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Fatima GAOUGAOU, psychomotricienne - 2012 1 Le psychomotricien et l’enfant haut potentiel : une rencontre à haut risque ? À la découverte de soi-même…

Pourquoi la psychomotricité

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Fatima GAOUGAOU,

psychomotricienne - 2012

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Le psychomotricien et l’enfant

haut potentiel : une rencontre à

haut risque ?

À la découverte de soi-même…

Fatima GAOUGAOU,

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Pourquoi la psychomotricité ?

• - elle est le lien entre le corps, la psyché, les émotions,

• - les enfants HPI présentent toujours des problèmes de confiance en soi,

• - et/ou d’image de soi,

• - des problèmes pour gérer leurs émotions : tout d’abord les sentir, les reconnaître, les identifier, les nommer,

• - pour ensuite pouvoir sentir la montée des émotions, pouvoir les anticiper, pouvoir les contrôler, pouvoir en parler pour enfin prendre de la distance.

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Les particularités des enfants HPI

• - beaucoup de généralités sur les HPI

mais chaque situation est unique,

• - les enfants fonctionnent tous

différemment mais chacun nous pousse

dans nos retranchements, nos limites,

• - ils nous confrontent à notre impuissance,

• - nous sommes en permanence sur le fil

du rasoir avec eux.

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L’entrée à l’école enfantine : enfin

le rêve à portée de main?

• - très forte attente de ce lieu mythique !

• - déception face aux attentes très fortes : il

sait déjà trop de choses,

• - il bouge trop,

• - il parle trop,

• - tout est trop lent pour lui !

• - souvent il ne maîtrise pas ses gestes,

son corps et surtout ses mains !

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Les stratégies à l’école

• - il se manifeste trop, tout le temps ; il veut

participer, il est impulsif, il a réponse à tout.

L’enseignant trouve qu’il prend trop de place,

s’agite trop,

• - il veut se fondre dans la masse quitte à se

couper en partie ses ailes ! Il se fait oublier, veut

être transparent, parfois il régresse, l’enseignant

croît qu’il a du « retard »,

• - toute intégration se paie au prix fort,

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Pourquoi aller chez le

psychomotricien ?

• - l’agitation, l’instabilité,

• - la maladresse (physique et/ou relationnelle),

• - l’anxiété,

• - les troubles de l’attention,

• - pas de technique de travail,

• - peu d’endurance face aux tâches d’apprentissages ou répétitives,

• - un corps qui lui échappe et qu’il n’arrive pas à maîtriser,

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Pourquoi aller chez le

psychomotricien ?

• - l’écriture,

• - la lenteur,

• - la motricité fine,

• - les troubles du tonus,

• - les troubles de l’équilibre,

• - une mauvaise image de soi.

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La psychomotricité :

pourquoi faire ?

• faire connaissance avec son corps,

• explorer ses potentialités,

• développer et affermir sa confiance en soi,

• tester ses limites,

• développer la gestion du tonus et la maîtrise des gestes,

• notamment la motricité fine et surtout l’écriture, reflet de ses états d’âme,

• appréhender l’autre, construire une relation de confiance, la tester en sécurité,

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La psychomotricité :

pourquoi faire ?

• apprendre à sentir et nommer ses

émotions, à les exprimer, à prendre de la

distance,

• identifier et anticiper les situations

difficiles,

• réfléchir à son fonctionnement, trouver des

solutions créatives aux situations difficiles

en classe, ou en famille,

• tester et modifier les stratégies définies,

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Le corps, cet inconnu

• L’enfant HPI a souvent du mal à contrôler son corps. Son esprit va si vite et son corps ne suit pas. Il refuse de lui obéir,

• Il ne sait comment l’appréhender, le guider, le dominer,

• Sa tête sait comment faire mais ses mouvements sont souvent gauches, maladroits, peu efficaces ; cela l’irrite voire le désespère.

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L’écriture

• écrire n'est pas un acte anodin. Si écrire

est transcrire un langage, mémoriser,

communiquer, c'est aussi projeter sur le

papier une trace de soi,

• l'écriture emprunte à chaque scripteur un

peu de ses émotions, de ses racines, de

ses désirs et de son appartenance.

