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PRÉVENTION DE LA IATROGÉNIE MÉDICAMENTEUSE CHEZ LE SUJET ÂGÉ

PRÉVENTION DE LA IATROGÉNIE … · o AC/FA non valvulaire : AVK o dépression : antidépresseur o ostéoporose fracturaire : ca/vit D/biphosphonates o douleurs cancéreuses et morphine

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PRÉVENTION DE LA IATROGÉNIE

MÉDICAMENTEUSE

CHEZ LE SUJET ÂGÉ

OMS 1969

• « Iatrogénie » : Toute réponse néfaste et non recherchée à un médicament survenant à des doses

utilisées chez l’homme à des fins de prophylaxie, de diagnostic et de traitement »

• Interaction sujet âgé (SA)/médicament :

o Pharmacocinétique : ce que l’organisme fait au médicament

o Pharmacodynamique : ce que le médicament fait à l’organisme

• « Accident iatrogénique » : Toute réaction à un médicament néfaste et non recherchée survenant à des

doses utilisées chez l’homme à des fins de prophylaxie, de diagnostic ou de traitement. Elle exclut les

intoxications volontaires ou accidentelles et les toxicomanies

Terme anglo-saxon d’ADE (Adverse Drug Event) : « tout dommage résultant de l’usage d’un

médicament » ou toutes les réponses à un médicament ainsi que la iatrogénie évitable liée à une

prescription inappropriée, à un défaut de surveillance ou d’observance.

Deux types : Il relève soit :

• effet indésirable (ADR) : Adverse Drug Reaction

oType A +++ : (ex. : saignement sous AVK, bouche sèche sous AC, constipation sous morphine)

effets résultants de l’action pharmacologique du médicament, parfois ≠ action principale

effets dose - dépendants,

effets potentiellement évitables, les moins notifiés en pharmacovigilance

oType B : réactions inattendues, + rares (ex : choc anaphylactique et Pénicilline, toxidermie sous

fluoroquinolone)

• « erreur médicamenteuse » (ME : « medication error ») : prescription, dispensation, observance, suivi

(cumul DCI-génériques à la sortie d’hôpital ; cumul d’ordonnances ; absence d’éducation (diurétiques)

+++…..). Encore dite « Modalités de prescription sub-optimale » décrites chez le SA :

oExcès de traitement : Overuse

oPrescription inappropriée : Misuse

oInsuffisance de traitement : Underuse

DÉFINITIONS

Excès de traitement : Overuse (Rev Med Ass Mal 2003 (données nationales 2000)

• Utilisation de médicaments prescrits en l’absence d’indication ou d’efficacité démontrée (SMR insuffisant)

• ENEIS (2004)

o Importance d’une démarche diagnostique précise (digitaliques, benzo, IPP)

o Réévaluation régulière des TRT au moins annuellement (AVK, AAP)

o Stratégie d’arrêt des TRT inutiles

• Taux annuel de consommateurs d’anxiolytiques et d’hypnotiques avec l’âge ≠ prévalence des syndromes

anxieux

Prescription inappropriée : Misuse • Utilisation de médicaments dont les risques dépassent les bénéfices attendus. Cf liste de Beers • Cohorte dont l’objectif est d’étudier les liens entre risque vasculaire et déclin cognitif :

o Application des critères de Beers « Potentially inappropriate medication » o N=9294 SA ≥ 65 ans vivant à domicile o 38.8 % : au moins un médicament inapproprié o 5.4 % prenaient du dextropropoxyphène, 6.4 % un M. ayant un effet anticholinergique o 9.2 % une BZD à demi vie longue > 20 heures

