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Poésie au cycle 3 Leïla DAVID CPC ST Martin de Crau Février 2013

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Poésie au

cycle 3

Leïla DAVID

CPC ST Martin de Crau

Février 2013

Plan 1 Les pratiques de classe.

2 Le constat des inspecteurs.

3 Les instructions officielles.

4 Les problèmes posés par l’enseignement

de la poésie.

5 Quelques solutions…

6 Par où commencer?

7 Et la récitation?

8 Comment animer la poésie en classe?

Les pratiques de classe

Le constat des inspecteurs

Peu d’observation de séances spécifiques

Rares affichages de textes

Affichage de listes de textes très concises

Pas ou peu de suivi des cahiers sur un ou deux

cycles

Pas de progression

Les IO 2008

Un travail régulier de récitation

(mémorisation et diction) est conduit

sur des textes en prose et des poésies.

Les compétences du palier 2 à travailler

avec la poésie…

L’élève est capable : d’écouter le maître, de poser des questions, d’exprimer son point de vue, ses sentiments.

Il s’entraîne à prendre la parole devant d’autres élèves

pour : reformuler, résumer, raconter, décrire, expliciter un raisonnement, présenter des arguments.

Il apprend à : tenir compte des points de vue des autres, utiliser un vocabulaire précis appartenant au niveau de

la langue courante, adapter ses propos en fonction de ses interlocuteurs et

de ses objectifs.

Un constat :

la poésie pose problème.

par sa fonction.

par son enjeu.

selon la capacité de réception des élèves.

Pourquoi la poésie pose-t-elle

problème ?

Incongruité naturelle et revendiquée

Dérangement linguistique et conceptuel

Anarchie formelle et sémantique

En quoi la poésie peut-elle poser problème

aux enseignants?

transmettre la norme linguistique donc préserver

la valeur de référence commune

inscrire dans les consciences des représentations

stables et ordonnées de la réalité

évolution de l’école vers le pragmatisme socio-

économique : rentabilité, efficacité

Caractère supplétif:

-place marginale dans les manuels, les

programmes, les horaires

-forme en classe d’un enjoliveur pour le

plaisir et le repos.

Quelles solutions envisager ?

3 possibilités…

La première : le détournement

traitement pédagogique en référence au génie,

au chef d’œuvre, au respect, à l’admiration.

Les outils utilisés :

-la récitation

-l’explication de texte.

Les dangers :

-le caractère non formel du poème peut disparaître.

-parfois l’enjeu essentiel, la sensibilité, est escamoté.

-elle n’est envisagée que si elle touche l’admiration

ou le plaisir.

La deuxième : le renoncement

Décréter que la poésie est un objet sacré

qui n’a pas sa place à l’école.

Avouer n’en percevoir ni la nécessité, ni le

pourquoi, ni le comment.

La troisième solution : Poésie comme support d’enseignement

et objet d’étude

Le choix de l’inconfort mais de la richesse…

caractère conflictuel

-avec les normes langagières

-avec les représentations collectives

ouverture à une fonction critique, essentielle.

apprendre à transgresser des règles, à s’écarter

de la norme.

Ce qui est difficile pour l’enseignant

Inventer les moyens pédagogiques pour:

faire l’essai au moins une fois dans la scolarité

élémentaire de la « subversion poétique »

percevoir l’instabilité des représentations du

monde et leur diversité

explorer la langue française.

« La poésie est un extraordinaire accélérateur de

conscience. »

Roberto Juarroz (Poète argentin, 1925-1995)

Mais par où commencer ?

Reconsidérer le répertoire de textes offert à

chacun des niveaux

-sa logique

-son étendue

-sa diversité.

Consacrer un temps de travail en équipe à cette

réflexion didactique.

Constituer un répertoire

Pourquoi ?

-promouvoir chez les élèves une représentation ouverte et dynamique de la poésie.

-offrir une saisie simultanée des modalités poétiques les plus diverses :

classique & contemporain,

français & étranger,

en français ou en langue d’origine,

formalisme & lyrisme,

haïku & élégie,

Pantoum, sonnet et autre forme.

Harmonie du soir

Voici venir les temps où vibrant sur sa tige

Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;

Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;

Valse mélancolique et langoureux vertige !

Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;

Le violon frémit comme un cœur qu'on afflige ;

Valse mélancolique et langoureux vertige !

Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

Le violon frémit comme un cœur qu'on afflige,

Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir !

Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;

Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.

Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir,

Du passé lumineux recueille tout vestige !

Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...

Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !

C.Baudelaire

Rencontrer tôt une coexistence de tons, de

registres, d’intentions et de formes.

« Il faut que vous ayez senti la poésie vivre et

respirer dans votre cœur, avant que nous nous

mettions à en faire l’anatomie. »

Stefan Zweig

Le rôle clé de l’enseignant Il aide chaque élève :

à devenir le lecteur passionné d’au moins un

poème.

à construire le comportement de lecteur

particulier

mettre les élèves en condition d’émergence des

multiples modalités de lecture en suscitant le

débat interprétatif

valoriser l’autonomie et le pouvoir de décision de

l’élève.

encourager au doute et à la frustration.

