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Annales de pathologie (2013) 33, 155—161 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com RECOMMANDATIONS Prise en charge de la pièce de prostatectomie radicale. Résultats de la conférence de consensus de la Société internationale d’uropathologie (ISUP) International Society of Urological Pathology (ISUP) Consensus Conference on handling and staging of radical prostatectomy specimens Eva Compérat a,, Philippe Camparo b , John Srigley c , Brett Delahunt d , Lars Egevad e , ISUP Consensus Working Group, Mahul Amin f , Daniel M. Berney g , Athanase Billis h , Liang Cheng i , Jonathan Epstein j , Andrew Evans k , David Grignon i , Peter Humphrey l , Cristina Magi-Galuzzi m , Rodolfo Montironi n , Hemamali Samaratunga o , Puay Hoon Tan p , Lawrence True q , Theo van der Kwast k , Thomas Wheeler r a Service d’anatomie et cytologie pathologique, hôpital La Pitié-Salpêtrière, UPMC Paris VI, 47-83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France b Laboratoire de pathologie, 80000 Amiens, France c Department of Pathology and Molecular Medicine, McMaster University, Hamilton, ON, Canada d Department of Pathology and Molecular Medicine, Wellington School of Medicine and Health Sciences, University of Otago, Wellington, Nouvelle-Zélande e Department of Oncology-Pathology, Karolinska Institutet, Stockholm, Suède f Department of Pathology and Laboratory Medicine at Cedars-Sinai Medical Center, David Geffen School of Medicine at the University of California, Los Angeles, Californie, États-Unis g Department of Cellular Pathology, Barts and the London Queen Mary’s School of Medicine and Dentistry, The Royal London Hospital, Londres, Royaume-Uni h Department of Pathology, School of Medicine, University of Campinas-Unicamp, Sao Paulo, Brésil i Indianapolis University Health Pathology Laboratory, Indianapolis, États-Unis j Johns Hopkins Medical Institutions, Anatomic Pathology Consultation Service, Baltimore, États-Unis k University Health Network, Toronto, Ontario, Canada l Department of pathology and immunology, Washington University School of Medicine, Saint-Louis, États-Unis m DepartmentAnatomic Pathology, Cleveland Clinic Main Campus, Cleveland, États-Unis Auteur correspondant. Adresses e-mail : [email protected], [email protected] (E. Compérat). 0242-6498/$ see front matter © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. http://dx.doi.org/10.1016/j.annpat.2013.04.017

Prise en charge de la pièce de prostatectomie radicale. Résultats de la conférence de consensus de la Société internationale d’uropathologie (ISUP)

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Page 1: Prise en charge de la pièce de prostatectomie radicale. Résultats de la conférence de consensus de la Société internationale d’uropathologie (ISUP)

Annales de pathologie (2013) 33, 155—161

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

RECOMMANDATIONS

Prise en charge de la pièce de prostatectomieradicale. Résultats de la conférence de consensus dela Société internationale d’uropathologie (ISUP)

International Society of Urological Pathology (ISUP) Consensus Conference onhandling and staging of radical prostatectomy specimens

Eva Compérata,∗, Philippe Camparob, John Srigleyc,Brett Delahuntd, Lars Egevade, ISUP ConsensusWorking Group, Mahul Aminf, Daniel M. Berneyg,Athanase Billish, Liang Cheng i, Jonathan Epstein j,Andrew Evansk, David Grignon i, Peter Humphrey l,Cristina Magi-Galuzzim, Rodolfo Montironin,Hemamali Samaratungao, Puay Hoon Tanp,Lawrence Trueq, Theo van der Kwastk,Thomas Wheeler r

a Service d’anatomie et cytologie pathologique, hôpital La Pitié-Salpêtrière, UPMC Paris VI,47-83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, Franceb Laboratoire de pathologie, 80000 Amiens, Francec Department of Pathology and Molecular Medicine, McMaster University, Hamilton, ON,Canadad Department of Pathology and Molecular Medicine, Wellington School of Medicine and HealthSciences, University of Otago, Wellington, Nouvelle-Zélandee Department of Oncology-Pathology, Karolinska Institutet, Stockholm, Suèdef Department of Pathology and Laboratory Medicine at Cedars-Sinai Medical Center, DavidGeffen School of Medicine at the University of California, Los Angeles, Californie, États-Unisg Department of Cellular Pathology, Barts and the London Queen Mary’s School of Medicineand Dentistry, The Royal London Hospital, Londres, Royaume-Unih Department of Pathology, School of Medicine, University of Campinas-Unicamp, Sao Paulo,Brésili Indianapolis University Health Pathology Laboratory, Indianapolis, États-Unisj Johns Hopkins Medical Institutions, Anatomic Pathology Consultation Service, Baltimore,États-Unisk University Health Network, Toronto, Ontario, Canadal Department of pathology and immunology, Washington University School of Medicine,Saint-Louis, États-Unism DepartmentAnatomic Pathology, Cleveland Clinic Main Campus, Cleveland, États-Unis

∗ Auteur correspondant.Adresses e-mail : [email protected], [email protected] (E. Compérat).

