Présence d'ammonites duTithonien inférieur dans les calcaires lithographiques de Canjuers (Var, France); Conséquences stratigraphiques et paléogéographiques

PRI SENCE D'AMMONITES DU P

TITHON]EN INFERIEUR DANS !,ES CAI,CAIRES LITHOGRAPHIQUES DE

CANJUERS (VAR, FRANCE) ; CONS] QUENCES STRATIGRAPHIQUES

ET PAL] OGI OGRAPHIQUES

FRANqOIS A T R O P S Universitd Claude Bernard, Centre des Sciences de la Terre et URA 11 du CNRS, 43 boulevard du 11 Novembre, F-69622, Villeurbanne Cedex.

ATROPS F. 1994. Presence d'ammonites du Tithonien inf6rieur dans les Calcaires lithographiques de Canjuers (Var, France) ; consequences stratigraphiques et pal~og~ographiques. [First occurrence of Lower Tithonian ammonites from the lithographic limestones of Canjuers (Var, France) ; stratigraphic and palaeogeographic implica- tions]. GEOBIOS, M,S. n ° 16 : 137-146.

RI~SUMI~

Des ammonites du Tithonien inf~rieur sont signal~es pour la premiere fois dans les calcaires lithographiques du c~l~bre gisement de vert~br6s de Canjuers, attribu~ jusqu'~ maintenant, soit au "Portlandien" (Tithonien) soit au "Berriasien", sans plus de precision. L'association, compos~e de : Dorsoplanitoides triplicatus ZEISS, Usseliceras (Subplanitoides) altegyratum ZEISS, Uss. (Subpl.) aft. spindelense ZEISS, Uss. (Subpl.) cf. schwertschlageri ZEISS, Uss. (Subpl.) nov. sp. A, Uss. (Uss.) cf. franconicum ZEISS, caract~rise le Tithonien inf~rieur (zone ~ Mucronatum). Cette faune s'accorde bien avec celle qui a ~t~ d~crite en Franconie. Elle est constitute uniquement d'Ataxiocerati- dae, ce qui sugg~re un milieu de vie en eau peu profonde. Elle fournit une datation precise et fiable au sein de la formation des Calcaires blancs de Provence. A Canjuers, le membre inf~rieur de cette formation (Biolithites de Rougon) constitu~ de calcaires r~cifaux, s'est d~pos~ en moins d'une zone d'ammonites, entre le sommet de la zone

Hybonotum et la base de la zone ~ Mucronatum. Les premiers niveaux d'~mersion sont presents d~s le Tithonien inf~rieur (zone ~ Mucronatum). Le gisement de Canjuers correspond ~ un lagon d~velopp~ en arri~re d'une barri~re r~cifale.

MOTS-CLt~S : AMMONITES, TITHONIEN INFI~RIEUR, PROVENCE, CALCAIRES LITHOGP~_PHIQUES, STRATIGRAPHIE, PALI~OG]~OGRAPHIE.

ABSTRACT

For the first time, Lower Tithonian ammonites have been recorded in the lithographic limestones of the famous fossil site of Canjuers, usually assigned either to the "Portlandian" (Tithonian) or to the "Berriasian", with no further accuracy. The association, composed of : Dorsoplanitoides triplicatus ZEISS, Usseliceras (Subplanitoides) altegyratum ZEISS, Uss. (Subpl.) aft. spindelense ZEISS, Uss. (Subpl.) cf. schwertschlageri ZEISS, Uss. (SubpL ) nov. sp. A, Uss. (Uss.) cf. franconicum ZEISS characterises the Lower Tithonian (Mucronatum zone). This ammonite fauna and that described in Franconia are very similar. All the specimens belong to the Ataxioceratidae family, which indicates a life environment in a shallow water. That is the first accurate dating in the thick "Calcaires blancs de Provence" Formation. In the "Plans de Canjuers", the lower member of this Formation (Biolithites de Rougon) composed of reef limestones, was deposited very rapidly. I t took place in less than one ammonite zone, between the upper part of the Hybonotum zone and the lower part of the Mucronatum zone. The first emersive levels occured as far back as the Lower Tithonian (Mucronatum zone). The fossil site of Canjuers correslmnded to a lagoon situated behind a chain of coral reefs.

KEY-WORDS : AMMONITES, LOWER TITHONIAN , PROVENCE, LITHOGRAPHIC LIMESTONES, STRATIGRAPHY, PA- LAEOGEOGRAPHY.

