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Association des gestionnaires infirmiers d’urgence du Québec
20 e Congrès annuel Magog - Orford, 20 mai 2016
L’aide médicale à mourir, une nouvelle réalité
Suzanne Philips-Nootens Professeure émérite et associée
Faculté de droit Université de Sherbrooke
Évolution du rapport à la mort
LA MORT REPOUSSÉE
Méthodes de réanimation Acharnement thérapeutique
LA MORT ACCEPTÉE : ARRÊT TRAITEMENT
Pour soi: personne apte Pour autrui: personne inapte
phase terminale de maladie
état neurovégétatif
maladie irréversible non terminale
état chronique (paralysie…)
soins palliatifs arrêt alimentation et hydratation
LA MORT DONNÉE
À soi-même À autrui
Suicide sans aide Euthanasie demandée
avec aide Euthanasie involontaire
Douleur/ phase terminale/ non terminale/souffrance/dignité
Handicap/ souffrant ou non / lassitude de vivre…
1. L’aide médicale à mourir: de quoi s’agit-il ?
2. L’aide médicale à mourir sous le regard du droit
Le partage des compétences au Canada
L’intervention de la Cour suprême : l’arrêt Carter
La loi québécoise et le projet de loi fédéral
3. De l’apologie de l’autonomie à l’illusion de la protection
Les assises litigieuses de l’aide médicale à mourir
La protection des personnes vulnérables: l’aveuglement volontaire
Conclusion : Un progrès pour les droits humains?
Conclusion: Requiem pour une société solidaire?
Plan de la présentation
• Québec : Loi concernant les soins de fin de vie (Loi 52, art. 3, par. 60)
« un soin consistant en l’administration de médicaments ou de substances par un médecin à une personne en fin de vie, à la demande de celle-ci, dans le but de soulager ses souffrances en entraînant son décès »
Euthanasie = geste de donner intentionnellement la mort mort = effet immédiat et recherché
par compassion
à une personne très souffrante
au stade terminal d’une maladie
= la définition de l’euthanasie volontaire par un médecin
1. L’AIDE MÉDICALE À MOURIR: DE QUOI S’AGIT-IL ?
1. L’aide médicale à mourir : de quoi s’agit-il ?
Aide médicale à mourir donc bien distincte de
suicide assisté = SE donner SOI-MÊME la mort
refus de traitement, interruption de traitement arrêt alimentation et hydratation
décision de ne pas réanimer
soins palliatifs
analgésiques à haute dose et dépression respiratoire
sédation complète, sédation terminale, palliative
La définition du geste au Québec
Un double objectif :
Légal : Faire de l’aide médicale à mourir un soin de santé
---> se soustraire à l’application du Code criminel
---> reconnaissance de la seule compétence provinciale
Social : Atténuer la portée du geste
un euphémisme : « expression atténuée d’une notion dont l’expression directe aurait quelque chose de déplaisant, de choquant » (Le Robert)
1. L’aide médicale à mourir : de quoi s’agit-il ?
2. L’AIDE MÉDICALE À MOURIR SOUS LE REGARD DU DROIT
Constitution du Canada
Partage des compétences
Fédéral Provincial
Criminel Droits civils
soins de santé
Euthanasie = meurtre Toutes autres
Aide au suicide décisions de fin de vie
Québec: loi « 52 » adoptée en juin 2014 entrée en vigueur le 10 décembre 2015
Décision de la Cour suprême dans Carter c. Canada, le 6 février 2015 Art. C. Cr. - infliger la mort sur consentement de la personne - aide au suicide ont une portée excessive , sont contraires à la Charte pour - personne adulte (exclut personnes protégées) - capable (au sens légal du terme) - problèmes de santé graves et irrémédiables (affection, maladie, handicap) - causant des souffrances persistantes et intolérables car privée de son droit de décider pour intégrité et soins médicaux d’où atteinte à dignité, autonomie, droit à la vie, liberté, sécurité
2. L’aide médicale à mourir sous le regard du droit
C. Cr. Art. 14 Nul n’a le droit de consentir à ce que la mort lui soit infligée, et un tel consentement n’atteint pas la responsabilité pénale d’une personne par qui la mort peut être infligée à celui qui a donné ce consentement. Art. 241 Est coupable d’un acte criminel […] quiconque, selon le cas : a) conseille à une personne de se donner la mort; b) aide ou encourage quelqu’un à se donner la mort […]
--------- Arrêt Carter : partage des compétences :
Santé = domaine de compétence concurrente, fédéral et provinces Fédéral peut légiférer pour encadrer aide au suicide et autres formes d’aide médicale à mourir A un an pour procéder; à défaut, nullité des 2 art. C. Cr.
