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PRESICA Pôle de Recherche, d’Enseignement Supérieur et d’Innovation CAlédonien Projet d’orientation scientifique

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PRESICA

Pôle de Recherche, d’Enseignement Supérieur et d’Innovation CAlédonien

Projet d’orientation scientifique

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Introduction

Depuis l’été 2009, l’organisation du dispositif calédonien d’enseignement supérieur et de recherche fait l’objet de nombreuses réflexions de la part des acteurs scientifiques et politiques. Cette démarche résulte de la prise en compte de plusieurs éléments :

- le constat d’une forte dispersion des moyens de recherche en Nouvelle-Calédonie, - la volonté de s’inscrire dans la politique de recherche conduite au plan national (SNRI) et européen (STI) et déclinée pour l’outre-mer dans la STRATOM (stratégie pour la recherche et l’innovation dans les territoires d’outre-mer), - l’opportunité que constitue la réflexion engagée dans le cadre du Schéma d’Aménagement et de Développement de la Nouvelle-Calédonie (NC 2025) - puis ultérieurement l’initiative prise par l’État et le gouvernement local au travers de la Stratégie pour la Recherche et l’Innovation en Nouvelle-Calédonie (SRI-NC). 

Au cours de l’année 2010, les réflexions ont débouché sur l’affirmation commune de mieux coordonner les activités menées en Nouvelle-Calédonie en recherchant les pistes de synergie et de mutualisation des moyens liant étroitement formation-recherche-innovation et transfert. Ainsi, la volonté manifestée par l’État, la Nouvelle-Calédonie et les collectivités provinciales en charge du développement se conjugue à celle des principales institutions académiques. La dispersion des moyens de recherche en Nouvelle-Calédonie plaide, en effet, en faveur :

- d’une coopération entre établissements de façon à éviter la tentation du repli sur soi, - d’un gain collectif, - de la nécessité d’une identité visible et reconnue à l’international qui permettra un changement d’échelle et un élargissement du périmètre d’influence.

Cette identité sera portée par une stratégie de site en phase avec les enjeux de développement du territoire, une ambition forte en matière de formation, de recherche, de valorisation et d’ouverture sur le monde économique. PRESICA doit permettre une structuration du dispositif calédonien, par le développement d’une stratégie locale de recherche, de formation et d’innovation autour d’une gouvernance forte. C’est la « philosophie » qui préside actuellement à la création du PRESICA. Cette stratégie de site se décline par une volonté affirmée de présence sur l’ensemble de la chaine enseignement supérieur et formation/ recherche/innovation/valorisation/ transfert vers les entreprises avec, pour ce dernier point, la création en cours une technopole au niveau local soutenue par une forte volonté politique. C’est dans ce cadre qu’a été engagée la réflexion qui a conduit à la proposition de constitution du Pôle de

Recherche, d’Enseignement Supérieur et d’Innovation Calédonien (PRESICA). Ce projet résulte du regroupement de l’Université de la Nouvelle-Calédonie (UNC) et de cinq organismes de recherche : l’Institut Agronomique Calédonien (IAC), l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer (IFREMER), l’Institut de Recherche et Développement (IRD), le Bureau de Recherche Géologique et Minier (BRGM) et l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie (IPNC). Les membres s’accordent pour que le fonctionnement du PRESICA respecte les principes suivants :

- le principe d’autonomie des membres fondateurs et associés ; - le principe de subsidiarité entendu comme posant le principe de la compétence réservée des membres - sauf lorsqu’il est établi par ces derniers, et avec leur accord exprès, que l’action envisagée sera conduite de façon plus efficiente au niveau du PRESICA ; - les principes de transparence et de collégialité, notamment en termes d’information réciproque et de consultation des instances du PRESICA ; - le principe de participation active, notamment en s’engageant à participer à la mise en œuvre

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des activités du PRESICA conformément à leurs engagements pris d’un commun accord et en s’obligeant à ne pas développer de manière indépendante des actions menées en commun dans le cadre du PRESICA. 

Au niveau des objectifs, PRESICA développera une stratégie au service d’une volonté politique des autorités publiques en Nouvelle-Calédonie. Son but est de construire un pôle public de recherche, d’enseignement supérieur, de transfert et d’innovation de premier plan, en cohérence avec les missions et les spécificités de chacun de ses membres, qui soit visible et attractif au niveau régional et international. Les statuts de la Fondation de Coopération Scientifique PRESICA (FCS) expriment cette double volonté, d’une part, d’associer étroitement les collectivités à la gouvernance du dispositif et, d’autre part, d’ouverture sur l’international. Ils constituent une bonne traduction de la dynamique partenariale et de site. Au cœur du dispositif, cette action volontariste s’exprime par une stratégie de recherche et d’innovation forte qui identifie des thématiques prenant en compte les besoins de développement locaux. Elle se décline dans les 6 axes d’orientation scientifique ci-dessous qui sont développées dans les pages suivantes :

- Axe I : Espaces marins - Axe II : Espaces terrestres insulaires - Axe III : Risques naturels et anthropiques - Axe IV : Enjeux sociétaux - Axe V : Mines et Environnement - Axe VI : Usages, ressources et gestion de l’eau 

La réalisation de ce projet ambitieux marque la volonté des décideurs de réaliser, en cohérence avec la future technopole, une structure pluridisciplinaire permettant d’anticiper sur les grandes problématiques d’évolution et de développement de la Nouvelle-Calédonie comme sur celles de préservation/mise en valeur de ses ressources humaines et naturelles et par là de créer le socle du futur développement technologique du pays,

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Axe 1. Espaces marins

1.1. Contexte Les espaces marins calédoniens se développent sur une ZEE de plus de 1.700.000 km². Ils sont constitués de trois ensembles : des milieux littoraux et intertidaux, des complexes récifo-lagonaires, et de vastes étendues océaniques. Jointe aux richesses minières de son sous-sol, cette configuration maritime confère au territoire de nombreux atouts que ne partagent pas les autres sites de l'Outre-mer national. Dans ce contexte, l'avenir de la Nouvelle-Calédonie en matière d’environnement côtier et de valorisation des ressources marines, est prometteur. L’existence d’une marée significative définit une zone intertidale, milieu d’interface d’une grande richesse floristique où peuvent se développer des mangroves. Situés en limite SE de la zone mondiale la plus riche en genres de coraux, les récifs de Nouvelle-Calédonie présentent une grande richesse et une grande originalité faunistique. Les complexes récifo-lagonaires de Nouvelle-Calédonie, organisés en vastes ensembles de structures diversifiées (récifs barrière et frangeants, lagons, atolls, plateaux coralliens, etc.), sont considérés comme un «hot spot» de la biodiversité planétaire. Ils représentent près de 75% de la surface des récifs et lagons des territoires français. En raison de la grande variété des habitats, l’archipel calédonien présente une biodiversité sous-marine remarquable sur une assez faible superficie. Bien plus étendues ; les zones de mer ouverte sont constituées par un système complexe de marges non actives et de rides, de bassins sédimentaires, de points chauds d’origine volcanique et d’une fosse active. Cette diversité de faciès géologiques est de première importance, car les bassins sédimentaires peuvent potentiellement contenir des réservoirs d’hydrocarbures. La biodiversité des zones récifales et surtout océaniques est encore très mal connue, mais pourrait s’avérer très originale (possibilité de faune relique du Gondwana, dont des espèces de coraux profonds «froids»). Les objectifs des recherches conduites dans le cadre de cette politique scientifique calédonienne visent le renforcement des connaissances, la valorisation des acquis et la surveillance des espaces marins. Elles doivent inclure le développement d’innovations technologiques dans le cadre d’une technopole, en lien avec les pôles de compétitivité Mer. Par ailleurs, il faut développer les coopérations inter-organismes au niveau des moyens d’observation, d’analyse, d’essais, de modélisation et de qualification (plateforme du vivant, plateforme de l’inerte, pôle analytique, pôle mesures, stations aquacoles, moyens navigants, capteurs, observatoires in situ, systèmes temps réel, etc.). Le montage transparent de partenariats public/privé, tant sur le plan de la conception, du développement que de l’exploitation opérationnelle, renforcerait par ailleurs la valorisation économique du secteur.

1.2. Objectifs principaux

- Poursuivre l’acquisition des connaissances au service de problématiques générales et locales. - Développer des modes de valorisation de la biodiversité, des ressources naturelles vivantes, énergétiques et minérales et favoriser l’émergence d’activités économiques nouvelles tirées de la mer, tout en surveillant les effets des changements globaux et locaux sur les écosystèmes littoraux, côtiers et hauturiers. - Favoriser le développement, l’innovation et la mise en œuvre d’outils et méthodes innovants au service de la connaissance, de la gestion et de la protection des espaces marins, de ses ressources et d’un patrimoine inscrit et reconnu au plan international. - Créer des compétences locales et assurer les formations en conséquence vis-à-vis de l’émergence progressive de nouveaux métiers liés à la mer. - Transférer des savoirs et des savoir-faire vers les pays en développement de la zone à travers des actions de coopération régionale.