Insuffisance de traitement : Underuse

• Absence d’instauration d’un TRT efficace chez les sujets ayant une pathologie pour laquelle une ou

plusieurs classes médicamenteuses ont démontré leur efficacité

• STA (≥ 80 ans) et/ou poly pathologiques

o Toujours mal représentés dans les essais cliniques avant obtention d’une AMM

o Distinction de l’évaluation du risque et du bénéfice

o Intérêt des études post AMM et de la pharmacovigilance

• Principales pathologies concernées :

o insuffisance coronaire : β-bloquant et antiagrégant plaquettaire

o insuffisance cardiaque : IEC

o AC/FA non valvulaire : AVK

o dépression : antidépresseur

o ostéoporose fracturaire : ca/vit D/biphosphonates

o douleurs cancéreuses et morphine

LISTE DE « BEERS » Molécules considérées comme inappropriées chez les sujets très âgés (STA) (Beers MH, Ouslander JG, Rollingher I, Reuben DB, Brooks J, Beck JC. Explicit criteria for determining inappropriate medication use

in nursing home residents. UCLA Division of Geriatric Medicine. Arch Intern Med 1991;151(9):1825-32)

ASPECTS ÉPIDÉMIO-MÉDICO-ÉCONOMIQUES Sujets âgés (SA) et médicaments : En France, vieillissement massif de la population : 5 600 900 de

personnes âgées de 75 ans et plus pour 2010, 12 284 560 personnes en 2050. Les sujets de 65 ans et

plus (SA) consomment en moyenne 3,9 médicaments différents en une journée. Ce chiffre s'élève à 4,4 pour

les sujets âgés de 80 ans et plus (STA). La consommation pharmaceutique est dominée par les médicaments

à visée cardiovasculaire. 67 % des SA ont acquis au moins un produit pharmaceutique en un mois versus 35

% pour les moins de 65 ans

Accidents iatrogéniques (AI) : selon OMS

• 10% à 20% des admissions hospitalières chez les > 65 ans

• 20% chez les > 80 ans

• Étude anglaise prospective dans 2 centres hospitaliers anglais en 2001 et 2002 (Pirmohamed et al.

BMJ 2004)

o N = 18 820 admissions > 16 ans

o 5,2 % des admissions directement liés à un AI

o Age moyen des sujets admis pour AI : 76 ans (contre 66 ans pour tous les sujets admis)

o 70 % des AI potentiellement ou certainement évitables

o Type A : 95 % dont 28 % inévitables (9 % totalement ; 63 % possiblement)

o 2,3% décès (dont 54 % hémorragie digestive, et 61 % aspirine)

o AINS : 29,6 % - Diurétiques : 27,3 % - AVK : 10,5 % - IEC, sartans, antidiabétiques,

bêtabloquants, morphiniques : 6 %

o Intéractions médicamenteuses dangereuses : 16,6 %

AI : pas plus fréquents du seul fait de l’âge

Principal facteur de risque : polymédication (= nombre absolu de médicaments pris de façon

concomitante)

Gravité de façon significative avec l’âge : Malades plus fragiles, co-morbidités, retard diagnostique

Classes médicamenteuses (M) les plus souvent incriminées identiques depuis 20 ans :

M. cardiovasculaires 30 % et Psychotropes 30 %

Médecine ambulatoire : 0,5 à 2% des consultations liées à des EIM, dont à peine 10% déclarés

Milieu hospitalier :

• EIM responsables de l’hospitalisation : entre 0,25 et 7% des entrées en services d’urgences, tout âge

confondu, jusqu’à 16 %, si inclusion des intoxications volontaires,

•Selon une étude réalisée en réanimation sur une période de 9 ans de manière rétrospective, 2% de ces

hospitalisations aux urgences nécessitaient une prise en charge réanimatoire.

•Pas de données concernant les EIM présents lors de l’hospitalisation mais non responsable de cette

dernière (absence de déclaration devant l’absence de gravité et/ou imputabilité compliquée à établir).

• EIM survenant en cours d’hospitalisation : 1 à 5% des malades hospitalisés dans des services de médecine

présenteraient un EIM durant leur hospitalisation décès des patients dans 4 à 7% des cas, voire même

10% au-delà de 60 ans et 22% en cas de nécessité d’hospitalisation en réanimation.

•Toujours retenir, que les déclarations sont faibles et que l’imputabilité est difficile à affirmer.

