PREFECTURE DE L’ISERE Document d’objectifsavenir.38.free.fr/images/docs/RNGL_Docob.pdf · C5 / Servitude du pipeline SPMR° ... 1 Les mots suivis d’un * sont répertoriés dans

PREFECTURE DE L’ISERE

Document d’objectifs

2004

La Tourbière du Lac et son bassin versant

FR 8201.728 / site I 5

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Document d’objectifs de la Tourbière du Lac et son bassin versant (FR 8201.728) / AVENIR / 2004 2

Document d’objectifs du site FR 8201.728 « La Tourbière du Lac et son bassin versant »

Réalisation

AVENIR Conservatoire des espaces naturels de l'Isère

10, rue Raspail 38000 GRENOBLE

Coordination

Roger MARCIAU, responsable études AVENIR, conservateur de la Réserve naturelle,

Rédaction

Eric BOUCARD, étudiant en stage de fin d‘étude en maîtrise de biologie des populations et des écosystèmes à Paris XI, Orsay (2002)

Grégory MAILLET, garde-animateur de la Réserve naturelle de l'étang du Grand-Lemps, AVENIR.

Roger MARCIAU, responsable études AVENIR, conservateur de la Réserve naturelle

Cécile MEIER, étudiante en stage de fin d’étude en DESS environnement de l’université de Rouen (2004)

Murielle PAPIRNYK, élève ingénieur en stage de fin d’étude à l’ENSAIA, Vandoeuvre-lès-Nancy, Meurthe et Moselle (1999)

Laurent POULIN, SIGiste AVENIR


Avertissement

Ce document est accompagné de deux documents annexes : - un atlas cartographique - un corpus législatif et réglementaire.


Sommaire A / LA CHARTE NATURA 2000 ................................................................................ P 6 A1 / La directive "Habitats" 92/43/CEE ........................................................................................... p 7 A2 / Le document d’objectifs ........................................................................................................... p 8 A3 / L’opérateur local ...................................................................................................................... p 8 A4 / Le comité de pilotage .............................................................................................................. p 9

B / PRESENTATION DU SITE ................................................................................ P 10 B1 / Localisation et périmètre du site Natura 2000 ...................................................................... p 11 B2 / Description paysagère ........................................................................................................... p 12 B3 / Bref historique du site Natura 2000 ....................................................................................... p 13 B4 / Etat du foncier ........................................................................................................................ p 14

C / REGLEMENTATION ET PROTECTION DE LA NATURE ................................... P 15 C1 / Réserve naturelle nationale et périmètre de protection préfectoral ..................................... p 16 C2 / POS° et PLU° ........................................................................................................................ p 16 C3 / Classement au titre de l’ICHM° ............................................................................................. p 17 C4 / Classement au titre de la directive "Nitrates" ........................................................................ p 17 C5 / Servitude du pipeline SPMR° ................................................................................................ p 17 C6 / ZNIEFF° de l’Etang du Grand-Lemps ................................................................................... p 18

D / LE MILIEU PHYSIQUE ....................................................................................... P 19 D1 / Caractéristiques physiques du site ....................................................................................... p 20 D2 / La qualité des eaux ............................................................................................................... p 22 D3 / Conclusion sur la qualité des eaux ....................................................................................... p 41

E / LES HABITATS NATURELS ELLIGIBLES ......................................................... P 42 E1 / La méthodologie .................................................................................................................... p 43 E2 / Les 11 habitats de l’annexe I identifiés ................................................................................. p 44

F / LES ESPECES INSCRITES A L’ANNEXE II ET LEURS HABITATS ................... P 60 F1 / La méthodologie employée pour la cartographie des habitats d’espèces ........................... p 61 F2 / Les 28 espèces visées par la directive "Habitats" observées sur le site .............................. p 62 F3 / Les 9 espèces de l’annexe II à prendre en compte en priorité ............................................. p 63 F4 / Les 3 espèces de l’annexe II dont le statut est à confirmer .................................................. p 80 F5 / Les 15 (ou 16) espèces de l’annexe IV non reprises dans l’annexe II ................................. p 81

G / INVENTAIRE ET ANALYSE DES ACTIVITÉS HUMAINES ................................. p 82 G1 / Utilisation du sol .................................................................................................................... p 83 G2 / L’agriculture ........................................................................................................................... p 83 G3 / La sylviculture ........................................................................................................................ p 89 G4 / Les infrastructures routières ................................................................................................. p 89 G5 / Les décharges ....................................................................................................................... p 91 G6 / Les rejets domestiques ......................................................................................................... p 92 G7 / La pratique de la chasse ....................................................................................................... p 93 G8 / La pratique de la pêche ........................................................................................................ p 95 G9 / Synthèse de l’impact des activités humaines ........................................................................ p 97

H / LES OBJECTIFS DE CONSERVATION DES HABITATS DE LA DIRECTIVE .... P 99 H1 / Définition des objectifs ......................................................................................................... p 100 H2 / Les fiches actions ................................................................................................................. p 102 H3 / Les contrats Natura 2000 ..................................................................................................... p 102

ANNEXES .............................................................................................................. p 120


Introduction

En mai 1992, le Conseil des ministres de l’Union Européenne a adopté la directive 92/43/CEE sur la « conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et la flore sauvages » dite directive "Habitats".

L’objectif de cette directive est de contribuer à assurer le maintien de la diversité biologique européenne dans un état de conservation favorable, principalement par la constitution d’un réseau européen d’espaces naturels remarquables. Ces sites, proposés par les différents états membres, abritent un échantillon représentatif des habitats naturels et des habitats d’espèces de faune et de flore sauvages d’intérêt communautaire.

Ce réseau intitulé « Natura 2000 », dont la mise en place est programmée pour fin 2004, permettra de réaliser les objectifs fixés par la convention sur la diversité biologique adoptée « au Sommet de la Terre » à Rio de Janeiro (3-14 juin 1992), ratifiée par la France.

La directive européenne fixe aux Etats membres une obligation de résultats mais chaque Etat est libre de choisir les moyens d’y parvenir. La France a décidé de privilégier une démarche contractuelle plutôt qu’une démarche réglementaire pour encadrer les mesures de gestion adoptées. Aussi pour chaque site du réseau Natura 2000, elle a choisi d’établir un document d’objectifs en concertation avec tous les acteurs locaux concernés. Ce document a pour objet de déterminer les modalités de gestion du territoire conciliant au mieux la conservation durable des habitats et des espèces d’intérêt communautaire avec le maintien des activités humaines.

La charte Natura 2000 se place donc dans l’objectif global « d’un développement durable ». Elle pose le constat d’activités humaines concourant au maintien, à la création et à la gestion de la biodiversité.

Pour que cette démarche soit opérationnelle, en 1998, la France a engagé un programme cofinancé par l’Europe au titre d’un LIFE°1 sur 35 sites expérimentaux (+ 2 sites hors LIFE°), afin d’établir une méthodologie nationale basée sur la réalisation d’un document d’objectifs concerté au sein de comités de pilotage présidés par le préfet.

La Réserve naturelle nationale de l’étang du Grand-Lemps est reconnue de longue date pour la richesse de son patrimoine naturel. La présence d’habitats tourbeux prioritaires et de plusieurs espèces animales et végétales d’intérêt communautaire ont justifié de retenir, en 1998, la Réserve naturelle et son bassin versant comme pSIC (proposition de site d’intérêt communautaire) sous l’appellation "étang et tourbière du Grand-Lemps – Châbons" référencé au niveau européen sous le code FR 8201.728.

Le nouveau nom : "la Tourbière du Lac et son bassin versant", proposé lors des premières réunions du Comité de pilotage, doit être présenté à l’Europe prochainement.

1 Les mots suivis d’un * sont répertoriés dans le lexique et les mots suivis d’un ° sont explicités dans le glossaire de sigles et acronymes.


A / La charte NATURA 2000

A1 / La directive "Habitats" 92/43/CEE .................................................................... p 7

A2 / Le document d’objectifs ................................................................................... p 8

A3 / L’opérateur local ............................................................................................... p 8

A4 / Le comité de pilotage ....................................................................................... p 9


A1 / La directive "Habitats" 92/43/CEE Les Etats membres de l’Union Européenne se sont donnés comme objectif, à travers les

directives "Habitats" 92/43/CEE du 21 mai 1992 et "Oiseaux" 79/409/CEE du 2 avril 1979, le maintien de la diversité biologique européenne, notamment par la conservation de sites abritant des habitats naturels et des espèces reconnus d’importance communautaire.

Dans cet objectif de préservation, il n’est pas question d’interdire toute activité humaine, au contraire, ces activités peuvent contribuer au maintien de la biodiversité. Ainsi les mesures prises en vertu de la directive "Habitats" devront « tenir compte des exigences économiques, sociales et culturelles, ainsi que des particularités régionales et locales » (art.2).

Fig. 1 : constitution du réseau Natura 2000

Le document d’objectifs de la Tourbière du Lac et de son bassin versant se fonde uniquement sur la directive "Habitats".

Adoptée le 21 mai 1992 par le Conseil de la Communauté Européenne et mise en vigueur le 5 juin 1994, la directive "Habitats" a pour objet la conservation des milieux naturels et des espèces sauvages (hors oiseaux) remarquables.

Le principe consiste à maintenir ou restaurer dans « un état de conservation favorable »(art.2) les habitats naturels et les habitats d’espèces de faune et de flore cités par la directive comme ayant un intérêt communautaire, c’est à dire possédant une valeur patrimoniale* à l’échelle européenne.

Un élément central de la directive est la création, la préservation et la gestion de Zones Spéciales de Conservation (ZSC°) en tant qu’éléments du réseau Natura 2000.

Après inventaire des espèces et habitats, chaque Etat membre est tenu de désigner des sites comme ZSC°selon un processus en plusieurs étapes impliquant les Etats membres et la Commission de la manière suivante :

1/ les Etats membres soumettent une liste de propositions de pSIC° sélectionnés sur la base des critères spécifiés à l’annexe III de la directive et d’informations scientifiques pertinentes,

2/ la Commission établit alors, en accord avec chacun des Etats membres, une liste des SIC° retenus pour obtenir une bonne représentativité des habitats naturels des régions biogéographiques concernées,

Directive« Oiseaux »79/409/CEE

Directive « Habitats »92/43/CEE

Zones de Protection Spéciale

Zones Spéciales de Conservation

Types d’habitats (annexe I)

Espèces (annexe II)

Liste nationale des sites proposés

(pSIC)

Liste des sites d’importance

communautaire (SIC)

RESEAUEUROPEEN

Z.I.C.O. °


3/ une fois ces zones reconnues comme SIC, officiellement désignées comme ZSC, les Etats membres doivent y prendre les mesures de conservation nécessaires (plans de gestion, mesures réglementaires, administratives ou contractuelles qui répondent aux exigences écologiques, cf art.6, paragraphe 1) pour éviter la détérioration des habitats naturels et des habitats d’espèces, ainsi que les perturbations touchant les espèces pour lesquelles des zones ont été désignées (art.6, paragraphe 2). Sur ces sites Natura 2000, la France s’est engagée à l’élaboration de documents d’objectifs afin d’établir les orientations de gestion de façon concertée avec les acteurs locaux. Les Etats membres disposent d’un délai de six ans maximum pour désigner les ZSC° (art.4, paragraphe 4).

Pour justifier d’une atteinte à un type d’habitat ou une espèce prioritaire, le motif évoqué pour persévérer dans le projet doit être lié à la santé de l’homme ou à la sécurité publique, à des conséquences bénéfiques pour l’environnement ou, après avis de la Commission, à d’autres raisons impératives d’intérêt public majeur.

A2 / Le document d’objectifs Le document d’objectifs se fait en concertation avec tous les acteurs locaux concernés, et

son contenu a été précisé dans le décret n° 2001-1216 du 20 décembre 2001 relatif à la gestion des sites Natura 2000.

Il s’agit d’un document de référence, d’orientation et une aide à la décision pour les acteurs ayant compétence sur le site.

Il contient notamment une analyse décrivant l’état initial de conservation et la localisation des habitats naturels et des espèces qui ont justifié la désignation du site et une analyse des activités humaines ainsi que des objectifs de conservation ou de restauration des milieux.

Le document d’objectifs doit rester valable à moyen et long terme, sans nécessité de renouvellement.

Un organisme, désigné pour être l’opérateur local sur un site, est chargé, en concertation avec les acteurs locaux, de l’élaboration de ce document d’objectifs. Il est assisté par le comité de pilotage du site, présidé par le préfet, qui suit l’avancement du dossier étape par étape (art. 1 du décret n° 2001-1216 du 20 décembre 2001).

Après validation du document d’objectifs par arrêté préfectoral, les mesures de gestion contenues dans le document feront l’objet de "contrats Natura 2000" entre l’Etat et les propriétaires et/ou gestionnaires.

A3 / L’opérateur local L’association AVENIR, gestionnaire de la Réserve naturelle nationale de l’étang du Grand-

Lemps depuis 1995, a été officiellement désignée opérateur local pour la rédaction du document d’objectifs de la Tourbière du Lac et son bassin versant lors du Comité de pilotage du 20 février 2001.

Créée en 1986 à l’initiative d’élus et d’associations de protection de la nature, AVENIR° est une association régie par la loi de 1901 qui agit dans la concertation et le partenariat pour la protection et la gestion des espaces naturels de l’Isère.

Conservatoire départemental des espaces naturels, AVENIR est la délégation iséroise du CREN (Conservatoire Rhône-Alpes des Espaces Naturels).


Ses missions sont :

- d'informer les élus et usagers des espaces naturels sur les éléments remarquables du patrimoine naturel isérois ;

- d'apporter des conseils et des propositions de gestion aux collectivités qui en font la demande ;

- de gérer des espaces lorsque des collectivités ou des associations lui en délèguent la maîtrise.

Par la composition diversifiée de son conseil d'administration qui comprend des représentants de collectivités locales, des associations, des fédérations départementales des utilisateurs de l'espace (pêcheurs, chasseurs, agriculteurs, protecteurs de la nature) et des scientifiques et professionnels de la pédagogie dans le domaine de l'environnement, AVENIR° est particulièrement qualifiée pour intervenir sur la maîtrise et la gestion des espaces naturels en concertation avec les partenaires locaux.

Le conservatoire constitue ainsi une structure de médiation, un réseau d’information et un support technique de gestion des milieux naturels sensibles du département de l’Isère.

En 2004, AVENIR° est gestionnaire de plus de 500 hectares de terrains répartis sur une vingtaine de sites, principalement en zones humides.

Comme bon nombre de conservatoires, AVENIR° utilise la maîtrise foncière et d'usage des terrains par acquisition ou par convention. Elle est financée par le Conseil Régional Rhône-Alpes (CRRA°), le Conseil Général d'Isère (CGI°), l'Agence de l'Eau Rhône-Méditérannée-Corse (AERMC°), les communes, l'Etat et l'Union Européenne, et se présente en tant qu'interlocuteur privilégié dans la gestion des sites naturels en Isère. Son action s’inscrit dans le cadre du réseau national des conservatoires d’espaces naturels.

Gestionnaire d’une Réserve naturelle, AVENIR° est également membre de la fédération "Réserves Naturelles de France" (RNF°).

A4 / Le comité de pilotage Le comité de pilotage est l’organe central du processus de concertation. Il est réuni sous la

présidence du préfet, assisté par la Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt (DDAF). Son rôle est d’examiner, d’amender et d’évaluer la pertinence des propositions que lui soumet l’opérateur. Il est appelé à valider le document d’objectifs.

Le comité de pilotage est le seul niveau de concertation défini par les textes officiels (art.R.214-25 du Code de l’environnement). Sa composition est arrêtée par le Préfet après avis de la DIREN° et de la DDAF°. Les membres du comité de pilotage font entendre leurs positions, informent des difficultés et des particularités socio-économiques inhérentes au site, et se prononcent sur les choix.

Le premier arrêté préfectoral n° 2000-9580 du 29 décembre 2000, définissant le comité de pilotage a été abrogé et remplacé par l’arrêté n° 2003-05404. Depuis le 22 mai 2003, le comité de pilotage du site de « la Tourbière du Lac et son bassin versant » est donc composé de 23 membres dont 9 élus, 2 administrations et établissements publics et 12 associations et organisations professionnelles (voir annexes).

A ce jour, deux comités de pilotages se sont réunis (voir annexes). Lors du premier comité de pilotage, le 20 février 2002, a été présenté le fonctionnement du réseau Natura 2000, et lors du second comité de pilotage du 13 février 2003, le patrimoine naturel de l’ensemble du site a été exposé.

Afin d’enrichir le document d’objectifs et dégager des orientations (voir p100), 3 groupes restreints constitués de membres du comité de pilotage, se sont réunis (voir chronologie page 13) :

- Atelier "pollution et urbanisme" - Atelier "voies de communications et corridors biologiques" - Atelier "agriculture et forêt"


B / Présentation du site

B1 / Localisation et périmètre du site Natura 2000 ................................................ p 11

B2 / Description paysagère .................................................................................... p 12

B3 / Bref historique du site Natura 2000 ................................................................ p 13

B4 / Etat du foncier ................................................................................................. p 14


B1 / Localisation et périmètre du site Natura 2000 La "tourbière du Lac et son bassin versant" se situe dans le département de l’Isère, dans la région dite des "Terres froides", entre Voiron et la Tour du Pin (fig. 2). D’une superficie totale de 805 ha, le site comprend :

- la Réserve naturelle : 53,5 ha ; - le Périmètre de protection : 55,5 ha ; - le reste du bassin versant* topographique de la Réserve : 696 ha comprenant les

communes de Bizonnes, Burcin, Châbons, Colombe et du Grand-Lemps. Il est traversé par l'autoroute A 48 en un point distant d'environ 35 km de Grenoble et 60 km de Lyon ainsi que par la voie ferrée Grenoble-Lyon.

Fig. 2 : cartographie de « la Tourbière du Lac et son bassin versant » (J. Patinet 2003).

Le document d’objectifs, élaboré dans le but de préserver les habitats de la directive, d’améliorer le contrôle de la qualité des eaux et de réhabiliter les corridors biologiques, a été réalisé en prenant en compte le bassin versant* topographique de la tourbière (en bleu fig. 2) et pas l’ébauche de principe réalisée initialement. Fondé sur une délimitation réalisée sur le terrain par les hydrogéologues de l’université de Chambéry (Dzikowski et al., 2001), ce nouveau périmètre d’une surface de 805 ha sera transmis prochainement à l’Europe, et remplacera le contour réalisé avant étude (en rouge sur la fig. 2) d’une surface de 679 ha.

N

Périmètre d’étude : Bizonnes Burcin Châbons Colombe Le Grand-Lemps

Périmètre transmis à l’Europe : Burcin Châbons Colombe Le Grand-Lemps Oyeu


B2 / Description paysagère Le complexe palustre* de la tourbière du Lac occupe, à 500 mètres d'altitude, le fond d'une

dépression d'origine glaciaire d'axe sensiblement nord-sud. La dépression du lac s'est comblée progressivement de tourbe et d’alluvions, élaborant, au cours des 10 000 dernières années, une tourbière* très originale par ses espèces végétales, qui nous est parvenue dans un état d'intégrité remarquable.

Fig. 3 : La tourbière vue du sud-est

La plus grande partie de ce marais est couverte par la végétation de la tourbière qui est dominée par la phragmitaie et la cladiaie. La présence de plans d'eau libre, de roselières importantes, de radeaux flottants,…, a également permis le développement d'une faune et d’une flore exceptionnelles pour la région.

! Au nord du périmètre de protection est creusé un plan d'eau : « le bassin des Balainières » entouré par une végétation de Saules cendrés peu pénétrable. Cette extrémité nord est traversée par un ruisseau dont les sources sont localisées de l'autre côté de l'autoroute : « la mare de l’Orge » ainsi qu’une source captée par les ouvrages de l’AREA. Le cours d'eau traverse ce bassin de Balainière, puis alimente la tourbière sans se déverser directement dans les autres bassins.

" A l’est de la Réserve, un petit cours d’eau s’asséchant en période estivale alimente un étang, le Petit Nan, avant d’arriver à la Réserve.

# A l'ouest, un important talus prolonge le sommet de Mermont (702 m) et se termine en bordure de la Réserve par une série de mamelons morainiques boisés par des taillis de châtaigniers mélangés aux chênes et aux charmes.

$ Au sud, la cuvette se prolonge par la vallée du Violet qui traverse les collines du Banchet et débouche dans la plaine de Bièvre. Il est à noter que l'émissaire du Lac s'appelle indifféremment le Barbaillon ou le Violet. Il ne présente pas de connexion avec les cours d’eau de la plaine de la Bièvre, car il s’infiltre.

Les versants immédiats sont occupés par des cultures céréalières, des prairies pâturées et des boisements de feuillus. Le nord du bassin d’alimentation en eau, se démarque avec ses prairies et ses haies denses.

La qualité des eaux, l'originalité de la faune et de la flore, l'intérêt paléohistorique que constitue le dépôt de tourbe confèrent à la tourbière du Grand-Lemps un intérêt patrimonial de niveau national concrétisé par son classement en Réserve naturelle nationale en 1993.

Photo : G. MAILLET/AVENIR


B3 / Bref historique du site Natura 2000 1937 - Constitution de la Société Civile Immobilière du Grand-Lemps regroupant 20 porteurs.

Achat de l'étang par la SCI dans l'optique de chasse, de pêche et de protection de la ressource en eau.

1939/44 - Extraction de carbonate de chaux à des fins agricoles.

1974 - Thèse de l'Université scientifique et médicale de Grenoble "Contribution à l'étude écologique et à l'aménagement piscicole d'un étang du Bas-Dauphiné" par B.Vincent.

1975 - Ouverture de l’autoroute A48.

1979 - Constitution du lotissement du hameau du Lac sur la commune de Châbons.

1982 - Le Conseil Général de l'Isère inscrit le site de l’Etang du Grand-Lemps dans les treize Réserves naturelles à promouvoir dans le département. Etude préliminaire à la protection du site par le bureau d'étude CARENE.

1992 - Délibération du Conseil Général de l'Isère instituant une zone de préemption sur le site de la Réserve naturelle.

1993 - Décret ministériel n° 93-1331 du 22 décembre de classement de la Réserve naturelle.

1994 - Arrêté préfectoral n° 94-858 du 28 février instituant un périmètre de protection à la Réserve naturelle.

1994 - Convention signée an août entre le préfet de l'Isère et AVENIR confiant à cette dernière la gestion de la réserve.

1995 - Arrêté préfectoral créant le comité consultatif de la Réserve. Installation et premières séances du Comité consultatif.Convention d’assistance entre AVENIR et le CORA.

1997 - 15 septembre, désignation par le Comité départemental de suivi de « l’étang et tourbière du Grand-Lemps – Châbons » comme site présélectionné au titre du réseau Natura 2000 sous la référence FR8201.728. 22 décembre, présentation du plan de gestion au Comité consultatif.

1998 – 10 juin : Réunion d’information destinée à la préfiguration du futur comité de pilotage.

1999 – 20 mai : Réunion d’information destinée aux élus communaux concernés par le site I5. Réalisation de l’état des lieux de l’occupation du sol du bassin versant du site "Tourbière du Grand-Lemps - Châbons" (AVENIR / M. Papirnyk, G. Maillet).

2000 - 29 décembre : composition du premier comité de pilotage Natura 2000 arrêtée par le Préfet.

2001 - 27 décembre : consultation des communes par le Préfet pour qu’elles formulent un avis écrit sur la désignation du site Natura 2000 sous un délai de 3 mois.

2002 – 20 février : premier comité de pilotage ; 19 mars : réunion publique organisée par la chambre d’agriculture de l’Isère

2 juillet : atelier « urbanisme et pollution » ; 3 juillet : atelier « voies de communication et corridors biologiques » ; septembre : rapport présentant l’inventaire et l’analyse du site (AVENIR / E. Boucard, G. Maillet).

2003 – 13 février 2003 : second comité de pilotage ; 22 mai : nouvelle composition du comité de pilotage arrêtée par le Préfet

5 novembre : réunion de l’atelier « agriculture et forêt


B4 / Etat du foncier

La maîtrise foncière des collectivités se limite à :

- 1 ha 74 a 84 ca pour le CGI, - 0 ha 99 a 15 ca pour la commune de Châbons (une parcelle dans la partie nord), - 1 ha 75 a 67 ca pour la commune du Grand-Lemps (trois parcelles en longueur dans

l'extrémité sud de la Réserve naturelle, ainsi que l'emplacement du puits de captage au sud de la ferme du Lac).

- quelques hectares sur le bassin versant, non estimés, constitués d’une ancienne décharge, de remblais, d’équipements socio-éducatifs divers,…

La Réserve sensu stricto (les plans d'eau, la roselière et la tourbière) appartient pour l'essentiel (51 sur 53 hectares) à la Société Civile Immobilière du Lac qui regroupe 20 porteurs de parts qui souhaitaient lors de l'achat en 1937 y chasser et y pêcher en toute liberté. La maîtrise du lac correspondait également au maintien de la qualité des eaux que réclame l'usine d'impression sur étoffe située immédiatement à l'aval.

La zone périphérique de la Réserve est également majoritairement privée avec prédominance de la famille Guillermin, exploitant agricole de la ferme du Lac (GAEC de la Ribella).


C / Règlementation et protection

de la nature

C1 / Réserve naturelle nationale et périmètre de protection préfectoral ............... p 16

C2 / POS° et PLU° ................................................................................................... p 16

C3 / Classement au titre de l’ICHM° .........................................................................p 17

C4 / Classement au titre de la directive "Nitrates" ................................................. p 17

C5 / Servitude du pipeline SPMR° .......................................................................... p 17

C6 / ZNIEFF° de l’Etang du Grand-Lemps .............................................................. p 18


La "tourbière du Lac et son bassin versant" bénéficie de plusieurs réglementations pour la protection de la nature qui sont cohérentes entre elles et appuient bien le caractère exceptionnel de la zone. Ces règlementations apparaissent sur la carte n°1 de l’atlas cartographique : réglementation et porter-à-connaissance sur la tourbière du Lac et son bassin versant.

C1 / Réserve naturelle nationale et périmètre de protection préfectoral

Pour préserver ce patrimoine, le décret n° 93-1331 du 22 décembre 1993 a instauré une Réserve naturelle sur 53,5 hectares, complété par l’arrêté préfectoral n° 94-858 du 28 février 1994 instituant un périmètre de protection de 55,5 hectares.

Le statut de Réserve naturelle est une protection réglementaire forte, qui garantit l’intégrité de la presque totalité des habitats naturels tourbeux et aquatiques remarquables. Les POS intègrent cette réglementation.

Le périmètre de protection préfectoral, quant à lui, sert de zone tampon pour limiter les usages en périphérie de la Réserve. Il ne protège bien sûr pas autant le milieu.

(Voir en annexe les réglementations de la Réserve naturelle et de son périmètre de protection).

C2 / POS° et PLU° Dates d’approbation et de révision des POS (Plans d’Occupation du Sol) des communes :

- Bizonnes : approuvé en novembre 1988, révisé 4 fois depuis, - Burcin : approuvé le 18 février 1994, modifié le 16 janvier 1996, - Châbons : modifié le 11 mai 1995, en octobre 1997, révisé en 2000, modifié en 2004 - Colombe : approuvé le 13 novembre 1987, modifié le 4 juin 1993, le 15 mai 1998, - Le Grand-Lemps : approuvé le 10 juillet 1987, modifié le 28 novembre 1991 et en 2002.

Il existe des dispositions relatives aux zones naturelles, dont la réglementation diffère selon les communes, et des dispositions relatives aux servitudes d’utilité publique, telles que :

% Protection des bois et forêts soumises au régime forestier, Code A1. Cette protection intervient sous la dénomination Espaces Boisés Classés.

% Réserve naturelle, Code AC3. Ce site est protégé par la zonation NDs dans le POS.

% Protection des monuments historiques, Code AC1. Le service régional d’archéologie de Lyon recense une dizaine de sites archéologiques sur la commune de Châbons dont quatre d’entre eux sont situés sur le bassin :

- la « Rossatière », numéroté 3, est un site gallo-romain, - la «Touvière », numéroté 6, est un château datant du moyen-âge ; une inscription gallo-romaine y est également recensée, - le « Mollard Rond », numéroté 7, situé au nord de la Réserve naturelle, concerne une butte sous la ferme Roudet. Il s’agit d’une motte castrale datant du moyen-âge, - les « Blaches », numéroté 9, est un site gallo-romain.

% Instauration de périmètres de protection des eaux potables et des eaux minérales, Code AS1. Les cartes de servitude d’utilité publique de Châbons et du Grand-Lemps font état des périmètres immédiat, rapproché et éloigné de protection du captage du Lac AS1. Mis à part le secteur proche du Hameau du Lac, le périmètre de protection éloigné se superpose avec celui du périmètre de protection de la Réserve naturelle. Pour la protection du captage sud, la commune du Grand-Lemps a institué un périmètre de protection rapprochée d'environ 9 hectares classé NP au POS.


C3 / Classement au titre de l’ICHM° Le secteur étudié est classé pour bénéficier de l’Indemnité Compensatrice aux Handicaps

de Montagne (ICHM) : - Châbons, Burcin et la partie nord de Colombe (hameaux du Futau, du Crêt et de Cuétan)

sont classés en zone de montagne 3 (ZM3). - Bizonnes est classé en zone de piémont (ZP),

C4 / Classement au titre de la directive "Nitrates" Le secteur est classé en zone vulnérable par la directive "Nitrates", directive européenne

91/676/CEE du 12 décembre 1991 (voir corpus législatif), qui constitue le principal instrument réglementaire pour lutter contre les pollutions liées à l’azote provenant de sources agricoles. A ce titre, il est soumis à la réglementation en cours, à savoir :

- la limitation de la quantité maximale d’azote apportée à l’hectare pour toutes les sources d’azote organique dont les fumiers, lisiers, composts d’élevage, à 210 kg/ha/an pour la campagne 1999/2000, et à 170 kg/ha/an au cours du second programme,

- l’interdiction d’épandre à certaines périodes de l’année, - l’interdiction d’épandre des fertilisants minéraux azotés à moins de 2 mètres des eaux de

surface, courantes ou non, pérennes ou non, - les recommandations du Code des Bonnes Pratiques Agricoles (CBPA) sont d’application

obligatoire dans les zones vulnérables.

La réglementation de la directive "Nitrates" va dans le sens de la maîtrise des effluents d’élevages. Cependant certaines exploitations échappent à la mise aux normes, car elles ne possèdent pas le nombre d’UGB (Unité Gros Bétail) nécessaires à leur intégration dans le programme. D’autre part, il manque un contrôle de l’application de ces règlements.

En outre, la réglementation française impose le suivi de prescriptions générales, pour les installations classées et les exploitations relevant du Règlement Sanitaire Départemental, concernant les conditions et les distances à respecter pour l’épandage.

C5 / Servitude du pipeline SPMR° La réglementation stipule qu’à proximité immédiate du pipeline, sont formellement interdits :

- toutes constructions, - toutes plantations d’arbres et d’arbustes, - tous travaux du sol dépassant 60 centimètres de profondeur.

Dans une bande de 100 mètres de part et d’autre du pipeline, l’exécution des travaux est réglementée. Les travaux effectués à l’extérieur de cette bande et entraînant des troubles à moins de 15 mètres du pipeline, en particulier la circulation d’engins pesant plus de 3,5 tonnes en charge sont également réglementés. Par travaux, il faut entendre non seulement les travaux de construction ou de terrassement mais également ceux à caractère agricole tels que les labours profonds, les sous-solages, les drainages, les nivellements,…

Tout éboulement, affaissement du terrain, érosion du sol, tâche suspecte,…, doivent être signalés par lettre ou de préférence par téléphone au service responsable.


C6 / ZNIEFF° de l’Etang du Grand-Lemps Les Zones Naturelles d'Intérêt Écologique Floristique et Faunistique (ZNIEFF), dont le

recensement a été initié par le Ministère de l'Environnement en 1982 sont de deux types :

- les zones de type I, d'une superficie limitée, sont caractérisées par la présence d'espèces ou de milieux rares et menacés du patrimoine naturel. Ces zones sont particulièrement sensibles à des équipements ou à des transformations du milieu, elles correspondent donc à un enjeu de préservation de biotope.

- les zones de type II, grands ensembles naturels riches et peu modifiés, offrent des potentialités biologiques importantes. Dans ces zones, il importe de respecter les grands équilibres écologiques, en tenant compte notamment du domaine vital de la faune sédentaire ou migratrice.

La prise en compte d'une zone dans le fichier ZNIEFF ne lui confère cependant aucune protection réglementaire directe. Le statut de ZNIEFF est simplement un instrument d'appréciation et de sensibilisation destiné à éclairer les décisions publiques ou privées au regard des dispositions législatives et réglementaires protectrices de l'environnement.

Sur le site, la ZNIEFF I de l’Etang du Grand-Lemps est protégée par son statut de Réserve naturelle nationale.

Identification Caractéristiques

N° secrétariat faune-flore : 00358 Type de la zone : I Typologie : 17 - Lac, réservoir, étang

N° ZNIEFF régional : 38007000 Altitude inférieure : 500 mètres

Tab. I : caractéristiques de la ZNIEFF de « La Tourbière du Lac et son bassin versant ».

La réactualisation du porté à connaissance des ZNIEFF devrait être validée fin 2004.

Pour le site de la Tourbière du Lac, le périmètre de la ZNIEFF de type II soumis à la consultation des communes devrait être modifié pour correspondre aux limites du bassin versant topogra-phique, donc à celles de l’enveloppe Natura 2000.

Fig. 4 : cartographie provisoire des ZNIEFF° de « la tourbière du Lac et son bassin versant » (DIREN° Rhône-Alpes,document provisoire, juillet 2004)

Znieff de type I

Znieff de type II

N

0 1 Km


D / Le milieu physique

D1 / Caractéristiques physiques du site ................................................................ p 20 D1.1 / Climatologie ........................................................................................................................ p 20 D1.2 / Hydrologie .......................................................................................................................... p 20 D1.3 / Géologie ............................................................................................................................. p 21

D2 / La qualité des eaux .......................................................................................... p 22 D2.1 / Objectif et méthodologie .................................................................................................... p 22 D2.2 / Données exploitées ............................................................................................................ p 22 D2.3/ Le suivi réalisé par AVENIR ................................................................................................ p 23 D2.4 / Extraits des données physico-chimiques de Vincent, 1974 ............................................. p 26

D2.4.1 / Les eaux des étangs .............................................................................................. p 26 D2.4.2 / Les eaux de la tourbière ......................................................................................... p 26 D2.4.3 / Conclusion .............................................................................................................. p 26

D2.5 / Synthèse des données de 1996 à 2004 ........................................................... p 27 D2.5.1 / Le pH ...................................................................................................................... p 27 D2.5.2 / La conductivité ....................................................................................................... p 27 D2.5.3 / Les chlorures ........................................................................................................... p 28 D2.5.4 / Le cortège azoté...................................................................................................... p 31

Les nitrites ................................................................................................................... p 31 L’ammoniac ................................................................................................................. p 31 Les nitrates .................................................................................................................. p 32

D2.5.5 / La matière organique ............................................................................................. p 33 Oxydabilité au KMnO4 ................................................................................................ p 33 La Demande Chimique en Oxygène .......................................................................... p 34 La Demande Biochimique en Oxygène ...................................................................... p 34

D2.5.6 / Les orthophosphates .............................................................................................. p 35 D2.5.7 / Les sulfates ............................................................................................................ p 35 D2.5.8 / Le potaéssium ......................................................................................................... p 36 D2.5.9 / Les paramètres microbiologiques ........................................................................... p 36

Escherichia coli .......................................................................................................... p 37 Entérocoques .............................................................................................................. p 37 Interprétation de la bactériologie ................................................................................ p 38

D2.5.10 / Les phytosanitaires .............................................................................................. p 38 D2.5.11 / Les hydrocarbures ............................................................................................... p 39 D2.5.12 / Les indicateurs biologiques .................................................................................. p 39 D2.5.13 / Le captage du Lac ................................................................................................ p 39

D3 / Conclusion sur la qualité des eaux ................................................................. p 41


Le site de la Tourbière du Lac et son bassin versant ont été retenus comme site Natura 2000 essentiellement pour la richesse de ces milieux tourbeux et des espèces associées.

Afin d’assurer la pérennité et le maintien dans un bon état de conservation de ces habitats naturels et d’espèces d’intérêt communautaire, il convenait de dresser un état initial du site en réalisant l’inventaire et la cartographie de ces habitats, puis de réaliser une étude sur la qualité des eaux du lac.

D1 / Caractéristiques physiques du site

D1.1 / CLIMATOLOGIE La pluviométrie annuelle est relativement élevée (moyenne de 1139 mm), avec une

répartition annuelle régulière dont un minimum (80 mm) pendant les mois de juillet et août. La température moyenne annuelle est de 9,1°C. Il gèle un jour sur trois, mais les mois de

juillet et d’août sont relativement chauds (19°C). L’amplitude thermique moyenne annuelle s’élève à 12°C, elle est supérieure à celle des stations de l’est du département de l’Isère.

