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La politesse et les convenances ne sont plus reglees par des codes ligides. Cependant, il existe dans la vie sociale et professlonnelle des usages et des coutumes qu 'il vaut mieu..xconnaftre pour ne pas commettre d'impair* et pour etre accepte. PETIT MANUEL DU SAVOIR·VIVRE TROP POll POUR ETRE HONNETE? «L'esprit de politesse est une certaine attention a faire que, par nos paroles et par nos manieres, les autres soient contents de nous », ecrivait La Bruyere. II notait deja (au xvu=siecle) que la politesse est differente selon les epoques et selon leslieux. 11est vrai que les regles de l'etiqueue - telles qu'on peut encore les lire dans les manuels de savoir-vivre- ne sont plus guere en vigueur. 11est vrai aussi que, selon les milieux sociaux ou professionnels, selon que l'on est en ville ou a la campagne, on est plus ou moins protocolaire. Mais Uy a un minimum de regles a respecter pour ne pas avoir l'air d'un rustre* ou d'un malpoli. II y a «des choses qui se font et des choses qui ne se font pas», «des choses qui se disent et des choses qui ne se disent pas ». Les Francais sont dans leur ensemble tres sensibles a ce qu'ils considerent comme les regles elernen- taires de la vie sociale : saluer, s'excuser, remercier. Quel que soit Ie milieu, l'ap- prentissage de la politesse tient une place irnportante dans l'education des enfants, qui doivent tres tot savoir dire: «Bonjour, madame», « 5'H vous platt, monsieur», «Merci, monsieur», etc. Cela doit devenir un reflexe l Dans un magasin, par exemple, il [aut respecter tout un rituel 51on ne veut pas erre considere comme un affreux goujal. Le client salue ala caruonade" en entrant, il remercie Ie commercant quand i1 a ete servi, celui-ci doil Ie remercier quand il a ele paye, ensuile iJ faU[ que chacun dise «au revoir» ... De la meme far;on, si on ecrase Ie pied d'une personne dans Ie metro, Ie plus impor- tant est de prononcer llne excuse, meme banale! ToUles ces paroles sont dever- ••••••••••••••••••••• DE L'USAGE DES BONNES MAN/ERES •DepuIs quatre siecIes, traites, ~ et rnanueIs de savoir-Yivre fIeurissent a 1.11 rythme encore plus soutenu que Ies rM8S de cuisine [..• J. L.es xvr, XVI' et XVIII' siecles sont ceux des Civilttes, owrages dont Ie but est soIt d'~ au courtisan 1.11 comportement ~ du lieu royaJ aU II est ~, soIt d'appnmdre au bon chretien a se montrer ~ de ce nom et a se distinguer des paiens et des sauvages. Au XIX" siecle, tout change. La Cour a disparu, rempJac:ee par "Ie grand monde n, aU des artstocrates devenus vertueux cOtoient des bourgeois devenus gentiJshommes [•.• J. Aux CMIIt8s suc:cedent d'innolilbrables Guides du Savoir-Yivre, des Usages, des boos Usages. [ ••• J Aujourd'hul, dlra-t-oo, [... J flnIes Ies attitudes guIndees* et Ies formules toutes faites. Voire! Car iI est facIJe de remarquer que Ies plus decontractes sont ceux qui connaIssent Ie mieux Ies formJles en ques.- tion et leurs regIes d'empIoi ...• Sylvie Weil, Tresors de /a politesse franfalse, Belin, 1983. ••••••••••••••••••

pour nepas commettre d'impair* PETITMANUEL · tape dans Ie dos ou sur Ie ventre a un Fran-rals que vous voyez pour la premiere tots. ... d'autrui compte pourrien. D'ood'incom-presslbles

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La politesse et les convenances

ne sont plus reglees par des codes ligides.

Cependant, il existe dans la vie sociale et professlonnelle

des usages et des coutumes qu 'il vaut mieu..x connaftre

pour ne pas commettre d'impair*

et pour etre accepte.

PETIT MANUELDU SAVOIR·VIVRE

TROP POll POUR ETRE HONNETE?

«L'esprit de politesse est unecertaine attention a faire que, par nosparoles et par nos manieres, les autressoient contents de nous », ecrivait LaBruyere.

II notait deja (au xvu=siecle) que lapolitesse est differente selon les epoqueset selon les lieux. 11est vrai que les reglesde l'etiqueue - telles qu'on peut encoreles lire dans les manuels de savoir-vivre-ne sont plus guere en vigueur. 11est vraiaussi que, selon les milieux sociaux ouprofessionnels, selon que l'on est en villeou a la campagne, on est plus ou moinsprotocolaire. Mais Uy a un minimum deregles a respecter pour ne pas avoir l'aird'un rustre* ou d'un malpoli. II y a «deschoses qui se font et des choses qui ne sefont pas», «des choses qui se disent etdes choses qui ne se disent pas ».

