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www.ffnatation.fr PREMIER SUR LA NATATION Magazine Numéro 110 | Mai-juin 2009 | 5 Euros Actu Prêt pour la revanche Le retour de Michael Phelps p. 12 Water-polo Dernier épisode, le jeu en question p. 32 Dossier A l’heure des p’tits baigneurs p. 36 Sprint français > > >

PREMIER SUR LA NATATION · 2017-08-23 · PREMIER SUR LA NATATION Magazine Numéro 110 | Mai-juin 2009 | 5 Euros Actu Prêtpour la revanche Le retour de Michael Phelps p. 12 Water-polo

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Water-poloDernier épisode, le jeu en question p. 32

DossierA l’heure des p’tits baigneurs p. 36

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WATER-POLOLe jeu en questionAprès un premier épisode sur le développementde la culture water-polo en France et unsecond sur les enjeux de la professionnali-sation, place au dernier volet de notre sagaconsacrée aux grandes évolutions sportivesdu water-polo.

DOSSIERA l’heure des p’tits baigneursDepuis une quinzaine d’années, les créneauxdes « bébés nageurs » fleurissent dans lespiscines de France. Nombre questionsdemeurent néanmoins en suspens à l’heured’inscrire son enfant. Tentative de réponseauprès des fondateurs historiques d’uneactivité ludique et familiale.

Au-delà des polémiques sur les combinaisons, les résultats deschampionnats de France de Montpellier (22-26 avril) pérennisent ladynamique fleurissante de la natation française grâce à ses valeurssûres mais aussi par l’émergence de nouveaux talents. Tous disposentde trois années pour emmagasiner un maximum d’expérience enprévision des Jeux Olympiques de Londres. A ce titre, il convient de nepas se tromper d’échéance : les championnats de France étaient uneétape incontournable avant les championnats du monde de Rome, l’ultimeétape demeurant Londres en 2012.

A l’issue de la compétition nationale, il revient de féliciter tous lesacteurs : les athlètes d’abord, les entraîneurs, les dirigeants, lesclubs, sans oublier l’équipe d’organisation constituée autour du MUC(Montpellier Université Club) et la communauté d’agglomération. Ilconvient également de remarquer la couverture médiatique exceptionnellede ces championnats. Les discussions autour des combinaisons y ontévidement contribué. Pas toujours avec bonheur... Cependant, personnene peut nier que la natation avec son niveau de performance actuelintéresse bien au-delà des « passionnés historiques » des bassins.

Le niveau de performance de la natation française ne relève pas duhasard. Elle se fonde sur le travail et le talent des acteurs premiers dela natation française. Nous sommes tous des personnes responsables.Les athlètes et leur entraineur en premier lieu. A ce titre, nous devonsêtre fiers de nos représentants et devons refuser les doutes sur leurintégrité. Ils sont forts, c’est une chose avérée ! La suspicion trèsfrançaise sur ceux qui « performent » au plus haut-niveau est toujoursdésagréable… et injuste !

Les nageurs et la Fédération appliquent évidement les dispositions del’AMA et de l’AFLD en matière de lutte contre le dopage. Ils collaborenttrès étroitement avec ces instances. Les contrôles sont réguliers etnombreux. Le suivi médical effectué sur la totalité des athlètes dehaut-niveau. Sachons dés lors profiter avec bonheur – celui fondé surla lucidité et non sur une naïveté béate - de l’état de forme notreEquipe de France ! Soutenons-là sans faille !

Enfin, et vous le remarquerez à la lecture de ce numéro, votre magazinepoursuit son évolution. Il profite du printemps pour faire peau neuve.Une nouvelle maquette a vu le jour, plus dynamique et identifiable.Elle doit vous permettre de plonger plus aisément dans la lecture devotre revue préférée. De nouvelles rubriques ont également été inau-gurées ; plus interactives, au cœur de l’actualité des cinq disciplinesfédérales, mais aussi insolites ou décalées, elles vous offrent une visionélargie de votre passion : la natation.

Dominique BahonSecrétaire Général

Édito

NATATION MAGAZINE n°110 (mai-juin 2009) • Edité par la Fédération Française de Natation, 148 avenue Gambetta 75980 Paris Cedex 20 • Tél. : 01.40.31.17.70/Fax : 01.40.31.19.90 •www.ffnatation.fr • Numéro de commission paritaire 0909 G 8176 • Dépôt légal à parution • Directeur de la publication Francis Luyce • Rédacteur en chef Adrien Cadot • Ont collaboréà ce numéro Laure Dansart, Mathilde Lizé, Gérald Mathieu • Comité de rédaction Louis-Frédéric Doyez, David Rouger, Marie-Christine Ucciani, Christian Donzé et la Direction TechniqueNationale • Photographies Agence DPPI • Maquette et réalisation Teebird Communication • Impression 3i Services, 156 chaussée Pierre Curie 59200 Tourcoing - Tél : 03.20.94.40.62 •Régie publicitaire Horizons Natation, 148, avenue Gambetta 75980 Paris, Cedex 20, Tél. : 01.40.31.40.35 • Vente au numéro 5 euros • Publicités et petites annonces au journal et tarifs surdemande [email protected]

SommaireN°110

www.ffnatation.fr

La confiance en nos athlètes…

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Et aussi…04 Brèves06 Au four & au bassin06 La rubrique du licencié08 Le chiffre du mois08 Agenda09 A Lire10 Vie fédérale - Le bureau de la vie de l’athlète11 Offre de parrainage - Abonnez un de vos proches !12 Actu - Le retour de Michael Phelps15 Actu - Les vertus de la débrouille16 Actu - Open EDF, acte III du 19 au 21 juin18 Rencontre - Laurent Jalabert42 Découverte - « Le Goût du Chlore »44 Un peu d’Histoire - Le plongeon45 Mon club - Club nautique brestois46 Conseils - Comment bien s’échauffer ?48 Développement durable - Complexe sportif Alfred Nakache50 Hors lignes - Virginie Dedieu

EN COUVERTURESprint en ébullitionLes championnats de France ont confirmé la mainmise des nageurs français surle sprint mondial. Avec cinq sprinters sous les 48 secondes, le relais 4x100 mnage libre se positionne comme le grandissime favori à l’or mondial cet été.

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Magazine

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Brèves4

Natation Magazine | Mai-juin 2009 | N° 110

> Sursis pour D’Arcy

Viré de la sélection australiennependant les Jeux Olympiques dePékin suite à une bagarre dans unbar avec un autre nageur, NickD’Arcy, récent champion d’Australiedu 200 m papillon, va aussi manquerles Mondiaux de Rome. La Fédération australienne a eneffet décidé de « couper » D’Arcyde l’équipe, suite à la décision dutribunal de Sydney de lui infligerquatorze mois de prison avec sursis.

> Water-polo : Grenoble champion universitaire

Les 24 et 25 mars, Rouen a hébergéla finale du championnat de Franceuniversitaire. La ville de Grenoble apris sa revanche sur Lille en remportant la finale 15-13. Endemi-finale Grenoble a battu Nice14-11 après prolongation (11-11 àla fin du temps réglementaire) tandis que Lille a dominé Reims19-2. Le match pour la 3e place n’apas échappé aux Niçois qui écrasent Reims 24-5.

> Water-polo : finales de jeunes

Les lieux des finales de jeunes ontété officialisés en mars dernier.Les 16 ans se disputeront le titre àMarseille (6 équipes) du 3 au 5 juillet tandis que les 18 ans joueront àAix-les-Bains (5 ou 6 équipes) du10 au 12 juillet.

> Kitajima forfait pour Rome

Comme nous l’avions annoncé, leJaponais Kosuke Kitajima, doublechampion olympique sur 100 et200 m brasse, sera bel et bien forfait pour les Mondiaux de Rome.Kitajima, 26 ans, ne participera pasnon plus à une rencontre Japon-Australie, en Australie fin mai. Le nageur vedette de la sélectionnippone a nié toute envie de retraitemais a reconnu ne pas beaucoups’entraîner depuis les JO de Pékin.

> … Leisel Jones aussi !

Malgré sa nette victoire aux sélections australiennes du 100 mbrasse en 1’06’‘10, Leisel Jones aconfirmé qu’elle ne prendrait paspart aux championnats du mondeen juillet prochain. « C’est une décision difficile à prendre mais jesuis des cours dans une écoled’esthéticienne et je tiens beaucoup à avoir mon diplôme. Jene veux pas me retrouver sans rienquand j’aurai fini ma carrière », adéclaré Jones. L’équipe australienne pourra malgré toutcompter sur Tarnee White (1’06’‘99).

Le groupe Louvre Hôtels, partenaire de la FédérationFrançaise de Natation depuis juin 2007, a profité deschampionnats de France de Montpellier pour récom-penser les champions de la carte « Helho ! Sport ». Unecarte qui permet aux clubs et aux licenciés de la FFNqui font escale dans les établissements du groupe debénéficier de 5 % de reversement. A ce petit jeu-là, etpour la deuxième année consécutive, le club de LyonNatation s’est montré le plus performant ! Dansl’Hérault, Sylvie Roisné, Directrice des partenariatsGroupe Louvre Hôtels, a donc remis au présidentPierre-Yves Piot un chèque de 2 203 €. Le directeurtechnique des Vikings de Rouen, Eric Boissière, a, quant à lui, touché 1 436 € tandis que le présidentdes Dauphins de Toulouse Jean-Louis Tourenq a encaissé un chèque de 1 362 € (cf. photo).

Lyon, Rouen et Toulouse champions de la carte « Helho ! Sport »

En 2009, les stars n’ont qu’une résolution : adopter la « Mickey Attitude » et réinventer lesoreilles de la plus adorable des souris pour se préparer à « La Fête Magique de Mickey »qui a débuté le 4 avril. Pour célébrer cet événement de nombreuses célébrités françaiseset internationales se sont associées à Disneyland Resort Paris en personnalisant lesoreilles de Mickey de la manière la plus tendance et décalée qui soit. Des créations iné-dites exposées puis vendues aux enchères au profit de l’association Rêves (www.reves.fr),partenaire de longue date du Programme Vœux d’Enfants de Disneyland Resort Paris.Parmi les stars mobilisées ont notera la présence de Vanessa Paradis, Zinedine Zidane,Tony Parker, Phil Collins, Franck Dubosc, Sébastien Chabal, Pascal Obispo, Joe-WilfriedTsonga, José Garcia et du champion olympique Alain Bernard (cf. photo) qui a eu « l’idéede remplacer les oreilles de Mickey par les médailles olympiques qui sont au fond demon cœur aujourd’hui ». L’exposition des oreilles de Mickey des célébrités se tiendra les20 et 21 juin 2009 de 11h à 18h à Drouot Montaigne (15, avenue Montaigne, Paris 8e). Lavente aux enchères des créations se déroulera, elle, le lundi 22 juin en soirée.

Alain Bernard : un Mickey olympique !

Ph.

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Natation Magazine | Mai-juin 2009 | N° 110

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Natation Magazine | Mai-juin 2009 | N° 110

> Pékin prolongeLa ville de Pékin prolongera sesrestrictions de circulation post-olympiques pendant une annéesupplémentaire afin de limiter lesembouteillages et réduire la pollution. Grâce à ces restrictions,basées sur les numéros de plaquesd’immatriculation, les routes dePékin comptent chaque jour 20%de véhicules en moins du lundi auvendredi. « Ces restrictions serontappliquées entre le 11 avril 2009 etle 10 avril 2010 », a déclaré WangZhaorong, porte-parole de la Commission municipale.

> Tout ça pour ça !Mauvaise nouvelle pour les nageursrusses qui se sont illustrés auxJeux Olympiques de Pékin. LeurFédération ayant omis de suivre laprocédure administrative auprèsde la LEN (Ligue Européenne deNatation) dans la foulée de leursrecords d’Europe, ces derniers nesont pas homologués. Yulia Efimova(1’6’’08 sur 100 m brasse), Yuri Prilukov (14’41’’13 sur 1 500 m) etles relayeurs masculins des 4x200 m(7’3’’70) et 4x100 4 nages (3’31’’92)n’effacent donc pas des tablettesl’Allemande Poewe (1’7’’10), lemême Prilukov (14’43’’21), l’Italie(7’7’’84) et la Russie (3’34’’25).

> Échange d’expertiseDébut avril, Denis Cotterell, entraîneur de Grant Hackett durantses heures de gloire (notammentdeux titres olympiques et quatre titres mondiaux de rang sur 1500 m),a passé trois jours avec le coachfrançais du Lagardère Paris Racing,Frédéric Vergnoux, pour un échanged’expertise. En 2008, Vergnouxavait été désigné entraîneur del’année en Grande-Bretagne, aupoint d’être approché par la natation australienne.

> Napoleon est AustralienLe 22 mars, alors qu’il ne s’alignaitsur la distance que pour ladeuxième fois de sa carrière, l’Australien Ryan Napoleon s’estadjugé le 1 500 m nage libre dessélections « aussies ». A 18 ans,Napoleon incarne le nouveau visage de l’équipe australienne etpeut être le successeur de GrantHackett, double champion olympique de la spécialité (aux Jode Sydney et d’Athènes).

> « France » petit bassin 2009Les prochains championnats deFrance en petit bassin se tiendrontdu 4 au 6 décembre à Chartres.La préfecture d’Eure-et-Loir accueillera l’événement dans sontout nouveau complexe aquatique,qui sera achevé en juin et ouvrirases portes début septembre.

Salade de pâtes sauce cocktail

Quantité : 4 personnesDifficulté : un peu difficileTemps de préparation : 10 minutesTemps de cuisson : 7 à 10 minutes

Ingrédients100 g de pâtes colorées1 échalote1 belle tomate ou deux petites

Pour la sauce1 jaune d’œufHuile de tournesol2 belles cuillères à soupe de fromage à 0%½ cuillère à café de moutarde forte½ cuillère à café de concentré de tomateSel finPoivre du moulin

RecettePréparer la sauce cocktail : mélanger le jauned’œuf, la moutarde, deux pincées de sel, troistours de moulin à poivre, le concentré de tomate.Verser l’huile doucement et en mélangeant pourfaire une mayonnaise. Puis ajouter le fromageblanc et rectifier l’assaisonnement.Cuire les pâtes al dente. Tailler la tomate en petitsdés et émincer l’échalote très finement. Mélangerles pâtes, les dés de tomates, les échalotes et lasauce.

La recette du mois

Au four & au bassin

Source : « Menus et recettes pour le sportif », Marie-Pierre Oliviéri (diététicienne du sport) et Stéphane Cascua (médecin du sport), Editions Amphora Sports, 190 pages, 18,50 €.

Fin mars, la commission exécutive duComité international olympique, réunieà Denver (Colorado), a décidé de mettreun terme au relais international de laflamme olympique. Désormais, latorche se bornera à un parcours àl’intérieur des frontières du payshôte. « Pékin avait planifié un relaisolympique international et nousl’avions accepté. Mais le retour d’expé-rience a montré qu’il y avait un risqueet le CIO a décidé de ne plus recom-mencer », a annoncé Gilbert Felli,directeur exécutif de l’organisme.Les comités d’organisation de Vancouver2010 et Londres 2012, qui n’ont pasprévu de parcours international, ne sonttoutefois pas concernés par cette règlequi ne s’imposera qu’à partir de 2016. Lefiasco médiatique qui avait accompagnéle périple de la torche des Jeux de Pékina sonné le glas de cette pratique initiéeen 2004, à l’occasion des JO d’Athènes.En 2008, la mobilisation contre la répressionchinoise au Tibet avait pris pour cible laflamme olympique. Les images de son

passage houleux à Londres, à Nagano, à San Francisco et surtout à Paris ont monopolisél’attention des médias du monde entier. Résultat des courses : une Chine humiliée et un CIOdésarçonné par un parcours baptisé au départ « le voyage de l’harmonie ». En entérinant ladécision de Denver, l’autorité olympique écorne l’image populaire et festive de la flammemais s’évite surtout toute contestation future du profil politique des prochains pays hôtes.

On connaissait les épreuves de nata-tion et de plongeon, plusieurs fois nu-

mérisées, voilà dorénavantque les jeux vidéo s’attaquentà une nouvelle discipline dela Fédération française : lanatation synchronisée. Unepremière pour les fans deVirginie Dedieu ! Même si lerétro oscille entre les ge-noux serrés et les jambesbeaucoup trop écartées,que le coupe-coupe resteapproximatif et que lespointes de pieds ne sontjamais tendues, les choré-graphies (qui se rappro-chent du ballet desurface) se tiennent. Côté

amusement, en revanche, ça coince.En duo ou en équipe, vous devrezsecouer la manette Wii en rythmeavec la musique (seulement troischoix de morceaux) de peur de voirvotre personnage manquer sa sortieou sa vrille. Un peu répétitif, maissurtout décevant au vu du potentiel dela natation synchronisée sur Wii. Heu-reusement, les neuf autres disci-plines remontent le niveau de ceSport Island 2, et puis ce n’est quandmême pas tout les jours que l’on peutpratiquer de la synchro sur nos écrans.

Sport Island 2, Konami, de 1 à 4joueurs, sortie le 14 mai, 29 €.

Sport Island 2 : de la nat’ synchro sur Wii !

C’est officiel depuis les championnats de France de Montpellier (22-26 avril), les JeuxMéditerranéens seront un passage obligé pour les nageurs qualifiés aux Mondiaux deRome. « Les Français qualifiés à Montpellier pour les championnats du monde ita-liens sont sélectionnés pour les Jeux Méditerranéens », a confirmé le DTN ChristianDonzé. A l’issue de l’Open EDF de natation (19-21 juin), les tricolores s’envoleront le 26 juinpour Pescara (Italie), où se disputeront les « Jeux Med ». « Il est évident que le rendez-vous majeur de l’année ce sont les Mondiaux de Rome, reconnaît Christian Donzé. Maisj’estime que les « Jeux Med » sont intéressants pour souder le collectif, pour s’imprégnerde la culture italienne en prévision des championnats du monde de Rome. Et puis laconfrontation est toujours positive avant une échéance majeure. »

Beaucoup d’entre vous se sont déjà convertis aux préceptes de

l’écologie moderne et à ses petits gestes quotidiens qui

préservent la planète ! Consciente des enjeux, la Fédération

Française de Natation s’est clairement engagée dans la voie du

développement durable depuis plusieurs années. En 2009, cela s’est traduit

notamment par l’organisation de la deuxième édition de la Nuit de l’Eau avec

l’Unicef France. Un événement qui a permis de récolter 100 000 euros pour

favoriser l’accès des enfants du Togo à l’eau potable. Outre la Nuit de l’Eau, la

FFN a lancé sa carte licence écologique ! Depuis décembre, les licenciés ont

ainsi reçu le nouveau sésame, une carte en amidon de maïs couché sur un papier

recyclé. Bref, après le bleu des piscines, il faudra s’habituer au vert écolo qui

s’installe progressivement au sein de la grande famille de la natation. Une carte

développement durable qui se décline en trois visuels : un pour les enfants de

moins de 10 ans, un autre pour les nageurs multi disciplines et un dernier pour

les officiels. Autant dire que tout le monde y trouvera son bonheur, à commencer

par la planète !