0242-6498/$ — see front matter © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.http://dx.doi.org/10.1016/j.annpat.2013.04.017

Page 2: Prise en charge de la pièce de prostatectomie radicale. Résultats de la conférence de consensus de la Société internationale d’uropathologie (ISUP)

156 E. Compérat et al.

n Institute of Pathological Anatomy and Histopathology, University of Ancona, Via Conca 71,Torrette, Ancona, Italieo Department of Pathology Sullivan Nicolaides Pathology, Taringa, Australiep Department of Pathology, Singapore General Hospital, Outram Road, 169608 Singapourq Anatomic Pathology, University of Washington Medical center, Seattle, États-Unisr Baylor College of Medicine, Department of Pathology and Immunology, Houston, Texas,États-Unis

le 8 avril 2013 mai 2013

ationale d’uropathologie (ISUP) a organisé en 2009 une conférenceen charge et la stadification d’une pièce de prostatectomie. Lese sont résumés dans cette revue. Elle précise les recommandations

scopique, la macroscopie, la sous-stadification pT2, le volume tumo-rostatique, l’infiltration des vésicules séminales, l’envahissement

chirurgicales. Ces recommandations forment la base d’une analyseie nécessaire à une prise en charge consensuelle et optimale.. Tous droits réservés.

national Society of Urological Pathology (ISUP) consensus confe-ing of radical prostatectomy specimens issued recommendationslogy reporting of radical prostatectomy specimens. The conferenceg, T2 substaging, prostate cancer volume, extraprostatic extension,minae con

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Accepté pour publication

Disponible sur Internet le 29

MOTS CLÉSProstate ;Adénocarcinome ;Prostatectomieradicale ;Stade ;Pronostic

Résumé La Société internde consensus pour la prise

résultats de cette conférencconcernant l’analyse macroral, l’envahissement extrapganglionnaire et des margesdes pièces de prostatectom© 2013 Elsevier Masson SAS

KEYWORDSProstate;Adenocarcinoma;Radicalprostatectomy;Stage;Prognosis

Summary The 2009 Interrence on handling and stagfor standardization of pathoaddressed specimen handlinlymphovascular invasion, seThis review summarizes thprocess.© 2013 Elsevier Masson SAS

ntroduction

armi les différents éléments permettant le choix desptions thérapeutiques après prostatectomie radicale (PR),e compte rendu (CR) anatomopathologique constitue un desléments clés [1]. La Société internationale d’uropathologieISUP) a organisé en 2009 une conférence de consensus àoston Massachusetts, afin d’harmoniser la prise en chargenatomopathologique des pièces de prostatectomie et édic-

er des recommandations sur les différents éléments devantpparaître dans ces compte rendus. Cette revue est destinée

faire le point sur les résultats de cette conférence [2—7].Les précédentes conférences de consensus organisées par

’ISUP concernaient l’évaluation des grades dans le carci-ome urothélial et de la prostate (score de Gleason) [8,9].a participation à ces conférences était réservée aux spécia-istes reconnus dans le domaine de l’uropathologie membrese l’ISUP. Afin d’éviter une surreprésentation de patholo-istes universitaires et donc un biais de recrutement despécialistes participants, seuls les membres seniors à joure leur cotisation ont été autorisés à participer à la réunione consensus de Boston, internes et résidants étant exclus.

Précédemment à la conférence, un questionnaire avaitté adressé aux membres de la société dans l’objectif deéterminer les modes de prise en charge habituelle desièces de PR par chaque pathologiste [2]. Cent cinquante-ept membres de l’ISUP issus de 26 pays ont répondu àe questionnaire. La conférence de consensus a réuni16 délégués originaires de 23 pays et s’est tenue au cours dueeting annuel de l’USCAP en 2009. Parmi les participants,

9 (62 %) étaient d’Amérique du Nord, 22 (19 %) d’Europe,1 (10 %) d’Asie, six (5 %) d’Amérique du Sud, et 5 (4 %)’Australie et de Néo Zélande. Quatre-vingt-deux délégués74 %) travaillaient dans un hôpital universitaire, 11 (10 %)

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l vesicle invasion, lymph node metastases and surgical margins.clusions and recommendations resulting from the consensus

rights reserved.