Les Francais sont dans leurensemble tres sensibles a ce qu'ilsconsiderent comme les regles elernen-taires de la vie sociale : saluer, s'excuser,remercier. Quel que soit Ie milieu, l'ap-prentissage de la politesse tient uneplace irnportante dans l'education desenfants, qui doivent tres tot savoir dire:«Bonjour, madame», « 5'H vous platt,monsieur», «Merci, monsieur», etc.Cela doit devenir un reflexe l

Dans un magasin, par exemple, il[aut respecter tout un rituel 51on ne veutpas erre considere comme un affreuxgoujal. Le client salue ala caruonade" enentrant, il remercie Ie commercantquand i1 a ete servi, celui-ci doil Ieremercier quand il a ele paye, ensuile iJfaU[ que chacun dise «au revoir» ... Dela meme far;on, si on ecrase Ie pied d'unepersonne dans Ie metro, Ie plus impor-tant est de prononcer llne excuse, memebanale! ToUles ces paroles sont dever-

•••••••••••••••••••••DE L'USAGE

DES BONNES MAN/ERES

•DepuIs quatre siecIes, traites, ~et rnanueIs de savoir-Yivre fIeurissent a 1.11

rythme encore plus soutenu que Ies rM8Sde cuisine [ ..• J. L.es xvr, XVI' et XVIII' sieclessont ceux des Civilttes, owrages dont Iebut est soIt d'~ au courtisan 1.11

comportement ~ du lieu royaJ aU II est~, soIt d'appnmdre au bon chretien a semontrer ~ de ce nom et a se distinguerdes paiens et des sauvages. Au XIX" siecle,tout change. La Cour a disparu, rempJac:eepar "Ie grand monde n, aU des artstocratesdevenus vertueux cOtoient des bourgeoisdevenus gentiJshommes [•.•J. Aux CMIIt8ssuc:cedent d'innolilbrables Guides duSavoir-Yivre, des Usages, des boos Usages.[ ••• J Aujourd'hul, dlra-t-oo, [ ... J flnIes Iesattitudes guIndees* et Ies formules toutesfaites. Voire! Car iI est facIJe de remarquerque Ies plus decontractes sont ceux quiconnaIssent Ie mieux Ies formJles en ques.-tion et leurs regIes d'empIoi ...•

Sylvie Weil, Tresors de /a politessefranfalse, Belin, 1983.

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IfPETIT MANUELDU SAVOIR.vIVRE

..................................................LEs MAUVAISES MANIERES DES FRAN~AIS

lis avouent qu'lIleur arrIve ou qu'lIleur est deja arrive:Ensemble Hommes Femmes

.Au restaurant, en groupe, lorsqu'li s'agit de payerl'additJon, de payer uniquement ce qu'lls ont consomme 45% 51% 39%

• De couper la parole aux autres au cours d'une discussion 44% 42% 46%

• De se mettre Ie doigt dans Ie nez 45% 55% 36%

• De parler la bouche pleine 36% 40% 33%

.De ne pas rendre rapldement ce qu'i1sont emprunte(un livre, un disque, etc.) 35% 40% 30%

• De baliler ou de tousser sans mettre la maindevant la bouche 30% 35% 26%

• De lire Ie joumal par-dessus I'epaule de leur voisindans les transports en commun 28% 30% 27%

• De ne pas dire bonjour a leurs collegues tous les matins 25% 29% 20%

• De lire Ie journal Hable au nez de leur(s) convive(s) 16% 20% 11%

• Dedevoir de I'argel'j a un ami ou a un parent 15% 18% 12%

• Demanger bruyamment au cinema 10% 12% 8%

.De jeter dans la nature les detritus* de leur pique-nique 9% 12% 6%

• De ne pas se brosser les dentspendant au moins une semaine 8% 14% 3%

D'apres L 'Echo des savanes, revrier 1993.Sondage IPSOSjECHO.

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LA POIGNEE DE MAIN

•Chez les peuples europeans,comme chacun salt, la poignee de mainsert a dIre bonJour.Chez res Fran~ais enpartleuller, on se serre la main a toutmoment de la joumee.

Commencez done par Mer de votreesprit toute Idee de courbette: courberI'echlne est, pour un Fran~ls, syno-nyme d'humiliatlon et d'echec. Falredes courbettes est une attitude reser-vee aux laquais des pieces de Moliere.La polgnee de main est d'allleurs Icl uneInstitution bien prererable a notreprofonde inclinaison du busta, croyez-mol: les Fran~als sont tous de talliesdifferentes, et la synchronisation deleurs mouvements collectifs lalsse adeslrer; Imaglnez-vous toutes ces tetes~ risquant constamment de....... 1111" .. ?

sees de facon automatique, ce qui parattridicule ou hypocrite a certains etran-gers, mais elles constituent les regleselementaires de la politesse.

