau 230 V et

d‟un support multifonction en aluminium. Il délivre une puissance d‟environ 100 W et produit quelque 120 kWh par année.

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Le Fonds pour les économies d‟électricité a subventionné 250 kits à hauteur de 400 francs. Couplé à un rabais équivalent du fournisseur de panneaux, ils ont ainsi pu être livrés à un prix unitaire de 550 francs. Pour terminer la saga du photovoltaïque,

soulignons que les dernières réalisations des Services Industriels ont été récompensées par les Prix solaire Suisse 2002 et 2003.

Approvisionnement en énergie

16. Courant éolien Cime de l’Est et Mont d’Ottan Un bel oiseau blanc bourré de technologie high-tech déploie ses ailes à Collonges. Le nom de l‟éolienne évoque son terroir d‟origine : Cime de l‟Est. Dotée d‟une puissance de 2 MW, avec un mât de 100m et un diamètre du rotor de 71m, elle a produit en 2010 4.8 GWh de courant vert. Elle a été mise en fonction en novembre 2005. Depuis mai 2008, une seconde machine, de puissance identique mais avec un diamètre du rotor de 82m, est opérationnelle à Martigny. Elle a produit en 2010 5.4 GWh

La Ville de Lausanne construira, avec ses partenaires, encore deux autres éoliennes de même puissance sur le site de Collonges, ainsi que deux autres sur le site de Martigny. Ces sites font partie des six meilleurs sites d‟exploitation d‟une éolienne répertoriés dans l‟ensemble de la Suisse. Ils sont idéals pour produire du courant éolien : encaissement d‟une vallée alpine étroite, fortement ventée en quasi permanence et idéalement orientée ; impact sur le paysage négligeable ; zone d‟habitation à 600 mètres et encadré d‟une grande densité d‟infrastructures techniques.

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Les conditions de vent

Sur le site, le vent souffle souvent avec une vitesse régulière comprise entre 15 et 36 km/h. La station météorologique toute proche d‟Evionnaz a enregistré les conditions de vent extrêmes des dix dernières années et notamment lors de la tempête Lothar du 26 décembre 1999. Ce jour-là, la vitesse du vent a atteint 70,6 km/h et la rafale la plus puissante a été mesurée à 139 km/h. Tous ces résultats confirment la situation très favorable du site et son grand potentiel pour une exploitation économique de la force éolienne. Pour exploiter ce potentiel, Lausanne a fondé la société RhôneEole SA avec les communes valaisannes de Collonges, Donéréaz, Evionnaz, Vernayaz et Martigny, toutes voisines du site, et le distributeur d‟électricité local SEIC. RhôneEole SA réalise et exploite le parc éolien.

17. Développement d’un réseau de chauffage urbain

Développer un réseau de chauffage urbain est un moyen efficace de diminuer la pollution atmosphérique d‟une ville.

Par l‟utilisation d‟énergies respectueuses de l‟environnement, une diminution du nombre des installations de production de chaleur et la suppression des cheminées individuelles, la charge polluante est diminuée significativement.

L‟utilisation de la cogénération permet, de plus, d‟augmenter l‟efficacité énergétique.

Avec le raccordement au chauffage urbain de la nouvelle usine d‟incinération des ordures ménagères, de l‟incinération des boues d‟épuration et d‟une chaufferie à bois, 68% de la chaleur est obtenue à partir d‟énergie renouvelable.

La cogénération permet de produire également environ 80 GWh d‟électricité.

En chiffres, le chauffage urbain à Lausanne, ce sont :

Un réseau de 103 km

1161 postes d‟immeubles raccordés

Puissance délivrée : 314 MW

Production d‟énergie thermique en 2011 : 326 GWh

Production d‟électricité en 2011 : 78 GWh

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18. Gestion des déchets : TRIDEL

L‟exemple suivant traite de la nouvelle usine d‟incinération raccordée au chauffage urbain comme moyen de valorisation des déchets ménagers. Cette dernière a été mise en service le 11 janvier 2006.

En 2000, le canton de Vaud (644‟000 habitants) a produit 410‟000 tonnes de déchets :

• 42 % (175‟000 t) ont été recyclés • 58 % (235‟000 t) ont été incinérés ou mis en décharge.

Sur les 235‟000 tonnes :

• 77‟500 tonnes ont été mis en décharge ailleurs en Suisse • 50‟000 tonnes ont été incinérés à Lausanne • 107‟500 tonnes ont été incinérés

ailleurs en Suisse

La nouvelle usine, d‟une capacité de 140'000 tonnes, permet d‟absorber la partie mise en décharge.

Située au centre géographique de la région à desservir, les déchets sont transportés à l‟usine en train, ce qui permet une économie de transport par camion de 1 million de kilomètres.

Avec cette nouvelle usine, la part des énergies renouvelables du chauffage urbain est passée de 28% à 68%.

En chiffre, la nouvelle usine a une puissance de 60 MW thermique et de 20 MW électrique, pour une production thermique de 200 GWh et une production d‟électricité de 59 GWh.

Son rendement énergétique est d‟environ 50%. Le graphique ci-dessous montre la couverture des besoins en puissance du chauffage urbain. Les surplus observés en été seront transformés en électricité.

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Au niveau financier, le projet a coûté 357.8 millions de francs répartis à raison de 255.8 millions pour l‟usine, 17 millions pour le bâtiment d‟exploitation et 85 millions pour le transport en train en site propre.

19. Chaufferie au bois

La Ville de Lausanne est propriétaire de quelque 1700 ha de forêt et 200 ha de surfaces arborisées en pleine ville ou en périphérie. Les Services des forêts et des parcs et promenades ont aménagé à la Tuilière, à proximité de l‟autoroute de contournement, une aire de compostage qui transforme plus de 65 000 m3 de déchets de taille et d‟abattage.

L‟accroissement soutenu des volumes de déchets ligneux ont conduit à rechercher une solution complémentaire au compostage pour le recyclage des déchets de bois de la région lausannoise. Un projet de chaufferie de 3 MW de puissance utile et son raccordement au réseau de chauffage à distance a donc vu le jour. Le 13 juin 1995, le législatif approuvait une demande de crédit d‟investissement de Fr. 1,5 mio pour la construction de la chaufferie proprement dite et de Fr. 2,6 mio pour l‟implantation de la conduite de raccordement au réseau d‟une longueur de 1,6 km.

La rentabilité du projet est calculée sur une puissance nette moyenne fournie au réseau de 70 % de la puissance brute maximale de la chaudière (3,5 MW) et d‟une exploitation continue (en ruban) d‟au minimum 6500 heures par an. Sur cette base, le prix de revient moyen, amortissements compris, représente 6,8 ct./kWh. Compte tenu du pouvoir calorifique moyen de 0,76 MWh par m3 des divers bois déchiquetés, le volume du combustible nécessaire à la production de 16 000 MWh représente environ 25 000 m3 de plaquettes déchiquetées.

Le chantier de raccordement des conduites a été réalisé par lots successifs dans un laps de temps de 15 mois. La mise en service de la chaufferie a été réalisée au printemps 1997. Les opérations de tri, conditionnement, stockage intermédiaire et alimentation du silo sont exécutées par le gérant de la compostière sur la base d‟une rémunération au forfait par m3 rendu. La surveillance générale et l‟entretien courant de la chaufferie sont également assurés par le gérant de la compostière sur la base d‟une rémunération au temps consacré.

Le bâtiment métal-lique, de dimensions modestes, 12x6x7 m, flanqué d‟une chemi-née extérieure, est partiellement masqué par le relief amont de la compostière, ainsi que par l‟arborisation en place.

Cette installation four-ni un complément énergétique, à l‟extré-mité nord-ouest du réseau de chauffage urbain, à partir d‟un combustible indigène et renouvelable, remplaçant l‟équivalent de 1350 t de mazout par année. La chaufferie a été mise hors service en 2011.

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20. Biogaz agricole des Saugealles

La Ville de Lausanne possède plusieurs exploitations agricoles. L‟une d‟entre elles, la ferme des Saugealles, accueille aujourd‟hui une installation de biogaz. Située dans le Jorat lausannois à 800 m d‟altitude, cette ferme est le plus grand domaine de la ville d‟un seul tenant (43 hectares). Axée sur les cultures fourragères, elle totalise 60 Unités de Gros Bétail (UGB), destinés à la production laitière et à l‟élevage.

Le potentiel de la méthanisation agricole

La volonté de construire une installation de biogaz sur l‟un des domaines agricoles est venue d‟une réflexion commune entre le Service des Forêts, Domaines et Vignobles et les Services Industriels de la Ville de Lausanne. La méthanisation leur permet en effet de répondre aux objectifs suivants :

Contribuer à la politique de développement des énergies renouvelables de la Ville de Lausanne

Diversifier les activités des fermiers des domaines de la Ville pour faire face aux contraintes des politiques agricoles et aux pressions liées au développement urbain

Offrir de nouveaux débouchés aux déchets organiques récoltés par le Service d‟Assainissement

Valoriser l‟énergie des engrais de ferme et autres déchets organiques

Subvenir aux besoins de chauffage d‟une exploitation agricole de manière autonome

Données techniques

Cette installation de biogaz comprend un digesteur de 400 m3, maintenu à une température entre 35 et 42°C et surmonté par un gazomètre souple intégré. Une unité d‟hygiénisation et de broyage précède le digesteur, permettant ainsi de traiter les lavures. Après un séjour de 44 jours dans le digesteur, le digestat est dirigé vers un séparateur de type presse à vis.

L‟installation est équipée d‟un couplage chaleur-force fonctionnant au gaz (consommation =38.5 m3/heure). D‟une puissance électrique de 100 kW, cet appareil délivre 270 MWh/an d‟électricité et permet la récupération de 230 MWh/an de chaleur.