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1.3. Problématiques Connaître, valoriser et surveiller ces milieux riches mais fragiles car soumis à une pression anthropique dans le cadre d’un changement climatique global et du développement économique local sont autant d’enjeux stratégiques pour la Nouvelle-Calédonie avec en outre celui de former les ressources humaines de demain. 1.3.1. Connaître (mesurer, inventorier, cartographier, modéliser …) Circulation océanique régionale et locale, en lien avec le diagnostic sur le changement global. L'Océan Pacifique Sud joue un rôle important et spécifique dans le système climatique, et outre l’acquisition de données satellitaires, il n'existe pas d’observatoire hauturier permanent in situ dans cette région. Dans ce contexte océanographique particulier où interagissent le courant sud équatorial et les gyres subtropicaux il est proposé :

- de favoriser l’installation et l’exploitation pérenne d’un système de mesure et de suivi situé dans l'axe du Courant Sud Équatorial, avant son interaction avec les îles et contre-courants de la Mer de Corail ; basé sur un mouillage multidisciplinaire, cet observatoire permettra l'étude à haute fréquence de phénomènes physiques et biogéochimiques, - d’utiliser ce mouillage comme plate-forme expérimentale pour le développement d’une nouvelle génération de capteurs biogéochimiques, - de poursuivre les études de la circulation régionale et locale en développant les aspects mesures (incluant les couplages océan – atmosphère, physique – biogéochimie et physique – biogéochimie – réseaux trophiques) et modélisation, - d’utiliser de manière intégrée la palette des outils disponibles : télédétection, mouillages, gliders, campagnes lagonaires et hauturières, etc.

Biodiversité marine, littorale, côtière et hauturière. Les complexes récifo-lagonaires, les mangroves et certains sites hauturiers d’intérêt pourraient être reconnus comme des « zones atelier prioritaires» pour étudier la résilience de ces écosystèmes et l’adaptation des espèces marines aux changements globaux :

- généraliser les études du couplage physique – biogéochimie pour mieux comprendre le fonctionnement physico-chimique de ces écosystèmes et les mécanismes contrôlant l’évolution de leur biodiversité et leur productivité, - poursuivre les inventaires des peuplements, - développer et mettre en œuvre des techniques innovantes de « marquage » notamment utile à la compréhension des dynamiques spatiales et temporelles d’espèces emblématiques - développer les approches en écologie et profilage chimique après collecte, isolation et caractérisation de micro-organismes, de végétaux et d’invertébrés marins pour identifier des molécules d’intérêt biotechnologique et thérapeutique, - décrire les indicateurs de l’état de la biodiversité et de la dynamique des systèmes, - analyser la biodiversité marine en y incluant la représentation des usages, - décrire les services écosystémiques liés à cette biodiversité, évaluer le capital naturel marin néo-calédonien.

Cartographie thématique des espaces côtiers, lagonaires et du plateau continental. Une information géographique marine détaillée et fiable est un pré-requis à toute activité visant l’aménagement, la protection et la valorisation du milieu marin. Cette information reste aujourd’hui parcellaire malgré les travaux réalisés à ce jour, et il est donc proposé :

- de cartographier systématiquement les zones lagonaires et pentes externes peu documentées (en morphologie, bathymétrie, sédimentologie, biotopes, habitats et usages) en utilisant un navire océanographique côtier adapté aux milieux peu profonds, - d’intégrer à terme le programme national RECOPLA (Reconnaissance du plateau) pour cartographier les zones de plateaux plus profondes ou encore LITO3D national.

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1.3.2. Valoriser (inventorier, accompagner une exploitation durable, …) Substances bioactives, biotechnologie et thérapeutique. Afin de maîtriser la production de biomolécules d’intérêt industriel (agro-alimentaire, santé, environnement, énergie), il est proposé de valoriser certains des produits issus de la recherche sur les organismes marins et d’étendre la prospection aux micro-organismes des milieux atypiques (bactéries extrêmophiles de l’intertidal et de l’hydrothermalisme ultrabasique peu profond). La production de biomasse à partir de micro-algues, et le recyclage des déchets de la pêche hauturière et côtière sont également des priorités d’action à mettre en œuvre. Pêche et aquaculture durables. La Nouvelle-Calédonie dispose d’au moins trois produits de la mer à fort potentiel économique (crevettes, thons et holothuries), pouvant à la fois contribuer à l’autosuffisance alimentaire et contribuant déjà à l’exportation. Parmi les priorités, il est nécessaire de :

- renforcer les appuis scientifiques et techniques à la filière crevetticole tout en accompagnant la Nouvelle-Calédonie en matière de diversification aquacole (bivalves, crustacés, poissons). - définir les processus contrôlant la dynamique des peuplements, des habitats, de la biodiversité et des réseaux trophiques, - s’intéresser aux différents types d’exploitation halieutique, mettre en œuvre un Système d’Information Halieutique et comprendre les mécanismes des systèmes d’exploitation et le contexte économique dans lequel opèrent les entreprises de pêche hauturière et lagonaire - préciser le rôle de la réglementation des pêcheries.

Exploitation durable des ressources minérales et énergétiques. La Nouvelle-Calédonie possède un potentiel mal connu mais probablement significatif en matière de ressources marines. Il faut donc :

- poursuivre l’exploration des grands fonds et progresser dans la connaissance pour confirmer la faisabilité de l’exploitation des nouvelles ressources notamment de pétrole et de gaz - contribuer au développement des énergies renouvelables d’origine marine, actuellement inexistantes et non considérées, en évaluant le potentiel hydrolien, houlomoteur ou en terme d’énergie thermique des Mers en favorisant la mise en place de pilotes industriels.

1.3.3. Surveiller (observer, suivre, aider à la gestion …) Réseaux de surveillance articulés avec des observatoires pérennes de recherche. La Nouvelle-Calédonie ne dispose pas encore d’outils de suivi de la qualité de ses milieux et de ses ressources naturelles ni de diagnostic en appui à la gestion. Les enjeux actuels (Aires Marines Protégées, impacts liés à une anthropisation rapide – industrie minière, développement urbain du Grand Nouméa et de VKP, impacts agricoles et aquacoles) nécessitent une articulation entre les Observatoires de Gestion et de Recherche, articulation qui pourrait se développer dans le cadre du GOPS. Stratégie territoriale d’intégration des bases de données côtières et marines. Il est indispensable de sauvegarder, gérer et pérenniser les données marines et côtières dans des bases mises à disposition de l’ensemble des utilisateurs. La bancarisation des données bénéficiera des avancées conceptuelles et du transfert potentiel en Nouvelle-Calédonie de solutions opérationnelles dérivées des outils utilisés en métropole après adaptation au contexte local. Prévision environnementale en milieu côtier. Un Système d’Océanographie Côtière Opérationnelle s’appuie sur des réseaux de mesures satellite et in-situ, sur des modèles numériques et sur des méthodes d’assimilation de données et fournit une vision cohérente et détaillée des espaces côtiers. Il est ainsi possible d’aborder en temps réel (prévision) ou différé (ré-analyses) des phénomènes naturels ou anthropiques entraînant des risques (nappes polluantes, transport maritime, évènements météorologiques extrêmes). Des informations opérationnelles peuvent également être fournies aux utilisateurs du milieu marin et au public.

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1.3.4. Sensibiliser et former Accompagner l’ensemble de la stratégie par une dynamique de sensibilisation et de formation de techniciens, cadres techniques et cadres de recherche locaux adaptée. A ce titre, l’Université de Nouvelle-Calédonie, avec l’appui des autres organismes de recherche, continuera à former des personnels à différents niveaux de compétence qui permettra de répondre, au moins en partie, aux besoins à venir en techniciens et cadres. Pour cela, les formations de DU « Environnement », de Licence SVT parcours Environnement et Master en Sciences de l’Environnement constituent ou constitueront les filières les plus adaptées à ces besoins.

1.4. Innovation/Valorisation Il apparaît que les enjeux de développement économique d’un pays, actuellement essentiellement tourné vers les espaces terrestres vont se porter aussi inéluctablement vers les espaces littoraux, côtiers et marins. Il y a là, en matière d’innovation et de valorisation, un ensemble large de perspectives parmi lesquels il y aura des choix à établir. L’objectif, sachant qu’une technopole est à l’étude, est d’appuyer le développement de cette technopole en lien avec les pôles de compétitivité mer et en favorisant quelques axes de travail reconnus comme prioritaires par les collectivités de la Nouvelle-Calédonie et les structures qu’elle met en place telles que Technopole et Conservatoire des Espaces Naturels : nouvelles aquacultures, biotechnologies marines, technologies de l’observation et de l’instrumentation, NTIC, cartographie numérique, modélisation numérique, etc.

1.5. Institutions participantes et compositions des équipes Les équipes locales déjà positionnées sur cette thématique sont par ordre alphabétique les suivantes :

Ifremer : aquaculture, biotechnologies bleues, biosécurité, pathologies, écophysiologie des invertébrés, méthodes et technologies d’observation/suivi, bio-indicateurs, gestion des AMP, instrumentation, modélisation, bases de données environnementales, océanographie opérationnelle, cartographie, Géosciences Marines, Socio-économie des activités marines et des services écosystémiques. Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie : microbiologie, antibactériens, biotechnologies bleues IRD : analyse de la biodiversité benthique, pélagique et microbienne, observation et suivi des milieux, indicateurs de biodiversité et d’état des milieux, géosciences marines, océanographie physique/ modélisation, modélisation biogéochimie, Instrumentation, Systèmes d’information, cartographie/télédétection, halieutique, pharmacologie, services éco systémiques, gestion participative, AMP Université de Nouvelle-Calédonie : analyse de la biodiversité benthique, réseaux trophiques et contaminants, observation et suivi des milieux, indicateurs de biodiversité et d’état des milieux, sédimentologie, AMP Il existe en outre un lien avec le CNRT Nickel pour les questions d’impact des exploitations minières sur les lagons.

