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Tuberculose vertébrale : Profil épidémiologique, diagnostique et évolutif à propos de 174 cas vus en rhumatologie au CHU de Cocody
Thèse de Doctorat d'Etat en Médecine,2007-2008 Mlle COULIBALY Soplé Ruth
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Ministère des Enseignements République du Mali Secondaire, Supérieur et de la Un Peuple – Un But – Une Foi
Recherche Scientifique
UNIVERSITÉ DE BAMAKO FACULTÉ DE MÉDECINE, DE PHARMACIE ET
D’ODONTO – STOMATOLOGIE
ANNEE UNIVERSITAIRE : 2007-2008 N°………/
Présentée et soutenue publiquement le 01/08/2008 devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et
d’Odonto-Stomatologie
Par Mlle : COULIBALY Soplé Ruth
Pour obtenir le Grade de Docteur en Médecine
(DIPLOME D’ETAT)
Président : Prof. Abdoulaye Ag RHALY
Membres : Dr. Drissa KANIKOMO
: Dr. Yacouba TOLOBA
Co-Directeur : Prof. ETI Edmond
Directeur: Prof. Hamar Alassane TRAORE
TUBERCULOSE VERTEBRALE : PROFIL EPIDEMIOLOGIQUE, DIAGNOSTIQUE ET
EVOLUTIF A PROPOS DE 174 CAS VUS EN RHUMATOLOGIE AU CHU DE COCODY
D’ABIDJAN (RCI)
Tuberculose vertébrale : Profil épidémiologique, diagnostique et évolutif à propos de 174 cas vus en rhumatologie au CHU de Cocody
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Tuberculose vertébrale : Profil épidémiologique, diagnostique et évolutif à propos de 174 cas vus en rhumatologie au CHU de Cocody
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A Dieu Père, Fils et Saint Esprit
Comment expliquer et comment décrire Un amour si grand si puissant Que rien ne peut le contenir Tu sais mes espoirs, Seigneur, tu sais mes craintes, Et mes mots sont bien trop petits pour dire Tout l’amour que j’ai pour toi. Alors entends mon cœur, Mon esprit qui te loue Entends le chant d’amour D’un enfant racheté, Je prendrai mes faibles mots Pour te dire quel Dieu merveilleux tu es Mais je ne pourrai pas Te dire combien je t’aime, Alors entends mon cœur. Si tout comme la pluie Les mots pouvaient couler, Et si j’avais l’éternité, Je ne pourrais pas l’exprimer. Mais dans les battements de mon cœur, Tu entendras toujours : Merci pour la vie, pour la vérité, et pour le chemin.
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A mon Père COULIBALY ZIE Cher père, homme de grands cœurs. Je suis fière de t’avoir eu comme père et t’aime beaucoup. Que de sacrifices as tu faits, que de privations as-tu subits pour le bonheur de tes enfants. Cette thèse est plus la tienne que la mienne car c’est toi qui m’a aidée à faire mes premiers pas sur le chemin cahoteux de l’école et m’a remonté le moral en cas de découragement. Ton soutien permanent, indéfectible ; tes conseils m’ont permis d’être ce que je suis aujourd’hui. Que le Seigneur te comble de bonheur et veille sur toi
A ma mère KONE SALIMATA
Ton cœur déborde de joie et de fierté en ce jour.
A ma grande soeur Mme N’Dri Chongnon Adèle
Que ce travail soit pour toi une source d’inspiration et ravive en toi l’envie d’être parmi les meilleurs pour la fierté et le bonheur de la famille. Que Dieu nous procure la grâce de vivre fraternellement.
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Merci pour tout ton dévouement et que le SEIGNEUR te le rende au centuple. Au beau frère N’DRI KOUADIO Hervé
Je te remercie pour ton soutien, que ce travail soit
aussi le tien. Puisse Dieu te bénir abondamment et te
remplir de ses grâces.
A mes oncles et tantes
Koné Lacina Koné Mariam Koné fatoumata Koné Minata Mme Coulibaly Marie Merci pour votre soutien indéfectible.
A mes cousins et cousines
Coulibaly Nandiélé Dohfara Siriki Coulibaly Nicole Soro Soutara Silué Mama Que ce travail soit un exemple pour vous.
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A mes amis et frères
Gbapo Martial Chardin ,Kouassi Anita Edwige, Mbia Somsé Bertille, Kayossi Espérance, Dibia Oluchi , Amoakon Cynthia , Akator Adjo , Hamidou Panta, Nangui Généviève , Bachmann Sarah, Dr Kelem Yvette, Birama Serge, Edoh Michel, Pascal, Moussa Dao, Samuel Dao,Fanwi Annicette, Tchoumou Nina, Moinam Saintcyr, Dion Nicole,Kouadio Michaelle et Edwige. L’amitié est l’une des manifestations majeures du caractère humain de l’homme. L’amitié est source de progrès, elle est constructive, elle n’a ni barrière ethnique et religieuse, alors continuons à nous rendre des services et nous faire mutuellement confiance sur la base de cette amitié.
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A toute la famille COULIBALY A toute la famille Koné Vos bénédictions ont fait de moi un médecin au service de l’humanité. Soyez en remercié infiniment. A toute la famille Delon Joseph A toute la famille Soro Adama A toute la famille Dobo Macaire A toute la famille Séry Léandre A toute la famille Akintayo Inoussa A toute la famille Futakuchi A toute la famille Atsé A toute la famille Kolou Bi David A toute la famille GBASSI GILDAS A toute la famille GUE A tous mes ENSEIGNANTS de l’école primaire à l’enseignement supérieur. Remerciements infinis pour toute la formation que vous m’aviez donnée. Recevez ce travail, chers maîtres, en guise de couronnement de tant de sacrifices pour l’éducation et la formation de l’humanité. A tous les frères et sœurs de l’église des Assemblées de Dieu de Badalabougou (Bamako-Mali).
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A tous les frères et sœurs de l’église des Assemblées de Dieu des 2 plateaux (Temple de la Paix) à Abidjan. A tout le personnel du service de Rhumatologie du CHU de cocody. A tous mes aînés académiques de la faculté de Médecine de pharmacie et d’odonto-stomatologie (FMPOS) du Mali. Dr Kelem, Dr Ouedraogo, Dr Dembélé, Dr Abalo, Dr Kamleu, , Dr Amehoun, Dr Edjeme, Dr N’guenan. A tous les étudiants de ma promotion ;Expédit, Stan, Fifi ,Faty,kady,Aicha, Lidienne , Modeste, Marc, Bonheur,Roland ,Jacques, Yélé, Julia, Christelle ect… Au Mali, terre d’accueil et au peuple Malien : J’ai appris de vous la simplicité et le « djatiguiya ». « Initché kossobè » A notre pays la Côte d’Ivoire Chère patrie, tu es notre terre chérie.
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A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail : Trouvez ici ma gratitude et ma constante disponibilité. A tous mes ami(e)s : Je me garderai de vous citer, au risque d’omettre involontairement certains.
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A notre maître et président de Jury, Monsieur Abdoulaye AG RHALY,
Professeur honoraire de médecine interne, Ancien directeur général de l’INRSP,
Ancien secrétaire général de l’OCCGE,
Chevalier des palmes académique du CAMES
Secrétaire permanent du comité National d’Ethique pour la Santé et les Sciences de la vie (CNESS).
Nous sommes très sensibles au grand honneur que vous nous faites en acceptant la présidence de notre jury de thèse. Nous admirons l’étendue de vos connaissances, votre esprit de recherche scientifique et de perfection, votre rigueur et votre clarté au travail. Veuillez trouver ici, illustre Maître, l’expression de notre profonde gratitude.
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A notre Maître et codirecteur de thèse, Monsieur Eti Edmond.
Professeur agrégé de rhumatologie
Diplômé en pathologie rachidienne (ParisVII)
Diplômé en pathologie locomotrice liée à la
pratique du sport (Paris VII)
Membre fondateur de la société Ivoirienne de
Rhumatologie
Membre de la société Française de Rhumatologie
Vice doyen de L’UFR des sciences médicales
d’Abidjan chargé de la recherche.
Membre du conseil de l’ordre national des
médecins de Côte d’Ivoire représentant l’UFR-
SMA,
Nous avons été honoré de réaliser le travail Scientifique sous votre haute direction. Nous sommes marqués par votre rigueur scientifique, votre disponibilité, vos qualités humaines et la richesse de vos conseils. Vous demeurez pour nous un model. Recevez, cher maître, nos infinis remerciements.
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A notre maître et directeur de thèse Monsieur Hamar Alassane TRAORE,
Professeur titulaire de médecine interne, Chef de service de médecine interne au CHU du point G,
Responsable des cours de thérapeutique et de sémiologie médicale à la faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie de Bamako (MALI)
Membre du comité consultatif technique de « Sécuriser le Futur » (Fondation Bristol Myers Squibb).
Nous ne saurions pas trouver les mots justes pour vous exprimer notre sincère reconnaissance pour la spontanéité avec laquelle vous avez accepté de diriger ce travail. Votre haute valeur intellectuelle et votre rigueur scientifique font de vous un symbole .Nous avons profité de vos enseignements tout au long de notre cycle. Permettez nous en ce jour, de vous exprimer, cher maître notre profonde gratitude.
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A notre maître et juge, Monsieur Yacouba TOLOBA,
Spécialiste en Pneumo-phtisiologie, Maître assistant à la faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie,
Praticien au Centre Hospitalier Universitaire du point G.
Nous vous remercions infiniment pour l’honneur que vous nous avez fait en acceptant de juger ce travail. Votre abord aimable et votre humilité nous ont profondément marqués. Ces qualités, associées à votre amour pour le travail scientifique, font de vous un exemple que nous voulons suivre.
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A notre maître et juge, Monsieur Le Docteur Drissa KANIKOMO,
Spécialiste en neurochirurgie, Maître assistant à la faculté de médecine, de pharmacie et d’Odontostomatologie,
Praticien au Centre Hospitalier Universitaire Gabriel Touré.
Nous sommes fiers de vous compter parmi nos juges. Votre disponibilité et votre abord facile nous ont tout de suite mis en confiance. Votre dévouement et votre dynamisme font de vous un maître exemplaire ; Veuillez recevoir cher maître, l’expression de nos sentiments les plus respectueux.
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ABREVIATIONS VIH : Virus de l’Immuno déficience Humaine BK : Bacille de Koch IDR : Intra dermo réaction à la Tuberculine EVA : Echelle Visuelle Analogique
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SOMMAIRE INTRODUCTION……………………………………………...1 OBJECTIFS……………………………………………4 PREMIERE PARTIE : GENERALITES……………….………...6
I- ETIOPATHOGENIE …………………………………………7 I-1- EPIDEMIOLOGIE ………………………………………..7 I-2PATHOGENIE…………………………..………….……….8
II- ETUDE CLINIQUE : FORME CLASSIQUE………...........12 II-1- TABLEACLINIQUE……………………………………..12 II-2- EXAMENS BIOLOGIQUES USUELS……………..……13 II-3- EXAMENS D’IMAGERIE MEDICALE…………..…….15
III- FORMES CLINIQUES ………………………………….......20
III-1- SPONDYLITE TUBERCULEUSE ISOLEE ………………20
III-2- EPIDURITE TUBERCULEUSE ISOLEE………………….20
III-3- FORMES A LOCALISATIONS MULTIPLES……….....20
III-4- TUBERCULOSE SOUS-OCCIPITALE…………….…..20
III-5- MAL DE POTT CERVICAL……………………...........20
III-6- TUBERCULOSE DU RACHIS SACRE…………..……21
III-7- TUBERCULOSE DE L’ARC POSTERIEUR…………….22
III-8- TUBERCULOSE VERTEBRALE SOUS-
LIGAMENTAIRE………………………………………………22
III-9-SYNDESMOPHYTOSE ETENDUE D’ORIGINE
TUBERCULEUSE………………………………………………22
III-10-LA TUBERCULOSE DU SUJET AGE …………………22
IV- DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL……………………..23
IV-1- SPONDYLODISCITES INFECTIEUSES NON
TUBERCULEUSES……………………………................23
IV-2- SPONDYLODISCITES NON INFECTIEUSES………...24
IV-3-TUMEURS RACHIDIENNES…………….……………..24
VTRAITEMENT…………………………………………...25
V-BUTS………………………………………..………………25
V-MOYENS………………………..…………………………25
VI- EVOLUTION SOUS TRAITEMENT………………….26
VI-1- ELEMENTS DE SURVEILLANCE………………………26
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VI-2 EVOLUTION…………………………………………….26
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE …………………...27
I- PATIENTS ET METHODES…………………………………..28 I-1- CADRE DE L’ETUDE…………………………………….29
I-2-POPULATION ETUDIEE………………………………....29
I-3- PERIODE DE L’ETUDE…………………….…………….30
I-4- METHODE D’ETUDE…………………..………………..30
II RESULTATS………………………………………………….....31 II-1- RESULTATS GLOBAUX……………….……………….32 II-2- RESULTAS DESCRIPTIFS…….………………………...33
III- DISCUSSION …………………………………….……….58
III-1- DONNEES SOCIO –DEMOGRAPHIQUES…….….60
III-2- DONNEES CLINIQUES ………………………………62
III-3- DONNEES PARACLINIQUES ………………………..64
III-4- DONNEES THERAPEUTIQUES…………………….…68
CONCLUSION………………..………………………..71 RECOMMANDATIONS……………………………….74 REFERENCES………..………………………………..…77 ANNEXES……………………………………….………88
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La tuberculose vertébrale est l’atteinte par Mycobacterium tuberculosis du
disque inter vertébral et des corps vertébraux adjacents. Elle peut toucher tous
les segments du tronc vertébral. Cette atteinte réalise la spondylodiscite
tuberculeuse ou mal de POTT. C’est la plus fréquente des localisations ostéo-
articulaires de la tuberculose.