Sur le site même du lac se rajoute, au caractère humide du climat, l’effet du relief local (cuvette exposée au nord de la colline de Mermont) impliquant une diminution de l’insolation et une stagnation des brouillards pendant l’hiver. Le bassin ouest est appelé le Néjou, car il est le premier du pays à geler, donc à être couvert par la neige, et le dernier à dégeler … Il est à noter que les collines boisées du Banchet au Sud retiennent bien les nuages bas poussés par le vent du nord vers le passage obligé de la trouée du Grand-Lemps (la vallée du Barbaillon), l’air froid de la cuvette les amenant alors à précipiter.

D1.2 / HYDROLOGIE D’une superficie de 805 ha, le bassin versant topographique de la tourbière est défini par la

limite des eaux qui ruissellent en convergeant vers le ruisseau "le Barbaillon". Il s’étage entre 500 et 730 mètres d’altitude et présente un réseau hydrographique quasi-inexistant constitué seulement de quelques ruisseaux peu conséquents voire temporaires liés à la forte perméabilité de la couverture quaternaire du fond des vallées.

Les écoulements sont en majorité souterrains, ils ont lieu dans la couverture quaternaire et ressortent sous forme de sources limnocrènes*, à proximité de la rive orientale de la zone humide. Ces sources sous-lacustres représentent, en période d’étiage, plus de 9/10 de l’eau rejetée à l’exutoire et constituent donc un apport fondamental pour la tourbière*. Les formations aquifères fluvio-glaciaires jouent le rôle de régulateur des entrées et permettent une restitution progressive des pluies efficaces avec un amortissement de ces dernières. Les variations des niveaux dépendent de l’état des nappes contenues dans ces formations fluvio-glaciaires. Les enregistrements des niveaux montrent un soutien important quelles que soient les périodes du cycle hydrologique, à l’exception de fortes précipitations journalières qui favorisent temporairement l’écoulement de surface par rapport aux écoulements souterrains.

Les bilans hydrologiques annuels et mensuels font ressortir un excédent d’écoulement lié probablement à une sous-estimation de l’ordre de 50 % du bassin versant hydrogéologique, ce qui signifie que l’essentiel des sources prend son origine au-delà du bassin versant topographique dans les infiltrations de la Haute-Bourbre et du secteur de Burcin-Oyeu. Mais ce bassin versant hydrogéologique d’environ 2000 ha est très difficile à délimiter.


D1.3 / GEOLOGIE Les formations géologiques du bassin versant sont constituées d’un substratum molassique

quasi-imperméable, d’âge tertiaire affleurant dans la partie la plus méridionale du bassin. Ces molasses sont recouvertes par les formations quaternaires, perméables, couvrant 83 % de la surface (fig.5). Elles sont représentées en rive gauche par une succession de 4 bourrelets morainiques orientés est-ouest marquant les stades de retrait glaciaire vers le nord. Entre ces bourrelets s’intercalent les alluvions fluvio-glaciaires. La rive droite est constituée par les moraines. Au cœur de la dépression occupée actuellement par la tourbière, une sédimentation argilo-crayeuse, pouvant atteindre 15 mètres, intercalée de niveaux tourbeux, repose sur les formations glaciaires et fluvio-glaciaires. (Dzikowski et al., 2000)

Fig. 5 : carte géologique du secteur.


D2 / La qualité des eaux

D2.1 / OBJECTIF ET METHODOLOGIE Le plan de gestion de la Réserve naturelle du Grand-Lemps, réalisé en 1997, a retenu

« Maintien, restauration et surveillance des eaux de surface et du sous-sol » comme objectif prioritaire à long terme. Une bonne qualité des eaux est nécessaire pour la pérennité des habitats tourbeux prioritaires.

L’objectif ici est de dresser un bilan de l’évolution de la qualité des eaux d’approvisionnement de la tourbière pour connaître les tendances actuelles (amélioration ou dégradation suivant les secteurs et les polluants mesurés). Cet état des lieux permet de disposer de données fiables et datées pour juger de l’état de la qualité de l’eau sur le site.

D2.2 / DONNEES EXPLOITEES La synthèse de la qualité des eaux s’appuie sur deux études présentant un suivi régulier

d’analyses :

- le suivi de la qualité de l’eau de 1996 à 2004, réalisé par AVENIR dans le cadre du plan de gestion de la Réserve naturelle ;

- et la thèse de B. Vincent, 1974, Contribution à l’Etude Ecologique et à l’Aménagement Piscicole d’un Etang du Bas Dauphiné, présentée à l’Université Scientifique et Médicale de Grenoble pour l’obtention du Doctorat, 3ème cycle, spécialisation Biologie Animale mention Écologie.

ainsi que sur :

- le suivi physico-chimique de la source des Violettes, au sud de la Ferme des Violettes, depuis 1991, mis en place par le SICTOM° des Terres Froides ;

- la campagne réalisée par le SEFUR° (Société d’Etudes Foncières Urbaines et Rurales), le 3 mars 1999 et le 14 avril 1999 ;

- les analyses d’eau réalisées à la mairie du Grand-Lemps par le Laboratoire Régional d’Analyses des Eaux, de 1998 à 2004.

L’interprétation se base sur les ouvrages de références suivants :

- l’interprétation physico-chimique des eaux superficielles selon Rodier, L’Analyse de l’Eau, 1996 ;

- la qualité des eaux requises pour la vie aquatique selon la circulaire du 26/12/78.

ainsi que sur les commentaires de :

- Marc Dzikowski, Maître de Conférences au Laboratoire de Géologie et Hydrogéologie des Aquifères de Montagne ;

- Jacques Barbe, responsable du laboratoire « diagnose des systèmes aquatiques » de Lyon.


Peu de références existent concernant les eaux stagnantes. Il faut noter que toute augmentation des teneurs en milieu stagnant mène à un enrichissement plus rapide qu’en milieu de rivière où l’écoulement favorise la dilution. L’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse travaille sur le Système d’Evaluation de la Qualité de l’eau (SEQ°), cependant seul le SEQ° "cours d’eau" est actuellement mis en place et nécessite un logiciel particulier.

D’autre part, il est difficile de trouver des références pour l’usage "milieu naturel", celui-ci étant peu développé dans les ouvrages de normes.

Pour indication, la réglementation française sera utilisée avec :

- le décret du 7 mars 1991 concernant la qualité des eaux douces superficielles utilisées ou destinées à être utilisées pour la production d’eau livrée à la consommation humaine (dont les classes A1, A2, A3, correspondent à des procédés de traitements types permettant la transformation des eaux superficielles en eaux alimentaires) ;

- le décret du 3 janvier 1989 (modifié par celui du 5 avril 1995) relatif à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine ;

- le décret 2001-1220 du 20 décembre 2001 relatif aux eaux destinées à la consommation humaine.

La comparaison des valeurs des analyses d’eau de la tourbière avec les valeurs acceptables pour la consommation humaine va permettre de qualifier la pureté de l’eau.

D2.3/ LE SUIVI REALISE PAR AVENIR Les dates et nature des prélèvements, ainsi que les analyses effectuées sont décrites dans

les deux tableaux ci-dessous.

Dates Nature des analyses Remarques 03/09/1996 analyses bactériologiques et physico-chimiques14/10/1996 analyses bactériologiques et physico-chimiques

02/07/1997 analyses bactériologiques et physico-chimiques Entrée de l’été (le fossé en bas du remblai sur la source nord est sec)

27/08/1997 analyses bactériologiques et physico-chimiques

Etiage d’été (la source en amont de l’autoroute est entièrement sèche, la source captée par l’AREA° a encore un débit, mais très faible. Le bassin de Balainières n’étant quasiment plus alimenté, une bande de 2 m de vase est découverte tout le tour)

13/11/1997 analyses physico-chimiques + hydrocarbures au point 2bis

Pluies de l’automne

06/03/1998 analyses physico-chimiques Fonte des neiges 27/05/1998 analyses physico-chimiques 03/05/2001 analyses bactériologiques et physico-chimiques31/05/2001 analyses bactériologiques et physico-chimiques19/09/2001 analyses bactériologiques et physico-chimiques Etiage 13/03/2002 analyses bactériologiques et physico-chimiques04/09/2002 analyses bactériologiques et physico-chimiques Etiage Tab. II : dates et natures des prélèvements.


Nature Paramètres mesurés Nombre d’Escherichia coli dans 100ml en NPP° (Nombre le Plus Probable) (microplaque) Bactériologie Nombre d’entérocoques dans 100 ml Température atmosphérique en °C Température de l’eau en °C pH à 20°C Conductivité (en µs/cm) à 20°C DCO° (ND) (en mg/l) DBO5° Oxydabilité au KMnO4 à chaud en 10 min (milieu acide) en mg/l Chlorures (en mg/l de Cl-) Ammoniaque (en mg/l de NH4

+) Potassium (en mg/l de K+) Nitrites (en mg/l de NO2

-) Nitrates (en mg/l de NO3) Orthophosphates (en mg/l de PO4) Sulfates (en mg/l de SO4

2-)

Physico-chimique

Hydrocarbures (en mg/l d’ICH2) Tab. III : paramètres mesurés lors des analyses.

Les prélèvements d'eau (localisés sur la figure page suivante) ont été effectués par le personnel d’AVENIR selon la méthodologie préconisée par le laboratoire régional d'analyse des eaux de Montbonnot-Saint-Martin (38) qui a fourni le flaconnage et analysé les échantillons.


Fig. 6 : cartographie des points de prélèvement.

Confluence des sources Nord (2bis)

Bassin de Balainières

Aval du bassin de Balainières (3)

Bassin Ouest (5)Néjou

Source des Violettes (V)

Zone à sphaigne Ouest (7)

Sources Nord

Exutoire de la Réserve naturelle (9)

Exutoire bassin EstPassage d’eau libre sous la digue de la ferme (8)

Bassin Est (6)

Trop plein, écoulement du Petit Nan (10)

Puits de Baraban (4)

Etang du Petit Nan (10bis)

Ecoulement du puits de Baraban (4bis)

Source captée par les ouvrages de l’A48 (2)

Source en amont de l’A48“mare de l’Orge” (1)

n° Lieu-dit 1 prélèvement au milieu de la mare

2 prélèvement à la sortie de la buse

2bis prélèvement au milieu de la dépression

3 prélèvement à la sortie de la buse sous la route

4 prélèvement au milieu de la cuvette 4bis prélèvement sous le hameau du Lac

5 prélèvement au ponton de pêche

6 prélèvement à 3 m de la berge Est au niveau de la plage de galets

7 prélèvement avec un gobelet dans le piézomètre

8 prélèvement à l'amont immédiat du pont de pierre

9 prélèvement à l'amont immédiat du pont

10 prélèvement à l'arrivée du ru sur la Réserve 10bis prélèvement à l'amont immédiat de la digue

V prélèvement à la source des Violettes


D2.4 / EXTRAITS DES DONNEES PHYSICO-CHIMIQUES DE VINCENT, 1974

D2.4.1 / Les eaux des étangs « Les eaux du bassin ouest sont gelées en surface pendant deux à trois mois d'hiver, alors

que les apports des sources limitent les périodes de gel dans le bassin est. Les températures estivales atteignent 27°C en surface. La stratification thermique est faible du fait de la profondeur médiocre des bassins, sauf en hiver lors du gel superficiel des plans d'eau.

La teneur en oxygène dissous est liée à la température et surtout au phénomène de photosynthèse dû au phytoplancton et aux massifs de végétaux supérieurs (herbiers). Il en résulte une période hivernale où l'eau est relativement pauvre en oxygène (6 mg/L), tendance accentuée par la formation de glace et la respiration du zooplancton), et à l'opposé, une sursaturation en oxygène pendant la période estivale.

Le pH de l'eau est légèrement basique (pH 7 à 7,6), l'eau est légèrement incrustante. L'eau est bien pourvue en sels dissous (minéralisation de 200 à 300 mg/L provenant des

eaux d'infiltration et des sources. Les vases riches en calcium, ammonium et autres ions déchargent dans l'eau leurs constituants à certaines époques de l'année en fonction des équilibres d'oxydoréduction.

La teneur en calcium est assez forte (de 74 à 100 mg/L). Ce caractère est important car le calcium est un élément favorisant la productivité des écosystèmes aquatiques.

La quantité de matière organique est faible (l’oxydabilité au permanganate de potassium est comprise entre 5 et 10 mg/L). Cela s'explique par l'alimentation en eau non polluée organiquement et par une bonne oxygénation (une valeur faible d’oxydabilité est inférieure à 1 mg/L).

La diversité de l'alimentation en eau conditionne les écarts de qualité physico-chimique entre les deux bassins et suivant les saisons : l'apport des sources dans le bassin situé à l’est, est un facteur de stabilité physique et chimique.

Le ruissellement superficiel de l'eau en hiver sur le sol gelé des versants apporte une dilution des eaux bien minéralisées des plans d'eau. Les eaux d'infiltration, au contraire, sont un facteur d'enrichissement en minéraux. »

D2.4.2 / Les eaux de la tourbière « Des conditions stationnelles particulières ont conduit à la formation d'un milieu aux

caractères très particuliers : la tourbière à sphaigne. Les caractères physico-chimiques de l'eau y sont très différents de ceux de l'étang : le pH

est très acide (pH 4 à 5), la minéralisation y est très faible (30 mg/L). »

D2.4.3 / Conclusion « La qualité physico-chimique des deux plans d'eau du Grand-Lemps (tourbière exceptée)

est favorable à une productivité aquatique importante sur le plan qualitatif (minéralisation élevée, teneur en calcium importante, pH neutre-basique). On note une bonne oxygénation, une température en moyenne peu élevée, et une teneur en matière organique faible. Le processus de formation de la tourbière a produit une eau dont les caractéristiques physico-chimiques sont nettement distinctes (pH acide, eau très peu minéralisée). »

Les travaux de VINCENT constituent un excellent descriptif de l’état initial des plans d’eau, puisqu’ils ont été réalisés avant la construction de l’autoroute, de la décharge d’ordures ménagères, avant l’évolution récente des systèmes de production agricole et avant l’agrandissement des Hameaux de l’Orge et du Lac.


D2.5 / SYNTHESE DES DONNEES DE 1996 A 2004

D2.5.1 / Le pH Les eaux du bassin versant présentent des pH le plus souvent neutre à légèrement

basique. Le prélèvement du point 7 en tourbière acide présente un pH de 5, caractéristique de l’alimentation pluviale et de l’activité des sphaignes qui acidifient le milieu (fig.7).

D2.5.2 / La conductivité La conductivité constitue une bonne indication du degré de minéralisation d’une eau,

conséquence des terrains traversés. Le tableau suivant répertorie des valeurs références (en µS/cm à 20°C).

Conductivité Origine de l’eau C < 30 eaux de pluie, eaux glaciaires 30 - 50 substrat acide

200 - 300 régions calcaires (zones supérieures et moyennes) 300 - 400 régions calcaires (zones inférieures)

Tab. IV : origine de l’eau suivant les valeurs de référence de conductivité.

Les valeurs moyennes du pH et de la conductivité calculées de 1996 à 2002, sur les différents points de prélèvement apparaissent dans le graphe ci-dessous.

Fig. 7 : graphe de pH et conductivité.

Les différentes campagnes de mesure des conductivités aux différents points du bassin versant ont montré que ces dernières sont relativement élevées, comprises en moyenne entre 500 et 700 µS/cm. Les venues d’eau au niveau de la zone humide étant essentiellement souterraines, la minéralisation est en majeure partie liée aux formations aquifères traversées. Toutefois une partie de cette minéralisation peut être due aux teneurs en nitrates et en chlorures en particulier dans la partie amont du bassin versant.

Les très faibles valeurs, inférieures à 30 µS/cm sur la tourbière acide, montrent un milieu isolé des eaux libres et l’absence d’apports latéraux minéralisés. Cette faible minéralisation des eaux indique donc un apport météorique important.

Description de la conductivité et du pHde l'amont vers l'aval.

0

100

200

300

400

500

600

700

800

1 22b

is 3 4 V4b

is10

bis 10 5 6 7 8 9

Les points de prélèvement d'amont en aval

Conductivité en µS/cm

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9pH

Conductivité

pH


Les eaux très faiblement minéralisées (eaux météoriques) sont naturellement légèrement acides. La faible minéralisation de l’eau, ainsi que son acidité, ont permis l’installation de sphaignes qui accentuent l’acidification du milieu en sécrétant des acides phénoliques.

De manière générale, la minéralisation de l’eau libre décroît faiblement d’amont en aval de la tourbière pour passer de plus de 600 µS/cm aux bassins de la partie Nord à 560 µS/cm à l’exutoire. Cette décroissance est la conséquence d’apports latéraux en rive droite d’eau souterraine plus faiblement minéralisée en aval de la digue de la ferme et en particulier à proximité des collines molassiques.

Les pH les plus faibles correspondent aux secteurs les moins minéralisés. Les mesures de pH et de conductivité ont permis de confirmer le fonctionnement hydrique de la tourbière.

Des enregistrements de la conductivité en continu, permettraient de déceler des variations de compositions pouvant signaler des arrivées d’eau susceptibles d’être polluées.

La réglementation française donne une valeur guide de 1000 µS/cm à 20°C pour les eaux douces superficielles utilisées pour la production d’eau livrée à la consommation humaine en classe A1, A2, et A3.

D2.5.3 / Les chlorures Les teneurs en chlorures sont extrêmement variées et liées principalement à la nature des

terrains traversés. Les eaux courantes exemptes de pollution, ne traversant pas de secteur particulier (marnes salifères…), ont une teneur largement inférieure à 25 mg/L.

Résultats des mesures des chlorures en mg/L de Cl-, les résultats des prélèvements sont placés dans le sens de l’écoulement des eaux :

Points de prélèvement d’amont en aval Chlorures

1 2 2bis 3 4 V 4bis 10bis 10 5 6 7 8 9

03/09/1996 34,7 25,2 - 46,9 - - - - - 19,8 18,7 7,1 17,2 14,7

14/10/1996 - - - - - - 40 - - - - - - -

02/07/1997 28,4 <0,5 - - 39 - - - - 18,4 17,8 - 16,4 14,2

27/08/1997 - 19 - 69 39 - - 44,9 - 19 19 - 18 16

13/11/1997 - - 79,2 40,7 33,7 - - - 32,5 16,9 16,3 - 16,1 15,3

06/03/1998 - - 60 43 52 - - - 40 24 18 - 18 17

27/05/1998 61,1 24,5 71,9 54,2 - - - - 20,5 20,4 2,3 19,7 17,1

03/05/2001 - - - - - - - - - - - - - -

31/05/2001 14,3 22,3 16,8 28,6 24,9 14,3 - 21 21,5 21,4 21 - 21 16,8

19/09/2001 - - - - 25,3 13,2 - 19,8 - 19,2 18,6 - 17,8 15,4

13/03/2002 35,8 34,4 36,4 66,2 54,6 24 - 32,8 33,2 27,8 21,6 0,9 20,8 17,5

04/09/2002 30,7 25,4 - 40,4 36,4 17 - 24,5 - 19,6 32,6 - 18,3 15,6

moyenne 34,2 21,5 48,1 50,8 39,9 17,1 40 28,6 31,8 20,7 20,4 3,4 18,3 16,0

Min 14,3 0 16,8 28,6 24,9 13,2 40 19,8 21,5 16,9 16,3 0,9 16,1 14,2

max 61,1 34,4 79,2 71,9 54,6 24 40 44,9 40 27,8 32,6 7,1 21 17,5"-" : pas de donnée ; Les valeurs inférieures à 0,5 mg/L sont remplacées par 0 dans les calculs. Moyenne générale = 27,92 mg/L

Tab. V : mesures du taux de chlorures aux différents points de prélèvement de 1996 à 2002.


On obtient alors le graphique suivant :

Fig. 8 : graphe d’évolution des teneurs en chlorures suivant les points de prélèvement.

On relève les teneurs les plus élevées au point 2bis : 79,2 mg/L et au point 3 : 71,9 mg/L. On remarque qu'il faut attendre la dilution dans les bassins d'eau libre (points de prélèvement 5 et 6) pour obtenir des concentrations qui ne soient pas caractéristiques de pollution.

D’après le graphe précédent, les secteurs les plus en amont, donc les plus proches des rejets autoroutiers, connaissent les plus grandes variations de concentration en chlorures. Ces différences de variation s'expliquent par la saison à laquelle sont effectués les prélèvements : les plus fortes teneurs sont vraisemblablement liées aux pics de salinité hivernaux (salage et épandages) et les plus basses valeurs sont dues au phénomène de dilution après la période de salage.

Quelque soit la période de l’année, en se rapprochant de l’exutoire, une légère diminution de la concentration en chlorures est confirmée (dilution dans le milieu naturel sous l’influence des sources limnocrènes).

En période estivale, la forte évapotranspiration et la faiblesse des précipitations induisent une période de basse eau qui peut-être à l’origine d’une concentration des chlorures dans l’eau libre. Ce phénomène sera dissipé par l’arrivée des pluies d’automne.

Les faibles variations des teneurs en 8 et 9 laissent supposer que le salage sur les routes départementales et communales alentour n'influe que peu sur le milieu naturel. Ce qui n'est pas le cas des rejets autoroutiers qui se font directement dans des cours d'eau alimentant la tourbière.

Le point 7 correspond au radeau de sphaignes qui est alimenté essentiellement par les eaux météoriques et qui ne subit donc pas l'influence des salages alentour (il est également hors d'atteinte des embruns levés par l'autoroute).

Variations de s te ne urs e n chlorure s de 1996 à 2002

0,0

10,0

20,0

30,0

40,0

50,0

60,0

70,0

80,0

90,0

1 2 2bis 3 4 V 4bis 10bis 10 5 6 7 8 9

Les points de prélèvem ent d'am ont e n aval

Ch

loru

res

en m

g/L

de

Cl-

m oyenne

m axi

m ini

Valeur seuil de pollution


Les teneurs en chlorures des eaux non courantes du lac ont triplé entre 1974 et 2002. Comprises entre 6 et 11 mg/L en 1974 dans les plans d’eau (points n° 5 et 6), elles atteignent actuellement des valeurs comprises entre 16,3 et 32,6 mg/L. Une concentration 3 fois plus élevée qu'en 1974 est donc maintenue toute l'année dans ces secteurs qui ne sont pourtant pas sous l'influence directe des rejets. On peut vraisemblablement considérer que l'ensemble du milieu aquatique est atteint par les polluants rejetés par l'autoroute.

Suivre l’évolution des teneurs en chlorures semble donc pertinent pour mettre en évidence le rayon d'influence potentiel de ces rejets.

Réglementation : l’OMS° recommande dans l’eau destinée à la consommation humaine une valeur guide de 250 mg/L pour des considérations gustatives et des risques de corrosion. Les directives du Conseil de la Communauté Européenne indiquent un niveau guide de 25 mg/L et précisent que 200 mg/L est la concentration approximative au-delà de laquelle des effets risquent de se produire. La réglementation française fixe comme valeur limite 200mg/L.

En ce qui concerne les valeurs pour les eaux courantes, le classement des teneurs en chlorures est le suivant :

Lieu de prélèvement (n° point)

Valeur moyenne. en

chlorure (mg/L)

Classe(mg/L) Commentaire

Tourbière acide (7) 3,4 <10 Milieu alimenté uniquement par l'eau de pluie

Digue (8) 18,3

Exutoire (9) 16

10 à 20

Cours d’eau de pré-montagne en pays calcaire, rivières de plaine

Bassins ouest et est (5 et 6) 20,7 et 20,4

Source captée par l’autoroute (1 et 2) 34,2 et 21,5

Trop-plein du Petit Nan (10) 31,8

Ecoulement du puits de Baraban (4bis) 40

Confluence des sources Nord et des apports de l’A48 (2bis) 48,1

20 à 50

Aval du bassin de Balainières (3) 50,8 50

à 100

Cours d’eau particuliers Teneurs locales et eaux plus ou moins polluées

Tab. VI : comparaison des teneurs moyennes en chlorures des points de prélèvement du site avec la classification des teneurs en chlorures des eaux courantes.


D2.5.4 / Le cortège azoté Toutes les formes d’azote sont susceptibles d’être à l’origine des nitrates par un processus

d’oxydation biologique. La concentration en matières azotées est directement liée à la biodégradation de matière organique mais aussi aux pollutions agricoles et domestiques par des rejets directs.

Les nitrites

D’une façon générale, en cas de bon fonctionnement de l’activité biologique, l’azote organique est rapidement minéralisé en NH4

+, puis transformé en NO2- et NO3

- par oxydation. Dans ce cas, NH4

+ et NO2- sont en quantité infime. Leur présence décèle un travail insuffisant des

bactéries, expliqué soit par un manque d’oxygène dissous, soit par un trop fort apport, soit par une présence de toxiques.

Au sein du marais, les concentrations en nitrites sont faibles. Les valeurs sont correctes, souvent inférieures à 0,1 mg/L. Ce sont les zones aval des prélèvements qui présentent les valeurs les plus élevées : 0,08mg/L au bassin ouest, 0,09 et 0,11 mg/L dans l’eau libre en aval des bassins.

La qualité requise pour la vie aquatique demande impérativement des teneurs inférieures à 0,1 mg/L pour des eaux salmonicoles et 0,3 mg/L pour des eaux cyprinicoles.

Points de prélèvement d’amont en aval Nitrites

1 2 2bis 3 4 V 4bis 10bis 10 5 6 7 8 9

moyenne 0 0 - 0 - 0 0,034 - - 0,08 0,03 0,08 0,09 0,11"-" : pas de donnée Les valeurs inférieures à 0,02 mg/L sont remplacées par 0 dans les calculs. Moyenne = 0,030 mg/L

Tab. VII : valeurs moyennes des nitrites suivant les points de prélèvement.

La réglementation française indique une limite acceptable de 0,1mg/L de NO2- pour l’eau destinée à la consommation humaine.

L’ammoniaque

L’azote ammoniacal est assez souvent rencontré dans les eaux et traduit habituellement un processus de dégradation incomplète de la matière organique.

L’ammoniaque peut être rencontrée dans les eaux provenant de sols tourbeux et marécageux, cas où l’origine peut être purement végétale. En ce qui concerne la toxicité de l’ammoniaque pour la faune piscicole d’eau douce, il est reconnu que ce n’est pas la forme ionisée (NH4

+) qui est toxique, mais la forme non ionisée (NH3) dont la proportion dépend du pH et de la température.

La qualité requise pour la vie aquatique demande impérativement des teneurs inférieures à 0,5 mg/L de NH4

+ pour des eaux salmonicoles et 1 mg/L pour des eaux cyprinicoles.

La réglementation française indique des valeurs guides de 0,05, 1 et 2 mg/L de NH4+ pour les classes A1, A2, A3 et une valeur impérative de 1,5 mg/L pour une classe A2.


Les résultats des teneurs en ammoniac sous sa forme ionisée sont présentés dans le tableau ci-dessous :

Points de prélèvement d’amont en aval NH4

+

1 2 2bis 3 4 V 4bis 10bis 10 5 6 7 8 9

moyenne 0,71 0,005 0,27 0,24 0,078 0 0,05 0,14 0,155 0,105 0,077 0,85 0,075 0,115

min 0,04 0 0,02 0,02 0,05 0 0,05 0,14 0,31 0,04 0,02 0 0,04 0,03

max 2 0,02 0,52 0,9 0,27 0 0,05 0,14 0,31 0,27 0,18 1,7 0,18 0,41 "-" : pas de donnée Les valeurs inférieures à 0,02 mg/L sont remplacées par 0 dans les calculs. Moyenne = 0,205 mg/L de NH4

+

Tab. VIII : teneurs en ammoniac suivant les points de prélèvement.

Les valeurs moyennes obtenues restent toutes inférieures à 1 mg/L de NH4+.

Seule, la mare de l’Orge (point n°1) se démarque avec un taux de 2 mg/L de NH4+ en juillet 1997,

date à laquelle les nitrates sont absents (<0,5 mg/L). Cette situation indique un problème concernant un manque d’oxygène dissous (pic de température, activité respiratoire élevée…) ou un apport trop important (rejet polluant en matière organique). La situation inverse se rencontre en mai 1998 (0,04 mg/L NH4

+ et 15,5 mg/L NO3-).

Les nitrates

Dans les eaux naturelles et non polluées, le taux de nitrates est très variable selon la saison et l’origine des eaux ; il peut varier de 1 à 15 mg/L et une concentration de 2 ou 3 mg/L est tout à fait normale. A l’origine d’un cours d’eau, la teneur en NO3

- est souvent comprise entre 0,05 et 0,2 mg/L puis elle s’élève progressivement de quelques mg/L au fur et à mesure que croit la distance aux sources.

Taux de nitrates sur les points de mesure en mg/L de NO3- :

Fig. 9 : graphe des teneurs en nitrates suivant les points de prélèvement.

Depuis 1974, les teneurs ont fortement augmenté dans les bassins ouest et est. De 0 à 11,6mg/L dans le bassin ouest, elles atteignent en 2002, 9,9 à 34 mg/L ; et de 10,8 à 17 mg/L dans le bassin est, elles atteignent 14,6 à 39,5 mg/L.

Variations de s teneurs en nitrates de 1996 à 2002

0,0

10,0

20,0

30,0

40,0

50,0

60,0

70,0

1 2 2bis 3 4 V 4bis 10bis 10 5 6 7 8 9

Le s points de prélève m e nt d'am ont e n aval

Nit

rate

s e

n m

g/L

de

NO

-

moyenne

min

max

Valeur guide


Actuellement, les teneurs les plus élevées concernent les bassins ouest et est ainsi que l’eau libre en aval de ces plans d’eau. Les teneurs sont stables en chacun de ces points et la moyenne est bien représentative de l’ensemble des valeurs.

Des teneurs non négligeables sont déjà présentes à l’amont des bassins à certaines périodes de l’année, comme à la mare de l’Orge, point n°1, (en mars 2002 et mai 1998 et 2001) dont l’origine semblerait liée à un apport exceptionnel (épandage ?). Ces nitrates semblent fortement consommés puisqu’en aval, au niveau du bassin de la Balainières, les valeurs chutent fortement. Cependant le flux ne peut être évalué, faute de mesure de débit.

En partie nord de la Réserve naturelle des teneurs relativement élevées sont régulièrement enregistrées au puits de Baraban (on atteint 19 mg/L) et surtout à la source des Violettes dont les teneurs augmentent régulièrement depuis 1996.

(Voir en annexe le: tableau des analyses physico-chimiques de la source des Violettes).

Les teneurs actuelles sont relativement élevées pour un secteur comme celui-ci, en tête de bassin et en milieu tourbeux, plutôt consommateur de nitrates. Ces nitrates devraient être rapidement consommés par les végétaux aquatiques et le phytoplancton, notamment à la belle saison. Ces fortes teneurs peuvent s’expliquer par la présence de bovins qui pâturent la prairie au dessus de la source et par le faible débit de cette source.

A part, à la source des Violettes, on ne note aucune augmentation significative dans le temps des teneurs en nitrates. Par contre, c’est en mars et en mai que les taux sont les plus forts.

Réglementation : la limite de qualité des eaux de consommation humaine en France est de 50 mg/l. La valeur guide A1 est de 25 mg/l en valeur guide A1.

D2.5.5 / La matière organique

Oxydabilité au KMnO4

Le test au permanganate de potassium permet d’évaluer la quantité de matières organiques oxydables présentes dans l’eau. Cependant, la valeur de ce test a souvent été discutée. Dans l’eau, les matières organiques ne sont pas seules en cause et les résultats peuvent être modifiés par d’autres substances réductrices, telles que les sulfures, les nitrites, le fer ferreux… ou subir l’interférence des chlorures surtout si leur teneur est élevée. Ce test tend à être remplacé par l’analyse de Carbone Total, voire par les tests Demande Biologique en Oxygène (DBO5) et Demande Chimique en Oxygène (DCO).

Les eaux pures et normales des zones supérieures des réseaux présentent généralement une oxydabilité inférieure à 1 mg/L. Au-delà de 2 mg/L d’O2, on peut considérer que, sauf dans le cas des ruisseaux à substrat humique, une eau de rivière présente des traces de pollution. Pour les eaux de surface, l’oxydabilité est plus forte en milieu acide qu’en milieu alcalin (de 5 à 10 mg/L). Certaines eaux artésiennes*, les eaux des régions tourbeuses et chargées d’humus ont des teneurs en matières organiques assez élevées (10 à 15 mg/L).

Le tableau ci-dessous regroupe les résultats des prélèvements sur l'oxydabilité.

Points de prélèvement d’amont en aval Oxydabilité

1 2 2bis 3 4 V 4bis 10bis 10 5 6 7 8 9

moyenne 3,53 1,88 3,75 14,93 0,84 0 0,3 0,6 0,6 1,4 0,75 12,6 1,15 1,5

min 2,7 0,6 0,6 1,8 0,3 0 0,3 0,6 0,3 0,9 0,6 12,6 0,3 0,6

max 4,3 3 6,9 47 1,8 0 0,3 0,6 0,9 1,8 1,8 12,6 2,7 2,1"-" : pas de donnée Erreur d’analyse du laboratoire ?

Tab. IX : valeurs de l'oxydabilité au KMnO4 suivant les points de prélèvement.


Les valeurs de l'oxydabilité au KMnO4 sont généralement faibles et indiquent un faible taux en matière organique.

A la mare de l’Orge (point de prélèvement n°1), l’oxydabilité est forte à différentes périodes : 4,3 mg/L en septembre 1996 ; 3,6 mg/L en juillet 1997 (avec une teneur élevée en ammoniac et nulle en nitrate) ; 2,7 mg/L en mai 1998 (avec une teneur faible en ammoniac et importante en nitrate). Il en est de même en aval de l’autoroute.

Ces faits semblent indiquer une situation qui se répète, d’où une pollution organique vraisemblablement régulière.

Les valeurs en aval du bassin de Balainières ne peuvent être rattachées à une pollution, ce secteur étant en partie tourbeux. Toutefois, en novembre 1997, une valeur exceptionnelle de 47 mg/l y est trouvée, ainsi que 6,9 mg/L en amont immédiat de cette zone (aval autoroute). Cette situation renforce l’hypothèse d’apports excessifs. Ces secteurs, en aval de l’autoroute, subissent peut-être l’influence des chlorures qui interfèrent sur ces valeurs.

L’oxydabilité est également nulle depuis 1991 à la source des Violettes (cf. annexe 2).

Réglementation : les directives du Conseil de la Communauté Européenne indiquent pour l’oxydabilité au permanganate de l’eau destinée à la consommation humaine un niveau guide de 2 mg/L d’O2 et une concentration maximale admissible de 5 mg/L d’O2. La réglementation française retient cette même valeur de 5 mg/L.

La Demande Chimique en Oxygène

La DCO° correspond à la teneur de l’ensemble des matières organiques, que celles-ci aient un caractère biodégradable ou non.

Un suivi régulier ainsi qu’une différence avec des analyses de DBO5° constituerait une indication de l’importance des matières polluantes peu ou pas biodégradables.

L’analyse de DCO° effectuée montre une valeur excessive : 125 mg/L en aval du bassin de Balainières, en août 97.

Réglementation : les directives du Conseil de la Communauté Européenne prévoient, pour les eaux superficielles destinées à la production d’eau alimentaire, une valeur guide de 30 mg/L d’O2 � de même pour la réglementation française en valeur guide A3.

La Demande Biochimique en Oxygène

Les phénomènes d’auto-épuration naturelle de eaux superficielles résultent de la dégradation des charges organiques polluantes, sous l’action de micro-organismes. Il en résulte une consommation d’oxygène qui s’exprime par la Demande Biochimique en Oxygène (DBO5).

La DBO5 exprime la quantité d’oxygène nécessaire à la dégradation de la matière organique biodégradable d’une eau par le développement de micro-organismes, dans des conditions données : 5 jours à 20°C, à l’abri de l’air et de la lumière.

Résultats de la DBO5 : Points de prélèvement

d’amont en aval DBO5 5 6 7 8 9

moyenne 2,1 2,2 - 2,2 1,7

min 1,4 1,7 - 1,5 1,5

max 3 3 - 3 2 "-" : pas de donnée

Tab. X : valeurs de la DBO5 de 1996 à 2002.


Il est admis que : une DBO5 < 1 mg/L d’O2 peut être considérée comme normale ; 1 < DBO5 < 3 mg/L d’O2 est acceptable ; DBO5 > 3 mg/L d’O2 est considérée comme anormale.

Bien qu’il n’existe pas de norme pour les eaux potables, il est bien évident que celles-ci ne doivent pas avoir une DBO5 significative. Les directives du conseil de la communauté européenne prévoient pour les eaux superficielles destinées à la production d’eau alimentaire, que pour un traitement physique simple et décontamination microbienne, la valeur guide doit être inférieure à 3 mg/L d’O2.

D2.5.6 / Les orthophosphates Les valeurs généralement inférieures à 0,03 mg/L de PO4, sont indicatrices d’une situation

de lacs oligotrophes ou de cours supérieurs de réseaux hydrographiques ou d’eaux peu productives.