Lorsqu'on demande a des FrancaisqueUes sont pour eux les situations lesplus impolies, c'est le manquement aces marques formelies de politesse quiles choque le plus. On peut s'etonnerqu'ils soient moins sensibles a descomportements pourtant grossiers (nepas laisser sa place a une personne ageeou a un handicape dans un lieu public,couper la parole a quelqu'un, lacher laporte sans se soucier des personnes quisuivent) et qu'iIs soient peu nombreuxa considerer qu'il est impoli de doublerdans une file d'attente! Quant aumanque de galanterie, les fenunes s'ysont lelIement habimees qU'elles ne

s'attenderu merne plus a ce que leshomrnes leur tiennem la porte!

Les regles de politesse ont pourobjectif d'organiser la vie en societe,mais aussi de s'opposer a l'expressionde paroles ou de comportementsviolents. On essaie (avec de moins enmoins de succes) d'interdire auxenfants de prononcer des jurons ... maisles adultes ne s'en privent pas. Lesgros-sieretes sont de plus en plus tolereesdans tous lesmilieux et a tous les ages.

L'ecart est de plus en plus grandentre la tradition de « bonne educa-tion» et le comportement dans la viequotidienne. Les pratiques socialesn'ont plus grand-chose a voir avec lesconseils donnes dans les manuels de« savoir-vivre ala Irancaise ». Beaucoupde gens se plaignent du laisser-aller quis'esi progressivemem developpe, quece soit dans les families, les entreprises,les lieux publics, mais tout le monde ypanicipe l

Ce sont les jeunes qui ontcommence a denoncer durant lesdemieres decennies (dans la foulee demai 68), les regles de « la politessebourgeoise», non seulement parcequ'elles apparaissaient comme desconrrainres formelles vides de sens,mais surtou t parce qu'elles etaient syno-nymes d'hypocrisie sociale. Ils affir-maient que la vraie politesse devait etrela politesse du cceur, celie qui consiste afaire attention aux autres.

Cene tendance s'est etendue a tousles milieux et a toutes les generations.De fac;ongenerale, dans la vie courante,on est devenu beaucoup moins « acheval sur les convenances*». Etre poll,c'est avant tout se comporter correcte-ment, considerer les autres conune desetres egaux, les trailer comme on

souhaiterait soi-rneme etre traite, Labonne education, a notre epoque, secaracterise davantage par Ie respect desautres que par la stricte conformite a uncode Iormel de savoir-vivre.

SIMPLE COMME BONJOUR

En ville, on parle rarement a desgens qu'on ne connan pas dans les lieuxpublics, si ce n'est pour demander sonchemin, un renseignement, l'heure, ouencore en cas de difficultes particu-lieres. Engager la conversation avec uninconnu qui occupe la table voisine aucafe ou au restaurant est considerecomme une tentative d'envahisse-ment ... ou de drague*! Les habitantsd'un merne immeuble peuvent se croi-ser pendant des annees dans le rnerne

14PEmMANUELDU SAVOIR-VIVRE

ascenseur sans se dire autre chose que«bonjour» ou « bonsoir » !En revanche,quand on est a la campagne ou dans unpetit village, on dit Iacilernent bonjour aroute personne que l'on rencontre,meme si on ne la connail pas.

On salue difleremment les person-nes selon les circonstances et selon ledegre d'inrimite qu'on a avec elles. Ondonne une poignee de mains auxpersonnes que ron ne connatt pas ouavec lesquelles on a seulement des rela-tions formelles ou professionnelles.Mais on s'ernbrasse aussi beaucoup,non seulement entre personnes de larnerne famille, entre amis, rnais des queron se connatt un peu, parfois memeentre collegues, dans certains milieuxprofessionnels. On s'embrasse a chaqueIois que l'on se dit bonjour ou au revoir,

C'est deja assez dlfflclle eommecela de reussir a serrer la main d'unFran-rals dans une rencontre de groupe.Chez nous, les deux partls se mettenten IIgne, face a face, et s'lnclinent atour de role cornme des automates.C'est raplde et sans surprises. Mais, enFrance, on se regroupe en un rond Infor-mel comme pour une melee de rugby;au lieu d'introdulre Ie ballon ovale, quel-qu'un Introdult sa main dans Ie cercle,et chacun essaie de I'attraper. Voicllejeu:

1. Tendez votre main pour attrapercelie du Fran-rals ou de la Fran~1se quivous fait vis-a-vis.

2. A ce moment precis, un autreindivldu intercepte la main que vousvislez. Retirez la votre et rlcanez pourmontrer que vous appreciez Ie jeu.

3. Des que vous remettez votremain dans votre poche, un autreFran.,als vous tend la slenne. Voustendez alors la main a un troisieme et Ieprecedent reste la main en I'alr en affI-chant bonne oontenance a son tour.Vous avez aussi Ie droit de falre obstruc-tion*: quand deux mains sont sur Iepoint de se jolndre sous vos yeux, voustendez brusquement la votre en travers,en direction de celui qui vous fait face,et les deux autres doivent retirer lesleurs et rire de bon cceur.

