Techniques de maîtrise de l’eau dans l’agriculture béninoise.

Présenté par : Prof.Dr. Ir. AGBOSSOU K. Euloge Responsable du Laboratoire d’Hydraulique et

de Maîtrise de l’Eau (LHME)/FSA -UAC

Plan de présentation

INTRODUCTION1-OBJECTIFS2-PRESENTATION DU CONTEXTE NATIONAL3-HISTORIQUE DES TECHNIQUES DE MAITRISE DE

L’EAU AU BENIN4-SYSTÈMES D’AMÉNAGEMENT DANS LES BAS-

FONDS DU BENIN5-QUELQUES FORMES DE MAITRISE DE L’EAU6-PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONSCONCLUSION

INTRODUCTION- Le Bénin dispose d’importantes ressources en eau

importantes constituées de : � Précipitations moyennes annuelles 750-1400 mm ;�Eaux de surface (Plans et cours d’eau) 13106 Mm3 par an ;�Capacité annuelle de recharge de la nappe souterraine

1870 Mm3 par an. (Vision nationale eau 2025).

- Malgré une mauvaise répartition des précipitations dans le temps et dans l’espace,l’agriculture béninoise reste essentiellement pluviale et itinérante sur brûlis.

- Les superficies équipées à des fins d’irrigation jusqu’en 2010 atteignaient moins de 11 500 hectares (moins de 0.9 %) des terres cultivées sur à près de 320.000 hectares de terres irrigables

INTRODUCTION (suite)

- Les pays dans lesquels l’on a pu asseoir lesbases d’une agriculture moderne sont ceux quiont fait de réels progrès dans le domaine de lamaîtrise de l’eau à des fins agricoles(Agbazahou, 2004).

- En effet,la mise au point de modèlesd’aménagement et de méthodes de gestion del’eau a permis aux paysans de mieux lamaîtriser afin de limiter les risques desécheresse ou d’inondation excessive et deprolonger aussi les périodes de culture(IVC/CBF, 1997).

Objectifs La présente communication a pour objectifs de :- de faire ressortir les différentes méthodes de

maîtrise de l’eau en vigueur au Bénin.

Il s’agit spécifiquement - de dégager les méthodes de maîtrise partielle

ou totale de l’eau;- de présenter les techniques endogènes de la

conservation de la ressource eau par les paysans.

1-PRESENTATION DU CONTEXTE NATIONAL

Les pluies assurent un approvisionnement en eau suffisant mais leur répartition annuelle ne coïncide pas toujours avec les besoins de l’agriculture surtout au nord du pays marqué par un régime unimodal, qui ne permet pas une deuxième culture.

• Selon FAO, (2003), l’ETP est la méthode la plus ancienne pour raisonner un apport d’eau par irrigation en agriculture. Les différentes situations climatiques au Bénin peuvent être élucidées par les différents graphiques de Franklin au niveau des six stations synoptiques dont les caractéristiques sont représentées par les figures 1-6. (ASECNA, 2003).

CONTEXTE NATIONALSelon FAO, (2003), l’ETP est la méthode la

plus ancienne pour raisonner un apportd’eau par irrigation en agriculture.

Les différentes situations climatiques auBénin peuvent être élucidées par lesdifférents graphiques de Franklin au niveaudes six stations synoptiques dont lescaractéristiques sont représentées par lesfigures 1-6.

Cotonou (Climat)

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Décades/Mois

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Bohicon (Climat)

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Savè (Climat)

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Décades/Mois

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Parakou (Climat)

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Décades/Mois

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1/2 ETP

Pluie

Figure 1-6 : Variations de périodes humides et sèches des stations synoptiques au Bénin Source : ASECNA, 2003

Kandi (Climat)

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Décades/Mois

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1/2 ETP

Pluie

Natitingou (Climat)

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A1 S1 O1 N1 D1

Décades/Mois

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ETP

1/2 ETP

Pluie

�La comparaison de la pluviométrie à la moitiéde l’ETP, permet de distinguer les périodeshumides et des périodes sèches. Du nord ausud,on a le passage d’un régime pluviométriqueunimodal à bimodal.

� Cette distribution inégale dans le temps etdans l’espace ne permet pas réellement de fairedes prévisions fiables tant pour les activitésagricoles, touristiques ...etc (Toukon, 2001).

• C’est dans le souci de compenser souvent les déficits hydriques constatés sur les cultures que de nouvelles innovations dans le domaine des aménagements hydro-agricoles sont apparues

TECHNIQUES DE MAITRISE DE L’EAU

• Prise au fil de l’eau dans une rivière ou un fleuve

Puits tubé ou puits équipé de station de pompage

• Puits ou forage artésien

• Puits avec château d’eau

2-HISTORIQUE DES TECHNIQUES DE MAITRISE DE L’EAU AU BENIN

• L’histoire des premières expériences en matière de maîtrise d’eau observée au sud-Bénin a commencé vers 1966 sous forme de grands périmètres irrigués par des Sociétés d'Etat.