L‟électricité est injectée dans le réseau. Cette quantité permet d‟alimenter en courant vert environ 80 ménages de 4 personnes. La chaleur est utilisée pour le réchauffage du digesteur, l‟hygiénisation des co-substrats, le chauffage des parties habitables de la ferme et la production d‟eau chaude pour la salle de traite et la ferme. La Ville de Lausanne étudie la possibilité d‟utiliser la chaleur excédentaire pour le séchage de bois et de foin.

Le coût total de sa construction se situe aux alentours des 950‟000 CHF

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21. Bourse solaire

La bourse solaire est un concept original développé à Lausanne.

Tout à commencé par une étude de marché sur l‟attrait de prestations écologiques. Il en est ressorti qu‟une part importante de nos clients étaient prêts à payer un supplément pour obtenir du courant renouvelable. En chiffre :

• 30% accepteraient un supplément de 1.5 cts / kWh • 20% accepteraient un supplément de 3 cts / kWh • 8% accepteraient un supplément de 6 cts / kWh

Pour un ménage lausannois qui consomme en moyenne 3'500 kWh / an, soit l‟équivalent de 1000 francs, cela signifie que 30% étaient prêt à payer 50 francs de plus pour obtenir du courant renouvelable, et que encore 20% montaient jusqu‟à un supplément de 100 francs.

Le principe de la bourse solaire est simple :

- d‟un côté il y a des clients désireux de couvrir une partie de leur consommation électrique sous forme d‟énergie solaire et qui sont d‟accord pour cela d‟en payer le prix. A Lausanne, ce prix est actuellement fixé à 90 cts le kWh car c‟est le prix de revient d‟une installation photovoltaïque sur la base d‟une annuité calculée sur une durée de vie de 20 ans. Cette durée de 20 ans correspond à la garantie de performance qui est donnée par la majorité des fabricants de panneaux photovoltaïques. En moyenne les clients s‟engagent pour un montant d‟environ 100 francs par an, ce qui correspond à l‟étude de marché.

- de l‟autre côté, il y a des producteurs qui financent, dimensionnent et installent des centrales photovoltaïques sur des bâtiments privés. Les SIL ont conclu avec ces producteurs des contrats de rachat de l‟intégralité de la production solaire et cela également au prix de 90 cts le kWh et pour une durée de 20 ans.

- Entre ces deux acteurs se situent les services industriels de Lausanne, dont l‟apport se fait à plusieurs niveaux :

o examen des bâtiments et des toitures potentiellement susceptibles de recevoir une installation solaire. Un dossier distribué à toute entreprise intéressée à participer à la bourse solaire lausannoise est établi,

o établissement de contrats avec les producteurs avec fixation des conditions de rachat de l‟énergie solaire produite (prix du kWh et durée).

o mise à disposition gratuite du réseau électrique basse tension pour le transport de l‟électricité entre les installations de production et les consommateurs,

o promotion active de la bourse solaire lausannoise auprès de la population.

En résumé, les avantages de la bourse solaire sont :

• Les clients ont le choix d‟acheter librement la quantité désirée d‟énergie solaire.

• A chaque augmentation de la demande, les SIL font construire sur leur réseau des nouvelles centrales de proximité.

• Enfin, le financement des centrales est assuré par le secteur privé.

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Concrètement, 2479 clients, soit environ 4% de nos clients, ont souscrit pour 257900 kWh, qui ont été produit par des centrales totalisant une puissance de 234 kW.

Les photos des différentes installations en service sont présentées ci-après.

École hôtelière Lausanne, 305 m2, 38.2 kW

École professionnelle Lausanne, 315 m2, 39.4 kW

Switcher Le Mont sur Lausanne 190 m2

24.5 kW

ECA Lausanne 210 m2

22.8 kW

Fondation de l‟Orme Lausanne 174 m2

22.2 kW

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22. Kits solaires thermiques

La nouvelle loi vaudoise sur l‟énergie (LVLEne), entrée en vigueur le 1er mars 2007, rend obligatoire l‟utilisation d‟au moins 30% d‟énergie renouvelable pour la production d‟eau chaude sanitaire (ECS).

Cette loi ne s‟applique qu‟aux bâtiments neufs et aux transformations importantes. La ville de Lausanne a donc souhaité promouvoir un kit solaire thermique auprès des propriétaires de maisons existantes.

Faciles à monter, ils complètent harmonieusement et aisément les installations de chauffage, quel que soit leur type: gaz, bois, mazout ou pompe à chaleur.

Les Services industriels, en partenariat avec des fabricants, proposent leur soutien aux cent

Nestec Vers-chez-les-Blanc 132 m2

21.9 kW

Ramelet SA, Lausanne, 228 m2 28.6 kW

Le Logement Simple SA Lausanne 274 m2

38 kW

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premières personnes intéressées, habitant sur la commune de Lausanne.

Participation du fonds Agenda 21 : 1'000.- francs,

Participation des fabricants partenaires : 1'000.- francs

Coût total de l‟installation : entre 10'000.- et 12'000.- francs.

23. Contracting énergétique

Un frein permanent à l‟introduction des nouvelles technologies énergétiques et des méthodes d‟utilisation rationnelle de l‟énergie est le surcoût à l‟investissement qu‟elles occasionnent, même si celui-ci est rapidement amorti par les économies réalisées sur les frais d‟exploitation.

Cette réticence est encore amplifiée lorsque le propriétaire investisseur est différent du locataire consommateur : comment lui faire envisager une participation à des surcoûts qu‟il ne pourra pas répercuter sur les loyers et dont l‟effet escompté est de diminuer les charges des locataires ?

Le contracting représente l‟outil financier le mieux adapté à la résolution d‟un tel dilemme.

Les Services Industriels de Lausanne (SIL) prennent en charge la totalité des investissements, ainsi que la gestion et l‟exploitation des installations techniques, seul moyen de garantir au client des prestations finales performantes, économiques et sûres.

Ainsi, de simples fournisseurs de fluides (électricité, gaz, chauffage urbain, eau) dont les prestations s‟arrêtaient au compteur de l‟abonné, les SIL s‟affichent maintenant comme prestataires de services énergétiques.

Gaz Cad Bois Solaire …

Installations techniques (gestion, entretien,

rendement)

Com

pta

ge/fa

ctu

ratio

n

chaleur

ecs

Com

pta

ge

froid

client

Avec contracting

Gaz Cad Bois Solaire …

Installations techniques (gestion, entretien, rendement)

chaleur

ecs

Com

pta

ge/fa

ctu

ratio

n froid

client

Sans contracting

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En contrepartie des investissements, le client reste fidèle à son distributeur pendant une durée déterminée par contrat. En résumé :

■ Le distributeur prend en charge les installations techniques

■ conceptuellement ■ financièrement

■ Le distributeur fournit et facture une prestation énergétique finale

■ de la chaleur utile pour le chauffage (kWh) ■ de l‟eau chaude sanitaire (m3 à 55°) ■ du froid

■ Le distributeur assure l‟exploitation et la maintenance des installations.

Entre le client et son distributeur, s‟installe une relation privilégiée :

■ Le client externalise la gestion de ses installations techniques ■ Le client n‟a plus qu‟un seul interlocuteur ■ Son confort global s‟en trouve amélioré ■ Le distributeur intègre les énergies renouvelables ■ Le distributeur optimise la gestion énergétique

L‟exemple ci-dessus concerne un hôtel backpacker, qui a pu être rénové selon les normes suisses très exigeante Minergie. En plus d‟une isolation de façade préservant le caractère historique du bâtiment, les installations techniques ont intégrées la télégestion et 60 m2 de capteurs solaires thermiques.

Cette réalisation a obtenue le prix solaire suisse 2002.

■ Lausanne Guesthouse

• Label Minergie (rénovation)

• Chaudière à gaz (condensation)

• 2 groupes de chauffe (hôtel-appart.)

• 60 m2 d’absorbeurs solaires

• ventilation contrôlée avec récupération

• système de télégestion

• crépi isolant

■ Investissement : ~200’000 frs

■ Facturation annuelle

• ~ 75 MWh chauffage hôtel

• ~ 55 MWh chauffage appartements

• ~ 800 m3 d’eau chaude

■ Indice énergétique 2001-2002

~ 95 kWh/m2

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Mobilité et transports

24. Métro m2

Le « m2 », un métro du type M14 de Paris, a contribué incontestablement à renverser durablement la répartition modale sur territoire lausannois, en faveur d'une plus grande utilisation des transports publics. Des parkings d'échange à la limite du territoire urbain, une restructuration complète du réseau des lignes de transport public dans l'agglomération tenant compte de cette réalisation et de celle précédente du M1, sorte de tramway type métro léger desservant tout l'ouest lausannois, ont permis de consolider cette évolution.

Le nouveau métro permet de parcourir une distance de 6 km avec une dénivellation de 375 m, en 18 minutes. Il doit gravir des pentes allant jusqu‟à 12 %. Pour ce faire, après étude et comparaison de différentes variantes, c‟est la solution du métro sur pneus qui a été retenue. Le système de conduite permet une exploitation entièrement automatique. La fréquence entre les rames est de 3 minutes.

Elle peut être portée à 2 minutes afin d‟offrir une capacité de transport de 6‟600 personnes par heure et par direction.

373 m Pente: 6% moy. 12% max.

711 m

1991 Métro Ouest (m1) 2008 Métro Nord-Sud (m2)

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Le métro m2 dessert 14 stations, terminus compris. Dans la plupart d‟entre elles, des correspondances sont assurées avec le réseau de surface, notamment avec le réseau régional et national.

Il transporte chaque année 25 millions de voyageurs, dont 17 millions correspondent à l‟ancien trafic sur les lignes du couloir concerné et 8 millions représentent un nouveau trafic.

La réalisation du m2 a coûté 736 millions de francs.