Carte licence en mode écolo !

Les Bleus feront escale aux « Jeux Med »

Plus de relais international de laflamme olympique

Ph.

D. R

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> Moustache de laitDara Torres, triple médaillée d'argent aux Jeux de Pékin, est lenouveau visage de la campagne«Got Milk», celle qui vante lesbienfaits du lait auprès desconsommateurs nord-américainsdepuis plusieurs générations. Levisage -et le corps toujours aussiaffûtée à 42 ans- de l’Américaines'affiche donc désormais avec unebelle moustache de lait, commel'ont fait avant elle quelque 250personnalités.

> Amanda Beard s'est mariéeLe 1er mai, la septuple médailléeolympique américaine, AmandaBeard s'est mariée à Wakatobi,une petite île d'Indonésie, avec soncompagnon Sacha Brown. Enceintede près de 6 mois, la nageuse à dit« oui » au photographe qui partagesa vie depuis plusieurs années.L’Américaine prévoit un retourdans l'eau un an après la naissance de son fils, avec les JOde Londres comme objectif.

> Changement de tête au CNOSFA 61 ans, Denis Masseglia a été élumardi 19 avril président du Comiténational olympique et sportif français (CNOSF). Il succède àHenri Sérandour qui occupait lafonction depuis 1993. La gouver-nance, le financement et la présence à l'international sont lestrois grands chantiers qui attendentdésormais l’ancien président de laFédération des sociétés d’aviron.Le nouveau président du CNOSF a fait part de sa volonté d'avoir «régulièrement des projets de candidatures de la France aux Jeuxd'hiver ou d'été ». On retiendraégalement que Francis Luyce a étéréélu au bureau du CNOSF.

> Hardy, suspension réduiteLa suspension pour dopage de lanageuse américaine Jessica Hardya été réduite de deux à un an parune Cour d'arbitrage américaineindépendante (AAA), a annoncél'Agence américaine antidopage(USADA) le 4 mai. Sa suspensionprend désormais fin au 31 juillet2009. La nageuse avait été contrôléepositive à un stimulant, le clenbu-térol, le 4 juillet 2008 lors des sélections olympiques américainesà Omaha (Nebraska). Elle y avaitremporté le 100 m brasse et terminé deuxième du 50 m nagelibre. Sélectionnée sur les deuxdistances, elle n'était pas allée àPékin.

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Natation Magazine | Mai-juin 2009 | N° 110

À lire

LA NATATIONJohn Crossingham et Niki WalkerEdition Bayard CanadaCollection Sans Limites36 pages, 7,55 €

Après le football, le ski alpin, le tennis, John Crossinghams’intéresse à la natation. Passionné par la nature et le sport,Crossingham aime s’adresser aux enfants avec la volonté deleur faire apprendre en s’amusant. Destiné aux 5-12 ans, ce livreprésente les différents types de nage, les multiples techniquespour flotter, contrôler sa respiration et décrit les règles et lasécurité entourant cette discipline. Que ce soit pour s’amuserou pour progresser, les principales facettes de la natation sontprésentées ici de manière ludique. Plusieurs chapitres sontégalement consacrés aux compétitions ou aux jeux envisageablesen piscine. Des chapitres accompagnés de nombreuses photosd’illustration qui intéresseront les nageurs en herbe.

> MA GYM INSTINCTIVE. DES EXERCICES ET DES CONSEILS POUR, DÈS LE RÉVEIL, OPTIMISER MON POTENTIELPHYSIQUE ET MENTALRené CastagnonEditions Amphora128 pages, 19,50 €

Cette méthode originale s’inspire des réflexes des animaux qui, dès le réveil, prennent le plus grand soin à préparer leurs sens et leurcorps aux activités de la journée. C’est donc une priorité dictée par le bon sens naturel que de faire chaque jour sa Gym instinctive« sous la couette », avant le lever ! Composée d’étirements, de sollicitations musculaires et de préparation mentale, cette méthodede René Castagnon permet de bien aborder sa journée. Pratiquée régulièrement, elle contribue au bien-être général et agitfavorablement sur les effets du vieillissement. Accessible et efficace, elle ne nécessite aucun équipement ni déplacement et sepratique principalement allongé sur votre lit si vous le souhaitez (www.ed-amphora.fr).

> LE COACHING DES ACTEURS SPORTIFS, UNE NÉCESSAIRE PROFESSIONNALISATION DU MANAGEMENT SPORTIF POUR GÉRER SES RESSOURCES HUMAINESCyril Baqué (préface de Patrice Lagisquet)Chiron éditeur198 pages, 19,50 €

Psychologue du sport, préparateur mental, consultant en ressources humaines, Cyril Baqué souhaite à travers cet ouvrage partagerson expérience du management des acteurs du sport. De manière synthétique et étayée, il souligne l’importance de la psychologieappliquée au sport de haut niveau. Tour à tour manageur, mentor, psychologue, stratège, éducateur, coach, gestionnaire de ressourceshumaines, l’entraîneur d’aujourd’hui à fort à faire. D’autant que l’apparition de nouvelles structures et de nombreux paramètresdéstabilisants, comme l’appât du gain par exemple, transfigurent le monde du sport et les techniques de coaching. Cyril Baqué considèreque la professionnalisation du haut niveau exige, aujourd’hui plus que jamais, une organisation pertinente et de nouvelles approches.

> LAMARTINE, UN SPORTSMAN FRANÇAISRichard AlixEdition Musée de la Natation (Chissey-les-Mâcons)158 pages

Spécialiste de la natation course, ancien nageur, entraîneur de haut niveau et fondateur du Musée de la natation, Richard Alix estégalement un historien reconnu de sa discipline. Ses recherches sur Lamartine, présentées dans un précédent ouvrage, l’ont conduità découvrir qu’en parallèle de la natation, l’écrivain s’est adonné à de nombreuses disciplines sportives. De là est né son désir dedécrire l’homme sous un autre jour que son profil d’érudit moderne. Le fruit de son travail donne un livre riche en citations,correspondances et témoignages qui nous révèlent un véritable « sportsman » à la française.

>

Et aussi...

Coup de Coeur

5-7 juinPlongeon : Grand Prix FINAd‘Italie, à Riccione

6-7 juinNat’ course : Finale natathlon2009 - Trophée Lucien-Zins,à Tarbes (Hautes-Pyrénées)

6 juinEau libre : Quatrième étapede la coupe de France 2009,à Montargis Cepoy (Loiret)

7 juinEau libre : Cinquième étapede la coupe de France 2009,à Montargis Cepoy (Loiret)

12-14 juinNat’ synchro : Championnatsde France d’été espoirs national, à Soissons (Aisne)

13-14 juinPlongeon : Championnatsde France d’été des jeunesaux 1 mètre, 3 mètres ethaut-vol, à Strasbourg (Bas-Rhin)

14 juinEau libre : Deuxième étapede la Coupe d’Europe 2009,ville à désigner (Italie)Eau libre : Sixième étape dela Coupe de France 2009, àCreil (Oise)

18-21 juinWater-polo : « Mithat HantalMemorial » garçons 1990

(France/Grande-Bretagne/Slovénie/Ukraine/Turquie), àIstanbul (Turquie)

19-21 juinNat’ course : Open EDF, àParis (France)Nat’ course : Coupe de laCOMEN, à Belgrade (Serbie)

20-21 juinNat’ course : Coupe deFrance du Développementdes départements - TrophéeAlex-Jany

20 juinEau libre : Cinquième étapedu Grand Prix FINA marathon 2009, à Naples(Italie)Eau libre : Septième étapede la Coupe de France 2009,support du championnat deFrance du 5 km, à Roquebrune-Cap-Martin(Alpes-Maritimes)

21 juinEau libre : Huitième étapede la Coupe de France 2009,support du championnat deFrance du 25 km, à Roquebrune-Cap-Martin(Alpes-Maritimes)

26-30 juinNat’ course : Jeux Méditerranéens, à Pescara(Italie)

27-28 juinNat’ course : Championnats

régionaux de référencePlongeon : Championnatsde France 3 mètres et haut-vol (seniors, juniors), àNogent-sur-Marne (Val-de-Marne)Maîtres : Championnats deFrance 3 mètres et haut-vol,à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne)

27 juinEau libre : Troisième étapede la Coupe du Monde Marathon 2009 (10 km), àSetubal (Portugal)

28 juinEau libre : Neuvième étapede la Coupe de France 2009,à Marseille (Bouches-du-Rhône)

30 juin-5 juilletWater-polo : Jeux Méditerranéens, à Pescara(Italie)

1er-5 juilletPlongeon : Championnatsd’Europe juniors, à Budapest(Hongrie)Nat’ synchro : Tournoi dequalification aux Championnatsdu monde de Rome, àSalon-de-Provence(Bouches-du-Rhône)

1er-12 juilletWater-polo : Universiade, àBelgrade (Serbie)

AGENDA

> Natathlon 2009A l’issue des six courses des troisjournées du natathlon (100, 800 mnage libre, 50 m dos, 50 m brasse,50 m papillon, 400 m 4 nages) laBerruyère Camille Gheorghiu(Aquatic Club Bourges) s’imposechez les filles avec 6 600 points.Chez les garçons, la victoire revientau Francilien Thomas Arnaud(Yerres Natation) avec 5 711 points.

> Rupture de contrat

La Fédération allemande (DSV) adécidé de ne pas renouveler lecontrat de Norbert Warnatzsch,l’entraîneur de la double championne olympique 2008 (50 et100 m nage libre), Britta Steffen.Warnatzsch, 62 ans, dirigeait depuis 2005 le centre fédéral d’entraînement de Berlin, où Steffen s’entraîne. Selon LutzBuschkow, nouveau directeursportif de la DSV, il devrait néanmoins poursuivre sa collaboration avec la nageuse vedette de l’équipe allemande.

> Supersoniques Zueva et Efimova

Anastasia Zueva a battu le 28 avrille record du monde du 50 m dosdans le cadre des championnats deRussie. Zueva, 18 ans, a signé untemps de 27’’48 en séries, améliorantainsi de 19 centièmes l’ancien record établi par l’Australienne Sophie Edington à Sydney en mars2008. Sur 50 m brasse, Yuliya Efimova a amélioré la référence internationale à deux reprises. En demi-finales, la championned’Europe en titre du 200 m brassea nagé en 30’’23, soit huit cen-tièmes de moins que la marqueétablie le 30 janvier 2006 à Melbourne par l’Australienne JadeEdmistone, avant de descendre cechrono à 30’’05 en finale.

> Maracineanu maman !

Vice-championne olympique en 2000sur 200 m dos et surtout premièrechampionne du monde de l’histoirede France (Perth 1998), RoxanaMaracineanu est, depuis le samedi16 mai, l’heureuse maman d’unepetite Nina (53 cm et 3,7 kg). Bienvenue à Nina, donc, et bravo àla maman et à Franck Ballanger, lepapa, journaliste à Radio-France etgrand spécialiste des joutes aqua-tiques !

Une info, une annonce,des questions ou des remarques ?Faites-en nous part [email protected]

> Le Chiffre du moisC’est le nombre de records de France battus lors des championnats nationaux deMontpellier (22-26 avril). A titre de comparaison, 18 références nationales étaientpassées de vie à trépas en avril 2008 à l’occasion des sélections olympiques àDunkerque. 34 records de France ont donc été améliorés dans l’Hérault auxquelsil faut ajouter 3 marques continentales (Camille Muffat sur 200 m 4 nages, CaméliaPotec sur 1 500 m nage libre et Rafael Munoz sur 100 m papillon) et 2 records dumonde en cours d’homologation (Alain Bernard sur 100 m nage libre et FrédérickBousquet sur 50 m nage libre). Jamais auparavant les championnats de Francen’avaient proposé un tel niveau de performance !

34

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Vie fédérale10

Natation Magazine | Mai-juin 2009 | N° 110

Gérer sa vie d’athlète, ce n’estpas seulement organiser sonentraînement, prendre soinde son corps, de son mental

et réaliser des performances. C’estaussi, aujourd’hui plus que jamais,faire face à de nombreuses tâchesadministratives qui peuvent devenirtrès vite contraignantes dans l’emploidu temps déjà chargé des sportifs dehaut niveau. Pour les soulager etleur donner la possibilité de seconsacrer au mieux à leur sport, laFédération Française de Natation acréé en 2001 le « Bureau de la vie del’athlète » (BVA pour les intimes).Composé de six secteurs (cf. infogra-phie), il est devenu le centre névralgiquedes sportifs de haut niveau dans lescinq disciplines olympiques : water-

polo, natation course, natation syn-chronisée, plongeon et eau libre. Joëlle Laville (cf. photo), à la FFN depuis1974, travaille au BVA depuis sacréation il y a huit ans. Etre présentesur tous les fronts, au côté de l’athlète,tel est son sacerdoce. Des pantalonsde jogging au suivi antidopage, enpassant par l’aide à l’insertion profes-sionnelle et l’organisation des compé-titions (Jeux Olympiques, championnatsdu monde et d’Europe), tout passeentre ses mains. Les 333 sportifsdont elle a la charge ne s’en rendentcertainement pas compte, mais enquelques années seulement le« Bureau de la vie de l’athlète » s’estrendu incontournable tout en sachants’adapter également aux exigencesde l’élite mondiale. Pour accomplir

au mieux ses nombreuses fonctions,elle collabore depuis mai 2009 dans samission avec Patrice Cassagne, DTNadjoint en charge du haut niveau (cf.encadré).Une interface spécifique a aussi étéimaginée : « L’espace haut niveau ». Unsite réservé aux athlètes de l’équipede France, mot de passe obligatoirepour y accéder, afin de leur permettrede se procurer le plus rapidement lesdocuments dont ils ont besoin etd’optimiser ainsi la réactivité des in-formations. Depuis les JO d’Athènes,les nageurs tricolores ne cessent debattre des records. Logique puisqueà l’heure d’aborder des compétitionsils ont l’esprit libéré des contraintesadministratives gérées par le BVA ! •

Laure Dansart

Le bureau de la vie

Ph.

FFN

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de l’athlèteJoëlle Laville et Patrice Cassagne, responsables du Bureau de la Viede l’Athlète, délestent les nageurs de haut niveau des contraintesadministratives afin qu’ils se concentrent sur leurs disciplines.

Encadrer lesathlètes

sur tous lesfronts !

”Patrice Cassagne nouveau DTN adjointDepuis mai, Patrice Cassagneest venu renforcer le « BVA ». Cequadragénaire récemment ins-tallé en Loire-Atlantique n’arrivepas en eau inconnue. D’abordnageur, puis entraîneur à Meauxet moniteur municipal à Viry-Châtillon, il a réussi le concoursde professeur de sport en 1991.Nommé à la Direction Départe-mentale de la jeunesse et desSports à Nanterre, où il s’occupede la formation et du cadreinstitutionnel, il poursuit paral-lèlement ses fonctions d’entraî-neur à l’Entente 95. En 2002,déménagement à Nantes, où ildevient correspondant régionaldu sport de haut niveau. PatriceCassagne a alors à sa chargel’accompagnement des struc-tures et des athlètes de tous lessports des Pays de la Loire.C’est donc tout naturellementque le DTN Christian Donzé apensé à lui pour épauler JoëlleLaville.

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Fin 2008, Michael Phelps est

photographié lors d’une fête

universitaire en train d’inhaler

la fumée de marijuana d’une

pipe à eau. Bien que la publication du

cliché dans le tabloïd britannique

News of the World ait défrayé la chro-

nique, la police américaine décide, de

ne pas entamer de poursuites. Le

plus grand nageur de tous les temps

a donc échappé à la justice. Il

n’échappera pas, en revanche, à sa

fédération qui le suspend trois mois

fin février. Naturellement, le nageur

n’est pas resté insensible aux attaques

médiatiques dont il a été l’objet durant

quelques semaines. Au point d’envi-

sager de mettre un terme à sa carrière.

Il faut reconnaître qu’après avoir

effacé des tablettes les sept médailles

d’or de Mark Spitz en une édition

olympique, en plus d’établir un record

des JO avec 14 médailles d’or au

compteur, l’homme-poisson n’avait

plus grand-chose à prouver.

Mais après avoir pesé le pour et le

contre, l’athlète de 23 ans reprend

finalement le chemin de l’entraîne-

ment, et tant pis pour son image po-

tentiellement ternie depuis l’incident

de la pipe. « J’ai commis une erreur

stupide », déclare-t-il le 16 mai au

meeting de Charlotte. « Mais ce que

j’ai accompli, je vais le garder avec

moi toute ma vie. Je suis heureux de

ce que j’ai réussi. » De son côté, son

mentor Bob Bowman ne s’est pas

trop « inquiété de savoir s’il allait se

retirer ou non. Mais si ça devait être

le cas, je voulais qu’il quitte la nata-

tion pour les bonnes raisons. Sinon,

cela n’aurait pas été sérieux. Je lui ai

dit : « Si tu arrêtes aujourd’hui, tu es

le plus grand de tous les temps. Tu

peux te retirer. » Mais je pensais aussi

que ce ne serait pas une bonne

chose s’il interrompait sa carrière à

cause de cette histoire. Il doit se retirer

selon ses propres termes. »A. C.

Le scandale de la « pipe à eau »

Natation Magazine | Mai-juin 2009 | N° 110

13Actu12

Natation Magazine | Mai-juin 2009 | N° 110

En août 2008, Michael Phelps

a décroché 8 médailles d’or aux JO de Pékin.

Au total, l’Américain

comptabilise 14 titres

olympiques, le record absolu.