Autrefois très répandue en Europe, la tuberculose a commencé à régresser dès le
début du XX ième siècle, parallèlement à l’amélioration des conditions de vie et
de travail. Ce recul a été accéléré par les diverses mesures de lutte
antituberculeuse mise en œuvre et surtout par l’utilisation, à partir des années
1950, d’une chimiothérapie efficace qui a radicalement transformé le pronostic
et les conditions de traitement de la maladie.
La situation est en revanche différente si l’on considère l’ensemble des pays
en voie de développement et les populations immigrées à faible niveau de vie,
où la tuberculose reste encore un problème de santé publique.
C’est dans ces pays en développement où 75 % des cas surviennent dans le
groupe d’âge économiquement productif (15 à 50 ans), que l’on observe 95 %
des cas de tuberculose et 98 % de décès [ 1].
Au Maroc la fréquence du Mal de Pott était de 7,14% des formes extra
pulmonaires au cours d’une étude de 1994 à 2001[2].
En 2000, l’Afrique subsaharienne avait la plus forte incidence (290/100 000 par
an) et la plus forte augmentation du nombre annuel des cas (6%). Cette même
année, 1,8 million de personnes sont mortes de la tuberculose, mais la mort peut
être attribuée au VIH pour 226 000 d’entre elles (12%). La tuberculose est
responsable de 25% des décès évitables dans les pays en développement [1].
Au Mali, Kani Diabaté avait trouvé 17,05% de localisations extra pulmonaires
chez les malades hospitalisés dans les services de médecine en 1979 [2]. En
2003, Bekono, lui, trouvait une fréquence de 51 cas par an (Cité par Koné) [3].
En Côte d’Ivoire, la tuberculose connaît un regain d’intérêt, en raison de sa
recrudescence actuelle : selon les données du Programme National de Lutte
contre la Tuberculose (PNLT), 21.204 cas ont étés notifiés en 2006, dont 4 410
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cas de tuberculose extra pulmonaires ce qui représente 21% de l’ensemble des
cas de tuberculose [4]. Cette flambée de la tuberculose s’explique par la
pandémie du VIH/ SIDA et aussi par la précarité sociale.
Depuis 1988, l’émergence de l’infection par le VIH aggrave considérablement la
situation épidémiologique ; en effet le nombre de tuberculeux dépistés augmente
régulièrement d’environ 10 % chaque année [5].
La guerre politico-militaire déclenchée en 2002 a de nombreuses répercussions
défavorables notamment sur les conditions socio-économiques des populations.
On a assisté à un flux migratoire des populations qui ont fui les zones nord,
centre et ouest de la Côte d’Ivoire, zones de conflits pour se réfugier au sud ;
ceci a créé un surpeuplement avec pour corollaire la dégradation du niveau et
des conditions de vie dans les familles, autant de facteurs favorisant l’émergence
et le développement de la tuberculose.
La tuberculose vertébrale est une maladie grave. Le retard du diagnostic
fréquemment observé peut être responsable de complications neurologiques et
de déformations rachidiennes ; celles-ci pourraient être évitées par une meilleure
information sur l’importance du dépistage précoce et sur l’efficacité d’un
traitement anti-tuberculeux bien conduit.
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L’objectif général de cette étude est de décrire le profil de la tuberculose
vertébrale vue en Rhumatologie afin de contribuer à l’amélioration de sa prise
en charge.
Nos objectifs spécifiques consisteront à :
- Déterminer les caractéristiques sociodémographiques
- Indiquer les éléments de diagnostic clinique et para-clinique
- Préciser les modalités évolutives
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I- ETIOPATHOGENIE
I-1- EPIDEMIOLOGIE
I-1-1- Fréquence
La tuberculose vertébrale est la plus fréquente des tuberculoses ostéoarticulaires
dont elle représente 50 à 60% des effectifs. [6] Elle constitue la principale
étiologie des compressions médullaires lentes (CML) dans de nombreux pays
africains.
La fréquence de la tuberculose de façon générale était considérablement réduite
en raison de la généralisation de la vaccination par le BCG dans les années
1980. La pandémie liée au VIH a malheureusement entraîné une forte
progression de la maladie tuberculeuse, VIH et bacille de Koch étant
fréquemment associés. Un patient VIH avec un système immunitaire déficient a
cinquante fois plus de risque de développer la maladie [7]. En 2006, le PNLT
rapportait 12.924 nouveaux cas en Côte d’Ivoire [8].
I-1-2- Âge
L’âge de sa survenue est très variable ; néanmoins la tuberculose vertébrale
affecte aujourd’hui essentiellement l’adulte jeune. La tuberculose est une
maladie de l’adulte et de plus en plus du sujet âgé [9].
I-1-3- Sexe
La prédominance masculine est nette. Mais cette prédominance masculine tend à
s’estomper et la tendance actuelle se fait vers une égalité d’atteinte tuberculeuse
dans les deux sexes.
I-1-4- Facteurs favorisants [10]
Les conditions sociales défavorables, les immigrations jouent un rôle
particulièrement important dans la survenue de la tuberculose vertébrale
d’autant plus que ces personnes n’ont pas eu la vaccination par le BCG. De
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nombreux facteurs favorisent l’éclosion de la tuberculose, nous citerons
notamment : l’éthylisme, la cirrhose, le cancer, la corticothérapie, les
immunosuppresseurs, l’insuffisance rénale chronique, l’infection par le VIH, le
diabète sucré, les interventions chirurgicales digestives (gastrectomie).
I-2- PATHOGENIE
I-2-1- Germes en cause [11]
Le bacille tuberculeux ou bacille de Koch appartient à la famille des
mycobactériaceae. C’est une eubactérie mycélienne, aérobie stricte acido-
alcoolo-résistante, comprenant plusieurs variétés :
- le mycobactérium tuberculosis hominis
- le mycobactérium africanum (chez les humains dans certaines régions
d’Afrique)
- le mycobactérium bovis (chez les bovins et chez l’homme aussi)
- le mycobactérium bovis BCG
- le mycobactérium microti
- le mycobactérium cannetti
L’élimination du germe se fait par les crachats et les urines ; la contamination se
fait par les voies aériennes. La pénétration dans l’organisme détermine soit
l’allergie tuberculinique, soit l’immunité qui s’oppose à la diffusion du bacille.
Si certains bacilles sont détruits, d’autres seront latents et resteront ainsi
quiescents, susceptibles lors d’une perte ultérieure du pouvoir de contrôle de
l’hôte, de proliférer pour entraîner la maladie.
I-2-2- Contage bacillaire
Il est toujours présent et constitue un bon argument de présomption ; même s’il
est souvent oublié du patient, et que l’affection est en apparence primitive dans
un grand nombre des cas. La porte d’entrée est :
- soit une primo-infection tuberculeuse,
- soit une tuberculose pulmonaire ancienne ou évolutive,
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- soit une pleurésie séro-fibrineuse,
- soit une autre localisation : os, ganglions, appareil uro-génital,
localisation poly viscérale, …
Le germe est en général véhiculé par voie hématogène (sanguine ou
lymphatique), rarement par propagation de voisinage, ou encore par inoculation
directe. Cette dernière éventualité est surtout la plus courante dans les
spondylodiscites à germes banals.
I-2-3- Evolution des lésions
Les lésions évoluent en 3 phases :
I-2-3-1- Phase de début
La lésion initiale est corporéale pure : elle se manifeste par la résorption osseuse
entraînant la formulation d’une caverne centro-somatique (Calvé et Gallaud). Le
disque est encore indemne.
I-2-3-2- Phase de destruction
L’atteinte se généralise. Elle devient disco-vertébrale, puis gagne
progressivement les parties molles et structures environnantes.
I-2-3-2-1- Progression de l’atteinte somatique
On assiste à une extension progressive de la caverne, remplie de fongosités,
parfois de séquestre osseux, puis à un écrasement et à un tassement de la
vertèbre, réduite à une coque sans résistance.
Les lésions prédominent à la partie vasculaire. Le mur postérieur est conservé,
entraînant la création d’une gibbosité médiane et angulaire plus ou moins
importante.
I-2-3-2-2- Lésions du disque
Son atteinte est quasi constante, globale ou partielle, d’où le pincement global
(affaissement) ou partiel (unilatéral) observé sur les radiographies. Le disque est
avasculaire et n’est détruit que secondairement.
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I-2-3-2-3- Lésions associées [12,13]
Abcès froids
La suppuration provoquée par l’infection spondylo-discale finit par déborder le
rachis osseux, à l’origine d’abcès péri-vertébraux qui sont de règle dans le mal
de POTT en pleine évolution. Ces abcès sont rarement palpables, sauf à la
région lombaire. Ils se révèlent surtout radiologiquement sous la forme d’une
hyper opacité doublant l’ombre du rachis, en avant, en arrière ou latéralement.
Dans la région dorsale : l’abcès est plaqué en avant et latéralement, entre le plan
osseux et le ligament vertébral antérieur donnant lieu à un fuseau ou un hémi-
fuseau périvertébral plus ou moins complet, ou nid d’hirondelle (opacité,
dédoublement d’ombre cardiaque).
Dans la région lombaire : les abcès se développent avec prédilection dans la
gaine du psoas ; puis fusent dans la fosse iliaque externe, le triangle de Scarpa,
le grand fessier, les quadrilatères de Grynfelt et Jean-Louis Petit.
Compressions neurologiques [7] :
Elles sont de trois types.
- Compressions médullaires : elles relèvent de 4 mécanismes principaux :
• Abcès intrarachidiens ou réaction oedémateuse à partir du foyer
infectieux : ils entraînent des paralysies précoces, réversibles ;
Figure 1 : Vue antérieur d’un abcès du ligament longitudinal et bilatéral du psoas [13]
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• Pachyméningite ou épidurite, à l’origine de paralysies tardives au
pronostic plus mauvais ;
• Compression nerveuse par obstacle osseux (refoulement postérieur
du cône médullaire par un fragment basculé, séquestre osseux ou luxation
pathologique vertébrale, gibbosité) ;
• Trouble vasculaire de type ischémique, secondaire aux lésions
osseuses ou abcès.
- Compression de la queue de cheval : relevant des mêmes mécanismes que
précédemment.
- Compressions bulbaires, rares, à l’étage cervico- occipital, cause de mort
subite.
L’abcès intra-rachidien est la cause principale des compressions médullaires ou
radiculaires observées dans le mal de POTT, ce qui explique la réversibilité
habituelle de ces compressions sous traitement médical.
I-2-3-3- Phase de guérison (ou de reconstruction)
Elle intervient spontanément dans un délai variable (en moyenne au bout de 3 à
4ans), et aboutit à la constitution d’un bloc osseux vertébral plus ou moins
complet, par destruction du disque.
Les abcès diminuent progressivement de volume et finissent par disparaître. Les
destructions osseuses cessent de s’étendre et s’entourent d’une réaction
ostéosclérosante (d’où l’hyper opacité du rayon X).
En bordure du disque atteint, se développe progressivement une réaction
ostéophytique qui peut finir par constituer un pont osseux intersomatique.