1.6. Collaborations nationales et internationales De nombreux partenariats pluridisciplinaires sont déjà établis entre les équipes locales et métropolitaines comme avec des équipes étrangères. On citera ainsi :

- au plan national un axe fort de coopération organisé au sein des 17 membres du GOPS, - au plan international les principaux partenariats se sont structurés avec l’Australie (CSIRO,

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AIMS, UQ, JCU, UTAS…), (GNS, NIWA, Te Papa, Université d’Auckland…), l’Université du Pacifique Sud à Fidji, le Secrétariat Général de du Pacifique (CPS), aux USA

Axe 2. Espaces terrestres insulaires

2.1. Contexte

Les milieux insulaires tropicaux concentrent une biodiversité exceptionnelle, sur des espaces

relativement limités, fragilisés par les espèces envahissantes, la dégradation des milieux, le changement

climatique, et sont soumis à une forte concurrence d’usage par les activités humaines.

En Nouvelle-Calédonie, ces enjeux sont exacerbés. Le territoire est classé parmi les 34 zones prioritaires

(« hotspots ») pour la préservation de la biodiversité terrestre planétaire, compte-tenu d’une

biodiversité exceptionnelle, illustré par un taux d’endémisme extraordinaire tant dans le règne végétal

(74 %, 4e rang mondial, soit près de 2 500 espèces végétales endémiques), qu’animal (91% pour les

reptiles, voire 100% pour certains groupes d’insectes comme les cigales), mais également par une

exposition aux pressions anthropiques directes (incendies, défrichements, décapages miniers…) et

indirectes (espèces envahissantes, changement climatique …).

Cette biodiversité exceptionnelle résulte d’une part d’une extrême diversité et spécificité des roches et

des sols qui couvrent le pays et d’autre part, de l’isolement géographique dans la zone subtropicale.

Fruit d’une histoire complexe débutée dès le Carbonifère supérieur à l’est de la marge australienne, il y

a près de 70 millions d’années, et marqué à la fin de l’Eocène par le recouvrement de péridotites de la

nappe ophiolitique (couvrant à l’heure actuelle près d’un tiers de la superficie du pays), la Nouvelle-

Calédonie offre une diversité unique de sols tropicaux (tels des sols siliceux très dégradés sur sédiments

anciens, des sols métallifères sur massifs miniers à péridotites (principale richesse du pays), des sols très

argileux sur basaltes, ou encore des sols calcaires et alumineux sur les îles Loyauté). Cette grande variété

édaphique associée à des petits territoires et à un relief découpé a contribué à la mise en place de

pressions de sélection tout à fait originales et qui ont généré une biodiversité associée unique, dont le

déterminisme et la dynamique constituent des sujets d’étude originaux à l’échelle de la planète. Par

exemple, la flore des seuls terrains miniers contribue grandement à cette richesse et surtout à

l’originalité du pays. Elle représente d’ailleurs un des principaux «hotspots» mondiaux des flores

métallophytes. En outre, cette complexité géologique, associée à une topographie variée sur de courtes

distances, est à l’origine d’une hydrologie elle-même complexe et difficile à maîtriser, et qui constitue

un enjeu supplémentaire de recherche à l’interface des milieux terrestres et marins.

Ainsi, la Nouvelle-Calédonie offre les conditions d’un laboratoire naturel unique pour aborder des sujets

originaux quant à la compréhension des conditions et mécanismes d’émergence et de maintien de la

biodiversité. De plus, les écosystèmes calédoniens apportent des biens et des services cruciaux pour le

bien-être et pour la subsistance des populations locales, majoritairement rurales. Ainsi le maintien des

agrosystèmes traditionnels et de leur biodiversité contribue à la sécurité alimentaire et nutritionnelle du

pays et revêt une importance sociale et culturelle toute particulière dans notre contexte océanien. Le

maintien des espaces terrestres calédoniens présente donc des enjeux forts pour la valorisation des

ressources naturelles et le développement durable des populations humaines.

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2.2. Objectifs principaux

Les recherches à conduire s’inscrivent dans une perspective de renforcement des connaissances, de la

valorisation des acquis et de la surveillance des écosystèmes terrestres (naturels et cultivés) au service

du développement du pays. La caractérisation de ce patrimoine hautement diversifié et original, de son

fonctionnement et de son évolution, sont des enjeux de recherche importants pour le territoire, et

constituent des préalables indispensables pour prévenir les menaces, minimiser leurs impacts, et

optimiser la gestion et la valorisation des ressources de l’archipel. Les enjeux de ces recherches

dépassent les frontières de la Nouvelle-Calédonie et font échos à des enjeux de conservation et de

restauration de la biodiversité en milieu insulaire tropical face au nécessaire développement des

populations humaines résidentes. Ainsi, la Nouvelle-Calédonie offre des conditions exceptionnelles pour

y mener une recherche d’excellence selon les objectifs listés ci-dessous :

- Poursuivre l’acquisition de connaissances, notamment pour une meilleure compréhension des processus physico-chimiques et biologiques qui s’expriment aux différentes échelles d’observation et d’analyse ; - Favoriser le développement, l’innovation (en particulier autour des substances naturelles et du suivi de l’environnement) et la mise en œuvre d’outils au service de la connaissance, du suivi et de la gestion des espaces et ressources terrestres (notamment des indicateurs opérationnels d’état et de suivi de la dynamique des systèmes) ; - Développer des modes de valorisation des ressources naturelles (biologiques et minérales) en minimisant les impacts sur l’environnement, notamment pour la biodiversité et pour l’agriculture, dans une optique de gestion durable de ces ressources; - Assurer les formations spécifiques et créer des compétences locales ; - Transférer des savoirs et des savoir-faire vers les pays en développement du Pacifique Sud à travers des actions de coopération régionale.

2.3. Problématiques et thèmes de recherche

Les recherches à mener s’inscrivent dans un double-contexte de pressions anthropiques locales et de

changements environnementaux globaux, qui sont autant de défis pour la Nouvelle-Calédonie, et plus

généralement pour les milieux insulaires tropicaux. Les recherches à réaliser en vue d’atteindre les

objectifs listés ci-dessus se déclinent selon six thèmes :

- Relations géologie-milieu vivant : Comprendre les relations entre les structures géologiques et géochimiques des milieux terrestres et le milieu vivant ; Relier la géochimie et la minéralogie des milieux terrestres à l’histoire de la mise en place des formations géologiques du Territoire ; expliquer notamment les origines et les causes de la diversité biologique et de l’endémisme. - Caractérisation de la biodiversité : Caractériser la biodiversité végétale et animale terrestre (y compris d’eau douce) ; étudier son évolution et ses adaptations aux particularités géologiques et géochimiques du territoire ; permettre sa conservation et sa restauration ; mieux connaître sa résistance et sa résilience face aux menaces anthropiques (dégradation des milieux, surexploitation des ressources, changements climatiques, influence des espèces invasives), pour élaborer des stratégies de gestion efficaces. - Dynamique et modélisation des systèmes : Etudier la dynamique des systèmes, en surveillant les effets des changements globaux et locaux, à travers l’étude des relations complexes entre environnement, espèces modèles et activités humaines (intégration de différentes échelles spatiales) en s’appuyant sur des dispositifs de terrain (type SOERE) et sur la modélisation. - Valorisation des bioressources : Connaître et exploiter/valoriser les bio-ressources végétales et microbiennes : biomolécules, bioénergies, biotechnologies (en particulier en horticulture et agriculture). - Systèmes de production et de gestion durable : Caractériser les ressources hydrauliques

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terrestres dans une optique de gestion durable de l’eau pour ses différents usages ; préciser les interactions entre agrosystèmes et écosystèmes afin de développer des systèmes de production agricole durable ; mieux connaître les interactions entre espèces végétales et cycle de l’eau pour permettre le développement d’une gestion durable des ressources.

2.4. Formation

Les formations actuelles de l’UNC permettent la production de cadres techniques et généraux (DEUST,

Licences professionnelles et générales) dans certains de ces domaines. Il apparaît toutefois nécessaire

d’améliorer (notamment grâce à l’ouverture de Masters) et surtout de diversifier ces formations, afin de

répondre à l’ensemble des besoins dans ces domaines. De nouveaux partenariats avec d’autres

établissements de formation (tant métropolitains, régionaux et étrangers) pourraient être développés

pour satisfaire ces besoins.

La Licence générale de «Sciences de la Vie» propose de nouveaux parcours dont l’innovation est liée à

l’importance des travaux pratiques dans de nombreuses thématiques. Un Master en Sciences de

l’Environnement, en cours de création, peut permettre une continuité dans la formation des étudiants.