Nouveau bouc, nouveau look !C’est un Michael Phelpsnouveau genre qui a débar-qué, mi-mai, à la réunion de

Charlotte (Caroline du Nord). Unmélange d’Al Pacino, caïd de la mafia,et d’un bucheron canadien qui auraitfait tomber la chemise pour reprendreson ouvrage. Et celui qui l’attendaitétait pour le moins copieux ! Il faut

dire que la dernière ap-parition internationaledu prodige américain, fin2008, avait sérieusementécorné son image degendre parfait. La faute àune pipe à eau et à sesvapeurs de marijuana (cf.encadré). Depuis, le plusgrand nageur de tous lestemps s’était fait discret.Sportivement d’abord enraison d’une suspensionde trois mois diligentéepar sa fédération USA

Swimming. Médiatiquement ensuiteparce que l’homme-poisson a préféréprendre ses distances avec les pla-teaux de télévision pour mieux réfléchirà l’orientation à donner à sa carrière.Après réflexion, et sans réellessurprises, le Kid de Baltimore aconfirmé ce qu’il avait plus ou moinslaissé entendre à l’issue des JO dePékin : le 4 nages c’est fini, tropcontraignant, place aux épreuves desprint, et plus particulièrement au100 m nage libre qu’il ambitionne deremporter aux Jeux de Londres.

Pour l’heure, il en est encore loin.Phelps a beau avoir perdu un peu depoids, il n’affiche pas le physique detorpille des Jeux chinois. Cela ne l’apourtant pas empêché de se satisfairede sa rentrée : « Pour un retour, c’estsuper. J’ai fait de bons temps, j’ensuis là où je veux en être ». Ses vic-toires sur 200 m nage libre et 100 mpapillon, des distances qu’il maîtriseparfaitement, confirment que l’Amé-ricain n’a rien perdu de sa techniqueexceptionnelle. Des coulées énormes,des reprises de nage rapides etefficaces, Phelps est un redoutabletechnicien, mais à court de foncier.Cela explique certainement sa défaitesur 100 m dos face à son compatrioteAaron Peirsol, champion olympiquede la distance. En revanche, son reverssur la distance reine ne doit rien à undéficit de technique ou à de quel-conques carences physiques, maisbien à son manque de vitesse etd’expérience. En Caroline du Nord,

l’Américain a pu constater l’étenduedes efforts qu’il doit encore fournir.Deuxième derrière FrédérickBousquet (49’’04 contre 48’’22),Phelps, qui ne portait pas de combi-naison dernier cri au contraire duFrançais, a tout de même pu mettreen place sa nouvelle technique decrawl, dite en « moulin », qui devraitlui permettre de gagner en vitesse.« J’ai encore beaucoup de petitsréglages à faire. Cela va prendre dutemps avant que je sois capable deréaliser tout un 100 m avec ma nou-velle technique », a reconnu le nageur,lucide, avant d’ajouter : « Que quelquechose ne se soit pas forcément bienpassé en course, ça aide à retourner àl’eau et à essayer de régler lesproblèmes ». Faites lui confiancepour ajuster sa technique d’ici leschampionnats des Etats-Unis, quali-ficatifs pour les Mondiaux de Rome,début juillet •

Adrien Cadot

Le retour de

l’homme-poisson

Ph. D. R.

Ph.

DP

PI/

Fran

ck F

auge

re

Pour un retour, c’est

super. J’ai faitde bons

temps, j’ensuis là où je

veux en être.

Après neuf mois sans compétition, Michael Phelps a signéson retour mi-mai à l’occasion du meeting de Charlotte(Etats-Unis). L’octuple champion olympique, 23 ans, a nonseulement démontré qu’il était bel et bien tourné vers lesJeux de Londres en 2012, mais qu’il avait également tiréun trait définitif sur le scandale de la « pipe à eau » qui l’aéclaboussé en fin d’année 2008.

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Natation Magazine | Mai-juin 2009 | N° 110

15Actu

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Ales entendre on ne les croiraitpas trop affectées par l’incendiequi a ravagé la piscine de l’Insepdans la nuit du 10 au 11

novembre 2008. Pourtant, LilaMeesseman-Bakir et Apolline Dreyfuss,partenaires au sein du ballet d’équipeet du duo, ont bel et bien souffert de ladestruction de leur site d’entraînement.« Au début, ça a été vraiment difficile,admet Lila Meesseman-Bakir. Lescoachs nous ont laissées dix jours pourencaisser le choc et surtout organiserla suite de notre saison. Depuis lemois de novembre, nous n’avons plustrop le temps d’y penser et franchementce n’est pas plus mal. »Depuis l’incendie du 11 novembre, lesnageuses synchro partagent leurtemps entre études, trans-ports en commun etentraînements… « Au total,huit piscines nous accueil-lent (Montreuil, Nogent-sur-Marne, Saint-Mandé,Champigny-sur-Marne, LePerreux-sur-Marne, Bon-neuil-sur-Marne et lesbassins de George Hermantdans le 19e arrondissementde Paris et de Montpar-nasse dans le 14e, Ndlr),confirme Lila Meesseman-Bakir. On passe beaucoupde temps dans les trans-ports pour grappillerquelques heures d’entraî-nement. Il y a bien de petits couacs,mais ce n’est pas une expériencenégative. » « Cela a permis de souderl’équipe, rebondit Apolline Dreyfuss,car c’est une épreuve que nous devonssurmonter ensemble. Cela nousoblige également à gagner en concen-

tration et en précision puisque noscréneaux d’entraînement sont moinsnombreux. »« Cela nous a aussi obligées à dévelop-per nos qualités d’adaptation, renchérit

Lila. Avec Apolline, nouschangeons de piscine 5 à6 fois par semaine, il fautsans cesse trouver nos re-pères. Cela peut s’avérerbénéfique pour nos pro-chaines échéances inter-nationales. » Notammentaux championnats dumonde de Rome, en juillet,où les duettistes de l’équipede France tenteront d’en-trer dans le top 10 mondial.« En Italie, nous essaie-ront de faire mieux qu’auxJO de Pékin (finaliste,Ndlr), souligne ApollineDreyfuss. Pour cela, il

nous faut rattraper la Grèce etl’Ukraine. Même avec une somme detravail inférieure à l’année 2008, c’estjouable car notre chorégraphie n’apas changé. Elle plaît et nous lamaîtrisons ! » •

Adrien Cadot

Les vertus de la

débrouille

En dépit de conditionsd’entraînement difficiles, les duettistes ApollineDreyfuss et LilaMeesseman-Bakirtenteront d’intégrer le top 10 mondial auxMondiaux de Rome.

Depuis novembre 2008,

les synchros partagent leur

temps entreétudes,

transports encommun et

entraînements.

Ph. DPPI/Franck Faugere

SPF : Sans Plongeoir FixeL’incendie qui a dévasté la piscine del’Insep en novembre 2008 a égalementprivé les plongeurs de l’équipe deFrance de leur base d’entraînement.Difficile, dans ces conditions, de trouverun rythme de travail régulier. « C’estvraiment très dur depuis que lapiscine a brûlé, admet Gilles Emptoz-Lacote, l’entraîneur de l’équipe deFrance. Nos créneaux d’entraînementen piscine ont diminué de 40 %. » Al’instar des nageuses synchro, lesvoltigeurs tricolores bénéficient de lasolidarité de communes franciliennes,notamment la ville de Montreuil, quiont accepté d’ouvrir des créneauxhoraires pour pallier le manqued’entraînement.

L. D.

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Actu16

Natation Magazine | Mai-juin 2009 | N° 110

C’est devenu une habitude etcela pourrait rapidementressembler à une tradition.Depuis deux ans, l’Open EDF

a pris des allures de répétition généraleen vue du rendez-vous phare de lasaison. En 2008, le meeting parisienavait servi de rampe de lancement àl’équipe de France olympique enroute pour les Jeux de Pékin. Bisrepetita cette année puisque l’OpenEDF va permettre aux nageurs du col-lectif national de répéter leurs gammesdans la perspective des championnatsdu monde de Rome (19 juillet-2 août).« C’est un bon moyen de rassemblerl’équipe de France, reconnaît HuguesDuboscq. Bien que nous pratiquionsun sport individuel, le groupe est im-portant lors des grandes échéancesinternationales. » « On prend du plaisirà se retrouver tous ensemble,confirme le Marseillais Fabien Gilot.Toute l’année avec les sprinters on setire la bourre, mais lorsque noussommes réunis en équipe de Franceon pense au relais. »C’est un fait, le lancement de l’OpenEDF en août 2007 a participé au ren-forcement de la cohésion tricolore.Pour preuve, l’ambiance qui règnedans les tribunes à chaque compéti-tion. A l’image des Américains et Aus-traliens, qui dominent la natationdepuis plusieurs décennies, les nageursfrançais s’encouragent, se soutiennentdans la victoire, mais aussi dans ladéfaite. « C’est une tradition dansnotre sport, mais c’est vrai que depuisquelques années on prend l’habitudede suivre les courses des uns et desautres. Tout le monde se motive etlorsqu’un nageur est en difficulté, on

n’hésite pas à venir lui remonter lemoral », souligne Malia Metella.Réduire l’Open à une simple réunionde « l’Amicale des nageurs tricolores »serait un raccourci maladroit. Lacompétition parisienne va souder lestroupes, mais elle va également per-mettre aux coachs et à leurs nageursd’ajuster leurs réglages, de peaufinerleurs techniques face à une concur-rence internationale relevée. Cetteannée, l’Italien Filippo Magnini etl’Australien Eamon Sullivan seront dela partie (cf. encadré). Un excellentmoyen pour Alain Bernard, FrédérickBousquet, Amaury Leveaux et leursacolytes du relais 4x100 m d’emma-gasiner de l’expérience et de laconfiance dans l’optique des Mondiauxde Rome •

Adrien Cadot

L’Open EDF

via romaine

Sullivan en guest starLa présence de l’AustralienEamon Sullivan, vice-championolympique et détenteur du recorddu monde entre août 2008 et avril2009 (47’’05), constitue l’événe-ment du meeting parisien. Face àlui, la meute des sprinters trico-lores aura à cœur de marquer sonterritoire. Alain Bernard, championolympique et recordman du mondede la distance reine depuis les« France » de Montpellier (46’’94),mais aussi Frédérick Bousquet,champion de France 2009 et 3eperformeur de l’histoire (47’’15),et Amaury Leveaux devront s’em-ployer pour bousculer l’Australien.

Open EDF acte I I IA un mois des championnats du monde de Rome, sur unlieu de prestige, site hôte des JO de 1904, la Croix Catelanaccueillera pour la troisième fois les meilleurs nageursmondiaux. Créé par EDF et la FFN, l’Open EDF figure aucalendrier de la Fédération Internationale de Natation(FINA) et de la Ligue Européenne de Natation (LEN).Découvrez l’événement en avant-première et réservez vos placessur le site dédié à la compétition : www.openedfnatation.com.

L’Open EDF va permettre aux nageurs du collectif national de

répéter leurs gammes dans laperspective des championnats

du monde de Rome.

Ph. DPPI/Stéphane Kempinaire

NAT MAG N110:Mise en page 1 27/05/09 16:08 Page 17

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Natation Magazine | Mai-juin 2009 | N° 110

19Rencontre18

Natation Magazine | Mai-juin 2009 | N° 110

De tous les sports, la natation était l’un de ceux pour lequel Laurent Jalabert avait le moinsd’attirance. Et pourtant, à 38 ans, l’ancien champion cycliste a dû se jeter à l’eau pour espérer ne pas se « noyer » en triathlon. Et si les débuts furent cauchemardesques, Jaja reconnaît aujourd’hui éprouver un semblant de plaisir. Rencontre.

Quels souvenirs d’enfance gardez-vous de la natation ?Ce sont les cours de piscine avecl’école où tu pars en groupe, où tu tedépoiles et où… tu te cailles ! Je neprenais pas beaucoup de plaisir. A vraidire, l’eau n’a jamais été mon élément.Même en vacances, je me baignaismais je ne nageais pas.

Et lorsque vous étiez cycliste, vousefforciez-vous de nager à l’intersai-son comme peuvent le faire certainsprofessionnels en guise de prépara-tion physique ?Non, justement, parce que je ne mesentais pas suffisamment bien pouraller à la piscine, y prendre du plaisiret faire un travail efficace. Il auraitfallu que je prenne des cours, mais jen’y voyais aucun intérêt. Mon alterna-tive, c’était le VTT, la course à pied etla musculation.

Pour résumer, quel était votreniveau avant de vous lancer dans letriathlon ?Minable ! Je nageais 25 mètres, puisje m’accrochais au bord. J’attendaisque ça aille mieux pour repartir. Jefaisais de la brasse, et puis c’est tout.Et si je faisais du crawl pour épater la

galerie, je faisais quatre mouvementset puis stop, parce que je ne savaispas respirer sous l’eau !

Une fois que vous décidez de releverle défi de pratiquer le triathlon, ra-contez-nous comment s’est passévotre première séance de natation ?C’était un lundi soir, en novembre2006. C’est un ami triathlète qui m’ainvité à venir m’entraîner au club deMontauban. En arrivant, tout lemonde m’a regardé avec des yeux unpeu bizarres. Une fois les présenta-tions faites, le BNSSA qui était pré-sent sur le bord du bassin medemande alors d’évaluer mon niveau.Je me jette à l’eau mais après 25 mè-tres, il m’a tout de suite dit qu’on allaittout reprendre à zéro car je ne savaisni respirer, ni battre des pieds.

Dans ces conditions, avez-vous douté ?Oui, je me disais que je n’y arriveraipas parce que mes progrès n’étaientpas flagrants. Au bout de trois se-maines, je n’étais capable de nagerqu’un seul kilomètre en une heure. Jevoulais donc cesser de nager trois foispar semaine. Je me disais qu’entriathlon, je serai capable de sortir del’eau en brasse et qu’ensuite, je me

défoulerai à vélo et à pied ! Mais petità petit, c’est venu. Je ne dis pas quej’y ai pris goût. Mais comme je mesuis mis à progresser, j’ai changé deligne d’eau et j’ai quitté celle des dé-butants. J’ai commencé à éprouverun peu de plaisir.

Si vous aviez eu les aptitudes pourépouser une carrière de haut niveau ennatation, l’auriez-vous fait volontiers ?Franchement, ça ne m’aurait pas plu.La natation doit être un sport trèsusant pour la tête parce qu’aligner leslongueurs, c’est barbant. C’est pourcette raison que je suis admiratif detous ceux qui nagent en club. Moi,c’est un truc que je n’aurais pas pufaire. Je nage uniquement pour fairedu triathlon même si je dois avouerque nager me fait du bien.

Que détestez-vous le plus en natation ?Ce que je trouve vraiment ingrat, c’estque tu n’as pas trop de rapports avecles collègues. Tu dis bonjour en arri-vant, tu te fous à l’eau, tu fais taséance et après c’est fini. Les meil-leurs partent quand ils ont terminépendant que les autres, comme moi,qui ne nagent pas vite, doivent finirleur séance après les autres.

Avez-vous tout de mêmedéjà éprouvé dans l’eaudes sensations de glisseou ressenti des prises

d’appuis ?Même si au niveau duchronomètre ça ne sevoit pas, il y a des mo-

ments où j’ai effective-ment des sensations.

Parfois, j’ai l’impression d’être àl’aise. Je sens que j’appuie, je sensque ça glisse. Même si ça ne va pasvite, je me sens à l’aise. J’ai commel’impression de moins pei-ner pour avancer. Maispour bien situer mon ni-veau, il faut savoir que parrapport aux nageurs quiont fait les Jeux Olym-piques de Pékin, parexemple, avec moi, il fautmultiplier leurs temps pardeux !

Avez-vous, justement,apprécié la natation sousun nouveau jour à Pékin ?Oui parce qu’avant, ça neme parlait pas. Je trouvais ça beaumais je ne comprenais pas. A Pékin,je me suis régalé à observer la posi-tion des mains, l’alignement du corps,les mouvements, les ondulations,l’enchaînement des courses.

A Pékin, des nageurs ou des triath-lètes vous ont-ils donné quelquesprécieux conseils ?Aux Jeux, j’ai eu l’occasion d’en discuteravec Roxana (Maracineanu). On amême nagé ensemble une fois. Ellem’a donné deux-trois conseils. Ellem’a par exemple dit que je nageais

comme je pédalais, c’est-à-dire commeun bourrin !

Quels sont les nageurs que vousadmirez le plus ?Phelps est énorme. Dans un passéplus lointain, j’ai eu l’occasion de dineravec Alexander Popov et j’ai été trèsimpressionné de le voir. C’est quelqu’unqui m’inspire beaucoup de respect etqui dégage beaucoup de classe.

Et côté français ?J’aime beaucoup Alain Bernard. Malgré

tous ses succès, il sembleavoir les pieds sur terre. Ila l’air d’être équilibré. S’ilcontinue à travailler, il n’ya pas de raison qu’il neréussisse pas à confirmer.En revanche, j’ai un peude peine pour Manaudou.Pour elle, ça paraît moinsfacile d’être championneet de garder la tête sur lesépaules.

Quel avenir lui prédisez-vous ?

Atteindre le niveau qu’elle a atteintaussi jeune, c’est très difficile à gérer.A un moment donné, c’est normalqu’il y ait un grain de sable qui vienneenrayer la machine. Tu ne peux pasêtre toujours au top. C’est aussi unejeune femme qui a eu besoin de fairesa vie. Du coup, la natation n’a plusété sa priorité et elle n’a pas été enmesure de confirmer qu’elle était lameilleure. Ca m’a surpris qu’elle re-prenne aussi rapidement après lesJeux, visiblement elle n’avait plustrop envie de nager en Chine •

Recueilli par Gérald Mathieu

Le 24 juin 2007, Laurent Jalabert a participé à l’Ironman de Zurich. Il se classe 22e (9h12’29”) et se qualifiedès sa première tentative pour l’Ironman d’Hawaii (13 octobre 2007), qu’il boucle en 76e position (9h19’58”).

« Roxana m’a dit que je

nageais comme unbourrin ! »

La natation doitêtre un sport

très usant pourla tête parce

qu’aligner leslongueurs, c’est

barbant.

“”

Né le 30 novembre1968 à MazametTaille : 1,76 mPoids : 68 kg

Carrière : cyclisteprofessionnel de1989 à 2002 ;triathlète amateurdepuis 2006.

Palmarès :Champion dumonde du contre-la-montre1995 ; vainqueurdu Tour d’Espagne1995 ; 5 victoiresd’étape du Tour deFrance ; championde France 1998 ;vainqueur deMilan-San Remo1995, Clasica SanSebastian 2001 et2002, Tour de Lombardie 1997, la Flèche Wallonne1995 et 1997.