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I N T R O D U C T I O N

Plusieurs gisements fossilif'eres sont connus, en Allemagne et en France, dans les calcaires lithographiques du Maim : Solnhofen en Bavi~re, Nusplingen dans le Wiirttemberg, Cerin dans le Jura et Canjuers en Provence. Si l'fige des gise- merits de Solnhofen (Tithonien inf~rieur, zone Hybonot-m) et de Cerin (Kjmm~ridgien terminal) est bien 6tabli, il n'en ~tait pas de m6me pour celui de Canjuers qui a ~t6 attribu~ sans plus de precision, soit au Portlandien = Tithonien (Gins- burg & Mennessier 1970 ; Fabre 1976 ; J. Roman 1991) soit au Berriasien (Fabre 1977, 1981)• Cette imprecision ~tait due & la raret6 et ~ la mauvaise conservation des bons marqueurs bios- tratigraphiques. Ainsi les rares ammonites trou- v~es & Canjuers, avaient toujours ~t~ consid~r6es cornme indeterminables, au moins sp~cifiquement. La seule presence de Berriasella sp., signa- l~e d~s la d~couverte du gisement (Giusburg & Mennessier 1970) et dont la citation est r~guli~- rement reprise dans les travaux ult~rieurs, ne fournissait aucune precision stratigraphique. Cette forme n'est d'ailleurs jamais ~voqu~e dans les discussions concernant l'&ge du gisement. L'6tude d~taill~e de toutes les ammonites recueillies ~ Canjuers, m'a permis de d~terminer sp~cifiquement plusieurs exemplaires. La faune s'accorde bien avec celle qui a ~t~ d~crite par Zeiss (1968) darts le Tithonien inf6rieur (zone Mucronatum) de Franconie. L'impr6cision qui subsistait encore sur l'&ge du gisement de Can-

juers est donc d~fmitivement levee. Cette nou- velle attribution stratigraphique apporte aussi un pr~cieux ~l~ment de datation au sein des Calcai- res blancs de Provence et conduit & r~envisager la reconstitution pal6og6ographique qui ~tait ad- raise pour le site de Canjuers.

C A D R E G I ~ O L O G I Q U E

Le gisement de Canjuers est situ~ dans la partie m~ridionale des Chaines subalpines de Haute- Provence (arc de CasteUane), dans la r~gion de plateau aride (= Plans de Canjuers) qui, surplom- bant vers le Nord les gorges du Moyen Verdon, s'~tend entre le lac de Sainte~Croix du Verdon et le confluent de l'Artuby. Darts ce secteur, le Ju- rassique sup~rieur affleure largement. Les niveaux fosssiliferes se localisent dan.q les ancien- nes carri~res des Bessons, sur le Petit Plan de Canjuers (commune d'Aiguines, carte de Salernes au 1/50 000 (Fig. 1). C'est 1~ qu'ont ~t~ exploit~es, avant rinstallation du camp militaire, des dalles de calcaires lithographiques, connues dans la r@ gion sous le nora de "dalles de Provence".

Au Jurassique, la pal~og~ographie de la Provence est sous la d~pendance du haut-fond du Moyen Verdon (Mennessier 1959). I1 s~pare, pendant le Lias et une grande partie du Dogger, le bassin dauphinois au Nord du bassin provencal au Sud. I1 est caract~ris~ par l'absence de d~pSts (Lias) ou par des d4pSts peu ~pais, entrecoup~s de lacunes

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Chevauchement .P~,~ ~ O .X~_ L Jseries mixtes ~ majeur

I LES BESSONS I~ I J S~ries 0 pmvencales . . . . . . 5kin ~ mineur

Fig. 1 - Situation du gisement des Bessons et domaines pal~og~ographiques sur la bordure sud de l'arc de Castellane au Jurassi- que sup~rieur• The location of "Les Bessons" fossil site and the Upper Jurassic palaeogeographic areas in Southern Castellane folding area.

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Biomicrites ~ Mames vertes de

Saints Croix Laminites des Bessons ( ~

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Biolithites de Rougon

Biomicrites de la Maline

Fig. 2 - Les unit~s l i thost ra t igraphiques du Malm-Berriasien des P lans de Canjuers. Lithostratigraphic units of the Malm- Berriasian in the "Plans de Canjuers" region.

(Dogger). A partir du Bathonien sup6rienr-Callo- vien inf6rieur, ce haut-fond s'estompe. Se met alors en place une vaste plate-forme provengale qui passe vers le Nord au bassin dauphinois. Au Jurassique sup6rieur, la r6gion de Canjuers, si- tu6e sur 1'emplacement du haut-fond du Moyen Verdon, appartient ~ la bordure nord de la plate- forme proven~ale o~t se developpent des s6ries de type provenqal (Fig. 1). De l'Oxfordien sup6rieur au Tithonien basal (zone ~ Hybonotum) se d6pose