Tableau 1 Groupes de travail pour la conférence deconsensus.Working groups of consensus meeting.

Groupe detravail

Objectifs

1 Prise en charge de la pièce de PR2 Sous-stadification T2 et volume du CaP3 EEP, envahissement lymphovasculaire

et CaP localement avancé4 VS et curage ganglionnaire5 Marges chirurgicales

PR : prostatectomie radicale ; CaP : cancer de la prostate ; VS :vésicule séminale ; EEP : extension extraprostatique.

ans des hôpitaux de proximité, 11 (10 %) dans des labora-oires privés et sept (6 %) dans d’autres institutions. Pendanta conférence, des groupes de travail organisés en cinq sous-omités ont présenté les résultats de l’enquête ainsi quees informations supplémentaires issues de la littératureTableau 1). Les analyses et conclusions de ces sous-comitésont présentés ci après.

rise en charge de la prostatectomieadicale

’examen de la pièce de PR permet de préciser le diagnostictabli par biopsie de prostate. Il permet également de déter-iner certains paramètres histopronostiques. L’examenacroscopique joue ici un rôle moins fondamental que dans

Page 3: Prise en charge de la pièce de prostatectomie radicale. Résultats de la conférence de consensus de la Société internationale d’uropathologie (ISUP)

Prise en charge de la pièce de prostatectomie radicale

Tableau 2 Recommandations pour la prise en charge dela pièce de PR.Recommendations for handling of radical prostatectomy speci-mens.

Décisions de consensus, prise en charge

Les VS doivent être enlevées avant de peser la pièceRapporter le poids de la prostateRapporter les trois dimensions de la prostateEncrer la prostate avec au moins 2 couleursCouper après bonne fixationMéthode de conisation modifiée pour apex et baseSi prostate incluse partiellement, le mentionner dans le

CR

VS : vésicules séminales ; CR : compte rendu.

d’autres organes, ce qui permet une standardisation plusfacile de la prise en charge (Tableau 2).

La PR peut être adressée au laboratoire d’anatomiepathologique, soit à l’état frais, soit dans du fixateur (habi-tuellement du formol). La prostate doit être pesée aprèsablation des vésicules séminales. Les corrélations de cepoids avec les données radiologiques et du toucher rectaleffectué par le clinicien sont bonnes. Les mesures des troisdimensions sagittales, transversales et frontales doiventêtre indiquées.

Les techniques de congélation du tissu prostatique à viséede recherche n’ont pas été abordées lors de la conférence,néanmoins des données collectées par les questionnairesmontraient que les techniques les plus utilisées étaient,soit des biopsies au punch, soit des coupes de tissu prosta-tique après repérage macroscopique complété d’un examenmanuel (toucher).

De facon consensuelle, il a été admis que la surfacede la prostate devait être encrée après prise des mesurespar exemple par encre de Chine. L’usage d’au moinsdeux couleurs est recommandé (Fig. 1), afin de permettrel’orientation de la pièce microscopiquement.

De même, il était recommandé de couper la pièce dePR après une fixation adéquate afin d’éviter d’éventuellesdéformations tissulaires, susceptibles de gêner l’examen deslimites d’exérèse.

Figure 1. Prostate encrée avec deux couleurs. Verte à droite,noire à gauche.Prostate inked in two colors. Right side green, left side black.

157

Figure 2. Région de l’apex et de la base découpées après repé-rage.Apex and base cut after recognition.

La prise en charge de l’apex est primordiale, les localisa-tions tumorales et l’existence de marges positives étant plusfréquentes dans cette localisation. La mise à plat est décon-seillée, car cette technique peut mener à une mauvaiseévaluation des limites d’exérèse [10]. Il est donc recom-mandé d’individualiser la région de l’apex et de l’inclureaprès segmentation sagittale à la manière d’une conisa-tion. Cette même technique de conisation est égalementconseillée pour la région de base (Fig. 2 et 3). Cependant,compte tenu de la moindre fréquence de marges d’exérèsepositives à ce niveau, certains établissements considèrentacceptable une inclusion de la base « à plat » [10].