L’ancien champion cycliste Laurent Jalabert, 38 ans, s’est mis à la natationpour s’illustreren triathlon.

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Ph. DPPI/Vincent Curutchet

Depuis 2003,Laurent Jalabert estconsultantpour FranceTélévisionspour lescourses cyclistes.

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J’aime beaucoup

Alain Bernard.Malgré tous

ses succès, ilsemble avoirles pieds sur

terre.

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LAURENT JALABERT

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2120

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> Alain Bernard et Frédérick Bousquet resteront commeles grands messieurs des championnats de France deMontpellier. Le premier a battu le record du monde du 100 m nage libre en 46’’94, devenant le premier nageur del’histoire à franchir la barre des 47 secondes. Le second,couronné sur 100 m, a décroché le titre national du 50 mnage libre en s’octroyant la référence internationale de laspécialité en 20’’94. Le Marseillais a, lui aussi, inscrit sonnom dans le marbre en cassant la barrière des 21 secondes !(Ph. DPPI/Franck Faugere)

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> Dans l’Hérault, fin avril, 34 marques nationales ontété améliorées, un record. Pas moins de 3 référencescontinentales ont également été balayées, dont celledu 1 500 m nage libre par la Roumaine Camélia Potec(cf. photo), ainsi que 2 records du monde. Des performances exceptionnelles qui ont alimenté lapolémique des combinaisons, et plus particulièrementla controverse entourant le matériel italien Jaked (cf. photo). Constitué à 100 % de polyuréthane, un dérivé du silicone, la Jaked favoriserait la glisse etpermettrait aux nageurs de grignoter plusieursdixièmes de secondes !(Ph. DPPI/Stéphane Kempinaire)

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> 46’’94 – Alain Bernard (FRA)

> 47’’05 – Eamon Sullivan (AUS)

> 47’’15 – Frédérick Bousquet (FRA)

> 47’’51 – Michael Phelps (USA)

> 47’’56 – Brent Hayden (CAN)

> 47’’58 – Jason Lezak (USA)

> 47’’59 – Andrey Grechin (RUS)

> 47’’60 – Cesar Cielo (BRE)

> 47’’68 – Pieter Van Den Hoogenband (P-B)

> 47’’76 – Amaury Leveaux (FRA)

> 47’’77 – William Meynard (FRA)

> 47’’78 – Garrett Weber-Gale (USA)

> 47’’83 – Stefan Nystrand (SUE)

> 47’’88 – Matthew Targett (AUS)

> 47’’98 – Fabien Gilot (FRA)

>>>

LE CLUB DES 15

Les championnats de Francen’ont pas marqué l’avènementdu sprint tricolore sur l’échi-quier mondial, mais ils ont

confirmé le potentiel d’une générationdorée. Rendez-vous compte, 15 na-geurs ont jusqu’à présent franchi lamythique barre des 48 secondes sur100 m et pas moins de 5 sontFrançais (cf. encadré). A titre de com-paraison, les surpuissants Américainsse contentent de « seulement » 3représentants dans le club des 15(Michael Phelps, Jason Lezak et GarrettWeber-Gale). En l’espace d’une olym-piade, la France est devenue la premièrenation du sprint international.Un statut concrétisé en individuel parle titre olympique d’Alain Bernard,mais aussi par les sacres européensde l’Antibois en grand bassin (Eindhoven,mars 2008) et du Mulhousien AmauryLeveaux en bassin de 25 mètres (Rijeka,

décembre 2008). Pour que la copiesoit parfaite il ne manque donc plusqu’une victoire du relais 4x100 mdans une grande compétition. Médailléde bronze aux Mondiaux de Barcelone(2003) puis à ceux de Melbourne(2007), le relais tricolore était promisà l’or olympique en août 2008. Unemaladresse d’Alain Bernard et le retourfoudroyant de Jason Lezak ont privé laFrance du titre pour 8 petits centièmes.Autant dire que l’esprit de revanchequi anime les relayeurs français depuiscette déconvenue planétaire n’a riend’anecdotique.De nouveau, et surtout au regard desbilans mondiaux 2009, les Françaissont programmés pour gagner auxprochains championnats du monde deRome. Objectivement, qui peut lespriver de l’or mondial ? Les Américainsbien sûr ! Les boys de Michael Phelpssont des grands spécialistes desépreuves de relais. Au sein de leurséquipes universitaires, les sprin-teurs de l’Oncle Sam sont formatés

pour briller collectivement. L’octuplechampion olympique incarne à mer-veille cet état d’esprit unique. A Pékin,alors qu’il était en lice pour battre lerecord de médailles d’or détenu parson compatriote Mark Spitz, le « Kid deBaltimore » a tout donné pour vaincreles Bleus et effacer deux olympiadesde disette sur 4x100 m (*) . Sadémonstration de joie à l’arrivée dé-montre l’énergie et l’enthousiasmequ’il avait investi pour empocher letitre.Sur le Vieux Continent, les relais sonttraditionnellement moins mis en valeur.Si les récompenses collectives ne sontpas occultées, elles occupent rarementles premières places dans les galeriesde trophées. Mais la tendance évolueet les relais voient leur cote remonterdepuis plusieurs saisons. En France,l’influence du plus américain des na-geurs français, Frédérick Bousquet,n’y est pas étrangère. Converti à cetexercice spécifique lors de ses an-nées d’étude à l’Université d’Auburn,

le Marseillais s’est imposé au fil desans comme le véritable patron du4x100 m. En 2003, à Barcelone, c’estlui qui avait placé le relais sur orbiteen signant son 100 m départ lancé en47’’03. En Chine, l’été dernier, c’estencore lui qui a pris sur lui de récon-forter Alain Bernard après son erreurde jeunesse en finale (il s’était collé àla ligne d’eau offrant sa vague àl’Américain Lezak, Ndlr).Plus généralement, la natationprivilégie de plus en plus la confron-tation au détriment des simples me-sures chronométriques. Dans cecontexte, les affrontements des relaispermettent aux nations ambitieusesde contester directement la supré-matie des ténors américains et aus-traliens, s’octroyant ainsi une placeau soleil. Or, depuis les Jeux Olym-piques de Pékin, la natation tricolorene se cache plus derrière une faussepudeur ou une timidité de circons-tance. Avant de quitter son poste deDTN, Claude Fauquet n’a d’ailleurs

pas manqué derappeler que « laFrance dispose desarguments nécessairespour devenir la deuxièmenation mondiale dans le sillage desEtats-Unis ». Un projet qui prend formeen ce printemps 2009 puisqu’AlainBernard est le premier nageur à seglisser sous les 47 secondes (46”94,RM en attente d’homologation) etqu’ils sont 5 Bleus sous les 48 secondesce qui fait potentiellement d’eux leschampions du monde, référenceinternationale à la clé. Reste main-tenant à dompter les Américains àRome pour donner davantaged’épaisseur à ce rêve •

A Montpellier, Adrien Cadot

(*) Après sept titres olympiques consécutifsentre 1964 et 1996, les USA ont abandonnél’or du 4x100 m à l’Australie aux JO de Sydney(2000) puis à l’Afrique du Sud aux JOd’Athènes (2004).

Duboscq a eu chaud !Hugues Duboscq a beau avoir décroché trois médaillesolympiques (bronze en 2004 sur 100 m brasse et en 2008sur 100 et 200 m brasse, Ndlr), il lui a fallu s’employerpour ne pas rentrer bredouille des championnats deFrance. Quatrième du 50 m brasse, puis cinquième sur200 m brasse, le Havrais a attendu le dernier jour pour sehisser sur la plus haute marche du podium du 100 mbrasse. « La semaine a été difficile, mais je me suisaccroché », analyse Hugues Duboscq. « Ce n’est pas unegrosse déception de rentrer avec un seul titre car je nem’étais pas mis dans les meilleures dispositions pourbriller. Je me rends compte que je ne suis pas un sur-homme. Pour gagner, il faut bosser ! » Une bonne piqûrede rappel donc dans la perspective des Mondiaux de Romeoù il sera qualifié sur 100 et 200 m brasse.« Hugues ne lâche jamais », a commenté son entraîneurChristos Paparrodopoulos. « Je ne le croyais pas capablede s’imposer sur 100 m brasse, mais il a su s’arracher.Aujourd’hui, il est conscient du retard qu’il a accumulédans sa préparation des championnats du monde. On saitaussi qu’il ne dispose pas de la combinaison adéquate(Adidas, Ndlr). » Un équipementier qui a d’ores et déjàannoncé qu’il proposerait à son champion une « combine »plus performante pour les Mondiaux italiens. Cela n’em-pêche pas Christos Paparrodopoulos de s’interroger surles échéances à venir : « On se demande si l’on va réussirà exister face à des nageurs équipés des nouvellescombinaisons »

A Montpellier, Adrien Cadot

En ordre debataille

Ph. DPPI/Niviere

Pékin, août 2008, Frédérick Bousquetréconforte Alain Bernard sous le

regard médusé de Fabien Gilot etAmaury Leveaux : les Bleus viennent

de laisser échapper l’or olympiquepour 8 centièmes.

la France dispose des arguments

nécessaires pour devenir la

deuxième nation mondiale dans

le sillage des Etats-Unis.

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Frédérick, quel bilan tirez-vous devos championnats de France ?C’est une énorme satisfaction, maispas un aboutissement. Je suis d’oreset déjà tourné vers les championnatsdu monde de Rome. En même temps,je savoure car dans ma carrière il y aeu quelques sommets mais aussi desmoments difficiles, surtout lorsque jeme faisais dominer par mes coéquipiers.

Que vous inspire votre record dumonde du 50 m (20’’94, en attented’homologation) ?C’est un chrono que j’avais dans un coinde ma tête. Je voulais franchir cette bar-rière ! J’ai commis des erreurs pendant lacourse qui auraient pu me coûter cher.Finalement, je n’ai jamais perdu lecontrôle alors que la pression était intense.

Avez-vous le sentiment d’avoir franchiun cap à Montpellier ?Un cap je ne sais pas, mais je m’amé-liore course après course. J’arriveenfin à maturité. Il m’aura fallu sixans pour refaire ce que j’avais réaliséavec le relais français aux championnatsdu monde de Barcelone en 2003(47’’03 départ lancé, Ndlr). J’ai 28 anset j’ai l’impression d’avoir encorebeaucoup de choses à apprendre. Jepeux encore progresser !

Notamment sur 100 m nage libre ?Qu’avez-vous ressenti lorsque vousavez touché devant Alain Bernard ?J’ai d’abord été surpris par le chronoet ensuite par ma place… Bien sûr, jesuis content, mais je ne vais pas fairele show car ce ne sont que des cham-pionnats de France, donc tout estrelatif. En revanche, je suis très satisfaitd’être le premier en signant monmeilleur temps et en prenant autantde plaisir.

Le plaisir était-il au rendez-vous lorsde votre succès sur 100 m nage libreface à Michael Phelps le 18 mai aumeeting de Charlotte (Etats-Unis) ?J’ai encore des réglages à faire maisc’est une victoire gratifiante. Face àPhelps tu ne peux pas espérer gagnerau finish. Mais il a quand même nagéen 49 secondes après neuf mois depause et en changeant de technique,c’est impressionnant !

Au début de la compétition nationale,vous affirmiez que votre plus grandecrainte était de ne pas parvenir à en-chaîner séries, demie et finale. Etes-vous satisfait de votre gestion ?Ce n’est pas mon point fort, surtoutface à une concurrence très relevée.Voilà pourquoi je travaille pour m’éco-

nomiser au maximum, j’essaie de fairedes courses sans trop de déchets,c’est-à-dire partir vite et me relâchersur le retour pour en garder pour lafinale. A Montpellier cela a bienfonctionné.

Quelle distance a votre préférence :le 50 m ou le 100 m nage libre ?Ma victoire sur 100 m nage libre nechange rien, l’épreuve reine n’est pasma course fétiche, je préfère le 50 m.Quand je suis arrivé aux championnatsde France de Montpellier, j’avais unobjectif précis : m’imposer sur 50 m.J’apprécie d’autant plus que dans macarrière je n’ai eu que très rarementce que je voulais !

A Montpellier, puis à Charlotte, vousdominez Alain Bernard, AmauryLeveaux et l’Américain Michael Phelps,octuple champion olympique, avecune combinaison Jaked. Dans quellemesure ce matériel a pu influencervotre performance ?Ce n’est pas la combinaison qui fait leboulot, c’est moi qui tourne les bras.C’est vrai que les combinaisons ont prisune importance considérable, mais c’estmoi qui me lève à 6 heures le matin pourl’entraînement et c’est encore moi quipasse 5 heures par jour dans l’eau.

Quelles seront vos ambitions cet étéaux Mondiaux de Rome ?Je vais commencer par ne pas m’em-baller ! Ce qui a été réalisé à Montpellierefface les résultats d’il y a six mois,mais demain tout sera à refaire. Lestitres des 50 et 100 m me satisfont,mais je pense aussi au relais 4x100 mnage libre. A Rome, nous serons quatreMarseillais dans le relais français etça fait vraiment plaisir de vivre cetévénement ensemble •

Recueilli à Montpellier par Adrien Cadot

En dominant le champion olympique Alain Bernard etle vice-champion olympique Amaury Leveaux sur 50 m et 100 m nage libre, Frédérick Bousquet, 28 ans, a créé la surprise des championnats deFrance de Montpellier. Le Marseillais signe 47’’15 sur100 m, troisième meilleur chrono de l’histoire, 20’’94sur 50 m, première marque de l’histoire sous les 21 secondes, et composte ainsi deux tickets pour lesMondiaux de Rome. En Italie, il faudra compter avecle plus américain des sprinters tricolores !

Frédérick Bousquet :

« Je peux encore progresser !»

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LE RECORD DU 50 M

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En mars 2004, Fred Bousquet avait déjà faitparler la poudre en signant le record dumonde du 50 m en petit bassin (21’’10). Cinqans après, le Marseillais récidive en réalisantun incroyable 20’’94 en grand bassin.

Je savoure car dans ma carrière il y a eu quelques

sommets mais aussi des moments difficiles.“

”Laure Manaudou en visiteComme elle l’avait annoncé, Laure Manaudou s’est renduedans l’Hérault pour soutenir ses partenaires de l’équipe deFrance. Installée aux Etats-Unis depuis le mois de janvieravec son compagnon Frédérick Bousquet, la championneolympique 2004 du 400 m nage libre a pris place en tribuneVIP avec ses parents Jean-Luc et Olga. L’occasion aussipour la famille Manaudou d’encourager le cadet Florent,dont la carrière est encadrée par Nicolas, l’aîné de la fratrie.

Olga et Jean-Luc Manaudou entourent leur championne de fille : Laure,venue encourager ses anciens partenaires de l’équipe de France.

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A Montpellier, FrédérickBousquet a rejoint AlainBernard et Amaury Leveaux dans la hiérarchie des sprintersde calibre international. La natation française n’ajamais disposé d’une telle puissance de feu !

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Ce n’est pas la combinaison qui fait le boulot, c’est moi qui tourne les bras.

En Couverture

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Natation Magazine | Mai-juin 2009 | N° 110

> 20’’94 – Frédérick Bousquet (FRA) – 26 avril 2009(en attente d’homologation)

> 21’’28 – Eamon Sullivan (AUS) – 28 mars 2008

> 21’’41 - Eamon Sullivan (AUS) – 27 mars 2008

> 21’’50 – Alain Bernard (FRA) – 23 mars 2008

> 21’’56 - Eamon Sullivan (AUS) – 17 février 2008

> 21’’64 – Alexander Popov (RUS) – 16 juin 2000

> 21’’81 – Tom Jager (USA) – 24 mars 1990

> 21’’98 - Tom Jager (USA) – 24 mars 1990

> 22’’12 - Tom Jager (USA) – 20 août 1989

> 22’’14 – Matt Biondi (USA) – 24 septembre 1988

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En Couverture28

Natation Magazine | Mai-juin 2009 | N° 110

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LE RECORD DU 100 M

Al’arrivée, comme à son habi-tude, il s’est assis sur la ligned’eau. Puis, lentement, il alevé les bras vers le ciel avant

de pointer un doigt en direction de sonmentor Denis Auguin, installé dansles tribunes avec la grande famille duCN Antibes. Quelques secondes au-paravant, le grand blond de l’équipede France venait d’entrer, une nouvellefois, dans la légende de sa disciplineen devenant le premier nageur à couvrirl’épreuve reine sous les 47 secondes(46’’94). « C’est un chrono extraordi-naire ! Le réaliser devant le publicfrançais, c’est aussi beau que montitre olympique. En même temps, jesavais que j’avais ce temps dans lesbras », a commencé par déclarerAlain Bernard à sa sortie du bassin.« J’ai pris le temps dans ma carrière,il m’a fallu mûrir. Aujourd’hui, j’aisuffisamment d’expérience pouraborder les grands rendez-vous,garder mon calme et me maîtriserpendant la course. Ce n’est pas évidentde signer de grosses performances àchacune de mes sorties, mais la na-tation est ma passion, je fais en sorted’être le meilleur à chaque fois. »Pour l’instant il l’est et ce record dumonde (en attente d’homologation)fait de lui le plus sérieux prétendant àl’or mondial cet été à Rome. « Depuisles Jeux Olympiques de Pékin, je suistoujours attendu. J’apprends à vivreavec cette pression. Aux Mondiauxde Rome, je vais d’abord penser à mefaire plaisir et logiquement lesrésultats devraient suivre », tempèrel’Antibois de 26 ans qui prend soinégalement de répondre à ceux qui luireprochent d’avoir signé ce chronoétourdissant avec la nouvelle combi-naison Arena non validée par la FINAle 19 mai. « Les combinaisons nesuffisent pas pour battre des records.En séries, j’ai nagé 47’’86 en relâchantdans les derniers mètres. Je savaisque j’étais en forme. Être le premiernageur à passer sous la barre des 47secondes, c’est mythique. Ma combi-naison y a contribué, mais je penseque je suis capable d’aller aussi viteavec un autre matériel. Si mon recordn’est pas homologué, pas grave. Je lerebattrai un jour. J’en suis sûr. » Abon entendeur, salut ! •

A Montpellier, Adrien Cadot

Bernard : « Si mon record n’estpas homologué, je le rebattrai un jour »

Denis Auguin : « Une bonne chosepour la natation »Denis Auguin, l’entraîneur d’AlainBernard, était un des techniciensqui demandait avec le plus d’in-sistance qu’on mette un coupd’arrêt aux dérives constatées àcause des nouvelles combinaisons.Le tri fait par la Fédération Inter-nationale de Natation le 19 mai,qui a écarté les tenues entière-ment en polyuréthane comme laJaked et l’Arena X-Glide utiliséepar son nageur, va dans le bonsens selon lui. « Il faut quandmême rester prudent. Il faut quece soit très clair, voir pourquoices combinaisons ont été reje-tées. Si c’est parce qu’elles sontentièrement en polyuréthane,c’est une bonne chose pour lanatation. Mais il se peut que cesoit en raison de problèmes deflottabilité. Il faut revenir à descombinaisons classiques avecseulement des plaques en poly-uréthane et des plaques detissu », ajoute-t-il.Quant au record du monde de sonpoulain (46’’94 en demi-finale du100 m des championnats deFrance), il reconnaît ne toujourspas savoir quel crédit accorder àcette performance. « A Montpellier,Alain était en très grande forme.En séries du 100 m, il nage en47’’86 en maîtrisant sa course. Ilm’a prouvé ce jour-là qu’il étaitplus fort qu’aux Jeux de Pékin.Maintenant, je sais aussi qu’il anagé en demi-finale avec un nou-veau matériel et je ne peux vraimentpas dire ce que cela représente. »

A. C.

Aujourd’hui, j’ai suffisamment

d’expériencepour aborder

les grands rendez-vous,

garder moncalme et me

maîtriser pendant la

course.

