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Chapitre tiré du guide Portrait du Guatemala Extrait de la publication

Portrait du Guatemala · 2018-04-13 · aussi une terre de verts paysages, de tranquilles couchers de soleil et de merveilleux volcans. L’activité tellurique est provoquée par

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Chapitretiré du guide

Portrait du Guatemala

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Géographie 4

Faune et flore 7

Population 8

Langues 10

Histoire 11Les premiers Mayas 12L’âge d’or de la civilisation maya 12

L’effondrement de la civilisation classique maya 18

La conquête espagnole 20Le système de l’encomienda 23

L’Audience de Guatemala 24L’indépendance 25Le règne des conservateurs 25

La révolution libérale 26L’arrivée au XXe siècle 27La révolution de 1944 28Arbenz: la Révolution (suite et fin) 28

Les militaires au pouvoir 30La montée de la violence 31Accords de paix 33Élection en temps de paix 33

Économie 36

Gouvernement 36

Culture 36Les fêtes patronales 38Les danses et les masques 39

Index 41

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L e Guatemala se vit au pluriel. Il y a le Guatemala urbain et mo-derne, le Guatemala colonial et antique, le Guatemala indigène et plurinational, le Guatemala blanc ou métis. Même la géogra-

phie participe à sa diversité, car les contrastes se retrouvent dans les quatre régions qui composent le pays.

Le nom de Guatemala provient du mot Cuauhtemala, qui signifie «la terre des arbres». Tout comme le ceiba, l’arbre mythique des Mayas, le Guatemala a de profondes racines humai-nes remontant au début des temps, plusieurs millénaires avant l’arrivée des Espagnols. La métaphore de l’arbre a encore davantage à nous offrir pour comprendre ce pays hôte des Mayas. Son tronc symbolise ainsi la résistance des Mayas, qui ont su, jusqu’à aujourd’hui, conserver leur culture malgré la conquête et la répression qui durent depuis près de cinq siècles. Les feuilles, qui s’élancent au bout de hauts ramages, symbolisent l’espoir inébran-lable en la reconnaissance de leurs droits et de leur culture.

Le Guatemala demeure un des rares pays du continent américain où la culture autochtone soit si présente et si vivante. Formant plus de 50% de la population totale du pays, les ethnies mayas, qui se divisent en plus de 23 langues et plusieurs dialectes différents, se présentent à nous comme les témoins de cette civilisation toujours vibrante.

Le Guatemala, qui porte les riches couleurs de ses habitants, abrite de majestueuses ruines en pleine jungle et compte plus de 300 volcans, se révèle à bien des égards être une des régions du monde les plus propices au voyage et à la découverte. Comme nul autre, le Guatemala promet un dépaysement total.

Comme l’a si bien écrit Miguel Ángel Asturias, Prix Nobel de littérature d’origine guatémal-tèque, le Guatemala est un vieux pays où la nature et l’histoire ont laissé des indices majestueux de leur pouvoir créateur. Il est sans nul doute un des pays les plus riches en mystères et en secrets inexprimables, au-delà même de l’Amérique centrale, fabuleuse Méditerranée caribéenne, nom-bril et sanctuaire des anciennes cultures indo-américaines.

Dans les replis de ses montagnes, le Guatemala a subi une histoire tumultueuse et souvent tragique depuis que le conquistador espagnol Pedro de Alvarado s’est établi dans ce terri-toire en 1524. Aujourd’hui, ce pays sort à peine d’une guerre civile qui dura 36 ans et dont les principales victimes furent les Mayas et la population civile en général.

Pratiquement 500 ans après la conquête, le pays semble condamné à vivre dans l’équilibre précaire des forces de ses différentes populations. La paix signée en 1996 demeure un signe encourageant pour une région qui a un besoin criant de panser ses plaies.

Cette nouvelle ère, pleine de promesses mais aussi d’écueils, permet aux Guatémaltèques d’envisager leur avenir avec un peu plus d’optimisme. Pour le voyageur étranger, il n’y a sans doute pas de meilleur moment pour visiter le pays.

GéographieLe Guatemala possède la caractéristique particulière de se trouver exactement au centre géographique du continent américain. Le pays partage ses frontières avec le Mexique au nord et à l’ouest, avec le Honduras et le Salvador au sud, et finalement avec le Belize au nord-est.

D’une superficie de 108 899 km2, le territoire du Guatemala offre en grande partie un paysage essentiellement montagneux. Les volcans qui se dressent à l’horizon représen-tent derechef les éléments les plus spectaculaires du pays. Le volcan Tajumulco, qui se

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trouve dans le département de San Marcos, est le plus élevé du pays, atteignant 4 220 m d’altitude.

Le Guatemala recèle aussi des plaines couvertes de forêts tropicales ainsi que de nom-breux lacs et rivières. Sur le rivage de l’océan Pacifique, on découvre des plages de sable volcanique et, en bordure de la mer des Caraïbes, des plages encore vierges.

Le Guatemala peut ainsi être divisé en quatre grandes régions géologiques. Les basses terres (Tierras Bajas), au nord-est du pays dans la région du Petén, se présentent comme un bas plateau abritant des forêts tropicales denses. On y trouve en abondance des bois précieux, des arbres à caoutchouc et du pétrole.

Les hautes terres (Tierras Altas), quant à elles, couvrent le centre et l’ouest du pays. Comme le nom l’indique, ce territoire est parsemé de plusieurs sierras (chaînes de montagnes). Le système orographique «antillais» est formé de hautes montagnes qui sont la continuation de la Sierra Madre de Chiapas (Mexique). Cette cordillère traverse le Guatemala d’ouest en est et achève son parcours sur la côte de la mer des Caraïbes.

La dorsale volcanique du Pacifique constitue une bonne partie de cette région géologique. On y trouve des sommets volcaniques s’élevant sur des plateaux formés par les cendres des volcans. Cette ceinture s’érige au sud du Guatemala et s’étend d’ouest en est, puis traverse le Honduras, le Salvador, le Nicaragua et le Costa Rica.

Golfe duHonduras

Lago deIzabal

Lago deAtitlán

Emb.Chixoy

Lago de Petén Itzá

OCÉAN PACIFIQUE

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Río ChiyúRío Sta. Isabel

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Río Usumacinta

VolcánSantiaguito

Volcán Sta. MaríaVolcán Siete OrejasVolcán Lacandon

Volcán Tajumulco

Volcán Tacaná

VolcánPacaya

VolcánAgua

VolcánAcatenango

VolcánFuego

VolcánAtitlán

VolcánSan Pedro

VolcánSto. Tomás

VolcánZunil

VolcánTolimàn

S i e r r a d e L a s M i n a s

Sierra del Lacandón

Sierra de Chamá

Sierra de Santa Cruz

Sierra de Chuacus

Sierra Los Cuchumatanes

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EL SALVADOR

HONDURAS

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0 25 50km

LA GÉOGRAPHIE DU GUATEMALA

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omLa côte Caraïbe joue un rôle important en dépit de son étendu réduit. Elle sert d’accès au centre du pays, et ses vallées permettent la culture à grande échelle de fruits tropicaux.

Finalement, la plaine de la côte du Pacifique descend des pentes des hautes terres jusqu’à l’océan Pacifique.