4. Repetez ce ballet jusqu'a I'heurede vous separer.

Plus Ie nombre de Fran-rals qui seprilsentent est eleve, plus Ie jeu estamusant et plus IIdure long'temps. Celuiqui ne reussit a serrer aucune main a ungage: personne ne lui adresse la parole.Celul qui reussit a serrer la main de toutIe monde a de serleuses chances defalre carriere dans la politique fran.,alse.

Un demier detail. Nedonnez pas detape dans Ie dos ou sur Ie ventre a unFran-rals que vous voyez pour lapremiere tots. Vous n'etes pas enAmeriquel-

Aldo Suzuki, Un Japonals a Paris,Belfond, 1988 .

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• ••••••••••••••••••••IIVOUS PASSEZ VOTRE TEMPS

A NOUS FAiRE PfRORE LE NOTRE"

•Apres milres reflexions et vingtanneesde vie chezvous, je vals vous diremon sentiment: vous me paraissez etreIe peuple Ie plus voleur de la terre, 0rassurez-vous, pas d'argent nl d'objets,mals tout slmplement de la denree la plusprecleuse et la plus comptee: Ie temps.Pour Ie commun des Fran~als, Ie tempsd'autrui compte pour rien. D'oo d'incom-presslbles attentes et queues un peupartout, chez Ie boucher, au gUichet de laposte, etc. II faut se resigner it sacrifierdes joumees entieres pour assurer destaches admlnistratives courantes, sansoubller la somme des demi-heuresperdues it contempler un chauffeur dontla livraison obstrue" la rue. Cette catego-rie professionneUe me semble la plusbrutale de tous les voleurs de temps,Inutile de dire ou de falre quoi que ce solt :Ie chauffeur vous lance imml!dlatementun: ..Je travaflle, moi"; les agents entaction se flchent, me sembJe..t-il,eperdu-ment des bouchons ainsi crees et Iemoindre coup de klaxon ralentit bien plusqu'll n'accelere I'operatlon. [... ]

N'accablons pas pourtant cettehonorablecorporation. En France,du pluspetit fonctlonnalre au ministre d'Etat, onmesure aussi sa propre Importance it sacapaclte it falre attendre. Ce n'est vrai-semblablement pas pour rien qu'onnomme les clients des medeclns, des" patients". Les minlsteres fran~aispeuvent se targuer* d'une varfante dansce processus social tres fran~s: on faitd'abord patfenter au rez-<Je.chausseedela puissance attentatolre* puis, passe undetai variable, on fait monter en Mage,histoire de changer ~u moins de decor, etde gueuie d'huissier contemplant Iepauvre poireau" avec condescendance.Tout un art, comme on volt.

Encore plus aga~ant: I'importantis-slme personnage qui consent entin itvous recevoir, mals, sitot en votrepresence, se met instantanement ittelephoner ("Vous permettez?"), amoins qu'll ne n~~oive une serie d'ap-pels qui redulront it molns de dixminutes la demi-heure d'entretienpretendument accomee.

14PEmMANUELDU SAVOIR-VIVRE

deux Iois (une Iois sur chaque joue),parfois trois ou meme quatre fois selonles regions. En fait, les femmes et lesfilles s'ernbrassent, les hommes et lesfemmes s'embrassent, mais les hommeset les gan;;ons entre eux se donnenlplutot une poignee de mains.

ALl(5? ALLO?

Le telephone, (« Iadmirable feerie »dont parlait Proust), est devenu unelement indispensable de la vie quoti-dienne. Aussi, certaines regles se sontimposees, au fur et a mesure de sondeveloppernent. Dans les bureaux, on amultiplie les lignes directes. 11est doneimportant de se presenter immediate-ment et de verifier que l'on est bien encommunication avec la personne ou Ieservice demande. Dans les communica-tions personnelles, apres s'etre assureque l'on est bien chez Ie correspondantsouhaite, l'usage veut que I'on sepresente.

Le telephone est devenu un peupartout, et en particulier dans lesgrandes villes oil il est repandu depuis

......

les annees 60, un objet familier comple-tement integre a l'intimite, quasimeruaussi indispensable que l'electricite. Lelieu oil on installe le telephone s'estprogressivement deplace: considere audepart avant tout comme un objet tech-nique urilitaire, il etait cantonne dans lecouloir ou dans l'entree, ami-cheminentre le monde exterieur et la vieprivee. Petit a petit, il a envahi les lieuxplus intimes, la salle a manger ou lesalon et tres souvent, aujourd'hui, lachambre a coucher. On ne telephoneplus seulement pour des raisons utili-taires, mais frequemment pour le plai-sir. Le telephone joue un role importantdans les liens arnicaux et familiaux. Uremplace bien souvent les visites ou lesrendez-vous. On reste alors au tele-phone pendant des heures, confortable-menr installe, juste pour Ie plaisir de« papoter* ». Les adolescents et Ie.femmes sont parmi les plus bavards.Bien des devoirs diffjciles sont resolusau telephone, avec les copains.