On note sur le graphe ci-dessous, que la source captée se démarque (en août 1997) avec une valeur de 0,14 mg/L de PO4, susceptible d’augmenter le phénomène de production primaire et de favoriser une eutrophisation* ; il en est de même pour la source des Violettes.

Fig. 10 : graphe de variation des teneurs moyennes (de 1996 à 2002) en orthophosphates suivant les points de prélèvement.

D2.5.7 / Les sulfates La concentration en ions sulfates des eaux naturelles est très variable. A partir de 20mg/L

de SO4-, la situation est particulière, indiquant des eaux plus ou moins séléniteuses* et polluées.

Nos teneurs moyennes en sulfates sont donc toutes en dessous de cette limite.

Variations des teneurs en orthophosphates

0

0,02

0,04

0,06

0,08

0,1

0,12

0,14

0,16

1 2 2bis 3 4 V 4bis 10bis 10 5 6 7 8 9


ort

ho

ph

osp

hat

es e

n m

g/L

moyenne

min

max


Fig. 11 : graphe de variation des teneurs moyennes en sulfates suivant les points de prélèvement.

Réglementation : les directives du Conseil de la Communauté Européenne indiquent un niveau guide de 25 mg/L pour l’eau destinée à la consommation humaine � l’OMS° ainsi que la réglementation française retiennent une valeur limite de 250 mg/L de SO4.

D2.5.8 / Le potassium La présence à peu près constante du potassium dans les eaux naturelles ne dépasse pas

habituellement 10 à 15 mg/L. Les teneurs en potassium de septembre et octobre 1996 sont faibles. Ce plan d’eau se

démarque par sa relative richesse en éléments sulfates et potassium, richesse liée à la nature du sol.

Les points de prélèvement d’amont en aval Potassium

1 2 2bis 3 4 V 4bis 10bis 10 5 6 7 8 9

03/09/1996 4,75 2,05 - 1,32 - - - - - 1,44 0,78 1,7 1,84 1,94

14/10/1996 - - - - - - 1,17 - - - - - - -

moyenne 4 2,04 - 1,66 - - 1,17 - - 2,15 1,82 2,76 3,07 3,35"-" : pas de donnée Moyenne = 1,89 mg/L de K+

Tab. XI : valeurs moyennes des teneurs en potassium suivant les points de prélèvement.

Les directives du Conseil de la Communauté Européenne et la réglementation française fixent la concentration maximale admissible à 12 mg/L pour les eaux destinées à la consommation humaine.

D2.5.9 / Les paramètres microbiologiques Les micro-organismes analysés sont tous indicateurs spécifiques de pollution fécale. Par

gramme de fèces, les valeurs suivantes multipliées par 106 sont trouvées pour les coliformes fécaux et les streptocoques fécaux, ou entérocoques : 13 et 3 chez l’homme ; 0,2 et 1,4 chez les bovidés. Ce sont donc des témoins sensibles, du fait de leur grande quantité dans les fèces, et des témoins complémentaires du fait de la concentration plus importante des coliformes fécaux chez l’homme, et des streptocoques fécaux chez l’animal.

Variation des teneurs moyennes en sulfates

0

4

8

12

16

20

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9


Su

lfat

es e

n m

g/L

de

SO

42-

bis


Escherichia coli

Réglementation : les valeurs guides du nombre d’Escherichia coli dans 100 mL sont respectivement 20, 2000 et 20000, pour les classes A1, A2 et A3. Ceux-ci doivent être absents pour l’eau de consommation humaine (réglementation française et directives de l’OMS°). Pour les eaux de baignade, les coliformes thermotolérants dans 100 mL ne doivent pas dépasser 100 en valeur guide. Escherichia coli est le plus important des coliformes fécaux.

Nombre d’Escherischia Coli dans 100 mL en NPP° (microplaques) : Les points de prélèvement d’amont en aval

1 2 2bis 3 4 V 4bis 10bis 10 5 6 7 8 9

02/07/1997 143 127 - - 61 - - - - <15 390 - 110 251

27/08/1997 - 61 - 61 1061 - - <15 - <15 61 - 287 1033

31/05/2001 - - - 163 <38 <38 - - 78 <38 78 - 77 394

19/09/2001 - - - - 15 <15 - 15 - 46 45 - 77 46 13/03/2002 - - - 15 <15 <15 - - 30 <15 61 - 76 15

04/09/2002 - - - 1012 38 <38 - - - 38 208 - 758 255

moyenne 143 94 - 313 195,8 0 - 7,5 54 14 141 - 231 332

min 143 61 - 15 0 0 - 0 30 0 45 - 76 15

max 143 127 - 1012 1061 0 - 15 78 46 390 - 758 1033"-" : pas de donnée Les valeurs < 15 et < 38, sont remplacées par « 0 » dans les calculs.

Tab. XII : nombre d'E. coli dans 100 mL en NPP° suivant les points de prélèvement.

En 1997, le nombre d’E. coli atteint des valeurs de 127 et 143 aux sources nord, de 390 au bassin est contrairement au bassin ouest (<15) et de 251 à l’exutoire de la réserve. Deux pics apparaissent en août 97 au puits de Baraban (1061) et à l’exutoire (1033). La source des Violettes ne présente pas de contamination bactérienne pour E. coli.

Entérocoques

Les entérocoques sont importants en juillet 1997 au bassin Balainières (215) et à la source captée (1415) ; ainsi qu’en août 1997 à l’exutoire (621).

Nombre d’entérocoques dans 100 mL : Les points de prélèvement d’amont en aval

1 2 2bis 3 4 V 4bis 10bis 10 5 6 7 8 9

02/07/1997 215 1415 - - 15 - - - - <15 61 - 15 <15

27/08/1997 - 61 - 30 <15 - - <15 - <15 15 - 15 62131/05/2001 - - - <38 <38 <38 - - 349 <38 <38 - 38 <3819/09/2001 - - - - 30 <15 - <15 - <15 <15 - 15 30 13/03/2002 - - - <15 <15 <15 - - <15 <15 <15 - <15 <15

04/09/2002 - - - 208 38 <38 - - - <38 <38 - 119 <38

moyenne 215 738 - 59,5 13,83 0 - 0 175 0 12,7 - 33,7 109

min 215 61 0 30 0 0 0 0 0 0 0 - 0 0

max 215 1415 - 208 38 0 - 0 349 0 61 - 119 621"-" : pas de donnée Les valeurs < 15 et < 38, sont remplacées par « 0 » dans les calculs.

Tab. XIII : nombre d'entérocoques dans 100 mL suivant les points de prélèvement.


Réglementation : Les valeurs guides du nombre d’entérocoques dans 100 mL sont respectivement 20, 1000 et 10000, pour les classes A1, A2 et A3. Ceux-ci doivent être absents pour l’eau de consommation humaine (réglementation française et directives de l’OMS°). Pour les eaux de baignade, les entérocoques ne doivent pas dépasser 100 en valeur guide.

Interprétation de la bactériologie

L’eau est constamment contaminée par des germes d’origine fécale, témoins de rejets domestiques et agricoles aux sources nord et sur l’est de la réserve, mais elle reste quand même d'une bonne qualité.

Des teneurs élevées en oxydabilité, ammoniac, bactériologie en juillet 97 correspondent à un rejet trop important à l’amont immédiat.

D2.5.10 / Les phytosanitaires Les pesticides étant tous des substances de synthèse chimique, leur présence à l’état de

trace est une contamination. Cependant une absence totale dans l’environnement est illusoire. En ce qui concerne la santé humaine, la « dose journalière tolérable » définit le danger. La

valeur de 0,1 µg/L correspond à 1 g de molécule dans 10 000 m3 d’eau.

Les phytosanitaires font partie des nombreux micropolluants des eaux. En particulier, ils contribuent à l’appauvrissement des écosystèmes aquatiques. Le SEQ° défini 5 classes de potentialité biologique, depuis celle permettant la diversité maximale jusqu’à celle qui ne permet que la survie des espèces les plus tolérantes. Les valeurs seuils de ces classes sont fixées à partir des résultats obtenus sur des espèces appartenant à trois niveaux trophiques (algues, herbivores, carnivores). Ces seuils peuvent, pour certaines substances, être plus sévères que ceux fixés pour définir la norme d’une eau potable. (Chambre d’Agriculture 38, 1996).

Il est difficile de choisir, a priori, des substances à doser, tant il existe de produits et de pratiques. Il est à noter que le ministère de l’agriculture, au Journal Officiel du 18 août 2002, a interdit la commercialisation de l’Atrazine au 30 septembre 2002 et interdit son utilisation au 30 septembre 2003.

L’analyse effectuée le 8 juin 1999 dans le bassin Est ne montre pas de trace des pesticides analysés (Atrazine, Simazine, Flusilazol, Desethyl Atrazine, Deisopropylatazine, Terbuthylazine, Cyanazine). Elle a été effectuée après de fortes pluies, qui ont plutôt tendance à favoriser le relargage de pesticides.

Les pratiques et l’assolement sur le bassin versant sont différents de ceux des secteurs très étudiés au niveau de la pollution phytosanitaire que sont les plaines céréalières. L’Atrazine était utilisée sur le maïs mais toujours en complément avec d’autres matières actives. Les cultures sont diverses, la monoculture de maïs est peu importante et les rotations sont souvent longues, faisant intervenir l’orge, le blé, les prairies temporaires de graminées et de légumineuses. Le pourcentage de prairies permanentes sur le bassin versant est important et les haies assurent une protection non négligeable des eaux.

Réglementation : la réglementation indique une valeur maximale de 0,1 µg/L (exceptions à 0,03µg/L) pour chaque pesticide et 0,5µg/L pour l’ensemble des substances présentes.


D2.5.11 / Les hydrocarbures Une seule analyse a été réalisée en novembre 1997, à la confluence des sources nord, aux

abords de l’autoroute A 48 : il a été mesuré 0,28 mg/L d’ICH2. L’analyse effectuée dépasse largement les réglementations de potabilité et certainement de vie aquatique.

Réglementation : Les directives du Conseil de la Communauté Européenne indiquent comme teneur dans l’eau destinée à la consommation humaine une concentration maximale admissible de 10 µg/L. La réglementation française fixe la teneur limite à 10 µg/L.

D2.5.12 / Les indicateurs biologiques Une algue verte est actuellement bien développée dans le bassin est ainsi qu’au sud du de

la digue de la ferme. L’analyse (Barbe, 1999) révèle deux types d’algues : - des filaments verts : il s’agit d’une algue filamenteuse qui appartient au genre Spirogyra, - un « nuage » rouge vineux : il s’agit de bactéries du soufre.

Les causes de ces proliférations sont inquiétantes :

- l’algue verte filamenteuse se développe suite à la disparition des végétaux fixés. C’est une espèce opportuniste qui possède une forte capacité de colonisation. La disparition des végétaux fixés est probablement liée au phénomène d’eutrophisation*.

- les bactéries du soufre sont à rapprocher de l’existence de conditions anoxiques au niveau des sédiments avec abondance de matière organique. Ces derniers, dans ces conditions, permettent la libération de composés soufrés (H2S) qui favorisent le développement de ces bactéries.

Les deux phénomènes observés contribuent à la dégradation de l’écosystème avec réduction de la diversité des espèces végétales et animales, et une banalisation de ces communautés. L’évolution peut même aller jusqu’à la disparition des poissons, faute de conditions d’oxygénation suffisantes.

L’abondance de l'algue verte filamenteuse par le passé ne nous est pas connue. Selon certains dires, elle a toujours été là ; tandis que d’autres personnes pensent qu’elle se serait massivement développée récemment. Cette dernière hypothèse laisse craindre une eutrophisation* récente qu’il est urgent de stopper.

D2.5.13 / Le captage du Lac Le Grand-Lemps s’alimente en eau potable grâce à différents captages dont le principal est

localisé dans la partie aval la Réserve naturelle, le long de la voie ferrée. Chaque année une analyse de l’eau dans le puits du Lac est réalisée par la mairie du

Grand-Lemps. Cette eau est directement analysée à la sortie du pompage et n’a subi aucun traitement.

Date du prélèvement Nature de l’analyse 23/06/98 Analyse bactériologique et physico-chimique 18/01/99 Analyse bactériologique 28/06/00 Analyse bactériologique et physico-chimique 10/01/01 Analyse bactériologique 31/01/02 Analyse bactériologique 13/01/03 Pas de données 20/01/04 Analyse bactériologique

Tab. XIV : date du prélèvement et nature de l’analyse au robinet du Grand-Lemps.


Tab. XV : types d’analyses recensées de 1998 à 2002 au robinet du Grand-Lemps.

La bonne qualité en terme de potabilité des eaux du captage du Lac est à noter. La bactériologie est très correcte et les teneurs en nitrates, nitrites, chlorures et sulfates sont bien en dessous des limites de qualité des eaux destinées à la consommation humaine.

Conductivité Chlorures Sulfates Nitrates Nitrites

en µS/cm mg/L mg/L mg/L mg/L

23/06/1998 373 7,8 8 7,5 < 0,02 Absence de germes test de contamination fécale

Absence de germes test de contamination fécale1 bactérie aérobie revivifiable à 22°C par mL

28/06/2000 393 5,9 < 5 8 < 0,02 Absence de germes test de contamination fécale

Le nombre total de bactéries est nulAbsence de germes test de contamination fécale16 bactéries aérobies revivifiables à 22°C par mL

Présence de coliformes : 1 dans 100 mLAbsence de germes test de contamination fécale

1 entérocoque dans 100 mL50 bactéries aérobies revivifiables à 22°C par mL

-

Type d'analyses

Unité

Dates

18/01/1999 - - - -

- - - -

-

10/01/2001

Bactériologie

31/01/2002 - - - - -

-

20/01/2004 - - --


D3 / Conclusion sur la qualité des eaux

La qualité de l’eau est un objectif majeur dans la protection du site, or celle-ci s’est dégradée depuis 1974.

Le taux de chlorures est excessif, notamment au niveau des rejets de l’autoroute, où se trouve leur origine.

A la mare de l’Orge et à l’exutoire de la Réserve, à certaines périodes, l’oxydabilité, l’ammoniac, les nitrates et la bactériologie témoignent de l’existence de rejets à l’amont immédiat. Les rejets domestiques, faibles dans ces secteurs, sont réguliers, la pollution devrait donc être constante, mis à part l’impact que peut avoir une pluie. Or la pollution constatée correspond plutôt à des apports excessifs ponctuels. Aussi, un épandage dans les champs alentour ainsi que l’accès des bovins à ce plan d’eau semblent plus à l’origine de la pollution constatée.

L’enrichissement en nitrates est important depuis 1974, il semble que cette pollution ait deux origines :

% rejets domestiques du Hameau du Lac, éventuellement du Hameau de l’Orge ; % rejets agricoles :

- au niveau du bassin est, les teneurs peuvent s’expliquer par le ruissellement en provenance de la ferme du Lac, surtout depuis la parcelle le long du bassin où il y a un trop fort chargement animal, ainsi que potentiellement par les sources sous-lacustres qui sont des évents pouvant ramener les nitrates d’un aquifère hydrogéologique non déterminé mais comprenant très vraisemblablement le secteur agricole de la Haute Bourbre.

- au niveau de la source des Violettes, le suivi de la qualité des eaux depuis 1991 et la campagne du SEFUR° montrent de fortes teneurs en nitrates qui augmentent au cours des années et des teneurs nulles ou faibles en nitrites, ammonium, oxydabilité et bactériologie. Cette situation indique que la pollution en nitrates est probablement liée aux fertilisations minérales azotées. Or, dans ce secteur, les cultures sont des prairies permanentes. L’apport proviendrait plus en amont, par infiltration plus au nord ou à l’ouest de la plaine du Liers.

Le développement d’algues telles que la spirogyre et les bactéries du soufre constitue la manifestation la plus inquiétante de l’évolution de la qualité de l’eau sur le site.

L’eutrophisation* se produit généralement dans un milieu riche en nitrates et en phosphates. Le taux de phosphates plutôt faible sur le site semble indiquer une absence de pollution de cet élément. Cependant, nous pouvons nous trouver dans un cas où les phosphates seraient déjà consommés, les nitrates trouvés n’étant que les restes de ceux consommés en parallèle avec les phosphates.

Des suivis plus fréquents sur une année permettraient de cerner plus précisément les sources de pollution.

Certaines données manquent pour les commentaires. Les paramètres à mesurer pourraient être ceux proposés dans le SEQ° « plan d’eau » qui est en cours d’élaboration à l’AERMC.

Document d’objectifs du site FR 8201.728 : « étang et tourbière du Grand-Lemps – Châbons » / AVENIR / 2004 42

E / Les habitats naturels éligibles

E1 / La méthodologie ................................................................................................. 43 E1.1 / Méthodologie de la cartographie des habitats naturels ........................................................ 43 E1.2 / Phase de préparation aux levées de terrain ......................................................................... 43 E1.3 / Phase de levées cartographiques de terrain et d’identification des habitats ....................... 43E1.4 / Réalisation et saisie numérique de la carte .......................................................................... 43

E2 / Les 11 habitats de l’annexe I identifiés .............................................................. 44 E2.1 / Les 8 habitats de tourbière de l’annexe I .............................................................................. 44 E2.2 / Les 2 habitats aquatiques de l’annexe I ................................................................................ 45 E2.3 / L’habitat de coteaux secs de l’annexe I ................................................................................ 45 E2.4 / Les fiches habitats ................................................................................................................. 46


E1 / La méthodologie

E1.1 / METHODOLOGIE DE LA CARTOGRAPHIE DES HABITATS NATURELS Le cahier des charges du conservatoire botanique alpin de Gap Charance a été suivi aussi fidèlement que possible. La réalisation de la cartographie s’est articulée en trois phases. Une phase préalable de préparation à partir de la bibliographie et des photos disponibles, une phase de levées cartographiques de terrain et une phase de réalisation et saisie numérique de la carte de végétation.

E1.2 / PHASE DE PREPARATION AUX LEVEES DE TERRAIN Analyse de la bibliographie : Flore de l’abbé VERLOT (1872), carte phytosociologique de

Pautou (1982), carte des unités écologiques par R.MARCIAU et al. (1995), diverses études et inventaires faunistiques et floristiques (CORA, AVENIR, …) réalisés pour le fonctionnement de la réserve. La photointerprétation a été réalisée à partir des documents suivants :

- la photographie aérienne IGN de 1998 mise à disposition par le Conseil général de l’Isère. - la photographie aérienne infrarouge-couleur de 1993 au 1/20 000e. C'est le type de

document photographique le plus approprié actuellement, pour l'analyse des milieux naturels. La réflectance des végétaux est en effet maximum dans le domaine de longueur d’onde du proche infrarouge. Pour chaque domaine de longueur d’onde (visible, proche et moyen infrarouge), le comportement spectral de la végétation varie : dans le visible, la végétation présente un comportement spectral lié à l’existence de pigments chlorophylliens ; dans le proche infrarouge, ce comportement est lié à la structure des tissus.

E1.3 / PHASE DE LEVEES CARTOGRAPHIQUES DE TERRAIN ET D’IDENTIFICATION DES HABITATS Elle a été réalisée au cours de l’été 2002 par E. Boucard / AVENIR. L’échelle de

cartographie est au 1/5000e. Malgré cette précision, la complexité de la végétation de la tourbière ne permet pas toujours de tracer des polygones d’habitat unique, il faut donc, dans ce cas, se résigner à associer à un polygone plusieurs habitats.

E1.4 / REALISATION ET SAISIE NUMERIQUE DE LA CARTE La saisie et la mise en page ont été réalisées sous le logiciel Arcview 2 en 2002 puis

retravaillées sous Arcview 8 en 2004.


E2 / Les 11 habitats de l’annexe I identifiés Les tableaux ci-dessous répertorient les 11 habitats inscrits à l’annexe I de la directive

"Habitats". Les habitats d’intérêt communautaire sont figurés en caractères normaux, et les habitats prioritaires en caractères gras. La dénomination des habitats a été réalisée d’après les descriptions du manuel d’interprétation des habitats de l’Union européenne (1999).

La surface que représentent les mares dystrophes n’a pu être estimée de leur petite taille et dissémination dans la tourbière.

E2.1 / LES 8 HABITATS DE TOURBIERE DE L’ANNEXE I Les habitats de tourbière ont colonisé la dépression creusée par les glaciers à l’issue des

dernières glaciations constituant ainsi une tourbière limnogène*. Les eaux de ruissellement étant majoritairement calcaires et de pH neutrobasique (autour de pH 7), c’est un bas marais alcalin à hélophyte* qui s’est développé primitivement sur les radeaux végétaux à marisque. En raison du climat froid et humide régnant sur le site mais aussi grâce à la stabilité hydrologique conférée par les sources sous-lacustres, une végétation palustre alimentée uniquement par les eaux de pluie (ombrotrophe) à base de sphaigne a pu se développer sur le secteur sud-ouest du site allant jusqu’à l’édification de tourbières bombées très acides. Le caractère remarquable actuel de cette tourbière réside dans la cohabitation de tous ces groupements végétaux apparus successivement dans le temps depuis 15 000 ans.

Ils servent par ailleurs d’habitats de vie à plusieurs espèces de l’annexe II.

Code CORINE biotope

Code Natura

2000 (Eur 15)

Intitulé de la directive 92/43/CEE Surfaces

Habitats tourbeux 36,14 ha

51.1 7110 Tourbières hautes actives 0,64 ha

54.5 7140 Tourbières de transition et tremblants 3,49 ha

54.6 7150 Dépressions sur tourbe à rhynchospores 0,25 ha

53.3 7210 Marais calcaires à Cladium mariscus et espèces du Caricion davallianae 24,75 ha

54.2 7230 Tourbières basses alcalines 5,64 ha

22.14 3160 Mares dystrophes naturelles Non

estimée

44A 91DO Tourbières boisées 0,35 ha

44.3 91EO Forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior

(Alno-Padion, Alnion incanae, Salicion albae) 1,02 ha


E2.2 / LES 2 HABITATS AQUATIQUES DE L’ANNEXE I Les habitats aquatiques du site sont difficiles à décrire en raison de la spécificité des

milieux tourbeux et de l’alimentation souterraine très importante qui transforme le bassin est en eau courante. De plus, depuis les années 1970 (B. VINCENT, 1974), une régression spectaculaire des herbiers a pu être constatée. Les deux habitats décrits sont par conséquent très réduits en surface.

Ils servent par ailleurs d’habitats de vie à plusieurs espèces de l’annexe II.

Code CORINE biotope

Code Natura

2000 (Eur 15)


Habitats aquatiques 0,11 ha

22.12 x 22.44

3140 Eaux oligo-mésotrophes calcaires

avec végétation benthique à Chara spp. 0,01 ha

24.43 x 24.12 3260

Rivières des étages planitiaire à montagnard avec végétation du Ranunculion fluitantis et du Callitricho-Batrachion 0,1 ha

E2.3 / L’HABITAT DE COTEAUX SECS DE L’ANNEXE I Ils sont éparpillés sur l’ensemble du bassin versant. Leur tendance est à la fermeture du

milieu de part le manque d’entretien des propriétaires. Ils servent par ailleurs d’habitats de ponte préférentiel de la Tortue cistude.

Code CORINE biotope

Code Natura

2000 (Eur 15)


Habitats de coteaux secs 7,33 ha

34.32 6210 Formations herbeuses sèches semi-naturelles et faciès d'embuissonnement sur calcaires (Festuco-Brometalia)-

Site d’Orchidées remarquables 7,33 ha


Chaque habitat d’intérêt communautaire et prioritaire est décrit par une fiche qui détaille les données écologiques, et qui établit un diagnostic de l’état de conservation actuel sur le site. Le nom français et le numéro de code sont tirés du manuel d’interprétation des habitats de l’Union européenne publié en 1999 dénommé en abrégé Eur 15.

L’état de chaque habitat de la Directive est apprécié vis à vis des critères suivants :

L’ensemble des habitats prioritaires et d’intérêt communautaire de la directive a été cartographié sur le bassin versant (cf. carte n°2), et un zoom a été fait à l’échelle de la Réserve naturelle qui représente plus de 90 % de la totalité des habitats du site (cf. carte n°3).

Nom de l’habitat Eur15

DESCRIPTIF :

DIAGNOSTIC : Valeur patrimoniale Elle est basée sur la présence d’espèces protégées et/ou en listes rouges et sur la rareté de l’habitat lui-même.

Typicité / exemplarité : Elle est évaluée par comparaison à l’habitat-type qui correspond à la définition optimale de l’habitat d’un point de vue floristique, écologique et biogéographique décrite dans les cahiers d’habitats « zones humides ».

Représentativité : Elle reflète la part que représente l’habitat dans l’argumentation Natura 2000 du site.

Dynamique : L’habitat en question peut suivre une évolution de progression ou de régression.

Menaces et état de conservation actuel : Ici est représenté le niveau des dégradations occasionnées par les différents types d’activités humaines.

Fig. 12 : fiche type de présentation des habitats de la directive.

Prioritaire / Communautaire

Code Corinne 1991

Surface cartographiée

Description :

Espèces caractéristiques observées :

Localisation :

photo

Flore caractéristique observée :

Sp1 Sp2 …


Marais calcaires à Cladium mariscus et espèces du Caricion davallianae

7210

DESCRIPTIF :

DIAGNOSTIC : Valeur patrimoniale Habitat extrêmement polymorphe, considéré comme la base de la dynamique des tourbières du site, il abrite par exemple le Liparis de Loesel (Liparis loeselii) et la Droséra à feuilles longues (Drosera longifolia).

Typicité / exemplarité : Excellente (groupements décrits par Pautou en 1983 et signalés dans les cahiers d’habitats).

Représentativité : 68,5 % des habitats tourbeux : constitue l’essentiel des habitats tourbeux de la directive.

Dynamique : Le marisque, grâce à son fort pouvoir de développement végétatif, joue un rôle déterminant dans le processus d’atterrissement du plan d’eau. Il constitue progressivement des radeaux flottants qui croissent à la fois vers le centre du plan d’eau et vers le fond. Cette cladiaie-radeau est ensuite colonisée par toute une série de communautés végétales des plus aquatiques (communautés à nénuphars …) aux plus atterries (tourbière basse alcaline…). L’exhaussement du plancher flottant par accumulation de litière entraîne une évolution du mode d’alimentation en eau de la cladiaie qui passe à une alimentation ombrotrophique (eau de pluie). On peut noter aussi une dynamique parallèle du boisement. La cladiaie évolue alors de façon progressive vers des taillis tourbeux.

Menaces et état de conservation actuel : L’abandon des pratiques de fauche et de brûlis favorise la dynamique du marisque.

Prioritaire

Code Corinne 53.3

Surface 24,75 ha

Description : Végétation sur calcaire plus ou moins dominée par le marisque. On observe des groupements terrestres et des cladiaies-radeaux, groupements végétaux dont les rhizomes entremêlés du marisque forment un radeau qui se développe à la surface des plans d’eau par progression centripète.

Localisation : Groupement largement répandu sur le territoire de la Réserve naturelle.


Cladium mariscus Carex elata Lythrum salicarium Lysimachia vulgaris Thelipteris palustris

Phot

o : G

MAI

LLET


Tourbières basses alcalines 7230

DESCRIPTIF :

DIAGNOSTIC : Valeur patrimoniale Les tourbières basses alcalines sont reconnues pour abriter un grand nombre d’espèces patrimoniales. On observe ainsi sur la Réserve, le Liparis de Loesel, espèce végétale d’intérêt communautaire, la Drosera à longues feuilles espèce protégée au niveau national, etc. Elles représentent également un habitat de vie important pour l’avifaune paludicole. Lorsque les tapis de mousses sont de plus grande superficie, la diversité des espèces augmente notamment avec la présence de nombreuses orchidées dans un faciès à Choin noirâtre dominant.

Typicité / exemplarité : On observe sur une grande surface des groupements de tourbière basse dans leur expression la plus pionnière et la plus aquatique possible, phénomène unique en région Rhône-Alpes.

Représentativité : 15,6 % des habitats tourbeux : moyennement étendu au sein du complexe tourbeux.

Dynamique : Plusieurs processus dynamiques affectent cet habitat suivant le facteur écologique que l’on considère : on constate en premier lieu une tendance à l’acidification et au développement des espèces des tourbières de transition telles que la Pédiculaire des marais (Pedicularis palustris) ou la Drosera à longues feuilles (Drosera longifolia). Cette évolution pourrait entraîner une régression de l’habitat. En second lieu, on observe aussi un développement des mousses pleurocarpes qui forment un tapis de plus en plus continu permettant l’expression plus grande du cortège floristique. Cette dynamique pourrait aboutir à une extension de l’habitat.

Communautaire

Code Corinne 54.2

Surface 5,64 ha

Description : Les communautés végétales des bas-marais alcalins se développent sur des sols tourbeux à pH neutre à basique au sein de la cladiaie. Elles sont en général constamment inondées, très ouvertes et à diversité floristique forte. Les tourbières basses alcalines se composent d’une strate de végétation herbacée basse, héliophile, de 60 à 80cm de hauteur et d’un tapis de mousse neutro-calcicole discontinu. La strate herbacée est essentiellement constituée de petites cypéracées. Ce type d’habitat se présente sous un faciès très aquatique associé avec les communautés végétales à nénuphars et utriculaires. Les mousses pleurocarpes se développent sur les tiges du Cladium et progressent à la surface de l’eau de façon centrifuge. Ces tapis de bryophytes sont ensuite colonisés par de petites espèces végétales d’un grand intérêt patrimonial telle que le Choin noirâtre et son cortège d’espèces protégées.

Localisation : Ce groupement est présent sur la partie centrale et au nord de la réserve, en amont des bassins Est et Ouest.


Carex lepidocarpa Schoenus nigricans Juncus subnodulosus Epipactis palustris Dactylorhiza incarnata Parnassia palustris

Phot

o : E

GOY

ETCH

E


On note aussi par dynamique naturelle, l’accumulation de litière provenant des hélophytes (marisque, roseau) qui tend à étouffer la strate herbacée et à limiter l’apport de lumière nécessaire au développement de ces communautés, d’où, là encore, une régression de l’habitat au profit de la cladiaie. Enfin, on constate depuis plusieurs années, une action des sangliers sur la cladiaie qui peut être localement bénéfique pour l’extension de l’habitat.

Menaces et état de conservation actuel : En bilan des différentes dynamiques, on peut opter pour une relative stabilité du groupement au sens large du terme. Mais, on peut aussi ajouter que l’eutrophisation du plan d’eau peut jouer un rôle défavorable sur la conservation de ces communautés très aquatiques.


Tourbières de transition et tremblants 7140

DESCRIPTIF :

DIAGNOSTIC : Valeur patrimoniale Cet habitat est d’un très grand intérêt patrimonial. En effet, la grande hétérogénéité de ce groupement et son fonctionnement ont permis le passage d’un bas-marais alcalin à une tourbière acide. En plus des plantes caractéristiques listées ci-dessus, il abrite un grand nombre d’espèces végétales d’intérêt patrimonial dont deux espèces végétales d’intérêt communautaire : le Liparis de Loesel (Liparis loeselii) et l’Hypne brillante (Hamatocaulis vernicosus), les Droséras à feuilles rondes et longues (Drosera rotundifolia et longifolia) et les rhynchospores blancs et bruns (Rhynchospora alba et fusca). C’est incontestablement l’habitat qui renferme le plus d’espèces végétales patrimoniales identifiées et qui est un constituant des habitats des espèces animales relictuels comme les papillons de nuit dont plusieurs espèces présentes sont rarissimes en France et communes en Finlande.

Typicité / exemplarité : Très bon (citation dans les cahiers d’habitats).

Représentativité : 9,7 % des habitats tourbeux : c’est l’habitat le plus original de la Réserve.

Communautaire

Code Corinne 54.5

Surface 3,49 ha

Description : Cet habitat se développe au sein du radeau flottant de la tourbière en situation intermédiaire entre les communautés des bas-marais alcalins et les buttes de sphaignes de la tourbière haute active. Suivant sa localisation, on observe des faciès alcalins et des faciès plus acides à Sphagnum subnitens. On distingue aussi les communautés des dépressions à Rhynchospore qui se développent en nappe ou plaque en surface de tremblants.

Localisation : Cet habitat est essentiellement présent sur la bordure ouest de la tourbière. On peut aussi le localiser de façon très sporadique au sein des tourbières basses et des marais calcaires à marisque.


Carex lasiocarpa Carex rostrata Carex limosa Eriophorum gracile Eriophorum angustifolium Menyanthes trifoliata Potentilla palustris Pedicularis palustris Parnassia palustris Equisetum fluviatile Aulacomnium palustre

Phot

o : R

MAR

CIAU


Dynamique : La tourbière de transition apparaît par évolution progressive des communautés des bas-marais alcalins (habitat des marais calcaires à Marisque et tourbières basses alcalines) par ombrotrophisation. Elle évolue ensuite vers les groupements de tourbière haute active si les conditions de milieu le permettent. La présence d’îlots de cet habitat sur la partie alcaline est un indice que la dynamique d’apparition de cet habitat est toujours active. La réussite d’un essai d’implantation sur l’extrémité nord, hors Réserve corrobore cette hypothèse mais il faudra attendre le résultat des suivis par transect pour savoir si ces habitats continuent à se développer.

Menaces et état de conservation actuel : Il est difficile de déterminer si l’envahissement des jeunes bouleaux est un phénomène naturel de la dynamique de cet habitat ou s’il est une conséquence d’un bouleversement anthropique.


Dépressions sur substrat tourbeux du Rhynchosporion

7150

DESCRIPTIF :

DIAGNOSTIC : Valeur patrimoniale Le Rhynchospore blanc (Rhynchospora alba) est bien représenté, le Rhynchospore brun (Rhynchospora fusca) est également assez abondant et se trouve ici dans sa seule station iséroise en limite orientale de son aire de répartition atlantique. Le Lycopode des tourbière (Lycopodiella inundata), cité au début des années 1980, n’a pas été observé récemment.

Typicité / exemplarité : Habitat en limite d’aire plutôt appauvri et fragmentaire.

Représentativité : 0,7 % des habitats tourbeux : faible

Dynamique : La disparition du Lycopode des tourbières montre une régression de ces habitats.

Menaces et état de conservation actuel : Poursuite de la régression de cet habitat pionnier faute de facteur de décapage des groupements de marais de transition.

Communautaire

Code Corinne 54.6

Surface 0,25 ha

Description : Cet habitat correspond aux stades pionniers des groupements de tourbières et landes humides, établis sur tourbe ou sables humides organiques. Ces communautés pionnières rases et peu recouvrantes, ont une existence généralement éphémère. Leur surface étant faible et très dispersée dans la tourbière de transition, il n’a pas été possible d’en réaliser la cartographie.

Localisation : En petites surfaces disséminées dans les habitats de transition sur la bordure ouest de la tourbière et parmi les îlots de tourbières hautes au sein du marais calcaires à marisque.

Florecaractéristique observée :

Rhynchospora alba Rhynchospora fusca Lycopodiella inundata

Phot

o : G

MAI

LLET


Tourbières hautes actives 7110

DESCRIPTIF :

DIAGNOSTIC : Valeur patrimoniale Cet habitat prioritaire est un des plus intéressants du site du fait de son implantation sur un substrat majoritairement calcaire. Il s’installe en effet lorsque le milieu n’est plus soumis à des inondations par débordement du lac. Cet habitat possède aussi une grande valeur patrimoniale comme habitat refuge pour des espèces végétales et animales très spécialisées. Citons la Drosera à feuilles rondes, espèce protégée au niveau national et les nombreuses espèces des tourbières de transition.

Typicité / exemplarité : Cet habitat est très fragmenté et appauvri par rapport aux habitats de ce type dans le Jura ou le massif central. Malgré une bonne adéquation de la description d’Eur 15, O. Manneville, pense que l’on ne se trouve pas encore en présence de groupements typiques des tourbières hautes. Une analyse phytosociologique fine permettrait de trancher et d’intégrer alors cet habitat dans les tourbières de transitions.

Représentativité : 1,8 % des habitats tourbeux : surface assez faible.

Dynamique : Cet habitat présente une colonisation rapide des buttes de sphaignes par le Bouleau verruqueux qui tend à se développer et à générer une ombre défavorable aux espèces héliophiles comme les droséras.

Menaces et état de conservation actuel : Il est difficile de déterminer si l’envahissement des jeunes bouleaux est un phénomène naturel de la dynamique de cet habitat ou s’il est une conséquence d’un bouleversement anthropique.

Prioritaire

Surface 0,64 ha

Description : Ce sont des tourbières acides, pauvres en éléments minéraux nutritifs, essentiellement alimentées par les eaux de pluie, dans lesquelles le niveau d’eau est plus élevé que la nappe phréatique environnante. Cet habitat est restreint ici à des buttes à sphaignes colorées en rouge, dispersées dans les habitats de transition. Sur les buttes de sphaignes, on re-trouve un certain nombre d’espèces des tourbières de transition telles que rossolis et laîches. On observe aussi la plupart du temps un développement des ligneux (bouleaux, saules, Bourdaine…).