Mesures d’accompagnement

Projets d’aménagement

Depuis 2012, le m2, le réseau 08 et diverses mesures du plan d'entreprise 2005-2010 des Transports Lausannois (tl) ont conduit à une augmentation d'environ un tiers des voyageurs, ce qui est considérable. Afin de canaliser ces flux, des mesures d'accompagnement ont déjà été prises (zones macarons). A cela s‟est ajouté l'extension des parkings d'échange, et plus particulièrement de celui de Vennes. Sur l'axe Vennes – place de l'Ours, d'autres mesures ont permis une réduction du trafic de près de 20% sur la route de Berne. Une réduction de plus d'un tiers a été atteinte sur l'avenue Victor-Ruffy où de nouveaux bus circulent. Une piste pour les vélos et des aménagements favorables aux piétons assurent que le trafic ne pourra augmenter sur l'axe Sallaz – place de l'Ours. Quant à la place de la Sallaz, un contournement routier a été créé afin de la rendre

aux piétons.

Favoriser le vélo

Malgré une topographie à priori défavorable, le vélo se prête bien pour de nombreux déplacements de courte et moyenne distance en ville de Lausanne. Dans son plan directeur, la ville prévoit de privilégier les itinéraires est-ouest le long des paliers ainsi que les rabattements sur les pôles de transports en commun (gares, métros), de façon à faciliter le déplacement des usagers sur les lignes de plus grande pente. Ainsi, le stationnement sera facilité aux abords des stations (B+R) grâce à la mise en place d‟un

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système permettant de déposer son vélo et de le protéger efficacement contre le vol. L‟embarquement du vélo est aussi possible dans le métro.

Les mesures de promotions ne sont pas oubliées, avec la publication d‟une carte comprenant en autres des itinéraires recommandés, la topographie (altitudes, pentes), les axes à fort trafic, les connexions avec les transports publics et le plan du réseau associé.

Parallèlement, la Municipalité soutien l‟association de prêt gratuit de vélo « Lausanne Roule », subventionne l‟achat de vélos et de scooters électriques en mettant à leur disposition des bornes de recharge gratuites. Le courrier interne de l‟administration est livré avec VéloCité et une brigade de police à Vélo a également été créée. Plan de mobilité de l’Administration communale

Le plan de mobilité de l‟administration lausannoise (PML) est mis en œuvre depuis juillet 2009. Avec la mise en service du m2 et du réseau tl 08, ce projet résulte d‟une démarche qui aborde de manière globale et intégrée la problématique de tous les déplacements liés à l‟administration, afin d‟en diminuer les nuisances, les besoins énergétiques et les impacts économiques et sociaux. De façon générale, le PML évolue selon les demandes et les besoins spécifiques des collaborateurs avec comme objectif principal une diminution des déplacements pendulaires et professionnels en transports individuels motorisés en favorisant le transfert modal sur les transports collectifs et les mobilités douces. Par son exemplarité, ce projet a pour objectif de rendre crédibles les mesures de promotion de la mobilité durable auprès des entreprises et habitants de la ville.

Les premières mesures concernant les déplacements professionnels ont consisté à mettre à disposition des collaborateurs dans tous les services des cartes Galaxy à prépaiement des transports publics, à réserver 14 véhicules mobility à l‟administration répartis sur 4 sites, à réviser de manière très restrictive les autorisations de déplacements des collaborateurs avec leur véhicule privé et les autorisation de parcage sur le domaine public, de supprimer les possibilités de stationnement sur le domaine privé communal aux collaborateurs non autorisés à utiliser leur véhicule privé pour les besoins du service. Le loyer desdites places de stationnement sur le domaine privé communal a également été adapté au prix du marché. Celles concernant les déplacements pendulaires ont consisté à subventionner l‟entretien de vélos ou l‟abonnement aux transports publics aux collaborateurs qui en font la demande, à passer une convention avec le site www.e-covoiturage.ch et à renforcer la communication des mesures.

Qu‟elles concernent les déplacements pendulaires ou professionnels, les mesures mises en œuvre sont étroitement liées. En effet, des mesures qui permettent, par exemple, à un collaborateur de remplir ses tâches professionnelles sans utiliser sa voiture privée, lui donnent la possibilité de choisir un mode de déplacement plus durable pour se rendre à son lieu de travail.

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25. Bateaux solaires

Dans un registre plus directement touristique, la politique énergétique de Lausanne s‟est concrétisée par la mise en service, sur le lac, des bateaux électro-solaires Aquarel qui cabotent de port en port de Lausanne-Ouchy à St-Sulpice, Pully, Paudex et Lutry.

Ces bateaux ont une longueur 10m50 et peuvent embarquer 24 passagers. Ils sont propulsé par un moteur électrique de 8.2 kW et possèdent une surface de panneaux solaires de 14 m2.

26. Pédibus

Pédibus à Lausanne, c'est un réseau de 6,5 km de transports collectifs "à pied", 15 lignes, de 435 m de longueur moyenne (la plus courte env. 160 m et la plus longue env. 880 m) avec des horaires pour chaque tête de ligne et arrêt. Le Pédibus veut parier sur la capacité d'un quartier à faire d'une question individuelle - assurer la sécurité de son enfant sur le chemin de l'école - une question collective: assurer la sécurité des enfants du quartier sur le trajet scolaire.

Le Pédibus, ce sont des

adultes, parents d‟élèves, qui offrent aux écoliers un accompagnement à pied sur un trajet de l'école. Les enfants attendent le Pédibus au point de ralliement convenu, pour cheminer avec lui jusqu'à l'école.

Ce concept assure la sécurité des enfants tout en développant une convivialité et une solidarité entre parents d‟un quartier.

Maillon écologique important pour une politique de déplacement, il permet une nette diminution de l‟emploi des véhicules privés.

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Organisation interne des Services Industriels

27. ISO 9001, 14001 et OHSAS 18001

ISO 9001 : La certification a été obtenue en juillet 2002. Elle traite du "management de

la qualité" et permet de répondre aux exigences qualité du client, ainsi qu‟aux exigences réglementaires applicables, tout en visant à améliorer la satisfaction de tous et à réaliser une amélioration continue de nos performances dans la recherche de ces objectifs.

ISO 14001 : La certification a été obtenue en juillet 2005. Elle traite du "management environnemental". Ce terme recouvre ce que nous réalisons pour réduire au minimum les effets dommageables de nos activités sur l'environnement, et réaliser une amélioration continue de nos performances environnementales.

OHSAS 18001 : La certification a été obtenue en juillet 2010. Elle traite du " la santé et la sécurité au travail". Elle permet aux SIL de valoriser l‟engagement de la direction, des cadres et des collaborateurs dans ce domaine et contribuera au maintien d‟un suivi rigoureux permettant de tendre vers l‟objectif « zéro accident professionnel ».

28. Contact Energie

La Ville de Lausanne, soucieuse de présenter une information énergétique à la population, a mis en place un centre de renseignements pour le grand public baptisé « Contact Energie ». Ce centre, se situe au rez du bâtiment administratif des Services Industriels. Il est jumelé avec la réception du public. La surface disponible est d'environ 60 m2, divisée en trois zones : accueil, expositions et vitrines.

C'est un emplacement relativement idéal, au centre ville, à proximité d'un arrêt de bus et d'un parking. La surface, bien que modeste, permet un contact direct et aisé avec les visiteurs.

Sont attendues à "Contact Energie" toutes les personnes en quête de renseignements au sujet de l'énergie; sont principalement concernés les ménages lausannois et les prescripteurs du domaine immobilier (gérants, architectes, etc.).

L'information sur l'énergie et les économies est traitée en permanence sur le site. Afin d'assurer une animation continuelle, de nouveaux sujets sont développés dans des expositions thématiques trois par année. Ces développements permettent d'aborder de manière compréhensive l'actualité énergétique. Ils sont agrémentés de maquettes, de graphes, de dépliants, etc.

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29. Les quatres saisons de l’énergie

Depuis l‟été 2005, la ville de Lausanne a lancé une campagne de promotion appelée « Les quatre saisons de l‟énergie ». Dix numéros ont été publiés jusqu‟en 2009.

A chaque saison, l‟information se déclinait en trois volets : des conseils en matière d‟efficacité énergétique, des informations sur les énergies de réseau de la ville et sur les énergies renouvelables et une sensibilisation à l‟éco-mobilité.

30. Display®, l’étiquette énergie appliquée aux bâtiments

Les domaines énergétiques et climatiques sont souvent considérés comme difficiles à comprendre par la population. Pourtant, l‟amélioration de l‟efficacité énergétique passe par des décisions et des actions qui impliquent des non spécialistes de l‟énergie. Dans ce contexte, Display® est un nouvel indicateur des performances énergétiques d‟un bâtiment ainsi que des émissions de CO2 qui a pour objectif de sensibiliser les non initiés aux problèmes de l‟énergie et du climat.

Display® est piloté par Energie-Cités, l'association des autorités locales européennes pour une politique énergétique locale durable. Lausanne en tant que l‟une des vingt villes pilotes ayant participé à l‟élaboration du concept, se distingue par l‟intensité et l‟efficacité de sa campagne de communication.

A l‟origine du concept, on trouve l‟exemple de l‟impact de l‟étiquette énergie sur le marché des appareils électro-ménagers. Lors de son lancement en 1992, la moitié des appareils vendus appartenaient aux classes D et E, sur une échelle allant de A à G. Dix ans plus tard, 80% des appareils vendus appartiennent aux classes A et B.

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Le cœur du poster Display® est l‟étiquette énergie. Les variables affichées sont :

L’énergie primaire consommée par

le bâtiment (chaleur et électricité) en fonction de la surface chauffée. Selon le type d‟immeuble, ce ratio va servir à classer les performances énergétiques parmi les 7 niveaux de classification.

Les émissions de CO2 correspon-dantes, en tenant compte de l‟énergie grise (production et transport).

La consommation d’eau du

bâtiment également rapportée à la surface chauffée.