Canjuers une 6paisse succession calcaire (150 m environ), de milieu ouvert, riche en ammonites, qui fait suite ~ une lacune quasi-g6n6rale du Callovien-Oxfordien inf6rieur. Notons que les niveaux de la zone ~ Hybonotum (20 m environ) sont particuli~rement riches en ammonites (Atrops 1984, 1991). Ils surmontent des niveaux

brachiopodes = couches h Lacunosella trilobata (ZIETEN) qui m'ont livr6 des ammonites du Kim- m6ridgien sup6rieur (zone ~ Beckeri). D~s le Ti- thonien inf6rienr (au-dessns de la zone a Hybono- turn) s'amorce une 6volution r6gressive. Des r6- cifs apparaissent. Ils progradent vers le Nord au cours du Tithonien-Berriasien (Abjean 1987). A l'arri~re de la barri~re r6cifale, se developpe un vaste domaine de plate-forme interne qui 6merge en de nombreux points. La subsidence et la s6di- mentation sont importantes. La s6dimentation, presque exclusivement calcaire, est ~ l'origine de la Formation des Calcaires blancs de Provence (plus de 200 m). Les Plans de Canjuers ne four- nissent pas de coupe compl6te de cette formation. La coupe la plus proche est situ6e seulement ~ 4 Km au Nord-Ouest des Bessons, h la Maline dans les gorges du Verdon, o~t les Calcaires blancs ont 6t6 subdivis6s en trois membres (Abjean 1987), avec de bas en haut, les Biomicrites de la Maline, les Biolithites de Rougon form6es de calcaires massifs ~ madr6poraires et les Biomicrites de Sainte-Croix avec des niveaux plus lit6s correspondant ~ des d6p6ts de plate-forme interne o~ les indices d'6mersion sont fr6quents. Nous fai- sons d6buter les Calcaires blancs avec les Bioli-

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thites de Rougon. Nons en excluons les Biomicri- tes de ia Maline, dont seule la pattie sommitale appartient au Tithonien, car elles correspondent

des facies de milieu ouvert, h ammonites. Les calcaires hthographiques de Canjuers (= Lamini- tes des Bessons) n'ont pas 6t~ signal6s par Ab- jean (1987). Ils se situent vraisemblablement h la base des Biomicrites de Sainte-Croix (Fig. 2). Plus au Nord, en direction du bassin, les Calcai- res blancs (s6rie proven~ale) passent, par l'inter- m6diaire des s~ries mixtes riches en d6pSts al- lochtones, aux s~ries dauphinoises oil les d6pSts sont p~lagiques et moins 6pals (Fig. 1).

LES D A T A T I O N S A N T E R I E U R E S

Lors de sa d6couverte, le gisement de Canjuers fur rapport6 au Portlandien (Ginsburg et Men= nessier 1970), en raison de sa position au sein de l'4paisse formation des Calcaires blancs de Pro- vence, classiquement attribu4s au Portlandien. Pour un historique d~taill6 sur la datation des Calcaires blancs en Haute-Provence on se repor- tera aux travaux de Tempier (1972) et de Cotillon (1975). Etant situ6 ~ la partie sup~rieure de cette formation, le gisement rut ensuite pla~6 clans le Portlandien ~lev~ (Fabre 1976). Mais h partir de 1977, h la suite des travaux de Fabre, le gisement fur rang6 dans le Berriasien, ~ge encore re- tenu r6cemment (J. Roman 1988 ; Broin de et al. 1991), La pr6sence de rares ammonites, en parti- culler de "Berriasella" sp. ne fournissait aucun argument en faveur d'un ~ge soit Tithonien soit Berriasien. En effet cette d4termination, faite par M. Collignon, reste au niveau g~n6rique. Elle est d'autant plus impr6cise que le genre Berriasella ~tait alors interpr6t6, non pas selon la conception actuelle qui le |imite au Berriasien, mais selon le sens large que lui donnait Mazenot (1939) c'est-h- dire un vaste genre polyphyl6tique comprenant des esp~ces et des genres du Berriasien et du Ti- thonien. L'~ge Berriasien 6tait bas6 (Fabre 1981), non sur des datations dans le site lui-m~me mais sur des corr61ations avec des niveaux suppos6s 6quivalents et dat6s dans la r~gion. En effet, dans le secteur des gorges du Verdon, la partie moyenne des Calcaires blancs a ~t6 dat6e du Ber- riasien sup6rieur par des spores et pollens (M~ dus 1971). D'autre part, Donze (1975) a signal6 dans les marnes vertes qui surmontent les Cal- caires blancs, des ostracodes du Berriasien terminal. La d6couverte de minces intercalations de marnes vertes h la partie sup6rieure des calcaires lithographiques de Canjuers est Fun des argu- ments principaux qui a justifi6 l'attribution du gisement au Berriasien inf6rieur (Fabre 1981, p. 141). Cependant certaines r~serves ont 6t6 6mi-