Localisation : cet habitat est localisé sur la bordure centre-Ouest de la réserve sous forme de buttes isolées.


mousses : Sphagnum gr. Recurvum Aulacomnium palustre Sphagnum magellanicum Polytricum strictum

Phot

o : G

MAI

LLET


Mares dystrophes naturelles 3160

DESCRIPTIF :

DIAGNOSTIC : Valeur patrimoniale Petite Utriculaire (Utricularia minor), Utriculaire de Bremi, Utricularia bremii), Aeshna juncea.

Typicité / exemplarité : Bonne

Représentativité : Faibles surfaces concernées, mais habitat spécifique de ce type de tourbière.

Dynamique : Tendance naturelle au comblement. Deux secteurs de décapage en paliers réalisés en 1998 (voir ci-dessus) offrent des gouilles intéressantes d’eau acide, colonisées par exemple par Aeshna juncea, espèce rare de libellule et nouvelle sur le site.

Menaces et état de conservation actuel : Peu de menaces particulières en dehors du piétinement et du comblement.

Communautaire

Code Corinne 22.14 x 22.45

Surface non estimée

Description : Petites dépressions en eau stagnante peu profonde se développant sur substrat tourbeux, colonisées par des plantes aquatiques de petites tailles et souvent des tapis de mousses

Localisation : Surtout en partie centrale au sein de la tourbière de transition et çà et là.


Utricularia minor Utricularia bremii Ph

oto

: G M

AILL

ET

Phot

o : R

.MAR

CIAU


Tourbière boisée 91D0

DESCRIPTIF :

DIAGNOSTIC : Valeur patrimoniale L’intérêt principal de ce boisement dans son état actuel réside dans sa qualité d’habitat refuge pour la faune (amphibiens essentiellement).

Typicité / exemplarité : Faible, il manque beaucoup d’espèces caractéristiques.

Représentativité : 2,7 % des habitats tourbeux : faible.

Dynamique : Fort dynamisme des Bouleaux verruqueux sur les secteurs à sphaigne.

Menaces et état de conservation actuel : Dynamique très mal connue.

Prioritaire

Code Corinne 44 A

Surface 1 ha

Description : On entend par tourbières boisées, les forêts de feuillus et de conifères sur substrat tourbeux dont le niveau de la nappe phréatique est en permanence élevé ou supérieur au niveau environnant. On observe sur la tourbière de jeunes boisements sur tourbe dominés par l’Aulne glutineux, le Bouleau pubescent (Betula pubescens) et le Pin sylvestre (Pinus sylvestris) (localisé) avec une strate continue de sphaignes et de Polytric.

Localisation : L’habitat est localisé uniquement sur la tourbière dans la cladiaie au niveau des plans d’eau ouest et est.


Alnus glutinosa Betula pubescens Pinus sylvestris Drosera rotundifolia Rhynchospora alba Sphagnum sp Polytrichum sp.

Phot

o : G

. MAI

LLET


Forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior (Alno-Padion, Alnion incanae, Salicion albae)

91E0

DESCRIPTIF :

DIAGNOSTIC : Valeur patrimoniale Cet habitat sert potentiellement de lieu d’hivernage pour des espèces animales d’intérêt patrimonial telles que le Triton crêté (Triturus cristatus) ou le Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata).

Typicité / exemplarité : Habitat difficile à rattacher à un type précis des forêts alluviales, mais boisement ayant une bonne naturalité.

Représentativité : 2,8 % des habitats tourbeux : faible.

Dynamique : Stable.

Menaces et état de conservation actuel : Rien à signaler.

Prioritaire

Code Corinne 43.31

Surface 1,02 ha

Description : Cet habitat se présente sous la forme d’un boisement humide dominé par l’Aulne glutineux (Alnus glutinosa), quelques fois le Frêne commun (Fraxinus excelsior) et pourvu d’une strate arbustive à Saule cendré (Salix cinerea) mêlé de lianes telles que la Douce amère (Solanum dulcamara). Ce faciès se rapproche de l’aulnaie à hautes herbes des cahiers d’habitats.

Localisation : Cet habitat est localisé sur le pourtour de la réserve dans la partie nord et sur le flanc nord ouest au niveau de sources ou de ruisseaux.


Alnus glutinosa Alnus incana Fraxinus excelsior Filipendula ulmaria Solanum dulcamara Eupatorium cannabinum Epilobium hirsutum Angelica sylvestris

Phot

o : G

. MAI

LLET


Eaux oligo-mésotrophes calcaires avec végétation benthique à Chara sp.

3140

DESCRIPTIF :

DIAGNOSTIC : Valeur patrimoniale Bien que de faible étendue, les herbiers à characées représentent les seuls herbiers aquatiques denses nécessaires au développement de nombreuses espèces d’amphibiens et d’odonates d’intérêt patrimonial tel que le Triton crêté (Triturus cristatus) espèce de l’annexe II de la directive. Ces herbiers sont souvent associés à des espèces végétales patrimoniales telles que les utriculaires : l’Utriculaire australe (Utricularia australis) ou la Petite utriculaire (Utricularia minor).

Typicité / exemplarité : Pas de détermination réalisée à ce jour.

Représentativité : Cet habitat est marginal. Sa surface est sûrement supérieure à celle cartographiée.

Dynamique : En tant qu’espèces pionnières, les characées peuvent être progressivement envahies par les hélophytes ainsi que par les espèces des groupements des bas-marais alcalins. Cette évolution est naturelle et progressive mais peut être amplifiée par les apports exogènes de nutriments au sein de la tourbière.

Menaces et état de conservation actuel : L’habitat est en nette régression au sein des plans d’eau, du fait de : - la sédimentation au sein de la tourbière probablement provoquée par la mise en place de la digue, elle diminue la

transparence de l’eau nécessaire à ces espèces héliophiles. - la pollution des eaux (nitrates et surtout phosphates). La plupart des espèces de characées ne supportent pas des

concentrations de phosphate dépassant 0,02 mg/l. Or les relevés effectués depuis déjà de nombreuses années au sein des plans d’eau attestent de valeurs égales ou supérieures à celles-ci.

Prioritaire


Surface 0,01 ha


Algues genre Chara

Description : Cet habitat se développe dans des eaux claires oligo-mésotrophes en bordure du plan d’eau ouest sur un fond tourbeux ou au sein de la cladiaie dans les faciès les plus inondées et les plus ouverts. Dans ce dernier cas, les herbiers se développent directement sur le radeau flottant constitué par les lacis racinaires du marisque. Les herbiers à characées représentent des habitats pionniers héliophiles constitués d’algues calcaires appelées charophycées sur une profondeur plus ou moins importante suivant la profondeur de l’eau. Ils peuvent constituer des herbiers très denses ou se présenter sous forme de quelques touffes éparses.

Localisation : Cet habitat est très morcelé sur le site. La présence de ces herbiers est uniquement liée à la tourbière. Ils se localisent au sein de celle-ci en bordure ouest du plan d’eau ouest dans les chenaux abrités au sein de la roselière. Ils sont également présents de façon éparse dans les tourbières basses alcalines et dans la cladiaie.

Photo : G. MAILLET


Rivières des étages planitiaire à montagnard avec végétation du Ranunculion fluitantis et du Callitricho-Batrachion

3260

DESCRIPTIF :

DIAGNOSTIC : Valeur patrimoniale L’intérêt de cet habitat réside essentiellement dans sa qualité écologique d’habitat de vie pour un certain nombre d’espèces patrimoniales animales. En effet, il représente l’habitat optimal de développement des larves de l’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale) espèce de l’annexe II de la directive, en sa qualité de ruisseau phréatique.

Typicité / exemplarité : Faible.

Représentativité : Très faible surface sur le bassin versant.

Dynamique : La tendance à l’eutrophisation du site peut se traduire par le développement des communautés plus eutrophes et des ampiphytes. Pour les herbiers relictuels, la sédimentation importante va se traduire en premier lieu par une disparition complète des herbiers puis progressivement par le développement des hélophytes comme le roseau ou les laîches en absence d’entretien.

Menaces et état de conservation actuel : L’état de conservation varie suivant la localisation de l’habitat sur le site. En tête de bassin, les herbiers à Groenlandie serrée semblent se maintenir en l’état. Toutefois, il est difficile d'évaluer leur état puisqu’on ne dispose pas de données antérieures. En revanche, la régression importante des herbiers en aval, au niveau de l’exutoire de la tourbière du lac se traduit aujourd’hui par la présence d’herbiers relictuels à Fontinalis antipyretica sous la forme de quelques touffes éparses sur le fond. Il est en voie de disparition.

Communautaire


Surface 0,1 ha


Phanérogames : Groenlandia densa Elodea canadensis Mentha aquatica fa.submersa Berula erecta fa. Submersa Bryophytes : Fontinalis antipyretica

Description : Cours d’eau phréatiques permanents, de petite taille se développant en tête de bassin. On peut y distinguer une strate basse couchée prédominante en tête de bassin composée essentiellement de phanéro-games telles que la Groenlan-die serrée (Groenlandia densa). En aval, les herbiers relictuels ne possèdent plus qu’une strate submergée composée de bryophytes. En situation intermédiaire, lorsque le courant est quelque peu ralenti, les herbiers d’Elodée du Canada peuvent devenir dominant et recouvrir la totalité de la strate immergée.

Localisation : Sur le site, cet habitat est localisé au nord, sous le château de la Touvière à Châbons. Il est aussi présent dans la tourbière du lac dans la partie nord sur quelques m², et au niveau de l’exutoire de la tourbière.

Phot

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. MAI

LLET


Pelouses sèches semi-naturelles et faciès d'embuissonnement sur calcaires

(Festuco-Brometalia) - Site d’orchidées remarquables6210

DESCRIPTIF :

DIAGNOSTIC : Valeur patrimoniale L’habitat des prairies sèches n’abrite pas d’espèces végétales patrimoniales sur le site bien que le cortège floristique soit plutôt riche en orchidées. Mais une gestion adéquate pourrait permettre le développement plus complet du cortège floristique et voir ainsi apparaître quelques espèces patrimoniales. Cet habitat est aussi nécessaire à la Cistude d’Europe (Emys orbicularis), espèces de l’annexe II de la directive, puisqu’il est défini typiquement comme son habitat de ponte optimal.

Typicité / exemplarité : Bonne.

Représentativité : Faibles surfaces sur le bassin versant.

Dynamique : Ces formations herbacées évoluent naturellement vers des ourlets thermophiles puis vers des boisements thermophiles lorsqu’elles sont soumises à l’abandon.

Menaces et état de conservation actuel : L’état de conservation de cet habitat dépend de sa localisation. Lorsqu’elles sont pâturées de manière extensive et que les engrais apportés ne sont pas trop importants ou nuls, l’état de conservation est très favorable. En revanche pour les prairies surpâturées annuellement ou trop fortement enrichies en matière azotée, le cortège floristique se banalise et la richesse en orchidées s’amoindrit. Certaines de ces prairies sont en voie d’abandon et se ferment rapidement et bien qu’elles soient temporairement plus riches en espèces remarquables, elles risquent à terme de disparaître en évoluant vers des ourlets thermophiles.

Communautaire

Code Corinne 34.32

Surface 7,33 ha


Briza media Ononis repens Medicago lupulina Ranunculus bulbosus Anthyllis vulneraria Thymus praecox Helianthemum nummularium Sanguisorba minor

Description : Ces formations herbeuses sont localisées sur les coteaux à la faveur des pentes un peu raides en exposition sud à sud-est sur des molasses et des alluvions fluvio-glaciaires. Ce sont des pelouses plus ou moins rases, calcicoles, méso-xérophiles, thermophiles généralement dominées par une graminée : le Brome dressé (Bromus erectus). Elles sont caractérisées par des espèces des prairies sèches et notamment des Orchidées telles l’Orchis brûlé (Orchis ustulata), l’Orchis militaire (O. militaris), l’Orchis bouffon (O. morio)… Suivant leur localisation (pente, exposition) et la densité du pâturage, certai-nes peuvent s’enrichir en espèces du xérobromion avec l’apparition de la Germandrée petit-chêne (Teucrium chamaedrys) ou de l’Hippocrepis fer à cheval (Hippocrepis comosa).

Localisation : Les pelouses sèches sont parsemées dans le bassin versant à l’est et au nord de la tourbière.

Phot

o : G

. MAI

LLET


F / Les espèces inscrites à l’annexe II

et leurs habitats

F1 / La méthodologie employée pour la cartographie des habitats d’espèces ..... p 61

F2 / Les 28 espèces visées par la directive "Habitats" observées sur le site ....... p 62

F3 / Les 9 espèces de l’annexe II à prendre en compte en priorité ....................... p 63

F4 / Les 3 espèces de l’annexe II dont le statut est à confirmer ............................ p 80

F5 / Les 15 (ou 16) espèces de l’annexe IV non reprises dans l’annexe II ............ p 81


Les espèces, et leurs habitats naturels respectifs, présentées dans les pages suivantes sont une sélection réalisée au niveau européen. Cette liste ne correspond pas forcément aux espèces les plus rares ou menacées, elle ne reprend pas toutes les espèces patrimoniales du site et diffère donc de l’évaluation patrimoniale du plan de gestion de la Réserve naturelle. Il s’agit d’un outil commun aux pays de la Communauté européenne visant à établir un réseau cohérent d’espaces devant faire l’objet de mesures conservatoires.

La connaissance des différents groupes taxonomiques est relativement bonne sur ce site du fait de la présence de la Réserve naturelle nationale sur laquelle ont été réalisés de nombreux inventaires.

Pour chacune des espèces de l’annexe II observées récemment, une fiche présente l’espèce, sa biologie et son statut (inspirée des cahiers d’habitats), sa situation sur le site et la cartographie de ses habitats de vie.

En effet, afin d’établir un état des lieux pertinent permettant l’établissement des fiches actions, les données prises en compte ici ne concernent que les observations postérieures à 1990, les autres sont juste citées pour information.

Les espèces de l’annexe IV présentes sont également listées pour information.

F1 / La méthodologie employée pour la cartographie des habitats d’espèces :

On entend par habitat d’une espèce : « le milieu défini par des facteurs abiotiques et biotiques spécifiques où vit l’espèce à l’un des stades de son cycle biologique » (article 1-f de la directive "Habitats").

Chaque espèce, en fonction de son écologie propre, utilise différents types d’habitats pour se développer, tels les amphibiens qui vivent une partie de l’année dans des biotopes aquatiques pour se reproduire et l’autre partie de l’année dans des biotopes terrestres pour hiberner.

C’est pourquoi, la cartographie de chaque habitat d’espèce doit tenir compte de l’ensemble de ces milieux de vie.

Les espèces ont en plus des capacités de déplacement propres, dont la connaissance permet de délimiter également les aires d’occupation potentielle.

Les références citées dans les cahiers d’habitats et les pointages des observations de terrain de ces espèces végétales et animales du site ont été croisés avec les informations concernant les habitats (habitats de la directive, données sur le milieu naturel, carte d’occupation du sol) à l’aide d’un système d’information géographique.

Les cartes présentent donc les différents habitats de vie confirmés, probables et potentiels de chaque espèce.


F2 / Les 28 espèces visées par la directive "Habitats" observées sur le site :

Code NATURA

2000 Nom latin Nom français

Annexe de la

directive

date de la dernière

observation

1044 Coenagrion mercuriale Agrion de Mercure II 2002

1059 Maculinea teleius Azuré de la sanguisorbe II 1979

1060 Lycaena dispar Cuivré des marais II 2002

1078 Euplagia quadripunctaria Ecaille chinée II 2001

1083 Lucanus cervus Lucane cerf-volant II 2002

1092 Austropotamobius pallipes Ecrevisse à pieds blancs II 1974

1166 Triturus cristatus Triton crêté II 2002

1193 Bombina variegata Sonneur à ventre jaune II 2004

1220 Emys orbicularis Cistude d'Europe II 2002

1355 Lutra lutra Loutre d’Europe II 1945

1393 Hamatocaulis vernicosus Hypne brillante II 2002

1903 Liparis loeselii Liparis de Loesel II 2004

Leucorrhinia caudalis Leucorrhine à large queue IV 1988

Maculinea arion Azuré du serpolet IV 2000

Lacerta viridis Lézard vert IV 2003

Podarcis muralis Lézard des murailles IV 2004

Coluber viridiflavus Couleuvre verte et jaune IV 2004

Rana dalmatina Grenouille agile IV 2004

Rana lessonae Grenouille de Lesson IV 2001 ?

Muscardinus avellanarius Muscardin IV 2001

Pipistrellus pipistrellus Pipistrelle commune IV 2003

Pipistrellus kuhli Pipistrelle de Kuhl IV 2003

Pipistrellus nathusii Pipistrelle de Nathusius IV 2003

Nyctalus leisleri Noctule de Leisler IV 2003

Myotis daubentoni Murin de Daubenton IV 2003

Tadarida teniotis Molosse de cestoni IV 2003

Eptesicus serotinus Sérotine commune IV 2003

Plecotus sp. Oreillard sp. IV 2003


F3 / Les 9 espèces de l’annexe II à prendre en compte en priorité :

Code NATURA

2000 Nom latin Nom français

1044 Coenagrion mercuriale Agrion de Mercure

1060 Lycaena dispar Cuivré des marais

1078 Euplagia quadripunctaria Ecaille chinée

1083 Lucanus cervus Lucane cerf-volant

1166 Triturus cristatus Triton crêté

1193 Bombina variegata Sonneur à ventre jaune

1220 Emys orbicularis Cistude d'Europe

1393 Hamataucolis vernicosus Hypne brillante

1903 Liparis loeselii Liparis de Loesel


Photo : G MAILLET

Coenagrion mercuriale (Charpentier, 1840) L’Agrion de Mercure

1044

Classe : Insectes Ordre : Odonates Sous-ordre : Zygoptères Famille : Coenagrionidae

FICHE DESCRIPTIVE : Description sommaire de l’espèce : L’Agrion de Mercure adulte est une frêle demoiselle noire et bleue ciel de 3–4 cm de long pour moins de 1 mm d’épaisseur. Les mâles, qui sont plus facilement observés que les femelles, sont reconnaissables au dessin noir sur le 2e segment de l’abdomen qui est généralement en forme de tête de taureau. Les autres critères de détermination s’observent à la loupe. Caractères biologiques : Les adultes apparaissent en mai et leur période de vol se poursuit jusqu’en août. Les œufs sont insérés, par la femelle qui est accompagnée du mâle, dans la végétation aquatique et du bord de l’eau. L’espèce passe deux ans à l’état larvaire. Les larves et les adultes sont carnassiers, ils se nourrissent de petits invertébrés. A la suite de sa métamorphose, l’imago s’alimente durant quelques jours dans les prairies environnantes, chemins ensoleillés,…, généralement à proximité de l’habitat de développement larvaire. Les adultes peuvent parcourir des distances de plus de 1 Km (recherche d’habitats, de nourriture…). Habitat de vie : L’Agrion de Mercure est une espèce qui colonise les cours d’eau de faible pente, permanents, de faible importance, aux eaux claires bien oxygénées et à minéralisation variable (sources, fontaines, suintements, fossés alimentés, ruisseaux…) situés dans les zones bien ensoleillées et assez souvent en terrain calcaire. L’importance des apports phréatiques dans ces cours d’eau semble par ailleurs prépondérante pour que l’espèce les fréquente. La végétation est constituée par les laîches, les joncs, les glycéries, les menthes, les callitriches, les cressons, les roseaux… Cette espèce se développe également dans des milieux moins typiques comme les exutoires des tourbières acides, des ruisselets très ombragés (bois). Statut de l’espèce Liste des insectes protégés sur le territoire français (Arrêté du 22 juillet 1993, JORF° du 24/09/1993), Annexe II de la convention de Berne (JORF° du 28/08/1990 et du 20/08/1996), Annexe II de la directive « Habitats » (JOCE° du 22/07/1992). Cotation UICN : Monde : vulnérable, France : en danger

SITUATION DE L’ESPECE SUR LE SITE :

Localisation :

Il est capturé en 1973 par B VINCENT (identifié par DEGRANGE). Il est ensuite noté "assez rare" mais "assez fréquemment" observé par le GRPLSympetrum jusqu’en 1994, avec la mention "reproducteur possible".

Des mâles de cette espèce sont observés isolément autour de la Réserve chaque année au niveau de la source des Violettes, de l’exutoire et sur les fossés qui bordent la tourbière (AVENIR / G. MAILLET). Plusieurs individus ont été contactés sur le ruisseau traversant les prairies au lieu dit « La Rossatière ».


Etat de conservation :

L’habitat de l’espèce se définit comme celui de développement des larves ajouté à celui de chasse et de maturation des adultes. Son habitat de vie repose donc essentiellement sur la capacité d’accueil des cours d’eau phréatiques inscrits comme « Rivières à Renoncules oligo-mésotrophes à méso-eutrophes, neutres à basiques » (code Natura 2000 : 3150) à l’annexe I de la directive. Compte tenu de la capacité de colonisation de cette espèce, les habitats potentiels de développement des larves concernent l’ensemble des ruisseaux, sources, suintements,…, présents sur le bassin versant.

Malgré cela, on peut noter une régression généralisée des habitats de développement des larves sur le site depuis déjà quelques années. Ceux-ci deviennent de plus en plus fragmentés et la viabilité des populations est mise en doute. (cf fiche habitat 3150)

Il n’y a pas de grosse population d’Agrion de Mercure, et parmi les micro populations dispersées sur le bassin versant, c’est celle située en tête de bassin au lieu dit la Rossatière qui bénéficie du secteur favorable le plus étendu.

Il faut noter aussi plus ponctuellement sur ce secteur de la Rossatière, un pâturage trop important sur la végétation aquatique. Les libellules adultes manquent alors de supports de chasse et de ponte.

La pollution des eaux (eutrophisation généralisée) est une menace qu’il faut enrayer. Il faut d’ailleurs noter dorénavant une gestion séparative des eaux du milieu naturel de celles de la plate-forme AREA qui sont rejetées après traitement dans des bassins de décantation.

En bilan, on peut estimer que les populations d’Agrion de mercure sur le Grand-Lemps sont en régression et qu’il faudra appliquer un certain nombre de mesures pour conserver les populations dans un état favorable de développement.

Orientation de gestion :

- Les ruisseaux visés ne doivent pas se refermer par embroussaillement pour garder une bonne exposition au soleil, mais la charge pastorale doit être limitée pour permettre aux plantes aquatiques et des rives de se maintenir...

- Les rejets d’eaux de ruissellement dans ces ruisseaux sont à éviter. - Les entretiens, curages et rectifications des cours d’eau doivent être raisonnés. - La clôture des sources se trouvant dans ces enclos d’élevage permettrait de préserver en partie

la qualité de l’eau, les plantes du pâturage et les larves du piétinement par le bétail. - Un suivi spécifique, comme celui proposé dans le cadre du protocole "hydrophytes et odonates"

de Réserves Naturelles de France est à prévoir.


Lycaena dispar (Haworth, 1803)

Le cuivré des marais 1060

Classe : Insectes Ordre : Lépidoptères Famille : Lycaenidés

FICHE DESCRIPTIVE : Description sommaire de l’espèce : Le Cuivré des marais est un papillon de jour de 3-4 cm d’envergure avec le dessus des ailes orange cuivré bordé de noir (et de taches noires variables selon le sexe) et le dessous orange vif pour les ailes antérieures et gris pâle bleuté pour les postérieures avec des point noirs liserés de blanc. Ce contraste entre le cuivré et le gris bleuté permet souvent de distinguer l’espèce en vol des autres cuivrés.

Caractères biologiques : L’espèce est bivoltine* en France. La première génération d’adultes s’observe à partir du 15 mai jusqu’à la fin juin. Les adultes ont une durée de vie de 8 à 10 jours. La seconde génération s’observe de la fin du mois de juillet jusqu’à la fin du mois d’août avec des effectifs plus importants. Activité : Les adultes peuvent s’éloigner de plusieurs kilomètres de leur lieu d’origine ce qui leur permet de coloniser de nouveaux biotopes. Le maximum des déplacements observés est de 20 km. Les chenilles diapausantes* hivernent dans les feuilles flétries de la plante hôte. Elles peuvent supporter des immersions de plusieurs semaines. Régime alimentaire : Les chenilles sont phytophages. Les plantes hôtes appartiennent au genre Rumex (Polygonacées). Pour la première génération : Rumex aquaticus, R. obtusifolius, R. crispus, R.conglomeratus. Pour la seconde génération : Rumex aquaticus, R. obtusifolius, R. pulcher. Les adultes sont floricoles et peuvent être observées sur les Menthes (Mentha sp.), la Gesse des prés (Lathyrus pratensis), la Pulicaire dysentérique (Pulicaria dysenterica), la Salicaire (Lythrum salicaria), le Cresson amphibie (Rorripa amphibia), l’Eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum), le Chardon des marais (Cirsium palustre), la Grande berce (Heracleum sphondylium) et l’Origan (Origanum vulgare) pour l’essentiel. Habitat de vie : L’espèce se rencontre principalement dans les prairies humides avec une hauteur variable (0,20 à 1,50m) et bordées de zones à phragmites. Les milieux doivent être ouverts et ensoleillés. La liste des groupements ci-dessous sont susceptibles d’abriter l’espèce : - prairies hygrophiles de hautes herbes : communautés à reine des prés et communautés associées (code CORINE

37.1) - prairies de pâturage extensif des dépressions humides (code CORINE 37.2) - roselières sèches une grande partie de l’année : phragmitaies (code CORINE 53.112) - formations à grande cypéracées des genres Carex : cariçaies (code CORINE 53.2) Statut de l’espèce Liste des insectes protégés sur le territoire français (Arrêté du 22 juillet 1993), Annexe II de la convention de Berne, Annexes II et IV de la directive « Habitats » Cotation UICN : Monde : faible risque (quasi menacé), France : en danger

Photo

: G

MAI

LLET



Localisation :

L’espèce est observée chaque année sur les marges de la tourbière dans les prairies marécageuses pâturées. Elle a aussi été observée sur la prairie humide rouverte par broyage et fauche au nord de la tourbière sur l’emplacement du futur jardin de tourbière.

Compte tenu de la capacité de colonisation de l’espèce, l’ensemble des prairies humides et des habitats susceptibles de l’accueillir sur le bassin versant sont des habitats potentiels de l’espèce.


Il est difficile d’estimer l’état de conservation de l’espèce. Toutefois, au vu des observations l’essentiel de la population (ou de la métapopulation) se concentre sur le secteur sud-ouest de la digue de la ferme du Lac.

La première observation (1 mâle le 17 août 1999 observé par C.DERVAUX et G.MAILLET) faisait suite au bûcheronnage des saules et bouleaux, qui ombrageaient la prairie, réalisé début 1999 dans le cadre de la restauration des habitats tourbeux de la Réserve. La petite taille de cet individu et la date tardive laissent supposer qu’il s’agissait de la deuxième génération, plus abondante que la première. Une recherche spécifique en juin, ainsi qu’une attention permanente, n’avaient d’ailleurs rien données. Est-ce qu’il s’agit de la colonisation d’un nouveau secteur ou d’une augmentation d’une petite population jusqu’alors passée inaperçue ?

Il y a eu plusieurs campagnes de prospection des lépidoptères hétérocères et rhopalocères afin d’en établir un inventaire, mais il n’y a pas de suivis spécifiques ou de populations prévus.

Orientations de gestion :

- Les prairies permanentes pâturées sont favorables à l’espèce, car les rumex, plantes hôte du papillon, sont des refus du bétail. Mais un pâturage intensif par des bovins provoque une eutrophisation néfaste.

- La principale menace pesant sur l’espèce est la disparition des prairies humides par retournement en cultures ou en plantations de peupliers par exemple.


Euplagia quadripunctaria (Poda 1761) L’Ecaille chinée

1078

Classe : Insectes Ordre : Lépidoptères Famille : Arctiidés

FICHE DESCRIPTIVE : Description sommaire de l’espèce : C’est un papillon de presque 3 cm de long qui replie au repos ses ailes antérieurs (noires rayées de jaune pâle) sur les postérieures (rouges avec quatre gros points noirs), lui donnant une forme de triangle.

Cycle de développement : C’est une espèce qui n’a qu’une génération sur l’année. Les œufs sont déposés sur les feuilles de la plante hôte en juillet août. La chenille passe la mauvaise saison dans un cocon à la base des plantes, puis une chrysalide, jusqu’à l’envol fin juin de l’année suivante. Activité : Ce papillon fait partie des hétérocères, appelés aussi papillons de nuit, mais les adultes sont actifs jour et nuit. Régime alimentaire : Les chenilles se nourrissent sur diverses herbacées (Eupatoire chanvrine, Cirse, Chardon, Lamier, Ortie, Epilobe) et sur des ligneux (noisetier, genêt, chêne, chèvrefeuille). Les adultes butinent diverses espèces (Eupatoire chanvrine, ronce, angélique sauvage, cirse, chardon, centaurée) Habitat de vie : L’espèce fréquente de nombreux milieux humides, secs et anthropisés … Statut : Directive « Habitat »: Annexes II, espèce prioritaire. L’espèce ne bénéficie d’aucune mesure de protection.


Localisation :

Dans le cadre de l’inventaire des hétérocères de la Réserve naturelle, des adultes d’Ecaille chinée ont été contactés systématiquement lors des soirées de prospection à la lampe à ultraviolets.

L’espèce pouvant occuper un grand nombre de milieux, et en l’absence d’une étude sur le sujet, une cartographie de son occupation potentielle du bassin versant ne s’avère pas pertinente.


Il n’y a pas eu d’évaluation de l’état de la population de cette espèce, mais elle est connue pour être très commune en Isère.


Cette espèce ne nécessite pas de gestion conservatoire spécifique.

Photo

: P

ROSS

ET


Lucanus cervus (Linné 1758) Le Lucane cerf-volant

1083

Classe : Insectes Ordre : Coléoptères Famille : Lucanidés

FICHE DESCRIPTIVE : Description sommaire de l’espèce : Avec une taille de 3,5 à 8,5 cm pour le mâle et 2 à 5 cm pour la femelle, c’est le plus grand coléoptère d’Europe. De couleur brun-noir, le mâle possède notamment de grandes mandibules bifides brun-rougeâtre rappelant des bois de cerfs.

Cycle de développement : La durée du cycle de cette espèce est d’au moins 5 ans. Les œufs sont déposés à proximité des racines au niveau de souches ou de vieux arbres. Activité : Les adultes ont une activité crépusculaire et nocturne. Ils volent pendant 1 mois entre mai et juillet. Régime alimentaire : La larve du Lucane consomment le bois mort, se développant dans le système racinaire des arbres et tenant à ce titre une place importante dans les écosystèmes forestiers. Habitat de vie : L’habitat larvaire de Lucanus cervus est le système racinaire de souches ou d’arbres dépérissant (surtout des chênes, mais aussi châtaigniers, cerisiers, frênes, peupliers, aulnes, tilleuls, saules, rarement des conifères). Statut de l’espèce : Directive « Habitat » : Annexes II Convention de Berne : annexe III L’espèce ne bénéficie d’aucune mesure de protection.


Localisation :

Des adultes en période de vol ont été observés le soir par hasard sur l’est du site. Aucune prospection particulière n‘a été réalisée.


Cette espèce n’est pas menacée en France, mais sa dynamique et sa biologie sont mal connues. On peut supposer que la disparition du bocage et le rajeunissement des forêts sont défavorables à l’espèce.

Découverte en 2002, l’espèce reste peu connue sur le site et donc sa population difficile à évaluer.


- Le maintien de haies avec de vieux arbres, ainsi que d’îlots de vieillissement dans les boisements sont à préconiser.

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Triturus cristatus (Laurenti, 1768) Le Triton crêté

1903

Classe : Amphibiens Ordre : Urodèles Famille : Salamandridés

FICHE DESCRIPTIVE : Description sommaire : C’est un triton de grande taille (13 à17 cm de longueur totale), à peau verruqueuse, de couleur brune à grise, à face ventrale jaune d’or ou orangée tâchée de noir et possédant pour le mâle une crête dorsale bien développée. La partie latérale de la tête et les flancs sont piquetés de blanc. Caractères biologiques : Mature à 2-3 ans, le Triton crêté se reproduit dans l’eau au printemps, sa durée de vie est d’au moins 10 ans. Les adultes reviennent pondre dans la zone humide où ils sont nés ou dans des milieux proches de quelques centaines de mètres. La femelle effectue une ponte par an, elle dépose ses œufs (200 à 300) un à un cachés sous les feuilles de plantes aquatiques qu’elle replie. Activité : En période de reproduction, les adultes passent la journée le plus souvent en eau profonde, cachés parmi les plantes aquatiques. Cette phase aquatique ne dure que 3 à 4 mois. L’estivation a lieu sous les pierres en période de sécheresse. Jeunes et adultes hivernent d’octobre à mars. Régime alimentaire : Les têtards sont carnivores, ils mangent des larves planctoniques � copépodes, larves d’insectes, vers… . Les adultes sont également des prédateurs aussi bien dans le milieu aquatique qu’en milieu terrestre. Habitat de l’espèce : Le Triton crêté est un amphibien et en tant que tel il utilise deux types d’habitats : aquatiques et terrestres. Les larves et les adultes se développent dans des milieux aquatiques de nature variée telles que mares, fossés, bordures d’étangs,... Ces biotopes doivent néanmoins posséder des surfaces d’eau assez vastes, relativement profondes (0,5-1 m), pourvues d’une abondante végétation et bien ensoleillées. Elles doivent aussi présenter sur une partie de leur surface des pentes relativement douces. Ces eaux sont en général stagnantes (ou très faiblement courantes) oligotrophes ou oligo-mésotrophes, riches en sels minéraux et en plancton. Il hiverne dans des galeries du sol, sous des pierres ou des souches. Statut de l’espèce : Directive « Habitats » : annexe II et IV. Convention de Berne : annexe II Espèce protégée sur l’ensemble du territoire français Cotation UICN : Monde : faible risque (dépendant de mesures de conservation), France : vulnérable

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Localisation :

Le Triton crêté a été observé sur le site en plusieurs endroits aussi bien aquatiques que terrestres.

Les premières données (J.C. VILLARET, 1983) proviennent des ornières du chemin du Lac dans lesquelles les 4 espèces de tritons du site séjournent parfois lors de leurs migrations.

La mare de l’Orge abritait plusieurs dizaines de Tritons crêtés (G. MAGRANER, 1985). Ensuite les observations les plus fréquentes ont été réalisées à l’occasion de l’étude et du

sauvetage des amphibiens en migration prénuptiale depuis les boisements situés au sud ouest de la tourbière, au niveau de la route départementale 51b, depuis 1996 (AVENIR / CORA). Même si cela ne représente qu’une dizaine d’individus, on peut supposer que l’essentiel de la population ne migre pas loin et s’arrête aux premiers boisements rencontrés, comme le laisse supposer deux enclos à amphibiens (5 x 5 m) qui ont permis, en 1997, de capturer plusieurs amphibiens, dont une femelle de Triton crêté, dans la châtaigneraie ouest du périmètre de protection et de vérifier ainsi que ces boisements servaient bien à l’hivernage de l’espèce (G. MAILLET / AVENIR, 1997).

Les autres observations, réalisées dans le cadre de prospections complémentaires pour Natura 2000 (E. BOUCARD et G. MAILLET / AVENIR, 2002) ont été faites dans un fossé en amont de l’étang du petit Nan et dans un bassin d’orage de l’autoroute vers Rossatière.

Les déplacements de ce triton sont estimés à un rayon de 1,5 km de sa mare d’origine. Aussi, tous milieux aquatiques répondant aux exigences de milieu de vie tels que l’étang du petit Nan, la mare nord, la mare de l’Orge, les ruisseaux, l’étang Balainière,…, et situés dans cette aire sont qualifiés d’habitats aquatiques potentiels de l’espèce.

On définit de la même façon l’habitat terrestre (boisement, prairies, haies…) en prenant soin de retirer les zones non favorables telles que les grandes cultures (voir carte).


Ce triton, en limite d’aire de répartition en Isère, est en régression dans l’ensemble des pays européens depuis 1950.

L’état de la population est difficile à établir vu le manque d’informations quantitatives et la difficulté à prospection (essentiellement nocturne). Par exemple, pour quelques dizaines de tritons (palmés, ponctués, alpestres et crêtés) qui avaient été aperçus sur la tourbière, ce sont des milliers qui ont été dénombrés chaque année lors de l’opération de sauvetage. Compte tenu de la localisation des individus et de la petite superficie du site, on peut estimer être en présence d’une métapopulation de Tritons crêtés sur le site comptant potentiellement quelques centaines d’individus, à quelques milliers.

En tout état de cause, cette population est soumise à de nombreuses menaces :

-Le manque d’habitats aquatiques favorables : Les mares à herbiers aquatiques, relativement profondes,… sont rares et souvent dégradées, à tel point que le Triton crêté fréquente même les bassins d’orage autoroutiers.

-La pollution de l’eau : La dégradation de la qualité de l’eau (pollution et eutrophisation) depuis de nombreuses années a entraîné une très nette régression des herbiers aquatiques et un envasement sur de nombreux milieux aquatiques du site rendant sa prédation par les poissons carnassiers facilitée. La pollution des eaux menace particulièrement les œufs et les têtards.