Pour sensibiliser le public aux sources

d‟énergies utilisées et aux éventuels efforts pour utiliser des énergies vertes, la répartition entre les énergies fossile, nucléaire et renouvelables est également affichée.

Un équivalent des consommations en énergie, en eau et des émissions de CO2

qui seraient évitées si le bâtiment gagnait une classe est affiché sous forme de nombre de maisons individuelles que l‟on pourrait alimenter grâce à l‟énergie économisée, du nombre de douches ou de tours du monde en voiture pour les émissions de CO2.

Enfin, côté éducatif et communicatif, des propositions d‟amélioration liées aux comportements des utilisateurs (des gestes simples) et à des solutions techniques sont indiquées. A Lausanne, cette dernière partie est subdivisée en solutions à court, moyen et long terme pour tenir compte des possibilités financières.

Au niveau campagne de communication, Lausanne a choisi d‟étiqueter progressivement tous ses bâtiments. Le double affichage « avant – après » sera pratiqué pour chaque immeuble ayant subit une transformation. Les posters seront mis à jour chaque année.

Display fait la rentrée des classes

La première phase de la campagne s‟adresse aux citoyens de demain. Fin 2006, elle a touché environ 2500 enfants : il s‟agit d‟élèves du primaire, du collège et du secondaire.

Display est présenté de façon ludique afin que les participants appréhendent les enjeux, leur rôle sur leur environnement quotidien, et qu‟ils comprennent l‟affichage.

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Tout d‟abord, il y a une approche par l‟image du thème de l‟énergie avec la diffusion d‟un film « Vivre avec l‟énergie » réalisé par l‟Ecole Polytechnique Fédérale de Zürich,

des panneaux explicatifs. Puis quelques aspects pratiques : une démonstration solaire, la découverte d‟un diffuseur d‟eau ou d‟un panneau photovoltaïque souple et portable.

Des actions pédagogiques incitent les élèves à contribuer aux économies d‟énergie. Au primaire, une charte est signée par les enfants, symbole d‟engagement. Chaque semaine, un élève est responsable de l‟énergie.

Toutes ces actions ont été récompensées en 2006 par le Watt d‟Or décerné par l‟Office Fédéral de l‟Energie (OFEN) et en 2007 par le prix Toward Class A décerné pour la meilleure campagne européenne de communication Display.

31. Education à l’énergie (EDEN) Le 14 mai 2007, quatre classes lausannoises et six classes de France voisine se sont rencontrées pour échanger leurs travaux et réflexions dans le domaine des économies d'énergie. Cette rencontre a clos un cycle d'ateliers, nommé « Défi Energie » dans le cadre du programme européen d'éducation à l'énergie EDEN, piloté en Suisse romande

par l‟Association lausannoise pour le développement des énergies renouvelables (ADER).

Dans le prolongement de la sensibilisation Display, cinq ateliers ont été mis sur pied avec la collaboration de l'association Terragir. Ce projet a permis de faire découvrir aux enfants la problématique de l'énergie, de comprendre ses enjeux, de vivre des expériences novatrices. L‟objectif est de promouvoir par l‟éducation un usage responsable de l'énergie dans la perspective du développement durable.

Trois classes d‟élèves de 8 à 14 ans du collège de Grand-Vennes et une classe du collège de Béthusy ont participé à ces ateliers de septembre 2006 à janvier 2007. Ils ont ainsi pu expérimenter par des jeux, des observatoires ou des rallyes les enjeux du monde de l'énergie. Au final, ils ont réalisé une exposition sous forme de posters, relatant leurs découvertes.

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Ces actions de sensibilisation à l‟énergie ont été pérennisées avec leur intégration dans le nouveau catalogue des prestations liées à l‟environnement distribué aux professeurs des écoles lausannoises. Résultats : 13'165 élèves sensibilisés en 7 ans.

2006

• Display : 120 classes - 2400 élèves sensibilisés

• Défi énergie : 4 classes – 80 élèves sensibilisés

2007

• Display : 68 classes - 1400 élèves sensibilisés

• Défi énergie : 15 classes – 300 élèves sensibilisés

2008

• Display : 99 classes - 1790 élèves sensibilisés

• Défi énergie : 17 classes – 320 élèves sensibilisés

2009

• Display : 57 classes - 1087 élèves sensibilisés

• Défi énergie : 6 classes – 115 élèves sensibilisés

2010

• Display : 54 classes - 1034 élèves sensibilisés

• A la découverte des énergies : 99 classes – 1851 élèves sensibilisés

• Défi énergie : 7 classes – 120 élèves sensibilisés

2011

• Display : 14 classes - 271 élèves sensibilisés

• A la découverte des énergies : 81 classes – 1588 élèves sensibilisés

• Thermographie et efficacité énergétique : 7 classes – 172 élèves sensibilisés

• Défi énergie : 2 classes – 44 élèves sensibilisés

2012

• Display : 25 classes - 393 élèves sensibilisés

• A la découverte des énergies : 89 classes – 1681 élèves sensibilisés

• Thermographie et efficacité énergétique : 11 classes – 226 élèves sensibilisés

• Défi énergie : 2 classes – 45 élèves sensibilisés

32. Concours de la meilleure rénovation

L‟objectif du concours est d‟inciter les propriétaires à étendre le périmètre de leurs travaux d‟entretien afin d‟améliorer l‟isolation de leur bâtiment. En effet, si la loi vaudoise sur l‟énergie impose des critères stricts pour les constructions neuves, son règlement d‟application ne pose aucune exigence en matière d‟isolation dans les cas de rénovations mineures.

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Le concours veut encourager les rénovations les plus bénéfiques en terme d‟économie d‟énergie et de limitation des rejets de gaz à effet de serre et de particules nocives. L‟accent est donc mis prioritairement sur l‟isolation de l‟enveloppe des bâtiments et l‟utilisation de sources d‟énergie majoritairement renouvelable pour le chauffage comme le chauffage urbain, les chaudières à bois ou les pompes à chaleur. Les mesures en faveur du développement durable comme le choix de matériaux écologiques, l‟utilisation d‟énergie solaire ou l‟utilisation rationnelle des énergies, notamment électrique sont également évalués. L‟évaluation est faite par un jury indépendant composé de 6 membres représentant les professions liées à l‟immobilier.

Tous les participants sont récompensés

Chaque participant au concours reçoit une participation aux coûts d‟élaboration du justificatif thermique global selon la norme SIA 380/1. Elle est fixée au minimum à 1'500.- francs et au maximum à 3'000.- francs. Il bénéficie également d‟un étiquetage Display présentant de manière simple les réductions de consommations et d‟émission de CO2 obtenues après rénovations.

Vu la typologie très spécifique des trois lauréats de la première édition 2007-2008, le jury a décidé à l‟unanimité de décerner trois premiers prix : Le premier prix, dans la catégorie « entreprise », est remis à Philip Morris International pour son projet de rénovation de son site de l‟avenue de Cour. Seule la structure en béton de l‟ancien bâtiment est conservée. Les façades, ainsi que tous les sols, cloisons, plafonds et installations techniques sont refaits à neuf. Cela permet à l‟enveloppe de satisfaire aux exigences du label Minergie version 2007. La toiture des deux bâtiments supporte une centrale photovoltaïque de 42 kW. La production de chaleur est assurée pour 2/3 par une pompe à chaleur reliée au lac et pour 1/3 par une installation de cogénération au gaz qui produit également de l‟électricité. Le rafraîchissement du bâtiment en été est assuré par pompage de l‟eau du lac dans un système de distribution à haute température (16/19°C) limitant les pertes. Une attention particulière a été apportée à l‟utilisation rationnelle de l‟électricité.

Le second premier prix, dans la catégorie « collectivité publique », est remis à la commune de Renens pour son projet de rénovation complète du groupe scolaire de Florissant. Les solutions retenues pour l‟isolation ventilée, avec l‟emploi de laine minérale comme matériau durable, permettent presque d‟atteindre les exigences du label Minergie. Le traitement des ponts de froid est ainsi parfaitement géré. La mise en œuvre de brise-soleil favorise au maximum l‟emploi de l‟éclairage naturel, ce qui permet de limiter le recours à l‟électricité. La production de chaleur est assurée par le

remplacement des deux anciennes chaudières à mazout par une nouvelle chaudière unique à pellets, avec possibilité d‟y ajouter un filtre à particules. La source d‟énergie primaire devient donc 100% renouvelable. L‟optimisation de la distribution de la chaleur est assurée par l‟emploi d‟un accumulateur d‟une capacité de 2000 litres.

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Le troisième premier prix, catégorie habitation, est remis à la PPE « La paisible » pour son projet de rénovation du petit immeuble de la rue du Maupas 59A. Ce dernier illustre qu‟avec de la conviction et de la volonté, même sans gros moyens, il existe de nombreuses possibilités de jolies réalisations. Ce projet est caractérisé par une démarche évolutive et un travail d‟anticipation permettant à des solutions de voir le jour ultérieurement quand des moyens pourront être engagés. L‟immeuble datant de 1911, l‟application d‟une simple isolation périphérique n‟était pas possible. Vu l‟épaisseur des murs (60 cm), les façades ont été recrépies à la chaux. La toiture et la dalle en sous-sol ont été isolées et les fenêtres changées. Les installations électriques et sanitaires ont été entièrement refaites aux nouvelles

normes. L‟éclairage des parties communes se fera à l‟aide de détecteurs de présence et d‟ampoules basse consommation. Une nouvelle chaudière à gaz est installée, ainsi que des panneaux solaires thermiques pour l‟eau chaude du dernier étage, avec projet d‟extension à tout l‟immeuble.

Pour l‟édition 2008-2009, il n‟y a eu malheureusement aucune candidature. Le concours n‟a donc plus été reconduit.

