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11 Catéchèse CE2-CM1
paroisse Saint Vincent en Lignon
Pour les animateurs
COMPRENDRE LE RECIT DE LA MULTIPLICATION
DES PAINS
Situer le récit : C'est une première multiplication des pains, car il y en eut deux (Matthieu 16:9.10).
Elle est racontée par tous les évangélistes (Matthieu 14:12-21; Marc 6:30-44; Luc 9:15-17; Jean 6:1-
14). Les disciples sont revenus de leur mission en Galilée, et Jean-Baptiste est mort entre-temps.
Jésus, l'ayant appris, décide de quitter Capharnaüm (Matthieu 14:13). Il désire être seul à seul avec
ses disciples. Ils quittent donc cette agglomération grouillante de monde et se rendent dans un
"lieu désert". Ils ont besoin d'un peu de solitude. Prenant une barque, ils vont sur la rive Nord du
lac. Mais la foule accourt et grossit sans cesse, à mesure qu'ils traversent les bourgades sillonnant
la rive.
A la mort de Jean baptiste, Jésus se réfugie dans le désert : Dans la Bible le désert est souvent
présenté comme un lieu où l’on peut rencontrer Dieu dans la solitude.
• Une grande foule le suivait, parce qu’elle avait vu les signes qu’il accomplissait en
guérissant les malades : cela nous rappelle ce que nous avons vu lors du temps
intergénérations avec les rencontres de Jésus. La foule venait de partout, parfois de très
loin pour l’entendre et le voir. L’existence de Jésus commençait à être connue. On se
racontait qu’il n’était pas comme les autres ! Ses paroles étaient réconfortantes, elles
donnaient de l’espoir et du courage face à une société qui créait des exclus, des affamés et
des opprimés. Elle a faim d'autre chose ; elle attend un regard, une écoute, une caresse, un
soutien… Elle attend un bon berger pour la guider.
• « Il se fait tard renvoie ces gens» : La fatigue de la journée se fait sentir et les disciples ont
faim, s’ils tardent trop, ils ne trouveront plus de quoi manger. Il faut donc renvoyer ces
gens, quitter ce lieu désert ; il n'y a rien ici pour subvenir aux besoins des hommes. Ils
veulent renvoyer la foule. Les disciples n'ont pas un regard dirigé vers la foule, vers les
autres.
• « Donnez leur vous-mêmes à manger » C’est une réponse surprenante! Jésus qui sait très
bien qu'ils n'ont pas assez de provisions pour cela, de plus ils n’ont pas assez d’argent et
même en Palestine, les commerces sont fermés le soir. Et comment auraient-ils fait pour
acheminer des provisions sur place ? Autant d'obstacles que Jésus veut leur faire découvrir,
pour les préparer intérieurement au miracle et les inviter à se mettre au service des autres.
Jésus est le contraire des disciples, il AIME et veut rejoindre la foule et partager. C'est
maintenant que les gens attendent, c'est maintenant qu'ils espèrent ; c'est donc
maintenant qu'il faut agir, se dépasser, se mettre au service de, faire UN avec la foule.
• « Nous n’avons que cinq pains et deux poissons » : Pain et poissons étaient la nourriture
quotidienne des habitants de la Galilée. Etonnement des disciples, comment nourrir une
telle foule avec si peu ? Il leur est impossible de réaliser son souhait. On ne peut trouver
de nourriture dans un désert, synonyme d’aridité, de stérilité et de mort.
• Dans le récit de Jean ou de Marc il est dit que c’est un petit garçon qui apporte 5 pains et 2
poissons : l’enfant donne ce qu’il a au risque de ne rien garder pour lui. C’est un don
comme lorsque nous apportons les offrandes à la messe. Si on apporte les hosties (pain
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paroisse Saint Vincent en Lignon
sans levain) c’est que des hommes ont cultivé du blé pour avoir du pain, si on apporte le
vin, c’est que des hommes ont cultivé la vigne pour avoir des raisins et du vin.
• « Jésus ordonne à la foule de s’asseoir » : On ne partage pas un repas sans s’y préparer un
minimum. On s’assied avec les autres pour écouter et échanger. Ils deviennent Peuple de
Dieu. Herbe verte : insolite dans un lieu désertique mais expression à résonnance biblique
qui fait allusion au berger des psaumes qui conduit son peuple au repos car dans le récit de
Marc il est dit : « En débarquant, il vit une foule nombreuse et il en eut pitié, parce qu’ils étaient comme des
brebis qui n’ont pas de berger, et il se mit à les enseigner longuement. » Marc veut montrer que Jésus est
ce berger annoncé par Ézéchiel, qui a pitié de ses brebis, et qui les conduit sur de verts
pâturages, et qui les rassasie, qui va chercher celle qui est perdue. Il est le nouveau Moïse qui
conduit son peuple.
• « Il prononça la bénédiction, il rompit le pain puis il les donna aux disciples et les disciples
les donnèrent à la foule » : On notera le parallèle avec le récit de l'Eucharistie : Jésus prend,
prononce la bénédiction, rompt le pain, le donne (on y reviendra plus tard). Eucharistie
signifie « Action de grâces ».
• Jésus initie progressivement ses disciples à l’eucharistie. Le Discours sur le Pain de vie
(Jean) qui suivra continue cette initiation.
• Aussi bien dans l’Eucharistie que dans la multiplication des pains, il y a transformation.
Dans la multiplication des pains, transformation de 5 pains et 5 poissons en beaucoup de
nourriture. Dans l’eucharistie, transformation du pain et du vin en corps et sang du Christ
(transformation d’une réalité matérielle en une réalité divine). On remarquera que Jésus
accomplit les mêmes gestes.
• Jésus nourrit la foule comme il nourrit son peuple aujourd’hui par l’eucharistie.
Communier, c’est se nourrir de Jésus Christ et vivre de sa Parole.
• « Tous mangèrent à leur faim » : C’est extraordinaire, Jésus a donné de la nourriture à tout
le monde. C’est un cadeau qu’il a fait aux hommes et femmes présents, un don gratuit car
ils n’avaient rien demandé. Aujourd’hui encore Jésus donne de la nourriture à tous les
hommes quand on célèbre l’eucharistie. Il ne donne plus du pain à la foule, mais le pain et
le vin (qui rappelle le sang qu’il a versé sur la croix), ce pain et ce vin qui deviennent corps
et sang du Christ. Chaque fois que nous allons communier, Jésus nous invite à le recevoir.
Non seulement à nourrir notre corps, mais aussi et surtout à nourrir notre âme en écoutant
ce qu’il nous dit et en respectant ses paroles. Il nous invite également à partager entre
frères et sœurs.
• « On ramasse douze paniers » : comme... douze apôtres ou les douze tribus d’Israël. Rien
ne doit se perdre. Les dons de Dieu ne se gaspillent pas. Surtout si d'autres ne mangent pas
à leur faim...