• L’exploitation des ressources Hydroagricoles s'est heurtée à des problèmes techniques, sociologiques et stratégiques.

On peut citer : - le Projet PNUD/FAO/DAH/66/502 (1966-1972) : d'étudier et de réaliser un aménagement pilote en rive gauche de l'Ouémé, portant sur 1.800 hectares ;La Mission Chinoise de Formose sur les périmètres i rrigués de Koussin-Lélé (1966-1972)

- La Société d'Aménagement et de Développement de la Vallée de l'Ouémé SADEVO (1972-1975) : extension du précédent Projet DAH/66/502.

- La Société Nationale d'Irrigation et d'Aménagement Hydro agricole SONIAH (1975-1980) : étude et la mise en œuvre de toutes actions d'aménagement hydro-agricole en vue du développement économique et social de l'ensemble du territoire national.

- Le Projet Ben/84/012 – Ben/91/002 : "Inventaire, étude et Aménagement de bas-fonds. - Aménagement de bas-fonds dans les projets de développement rural intégré.

Ces projets ont permis l'aménagement hydro-agricole des périmètres.

• Compte tenu de la disponibilité naturellede l’eau dans les bas-fonds, l’essentiel desaménagements de maîtrise de l’eau a étéréalisé dans ces milieux où l’eau neconstitue pas réellement un facteurlimitant.

• En effet les bas-fonds permettent dedévelopper des cultures maraîchères et decontre saison, ce qui permet de diversifierla production et les revenus des paysans.

3-SYSTÈMES D’AMÉNAGEMENT DANS LES BAS-FONDS DU BENIN

Selon les moyens et les techniques adoptés, plusieurs systèmes de maîtrise d’eau sont observés dans les bas-fonds du Bénin.

- Systèmes d'aménagement avec maîtrise totale de l'eau

* périmètre de Dévé (Mono) : riziculture irriguée à partir d’un système de pompage sur e fleuve Mono et de canaux d’irrigation;

• Périmètre de Koussin Lélé dans le Zou : irrigation par submersion à l’aide des canaux et des partiteurs à partir de ruisseaux permanents sous l’effet de gravité ;

* Dangban-sèdo dans l'Ouémé : Système d’alimentation de bassin de stockage à partir de puisards à l’aide de moto-pompes ; A partir des canaux, la distribution d’eau est faite par arrosoir ou par raies sous l’effet de la gravité ;

Irrigation par sillons

•: Micro-irrigation du palmier à la Station de Recherche sur les cultures pérennes de Pobè

• les périmètres maraîchers du Littoral : système de moto-pompe ou de pompe Naguézé, puisard, bassin de stockage ;

•Le périmètre maraîcher d’Odotchèrè à Dassa-Zoumè : Irrigation des parcelles à partir d’une retenue d’eau par la technique de Siphon ;

* Société sucrière de Savè dans les collines : Irrigation de la canne à sucre à partir du fleuve Ouémé par système de pompage et aspersion par des enrouleurs ;

Réseau d'irrigation localisée

- Systèmes d'aménagement avec maîtrise partielle de l'eau

* Système de pompage avec bassins pour arrosage manuel

* Système d'aménagement avec diguettes de rétention suivant les courbes de niveaux équipés de vannes de vidange

* Système d'aménagement avec diguettes de rétention, chenal d'évacuation et digue d'amortissement.

* Les techniques endogènes

- Installation de butes d’igname en quinconce dans les bas-fonds

- Enfouissement de la matière organique,

- Plantation d’arbres fruitiers afin de mieux valoriser les réserves hydriques profondes de ces endroits.

4-QUELQUES FORMES DE MAITRISE DE L’EAU

Figure : Disposition en quinconce des butes d’igname Igname Manioc Manioc

Riz Riz

Passage

Espace pour semer le riz

Butes d’igname

5-PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS

Dans le souci de mieux maîtriser la ressource eau, des recommandations suivantes sont formulées :

-diversification des cultures et des variétés suivant les différentes facettes hydrologiques des champs.

-réflexion des chercheurs en aménagement hydro-agricole pour une meilleure valorisation de la ressource eau à partir des pratiques endogènes.

-développement de la maîtrise de l’eau aussi bien en agriculture irriguée que pluviale.

- modernisation des réseaux d’irrigation existants

CONCLUSION

La présente communication a été essentiellement

un inventaire de tout ce qui a été fait dans le

domaine de maîtrise de l’eau dans l’agriculture

béninoise. Il a été observé que les techniques de

maîtrise de l’eau datent déjà d’une quarantaine

d’années au Bénin mais l’agriculture ne profite pas

encore assez de cette méthode malgré les

potentialités hydriques existantes.

CONCLUSION (suite)• Les techniques varient d’un endroit à un

autre et d’une saison à une autre.

• Il est clair aujourd’hui que les autoritésbéninoises doivent faire un effort pourredynamiser ces pratiques trèsindispensables à l’heure des péjorationsclimatiques qui affectent la disponibilité eneau de toute l’agriculture mondiale.

Merci pour votre aimable attention