Le disque disparu, des travées osseuses solidarisent les deux vertèbres
adjacentes, constituant un bloc vertébral plus ou moins complet dans la grande
majorité des cas.
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II- ETUDE CLINIQUE : FORME CLASSIQUE
II-1-1- Tableau clinique
II-1-1- Terrain
L’âge de survenue est très variable, 50 ans en moyenne. Les localisations en
ordre de fréquence décroissante sont : lombaire, dorsale, cervicale (rare).
II-1-2- Principaux symptômes [14]
• Les rachialgies : lombalgies, dorsalgies ou cervicalgies. Le début est brutal
ou rapide (SP aiguë), ou au contraire subaigu ou chronique (SP chronique).
Leur caractère inflammatoire inconstant (dans les formes subaiguës)
évocateur est responsable de douleurs permanentes, à recrudescence
nocturne, non soulagées par le repos qui entraînent une impotence
fonctionnelle d’autant plus importante que l’évolution est chronique ;
néanmoins ce caractère inflammatoire est inconstant.
• Les signes généraux : ils sont variables, parfois absents. Il s’agit de : fièvre
nocturnes, frissons, asthénie, anorexie, amaigrissement. Ces signes
constituent les signes d’imprégnation tuberculeuse.
• Les autres signes : il s’agit notamment de signes de compression
neurologique (en rapport généralement avec une épidurite infectieuse) : elle
se manifeste par une douleur radiculaire (sciatique, cruralgie, névralgie,
cervico-brachiale), une faiblesse des membres, des troubles sphinctériens.
Les signes neurologiques sont fréquents et révélateurs.
• Un abcès froid : la découverte le plus souvent d’une tuméfaction froide,
fluctuante dans le triangle fémoral peut faire suspecter une SP tuberculeuse.
II-1-3- Examen physique
Il peut mettre en évidence :
• Une raideur rachidienne douloureuse, segmentaire mais globale, touchant
tous les mouvements du rachis,
• Une douleur à la percussion des épineuses,
• Une contracture musculaire para vertébrale,
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On doit rechercher :
- Une déformation vertébrale : cyphoscoliose lombaire, antéflexion du rachis cervical
- Des signes de complication neurologique : compression médullaire, Syndrome
de la queue de cheval,
- Un abcès froid paravertébral.
II-2- Examens biologiques usuels
Dans la majorité des cas, il existe un Syndrome inflammatoire non spécifique :
II-2-1- Hémogramme et la vitesse de sédimentation (VS)
Il existe une leucocytose d’importance variable mais inconstante. Une
augmentation de la VS est fréquente mais une VS normale n’exclue pas un
diagnostic de SP tuberculeuse.
II-2-2- IDR
Elle est très évocatrice quand elle est fortement positive et surtout phlycténulaire
; cependant une IDR négative n’exclue pas le diagnostic qui à tendance à être
remplacée par le dosage de l’interféron gamma dans le sang.
II-2-3- Interféron γ
Il est basé sur le fait que les lymphocytes T d’un individu infecté par M.
tuberculosis relarguent l’IFN-γ lorsqu’ils sont mis en contact avec des antigènes
Figure 2 : Hyper-cyphose dorsale chez une femme de 35 ans atteinte d’un mal de Pott Thoraco-lombaire[15]
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mycobactériens. Un relargage élevé d’IFN-γ indique une sensibilisation des
lymphocytes à M. tuberculosis mais ne peut faire la distinction entre infection
tuberculeuse latente et tuberculose maladie, tout comme l’IDR à la tuberculine
[15,16].
II-2-3- Bactériologie
Le BK est mise en évidence soit dans les crachats soit dans les prélèvements de
ponction-biopsie vertébrale. L’étiologie tuberculeuse d’une lésion ostéo-
articulaire est parfois difficile à établir. Cette difficulté est essentiellement liée
à la pauvreté des prélèvements en bacilles. En effet pour se multiplier le bacille
de la tuberculose, germe aérobie strict, exige une pression d’oxygène proche de
celle de l’air. La recherche du BK se fait par les méthodes classiques :
- examen direct après la coloration de ZIEHL NEELSEN,
- la culture sur milieu de LÖWENSTEIN JENSEN.
Le délai de positivité du milieu de culture est de 5 semaines.
II-2-4- Examen anatomopathologique
Il est effectué après une ponction biopsie à l’aide d’un trocard ou à ciel ouvert
(biopsie chirurgicale). Les altérations tissulaires liées à la présence du bacille
tuberculeux sont constituées par le granulome épithéloïde et la nécrose caséeuse.
Le granulome épithéloïde est constitué par :
- des cellules épithéloïdes
- des cellules géantes
- des lymphocytes.
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Figure 3 : Coupe histologique d’un fragment osseux montrant la cellule géante multinuclée [Référence personnelle]
Ce granulome peut soit subir une nécrose de la zone centrale soit être entouré et
pénétré par la sclérose. La nécrose caséeuse est une nécrose grumeleuse
éosinophile.
II-2-5- Examen cytologique
Le prélèvement est effectué par une ponction aspiration à l’aide d’aiguille fine.
Il est guidé par le scanner. L’étude du prélèvement est faite après une coloration
par la méthode de MAY-GRUNWALD GIEMSA.
Cette méthode permet un diagnostic rapide en mettant en évidence des cellules
épithélioïdes, des cellules géantes multinuclées et la nécrose.
II-3- Examens d’Imagerie médicale
II-3-1- Radiographies standard [18]
Elles demeurent l’examen de première intention ; l’on demande des clichés du
segment rachidien douloureux, de face et profil parfois des clichés centrés sur la
zone suspecte. Les résultats sont variables selon les stades évolutifs de la
tuberculose. Les radiographies montrent 4 ordres de lésions :
- l’affaissement discal est presque constant. Il est souvent important, mais il
peut être discret et appréciable seulement par comparaison du disque
intéressé avec les disques voisins.
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- La destruction osseuse adjacente, intéressant une vertèbre ou les 2.II peut
s’agir :
• D’une ou plusieurs érosions mal limitées des plateaux
vertébraux,
• D’une ou plusieurs images géodiques intracorporéales, qui sont
soit apparemment fermées, soit plus souvent ouvertes dans le
disque (image dite de carie, de dent creuse) donnant une image
en miroir très suggestive de mal de POTT.
- un tassement, généralement à prédominance antérieure d’une ou des deux
vertèbres.
- L’opacité à bord régulier d’un abcès (fuseau paravertébral).
A un stade ultérieur, on observe des images de reconstruction avec
condensation péri lésionnelle (autour des géodes), fusion des pièces osseuses et
ostéophytoses.
Figure 4 : Radiographie standard du rachis lombaire de face montrant une spondylodiscite [Cliché pris au CHU DE COCODY]
5 : Radiographie standard du rachis lombo sacré de profil montrant une spondylodiscite L3 – L4[Cliché pris au CHU DE COCODY]
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II-3-2- Tomodensitométrie (TDM) [19]
• La TDM rachidienne (avec injection IV de produit de contraste iodé) centrée
sur l’étage suspecté, peut montrer :
- une hypodensité discale : très évocatrice du diagnostic,
- des anomalies osseuses : érosions des plateaux vertébraux, géodes des
corps vertébraux,
- des abcès des parties molles para vertébrales, très bien visualisés
- une image d’épidurite infectieuse.
• La normalité de la TDM n’exclue cependant pas le diagnostic de SP
infectieuse. La TDM est inutile si l’on peut disposer rapidement de l’IRM,
la TDM doit être faite rapidement en complément de la radiographie
osseuse.
II-3-3- Imagerie par résonance magnétique (IRM) [20,21]
Les anomalies de signal osseux liées à l’infection tuberculeuse ne sont pas
spécifiques. Elles sont de type inflammatoire. L’atteinte osseuse se traduit par
Figure 6 : Scanner du rachis lombaire montrant une spondylodiscite L4 – L5[Cliché pris au CHU de COCODY]
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hypo signal en T1 rehaussé par l’injection intraveineuse de gadolinium et en
hyper signal en T2.
Le pincement discal est visualisé par hyper signal en T2 et un hypo signal en T1
rehaussé par l’injection intraveineuse de gadolinium. L’abcès apparaît en hypo
signal en séquence T1 et hyper signal en T2. L’épidurite se traduit par un hyper
signal intrarachidien.
Les aspects évocateurs à l’IRM sont :
- l’existence de volumineux abcès para vertébraux
- l’observation d’une importante destruction spondylodiscale ou au
contraire la préservation d’un disque entre deux atteintes somatiques.
L’IRM montre mieux la morphologie de l’abcès qui décolle le ligament
longitudinal ventral, avec des contours lisses et réguliers. L’injection de
gadolinium permet de différencier de l’extension osseuse un tissu de
granulation, une abcédation et une épidurite.
Figure 7 : IRM du rachis lombaire de profil montrant une spondylodicite L4-L5 et une atteinte du sacrum[Cliché pris au CHU de COCODY]
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II-3-4- Scintigraphie osseuse
Réalisé avec le technétium ou le Gallium, elle permet de rechercher d’autres
localisations vertébrales et montre une hyperfixation de la lésion.
II-3-5- Echographie
Son intérêt réside dans le dépistage des abcès dont la ponction peut être écho-
guidée .En plus c’est un examen facilement accessible et peu couteux.
II-3-6- Myélographie
Réalisé dans un contexte d’urgence, elle montre un arrêt de type extra dural de
la colonne opaque.
AU TOTAL : le diagnostic de tuberculose vertébrale dans sa forme
classique réalisant le MAL DE POTT est évoqué devant l’association clinique
de rachialgies traînantes avec irradiation radiculaire bilatérale plus rarement
devant un abcès. Cette association doit conduire à une exploration radiologique
soigneuse éventuellement répétée montrant les signes cardinaux de
spondylodiscite :
- pincement discal
- lésions destructrices vertébrales à type d’érosion des plateaux
- géodes avec séquestres osseux
- et d’image de fuseau para vertébral.
A côté de cette forme type, il existe des formes atypiques qui posent des
problèmes diagnostiques.
III- FORMES CLINIQUES III-1- Spondylite tuberculeuse isolée
Lésion rare, elle réalise une atteinte corporéale avec intégrité des plateaux
vertébraux et des disques intervertébraux. Les rachis thoraciques et lombaire
semblent les plus atteints. L’atteinte tuberculeuse sous forme de spondylite peut
être isolée ou pluri vertébrale. Radiologiquement la lésion initiale réalise la
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géode centrosomatique ou marginale qui sous l’influence de facteur mécanique
évolue vers le tassement vertébral faisant suspecter un tassement néoplasique.
III-2- Epidurite tuberculeuse isolée
Son diagnostic se discute avec les autres épidurites notamment la localisation
épidurale des lymphomes. Ces autres épidurites sont visibles à l’IRM.
Cependant cet examen ne permet pas de faire le diagnostic différentiel avec les
épidurites à pyogènes et tumorales.
III-3- Formes à localisations multiples
Elles intéressent aussi bien le rachis cervical, thoracique, lombaire ou sont
étagées.
III-4- Tuberculose sous-occipitale [22,23, 24,25]
Elle est exceptionnelle et touche au rachis cervical supérieur, les articulations
atloïdo-axoïdienne et atloïdo-occipitale. Elle est à l’origine de graves instabilités
de la charnière cervico-occipitale et comporte un risque vital et neurologique.
Ces troubles s’expliquent par :
- Une dislocation atloïdo-axoïdienne
- Une impression basilaire,
- Ou une extension de l’abcès dans l’espace épidural.
III-5- Mal de POTT cervical [9]
Il se manifeste par des douleurs du cou, avec souvent une radiculalgie cervico-
brachiale unilatérale. Dans quelques cas, la cervicalgie s’accompagne d’un
hoquet par atteinte des racines du nerf phrénique. La raideur du cou est
habituellement très marquée. Sur le cliché de profil du rachis cervical, on peut
voir l’opacité d’un abcès retropharyngien, repoussant en avant l’image
transparente de l’axe aérodigestif. Cet abcès peut entraîner une dysphagie. Le
risque neurologique est majeur avec compression de la moelle cervicale créant
une paraplégie ou une quadriplégie spasmodique.
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III-6- Tuberculose du rachis sacré
Elle est aussi exceptionnelle et fait discuter une tumeur du sacrum.