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L’écriture

• L'écriture se situe donc à la charnière de

plusieurs disciplines : l'orthophonie qui

s'intéresse au langage, la psychomotricité

qui s'intéresse au corps et la

psychothérapie qui s'intéresse à la psyché

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Les débuts du graphisme

• C'est vers 12, 18 mois qu'apparaissent les premiers tracés (en fonction de la culture),

• Cette trace devient aussi un enjeu dans les échanges avec l'entourage. Le regard que porte la mère ou le père sur ses productions est capital,

• C'est aux environs de 2 ans et demi que les tracés vont s'organiser en recourant au contrôle visuel,

• Mais, c'est surtout aussi le moment où il va pouvoir donner un sens à ce qu'il produit.

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Evolution des tracés graphiques

• Le plaisir du mouvement s'accompagne de plus

en plus de la recherche d'une figuration. La

trace devient le but de l'activité graphique qui

peut donc être anticipée,

• A 3 - 4 ans, les figurations sont volontaires,

• A 5 ans, l'enfant quitte le registre de la figuration

au profit d'un autre système de représentation,

symbolique celui-là, l'utilisation des signes de

l'écriture.

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Difficultés d’écriture

• Une caractéristique commune, c'est l'intensité

de leur crispation lorsqu'ils sont en train d'écrire.

Ces enfants présentent tous, à un degré plus ou

moins intense, une « crampe à l'écriture »,

• L’enfant a souvent mal au bras, à la main, aux

doigts... Et même si cette souffrance n'est pas

toujours exprimée par lui (ou non reconnue,

ressentie), les manifestations somatiques la

révèlent : état tensionnel, blocages respiratoires,

transpiration de la main,

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Place du psychomotricien ? Son

intervention ? • - le psychomotricien intervient pour rencontrer

un enfant, une famille : faire passer un bilan et établir un diagnostic psychomoteur, évaluer les potentialités et les difficultés de l’enfant,

• - intervention pluridisciplinaire en collaboration avec l’équipe dont il s’entoure,

• - lien privilégié avec la famille, lien étroit avec l’école, le médecin de famille, le pédiatre, les autres intervenants,

• - il recherche des solutions créatives et soutient l’enfant et sa famille.

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Intervention du psychomotricien :

son ambition, ses buts

• - le psychomotricien intervient avec l’idée d’aider un enfant, une famille : comment faire pour que la situation devienne vivable ?

• - il analyse l’impact de la situation sur la famille, la fratrie, le couple parental ? impact de la fatigue, de l’épuisement sur chacun et surtout les parents, la maman,

• impact sur le lien social : l’enfant a souvent des difficultés à entrer en contact avec l’autre, à créer des liens, à les entretenir et les conserver.

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Première demande

• Le plus souvent la famille et/ou l’enseignant prennent contact avec le secrétariat ou le thérapeute,

• Prise d’informations générales : identité, adresse, téléphone, scolarité,

• Quel est le souci ? Description, intensité,

• Qui est déjà intervenu ? Quels essais de solution ? Résultats ?

• Les attentes ?

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Prise de contact : 1er rdv

• Entretien avec le demandeur : prise d’informations sur la situation : depuis quand ? Dans quelles situations ? Les essais de solution ? Les investigations complémentaires? Évolution ?

• Demande d’information sur la famille, la fratrie, le développement psychomoteur de l’enfant, les solutions de garde, les réactions de l’enfant aux changements, à l’entrée à l’école ?

• Qui porte le souci ? Les attentes ?

• La suite : évaluation psychomotrice de l’enfant sur 3 à 4 séances, le retour de bilan, les propositions d’investigation complémentaire et/ou les aides à définir.

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Bilan psychomoteur

• Teste la motricité générale (marche, sauts, course),

• L’équilibre statique et dynamique,

• Les coordinations et dissociations,

• Le tonus, la latéralité,

• L’orientation dans le temps, dans l’espace,

• Le schéma corporel, le rythme,

• La motricité fine et les graphies,

• La capacité de relaxation,

• La relation à soi et à autrui,

• Attitude face au test, réactions de prestance, contrôle émotionnel,

• Capacités d’attention, instabilité.

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Le bilan psychomoteur

• L’évaluation se fait en fonction de l’âge de l’enfant,

• Différents tests sont utilisés dont 2 sur lesquels je vais m’attarder,

• Tests standardisés : M-ABC (batterie d’évaluation du mouvement

chez l’enfant): (Movement Assessment Battery for Children)

• Rapide : 30 mn, tests pour 4-6 ans, 7-8 ans, 9-10 ans, 11-12 ans,

• Évalue la dextérité manuelle, la maîtrise de balles, l’équilibre

statique et dynamique,

• Les notes brutes sont transformées en notes standard,

• On obtient un profil des performances de l’enfant,

• Calcul d’une note de dégradation de la performance motrice,

• Valeur du 5ème percentile = prise en charge de l’enfant nécessaire,

• Valeur du 15è percentile = nécessité d’un complément d’examen et

revoir l’enfant 1 an plus tard pour apprécier son évolution.