2. L’aide médicale à mourir sous le regard du droit
Québec loi « 52 » Fédéral P.L. C - 14
Personne majeure apte à consentir aux soins, à sa propre demande
Personne majeure apte à décider pour sa santé, à sa propre demande
En fin de vie Mort raisonnablement prévisible vu l’ensemble de sa situation mais sans pronostic précis
Maladie grave et incurable Problèmes de santé graves et irrémédiables: maladie, affection ou handicap
Déclin avancé et irréversible des capacités Déclin avancé et irréversible des capacités
Souffrances physiques OU psychiques constantes, insupportables, ne pouvant être apaisées dans conditions jugées tolérables
Souffrances physiques OU psychologiques constantes, insupportables, ne pouvant être apaisées dans conditions jugées tolérables
Médecin Procédures
Médecin ou infirmier praticien Procédures
2. L’aide médicale à mourir sous le regard du droit
Apte à consentir aux soins
= aptitude spécifique devant être distinguée de l’aptitude générale (C.A. Institut Pinel)
Grande prudence des tribunaux pour constat d’inaptitude
et rejet des préjugés à cet égard
Inaptitude d’une personne à consentir au soin qu’est l’AMM ne se présume pas, même si régime de protection
---> la demande d’AMM doit toujours être évaluée, aucune exclusion de principe
V. not. Rapport Ménard p. 359 : pas de différence avec autres soins
2. L’aide médicale à mourir sous le regard du droit
Apte à consentir aux soins
Évaluer compréhension, appréciation, raisonnement,
expression de la volonté
Même si déficits cognitifs, voir si interférence avec ces éléments avant de conclure à inaptitude
important = le processus mental et non la décision elle- même Intervention psychiatre ou psychologue non spécifiquement prévue dans loi
2. L’aide médicale à mourir sous le regard du droit
Fin de vie : non définie dans la loi
Plus large que – agonie (disparition des fonctions vitales précédant la mort, échéance très brève)
-- phase terminale de la maladie
selon Commission spéciale « Mourir dans la dignité »
quelques jours ou semaines (p. ex. cancer)
semaines, mois ou plus (p. ex. maladies dégénératives)
« détermination difficile », voir « selon maladie et condition médicale particulière de la personne »
n’exige pas maladie terminale
2. L’aide médicale à mourir sous le regard du droit
Déclin avancé et irréversible des capacités
Peut viser capacités physiques et/ou mentales (v. aptitude)
Touche beaucoup de personnes d’un âge (très) avancé
Souffrances psychiques constantes Commission p.57
« Souffrance existentielle » : dépendance
sentiment d’inutilité sociale
fardeau pour proches
Touche beaucoup de personnes d’un âge (très) avancé
2. L’aide médicale à mourir sous le regard du droit
Québec loi « 52 » Fédéral P.L. C - 14
Personne majeure apte à consentir aux soins, à sa propre demande
Personne majeure apte à décider pour sa santé, à sa propre demande
En fin de vie Mort raisonnablement prévisible vu l’ensemble de sa situation mais sans pronostic précis
Maladie grave et incurable Problèmes de santé graves et irrémédiables: maladie, affection ou handicap
Déclin avancé et irréversible des capacités Déclin avancé et irréversible des capacités
Souffrances physiques OU psychiques constantes, insupportables, ne pouvant être apaisées dans conditions jugées tolérables
Souffrances physiques OU psychologiques constantes, insupportables, ne pouvant être apaisées dans conditions jugées tolérables
Médecin Procédures
Médecin ou infirmier praticien Procédures
2. L’aide médicale à mourir sous le regard du droit
Canada, Comité mixte spécial sur aide médicale à mourir février 2016
Va plus loin :
Maladies terminales et non terminales
Ouverture pour maladies psychiatriques
Ouverture, 3 ans plus tard, pour mineurs capables et matures
Ouverture aux demandes anticipées
Aussi infirmières et infirmiers praticiens et agréés sous direction d’1 MD
Pas de mécanisme d’examen et d’approbation préalables
N.B. Clause de conscience maintenue partout
2. L’aide médicale à mourir sous le regard du droit
3. DE L’APOLOGIE DE L’AUTONOMIE À L’ILLUSION DE LA PROTECTION
LES ASSISES LITIGIEUSES DE L’AIDE MÉDICALE À MOURIR
1. La dignité de la personne le respect
2. La souffrance intolérable la compassion
3. La liberté et l’autonomie
le respect de la décision
LES ASSISES LITIGIEUSES DE L’AIDE MÉDICALE À MOURIR
La mort dans la dignité
Rapport Commission spéciale «Mourir dans la dignité » (mars 2012, p.