33. Objectifs de politique énergétique

Avec sa politique énergétique, la ville de Lausanne poursuit les objectifs suivants, orientés selon les objectifs fixés par SuisseEnergie.

Vision à 2050 : réduction de 50% des émissions de CO2 sur le territoire de Lausanne par rapport à 2005

Objectifs sectoriels

Chaleur renouvelable : 50% des bâtiments de Lausanne (20% actuellement) sont raccordés au chauffage à distance (CAD), et la production CAD est 100%

renouvelable (env. 70% actuellement).

Efficacité énergétique : l‟ensemble des bâtiments consomment 50% d‟énergie thermique de moins qu‟en 2000 (réduction de 1.5% par an plafonné à l‟équivalent

d‟une rénovation au standard Minergie de l‟ensemble du patrimoine immobilier).

Electricité renouvelable : + 200 GWh d‟ici 2050, donc une production totale de 600 GWh.

Mobilité : 45% de report modal (35% actuellement), diminution de 30% des émissions de CO2 du parc automobile par rapport à 2005.

Objectifs concrets pour la consommation d’énergie sur l’ensemble du territoire communal

Réseau de Chauffage à Distance (CAD)

En 2005, la consommation de chauffage sur le territoire communal s‟est réparti de la façon suivante :

- 322 GWh pour les 940 immeubles raccordés au CAD, soit 18%

- 494 GWh pour les 1560 immeubles raccordés au gaz, soit 28% - 964 GWh pour les 3600 immeubles raccordés au mazout, soit 54%

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La part du CAD était de 18%, avec une couverture géographique de 40%, la part du

gaz de 28% et celle du mazout de 54%. Avec l‟extension au sud et à l‟ouest de la ville, la part du CAD devrait atteindre une couverture géographique de 45% en 2030. Avec une croissance identique du réseau les 20 années suivantes, la part de 50%

devrait au minimum être atteinte en 2050. Avec la nouvelle loi vaudoise sur l‟énergie, qui oblige depuis 2006 le raccordement au CAD de tous les nouveaux bâtiments ou de ceux subissant une rénovation complète de chaufferie, la part de

marché du CAD devrait atteindre le taux de couverture géographique.

En 2011, les chiffres étaient les suivants :

- 330 GWh pour les 1160 immeubles raccordés au CAD, soit 20%

- 480 GWh pour les 1605 immeubles raccordés au gaz, soit 28% - 896 GWh pour les 3505 immeubles raccordés au mazout, soit 52%.

Efficacité énergétique

Avec une consommation totale de 1706 GWh en 2011, une réduction de 1.5% par an de la consommation devrait amener à une consommation de 1280 GWh en 2030, puis de 950 GWh en 2050. Si ces objectifs étaient atteints, le CAD devrait fournir

575 GWh en 2030, puis 475 GWh en 2050. Sans développement de nouvelles technologies, le taux d‟énergies renouvelables passerait alors à 47% en 2030 pour remonter à 57% en 2050. Le recours à la géothermie de grande profondeur ou à des

biocarburants serait donc nécessaire pour assurer un taux de 100%.

Electricité renouvelable

La production d‟électricité renouvelable devrait augmenter de 100 GWh en 2030 et

de 200 GWh en 2050.

Mobilité

Le taux de report modal, de 28% en 2005, a atteint 35% en 2011 avec l‟introduction

du m2 et devrait atteindre 45% en 2023 avec l‟introduction du t1, des lignes de trolleybus à haut niveau de service et du m3.

Objectifs concrets pour la consommation d’énergie des bâtiments communaux

La consommation d‟énergie de chauffage du patrimoine s‟est montée à 86.4 GWh en 2011, avec un indice énergétique corrigé des valeurs saisonnières de 134 kWh/m2 an. La répartition par vecteur énergétique était de 55% pour le CAD, de 38% pour le gaz et de 7% pour le mazout.

Appliquer les objectifs de la société à 2000 Watts sur l‟ensemble du patrimoine immobilier

Obtenir une réduction d‟énergie de chauffage de 1.5% par an, soit un indice

énergétique moyen de 100 kWh/m2 an en 2030 et de 75 kWh/m2 an en 2050.

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34. Inventaire des émissions de CO2

Un inventaire des émissions de CO2 a été établi pour le territoire communal en prenant 2005 comme année de référence. En effet, les villes signataires de la Convention des Maires sont tenues de choisir une base de référence comprise entre 1990 et 2008. Le critère principal est de pouvoir disposer à long terme de données utilisant les mêmes référentiels. Lausanne a choisi l‟année 2005, car les Services Industriels (SiL), qui gèrent les principales données énergétiques de la ville, ont migré leur système d‟information à cette période. D‟autre part, les réalisations de TRIDEL, la nouvelle usine d‟incinération des déchets, mise en service en 2006 et construite à proximité immédiate de la ville pour que la chaleur produites par ses fours puisse alimenter le réseau de chauffage à distance, ainsi que du métro m2, qui ont un impact positif majeur en termes d‟émissions de CO2, sont postérieurs à cette date et peuvent ainsi être valorisées.

La méthode utilisée pour suivre les émissions est le BEI (Baseline Emission Inventory ou inventaire de base des émissions) fourni par la Commission européenne. Il s‟agit de faire l‟inventaire de l‟énergie finale utilisée pour les bâtiments et les transports, en tenant compte des facteurs d‟émission des différents vecteurs énergétiques. La provenance de l‟électricité et de la chaleur produite localement est également prise en compte. Selon cette méthode, en 2005 Lausanne a émis environ 600'000 tonnes de CO2 sur son territoire, ce qui correspond à 4,6 tonnes par habitant (5,25 tonnes à l‟échelle de la Suisse en 2005). Cela signifie que sur son territoire, Lausanne a déjà atteint l‟objectif de Kyoto prévu pour la Suisse, qui est de 4,72 tonnes de CO2 par habitant.

Le total des émissions de CO2 pour 2011 est estimé à 480‟800 tonnes, ce qui représente 3.5 tonnes par habitant (5,12 tonnes par habitant au niveau suisse pour 2009). La figure suivante montre l‟évolution des émissions de CO2 entre 2005 et 2011. Sur cette période, la réduction des émissions par habitant atteint 22.2%. L‟objectif fixé par la Convention des Maire (-20% de CO2 en 2020) est donc également déjà atteint au niveau du territoire lausannois.

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Actions lancées depuis la signature de la Convention des Maires

L‟objectif de la Convention des Maires est d‟accélérer le rythme des politiques énergétiques des villes signataire. Les actions significatives lancées depuis 2009 figurent ci-dessous.

35. Création d’une société d’investissement dans les énergies renouvelables

Lausanne a décidé fin 2009 d‟investir 30 millions de francs pour la création d‟une société d‟investissement dans les énergies renouvelables et en priorité indigènes détenue à 100% par la Commune. Ce véhicule permettra de réaliser des investissements pour un multiple de ce capital, sans alourdir le plan des investissements de la Ville, avec l‟objectif de développer une production minimale de 100 GWh/an d‟ici 2020, dont 30 GWh de solaire photovoltaïque.

Du nom de SIREN SA, la société pourra réaliser des investissements de l‟ordre de 120 à 150 millions de francs.

36. Augmentation de la production du barrage de Lavey

La centrale hydroélectrique de Lavey a été mise en service en 1950. Elle est aujourd‟hui équipée de 3 groupes turboalternateurs. Les turbines Kaplan à 8 pales, à axe vertical, ont une puissance de 31 MW chacune. La centrale produit près de 400 GWh par année et couvre environ 30% des besoins en approvisionnement électrique des SIL.

L‟aménagement utilise la chute de 44 mètres entre le barrage et la centrale souterraine située près de Lavey-Village. La galerie d‟amenée a une longueur de 4 km et un diamètre de 7,75 m. Elle génère d‟importantes pertes de charge qui, avec celles induites à la prise d‟eau, limitent la production d‟énergie.

Le projet consiste à construire une nouvelle prise d‟eau, une nouvelle galerie et une nouvelle chambre d‟équilibre. Ces nouveaux équipements permettront d‟alimenter le groupe 3 actuel ainsi qu‟un nouveau groupe 4, prévu dans la caverne actuelle qui sera prolongée.

Cette solution permet de compenser les pertes de charge de l‟ancienne galerie. La production supplémentaire attendue est de plus de 60 GWh/an par la réduction des pertes de charge et de plus de 10 GWh/an par le turbinage des volumes d‟eau supplémentaires en hiver dus à la remise en service de la centrale de Bieudron, soit au total de l‟ordre de 75 GWh/an.

Un autre bénéfice sera une plus grande souplesse d‟exploitation, grâce à la possibilité d‟utiliser avec la nouvelle galerie d‟amenée les groupes 3 et 4 séparément ou

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simultanément, ce qui facilitera les opérations de maintenance et permettra un turbinage optimal, quelles que soient les variations de débits du Rhône.

Le coût du projet est estimé à 193 millions de francs.

37. Le parc éolien « EolJorat »

"EolJorat" est un projet de parc éolien situé dans les Bois du Jorat. Il s‟étendra sur les communes de Lausanne, Froideville, Jorat-Menthue, Peney-le-Jorat et Corcelles-le-Jorat. Toutes les Municipalités sont favorables et soutiennent activement le développement de ce parc. Ce dernier est le résultat d‟un travail commun entre les sociétés SI-REN, Alpiq et Romande Energie. SI-REN s‟intéresse particulière-ment au potentiel du secteur sud du parc et Alpiq, associé à Romande Energie, à celui du secteur nord.

Le site retenu dispose d‟atouts majeurs : des vents puissants et réguliers garantissent une excellente productivité, les voies d‟accès existent et nécessitent très peu d‟aménagements, le caractère vallonné du Jorat permet de limiter l‟impact visuel du parc, les consommateurs et le réseau de distribution se trouvent à proximité immédiate. Le projet s‟intègre dans une conception large et cohérente de l‟identité du Jorat.