”Pour Alain Bernard, les combinaisons ne suffisent pas pour battre des records. Il se dit capable de nager plus vite avec un équipement traditionnel !

> 46’’94 – Alain Bernard (FRA) – 23 avril 2009(en attente d’homologation)

> 47’’05 – Eamon Sullivan (AUS) – 13 août 2008

> 47’’20 - Alain Bernard (FRA) – 13 août 2008

> 47’’24 – Eamon Sullivan (AUS) – 11 août 2008

> 47’’50 - Alain Bernard (FRA) – 22 mars 2008

> 47’’60 – Alain Bernard (FRA) – 21 mars 2008

> 47’’84 – Pieter Van Den Hoogenband (P-B) – 19 septembre 2000

> 48’’18 – Mickael Klim (AUS) – 16 septembre 2000

> 48’’21 – Alexander Popov (RUS) – 18 juin 1994

> 48’’42 – Matt Biondi (USA) – 10 août 1988

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Combinaisons : de Dunkerque à MontpellierUn an après la polémique de la LZR racer deSpeedo, le débat sur les combinaisons s’est im-miscé dans les championnats de France deMontpellier (22-26 avril). A Dunkerque, en avril2008, où se disputaient les sélections olym-

piques, la controverse des « combines » miracles avait déjà polluéla compétition. Nombre de têtes d’affiche de l’équipe de France,soucieuses de ne pas hypothéquer leurs chances de sélection,s’étaient empressées de dégoter la révolutionnaire combinaisondu fabricant américain Speedo.Dans l’Hérault, le scénario s’est reproduit. Seule différence notable :le premier rôle est cette fois revenu à la Jaked, un équipementitalien né en 2007 à Vigevano qui offre, à en croire les spécialistes,une flottabilité unique. Homologuée le 3 juin 2008 par la FINA, lacombinaison s’est véritablement installée dans le paysage dela natation mondiale en décembre 2008, lors des championnatsd’Europe de Rijeka (Croatie) en petit bassin, où les nageurs quila portaient ont glanés 17 médailles, dont 5 d’or.Début avril, à l’occasion des championnats d’Espagne à Malaga,la Jaked a une nouvelle fois défrayé la chronique en accompa-gnant Rafael Muñoz dans son record du monde du 50 m papillon(22’’43). A Montpellier, 34 records de France ont été battus ainsique 3 références européennes et 2 marques mondiales (Bernardsur 100 m avec l’Arena « X-Glide » et Bousquet sur 50 m avec la« Jaked 01 », chronos en attente d’homologation FINA).

A. C.

Natation Magazine | Mai-juin 2009 | N° 110

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Natation Magazine | Mai-juin 2009 | N° 110

Hommes (15)Alain Bernard (100 et 4x100 NL)Frédérick Bousquet (50, 100 et 4x100 NL)Hugues Duboscq (100 et 200 brasse)Fabien Gilot (4x100 NL)Fabien Horth (200 4N)Camille Lacourt (50 dos)Clément Lefert (100 pap.)Amaury Leveaux (50 et 4x100 NL)Grégory Mallet (4x100 NL)William Meynard (4x100 NL)Giacomo Perez Dortona (50 brasse)Nicolas Rostoucher (400, 800 et 1500 NL)Romain Sassot (50 pap.)Benjamin Stasiulis (50, 100 et 200 dos)Jeremy Stravius (100 dos)

Femmes (20)Coralie Balmy (200, 400, 800 et 4x200 NL)Esther Baron (100 dos)Fanny Babou (4x100 4N)Diane Bui Duyet (50 pap.)Alexianne Castel (100 et 200 dos)Cloé Crédeville (200 dos)Ophélie-Cyrielle Etienne (800, 4x100 et4x200 NL)Margaux Fabre (4x200 NL)Lara Grangeon (400 4N)Mélanie Hénique (50 pap.)Sophie Huber (4x200 NL)Mylène Lazare (4x200 NL)Malia Metella (50, 100 et 4x100 NL)Aurore Mongel (100, 200 pap. et 4x100 NL)Camille Muffat (200 4N, 400 et 4x200 NL)Sophie De Ronchi (50 et 200 brasse)Magali Rousseau (200 pap.)Elodie Schmidt (4x100 NL)Hanna Lorgeril Shcherba (4x100 NL)Angela Tavernier (4x100 NL)

Christian Donzé :

« La situation s’éclaircit »

Que vous inspire la décision prise parla FINA le 19 mai ?Petit-à-petit les choses s’organisent…Aux championnats de France deMontpellier, nous avons interdit auxnageurs, comme le demandait laFINA, de superposer les combinaisons.Pour cela, nous avons établi deuxchambres d’appel. Depuis le 19 mai,nous disposons enfind’une liste indiquantles combinaisons auto-risées et celles qui nele sont pas. Je m’en ré-jouis, mais ce n’est passuffisant ! Il manquedes informations, no-tamment sur lesmoyens de contrôle.

Etait-il indispensabled’interdire les combi-naisons entièrementcomposées de poly-uréthane ?C’est une bonne chose, cela marquela volonté de la FINA d’aller dans lesens de l’équité.

Ne craignez-vous pas néanmoins devoir les records du monde d’AlainBernard (46’’94) et de FrédérickBousquet (20’’94) ne pas être homo-logués ?S’ils ne le sont pas, nous déposeronsun recours en arguant qu’aux cham-pionnats de France nous avons plu-sieurs fois demandé à la Fédérationinternationale de nous fournir une

liste des combinaisons interdites et laFINA ne nous l’a jamais donnée. Cetteliste n’a été fournie que le mardi 19mai. La FFN soutient ses athlètes.

La polémique des combinaisonspeut-elle nuire à la natation ?Progressivement, la situation s’éclaircit.La liste rendue publique par la FINA

le 19 mai clarifie laquestion des combi-naisons mais àquelques semainesdes échéances inter-nationales, beaucoupde questions restenten suspens : le 19 juinon aura une autre listeet le 1er janvier 2010que fera-ton ?

Plus généralement,qu’attendez-vous desMondiaux de Rome ?J’attends que nos

valeurs sûres s’illustrent face à laconcurrence internationale. Notresprint est actuellement très dense,notre collectif homogène dispose debases solides et notre encadrementest performant. A Rome, j’attendsaussi que de jeunes nageurs se révè-lent. Nous disposons d’un vivier trèsintéressant, il faut accompagner saprogression et cela passe notammentpar les championnats du monde deRome •

Recueilli par Adrien Cadot

Yannick Agnel,l’exceptionDu haut de ses 16 ans, lenageur niçois n’attire passeulement les regards parson gabarit exceptionnel(2 mètres pour 76 kg). Il estl’un des rares athlètes às’aligner en maillot de bain

et ne veut pas encore entendre parler de combinaison.Sans aucun complexe, il assume ce choix en attendant des’aligner aux championnats d’Europe junior, à Prague, enjuillet prochain.

Yannick, vous n’avez pas l’impression de détonner enmaillot de bain ?Oui, mais c’est un choix. J’ai toujours nagé en slip de bain.Je n’ai pas envie de changer. Avec une combinaison, je neme sens pas encore très à l’aise.

Votre entraîneur affirme que vous serez bientôt obligé denager en combinaison pour rivaliser avec les seniors…Pour l’instant, je ne pense pas du tout aux combinaisons.C’est un choix stratégique. Un jour, peut-être, quand je seraibloqué, j’en mettrai une. Ce sera le joker qui me fera gagnerquelques centièmes.

Regrettez-vous que les « combines » occupent le devantde la scène médiatique ?C’est dommage, on en parle plus que les nageurs. Pourtant,il faut voir comme on s’entraîne dur pour tout ça. Mais c’estcomme ça. La nouvelle génération de combinaison a fausséla donne.

Recueilli par A. C. à Montpellier

Il manque des informations,

notamment sur les moyens de contrôle.

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Ph. D. R. Quelle était l’ambiance à Lausanneles 18 et 19 mai ?Les techniciens et entraîneurs présentsétaient sereins. Les débats ont ététrès constructifs et amicaux.

Il n’y avait pas malgré tout un peu detension ou un sentiment d’urgence àdeux mois des Mondiaux de Rome ?Non, il n’y avait pas d’urgence ni destress, même de la part des Italiensqui accueilleront les championnats dumonde.

Qu’en est-il des records du monde deBernard et de Bousquet ?La question a été abordée, mais nousn’avons pas trouvé la solution adéquate.On ne sait d’ailleurs pas si Jaked etArena vont réussir à modifier leursmodèles d’ici le 19 juin.

Quelle a été la position de la FFN lorsde ces discussions ?L’objectif était double : ne pas dénatu-rer la natation et adopter un règlementintelligible qui ne pénalise pas lesathlètes. Bref, nous souhaitions trouver

un juste milieu entre le sportif et latechnologie.

La FINA n’a-t-elle tout de même pastardé à publier la liste des combinai-sons autorisées ?La situation est complexe. Il y a beau-coup de modèles et l’expertise nécessitedu temps car les équipementiers ontréalisé des progrès conséquents. Leproblème des combinaisons remonteaux années 2000, lorsque les « com-bines » ont été autorisées en compé-tition. C’est à ce moment qu’il auraitfallu fixer des règles claires. Entre2000 et 2008, la situation s’est aggravéeen raison des améliorations techno-logiques.

Avec cette liste le problème descombinaisons est-il définitivementréglé ?Non car nous pouvons rapidementêtre confrontés à de nouvelles avan-cées techniques. Il faudra ajuster laréglementation.

Entretien réalisé par Adrien Cadot

Philippe Hellard, cadre technique national attaché au département recherche de la

Fédération française, a représenté la FFN à Lausanne,

siège de la FINA, les 18 et 19 maiau cours des discussions établissant une liste des

combinaisons autorisées.

« Il faudra ajuster la réglementation»

Philippe Hellard :

Les Bleus qualifiés pour les Mondiauxde Rome (26 juillet-2 août)

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« Nous ne savons pas si les records de Bernard et Bousquet seront homologués. Nousattendons officiellement les résultats des contrôles antidopage et nous prendrons unedécision », a déclaré Cornel Marculescu, directeur exécutif de la FINA, le 20 mai.

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L’objectif était double : ne pas dénaturer lanatation et adopter un règlement intelligible

qui ne pénalise pas les athlètes.“

Pour le directeur technique national, ChristianDonzé, la liste rendue publique par la FINA le

19 mai va dans le sens de l’équité, mais elle nerépond pas à toutes les interrogations, notamment

en termes de contrôle.

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Un niveau mondial exponentielLe niveau du water-polo international,tant masculin que féminin, a considé-rablement progressé ces dernièresannées. Désormais, il n’y a plus depetites équipes. Au sein du top 10mondial, toutes les formations peuventcréer la surprise, bien que les collec-tifs du top 6 affichent une régularité

métronomique dans les phases préli-minaires, notamment dans la gestiondu “money time” (*). De manière gé-nérale, les staffs des équipes pharesse sont considérablement étoffés.Ainsi, lors des derniers JO de Pékin,les joueurs étaient souvent encadréspar 6 à 8 personnes : entraîneur, assis-tant, coach des gardiens, préparateurphysique, responsable vidéo, kinési-thérapeute, médecin… Un élargisse-ment numérique lié à l’intensité descompétitions majeures (championnatsdu monde, Jeux Olympiques).

Densité physique exceptionnelleAujourd’hui, plus que jamais, lesmeilleurs poloïstes internationauxsont devenus des armoires à glace.En moyenne, les joueurs du top 10mesurent 1 mètre 95 pour 97 kg,avec un record pour les championsolympiques hongrois qui culminent à1 mètre 97 pour 101 kg. Un atout dés-ormais indispensable pour espérerintégrer et se maintenir au sein del’élite du polo. Une évolution physio-logique liée à l’intensité du défi phy-sique au plus haut niveau. L’Espagne

a bien tenté, ces dernières saisons, deproposer une alternative basée sur unjeu en mouvement, mais le groupe deRafaël Aguilar n’a pu mener son projetà terme. Dans ce contexte, les forma-tions plus légères, moins arméesphysiquement, peinent dans les grandsrendez-vous. A l’image de l’équipe deFrance qui devra impérativementmuscler son jeu pour envisager unretour au sein du peloton de tête !

Le poids de l’expérienceLa moyenne d’âge des équipes du top10 mondial aux JO est de 29 ans. AuxJO, la Hongrie s’appuyait sur ungroupe âgé, en moyenne, de 30 ans,contre 27,5 ans pour les Etats-Unis(médaille d’argent, Ndlr) et 28 anspour la Serbie (médaille de bronze,Ndlr). Avec 24,5 ans de moyenned’âge les Canadiens ont alignél’équipe la plus jeune tandis que lesItaliens affichaient un compteur bloquéà 30,5 ans, le plus vieux du plateauolympique masculin. Toutefois, lesJeux sont une compétition à part. Lesentraîneurs privilégient, dans ce casprécis, l’expérience à la fougue de

jeunes talentueux, mais qui risquentde s’éparpiller dans le contexte par-ticulier du village olympique. HorsJeux Olympiques, la tendance a toutde même tendance à se confirmer :aujourd’hui les meilleurs poloïstesinternationaux flirtent avec les 30 ans.Certains gardiens poussent même leplaisir au-delà. Ainsi, à Pékin, le portierallemand Tchigir était âgé de 40 ans,au même titre que l’Italien Attolicoaux Jeux de Sydney en 2000.

Les gardiens aux avant-postesDans le water-polo moderne, les gar-diens jouent un rôle décisif. L’enjeu,pour les formations du top 10, sera defaire évoluer deux gardiens de valeursensiblement égale afin de ne pas met-tre en péril le rendement de l’équipe. Ilest désormais difficile d’enchaîner7 à 8 matchs de haut niveau avec lemême gardien sans s’exposer à desdéfaillances. Pour preuve, les Hongroisont eu recours alternativement àSzecsi et Gergely pendant les JO dePékin. En demi-finale puis en finale,qu’ils ont finalement remporté, les deuxportiers se sont remplacés avec brio.

Virtuosité techniqueEn plus d’être dotés d’un physique deplus en plus performant, les poloïstesde l’élite mondiale sont devenus devrais magiciens du ballon. Les Jeuxont récemment démontré que lavirtuosité technique pouvait large-ment faire basculer le résultat d’unerencontre. A l’instar des autressports collectifs, la présence de 2 ou 3joueurs “exceptionnels”, capablesd’exploits individuels, peut offrir dessolutions déterminantes lorsqu’uneéquipe traverse un passage à vide.Les Hongrois Kasas, Biros et Kiss, lesSerbe Sapic et Vujasinovic ou les ItaliensFelugo et Tempesti (gardien) l’ontdémontré lors du tournoi olympiquechinois de 2008.

Tirer de tous les postesC’est désormais une évidence : pourse hisser parmi l’élite, le danger doitêtre permanent. Les ténors du top 4mondial sont capables de faire feu àn’importe quel moment ; la capacitéde tir de tous les postes de la péri-phérie doit être permanente. De lasorte, l’adversaire est sous pression àchaque phase offensive car à la moindrefaille la sentence est immédiate.D’autant plus immédiate qu’aujourd’hui,chez les hommes notamment, lavitesse du ballon flirte régulièrementavec les 100 km/h.

Des gauchers indispensablesDepuis plusieurs années, on constateque les équipes privées de gaucher

souffrent ! Logique puisque leurspossibilités offensives s’en trouventréduites, au même titre que leurs so-lutions défensives. Une fois encore, laHongrie constitue l’exemple à suivre.Avec trois gauchers de haut standing(Kiss, Benedek et Madaras), les po-loïstes de Denes Kemenyi ont opérétout au long du tournoi olympiquedes trouées meurtrières dans les

défenses, leur permettant d’entrerdans l’histoire du polo en enlevant un3e titre olympique consécutif (Sydney2000, Athènes 2004 et Pékin 2008).Dans les rangs féminins, la Hollande,championne olympique 2008, possèdeégalement trois gauchères très per-formantes. Elles figuraient ainsi dansle Top 10 des buteuses à l’issue dutournoi olympique !

Gérer les fautes gravesDepuis quelques saisons, le nombrede fautes graves ne cesse de croître.Elles sont quasiment devenues unélément du jeu. La règle est claire :un joueur ne peut en commettre plusde trois par match (32 minutes detemps effectif, Ndlr). Or, les défensesau pressing permanent ont presquetotalement disparu au profit de

Episode 3 :

le jeu en question

Après un premier épisode consacré au développement de la culture water-polo en

France et un second axé sur les enjeux de laprofessionnalisation, place au dernier volet de

notre saga : le jeu en question ! Assisté unenouvelle fois par Dominique Delon,

ex-international (100 sélections), ancien sélectionneur national de l’équipe masculine

(1995-2000) et adjoint au DTN en charge de ladiscipline depuis 2001, nous nous sommes

intéressés aux grandes évolutions sportives duwater-polo. De nouveau, n’hésitez pas à nous fairepart de vos remarques sur [email protected].