Avant même l’arrivée des hommes en Amérique centrale, les grands volcans s’élevaient à l’horizon et touchaient de leurs cimes la voûte céleste. Pour nous parler des monta-gnes de feu du Guatemala, Carlos E. Prahl Redondo, auteur de nom-breux livres, montagnard de cœur et d’esprit – il a grimpé jusqu’aux sommets des plus importants volcans du Guatemala –, a accepté de nous écrire un texte sur les volcans de son pays. Né au Guatemala en 1939, écrivain et chercheur, Carlos E. Prahl Redondo a publié entre autres Guate-maltecos en el Aconcagua, Guatemaltecos en el Kilimanjaro et Guía de los volcanes de Guatemala.

Le Guatemala est une terre d’épi-lepsies sismiques et politiques, mais aussi une terre de verts paysages, de tranquilles couchers de soleil et de merveilleux volcans.

L’activité tellurique est provoquée par la confluence sur son territoire de trois grandes plaques tectoniques: la plaque nord-américaine, celle des Caraïbes et celle de Los Cocos, provoquant les tremblements de terre qui secouent fréquemment sa géographie.

En ce qui concerne ses nombreux volcans, une longue chaîne en tra-verse le territoire. D’une frontière à l’autre, très près de l’océan Pacifique et sur une étendue de près de 380 km, plus de 300 volcans élèvent leurs cônes comme de grandes fourmilières.

Parmi ces volcans, quelques-uns sont actifs (Pacaya, Fuego, Santiaguito), lançant de la lave par leurs bouches et leurs flancs lors d’impressionnantes éruptions, une évidence qu’il y a bel et bien de la vie dans les entrailles de notre planète. D’autres volcans manifestent une certaine activité et ne sont pas encore complètement éteints; avec leurs champs de lave, leurs gaz toxiques et leurs nuages ardents, ils nous rappellent les âges primitifs de la Terre.

Les autres volcans, apparemment éteints, peuvent s’éveiller à n’importe quel moment de leurs nombreux siècles de léthargie, activés par des forces géologiques invisibles.

Durant des milliers d’années, les vol-cans ont propulsé avec violence des matériaux dans l’espace ou ont laissé couler pacifiquement des matériaux sur la surface de la Terre, emportant des couches alluviales vers la mer et formant ainsi une large côte de sol fertile, une terre riche et humide où poussent les prés dont s’alimente le bétail, où croît la canne à sucre, source de richesse, de prospérité et de travail pour le peuple guatémal-tèque.

Les volcans forment ainsi une partie essentielle du paysage du Guatemala; ils ont créé la côte sud du pays et permis une richesse agricole sur une grande partie du territoire guaté-maltèque. Ils ne sont pas, comme on pourrait le croire, à l’origine de dommages ou de plus grands maux,

Les volcans du Guatemala

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ni la cause de grands tremblements de terre; bien au contraire, ils lancent des matériaux qui s’avèrent bénéfi-ques pour les sols de la république.

De même, cinq volcans apparaissent sur les armoiries de la République fédérale centraméricaine (1824-1836), symbolisant les cinq États qui s’unirent pour peu de temps en une seule république.

À l’arrivée des conquistadors espa-gnols sur ces terres du Nouveau Monde, en 1524, un des spectacles qui a dû les impressionner le plus fut celui des volcans en éruption, tout comme la grande quantité de mon-tagnes formant le relief des Indes oc-cidentales. Alvarado a même pu voir l’activité éruptive du volcan Fuego en avril 1524, puisqu’il s’agit de l’un des volcans qui a la plus grande activité dans tout l’isthme centraméricain jusqu’à ce jour.

Encore aujourd’hui, les éruptions volcaniques offrent un superbe spec-tacle. De plus, les volcans ont donné lieu à la pratique d’un sport sain, l’as-cension. Puisqu’il existe plus de 300 volcans (324 selon une recherche ré-cente) et de nombreuses montagnes, la pratique de ce sport est d’autant plus intéressante que de nombreux sentiers s’offrent au marcheur.

L’ascension au Guatemala n’offre pas qu’une grande variété de montagnes et de volcans, mais permet aussi la pratique de nombreuses activités tel-

les que la géologie, l’ethnographie, la biologie, la volcanologie, la peinture, la photographie et le vol libre.

J’ai choisi de vous faire part d’une liste de 19 volcans, les plus impor-tants et les plus connus du pays; mais, comme nous l’avons indiqué auparavant, il y en a bien davantage. Nous ne mentionnerons que les grands volcans de la Sierra Madre, qui traverse tout le territoire national parallèlement à l’océan Pacifique, sur la côte sud du Guatemala.

Liste des principaux volcans du Guatemala par ordre de grandeur

1. Tajumulco, 4 220 m2. Tacaná (partiellement actif),

4 093 m3. Acatenango, 3 976 m4. Santa María, 3 772 m5. Agua, 3 766 m6. Fuego (actif), 3 763 m7. Zunil, 3 542 m8. Atitlán (partiellement actif),

3 537 m9. Santo Tomás, 3 505 m10. Siete Orejas, 3 370 m11. Cerro Quemado (partiellement

actif), 3 197 m12. Tolimán, 3 158 m13. San Pedro, 3 020 m14. Cuxliquel, 3 004 m15. Chicabal, 2 900 m16. Santiaguito (actif), 2 500 m17. Pacaya (actif), 2 550 m18. San Antonio, 2 414 m19. Lacandón, 2 270 m

Faune et floreLa faune et la flore du Guatemala sont tout aussi diverses que sa géographie. Sur la côte du Pacifique, vous pourrez observer de nombreuses espèces de tortues, particulièrement au Biotopo Monterrico-Hawaii. Ici les tortues viennent déposer leur œufs à des époques précises de l’année. Tout près, les mangroves s’étendent sur les berges des rivières pre-nant leur source dans les hautes montagnes. Puis il suffit de monter un peu en altitude vers l’intérieur du pays pour pouvoir observer de nombreuses espèces d’orchidées et de champignons.

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omLe quetzal, l’oiseau mythique des Mayas, vit dans les montagnes des hautes terres. Cet oiseau rare, au long plumage flamboyant, peut être observé, avec beaucoup de patience ou de chance dans le Biotopo del Quetzal. Les grandes forêts de cette région sont prisées de l’industrie forestière qui s’y est établie depuis le début du XXe siècle.

Ce sont pourtant les terres du Petén, très fréquentées par les voyageurs profitant de la présence des ruines comme celles de Tikal, qui façonneront davantage l’imaginaire des aventuriers contemporains. À perte de vue, elles occupent presque le tiers de tout le ter-ritoire guatémaltèque. Ici les toucans, les perroquets et les colibris nichent dans des forêts d’acajous, d’avocatiers et de ceibas, l’arbre légendaire et mythique des Mayas.

Il n’y a pas que les oiseaux qui peuplent cette énorme jungle tropicale. De multiples mammifères, tels les singes crieurs, les ocelots, les pumas, les tapirs, les renards roux et bien d’autres, ont choisi de vivre à l’ombre de ces grands arbres.

La côte caraïbe du Guatemala n’est pas en reste en ce qui concerne les richesses naturelles qu’on y retrouve. Les récifs de corail de ces eaux paisibles sont le refuge de nombre d’es-pèces de poissons, entre autres les requins, mais aussi de tortues et de crocodiles d’eau salée. On pourra aussi y observer le lamantin.

PopulationLa population guatémaltèque comprend 60% d’Autochtones, issus de trois ethnies in-digènes différentes (les Mayas, très majoritaires, les Garífunas et les Xincas), 30% sont constitués de Métis, et l’on compte à peine 10% de Blancs.