Quelques notions :

• Service médical rendu (SMR) : en révision pour les médicaments remboursables depuis 2001 par la

Commission de transparence (L'A.S.M.R. apprécie l'Amélioration du Service Médical Rendu)

• Service médical rendu insuffisant (SMRi) : CANAM mars 2003

o 20% des médicaments inefficaces en France : 9,36 % des dépenses ; 6,36 % des remboursements

o > 80 ans : au moins 1 médicament à SMRi sur l’ordonnance

o Moins de médicament SMRi en cas d’ALD

o Plus de 50% des dépenses de médicaments avec SMRi veinotoniques (30 %) et vasodilatateurs (25

%)

• Rôle du progrès technologique et de l’industrie pharmaceutique

• Manque d’informations sur les sujets âgés fragiles dans les dossiers d’AMM : sous-représentation des STA

et/ou polypathologiques dans les essais cliniques

AMM maintenant demandées et obtenues au niveau européen : garantie de transparence et de qualité

mais

• coût de développement des nouvelles molécules considérable

• Risque de restreindre le nombre des indications autorisées

• AMM restrictives qui pénalisent les patients exclus du développement, pourtant la majorité des

consommateurs de médicaments (pédiatrie, femmes enceintes, personnes âgées)

FACTEURS DE RISQUES

Âge : Ainsi, le risque individuel moyen est de 15% par médicament au-delà de l’âge de 60 ans (6 % avant

60 ans). Ceci est essentiellement lié au fait que la proportion de patients traitée est plus importante,

présente de multiples pathologies et est donc polymédiquée. De plus, cette majoration des EIM s’explique

par le fait que l’organisme subit des modifications physiologiques, modifiant la pharmacocinétique et la

pharmacodynamie des molécules utilisées.

Sexe féminin : Le risque d’EIM est de 14 % contre 7 % dans la population masculine (mais problème

démographique surajouté).

Episodes aigus intercurrents (infection, déshydratation…)

Facteurs perturbant la gestion des médicaments :

• capacités physiques et/ou mnésiques limitées, troubles de la communication, troubles de la

vision et/ou de l’audition

• dépendance, isolement, changement de mode de vie

Nombre de traitements reçus : augmentation exponentielle du risque dès que la personne reçoit plus de

4 médicaments, or, après 75 ans, consommation pharmaceutique journalière moyenne supérieure à 4

Antécédent de iatrogénie : Chez l’homme, le risque individuel moyen d’EIM est de 7% en l’absence

d’antécédent de iatrogénie, il passe à 14 % en cas d’antécédent d’EIM

Maladie traitée sévère

Nombre de maladies

Insuffisance rénale ou hépatique : surveillance et recherche d’EIM par le médecin en général, plus

assidues chez ces patients.

Mauvaise utilisation des médicaments :

• l’automédication

• une prescription inadaptée : retrouvé dans 20 % des cas

Mauvaise observance des traitements

Nomadisme médical : Si les règles de prescription étaient respectées, 30 à 60 % des EIM seraient évités

MÉCANISMES PHYSIOPATHOLOGIQUES Action au niveau de l’absorption du médicament

• Voie orale (VO) :

o Estomac : de l’acidité, liée à l’atrophie gastrique, de la vitesse de vidange gastrique

retard à la résorption

o Intestin : de la résorption, liée à l’atrophie villositaire

• Voie intra-musculaire (IM) : de la résorption, liée à la de la masse musculaire et/ou

l’immobilité

• Voie sous-cutanée et transcutanée : pauvreté de la vascularisation sous-cutanée

Action au niveau de sa distribution, le vieillissement impliquant :

• de la masse musculaire, de l’eau corporelle totale,

• relative des tissus adipeux

• de l’albuminémie

Modification du volume de distribution :

o Surdosage des médicaments hydrosolubles

o Accumulation des médicaments liposolubles

de la fraction libre du médicament et du risque de toxicité

Action au niveau de son élimination

• FOIE :

Pas d’altération histologique, ni modification des enzymes (SGPT, Ph Alc) liées à l’âge

du débit sanguin hépatique de près de 50 % dans le grand âge

du poids et de la taille du foie

des fonctions hépatocytaires plus quantitativement que qualitativement

• REIN :