III-7- Tuberculose de l’arc postérieur
La tuberculose de l’arc postérieur est rare. L’atteinte tuberculeuse peut être
isolée ou s’intégrer dans le cadre d’une tuberculose plurivertébrale. L’atteinte
isolée de l’arc postérieur est exceptionnelle. Le pédicule semblerait le siège le
plus fréquent. Tous les étages peuvent être atteints avec une prédilection pour
l’étage lombaire et cervical.
Le diagnostic de tuberculose de l’arc postérieur est souvent difficile au début, la
topographie postérieure d’une lésion ostéolytique faisant évoquer de prime
abord une origine tumorale. Le diagnostic différentiel se fait également avec
l’hématome traumatique infecté, l’hydatidose, l’histoplasmose, la
coccidoïdiomycose et l’actinomycose. Le meilleur argument radiologique en
faveur de la tuberculose rachidienne est l’association des lésions vertébro-
épidurales postérieures à des abcès. L’apport de l’imagerie y est considérable.
En effet, la tomodensitométrie précise l’extension des lésions, visualise les
lésions, les abcès para vertébraux après injection du produit de contraste et
dirige la biopsie vertébrale qui apporte la preuve bactériologique et / ou
histologique. L’IRM visualise mieux l’épidurite ainsi que son extension en
hauteur par des coupes longitudinales. Les complications neurologiques qui sont
plus fréquentes dans cette forme seraient le fait d’une atteinte granulomateuse
périmédullaire ou d’abcès intracanalaires.
III-8- Tuberculose vertébrale sous-ligamentaire
L’atteinte prédomine dans les parties molles alors que l’atteinte osseuse
est minime. Ce mode de diffusion aboutit à des abcès para vertébraux
volumineux et étendus résultant de l’extension du tissu de granulation
tuberculeux le long des ligaments para vertébraux et un pincement discret du
disque intervertébral.
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La TDM et mieux encore l’IRM permettent le diagnostic en montrant ces
collections para vertébrales et en visualisant l’atteinte osseuse qui échappe
souvent à la radiographie simple.
III-9-Syndesmophytose étendue d’origine tuberculeuse
Il s’agit d’un aspect radiologique particulier de la spondylodiscite
tuberculeuse. Cet aspect est visible aussi bien sur la radiographie standard que
sur la TDM et L’IRM. Il se caractérise par l’existence de condensation et de
construction antérieure des corps vertébraux passant en avant des disques
intervertébraux. Il existe une discite ou non.
Cette image radiologique réalise une véritable coulée osseuse antérieure et
latérale. Elle est exceptionnelle. La discussion de ce diagnostic se fait avec une
spondylarthrite ankylosante. FRIEDAM & KOMSTAM explique la formation
de ponts syndesmophytiques par l’existence de gros abcès comme si la poche de
pus derrière le ligament longitudinal antérieur stimulait la formation osseuse
périostée.
III-10-La tuberculose du sujet âgé [26, 8]
Elle s’explique par le manque de protection adéquate par le BCG. Chez
ces personnes âgées, souvent le diagnostic de cancer vertébral est discuté.
III-11-Spondylodiscite tuberculeuse et VIH [1]
Le VIH accroît probablement la sensibilité à l’infection par M. tuberculosis et,
chez un sujet déjà contaminé par M. tuberculosis, le risque d’évolution de
l’infection vers la maladie, qui augmente avec l’aggravation des infections
récentes ou latentes vers la spondyodiscite tuberculeuse.
IV- DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL [27, 28]
Le diagnostic de tuberculose vertébrale surtout dans ses formes atypiques peut
poser un problème de diagnostic différentiel avec les autres lésions vertébrales.
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IV-1- Spondylodiscites infectieuses non tuberculeuses.
IV-1-1- Mycobactéries atypiques (Mycobactéries non
tuberculeuses) [29, 30]
Les manifestations osteoarticulaires sont rares. Elles peuvent survenir sur un
terrain d’immunodépression thérapeutique, tel que rhumatisme inflammatoire,
lupus érythémateux disséminé, mais aussi au décours de procédures
rhumatologiques (infiltration, mésothérapie…) ou chirurgicale (arthroscopies,
nucléotomies…). Leur diagnostic est difficile en raison de leur caractère torpide
insidieux, caractérisé par l’absence de signes cliniques bruyants, de signes
systémiques avec rareté de l’inflammation locale, alors que l’atteinte
radiologique peut montrer une destruction importante.
IV-1-2- Spondylodiscite brucellienne
Le rachis est l’une des localisations de la brucellose. Le contexte
épidémiologique, la notion de fièvre sudoro algique, les hémocultures, l’IDR à
la mélitine, les réactions sérologiques (Wright, ELISA, IFI) aideront à établir le
diagnostic de brucellose.
IV-1-3- Spondylodiscites à germes pyogènes
Dues le plus souvent au staphylocoque doré, elles se caractérisent par une fièvre
élevée, des rachialgies très intenses et une aggravation rapide. La VS est très
élevée. On note une hyperleucocytose, des hémocultures positives et parfois des
taux élevés d’antistaphylolysine ou d’antistreptolysine. Radiologiquement il
apparaît en 4 à 6 semaines des images de reconstruction associant ostéo-
condensation et ostéophytose.
IV-1-4- Spondylodiscite typhique.
Les hémocultures et le sérodiagnostic de Widal et Félix font le diagnostic de
salmonellose devant une image radiologique de spondylodiscite.
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IV-1-5- Spondylodiscites mycosiques
Il s’agit de la localisation de l’aspergillose vertébrale, candidose survenant sur
terrain immunodéprimé, mais surtout l’histoplasmose. Leur diagnostic est basé
sur l’isolement du champignon au sein du foyer vertébral et l’examen
histologique. Dans le dernier cas, l’histologie tout comme la radiologie peut
prêter à confusion avec la tuberculose vertébrale [31].
IV-1-6- Spondyloscite parasitaire
L’échinococcose ou hydatidose rachidienne n’est confirmée que par les résultats
sérologiques. En zone d’endémie ce diagnostic est à éliminer avant tout acte
chirurgical.
IV-2- Spondylodiscites non infectieuses
IV-2-1- Spondylodiscite chimique
On peut l’observer dans les suites d’une chimio nucléolyse. Dans le doute, la
ponction-biopsie disco vertébrale est indispensable pour éliminer une pathologie
infectieuse.
IV-2-2- Discites ou spondylodiscites inflammatoires
On peut être amené à discuter diverses maladies inflammatoires pouvant
entraîner une inflammation aiguë ou chronique des DIV :
- discite microcristalline : chondrocalcinose articulaire et rhumatisme à
hydroxy apatite. Elle réalise une rachialgie aiguë, souvent cervicale
(torticolis fébrile), avec présence de calcifications évocatrices à la
radiographie.
- spondylarthrite ankylosante,
- polyarthrite rhumatoïde : à localisation cervicale,
- SAPHO (synovite, acné, pustulose, hyperostose, ostéite).
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IV-2-3- Spondylarthropathies destructrices des
hémodialysés
- Elle touche surtout le rachis cervical et pose toujours le problème de
diagnostic différentiel avec la S.P. infectieuse.
IV-3- Tumeurs rachidiennes
Classiquement la tumeur remanie l’os, respecte le disque même quand la tumeur
envahit deux vertèbres contiguës. Mais les tumeurs peuvent présenter un aspect
de spondylodiscite faisant suspecter un processus infectieux tel que tuberculose.
V-TRAITEMENT [32,33] V-1- Buts
- Eradication du foyer tuberculeux
- Préservation de la stabilité rachidienne.
V-2- Moyens
Ils sont :
- médicamenteux
- chirurgicaux
- orthopédiques
- physiques (kinésithérapie)
V-2-1- Traitement Médical.
Il est toujours indiqué. Les produits utilisés sont la Rifampicine (10mg/j),
l’Isoniazide (5mg/kg/j), la Pyrazinamide (30mg/kg/j) et l’Etambutol (15 à 20
mg/kg/j). La Pyrazinamide n’est pas utilisée chez la femme enceinte. Le
traitement antituberculeux se fait selon deux modalités ; une quadrithérapie
pendant 2 à 3 mois puis une bithérapie pour le reste de la durée du traitement. La
majorité des auteurs recommandent une durée minimale de 12 mois de
traitement antituberculeux pour les tuberculoses ostéoarticulaires.
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La démarche DOTS (Directly Observed Treatment ,Short course) établie par
l’OMS est au cœur de la stratégie Halte à la tuberculose. Pour pouvoir surmonter
les limites connues et de nouvelles difficultés, il faut renforcer les cinq éléments
de base de la stratégie DOTS.
1. Volonté politique accompagnée d'une augmentation et d'une
pérennisation des financements
Législation, planification, ressources humaines, gestion, formation.
2. Dépistage des cas par des examens bactériologiques de qualité assurée
Renforcement des laboratoires spécialisés, surveillance des
pharmacorésistances.
3. Traitement normalisé avec surveillance et soutien des patients
Directives de gestion des programmes et directives thérapeutiques, normes
internationales pour les soins de la tuberculose (ISTC), PPM, approche pratique
de la santé respiratoire (PAL), participation des patients et des communautés.
4. Système efficace d'approvisionnement en médicaments et de gestion
pharmaceutique
Disponibilité des médicaments antituberculeux, gestion des antituberculeux,
Service pharmaceutique mondial (GDF), Comité Feu vert (GLC).
5. Système de suivi et d'évaluation et mesure des effets
Systèmes d'enregistrement et de notification de la tuberculose, Rapport de la
lutte mondiale antituberculeuse, données et profils de pays, outil de planification
et de budgétisation pour la tuberculose, formation OMS en ligne à
l'épidémiologie et à la surveillance. En fait il y a un régime court de 6 à 9 mois et un régime long de 12 à 18 mois.
Dans la très grande majorité des cas, un traitement antalgique est associé pour
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lutter contre les phénomènes douloureux. Une corticothérapie de 10 à 15 jours
était prescrite dans les cas d’épidurite ou de volumineux abcès para vertébraux
gênant la bonne diffusion des antibiotiques et exerçant une compression molle.
L’immobilisation dans un corset plâtré pendant un à trois mois est indiquée dans
les localisations cervicales et lombaires moins stables que les localisations
thoraciques.
La tolérance du traitement antituberculeux est bonne dans la majorité des cas,
même si la surveillance biologique après le bilan initial n’est pas systématique.
V-2-2- Traitement chirurgical [34,35].
* l’indication opératoire est posée devant une destruction osseuse entraînant
des complications neurologiques. Le traitement chirurgical est également
indiqué en cas de compression radiculaire ou médullaire rebelle à la
chimiothérapie antituberculeuse ; le but de ce traitement est la décompression
radiculo-médullaire.
* le traitement chirurgical consiste le plus souvent en une laminectomie ou
corporectomie associée ou non à une ostéosynthèse de stabilisation.
V-2-3- Kinésithérapie :
Elle est indiquée en cas de déficit moteur
V-2-4- Immobilisation
L’immobilisation rachidienne par un corset ou une minerve peut être indiquée.
VI- EVOLUTION SOUS TRAITEMENT VI-1- Eléments de surveillance
• Surveillance clinique : douleurs, courbe de température, état général,
neurologiques, recherche de complications de l’immobilisation.
• Surveillance biologique : surtout la CRP beaucoup plus sensible que la
vitesse de sédimentation.
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• Surveillance radiologique : radiographies standard (face / profil),
éventuellement TDM ou IRM (épidurite, abcès des parties molles).
VI-2- Evolution [33]
Non traitée, elle peut se compliquer d’une tétra ou paraplégie mais aussi de
troubles respiratoires par abcès retropharyngé. Des séquelles à type de cyphose
peuvent être observées.
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I-1- CADRE DE L’ETUDE Le recensement des dossiers s’était effectué dans l’unité de Rhumatologie du
Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Cocody. L’unité de Rhumatologie
fait partie intégrante du service de Médecine du CHU de Cocody. Le service de
rhumatologie est composé de deux unités :
- l’unité des consultations externes où se déroulent les consultations
quotidiennes ; elle reçoit en moyenne 80 patients par semaine.
- l’unité d’hospitalisation : elle comporta 26 lits et reçoit entre 30 et 40
malades par mois.
I-2-POPULATION ETUDIEE
La population constituée par les malades atteints d’affections
rhumatologiques. 1-2-1- Critères d’inclusion
Ont été inclus dans notre étude, les patients souffrant de tuberculose vertébrale,
diagnostiquée à partir de la clinique, biologie et la radiographie, dont les
dossiers médicaux fournissent au moins la moitié des informations escomptées.