Le Hongrois TiborBenedek défend

sa cage devant un attaquant slovaque. Ph. DPPI/Oliver Gauthier

L’équipe de France devra

impérativement musclerson jeu pour envisager

un retour au sein du peloton de tête !

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Demi-finaleféminine des Jeux Olympiquesd’Athènes en2004, l’Australies’impose face àla formationgrecque.

(suite page 34)

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Water-Polo34

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défenses de zone favorisant la puis-sance des avants de pointe. Pourcontrer ces derniers, les entraîneursn’hésitent plus à demander à leursdéfenseurs de “prendre une faute”plutôt que de laisser un attaquantinscrire un but en pointe. Des techni-ciens qui doivent donc gérer leurseffectifs en fonction des sanctionsrécoltées !

Les temps mortsLes temps morts sont devenus au fildu temps des armes tactiques. Desatouts que les entraîneurs sortent deleurs manches pour influer sur le

cours d’un match. Ainsi, le HongroisDenes Kemenyi réserve, dans la mesuredu possible, ses temps morts pour lequatrième et dernier quart-temps,celui du “money time” (*) lorsque lesrencontres sont disputées. D’autrescoachs préfèrent les utiliser pourchanger de stratégie, opérer deschangements ou remettre un groupeen ordre de bataille. Dans 80 % descas, les temps morts sont utilisésaprès des exclusions provoquéesdans sa moitié de bassin. Ils permet-tent ainsi de gagner du terrain et dutemps pour profiter de la supérioriténumérique (20 secondes, Ndlr).

Les supériorités numériquesEn water-polo, les situations de supé-riorité numérique ne durent pas plusde 20 secondes. Afin de pleinementprofiter de ces périodes de domina-tion, les équipes du top 10 travaillentbeaucoup les situations de surnombre.Les pourcentages de réussite, plusde 50 % pour les ténors, en phase desupériorité numérique ne cessent deprogresser. A l’issue des JO de Pékin,les champions olympiques hongroisculminaient à 60 % de réussite, etmême 70 % en finale, lors de cespériodes. Une manière de rappeler,une fois encore, que le collectif deDenes Kemenyi est bien ce qui se faitde mieux sur la planète water-polo.

Accélération du jeuPlus puissants, plus techniques, lespoloïstes des temps modernes ontconsidérablement élevé la vitesse dujeu. Les transmissions de balle et lescombinaisons utilisées s’exécutentchaque saison plus rapidement. Lesnouvelles règles ont également

contribué à cette accélération géné-rale. Ainsi, les buts de réparation,même s’ils représentent encore plusde la moitié des réalisations, prennentmoins d’importance favorisant ainsiles phases de mouvement. L’absencede corners, en dehors de ceux provo-qués par les gardiens, augmente éga-lement le rythme des parties.

Et les Français ?« La France a un retard important àcombler, tant chez les hommes quechez les femmes, même si l’écartsemble se réduire pour ces dernières,explique Dominique Delon. La dernièreparticipation d’une équipe de Francemasculine aux Jeux remonte à ceuxde Barcelone en 1992. Nos filles,depuis que le water-polo féminin aintégré le giron olympique en 2000,n’y ont jamais pris part ! Le water-polosera présent aux JO de Londres 2012.Les tournois olympiques se joueront à12 équipes chez les garçons et 8 chezles filles. La qualification commencedès aujourd’hui, mais il sera très dif-ficile de faire partie des 20 heureuxélus ! Souhaitons néanmoins que lepolo français opère sa mutation pourenvisager de vivre les Jeux de 2016, lerêve pour tout sportif. » •

Entretien réalisé par Adrien Cadot

(*) En sport et plus particulièrement en basket-ball, le terme money time désigne la périodependant laquelle chaque possession devientcruciale et où les joueurs clés sont censéss’exprimer. Il s’agit en général des dernièresminutes le jeu. Ce terme n’est employé qu’enFrance. George Eddy, le commentateur dessports américains sur Canal +, a été le premierà utiliser cette expression à la télévision lorsdes matchs de NBA. Il en est probablementl’auteur.

Les Hongrois sont entrés dans l’histoire du water-polo en enlevant un

3e titre olympique consécutif (Sydney2000, Athènes 2004 et Pékin 2008).

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Confrontation entre l’Espagne et la Russie

lors des Mondiaux 2007de Melbourne.

Les joueuses australiennes ont décroché le bronze lorsdu tournoi olympique de Pékin en 2008.

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Samedi 28 mars, 8h15… La piscinede la Grange aux Belles est enpleine métamorphose. DanielZylberberg, membre de la

commission FFN 0-6 ans et fondateurde la FAAEL aux côtés de ClaudiePansu et Jean-Jacques Chorrin, su-pervise la transformation du bassindu 10e arrondissement de Paris.Dans quelques minutes, la Grangeaux Belles va accueillir le premiercréneau, celui des 4-18 mois, quiouvre les séances de bébés nageurstous les samedis matins. Tandis qu’ildispose dans le fond de la piscinedivers accessoires (baleines, étoilesde mer, cerceaux), Jean et Claudson,maître-nageurs-sauveteurs BEESAN,manipulent, eux, des tapis, tubes,frites qui deviennent sous leurs doigtsexperts de drôles de maisons, tobog-gans et navires. L’espace de jeu prendvie ! L’eau est à 32 degrés, les anima-teurs sont fins prêts et les premiersbébés et leurs parents arrivent.

Progressivement, la piscine se remplit.L’ambiance est feutrée, les tout-petitsémergents de leur sommeil. Pour-tant, en quelques minutes, l’atmo-sphère change : gazouillis, sourires,yeux écarquillés, bras qui s’agitent…Les bébés sont blottis contre leursparents, ou allongés sur des tapis àtrous, bercés par l’eau qui lescaresse et stimulent les sens. Ilssemblent vivre mille expériences,

Depuis plus de 25 ans, le centre sportif de laGrange aux Belles, dans le 10e arrondissement

de Paris, accueille des bébés nageurs. L’activité, lancée par Claudie Pansu et DanielZylberberg dans les années 1970, rencontre

aujourd’hui un succès retentissant. Récit d’une séance dans l’une des antres

originelles des bébés nageurs qui réfléchit à un rapprochement avec la FFN.

encouragés par le regard bienveillantde leur mère ou de leur père attendris.Dans cette ambiance douce, DanielZylberberg observe les différentes in-teractions, rencontre les parents,conseille, oriente, encadre les progrèsde tel ou tel enfant, partage sa joie devoir un bébé plonger de lui-mêmepour la première fois sa tête sousl’eau et en ressortir euphorique. Lespectacle est fascinant. Il suffit de re-garder pour deviner tous les bénéficesque retirent les chérubins et leursparents.

« Pendant des années, on m’a dit qu’ilfallait apprendre à nager pour ne pasavoir peur de l’eau », enchaîne DanielZylberberg. « C’est absurde ! Les en-fants m’ont appris que c’est lorsquel’on n’a plus peur de l’eau que l’onpeut apprendre à nager ». A proximitéde lui, un bébé s’agite au milieu dubassin : « Il essaye de se verticaliser,il en a assez de la position couchée ».Plus loin, une maman s’amuse à sou-lever son bébé et à le remettre dansl’eau. L’enfant rit aux éclats mais d’uncoup bébé glisse et boit la tasse. Petit

moment de flottement, la jeunemaman le ressort de l’eau, presquebrusquement. Daniel Zylberberg n’hé-site pas à intervenir en expliquantque le geste n’est pas approprié : « Ilfaut laisser l’immersion se faire.Jamais imposée, toujours proposée,elle est un passage que l’enfant doitdécider, mais avec la collaborationdes parents. » « Leur rôle est fonda-mental », poursuit le responsable del’activité. « C’est leur comportementqui va déterminer l’envie ou non derecommencer. Rattraper trop rapide-ment son enfant à la sortie du tobog-gan, c’est risquer de lui faire boire latasse, le réflexe glottique ne se pro-duisant pas si une trop grosse quan-tité d’eau arrive rapidement dans labouche. »

Au bout de trois quarts d’heure, lespetits ressortent de l’eau. Placedésormais au deuxième créneau de lamatinée : les 18-36 mois. « Uneséance pour les bébés ne doit pas dé-passer 45 minutes, pour des raisonsde confort et d’efficacité », souligneDaniel Zylberberg. Parents et enfants

sont salués par les animateurs, tou-jours présents et attentifs. Ici, tout lemonde se connait ; on se salue, onprend des nouvelles des frères etsœurs. Les séances profitent auxbébés, mais elles permettent aussiaux parents de se rapprocher,d’échanger. « Si on devait définirl’activité en une phrase, ce seraitaide-moi à agir seul », analyse de soncôté le co-fondateur de la FAAEL. Ilaime citer Maria Montessori (médecinet pédagogue italienne,Ndlr) : « Aides-moi àfaire tout seul. Ne faispas à ma place ; maisne sois pas absent » etrappelle que les jouetsdu bassin, qui parais-saient omniprésents audébut de la séance,s’effacent peu à peudevant les liens parents-enfants. « L’eau est unegrande médiatrice »,abonde Zylberberg.« Par elle, les rapportschangent. Ainsi, sur le plan physiquenos repères terrestres s’effacent,nous sommes plus libres de nosmouvements. Elle a aussi une dimen-sion symbolique forte. L’eau porte,entoure, soutient, transmet… C’estpour cela que cette expérience n’estpareille à aucune autre ».

Au milieu de la matinée, c’est au tourdes familles de prendre possession

des lieux. Un créneau horaire leur estconsacré pour permettre aux fratriesde partager un moment ensemble.Logiquement, l’ambiance change :cris, rires, plongeons ; les « grands »s’en donnent à cœur joie ! « Dansl’eau on oublie ses soucis, on se sentbien », affirme en souriant DanielZylberberg. Un papa intervient, sansperdre de vue sa fille de 5 ans, Zoé,qui s’amuse à quelques mètres de là :« Ici, pas de dispute. J’ai le temps

pour être avec mes en-fants et c’est toujoursun moment d’apaise-ment. Ils sont contentset ils sont toujoursfiers de me montrerleurs nouveaux ex-ploits. De mon côté, jesuis toujours admiratifde les voir tenter denouvelles expériences.Et puis je peux leur fairedes câlins alors qu’à lamaison ils n’en veulentplus ». 13 h, la matinée

est terminée. Les animateurs dressentun bilan rapide, rangent le matériel etregagnent les vestiaires, fourbus. Onle serait à moins car en une matinéeplus d’une centaine de bambins s’estadonnée aux plaisirs aquatiques dansle bassin parisien de la Grange auxBelles. Preuve, si besoin est, que lesséances de bébés nageurs sont bel etbien entrées dans les mœurs •

Reportage à Paris de Laure Dansart

A l’heure des p’tits

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Repousser ses limites, se découvrir au travers de l’élément aquatique, grandir et mûrir, les vertus des séances de bébés nageurs ne sont aujourd’hui plus à démontrer.

Les jouets dubassin, qui

paraissaientomniprésents au début de la

séance, s’effacent peu à

peu devant les liens

parents-enfants.

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Blottis contre leurs parents ou allongés surdes tapis à trous, lesbébés nageurs viventmille expériences, encouragés par le regard bienveillant deleurs parents.

En une matinée, plus de 350

bambins se sontadonnés aux plaisirsaquatiques dans lebassin parisien de

la Grange auxBelles.

Témoignages

Chloé, maman de Sophie, 21 mois :« Dès que Sophie arrive à la piscine,elle trépigne d’impatience. Elle anoué beaucoup d’amitiés dansl’eau. Mon mari et moi, nous nous y sommes aussi fait des amis. Nousjouons et rions avec elle… J’ai remarqué qu’il y a rarement depleurs autour des bassins. Ce sontdes moments câlins et ludiquestrès privilégiés ».

Benoît, papa d’Emilie, 5 ans :« Dans la semaine, je ne joue pasavec ma fille. Je n’ai pas le courage, ni même le temps. La séance de bébé nageur me permet de reprendre contact avecelle, de partager quelque chose defort. La voir si heureuse me remplitde bonheur jusqu’à la semaine suivante ».

> La Grange aux BellesAdresse :55, Rue de la Grange aux Belles75 010 ParisTél. : 01 42 03 40 78Fax : 01 42 49 15 79Web : [email protected]

Ph. FFN/Michel Pansu

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Le B.A. -BA des bébés nageurs

1 - Le terme « bébés nageurs »sous-entend-t-il que les tout-petitsapprennent à nager ?Réponse unanime des spécialistes :Non, non et non ! L’activité « bébésnageurs » prépare les enfants à prendremieux conscience de leur corps. Elleles habitue à se mouvoir dans l’eaumais le but essentiel n’est pas là.Avant 5-6 ans un enfant ne sait pasmaîtriser la coordination de ses braset de ses jambes, nécessaire à l’ap-prentissage de la natation. Un bébénageur ne saura donc pas forcémentnager plus tôt qu’un autre enfant maisl’apprentissage lui sera certainementplus plaisant. Daniel Zylberberg,responsable pédagogique de la Grangeaux Belles (cf. pages 36-37), parled’ « aquabilité », c’est-à-dire d’uneaptitude dans l’eau développée par laconfiance et une bonne sensibilisationau milieu aquatique.

2 - Mon bébé et le chlore font-ils bonménage ? Sans conteste, l’une des questions lesplus fréquentes. Le chlore produit desémanations (chloramines) qui peuventproduire des irritations des voiesrespiratoires ou des yeux et qui pour-raient, à haute dose, provoquer des

gênes beaucoup plus graves. Voilàpourquoi les chloramines présentesdans l’air des piscines sont systéma-tiquement contrôlées, tout comme letaux de chlore, de coliformes ou letaux de PH. Les taux sont fixés préci-sément par l’arrêté du 28 septembre1989 (Journal Officiel du 21 octobre1989) et des normes de qualité ont étéfixées par le code de la santé publique(article D.1332-2). Pour éviter cesgênes, en plus des limitationslégales, les piscines sont équipéesde régénérateurs d’air. De plus, lesactivités de bébés nageurs se dérou-lent dans des piscines subissant untraitement spécial (renouvellementde l’air, augmentation de la tempé-rature).

3 - Mon enfant est handicapé. Peut-ilprofiter de l’activité ?Les séances de bébés nageurs sontbénéfiques pour tous les enfants.Claudie Pansu y voit, pour les enfantshandicapés et leurs parents, une« thérapie contre la souffrance ».« Le regard des parents change : ilsont l’occasion de voir leur enfantprendre du plaisir, les corps s’harmo-nisent grâce à l’eau. Un enfant infirmemoteur cérébral qui n’a pas acquis lamarche sur terre pourra nager etmarcher dans l’eau. » A chaquehandicap, des réponses différentessont proposées. Comme les autresenfants, l’enfant porteur de handicapdevient acteur de son développement.Un certificat de non-contre-indicationà l’activité délivré par le médecintraitant est néanmoins impératif aumoment de l’inscription.

4 - Qui encadre l’activité ?Idéalement, une séance de bébésnageurs est encadrée par une équipe« pluridisciplinaire » composée d’ani-mateurs aux qualifications plurielles.Une personne qualifiée est essentiellepour assurer la sécurité des parentset des enfants. Depuis 2008, la Fédé-ration Française de Natation a misen place une formation afin d’ensei-gner la pédagogie et les principes del’activité aux animateurs/éducateurs.

5 - Comment puis-je être sûr de laqualité de la séance bébé nageur ?L’activité rencontre un franc succès.Certaines piscines ont donc décidéd’ouvrir des créneaux « bébés na-geurs » (intitulé qui peut divergerd’une structure à l’autre), mais toutesne sont pas agréées par la FFN. Surle plan de l’hygiène de l’eau, les cen-tres répertoriés garantissent le strictrespect de la circulaire en vigueur duMinistère de la Jeunesse et desSports. Sur le plan de l’encadrement

Un moment ludique et familial, une parenthèsede détente pour les parents et l’enfant, voilà à

quoi ressemble l’activité « bébés nageurs ».Mais qu’en est-il réellement de ces séances

collectives ? Qui encadre les chérubins ?Quelle pédagogie est appliquée ? Le chlore

n’est-il pas nocif ? Nombre de questions demeurent en suspens à l’heure d’inscrire

son enfant. Tentatives de réponse.

De 6 à 18 mois, l’activité des bébés nageurs participe à l’acquisition de l’autonomie motrice.

Ph.

FFN

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ansu

La pédagogie des« bébés nageurs »est fondée sur lerespect des rythmesde l’enfant, ses besoins et ses peurs.Elle s’organise autour des apprentissages parle jeu et le plaisir.

”et de la sécurité, les structures recen-sées disposent d’animateurs forméset préparés à la rencontre entre l’eau,la famille et le bébé. La FFN travaillesur la mise en place d’un « label »qui servira de garantie. Il assureraque les éducateurs présents ont étéformés à une pédagogie éprouvée.

6 - Quelle est la pédagogie prônéepar la FFN ?Elle est fondée sur le respect desrythmes de l’enfant, ses besoins etses peurs et elle s’organise autourdes apprentissages par le jeu et leplaisir. Le triptyque enfant-parent-animateur y est essentiel ! Les parentset les animateurs sont centrésautour du développement affectif,moteur et relationnel de l’enfant.Patrick Gastou, DTN adjoint chargé dudéveloppement et de la formation à laFFN, rappelle qu’ « ils sont force deproposition, partenaires dans l’activitémais c’est l’enfant qui est créateur deses propres transformations ». Les

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Trois questions à Patrick Gastou, DTNadjoint en charge du développement et de la formation

Quels sont les enjeux du développement de l’activitédes bébés nageurs pour la FFN ?Les enjeux sont structurels et éducatifs. Il est importantpour la fédération de s’ouvrir sur tous les publics.L’activité « bébés nageurs » fait partie de notre volonté de développer une politique tournée vers lesbesoins de la société. De plus, au travers de cette activité d’éveil, nous faisons passer une orientationpédagogique qui place l’enfant au centre des préoccu-pations. Les bébés nageurs constituent une étape importante dans l’adaptation à l’eau, une découvertequi doit permettre d’aller progressivement vers unepratique de la natation.

Comment assurer un encadrement légitime ?Nous avons mis en place un groupe de travail avec les personnes qui ont contribué à lancer l’activité enFrance. Celui-ci a permis de former des animateursqui interviendront auprès des futurs éducateurs. C’est essentiel pour que le projet pédagogique soitrespecté et que l’activité soit tournée vers le développement de l’enfant.