64-65)
retient dignité subjective: «relative et personnelle », regard de la personne sur elle-même, déchéance liée liée à la maladie
justifie demande d’aide à mourir faite par personne apte
Refusée à personne inapte et au mineur
Discrimination : droit de toute personne à une mort digne, en toutes circonstances
3. De l’apologie de l’autonomie à l’illusion de la protection
LES ASSISES LITIGIEUSES DE L’AIDE MÉDICALE À MOURIR
Le soulagement de la souffrance constante, insupportable, inapaisable
Souffrance physique OU psychique
justifie demande d’aide à mourir faite par personne apte
Refusé à personne inapte et au mineur
Discrimination : droit de toute personne au soulagement de la souffrance
3. De l’apologie de l’autonomie à l’illusion de la protection
LES ASSISES LITIGIEUSES DE L’AIDE MÉDICALE À MOURIR
La liberté et l’autonomie individuelle
Conquête de la modernité : Chartes
Appréciation de son propre intérêt
Libre disposition de soi-même Choix du moment et du moyen de sa mort = « l’ultime liberté » Art. 1 Loi 52 : « primauté des volontés relatives aux soins exprimées clairement et librement par une personne »
3. De l’apologie de l’autonomie à l’illusion de la protection
LES ASSISES LITIGIEUSES DE L’AIDE MÉDICALE À MOURIR
La liberté et l’autonomie individuelle
Et les directives anticipées? Non pour ce « soin » selon loi 52 (art. 51)
Et la souffrance psychique? (maladies mentales) Et le handicap? Et avant la fin de vie?
3. De l’apologie de l’autonomie à l’illusion de la protection
LES ASSISES LITIGIEUSES DE L’AIDE MÉDICALE À MOURIR
Banalisation du geste : un soin de santé
Modification de la Loi médicale pour inclure AMM dans pratique médicale courante (art. 69 Loi et 31 Loi médicale)
(Belgique, Pays-Bas et autres : dispositions d’exception)
Innovation dans notre système de santé: un soin dit bénéfique mais non accessible à tous
injustice
contestation pour discrimination
3. De l’apologie de l’autonomie à l’illusion de la protection
Bouleversement radical :
Euthanasie (C.Cr.) « aide médicale à mourir »
Aide médicale à mourir = soin de fin de vie (dr. civil)
Se situe dans continuum de soins appropriés
soins ordinaires : pour tous
soins palliatifs et de fin de vie : pour tous
STOP ========================= aide médicale à mourir
Réservée à personnes majeures aptes
3. De l’apologie de l’autonomie à l’illusion de la protection
La protection des personnes vulnérables: l’aveuglement volontaire
Un encadrement en apparence sévère (inspiré de Pays-Bas et Belgique)
Personne majeure apte (pas de maladie mentale)
Demande libre, éclairée, répétée, sur formulaire prescrit
Médecin traitant vérifie conditions et maintien de la demande
Avis second médecin indépendant
Protocoles et règles de soins élaborés par établissements
Contrôles a posteriori : CMDP, CMQ,
Commission sur soins de fin de vie
3. De l’apologie de l’autonomie à l’illusion de la protection
La protection des personnes vulnérables: l’aveuglement volontaire
Rapport Commission spéciale «Mourir dans la dignité»
« Dans les pays visités [Belgique et Pays-Bas], nous n’avons pas observé de dérives associées à la pente glissante appréhendée » (p. 76)
« Seulement quelques cas problématiques de procédure »
« Nous sommes persuadés que la société québécoise a la maturité pour relever un tel défi »
[Dans le même sens: Groupe d’experts de la Société royale du Canada, « Prise de décision en fin de vie » 2011.]
3. De l’apologie de l’autonomie à l’illusion de la protection
La protection des personnes vulnérables: l’aveuglement volontaire
Arrêt Carter (2015)
1ère instance: analyse de la situation dans pays ouverts à l’euthanasie. Reconnaît lacunes dans application des garanties.