I-2-2- critères de non inclusion
Ont été exclus de notre étude :
- les patients souffrants de tuberculose vertébrale dont les dossiers
médicaux sont incomplets (ne fournissant pas au moins la moitié des
informations).
- Les patients ayant une symptomatologie clinique en faveur de la
tuberculose vertébrale dont le résultat de l’examen radiographique était
normal.
- Les patients non inclus sont au nombre de 1540.
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I-3- PERIODE DE L’ETUDE Notre étude s’était étendue sur une période de 8 ans allant de janvier 2000 à
décembre 2007.
I-4- METHODE D’ETUDE I-4-1- Type d’étude
Il s’agit d’une étude rétrospective à visée descriptive.
I-4-2- Recueil de données et paramètres analysés.
Nous avons recueilli des informations à partir des dossiers médicaux.
Les différents paramètres analysés figurent sur la fiche de collecte de données
(annexe).
Cette fiche comporte les items suivants :
- Identification
- Antécédents
- Motifs de consultation
- Histoire de la maladie
- Signes cliniques
- Signes para cliniques
- Traitements
I-4-3- Analyses de données
Nous avons saisi les données à partir du logiciel Microsoft Word 2007 et
convertir en Word 2003.
Le dépouillement et l’analyse statistique des données ont été réalisés à l’aide du
logiciel EPIdata.3 et SPSS10.
- Les tableaux et les graphiques ont été réalisés sur Microsoft Excel 2007.
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II-1- RESULTATS GLOBAUX Notre étude s’est étendue sur une période de 8ans allant de janvier 2000 à
décembre 2007
Nous avons au total 3167 malades ayant une affection rhumatologique dont
1714 atteints de spondylodiscite.
Nous avons retenu 174 dossiers de patients souffrants de tuberculose vertébrale
hospitalisés dans le service (10,15%).
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II-2- RESULTATS DESCRIPTIFS
II-2-1- AGE ET SEXE
Tableau I : Répartition des patients selon l’âge
Age (en année)
Effectif
Pourcentage(%)
< 25 23 13,2
[25- 35[ 47 27,0
[35-45[ 28 16,2
[45-55[ 34 19,5
≥ 55 42 24,1
Total 174 100,0
La plus grande densité se situait entre 25 et 35 ans (27,0%) ; 24,1%
d’entre eux avaient un âge supérieur à 55 ans.
L’âge moyen était de 43,1 ans ± 1,2.
L’âge minimum était de 13 ans et l’âge maximum était de 80 ans.
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Figure 1 : Répartition des patients selon le sexe
La tuberculose vertébrale prédominait dans la population masculine (56,3%).
Le sex ratio H/F = 1,28.
Masculin 98 (56,3%)
Féminin 76 (43,7%)
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II-2-2- PROFESSION
Tableau II : Répartition des patients selon la profession
Profession Effectif Pourcentage (%)
Sans profession 54 31,0
Ouvrier/Manoeuvre 26 15,0
Planteur/Cultivateur 21 12,1
Commerçant 18 10,5
Elève/Etudiant 14 8,0
Force de Défense et de Sécurité 11 6,4
Retraité 8 4,5
Enseignant 8 4,5
Autres 7 4,0
Ménagère 7 4,0
Total 174 100,0
Les patients sans professions constituaient le groupe le plus affecté par la
tuberculose vertébrale (31,0%).
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II-2-3- NATIONALITE
Figure 2 : Répartition des patients selon la nationalité
La majorité des patients était ivoirienne (88,0%). Les non ivoiriens étaient représentés par des burkinabés, des maliens, des nigériens, des nigérians, etc.
Ivoirienne 153 (88,0%)
Non Ivoirienne 21 (12,0%)
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II-2-4- NIVEAU D’ETUDE Tableau III : Répartition des patients selon le niveau d’étude
Niveau d’étude Effectif Pourcentage (%)
Analphabète 65 37,3
Non précisé 39 22,4
Primaire 36 20,7
Secondaire 21 12,1
Supérieur 13 7,5
Total 174 100,0
Les patients analphabètes prédominaient (37,3%).
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II-2-5- QUARTIERS D’HABITATION Tableau IV : Répartition des patients selon le quartier d’habitation
Quartier
d’habitation Effectif Pourcentage (%)
Yopougon 34 19,5
Abobo 32 18,4
Adjamé 29 16,7
Cocody 22 12,6
Hors d'Abidjan 17 9,8
Attécoubé 11 6,3
Treichville 8 4,6
Non précisé 7 4,1
Marcory 6 3,4
Port-Bouet 5 2,9
Koumassi 3 1,7
Total 174 100,0
La majorité des patients provenaient de Yopougon (19,5%).
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II-2-6- PROGRESSION DU NOMBRE DE CAS ANNUELS Figure 3 : Répartition des patients selon la progression du nombre de cas annuel
2000
15
2001
16
2002
18
2003
20
2004
23
2005
26
2006
36
2007
20
nombre de cas
année
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II-3- ASPECTS CLINIQUES
II-3-1- MOTIF DE CONSULTATION
Tableau V : Répartition des patients selon le motif de consultation
Motif Effectif
Pourcentage
(%)
Dorso-lombo-radiculalgies inflammatoires 156 90,0
Spondylodiscite 4 2,2
Névrite cervico-brachiale 4 2,2
Déficit moteur (paraplégie, paraparésie) 4 2,2
Gibbosité 3 1,7
Polyarthralgies 2 1,1
Mal de Pott compliqué 1 0,6
Total 174 100,0
Le principal motif de consultation était la dorso-lombo-radiculalgie
inflammatoire (90%).
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II-3-2- EVOLUTION
Figure 4 : Répartition des patients selon la durée d’évolution
La tuberculose vertébrale évoluait sous un mode chronique dans 81,6% des cas.
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
Aiguë Subaiguë Chronique
Evolution
18 (10,3%) 14 (8,1%)
142 (81,6%)
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II-3-3- DONNEES DE L’ANAMNESE ET DE L’EXAMEN PHYSIQUE
Tableau VI : Répartition des patients selon les données de l’anamnèse et de
l’examen physique
Signes cliniques Effectif
Pourcentage
(%)
Syndrome rachidien 172 98,8
Altération de l’état général 145 83,3
Fièvre vespérale 128 73,6
Sueurs nocturnes 78 44,8
Syndrome radiculaire 70 40,2
Gibbosité 67 38,5
Notion de contage tuberculeux 51 29,3
Syndrome neurogène périphérique 48 27,6
Signes Pleuro-pulmonaires 18 10,3
Signes spleno-ganglionnaires 12 6,3
Antécédent de tuberculose 10 5,7
Aménorrhée non gravidique 6 3,4
Le syndrome rachidien prédominait dans 98,8% des cas.
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II-3-4- HORAIRE DE LA DOULEUR
Figure 5 : Répartition des patients selon l’horaire de la douleur
La douleur avait un horaire inflammatoire chez 79,9% des patients.
Mécanique
Inflammatoire 139 (79,9 %)
35 (20,1 %)
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II-3-5- INTENSITE DE LA DOULEUR
Tableau VII : Répartition des patients selon l’intensité de la douleur (Echelle Visuelle Analogique : EVA) EVA Effectif Pourcentage (%)
<7 11 13,41
[7-8] 48 58,54
>8 23 28,05
Total 82* 100,0
*L’intensité de la douleur n’était pas évaluée chez 92 patients. L’EVA était entre 7 et 8 dans 58,54% des cas.
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II-4- ASPECTS PARACLINIQUES II-4-1- ORIENTATION DU BILAN BIOLOGIQUE
Figure 6 : Répartition des patients selon les orientations du bilan biologique
Le bilan biologique était inflammatoire dans 86,8% des cas.
Inflammatoire
Non inflammatoire151 (86,8%)
23 (13,2%)
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II-4-2- INTRA-DERMO-REACTION A LA TUBERCULINE
Tableau VIII : Répartition des patients selon le résultat de l’IDR
IDR à la tuberculine Effectif Pourcentage (%)
Positive >8 mm (induration) 83 50
Positive (Phlyctène) 49 29,52
Anergie 34 20,48
Total 166* 100,0
*8 patients n’ont pas effectué l’IDR L’IDR était positive chez 132 patients (79,52%).
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II-4-3- RECHERCHE DE BK DANS LE LIQUIDE DE TUBAGE GASTRIQUE
Tableau IX : Répartition des patients selon le résultat de la recherche de
BK dans le liquide de tubage gastrique.
Recherche de BK Effectif Pourcentage (%)
Positif 18 10,91
Négatif 147 89,09
Total 165* 100,0
*La recherche dans le liquide de tubage gastrique n’a pas été effectuée chez 9 patients La recherche de BK a été négative dans 89,09 % des cas.
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II-4-4- STATUT VIH
Tableau X : Répartition des patients selon le statut VIH
Sérologie VIH
Effectif Pourcentage (%)
Positive
48 73,85
Négative 17 26,15
Total 65 100
La majorité des patients avait une sérologie VIH non précisée (62,6%). Chez les 65 patients qui avaient une sérologie faite, chez 73,85 % des cas elle était revenue positive .
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II-4-5- EXAMENS D’IMAGERIE
Tableau XI : Répartition des patients selon les résultats des radiographies standards
Images radiographiques Effectif Pourcentage (%)
Spondylodiscite 123 62,1
Fuseau paravertébral+spondylodiscite 41 20,7
Reconstruction osseuse+
spondylodiscite 34 17,2
Les images de spondylodiscite étaient les plus courantes.
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Tableau XII : Répartition des patients selon les résultats de la
tomodensitométrie Images scannographiques Effectif Pourcentage (%)
Spondylodiscite 84 52,2
Abcès para vertébral+spondylodiscite 53 33,0
Epidurite + spondylodiscite 22 13,6
Séquestre osseux + spondylodiscite 2 1,2
Les images de spondylodiscite étaient les plus courantes.
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II-4-6- EXAMENS ANATOMOPATHOLOGIQUES Aucune biopsie disco-vertébrale n’a été effectuée.
II-4-7- DIAGNOSTIC FINAL
Tableau XIII : Répartition des patients selon le diagnostic final Diagnostic final retenu Effectif Pourcentage (%)
Mal de Pott isolé 146 83,9
Mal de Pott + pneumopathie tuberculeuse 18 10,3
Autres tuberculoses multifocales 10 5,8
Total 174 100,0
Le Mal de Pott isolé a été retenu chez 83,9% des cas.
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II-5- ASPECTS THERAPEUTIQUES
II-5-1- DUREE D’HOSPITALISATION
Tableau XIV : Répartition des patients selon la durée d’hospitalisation
Durée d’hospitalisation
(semaine) Effectif Pourcentage (%)
[0 - 2[ 106 60,9
[2 - 4[ 43 24,7
≥ 4 25 14,4
Total 174 100,0
Les patients passaient un séjour d’une durée < 2 semaines à l’hôpital dans 60,9%.
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II-5-2- DELAIS D’APYREXIE
Tableau XV : Répartition des patients selon le délai d’apyrexie après le
début des antituberculeux
Délai d’apyrexie
(jours) Effectif Pourcentage (%)
[1-5 [ 122 76,73
[5-10 [ 29 18,24
≥ 10 8 5,03
Total 159* 100,0
*Dans 15 cas, le délai n’a pas été précisé.
L’apyrexie était observée entre 1 et 5 jours de traitement chez 76,73% des
patients.
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II-5-3- EVOLUTION APRES TRAITEMENT
Tableau XVI : Répartition des patients selon l’évolution après le traitement
antituberculeux
Evolution après traitement Effectif Pourcentage (%)
Etat général amélioré (n=174) 73 41,9
Régression du syndrome rachidien
(n=172) 72 41,8
Régression du syndrome radiculaire
(n=70) 31 44,3
Récupération neurologique (n=48) 35 72,9
Sortie contre avis médical (n=174) 3 1,7
Pas d’amélioration (n=174) 5 2,9
n=effectif initial des patients
La récupération neurologique représentait l’évolution après le traitement
antituberculeux la plus observée (72,9%).
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II-5-4- EFFETS INDESIRABLES
Tableau XVII : Répartition des patients selon l’apparition d’effets indésirables
Tolérance Effectif
Pourcentage
(%)
Urticaire 8 4,6
Ictère 2 1,1
Hyperuricémie 6 3,4
Total 16* 9,1
*Dans 158 cas, il n’y a pas eu d’effets secondaires.
Les effets secondaires étaient dominés par l’urticaire (4,6%).