Quelles sont les perspectives d’avenir ?Poursuivre la formation des éducateurs, établir un recensement de tous les clubs qui proposent l’activitéet dresser le bilan de ce qui se fait. Ensuite, proposerrapidement un agrément fédéral qui garantira la qualitéet l’encadrement de l’activité. De la sorte, nous pourrons structurer ce champ d’activité en France.

Recueilli par L. D.

Les parents et lesanimateurs sont centrés autour dudéveloppement affectif, moteur etrelationnel de l’enfant, mais c’estlui qui élabore sonapprentissage.

(suite page 40)

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éducateurs mettent en place lesconditions pour que le bambin puissese réaliser par lui-même, pour qu’ilsoit acteur de son apprentissage.

7 – Y-a-t-il des objectifs à atteindreselon l’âge de mon enfant ? De 6 à 18 mois, l’enfant développel’autonomie motrice. Ensuite, de 18à 36 mois, il acquiert l’autonomiepsychique, comme le langage, puis,à partir de 36 mois, l’autonomiesociale. A chacune de ces étapes,l’enfant développera diverses compé-tences dans l’eau. Celles-ci vont luipermettre de s’approprier ces évolu-tions, mais il n’y a pas d’objectifsselon l’âge. En effet, les enfants n’ontpas tous le même rapport à l’eau etn’ont pas tous commencé l’activitéau même âge. A terme, le seul objectifrepose sur le plaisir d’évoluer dansl’élément aquatique et d’y développerdes compétences spécifiques •

Laure Dansart

Années 1950 : Appari-tion des pratiquesaquatiques pour lesbébés en Australie etaux Etats-Unis. L’objectifest de diminuer lenombre de noyadesdes enfants.

Années 1960 : Badrotfait découvrir l’activitéen France grâce à unevidéo tournée aux U.S.A.

1968 : Première expérience pédagogiquede pratique aquatiqueen France, à l’initiativede Jacques Vallet. Lesobjectifs sont sportifs,éducatifs et sécuritaires.

1970 : Guy Azémar,médecin membre del’équipe Vallet, décided’utiliser l’eau commevecteur du développe-ment psychomoteur de l’enfant. Cette perspective lui permetde dévoiler le rôle etles conséquences desattitudes parentalesdans le comportementexploratoire desbébés. Sur ces découvertes s’estfondé la philosophie etla pédagogie proposéeaujourd’hui par la FFN.

1975 : Jacques Valletet Guy Azémar élaborent un documentfondateur : la circulaireministérielle fixant lesconditions réglemen-taires de l’initiationaquatique des trèsjeunes enfants.

1982 : La FédérationNationale de NatationPréscolaire (FNNP)voit le jour.

2006 : La FNNP, rebatisée FAAEL en1996, perd son agrément du Ministèrede la Santé et desSports.

Les bébésnageurs en quelquesdates

Conditions préalables à l’activité « bébés nageurs »Les bambins peuvent débuter l’activitédès 4 mois. Selon la capacité d’accueil de la piscine elle pourraêtre poursuivie jusqu’à 6 ans.Vaccins obligatoires : pentacoq(diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite et l’haemophilus detype B). Un certificat d’aptitude et de noncontre-indication à l’activité de l’eauest nécessaire.L’eau de la piscine doit être comprise entre 32 et 33 degrés (pourlimiter les déperditions de chaleur).Les enfants doivent manger avant etaprès le bain (de préférence des sucres lents avant, type gâteau, pain,bouillie, et des sucres rapides aprèsle bain, type compote de fruit, chocolat, banane...).

Les éducateurs mettent en place les conditions pour que le bambin puisse se réaliserpar lui-même, pour qu’il soit acteur de son apprentissage.

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Depuis 2008, la Fédération française a inauguré une formation afin d’enseignerla pédagogie et les principes de l’activité aux futurs animateurs.

Pour en savoir plus…« L’eau et les rêves », Gaston Bachelard, 1942, Editions Le livre de poche.« L’eau, espace de liberté », Claudie Pansu, Editions l’Harmattan.« Bébés nageurs », Adaptation du jeune enfant au milieu aquatique 0-6 ans,Intégration des enfants porteurs de handicap, Claudie Pansu, 2009, EditionsAmphora avec FFN.« Les bébés à la piscine », Claudie Pansu et Daniel Zylberberg, livre éditépar la FAAEL.« Les bébés et les jeunes enfants à la piscine », Jean-Paul Moulin, 2006,Editions Erès.

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Quels sont les bénéfices d’une telleactivité pour les enfants ?Jean-Jacques Chorrin (*) : « L’enfantapprend à connaître son corps et seslimites corporelles. Il acquiert égale-ment des repères spatiaux. Sur le plansensoriel, le bébé part à la décou-verte de centaines de stimulationsnouvelles : goûts, odeurs, couleurs,bruits... Sur le plan du langage, ilenrichit son vocabulaire et verbaliseles différentes sensations qu’iléprouve. De plus, au cours des jeux,rires et contacts stimulent son désirde communiquer avec les autres.Enfin, l’activité permet aux plusjeunes de commencer à accepterla séparation physique avec leursparents. »

Les enfants sont-ils les seuls à profiterde l’activité ?Daniel Zylberberg : « Toute la familles’enrichit. Les parents n’ont pas tou-jours le temps d’être proches de leursenfants. Ils trouvent donc dans cetteactivité l’occasion de découvrir leurenfant, peau contre peau, dans unmoment de sérénité, de détente et deplaisir. Voir son bébé s’émerveiller,partager avec lui, le voir s’aventurerconstitue un vrai bonheur pour les

parents. Nous avons aussi observéque l’activité rapprochait les coupleset pouvait apaiser des situations deviolence conjugale. Lors de cesactivités, le père et la mère partagentensemble le bonheur d’être parent. »

Pourquoi dit-on que l’activité favorisela construction des parents ?D.Z. : « Il y a interaction des deuxcôtés. Au début de la vie de bébé, endéchiffrant ses besoins, la femmedécouvre son rôle : elle devientmère. Pour l’homme, le passage estplus compliqué. Cette acquisitionprend toute sa place au sein de l’acti-vité. Etre père, c’est quoi ? C’est donnerdu sens à la relation, désigner leschoses et interdire le retour à l’étatfusionnel qui caractérise le lienmère-enfant. La mère enveloppe, lepère introduit une distance. Dansl’eau, il pourra tout à la fois être celuiqui soutient, comme celui qui ouvresur l’extérieur, ce qui permet àl’enfant de s’autonomiser. »

Pouvez-vous nous donner un exemplede cette double interaction ? D.Z. : « Cette année, un papa qui avaittrès peur de l’eau est venu avec sa petitefille. Sa maman, lorsqu’il était petit,

craignait qu’il se noie. Elle était mal-voyante et de ce fait, extrêmementangoissée par l’eau car elle ne pouvaitpas surveiller ses enfants. Ce papa aalors développé une certaine anxiétévis-à-vis de l’élément aquatique.Grâce à sa fille, il a progressivementmis de côté ses angoisses. C’est icil’enfant qui a mis en confiance sonpère et lui a appris à appréhender au-trement l’eau. » •

Entretiens réalisés par Laure Dansart

Parmi les nombreuses activités d’éveil destinées auxjeunes enfants, les bébés nageurs occupent une place particulière. Ainsi, comme nous l’expliquent le psychologueDaniel Zylberberg et le médecin Jean-Jacques Chorrin, sibébé trouve l’occasion de s’épanouir dans l’eau il n’estpas le seul à profiter des vertus de ces séances riches enteneur émotionnelle et physique. Tour d’horizon des bienfaits de l’activité.

« Avec les bébés nageurs,toute la familles’enrichit »

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Les parents n’ont pas toujours le tempsd’être proches de leurs enfants. L’activitédes « bébés nageurs » leur permet donc des’octroyer un instant privilégié avec leurprogéniture.

(*) Jean-Jacques Chorrinest un médecin spécialistedu sport, président de lacommission FFN 0-6 ans,président de la FAAEL de1983 à 2000 et membrefondateur avec ClaudiePansu et Daniel Zylberbergde l’activité « bébés nageurs ».

Claudie Pansu, la précurseurClaudie Pansu a participé à la grande aventure des « bébésnageurs ». De son expérience de mère, elle a pu observer lajoie que l’eau pouvait procurer à son petit garçon. Elle décidealors d’élaborer une pédagogie basée sur le plaisir, le jeu,les relations privilégiées, à l’écoute des peurs et angoissesdes enfants. Elle a souhaité faire partager son expériencedans un livre intitulé « bébés nageurs », sorti en mars 2009.

> « Bébés nageurs », Editions Amphora, mars2009. Disponible auprès dela FFN, en téléchargeant lebon de commande dans larubrique « La formation »du site (www.ffnatation.fr)

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43Découverte42

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« J’ai toujours étéfasciné par les

physiques façonnéspar le sport »

La natation, il ne la pratique pas ou seulement

lorsque son kiné lui fait les yeux noirs ou quand

il parvient à motiver suffisamment de copains

pour se faire une virée dans l’eau chlorée. Mais

c’est bien dans l’univers aquatique des villes

que Bastien Vivès a choisi de placer le scénario

de sa bande dessinée : « Le Goût du Chlore ».

Il y a forcément un peu de vécudans cette histoire d’amour plato-nique entre un jeune garçonobligé d’aller faire trempette pour

soulager des problèmes de dos et unenageuse férue de compétition. Lescénario ne nécessitait pas de se tenirdans un bassin et pourtant c’est unesortie natation entre copains quiconvainc Bastien Vivès, alors abonnéchez le kiné, de faire de la piscinePontoise, dans le Ve arrondissementde Paris, le lieu unique de sa BD.« J’adore cet équipement un peu enarène, précise l’auteur aux alluresd’Harry Potter avec ses cheveux épaiset ses lunettes. Pour un huit clos c’estparfait, parce qu’il n’y a pas de cou-loir, tout est centré sur le bassin. »Conquis par l’architecture, l’auteurde 25 ans voulait un personnageféminin avec une certaine force, unecertaine allure, une nageuse parexemple… « J’ai toujours été fascinépar les physiques façonnés par lesport et j’aime beaucoup celui desnageuses. J’avais envie de dessinerce genre de chose. »

Un cours de natation improvisé avecune amie, un document expliquantbrièvement comment opérer un virage

et une vidéo de Laure Manaudou,constituent les seules sources dontBastien Vivès s’est inspiré pour illus-trer le côté technique de la natation.« Le plus difficile à reproduire c’étaitles corps et les attitudes qu’on pou-vait avoir dans l’eau. Il faut se direqu’on est tout letemps en mouvement,même quand on parle,on est toujours accro-ché à quelque chose.Ce n’est pas évident,mais c’était le pluspassionnant, car pourle décor, une fois quej’ai eu la piscine dansla tête, c’était bon »,explique celui qui s’ex-cuse auprès des pu-ristes si certainsmouvements semblent peu crédibles.Pour les scènes sous-marines, BastienVivès a même enlevé le trait, quidonne une impression de flou trèsréaliste, et pour les couleurs, il s’estparfaitement accommodé aux teintesbleues/vertes des piscines. « C’étaitparfait, car que je voulais mettre envaleur leur visage et justement,lorsqu’ils ont la tête hors de l’eau, çaressort sans que ça donne uncontraste trop fort. »

Cet album, son troisième, il l’a faittrès vite, en moins de trois moiscomme pour soulager sa mémoire.« Je ne fais qu’une chose à la fois,j’étais en train de dessiner mon 2e

album et je l’ai arrêté parce qu’il fallaitque je raconte cette histoire, relatele jeune homme. Ça m’a pris toutmon été, mais c’est le genre de projetqui ne devait pas attendre. Ça peut

paraître bizarre, mais j’avais besoinde dessiner pour me convaincre quetout avait existé. »En passionné de sport qu’il est, il s’estlevé tôt cet été, pour suivre la natationfrançaise à Pékin. Un petit exploitpour quelqu’un qui avoue ne rien

connaître à la disci-pline, mais qui voueune admiration sansborne pour LaureManaudou. « C’estune athlète que j’ap-précie beaucoup, depar son parcours et cequ’elle dégage. Cecôté destin tragiquerenforce le personnage,c’est une légende. » Onne sait pas si ce pas-sionné marquera de

son empreinte la bande dessinée,mais il en prend le chemin. « Le Goûtdu Chlore » vient de remporter le prix« Essentiel révélation » au dernierfestival d’Angoulême, de quoi lui donnerdes envies de replonger •

Mathilde Lizé

Le récit initiatique d’un jeune garçon sur le point de devenir un homme

Pour résumer « Le Goût du Chlore » de Bastien Vivès on pourrait commencerpar dire que la piscine, ce n’est pas le truc de son héros. Pourtant, la natationest la seule façon de soulager son dos. Les premières semaines sontdifficiles. Un peu perdu au milieu du bassin, les gestes du jeune homme sontmaladroits. Puis un jour, elle apparaît, fière, élancée, telle une sirène évo-luant dans son milieu naturel. Un jeu de séduction débute alors entre lesdeux adolescents, un jeu qui sera bien plus qu’une initiation à l’amour, unéveil à la vie.

A en croire les spécialistes et autres chroniqueurs de bande-dessinées, ledessin du « Goût du Chlore » se concentre essentiellement sur les deux pro-tagonistes et sur leurs corps, si différents. Lui, a l’apparence d’un être frêleet délicat. Elle, a les allures d’une ancienne championne de natation, lui don-nant une aisance et une assurance qu’il ne possède pas. Au second plan, lesdécors de la piscine sont réduits au minimum. Par ailleurs, l’auteur utilisedes tons exclusivement bleus et verts qui font ressortir la couleur chair desdeux adolescents.

D’apparence frivole et légère, « Le Goût du Chlore » est un véritable récit ini-tiatique d’un jeune garçon sur le point de devenir un homme. C’est aussil’histoire d’une rencontre, de celles qui marquent une vie de façon indélé-bile. Au final, l’album se referme avec le sentiment désagréable d’êtrepassé à côté de quelque chose d’atypique et d’épatant. En définitive, unebanale tranche de vie achevée en queue de poisson !

Découvrez l’univers de Bastien Vivès

sur son blog :www.bastienvives.blogspot.com

Ça m’a pris toutmon été, maisc’est le genre de projet qui ne devait pas

attendre.

Ph.

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Bastien Vivés, 25 ans, s’estinspiré de son parcours pour

élaborer le récit de son album« Le Goût du Chlore ».

Ph. D.R.

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Club nautique brestois

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45Un peu d’histoire44

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Quintuple vainqueur de la Coupe du Futur,depuis 2000, le club breton n’est sûre-ment pas « à l’ouest » lorsqu’il s’agit denatation. Avec 1 100 licenciés recensés

cette année, le CNB est comblé. « Nous n’en en-visageons pas davantage : le club est arrivé à unseuil maximum », indique Morgan Dufour, entraîneurdu pôle espoir. Des chiffres stables, des nageursrégulièrement titrés, mais une histoire chao-tique. Fondé en 1920 sur les abords du port decommerce de Brest, le club dispose en 1924 d’unbassin formé par des radeaux de 25 mètres sur15. Cela ne l’empêche pas d’être une école reconnueen plongeon, water-polo et natation, partageantavec Rennes la plupart des titres régionaux. LaSeconde Guerre mondiale va interrompre cetteprogression fleurissante. Ce n’est finalementqu’en 1965 que la cité portuaire inauguresa première piscine couverte. Depuis,le club breton n’a cessé de se faireconnaître, bien représenté il est vraipar des athlètes emblématiques :Odile Bihan (JO de Moscou, 1980),Marianne Le Verge (JO d’Atlanta, 1996),Johan Le Bihan (JO de Sydney, 2000) ouKatarine Quelennec (JO de Sydney, 2000). Aujourd’hui, Charlotte Bonnet et GillesRondy, purs produits bretons, incarnentla réussite du CNB. Charlotte Bonnet aainsi signé la meilleure performance fran-çaise 14 ans sur 800 m nage libre (8’55’’99)lors du meeting de Saint-Raphaël, le 27février 2009. En mai dernier, elle a aussi réaliséles meilleurs chronos de sa catégorie d’âge sur100 m (57”75) et 200 m (2’04”09). « C’est simple :au même âge, elle nage plus vite que LaureManaudou », explique le vice-président du clubbrestois, Claude Pouliquen. « C’est vraiment l’undes grands espoirs bretons et nationaux. » Quantà l’autre figure de proue du club, le nageur d’eaulibre Gilles Rondy, il dispose d’un palmarès édi-fiant : champion d’Europe 2006 du 25 km, multiplechampion de France sur 25 km, meilleur chronotricolore dans l’épreuve de la Traversée de la Manche.Pour encadrer ses meilleurs éléments et assurerla relève, le club breton s’est doté de structuresperformantes en évitant l’écueil du gigantisme.Cinq piscines, des activités adaptées à tous lesâges et un personnel compétent et motivé :« Nous sommes totalement tournés vers lanatation », confie l’entraîneur du Pôle Espoir. Lespiscines de Fernand Buisson, Kerhallet et Recou-vrance accueillent les 4-6 ans. Les 5-8 ans sont,eux, encadrés pour acquérir les bases fonda-mentales de la natation puis, de 6 à 8 ans, pouratteindre une autonomie aquatique complète. Leséquipements de Recouvrance et Foch hébergentcompétitions et entraînements des groupes élites.

« Les maîtres occupent aussi une bonne placeau sein du club », ajoute Morgan Dufour. Ils sont80 cette année et la convivialité y est de mise !Brest veut rester une structure à échelle humaineet privilégie la formation en continue des cham-pions, sans négliger les études. Le collège JeanMoulin accueille ainsi depuis 1987 les jeunes nageursdès la 6e en filière sportive natation. Les 14 nageursdu pôle espoir bénéficient également de « facilitésd’études » (aménagement scolaire, cours de sou-tien…). Preuve encore de son dynamisme, le club,à l’initiative des entraîneurs et plus particulièrementde Morgan Dufour, organise depuis trois ans lemeeting de Natation du Grand Ouest, « Nat’Ouest ».Le club finistérien est décidément à la pointe ! •

Laure Dansart

A la conquête de l’ouest

Le club breton s’estdoté de structuresperformantes enévitant l’écueil dugigantisme.

Club Nautique Brestois

Présidente : Fabienne Rybicki

Date création : 1920

Fondateur : M. Kerdraon

Adresse : 10, rue du 18 juin1940, 29 200 Brest

Tél : 02.98.49.61.60

Mail : [email protected]

Web : www.cnbrest.fr

Ph.