R.C.S. : «La juge de première instance (…) a conclu qu’un régime permissif comportant des garanties adéquatement conçues et appliquées pouvait protéger les personne vulnérables contre les abus et les erreurs. » (par. 105)
« Nous ne voyons aucune raison de rejeter les conclusions auxquelles est arrivée la juge. Ces conclusions étaient raisonnables compte tenu du dossier. » (par. 108).
« Culture médico-légale différente » (par. 112)
3. De l’apologie de l’autonomie à l’illusion de la protection
La protection des personnes vulnérables: l’aveuglement volontaire
Une protection illusoire des personnes vulnérables
Maladie = source de vulnérabilité
Certaines personnes encore plus vulnérables
fragilité d’esprit
démence débutant
grand âge
Seulement contrôle a posteriori : CMDP, CMQ, Commission
Pourquoi pas de contrôle préalable ?
3. De l’apologie de l’autonomie à l’illusion de la protection
La protection des personnes vulnérables: l’aveuglement volontaire
Manipulation de l’opinion publique (v. not. Avis n0 121 du CCNE)
Transformation des mentalités
Dans le public en général
Chez les soignants
Ex. CMQ : Rapport du groupe de travail conjoint sur l’aide
médicale à mourir, mars 2013:
En faveur demande anticipée AMM pour démences
3. De l’apologie de l’autonomie à l’illusion de la protection
La protection des personnes vulnérables: l’aveuglement volontaire
L’argument de « la pente glissante »
Une autre manipulation de l’opinion ?
Ou un regard lucide sur la réalité des expériences étrangères ?
Quelques exemples bien réels…
3. De l’apologie de l’autonomie à l’illusion de la protection
La protection des personnes vulnérables: l’aveuglement volontaire
Belgique et Pays-Bas :
nombreuses dérogations documentées aux critères et procédures et jamais aucune sanction
Quelques cas « célèbres »
Euthanasie pour « fatigue de vivre », souffrance existentielle
Écrivain belge célèbre: euthanasie dès le diagnostic de maladie d’Alzheimer
Jumeaux de 40 ans sourds et devenant aveugles (maladie génétique)
Fibromyalgie (mars 2013)
3. De l’apologie de l’autonomie à l’illusion de la protection
Belgique Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de
l’euthanasie 5e rapport, 2010 – 2011
Diagnostic des décès non prévus à brève échéance (p. 9)
Cancers 17
Affections neuromusculaires évolutives 39
Affections neuromusculaires non évolutives 10
Affections pulmonaires non cancéreuses 11
Affections cardiovasculaires 20
Pathologies multiples 18
Autres 32
Belgique Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie 6e Rapport , 2014 (années 2012 – 2013)
Nombre de déclarations 3239 vs 5e Rapport 2086
Âge des patients : au-delà de 70 ans: 1982 (65 %) augmentation
Diagnostic des décès non prévus à brève échéance
affections neuropsychiques 101 vs 5e Rapport : 47
Pathologies multiples 99 vs 5e Rapport : 18
3. De l’apologie de l’autonomie à l’illusion de la protection
Belgique 2014 : légalisation de l’euthanasie pour les mineurs doués de discernement (évaluation par pédopsychiatre ou psychologue ), sans limite d’âge (Pays-Bas = 12 ans), avec accord des deux parents, si souffrance physique insupportable.