Selon le Popol Vuh, le livre sacré des Mayas écrit en k’iche’, il y eut trois créations. Lors de la première créa-tion, les hommes furent créés à l’aide de boue. Mais «l’homme se défaisait, devenait mou, n’avait pas de mouvement, pas de force, il tombait, il était aqueux, ne bougeait pas la tête, le visage s’écrasait sur un côté, il ne pouvait voir. Au début, il parlait, mais il n’avait pas de conscience. Rapidement, il devint humide et il ne put se tenir.» Mécontents, les dieux détruisirent leur œuvre.

Lors de la deuxième création, un ancien couple de dieux choisit de créer les hommes à l’aide de bois et les femmes à l’aide de roseaux. Ces gens voyaient, parlaient et se multipliaient comme des personnes, mais ils ne possédaient pas d’âme, leurs traits physiques étaient sans

expression, et leur peau était jaune. Puisqu’ils ne se souvenaient pas de leurs créateurs, ils furent à leur tour détruits, noyés dans un déluge ou dévorés par des démons. Ceux qui survécurent sont aujourd’hui les singes.

Lors de la troisième création, quatre hommes et quatre femmes furent créés à partir de maïs blanc et jaune. Les dieux furent contents car les hommes remercièrent leurs créa-teurs, mais ils jugèrent qu’ils étaient trop sages, et il était dangereux qu’ils devinrent les égaux des dieux en sagesse. Le Cœur du Ciel souffla alors de la vapeur dans leurs yeux, et leur sagesse diminua. C’est ainsi que «l’homme de maïs» devint l’ancêtre des Mayas.

La naissance de «l’homme de maïs»

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Il est très difficile de définir le terme ladino. La charge émotive de ce mot enrobe sa signification d’un nuage qui ne pourra jamais se dissiper sans un changement radical des rapports qu’entretiennent les Mayas avec les Guatémaltèques non mayas.

En Espagne, l’adjectif ladino est l’attribut d’une personne astucieuse dans le commerce. Au Moyen Âge, on nommait ladino un juif qui parlait le latin ou l’espagnol. Plus tard, on l’a utilisé pour décrire le Maure qui parlait l’espagnol. Comme on peut le voir, le terme porte déjà des conno-tations de rapports sociaux soulignant la différence, comme les rapports entre dominants et dominés, ou bien soulignant des oppositions de type «nous/eux».

Au Guatemala, le mot ladino, comme le terme indio, tient son origine de l’Europe et, dans un premier temps, signifie «l’indigène qui a appris la langue du conquérant». C’est une première façon de le différencier du Métis né de l’union du Blanc et de l’indigène, le plus souvent de l’homme blanc et d’une femme indigène. Si l’indigène est parfaite-ment bilingue, on dit de lui qu’il est indio ladino ou indio aladinado. À la fin de l’époque coloniale, la langue populaire généralise l’attribut à toute personne dont la langue maternelle est l’espagnol, mais on garde la distinction entre un Ladino Hispanoa-mericano et le Ladino né du métis-sage. On parle donc de population ou de villages ladinos pour qualifier ceux qui, en général, ont des carac-téristiques culturelles occidentales comprenant une gamme complète de formes, de traits et d’objets: du vêtement à la nourriture, du mobilier au moyen de transport.

Mais durant la période républicaine voire contemporaine, il semble que l’attribution de ce terme ait été confrontée à une conscience locale de ce qui est ladino par opposition à ce qui est indígena et qu’on n’arrive pas à le traduire par des qualifica-tifs précis. Le gouvernement du Guatemala, lors du recensement de 1950, reconnaît explicitement, et pour la première fois, la volatilité et la subjectivité de ces attributs.

Somme toute, à cette époque, on considère que tout ce qui ne se dit pas ou ne s’identifie pas comme indígena est donc, par la force des choses, ladino. Pour les besoins du recensement, les Noirs et les Chinois sont considérés comme des Ladinos. Plusieurs verront dans les recom-mandations gouvernementales une volonté de minimiser la présence indigène en termes de nombre ou de pourcentage de la population.

Aujourd’hui, le terme garde toujours une certaine ambiguïté, mais on emploie de plus en plus le terme guatemalteco au lieu de ladino pour désigner les personnes «qui vivent à l’occidentale». Dans certains milieux, ce nouveau terme semble reprendre à son compte le nuage d’exclusion ou d’inclusion des Guatémaltèques de souches différentes. De part et d’autre, la volonté d’affronter l’his-toire d’une conquête qui refuse de se terminer cache une lutte pour le pouvoir que nul n’est prêt à partager. La rétrospective historique de la formation de l’État et de la recherche de l’identité nationale au Guate-mala, au Canada, comme en France, d’ailleurs, nécessite une acceptation du caractère multiethnique de la société, une ouverture d’esprit que tout un chacun s’attribue tout en le refusant à l’autre.

Les Ladinos

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omLes estimations officielles de la population maya se révèlent généralement moins élevées qu’elle ne l’est en réalité. Les chiffres officieux indiquent que les Mayas constituent près de 60% de la population. Ils seraient donc plus de six millions à habiter le Guatemala. Bien qu’ils soient majoritaires, le pouvoir autochtone peine à s’affirmer. Les différents peuples mayas ne détiennent pas de pouvoirs politiques ou économiques au niveau national. Il faut savoir que les ethnies mayas sont très divisées et supportent mal l’idée d’être subor-données à une autre ethnie. Majoritairement agriculteurs, ils occupent les hautes terres du Guatemala. Ils cultivent entre autres le maïs, les haricots et les piments sur des lopins de terre ou minifundios. Cette production, souvent insuffisante pour leur subsistance, les oblige à accomplir des travaux saisonniers loin de leurs terres dans les grandes plantations de café et de canne à sucre.

Les Ladinos composent environ 40% de la population guatémaltèque. La définition du Ladino est plutôt vague. Généralement métissé, le Ladino représente aussi les descendants espagnols (10% de Blancs). Les Ladinos parlent l’espagnol comme première langue, pra-tiquent une religion chrétienne et portent des vêtements à l’occidentale. Ils occupent les principales fonctions gouvernementales, possèdent les plus grandes richesses du pays et dirigent l’économie.

Outre ces deux principaux groupes, le pays est l’hôte des Garífunas, sans doute la po-pulation la plus originale du pays. Nés du métissage entre des esclaves noirs en fuite et des Caraïbes, ces indigènes d’Amérique du Sud qui se rebellèrent contre le pouvoir bri-tannique, les Garífunas ont formé au cours des siècles une culture tout à fait particulière. Ils habitent principalement la région de Lívingston sur la côte Caraïbe, qui est reconnue comme la capitale des Garífunas.

Mais tous les Noirs ne sont pas des Garífunas. Les Noirs, que l’on retrouve aussi sur la côte Caraïbe, parlent généralement l’anglais. Descendants d’esclaves africains détenus dans des colonies anglaises, ils furent emmenés sur ces côtes pour construire le chemin de fer et pour travailler dans les plantations de bananiers au cours du XIXe siècle.

LanguesL’espagnol est la langue officielle du Guatemala. Cependant, plus d’une vingtaine de lan-gues mayas sont aujourd’hui parlées dans le sud du Mexique, au Guatemala et au Belize. Nous pouvons les subdiviser en quatre familles, soit le huastèque, le yucatèque, le maya de l’Ouest et le maya de l’Est.