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ses sur cet ~ge, car la faune d'6chinoides et de brachiopodes serait p lut f t d'affinit4 jurassique (J. Roman 1988). Ceci vient d'etre confirm6 par la d6couverte de Saccocoma (J. Roman, 1991). Ces crinoides p61agiques, d6ja signal6s ~ Canjuers (Fabre 1981 ; Fabre et al. 1982), s '4tendent de rOxfordien moyen au Tithonien terminal oh fls disparaissent entre les zones A2 et A3 des calpio- nelles, c'est-~-dire dans la zone ~ Durangites (Dromart & Atrops 1988) mais ils ne passent pas dans le Berriasien. M~me si leur acm6 se situe entre le Kimm6ridgien terminal (zone ~ Beckeri) et le Tithonien sup6rieur (base de la zone ~ Mi- crocanthum), intervalle correspondant ~ la zone Saccocoma (Dromart & Atrops 1988), ils ne four- nissent par eux-m~mes aucune pr6cision stratigraphique. Cependant le fait que la base des Cal- caires blancs soit bien dat4 ~ Canjuers, puisque les niveaux imm4diatement sous-jacents ont livr6 des ammonites du Tithonien basal (zone ~ Hybo- notum) (Atrops 1984, 1991), conduisait d6sormais

at t r ibuer le gisement au Tithonien. Les ammonites que nous avons 4tudi4es permet tent de pr6- ciser l'~ge au sein du Tithonien

L E S A M M O N I T E S

Le m a t 4 r i e l - Jusqu'~ maintenant , les ammonites de Canjuers, rares et mal conserv6es, avaient toujours 6t6 consid6r6es comme ind4terminables. Bien que la zone ventrale ne soit jamais visible, plusieurs exemplaires sont en fait d6terminables au niveau g6n6rique et m~me sp6cifique. Cer- tains sont des empreintes, d'autres sont remplis de s6diments et pourvus de leur loge d~abitation. L'6tude porte sur 18 exemplaires provenant, soit de mes propres r6coltes (exemplaires conserv6s l 'Universit6 de Lyon I, num6rot6s en FSL pour les originaux et les moulages) soit de la collection de l ' Insti tut de Pal6ontologie du Mus6um d'His- toire Naturel le de Paris (6chantillons indiqu6s : I. P. M. H. N. P., r6coltes de J. Fabre et celles des r6centes campagnes de fouilles). Parmi ceux-ci se trouve l 'exemplaire d6termin6 par M. Collignon comme Berriasella sp. (Ginsburg & Mennessier 1970).

f6rences entre les esp6ces sont faibles, de rordre de la variabilit6 intra-sp6cifique. Comme le mat6- riel de Canjuers n'est pas assez abondant pour permettre de mieux d6finir les esp6ces, celles-ci seront utilis4es selon racception de Zeiss (1968). L'association se compose de : Dorsoplanitoides triplicatus ZEISS, Usseliceras (Subplanitoides) altegyratum ZEISS, Uss. (Subpl.) aft. spindelense ZEISS, Uss. (Subpl.) cf. schwertschlageri ZEISS, Uss. (Subpl.) nov. sp. A, Uss. (Uss.) cf. franconi- cure ZEISS.

Ecologie- Ziegler (1967) fut l 'un des premiers montrer que la composition des peuplements d'ammonites, consid6r4e au niveau de la famille, peut fournir des indications bathym4triques. Tou- tes les ammonites recueillies ~ Canjuers appar- t iennent ~ la famille des Ataxioceratidae. Une telle population, avec des formes macroconques et microconques, peut ~tre consid6r6e comme carac- t6ristique d'un milieu peu profond (Ziegler 1981). Les observations que j'ai faites r6cemment sur le Kimm4ridgien inf6rieur de la r6gion de Calanda, dans les Chaines ib6riques (Espagne) confirment ce point de vue. Les ammonites n'ont prob- ablement pas v4cues dans le lagon de Canjuers, car le milieu 4tait trop d4favorable pour ces organismes nageurs. L'absence d'Aptycus montre que les coquilles, d6pourvues de leurs parties molles, arrivaient par ftottaison dans le lagon de Can- juers. Mais le t ransport post-mortem a certainement 6t6 peu important. En effet, il n'y a jamais sur la loge de traces en creux d'6pizoaires intra- thalames et les oreillettes sont conserv6es chez plusieurs exemplaires microconques. On peut penser que les ammonites ne vivaient pas tr6s loin du lagon, dans la zone situ6e ~ proximit6 des r6cifs coralliens formant barri6re plus au Nord.

Description p a l 4 o n t o l o g i q u e . Famille ATAXIOCERATIDAE Buckman, 1921 Sous-famille LITHACOCERATINAE Zeiss, 1968

Genre Dorsoplanitoides ZEISS

DORSOPLANITOIDES TRIPLICATUS ZEISS (P1. 1, fig. 1)

Les e sp~ces - Elles appart iennent toutes ~ la famille des Ataxioceratidae (sous-famille des Litha- coceratinae). Le genre Dorsoplanitoides est repr4- sent4 par un seul exemplaire. Toutes les autres formes appar t iennent au genre Usseliceras ZEISS. La plupart sont des microconques, plaq6s dans le sous-genre Subplanitoides. Les nombreuses esp~- ces nouvelles de Franconie qui ont 6t4 rapport6es

ce genre (Zeiss 1968) ne correspondent pas toutes ~ de v6ritables entit6s sp4cifiques car les dif-