Et la récitation dans tout ça?

La récitation est une transmission et une socialisation du poème.

S’assurer que la récitation :

ne conduise pas à un apprentissage aveugle,

n’éloigne les élèves de toute clarté cognitive.

Le rôle de l’école est de susciter l’oralisation du poème.

Diverses formes de l’oralisation

d’un poème

o une vocalisation à usage personnel,

une lecture « comme on en a envie », où on

éprouve le plaisir de « mastiquer » les mots,

un temps quotidien de lecture libre, à voix haute,

sans audience publique.

Elle peut revêtir diverses organisations :

en petits groupes,

par deux

collectivement, de temps à autre.

Dire un poème Lire un poème, l’investir, le pénétrer, implique :

sa mise en bouche,

son articulation.

Cela nécessite :

matière

souffle

intensité de voix allant du silence à…

Mais mémoriser et réciter des poèmes ne peuvent

assumer l’acquisition intégrale de ces compétences.

D’où la nécessité d’une progression

Illustration vidéo

Le maki mococo

Scénario pour une rencontre autour du recueil

« Les animaux de personne » de Jacques Roubaud

Vidéo AFL

Comment animer la poésie en classe?

Les activités à haute voix

1/ Travailler les composantes expressives de

la voix:

-l’intensité

-l’accent

-l’intonation

-les silences

-l’expression du visage

2/ travailler les façons de lire ou de dire Les modalités

-individuelle

-duo

-en groupe

-avec accessoire

-mimer

Les dispositifs

-la boîte à poèmes

-l’anthologie enregistrée

-le spectacle poétique

-les brigades poétiques

Les traces écrites individuelles ou

collectives

-la copie

-l’illustration

-l’affiche poème

-l’affiche par thème

-l’arbre de poésie

Les ateliers d’écriture

-reconstituer un poème découpé

-trouver un titre

-compléter un poème avec ou sans mots donnés

-poème devinette

-créer un diaporama

-jeux poétiques: Acrostiche, cadavre exquis, S+7, lipogramme, haïku, mots valises.

La sonnerie retentit.

Les Elèves crient,

Les Camarades se mettent en rang,

La cOur devient de plus en plus calme.

Les professeurs arrivent,

Les Elèves rentrent les uns après les autres.

Sans amour

Je nage

En haute mer

Shoshi

Acrostiches

Haïkus

Mots valises

Cadavres exquis

Foultitude foul(e) + (mul)titude

Mot créé par Victor Hugo

dans Les Misérables

L'Étranger

- Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis?

ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère?

- Je n'ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.

- Tes amis?

- Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté

jusqu'à ce jour inconnu.

- Ta patrie?

- J'ignore sous quelle latitude elle est située.

- La beauté?

- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle?

- L'or?

- Je le hais comme vous haïssez Dieu.

- Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger?

- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas...

là-bas... les merveilleux nuages! Charles Baudelaire

S+7

"L’Étranger" de Baudelaire

devient "L’étreinte" :

– Qui aimes-tu le mieux, homochromie énigmatique, dis ? ta perfection, ton mérinos, ta soif ou ton frétillement ?

– Je n’ai ni perfection, ni mérinos, ni soif, ni frétillement.

– Tes amidons ?

– Vous vous servez là d’un paros dont la sensiblerie m’est restée jusqu’à ce jouteur inconnue.

– Ton patron ?

– J’ignore sous quel laudanum il est situé.

– Le bécard ? – Je l’aimerais volontiers, défaut et immortel.

– L’orangeade ?

– Je la hais, comme vous haïssez Différenciation.

– Eh ! Qu’aimes-tu donc, extraordinaire étreinte ? – J’aime les nucléarisations… les nucléarisations qui passent…

là-bas… là-bas… les merveilleuses nucléarisations !

Mon rejeton, mon frère,

Songe comme il est cher

De s'envoler loin d'ici ensemble !

Kiffer comme on désire,

Kiffer et mourir,

En une contrée qui te ressemble !

Les soleils mouillés

De ces ciels brouillés

Pour mon esprit ont le prestige

Si mystérieux

De tes fourbes yeux,

Qui brillent de vertige.

Ici, tout n'est qu'ordre et vénusté,

Luxe, sérénité et volupté.

Mon enfant, ma soeur,

Songe à la douceur

D'aller là,bas vivre ensemble ?

Aimer à loisir,

Aimer et mourir

Au pays qui te ressemble !

Les soleils mouillés

De ces ciels brouillés

Pour mon esprit ont les charmes

Si mystérieux

De tes traîtres yeux,

Brillant à travers leurs larmes.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté.

C.Baudelaire

Lipogrammes

Les documents…

Liste auteurs/poésies avec entrée possible « Aborder la poésie autrement » C. Poslaniec, RETZ.

Avec CD anthologie enregistrée

Fichier Editions Buissonnière « La poésie autrement au cycle 3 » C.Robert

Editions Rue du monde « Ceci est un poème qui guérit les poissons »

« J’ai oublié ma poésie »

Collection Petits géants

Bonne poésie à tous…

contact SAV:

[email protected]

Merci à Alain N. d’avoir pris du temps pour me transmettre son savoir.