Les plus importantes langues de la famille maya de l’Est sont le k’iche’ (quiché) et le kaq-chikel (cakchiquel). On y retrouve aussi le mam, le teco, l’aguacatèque, l’ixil, l’uspantèque, le sacapultèque, le sipacapa, le poqomam, le poqomchi et le kekchi.

La plus importante langue de la famille maya de l’Ouest est le tzeltal, parlé surtout dans la région mexicaine du Chiapas. On trouve aussi dans cette famille les langues chontal, chole, chorti, tzotzil, tojolabal, chuj, kanjobal, acatèque, jacaltèque et motozintlèque.

Les langues de la famille yucatèque regroupent le yucatèque, le lacandon, l’itza’ (itzá) et le mopan. La langue yucatèque est la plus commune dans la région mexicaine du Yucatán, dans le nord du Guatemala et au Belize.

Finalement, la famille linguistique huastèque inclut le huastèque et le chicomulceltèque, une langue du Mexique aujourd’hui éteinte.

Consultez la carte de la page 15 pour repérer la répartition géographique de ces langues au Guatemala.

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HistoireLes premiers signes de peuplement au Guatemala remontent à 13 000 ans. Vers la fin de l’ère glaciaire, les chasseurs et les cueilleurs d’origine sibérienne traversèrent le détroit de Béring et atteignirent l’Amérique centrale entre 20 000 et 15 000 ans avant le début de notre ère.

Au cours de ce que les archéologues appellent aujourd’hui la «période archaïque» (8000 à 2000 av. J.-C.), quelques bandes passèrent du nomadisme à une vie sédentaire grâce à l’agriculture. La plupart des plantes comestibles se trouvant dans la région furent tour à

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1. Espagnol2. Q'eqchi'3. Chuj4. Q'anjob'al5. Akateko6. Mam

7. Tektiteko8. Sipakapense9. Awakateko10. Sakapulteko11. Ixil12. Popti (Jakalteko)

13. Uspanteko14. Achi'15. Poqomchi'16. Poqomam17. Chorti'18. Tz'utujil

19. Xinka20. Garífuna21. Itz'a22. Mopán23. K'iche'24. Kaqchikel

Zone multilingue

Deux langues mayas

Golfe duHonduras

Lago deIzabal

OCÉAN PACIFIQUEEL SALVADOR

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RÉPARTITION DES LANGUES AU GUATEMALA

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omtour domestiquées, principalement le maïs. C’est aussi à cette époque que les premiers villages permanents voient le jour, ainsi que certains arts liés au mode de vie sédentaire, comme la poterie et le tissage. Pour connaître l’histoire ancienne des différentes régions du pays, il faut se rapporter à l’introduction du chapitre concerné.

�Les premiers MayasPour les archéologues, c’est lors de la période pré-classique, période de formation dans l’évolution des populations méso-américaines, que l’on trouve les premières expressions des civilisations olmèque, za-potèque et maya. La présence de nombreux vestiges architecturaux (pyramides, palais, temples) datant de plus de 3 000 ans dans les territoires habités par les Mayas indique une augmentation notable de la popu-lation à cette époque et démontre aussi une distinction économique de plus en plus mise en évidence par les contenus différenciés des sépultures.

Cet âge témoigne de la fabrication de céramiques et d’outils plus élaborés qu’avant. Les ustensiles non pé-rissables que l’on a retrouvés sont peints ou gravés et leurs motifs plus réalistes.

�L’âge d’or de la civilisation maya

Pour les différentes cultures méso-américaines, la pé-riode classique, de 250 à 900 de notre ère, se caracté-rise par la domination culturelle de la grande cité de Teotihuacán, située sur le plateau central mexicain, et par les cités mayas au sud-est. Cette période a légué les plus éloquants témoignages de la civilisation maya, alors à son apogée.

Pour apprécier cette période, il faut revenir au début de notre ère, alors que les Mayas introduisent le calen-drier et l’écriture. Ainsi, les hiéroglyphes présents sur les monuments portent des dates et racontent l’histoire des chefs, de leurs victoires et de la succession des dynasties mayas.

Au fur et à mesure que la population augmente, les Mayas sont contraints de vivre en plus grand nombre dans les centres urbains. Les grandes cités mayas, à la fois centres urbains et religieux, sont devenues les centres névralgiques de leurs activités. Tikal, dans le nord du Petén, fut une des plus grandes d’entre el-les. Avec près de 3 000 structures, dont de grandes pyramides, Tikal comptait une population estimée à environ 10 000 personnes dans son centre, et près de 75 000 autres auraient habité les alentours.

Parmi les 3 000 sites archéologiques mayas mis au jour par les archéologues en Méso-Amérique, plus d’une cinquantaine sont considérés comme de grands centres

Le Guatemala avant la

Conquête

Pour mieux saisir le développement de l’Amérique centrale et du Mexique, les archéo-logues ont désigné du nom de «Mésoaméri-que» l’aire des grandes villes anciennes comprise sur le territoire qui va du plateau central mexicain jusqu’aux territoires des Mayas au Salvador et au Honduras. Cette division permet de distinguer les peuples sédentaires des populations nomades, car le sédentarisme s’avère la condition es-sentielle pour l’apparition de sociétés suffisamment complexes pour être appelées «civilisations».

Les archéologues gua-témaltèques découpent l’histoire culturelle de leur pays selon les pério-des suivantes:

Le paléoindien (10000-7000 av. J.-C.)

Cette première période correspond à la pré-sence des chasseurs de grands animaux comme le mastodonte et le cheval préhistorique. Cinq sites seulement témoignent de cette époque au Guatemala, tous situés dans les hau-tes terres.

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urbains qui somme toute témoignent de l’importance de la civilisation maya et de la splendeur architecturale du bâti durant toutes les périodes avant l’arrivée des Espagnols. Ainsi on retrouve dans le Petén les grandes cités de Tikal, d’Uaxactún, d’El Mirador, d’El Naranjo, de Yaxhá, de Nakum et de Holmul. Et au sud, Quiri-gua et Copán. Aux abords de la rivière Usumacinta, qui forme la frontière avec le Mexique, nous retrou-vons les anciennes villes de Piedras Negras, de Yax-chilán et de Bonampak, et finalement, sur la péninsule du Yucatán, s’élèvent entre autres Uxmal et Kabah, d’inspiration puuc, ainsi que Chichén Itzá et Tulum, ville toujours occupée à la venue des Espagnols.

Agriculture et commerce

Les Mayas s’urbanisent donc de plus en plus. Les pro-grès de l’agriculture deviennent ainsi essentiels à leur survie. Cultivant principalement le maïs, les haricots et la courge, les Mayas possédaient une connaissance suffisamment avancée de l’agriculture. Ils dégageaient les terrains des arbustes et des broussailles qu’ils brû-laient par la suite. Les semences étaient plantées une à une au début de la saison des pluies. Des terrasses formées par des murs de pierres ont été découvertes dans la région mexicaine du Yucatán, démontrant des techniques encore plus avancées de drainage.

Bien que les principales préoccupations des Mayas consistaient à subvenir à leurs besoins alimentaires, les maîtres maintenaient des liens avec le reste de l’aire méso-américaine à la faveur du commerce inter-régional. Ainsi, de l’obsidienne (une pierre tranchante) provenant du Cerro de las Navajas, situé sur le plateau central mexicain, a été trouvée à Tikal et à Uaxactún dans la région du Petén, à Altun-Há au Belize et dans d’autres agglomérations mayas. D’autre part, les hau-tes terres fournissaient le jade, une pierre des plus pri-sées de l’époque, utilisée pour la confection de bijoux. Les élites étaient d’ailleurs souvent enterrées avec une perle de jade dans la bouche.