1968 - Dorsoplanitoides triplicatus ZEISS, p. 95, pl. 15, fig. 4

1970 - Berriasella sp., Ginsburg & Mennessier, p. 57O

L'individu figur6 est une forme macroconque mesurant 146 mm. I1 entre parfaitement, par sa taille, sa densit6 de costulation et son type orne- mental, dans la variabilit4 de l'esp6ce. La cham- bre d'habitation, qui d6bute ~ 92 m m de diam6-

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tre, occupe un peu plus de 3/4 de tour. Les flancs se raccordent rOguli~rement au mur ombilical, sans bord ombilical marquO. La costulation est assez grossi~re et espac6e. Les quelques cotes vi- sibles sur la fin du phragmoc0ne sont toute bifur- qu6es sur le milieu des flancs. L'ornementation, assez mal conservOe sur le dObut de la loge d2aa- bitation, est mieux visible sur le dernier demi- tour qni montre les grosses cotes polygyrates ca- ract6ristiques de l'esp~ce. Elles peuvent alterner avec de rares cotes bifurquOes. Leur point de division est mal individualis6; il s'abaisse sur le tiers interne des flancs off la cOte primaire est courte et 6paissie en forme de bourrelet. Notre exemplaire se rapproche par certains caract~res (affai- blissement de l'ornementation, apparition tardive des cotes polygyrates. .. ), de la forme primitive de l'esp~ce figurOe par Zeiss (1968, p. 97, fig. 8) comme Dots. aft. triplicatus. Celle-ci se situe h la base de la sous-zone ~ Triplicatus (Malm zeta 4b) et 6tablit le passage aux Usseliceras. L'Oquivalent microconque de Dors. triplicatus, encore inconnu, poarrait correspondre h certaines esp~ces du sous-genre Subplanitoides qui est abondant clans les mOmes niveaux.

Genre Usseliceras ZEISS, 1968 Sous-genre Subplanitoides ZEISS, 1968

USSELICERAS (SUBPLANITOIDES) ALTEGY- RATUM ZEISS (P1. 1, fig. 2)

1968 - Usseliceras (Subplanitoides) altegyratum ZEISS~ p. 71, pl. 5, fig. 4 ; pl. 9, fig. 1.

La forme figurOe (pl. 1, fig. 2) est la contre-empreinte en latex de l'exemplaire cit6 par Ginsburg et Mennessier (1970) comme Berriasella sp. Cette ammonite en empreinte m'a 6t6 aimablement confiOe par M. Collignon ~ qui l'on doit sa d6ter- mination. Sur l'Otiquette qui accompagne l'6chan- tillon, on note, de la main de M. Collignon, l'indi- cation suivante : "Berriasella aft. pergrata SCHNEID (in Mazenot 1939, ph 1, fig. 5 a,b, Titho- nique infOrieur". L'exemplaire de Mazenot de- viendra le type de Lemencia parvicosta DONZE & ENAY, esp~ce du Tithonien inf6rieur de Saint- Concors. I1 est regrettable que la dOtermination complete faite par Collignon n'ait pas 6t6 donn6e par Ginsbarg et Mermessier car l'incertitude sur l'~ge du gisement aurait 6t6 levOe d~s l'origine. La seule mention de BerriaseUa sp. n'apportait aucune pr6cision stratigraphique. L'exemplaire de Canjuers n'appartient certainement pas au genre Lemencia qui poss~de en particulier des cO- tes secondaires plus courtes et nettement plus projetOes vers l'avant. I1 apparait plus proche de Subplanitoides altegyratum dont le type orne-

mental n'est pas fondamentalement diffOrent de celui des Lemencia. Ces quelques remarques sou- lignent la remarquable justesse de vue de M. Col- lignon en ce qui concerne les affinitOs et l'$ge de la faune d'ammonites du gisement de Canjuers.

L'exemplaire figur6 (FSL 585 000), mesurant 58 mm, poss~de une costulation essentiellement bi- furquOe, avec un point de division situ~ un peu au-dessus du milieu des flancs. I1 existe aussi de tr~s rares cotes polyplocoides dont le premier point de division se place pros du bord ombilical. Aucune cote polygyrate n'est visible° Tous ces caract~res s'accordent bien avec ceux du type de l'esp~ce qui est un individu complet, de taille un peu plus grande et pourvu de son oreillette latO- rale.