L’inclusion en totalité de la prostate a été égalementlargement débattue. Le cancer de la prostate (CaP) étantdifficilement reconnaissable macroscopiquement, il existeun danger d’une sous-estimation de l’extension tumorale.Il est alors concevable d’inclure la prostate en totalité, cequi de plus permet d’éviter des défauts d’échantillonnage(évaluation du score de Gleason) et permet une meilleureapproximation du volume tumoral. Néanmoins, il est admisqu’une inclusion partielle soit réalisée en particulier pourdes raisons financières (certains systèmes de santé natio-naux ne valorisant pas une inclusion en totalité). Celle-ci

Figure 3. Segmentation sagittale et application de la techniquede conisation.Sagittal segmentation and cut by modified cone method.

Page 4: Prise en charge de la pièce de prostatectomie radicale. Résultats de la conférence de consensus de la Société internationale d’uropathologie (ISUP)

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oit alors intéresser les marges et la région périphériqueventuellement complétée d’une inclusion en totalité enas de négativité des premiers échantillons prélevés. Néan-oins, seulement 23,6 % des 157 participants envisageaient

a possibilité d’une inclusion partielle de la PR. En cas’inclusion partielle, il apparaît nécessaire de mentionnere caractère partiel de cette inclusion dans le CR.

ous-stadification et volume du cancer dea prostate

our le CaP localisé à la glande pT2, les questions suivantesnt été discutées :sous-stadification pT2a-c ;description des tumeurs multifocales ;intérêt de la détermination du volume du cancer.

ous-stadification

n CaP pT2a est défini comme une tumeur occupant moinse la moitié d’un seul lobe prostatique. Un CaP est pT2borsqu’il occupe plus que la moitié d’un lobe (en d’autresermes lorsque sa dimension principale est supérieure à laoitié de la plus grande dimension du lobe) sans dépasser

elui-ci. La définition d’un CaP pT2c est sujette à contro-erses. Il n’est en effet pas clairement établi si la présencee foyers minimes (< 0,5 cm3) controlatéraux suffit à classerne tumeur pT2c ou si ne doit être prise en compte dansette sous-stadification que la tumeur principale lorsqu’elleépasse la ligne médiane. Plusieurs éléments ont été dis-utés. Par ailleurs, la valeur pronostique du dépassemente la ligne médiane n’est pas clairement établie, d’autreart la catégorie des tumeurs pT2b est rare, car dans lalupart des cas, un CaP occupant plus de la moitié d’unobe dépasse la ligne médiane et/ou n’est pas limité àa glande. De fait, les CaP pT2b ont un pronostic procheoire moins favorable que les cancers pT2c. Plusieurs sys-èmes alternatifs ont été discutés, mais aucun consensuse pouvant être trouvé et malgré le maintien de la sous-tadification dans la classification TNM septième édition, les

xperts réunis à Boston ont convenus de ne plus utiliser latadification pT2a, b ou c dans le CR de PR [11]. Compte-enu du pronostic relativement favorable des CaP limités

la glande, l’utilité des sous-stades peut effectivementtre remise en cause. Les experts ont également convenuue ce point sera sans aucun doute source de discussionsvec les urologues. Cependant, le stade clinique cT2, qui

un impact dans la prise en charge initiale, se base sur leoucher rectal (TR). Compte tenu de la plus fine précisione l’examen microscopique par rapport à l’analyse cliniqueTR), et de l’implication thérapeutique non prouvée de laous stadification, l’intérêt de ce stade clinique se perd auours de l’examen anatomopathologique. De plus, l’impacte l’imagerie dans l’évaluation préopératoire du cancer (etonc dans le choix des options thérapeutiques) n’a pas étérise en compte dans ces sous-stadification histologiques quiemeurent, elles, post-chirurgicales.

ocumentation des tumeurs multifocales

es données dans la littérature suggèrent que les tumeurse la zone transitionnelle ont un pronostic plus favorableue celles de la zone périphérique à taille et grade équi-alents, pour la raison simple que ces tumeurs se situent

une plus grande distance des limites anatomiques de la

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E. Compérat et al.

lande prostatique. Par ailleurs, les tumeurs de la zone anté-ieure sont plus difficilement détectables par des biopsiese la prostate selon les protocoles en sextant standards,e multiples séries de biopsies pouvant être nécessairesu diagnostic de tumeur. Ainsi, il a été admis que la zone’origine du cancer devait être mentionnée dans le CRathologique.