DP

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Gui

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Les hommes se sont toujoursadonnés, par pur plaisir, auxjoies du plongeon, en mer, enrivière ou en lac. Pourtant, ce

n’est finalement que dans le derniertiers du XIXe siècle que plusieursconceptions du plongeon sportifémergent en Europe. En France, leplongeon favorise avant tout des pra-tiques de nage sous-marine. En An-gleterre, dès 1880, la discipline prendune orientation sportive qui consistesoit à parcourir la plus grandedistance possible dans l’eau, sansmouvement, soit à s’élancer de hau-teurs importantes dans une logiquede l’exploit. Au même moment,Suédois et Allemands développentune conception dans laquelle lesacrobaties et l’esthétique sont cen-trales, conformément à leur traditiongymnique. Le premier ouvrage connuconcernant le plongeon a d’ailleursété publié en Allemagne en 1843. Lechoc culturel entre les plongeurs-na-geurs et les plongeurs-gymnastes seproduit à la fin du XIXe siècle,lorsqu’une délégation de plongeurs

suédois se rend en Grande-Bretagneet réalise plusieurs démonstrationsqui débouchent sur la création de lapremière organisation de plongeon :« The Amateur Diving Association »,en 1901.En 1904, la discipline figure au pro-gramme des Jeux Olympiques deSaint-Louis et depuis 1908, le haut vol(plate-forme de 10 mètres, Ndlr) et letremplin (1 et 3 mètres, Ndlr) n’ontjamais quitté le giron olympique. Ilfaut néanmoins attendre les Jeuxd’Amsterdam en 1928 pour que lesépreuves se stabilisent définitive-ment. Avant les JO néerlandais, uneépreuve masculine de plongeon figuraitaux programmes de 1912, 1920 et1924 ; les premières compétitionsolympiques différaient également entermes de hauteurs de plate-forme etde tremplin.Aux Jeux de Sydney en 2000, deuxnouvelles épreuves sont ajoutées,chez les messieurs comme chez lesdames : le plongeon synchronisé hautvol et tremplin. Il s’agit d’épreuvesdans lesquelles deux plongeurs ou

plongeuses quittent la plate-forme oule tremplin en même temps et plongentsimultanément. Jusqu’en 1980, lesEtats-Unis dominent la discipline,peut-être plus qu’aucun autre sportolympique, mais les Chinois, notam-ment via leur équipe féminine, vontprogressivement contester la supré-matie américaine. Alors que l’Améri-cain Greg Louganis, considéré commele plus grand plongeur de tous lestemps, était encore en activité, lesplongeurs de l’Empire du Milieu vontparvenir à s’adjuger plusieurs victoiressymboliques. Aujourd’hui, ils dominentlargement la discipline. Aux derniersJeux de Pékin, les Chinois ont ainsiraflé sept médailles d’or sur huit pos-sibles. Seule l’épreuve du 10 mètresmasculin leur a échappé, revenant àl’Australien Matthew Mitcham qui lesa ainsi privé d’un grand schelemhistorique ! •

Adrien Cadot

(Sources : CIO, « Plongeons dans l’histoire.L’invention du plongeon sportif avant la PremièreGuerre mondiale », de Thierry Terret)

Le plongeonLe choc

culturel entreles plongeurs-nageurs et les

plongeurs-gymnastes se

produit à la findu XIXe siècle.

1843 - Publication du premierouvrage de plongeon

1901 - « The Amateur DivingAssociation » voit lejour à Londres

1904 - Première participationdu plongeon aux JeuxOlympiques

1928 - Stabilisation du programme de la discipline aux JO

2000 - Apparition desépreuves de plongeonsynchronisé

2008 - La Chine rafle 7 titresolympiques sur 8

Le plongeon en chiffres

Ph. DPPI/Vincent Curutchet

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Comment bien

s’échauffer ?

La première étape consiste à éleverla température corporelle afin depréparer son organisme à l’effort. Lemeilleur moyen est de se livrer àquelques contractions musculaires.En bref, il faut bouger !Conseils n°1 : la corde à sauter, desdéplacements courts ou une coursesur place sont particulièrementrecommandés car ils favorisent l’aug-mentation rapide de la températurecorporelle.Conseils n°2 : la température croîtplus rapidement si le corps est couvert.Evitez donc les échauffements enshort et tee-shirt et privilégiez lesjoggings et sweat-shirts.

La deuxième partie de l’échauffementvise à préparer le muscle en le sollici-tant de manière progressive jusqu’àson amplitude maximale fonctionnelleet jusqu’à sa vitesse maximale decontraction.Conseils n°1 : cette phase ne doit pasêtre trop longue, au risque de perdreune partie des effets obtenus dans lapremière partie.Conseils n°2 : les étirements actifsdoivent être ciblés vers les articula-tions directement concernées parl’activité qui va suivre (ex. : mouvementscirculaires pour préparer épaules etpectoraux, des sauts jambes tenduespour les mollets…).

L’échauffement est au sportif ce qu’est le marché au cuisinier : la base de sa recette. Pour l’athlète, l’échauffementconstitue le ciment de sa performance. Mais de quoi s’agit-il exactement et comment bien s’échauffer ?

L’échauffement, s’il fallait le résumer, est une préparation physique, technique et mentale. Pour répondre à cesdifférents axes, il peut être structuré en trois parties : exercices généraux, étirements (réveil des chaînes musculaires)et exercices spécifiques, sur une durée moyenne de 20 minutes.

A

B

La dernière partie de l’échauffementse compose d’exercices spécifiques(en tenant compte de vos faiblessesou anciennes blessures) et de réglagestechniques. C’est l’étape transitoireentre l’échauffement et l’entraîne-ment ou la compétition.Conseils n°1 : ne pratiquer que desexercices simples, parfaitementmaîtrisés (important pour la concen-tration et la confiance en soi).Conseils n°2 : augmenter progressi-vement l’intensité, jusqu’à atteindrele niveau d’activité qui suivra l’échauf-fement. Cela facilitera la transitionavec l’entraînement ou la compétition.

C

Source : « Manuel pratique de l’entraînement », Jean-Luc Cayla et Rémy Lacrampe, Editions Amphora Sports.

Conclusion

A la fin d’un échauffement réussi, vous devez commencer à transpirer, preuveque vos muscles sont prêts à répondre à l’effort, que la température de votreorganisme a atteint un niveau adéquat.

Ph. D.R.

Ph. D.R.

Ph. D.R.

« Un geste préventifpour éviter les blessures »

Christophe, quels sont les vertus del’échauffement ?L’échauffement est un réveil muscu-laire, le moyen de préparer son corps àun effort. C’est aussi un geste préventifpour éviter les blessures. Mentalement,il marque le début de l’entraînementou de la compétition. Aujourd’hui,lorsque les nageurs de l’équipe deFrance s’échauffent ils sont trèsconcentrés, ils profitent de ce momentpour entrer dans leur course ou leurséance.

Qu’est-ce qu’un échauffement réussi ?Cela dépend de l’athlète… En natation,les nageurs disposent d’échauffe-ments personnalisés. Gainage, abdos,assouplissements, petits sauts groupés,les exercices sont souvent les mêmesmais ils sont adaptés au profil del’athlète. Hugues Duboscq, par exemple,fait beaucoup de contractés-relâchés.

En natation, à quel momentl’échauffement a récolté ses lettresde noblesse ?Il me semble que les nageurs se sonttoujours échauffés, mais avec plus oumoins de rigueur selon les individus.C’est pourquoi nous avons décidé deprogrammer des échauffements encommun aux championnats d’Europede Séville, en 1997, pour que celadevienne une véritable politique. Lorsde cette échéance, je menais leséchauffements et nous avons pu ainsicréer des fiches types destinées àtoutes les catégories d’âges de lafédération.

Les méthodes d’échauffement ont-elles leurs spécificités culturelles ?Il n’y a pas d’écoles échafaudant despréceptes d’échauffement, mais ondistingue néanmoins des traditionsculturelles. Ainsi, les Américains s’ap-puient sur un travail physique indivi-duel alors que les Anglais privilégient

les échauffements collectifs. Ilsconsidèrent que c’est plus efficace entermes de dynamique de groupe. EnFrance, c’est devenu un travail per-sonnel. Les athlètes s’approprientl’échauffement selon leurs parcours,leurs faiblesses ou leurs petitesblessures.

La littérature abordant l’échauffementest particulièrement dense. Comment expliquez-vous l’attraitdu grand public pour cette « miseen jambe » ?Il me semble que c’est à mettre enrapport avec le discours officiel sur lesport et la santé. L’échauffementconstitue la base de la préventionpour éviter les blessures musculaireset les accidents cardio-vasculaires.Par ailleurs, je pense que dans nossociétés le sport est devenu un phé-nomène de mode. Le grand public apris conscience qu’il fallait entretenirson capital santé !

Pour finir, quels conseils donneriez-vous pour réaliser un bon échauffement ?Deux aspects me semblent essentiels.D’abord la notion de progression dansl’échauffement. Il est capital de finir

sur des exercices très athlétiques,par exemple des sauts groupés.Enfin, un échauffement efficace estun échauffement à l’issue duquelvous commencez à transpirer. Celadémontre que la température de votrecorps a bien augmenté et que vousêtes prêt pour réaliser un effort •

Recueilli par Adrien Cadot

Christophe Cozzolino, kinésithérapeute au sein de la FFN depuis 1987, nous fait partager son expérience de l’échauffement. Entretien.

Les nageurs disposent d’échauffementspersonnalisés.

Ph. D.R.

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Développement durable48

Natation Magazine | Mai-juin 2009 | N° 110

Piscine modulaire : votre espace loisirs clé en main

Votre collectivité a besoin d’une aire de loisirs aquatiquesrespectant l’environnement ?

GTM Bâtiment, partenaire de la FFN, vous propose un conceptde piscine modulaire totalement adaptable aux besoins descollectivités et répondant à toutes ses attentes sportives,ludiques et de détente.

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Un concept modulaire pour une piscine sur mesureLe bâtiment d’environ 2 000 m2 vous laisse une liberté totale d’aménagement des volumes intérieurs indépendantset modulables selon les usages souhaités. Autour d’un minimum de 700 m2 de bassins, également modulables pourfaire cohabiter tous les publics, s’organisent hall d’accueil, bureaux, locaux techniques, vestiaires, douches, sasintermédiaires... Vous avez également le choix de vos façades.

Un concept respectueux de l’environnementLa piscine modulaire s’inscrit dans une démarche environnementale (usage de matériaux à faible empreinte écologique,technologies modernes d’économie d’énergie,...).

GTM Bâtiment vous aide à monter l’opération globale et vous accompagne pendant toute la durée de votreprojetLe coût global de la piscine intégre la prise en charge de votre projet de A à Z : conception, financement, construction,maintenance et gros entretien-renouvellement. Une véritable solution clé en main sous forme de contrats typePartenariat Public Privé (PPP). Ce montage permet de maîtriser chaque année les coûts de maintenance et defonctionnement.

Une piscine modulaire en 2 ans seulementGTM Bâtiment s’engage sur les délais de réalisation : moins de 2 ans sont nécessaires entre le lancement de laprogrammation et l’ouverture de la piscine au public.

Le samedi 11 avril, le complexesportif Alfred Nakache (cf. en-cadré) a ouvert ses portesdans le 20e arrondissement de

Paris. Un nouvel équipement depointe qui regroupe une piscine de25 mètres, un bassin d’apprentissagede 12,5 mètres, une pataugeoire dontl’eau est traitée à l’ozone, mais aussides salles de sport (arts martiaux,fitness, danse…) et un espace formeet bien-être. Une structure ambitieusequi constitue également une opéra-tion pilote pour la démarche « Hautequalité environnementale® » (HQE)par le Centre scientifique et techniquedu bâtiment (*).

Dès l’amorce du projet, l’établissementa fait l’objet d’une importanteconcertation avec les élus locaux, lesassociations (elles sont plus de 60 àanimer les lieux) et les architectesPatrick Berger et Jacques Anziutti.« L’implantation et l’organisation dubâtiment ont été au centre de nospriorités dès le début », rappelle PatrickBerger. « L’hygiène et l’acoustique ontprésidé au choix des matériaux, pour-suit l’architecte. Dès le départ, nousavons cherché des matières adéquates.L’inox permet ainsi de réduire lesjoints où la présence microbienneest souvent importante. Pourl’acoustique nous avons privilégiédes panneaux en fibre de verre per-forés qui offrent un confort incompa-rable. » Une manière de préserver lesriverains et les baigneurs.Par ailleurs, la conception du complexesportif Alfred Nakache se révèleparticulièrement économe en énergie.« Les salles de sport étant placéesau dessus du bassin, la chaleur estconservée plus longtemps », observePatrick Berger. Quant aux caloriescontenues dans l’air chaud évacuéelles sont récupérées grâce à un sys-tème en double flux. A l’heure où ledéveloppement durable est devenuune préoccupation majeure de notre

vie quotidienne, le projet pilote ducomplexe Alfred Nakache devrait sepérenniser ! •

Adrien Cadot

Piscine «Haute qualité environnementale®»

(*) La Haute qualité environnementale ouHQE est un concept datant du début des années 1990 qui vise à améliorer la conceptionou la rénovation des bâtiments et des villesen limitant le plus possible leur impact environnemental. Ces démarches qualitativescomplètent les anciens labels officiels Hauteperformance énergétique (HPE 2005 et HPEEnV 2005).

Le complexe sportif Alfred Nakache

Adresse : 4-12, rue Denoyez75 020 Paris

Métro : Belleville (ligne 2 & 11)

Entrée : 3 € ou 1,70 € en tarifs réduits

Infos : www.mairie20.paris.fr

Hommage à Alfred Nakache !Alfred Nakache est né le 18 novembre 1915 à Constantine (Algérie). Champion de France du100 m nage libre à six reprises etdétenteur du record du monde du200 m papillon en 1941, il a participé aux Jeux Olympiques deBerlin (1936) et de Londres(1948). Il fut déporté à Auschwitzen janvier 1944. Après guerre, ils’installa à Toulouse et devintprofesseur d’éducation physiqueà la Faculté de droit. De nombreuxbassins français portent son nom,dont la piscine municipale deToulouse et plus récemment lapiscine de Gentilly à Nancy oucelle du 20e arrondissement deParis. En 1993, le Meeting inter-national Alfred Nakache est crééen son honneur. Alfred Nakacheest décédé le 4 août 1983 alorsqu’il nageait dans le port de Cerbère, effectuant son kilomètrequotidien de natation.

Le centre sportif Alfred Nakache est un projet pilote pour la démarche «Haute qualité environnementale®»(HQE).

Ph. Anne Thomès/Mairie de Paris

Le bassin de 25 mètresdu centre sportif AlfredNakache à Paris.

Ph. Anne Thomès/Mairie de Paris

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Hors lignes50

Natation Magazine | Mai-juin 2009 | N° 110

Virginie Dedieu, née le 25 février 1979 à Aix-en-Provence, est la plus grandechampionne de natation synchronisée.Multiple championne de France et d’Europe, elle est la seule synchro del’histoire à avoir décroché trois titresmondiaux en solo (Barcelone 2003, Montréal 2005 et Melbourne 2007).L’Aixoise a également glané une médaillede bronze aux Jeux Olympiques de Sydneyen duo avec Myriam Lignot. Alors qu’elleavait annoncé sa retraite sportive après son deuxième titre mondial en 2005 (pour poursuivre des études d’architecture intérieure et de design, Ndlr), elle est revenue à la compétition pour remporter un troisième titre consécutif en 2007.

Ph. DPPI/Vincent Curutchet

Virginie Dedieu

J’aimerais rencontrer

Zidane“

Dernier film vu ?Au cinéma, je crois que c’est« La môme » avec Marion Cotillard. C’était pendant mapréparation pour les championnats du monde de Melbourne (mars 2007, Ndlr). Je m’en rappelle très bien, moncopain était venu me voir à l’Insep et on avait décidé d’allerau cinéma pour souffler.

Dernier livre lu ?Je lis beaucoup de magazines d’architecture, notamment « A vivre » que je trouve à la foistechnique et artistique. Enroman, j’ai relu il n’y a pas trèslongtemps « Le petit prince » de Saint-Exupéry. Je l’emmenais souvent avec moi en compétition,ce n’était pas vraiment un gris-gris mais j’aimais bien pouvoir le relire et m’en inspirer.

Votre album préféré ?J’écoute beaucoup de choses différentes… Ben Harper, Muse,mais aussi Tété en musiquefrançaise. Musicalement je letrouve très fort et ses textes sontfouillés.

Dernier fou rire ?Avec Dima, mon bébé, lorsque

son père Jérémy, allergique,éternue à répétition. C’est àmourir de rire de le voir s’esclaffer…

Votre péché mignon ?Il y en a beaucoup car je suis gourmande… J’hésite entretrois : les crêpes au sucre, lesglaces et le foie gras !

Un plat que vous ne pouvez pas avaler ?Les choux-fleurs cuits… Je nepeux pas du tout en manger.

Votre passe-temps favori ?Nager… Je nage moins qu’avantmais quand l’opportunité se présente j’en profite. En général,je fais des longueurs, mais jesuis obligée de faire des figuresde synchro.

A part la natation, quel sport appréciez-vous ?J’adore le plongeon, le tennis, l’escrime, la gymnastique, le patinage et la danse. Les sports artistiques me parlent beaucoupparce que je m’y retrouve, sinonje m’intéresse à la tactique et àla technique.

Quelle personnalité aimeriez-vous rencontrer ?J’aimerais rencontrer Zidane, ilm’intrigue. Comme moi il est timide et il a su parfaitementgérer l’extra-sportif et le côtépeople sans que cela n’interfèredans sa carrière.

Qu’auriez-vous fait dans la vie sivous n’aviez pas été nageusesynchro ?J’aurais été architecte ou

danseuse. Plus jeune, à 8 ans,j’avais le choix entre la synchro etla danse classique. Finalement,j’ai fait le choix de la synchro carj’étais déjà championne deFrance mais j’ai vraiment hésitéà entrer à l’Opéra.

Si vous gagnez au loto, vousachetez quoi ?Je fais construire des maisons etje les aménage. En général, jesuis plutôt orientée architecturecontemporaine. Le mélangeentre éléments épurés et matériaux classiques, comme lapierre, m’intéresse vraiment.Mettre les deux en valeur sansles dénaturer constitue un challenge très excitant.

Recueilli par Adrien Cadot

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