-Les poissons carnivores : Ces poissons sont présents dans tous les plans d’eau du site, des carassins (poissons rouges) sont présents dans tout le réseau hydrographique côté Est, et des brochets ont même été introduits dans la mare de l’Orge. Ces poissons peuvent causer de gros dégâts dans les populations de larves.

-L’interruption des corridors : La colonisation des nouveaux biotopes favorables à l’espèce se fait à partir des corridors. Or ceux-ci sont souvent interrompus par des infrastructures telles que les routes, autoroutes, voies ferrées… .


Ainsi, la route départementale 51b menace d’écrasement tous les ans, à la fin de l’hiver, les tritons migrants vers leur lieu de reproduction (la tourbière du Lac). Seule la barrière de sauvetage à amphibiens mise en place depuis 1996 permettait de sauver temporairement l’espèce. Avec la réalisation de 14 doubles passages à petite faune sous la chaussée sur 1 km de route, c’est le plus grand aménagement de ce type réalisé en Europe qui sera opérationnel fin 2004. Il permettra de rétablir de manière pérenne la connectivité biologique entre les bois et la tourbière.

-L’assèchement saisonnier des milieux aquatiques : L’été, l’assèchement fréquent de nombreux milieux aquatiques tels que les fossés menacent les têtards qui ne peuvent quitter le milieu aquatique. Cela a en contrepartie le mérite de réguler les poissons qui auront plus de difficultés que les amphibiens à recoloniser l’endroit.

-L’élevage de sangliers : L’hivernage du Triton crêté se fait pour partie dans les boisements situés à l’ouest de la tourbière au dessus de la D51b comme l’atteste les captures réalisées lors de l’opération de sauvetage. Or une partie de ce bois sert d’enclos à un élevage de sangliers. A l’intérieur de cet enclos de 4 ha, on ne distingue que peu de végétation herbacée à cause de la forte population de ces prédateurs omnivores. Sur les 20 ha connexes servant d’enclos de chasse, les sangliers sont également trop nombreux une partie de l’année. Les amphibiens sont des proies faciles qui ont peu d’échappatoires quand ils passent dans ce parc.


- L’aménagement de batracoducs devraient certainement permettre de relancer les effectifs de la fraction migrante concernée.

- Un suivi des populations doit être mis en place. - Des mares périphériques pourraient être creusées. - Des interventions comme la pose d’un grillage mettant en exclos les zones telles l’enclos

d’élevage de sangliers ou des portions de routes meurtrières lors des migrations saisonnières peuvent être envisagées ponctuellement.


Bombina variegata (Linné,1758) Le Sonneur à ventre jaune

1193

Classe : Amphibiens Ordre : Anoures Famille : Discoglossidés

FICHE DESCRIPTIVE : Description sommaire de l’espèce : Le Sonneur à ventre jaune est un crapaud de petite taille (4 à 5 cm), à peau verruqueuse, de couleur gris terreux sur la face dorsale alors que le ventre est jaune et noir. Le corps est aplati et les yeux saillants ont une pupille en forme de cœur.

Caractères biologiques : Leur maturité sexuelle est atteinte à l’âge de 3-4 ans et leur longévité est de 8-9 ans. La reproduction s’effectue durant les mois de mai-juin dans l’eau de zones bien ensoleillées. Les mâles émettent de jour comme de nuit des petits « hou, hou » plaintifs audibles à quelques dizaines de mètres. Les œufs sont déposés en petits amas sur la végétation aquatique. Les premières métamorphoses ont lieu de la fin du mois de juin au mois de juillet. Les jeunes postmétamorphiques restent à proximité de leur lieu de naissance. Les adultes restent près de l’eau durant la saison estivale, mais hivernent dès le mois d’octobre. On ne les trouve jamais en effectifs importants.

Habitat de vie : Le Sonneur à ventre jaune peut fréquenter des biotopes aquatiques de nature variée tels que mares, fossés, ornières… En général, ces eaux sont peu profondes et bien ensoleillées. Il tolère les eaux un peu saumâtres mais n’apprécie pas les eaux courantes. Ces milieux peuvent être riches en plantes aquatiques ou dépourvus de végétation. L’hivernage a lieu sous des pierres ou des souches, dans la vase, l’humus, la mousse,…

Régime alimentaire : Les têtards sont des phytophages stricts ou des détritivores. Les adultes consomment des vers et des insectes de petite taille.

Statut de l’espèce : Directive « Habitat » : annexe II et IV Espèce protégée en France : arrêté du 22/07/1993 (article 1).


Localisation :

L’espèce a été observée pour la première fois en 2002 (E. BOUCARD / AVENIR) sur plusieurs fossés sur le secteur de Piotière en amont de l’étang du petit Nan. Des individus ont été observés et entendus.

En 2004, un suivi écologique a permis de compter 6 mâles chanteurs (G. MAILLET / AVENIR) sur le bassin de décantation réalisé en argile par AREA sur Piotière.

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Du fait de la difficulté à contacter le Sonneur et de sa récente découverte, il n’est pas évident d’estimer la population et son état de conservation. Un seul secteur est actuellement connu, mais il est possible que l’on trouve des individus dans les nombreux bois à la faveur d’ornières ou de résurgences dans les prairies.

Les menaces pesant sur la population sont :

Le manque d’habitats aquatiques favorables : Les mares ou fossés peu profonds, avec ou sans végétation aquatique, ensoleillées, sans poissons prédateurs,…, est peu présent sur le site. De plus, ces habitats présents sont souvent dégradés. La pollution de l’eau : La pollution et l’eutrophisation depuis de nombreuses années a entraîné une très nette régression des herbiers aquatiques sur de nombreux milieux aquatiques du site rendant sa prédation par les poissons carnassiers facilitée. De plus, la pollution des eaux menace directement les œufs et têtards. L’aménagement d’un bassin de décantation pour traiter les eaux issues de la plate-forme autoroutière devrait permettre d’améliorer la situation dans le fossé entre Piotière et le Petit Nan. Les carassins : Ces poissons rouges se développent dans l’étang de pêche du Mas Gapière et se répandent en nombre dans des fossés en aval. Or, le réseau de fossés qui constitue un bon corridor écologique, permet à ces poissons de se déplacer partout où se trouvent les Sonneurs où ils peuvent causer de gros dégâts dans les populations de têtards. L’assèchement saisonnier des milieux aquatiques : L’été, l’assèchement de nombreux milieux aquatiques et notamment le réseau de fossés à Sonneur menacent directement les têtards d’une mort certaine puisqu’ils ne peuvent quitter le milieu aquatique. Les infrastructures linéaires : L’autoroute et la voie ferrée à proximité immédiate de l’habitat aquatique du Sonneur représentent une source de pollution sonore pour cette espèce au cours de la période de reproduction. En effet, les petits cris plaintifs émis par le mâle pour attirer la femelle ne sont pas audibles très loin. Le bruit peut donc gêner la recherche de partenaire sexuel et donc la reproduction indispensable à la viabilité de la population. L’interruption des corridors : La colonisation des nouveaux biotopes favorables à l’espèce se fait à la faveur de corridors. Or ceux-ci sont souvent interrompus par des infrastructures meurtrières telles les routes, autoroutes, voie ferrée… Les pesticides : Les champs de maïs localisés en bordure immédiate des fossés sont probablement néfastes pour le développement de la population de Sonneur. En effet, en se déversant dans le fossé, ils affectent directement les individus du fait de la toxicité du produit et affectent également les insectes qui servent de nourriture au Sonneur.


- Des mares devraient être creusées en périphérie. - Un suivi des mâles chanteurs a été mis en place autour du bassin de décantation de Piotière.


Emys orbicularis (Linné 1758)La Cistude d'Europe

1220

Classe : Reptiles Ordre : Chéloniens Famille : Emydidés

FICHE DESCRIPTIVE : Description sommaire de l’espèce La Cistude d’Europe est une tortue d’eau douce, de petite taille (10 à 20 cm) avec une carapace noirâtre à stries jaunes. La tête et le cou sont ornés de tâches jaunes.

Caractères biologiques La maturité sexuelle est tardive (8 à 15 ans chez le mâle, 10 à 18 chez la femelle). L’espérance de vie serait de 40 à 60 ans. La ponte a lieu principalement de mai à juillet sur des sols chauds exposés au sud à une distance pouvant atteindre plusieurs centaine de mètres du plan d’eau. La Cistude pond en général 8-9 œufs. Les jeunes naissent à l’automne. Activité La Cistude hiverne d’octobre à mars sous la vase (dans les étangs, en bord de roselière). C’est une espèce diurne qui passe la nuit dans l’eau, immobile. Elle prend des bains de soleil au bord de l’eau lorsque la température de l’air est supérieure de 4°c à celle de l’eau. Elle peut migrer en cas de catastrophe de plusieurs centaines de mètres à plus d’un kilomètre. Habitat de vie On la trouve de préférence dans les étangs à fonds vaseux, à l’abri des activités humaines. La femelle recherche des secteurs de pelouses sèches pour enfouir ses œufs.

Régime alimentaire Carnivore, elle se nourrit dans l’eau dans les herbiers aquatiques à Myriophylles et nénuphars, d’insectes, de mollusques aquatiques et de larves.

Statut de l’espèce Protection nationale (arrêté du 24 avril 1979 modifié le 5 juin 1985, JO du 12/06/1985) Convention de Berne : annexe II Directive « Habitat » : annexes II et IV Cotation UICN : Monde : faible risque (quasi menacé), France : vulnérable


Localisation :

La seule observation formelle datait du 13 mai 1976 (J.F. DESMET / CORA Isère). Après une longue période sans nouvelles, les récentes observations de l’espèce sont

localisées sur l’étang du petit Nan (G. MAILLET / AVENIR, 2002). Plusieurs témoignages (pêcheurs, promeneurs,…) mentionnent des observations

ponctuelles de tortues sur la Réserve sans spécifier l’espèce. La configuration des bassins offrant de nombreux abris à d’éventuelles tortues, des solariums avaient été installé en 1999 pour avoir une chance de les observer et donc de vérifier la présence de la Cistude d’Europe ou de la tortue à tempes rouges, mais sans résultats.

Les campagnes de prospection intensive à l’aide de nombreux filets-nasses sur les bassins de la Réserve naturelle n’ont rien données.

On suppose que les bassins est et sud ne sont fréquentés que lors de déplacements, l’eau apportée par les sources sous-lacustres étant vraisemblablement trop froide. Par contre, la vaste tourbière alcaline offre un habitat idéal.



Deux cistudes ont été observées en même temps (avec une tortue à tempes rouges) sur le Petit Nan, ce site, qui se trouve à proximité d’un lieu de ponte favorable, peut potentiellement abriter une population d’une dizaine d’individus.

La population susceptible d’occuper la tourbière alcaline pourrait être plus importante. L’état de conservation de cette espèce est difficile à évaluer, mais compte tenu des

nombreuses menacent qui pèsent sur elle, on peut penser que la population n’est pas en phase d’expansion mais plutôt en régression.

A noter qu’on n’a pas de preuve de reproduction récente de la Cistude sur le site (ponte, jeunes).

Menaces pesant sur la population de Cistude d’Europe :

- La compétition interspécifique : la concurrence avec la Tortue de Floride présente également sur le site est très défavorable à la population. En effet, la Tortue de Floride, beaucoup moins exigeante en ce qui concerne ces conditions écologiques, se développent rapidement et colonise l’habitat de la Cistude (nourriture, accès aux solariums limités sur l’étang…).

- La pollution de l’eau : la dégradation de la qualité de l’eau (pollution et eutrophisation) depuis de nombreuses années a entraîné une très nette régression des herbiers aquatiques sur de nombreux milieux aquatiques du site fragmentant sa zone de chasse et sa zone d’abri..

- Le manque d’habitats aquatiques favorables : la régression des herbiers aquatiques sur de nombreux plans d’eau a entraîné une régression des habitats favorables à l’espèce, ce qui limite le développement de la population.

- Le manque de sites de ponte favorables : la régression des prairies au profit du maïs doit obliger les femelles à aller chercher plus loin un site favorable pour pondre et donc augmenter les risques de mortalité pour elle et pour les jeunes devant regagner l’eau.

- L’interruption des corridors : le morcellement du paysage par des infrastructures telles que les routes, autoroutes, voie ferrée,…, limite encore le développement de l’espèce et la connectivité en métapopulation.


- Les tortues à tempe rouge, qui induisent une compétition pénalisante pour la cistude, devraient être capturées et envoyer dans des lieux d’accueil spécialisés.

- Des solariums pourraient être installés pour limiter la compétition lors de la recherche des calories nécessaires à leur métabolisme de reptile.

- Une recherche est à réaliser sur la tourbière alcaline pour évaluer sa capacité d’accueil pour l’espèce.

- Identifier les sites de pontes privilégiés pour les soustraire à d’éventuels travail du sol (labour,…) et aux prédateur (grillages,…).

- Un suivi de l’espèce devrait être mis en place pour évaluer la dynamique de la population. - L’accès à certaines bordures de plans d’eau devrait être interdit aux pêcheurs, promeneurs, pour

garantir la quiétude des tortues pendant leurs bains de soleil.


Hamatocaulis vernicosus (Mitt.)Hedenäs. L'Hypne brillante

1393

Division : Bryophyte Classe : Bryopsida/Musci Ordre : Hypnales Famille : Amblystegiacées

FICHE DESCRIPTIVE : Description sommaire de l’espèce L’Hypne brillante est une mousse de couleur jaune doré (allant du verdâtre au bru- nâtre), d’aspect brillant et reconnaissable à l’extrémité recourbé en griffe de ses tiges.

Habitat de vie C’est une espèce hygrophile* et héliophile* à tendance neutrophile*. Elle se développe en nappes de quelques m² dans les bas-marais et tourbières, sur des substrats tourbeux dénudés plus ou moins inondés et dans les dépressions peu profondes entre les buttes de sphaignes. 3 habitats de la directive accueillent ou sont susceptibles d’accueillir l’espèce sur la réserve :

- Les tourbières hautes actives (code natura 2000 : 7110) dans les stades initiaux ou de transition acidicline du Caricetalia fuscae

- Les tourbières de transition et tremblants - Les tourbières basses alcalines (code natura 2000 : 7230)

Statut de l’espèce Directive « Habitat » : Annexe II Convention de Berne : Annexe 1 Liste rouge européenne : probablement menacée mais données insuffisantes


Localisation :

L’espèce a été trouvée en 1999 (V. HUGONNOT) sur les marges de sentiers de la tourbière acide entre les buttes de sphaignes et de façon plus abondante sur un tremblant à Carex lasiocarpa et Menyanthes trifoliata.


La station de la tourbière du Lac est l’unique station connue en Isère. Dans le cahier d’habitat, la Réserve naturelle de l’étang du Grand-Lemps est citée comme seul espace naturel hébergeant l’espèce en France, avec par ailleurs « des populations significatives » contrairement à d’autres sites.

De plus, elle se développe au sein de communautés végétales primaires (par dynamique progressive) à la différence du plateau central (massif central) où elle est exceptionnelle.

Il est difficile d’estimer l’état de la population sur le site. Toutefois, le fait qu’elle se développe dans la tourbière de transition sur les sentiers et les secteurs très proches du niveau d’eau (secteurs de transition ou chemins piétinés) laisse penser qu’elle peut être amenée à s’étendre en même temps que la tourbière de transition.

Elle devrait aussi être présente sur la tourbière alcaline, mais semble remplacée par Scapidium cossonii.


- Maintien de milieux tourbeux pionniers par la mise en place d’un pâturage très extensif ou par décapage superficielle de tourbe.

- Arrachage des bouleaux sur la tourbière de transition et création de gouilles.


Liparis loeselii (L.) L.C.M.Rich. Le Liparis de Loesel

1903

Sous-embranchement : Angiospermes Classe : Monocotylédones Ordre : Orchidales Famille : Orchidacées

FICHE DESCRIPTIVE : Description sommaire de l’espèce Le Liparis de Loesel est une petite orchidée (6 à 25 cm), avec 2 feuilles basale. Elle est verte et donne quelques fleurs jaunes verdâtres de fin mai à début juillet. Habitat de vie C’est une espèce pionnière oligotrophe, héliophile et basiphile des milieux humides. Elle exige par conséquent des conditions écologiques très strictes pour se développer. Ne supportant pas la concurrence des autres espèces végétales, elle est liée aux végétations herbacées basses et profite particulièrement des zones dénudées pour s’installer. De ce fait, en fonction de la microtopographie du relief, elle forme des colonies dispersées d’individus, isolée ou par petits groupes. Le Liparis de Loesel semble donc inféodé à certains types d’habitats : - Les Tourbières basses alcalines (code natura 2000 : 7230) principalement, - Les tourbières de transition (code natura 2000 : 7150) sur quelques secteurs, - Les Bas-marais calcaires à Cladium mariscus (code Natura 2000 : 7210) à la faveur des chemins et des trouées dans le tapis végétal. Statut de l’espèce Directive « Havitat » : annexe II et IV Convention de Berne : annexe 1 Espèce protégée au niveau national en France (annexe 1) Cotation UICN : monde : vulnérable � France : vulnérable


Localisation :

Le Liparis de Loesel est signalé depuis 1980 par l’étude de G.PAUTOU et al., qui ne présentait malheureusement pas de localisations précises. Les premiers pointages en notre possession sont les fiches des plantes protégées de la FRAPNA Isère de 1985.

Sur la tourbière, le Liparis se situe en majorité sur des coussinets de mousses pleurocarpes dans les tourbières basses alcalines dans des stades très aquatiques. On le retrouve aussi au sein de la cladiaie et des tourbières de transition à la faveur de certains chemins (passage faune) ou en bordures de secteurs décapés.


Même si la taille et la couleur de plante rendent difficile sa recherche, que son délai de floraison est long (5 ans) et qu’il s’avère donc difficile d’évaluer le nombre de pieds d’une année sur l’autre, les prospections successives permettent d’estimer que la population (ou métapopulation) du site est la plus importante du département aussi bien en surface qu’en nombre de pieds.


Les inventaires menés pour le plan de gestion (R. MARCIAU / AVENIR – 1995, 1996) puis pour l’inventaire du conservatoire botanique de Gap (R. MARCIAU et G. MAILLET / AVENIR, 1999) avaient permis de localiser 3 foyers de population :

- sur le transect de la tourbière alcaline (une douzaine de pieds), - sur les prairies humides nord (deux) - et sur la tourbière acide sud (trois).

Une recherche spécifique a permis d’augmenter le nombre de pieds comptés à une trentaine sur la tourbière alcaline (R. MARCIAU) et de trouver un pied distant de 200m de la station connue sur la tourbière acide sud (G. MAILLET). Par contre, la station dans la prairie nord n’a pas été retrouvée (N. GORIUS et G. MAILLET), probablement du fait de l’enfrichement important de la zone prospectée.

Au vu de la difficulté de prospection et du fort potentiel du site, la population était tout de même estimée à une centaine de pieds. Mais les dernières prospections effectuées à l’aide d’un GPS° ont permis de compter plus de 250 pieds sur la tourbière et de déterminer 5 foyers de population (E. BOUCARD, 2002). La population a alors été réestimée entre 500 à 1000 pieds, car sur un site étendu comme celui là, la floraison concerne de 1/4 à 1/3 du nombre de pieds comptés.

Cette augmentation du nombre de pieds en 2002 semble significative. Cependant, elle est à mettre en relation avec plusieurs facteurs concernant aussi bien l‘écologie de l’espèce que l’évolution de la végétation. La dissémination des graines est liée à l’eau (hydrochorie). Or les graines sont produites par milliers, mais nécessitent des conditions écologiques très strictes pour germer. Ceci signifie donc que lorsqu’elles ont trouvées des conditions optimales dans des microhabitats, telles que des tapis de mousses au sein des tourbières basses alcalines, un grand nombre de graines provenant d’une station à proximité sont susceptibles de germer par paquets. Ceci explique alors les concentrations importantes de groupes d’une cinquantaine de pieds aperçus sur quelques m². Ceci pourrait aussi expliquer le caractère permanent sur le site de certaines stations, bien que l’espèce soit réputée être à éclipses.

Les sangliers jouent un rôle bénéfique en favorisant les trouées dans le tapis végétal par les boutis, souilles et cheminements. On ne connaît cependant pas l’appétence des bulbes pour cet animal fouisseur susceptible de dénicher toute une station.

La dynamique progressive des hélophytes* avec notamment l’accumulation de litière, provoque une diminution des microhabitats potentiels par fermeture du milieu. Compte tenu du fait que l’habitat des tourbières basses alcalines apparaît assez stable, et au vue de l’action importante des sangliers ces dernières années, on peut penser que la population est en expansion sur le site.


- Maintien de milieux tourbeux pionniers par la mise en place d’un pâturage extensif ou par décapage superficielle de tourbe.


F4 / Les 3 espèces de l’annexe II dont le statut est à confirmer

Maculinea teleius (Bergsträsser, 1779)L’Azuré de la sanguisorbe

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Classe : Insectes Ordre : Lépidoptères Famille : Lycaenidés

1 observation le 27 juillet 1979 par P. REAL lors d’une sortie du C.L.E.R.J.° Ce papillon n’a pas été recontacté depuis cette date, malgré plusieurs prospections. La plante hôte de la chenille, la Sanguisorbe officinale, n’a pas non plus été trouvée sur le site.

Austropotmobius pallipes (Lereboullet, 1858)L’Ecrevisse à pieds blancs 1092

Classe : Crustacés Ordre : Décapodes Famille : Astacidés

Elle est citée dans la thèse de B. Vincent de 1974 sur l’intérêt piscicole de l’étang du Grand-Lemps. Les riverains confirment son abondance passée. Une recherche au phare et une pêche électrique réalisées en juillet 1999 en collaboration avec le Conseil Supérieur de la Pêche et la Fédération départementale des pêcheurs de l’Isère n’avaient pas permis de vérifier la présence d’écrevisses sur le lac. Un inventaire des tortues Cistudes à l’aide de filets-nasses a été l’occasion de pêcher des écrevisses américaines (A. CADI, G. MAILLET, 2001). Le lac n’est sûrement plus favorable en l’état actuel des choses au maintien d’une population d’Ecrevisses à pieds blancs, conséquence vraisemblable du ralentissement du courant d’eau et de l’envasement. Suite à une hécatombe en écrevisses sur le Lac dans les années 80 : « des dizaines de kilos sans qu’il y ait de mortalité de poissons » expliquent les propriétaires qui ont fait parvenir des individus morts au service vétérinaire de Grenoble qui a diagnostiqué la peste. L’Ecrevisse américaine (Orconectes limosus) est également bien établie sur le Petit Nan.

Lutra lutra (Linné, 1758) La Loutre

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Classe : Mammifères Ordre : Carnivores Famille : Mustelidés

M. MINANGOIN, propriétaire du lac, signalait des observations de loutre sur les rives du bassin est dans les années 1945. Une observation a été faite par G. BRUNEAU du CORA Isère en 1998 d’un individu nageant, fouillant les berges et mangeant un poisson sur le ventre. Il n’y a pas eu de nouvelle observation directe ou d’indices de présence depuis cette date. La loutre semble fréquenter de nouveau le département de l’Isère, mais il s’agit vraisemblablement d’erratisme et non d’individus installés.


F5 / Les 15 (ou 16) espèces de l’annexe IV non reprises dans l’annexe II

L’annexe IV de la directive "Habitats" liste les taxons d’espèces reconnus comme patrimoniaux au niveau européen (mais qui ne justifient pas nécessairement la désignation d’habitats naturels nécessitant des mesures de gestion conservatoires) et demande à chaque Etat de les protéger règlementairement, quasiment toutes les espèces de l’annexe II figurent donc dans cette annexe IV.

LA LEUCORRHINE A LARGE QUEUE - LEUCORRHINIA CAUDALIS : Une femelle pondant abondamment à une trentaine de mètres de la berge occidentale dans une zone à nénuphars du bassin ouest a été observée le 25 juin 1989 par Cyrille DELIRY. Une recherche spécifique à la jumelle depuis la berge en 1998 et 1999 n’a donné aucun résultat. Il n’existe pas de population connue dans un rayon de 20 kilomètres.

LE LEZARD VERT - LACERTA VIRIDIS : Les observations directes sont régulières sur le versant ouest, un mâle a été capturé sur la barrière de l’opération de sauvetage-comptage des amphibiens en 1998.

LE LEZARD DES MURAILLES - PODARCIS MURALIS : Il est abondant en particulier le long de la voie ferrée et sur le remblai de l’autoroute.

LA COULEUVRE VERTE ET JAUNE - COLUBER VIRIDIFLAVUS : Ce serpent de grande taille est présent sur tout le pourtour de la zone humide. Les observations directes sont fréquentes. Les juvéniles écrasés sont fréquents sur la D51b, le passage à petite faune qui sera terminé fin 2004 leur permettra de traverser en toute sécurité.

LA GRENOUILLE AGILE - RANA DALMATINA : La population du versant ouest, qui se reproduit sur la Réserve, est suivie grâce à l’opération de sauvetage des amphibiens en migration traversant la route départementale 51b. Les individus sauvés étaient de 189 en 1996 et un maximum de 1211 en 2001. La Grenouille agile n’est donc plus spécialement menacée sur le secteur si l’aménagement des passages à petite faune joue efficacement son rôle.

LA GRENOUILLE DE LESSON - RANA LESSONAE : Les hybridations dans le groupe des Grenouilles vertes ne permettent pas d’identifier avec certitude les différentes espèces. Certains sujets migrant vers la tourbière semblent correspondre à ce type, mais cela devra être confirmé.

LE MUSCARDIN - MUSCARDINUS AVELLANARIUS : Une population est présente dans le roncier le long de la départementale 51b au-dessus du chemin de la ferme du Lac. Des individus ont été retrouvés dans des seaux de la barrière à amphibiens en 1997 et 1998. Plusieurs nids d’été ont été trouvés à d’autres endroits comme au nord de la tourbière, l’un d’eux était même occupé par un muscardin endormi… Des crânes ont également été trouvés dans des pelotes de réjection de Chouette effraie.

LES CHIROPTERES : Un inventaire des chauves-souris présentes autour de la tourbière a commencé en 2003. Il a permis d’identifier 8 ou 9 espèces (Pipistrelle commune, Pipistrelle de Kuhl, Pipistrelle de Nathusius, Noctule de Leisler, Murin de Daubenton, Molosse de cestoni, Sérotine commune et Oreillard sp. qui ne peuvent être distingués au détecteur). Il sera terminé en 2005.


G / INVENTAIRE ET ANALYSE DES ACTIVITÉS HUMAINES

G1 / Utilisation du sol ................................................................................................................. p 83 G2 / L’agriculture ......................................................................................................................... p 83 G2.1/ Réglementation et programme d’orientation agricole .................................................................. p 83

G2.1.1 / La directive « Nitrates » .............................................................................................. p 83 G2.1.2 / PMPOA° ..................................................................................................................... p 83 G2.1.3 / Pil’Azote ..................................................................................................................... p 83 G2.1.4 / CTE° et CAD° ............................................................................................................. p 84 G2.1.5 / Etat des lieux de l’utilisation agricole du sol ................................................................... p 84 G2.1.6 / Etat des lieux en 1999 ................................................................................................ p 86 G2.1.7 / Impact sur la qualité de l’eau ........................................................................................ p 87 G2.1.8 / Impact sur les habitats et les espèces .......................................................................... p 88

G3 / La sylviculture ..................................................................................................................... p 89 G4 / Les infrastructures routières ............................................................................................. p 89 G4.1 / La voie ferrée ......................................................................................................................... p 89 G4.2 / Les routes communales .......................................................................................................... p 89 G4.3 / L’autoroute A 48 ..................................................................................................................... p 90

G4.3.1 / Impact sur la qualité de l’eau ........................................................................................ p 90 G4.3.2 / Impact sur la faune et la flore ....................................................................................... p 90

G5 / Les décharges ..................................................................................................................... p 91 G5.1 / Les décharges sauvages ......................................................................................................... p 91 G5.2 / La décharge du SICTOM° des Terres Froides ........................................................................... p 91 G6 / Les rejets domestiques ...................................................................................................... p 92 G7 / La pratique de la chasse .................................................................................................... p 93 G7.1 / Territoires chassables par les ACCA° ....................................................................................... p 93 G7.2 / Territoires non chassables par les ACCA° ................................................................................ p 93

G7.2.1 / Autour des habitations ................................................................................................. p 93 G7.2.2 / Les voies ouvertes à la circulation publique et voie ferrée .............................................. p 93 G7.2.3 / Opposition à la chasse ................................................................................................ p 93 G7.2.4 / La propriété de la SCI .................................................................................................. p 94 G7.2.5 / "L’enclos à sangliers" .................................................................................................. p 94 G7.2.6 / Le périmètre de protection préfectoral de la Réserve naturelle ...................................... p 94

G7.3 / Impact sur les espèces et habitats naturels visés par la directive "habitats" ................................. p 94 G7.3.1 / Le piétinement ............................................................................................................ p 94 G7.3.2 / Le dérangement .......................................................................................................... p 94 G7.3.3 / Le plomb .................................................................................................................... p 95 G7.3.4 / Le sanglier .................................................................................................................. p 95

G8 / La pratique de la pêche ...................................................................................................... p 95 G8.1 / Situation ................................................................................................................................. p 95

G8.1.1 / Les plans d’eau de la Réserve naturelle ....................................................................... p 95 G8.1.2 / Le Petit Nan ................................................................................................................ p 96 G8.1.3 / Le bassin du Mas Gapière ........................................................................................... p 96 G8.1.4 / Le bassin Balainières .................................................................................................. p 96 G8.1.5 / L’exutoire .................................................................................................................... p 96

G8.2 / Impact sur les espèces et habitats naturels visés par la directive "habitats" .................... p 96 G8.2.1 / Le piétinement ............................................................................................................ p 96 G8.2.2 / Le dérangement........................................................................................................... p 97 G8.2.3 / La pollution.................................................................................................................. p 97

G9 / Synthèse de l’impact des activités humaines .................................................................. p 97 G9.1 / Sur la qualité de l’eau............................................................................................................... p 97 G9.2 / Sur les habitats et espèces de la directive "habitats" et sur les corridors biologiques .................... p 98


Le document d’objectifs repose sur le diagnostic de la situation actuelle, tant en matière écologique que socio-économique.

Ce chapitre décrit donc les activités présentes sur la bassin versant topographique de la tourbière avec leurs impacts respectifs pour le milieu environnant.

G1 / Utilisation du sol La taille relativement restreinte du bassin versant topographique permet la réalisation d’une

cartographie au parcellaire de l’occupation du sol. Cette précision dans le relevé de l’information permet ensuite une application directe sur le terrain des mesures préconisées. (voir carte d’occupation du sol)

Les activités humaines occupent les surfaces cartographiées suivantes :

Type d’activité ha % Agriculture 485 ha 60,2 Forêt 177 ha 22 Plan d’eau et zones humides 55 ha 6,8 Zones urbanisées 12 ha 1,5 Décharge et déchetterie 2 ha 0,2 Infrastructures routières + délaissés 74 ha 9,2 TOTAL 805 ha 100

On remarque l’importance prépondérante de l’agriculture et des forêts qui représentent plus de 80 % de la totalité du territoire Natura 2000.

G2 / L’agriculture G2.1/ REGLEMENTATION ET PROGRAMME D’ORIENTATION AGRICOLE Le site est situé au sein de tout un contexte lié à la préservation de l’environnement :

G2.1.1 / La directive « Nitrates » (cf. paragraphe D2.5.4)

G2.1.2 / PMPOA° Ce Programme de Maîtrise des Pollutions d’Origine Agricole a un double objectif :

- réaliser les travaux nécessaires à la mise aux normes des bâtiments agricoles ; - et améliorer les pratiques d’épandage. (http://www.agriculture.gouv.fr)

G2.1.3 / Pil’Azote : Les objectifs sont de réduire la pollution nitratée et phytosanitaire sur l’ensemble du bassin

versant. Pil’Azote a émis une charte de qualité « Agriculture et Protection des Eaux ». Celle-ci a pour cadre la fertilisation, les produits phytosanitaires et les déchets. L’engagement de l’agriculteur comprend l’adoption de bonnes pratiques agricoles et un engagement adapté à l’exploitation basé sur l’enregistrement de ses pratiques.

routes et délaissés

Agriculture

Boisements

Déchargeet

déchetterie

Milieux aquatiques

Zones urbanisées


G2.1.4 / CTE° et CAD° Le Contrat Territorial d'Exploitation est un dispositif créé par la Loi d'Orientation Agricole du

9 juillet 1999. L'objectif est de rémunérer l'ensemble des effets positifs que l'exploitation exerce sur le territoire qui l'entoure (emploi, environnement...). Le CTE° est un contrat de 5 ans passé entre l'Etat et l'exploitant agricole. L'exploitant s'engage sur la réalisation d'un projet qui comporte obligatoirement deux volets : économique et environnemental. L'Etat, en retour, apporte une aide à certains investissements et à certaines pratiques. Pour chaque signataire, un projet individuel est conçu en se référant aux mesures décrites dans les « contrats types » signés dans chaque département.

A la suite d'un audit national, la signature des CTE° a été suspendue depuis le 6 août 2002. De nouveaux contrats agricoles institués par le décret n°2003-675 du 22 juillet 2003, sont mis en place actuellement ; ce sont les Contrats d’Agriculture Durable.

Comme le CTE, le CAD° est conclu sur la base du volontariat entre un agriculteur et le Préfet du département pour 5 ans. Il est ancré sur les potentialités agricoles d'un territoire et s'insère dans un projet de développement local. Il peut être élaboré à partir d'un projet collectif ou d'une démarche individuelle, peut porter sur la globalité de l'exploitation ou bien sur des parties d'îlots afin de répondre aux différents enjeux. Le rôle à jouer par les CAD° sort du cadre étroit de l'exploitation agricole. Au-delà des avantages qu'un tel contrat peut représenter pour l'exploitant, le CAD° va aider à la mise en place d'un développement durable de l'agriculture. Pour réaliser son projet CAD°, l'agriculteur devra, dans certains cas, réaliser des investissements ou modifier ses pratiques culturales. Il aura donc des dépenses supplémentaires ou des manques à gagner. L'objet du CAD° est d'aider financièrement les agriculteurs qui s'engagent dans ces démarches en allégeant le poids des investissements et en compensant les manques à gagner. Chaque CAD° comporte :

- un volet obligatoire, le volet territorial et environnemental ; - un volet optionnel, le volet socio-économique.

Les différents engagements, que l'exploitant peut contractualiser pour chaque volet, sont définis dans le contrat type de la zone géographique où se situe l'exploitation. L'exploitant a le choix de prévoir des mesures dans les deux volets, ou de s'engager uniquement dans le cadre du volet environnemental. Le CAD° doit donc comporter au minimum une mesure agro-environnementale ou une mesure de protection de l'environnement. Afin de rester cohérent et de répondre au mieux aux enjeux environnementaux et territoriaux définis dans le contrat type, le CAD° ne peut comporter qu'un nombre limité de mesures issues du volet environnemental. Le cumul des mesures est limité à deux mesures agro-environnementales pour une même surface et pour la même année, à condition que ces mesures soient complémentaires et compatibles. (http://www.agriculture.gouv.fr)

A ce jour, 5 CTE° ont été engagés sur des parcelles du site, et les CAD° sont en cours de proposition.

G2.1.5 / Etat des lieux de l’utilisation agricole du sol Depuis 1979, l’agriculture sur le bassin d’alimentation en eau a subi une évolution qui l’a

poussée à mettre en œuvre des systèmes de production plus intensifs. La comparaison des Recensements Généraux Agricoles montre une tendance qui s’est poursuivie ces dernières années : augmentation des cultures de céréales, diminution des surfaces toujours en herbe et des fourrages en culture principale, diminution de la SAU° (3797 ha en 1979 à 3396 ha en 2000), augmentation du nombre total de bovins... (cf. fig.12)


Fig. 13 : graphe de l’évolution de l’agriculture de 1979 à 2000.

Malgré ces changements conformes à la tendance nationale, on constate le maintien d’une surface toujours en herbe (STH°) importante sur le bassin versant.

Une sensible évolution du chargement animal qui a augmentée depuis 1979 est à noter.

Fig. 14 : graphe de l’évolution du chargement animal de1979 à 2000.

Chargement animal (bovin/ha)

2,33

2,17

2,11

2

2,05

2,1

2,15

2,2

2,25

2,3

2,35

1979 1988 2000

Chargement animal(bovin/ha)

Evolution de l'utilisation du solSurfaces totales en ha sur Bizonnes, Burcin,

Châbons et le Grand-Lemps

1250 12831127

745633 609

17061635

1320

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

1600

1800

1979 1988 2000

Céréales Fourrages en cultures principales Surfaces toujours en herbe


G2.1.6 / Etat des lieux en 1999 Un état des lieux de l’utilisation du sol a été réalisé par M. Papirnyk en 1999. Cette étude

reste valable en 2004 car les pratiques agricoles ont peu évolué sur le bassin versant. Différents types de production sont présents : bovin viande, bovin lait, ovin et avicole de label.