Le bon usage du telephone exige derespecter certaines regles. On ne tele-phone pas Ie matin de bonne heure, niIesoir apres 21 heures, ni aux heures derepas, mis a part aux personnes tresintimes, qu'on est sur de ne jarnaisderanger. Le telephone est parfolSdevenu tellement envahissant quel'usage du repondeur telephonique s'estrepandu, non seulement pour prendreles messages en cas d'abse.nce, Illilliaussi pour filtrer les appels.

EN VISITE

En ville, depuis Ia generalisation dutelephone, on ne rend plus jarnais \;sitea quelqu'un a l'improviste. II est impobde ne pas telephoner pour annoncer szvisite (ne serait-ce que dix minU[~avant), pour demander S1 cela nl

derange pas. Un visiteur qui arrive chezquelqu'un se voit toujours proposerquelque chose. Selon l'heure, ce peutetre un cafe,un the, une biere, un jus defruit, ou un aperitif.

Les invitations a diner se font gene-ralement assez longtemps a l'avance(une semaine a un mois), rarement par« bristol» (carte de visite reservee auxreceptions officielles), le plus souventpar telephone ou de vive voix. Lorqu'onpropose a quelqu'un «de le garder adiner» ou qu'on l'invite au derniermoment, ce n'est pas considere commeune invitation en bonne et due forme;on se sent tenu de preciser que c'est«a labonne franquette», «a la fortunedu pot».

A la campagne, le rythme de vie estdifferent, on prend son temps. Lacoutume veut que lorsqu'un visiteur sepresente, on echange des paroles depolitesse assez conventionnelles- « com-ment c;a va», «c;a va bien?», « et lasante? », «et les enfants? » - avant deI'introduire a I'interieur de la maison.Puis on lui propose en general de borrequelque chose. La maltresse de maisonson les verres, les essuie, remplit unverre de vin, de cidre ou d'eau-de-vie. Sipar exemple, l'objet de la visite est devenir acheter un lapin, des reufs... onmenage generalement un certain tempsentre Ie moment au on se met d'accordet Ie moment au on paie, en buvant unverre, en parlam de choses et d'autres.Cest une fa(:on de rendre la relationplus conviviale et de ne pas la limiter aun rapport marchand.

II L'HEURE, C'EST L'HEURE ... »

«Lexactirude est la politesse desrois»,disaitLouisXVIII... «Avantl'heure,c'est pas l'heure, apres l'heure, c'est plusl'heure !» disaiem frequemment nos

14PETIT MANUELDU SAVOIR-VIVRE

grands-peres ... Les Francais pourtantsemblent avoir une idee de la ponctua-lite assez souple !On peut avoir l'impres-sian, souvent a juste titre, qu'on vous faitattendre sans raison particuliere.

Dans la vie professionnelle, onrespecte generalement l'heure fixeepour un rendez-vous avec une personneprecise. En revanche, les reunionsprofessionnelles, les colloques, les semi-naires, commencent rarement a l'heureexacte, ce qui etonne toujours certainsetrangers. Beaucoup de gens conside-rent qu'un retard est normal tant qu'iln'excede pas «Ie quart d'heure de tole-rance». Quant aux administrations,elles ont la reputation de faire perdrebeaucoup de temps aux gens, en lesfaisant attendre et en les renvoyant debureau en bureau pour la moindredemarche! Les heures de rendez-vouschez le medecin ou le dentiste sont peurespectees (et c'est bien pire encore dansles hopitaux i).

Par une sorle de convention tacite,les spectacles parisiens commencentrarement a I'heure annoncee, maisplutot avec un bon quart d'heure deretard. Dans Ie cas contraire, cela estexpressement precise sur Ie program-me: «Le spectacle commencera a20 heures 30 precises)} ou encore «Lesportes du theatre seront fermees des Iedebut de la representation».

Les rendez-vous prives som toutaussi flous. Bien des gens considerent,la aussi, qu'il est admis de tolerer unquart d'heure de retard. Si vous etesinvites a diner a 20 heures (heure a peupres habituelle), il vaut mieux arriveravec un quart d'heure au une derni-heure de retard ... sons peine de deran-ger vos holes avant qu'ils n'aienttermine leurs preparatifs au fini deprendre leur douche!

N'etant .,. dote d'un temperamenttotaJement soUmis, fai appris, en vingtans, a meubler ~ ri!cunentes* attentes.Bizarre: quand, en reponse aux excusesplus ou moins sinceres des eminences*pour Ia longUe attente qu'lls m'ont faitsublr, je leur fais observer que cela m'a aumoIns donne Ie temps de lire Ie journal, j'aIreeJlement I'impresslon de Ies vexer.Conwne 51 j'avals dejoue un piege impor-tant du jeu social.