Parmi les produits des basses terres, le cacao figure en tête de liste. Le cacao était une denrée fortement en demande dans les hautes terres, tant pour la consom-mation lors des rituels que pour son utilité à titre de monnaie d’échange. Le cacao serait originaire du Sal-vador et aurait été importé par les Mayas, puis cultivé dans la région des côtes du Pacifique et de l’Atlanti-que. Le sel, un condiment essentiel à la vie humaine, faisait aussi partie des denrés en demande dans les hautes terres. Finalement, le coton se taillait aussi une place de choix parmi ces produits.

À partir des forêts tropicales, où se trouve entre autres Tikal, des pièces exotiques comme les peaux de jaguar et les plumes de toucan, de perroquet et d’oiseau-mouche étaient sans doute expédiées vers

La période archaïque (7000-2000 av. J.-C.)

La chasse, la pêche et la cueillette de plantes comestibles définissent cette période et les traces qu’ont laissées des groupes semi-nomades difficiles à identifier. Néanmoins, les vestiges trouvés sur le littoral du Chiapas, qui déterminent la phase qu’on appelle Chantuto (4000-1800 av. J.-C.), datent de cette période et annoncent une sédentarisation des chasseurs-cueilleurs.

La période préclassique (2000 av. J.-C. à 250 apr. J.-C.)

La période préclassique, plus adéquatement dénommée «période formative», d’une durée de plus de 2 000 ans, se divise en sous-pé-riodes afin de rendre compte de la complexité graduelle de l’organisa-tion sociale qui réunira par la suite les condi-tions d’épanouissement de la civilisation maya classique.

Préclassique ancien (2000-800 av. J.-C.)

Durant cette période, l’agriculture prend la première place devant les activités de chasse, de pêche et de cueillette. La population se sédentarise. Le village devient le lieu d’origine des premières poteries et figurines. La phase archéologique Barra

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omles hautes terres. Cependant, les superbes plumes du quetzal effectuaient le chemin inverse, puisque cet oiseau mythique niche dans les hautes terres.

Plus qu’un moyen de subsistance et d’enrichissement, le commerce entre les différentes cités et cultures méso-américaines aura sans doute permis à ces peu-ples de partager leurs connaissances sur l’astronomie, les mathématiques, l’écriture, les arts et l’architecture, ainsi que sur les formes d’organisations sociales et re-ligieuses.

Le calendrier maya

Les quatre codex, et les nombreuses inscriptions hié-roglyphiques sur les temples, démontrent l‘importance chez les Mayas d’encoder le passage du temps par différents calendriers. Cet intérêt des Mayas pour le temps suscite deux interprétations générales: l’une veut que les Mayas se dédiaient à l’avancement des connaissances astronomiques, et l’autre, plus généra-lement acceptée, suppose que ces textes démontrent plutôt un intérêt marqué pour la généalogie du Roi divin, l’astrologie et la prédiction des événements à venir, voire la détermination du caractère des nou-veau-nés. Selon l’archéologue Muriel Porter Weaver, c’est seulement en étant capables de prévoir avec exactitude les éclipses, les changements saisonniers, les mouvements du soleil et des autres planètes, la fin des périodes et les évé-nements cycliques, que ces hommes pouvaient se préparer pour négocier avec les dieux et les forces du bien et du mal, leur donnant les offrandes et les sacrifices nécessaires pour s’assurer leur soutien.

Bien que leurs calendriers s’appuient sur ceux existant chez d’autres peuples méso-américains, les Mayas ont perfectionné les leurs pour qu’ils deviennent des outils utilitaires dans différents domaines. Les trois outils les plus importants:

y Calendrier de l’année sacrée, le Tzolkin comporte un cycle de 260 jours. L’année sacrée est divisée en 13 mois que l’on désigne par les chiffres de 1 à 13 et d’une séquence rigide de 20 jours portant le nom de divinités. Par exemple, jour 1 est associé au dieu Imix (Nénuphar), jour 2 au dieu Ik (Vent)… et ainsi de suite pour faire 260 jours. Les cérémonies mayas se basaient sur ce calendrier. Il est d’ailleurs encore en vigueur dans certaines localités des hautes terres comme à Momostenango ou Todos Santos.

y Un calendrier qui marque le passage d’une année solaire (Haab ou Année Vague). L’année est divisée en 18 mois (uinal) de 20 jours, numérotés de 0 à 19, ce qui donne 360 jours. À ceux-ci, on ajoute une période de cinq jours de malchance (jour appelé Uayab), pour un total de 365 jours. Ce

(1550-1400 av. J.-C.) se caractérise par une poterie en céramique d’une étonnante variété quant aux techniques décoratives employées. Les sculptures qu’on retrouve sur la côte du Pacifique du Chiapas, du Guatemala et du Salvador témoignent de l’influence de la civilisa-tion olmèque, dont les centres principaux sont situés dans les États de Veracruz et de Tabasco, au Mexique.

Si l’organisation sociale de cette époque de-meure fondamentale-ment égalitaire, certaines différences relatives à la qualité et à la quantité des offrandes funéraires laissent entrevoir le début de la transition vers une différenciation sociale héréditaire.

Préclassique moyen (800-300 av. J.-C.)

Le préclassique ou «formatif moyen» se caractérise par une augmentation démogra-phique soutenue, une hiérarchisation des po-pulations et la construc-tion de plateformes cé-rémonielles sur presque tout le territoire. C’est aussi l’apparition des premières grandes villes de la côte du Pacifique et des hautes terres ainsi que de gros villages tels Seibal, Nakbé et Mirador dans les basses terres du Petén. L’architecture et la sculpture monumen-tale, présentes dans un

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calendrier était associé au Tzolkin dans le cadre d’un cycle de 52 années. Après ce délai, le cycle que l’on nomme «Cycle Rond», recommençait.

y Une façon unique (même si l’on pense que les Olmèques l’utilisaient) à la culture maya de l’époque classique (des basses terres incluant le Petén, le Chiapas et la pénisule du Yucatán) se retrouve la plupart du temps sur les stèles et autres monuments. Cette base de calcul s’appelle le Compte Long, qui reposait lui aussi sur une année de 360 jours. Prenant pour unité la vingtaine, et non la dizaine de notre système décimal, il est similaire à notre calendrier mais plutôt que d’avoir la circoncision du Christ comme jour un, le leur correspond à la naissance du monde pour les Mayas, une date lointaine qui selon notre calendrier grégorien correspond au 13 août 3114 av. J.-C. Le cycle se terminera le 10 décembre 2012 apr. J.-C.

Les mesures du Compte Long sont: 1 kin = 1 jour (24 heures); 20 kins = 1 uinal (20 jours); 20 uinalsx = 1 tun (360 jours au lieu de 400 jours, pour être plus proche du cycle solaire); 20 tuns = 1 katun (7 200 jours); 20 katuns = 1 baktun (144 000 jours, soit 400 ans); 13 baktuns = 5 126 ans. (Le compte peut continuer jus-qu’à l’infini.)

La date la plus ancienne du Compte Long (le 7 décem-bre 36 av. J.-C.) a été découverte au Chiapas (Mexi-que).

Les mathématiques

Le système arithmétique élaboré par les Mayas se base sur une numération vicésimale, c’est-à-dire des unités croissant de 20 en 20, La plus grande prouesse des Mayas est sans aucun doute la découverte et l’utilisa-tion du zéro, ce que les Arabes (d’où provient notre arithmétique) ont découvert beaucoup plus tard.