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II-5-5 DUREE DU TRAITEMENT ANTITUBERCULEUX Tableau XIII : Répartition des patients selon la durée du traitement antituberculeux
Durée du traitement Effectif
Pourcentage
(%)
12 mois 16 69,56
18 mois 5 21,74
24 mois 2 8,70
Total 23* 100,0
*Dans 151 cas, la durée du traitement n’a pas été précisée. La durée du traitement était de 12 mois dans la majorité des cas (69,56%).
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79
Au terme de notre étude portant sur la tuberculose vertébrale en milieu Rhumatologique au CHU de Cocody, nous pensons avoir globalement atteint nos objectifs. Cependant, cette étude comporte certaines difficultés et limites dont il faudra
tenir compte pour une bonne interprétation des résultats. Ces problèmes sont de
deux ordres : l’exploitation difficile des dossiers et l’insuffisance
d’investigations para-cliniques des patients.
- Exploitation difficile des dossiers
Cette difficulté est liée au caractère rétrospectif du travail qui s’appuie
exclusivement sur des informations contenues dans les dossiers d’observation.
Certains des items figurant sur les fiches de renseignement ont trouvé soit des
réponses incomplètes soit une absence de réponse. Ceci a eu pour conséquences
le caractère insuffisant et/ou biaisé des statistiques hospitalières tirées d’un
faible échantillonnage, qui ne peuvent être extrapolées à la population générale.
- Insuffisance d’investigations para-cliniques
Elle est liée à des problèmes d’insuffisance du plateau technique, de
maintenance du matériel existant et de faiblesse de revenus des patients. Ainsi,
certains dossiers réunissant tous les signes de tuberculose vertébrale n’ont pu
être retenus dans notre étude faute d’exploration radiologique.
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80
III-1 Données socio –démographiques
La tuberculose vertébrale représentait 5,5% des affections rhumatologiques
entre Janvier 2000 et Décembre 2007.
III-1-1 Age et sexe
Notre population de malades comprend 98 hommes contre 76 femmes, soit un
sexe- ratio de 1,28. Ce résultat s’apparente à ceux notés en Cote d’Ivoire par
N’DRI – YOBOUET [36], BOIDY [5] et DAIX [37] qui rapportent également
une prédominance masculine avec respectivement un sex – ratio de 1,54 ; 1,32
et 2,7.
Nos résultats sont également en harmonie avec ceux des travaux de ALLEZ
[38] à Dakar (Sénégal) , KILICASLAN à Istanbul ( Turquie ) [39] ,
HOUNKPATI à Lomé ( Togo) [40] qui ont retrouvé une prédominance
masculine .
Nous pouvons donc affirmer que la prédominance masculine classiquement
évoquée dans la littérature médicale est confirmée, même si certains auteurs
maghrébins affirment une égalité de fréquence dans les deux sexes. Ainsi pour
MAFTAH [41] au Maroc la spondylodiscite tuberculeuse touche les 2 sexes
avec la même fréquence.
Dans notre étude, la tranche d’âge la plus atteinte, est celle de 25 à 35 ans (27%
des cas). L’âge moyen de nos patients est de 43,1 ans avec des extrêmes de 13
ans et 80 ans. Les patients de plus de 55 ans représentent une proportion non
négligeable (24,1%).
Nos résultats sont comparables à ceux d’autres auteurs tels que : N’DRI –
YOBOUET [36] et BOIDY [5]; MILLOGO [32] chez lesquels l’âge moyen
est respectivement de 40 ans, 45 ans et 47, 7 ans.
Nos chiffres se rapprochent également de ceux des auteurs maghrébins ; ainsi
chez MAGHRAOUI [33] au Maroc, l’âge moyen est de 44 ans. Pour KILANI
[34] en Tunisie, le mal de Pott touche l’adulte entre 20 et 60 ans. Le mal de Pott
peut atteindre des adultes plus jeunes comme l’a rapporté ROUILLON [4] et
ALLOULA [42] à Alger dans 75 % des cas.
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81
En conclusion, la tuberculose vertébrale apparaît de plus en plus comme une
maladie de l’adulte depuis la pratique systématique de la vaccination par le
BCG et la diminution sensible des formes infantiles. Cependant la tuberculose
vertébrale touche de plus en plus les personnes âgées [43] à cause de la baisse de
l’immunité et l’accumulation de tares qui est habituelle sur ces terrains.
III-1-2 Profession
Nos patients étaient de conditions socio–économiques faibles ; les ‘‘sans
profession’’ et les métiers informels (Travail physique) étaient les plus
fréquents, respectivement 31 % et 27,2 %.
KOUASSI [44] en Côte d’Ivoire note que les patients ayant une activité
physique intense favorisant des traumatismes au niveau des articulations
représentent 48,2 de ses effectifs. Pour MILLIGO au Burkina [32] 85 % des
patients étaient considérés comme étant de faibles conditions socio-économiques
[45,28].
Ailleurs en Asie [4, 27], les données de la littérature penchent pour les couches
socioprofessionnelles défavorisées.
Il est à noter cependant que les niveaux « faible » de revenus ne constituent pas
un frein pour le traitement parce que les antituberculeux sont dispensés
gratuitement en Côte d’Ivoire aux malades.
III-1-3 Niveau d’étude
Dans notre étude, les patients analphabètes prédominent dans 37,3%.
L’analphabétisme se présente ainsi comme un facteur favorisant la survenue de
la tuberculose et du mal de Pott vraisemblablement du fait d’une
méconnaissance et d’une mauvaise compréhension des règles élémentaires
d’hygiène de vie dans cette population.
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III-1-4 Quartiers d’habitation
Les patients atteints de tuberculose vertébrale sont pour la plupart issus des
quartiers populaires d’Abidjan notamment Yopougon (19, 5 %), et Abobo (18,
4%).
Ces résultats sont comparables à ceux de KEITA [6] chez qui 29, 4 % des
patients proviennent de la commune d’Abobo et 27 % de Yopougon. BOIDY
[5] lui a retrouvé 24,7% provenant de la commune d’Abobo et 19,4% de
Yopougon.
Il s’agit de quartiers populeux avec une densité de population très élevée. La
commune de Yopougon compte 745 827 habitants et celle d’Abobo 691 645
[46] ; cette concentration des populations est cause de promiscuité qui apparaît
comme l’un des facteurs de propagation du BK.
III-2 DONNEES CLINIQUES
III-2-1 Motif de consultation
Notre étude a révélé que la plupart des patients venaient en consultation pour
une dorso- lombo- radiculalgie inflammatoire (90 %).
En comparant nos résultats avec les données de la littérature, nous remarquons
qu’ils sont proches de ceux de COTTEN [10] chez qui la majorité des patients
se plaignait d’une dorso-lombo – radiculalgie associée à une fièvre.
Il existe néanmoins 10% de cas où les lombalgies avaient un horaire mécanique
pouvant être source d’égarement diagnostique.
III-2-2 Durée d’évolution
La maladie évolue sous un mode chronique chez 81,6 % des patients.
Certains auteurs ont fait le même constat. Ainsi MILLIGO [32] note une durée
d’évolution moyenne de 5 à 6 mois, KILANI [34], retrouve 4 à 8 mois
d’évolution.
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D’autres auteurs rapportent des durées d’évolution plus longues. Ainsi, elles
sont pour MAGHRAOUI [43] : 10 mois, YILBOUDO [16] : 12 mois,
MAFTAH [41] : plus de 12 mois dans 35 %.
Ces retards diagnostiques pourraient expliquer, par ailleurs la richesse de la
symptomatique observée.
III-2-3 Données de l’anamnèse et de l’examen physique.
- Le mal de Pott est constamment suspecté devant un syndrome rachidien chez
la quasi-totalité des patients (98,8 %).
Nos résultats sont en accord avec ceux de MILLIGO [32] au Burkina (84%).
Au Maghreb ACHOURI [47] a retrouvé un syndrome rachidien dans 82, 8 %
des cas.
- Le syndrome rachidien peut donc être retenu comme un élément très important
du diagnostic clinique ; il est presque pathognomonique quand il est associé à
une gibbosité et à des signes généraux.
- Les signes généraux sont représentés par l’altération de l’état général (83,3%),
une fièvre vespérale dans 73,6 % des cas, des sueurs nocturnes (44,8%).
La gibbosité a été observée chez 38,5 % des malades.
III-2-4 Horaire de la douleur
La douleur était d’horaire inflammatoire chez la majorité des patients (79,9 %).
Ce caractère inflammatoire est propre aux pathologies infectieuses.
Nos chiffres se rapprochent des auteurs maghrébins ; ainsi MAFTAH [41] a
trouvé une douleur d’horaire inflammatoire dans 93% des cas.
En revanche la douleur avait un horaire mécanique chez 20,1 % des patients. La
douleur est le maître symptôme. Son installation est en règle générale insidieuse,
progressive, ce qui va allonger le délai moyen de consultation puisque les
malades s’en inquiètent peu. La douleur est longtemps banalisée ; cependant son
aggravation lente et progressive et sa persistance doivent attirer l’attention.
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En pratique il est important de savoir que pendant une période plus ou moins
longue de son évolution le mal de Pott peut ne déterminer que des algies
modérées à caractère mécanique banales d’autant plus trompeuses qu’elles ont
parfois coïncidé avec un traumatisme mineur.
III-2-5 Intensité de la douleur
Nous n’avons pu quantifier l’intensité de la douleur par l’échelle visuelle
analogique (EVA), elle était entre 7 et 8 chez 48 patients, soit 58,54%.
D’autres auteurs rapportent une douleur de forte intensité sans en préciser la
valeur sur l’E.V.A. Ainsi SAKHO [33] au Sénégal et EMERY [48] en France
observent une douleur intense chez respectivement 91 et 76,4 % des malades.
III-3 DONNEES PARACLINIQUES
III-3-1 Tests inflammatoires
Le syndrome inflammatoire biologique était présent dans 86,8% des cas comme
l’a noté également N’DRI – YOBOUET [36]. L’absence de syndrome
inflammatoire observé dans 13,2 % des cas peut être cause d’égarement
diagnostique. Ceci pourrait être en rapport avec la chronicité d’évolution et les
traitements intempestifs avant la consultation pouvant abâtardir le tableau.
III-3-2 L’intradermoréaction
L’IDR pratiquée chez 166 patients s’est révélée positive chez 132 d’entre eux
(79,52%).
La mise en évidence de BK étant difficile dans le mal de Pott, l’IDR revêt de ce
fait une importance capitale pour le diagnostic. Ces résultats sont comparables à
ceux de BOIDY [5] ; en effet L’IDR pratiquée chez 49 patients, s’est révélée
positive chez 32 d’entre eux (65,3%) et négative chez 17 malades.
L’IDR négative impose de rechercher un terrain d’immunodépression sous-
jacent, et particulièrement une immunodépression par le VIH-SIDA, cependant
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une IDR négative ne doit pas faire réfuter le diagnostic de tuberculose vertébrale
[11].
Vu l’importance de l’IDR dans l’apport diagnostique, son exécution doit être
parfaite et sa lecture attentive.
III-3-3 Recherche de BK dans le liquide de tubage gastrique.
La recherche de BK a été pratiquée chez 165 patients dans le liquide de tubage
gastrique, elle n’est revenue positive que dans 18 cas. Il se justifie dans le cadre
des expectoras dégluties dans les cas où un foyer pulmonaire est associé au mal
de Pott.
Les foyers associés permettent de témoigner de la nature bacillaire de la
spondylodiscite et constituent un bon argument pour le diagnostic du mal de
Pott. Cette recherche de BK n’a pas été réalisée dans les prélèvements de pus,
dans les épanchements liquidiens ni dans les urines. Elle aurait pu permettre en
plus du foyer pulmonaire de retrouver d’autres foyers associés. Si ailleurs la
ponction biopsie disco vertébrale est faite en préopératoire, ce n’est pas le cas
dans notre service. Ceci est dû à des difficultés techniques. Dans les zones
d’endémie, lorsqu’il existe des signes de forte présomption, la confirmation
bactériologique ou histologique ne paraît plus indispensable pour instituer un
traitement anti bacillaire. Un faisceau d’arguments convergents permet de
retenir le diagnostic : la notion de contage, la positivité de l’IDR, l’aspect
radiologique et la mise en évidence du BK à distance.
Nos résultats sont superposables à ceux de BOIDY [5] en Côte d’Ivoire ou sur
10 cas de tubage gastrique il n’y a eu que 3 cas qui sont revenus positifs.