Les deux autres exemplaires (coll. I.P.M.H.N.P, moulages FSL 585 003 et 585 004) sont assez mal conserves mais ils sont pourvus de lear oreillette lat~rale. Le premier (FSL 585 003), mesurant 81,5 mm est un variant ~ costulation fine° Le deuxi~me (FSL 585 004), plus petit (62 ram), correspond ~ un variant plus grossi~rement cos- tul&

USSELICERAS (SUBPLANITOIDES) AFF. SPINDELENSE ZEISS (PI. 1, fig. 4)°

1968 Usseliceras (Subplanitoides) spindelense ZEISS, p. 66, pl. 3, fig. 2.

I1 s'agit d'une forme microconque de 57 mm de diam~tre, poss6dant des cotes tr~s rigides, r6gu- li~rement bifurqu~es sur le milieu des flancs jusqu'~ un diam~tre de 48 mm. Sur le dernier quart de tour, on note 5 cotes polygyrates dont le premier point de division est situ~ tr~s bas, pros du quart interne des flancs. Cet exemplaire est assez proche du type de l'esp~ce par sa costulation r6- guli~re, bifurquOe et polygyrate. Mais la division polygyrate apparait plus tOt que sur l%olotype off elle n'est prOsente qu'h partir d'un diamb, tre de 60 mm environ. Sa costulation grossi~re le rapproche aussi de Uss. (Subpl.) altegyratum subs- chaschkovae ZEISS qui s'en diffOrencie par la prO- sence de nombreuses cotes simples en avant des cotes polyploco'ides.

USSELICERAS (SUBPLANITOIDES) sP. (P1. 1, fig. 3)

Cet exemplaire incomplet (FSL 585 001), qui pos- s~de des cotes fines, toutes bifurqu~es sur le milieu des flancs, avec un angle de division 6troit, correspond parfaitement au tour interne d'un Us- seliceras (Subplanitoides) des groupes altegyratum-spindelense.

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USSELICERAS (SUBPLANITOIDES) NOV. SP. A

L'exemplaire (FSL 585 005) est une forme de pe- tite taille [D=39 mm, H=15,7 (0,40), O=13,5 (0,35), Ni=42, Ni/2=23, Ne=17] avec de nombreuses c6tes simples et sans c6tes polygyrates. Au- cune esp6ce de Franconie n'a un nombre aussi grand de c6tes simples. Uss. ( Subp l . ) oppeli ZEISS poss6de une costulation net tement plus fine. Uss. (Subpl.) schwertschlageri ZEISS est plus 4volute. La forme de Canjuers pourrait ~tre l'4quivalent microconque de Uss. (Uss.) franconicum ZEISS qui poss4de 4galement de nombreuses c6tes simples dans les tours internes.

USSELICERAS (USSELICERAS) CF. FRANCO- NICUM ZEISS

1968 Usseliceras (Usseliceras) franconicum ZEISS, p. 53, pl. 1, fig. 5, pl. 2, fig. 2, pl.3, fig. 1, pl. 4, fig. 3.

I1 s'agit d'un exemplaire macroconque (FSL 585 006) de taille moyenne [D= 77 mm, H=31 (0,40), 0=24,5 (0,32)] qui correspond bien au tour interne d'un Usseliceras du groupe de franconicum. On note de fr6quentes c6tes simples sur le d6but du dernier tour et un 6paississement tardif et peu pronon~6 des c6tes primaires.

D A T A T I O N , A F F I N I T E S PALEOBIOGEOGRAPHIQUES

La pr6sence, ~ Canjuers, d'un exemplaire de Dor- soplanitoides triplicatus et de plusieurs Usselice- ras (Subplanitoides), en particulier, Uss. (Subpl.) altegyratum et Uss. (Subpl.) spindelense, fixe tr6s pr4cisemment le rSveau stratigraphique au sein du Tithonien inf6rieur. Cette faune, semblable celle qui a 6t6 d6crite en Franconie, caract6rise la zone ~ Mucronatum, sous-zone ~ Triplicatus (Zeiss 1968, 1975) (Fig. 3). L'esp6ce-indice, Dorso- planitoides triplicatus est limit6e ~ cette sous- zone qui correspond ~ la partie moyenne de la

zone ~ Mucronatum. I1 est donc pr6f6rable de ne pas utiliser une zone ~ Triplicatus en 6quivalence de la zone ~ Mucronatum comme l'a propos6 Enay (1971). Celle-ci correspond ~ la partie inf6- rieure de la zone ~ Darwini des r6gions m6diter- ran4ennes (Enay & Geyssant 1975).

C'est la premi6re fois qu'est signal4e en France une association d'ammonites de la zone ~ Mucro- na tum avec les m~mes esp6ces qu'en Franconie. Les esp6ces trouv4es ~ Canjuers ne sont pas re- pr4sent6es dans le niveau condens6 du gisement Tithonien inf6rieur de Saint-Concors en Savoie (Donze & Enay 1961 ; Enay & Geyssant 1975) qui s'6tend de la zone ~ Darwini jusqu'~ la zone Ponti. I1 n'y a pas de faunes d'ammonites de la zone ~ Darwini sur la bordure ard4choise (Cecca 1986).