2.5. Innovation et valorisation

Les recherches développées doivent permettre la mise en œuvre d’innovations technologiques pour les

divers domaines concernés, en lien avec le projet de technopole. Dans cette perspective, le

développement de la coopération inter-organismes est prioritaire, notamment pour les moyens

d’observation et d’analyse, (plateforme du Vivant, plateforme de l’Inerte, pôle analytique, observatoires

in situ, systèmes temps réel …). Le montage de partenariats public/privé (avec les collectivités, les

entreprises en particulier minières ou celles en charge de la restauration du milieu) sont également à

développer, tant sur le plan de la conception, du développement que de l’exploitation opérationnelle.

Cela devrait conduire à une meilleure valorisation économique des recherches conduites sur les milieux

terrestres.

Axe 3. Risques naturels et anthropiques

3.1. Contexte La Nouvelle-Calédonie est un espace insulaire fragile soumis à de nombreux risques naturels et anthropiques de nature variée. Située en zone intertropicale, elle est le siège de phénomènes météorologiques extrêmes (risques hydro climatiques).Proche d’une des frontières tectoniques majeures du globe, elle est soumise à une sismicité et phénomène associé non négligeables (risques telluriques). Sa géologie spécifique et sa richesse minière exceptionnelle lui confèrent des risques naturels et anthropiques d’ordre sanitaire et technologiques. Les habitants sont habitués à certains aléas naturels d’intensité modérée, comme des cyclones, inondations, glissement de terrain, séismes de magnitude relativement faible. Cependant, des phénomènes plus violents, mais de récurrence plus faible, peuvent s’avérer catastrophiques (tsunami 1875, cyclone Erika 2003,…).Le changement climatique en perspective va en outre amplifier les effets de certains de ces risques. Le développement durable du pays, essentiel à son avenir se doit de préserver un environnement classé au patrimoine de l’humanité. La Nouvelle-Calédonie est ainsi sous forte contrainte au niveau des risques naturels et anthropiques et l'amélioration de la connaissance de ces phénomènes est un apport essentiel à une bonne gestion du développement du pays. La connaissance scientifique sur les aléas naturels est d'un niveau inégal selon

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les types de phénomènes. Sa traduction en termes règlementaire est très déficitaire. Par exemple, il n'y a pas de zonage règlementaire sismique, donc pas de règle de construction, alors qu'il y a des enjeux industriels très importants. Il n'y a pas de Plans de Prévention des Risques (PPR). 3.2. Objectifs Dans ce contexte, la recherche doit jouer un rôle essentiel à tous les niveaux de la chaîne de gestion des risques - connaissance, information, surveillance/alerte, remédiation, réglementation, gestion de crise/retour d’expérience - le but ultime étant la mise en place d'une meilleure politique de prévention et de remédiation dans un but ultime de protection des biens et des personnes. Il s’agit de mieux connaître et caractériser et quantifier les aléas, de comprendre leurs mécanismes, de les modéliser, d’évaluer leurs impacts et si possible de les prévoir. Les risques encourus par les populations doivent aussi être mieux pris en compte dans les politiques de gestion. Les objectifs généraux de la recherche sur ces thèmes sont les suivants:

- Poursuivre la collecte d'information et la recherche sur la compréhension des phénomènes. - S'assurer que la recherche sur les risques se fasse dans une finalité de capacité politique

autonome du pays de surveillance, alerte et prévention. - Encourager les synergies entre la recherche et les réseaux opérationnels, et placer les

observatoires et les moyens d’observation au centre du dispositif de la recherche. Le contexte particulier de la zone océanienne ou s'insère la Nouvelle-Calédonie implique en outre d'Intégrer une dimension régionale aux différents risques à traiter tels que séismes, tsunamis, cyclones, changement climatique, entre autre.

3.3. Problématique et thèmes de recherche 3.3.1. Variabilité et changement climatiques

La variabilité climatique de la région est liée à la zone de convergence du Pacifique Sud, un des moteurs climatiques les plus puissants de la planète, dont la position entraîne des phénomènes atmosphériques et océanologique majeurs : cyclone, variabilité saisonnière, interannuelle et décennale (par exemple ENSO). L’étude des masses d’eau et du couplage océan-atmosphère est primordiale pour le suivi de cette variabilité et pour comprendre les phénomènes. Les incidences du changement climatique sur les îles océaniennes sont (GIEC 2007) l’intensification des inondations, des ondes de tempêtes et de l’érosion menaçant les infrastructures et les établissements humains côtiers. Il s’y ajoute l’atteinte aux ressources locales du fait de l’érosion des plages, de la dégradation des écosystèmes coralliens et de la réduction des ressources en eau. Il convient donc de travailler sur les modifications des conditions environnementales (courants, niveau de la mer, acidification et productivité de l’océan, cyclogenèse). L’objectif est de comprendre comment évolue le climat du Pacifique sud, à l’échelle de la région et à l’échelle de chaque île, de prévoir et modéliser les conditions climatiques pour le futur et de définir les stratégies d’adaptation à mettre en place face aux changements à venir, particulièrement sur les espaces littoraux urbanisés.

3.3.2. Risques hydroclimatiques -Évènements océanologiques et météorologiques: La Nouvelle-Calédonie est régulièrement soumise à des évènements océanologiques et météorologiques violents (houle, vent, précipitation déclenchant crue et inondation). Cependant les données et les travaux portant sur les vagues et la houle d’une part et sur les crues d’autre part sont rares. Les modélisations de ces aléas liés au changement climatique

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(nombre et fréquence des cyclones, crues) sont également un axe à développer.

-Impacts : Les programmes réalisés jusqu’ici en matière de mouvements de terrain, d’inondations, d’érosion et d’hypersédimentation dans les bassins versants et sur le domaine littoral ont été conçus selon une philosophie d'inventaire systématique des désordres dans des zones d'enjeux économiques. Il convient de mener une étude de fond des mécanismes et des phénomènes cités visant à lever les verrous scientifiques subsistants en matière d’altération sur différents substrats, de quantification des flux liquides et solides, de modélisation multi-échelle des événements, de dynamique sédimentaire lagonaire. 3.3.3. Risques telluriques

- Sismicité : La Nouvelle-Calédonie est située à proximité de la zone de subduction du Vanuatu, un des segments convergents entre les plaques Pacifique et Australie. Elle est ainsi soumise à une forte séismicité régionale (notamment aux îles Loyauté) mais aussi à une sismicité locale non négligeable, aussi bien aux îles Loyauté que sur la Grande Terre, en particulier dans le sud et sur le bord de la côte orientale. Sur financement européen, un réseau local vient d’être mis en place (2011) par l’IRD. La pérennisation de ce réseau voire son extension (une station supplémentaire sur la côte NE) est nécessaire. Les données vont notamment permettre une meilleure connaissance de l’activité sismique locale (localisation, magnitude, type de séismes) ainsi qu’une meilleure modélisation des impacts.

- Tsunamis : Le tsunami meurtrier de 1875 à Lifou nous indique que la Nouvelle-Calédonie peut être sévèrement touchée par ce type d’aléa. Une étude historique a aussi souligné l‘origine locale, régionale ou lointaine des évènements enregistrés. Les recherches sur ce thème doivent maintenant porter :1) sur la recherche de paléo-tsunamis dans les archives sédimentaires comme cela est en cours dans les pays de la région, notamment à Wallis et Futuna, et 2) sur la modélisation des effets sur le domaine côtier en procédant par scénarii et en utilisant les données de topographie côtière sous-marine et terrestre et les données cartographiques des infrastructures et des populations.

3.3.4. Risques sanitaires

- Amiante environnementale : l'aléa "amiante environnemental" est avéré en Nouvelle-Calédonie puisque l'incidence de certaines maladies, dont le mésothéliome, y est plusieurs centaines de fois plus importante qu'en métropole. Cet aléa résulte de la spécificité géologique du territoire (roches ultrabasiques). Le risque induit touche la population générale et les milieux professionnels dont celui de la mine. L'action de la recherche doit s'exercer sur plusieurs fronts qui concernent la connaissance géologique générale des phénomènes, l’épidémiologie, la toxicologie, le conseil et l'expertise auprès des décideurs, l'appui pour de meilleures actions de remédiation et enfin, la diffusion des connaissances et la formation des personnels concernés.

- Maladies émergentes : les maladies émergentes constituent un problème de santé publique important dans l'ensemble des îles du Pacifique avec de forts impacts économiques et sociaux. Les maladies du type dengue ou leptospirose constituent en particulier un problème majeur en Nouvelle-Calédonie. Afin de comprendre et maîtriser les risques d'épidémie, l'action de la recherche doit prendre en compte de multiples facteurs, souvent évolutifs, à la fois humains, climatiques, épidémiologiques et environnementaux. Les travaux développés devront notamment faciliter l’aide à la décision par le développement de modèles de prévision des risques.