III-3-4- Statut VIH
En Côte d’Ivoire, la co infection VIH-tuberculose est passée de 36% à 40%
entre 1989 et 1991 [40,48] ; en 2006 on a noté 2081 nouveaux cas.
La prévalence de l’infection à VIH est estimée à 40% dans la population de
tuberculeux des centres antituberculeux d’Abidjan [49]. Sachant que la
tuberculose reste la première infection opportuniste du VIH-SIDA et les
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personnes infectées par le VIH ont trois fois plus de risque de faire une
tuberculose ; l’association VIH- tuberculose est appelée le ‘’couple de la mort’’.
Dans notre étude, seulement 65 patients ont réalisé une sérologie VIH et elle est
revenue positive chez 48 patients (73,6 %). Ces résultats sont conformes à ceux
de YILBOUDO [50] qui a trouvé un taux de séroprévalence de 32 % chez ses
malades, montrant ainsi que le VIH reste un facteur de recrudescence de la
tuberculose et en particulier dans sa forme vertébrale [51]. De plus, la
tuberculose quelle que soit sa localisation est devenue un critère de diagnostic
[51] du SIDA aux Etats-Unis depuis le 1er janvier 1993. Par contre N’DRI
YOBOUET [36] en Côte d’Ivoire a observé 6 patients VIH positif sur 28 cas.
III-3-5- Examens d’imagerie
Radiographie standard
Une image radiographique de spondylodiscite nette a été observée chez tous nos
patients (100% des cas). Ceci s’explique par le fait que nos patients se
présentent en consultation à un stade évolué de la maladie. Ces retards peuvent
être dus à des facteurs variés qui sont notamment :
- la banalisation des lombalgies attribuées tant par les malades eux mêmes que
par certains praticiens à des lombalgies communes,
- le recours fréquent aux traitements traditionnels,
- la forte propension des malades à l’auto médication,
- l’éloignement des formations sanitaires,
- l’état de pauvreté de nos patients souvent dans l’impossibilité de subvenir aux
frais de déplacement et des analyses médicales.
Aucun de nos malades n’a été vu au stade infra radiographique. La localisation
lombaire prédominait dans notre étude, comme ailleurs en Afrique selon les
travaux de MILLOGO [32] et de MAGHRAOUI [33].
En Europe, EMERY [48] observe une prédominance de la localisation dorsale.
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Tomodensitométrie
La moitié de nos patients (52,2% des cas) a réalisé une tomodensitométrie. La
spondylodiscite ayant été mise en évidence à la radiographie chez tous les
patients, la prescription d’un scanner a été justifiée par la présence de
complications neurologiques (déficit neurologique), dans le but de comprendre
leurs mécanismes de survenue.
En effet le scanner permet de dresser un bilan très précis des lésions disco-
somatiques, d’un abcès intrarachidien, de l’état des parties molles adjacentes.
C’est l’examen tomodensitométrique qui a permis de faire le bilan d’extension
des lésions [51, 32]. Il est à signaler néanmoins que le coût élevé du scanner
(65 000 à 85 000FCFA) a limité sa prescription aux patients disposant de moyen
financier pour s’offrir cet examen.
III-3-6- Examens d’anatomie pathologique
La confirmation du diagnostic est apportée par la mise en évidence du BK dans
l’abcès ou par la présence des follicules tuberculeux dans les biopsies
scannoguidées ou chirurgicales.
Si ailleurs la ponction biopsie disco-vertébrale est faite en per opératoire
[43,52], ce n’est pas le cas dans notre service. Ceci est dû à des difficultés
techniques (défaut de matériel de biopsie) ; de plus le coût élevé de
l’intervention a constitué un frein pour la biopsie chirurgicale à ciel ouvert
pratiquée par les neurochirurgiens. Dans les zones d’endémie, lorsqu’il existe
des signes de forte présomption, la confirmation bactériologique ou histologique
ne paraît plus indispensable pour instituer un traitement anti bacillaire. Un
faisceau d’arguments convergents permet de retenir le diagnostic : la notion de
contage, la positivité de l’IDR, l’aspect radiologique et la mise en évidence du
BK [49]. En outre, le recul thérapeutique permet de vérifier l’efficacité des
antituberculeux qui constituent un véritable test thérapeutique.
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III-3-7- Diagnostic final
Le diagnostic final de Mal de Pott isolé a été retenu chez 146 cas sur 174 soit
83,9% ; l’association à une tuberculose pulmonaire a été notée dans 18 cas soit
10,3%. Les explorations effectuées n’ont pas permis de retrouver d’autres
localisations.
III-4- DONNEES THERAPEUTIQUES
III-4-1- Délais d’apyrexie après le début des antituberculeux
L’apyrexie était observée entre le 1er et le 5è jour du traitement chez 76,73% des
patients. Cette apyrexie s’observait en cours d’hospitalisation et était un critère
primordial de l’efficacité du traitement antituberculeux. Lorsque l’apyrexie se
maintenait, on envisageait la sortie du patient et son suivi se poursuivait en
externe dans le souci de lui éviter une prolongation de son hospitalisation avec
le risque d’infections nosocomiales sur ce terrain qui est déjà fragilisé par sa
pathologie.
III-4-2- Evolution après traitement antituberculeux
Le mal de Pott doit être traité avec des médicaments antituberculeux [40].
Tous les malades de notre série ont bénéficié d’un traitement médical. Le
protocole en cours était la quadrithérapie associant : la Rifampicine,
l’Isoniazide, la Pyrazinamide et l’Etambutol. Au cours du traitement
antituberculeux, la récupération du déficit neurologique représentait l’évolution
la plus observée dans 72,9% des cas.
Nos résultats se rapprochent de ceux de SAKHO [53] au Sénégal et de
MARTINI [32] aux Etats-Unis.
III-4-3 Effets indésirables des antituberculeux.
Le traitement était bien toléré chez nos patients puisque la prévalence des effets
indésirables dus à la prise des antituberculeux est de 0,09 %. Dans notre étude
les effets secondaires étaient dominés par l’allergie notamment les urticaires à
(4,6%) suivis d’une hyper uricémie (3,4%) sur un terrain VIH-SIDA positifs.
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Nos résultats sont en déphasage avec ceux de OUEDRAOGO [54] au Burkina,
chez qui la moitié de ses patients a moins bien toléré le traitement
antituberculeux. PERRONNE [55] a obtenu des résultats comparables à
OUEDRAOGO [54] et BELEMBAOGO [55].
Cependant comme dans notre étude, une grande tolérance a été observée par
d’autres auteurs.
La tolérance aux médicaments antituberculeux est variable. La plupart des
auteurs évoquent le rôle de la malnutrition, l’alcoolisme et la gravité de la
maladie tuberculeuse dans la survenue des effets secondaires [54].
Les effets secondaires des antituberculeux sont généralement classés en effets
mineurs ou graves [55].
La plupart de nos patients ont présenté des effets mineurs, en dehors des deux
cas d’ictère qui ne semblent pas être la conséquence exclusive des
antituberculeux. En effet si la plupart des médicaments antituberculeux avec
notamment l’Isoniazide, le Rifampicine et le Pyrazinamide ont une toxicité
hépatique avérée. La littérature ne rapporte pas de cas d’hépatites
médicamenteuses, aussi fulminantes et précoces comme chez nos deux patients.
Classiquement lorsqu’un patient développe une hépatite au cours de son
traitement, celle-ci peut avoir pour origine les médicaments antituberculeux ou
une autre cause (atteinte poly viscérale due au VIH/SIDA). Il est de ce fait
important d’éliminer les autres causes possibles avant d’incriminer les
médicaments antituberculeux [56,32].
Dans la littérature, des effets secondaires étaient fréquemment retrouvés chez les
tuberculeux avec une séropositivité VIH [55, 57, 58, 27]. Ces effets étaient
généralement mineurs (neuropathie périphérique, prurit et urticaire). La
fréquence des effets secondaires serait liée à l’altération des fonctions
métaboliques du foie et à l’atteinte polyviscérale au cours du VIH/SIDA. Le
risque de réaction secondaire augmenterait en fonction de l’accroissement de
l’immunodéficience [59, 60, 61].
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L’absence de rapport entre l’apparition des arthralgies et l’importance de
l’uricémie a été rapportée [48]. Aussi la constatation d’une hyper-uricémie chez
un patient ne devrait pas retarder la mise en route d’un traitement
antituberculeux ; en dehors de la réduction des doses de Pyrazinamide,
généralement incriminé, le malade qui développe ces effets mineurs doit en
général poursuivre son traitement, habituellement selon la même posologie ou
en réduisant parfois les doses avec administration de traitement symptomatique
[62].
III- 4-4- Durée du traitement antituberculeux.
La durée du traitement était de 12 mois dans la majorité des cas (69,56%). La
durée moyenne était de 12,6 mois ± 3,2 avec des extrêmes de 9 à 20 mois n’est
pas indiqué dans les dossiers parce que le traitement antituberculeux est initié
dans le service de rhumatologie et poursuivie dans le centre antituberculeux
jusqu’à la guérison des malades qui est constatée par le service de rhumatologie.
Pour la durée du traitement, nous avons opté pour un régime long de 12 mois ou
18 mois dans les cas de localisation disco-vertébrale. Notre choix se justifie par,
d’une part la moins bonne diffusion des antituberculeux dans le tissu ostéo-
articulaire, la quiescence fréquente des lésions [55] d’autre part les cas de
récidives précoces après 6 mois de traitement. Par ailleurs, la consolidation des
lésions n’a été obtenue qu’au bout de 18 mois de traitement chez 5 de nos
patients. Les longs traitements augmentent les chances d’une meilleure
stérilisation des foyers tuberculeux en l’absence de contrôle histologique. Les
données de la littérature sont variables selon les pays. Le régime long est
privilégié dans les pays développés [63], et le régime court de 6 à 9 mois dans
les pays en voie de développement [50]. Un régime court de 4 mois est même
utilisé au Burkina Faso [32]. En Côte d’Ivoire le programme national de lutte
contre la tuberculose a bien compris la nécessité de prolonger la durée du
traitement des localisations osseuses et a donné son accord pour les traitements
de longues durées de 12 voire 18 mois.
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Nous avons mené une étude rétrospective dans le service de rhumatologie du
CHU de Cocody portant sur 174 dossiers médicaux de tuberculose vertébrale de
patients hospitalisés de janvier 2000 à décembre 2007.
L’objectif principal de notre étude était de décrire le profil de la tuberculose
vertébrale vue en rhumatologie au CHU de Cocody.
Au terme de notre étude, nous pouvons conclure que la tuberculose vertébrale
revêt quelques particularités dont les principales sont :
1) Au plan épidémiologique
La tuberculose vertébrale était relativement fréquente en Côte d’Ivoire avec
un total de 174 cas en 8 ans, soit une prévalence de 5,5% ;
Les patients atteints de Mal de Pott avaient un âge moyen de 43,1 ans ;
Les hommes étaient plus atteints que les femmes avec un sex-ratio (H/F) de
1,28.
Les patients appartenaient de plus en plus à une couche socio professionnelle
défavorisée et ont comme principaux lieux d’habitation les quartiers
populeux d’Abidjan tel que Yopougon et Abobo.
2) Au plan diagnostique
Le motif de consultation était pratiquement le même : dorso-lombo-
radiculalgie (90% des cas)
Notons cependant que les critères diagnostiques retenus s’appuyaient
généralement sur des arguments de présomption à défaut de preuves
histologiques.
Il s’agit des critères cliniques suivants :
L’évolution se faisait sous un mode chronique (81,6% des cas)
Le syndrome rachidien prédominait (98,8% des cas)
La douleur avait un horaire inflammatoire (79,9% des cas).
La douleur était intense avec l’EVA moyenne de 7,7
Le bilan biologique était inflammatoire (86,8%)
L’IDR était positive dans 79,52 %
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Le BK n’avait pas été retrouvé dans le liquide de tubage gastrique (89,09%)
La sérologie VIH n’était pas réalisé dans 62,6 % des cas, mais chez les 65
patients qui l’avaient réalisées elle était positive a 73,6 %.
Au plan radiologique la spondylodiscite était l’aspect habituel (100% des cas)
Aucune biopsie disco-vertébrale n’avait pu être effectuée.
On retenait le Mal de Pott isolé comme diagnostic final dans 83,9% des cas.
3) Au plan thérapeutique
La chimiothérapie antituberculeuse constituait l’élément essentiel et souvent
suffisant du traitement.
La durée moyenne d’hospitalisation était de 14,4 ± 0,13 jours.