Pour calculer, les Mayas utilisent des signes très sim-ples. La coquille symbolise le zéro, le point désigne une unité et le tiret cinq unités. Les chiffres de un à quatre s’écrivent avec le nombre correspondant de points; cinq avec un tiret; de six à neuf, par un ti-ret sous lequel repose le nombre correspondant de points; 10, avec deux tirets; de 11 à 14, avec deux tirets sous lesquels reposent de un à quatre points, et ainsi de suite jusqu’à 19. La vingtaine constitue une seconde série qui est superposée au-dessus de la première. En d’autres mots, chaque vingtaine (après les premières 20 unités) est représentée par un point situé au-dessus des premiers points et traits.

nombre grandissant de sites de cette époque, annoncent les grandes villes à venir.

Préclassique récent (300 av. J.-C. à 250 apr. J.-C.)

Le préclassique récent voit apparaître les traits culturels qui définiront les grandes cultures de la période classique: les balbutiements de l’écriture et du calendrier ainsi que des complexes architecturaux d’orien-tation astrologique. Si l’origine des témoins non périssables des échanges commerciaux est facilement identifiable, celle des religions et des idéologies demeure trop floue pour la certifier. Depuis l’ensemble des barrigones, qui jalonne la côte du Pacifique, jusqu’aux grandes pyra-mides d’El Mirador dans le Petén, les traces d’ac-tivité humaine à cette époque se retrouvent dans toutes les régions du Guatemala et témoi-gnent d’une explosion démographique sans précédent.

La période classique (250-900 apr. J.-C.)

La période classique a été la plus louangée de l’histoire des civilisa-tions précolombiennes. Elle se caractérise par l’utilisation simultanée de la voûte en pierre, de la stèle, de l’écri-ture hiéroglyphique, des calendriers et

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omL’écriture chez les Mayas

Les Mayas pouvaient exprimer tout ce qu’ils voulaient par une écriture formée de hiéroglyphes. Ils consi-gnaient leurs histoires, croyances et savoirs surtout dans des manuscrits en fibre d’écorce appelés «codex». Mais plusieurs autres supports étaient aussi utilisés. On retrouve leurs écrits sur des milliers de poteries et sur des monuments (principalement les stèles) de l’époque classique. Les livres qu’on a trouvés datent du postclassique récent (période ayant eu lieu immé-diatement avant l’arrivée des Espagnols), mais tous sont des copies de textes originaux plus anciens, du classique récent.

Seuls trois codex précolombiens et les fragments d’un autre ont survécu à la conquête espagnole et aux in-tempéries. Des documents existants, le codex de Dres-de est le plus intéressant. En bon état de conservation, il se trouve dans la ville allemande qui porte son nom. Il comprend des tables de Vénus qui définissent le cycle des planètes ainsi que des commentaires sur les éclipses.

Le codex Peresiano, gardé à la Bibliothèque nationale de France à Paris, traite de prédictions, de prophé-ties et du cycle des 52 années. Malheureusement, la valeur archéologique de ce document est réduite puisque deux passages sont manquants, et il est en très mauvais état de conservation. Le codex Tro-Cor-tesiano, conservé à Madrid, fournit de l’information sur d’importants rituels. Finalement, l’authenticité des fragments du codex Grolier, qui se trouve à New York, est toujours mise en doute.

Il faut savoir que d’importants documents mayas fu-rent également écrits avec l’alphabet espagnol. Le Po-pul Vuh, le livre sacré des Mayas est le plus connu. Ce livre relate la création du monde, de l’homme et de l’histoire des Mayas K’ich’es. Même si plusieurs siècles séparent la découverte du livre, on estime que le ré-cit reflète les croyances des anciens. On y trouve des scènes décrivant plusieurs grandes poteries en pro-venance d’anciennes villes et qui datent de l’époque classique.

Depuis les années 1960, les progrès dans le décoda-ge des hiéroglyphes permettent aux scientifiques de mieux connaître l’histoire des Mayas (surtout celle des Rois divins de leur généalogie et de leurs congénères durant la période classique).

Art et architecture

Baroque et expressif, l’art des Mayas au moment de leur apogée se distingue des styles plus austères des autres peuples méso-américains. Les artisans mayas

de l’arithmétique qui permettait le comput du temps en compte long à partir d’une date initiale qui correspond, dans notre calendrier, à 3114 av. J.-C. Les grandes villes, comme Kaminal Juyú dans les hautes terres et Cotzumalguapa sur la côte du Pacifique connaissent un dévelop-pement culturel soumis à l’influence de civilisations du Nord.

Le classique ancien (250-600 apr. J.-C.)

Le classique ancien voit le développement, dans les grandes villes du Petén, du complexe stèle-autel qui montre l’image du Souverain accompagnée d’un texte hiéroglyphique racontant son histoire. La société maya est divisée en classes et soumise à l’autorité centralisée qui règne sur un territoire aux limites définies.

Le classique récent (600-900 apr. J.-C.)

Le classique récent marque l’apogée des grandes villes mayas comme Tikal, Quiriguá, Palenque et Copán. Période de densité dé-mographique maximale dans les basses terres, le classique récent voit l’apogée des villes de culture différente situées dans les hautes terres et sur la côte.

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utilisaient plusieurs matériaux comme supports à leurs créations.

Ils peignaient sur l’écorce en utilisant des plumes d’oiseaux comme emblèmes décoratifs. Ces éléments ne peuvent se conserver très longtemps dans un cli-mat tropical. Certaines sculptures de bois ont malgré tout survécu. Par exemple, à Tikal, on y a découvert des linteaux en bois avec le Roi divin dans toute sa splendeur, accompagnés d’un long texte hiéroglyphi-que qui chante ses louanges. En plus de la poterie, dont celle vouée aux rituels funéraires, on a trouvé des pièces de jade travaillées avec soin présentant de superbes reliefs. Les masques de jade que l’on observe dans les musées témoignent de la finesse des artisans de l’époque.

Toutefois, c’est l’architecture qui demeure l’art qui a légué les plus vibrants témoignages de la grandeur de la civilisation maya. Le nombre de constructions qui s’étale sur plus de 2 000 ans est époustouflant. Certes, on constate plusieurs styles tout au long de l’histoire, mais ce sont surtout les styles régionaux qui marquent la créativité des différentes ethnies mayas. L’architec-ture des villes des hautes terres du postclassique ne ressemble en rien à ce que les Mayas de l’époque clas-sique construisaient dans le Petén.

Au Petén, on retrouve ce qu’on pourrait appeler le style Tikal. La construction cérémonielle typique des Mayas de l’époque classique est constituée d’un petit temple fermé et couvert d’une voûte en pierre repo-sant sur une grande structure pyramidale. La voûte est soutenue grâce à la jonction de deux murs parallèles qui vont en épaississant vers le bas et qui sont fermés hermétiquement par une dalle plate au haut. Sur le toit de cette voûte repose une crête en pierre de la même largeur que le temple et posée généralement sur le mur postérieur. Les pièces des temples, plutôt exiguës à cause de la forme des murs créant la voûte, sont recouvertes de stuc. Les palais des Mayas s’avè-rent plus petits, mais surtout les pyramides sont moins élevés que celles sur lesquelles des temples reposent, et, contrairement à ceux-ci, ils comptent de nombreu-ses salles.