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3.3.5. Risques anthropiques Le développement de l’activité anthropique entraîne des impacts sur le milieu naturel qui génèrent des risques. L’exemple de Rapa Nui dans le Pacifique montre que cet impact est sensible bien avant l’irruption de l’histoire coloniale. Les pratiques modernes (exemple de Nauru) démontrent que ces impacts se poursuivent. Il convient ainsi d’analyser les interactions entre écosystèmes, pratiques humaines, climat et les risques liées à ces pratiques rapportées aussi à leur histoire sociale et culturelle (gestion traditionnelle des feux de brousse, espaces de résidence privilégiés dans les vallées ou sur les zones littorales, par exemple). Il importe d’une part de comprendre et quantifier ces risques pour mettre en place les politiques de prévention, de gestion et de préservation, d’autre part de comparer les stratégies locales d’exploitation et d’occupation du milieu naturel. L’efficacité de la prévention passe par une négociation entre ces différentes stratégies pour dégager des politiques d’action qui fassent sens pour chacun. 3.4. Formation Il existe un besoin certain de formation (DU, L et M) sur cet axe, notamment en matière d’aménagement du territoire, de gestion et protection de l’environnement, de prévention et de gestion du risque, de géographie de la santé. Le descriptif détaillé de l’offre de formation permettant de répondre aux besoins exprimés est détaillé dans le volet « Formation » du PRESICA.

3.5. Innovation/valorisation Les problématiques associées aux risques sont très fortement porteuses en termes d’innovation et de valorisation. D’ores et déjà, quelques sociétés innovantes issues de la recherche se sont créées en Nouvelle-Calédonie sur ce créneau à partir de l’incubateur de l’IRD et plus récemment à l’UNC (Bluecham SAS, Touetis & D). Le descriptif des actions qui s’appuiera sur le dispositif créé au sein de l’IRD et visera à l’amplifier est détaillé dans le volet « Innovation- Valorisation » du PRESICA. 3.6. Institutions participantes et composition des équipes Université de la Nouvelle-Calédonie : LIVE, PPME, ERIM, CNEP, LARJE. Bureau de Recherches Géologiques et Minières/Service Géologique de la Nouvelle-Calédonie CNRT IRD : UMR 065 LEGOS, UMR 82 Géoazur, UMR 182 LOCEAN, UMR 206 IMPMC, UMR 220 GRED, UMR 224 MIVEGEC, UMR 228 ESPACE-DEV, UMR 235 MIO, Unité de Service191 IMAGO. IPNC IFREMER IAC 3.7. Collaborations nationales et internationales LIVE UNC : Laboratoire Sols et Environnement UMR 1120 INPL-ENSAIA/INRA, Nancy. Laboratoire des Symbioses Tropicales et Méditerranéennes (LSTM), Montpellier. Equipe Biomarqueurs et Bioindicateurs Environnementaux UMR IMEP 6116 CNRS IRD, Université de Provence, Equipe "Germination et Dormance des Semences", UR5 UPMC. School of Earth and Geographical Sciences, the University of Western Australia.Kingspark Botanical Garden, Perth, Australie. Institute of Natural Resources, Massey University, Nouvelle-Zélande. CNRS de Chizé, Université de La Rochelle, Université de la Méditerranée PPME UNC : BRGM Orléans. DIMENC. Université de Rennes .Univ. Paris XI Orsay. CREGU Nancy. Univ. Sydney. Université de Waikato - Hamilton - New Zeland. Landcare Research - New Zeland. IFREMER

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programme IOWAGA Modélisation océanique. IFREMER Programme - MARS 3D modélisation côtière. Cemagref Grenoble, unité ETNA, Météo-France Nouméa. LIRIS UMR-CNRS 5205.LSIIT UMR-CNRS 7005. LISTIC EA 3703 . LIRMM UMR-CNRS 5506. UMR TETIS de la Maison de la Télédétection (CEMAGREF), GePaSud – UPF. LIM EA 2525 - Université de La Réunion. IRD - US Espace. Bluecham SA

IRD : Direction de la Sécurité Civile, Nouméa ; DIMENC-SGNC, Nouméa ; DITTT-BGN Nouméa ;Direction des affaires sanitaires et sociale (DASS) NC Nouméa ; Service environnement Wallis et Futuna ;Institut Louis Malardé de Polynésie Française (ILM); Institut Pasteur Nouvelle-Calédonie (IPNC) ; Météo France NC ; CEA/DASE,France, IPGP Paris, France; Univ. Grenoble, Strasbourg ; SOPAC - Secrétariat du Pacifique Sud ; Vanuatu Meteorology and Geohazards Department, Port Vila; Vanuatu ; National Institute of Water and AtmosphericResearch Ltd (NIWA), Wellington, New Zealand, GNSScience, NZ ; Australia-Pacific Tsunami Research Centre, University of New South Wales, Sydney, Australia ; Univ. Melbourne ; Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne Laboratoire de Géographie Physique; University of Texas Institute for Geophysics, Austin, Texas, USA ; The International Tsunami Information Center, Hawaii, USA.

Axe 4. Enjeux sociétaux

4.1. Contexte La Nouvelle-Calédonie, entre classement du lagon au patrimoine de l’humanité, recherche d’un développement durable et émancipation du pays, est à la fois un haut lieu de la diversité bio-culturelle et de la décolonisation. L’économie reste profondément rentière et la société néo-calédonienne est également traversée de fortes inégalités. Si, depuis 20 ans, le produit intérieur brut par habitant des trois provinces semble converger, l’examen d’indicateurs plus fins montre une accentuation des déséquilibres à la fois inter et intra-provinciaux. Ces trois phénomènes majeurs constituent des clefs de lecture essentielles des transformations sociales contemporaines du pays et des politiques publiques qui sont mises en œuvre. Ces tensions doivent bien sûr être situées dans une perspective historique et régionale. La colonisation, des décolonisations récentes ou inachevées, et une insertion ancienne dans différentes phases de la globalisation ont déplacé et déplacent encore des populations mais aussi des ressources, des objets, des idées, des normes et des représentations. Les changements sociaux qui en résultent passent par des recompositions et des négociations permanentes des appartenances et des représentations des composantes de la société calédonienne. L’étude de ces processus syncrétiques que l’on peut décliner dans les différents domaines permet d’analyser les évolutions en cours et souligner l’originalité des trajectoires sociétales océaniennes dans une perspective comparative étendue à la région Asie-Pacifique et au-delà, selon les problématiques.

4.2. Objectif La recherche en SHS vise à dévoiler ou à accompagner des processus que la société maintient parfois dans le non-dit ou l’inconscient, entre autres par une description et une analyse fine des trajectoires des acteurs sociaux et des institutions, des flux et des asymétries en matière de ressources, de normes, de connaissances que leurs interactions organisent et transforment. Ces thèmes de recherche regroupent les disciplines suivantes : droit, économie, gestion, sciences politiques, anthropologie, linguistique, littératures, histoire, géographie, sociologie, archéologie, aménagement et urbanisme,etc. Ces questions dépassent les frontières de la Nouvelle-Calédonie et leur traitement passe nécessairement par des comparaisons avec les trajectoires coloniales et postcoloniales des autres sociétés océaniennes et au-delà. Les grands thèmes identifiés ci-dessous et déclinés en « sous-thèmes » dans la section suivante sont pluridisciplinaires, regroupant dans des proportions variées les diverses disciplines des SHS. Des sous-

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thèmes spécifiques (précisés dans la section 3.2.) offrent des passerelles et des articulations privilégiées avec trois des autres axes du PRESICA (milieux terrestres insulaires, espaces marins, risques naturels et anthropiques). Un grand thème méthodologique et conceptuel a été distingué pour mettre l’accent sur la nécessité d’une réflexion sur l’adaptation des catégories et des méthodes aux problématiques spécifiques au pays et à la région et préciser la diversité des outils mobilisés.

4.3. Problématiques et thèmes de recherche 4.3.1. Principaux thèmes 4.3.1.1. Gouvernance des ressources, mobilités et dynamiques socio-environnementales L’histoire des milieux insulaires est marquée par une mobilité structurelle et une tension sur des ressources limitées. Il s’agira ici de comprendre ces dynamiques socio-environnementales sur la longue durée historique et archéologique pour mieux en situer les transformations plus récentes, en fonction d’une série d’enjeux stratégiques : ressource minière, foncier terrestre et maritime, environnement et biodiversité. Le problème de l’appropriation des ressources se pose en termes juridiques puisque s’affrontent ici des conceptions différentes du rapport à la terre. L’exiguïté des marchés insulaires sera analysée à travers la structuration de l’offre et ses conséquences en termes de surcoûts, de profits et de pouvoir d’achat. La question de la gouvernance sera également déclinée en termes de recompositions territoriales, de circulation des rentes et de transformations de dispositifs développementistes et environnementalistes hybrides, composés d’instances étatiques et non étatiques. Il s’agira donc de construire de nouveaux outils et proposer ou accompagner des réformes de structure susceptibles d’améliorer la gouvernance. 4.3.1.2. Processus syncrétiques, savoirs, pouvoirs et identités Les processus syncrétiques sont partout à l’œuvre, ils cachent (plus ou moins) des enjeux de pouvoirs, de savoirs, d’appartenances, qui sont générateurs de tensions mais également d’« accommodements raisonnables ». Ce sont autant de pistes pour une durabilité sociétale, sociale, environnementale, économique, juridique, politique ou territoriale. Il apparait aussi que tout projet de société – pour la Nouvelle-Calédonie, un destin commun adossé à la nécessité d’un rééquilibrage – doit réfléchir aux processus syncrétiques en termes de répercussions structurelles, en prenant en compte les différentes échelles auxquelles ces processus opèrent – de la personne à la nation – ainsi que leurs interactions. 4.3.1.3. Politiques publiques, stratégies de rééquilibrage et développement durable En Nouvelle-Calédonie, le rééquilibrage voulu par les accords de Matignon et de Nouméa demeure une nécessité eu égard à la persistance des inégalités sociales, spatiales et ethniques, visibles notamment dans le système éducatif et se répercutant sur l’emploi, et renvoyant à des questions de prélèvement et de répartition des ressources (rentes/fiscalité). A cet égard, la perspective juridique ne doit pas être négligée puisqu’elle est à la fois le reflet du degré d’émancipation du territoire et celui de la prise en compte, par la loi, des spécificités autochtones. Il apparaît, dès lors, nécessaire de réfléchir à l’adéquation entre les politiques publiques et les objectifs de rééquilibrage, sachant que cet enjeu dépasse la seule Nouvelle-Calédonie pour questionner le caractère durable des politiques de développement de pays du Pacifique dont les positions sont très diverses en termes de souveraineté politique. Ces enjeux renvoient aussi de manière cruciale à la question de la formation, du fonctionnement des collectivités publiques et plus largement des dispositifs générateurs de politiques publiques. Enfin, l’insertion de la Nouvelle-Calédonie doit être analysée, notamment de façon prospective, à travers les perspectives d’intégration économique régionale. 4.3.1.4. La santé, de l’espace domestique aux politiques publiques Les enjeux de la santé publique sont transversaux. Ils renvoient d'une part à des questions naturelles de biologie humaine et animale et d'environnement. Ce sont aussi des enjeux de société, puisque la santé