Le degré d’intensification varie pour chaque exploitation en fonction de l’alimentation et de la gestion du troupeau. Le critère de chargement UGB/SFP° est l’indicateur du niveau d’intensification. D’après l’enquête réalisée auprès des agriculteurs en 1999, il varie de 1 à 2 UGB°/ha sur le bassin d’alimentation.

0,25 0,5 1 1,5 1,75

très extensif normal intensif très extensif intensif Fig. 15 : échelle de graduation du chargement animale et de l’intensité du pâturage.

Type de rotations Surfaces % Maïs en monoculture 24 ha (sol nu tous les hivers) 4,9 Surface toujours en herbe 227 ha (pas de sol nu en hiver) 46,8 Prairies temporaires - jachères 14 ha (pas de sol nu en hiver) 2,9 Maïs - Céréales d'hiver 131 ha (sol nu 1 hiver sur 3) 27,0 Maïs - Céréales d'hiver - Prairies temporaires 85 ha (sol nu 1 hiver sur 5) 17,4 Vignes 4 ha 0,8

Total 485 ha 100

La distribution relative des différents types de rotations est présentée dans le diagramme ci-dessous :

Les cultures introduisant du maïs dans leurs rotations représen-tent 49 % de la SAU°, soit 30 % de la totalité du bassin versant. Les surfaces de maïs en monoculture sont peu importantes, ce qui est bénéfique à la qualité des eaux du Lac.

Fig. 16 : diagramme de répartition des différents types de cultures sur le bassin versant.

La surface de sols nus en hiver (calculée en appliquant un coefficient selon la rotation pratiquée aux surfaces cultivées) correspond à 18 % de la SAU° qui sont laissés à l’érosion. Ainsi plus de 80 % du sol de la SAU° sont protégés par un couvert végétal en hiver.

Chargement en UGB/ha

Intensité du pâturage

Distributions relatives des rotations

Prairies temporaires -

jachères3%

Maïs - Céréales d'hiver27%

Maïs - Céréales d'hiver - Prairies

temporaires17%

Vignes1%

Maïs en monoculture

5%

Surface toujours en

herbe47%


G2.1.7 / Impact sur la qualité de l’eau Les pesticides (notamment les herbicides) utilisés sur maïs sont nombreux. L’étude sur la

qualité de l’eau a montré une pollution en nitrates (chapitre D2.5.4). La concentration en nitrates de la solution du sol en dessous de la zone racinaire dépend en grande partie de l’occupation du sol. Les teneurs les plus élevées s’observent généralement sous maïs et sous colza, les moins élevées sous luzerne ou prairies fauchées.

Maïs en monoculture Ce type de culture présente des risques élevés de pertes en minéraux. Les prélèvements du maïs en végétation sont limités essentiellement à deux mois d’été,

alors que la minéralisation de la matière organique débute tôt au printemps et se poursuit en fin d’été-automne. De même, les apports d’effluents, notamment non compostés, fournissent de l’azote nitrique en dehors même des périodes d’occupation du sol.

Le sol est laissé nu durant toute la période hivernale, car la récolte tardive ne permet pas l’implantation d’une céréale d’hiver, ce qui augmente les risques de lessivage et de ruissellement en période drainante ou pluvieuse.

Les récoltes à l’automne associées à la pluviométrie ont des conséquences négatives sur la structure des sols, qui sont alors exposés aux phénomènes de lessivage.

Maïs - céréales d’hiver (blé, orge) Ce système présente des risques élevés en pertes d’éléments minéraux lors de la

présence du maïs en été, ceux-ci diminuent lorsque les parcelles sont occupées par les céréales à paille.

Maïs - céréales d’hiver - prairies temporaires Ce système offre évidemment une sensibilité moindre lorsque les parcelles sont occupées

par la prairie temporaire car il permet un couvert du sol pendant la période hivernale.

Prairies temporaires ou artificielles dominantes et cultures d’hiver Ces parcelles restent en prairie trois à quatre ans et sont cultivées un ou deux hivers en

céréales. Ces prairies temporaires sont bénéfiques à la qualité des eaux de la tourbière car elles permettent un recouvrement du sol qui fixe l’azote.

Jachères fixes Ce sont souvent les mêmes parcelles qui restent en jachère, celles éloignées de

l’exploitation, peu praticables, morcelées par rapport au parcellaire de l’exploitation. Ces parcelles ne reçoivent pas d’intrants nitratés ou phytosanitaires d’où leur intérêt environnemental.

Prairies permanentes Les parcelles en prairies permanentes pâturées et fauchées présentent l’avantage du

couvert permanent du sol. En outre, elles sont souvent peu ou pas fertilisées. Elles sont de plus un écran à la pollution causée par des ruissellements. Il faut cependant veiller aux apports par les effluents et par les animaux qui peuvent largement dépasser la capacité d’auto-épuration du sol.

Les pratiques culturales Le retournement de prairies pour la mise en culture en maïs contribue fortement aux pertes

de nitrates dans le milieu naturel (pertes par lessivage dues à une implantation trop tardive de la culture suivante).


La minéralisation des effluents d’élevage épandus n’est pas maîtrisable, notamment en ce qui concerne ceux produits sur le bassin d’alimentation, fumiers et lisiers, faiblement décomposés par rapport au compost. Leur incontournable épandage est bien souvent dommageable pour le milieu environnant.

L’épandage n’est pas pratiqué en tenant réellement compte du produit. En ce qui concerne le lisier, l’azote est immédiatement disponible ; ce produit est intéressant s’il est appliqué sur sol couvert, cependant, parfois pratiqué sur sol nu, avant des pluies (mars, avril…), les pertes sont instantanées. Le fumier perd moins facilement son azote ; cependant, il est également sensible au lessivage.

L’élevage En ce qui concerne quatre des communes du bassin d’alimentation, le chargement est

passé de 2,11 à 2,33 bovin/ha de Surfaces Fourragères Principales (SFP°) de 1979 à 2000. Cette augmentation n’est pas sans conséquences sur les apports et l’enrichissement du milieu naturel en éléments minéraux (azote, phosphore).

Le pâturage est à privilégier, cependant certaines conditions sont à étudier. L’accès des animaux à un point d’eau doit être limité car il contribue à l’enrichissement du milieu de part les rejets directs dans l’eau de surface, surtout quand elle est stagnante. Sur le bassin versant, ce problème se retrouve surtout en deux lieux :

- au niveau de la mare de l’Orge ; cela est à mettre en relation avec la détection d’apports excessifs ponctuels ;

- au niveau du Bassin est. En milieu prairial, chaque sol possède la capacité d’épurer les rejets animaux, cependant la

capacité peut être dépassée par un chargement animal instantané trop fort et/ou un mauvais événement climatique.

Les éléments fixes du paysage : En plus des prairies permanentes, on retrouve un réseau de haies intéressant pour la

protection des eaux, mais aussi pour l’agriculture : protection des troupeaux, abris des auxiliaires des cultures,…. Les haies structurent le paysage et jouent un rôle écologique.

Elles sont diversifiées et participent ainsi à la protection de différents types d’animaux de la directive « Habitats ». Le linéaire de 24 km se distribue de la façon suivante : - haies buissonnantes : 3,4 km, dont dégradées ou peu denses : 1,1 km, - haies arbustives ou arborescentes : 21 km, dont dégradées ou peu denses : 4,7 km.

Ce linéaire est important mais pourrait être renforcé sur des secteurs sensibles quant à la qualité de l’eau.

G2.1.8 / Impact sur les habitats et les espèces La diminution des effectifs de Triton crêté et de Sonneur à ventre jaune peut être imputée

au remblaiement des nombreuses mares agricoles sur le bassin versant. En effet ces mares servent d’habitat aux amphibiens et de corridor biologique à la tortue Cistude.

Il en est de même pour l’arasement des haies, qui représente d’importants corridors biologiques pour la faune du bassin versant.

La déprise agricole sur certaines parcelles peu intéressantes pour l’exploitant a entraîné la fermeture de certains milieux. C’est le cas de la partie nord du bassin versant où les anciennes pelouses sèches, site privilégié de ponte de la Tortue Cistude, se sont transformées en friches ; et le cas du sud de la tourbière qui a vu ses prairies se fermer en boisements.

Le labourage et le surpâturage des prairies du bassin versant sont destructeurs des habitats de la faune.


G3 / La sylviculture 22 % du territoire Natura 2000 de "la tourbière du Lac et son bassin versant" est en forêt.

Ces boisements se situent essentiellement au sud du bassin versant, sur des terrains très en pente et donc peu propices à l’agriculture (cf. carte de l’habitat du Triton crêté).

La forêt est composée à 80 % par des taillis de châtaigniers, à 15 % par des « taillis » sous futaie et 5 % de hêtres, chênes sessiles, charmes et merisiers en mélange. Ce sont donc des forêts productives de bois de chauffage et de piquets de clôture.

La gestion actuelle des boisements en petites unités est très satisfaisante. En effet, la forêt est découpée en petites parcelles (nombreux propriétaires) qui présentent différentes strates de boisements ; et les coupes à blanc sont donc limitées en surface. Les boisements offrent donc une bonne diversité structurelle d’habitats pour les amphibiens par exemple.

De plus, sur le site Natura 2000, tous les bois et forêts sont classés en Espace Boisé Classé (EBC°), ce qui convient parfaitement aux orientations de conservation des territoires (habitats) d’hivernage pour les amphibiens, dont le Triton crêté, espèce de la directive.

La réglementation aux POS° répond donc bien à la pérennisation de cet état sur le bassin versant de la Réserve.

Les boisements situés à flanc de colline, permettent également de capter les nuages, et jouent ainsi un rôle dans le microclimat de la tourbière.

G4 / Les infrastructures routières

G4.1 / LA VOIE FERREE La voie ferrée traverse le bassin versant au niveau de la limite est du périmètre de

protection de la Réserve. Elle passe en remblai sur la zone humide, et malgré les trois buses qui passent dessous, elle constitue un obstacle au déplacement de l’eau et de la faune.

Un courrier parvenu le 20 avril 1998 à AVENIR assure l’absence de désherbage chimique sur les fossés au niveau de la Réserve naturelle, à la demande de la FRAPNA°-Isère.

G4.2 / LES ROUTES COMMUNALES Le relief vallonné oriente tous les aménagements linéaires dans le fond des vallées, ce qui

est évidemment préjudiciable aux milieux humides. Les interventions sur les routes communales sont le débroussaillage mécanique et

chimique des bords de route, le déneigement avec un chasse-neige, le salage, le curage des fossés, …

Sur les routes départementales D 520, D 51b, D 73, trois types de traitements chimiques sont effectués par la DDE° de La Côte-Saint-André :

- salage (environ 40 tonnes de sel de mer par hiver) ; - désherbage (Okay : ionynil 120g/L + mécoprop 360g/L, Round Up biovert : glyphosate

360g/L) en avril - mai, sur les obstacles, glissières et panneaux ; - débroussaillant (Evade : fluroxypyr 20g/L + Triclopyr 60g/L), en août, utilisé contre

l’ambroisie.


G4.3 / L’AUTOROUTE A 48 L’autoroute A 48 présente une trouée de 200 mètres sur une distance de 3,5 km dans la

zone Natura 2000, de part et d’autre de son tracé. Sur le bassin versant de la tourbière, tout au long du tronçon de l’autoroute, il existe cinq zones de rejets directs dans le milieu naturel et quatre rejets dans des bassins d’infiltration. Le secteur de l’A 48 se distingue du reste de l’autoroute par l’application de plus faibles quantités en phytosanitaires et de plus fortes quantités en sel (secteur relativement froid) :

- salage, sur les 3,5 km d’autoroute : à hauteur d’une centaine de tonnes par hiver, sur l’ensemble de la zone drainée par le bassin versant. La quantité de sel utilisée annuellement sur les zones directement drainées et rejetées dans le secteur nord et le Petit Nan représente environ 50 tonnes ;

- le désherbage (45 L de désherbant total) ; - le débroussaillage chimique (48L).

G4.3.1 / Impact sur la qualité de l’eau Le secteur de la voie ferrée au nord de la ferme du Lac est désherbé chimiquement ; ces

produits se retrouvent directement dans le secteur du Petit Nan. Sur les routes, l’application de désherbants chimiques sur des surfaces imperméables

lessivables augmente le risque de les retrouver dans les eaux du Lac. L’impact du salage de l’autoroute A 48 a été mis en évidence par le paramètre

« chlorures » des campagnes d’analyse d’eau, les teneurs les plus élevées s’observant en amont immédiat des rejets. D’autre part, le doublement des teneurs, de 1973 à 2002, dans les plans d’eau est et ouest est bien corrélé avec l’ouverture de l’autoroute, en 1975.

La pollution en hydrocarbures ne fait pas de doute (analyse réalisée par AVENIR en novembre 1997) dans le secteur nord est nettement supérieure à la norme de potabilité.

Deux bassins de décantation ont été construits en 2002/2003 pour prévenir le risque de déversement accidentel de pollution dans le milieu naturel en amont de l’étang Clavel et de l’étang du Petit Nan, mais leur fonctionnement reste à vérifier en effectuant des analyses physico-chimiques (hydrocarbures) dans les ruisseaux jouxtant ces bassins.

G4.3.2 / Impact sur la faune et la flore Toutes ces infrastructures routières provoquent une rupture importante du continuum

biologique. L’impact de la D 51b est majeur sur les populations d’amphibiens lorsque celles-ci migrent

dès la fin de l’hiver vers la tourbière qui est leur lieu de reproduction. Depuis de nombreuses années déjà, le sauvetage et le suivi de ces populations sont assurés par le CORA° Isère et AVENIR qui ont mis en place d’un passage à petite faune d’un kilomètre de long. Le comptage quotidien des amphibiens tombés dans des seaux enterrés et leur traversée, sont assurés par la Réserve naturelle de février à avril. Ce suivi-comptage a permis la mise en place d’un aménagement de 14 passages à petite faune sous la route départementale sur une distance d’environ 1 km. La réalisation de ces travaux a commencé mi-juin 2004 et devrait se finir fin 2004.

D’autre part l’élargissement de la D 51b en 1999 a drainé tout le bassin versant ouest sur un mètre de hauteur et a ainsi induit la disparition de points d’eau temporaires dans la forêt, utiles aux amphibiens.

De même, une autoroute représente une rupture physique importante dans le paysage, voire un obstacle infranchissable : écrasement lors de traversées, modification des circulations d’eau, impact visuel, auditif (chants territoriaux), odorante (marquage de territoire), thermique (colonne de chaleur empêchant les petits insectes volants de passer), etc. Le tracé de l’autoroute représente la frontière entre deux espaces naturels qui ne peuvent plus communiquer. Les populations animales en ressortent affaiblies.


G5 / Les décharges G5.1 / LES DECHARGES SAUVAGES Les dépôts d’ordures étaient courants avant que les collectivités ne s’organisent pour la collecte et le traitement des ordures ménagères. Comme, culturellement, les zones humides étaient considérées comme des terrains incultes, trois de ces décharges sauvages existaient en périphérie immédiate de la tourbière. Le problème a été résorbé par l’aménagement d’aires d’accueil et d’information de la Réserve. D’autres sites ont servi de dépotoirs, abandonnés avec l’ouverture de la décharge du SICTOM°, mais ils n’ont pas été recensés.

G5.2 / LA DECHARGE DU SICTOM° DES TERRES FROIDES Elle est située dans un ancien site d’extraction de granulats ouvert pour la construction de

l’autoroute A 48. Le décret d’autorisation de la décharge de "Bois Gaillard" est daté du 29 juillet 1981. Il

précise la nature des déchets admissibles (ordures ménagères, cendres et mâchefers refroidis, déchets industriels et commerciaux banals, déblais et gravats, boues pelletables et non toxiques en provenance de stations d’épuration). Il fixe également un certain nombre de prescriptions de fonctionnement et particulièrement « la prise de toutes dispositions pour éviter un écoulement des eaux de ruissellement vers l’étang du Grand-Lemps ».

Depuis la mise en service du site, les quantités admises ont sensiblement évolué : 2500 tonnes en 1981, 3200 tonnes en 1998. Outre les déchets du SICTOM°, le site accueille les cendres et mâchefers du SICTOM° de l’Ainan-Bas-Guiers à raison de 2000 tonnes par an.

Un plan d’élimination des déchets ménagers et assimilés du département de l’Isère a été approuvé par l’arrêté préfectoral n°96-9621 du 16 octobre 1996. Ainsi, depuis le 1er juillet 2002, le site de Bois Gaillard a cessé d’accueillir des déchets ménagers. Il est devenu centre de classe III (stockage des déblais et gravats) des Terres Froides et ne sert plus désormais qu’à entreposer sur une partie de sa surface des matériaux inertes provenant de la déchetterie du Liers installée en face du site. La décharge a été recouverte récemment de boues papetières. Un suivi de la qualité de l’eau devra donc être mis en place afin de voir si la décharge a un impact sur les eaux du Lac par les eaux d’infiltration et/ou de ruissellement.

Impact sur la qualité de l’eau : En 1991, le SICTOM° confie à GEOPROJET, bureau d’étude de Meylan, la mission de

déterminer la nature des terrains sous-jacents, afin d’évaluer les risques de pollutions de la nappe phréatique par les eaux d’infiltration. Les conclusions sont les suivantes :

« Les sondages effectués ont mis en évidence, en fond de site de stockage des orduresménagères, un complexe très peu perméable constitué par des matériaux limono-sableux et le toit de substratum rocheux conglomératique. Aucune nappe phréatique profonde n’a été rencontrée en sondage jusqu’à 20 mètres de profondeur. Le risque d’infiltration verticale diffuse des eaux polluées au droit de la carrière apparaît très faible, compte tenu des observations effectuées sur place. Une possibilité d’infiltration localisée au droit des fissures du massif subsiste. Si un risque de pollution existe, il est à notre avis, plus probablement lié à des infiltrations horizontales dans la base des matériaux graveleux glaciaires existant en périphérie de l’ancienne gravière. Ce risque concerne essentiellement des captages de surface qui seraient situés à l’aval du site dans la direction de l’étang du Grand-Lemps, ou à proximité immédiate sur le plateau lui-même ».


En 1999, la société d’étude foncière urbaine et rurale (SEFUR°, bureau d’étude grenoblois) réalise pour le compte du SICTOM°, une étude sur l’évaluation des impacts sur l’environnement de l’installation, ainsi que sa mise en conformité suivant les termes de l’arrêté ministériel du 9 septembre 1977 ; et a conclu : « Pas d’anomalie significative ou de dérive de la qualité des points suivants : exutoire du bassin nord, source des Violettes, puits à l’aplomb de la décharge, en bordure de la rive ouest, captage du Grand-Lemps ».

Cette absence d’impact peut s’expliquer par la conjonction de plusieurs facteurs : - décharge de faible importance - infiltration non concentrée - divergence éventuelle des écoulements vers la plaine du Liers - abattement de la pollution par le niveau sous-jacent - dilution par des écoulements assez importants.

Il n’en demeure pas moins qu’un sondage réalisé par le même bureau d’étude au sud du dépôt, révèle des teneurs en DCO° et chlorures très significatives (respectivement 489 mg/l et 530 mg/l). Ajoutons à cela, la présence éventuelle de lixiviats ayant un impact encore longtemps après l’arrêt de la mise en dépôt des ordures ménagères. Il convient par conséquent de rester vigilant sur le suivi des points d’alimentation de la tourbière.

G6 / Les rejets domestiques Les secteurs urbanisés sur le bassin versant se trouvent sur Châbons. Le Hameau du Lac, n'est pas raccordé au réseau d’assainissement. Dans le cadre de la

révision du POS° de Châbons, réalisée en 1998-1999, cette zone a fait l'objet d'une étude particulière. Les sols du hameau du Lac présentent une aptitude moyenne à médiocre à l'assainissement autonome, cependant le raccordement à un réseau d’Assainissement des Eaux Usées est considéré comme inutile, la filière préconisée étant un filtre à sable simple avec un champ d'épandage "adapté" (surcreusement des tranchées…).

Cette étude souligne le fait que la majorité des bâtiments anciens possède des équipements d’assainissement très sommaires. Les fermes (ou anciennes fermes) en particulier ne possèdent en général qu’un « puits perdu » situé derrière la fosse septique.

Impact sur la qualité de l’eau De 1202 habitants en 1975, la population de Châbons a augmenté de 25% jusqu’en 1999

(1499 hab.). L'accroissement de la population a eu lieu préférentiellement sur les hameaux périphériques du Lac et de l’Orge, hameaux non raccordés à l’assainissement collectif. Une centaine d’habitants rejette encore dans le bassin d’approvisionnement.

L’augmentation de population a contribué à enrichir le milieu en nitrates mais ne permet pas d’expliquer seul le saut des teneurs (D2.5.4). En effet, les effluents d’origine domestique constituent une source de pollution potentielle (un habitant produit 14 g d’azote par jour, soit 24 kg par an) mais régulière ; or l’analyse de la qualité des eaux a mis en évidence des apports excessifs ponctuels, de même pour les analyses bactériologiques (voir D2.5.9).

En conclusion, on peut noter que le problème des rejets domestiques devrait se resorber d’ici quelques années avec l’obligation de se mettre aux normes que ce soit au niveau collectif ou individuel pour 2005.


G7 / La pratique de la chasse G7.1 / TERRITOIRES CHASSABLES PAR LES ACCA°

Dans le département de l’Isère, les chasseurs doivent, dans chaque commune, s’organiser en ACCA° (Associations communales de chasse agréée) depuis 1971. Il y a donc une ACCA° pour chacune des cinq communes du bassin versant de la Tourbière du Lac. Elles regroupent les chasseurs et les propriétaires fonciers de la commune et adhèrent automatiquement à la Fédération départementale des chasseurs qui gère les dossiers d’indemnisation des dégâts portés aux cultures par le gibier, organisent les formations, distribuent les permis de chasser, etc.

D’une manière générale, les limites communales correspondent au territoire chassable par chaque titulaire du permis de chasser propriétaire, résidant ou invité de la commune, exclues évidemment les zones proches des habitations et les routes ouvertes à la circulation publique (voir paragraphe suivant)... Sur les 5 communes, même si leur nombre tend à diminuer chaque année, on compte environ 400 fusils.

De plus, au moins 10% du territoire de chaque ACCA° doit être classé en réserve de chasse. Elles sont redéfinies tous les 6 ans, mais aucune n’a jamais été délimitée sur le bassin versant. Elles sont traditionnellement situées dans les plaines alentours pour préserver essentiellement le Lièvre brun. Celle de Burcin est tangente à l’autoroute et jouxte donc le site Natura 2000.

Sur le bassin versant, les gibiers principalement chassés sont le sanglier, le chevreuil et la bécasse, puis vient le tir des animaux dits nuisibles comme le renard.

La gestion du sanglier est de loin celle qui génère le plus de conflits pour ce secteur. Le problème étant répandu en Isère, le département a été découpé en unités de gestion cynégétique qui regroupent des ACCA° pour une gestion commune de l’espèce afin de répondre aux dégâts causés à l’agriculture. Malheureusement, ce découpage administratif fait que 3 Unités de Gestion (UG) se partagent la Réserve naturelle !... En effet, les communes du Grand-Lemps et de Colombe sont rattachées à la plaine de Bièvre et Bizonnes à celle du Liers car s’y trouve l’essentiel de leur territoire…

G7.2 / TERRITOIRES NON CHASSABLES PAR LES ACCA°

G7.2.1 / Autour des habitations A moins de 150 m des habitations, le droit de chasse appartient au propriétaire des

terrains. Il ne fait donc pas partie des ACCA°. De plus, en Isère, la chasse y est carrément interdite pour prévenir les accidents …

G7.2.2 / Les voies ouvertes à la circulation publique et voie ferrée Il est interdit de chasser sur les routes, sur les parcelles du chemin de fer et à l’intérieur des

dépendances autoroutières.

G7.2.3 / Opposition à la chasse Sur le bassin versant, il n’y a pas eu d’oppositions déclarées sur des terrains au titre de

convictions personnelles comme le permet maintenant la loi. Pour les cinq communes, la seule enregistrée se trouve sur Bizonnes.


G7.2.4 / La propriété de la SCI La propriété de la SCI représente les 9/10 de la surface classée en Réserve naturelle

nationale. Dès la création des ACCA°, la SCI du Grand-Lemps a fait opposition à l’intégration de sa propriété dans le territoire ACCA°.

Le décret de la Réserve naturelle stipule que la chasse s’exerce conformément à la réglementation en vigueur avec une fermeture générale au plus tard au soir du premier dimanche de janvier de chaque année.

Les membres de la SCI chassent essentiellement le gibier d’eau (Canard colvert, Sarcelle d’hiver,…). La hauteur de la roselière et les surfaces en eau interdisent, pour des raisons évidentes de sécurité, le tir à balles sur l’essentiel de la Réserve naturelle et donc la chasse au grand gibier.

Par ailleurs, l’article 18 du décret interdit l’introduction de chiens sur la Réserve naturelle qui ne peuvent donc pas servir pour la chasse.

G7.2.5 / "L’enclos à sangliers" Située sur le versant boisé ouest, la propriété de M. Dussauge est constituée pour partie

d’un enclos grillagé attenant à une habitation. Cette situation particulière a permis au propriétaire de demander à sortir du territoire des ACCA° et à pratiquer toute l’année la chasse au gibier à poil. Cet enclos de chasse de plus de 20 hectares est attenant à un élevage de sangliers de 3 hectares pour lequel un certificat de capacité et des contraintes inhérentes à ce type d’installation classée (marquage des sangliers par bouclage auriculaire, densité maximale de 750 kg à l’hectare, contrôles sanitaires,…) sont nécessaires. La partie élevage permet d’approvisionner l’enclos qui sert aux chasseurs pour entraîner leurs chiens à la traque du sanglier.

G7.2.6 / Le périmètre de protection préfectoral de la Réserve naturelle Ces parcelles faisaient majoritairement partie du territoire des ACCA° (quelques parcelles

de la SCI) et ont été soustraites de l’action de chasse pour augmenter la tranquillité de la faune présente sur la Réserve en ménageant cette zone non chassée et ainsi éviter au maximum que les chiens des environs ne continuent de poursuivre le gibier dans la Réserve où leur présence a été interdite.

Dans ce périmètre de protection, tout acte de chasse et de piégeage est interdit. Toutefois, des opérations de régulations d’espèces surabondantes (des battues par exemple) peuvent être réalisées sur décision de la préfecture après avis du comité consultatif de la Réserve.

G7.3 / IMPACT SUR LES ESPECES ET HABITATS NATURELS VISES PAR LA DIRECTIVE "HABITATS"

G7.3.1 / Le piétinement En raison de la fragilité des groupements à sphaignes, les sentiers empruntés par les

chasseurs (et les pêcheurs) sont destructeurs d’habitats de tourbière, d’autant plus que leur approfondissement et leur inondation les rendant rapidement impraticables, entraînent la création de nouveaux cheminements et ainsi de suite.

G7.3.2 / Le dérangement L’action de chasse produit un fort dérangement sur la faune, mais pas sur les espèces

visées par la directive "Habitats" présentes sur le site.


G7.3.3 / Le plomb Les grenailles de plomb, dont l’écotoxicité n’est plus à démontrer, disséminées par les tirs

dans le milieu naturel empoisonnent la faune. Même si ce phénomène concerne surtout l’avifaune, et les canards en particulier puisqu’ils utilisent les petits plombs en guise de graviers nécessaires à leur digestion, le plomb a une forte rémanence et se retrouve dans les tissus des prédateurs, décomposeurs, etc, et contamine toute la faune par le principe des chaînes alimentaires.

Il arrive que les milieux eux-mêmes subissent la pollution quand ils se trouvent sur un angle de tir habituel surtout en milieu acide comme la tourbière à sphaignes où le pH particulièrement bas solubilise le plomb et le rend biodisponible.

G7.3.4 / Le sanglier La chasse joue, un rôle important dans la concentration des sangliers sur la tourbière. La

méthode de chasse des sangliers à l’aide de chiens courants est un des facteurs prédominants qui amènent à une surdensité (30 adultes sur 50 ha) de ce grand gibier sur des milieux tourbeux sensibles. On évalue encore mal l’importance des dégâts sur l’avifaune qui niche au sol (hérons, busards, …). On observe que l’action des sangliers qui se souillent, se baugent, créent des amas de végétation pour mettre bas,…, peut s’avérer bénéfique par la création de secteurs décapés de tourbe nue propices aux groupements pionniers. De même, les graines qui se mêlent au pelage pourront ensuite être essaimées lors d’une autre séance de souillage (un sanglier peut faire des dizaines de kilomètres en une nuit) et ainsi permettre la colonisation des plantes rares de la tourbière...

G8 / La pratique de la pêche

G8.1 / SITUATION Comme cela a été rappelé par le Conseil Supérieur de la Pêche le 20/07/2001 en sous-

préfecture de la Tour-du-Pin, tous les plans d’eau du bassin versant sont alimentés par un ruisseau et/ou ont comme exutoire un ruisseau, ils sont donc tous considérés comme eaux libres. Tout le réseau hydrographique du bassin versant est donc concerné par la réglementation sur la pêche. Il n’y a pas d’eaux closes pouvant se soustraire à cette réglementation et chaque pêcheur doit s’acquitter de la taxe piscicole départementale.

Comme le bassin versant est restreint, il se trouve en tête de bassin, l’ensemble est alors classé en première catégorie par défaut, avec la réglementation spécifique qui s’y applique. Cinq plans d’eau et l’exutoire de la Réserve sont pêchés.

G8.1.1 / Les plans d’eau de la Réserve naturelle Les 2 bassins principaux (Néjou et bassin est) sont autorisés à la pêche par la SCI qui a,

par contre, interdit la pêche sur les bassins au sud de la digue (pour y garantir la tranquillité du gibier d’eau).

La SCI vend des cartes de pêche pour la saison ou la journée, ce qui lui permet de rémunérer un garde particulier.

Le décret de la Réserve naturelle précise que la pêche s’exerce suivant la réglementation en vigueur. Toutefois l’introduction d’animaux d’espèces non domestiques (telles les poissons et écrevisses) est interdite quelque soit leur état de développement.


G8.1.2 / Le Petit Nan Cet étang situé à l’est en amont d’un ruisseau d’alimentation de la tourbière est laissé libre

d’accès. Le propriétaire ne souhaite pas qu’il soit pêché, mais il l’est traditionnellement par les jeunes riverains.

Il y a des lâchers de poissons occasionnels.

G8.1.3 / Le bassin du Mas Gapière Ancien secteur de tourbière mis à mal par les passages successifs de la voie ferrée et de

l’autoroute et détruit par son aménagement en étang de pêche, ce bassin est copropriété de l’AREA et d’un riverain.

Les lâchers de poissons sont réguliers.

G8.1.4 / Le bassin des Balainières Situé au nord de la tourbière dans le périmètre de protection (qui ne réglemente pas la

pratique de la pêche), cet étang creusé dans la tourbière dans les années 1970, est actuellement loué pour la pêche. Trois ou quatre pêcheurs viennent donc y passer quelques week-ends.

Les lâchers de poissons sont réguliers.

G8.1.5 / L’exutoire Au sud, sur des parcelles communales du Grand-Lemps, le rapprochement des berges fait

que le marais en eau se change en ruisseau à faible pente avant de devenir un cours rapide à l’aval du pont. Cette portion est pêchée par les adhérents de l’association de pêche de la Côte-St-André. Le jour de l’ouverture, il peut y avoir une douzaine de pêcheurs, mais ceux venant régulièrement sont peu nombreux.

Des lâchers de Truites arc-en-ciel sont opérés juste à l’aval de la Réserve pour que les jeunes aient du poisson à pêcher facilement pour l’ouverture. Le Conseil Supérieur de la Pêche a émis un avis défavorable à cette pratique qui induit une compétition pour la population locale de Truites fario qui a déjà des difficultés à se maintenir. De plus, ces poissons lâchés remontent pour une bonne part dans la Réserve naturelle.

G8.2 / IMPACT SUR LES ESPECES ET HABITATS NATURELS VISES PAR LA DIRECTIVE "HABITATS"

G8.2.1 / Le piétinement De la même manière que les chasseurs, les multiples parcours sur la tourbière sont autant

de dégradations portées au milieu.

G8.2.2 / Le dérangement Même un pêcheur immobile représente une menace, donc une source de dérangement

pour la faune. Outre l’avifaune non visée ici, la tortue Cistude souffre de cette présence des pêcheurs restant de longs moments parfois sur les endroits mêmes des solariums que recherchent ces reptiles pour augmenter leur température corporelle.

Un autre impact plus direct est la pêche des tortues elles-mêmes avec les blessures que peuvent provoquer les hameçons dans l’œsophage...


G8.2.3 / La pollution De la même manière que ceux utilisés pour la chasse, les plombs servant à lester les

lignes de pêche sont responsables de saturnisme sur la faune.

Le pêcheur amorce souvent abondamment la zone qu’il va pêcher pour attirer les poissons. Sur certains plans d’eau le phénomène a une ampleur qui contribue à son eutrophisation.

G9 / Synthèse de l’impact des activités humaines

G9.1 / SUR LA QUALITE DE L’EAU L’analyse de l’occupation du sol du bassin versant révèle un contexte favorable à une bonne qualité de l’eau. 1/5ème de la surface est en boisements classés, l’urbanisation se limite à des hameaux, l’agriculture n’est pas celle des plaines céréalières et il n’y a pas d’industriels ou d’artisans produisant des rejets polluants. Malgré cela, les analyses réalisées sur la tourbière montrent une eutrophisation* importante depuis les travaux de B. VINCENT en 1974. Les sources de contamination apparaissent diffuses mais localisées en périphérie immédiate de la tourbière : autoroute, hameau du lac, élevages, décharges d’ordures ménagères dont on ne mesure pas encore réellement les impacts. Les mesures recueillies par B. VINCENT en 1974, constituent un état de référence précieux, témoin du bassin versant avant la construction et la mise en service de l’autoroute, avant le développement intensif de l’agriculture et de l’urbanisme, ainsi que l’activité de la décharge. L’analyse des différents paramètres mesurés entre 1996 et 2002 montre une pollution modérée en chlorures et nitrates, bien localisée pour le sel au niveau de l’autoroute mais très diffuse pour les nitrates (rejets domestiques et agricoles).

Des prairies permanentes ont été retournées. Le nombre d’animaux présents sur la SAU° a augmenté (chapitre E.II.2). Une étude précise de bilans azotés à la parcelle et du nombre d’UGB° présents sur le site permettrait d’estimer l’apport d’azote par l’agriculture et de le comparer aux apports domestiques.

Cette situation indique que la pollution nitratée est probablement liée aux fertilisations azotées. Or, dans ce secteur, les cultures restent essentiellement des prairies. L’apport proviendrait donc de l’extérieur du bassin versant par infiltration.

De nombreuses matières actives sont utilisées ; plus de 30 herbicides, désherbants, et débroussaillants. Ce diagnostic, qui n’est pas catastrophique en valeur absolue, devient inquiétant lorsqu’on observe que les teneurs moyennes en nitrates et en chlorures ont été respectivement doublées et triplées entre 1974 et 2002. Cette tendance nette à l’eutrophisation* est confirmée par l’observation saisonnière d’algues du genre Spyrogyra et de bactéries du souffre, et par la disparition des herbiers aquatiques cartographiés en 1974. La construction et le rehaussement de la digue de la ferme a modifié le fonctionnement hydraulique de la tourbière et amplifié les phénomènes de pollution en freinant l’évacuation de l’eau.

En conclusion, le suivi commencé en 1996 doit impérativement se poursuivre en affinant les paramètres à analyser et éventuellement les lieux de prélèvement. Il faudrait par exemple mesurer le paramètre nitrate dans les apports des sources limnocrènes* afin de localiser plus précisément leur origine, et ajouter les hydrocarbures, les métaux lourds au niveau de la décharge et les détergents dans les paramètres à analyser.


G9.2 / SUR LES HABITATS ET ESPECES DE LA DIRECTIVE "HABITATS" ET SUR LES CORRIDORS BIOLOGIQUES

L’inventaire et l’analyse des activités humaines sur le site ont permis de montrer clairement l’impact qu’elles avaient sur les milieux et les corridors biologiques.

Les pratiques de gestion passées sur la tourbière (fauche manuelle, feu, pâturage, …) puis leur abandon ont évidemment modifié les habitats naturels patrimoniaux concernés, de même pour la destruction des mares agricoles et l’arasement des haies.

L’abandon des pratiques agricoles adaptées à l’utilisation des milieux tourbeux au profit de la mécanisation a amorcé la fermeture de ces milieux par la colonisation des ligneux. De même, sur les terrains non mécanisables comme les pelouses sèches, lieux de ponte de la tortue Cistude et habitats de nombreuses orchidées, l’enfrichement banalise le paysage.

Par ailleurs, la tourbière, celle à sphaignes en particulier, est sensible au piétinement qu’il faut réussir à réguler.

D’autres pratiques ont également un impact très lourd, même s’il est indirect, comme par exemple les infrastructures routières qui représentent des obstacles trop importants pour les déplacements de la faune sur le bassin versant et avec l’extérieur.