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Le bilan psychomoteur

• Batterie Piaget-Head (test d’orientation droite-gauche par N. Galifret-Granjon) :

• Tiré de l’épreuve de Piaget droite-gauche,

• Reconnaissance sur soi et sur autrui, position relative de 3 objets,

• Reproduction de gestes en face à face,

• Epreuve main,œil, oreille de Head,

• Permet de situer la mise en place de la droite et la gauche, et l’orientation spatiale,

• Meilleure réussite chez les filles,

• Discriminative pour les gauchers,

• Head 1 -3 : sollicite les capacités intellectuelles et le schéma corporel, discriminative si déficience mentale,

• Suit les étapes génétiques de 6 à 14 ans, permet de situer le niveau

de développement de l’enfant.

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Le retour du bilan

• Après l’évaluation, rencontre avec la famille et l’enfant pour

redonner les observations, évaluation, questions concernant l’enfant

et son développement,

• Le bilan évalue avant tout les compétences de l’enfant et aussi ses

fragilités, ses difficultés, ses manques !

• Question autour de son fonctionnement ? De son niveau de

développement.

• Question autour de son impact sur ses proches et en classe,

• Investigation (s) complémentaire (s) ?

• Information à l’enseignant : que lui transmet-on ? Pourquoi ?

Définition du travail de partenariat avec l’école.

• Réflexion sur les aides et solutions à l’enfant.

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Définition de la prise en charge

• Définition avec la famille de la prise en charge : rythmicité (1 fois par semaine), en individuel, parent-enfant ou en groupe? Participation de la famille ? Rencontres avec la famille ? Lien à l’école ? But ? Attentes de la famille et de l’enfant ?

• Définition de l’implication et des rôles de chacun?

• Cadre thérapeutique : séance de 45 mn, règles de fonctionnement, évaluation régulière de sa pertinence, investissement de chacun ?

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Travail thérapeutique

- la thérapie psychomotrice est une thérapie à médiation corporelle :

elle sollicite l’enfant et le thérapeute à travers son corps, ses

émotions,

- Thérapie principalement centrée sur le jeu : jeux moteurs, jeux

symboliques, mise en jeu des émotions, de la problématique de

l’enfant, jeux à deux, jeux seul sous le regard de l’autre,

- Travail ciblé sur la valorisation des compétences et l’apprivoisement

des difficultés de l’enfant,

- Travail sur la relation à soi, à l’autre: se tester, tester l’autre en

sécurité, travail sur la distance relationnelle,

- Travail d’appropriation de techniques notamment de relaxation,

gestion du stress.

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Travail des parents

• Toute thérapie d’un enfant retentit sur toute la famille car :

• Regard particulier sur un de ses membres,

• Implication de chacun des parents,

• Mobilisation de leurs ressources,

• Négociation de contrats avec eux, demande de mobilisation et/ou de changement parfois de leur attitude parentale,

• Remise en question parfois de leur fonctionnement de couple parental,

• Sollicitation importante pour amener l’enfant toutes les semaines, se libérer pour les rencontres,

• Soutenir et accompagner leur enfant alors que souvent il les pousse à bout,

• Garder un regard positif sur lui sans tomber dans l’impuissance ni l’épuisement ! Attention au burn out !

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L’enfant HPI : ses points forts en

thérapie

• - grande curiosité,

• - imaginaire très développé,

• - créativité,

• - sens de l’humour,

• - sens de l’équité, de la justice,

• - grande capacité de réflexion,

• - langage très élaboré,

• - capacité à réfléchir sur son propre fonctionnement.

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Les enfants et adolescents HPI

"Etre surdoué ne signifie pas être plus intelligent que les autres, mais fonctionner avec un mode de pensée, une structure de raisonnement différente. L'intelligence de l'enfant surdoué est atypique. C'est cette particularité qui rend souvent difficile son adaptation scolaire, mais aussi son adaptation sociale. C'est aussi grandir avec une hypersensibilité, une affectivité envahissante, qui marquent la personnalité. » Jeanne Siaud-Facchin, "L'Enfant surdoué, l'aider à

grandir, l'aider à réussir"