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est affaire d’inégalités sociales et économiques, de différences culturelles et d’accès inégal à la prévention et aux soins. Il est important d’ouvrir des chantiers de recherche prenant en compte les différentes dimensions sociétales des enjeux liés à la santé, depuis les savoirs traditionnels en matière thérapeutique et la manière dont ils peuvent être juridiquement protégés, l’enjeu crucial que représente l’espace domestique (rapports de genre et de génération, ethnopsychiatrie, violences) jusqu’aux aspects de santé publique : la santé au travail (en particulier dans le secteur minier), l’accès aux services de la santé et l'éducation de la population, ou encore les questions épidémiologiques liées aux comportements, aux activités et aux échanges humains dans un environnement en constante évolution. 4.3.1.5. Concepts et méthodes Les SHS sont des sciences empiriques et historiques dont les pratiques sont variées en termes d’approches et de modélisations, oscillant entre le quantitatif et le qualitatif, les exposés de nature littéraire et les outils statistiques et mathématiques. Elles mobilisent des concepts nomades, des catégories souvent issues du langage commun, et qui doivent donc être questionnées en fonction des contextes dans lesquels la recherche se déroule. C’est aussi une affaire d’ajustement aux problématiques considérées comme pertinentes du point de vue de la recherche mais aussi des politiques publiques. C’est enfin une opportunité d’enrichir le dialogue entre cultures disciplinaires différentes au sein des SHS et en direction des autres sciences. 4.3.2. Sous-thèmes 4.3.2.1. Gouvernance des ressources, mobilités et dynamiques socio-environnementales

- La longue durée du peuplement, des sociétés en réseaux et des relations société-environnement - Recompositions socio-territoriales : rural/urbain, migrations/mobilité, systèmes d’activité - Accès/contrôle des ressources naturelles, biodiversité et transformation des dispositifs de développement et de conservation - La mine entre gouvernance locale, développement durable et construction d’un pays. - Rapport à la terre, formes d’occupation et d’appropriation, relations droits/appartenances /autorités, politiques foncières, droit foncier, droit coutumier. 

4.3.2.2. Processus syncrétiques, savoirs, pouvoirs et identités

- Dynamiques et interactions entre savoirs locaux, savoirs scientifiques et registres normatifs (et enjeux juridiques) - Langues, lettres, éducation, politiques culturelles et patrimoniales - Transformations de la personne, de la parenté, du genre et des appartenances - Ancestralité, sacralités et pluralisme religieux - Statuts personnels civil et coutumier, conflits de lois, application de la loi dans l’espace - Valorisation et protection des savoirs traditionnels (notion de patrimoine culturel immatériel) - Souveraineté, politique, espaces publics, pluralisme juridique, culturel et institutionnel 

4.3.2.3. Politiques publiques, stratégies de rééquilibrage et développement durable

- Rééquilibrages, construction d’un pays, transferts de compétences législatives, rentes/fiscalité, développement et aménagement du territoire - Système éducatif et politique de formation : entre enjeux linguistiques et identitaires, droits à l’éducation, égalités des chances, ségrégations scolaires et formation des cadres - Economie et équité : croissance, compétitivité, redistribution, justice sociale - Gestion de l’eau : politiques publiques, accès à la ressource, rééquilibrage 

4.3.2.4. La santé, de l’espace domestique aux politiques publiques

- Genres, générations, espace domestique, violences physiques et psychologiques - Les savoirs médicaux et thérapeutiques traditionnels, leur protection juridique

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- La santé au travail : le cas du secteur minier - Epidémiologie, maladies et changement social (démographie, urbanisation, échanges,…) : cancers, diabète, VIH/SIDA, dengue, leptospirose, … - Politiques publiques et inégalités dans l’accès aux services de la santé 

4.3.2.5. Réflexion sur les concepts, les méthodes et leurs usages

- Réflexion sur les catégories économiques : marchand/non marchand, échange, réciprocité, don, rente, propriété - Objets et concepts du droit : statuts personnels, conflits de lois, droit de la propriété culturelle et intellectuelle, coutume, souveraineté, ordre public, compétence législative, hiérarchie des normes … - Outils statistiques et économétriques - Conceptions et indicateurs du développement durable, tableaux de bord dynamiques du développement durable - Jeux d’acteurs et management - Les enjeux des enquêtes de terrain dans les SHS  

4.4. Formation La compréhension des enjeux sociétaux, incluant les recompositions mutuelles qui opèrent aux niveaux de la personne, des groupes d’acteurs et des institutions et la question des politiques publiques et des modes de gouvernance, est une nécessité pour les cadres, développeurs et décideurs des pays de la région, au-delà de la formation de spécialistes en SHS. Des formations doivent être construites ou consolidées dans le domaine des SHS, notamment au niveau des licences, des masters et des formations professionnalisantes existants ou en préparation. Les institutions du PRESICA seront ainsi les acteurs privilégiés de recherche et de formation des cadres dont le développement du pays a besoin.

4.5. Innovation/valorisation Le PRESICA porte la recherche fondamentale et appliquée. Il partage ses résultats par la publication d’articles, de documents de travail, d’ouvrages, l’animation de sites internet et l’organisation régulière de colloques. Dans un contexte insulaire spécifique, les chercheurs exercent un rôle de conseil et d’expertise auprès des institutions et des décideurs.

4.6. Liste des équipes concernées par institution

Equipes néo-calédoniennes du PRESICA - CNEP (Centre des nouvelles études du Pacifique), UNC - LARJE (Laboratoire de recherche juridique et économique), UNC - Axe 3 (Ruralité et politiques publiques), IAC - UMR 220 GRED (Gouvernance, risque, environnement, développement), IRD/Université Paul Valéry (Montpellier) - UMR 140 ESPACE-DEV, IRD

Equipes néo-calédoniennes partenaires - « Patrimoine et recherche », ADCK - Institut d’archéologie - Académie des langues kanak/ALK - AFD - Institut Pasteur - ISEE

Equipes extérieures partenaires

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- France : UMR IRIS (CNRS-EHESS), GDR « Nouvelle-Calédonie : enjeux sociaux contemporains », CIRAD, GIS « Pôle foncier » (Montpellier), EHESS, INRA, UMR PRODIG, UMR ADES (CNRS), UMR AMURE (UBO), CREDO, EQUIPPE (LILLE 1), LERNA (TOULOUSE I). - Polynésie française : CRIOBE, UPF, IRD Papeete, Services de la culture et du patrimoine - Pacifique : Université de Melbourne, Université du Queensland, ANU, Université de Sydney, USP, Université de Papouasie Nouvelle-Guinée, Centre culturel du Vanuatu, East-West Center (Hawaï), Hawai’i Pacific University, Massey University, Victoria University (Nouvelle-Zélande) - Université Rutgers du New-Jersey (USA), UQAM (Canada).

4.7. Disciplines concernées Elles correspondent notamment aux sections CNU : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 15, 19, 20, 21, 22, 23, 24.

Axe 5. Mines et environnement

5.1. Contexte L’exploration et l’exploitation du Nickel en Nouvelle-Calédonie s’est intensifiée avec l’arrivée de nouveaux opérateurs miniers. Les réserves de Ni (« saprolitiques » et « latéritiques ») induisent une évolution inéluctable vers l’exploitation et le traitement hydro-métallurgique des latérites ; Globalement, afin de promouvoir l’activité minière tout en conservant un patrimoine naturel exceptionnel et une qualité de l’environnement compatible avec un développement durable et solidaire, il faut répondre scientifiquement, par une recherche à forte capacité d’innovation, de transfert et de formation, à la demande d’expertise des responsables politiques et économiques du territoire, des provinces et des entreprises minières. Cette démarche doit s’inscrire dans la problématique mondiale de l’exploitation de ressources minérales (Or, Aluminium, Nickel, Métaux Rares et connexes …) des formations de surface latéritiques dans des milieux tropicaux ou subtropicaux à forte biodiversité et très fragiles. L’acquisition de connaissances scientifiques doit permettre à la NC de rayonner et de transférer vers les pays miniers en développement, soumis aux mêmes contraintes sans avoir les moyens d’une recherche de haut niveau.