H / Les objectifs de conservation de

la nature induits par la directive "Habitats"

H1 / Définition des objectifs .................................................................................. p 100 H1.1 / Méthode ............................................................................................................................ P 100 H1.2 / Les habitats de tourbière et végétaux de la directive ...................................................... P 100 H1.3 / Les habitats d’espèces animales de la directive ............................................................. P 100 H1.4 / La qualité des eaux .......................................................................................................... P 100

H2 / Les fiches actions .......................................................................................... p 102

H3 / Les contrats Natura 2000 .............................................................................. p 102

Objectif 1 / Etat optimal de conservation des habitats de tourbière et des espèces végétales de la directive ........................................... p 103

Objectif 2 / Etat optimal de conservation des habitats d’espèces animales de la directive ..................................................................................... p 109

Objectif 3 / Etat optimal de la qualité des eaux .................................................... p 114


H1 / Définition des objectifs

H1.1 / Méthode Le site de « la tourbière du lac et son bassin versant » possède un patrimoine naturel de

très grande valeur abritant 11 habitats d’intérêt communautaire dont 4 prioritaires ainsi que 9 espèces d’intérêt communautaire dont 1 prioritaire. L’état de conservation de ces habitats est hétérogène mais globalement, il demeure favorable. Toutefois, l’eutrophisation* observée depuis quelques années déjà, a entraîné une régression des habitats directement liée à la qualité de l’eau et affecte également les espèces inféodées à ces milieux aquatiques.

L’objet du présent document d’objectifs étant d’établir les conditions « visant à assurer le maintien ou le rétablissement, dans un état de conservation favorable, des habitats naturels et des espèces de faune et de flore d’intérêt communautaire » (art.2 de la directive « Habitats »), il faut définir des objectifs de conservation des habitats en partenariat avec les acteurs locaux. Trois ateliers, composés chacun d’une partie des membres du comité de pilotage, ont donc été constitués et se sont réunis pour traiter de 3 problématiques différentes:

- Atelier agriculture et forêt - Atelier voies de communications et corridors biologiques- Atelier pollution et urbanisme

Chacun de ces ateliers ont dégagé des orientations réunies dans les trois objectifs à long terme suivants :

H1.2 / Les habitats de tourbière et des espèces végétales de la directive Ces habitats sont localisés à 99 % sur la Réserve naturelle nationale et son périmètre de

protection, le volet protection réglementaire est donc déjà atteint. Il reste surtout à mettre en place des actions de gestion des milieux répondant aux menaces identifiées dans les chapitres précédents.

H1.3 / Les habitats d’espèces animales de la directive Les espèces de la directive dont le territoire dépasse l’espace de la Réserve et de son

périmètre de protection doivent faire l’objet de mesures spécifiques. Ces mesures coïncident en partie avec la préoccupation du Conseil général de l’Isère de maintenir et de rétablir les corridors biologiques dans l’Isère.

Comme la majorité des habitats naturels et d’espèces du site est essentiellement liée au milieu humide, il faut particulièrement veiller à la qualité des corridors aquatiques. La continuité entre la Tourbière et les cours d’eau est donc à rétablir en particulier.

H1.4 / La qualité des eaux La gestion de l’eau est à organiser afin de préserver sa qualité sur le site. La totalité du site

est concernée et notamment l’ensemble des activités citées précédemment qui ont un rôle potentiel ou bien réel dans la dégradation de la qualité de l’eau observée depuis une trentaine d’années.

Plusieurs indicateurs montrent une tendance à l’eutrophisation* des tourbières de la Réserve naturelle et de son périmètre de protection. Les actions à entreprendre concernent donc l’ensemble du bassin versant topographique et sont de type contractuel essentiellement dans le domaine agricole.

Le tableau page suivante répertorie les objectifs et actions à réaliser sur le site de « la tourbière du Lac et sont bassin versant ».

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H2 / Les fiches actions Les enjeux majeurs de protection et de restauration du site ont été regroupés en trois

grands objectifs. A chacun de ceux-ci correspondent différentes opérations de gestion.

Les fiches action présentent : - l’intérêt du secteur ; - les habitats prioritaires et d’intérêt communautaire concernés ; - la propriété foncière ; - le type d’action à mettre en place ;

Et à l’intérieur de chaque type d’action sont précisés : - les objectifs de conservation (habitats et espèces concernés, état de conservation actuel,

moyens pour obtenir un état de conservation optimal, surface d’application) ; - une description des engagements (différentes opérations de gestion sont proposées avec

leurs coûts associés, les financeurs potentiels, la maîtrise d’ouvrage, la durée et la planification de l’action) ;

- les partenaires et autres organismes concernés par l’action ; - les contrôles des actions ; - les modalités de versement des aides.

L’inventaire et l’analyse des habitats naturels et d’espèces de la directive sur le site ont permis de juger de l’état de conservation de ces habitats.

L’objet de ce document d’objectifs étant d’établir les conditions « visant à assurer le maintien ou le rétablissement, dans un état de conservation favorable, des habitats naturels et des espèces de faune et de flore d’intérêt communautaire », il est possible maintenant de discuter des objectifs de conservation des habitats en partenariat avec l’ensemble des acteurs locaux.

H3 / Les contrats Natura 2000 L’adhésion individuelle au « document d’objectifs » des acteurs qui ont en charge la gestion

et l’entretien des milieux naturels se fera sous la forme de contrats administratifs appelés « contrats Natura 2000 ». Ces contrats permettront aux signataires (propriétaires, agriculteurs, forestiers, chasseurs, associations, communes…) d’être rémunérés pour les travaux et services rendus à la collectivité.

Ces contrats seront passés directement entre l’Etat (via le Préfet de département) et le titulaire de droits réels, pour une durée minimale de 5 ans.

Le contrat définira précisément les tâches à accomplir pour conserver ou rétablir les habitats naturels et les espèces qui ont motivé la création du site. Il donnera la nature et les modalités de rémunération par l’Etat en contrepartie des prestations à fournir par le bénéficiaire. Éventuellement cofinancées par l’Union Européenne, ces aides de l’Etat seront accordées sous forme de subventions aux investissements ou d’aides annuelles à l’hectare (ou linéaire entretenu de haies ou berges…).

Les contrats conclus par des exploitants agricoles prendront la forme de Contrat d’Agriculture Durable (CAD) ou de Mesures Agro-Environnementales (MAE).


Objectif 1 : Etat optimal de conservation des habitats de tourbière et des espèces végétales de la directive

Cet objectif concerne essentiellement la Réserve naturelle nationale de l’étang du Grand-Lemps et une partie de son périmètre de protection. Les actions décrites dans le document d’objectifs seront reprises et développées dans le plan de gestion de la Réserve dont la rédaction est en cours. Il regroupe 5 fiches-action :

- 1.a : Arrachage des ligneux sur la tourbière à sphaignes - 1.b : Broyage du secteur nord - 1.c : Entretien des prairies tourbeuses nord - 1.d : Effacement de la digue du lac - 1.e : Un "jardin de tourbière" pour canaliser la fréquentation.

HABITATS PRIORITAIRES ET D’INTERET COMMUNAUTAIRE CONCERNES : % Habitats tourbeux :

- Tourbières hautes actives (Corine : 51.1, Eur 15 : 7110) ; - Tourbières de transition et tremblants (Corine : 54.5, Eur 15 : 7140) ; - Dépressions sur tourbes à rhynchospore (Corine : 54.6, Eur 15 : 7150) ; - Mares dystrophes naturelles (Corine : 22.14, Eur 15 : 3160) ; - Marais calcaires à Cladium mariscus et espèces du Caricion davallianae (Corine : 53.3, Eur

15 : 7210) ; - Tourbières basses alcalines (Corine : 54.2, Eur 15 : 7230) ; - Tourbières boisées (Corine : 44A, Eur 15 : 91DO) ; - Forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior Corine : 44.3, Eur 15 : 91EO).

% Habitats aquatiques : - Eaux oligo-mésotrophes calcaires avec végétation benthique à Chara spp. (Corine : 22.12 x

22.44, Eur 15 : 3140) ; - Rivières des étages planitiaires à montagnards avec végétation du Ranunculion fluitantis et

du Callitricho Batrachion (Corine : 24.43 x 24.12, Eur 15 : 3260).

INTERET DU SECTEUR : Cet espace d’une soixantaine d’hectares présente une extraordinaire mosaïque d’habitats

tourbeux et aquatiques. On peut en effet y observer tous les stades de transition entre le bas marais alcalin et les tourbières hautes à sphaignes. Des prairies humides et des forêts d’aulne bordent la Réserve.

En plus de cette importante diversité d’habitats, la tourbière présente un patrimoine floristique riche (plusieurs espèces de laîches, le Liparis de Loesel, l’Hypne brillante…) et une faune remarquable (Triton crêté, Lucane cerf-volant, Agrion de mercure,…).

PROPRIETE FONCIERE : - Société Civile Immobilière du Lac - Communes de Châbons et du Grand-Lemps - Conseil Général de l’Isère.


Fiche action 1a Arrachage des ligneux

sur la tourbière à sphaignes


FR 8201.728 / site I 5

Contexte Une étude commandée par la Réserve naturelle (ROLLAND C, 1999, Dynamique de l’envahissement par le Bouleau pubescent, analyse bibliographique, photo-interprétation diachromique, climatologie et dendrochronologie, AVENIR, 35 p + annexes) a confirmé l’envahissement récent de la tourbière à sphaignes par un boisement en plein développement. Cette fermeture du milieu est préjudiciable aux habitats et espèces visés par la directive. Habitats naturels DHI concernés Corine Eur 15 Tourbières hautes actives 51.1 7110 Tourbières de transition et tremblants 54.5 7140 Dépressions sur tourbes à rhynchospore 54.6 7150

Espèces DHII concernéesLiparis de Loesel Liparis Loeselii 1903 Hypne brillante Hamatocaulis vernicosus 1393 Etat de conservation Actuel : Colonisation rapide de la tourbière à sphaignes par les ligneux. La densité de bouleaux actuelle sur la tourbière est de 0,6 bouleaux/m² avec des bouleaux pouvant atteindre 10 m de haut et 30 cm de diamètre.

A obtenir : Contenir la colonisation des bouleaux. Régénérer la tourbière acide à sphaignes ouverte pour favoriser les espèces pionnières comme Hamatocaulis vernicosus ou Lycopodiella inundata. Description des engagements Arrachage mécanique des ligneux par câble à l’aide de tracteurs pour les treuiller et exportation pour brûlage et mise en rondins. Remarques Cette opération, prévue dans le 1er plan de gestion de la Réserve (GH2 dans OP2), est reportée au 2e plan (2006-2010). L’arrachage des souches sur la tourbe très meuble devrait créer des mares dystrophes, habitat de la directive en régression. Evaluation Suivi quinquennal de la dynamique des ligneux Evaluation de l’action sur les espèces de la directive par pointage tous les 5 ans

Localisation

Surface d’application 1 ha

Fréquence

Tous les 10 ans Durée

6 jours

Période de l’année Septembre

Maîtrise d’ouvrage proposée

SCI du Lac Partenaires concernés

AVENIR CoûtTreuil + chauffeur : 600 €/j. Main d’œuvre (4 personnes) :

300 €/j/pers. Camion + chauffeur : 400 €/j.

Financeurs pressentis

Europe DIREN

CGI Agence de l’eau

Versement des aides

Modalités à définir lors des contrats Natura 2000.

Justificatifs et contrôles

Réception des travaux

Objectif 1 Etat optimal de conservation des habitats de tourbière et des espèces végétales de la directive.

Photo : G. MAILLET

Document d’objectifs du site Natura 2000 de la Tourbière du Lac et son bassin versant / AVENIR / 2004

Fiche action 1b

Broyage du secteur nord


FR 8201.728 / site I 5

Contexte Anciennes prairies fauchées à la main jusque dans les années 1950. Existence de données anciennes de Liparis de Loesel actuellement absent du fait de la fermeture du milieu. Habitats naturels DHI concernés Corine Eur 15 Marais calcaires à Cladium mariscus et espèces du Caricion davallianae

53.3 7210

Tourbières basses alcalines 54.2 7230

Espèces DHII concernéesLiparis de Loesel Liparis Loeselii 1903 Hypne brillante Hamatocaulis vernicosus 1393 Cuivré des marais Lycaena dispar 1060 Etat de conservation Actuel : Embroussaillement important des prairies humides.

A obtenir : Régénérer un milieu pionnier sur la tourbière Contenir l’avancée des saules cendrés. Maintenir des prairies humides, en régression sur le pourtour de la Réserve. Description des engagements Broyage avec un engin capable d’accéder à ce secteur tourbeux inaccessible aux tracteurs agricoles traditionnels du fait de la faible portance de la tourbière. Remarques Ce broyage est nécessaire à un entretien ultérieur par fauche ou pâturage. Pour pouvoir être ensuite fauché, un second broyage est nécessaire afin de supprimer les bases de troncs couchés par le premier passage sur ce sol tourbeux très meuble. Ce secteur actuellement embroussaillé sert de refuge diurne à de nombreux sangliers. La réouverture du milieu répondra au besoin de disperser cette population établie. Cette opération sera inscrite dans le 2e plan de gestion de la Réserve (2006-2010). Evaluation Suivi de la population du Liparis de loesel tous les 5 ans

Localisation


Fréquence

2 fois Durée

2 jours




AVENIR Coût

2 000 € / ha Financeurs pressentis

Europe DIREN


Versement des aides




Photo : G. MAILLET



Fiche action 1c Entretien des prairies

tourbeuses nord


FR 8201.728 / site I 5

Contexte Anciennes prairies fauchées à la main jusque dans les années 1950. Existence de données anciennes de Liparis de Loesel actuellement absent du fait de la fermeture du milieu. Habitats naturels DHI concernés Corine Eur 15 Marais calcaires à Cladium mariscus et espèces du Caricion davallianae

53.3 7210

Tourbières basses alcalines 54.2 7230

Espèces DHII concernéesLiparis de Loesel Liparis Loeselii 1903 Hypne brillante Hamatocaulis vernicosus 1393 Cuivré des marais Lycaena dispar 1060 Etat de conservation Actuel : Embroussaillement important des prairies humides.

A obtenir : Contenir l’avancée des saules cendrés. Maintenir des prairies humides en régression sur le pourtour de la Réserve. Régénérer un milieu pionnier sur la tourbière Description des engagements Fauche avec un engin capable d’accéder à ce secteur tourbeux inaccessible aux tracteurs agricoles traditionnels du fait de la faible portance de la tourbière, mise en balles et exportation de la matière. Remarques Un broyage préalable à l’entretien par la fauche est souvent nécessaire. La fauche peut être remplacée par du pâturage conduit selon un cahier des charges permettant de maintenir ces prairies tourbeuses dans un bon état de conservation. Ce secteur actuellement embroussaillé sert de refuge diurne à de nombreux sangliers. La réouverture du milieu répondra au besoin de disperser cette population établie. Après restauration, la fauche pourra être exécutée par rotation sur la moitié de la surface. Cette opération sera inscrite dans le 2e plan de gestion de la Réserve (2006-2010). Evaluation Suivi de la population du Liparis de loesel tous les 5 ans

Localisation


Fréquence

1 fois par an Durée

2 jours




AVENIR Coût

1 600 € / ha Financeurs pressentis

Europe DIREN


Versement des aides




Photo : G. MAILLET



Fiche action 1d

Effacement de la digue


FR 8201.728 / site I 5

Contexte Le suivi PNRZH a montré, par une étude piézométrique en continu, le rôle de la digue dans le ralentissement de l’eau lors des minis crues (15 cm) en périodes d’orage, avec comme conséquence une sédimentation importante. Erigée dans les années 1950 et rehaussée en 1985, cette digue permet à l’exploitation agricole, située en rive Est du lac, d’accéder aux parcelles situées à l’ouest sans passer par la route départementale. Habitats naturels DHI concernés Corine Eur 15 Eaux oligo-mésotrophes calcaires avec végétation benthique à Chara sp.

22.12 x 22.44

3140

Rivières des étages planitiaire à montagnard avec végétation du Ranunculion fluitantis et du Callitricho Batrachion

24.43 x 24.12

3260

Etat de conservation Actuel : Envasement des secteurs autrefois riches en herbiers aquatiques, disparition d’espèces comme l’écrevisse à pieds blancs, constat d’eutrophisation des plans d’eau.

A obtenir : Rétablissement des circulations des eaux de surface antérieures à la construction de la digue, diminution de l’envasement par un effet chasse d’eau. Description des engagements Evacuation à la pelle mécanique du mètre supérieur du remblai de la digue pour y poser des buses carrées accolées de 1 m de côté et 3 m de long accolées les unes aux autres sur 20 m de digue. Elles devront accepter le poids d’un tracteur avec sa remorque pleine. Un sondage préalable permettant de connaître l’origine du remblai constituant la digue est nécessaire. Remarques Cette opération, importante pour la fonctionnalité de la tourbière, sera inscrite dans le 2e plan de gestion de la Réserve (2006-2010). Consécutivement à cette opération, un désenvasement du bassin ouest pourrait être envisagé. Evaluation Remise en place temporaire du matériel de mesure piézométrique du PNRZH afin de comparer les résultats avec ceux déjà enregistrés. Mesure annuelle des hauteurs de vases selon un protocole de suivi.

Localisation

Surface d’application 20 x 3 mètres

Période de l’année

Mai Fréquence

1 fois Maîtrise d’ouvrage proposée


AVENIR Commune du Grand-Lemps

CSP Coût

50 710 € pour les travaux


Europe DIREN


Versement des aides





Photo

: AVE

NIR

Document d’objectifs du site Natura 2000 de la Tourbière du Lac et son bassin versant / AVENIR / 2004 108

Fiche action 1e Un "jardin de tourbière"

pour canaliser la fréquentation


FR 8201.728 / site I 5

Contexte L’accueil du public sur la Réserve est actuellement limité à trois points d’information en périphérie. L’impact de cette fréquentation non gérée est négatif. Les milieux naturels sont dégradés, la faune est dérangée et le public ne trouve pas l’information qu’il pense trouver. Une tourbière nécessite une démarche d’interprétation pour être bien compréhensible et donc appréciée. Habitats naturels DHI concernés Corine Eur 15 Tourbières hautes actives 51.1 7110 Tourbières de transition et tremblants 54.5 7140 Dépressions sur tourbes à rhynchospore 54.6 7150 Marais calcaires à Cladium mariscus et espèces du Caricion davallianae 53.3 7210 Tourbières basses alcalines 54.2 7230 Tourbières boisées 44A 91DO Forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior 44.3 91EO

Espèces DHII concernéesLiparis de Loesel Liparis Loeselii 1903 Hypne brillante Hamatocaulis vernicosus 1393 Cistude d’Europe Emys orbicularis 1220 Triton crêté Triturus cristatus 1166 Cuivré des marais Lycaena dispar 1060 Etat de conservation Actuel : La fréquentation anarchique de la Réserve se solde principalement par une dégradation de la tourbière à sphaignes et un dérangement de la faune.

A obtenir : Reporter la fréquentation de découverte de la Réserve vers un aménagement pédagogique offrant toute l’information recherchée en toute sécurité et sans porter atteinte aux habitats et espèces de ces milieux particulièrement sensibles. Description des engagements - Circuit, sur caillebotis et accessible aux fauteuils roulants, de découverte des différents aspects des tourbières et de la flore inféodée (plantes carnivores en particulier), - Circuit avec observatoire d’observation de la faune - Aménagement d’un ponton sur un étang pour la découverte de la faune aquatique. Remarques Ces opérations sont décrites dans le plan d’interprétation. La 1ère phase (jardin de tourbière) bénéficie d’un LIFE et est programmée pour 2006. Evaluation Mise en place d’un éco-compteur pour le suivi de la fréquentation du site

Localisation


Fréquence

1 fois Durée

2 ans

Période de l’année -


AVENIR Partenaires concernés

CGI Mairie de Châbons Equipe architectes

Coût

Sentier du Lac : 361 192 € Jardin de tourbière : 407238 €

Site d’accueil : 87 308 € Main d’œuvre : 90 000 €


Europe CGI

CRRA DIREN

Versement des aides




Objectif 1 Etat optimal de conservation des habitats de tourbière et des espèces végétales de la directive..


Objectif 2 : Etat optimal de conservation des habitats d’espèces animales de la directive Cet objectif concerne les espèces de l’annexe II de la directive « Habitats » dont le territoire s’étend au delà des tourbières sur le bassin versant, particulièrement le long des corridors hydrologiques.

Pour la gestion de ce thème, 4 fiches action ont été élaborées : - action 2a : Maîtrise foncière des plans d’eau connexes, - action 2b : Création de mares, - action 2c : Maintien des amphibiens à l’extérieur des parcs à sangliers. - action 2d : Conservation de chênes et charmes remarquables.

HABITATS PRIORITAIRES ET D’INTERET COMMUNAUTAIRE CONCERNES :

- Habitats d'eau douce stagnante (22.13 x 22.43 Eaux eutrophes) ; - Habitats d'eau courante (24.11 Ruisselets, 24.12 Cours d'eaux de la zone à truite et 54.11 sources d'eau douce) ;

- Groupement de plantes amphibies (53.146) ; - Boisement de bois dur (41.2 Chênaie-charmaie) ; - Fourrés et boisements de bois tendre (44.1 Formations riveraines de saules et 44.31 - Forêts de frênes et d'aulnes des ruisselets et sourcins) ;- Boisement méso-xérophile à robinier ; - Les formations herbeuses sèches semi-naturelles et faciès d’embuissonnement sur calcaires (Festuco-Brometalia) – site d’Orchidées remarquable (34.31, Eur 15 : 6210).

INTERET DU SECTEUR : Afin de conserver les espèces de l’annexe II de la directive habitats sur le site, il est

important de préserver leurs habitats, mais aussi leurs corridors biologiques. Ces corridors permettent la migration des êtres vivants entre leurs différents lieux de vie. Ces déplacements peuvent être de nature très variée : déplacement d’individus d’une population au sein d’un habitat de vie, colonisation de nouveaux habitats de vie, etc.

Or, les infrastructures linéaires (routes, autoroute, voie ferrée) et la présence de grandes surfaces de cultures coupent un bon nombre de ces corridors. Le résultat de ces discontinuités est bien connu puisque chaque année, bon nombre d’animaux (et particulièrement les amphibiens) se retrouvent écrasés sur les routes.

Les corridors du site Natura 2000 de la tourbière du lac et son bassin versant accueille des espèces de l’annexe II de la directive Habitats, telles que la Cistude d’Europe, le Triton crêté, le Crapaud sonneur, et constitue ainsi un réservoir de biodiversité à partir duquel la colonisation des espaces périphériques doit être possible et réciproquement. La préservation des corridors biologiques est donc essentielle pour conforter, voire recoloniser des milieux naturels connexes.

Le site présente aussi des formations herbeuses sèches semi-naturelles, elles sont l’habitat de populations d’orchidées intéressantes et le lieu de ponte des Cistudes d’Europe.

PROPRIETE FONCIERE : Privés, Conseil Général de l’Isère, Communes de Bizonnes, Burcin, Châbons, Colombe et du Grand-Lemps.


Fiche action 2a Maîtrise foncière

des plans d’eau connexes


FR 8201.728 / site I 5

Contexte Les 3 plans d’eau situés à proximité immédiate de la tourbière jouent un rôle essentiel dans le maintien d’espèces comme la cistude, et également comme corridors biologiques, mais ne bénéficient d’aucun statut particulier garantissant une gestion conservatoire adéquate avec le maintien des espèces de la directive. Habitats naturels DHI concernés Corine Eur 15 RAS

Espèces DHII concernéesTriton crêté Triturus cristatus 1166 Sonneur à ventre jaune Bombina variegata 1193 Cistude d’Europe Emys orbicularis 1220 Etat de conservation Actuel : Les 3 plans d’eau sont stratégiquement situés vis-à-vis de la tourbière et de l’autoroute. Ils ne sont pas dans le même état de naturalité. Ils sont tous les trois pêchés, empoissonnés, appâtés, … Leurs surfaces respectives sont de 5099 m2 pour Balainières, de 11682 m2 pour le Petit Nan et de 4205 m2 pour Piotière.

A obtenir : Des étangs favorables au développement des espèces animales visées par la directive et aux déplacements des espèces aquatiques en général. A noter, que malgré la gestion piscicole, le petit Nan est favorable pour la faune. Description des engagements Respect de la réglementation piscicole (eau libre 1ère catégorie). Une notice de gestion est à réaliser sur chacun des plans d’eau. Remarques L’étang de Balainières est inclus au projet d’accueil du public avec la réalisation d’un ponton pédagogique destiné à la découverte de la faune aquatique. L’étang du petit Nan abrite les seules tortues cistudes observées récemment, la maîtrise foncière de la pelouse sèche située juste au nord permettrait de garantir la pérennité de leur site de ponte probable. Evaluation L’impact des mesures conservatoires prises pour augmenter la capacité d’accueil faunistique des étangs sera à évaluer.

Objectif 2 Etat optimal de conservation des habitats d’espèces animales de la directive

Localisation

Surface d’application -

Fréquence

- Durée

-



- Partenaires concernés

Propriétaires AREA

AVENIR Coût

Valeur moyenne d’un plan d’eau : 20 000 €


Europe CGI

CRRA DIREN AREA

Versement des aides

-

Justificatifs et contrôles-

Photo : G. MAILLET


Fiche action 2b

Création de mares


FR 8201.728 / site I 5

Contexte Les mares agricoles ont, comme un peu partout, été remblayées. Les espèces, tels le Triton crêté, sont contraintes d’utiliser les milieux de substitution présents (bassins autoroutiers, fossés, …) même s’ils ne sont pas satisfaisants. Habitats naturels DHI concernés Corine Eur 15 RAS

Espèces DHII concernéesTriton crêté Triturus cristatus 1166 Sonneur à ventre jaune Bombina variegata 1193 Cistude d’Europe Emys orbicularis 1220 Etat de conservation Actuel : Il n’y a plus que 2 mares sur le bassin versant.

A obtenir : 2 mares pour chacun des 5 secteurs prédéfinis afin de permettre des échanges d’individus en métapopulation assurant la pérennité de l’ensemble. La création de mares en dehors de ces secteurs est également à favoriser. Description des engagements Creusement de mares permettant le développement des espèces animales concernées de la directive. Les mares doivent faire 1,20 mètre de profondeur au point le plus bas, avoir au moins une berge en pente douce, être exemptes de poissons. Remarques La commune de Châbons s’est engagée dans la création d’une mare pédagogique en 2004. L’entretien des mares existantes est inclus dans les MAE. Evaluation Suivi de la colonisation par les amphibiens des mares creusées.


Photo : G. MAILLET

Localisation

Surface d’application 10 m2 minimum

Fréquence

1 fois Durée

Non défini

Période de l’année Non défini


Propriétaires Partenaires concernés

AVENIR Université de Lyon 1

Coût

2 500 € Financeurs pressentis

Europe CGI

Agence de l’eau

Versement des aidesModalités à définir lors

des contrats Natura 2000.

Justificatifs et contrôlesRéception des travaux


Fiche action 2c Maintien des amphibiens à

l’extérieur des parcs à sangliers


FR 8201.728 / site I 5

Contexte L’opération d’étude et de sauvetage des amphibiens qui se faisaient écraser sur la route départementale 51b a montré que des tritons, dont le crêté, hivernaient massivement sur le versant boisé ouest, or un enclos à sangliers occupe près de 23 ha sur le secteur concerné. Habitats naturels DHI concernés Corine Eur 15 RAS

Espèces DHII concernéesTriton crêté Triturus cristatus 1166 Etat de conservation Actuel : Dans l’enclos d’élevage de 4 ha, il y a toute l’année un nombre de sangliers correspondant à 750 kg/ha comme le permet la réglementation sur l’élevage, ce qui représente une charge animale trop importante pour le maintien d’autres espèces, le sanglier étant un omnivore fouissant le sol. Durant la saison de chasse, dans le parc chassé d’une vingtaine d’hectares attenant à l’enclos d’élevage, ne sont présents que les sangliers lâchés lors des chasses et abattus dans la journée. Hors saison de chasse, une quinzaine de sangliers sont parqués et nourris dans ce parc. Ils servent à l’entraînement de chiens courant. Le versant ouest abritant l’essentiel de la population d’amphibiens qui se reproduit sur la réserve, il est probable que ces sangliers prédatent fortement les tritons lors de leurs déplacements sur ce terrain.

A obtenir : Les enclos à sangliers ne doivent plus représenter un piège fatal pour les amphibiens qui les traversent. Description des engagements Pose d’un grillage à mailles fines d’au moins 40 cm de haut au pied de l’actuelle clôture de l’enclos d’élevage pour en empêcher l’accès aux amphibiens, tout en maintenant des ouvertures étroites dans les angles de la clôture pour ne pas emprisonner le reste de la petite faune. Soumettre toute modification des parcs à étude d’incidences. Remarques L’aménagement en 2004 d’un passage à petite faune sous la route départementale 51b permet de préserver de l’écrasement la population de Tritons crêtés qui hiverne dans les boisements en contre-haut et se reproduisent dans la Réserve. Le tiers à l’ouest de l’enclos se trouve en dehors du bassin versant. Evaluation Un programme de recherche de l’université de Lyon 1 visant à spatialiser précisément les zones d’hivernage et de reproduction des amphibiens permettra d’affiner les mesures de gestion conservatoire en fonction de leur occupation du terrain.


Localisation

Surface d’application 23 ha (3144 mètres linéaires)

Fréquence

1 fois Durée

-

Période de l’année Mars - Avril


Propriétaire Association naturaliste

Partenaires concernés

Université de Lyon 1 AVENIR

Coût

4600 € (1,46 € / m de filet à mailles serrées)


Europe



Justificatifs et contrôlesSuivi de l’efficacité

de la mise en défens

Photo : B. BELON


Fiche action 2d Conservation de chênes et charmes remarquables


FR 8201.728 / site I 5

Contexte Les versants boisés, dont la série de végétation est la chênaie-charmaie à châtaignier (Pautou et Dobremez, 1972), sont essentiellement dédiés à la sylviculture du châtaignier et peu au bois d’oeuvre. Habitats naturels DHI concernés Corine Eur 15 RAS

Espèces DHII concernéesLucane cerf-volant Lucanus cervus 1083 Triton crêté Triturus cristatus 1166 Etat de conservation Actuel : Le maintien des boisements, qui sont en EBC (Espaces Boisés Classés), de même que la sylviculture qui y est pratiquée, est favorable aux espèces de la directive. Toutefois la gestion par coupes à blanc destinées au bois de chauffe ou de piquets ne permet pas de laisser vieillir des arbres.

A obtenir : Conserver des sujets âgés pour développer un habitat pour le lucane et hétérogénéiser les boisements. L’objectif serait d’obtenir entre 2 à 5 arbres âgés par hectare de bois. Description des engagements Conserver des chênes et des charmes dont le diamètre est supérieur à 60 cm à 1 m du sol. Eliminer les conifères poussant sur la même parcelle. Remarques La mesure se justifie également dans les boisements linéaires (haies). Le maintien de ces arbres remarquables ne gêne pas la gestion de la coupe autour. Il y a peu de résineux sur le bassin versant, mais leur plantation est une tendance observée sur les collines environnantes. Leur présence est à proscrire. Toute coupe rase de bois supérieure à 2 ha doit être soumise à étude d’incidence. Evaluation Contrôle des arbres remarquables tous les 5 ans.


Photo : G. MAILLET

Localisation


Fréquence

1 fois Durée

-



CRPF Partenaires concernés

Propriétaires AVENIR

Coût

100 € / arbre pointé / 5 ans Financeurs pressentis

Europe



Justificatifs et contrôlesPointage des arbres

contractualisés

Sur l’ensemble du bassin versant

hors tourbière


Objectif 3 : Etat optimal de la qualité des eaux

Cet objectif s’applique à l’ensemble du site et vise à conserver ou améliorer la qualité des eaux d’alimentation de la tourbière par tous les moyens disponibles.

Pour la gestion de ce thème, 3 fiches-action sont proposées : - action 3a : Mise en place de MAE - action 3b : Aménagement de bassins de décantation autoroutiers - action 3c : Suivi annuel de la qualité de l’eau

HABITATS PRIORITAIRES ET D’INTERET COMMUNAUTAIRE CONCERNES :

Tous les habitats naturels prioritaires et d’intérêt communautaire recensés sur le site sont potentiellement concernés, toutes les espèces visées par la directive, et donc leurs habitats naturels, le sont aussi.

INTERET DU SECTEUR : Cet objectif concerne l’ensemble du site Natura 2000, en effet les habitats aquatiques et tourbeux dépendent de la qualité de l’eau d’alimentation. Ainsi, tout rejet toxique sur le bassin versant rejoint plus ou moins vite une zone humide et son impact est plus fort lorsqu’il se localise en périphérie d’un habitat tourbeux ou d’un ruisseau qui l’alimente.

En raison de son emprise forte sur le bassin versant (485 ha sur 805 ha soit plus de 60 %) l’agriculture a un rôle important à jouer pour la préservation de la qualité des eaux. Les infrastructures routières et ferroviaires ainsi que l’ancienne décharge et l’urbanisme d’actions plus ponctuelles sont également à surveiller.

PROPRIETE FONCIERE : Privés, Conseil Général de l’Isère, Communes de Bizonnes, Burcin, Châbons, Colombe et du Grand-Lemps.


Fiche action 3a

Mise en place de MAE


FR 8201.728 / site I 5

Contexte On observe une dégradation de la qualité des eaux de surface depuis 1974. En raison de son emprise forte sur le bassin versant (485 ha sur 805 ha soit plus de 60 % ) l’agriculture a un rôle important à jouer pour la préservation de la qualité des eaux.. Habitats naturels DHI concernés Corine Eur 15 Tous ceux recensés sur le site

Espèces DHII concernéesToutes celles recensées sur le site Etat de conservation Actuel : La tendance reste à l’intensification des modes d’exploitation. Les prairies régressent au profit des céréales et maïs.

A obtenir : Maintien des prairies permanentes existantes et reconversion d’un pourcentage important en secteur stratégique des terres arables en prairies, car ces dernières servent d’une part d’habitats naturels à de nombreuses espèces visées par la directive et sont d’autre part favorables à une bonne qualité des eaux de surface. Description des engagements Les engagements nécessaires ne sont évidemment pas les mêmes suivant la distance qui sépare les parcelles concernées de la ressource en eau. La carte des différents secteurs définis suivant leur sensibilité est placée page suivante et les mesures adaptées à chacun d’eux dans le tableau qui suit cette carte. Remarques Ces MAE (Mesures Agri-Environnementales) se mettront en place dans le cadre de CAD (Contrat d’Agriculture Durable) avec les agriculteurs. Conformément aux dispositions du code rural, il a été créé un contrat type territorial à finalité environnementale pour le territoire BIEVRE qui comprend la Tourbière du Lac et son bassin versant. Les enjeux environnementaux retenus pour ce territoire sont :

- préserver la qualité de l’eau de la pollution par les nitrates, - préserver la qualité de l’eau de la pollution par les phytosanitaires.

Toute évolution de la PAC obligera l’adaptation du dispositif. Le bassin versant est par ailleurs en zone vulnérable de la directive nitrates. Evaluation Suivi annuel de la qualité des eaux de surfaces. Refaire l’état des lieux de l’occupation du sol tous les 5 ans.

Objectif 3 Etat optimal de la qualité des eaux Et ponctuellement objectif 2

Localisation

Surface d’application Tout le bassin versant

Fréquence

Renouvelable Durée

5 ans



Agriculteurs Partenaires concernés

DDAF Chambre d’agriculture

ADASEA AVENIR

Coût

Selon procédure CAD Financeurs pressentis

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Versement des aides

Selon procédure CAD

Justificatifs et contrôlesCNASEA

Tout le bassin versant


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Fiche action 3b Aménagement de bassins de

décantation autoroutiers


FR 8201.728 / site I 5

Contexte On observe une augmentation des teneurs en polluants dans les eaux de surface depuis 1974, dont celle des chlorures provenant essentiellement du salage hivernal de l’autoroute. Réalisée en 1975, donc avant la loi de protection de la nature, la construction de l’A48 n’était en effet pas soumise à des normes environnementales, les ruissellements autoroutiers ont alors abouti jusque là directement dans 2 étangs situés à l’amont immédiat de la tourbière. Habitats naturels DHI concernés Corine Eur 15 Marais calcaires à Cladium mariscus et espèces du Caricion davallianae 53.3 7210 Tourbières basses alcalines 54.2 7230 Forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior 44.3 91EO Eaux oligo-mésotrophes calcaires avec végétation benthique à Chara sp. 22.12 x

22.44 3140

Espèces DHII concernéesTriton crêté Triturus cristatus 1166 Sonneur à ventre jaune Bombina variegata 1193 Cistude d’Europe Emys orbicularis 1220 Liparis de Loesel Liparis Loeselii 1903 Hypne brillante Hamatocaulis vernicosus 1393 Etat de conservation Actuel : Les teneurs en chlorures sont 3 fois plus importantes qu’en 1974, et davantage encore après la saison hivernale. Il est évident que le cortège des autres polluants de l’autoroute (hydrocarbures, métaux lourds, …) a également pollué le site pendant 30 ans.