Car je n'en demordrai pas: a monsens, les Fra~is sont parfaltementconsclents de cet attentat pennanent autemps des autres. Je n'en veux pourpreuves que deux Injures rnajeures devotre vocabulaire: " Vous me faitesperdre mon temps." Et pis encore: "Jen'ai pas de temps a perdre." Et moldone !.

Ronald Koven (Boston Globe)L 'Evtmement du Jeudi, 29 juin 1989.

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•••••••••••••••••••••RETARDS IINORMAUX II

• Vous serez Juge sur la quallte devotre retard. Aussl toute heure publleeou eonvenue dolt-elle etre mentalementcorrigee. Le debarquant devrait etre apeu pres dans les temps, c'est..a.dire secondulre avec correction, en appUquantles depassements suivants a I'horaireindique:- Rendez·vous tres important,10 minutes de retard

- Table reservee a 13 heures,15minutes

- Table reservee a 20 heures,20 minutes et plus

- Premiere au theatre, 30 minutes-Coquetele, de 40 a 80 minutes-Diner en ville, de 30 a 50 minutes-Soiree, 2 heures et plus-Visite a domicile (pour un medecin),de 4 a 8 heures

-Vlslte a domicile (pour un plombler),de 3lours a 3mo/s

- Remise de manuserlt (pour unauteur), de 3mols a 3 ans

-Paiement d'une contravention,lama/s .•Alain Schiffres, Les Paris/ens,J•.c. Lattes, 1990.

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· .LEs FRANl;AIS

SONT-ILS RADINS * ?

Certains stereotypes ont la viedure. Les Franqals sont, aux dlres decertains etrangers, calculateurs, parei-monleux*. II est vral que la fable de laFontaine, «La Clgale et la Fourmi., qui aallmente les cours de morale a I'ecoleprlmaire, prone les vertus de I'economieet de la prevoyance.

II n'est pas bien vu d'etre • panlerperce*., mais on se moque aussl beau-coup des paysans ou des habitants decertaines r8gl0ns (I'Auvergne en partl-culler) qui ont la reputation d'atre • presde leurs sous '.

•••••••••••••••••••••QUI GERE L 'ARGENT

DUMENAGE?

Traditionnellement, dans la bour-geoisie, c'etait I'homme qui s'occupaltde tous les problemes economlques. Al'lnverse, chez les paysans, les ouvriers,et dans les classes moyennes, c'etalt Ieplus souvent la femme qui etait respoo-sable de la gestlon du budget dumenage. Cette situation s'est large-ment perpetuee. Plus Ie milieu socialest modeste, plus ce sont les femmesqui tlennent seules les cordons de labourse. Mais avec Ie developpementmassif du travail des femmes, on volt deplus en plus de couples, quel que solt Iemilieu social, 011la femme et I'hommeparticlpent tous les deux a la gestion dubudget familial. Ce n'est que recern-ment, en 1965, qu'une femme mariee apu ouvrir un compte en banque sans Ieconsentement de son marl et ce n'estqu'en 1985 qu'on a reconnu une egallteaux epoux devant I'argent, y comprisbien sur devant les dettes.

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14PEmMANUELDU SAVOIR-VIVRE

L'ARGENT TABOU ?

11 subsiste, en France, un taboucertain concernant les quesLions d'ar-gent, qui peut s'expliquer historique-meru par le mepris que routes les classesdirigeantes affichaient envers l'argent.I..:Eglise catholiquc affirmait que le salutpassait avant lout par la pauvrete.Laristocrarie ne s'occupait pas d'argeru,elle laissait cela a des prolessionnels, lesbanquiers et les notaires. Quant auxrepublicains, ils denoncaient les mefaitsengendres" par l'argent.

Dans la liuerarure, l'argeru est biensouvent mis en cause, parcc qu'ilcorrompt les hommes. Harpagon,« l'Avare » de Moliere, accumule ('argent,fait fructifier son patrimoine ... et finitpar ne plus aimer que son or. LeBourgeois gentilhomme est ridiculeparce que c'est un parvenu*. Les roman-ciers du XD,." siecle, Balzac, lola,Stendhal, decrivent longuement lespassions cupides* qui menent leursheros a leur perle et cridquent I'absencede scrupules de ceux qui s'enrichissent.Pour les auteurs chretiens des XL\~et XX'

siecles, lei Peguy, I'argent corrompt irnpi-toyablement ceux qui Ie touchent.

Dans la vie politique franc;:aise, lesrapports entre Ie pouvoir et I'argent onttoujours ete tres complexes. On aloujours affirme que Ie pouvoir poli-tique ne devait pas etre un moyen d'en-richissement. Fallait-il donc etre richepour faire de la poliLique? La questionn'etait jamais posee publiquemenl.