Masse et flux sanguin rénaux d’environ 1 % par an à partir de la quarantaine

Fonction rénale à estimer d’emblée (altérée par certaines pathologies)

Cinétique modifiée pour certains médicaments éliminés par voie rénale

Effets plus importants des médicaments et plus de risques d’évènements indésirables

PRINCIPAUX SYMPTOMES DE LA IATROGENIE

• Hypotension – chute

• Syndrome confusionnel

• Troubles du métabolisme hydro électrolytique

• Insuffisance rénale

• Troubles du rythme et de la conduction

• Accidents hémorragiques

• Symptômes anticholinergiques

• Hypoglycémies

• Accident de sevrage

• Hépatite médicamenteuse

• Allergie cutanée

• Troubles digestifs

• Agitation, cauchemars, troubles visuels

• Toux, dyspnée

Hypotension orthostatique

•Psychotropes :

o Neuroleptiques : phénothiazine et loxapine > halopéridol, tiapride, risperidone

o Antidépresseurs imipraminiques

•Antihypertenseurs

•Vasodilatateurs nitrés ou apparentés ou autres

•L-Dopa, agonistes dopaminergiques

•∝-bloquants

Malaise et/ou chute :

•Psychotropes (AD, NL, hypnotiques, anxiolytiques)

•Anticomitiaux et antiparkinsoniens

•Myorelaxants

•Troubles neurosensoriels ↔ Indométacine, fluoroquinolones

•Bradycardie ou hypotension ↔ M. cardiovasculaires : antihypertenseurs, digitaliques,

antiarythmiques

•Hypoglycémie ↔ Sulfamides, insuline

•Anémie ↔ AVK, AINS

Confusion :

•Psychotropes (AD, NL, hypnotiques, BZD incluant sevrage)

•Morphiniques, antalgiques de palier 2

•Corticoïdes

•Antiparkinsoniens, anticomitiaux

•Anti H2

•Diurétiques : Hyponatrémie

•Vitamine D : Hypercalcémie

•Sulfamides, insuline: Hypoglycémie

•AVK, AINS : Anémie

Constipation : Très nombreux médicaments incriminés, en particulier

•Morphine, antalgiques de palier 2

•Miansérine

•Anticholinergiques :

o neuroleptiques

o antidépresseurs imipraminiques

o antiparkinsoniens et correcteurs des NL

o antihistaminiques H1 (Atarax R)

o certains antispasmodiques

o oxybutynine (Ditropan R )

o scopolamine

o disopyramide (Rythmodan R)

o collyres atropiniques

Nausées, vomissements, anorexie :

•Anticholinestérasiques

•IRS

•Diurétiques: hyponatrémie

•Vitamine D : hypercalcémie

•Digitaliques

•Théophylline

et la polymédication !!

INFORMATION ET ÉDUCATION DU PATIENT ET DE

SON ENTOURAGE - NOTION D’INTELLIGIBILITÉ

Problématique de la communication en rapport avec l’âge : toujours s’assurer que le patient

a bien compris en lui faisant répéter les instructions

Attirer son attention et celle de l’entourage sur :

• Les risques d’erreur ou d’oubli de prise

• Les infectieux intercurrentes

• Les moments à risques : changts de trt, hospitalisation, sortie

En cas de pathologie chronique : utiliser les ressources des programmes d’éducation

thérapeutique en place

Facteurs

favorisants

RÈGLES DE PRISE EN CHARGE MÉDICAMENTEUSE

Ne pas prescrire sans un diagnostic précis

Éviter de prescrire des médicaments à SMR non clairement démontré

Évaluer le rapport bénéfice / risque en tenant compte des co-morbidités et des co-médications

Établir des priorités thérapeutiques. A réévaluer de façon annuelle

Apprécier l’aptitude du patient, adapter les doses au SA et à la fonction rénale

Commencer à dose faible et en progressivement (« start low, go slow »)

Préférer les médicaments :

• ayant le moins d’effets indésirables et d’interactions

• les plus simples à prendre (1 prise par jour si possible)