La zonation de la province subm6diterran6enne qui est utilis6e en Allemagne du Sud (Zeiss 1968, 1975) est valable pour la Plate-forme proven~ale (Fig. 3). Durant le Tithonien inf6rieur, la Pro- vence et la Franconie appartenaient ~ la m~me province pal6obiog6ographique (subm6diterra- n4enne) ce qui t raduit sans doute des conditions de milieu comparable, de type plate-forme peu profonde. En effet, il apparait de plus en plus 6vi- dent que la diff4renciation des faunes d'ammonites entre les provinces subm6diterran6enne et m6diterran6enne 6tait en grande partie li6e aux conditions de milieu, en particulier ~ la profon- deur. Ce provincialisme serait davantage d'ordre 4cologique que g4ographique. La province m6di- terran4enne correspondrait ~ des milieux profonds. Ainsi, au Kimm4ridgien inf6rieur, les Ataxioceratinae (Ataxioceras et formes apparen- t4es), sur lesquels est bas6 la zonation en province subm4diterran6enne (Atrops 1982), repr6- sentent des formes adapt6es ~ des environnements de plate-forme assez peu profonde (Atrops & Melendez 1988). Ils sont absents ou tr6s rares dans les domaines plus profonds de l 'Europe m6- ridionale, par exemple dans la zone subb6tique en Espagne (Oloriz 1978) ou dans les Monte Les-

P L A N C H E 1

Fig. I - Dorsoplanitoides triplicatus ZEISS. D=146 mm, H=42,5 (0,29), O=69 (0,47), Ni=21. Coll. I. P. M. H. N. P. (moulage FSL 585 007).

Fig. 2 - Usseliceras (Subplanitoides) altegyratum ZEISS. D=58 ram, H=21 (0,36), 0=22,5 (0,39), Ni=44. Contre-empreinte en latex de l'exemplaire cit~ par Ginsburg et Mennessier. Coll. FSL 585 000.

Fig. 3 - Usseliceras (Subplanitoides) sp. D=48 mm, H=17 (0,35). Coll. F. Atrops, FSL 585 001. Fig. 4 - Usseliceras (Subplanitoides) aft. spindelense ZEISS. D=57 mm, H=20 (0,35), O=21 (0,37), Ni]2=17.

Coll. I. P. M. H. N. P. (moulage FSL 585 008). Tousles exemplaires proviennent du gisement des Bessons, Petit Plan de Canjuers (Var). Tithonien inf6rieur,

zone ~ Mucronatum, sous-zone A Triplicatus. Tous x 1. Clich6s N. Podevigne. All specimens were collected in the fossil site of Les Bessons, Petit Plan de Canjuers (Var). Lower Tithonian, Mucronatum zone, Triplicatus subzone. All x 1. Photographs N. Podevigne.

C~eobios PL ~. Atreps

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144

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Province P r o v i n c e m~dit~rran6enne subrndditerran~enne

Boissieri

Occitanica

Euxinus

Durangites

Microcanthum

Ponti

Fallauxi

Semiforme

Darwini

Transitorius

Scruposus

Puschi

Ciliata

Bavaricum

Palatinum

Vimineus

Mucronatum Tripl.

Hybonotum

Beckeri

Eudoxus

Acanthicum

Divisum

Hypselocyclum

Platynota

_ _ ~ C a n l u e r s ]

SolnhofenJ

Fig. 3 - Les zones d'ammonites du Jurassique sup~rieur-Ber- riasien et la position stratigraphique des gisements de Canjuers, de Cerin et de Solhnofen. The Upper Juras- sic-Berriasian ammonite zones and the stratigraphic position of the fossil sites of Canjuers, Cerin and Solhnofen.

sini en Italie (Pavia et al. 1987), deux r~gions qui correspondent typiquement ~ la province m~diterran~enne. Mais les Ataxioceratinae sont presents sur le bord sud-t~thysien, au Maroc (zone pr~ri- faine) et en Alg~rie (bordure sud-tellienne), r~- gions classiquement attributes ~ la province m~- diterran~enne. Pour ces secteurs qni correspondent ~ des environnements de plate-forme assez peu profonde, on peut utiliser la zonation subm~- diterran~enne.

CONSI~QUENCES STRATIGRAPHIQUES ET PALEOGEOGRAPHIQUES

La d~couverte d'ammonites, dans les calcaires lithographiques de Canjuers, fournit une datation precise et fiable au sein des calcaires blancs de Provence. Le membre inf~rieur de cette formation (Biolithites de Rougon) est d~sormais bien dat~ Canjuers puisque les niveaux imm~diatement sous-jacents ont livr~ des ammonites du Titho-

nien inf~rieur (zone ~ Hybonotum) (Atrops 1984, 1991) et les niveaux sus-jacents, des ammonites de la zone ~ Mucronatum. Leur d~pSt s'est effec- tu~ en moins d'une zone d'ammonites, entre le sommet de la zone ~ Hybonottun et la base de la zone ~ Mucronatum (Atrops 1991). Les Biomicri- tes de Sainte-Croix, ~ la base desquelles se situent les calcaires lithographiques de Canjuers, d~butent, ~ Canjuers, dans la zone ~ Mucrona- tum (sous-zone ~ Triplicatus) oh apparaissent les premiers indices d'~mersion.