I..:industrialisation tardive de laFrance est due en grande parlie au faitque les Franc;:ais investissaient peu leurargent. Largent etait fait pour etreamasse, on n'y touchait pas. II n'y a passi longtemps, les Franc;ais gardaient

leurs economies chez eux. Us cachaientleurs billets de banque ou leurs piecesd'or dans « un bas de lame », une lessi-veuse ou les enterraient au fond dujardin l S'ils decidaient de faire unplacement, c'etait bien souvent dans lapierre (« une valeur sure »), ils ache-talent alors un ou plusieurs apparte-ments ou immeubles.

n n'est pas de bon ton de paraitreriche, d'« afficher sa fortune». I'heritierfortune est toujours mieux considereque le « parvenu», traite facilement de«nouveau riche »! On ne parle pasaisernent de ce qu'on gagne, sauf peut-eire avec des intimes, et encore! ll estde mauvais gout de parler de ses reve-nus ou de ceux des autres. Se permeurede demander a quelqu'un combien iIgagne peut etre considere commechoquant. Bien des gens ignorent ceque gagnent leurs amis ou meme lesmembres de leur famille proche.

On mel les formes pour reclamerde I'argent a queIqu'un qui vous en doit.On peut meme y renoncer tenementc'est difficUe a faire. Quand c'eSlpossible, on evite de donner de l'argentde la main a la main, que ce soil uncadeau a un enfant ou a un adulte, lesetrennes de la concierge ou Ie paiementd'un service rendu. II est moins genantde mettre un billet dans une enveloppequi ne sera ouverte que plus tard.Curieusemem, on a moirts de pudeurpour donner un cheque. [usage ducheque est entre completemenl, etdepuis deja longlemps, dans les habi-tudes de la plupan des Fran~is.Pratiquement tous les achats, memed'un petit montanl, peuvent se reglerpar cheque.

Cependant, les comportements vis-a-vis de I'argent evoluent. n semble queI'argent acquiert davantage droit * de cite .

II n'est plus le diable absolu! Largentprovient du travail, rarement d'unefortune personnelle. C'est une retribu-tion pour un effort foumi, un moyen dese sentir libre et de profiter de la vie.

Selon de nombreuses enquetes lesFrancais considerenr qu'on ne doit paschoisir son metier uniquement en fonc-tion du niveau de salaire mais aussi de lasatisfaction, des relations que l'on a dansson travail. Ils pensent que les salairesdoivent prendre davantage en comptel'utilite sociale de tel ou tel metier. Deplus en plus - c'est une tendancerecente - les individus som evaluesselon leur valeur sur Ie marche dutravail. Les joumaux parlent du « prix »

que vaut telle ou telle personne. A la findes armees 80, Ie salaire d'un PDG n'estplus forcernent considere comme unscandale (contrairement aux peri odespreceden tes) , s'il sait faire ses preuves demanager. Cela va de pair avec le deve-loppernent du « culte de l'entrepreneur ».On admire les «bauants », personnagesdynamiques, parlois meme agressifs,qui brassent de l'argeru rnais qui pren-nent des risques et qui creent desemplois. En revanche, les salaires miro-bolants" des stars du cinema, de la tele-vision ou du monde sportif suscitentbeaucoup de critiques.

Desormais, l'argent est fait pourcirculer. Epargner pour Ie plaisir del'epargne est surtout le fait de personnesagees. Non seulernent on n'a pas d'ar-gent chez soi, car tout est a la banque,mais on cherche a Ie faire fructifier en Ieplar;ant au mieux, en achetant et enrevendant des actions. On n'attend pasd'avoir economise I'argent necessaiIepour faire des achats: on fail unemprunt pour acheter un logement,une voilure ou un televiseur. A lacampagne, les agriculteurs s'endettentpour moderniser leur exploitation.

11PETIT MANUELDU SAVOIR-VIVRE

'_~~Qut )

I'engouement" pour l'argem va depair avec une volonte de transparence.Gagner tres vite beaucoup d'argent estsuspect. Gagner de l'argent par Iejeu desplacements financiers plutot que par Iefruit de son travail est un peu immoral.Dans les annees 90, la presse denoncechaque jour de nouvelles « affaiIes»lraduiles en justice: scandales finan-ciers, corruption, detournement d'argentpublic, etc. Des chefs d'entreprise sontinculpes pour « recel» ou {(abus debiens sociaux» (utilisation des services

ou des employes de leur entreprise a desfins personnelles). Des ministres, desmaires sont inculpes - voire merneernprisonnes - pour avoiI rec;;udes pots-de-vin* lors de la passation de marchesavec de grosses entreprises. Pour lapremiere fois dans I'histoire politiquefranc;;aise, les membres du gouverne-ment et les candiClats a la presidence dela Republique sont sommes de rendrepublics leurs revenus reels et Ie montantde leur patrimoine •

2 A qui donne-t-on un pourboire? oui non

SERVICES RENDUS I. au coiffeur 0 02. au chauffeur de taxi 0 03. au facteur 0 04. au boulanger 0 0S. au pompiste 0 06. a la femme de menage 0 07. a un mendiant 0 08. a I'ouvreuse de cinema 09. a un enfant qui fait les courses C C10. a une personne qui vous a aide

a traverser la rue 0 0

1BONSUSAGES

ET MAUVAISES MANIERES

14AcnvrrES

Indiquez pour chacune de ces situations ce qui, de nos jours, est considere parles Francais comme ...