• à demi-vie courte

Choisir la forme galénique la plus adaptée au handicap du patient

Eviter le cumul d’ordonnance : Généraliste : coordonnateur de la prescription

• L’ophtalmologiste n’est pas un médecin à part

• Attention à la sortie de l’hôpital

• Rôle du pharmacien

Vigilance accrue si :

• Prescription d’un médicament :

o à marge thérapeutique étroite

o psychotrope

o cardiovasculaire

o mis récemment sur le marché

• Prescription d’une association de produits actifs

• Prescription de plusieurs médicaments ayant une même propriété pharmacologique

• Affections intercurrentes :

o Troubles digestifs, fièvre avec anorexie, coup de chaleur et toute situation induisant

une déplétion hydrosodée

o Episodes infectieux

OBSERVANCE ET AUTO-MÉDICATION

Automédication : • Fréquente chez le SA • Peu avouée, difficile à chiffrer • Préoccupante en gériatrie car se surajoute à une liste souvent déjà longue de médicaments • A rechercher systématiquement

Observance :

• Terme controversé, plutôt adhésion au trt

• Impact clinique et économique de l’observance des trts par les SA peu étudié

• L’âge en soi ne serait pas un facteur de mauvaise observance.

• Polymédication : le plus souvent retrouvée dans les études comme un facteur de risque

(FdR) indépendant ainsi que certaines comorbidités

• Complexité du trt : FdR indépendant

• Certaines stratégies doivent être utilisées : communication, empathie, écoute, croyance,

préférences, habitudes de vie

Les raisons :

• croyances associées, mauvaise compréhension de la maladie

• préjugés contre les médicaments

• contraintes de la prise en charge, crainte des effets indésirables

• manque de confiance envers le prescripteur, modalités de la prescription

• effets secondaires

• ordonnances multiples

• inadaptation d’une forme galénique

• troubles des fonctions cognitives et difficulté de l’acquisition du médicament

2010 : automédication chez 85% des Français, en particulier les femmes. En depuis 2000 («

libre accès » de 200 médicaments depuis l’été 2008 ; déremboursements successifs et de

20 % du remboursement de 150 médicaments en avril 2010 ; publicité à laquelle il est difficile

d’échapper, en tous lieux, publics et à domicile (presse, émissions télévisées), avec risque

d’une information incontrôlable quant à ses conséquences et plus propre à séduire qu’à

convaincre). Recours en cas de : • douleurs, fièvre, maux de tête (85 %) ;

• maux de gorge, rhinite allergique, rhume, toux (79 %) ;

• douleurs à l’estomac, troubles digestifs (42 %) ;

• problèmes de peau (39 %) ;

• soins bucco-dentaires (38 %) ;

• fatigue (34 %) ;

• problèmes de circulation sanguine (16 %) ;

• produits gynécologiques (15 %) ;

• substituts nicotiniques (5 %).

Responsabilités et automédication :

• De l’usager

• Du médecin : toute prescription doit être conforme aux dispositions du code de déontologie

(art. 8, 21, 34, 35, 39) comme aux dispositions du code la santé publique et du code de la

sécurité sociale relatives aux nouvelles règles de prescription obliger le médecin, dans

l’intérêt de ses patients, à une prescription médicamenteuse rigoureuse (posologie, durée du

traitement, modalité d’administration), à s’enquérir de la nature des traitements suivis, de

leur observance, d’une éventuelle automédication non signalée

• Du pharmacien : code de la santé publique (art. R 5015-1) : « le pharmacien a un devoir

particulier de conseil lorsqu’il est amené à délivrer un médicament qui ne requiert pas une

prescription médicale. Il doit par des conseils appropriés et dans le domaine de ses

compétences, participer au soutien apporté au patient ».