Ces nouvelles donn~es stratigraphiques permet- tent une meilleure interpretation de l'environnement du gisement de Canjuers qui ~tait habituel- lement consid~r~ comme une lagune (Fabre 1981; Fabre et al. 1982). On admettait qu'apr~s l'~mersion ayant entrain~ la mort du r~cif et une pattie de son d~mant~lement, s'~tait install~ ~ son emplacement, des lagunes r~siduelles, dont celle de Canjuers. Cette interpretation est peu plausible car, en raison de la progradation du r~cif vers le

145

Nord au cours du Tithonien, celui-ci persiste pendant et apr~s le d4p6t des calcaires lithographiques. Le gisement correspond donc h u n lagon si- tu4 en arri~re d'une barri~re r~cifale, comme cela avait d~ja 4t4 envisag~ (Ginsburg 1973). I1 s'agit d'une thanatocoenose pour la plupart des organismes. Les formes p~lagiques (ammonites, crinoides, poissens) vivant h pro~mit~ du r~cif, dans des zones ouvertes sur l a m e r franche, ont ~t4 transport~es dans le lagon au travers de la barri~re r~cifale. Les formes terrestres (plantes, rep- tiles) qui ont subi un faible t ransport proviennent d'ilSts 4merges assez proches.

Au Tithonien inf4rieur, une barri~re r6cifale plus ou moins continue s'4tendait d'Est en Ouest sur toute la bordure nord de la plate-forme proven- ~ale, isolant vers le Sud un vaste lagon. La plate- forme provenqale est sans doute susceptible de fournir des sites comparables ~ celui de Canjuers. Ainsi, plus ~ l'Est, dans la r4gion de Saint-Val- lier-de-Thiey, on connait des calcaires lithographiques (Tempier 1972 et observations personnel- les) d'age Tithonien inf6rieur, qui, comme ~ Can- juers, se sent d6pos4s en arri~re d'une barri~re r4cifale. L 'environnement du gisement de Can- juers 6tait plus proche de celui de Solnhofen (Barthel et al. 1991) que de celni de Cerin (Ber- nier 1984) qui correspond ~ une lagune, sans barri~re r~cifale ~ proximit4. A Solnhofen, une barri~re r4cifale isolait, comme ~ Canjuers, le gisement de la haute mer, mais les influences mari- nes 4talent plus fortes (nombeux organismes p6- lagiques).

CONCLUSION

La d4couverte d 'ammonites du Tithonien inf~- r ieur (zone ~-Mucronatum, sons-zone ~ Triplica- tus) darts ies calcaires lithographiques du site des Bessons permet de dater avec pr6cision le gisement de vert4br~s de Canjuers. Son age appara~t d4sormais ~ peine plus r6cent que celui des gisements de Cerin (Kimm~ridgien terminal) et de Solnhofen (Tithonien inf6rieur, zone ~ Hybono- tum) (Fig. 3). Outre son int4r~t pour la datation d'un c41~bre gisement fossiliibre, cette d4couverte est 4galement importante au point de vue pal4on- tologique et pal4obiog4ographique, car c'est la premiere fois qu 'es t s igna l6e en France une association d 'ammonites caract6ristique de la zone Mucronatum, avec les m~mes esp~ces qu'en Fran- conie. A cette 4poque la Provence et la Franconie appar tenaient ~ la m~me province pal~obiog6o- graphique (province subm4diterran4enne). La m~me zonation est applicable dans les deux r6- gions.

Au niveau r4gional, les ammonites des calcaires lithographiques de Canjuers apportent le premier 41~ment de datation fiable au sein des Catcaires blancs de Provence, ce qui conduit h une meilleure interpr4tation de la pal4og~ographie du Tithonien en Provence. D~s le Tithonien inf~- rieur, une barri~re r~cifale, plus ou moins continue, s'4tend sur la bordure nord de la plate-forme provenqale et t'isole du bassin dauphinois. A rar- ri~re se d~veloppe un vaste lagon avec, des zones al ternativement 4merg~es et immerg~es, et des fists de faibles dimensions h proximit4. C'est dans ce contexte g~n4ral de plate-forme interne clue s'est form4 le gisement de Canjuers.

Remerciements - Les autorit~s militaires du camp de Canjuers ont facilit~ rues d~placements sur le terrain. Jean Roman m'a aimablement communiqu4 plusieurs ammonites de la collection du Museum national d'Histoire naturelle de Paris. A teus j'adresse rues remerciements pour leur aide efficace.

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Documents

Présence d'ammonites duTithonien inférieur dans les calcaires lithographiques de Canjuers (Var, France); Conséquences stratigraphiques et paléogéographiques