Organisation sociale

Pendant de nombreuses années, la théorie voulant que les Mayas de l’époque classique formaient un peuple religieux et pacifique dominait parmi les chercheurs. La croyance voulait que les Mayas fussent pacifiques et modérés. Cependant, sans enlever d’impor-tance au facteur religieux de la civilisation maya, certaines découvertes démontrent que les Mayas étaient aussi compétitifs et belliqueux, s’engageant dans de nombreux conflits locaux. Les portraits de guerriers ainsi que les scènes de batailles, de torture et de prison-niers que l’on a retrouvés sur les stèles et autres monuments confirment cette nouvelle interprétation. L’idée que les Mayas formaient une société composée de prêtres et de paysans dévots a donc beaucoup changé. Pendant la période classique, les Mayas auraient ainsi été dirigés par des Rois divins dont l’historique a été gravée par leurs sculpteurs.

Le postclassique (900-1523 apr. J.-C.)

Le postclassique mar-que la fin de l’activité architecturale classique et la désorganisation du pouvoir politique et religieux traditionnel dans les basses terres du Petén. Cet effondrement s’étale sur plus d’un siè-cle, et, à partir du déclin des grandes villes et sous l’action conjuguée de groupes étrangers, un ensemble de traits culturels et urbanistiques inédits voit le jour.

Sous l’égide des nouvelles capitales où prédomine l’in-fluence mexicaine se développent des routes commerciales maritimes qui transforment la confi-guration économique du territoire. Les hautes ter-res voient l’expansion de petits centres urbains qui deviennent de puissantes capitales régionales. À la conquête espagnole, les K’iche’s de Gumarcaj, les Kaqchikels d’Iximché, les T’zutujils de Chya, les Pipils d’Esquintla et les autres plus petits royaumes occupaient le territoire qu’on appelle le «Guatemala».

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omQuoi qu’il en soit, les Mayas, à leur apogée, formaient sans doute une société complexe composée d’une élite puissante et «divine». Les membres de cette élite portaient des vê-tements élégants, et ils étaient inhumés dans de somptueuses tombes avec leurs bijoux. À cette élite s’ajoutaient une classe de scribes, de comptables et de sculpteurs, puis une classe composée de potiers et de fabricants d’outils et finalement de paysans sur qui repo-sait l’ensemble du système. Bien entendu, ce ne sont malheureusement que des théories interprétatives, nous rappelant à quel point nos connaissances sur cette grande civilisation d’Amérique demeurent incomplètes.

�L’effondrement de la civilisation classique maya

Vers l’an 900, les villes des basses terres (surtout celles du Petén) cessent d’ériger des tem-ples et des stèles à leur Rois divins. Voici, pour les principales villes mayas, les dernières dates, selon notre calendrier, qui y sont gravées: Copán, 820; Naranjo, 849; Caracol, 859; Tikal, 879; Uaxactún, 889; Chichén Itzá, 898; Uxmal 907; Toniná, 909.

L’archéologue américaine Muriel Porter Weaver résume ainsi quelques données histori-ques décrivant la chute de la civilisation classique maya:

y On assiste à un déclin rapide de la population et à l’abandon des grandes villes.

y Dans certaines villes, l’arrivée d’étrangers a sans doute précipité l’effondrement, mais ne l’a toutefois pas provoqué.

y Une nouvelle route commerciale contourne la péninsule du Yucatán au lieu de passer par les centres mayas des basses terres.

y Finalement, l’effondrement de la civilisation classique maya (celle des Rois divins) est réel et sans équivoque.

Qu’est-ce qui s’est produit pour que la civilisation maya des basses terres, qui atteint son apogée au classique récent (600-900 apr. J.-C.), voit ses centres cérémoniels perdre leur pouvoir l’un après l’autre? Les spéculations sur le sujet sont nombreuses, mais mal-heureusement les faits expliquant ces événements sont très rares. Malgré la multitude d’hypothèses avancées, le déclin de la civilisation classique relève encore aujourd’hui du domaine de la conjecture.

Parmi les nombreuses hypothèses évoquées, qui vont de possibles cataclysmes naturels aux plus farfelues, les deux théories suivantes sont les plus acceptées. L’une veut que des révolutions paysannes aient sévi dans les centres mayas, renversant le pouvoir des élites. La seconde spécule que l’augmentation de la population urbaine créa une demande trop forte sur la production de ressources alimentaires, appauvrissant par le fait même les terres fertiles et provoquant la chute des élites et des classes non productives. Une combinaison de ces deux explications est aussi fort possible.

Si les Mayas des basses terres ont connu le déclin, les villes des hautes terres de l’Ouest ont évolué à un rythme différent. On connaît mal ce qui a suivi le déclin des villes du Petén, mais nous savons que plusieurs peuples mayas des hautes terres de l’Ouest ont vécu une ère militariste et ont construit des villes-forteresses, dont certaines sont devenues puissantes.

Si l’on s’intéresse peu à l’histoire qui suivra la chute de la civilisation classique maya des basses terres, celle du reste du pays demeure problématique pour plusieurs Guatémaltè-ques. Deux interprétations de ce qui s’est passé s’affrontent. D’une part, certains historiens acceptent l’histoire telle que décrite par les livres mayas anciens comme le Popul Vuh ou les Annales des Kaqchikels. En résumé, selon les textes, des guerriers venant d’une ville dénommée «Tula» (qui aurait été située dans le nord-ouest du Mexique) ont petit à petit conquis les peuples des hautes terres, appris les différentes langues des conquis et sont

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devenus les rois et maîtres de tous les peuples (K’ich’es, Kaqchikels, T’zutujils, Achis, etc.).

Plusieurs archéologues ne sont pas d’accord avec cette interprétation et soulignent que plusieurs conquérants au Mexique revendiquent aussi une ascendance des Toltèques du royaume (mythique) de Tula. Ces archéologues attendent des preuves spécifiques de l’entrée de ces guerriers toltèques dans le territoire guatémaltèque. Aucune trace archéo-logique n’a été découverte à ce jour. Seuls des attributs architecturaux et culturels démon-trent des liens entre les peuples des hautes terres et les Aztèques, et les autres peuples du Mexique.

Malgré l’absence de consensus sur la venue ou non de guerriers toltèques, l’influence des peuples du Mexique se fit sentir sur pratiquement l’ensemble du territoire occupé par les Mayas. Jusqu’à la conquête espagnole, le territoire actuel du Guatemala était soumis à différentes villes que contrôlaient différentes ethnies.