5.2. Objectifs

L’axe «MINE & ENVIRONNEMENT » a pour objet de développer des programmes de recherche pluridisciplinaires, pour une meilleure gestion des ressources minières compatible avec la préservation et la mise en valeur de l’environnement naturel et humain de la NC.

« Mieux exploiter c’est moins impacter » Une programmation fédératrice qui répond aux demandes des institutions publiques et du secteur privé, dans un contexte local, régional et international, permettra à la recherche d’apporter efficacement son concours à la préservation et à la mise en valeur de l’environnement minier. Les programmes de recherche doivent être élaborés en prenant en compte la demande sociétale d’un développement économique raisonné, basé sur l’exploitation d’une ressource minérale limitée (Ni, Cr, métaux rares et connexes…), dans le respect de la biodiversité et des populations. Ils doivent donc spécifiquement veiller à :

-Interagir avec la demande des entreprises minières et des collectivités publiques, -Rayonner par diffusion et échanges de savoirs et de techniques.

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5.3. Problématiques et thèmes de recherche

Ces programmes doivent traiter de façon équilibrée, transversale et interdisciplinaire les grandes thématiques de « MINE & ENVIRONNEMENT » que sont les domaines de la technologie minière, de l’environnement naturel potentiellement impacté par les mines et les problématiques sociétales. On peut donc envisager 3 sous thèmes avec les objectifs exposés dans les paragraphes suivants.

5.3.1. Mine & Technologie Cette recherche finalisée et /ou technologique doit répondre aux demandes exprimées par les mineurs et par les collectivités pour améliorer les techniques : i) d’exploration (connaissance des minéralisations, exploration indirecte…), ii) d’exploitation (approche optimisée des gisements), iii) de gestion de la mine (stockage des stériles, gestion des eaux…), iv) de traitement des minerais, de procédés métallurgiques(hors procédés industriels : méthode analytique, caractérisation des matériaux par exemple) et de transport des minerais, et v) de restauration (aménagement des surfaces, utilisation des topsoils, revégétalisation…). Tout en améliorant la compétitivité des entreprises minières, le but est de contribuer à une meilleure gestion et valorisation des ressources minérales calédoniennes en faisant évoluer la charte actuelle des bonnes pratiques vers une normalisation progressive de toutes les techniques minières. 5.3.2. Mine & Société L’activité minière exerce inévitablement un impact fort sur son environnement humain. Collectivités et industriels prennent de plus en plus conscience qu’il est de l’intérêt de tous de gérer au mieux cet impact et d’en anticiper les effets (socio-économiques, sanitaires, politiques, environnementaux…). La recherche doit s’attacher à identifier à l’échelon des sites miniers (extraction et transformation) les acteurs et les institutions directement ou indirectement concernés par cette activité, ainsi que les enjeux et les tensions qu’elle génère, et les reconfigurations sociales, politiques, identitaires, économiques qu’elle induit. Au-delà des sites localisés, les relations entre arènes et échelles politico-administratives, les modes de circulation de la rente minière et le cadre politique et juridique définissent une « gouvernance minière » qui devra être analysée (en termes économiques, juridiques, anthropologiques, ou sociologiques…) dans une perspective tant historique que prospective, spatiale et comparative, avec un double objectif de production scientifique et d’alimentation de la réflexion des opérateurs miniers et des décideurs politiques sur les enjeux de développement que l’activité minière contribue à modeler. 5.3.3. Mine & environnement naturel Favoriser la conservation, la préservation, la restauration écologique, et la mise en valeur d’un environnement naturel exceptionnel dans les massifs miniers et le milieu lagonaire aval. Ces études fondamentales et/ou appliquées doivent contribuer à une meilleure connaissance du fonctionnement des écosystèmes miniers, des flux de matière de la mine au lagon et de l’impact de ces flux sur les milieux terrestre et marin de NC. Les travaux sur les échanges entre plantes, sol et microorganismes doivent permettre de mieux comprendre les modalités d’adaptation des plantes à ces milieux extrêmes et en tirer des applications en termes de restauration écologique, en particulier de techniques permettant une meilleure réussite de la revégétalisation avec des espèces endémiques locales aussi diverses que possible et à moindre coût. D’autre part, l’étude des substances naturelles bioactives issues des espèces végétales de ces milieux permettront une valorisation économique et/ou médicale des espaces conservés et restaurés.

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5.4. Formation

En formation initiale, l’UNC proposera dès 2012 la licence professionnelle "Géosciences appliquées; Mines; Eau et Environnement"; parallèlement, un parcours "Sciences de l'environnement" sera mis en place dans le cadre de la licence générale mention Sciences de la Vie, de la Terre et de l'Environnement. Au titre de la formation continue, des DU "à la carte" répondront aux besoins ponctuels de la profession (cf. le volet "formation" du PRES).

5.5. Innovation/Valorisation

Dans un contexte néo-calédonien où l’essentiel de l’activité économique est porté par la mine et la métallurgie du nickel, les recherches développées dans les 3 volets de l’axe « Mine et Environnement » sont très fortement porteuses en termes d’innovation et de valorisation et d’ores et déjà, quelques sociétés innovantes issues de la recherche se sont créés en Nouvelle-Calédonie sur ce créneau. Le descriptif des actions qui s’appuiera sur le dispositif créé au sein de l’IRD et visera à l’amplifier est détaillé dans le volet « Innovation- Valorisation » du PRESICA.

5.6. Institutions participantes et compositions des équipes

De nombreuses équipes locales déjà positionnées sur cette thématique : - UNC (PPME, LARJE, LIVE, CNEP, ERIM) - Bureau de Recherches Géologiques et Minières/Service Géologique de la Nouvelle-Calédonie : - CNRT - IRD : Géosciences, Camélia, IMPMC, Espace, AMAP, CBGP - IPNC - IFREMER - IAC

5.7. Collaborations nationales et internationales

De nombreux partenariats pluridisciplinaires sont déjà établis entre équipes locales et métropolitaines dans le cadre des AP CNRT (15 équipes de 32 institutions de recherche participent aux projets, dont 6 étrangères) Il existe également des partenariats engagés ou potentiels avec des équipes étrangères : CSIRO Perth, Univ. York, Univ. Melbourne, UQAM, etc. LIVE : Laboratoire Sols et Environnement UMR 1120 INPL-ENSAIA/INRA, Nancy. Laboratoire des Symbioses Tropicales et Méditerranéennes (LSTM), Montpellier. Equipe Biomarqueurs et Bioindicateurs Environnementaux UMR IMEP 6116 CNRS IRD, Université de Provence, Equipe "Germination et Dormance des Semences", UR5 UPMC. School of Earth and Geographical Sciences, the University of Western Australia. Kingspark Botanical Garden, Perth, Australie. Institute of Natural Resources, Massey University, Nouvelle-Zéland. Equipe AD2EM, ISM2, Université Aix-Marseille IIII. Laboratoire CNRS/UCBL/INSA/Bayer CropScience-UMR5240 de Lyon. UMR-DIAPC – Equipe Génomlique et Qualité des Caféiers. Department of Biology, University of Kentucky, USA. Centres IFREMER de Nantes et de Sète. CEREGE Aix-en-Provence. CRIOBE Moorea. ARC Centre of Excellence for Coral Reef Studies. University of Newcastle-upon-Tyne (Angleterre) ;PPME : BRGM Orleans. DIMENC. Université de Rennes . Univ. Paris XI Orsay. CREGU Nancy. Univ. Sydney. Université de Waikato - Hamilton - New Zeland. Landkare Research - New Zeland. IFREMER programme IOWAGA Modelisation oceanique. IFREMER Programme - MARS 3D modelisation cotière. Cemagref Grenoble, unité ETNA, Météo-France Nouméa. LIRIS UMR-CNRS 5205. LSIIT UMR-CNRS 7005. LISTIC EA 3703 . LIRMM UMR-CNRS 5506. UMR TETIS de la Maison de la Télédétection (CEMAGREF), GePaSud – UPF. LIM EA 2525 - Université de La Réunion. IRD - US Espace. Bluecham

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Axe 6. Ressources, usages et gestion de l’eau