ENTOURAGE, AIDANT, GESTION DES

MÉDICAMENTS AU DOMICILE OU EN INSTITUTION

Vigilance accrue chez les sujets :

• Polypathologiques

• Insuffisants rénaux

• Dénutris

• Déments

avec des troubles locomoteurs

avec un déficit sensoriel

avec un profil psychologique particulier

Accidents non négligeables en institution

Aidant : mari, famille, voisin, IDE à domicile

Pilulier semainier

Visite de la pharmacie familiale régulière, occasion de remarques relatives à la

consommation, l’inutilité et la péremption des différents médicaments

Mise en garde contre l’autoprescription qui ne constitue pas une solution à toutes les

pathologies dues en particulier à certains excès

Repérage : tabac, alcool, alimentation.

COMMUNICATION ET COORDINATION ACTIVE

DANS LE PARCOURS DE SOINS

Objectifs à atteindre

Fondements

d’un système optimal

Moments

à risques :

transitions

Continuité du traitement médicamenteux ou « seamless care » :

− À l’admission, au moins une erreur dans l’historique médicamenteux pour 27 – 54% des patients

− 63,7 % des patients sortant de l’hôpital font l’expérience d’un problème lié aux médicaments

− 60 % des réadmissions non programmées des patients âgés pourraient être évitées par une intervention

plus efficace à la sortie de l’hôpital

Seamless care : Différentes définitions (Canada, Australie, US) : “La continuité souhaitable des

soins dispensés à un patient dans le système de soins de santé parmi l’éventail de soignants et

d’environnements.” • “Eventail de soignants” soins multidisciplinaires et interactions des ≠ différentes professions de santé

interagissent pour dispenser les soins de façon globale au patient.

• “Environnements” ≠ sites de soins de santé (hôpital et première ligne – domicile, maison de revalidation

et de repos), et la transition entre eux)

Les caractéristiques les plus importantes :

• Avoir un processus du soins et les responsabilités des différents soignants bien définis, et

responsabilité partagée entre tous les professionnels de santé concernés

• Obtenir un historique médicamenteux exact,

• Développer un plan de trt à l’admission et à la sortie intégrer à la prise en charge globale,

• Dispenser une quantité adéquate de médicaments à la sortie,

• S’assurer que le patient a bien été éduqué sur le plan de traitement de sortie, et

• Communiquer les informations relatives au suivi de la prise en charge

• MG souvent mentionné comme le prof. de santé le plus approprié pour coordonner la gestion

des médicaments

• Groupe vulnérable nécessitant une attention particulière : patients gériatriques, patients avec

un profil psychiatrique, patients poly‐médiques

Barrières à de multiples niveaux :

• Vie privée,

• Manque de standardisation,

• Manque de volonté à changer,

• Manque de temps pour donner suite aux solutions,

• Résistance (professionnelle) à tous niveaux,

• Accessibilité des solutions (standardisation, soutien et mise en place des solutions techniques

adéquates)

DOSSIER MEDICAL:

SOURCE DE DONNÉES ET ASPECT MÉDICO-LÉGAL

Autrefois : mémoire du médecin suffisante pour enregistrer les données relatives

aux patients et servir l’exercice médical : données médicales rassemblées sous forme

d’articles médicaux, de registres à visée épidémiologique, nosologique et

administrative, versus dossier médical type « prise de notes » pour guider la pratique

19e siècle : dossier médical créé en milieu hospitalier, adapté peu à peu pour

répondre aux exigences d’une médecine en pleine évolution et amélioration technique

Arrêt Mercier du 20 mai1936 en France (puis arrêt X c Mellen au Québec en 1957) :

relation médecin patient contractuelle

Années 1970 : outil de dialogue et de correspondance entre les professionnels

2002 : accessible de droit aux patients

• Assurer et optimiser la continuité des soins entre professionnels (suivi ++++)

• Aider le patient dans son parcours de soin (véhicule d’information,

d’autonomisation et d’éducation à la santé)

• Mais aussi : outil de traçabilité de la qualité des pratiques, nécessaire pour :

o la recherche médicale (santé publique, recherche clinique)

o le suivi médico-économique et la rationalité des actes

o le patient s’il souhaite faire valoir ses droits en cas de contentieux

MESSAGES PRINCIPAUX

• Les plus de 65 ans (SA) représentent 16 % de la population française et environ 40 % de

la consommation de médicaments en ville

• Iatrogénie : responsable de plus de 10 % des hospitalisations chez les plus de 65 ans et

de près de 20 % chez les octogénaires (STA)