Le délai moyen d’apyrexie était de 4,1 jours ± 0,9.
La récupération neurologique représentait l’évolution après le traitement.
antituberculeux la plus observée (72,9%des cas).
L’urticaire était l’effet secondaire dominant.
La durée moyenne du traitement antituberculeux était de 12 mois.
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A l’issu de notre travail des inquiétudes se dégagent quant à la recrudescence du
Mal de Pott en Côte d’Ivoire et surtout quant à la grande fréquence de ses
complications dans notre série.
Ainsi nous paraît-il judicieux d’émettre quelques recommandations visant à
améliorer le pronostic de cette affection en milieu tropical africain.
A l’endroit des autorités
Les mesures doivent permettre d’établir un diagnostic rapide et précis afin de
réduire le délai de prise en charge dont la longueur est un facteur déterminant
dans la survenue de complications.
Il s’agit de :
→ Former le personnel médical et infirmier en vue d’une meilleure
connaissance du Mal de Pott ;
→ Maintenir en bon état de fonctionnement le matériel de radiologie existant
et si possible améliorer le plateau technique (scanner au CHU de Cocody)
et le rendre accessible à la majorité des malades.
→ d’assurer une meilleure collaboration entre le CHU et le centre
antituberculeux en installant un agent du C.A.T. au sein du CHU et qui aura
pour mission d’une part, de recenser tous les patients atteints de tuberculose
vertébrale et d’autre part, de les conduire directement au C.A.T, lieu où se
fera désormais la poursuite du traitement ;
→ Permettre la réalisation d’une biopsie disco articulaire en vu d’un
diagnostic de certitude.
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A l’endroit du personnel médical et paramédical
Les actions doivent contribuer à assurer une plus grande efficacité du
traitement.
Il s’agira :
→ de sensibiliser les patients sur la poursuite du traitement dans les centres
antituberculeux (C.A.T.) auquel cas ils s’exposeraient à de graves
complications telles les paraplégies ou la généralisation de la tuberculose ;
→ de s’accorder lors d’une conférence de consensus regroupant les cliniciens,
les radiologues et les chargés de la lutte contre la tuberculose sur la durée
optimale du traitement antituberculeux.
→ Rendre systématique la ponction biopsie disco vertébrale afin d’obtenir
une certitude diagnostique. A cette fin, un équipement performant du
service de radiologie et une bonne maintenance du matériel s’imposent ; le
matériel de biopsie doit être constamment disponible.
→ Rendre systématique la sérologie VIH.
A l’attention des malades
La prévention demeure un aspect primordial dans la lutte contre la
tuberculose et donc du Mal de Pott. En Côte d’Ivoire, la prévention repose sur le
dépistage et le traitement des tuberculeux à microscopie positive, sur la
recherche des sujets contacts et des malades, sur l’éducation sanitaire des
populations dans le but d’acquérir de bonnes habitudes.
La prévention doit être avant tout primaire, axée sur la vaccination
systématique par le BCG de tout nouveau-né, des enfants ayant une IDR
négative, des enfants séropositifs, des sujets âgés.
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1 -Harries A, Maher D. TB/HIV: Tuberculose et VIH-Manuel clinique. WHO / TB /2OO5: 25-227. 2-Kone Cheick Hamala
Etude des aspects épidemio-cliniques de la spondylodiscite tuberculeuse
à propos de 33 cas au CHU du Point G.These, Med, Bamako 2007 ; 73-59
(07M59)
3-Kani Diabate
Formes extrapulonaires de la tuberculose vertebrale a pros de 150 cas vus en
medecine interne.
These, Med, bamako, 1979; 64- 80.
4- Alloula R, Lallama Q, Zaïdi M,
Aspects de la tuberculose dans la région algéroise. Rev Mal de Respir 1998 ;
15 : 74-3.
5- Boidy Kouakou T.
La spondylodiscite tuberculeuse en milieu rhumatologique ivoirien. Thèse, Med,
Abidjan, 2003 ; 3691.
6- Keita C.
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FICHE D’ENQUETE N° d’identification
I- Données épidémiologiques
N° du dossier
1-Sexe (1=féminin 2=masculin) 2-Age ans
3- Profession …………………… 4-Nationalité (1=ivoirienne 2=étrangère)
5-Région d’origine ……………………………………….
6-Niveau d’étude (1=analphabète, 2=primaire, 3=secondaire, 4=supérieur
7-Statut matrimonial (1=marié 2=célibataire 3=concubinage 4=divorcé 5=veuf)
8-Quartier d’habitation…………………………………………………………………….
II- Données cliniques
A-Interrogatoire 1-Motif de consultation …………………………………………………………………..
2-Mode (1=aigu 2=subaigüe 3=chronique) 3-Asthénie (1=oui, 2=non)
4-Anorexie (1=oui, 2=non) 5- Amaigrissement (1=oui, 2=non)
6-Fébricule vespérale (1=oui, 2=non) 7-Sueurs nocturnes (1=oui, 2=non)
8-Notion de contage (1=oui, 2=non 9-Antécédent de tuberculose (1=oui,
2=non)
10-Aménorrhée non gravidique (1=oui, 2=non)
11-Douleur (1=cervicalgie-2= dorsalgie-3= lombalgie)
Horaire (1=mécanique 2=inflammatoire)
Irradiation (1=oui 2=non)
Intensité (EVA 0-10)
12-Impotence fonctionnelle (1=oui 2=non)
13-Paresthésie (1=oui 2=non)
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14-Trouble sphinctérien (1=oui 2=non)
B-Signes physiques 1-Sd rachidien (1=oui 2=non) 2-Gibbosité (1=oui 2=non)
3-Sd radiculaire (1=oui 2=non) 4-Motricité (1 à 5)
5-Sensibilité (1=normale, 2=hyperesthésie, 3=hypoesthésie, 4=anesthésie)
6-Tonus (1=hypertonie 2=hypotonie 3=normal)
7-Réflexes (1=vifs 2=abolis 3=normaux)
8-Déficit neurologique (1=oui 2=non)
9-Adénopathies (1=oui 2=non) 10- Siège………………………………….
III- Donnée Paracliniques
A-Données radiologiques
Radiographie standard (1=oui 2=non) Scanner (1=oui 2=non) 1-Pincement discal 1-Discite
2-Fuseau para vertébral 2-Spondylite
3-Tassement vertébral 3-Spondylodiscite
4-Séquestre osseux 4-Abcès paravertébral
5-Spondylite 5-Epidurite
6-Reconstruction osseuse
B-Données biologiques 1-Taux d’hémoglobine …………g/dl
2-Vitesse de sédimentation (1= augmentée 2= normale 3= non faite)
3-CRP (1=augmentée 2= normale 3 = non faite)
4-IDR à la tuberculine (1= positive 2 =phlycténulaire 3=anergie 4=non fait)
5-Sérologie VIH (1=positive 2=négative 3=non faite)
6-Examen anapath de la biopsie (1=tuberculose confirmée 2=tuberculose non confirmée)
7-Crachats (1=positif 2=négatif 3=non fait)
Diagnostic retenu....................................................................................
IV- Données thérapeutiques 1-Traitement antituberculeux (1=RHZE 2=autre) préciser si autre………………
2-Durée du traitement (1=12 mois 2=autre) préciser si autre………………
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3-Traitement chirurgical (1=oui 2=non)
V- Données évolutives 1-Evolution favorable (1=oui, 2=non)
Si oui…….
Durée du traitement…………..jours
Durée d’hospitalisation……………….jours
Apyrexie…………….jours
EG amélioré (1=oui 2=non)
Sd rachidien amélioré (1=oui 2=non)
Sd radiculaire amélioré (1=oui, 2=non)
Déficit moteur (1=oui, 2= non)
2-Evolution stationnaire (1=oui, 2=non)
3-Evolution défavorable (1=oui, 2=non)
Compression médullaire (1=oui, 2=non)
Dissémination de l’infection (1=oui, 2=non)
VI- Tolérance au traitement
Clinique (1=oui, 2=non) Biologie (1=oui, 2=non) 1-Allergie 1- Transaminase
2-Ictère 2- Urée
3-Neuropathie 3- Urémie
4-Arthralgie 4- Créatinine
5-Troubles digestifs
6-Tendinites
Tuberculose vertébrale : Profil épidémiologique, diagnostique et évolutif à propos de 174 cas vus en rhumatologie au CHU de Cocody
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PLAN DE LA VILLE D’ABIDJAN
I : incidence annuelle P : prévalence DS : densité des formes bacillifères de la tuberculose /km2
1/200 000
Tuberculose vertébrale : Profil épidémiologique, diagnostique et évolutif à propos de 174 cas vus en rhumatologie au CHU de Cocody
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FICHE SIGNALETIQUE Nom et prénom : MLLE COULIBALY Soplé Ruth
Date de naissance : 13 novembre 198
Titre de la thèse : Tuberculose vertébrale : profil épidémiologique, diagnostic et évolutif à
propos de 174 cas vus en Rhumatologie au CHU de Cocody.
Courriel : [email protected]
Année universitaire : 2007-2008
Pays de soutenance : Mali
Pays d’origine : République de Côte d’Ivoire
Lieu de dépôt : Bibliothèque de la faculté de médecine, de pharmacie et
d’odontostomatologie.
Secteur d’intérêt : Centre Hospitalier et Universitaire de Cocody (R C I )
Résumé :
La prévalence hospitalière de la tuberculose vertébrale était de 5,5 %. -l’âge moyen des patients était de 43,1 ans (13-80 ans) avec une nette prédominance masculine (56,3%) (sex ratio H/F 1.28) touchant surtout les analphabètes (37.3%) et les patients sans professions (31.0%). -La majorité des patients provenaient de Yopougon (19,5%) avec pour principal motif de consultation la dorso-lombo-radiculalgie inflammatoire (90%). évoluant sous un mode chronique (81,8%). - Le syndrome rachidien prédominait dans 98,8% avec une douleur d’horaire inflammatoire (79,9%) -L’IDR était positive (79,52 %). -La recherche de BK a été négative (89,09%). -La majorité des patients avait une sérologie VIH non précisée (62,6%), mais chez les 65 patients qui avaient réalises, elle était positive chez 73,6 %. -Les images de spondylodiscite étaient les plus courants à la radiographie et à la tomodensitométrie. Aucune biopsie disco-vertébrale n’a été effectuée. -Le mal de Pott isolé a été retenu chez 83,9 % des patients. -La durée moyenne d’hospitalisation était de 14,4 j avec une apyrexie observée entre le 1er et le 5 e jour de traitement (76,73%).La récupération neurologique a été observée après le traitement antituberculeux dans 72,9%. Les effets secondaires rares, étaient dominés par l’urticaire .La durée moyenne du traitement antituberculeux était de 12,6 mois. CONCLUSION : Au terme de cette étude et confortés par les données de la littérature, nous réitérons que la tuberculose vertébrale est u réel problème de santé publique en Côte d’Ivoire. Le traitement antituberculeux est mis en route sur des arguments de forte présomption à cause du tableau technique qui est limite. Mots clés : Tuberculose vertébral, traitement antituberculeux.
Tuberculose vertébrale : Profil épidémiologique, diagnostique et évolutif à propos de 174 cas vus en rhumatologie au CHU de Cocody
Thèse de Doctorat d'Etat en Médecine,2007-2008 Mlle COULIBALY Soplé Ruth
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SERMENT D’HIPPOCRATE
En présence des maîtres de cette faculté, de mes chers
condisciples, devant l’effigie d’Hippocrate, je promets et je jure, au nom
de l’être suprême, d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans
l’exercice de la médecine.
Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent et n’exigerai jamais un
salaire au–dessus de mon travail, je ne participerai à aucun partage
clandestin d’honoraires.
Admise à l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui
s’y passe, ma langue taira les secrets qui me sont confiés et mon état ne
servira pas à corrompre les mœurs ni à favoriser le crime.
Je ne permettrai pas que les considérations de religion, de nation,
de race, de parti ou de classe sociale viennent s’interposer entre mon
devoir et mon patient.
Je garderai le respect absolu de la vie humaine dès conception.
Même sous la menace, je n’admettrai pas de faire usage de mes
connaissances médicales contre les lois de l’humanité.
Respectueuse et reconnaissante envers les maîtres, je rendrai à
leurs enfants l’instruction que j’ai reçue de leurs parents.
Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes
promesses.
Que je sois couverte d’opprobres et méprisée de mes confrères si
j’y manque.
Je le jure.