Pressions pour extension de la loi
Aux personnes démentes
Aux personnes en état d’inconscience prolongée
Un collectif de professionnels de toutes tendances en 2012:
« s’inquiètent des dérives observées depuis 10 ans »
3. De l’apologie de l’autonomie à l’illusion de la protection
3. De l’apologie de l’autonomie à l’illusion de la protection
Belgique
Étude J. Bilsen et al. 2007, et Institut Européen de Bioéthique:
20, 3 % d’euthanasies déclarées
Beaucoup d’euthanasies sans demande explicite patient
Commission de contrôle : demandes d’informations rappel des procédures
aucune poursuite
Constat intriguant: 73% euthanasies en Flandre
Euthanasies pratiquées par infirmières
En débat: extension aux adultes avec atteintes cérébrales, démences incurables
Belgique
Recherche R. Cohen-Almagor, (2009) 24: 3 : Issues in Law &Medicine 187
Souvent absence de demande écrite par le patient
Requêtes faites par les familles
Md suggère lui-même euthanasie
Sédations terminales ambiguës
Absence d’examen par 2e MD
Déclarations anticipées euthanasies prématurées
Euthanasies pour souffrances psychiques
Trop peu de consultations en soins palliatifs
Euthanasies chez des mineurs
3. De l’apologie de l’autonomie à l’illusion de la protection
Koninklijke Nederlandsche Maatschappij tot bevordering der Geneeskunst (KNMG) = Société royale des médecins néerlandais : Énoncé de position juin 2011 (p. 23 ) :
Accumulation des affections causées par l’âge et perte d’autonomie
Pas de menace pour la vie
perte de signification de l’existence
souffrance intolérable
« In the KNMG’s view, such cases are sufficiently linked to the medical domain to permit a physician to act within the confines of the Euthanasia Law »
3. De l’apologie de l’autonomie à l’illusion de la protection
Koninklijke Nederlandsche Maatschappij tot bevordering der Geneeskunst (KNMG) = Société royale des médecins néerlandais : Énoncé de position juin 2011 (p. 40) :
« Contrary to what is generally assumed, the Euthanasia Law includes provisions permitting assisted suicide for patients with psychiatric conditions and dementia »
Pays-Bas : Protocole de Groningen entériné par Ministre de la justice en 2005:
permet euthanasie des bébés atteints de graves malformations.
Pays-Bas 2012: équipes mobiles pour euthanasie à domicile si refus MD traitant.
3. De l’apologie de l’autonomie à l’illusion de la protection
Aide médicale à mourir: demande légitime d’une personne très souffrante et droit à l’autonomie
Rôle de l’État : protection des personnes vulnérables (droit à la sécurité) et de leur dignité intrinsèque
Aide médicale à mourir = préséance à l’autonomie individuelle au détriment de son rôle premier
Préambule Charte québécoise:
«Droits et libertés de la personne humaine sont inséparables des droits et libertés d’autrui et du bien-être général »
UN PROGRÈS POUR LES DROITS HUMAINS ?
Rapport Commission Mourir dans la dignité, p. 60 :
« Par ailleurs, (…), malgré la meilleure des volontés, il est irréaliste de croire que les soins palliatifs seront offerts à l’ensemble de la population québécoise dans un avenir immédiat. Dans l’intervalle, des patients souffriront inévitablement et nous devons trouver une solution qui réponde à leur situation actuelle. »
« Soins palliatifs et de fin de vie » :
Plan de développement 2015 – 2020
+ investissement 10 M supplémentaires / an
Un progrès pour les droits humains?
Un progrès pour les droits humains?
Enjeux individuels
Droits inaliénables de toute personne humaine
« Ultime liberté » vraiment libre ?
Information complète sur toutes les ressources?
Abandon dans un système de santé difficile d’accès?
Épuisement des proches aidants?
Droit de mourir pour « lassitude de vivre » ?
Devenir des personnes les plus vulnérables?
Un progrès pour les droits humains?
Enjeux professionnels
Répercussions sur l’essence même de la profession médicale?
Répercussions sur la confiance patient – médecin?
MD simple exécutant de la demande de mort?
Retour au pouvoir médical de décision, avec ou sans proches?
Formation suffisante des MD en soins palliatifs et terminaux?
MD arbitre du coût des traitements vs euthanasie?
Volonté profession d’éviter dérapages vus ailleurs?
Un progrès pour les droits humains?
Enjeux sociaux
Protection des personnes vulnérables vs. demande d’une minorité
de personnes?
Efficacité réelle des balises légales?
Banalisation de l’aide médicale à mourir?
Approche utilitariste de l’aide médicale à mourir?
Valeur de l’argument de la majorité?
« Nous sommes aujourd’hui responsables de demain »
Conclusion en forme de citations…
Faut-il franchir
« le fossé étroit mais si profond qui sépare tuer et laisser venir la
mort » ?
Auteur ?
Ne faut-il pas plutôt travailler sans relâche pour que
« personne ne se sente plus exclu de la communauté des vivants au point
de désirer la mort plutôt que la vie » ?
Marie de Hennezel
« Croire que l’euthanasie légalisée règlera la question de la souffrance
et de la mort relève de l’illusion. Elle l’expédiera, c’est tout. Nous
verrons apparaître d’autres souffrances… » Claude Evin
D’euphémismes en euphémismes…
Luc Tesson http://www.dessinateurdepresse.com/illustrations-illustrateur/bioethique-dessins-humoristiques/