a gentil

b. pas tres apprecie, mais tolere

c. une attention charmante, merne si elle est desuete

d. impoli

e. tres choquant

f. interdit par la loi

I. Dans l'autobus, un homme laisse sa place a une femme.

2. Dans Ie train, un jeune homme aide une jeune fille a monter sa valisedans Ie porte-bagages.

3. Vous entrez dans Ie metro, la personne qui vous precedevous tient la porte ouverte.

4. Sur Ie quai du metro, une jeune fille est en train de fumer.

S. . .. et un jeune homme en train de cracher.

6. A la peste, un monsieur veut vous doubler dans la file d'attenteparce qu'il est tres presse: sa voiture est mal gareel

7. Au cinema, des spectateurs mangent des biscuits pendant Ie film.

8. Au restaurant votre fils met les coudes sur la table pendant Ie repas.

9 .... et votre fille met sa serviette autour du cou.

10. Invite a diner, vous apportez un bouquet de fleurs a la maitresse de maison.Elle va Ie mettre a rafraTchir dans Ie lavabo de la salle de bains.

I I. Vous offrez un cadeau a son mario II attend d'etre seulpour ouvrir tranquillement Ie paquet

12. Au moment de partir, un des invites vous aide a mettre votre manteau.

13. Une fois rerrtre chez vous, vous sortez votre chienpour qu'il fasse ses besoins sur Ie trottoir.

3L'ARGENT DU LOTO

4LA POLITESSE

A LA MODE PARISIENNE

14ACnVITEs

Voici les resultats d'un sondage realise quelques jours apres qu'une personneeut gagne 99 millions de francs au loto (un chiffre record !).

49% des personnes interrogees pensent qu'il est immoral qu'iI existe des jeux OU l'onpuisse gagner autant d'argent alors que Ie pays est en crise econorrique

42 % pensent Ie contraire

S'ils avaient ete Ie gagnant:86% auraient prefere garder I'anonymat54 % auraient d'abord partage avec leurs proches42% auraient fait un don a une grande cause

Quelle serait votre attitude si vous gagniez une enorrne somme a une loterle ?

Pourquoi la tres grande majorite des personnes lnterrogees pense-t-elle qu'ilest preferable de garder I'anonymat?

«Etre poli a Londres, c'est prernierernent s'en tenir a des regles ... et a sa parole.[ ... JRien de tel a Paris, OU aucune regie n'est inviolable, OU une delicieuse indulgence veutque la politesse consiste, bien au contraire, a tout comprendre et a tout pardonner. Sivous pouvez penser que votre hate s'est attarde en quelque aimable compagnie, c'esttout juste s'il ne convient pas de I'en feliciter. [ ... J Alors qu'ailleurs, l'honnetete et labienseance veulent qu'on reponde clairement a une demande qui vous est adressee, iln'en est point ainsi a Paris, OU il est recornmande de ne jamais dire non. On preferera nepas repondre, on ne «sera pas la», on vous fera antichambrer des heures, telephonerdix fois pour eviter d'avoir a articuler un refus. S'il faut malgre tout s'y resoudre, onenveloppera son refus de tant de compliments, de promesses, d'eloges, que vous aurezpeine a comprendre ce que I'on veut dire. Ces precedes, qui choquent en particuliernos hates des pays anglo-saxons, s'expliquent en derniere analyse par un trait fortlouable: la crainte de faire mal. »

Frederic Hotfet. Psychanalyse de Paris.Grasset, 1953.

Relevez les specificites de la politesse parisienne enurnerees ici par I'auteur.

S'agit-il de regles etablies ou de tolerances?

Trouvez-vous ces comportements sympathiques ou choquants?

Est-ce que cene description vous semble faire reference a un milieu social parti-culier? Vous parait-elle toujours d'actualite (ce texte date des annees 50) ?

5. ALLO, ALLO,

NE QUITTEZ PAS!

14=AcnvnEsReconstituez I'ordre normal des phrases dans cette communication telepho-

nique entre la standardiste et la personne qui appelle.

a Bon,alors ne quittez pas. 0b. Bonjour, pourrais-je parler

a Madame Mauchamp? 0c. De la part de qui? 0d. Desolee, elle est toujours

en communication. De. Elle a raccroche, je vous la passe. Df. j'aurais besoin de la joindre

tout de suite, 0g. Cest personnel. Dh. Madame de Peyret D

Elle est deja en ligne.Preferez-vous patienterou voulez-vous qu'elle vous rappelle? 0

J. Merci. Dk. Merci beaucoup. D

Ne quittez pas, je vais voir ... 0m. Qui, j'attends. 0n. Quelle societe? D