• Risque iatrogénique majoré par la polymédication souvent légitime chez le SA

polypathologique et fragilisée

• Plus qu’à tout autre âge, les objectifs thérapeutiques diffèrent d’un sujet âgé à l’autre, et

dépendent de l’espérance de vie, de la qualité de vie, et des préférences du patient

• Hiérarchiser avec l’adhésion du patient les pathologies à traiter

• Envisager une éventuelle iatrogénie devant tout nouveau symptôme chez un patient âgé

• Lors de toute introduction de nouveau trt, rechercher si chaque médicament consommé

est toujours nécessaire et compatible avec le nouveau

• Adapter la prescription des médicaments au SA (âge, poids, filtration rénale, fonction

hépatique)

• Réévaluations diagnostiques régulières pour supprimer les médicaments devenus inutiles

• Notion d’ASMR essentielle : moins prescrire les médicaments ayant un service médical

rendu insuffisant

• Evaluation indispensable de l’observance et d’une éventuelle automédication

• Identifier la personne responsable de la gestion des médicaments : patient ou aidant

• Bien marquer sur l’ordonnance pour chaque médicament : galénique (adaptée), durée de

prise, posologie optimale (avec répartition nycthémérale)

• Eviter le cumul de plusieurs médicaments pour un même symptôme à traiter

MODALITÉS DE PRISE EN CHARGE

PAR L’ASSURANCE MALADIE

Actuellement tous les soins inhérents à un accident iatrogénique sont pris en charge

Nombreuses campagnes d’information, notamment AFSSAPS et patients eux-mêmes

Démarches un peu « à hue et à dia » :

•Volonté des pharmaciens de dissocier la médication vendue après leur « conseil éclairé »,

de celle faite en parapharmacie ou sur internet, sous la seule responsabilité du patient-

consommateur

•Volonté des consommateurs d’impliquer la responsabilité des médecins et des

pharmaciens toujours plus avant : volonté, dans l’intérêt du patient d’une attitude

déontologique commune, incluant :

ol’aide et l’encouragement au bon usage du médicament, l’amélioration de la

communication dans les relations entre patients, médecins et pharmaciens et tous les

professionnels de santé dans l’espace d’une sécurité sanitaire accrue

oune formation continue indispensable qui pourrait comporter également la mise en place

d’un enseignement pluridisciplinaire incluant médecins et pharmaciens

INDICATEUR RETENU

PATIENT N

Réalisé Non réalisé Non

concerné

Mention de l’âge et du poids dans le dossier médical

Dosage de la clairance de la créatinine de moins d’un an

Evaluation de l’observance

Evaluation de l’automédication

Prescription structurée et hiérarchisée par pathologie

Indication actualisée de chaque médicament

Recherche d’association médicamenteuse contre-indiquée

Galénique adaptée, durée de prise, posologie optimale

pour chaque médicament

Pas plus de deux psychotropes dans le traitement

Pas plus d’un AINS dans le traitement

Indicateur additionnel éventuel choisi :

GRILLE DE RECUEIL DES DONNEES

MODALITES DE SELECTION DES DOSSIERS

• Dossiers 1 à 5 : méthode rétrospective avant la partie formative :

listage des patients de plus de 75 ans, ou plus de 65 ans et

polypathologique, présentant une ordonnance avec plus de 2 produits,

reçus en consultation dans les 6 mois précédant le premier accès à

notre « espace membres » (liste extraite d’un fichier informatique ou

constituée manuellement) avec tirage au sort de 5 dossiers

• Dossiers 6 à 10 : méthode prospective pendant au moins 3 mois à

partir du premier accès à notre « espace membres » (étape 2) : listage

des patients de plus de 75 ans, ou plus de 65 ans et polypathologique,

présentant une ordonnance avec plus de 2 produits, reçus au fil des

consultations (liste extraite d’un fichier informatique ou constituée

manuellement) avec tirage au sort de 5 dossiers