Avec une production annuelle attendue de 90 GWh, le projet "EolJorat, secteur sud" est particulièrement important pour SI-REN. Trois éoliennes de 7,5 MW et 5 de 3 MW fourniront l‟équivalent de la consommation électrique de 22'500 ménages (4'000 kWh/an), soit près de 50'000 habitants. Cette énergie constituerait près de 18% de la production de Lausanne (env. 417 GWh actuellement) et couvrirait plus de 11% de ses besoins.

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38. Nouvelle offre électrique Nativa® dès le 1er janvier 2011

La nouvelle offre d‟énergie électrique des SiL pour les clients régulés est entrée en vigueur le 1er janvier 2011. Elle a remplacé la bourse solaire.

Par défaut, les clients obtiennent une électricité provenant à 100% de sources renouvelables « nativa® ».

Ils peuvent également opter, sur demande, pour un produit qui porte l‟effort de soutien sur le solaire et l‟éolien « nativa® plus », ou pour un produit

moins cher « Combi », mais dont l‟origine n‟est pas certifiée.

Après une année, 96.2% des clients (en nombre) ont choisi l‟offre « nativa® », tandis que 0.6% ont opté pour l‟offre « nativa® plus ».

39. Extension du réseau de chauffage à distance au sud et à l’ouest

La Ville de Lausanne investit depuis plusieurs années pour développer et densifier son réseau de chauffage à distance.

En raison de la forte densité de population et de bâtiments situés au sud de la ville, les services industriels de Lausanne (SIL) prévoient d‟étendre ces prochaines années le réseau jusqu‟à Bellerive et Ouchy. Ils pourront ainsi répondre à la demande de raccordement de plusieurs clients. La première étape

donnera lieu à des travaux dans les rues Beau-Séjour, Charles-Monnard, Rosemont, Rasude, ce qui permettra de raccorder par la suite les bâtiments de l‟Opéra, de la rue Beau-Séjour, d‟Edipresse, de la Poste. Ils se dérouleront de fin mars à octobre 2010. La deuxième étape débutera en juin 2010 à l‟avenue de Savoie et se poursuivra le long des avenues Ruchonnet et Dapples pour rejoindre le réseau dans le bâtiment de la Poste à l'avenue d'Ouchy (2012).

Dans un troisième temps (2013-2014), la piscine de Bellerive et les nouveaux bâtiments de Grand‟Rive Parc seront raccordés définitivement au réseau alimenté principalement par l'usine TRIDEL. A noter que ces derniers bénéficient déjà de la chaleur produite par une chaufferie provisoire installée à l'avenue de Rhodanie. Les raccordements aux bâtiments seront réalisés dès 2011, lorsqu‟une nouvelle chaufferie sera installée à la STEP de Vidy.

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L‟extension à l‟ouest s‟est concrétisée avec la création de la société CADOUEST SA. La participation de Lausanne consis-te en l‟apport en nature du réseau de conduites de chauf-fage à distance existant sur le terri-toire des communes de Prilly et Renens. A cet apport en natu-re, s‟ajoute le porte-feuille de clients rac-cordés à ce réseau.

Les Communes de Prilly et de Renens participent au capital par apport en espèces. Chaque commune détiendra ainsi un tiers des actions de la société.

CADOUEST SA a pour but la construction, la réalisation, l‟exploitation et l‟entretien d‟un réseau de chauffage à distance ainsi que la promotion, la distribution et la vente de chaleur principalement sur les territoires des Communes de Prilly et de Renens.

Le développement du chauffage à distance à l‟ouest permet d‟offrir aux habitants de Renens et de Prilly une source énergétique locale stable gérée par les SI de Lausanne, à prix concurrentiel et renouvelable à plus de 60 %.

40. Alpine Geothermal Power Production (AGEPP)

Lavey sera prochainement le théâtre d‟un nouveau défi: forer un puits profond de 2300 à 3200 m. L‟objectif est de pomper de l‟eau à 110°provenant du réservoir profond constitué par du gneiss, une roche dure et solide, avec un débit de 40 litres par seconde.

Celle-ci devrait permettre de produire 2.4 GWh d‟électricité pour 600 ménages et de couvrir, avec une production de 26 GWh, les besoins en chaleur de 1200 ménages de Lavey et Saint-Maurice ainsi que de certaines industries locales, grâce à un réseau de chauffage à distance. Elle garantira également une réserve d‟approvisionnement au centre thermal. Enfin, elle pourra servir à développer des activités telles que la pisciculture ou la culture sous serre. Tout cela sans aucune émission de gaz à effet de serre car la géothermie est une source d‟énergie à la fois propre, locale et disponible en tout temps.

La profondeur des travaux aura une influence sur les coûts d‟exploration estimés entre 12 et 16 millions de francs, sans compter les coûts prévus pour l‟exploitation en cas de succès (petite centrale électrique, chauffage à distance, etc.). La Confédération, via Swissgrid et l‟Office fédéral de l‟énergie (OFEN), a mis en place système de couverture de risque géothermique. Si le puits ne permet pas de produire de l‟électricité, Swissgrid contribuera à couvrir une partie des frais engagés jusqu‟à concurrence de la moitié des frais d‟exploration si l‟opération se soldait par un échec complet.

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41. Métamorphose sur le plateau de la Blécherette

Le projet Métamorphose comprend, entre autres, la réalisation d‟un éco-quartier situé sur le secteur Pontaise - Blécherette, le long de la route des Plaines-du-Loup. Cela représente un territoire total de 26.7 ha, dont la surface constructible à disposition, déduction faite des équipements sportifs ou publics et des accès principaux, est de 19.4 ha.

La surface brute de plancher totale devrait atteindre les 550„000 m2. Pour garantir une mixité fonctionnelle, condition propice au dynamisme du quartier, 30% des surfaces ou 165„000 m2 seront dédiées aux activités et 70% ou 385„000 m2 à l‟habitat. Le quartier accueillera environ 3„500 places de travail et 3‟850 logements soit environ 6„500 habitants.

Le futur quartier devra répondre aux objectifs de la société à 2000 Watts, ce qui correspond à limiter les

consommations en énergie primaire à 17‟500 kWh par personne et par an. Les 2000 watts représentent la puissance nécessaire à l‟ensemble des secteurs d‟activité de la société, à savoir : l‟habitat, le transport, l‟industrie, l‟agriculture, etc. Pour le secteur du bâtiment, la puissance nécessaire est en réalité de 840 watts/personne ou environ 125 kWh/m2AE.an (AE correspond à la surface de référence énergétique).

Quatre types de bâtiments ont été considérés, répondant respectivement à la norme SIA 380/1 édition 2009, aux labels Minergie® et Minergie P®, enfin au standard Passivhaus® compatible avec la «Société 2000 watts». L‟atteinte de la cible «Société 2000 watts» nécessite une réduction des besoins de chaleur d‟environ 60% par rapport à la SIA 380/1 édition 2009.

Concernant les consommations d‟électricité des bâtiments, la référence légale est la norme SIA 380/4. Trois scénarii ont été établis :

«Etat actuel» : consommations usuelles établies sur la base des valeurs limites de la SIA 380/4.

«Efficacité» : consommations d‟électricité établies sur la base des valeurs cibles de la SIA 380/4. Elles correspondent au niveau de performance maximum qu‟il est possible d‟atteindre en mettant en œuvre des éclairages et appareils électriques efficaces (classe énergétique A+, etc.) et en adoptant des comportements responsables.

«Société 2000 watts» : similaire au scénario «Efficacité» en terme de qualité d‟équipements, mais intégrant une part de production d‟électricité renouvelable permettant de réduire les consommations d‟énergie primaire.

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Les consommations d‟électricité du quartier ont été estimées selon les trois scénarii. Dans le cas du scénario «Etat actuel», 14.5 GWh seraient soutirés annuellement sur le réseau. Dans le scénario «Efficacité», et grâce aux choix d‟appareils efficaces, à l‟installation de régulations optimales (limitation de l‟éclairage en intensité et en durée + détecteurs de présence), il est envisageable de réduire les consommations de 35%, ce qui porterait la sollicitation du réseau par le quartier à 9.5 GWh/an. Enfin, dans le scénario «Société 2000 watts», 45% de ces 9.5 GWh devraient être couverts par une source renouvelable.

Pour estimer la consommation globale du quartier, les besoins de chaleur et d‟électricité, ainsi que l‟énergie grise contenue dans les matériaux de construction sont convertis en énergie primaire.

L‟atteinte du scénario «Société 2000 watts» représente une réduction des consom-mations d‟un facteur proche de 3 et ce, par rapport au simple respect des normes et comportements actuels. Le scénario «Efficacité» reste quant à lui supérieur d‟environ 56% à cet objectif, ce qui démontre le niveau d‟ambition de la Municipalité qui a opté pour la réalisation d‟un quartier «2000 watts» sur le périmètre des Plaines-du-Loup.

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Par poste de consommation, le couple “Energie grise” + “Chaleur” est un enjeu majeur. En effet, il représente actuellement environ 330 MJ/m2AE.an, ce qui correspond aux 3/4 de la valeur de la «Société 2000 watts». Il est donc primordial de prendre les mesures constructives permettant de réduire d‟un facteur 2 ces deux postes, afin de dégager une marge de manœuvre destinée à couvrir les besoins d‟électricité et de mobilité pour lesquels l‟effort à fournir est considérable (réduction respectivement d‟un facteur 3 et 4).

42. Le projet Sirius

Pour satisfaire les besoins de chaleur du futur écoquartier des Plaines-du-Loup, un système de pompe à chaleur (PAC) avec sondes géothermiques profondes de 500 mètres, a été retenu parmi les différents concepts énergétiques évalués.