6.1. Contexte

Avec une côte Est bien arrosée, une région nord et ouest plus aride, un relief élevé souvent proche de la mer, des îles avec de faibles réserves et une saisonnalité des précipitations relativement marquée, la Nouvelle-Calédonie se caractérise par une répartition inégale de l’eau qui peu conduire à des conflits d’usage, nuire au développement économique d’une région et maintenir les inégalités sociales au sein du territoire. La gestion des ressources en eau est une problématique ancienne en Nouvelle-Calédonie, où, pendant la saison sèche, la population souffrait régulièrement de ruptures d’approvisionnement. L'arrivée du «Grand Tuyau» a conduit à une gestion plus aisée pour les communes du Grand Nouméa qui regroupent l’essentiel de la population de la Nouvelle-Calédonie. Cependant, ces questions sont toujours d’actualité sur une bonne majorité du territoire, notamment, sur la côte ouest dans le secteur agricole, et en Province Nord qui, avec son fort potentiel de développement économique, et donc démographique, voit s'accroître la pression sur les ressources en eau, aussi bien sur le plan quantitatif que qualitatif. L'année 2008, avec les premières Assises de l’Eau et le séminaire du PECC1, représente une année charnière quant à la prise de conscience des besoins en eau pour la Nouvelle-Calédonie. Des priorités en termes de connaissance et de modalité de gestion ont été identifiées, elles concernent l’estimation des ressources, leur protection et le développement de l’assainissement pour protéger l'environnement, notamment le lagon, classé au patrimoine mondial de l'humanité. Plus récemment, le Comité d’Orientation Scientifique de l’IAC a mené une réflexion pour développer un nouvel axe de recherche lié à l’eau. Outre la connaissance des ressources et le règlement des conflits d'usages (domestique, industriel et agricole), des problématiques environnementales liées à l’eau sont également posées autant sur le plan de la santé humaine que sur la santé des écosystèmes aquatiques. Aussi, la gestion des eaux ne peut s’envisager sans une évaluation de la pression générée par les activités humaines et les phénomènes naturels. Ainsi, les questions relatives aux “ressources, usages et gestion de l’eau” représentent un axe de recherche pluridisciplinaire tant il fait appel à des enjeux sociaux (partage et accès aux ressources), sociétaux (gouvernance, réglementation,...), économiques (usages et usagers), scientifiques (développement) et politique (pouvoir décisionnel). 6.2. Objectifs principaux L’axe “Ressources, usages et gestion de l’eau” a donc pour vocation de développer des programmes de recherche intégrée et interdisciplinaire, déclinés en des projets s’attachant à la mesure, la protection et la gestion des ressources en eau de Nouvelle-Calédonie. Ces programmes de recherche seront élaborés en prenant en compte les besoins des institutions publiques et du secteur privé pour préserver une utilisation raisonnée et durable de la ressource. Etant donné le caractère transversal des problématiques abordées ici par rapport aux autres axes de recherche du PRESICA, cet axe s’adossera fortement à ces derniers, avec des objectifs spécifiques partagés qui sont:

- Améliorer la connaissance sur le fonctionnement des réseaux hydrologiques (superficiels et souterrains) au service de problématiques générales et locales ; - Favoriser le développement, l’innovation et la mise en œuvre d’outils au service de la connaissance, de la gestion, de l’aide à la décision et de la protection des ressources en eau du territoire ; - Accompagner l’émergence de démarches participatives et de co-construction avec les usagers et gestionnaires de l’eau en intégrant les différentes perceptions et types de connaissances en vue d’une meilleure gouvernance de l’eau ;

1 Pacific Economic Cooperation Council.

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- Créer des compétences locales et assurer les formations en conséquence vis-à-vis de l’émergence progressive de nouveaux métiers liés à la gestion de la ressource en eau ; - Echanger des savoirs et des savoir-faire au travers des actions de coopération régionale.

6.3. Problématiques et thèmes de recherche Afin de répondre à ces objectifs spécifiques, cinq thèmes de recherche sont identifiés. Ils couvrent à la fois les besoins d’amélioration des connaissances, de développement de techniques et outils nouveaux pour une gestion durable mais aussi d’élaboration de modes de gouvernance adaptés au contexte de la Nouvelle-Calédonie.

6.3.1. Caractériser les hydrosystèmes

Une gestion durable de la ressource en eau nécessite un travail de découpage de l’ensemble des hydrosystèmes (superficiel, souterrain, littoraux) en zones cohérentes en termes de fonctionnalité, usage et gestion le long du continuum bassin versant – lagon (en distinguant bassins miniers / non miniers), ainsi que dans le contexte des îles Loyauté. En d’autres termes, il s’agit d’élaborer des méthodes, techniques et outils pour mettre en place une typologie des « masses d’eaux » et des diagnostics de leur état et de leur fonctionnement selon les usages ou les types d’usages. Ce thème est à mener en étroite collaboration avec les services publics dédiés concernant l’extension et le développement des réseaux de surveillance, les indicateurs d’état associés et leur valorisation. 6.3.2. Evaluation et gestion des impacts liés aux activités humaines

Au-delà des activités minières, les pressions anthropiques identifiées sont principalement dues à l’extension de la démographie, liée à la croissance des activités agricoles, industrielles et artisanales. Des études quantitatives et qualitatives sont nécessaires pour mesurer les différents niveaux de pression que sont les rejets urbains, miniers, industriels et agricoles, souvent responsables de pollutions diffuses à terre et en mer. Le maintien de la qualité de l’eau, passe par la mise en place de procédés de traitement notamment pour l’assainissement des eaux usées. A l’heure actuelle, près de 6 000 t de boues déshydratées sont produites par les stations d’épuration du sud de la Grande Terre. Les efforts de recherche appliquée, devront se poursuivre pour proposer des voies de valorisation pérennes de ces déchets organiques. Les divers travaux devront proposer des mesures de sécurisation des ressources notamment en développant de nouvelles techniques et en proposant des normes. 6.3.3. Gouvernance de l’eau Les disponibilités voire les réserves en eau douce sont liées notamment aux aléas climatiques et à la géomorphologie, et les usagers ne seront pas tous égaux face à la ressource. Une véritable politique de l’eau devra être mise en place par les instances politiques pour définir les priorités du territoire quant au facteur humain, économique et environnemental. Etant donné la diversité, mais aussi la complexité, du contexte institutionnel et traditionnel, des modalités de gestion adaptée sont à élaborer selon des méthodes participatives originales, à définir dans le cadre d’une réglementation innovante qui fait aujourd’hui défaut. En parallèle, des études devront être menées pour estimer les coûts économiques et écologiques de l’exploitation des ressources, et donc le “prix” de l’eau. 6.3.4. Eau et santé publique

L’eau représente un vecteur universel de produits contaminant qui peuvent représenter un risque pour la santé publique. Les contaminations d’origine naturelle (telle que peut-être l’arsenic, les métaux…) ou anthropique (agricole, artisanale ou industrielle) sont susceptibles de polluer l’eau et la chaîne alimentaire. A l’instar des fertilisants (notamment lors du lessivage des sols agricoles) qui peuvent

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impliquer des problèmes d’eutrophisation, des molécules organiques (produits phytosanitaires, pollution industrielle...), souvent synthétiques, voire des contaminations biologiques, peuvent être transportées et provoquer de sérieux dérèglements du milieu récepteur et induire des problèmes économiques ou de santé publique. 6.3.5. Modélisation et aide à la décision

Cet axe pluridisciplinaire se décline en plusieurs thématiques citées ci-dessus. L'un des dénominateurs commun est la définition d'indicateurs permettant de décrire l'état actuel et de prédire son évolution en fonction des paramètres mesurables physico-chimiques, écosystémiques, économiques, etc. (qualitatifs ou quantitatifs) des ressources et usages. Le croisement entre indicateurs provenant de différentes thématiques est nécessaire pour une gestion intégrée prenant en compte tout l'environnement agissant sur les ressources et usages. Pour ce faire, il est nécessaire de développer des modèles numériques descriptifs et prédictifs permettant de quantifier l’évolution et la vulnérabilité des hydrosystèmes selon divers scénarios de changement global (climatiques, démographiques, économiques, réglementaires, etc.), de présélectionner les sites de rejets les moins impactants (notamment vis-à-vis du lagon), dans la perspective d’une gestion intégrée des ressources et usages de l'eau. D’autres prédictions sont à envisager, notamment la prévision saisonnière des écoulements dans les bassins versants et/ou des crues en temps réel. 6.4. Formation

L’Université de la Nouvelle-Calédonie a adapté son offre de formations aux besoins du territoire en créant de nouvelles mentions de licences professionnelles ou professionnalisantes et en modifiant les mentions de ses Licences généralistes. La licence professionnelle Géosciences Appliquées, Mines, Eau et Environnement et le parcours “Sciences de l’Environnement” de la licence générale de «Sciences de la Vie» proposent un nouveau parcours dont l’innovation est liée à l’importance des travaux pratiques dont de nombreuses thématiques concernent l’eau, la qualité et l’assainissement. Un Master en Sciences de l’Environnement peut permettre une continuité dans la formation des étudiants.

6.5. Innovation – valorisation Etant donné le contexte original de la Nouvelle-Calédonie, l’ensemble des questions scientifiques abordées dans le cadre de cet axe concourra à élaborer des méthodes et outils de gestion de l’eau innovants. A titre d’exemple des innovations sont attendues dans le domaines du traitement ou de l’assainissement de l’eau et de ses déchets, de le gestion dans le cadre d’activité minière, dans le domaine des modes de gestion intégrée, dans celui de l’élaboration d’outils de mesure, de suivi, de contrôle et de modélisation, ou encore le domaine de la réglementation.

6.6. Moyens humains et disciplines

Organismes Personnels Thèmes concernés Disciplines concernées

(section CNU)

UNC 6 EC, 3 T 1, 2, 3, 4, 5 25, 27, 32, 35, 36, 67, 68

Ifremer 2 C 1, 2, 4, 5 67, 68

IRD

IAC 3 C 2, 3

BRGM

EC : enseignant-chercheur ; C : chercheur ; I : Ingénieur ; T : technicien