Les K’iche’s (Quichés), peuple de guerriers par excellence, établirent leur capitale à K’umarcaj (Utatlán) près de l’actuelle Santa Cruz del Quiché. Les Kaqchikels érigèrent la

Golfe duHonduras

Lago deIzabal

OCÉAN PACIFIQUE

Lago dePeténItzá

Lago deAtitlán

Carretera al Atlántico

Carretera al Pacífico

Interamericana

InteramericaineChiantla Vieja

Izapa

SalinasLa Blanca

La Victoria

Chivacabé

Sin Cabesas

ZaculeuLos Cerritos

Chijoj

La Lagunita

AbajTakalik

Utatlán

Piedra delCoyote

ChichéLos Topales

Sajcabajá

Monte Alto

El Baúl

Mixco Viejo

La Tortuga

Chuitinamit

Iximché

Kaminal Juyú

Balberta

Chaculá

Quen Santo

Zacualpa

Los EncuentrosXucaneb

ChamáSakajut

Chichén

ChuitinamitCahyup Guaytán

Conacaste

Cerro de Lajo

San JuanLas Minas

Vista Hermosa La Laguna

Nito

Cancuén

Tres Islas

Sacul

Naj Tunich

Ixkún

QuiriguáLas Tinajas(Chacujal)

El Ceibal

TamaranditoDos Pilas

El CaribeLa Amelia

Mactún

La Pasadita

PiedrasNegras

Machaquilá

Ixpone

Altar de Sacrificios

Polol

Itzimté

La Reina

Aguateca

El Perú

El TintalNakbé

Xultún

Nachtún

La Muralla

Tayasal

Motul deSan José

Uaxactún

El MiradorKinalKinal

Río Azul

TikalNakum

Yaxha

Hulmul

Topoxé

PasoCaballos

YalochManantial

Xmakbatún

La Honradez

Ucanal Uno

Yaltutud

XunantunichNaranjo

Copojá

Ciudad de Guatemala

San Salvador

Belmopan

EL SALVADOR

HONDURAS

BELIZE

MEXIQUE

N

0 25 50km

SITES ARCHÉOLOGIQUES

Les noms soulignés sur la carte ci-dessus correspondent aux sites protégés par un parc plus ou moins structuré. Ces endroits se prêtent mieux que d’autres à une visite touristique du fait que les fouilles archéologiques y ont mis au jour des monuments dont la valeur est facilement observable. Vous y trouverez en général un gardien pouvant vous fournir quelques renseignements.

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omleur à Iximché, vers 1486. On trouvait aussi les Mams dans la région de l’actuelle ville de Huehuetenango; les Tz’utujiils près du volcan San Pedro; les Chujs, Kanjabals, Aguatèques et Ixils se trouvaient dans la région des montagnes Cuchumatanes; finalement, les Achis, près de Rabinal, et les Kekchis peuplaient la région où se trouve aujourd’hui la ville de Cobán.

�La conquête espagnole

L’an 1524 marque le début de la conquête espagnole de l’actuel territoire du Guatemala. Mandaté par Hernán Cortés pour vérifier «l’existence de riches et magnifiques terres ha-bitées par des races nouvelles et différentes», le conquistador Pedro de Alvarado quitte México le 6 décembre 1523. Il dirige l’expédition composée d’une armée de 120 cheva-liers, 300 soldats et plusieurs centaines de Mexicains. Contrairement à Hernán Cortés au Mexique, qui n’eut à faire face qu’au pouvoir centralisé des Aztèques, Alvarado se buta à la résistance acharnée de nombreuses nations autochtones bien implantées sur l’ensemble du territoire. De 1524 jusqu’à sa mort en 1541, il entreprit d’établir un régime militariste, poursuivant la soumission des indigènes. Alvarado, nommé capitaine général des territoi-res qu’il conquerra, marquera à tout jamais l’histoire du Guatemala.

Pourtant, les premières semaines de l’expédition espagnole ne laissent pas présager les 17 années de combats qui suivront l’arrivée d’Alvarado. L’expédition entra dans un calme relatif, franchissant le Chiapas au début de l’année 1524, puis les plaines moins habitées de la côte du Pacifique. Mais après la montée difficile du passage montagneux près de Santa María de Jesús, Alvarado découvrit dans ces hautes terres une région populeuse et les véritables signes de résistance de la part des K’iche’s.

Alvarado obtiendra sa première victoire sur les guerriers k’iche’s à Tonalá, sur la rivière Tilapa. Un second combat sera mené avec moins de succès aux abords de la rivière Sa-malá. Pendant ce temps, avec l’espoir de former un front uni contre l’invasion espagnole, le peuple k’iche’ tentera vainement d’établir une alliance avec les peuples tz’utuiil et ka-qchikel, ennemis des K’iche’s. Saisissant l’opportunité de défaire les guerriers k’iche’s, les Kaqchikels décidèrent de se joindre aux Espagnols.

Isolés face aux troupes d’Alvarado, qui étaient moins nombreuses mais armées de fusils et dotées de chevaux, les guerriers k’iche’s tomberont lors d’un décisif et désormais célèbre affrontement au mois d’avril de l’an 1524. Les hautes plaines, où se dresse aujourd’hui la ville de Quezaltenango, furent le théâtre de cette bataille au cours de laquelle le chef des K’iche’s, Tecun Uman, aurait péri dans un duel contre nul autre qu’Alvarado. La légende veut qu’un quetzal, symbole de la liberté, se soit posé sur la poitrine ensanglantée du chef des K’iche’s.

À la suite de cette victoire des Espagnols, quelques K’iche’s acceptèrent d’être baptisés, et une quarantaine joignirent l’expédition espagnole en tant que guides et interprètes. L’histoire raconte qu’après avoir déposé les armes le prince k’iche’ Oxib Queh invita les Espagnols dans sa capitale, Gumarcaj (Utatlán), située près de l’actuelle ville de Santa Cruz del Quiché. Il semble que les K’iche’s y avaient préparé une embuscade. Mis au courant du complot, Alvarado refusa de s’établir dans l’enceinte de la capitale k’iche’, qu’il pilla et mit à feu. Le prince Oxib Queh fut brûlé vif le 13 avril 1524, ce qui mit fin à la suprématie royale des K’iche’s dans la région.

Mais plusieurs peuples refusaient toujours de se soumettre à l’autorité espagnole. Alvarado s’attaqua d’abord aux Tz’utujiils du lac Atitlán; appuyé par les Kaqchikels, il les défit sans trop de peine. Puis il dut faire face à la résistance acharnée des Pipils et, lors d’un combat à Acajutlá, il fut blessé. Il se rendit dès lors à Iximché, capitale des Kaqchikels, et, trouvant l’endroit propice, décida d’y fonder la première ville espagnole, le 24 juillet 1524.

Mais quelques mois plus tard, les Kaqchikels se rebellèrent à leur tour contre leur allié, excédés par les forts tributs qui leur étaient exigés. Cette guerre durera près de cinq

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PPopulation 8Principaux événements historiques EN 23

RRépartition des langues au Guatemala MAP 11Rigoberta Menchú Tum,

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Recherche, rédaction et mise à jour de la 2e édition: Denis Faubert Collaboration à la recherche et à la rédaction de la 1re édition: Carlos Soldevila Éditeur: Olivier GougeonDirecteur de production: André DuchesneCorrecteur: Pierre DaveluyInfographistes: Pascal Biet, Julie Brodeur, Marie-France Denis, Pierre LedouxCartographes: Bradley Fenton, Philippe Thomas

Cet ouvrage a été réalisé sous la direction de Claude Morneau.

Remerciements:

Ana Smith et Julissa Marisol Rivera Carrillo, de l’INGUAT; René et Francesca Sanchinelli, de la Posada Belén; Jean-Luc Braconnier, de l’agence Ek Chuah; Thierry Roquet, de l’agence Mayaexplor.

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Guides de voyage Ulysse est membre de l’Association nationale des éditeurs de livres.

Portrait du Guatemala, ISBN 978-2-89665-852-7 (version PDF), est un chapitre tiré du guide Ulysse Guatemala, ISBN 978-2-89464-347-0 (version imprimée), dont la publication et le dépôt légal ont eu lieu le deuxième trimestre 2007.

Toute reproduction ou toute diffusion, par quelque procédé que ce soit, est formellement interdite sous peine de poursuite judiciaire.

© Guides de voyage Ulysse inc. 2011Tous droits réservésISBN 978-2-89665-852-7 (version PDF)

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