Afin de démontrer la faisabilité et la fiabilité de cette technologie, les SiL réalisent un projet pilote dans le cadre d‟un contracting énergétique avec la société coopérative Cité Derrière, qui construit quatre nouveaux bâtiments Minergie-ECO à l‟avenue de Morges 139. En effet, si la réalisation et l‟exploitation de PAC avec des sondes géothermiques traditionnelles de 50 à 150 mètres sont bien maîtrisées, elles doivent encore être optimisées pour des PAC avec des sondes géothermiques plus profondes.

Une première étude portant sur une série d‟installations géothermiques existantes en Europe et sur l‟état de l‟art dans ce secteur montre qu‟à partir d‟une longueur de 300 mètres, le gain de performance des PAC est très faible en appliquant les technologies standards. Pour une profondeur de 500 mètres, des solutions doivent être trouvées pour mieux conserver la température de retour du fluide caloporteur et éviter un court-circuit thermique entre les flux descendants et montants de la sonde. Des outils de simulation numérique ont permis d‟identifier les principaux paramètres physiques intervenant dans le processus et de proposer différentes possibilités d‟optimisation. A cette fin, les mesures suivantes seront testées : isolation du conduit ascensionnel dans les derniers 150 mètres (soumis aux variations saisonnières de température), amélioration de la conductivité thermique du matériel de remplissage en profondeur, et optimisation du régime d‟écoulement dans les tubes afin d‟obtenir une résistance thermique variable en fonction de la profondeur.

Pour la production de chaleur des bâtiments, la mise en place de 4 chaufferies délocalisées, permettant de réduire les pertes de distribution, a été validée. Son coût: 930'000 francs. Grâce à cette solution, le projet pourra bénéficier de l‟installation, dans chaque chaufferie, d‟une pile à combustible fonctionnant au gaz naturel. Ce projet spécifique s‟inscrit dans le cadre du projet européen Ene.field.

La première étape des travaux s‟est déroulée pendant l‟été 2012 et s‟est terminée en septembre par la pose de la première sonde géothermique de test. La profondeur atteinte est de 496 mètres. La sonde, équipée au printemps avec de la fibre optique, a été testée en automne en collaboration avec l‟EPFL. Les résultats obtenus, pour une température de départ de l‟eau de 12°, sont de près de 26° à 500m à l‟état stationnaire. En mode dynamique, avec un débit de 4150 m3/heure, elle remonte à 17° par transfert de chaleur. Ces valeurs correspondent aux calculs et aux simulations réalisés dans la phase d‟avant projet. La mesure de la température par fibre optique s‟est relevée satisfaisante et a permis d‟évaluer les échanges thermiques dans le forage et tout au long de la sonde. L‟impact de l‟isolation des tuyaux a pu ainsi être mesuré.

Une demande de subvention pour projets pilote et de démonstration présentée à l‟Office fédéral de l‟énergie (OFEN) a été acceptée. Le soutien demandé, 180'000 francs, couvrira une partie des surcoûts et l‟installation du système d‟acquisition de données chargé de mesurer les différents paramètres de l‟installation. Il s‟ajoute au soutien de 378‟000 francs du Fonds pour l'efficacité énergétique lausannois, qui finance le surcoût par rapport à une chaufferie traditionnelle.

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43. La plateforme www.wattact.org

Dans le cadre du projet REVE d‟Avenir, une plateforme internet permettant de suivre les objectifs 3x20 a été développée : www.wattact.org. Basée sur un instrument de mesure permettant de collecter et d‟analyser des données de façon pérenne et couplée à un système d‟information géographique sur lequel les actions entreprises sont affichées, elle permet de suivre l‟évolution de la situation pour les territoires des collectivités participant au projet.

Cette plateforme doit devenir une source d‟inspiration pour des actions à entreprendre par les différents publics cibles du projet : collectivités publiques, associations, entreprises et ménages. Au travers d‟un profil personnel, la plateforme permet à chaque internaute de quantifier ses économies d‟énergie et de gaz à effet de serre, de les géolocaliser et de faciliter l‟échange de connaissances et d‟expériences. Wattact est un outil pour encourager le public à participer à l‟atteinte des objectifs de la Convention des maires. Les acteurs sont incités à réaliser des actions concrètes, qui sont rendues visibles et mises en valeur sur ce site.

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44. Management Energétique Urbain (MEU)

La gestion de l‟énergie au niveau urbain s‟est complexifiée ces 20 dernières années, notamment à cause :

- de la pénétration sur le marché de nouvelles technologies qui sont en compétition avec les systèmes basés sur les énergies fossiles;

- de l‟évolution des systèmes énergétiques en clé multi-fluide et multi-services; - du rôle accru des villes – au niveau mondial – en termes de politique énergétique

et d‟objectifs dans le domaine des énergies renouvelables et de l‟efficacité énergétique.

Ainsi, les villes et les entreprises énergétiques locales ont besoin d‟outils sophistiqués, de manière à pouvoir, d‟une part, gérer les infrastructures énergétiques existantes et d‟autre part, développer des stratégies de planification couvrant tant la demande que l‟approvisionnement énergétique. Toutefois, ces outils, en plus d‟être en mesure de traduire la complexité énergétique de zones urbaines, devraient aussi permettre une meilleure communication avec les décideurs et le public. L‟utilisation d‟une technologie liée à un système d‟information géographique représente donc un élément essentiel quant à cette exigence.

Le projet MEU a comme objectif de développer et de tester une plateforme web qui réponde précisément aux besoins des planificateurs de systèmes énergétiques urbains. Ce projet a permis de réunir des partenaires académiques, ainsi que quatre villes Suisses – La Chaux-de-Fonds, Lausanne, Martigny et Neuchâtel – et des entreprises multi-énergies- Viteos SA, Sinergy SA et Services Industriels de Lausanne. L‟outil a les caractéristiques suivantes :

- interface cartographique comme environnement de travail principal; - évaluation quantitative d‟une série d‟indicateurs énergétiques et environnementaux

pour une zone urbaine, tant au niveau des bâtiments (demande) que de l‟approvisionnement;

- accès direct à la planification de zones urbaines, par le biais de la création, puis de l‟évaluation quantitative de scénarios construits directement par l‟utilisateur, sur la base de modifications directes réalisées à partir de l‟état des lieux énergétique d‟une année arbitraire;

- monitoring continu, sur base annuelle, des flux énergétiques, des consommations, ainsi que des actions énergétiques entreprises, par le biais d‟une base de données temporelle.

Les bâtiments représentent l‟élément central de la plateforme, puisque c‟est au travers de chacun des bâtiments que la demande et les systèmes d‟approvisionnement énergétiques sont définis. En cliquant sur un bâtiment, l‟utilisateur a accès à une liste exhaustive de données physiques et structurelles. Dans chaque bâtiment, les technologies de conversion énergétiques sont présentes, afin de couvrir partiellement ou complètement les quatre services énergétiques de base, à savoir le chauffage, l‟eau chaude sanitaire, la climatisation et les services électriques. La plateforme offre une palette complète de technologies, allant des chaudières à différents types de pompes à chaleur, pouvant être caractérisées de manière détaillée. La distribution entre services énergétiques peut être introduite manuellement ou se baser sur une simulation numérique du bâtiment. En plus, tant des technologies centralisées que décentralisées peuvent être prises en compte, en utilisant le géo-référencement des systèmes énergétiques, par le biais de leur localisation dans un bâtiment.

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Consommations

Pour autant qu‟elles soient disponibles, les consommations annuelles mesurées pour chacune des technologies énergétiques sont introduites sur la plateforme. Si les consommations mesurées ne sont pas disponibles, la plateforme utilise des résultats de simulations, qui permettent d‟estimer la demande énergétique d‟un bâtiment en prenant en compte, notamment, les données structurelles (surface au sol, isolation, etc.), ainsi que l‟influence du solaire passif (horizon proche et lointain).

Réseaux énergétiques

Les réseaux énergétiques – chauffage à distance, électricité, gaz naturel – peuvent être ajoutés en tant que couches visualisables sur la plateforme. Cela permet d‟obtenir une vision cartographique des connections présentes, ainsi que du potentiel pour de futures extensions. Des activités de recherche sont d‟ores et déjà prévues afin d‟exploiter la nature géo-référencée des réseaux, notamment pour effectuer du pré-dimensionnement et des calculs géométriques.

Pour les technologies de conversion énergétique qui sont alimentées par un réseau, ce dernier peut être caractérisé en termes de distribution d‟énergies primaires et d‟impact CO2 par le biais de la définition de contrats (liés aux réseaux). Cette définition détaillée permet de prendre en compte, par exemple, des contrats spécifiques d‟électricité d‟origine renouvelable ou, encore, des efforts d‟amélioration de l‟efficacité énergétique globale des réseaux de chauffage à distance.

Ligne du temps

Une ligne du temps est disponible et permet de visualiser toutes les données sur différentes années, ainsi que les empreintes des bâtiments sur la carte. La granularité choisie pour la présente version de la plateforme est annuelle.

Etat des lieux énergétique d’une zone urbaine

En se basant sur les données introduites au niveau des bâtiments, de leurs systèmes énergétiques et de leurs approvisionnements respectifs, la plateforme permet d‟obtenir

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une vision très détaillée de l‟état des lieux énergétique d‟une zone urbaine – c‟est-à-dire jusqu‟à plusieurs centaines de bâtiments - pour une ou plusieurs années (accessibles par la ligne du temps), si les données en question sont disponibles. La figure 3 montre un ensemble d‟indicateurs énergétiques et environnementaux visualisables directement sur la représentation cartographique de la zone urbaine, au travers d‟une symbolique appropriée et dans des tables agrégées.

Scénarios

L‟élément central de la plateforme MEU est la possibilité de modifier un ou plusieurs éléments caractérisant l‟état des lieux d‟une zone urbaine (correspondant à une année choisie) et de définir un scénario. L‟outil recalcule ensuite tous les indicateurs résultant de telles modifications; ces derniers sont visualisables exactement de la même manière que dans le mode “Etat des lieux”. Les scénarios servent à traduire concrètement, au niveau des bâtiments sur la plateforme, des plans de développement urbain choisis par les villes ou les entreprises multi-énergies, afin d‟évaluer quantitativement leur impact en termes énergétique et environnemental.