A obtenir : Traiter la pollution chronique. Protéger la tourbière d’une pollution par déversement accidentel. Description des engagements Séparer les eaux provenant du milieu naturel de celles de l’autoroute pour que ces dernières soient traitées dans des bassins de décantation et de stockage de pollutions. Remarques Cet aménagement a pu être réalisé en 2003. Les chlorures une fois dissous ne peuvent être traités du fait des conditions climatiques locales et continueront de poser des problèmes qu’il faudra réussir à évaluer. Evaluation Suivi physico-chimique annuel de la qualité des eaux des étangs de Balainières et du Petit Nan qui collectaient jusque là les rejets autoroutiers. Suivi de la population de Sonneurs à ventre jaune de Piotière et des Libellules sur les 2 bassins aménagés. Un diagnostic hydrobiologique complet sera réalisé sur la tourbière et permettra, 20 ans après l’inventaire algal de Baier, de comparer les cortèges en place.

Objectif 3 Etat optimal de la qualité des eaux

Localisation


Fréquence

1 fois Durée

6 mois



AREA Partenaires concernés

AVENIR Coût

600 000 € Financeurs pressentis

AREA

Versement des aides-

Justificatifs et contrôlesSuivi AVENIR

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Fiche action 3c Suivi annuel

de la qualité de l’eau


FR 8201.728 / site I 5

Contexte Depuis la thèse de B VINCENT en 1974, donc avant la construction de l’autoroute, de la décharge d’ordures ménagères, de l’extension du hameau du Lac, …, la qualité de l’eau s’est dégradée. Habitats naturels DHI concernés Corine Eur 15 Marais calcaires à Cladium mariscus et espèces du Caricion davallianae 53.3 7210 Tourbières basses alcalines 54.2 7230 Forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior 44.3 91EO Eaux oligo-mésotrophes calcaires avec végétation benthique à Chara sp. 22.12 x

22.44 3140

Espèces DHII concernéesTriton crêté Triturus cristatus 1166 Sonneur à ventre jaune Bombina variegata 1193 Cistude d’Europe Emys orbicularis 1220 Liparis de Loesel Liparis Loeselii 1903 Hypne brillante Hamatocaulis vernicosus 1393 Etat de conservation Actuel : La chronique d’analyses est peu étalée dans le temps, même si l’on dispose d’un bon état de référence avec la thèse de 1974.

A obtenir : Une veille fiable et précise de la qualité de l’eau et de son évolution comme indicateur de résultats. Description des engagements Réaliser un suivi physico-chimique (pH, conductivité, DBO5, chlorures, nitrates et orthophosphates) et bactériologique (escherichia coli et entérocoques) sur 10 points de prélèvement. Remarques Des prélèvements ponctuels ou des paramètres supplémentaires pourront être nécessaires pour compléter l’analyse de phénomènes particuliers comme par exemple les ruissellements issus de la décharge d’ordures ménagères après fermeture ou l’analyse du zinc pour mettre en évidence des rejets autoroutiers. Evaluation L’interprétation du suivi pourra donner lieu à des modifications du protocole et des paramètres identifiés.

Phot

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Localisation


Fréquence

1 fois / an Durée

½ journée



AVENIR Partenaires concernésLaboratoire régional d’analyse

des eaux de Montbonnot Coût

107,43 € pour analyses 450 € pour la mise en oeuvre


DIREN AREA

Versement des aides



Résultats d’analyses Factures

Objectif 3 Etat optimal de la qualité des eaux


ANNEXES

Glossaire des sigles et acronymes ....................................................................... p 121

Lexique .................................................................................................................. p 123

Liste des figures .................................................................................................... p 125

Liste des tableaux ................................................................................................. p 125

Bibliographie générale .......................................................................................... p 126

Bibliographie du site ............................................................................................. p 128

Comité de pilotage Natura 2000 du site I5 ............................................................ p 133

Liste des EPCI ....................................................................................................... p 134

Comptes-rendus des comités de pilotage et ateliers .......................................... p 135


Glossaire des sigles et acronymes ACCA : Association Communale de Chasse Agréée

AERMC : Agence de l'Eau Rhône-Méditerranée-Corse

AREA : Société des autoroutes Rhône-Alpes

ATEN : Atelier Technique des Espaces Naturels

AVENIR : Agence Pour la Valorisation des Espaces Naturels Isérois Remarquables

CAD : Contrat d'Agriculture Durable

CGI : Conseil Général de l'Isère

CLERJ : Comite de Liaison pour les Recherches Ecofaunistiques dans le Jura

CORA : Centre Ornithologique Rhône-Alpes

CRRA : Conseil Régional Rhône-Alpes

CTE : Contrat Territoriaux d'Exploitation

DBO5 : Demande Biologique en Oxygène sous 5 jours

DCO : Demande Chimique en Oxygène

DDAF : Direction Départementale de l'Agriculture et de la Forêt

DDE : Direction Départementale de l’Equipement

DIREN : DIrection Régionale de L'ENvironnement

EBC : Espaces Boisés Classés

ENF : Espaces Naturels de France

FRAPNA : Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature

GPS : Global Positioning System

ICHM : Indemnités Compensatrices aux Handicaps de Montagnes

JOCE : Journal Officiel des Communautés Européennes

JORF : Journal Officiel de la République Française

LIFE : L'Instrument Financier Européen

MAE : Mesures Agro-Environnementales

ND : Zone naturelle protégée (protection des sites)

NPP : Nombre le Plus Probable

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

PLU : Plan Local d'Urbanisme

PMPOA : Programme de Maîtrise des Pollutions d'Origine Agricole

POS : Plan d'Occupation des Sols

RNF : Réserves Naturelles de France

SAU : Surface Agricole Utile

SCI du Lac : Société Civile Immobilière du Lac

SEFUR : Société d'Etudes Foncières, Urbaines et Rurales

SEQ : Système de d'Evaluation de la Qualité des eaux


SFP : Surface fourragère principale

SIC : Site d'Importance Communautaire

SICp : Site d'Intérêt Communautaire proposés

SICTOM : Syndicat InterCommunal de Traitement des Ordures Ménagères

SPRM : Société du Pipeline Méditerranée-Rhône

STH : Surface Toujours en Herbe

UGB : Unité Gros Bétail, indicateur permettant de calculer la chargement. L’UGB se réfère à la

ration alimentaire nécessaire à un animal pendant un an

ZICO : Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux

ZNIEFF : Zones Naturelles d'Intérêt Écologique Floristique et Faunistique

ZPS : Zone de Protection Spéciale

ZSC : Zone Spéciale de Conservation


Lexique

Atterrissement : amas de terre, de sable, de limon; formés par les cours ou par la mer, favorisant la progression de la végétation au dépens des surfaces en eau libre.

Autoépuration : capacité d’un milieu à "digérer" naturellement les pollutions en général de type organique.

Avifaune : ensemble des espèces d’oiseaux

Bassin versant (ou hydrographique) : zone géographique correspondant à l’aire de réception des précipitations et d’écoulement des eaux souterraines et de surface vers un cours d’eau. Les limites d’un tel bassin sont la ligne de partage des eaux superficielles.

Biocénose : communauté d’êtres vivants d’un milieu donné.

Biodiversité : désigne toute la variété et la variabilité des organismes vivants et des complexes écologiques dont ces organismes font partie. Elle comprend trois composantes : la diversité des écosystèmes ou diversité écologique, la diversité des espèces animales et végétales ou diversité spécifique, la diversité au sein d’une même espèce ou diversité génétique.

Biomasse : quantité de matière végétale et animale présente dans un écosystème donné (exprimé généralement en kilogrammes de matière sèche par hectare).

Biotope : composante abiotique (non vivante) de l’écosystème, constituée uniquement par ses dimensions physico-chimiques et spatiales.

Bivoltine : se dit d’insectes qui se reproduisent à raison de deux générations par an

Diapausantes : arrêt dans l’activité ou le développement des insectes

Eaux artésiennes : eau qui sort sous pression par une fissure ou une autre ouverture de la formation imperméable qui recouvre la formation aquifère

Ecosystème : système écologique fonctionnel comprenant les êtres vivants (biocénose) et le milieu physique (biotope).

Espèce héliophile : végétal qui exige un fort ensoleillement pour se développer

Etang : écosystème artificiel d’eau stagnante créé par endiguement ou creusement.

Eutrophe : qualifie un milieu riche en éléments minéraux nutritifs.

Eutrophisation : phénomène d’enrichissement en matière organique ou en substance nutritive (nitrates, phosphates,...) pouvant entraîner de graves perturbations dans les écosystèmes aquatiques : production en grandes quantités de matière végétale, chute du taux d’oxygène dissous, mortalité massive de poissons, disparition des espèces sensibles, banalisation de la flore et de la faune...

Faucardage : coupe des herbes des rivières ou des étangs.

Habitat : milieu dans lequel vit une espèce végétale ou animale.


Hélophyte : plante aquatique qui développe un appareil aérien au dessus de la surface de l'eau en été, alors qu'en hiver ne subsiste que la couche enracinée dans la vase

Hydrologie : science ayant pour objet l’étude de la nature, de la formation et des propriétés mécaniques, physiques et chimiques des eaux marines et continentales.

Hygrophile : se dit d’un organisme vivant dans les milieux humides

Intensive : se dit d’une pratique agricole recherchant l’obtention de hauts rendements.

Limnogène : se dit d’une tourbière ou d’un marais provenant de l’atterrissement d’un plan d’eau

Marais : ensemble de milieux humides où la nappe d’eau stagnante superficielle est généralement peu profonde.

Nappe phréatique : nappe d’eau souterraine.

Palustre : qui a trait aux marais.

Plaine alluviale : plaine dans laquelle se sont déposées des matériaux divers : cailloux, graviers, sables, boues, transportées par des eaux courantes.

Ripisylve : terme désignant les formations arborées qui se développent le long des cours d’eau, composées en grandes parties de saules et aulnes.

Roselière : surface couverte de roseaux (appelés également phragmites), au bord d’un étang ou d’un marais.

Source limnocrène : source sous-lacustre

Sphaigne : mousse des marais dont la composition est à l’origine de la formation de la tourbe.

Tourbière : zone humide, colonisée par la végétation, dont les conditions écologiques particulières ont permis la formation d'un sol constitué d'un dépôt de tourbe. Ces écosystèmes se caractérisent, en premier lieu, par un sol saturé en permanence d'une eau stagnante ou très peu mobile privant de l'oxygène nécessaire à leur métabolisme les micro-organismes (bactéries et champignons) responsables de la décomposition et du recyclage de la matière organique. Dans ces conditions asphyxiantes (anaérobiose), la litière végétale ne se minéralise que très lentement et très partiellement. Elle s'accumule alors, progressivement, formant un dépôt de matière organique mal ou non décomposée : la tourbe.

Valeur patrimoniale : valeur attribuée à des milieux, espèces ou ressources naturelles qui présente un intérêt tel qu’ils doivent être conservé et transmis aux génération futures, qui appartiennent à l’héritage collectif.

Zone inondable : espace où s’étalent les débordement de crues dans le lit majeur, jouant un rôle important dans l’écrêtage des crues.


Liste des figures

Fig. 17 : constitution du réseau Natura 2000 ................................................................................................................... p 7 Fig. 18 : cartographie de « la Tourbière du Lac et son bassin versant » (J. Patinet 2003). .......................................... p 11 Fig. 19 : La tourbière vue du sud-est ............................................................................................................................. p 12 Fig. 20 : cartographie provisoire des ZNIEFF° de « la tourbière du Lac et son bassin versant » (DIREN° Rhône-Alpes,

document provisoire, juillet 2004) .....................................................................................................................p 18Fig. 21 : carte géologique du secteur. ............................................................................................................................p 21 Fig. 22 : cartographie des points de prélèvement. ..........................................................................................................p 25 Fig. 23 : graphe de pH et conductivité. ...........................................................................................................................p 27 Fig. 24 : graphe d’évolution des teneurs en chlorures suivant les points de prélèvement. ............................................p 29 Fig. 25 : graphe des teneurs en nitrates suivant les points de prélèvement. .................................................................p 32Fig. 26 : graphe de variation des teneurs moyennes (de 1996 à 2002) en orthophosphates suivant les points de

prélèvement. .....................................................................................................................................................p 35 Fig. 27 : graphe de variation des teneurs moyennes en sulfates suivant les points de prélèvement. ............................p 36 Fig. 28 : fiche type de présentation des habitats de la directive. ....................................................................................p 46 Fig. 29 : graphe de l’évolution de l’agriculture de 1979 à 2000. ..................................................................................... p 85 Fig. 30 : graphe de l’évolution du chargement animal de1979 à 2000. .......................................................................... p 85Fig. 31 : échelle de graduation du chargement animale et de l’intensité du pâturage. ..................................................p 86 Fig. 32 : diagramme de répartition des différents types de cultures sur le bassin versant. ........................................... p 86

Liste des tableaux Tab. XVII : caractéristiques de la ZNIEFF de « La Tourbière du Lac et son bassin versant ». ....... p18 Tab. XVIII : dates et natures des prélèvements.............................................................................................................. p 22 Tab. XIX : paramètres mesurés lors des analyses. ....................................................................................................... p 24 Tab. XX : origine de l’eau suivant les valeurs de référence de conductivité. ................................................................ p 27 Tab. XXI : mesures du taux de chlorures aux différents points de prélèvement de 1996 à 2002. ................................. p 28 Tab. XXII : comparaison des teneurs moyennes en chlorures des points de prélèvement du site avec la classification

des teneurs en chlorures des eaux courantes. ................................................................................................ p 30 Tab. XXIII : valeurs moyennes des nitrites suivant les points de prélèvement............................................................... p 31 Tab. XXIV : teneurs en ammoniac suivant les points de prélèvement. .......................................................................... p 32 Tab. XXV : valeurs de l'oxydabilité au KMnO4 suivant les points de prélèvement. ........................................................ p 33 Tab. XXVI : valeurs de la DBO5 de 1996 à 2002. .................................................................................................................p Tab. XXVII : valeurs moyennes des teneurs en potassium suivant les points de prélèvement. .................................... p36 Tab. XXVIII : nombre d'E. coli dans 100 mL en NPP° suivant les points de prélèvement. ........................................... p 37 Tab. XXIX : nombre d'entérocoques dans 100 mL suivant les points de prélèvement ................................................. p 37Tab. XXX : date du prélèvement et nature de l’analyse au robinet du Grand-Lemps ................................................... p 39Tab. XXXI : types d’analyses recensées de 1998 à 2002 au robinet du Grand-Lemps. ............................................... p 40 Tab.XVXXXII : objectifs et actions présentés dans le document d’objectifs ................................................................ p 101Tab.XVIXXXIII : MAE adaptées au site. ....................................................................................................................... p 117


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Comité de pilotage natura 2000 du site I5

Elus : Monsieur le Député de la circonscription ou son représentant, Monsieur le Président du Conseil général ou son représentant, Monsieur le Conseiller général du canton de Le Grand-Lemps ou son représentant, Monsieur le Maire de Châbons ou son représentant, Monsieur le Maire de Le Grand-Lemps ou son représentant, Monsieur le Maire de Burcin ou son représentant, Monsieur le Maire de Bizonnes ou son représentant, Monsieur le Maire de Colombe ou son représentant, Monsieur le Président de la Communauté de communes de Bièvre-Est ou son représentant,

Administrations et établissements publics : Monsieur le Directeur départemental de l’agriculture et de la forêt ou son représentant, Monsieur le Directeur régional de l’Environnement ou son représentant, Monsieur le Directeur régional de la SNCF ou son représentant,

Associations et organisations professionnelles : Monsieur le Président du syndicat des propriétaires sylviculteurs de l’Isère ou son représentant, Monsieur le Président de la SCI du Lac ou son représentant, Monsieur le Président du syndicat des eaux de la Haute Bourbre ou son représentant, Monsieur le Directeur de la Sté AREA ou son représentant, Monsieur le Président de la fédération départementale de pêche et de protection des milieux aquatiques de l’Isère ou son représentant, Monsieur le Président de l’ « Agence pour la valorisation des Espaces Naturels Isérois Remarquables » AVENIR ou son représentant, Monsieur le Président de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) ou son représentant, Monsieur le Président de la Fédération départementale des chasseurs de l’Isère ou son représentant, Monsieur le Président de la Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature (FRAPNA Isère) ou son représentant, Monsieur le Président du Centre Ornithollogique Rhône-Alpes (CORA) ou son représentant, Monsieur le Président du syndicat de la propriété agricole de l’Isère ou son représentant, Monsieur le Président de Chambre d’agriculture de l’Isère ou son représentant (à l’attention de Mme Annie-Noëlle Coudurier à Colombe),


Etablissements publics de coopération intercommunale (EPCI) concernés par le site natura 2000 I5

- SIVU du Fayard

- CC Bièvre Est

- SM bassin hydraulique Bourbre

- SI collège Liers et Lemps

- SI des eaux de la Haute Bourbre

- SM départemental d’eau et d’assainissement

- SICTOM des Terres Froides

- SE 38

- SI de Bièvre

- SI électrification de Virieu

- SI électrification de Biol

- SI des eaux des deux vallées


Comptes-rendus des comités de pilotage et ateliers

Compte-rendu de l’atelier "voies de communication et corridors biologiques" 03/07/2002

COMPTE-RENDU DE LA PREMIERE REUNION DE L'ATELIER "VOIES DE COMMUNICATION ET CORRIDORS BIOLOGIQUES"

du 3 juillet 2002 Site natura 2000 de la Tourbière du Lac et de son bassin versant.

Personnes présentes : BARBIER JC. conseiller municipal de Chabons, BERTHOUD G., bureau d'étude ECONAT, BOCHON A., pôle ingénierie SNCF de Chambéry, BOUCARD E., stagiaire AVENIR, DREVON P., conseiller municipal du Grand-Lemps, LACHARME I., service environnement de AREA, MAILLET G., garde de la Réserve naturelle, MARCIAU R., conservateur de la Réserve naturelle, NOBLET JF., conseiller technique au Conseil général de l'Isère.

Objectifs de l'atelier : R. MARCIAU rappelle le contexte Natura 2000 et l’organisation du travail du comité de pilotage, présidé par le sous-préfet de la Tour-du-Pin, en 3 ateliers (occupation du sol, pollutions et urbanisme, voies de communication et corridors biologiques). Le but de cet atelier est d’identifier les points de conflit potentiels ou existants entre les infrastructures linéaires (routes, chemin de fer, autoroute) et la conservation du patrimoine naturel, puis d’élaborer des propositions visant à réduire leur impact dans le bassin versant de la tourbière.

Etat d'avancement de la phase d'inventaire du document d'objectif : E. BOUCARD présente la carte numérisée de l'occupation du sol (situation en 2000), les habitats et espèces de la directive "habitats" présents sur le site. La localisation des espèces se concentre surtout sur la réserve, mais également le long des deux vallons qui relient l'autoroute au fond de la cuvette du Lac, dessinant des continuités qualifiées de corridor biologique. La délimitation du bassin versant hydrographique issue des travaux des hydrogéologues de Chambéry et du travail de cartographie de M. Papyrnik est présentée. La superficie du bassin versant ainsi définie est de 805 ha et concerne les communes du Grand-Lemps, de Châbons, de Burcin, de Bizonnes et de Colombe. La commune d’Oyeu n’est donc pas rattachée au site et le secteur nord sur Bizonnes est plus étendu qu’initialement observé sur la carte IGN au 1/25000e. JC. BARBIER indique que la commune de Châbons aimerait avoir une copie de la carte d’occupation du sol.

Programme concernant les corridors biologiques de l'Isère : JF. NOBLET explique la démarche du Conseil général de se doter d’un document d’alerte disponible pour l’aménagement du territoire qui prenne bien en compte la notion de corridors biologiques et leur interconnexion. G. BERTHOUD détaille le secteur d’étude correspondant au site de la tourbière, qui est particulièrement concerné par la continuité entre les vallées de la Bourbre et du Barbaillon mise à mal par l'autoroute et l'urbanisation. Deux ruptures de continuums biologiques ont en particulier été identifiées : au nord vers le hameau de l’Orge et au sud la continuité du massif boisé du Banchet. G. MAILLET rappelle l’existence de la combe du Petit Nan, déjà citée, qui ne figure pas sur cette étude, mais qui représente un corridor de première importance, ainsi que l’axe allant au nord sur Bizonnes et menant vers la vallée de l’Hien.

Projet de passage à petite faune du CD51 b : JF. NOBLET présente ensuite une application immédiate de la remise en connexion d'un corridor biologique : le projet d'aménagement de 14 passages à petite faune sous le CD 51b qui devrait être voté prochainement par le Conseil général. La réalisation de cet aménagement, le plus grand d’Europe, pourrait intervenir début 2003. Il précise qu'un dépliant d'information destiné au grand public sera fourni aux communes riveraines et au gestionnaire de la réserve.

Compte-rendu de l’atelier "voies de communication et corridors biologiques" 03/07/2002

R. MARCIAU signale que la réserve peut proposer à cette occasion des animations grand public gratuites dans les communes. P. DREVON regrette que les travaux du passage de la petite faune se fassent après la réfection de la départementale. G. MAILLET répond que le délai de réfection de la chaussée est arrivé à terme et qu’au contraire la DDE a repoussé la pose de l’enrobé, initialement prévue en 2002, pour se caler sur le calendrier prévisionnel de réalisation des passages à faune, donc fin 2003.

Projet de bassins de rétention de l'AREA : I. LACHARME présente les plans d'exécution de deux bassins de rétention d'urgence situés à l'amont du Lac destinés à protéger le milieu naturel et la qualité des eaux en cas de pollution accidentelle. L’appel d’offre vient d’être publié. Ils pourraient être réalisés fin 2002-début 2003. JF NOBLET demande si l’AREA a réalisé une notice d’impact et quel sera la nature du matériau d’étanchéité. Il signale que le service des routes du CGI utilisent désormais préférentiellement le bentomat, matériau argileux qui se végétalise bien et permet par ailleurs à la faune de ne pas se retrouver piégée. Il demande également que les clôtures de ces bassins soient distinctes de celles de l’autoroute pour pouvoir être franchies par la petite faune. G. MAILLET rappelle que la séparation des eaux du bassin versant de celles de la plate-forme a été discutée lors du comité consultatif du 20/07/2001, car elle est essentielle pour maintenir la fonctionnalité des cours d’eau. Il peut être envisagé d’infiltrer les effluents de la chaussée pour qu’il n’alimentent pas directement la tourbière en charge polluante et ainsi éviter les pics de salinité hivernaux sous réserve que ces infiltrations ne se retrouvent pas dans les sources. E. BOUCARD signale la découverte ce printemps d’espèces de la directive comme le crapaud sonneur et le triton crêté dans les fossés concernés par le bassin coté Grenoble (Petit Nan). G. MAILLET signale qu’avec le périmètre du bassin versant actuellement défini, un bassin d’infiltration situé au nord vers la Rossatière est maintenant inclus dans le périmètre d’étude Natura 2000. Ce secteur devrait également être pris en compte dans la réflexion sur le traitement séparatif des eaux captées. En résumé, il est convenu que E. BOUCARD, d’AVENIR, demande un rendez vous d’urgence avec M. HALARY, responsable du projet et il est demandé à l’AREA d’examiner les points suivants :

• Faisabilité de l’utilisation du bentomat • Faisabilité de la séparation des eaux de versant et de plate-forme sur les deux bassins

prévus (Orge et Petit Nan) • Inclure le secteur de puits perdu du ruisseau de Rossatière à la réflexion. • Envisager une clôture perméable à la petite faune autour des bassins. • Préférer les fossés ouverts aux conduites enterrées et aux cunettes béton. • Envisager des acquisitions un peu plus large que les besoins des bassins de rétention sur

les zones sensibles du bassin coté Grenoble (Petit Nan).

Entretien de la voie ferrée et projets du réseau ferré de France : A. BOCHON indique qu’il sera désormais le représentant de RFF et de la SNCF au comité de pilotage Natura 2000 et dans cet atelier mais qu’il découvre les questions du document d’objectif et ne peut répondre ce jour. Il s’engage à transmettre à AVENIR dans le courant de l’été les éléments sur l’entretien de la voie par une technique autre que le désherbage chimique, ainsi que les éventuels projets de RFF sur le secteur.

Remarques diverses : JC. BARBIER interroge l’AREA sur le doublement des voies de l’autoroute. I. LACHARME affirme qu’il n’y a pas de travaux prévus dans les cinq ans à venir. JF. NOBLET déplore que les glissières de sécurité soient encore désherbées chimiquement le long des routes. Il informe l’atelier de l’action du Conseil général pour la limitation des pesticides et de manifestations dans le cadre du festival de l’avenir au naturel début septembre. JC. BARBIER demande s’il est possible que les comptes-rendus des 3 ateliers soient envoyés à chacun pour être informé de l’ensemble des démarches engagées.

R. MARCIAU remercie les participants en informant de la tenue d’un prochain comité de pilotage Natura 2000 à l’automne après la nomination d’un nouveau Sous-Préfet.

Compte-rendu de l’atelier "pollutions et urbanisme" 02/07/2002

COMPTE-RENDU DE LA PREMIERE REUNION DE L'ATELIER "POLLUTION ET URBANISME" du 2 juillet 2002

Site natura 2000 de la Tourbière du Lac et de son bassin versant.

Personnes présentes : BOUCARD E. : stagiaire AVENIR, CHARVET J. : Maire de Bizonnes et président du SICTOM des Terres Froides, GUETAZ G. : adjoint au maire du Grand-Lemps, HEDEVIN X. : conseiller municipal de Châbons, MAILLET G. : garde de la RN, MARCIAU R. : conservateur de la RN. PEDROLETTI B. : DDAF de l’Isère, ROY J : DDAF de l’Isère, Personne excusée : BURETTE Noémie : Agence de l’eau

Présentation des objectifs de l'atelier : R. MARCIAU rappelle le contexte Natura 2000 et l’organisation du travail du comité de pilotage, présidé par le sous-préfet de la Tour-du-Pin, en 3 ateliers (agriculture - forêt, voies de communication - corridors biologiques et pollutions - urbanisme). Le but de cet atelier est d’identifier les secteurs potentiellement à l’origine de pollutions sur le bassin versant, de faire des propositions pour leur suivi et leur limitation, ainsi que de mettre en cohérence les politiques publiques d’aménagement du territoire. La délimitation du bassin versant hydrographique issue des travaux des hydrogéologues de Chambéry et du travail de cartographie de M. Papyrnik est présentée. La superficie du bassin versant ainsi définie est de 805 ha et concerne les communes du Grand-Lemps, de Châbons, de Burcin, de Bizonnes et de Colombe. La commune d’Oyeu n’est donc pas rattachée au site et le secteur nord sur Bizonnes est plus étendu qu’initialement observé sur la carte IGN au 1/25000e.

Exposé de l'état d'avancement de la phase d'inventaire du document d'objectifs :E. BOUCARD présente la carte numérisée de l'occupation du sol (situation en 2000), les habitats et espèces de la directive "habitats" présents sur le site. La localisation des espèces se concentre surtout sur la réserve, mais également le long des deux vallons qui relient l'autoroute au fond de la cuvette du Lac, dessinant ainsi ce qui est désormais appelé des corridors biologiques. G. GUETAZ fait mention de M. MEILLAND de la société d’impression sur étoffe qui observe une nette altération de la qualité de l’eau depuis quelques années.

Exposé de la situation actuelle de la décharge du SICTOM des Terres froides : X. HEDEVIN et J. CHARVET. annoncent que la décharge est officiellement fermée depuis le 01/07/2002. Elle est passée en classe 3, ce qui signifie qu’elle servira encore à entreposer des matériaux inertes provenant de la déchetterie, sur une partie de sa surface. Le reste de la décharge sera progressivement végétalisé en plusieurs couches et des drains seront posés. Un suivi de la qualité des eaux devra être mis en place sur une période de trente ans. Un piézomètre a été installé dans la décharge pour compléter le suivi actuellement réalisé sur la source des Violettes. G. MAILLET demande quels sont les indicateurs suivis dans les analyses d’eau et s’il est possible de prendre connaissance de l’étude d’impact à l’origine de la décharge. J. CHARVET recherchera dans les archives municipales et la transmettra à AVENIR. G. MAILLET signale que M. ROUDET, de la ferme des Violettes, pense que la décharge est à l’origine du tarissement de sa source, l’obligeant à se raccorder au réseau de distribution local pour son alimentation. J. CHARVET répond qu’une expertise a eu lieu dans ce puits et que l’impact de la décharge a été écarté, mais que personnellement il était plus inquiet pour les captages d’eau potable situés de l’autre côté sur Longechenal.

Commune de Châbons : X. HEDEVIN signale que le POS de Châbons a été révisé en 2000. Une extension du hameau pourrait êtr possible mais ne concernerait au plus que quelques maisons.

Compte-rendu de l’atelier "pollutions et urbanisme" 02/07/2002

Le hameau du lac : En ce qui concerne l’assainissement du hameau du lac, celui-ci n’est soumis qu’à l’assainissement autonome. A ce propos, un fax de N. BURETTE, de l’agence de l’eau, lu par AVENIR, évoque la possibilité de financement à hauteur de 50% des travaux d’assainissement autonome jusqu’à la fin de l’année 2002 uniquement, le programme transitoire de l’agence pour les années 2003 et 2004 n’étant pas encore défini. Ce financement ne concernerait pas l’expertise pour la mise aux normes. X. HEDEVIN pense qu’il est contradictoire de demander aux particuliers de payer 50% des travaux. J. ROY répond que la mise aux normes au niveau collectif et individuel est une obligation pour 2005. Les collectivités étant aussi responsables de l’assainissement individuel, il serait possible d’envisager un contrôle des communes refacturé aux individus. B. PEDROLETTI indique que dans ce cadre là, Natura 2000 ne ferait que réorienter la priorité de cette obligation et permettrait de disposer du possible financement de l’agence de l’eau. G. MAILLET demande si la commune de Châbons, qui est la seule des 5 communes à avoir des habitations dans le bassin versant, s’est doté d’un schéma d’assainissement définissant les zones en collectif et celles en individuel, car ce travail est indispensable pour que l’agence de l’eau intervienne en appui financier et fasse réaliser un état des lieux sur le hameau. X. HEDEVIN vérifiera que cette information est disponible et en informera AVENIR.

Le hameau de l’Orge : En ce qui concerne le hameau de l’Orge, X. HEDEVIN annonce que le raccordement au réseau d’assainissement collectif est terminé et qu’il renvoie ces eaux usées vers la Haute-Bourbre où Châbons dispose de 3 lagunes : 2 petites (qui fonctionnent bien) et une grande.

Le Grand-Lemps : G. GUETAZ annonce que la commune du Grand-Lemps vient de finir son POS (début 2002) et qu’il n’y a rien de modifié pour la portion incluse dans le périmètre Natura 2000, mais la commune a accepté de modifier son POS pour permettre le projet d’auberge de l’élevage de sangliers juste de l’autre côté de la limite ouest du bassin versant.

Bizonnes : J. CHARVET déclare que la commune de Bizonnes vient de modifier légèrement son POS pour la quatrième fois et que cela ne concerne pas la portion incluse dans le périmètre Natura 2000. Devenir de Natura 2000 dans les POS ? : J. ROY explique la notion de PLU (Plan Local d’Urbanisme) et de POS (Plan d’Occupation des Sols). Les POS actuels demeurent des POS, mais toute révision sera désormais conduite dans le nouveau cadre des PLU. La principale différence entre les 2 résidant dans la nécessité d’un PADD (Projet d’Aménagement et de Développement Durable de la collectivité) pour le PLU. Dans cette perspective, le PLU devra prendre en compte l’environnement et définir une véritable politique municipale d’aménagement du territoire. En ce qui concerne l’éventuelle transcription du zonage Natura 2000 dans les PLU, J. ROY précise que le zonage est déjà possible en définissant par exemple des zones agricoles sans bâtiments d’élevages dans les secteurs les plus sensibles tels que les cours d’eau, etc. Le futur Document d’objectif pourra être annexé au PADD et le périmètre Natura 2000 figurer sur le PLU.

Remarques diverses : X. HEDEVIN demande s’il est possible pour les prochaine fois de transmettre les documents présentés par AVENIR avant chaque atelier pour s’y pencher au préalable. J. ROY précise qu’un SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux) est à la réflexion sur la plaine de Bièvre.

R. MARCIAU remercie les participants en informant de la tenue d’un prochain comité de pilotage Natura 2000 à l’automne après la nomination d’un nouveau Sous-Préfet.

Compte-rendu de l’atelier agriculture et forêt du 04/11/03 / AVENIR / 2003

Site d’Importance Communautaire

de la Tourbière du Lac et son bassin versant

Atelier agriculture et forêt Compte-rendu du 04/11/2003

Liste des personnes présentes :

Jean-Claude BARBIER / Agriculteur Christine BOSCH / Chambre d’agriculture de l’Isère Annie-Noëlle COUDURIER / Chambre d’agriculture de l’Isère, agricultrice Pierre DREVON / Agriculteur Christophe DURHONE / Agriculteur Daniel DUSSAUGE / Gérant des parcs à sangliers David GALLIFET / Agriculteur Pierre GUILLERMIN / Agriculteur Emeric JOURNET / Agriculteur Grégory MAILLET / AVENIR Christian MALJOURNAL / Agriculteur Roger MARCIAU / AVENIR Raymond MERLOZ / Agriculteur Audrey SARPS / ADASEA de l’Isère Alphonse VIAL / ancien exploitant, représentant son fils

- R MARCIAU rappelle que cet atelier ne s’est pas réuni plus tôt du fait du gel de la procédure CTE par le gouvernement. Le travail de préparation des CAD mené par l’ADASEA pour la DDAF relance la dynamique et permet de se réunir pour réfléchir à l’élaboration de ces futurs contrats. A l’aide d’une vidéo-projection, il présente ensuite l’état d’avancement du travail de l’opérateur sur le site, l’occupation du sol sur le bassin versant topographique, la localisation du patrimoine naturel,...

- G MAILLET explique que la DDAF a en effet décidé d’anticiper sur les éléments de diagnostic qui seront nécessaires à la signature des CAD sur les différents sites natura 2000 du département car ceux-ci seront traités prioritairement. La DDAF a donc commandité l’ADASEA pour la réalisation d’une fiche descriptive pour chacun des sites avec des zonages établis en fonction de la sensibilité du milieu naturel. Pour chacune de ces zones, une série de mesures agri-environnementales adaptées a alors été listée. Pour la Tourbière du Lac, l’enjeu prioritaire étant la qualité de l’eau, le zonage reprend les contours de la zone humide et de ces deux affluents orientés au nord-est. Les pelouses sèches, habitat naturel communautaire, n’étant pas liées à l’hydrographie, constituent, elles, des petites taches disséminées avec leur liste de mesures propres. Cette fiche avec ses zonages cartographiques est présentée aux participants.

- C BOSCH explique que les CAD seront une version simplifiée des CTE, mais avec un cadre bien arrêté. Deux enjeux seront définis par territoire. Il est probable que l’eau et la biodiversité soient retenues sur ce bassin versant. Trois mesures pourront être choisies par enjeu et par système d’exploitation. Le plafond est de 27000 €, mais sur le volet agri-environnement uniquement, car le Conseil général apportera désormais ses aides agricoles sur le volet investissement des CAD.

- A SARPS précise que le choix des deux enjeux sera discuté le 27 novembre prochain pour ce territoire.

ETANG DU GRAND-LEMPSRéserve naturelle

Compte-rendu de l’atelier agriculture et forêt du 04/11/03 / AVENIR / 2003

- R MERLOZ fait remarquer que, du fait du gel de la procédure, les mesures agri-environnementales proposées pour le site n’ont pas fait l’objet de l’animation préalable prévue avec les agriculteurs.

- C BOSCH annonce que les textes d’application des CAD ont été publiés la veille au journal officiel. Elle détaille ensuite les implications des mesures de l’enjeu eau-nitrates susceptibles d’être retenues.

- A DUSSAUGE précise que son enclos de chasse n’est pas un élevage et que la densité de sangliers y est de 12 bêtes pour 20 hectares. Il demande qu’elles seront les contraintes prévues par le document d’objectifs.

- R MARCIAU et G MAILLET répondent que la présence de ces sangliers est manifestement préjudiciable aux amphibiens en hivernage sur le versant boisé, mais qu’elle ne semble pas remettre en cause la viabilité des populations qui peuvent se reporter sur le reste du versant concerné. Les mesures, non encore établies, visant à améliorer la situation seront contractuelles et auront donc l’aval des gestionnaires de l’enclos.

- AN COUDURIER propose que l’atelier se réunisse de nouveau fin janvier pour regarder dans le détail les parcelles concernées par les zonages de sensibilité définies par AVENIR, les mesures agri-environnementales correspondantes et les agriculteurs impliqués.

Documents

PREFECTURE DE L’ISERE Document d’objectifsavenir.38.free.fr/images/docs/RNGL_Docob.pdf · C5 / Servitude du pipeline SPMR° ... 1 Les mots suivis d’un * sont répertoriés dans