45. Green e-value

Dans le domaine très large du smart metering, un projet pilote nommé Green e-Value a été réalisé à Lausanne en partenariat avec le fond immobilier RealStones, neo technologies (société de service informatique dans le domaine des énergies, dont Lausanne est actionnaire) et Signa-Terre (société de conseil énergétique). Il a pour but de démontrer l‟efficacité et la faisabilité de l‟implémentation de la technologie du smart metering et le développement d‟une première série d‟indicateurs de performance énergétique à partir des données issues des compteurs intelligents. Il a porté sur sept immeubles lausannois propriétés de RealStones, comptant 185 logements et 22 commerces. Les installations sont actuellement opérationnelles. En plus de l‟électricité, ce projet englobe également les consommations d‟eau et de chaleur.

La réalisation du projet a consisté à : - remplacer les compteurs électriques existants par des compteurs électriques

intelligents ; - remplacer les compteurs gaz, eau ou chauffage à distance par des compteurs gaz,

eau ou chauffage à distance compatible (en terme de communication) avec les compteurs électriques ;

- installer l‟infrastructure de communication ; - installer la plateforme informatique gérant les données en provenance des

compteurs, paramétrer les services nécessaires à son bon fonctionnement et à l‟alimentation des indicateurs d‟efficience énergétique ;

- définir et développer les indicateurs d‟efficience énergétique multifluides sur un portail web ;

- définir et développer les indicateurs d‟efficience énergétique multifluides qui sont présentés sur des écrans installés dans les immeubles.

Développement d’un système de feed-back

Plusieurs études et réalisations ont montré que lorsque les habitants d‟un bien d‟habitation ont à leur disposition des indicateurs en « temps réels » de leur consommation, ils modifient leurs comportements et celle-ci diminue. L‟expérience des familles à énergie positive effectuée dans la région Rhône-Alpes, en France voisine, a montré que des modifications de comportement suffisent en effet à générer des économies supérieures à 10%. L‟idée du projet Green e-Value est de rendre disponibles les informations de consommation de la manière la plus ludique et la plus simple possible, afin de permettre une large diffusion dans le grand public. Les

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indicateurs se montrent aussi intuitifs que possible. Ils sont accessibles par internet et s‟affichent en permanence dans les halls d‟entrée des immeubles. Ces prestations devront être encadrées par une campagne d‟information et de formation permettant ainsi une réelle appropriation de ces nouveaux outils par le public.

Les propriétaires d‟immeuble et les gérances immobilières se voient proposer un ensemble d‟outils. Ceux-ci sont axés sur la dérive des consommations, les détections de fuite ou les rapports de suivi établis quotidiennement, mensuellement ou annuellement. Ils peuvent comparer l‟ensemble de leur parc de bâtiments et en améliorer la gestion. Un des objectifs majeurs de la politique énergétique est d‟augmenter le taux de rénovation du patrimoine immobilier. Le smart metering permet de proposer aux décideurs des audits énergétiques et des plans de rénovation afin de doubler, voire de tripler le taux actuel.

Au final, la généralisation de cette infrastructure permettrait de cumuler les économies dues au comportement et celles dues à l‟augmentation du taux de rénovation du patrimoine immobilier.

46. Appel à projets européen Smart Cities : le projet DESTINATION

Nous avons vu jusqu‟à maintenant comment se mettent en place les différents éléments d‟une politique locale de l‟énergie. La dernière étape vise l‟application des derniers développements des technologies de l‟information à la gestion de l‟énergie. L‟objectif de DESTINATION (DEcision Support Tool and INtegration of Advanced Technologies toward energy OptimazatioN in cities) est donc de créer un système d'informations, basé sur des données de consommation d'énergie et de comportement en temps réel, capable de faire interagir tous les acteurs qui jouent, où joueront, un rôle dans la consommation et la production d'énergie. Le développement de ce système énergie-information doit permettre, à terme, de diminuer les consommations énergétiques et les émissions de CO2, et de gérer une partie de la charge des différents réseaux énergétiques (« effacer » les pointes de consommation).

Comme tout projet européen, DESTINATION verra collaborer trois villes, couplées à leur université et leurs distributeurs d‟énergie, de trois pays européens différents : Lausanne pour la Suisse, Tallinn pour l‟Estonie et Milton Keynes pour l‟Angleterre.

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Trois « living labs » de smart cities, un par ville partenaire, seront réalisés. Ces « living labs » seront une expérimentation en grandeur nature, à l'échelle d'un quartier, de la mise en œuvre de technologies énergie-information innovantes. Ils permettront d'analyser séparément puis conjointement, l'utilisation des données énergétiques pour :

- La mise en œuvre et le test de nouvelles technologies. Du point de vue

technologique, une « smart city » utilise une multitude d'innovations: production d'énergie renouvelable/locale, stockage (électrique, thermique), équipements plus efficients, smart meters, smart grid pour la flexibilité, smart home pour l'optimisation des systèmes, etc. Les living labs permettront de tester ces technologies et leur fonctionnement pour rendre les réseaux d'énergie locaux (distribution d'électricité, chauffage à distance, etc.) aussi actifs que possible, dans un but d'efficacité énergétique et de gestion des charges multi-énergies.

- La gouvernance. Les données dynamiques et de bilans énergétiques du système d'information seront ainsi utilisées dans des outils d'aide à la décision et de planification énergétique territoriale comme MEU. DESTINATION permettra ainsi d‟alimenter automatiquement les données de consommation en temps réel afin de traiter des scénarios compatibles avec le lissage des consommations et des productions alternatives liées aux smart grid. Sur la base de cette planification, des règlementations spécifiques pourront être édictées.

- L’adoption par les consommateurs. Le développement des technologies de

l'information et de la communication a permis aujourd'hui de changer certains comportements des consommateurs, notamment par le biais des blogs, réseaux sociaux et plateformes de co-création. Dans les livings labs, des tests d'acceptance de ces nouvelles technologies énergie-information et d'implication des consommateurs comme acteurs du système seront réalisés. Il est prévu d'utiliser tant des plateformes de réseaux sociaux, basées sur des données de consommation en temps réel individuelles et collectives, que des acteurs relais sur le terrain pour sensibiliser et motiver les habitants et employés du quartier. L'impact de la transformation en « consom'acteurs » sera mesuré en fonction des nombres d'utilisateurs, de même que de l'effet du comportement de ces utilisateurs sur l'énergie et les puissances consommées, tant aux échelles individuelles que collectives. Concrètement, Green e-value et Wattact seront adaptés au temps réel.

Pour Lausanne, le « living lab » sera constitué par le quartier de Praz-Séchaud-Boveresse, déjà préalablement équipé de compteurs intelligents multi-fluides (électricité-chaleur-eau), couvrant environ 850 ménages. Pour compléter le volet Smart Grid, environ 350 kW de panneaux photovoltaïques pourront être posés sur les principaux toits plats du quartier. Un système expérimental de stockage de l‟électricité hydropneumatique, en cours de développement, pourrait également être déployé.

47. Évaluation de l’efficacité des plans d’actions

La Convention des Maires propose également un outil pour planifier et suivre les économies d‟énergie, la production d‟énergie renouvelable et la réduction des émissions de CO2 sur le territoire lausannois. Les principales actions prises en compte depuis 2005 ou prévues à ce jour sur le territoire communal jusqu‟en 2020 sont les suivantes : - projets de construction de 3'000 logements sur des parcelles communales, avec de

haut standard d‟isolation ; - création d‟un écoquartier sur des parcelles communales aux Plaines-du-Loup (zéro

émission carbone) ; - télégestion des bâtiments pour optimiser leur consommation de chaleur ;

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- réalisation du m2 et projet de métro m3 (augmentation du report modal vers les transports publics) ;

- optimisation de l‟aménagement hydroélectrique de Lavey (+75 GWh) ; - réalisation d‟un aménagement hydroélectrique sur le Rhône au palier de

Massongex-Bex avec Romande Energie et Forces motrices valaisannes (+15 GWh pour Lausanne) ;

- projet éolien EolJorat Sud au Chalet-à-Gobet, via la société Si-REN à 100% lausannoise (+90 GWh) ;

- projets solaires photovoltaïques via Si-REN (+30 GWh) ; - utilisation de la chaleur de TRIDEL pour le chauffage à distance (env. 250 GWh

thermiques) ; - production d‟électricité par TRIDEL par couplage chaleur force (env. 60 GWh, dont

la moitié sont considérés comme renouvelables) ; - extension et densification du chauffage à distance bénéficiant de l‟obligation de se

raccorder inscrite dans la loi vaudoise sur l‟énergie (LVLEne) ; - introduction du smart metering pour la sensibilisation aux économies d‟énergie,

l‟optimisation de la gestion de la charge réseau et la gestion des productions décentralisées ;

- sensibilisation du public avec des actions comme celle de REVE d’avenir.

Ces actions permettent d‟envisager en 2020, par rapport à 2005, des économies annuelles d‟énergie de l‟ordre de 528.5 GWh, une production supplémentaire de 345 GWh d‟énergies renouvelables et une réduction des émissions de CO2 de 178‟200 tonnes.

Cela correspond à une amélioration de l‟efficacité énergétique de 18%, à une part de 21% d‟énergies renouvelables dans le mix énergétique global (thermique et électrique) et à une réduction des émissions de CO2 de 30%, soit une émission par habitant de 3.1 tonnes (basé sur la population de 2011).

Contact : Services industriels Georges Ohana, Délégué à l‟énergie Place Chauderon 27, Lausanne Téléphone +41 21 315 87 12 [email protected]