Le concept de la tumeur index a également été discuté,es partisans de la désignation de la tumeur index commetant celle possédant le grade le plus élevé s’opposant

ceux désignant la tumeur de plus grand volume. Aucunonsensus n’ayant pu être obtenu, le groupe d’experts n’aas été en mesure de fournir de recommandation.

olume tumoral

e nombreuses méthodes peuvent être utilisées dans’évaluation du volume tumoral, planimétrie, méthode avecrille, évaluation optique du pourcentage de surface de larostate occupé par le CaP ou mesure du diamètre maxi-al de la tumeur. Le volume du CaP est corrélé aux autres

acteurs pronostiques comme le grade, le stade, la ploï-ie et au pronostic des malades traités par PR. Certainsuteurs rapportent que le volume tumoral n’est pas unacteur pronostique indépendant, en analyses multivariéesncluant le score de Gleason, la présence d’une exten-ion extraprostatique, la positivité des marges chirurgicalest l’envahissement des vésicules séminales [12]. D’autrestudes concluaient à l’inverse que la taille du CaP constituen facteur de pronostic indépendant. Compte tenu de cesonnées controversées, et des difficultés de reproductibi-ité des mesures de volumes, les experts recommandaientn conclusion que la mesure du volume du CaP n’est pasbligatoire, mais qu’il était raisonnable de donner la taillee la tumeur, en l’occurrence le diamètre le plus importantans le foyer tumoral le plus grand.

xtension extraprostatique,nvahissement lymphovasculaire et

aladie localement avancée

e qu’il convient souvent d’appeler « capsule » prostatiquest une structure mal définie ne constituant pas anatomi-uement une capsule à proprement parlé. Il s’agit en fait’une transition entre un stroma prostatique condensé et unissu conjonctif qui entoure la glande et constitue chirurgi-alement un plan de clivage facilement reconnu [5]. Cettetructure est particulièrement peu définie autour de l’apex,

la prostate antérieure et autour de la base de la glande.our ces raisons, le terme d’« extension extraprostatique »EEP) est considéré comme plus approprié que « pénétrationu franchissement de la capsule ». L’EEP est le plus fré-uemment observé dans la région postérolatérale, vers lesandelettes neuro-vasculaires et comme précisée ci-avantans la région de l’apex prostatique. Un CaP arrivant auontact du tissu adipeux périprostatique ou infiltrant ce der-ier doit être considéré comme un CaP avec EEP. Néanmoins,ontrairement à ce qui peut être observé sur BP, les partici-ants ont convenu de rapporter comme EEP sur des pièceses PR un CaP déformant la courbure de la glande et entouré’une stroma réaction desmoplastique (bulging carcinoman anglais) (Fig. 4). Ainsi, dans le cas d’un CaP limité par uneande fibreuse, dépassant le parenchyme prostatique ou leuscle lisse, le diagnostic d’EEP doit être rapporté. Dans

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Prise en charge de la pièce de prostatectomie radicale 159

Tableau 3 Recommandations pour le compte rendu(CR) d’une prostatectomie radicale (PR).Recommendations for reporting of radical prostatectomy speci-mens.

Décisions de consensus, CR PR

Ne plus utiliser la sous-stadification pT2Utiliser une méthode objective pour rapporter la taille

de la tumeurRapporter la zone de la localisation de la tumeur indexEEP si la tumeur est observée au-delà des limites

géométriques du parenchyme prostatique et cernéed’une bande fibreuse

EEP si la tumeur est sous du muscle lisse condenséEEP peut être identifiée dans des sections de l’apex

Figure 4. Glande tumorale entourée par stroma fibreux, la glandeest à distance du cancer de la prostate, selon les recommandationscette tumeur est à considérer comme pT3a.Tumoral gland surrounded by fibrous stroma, the gland is at dis-tance from the prostate, according to the recommendations thistumor has to be considererd as pT3a.

des zones où la limite de la prostate est particulièrementpeu définie, comme dans la zone antérieure, l’apex et lecol vésical, la croissance de la tumeur dans le tissu adi-peux ou le contact avec ce dernier doit être présente pourporter le diagnostic d’un EEP. Au niveau de l’apex et dansla zone antérieure où il existe une transition entre le tissuprostatique et le muscle strié du pelvis, les participants ontconvenu de ne pas considérer le simple contact du CaP avecdu muscle strié comme une EEP.

L’EEP peut être stratifiée comme focale ou extensive (nonfocale) [13,14]. Alors que dans la littérature les patientsprésentant une EEP focale ont un meilleur pronostic aprèsPR que ceux avec EEP extensive, il n’existe cependant pasde définition uniforme de catégories focale/extensive. Desterminologies comme « quelques glandes en dehors du tissuprostatique » [14] ou « moins d’un champ au fort grossisse-ment dans moins de deux sections » [15] ont été proposés

pour définir une EEP focale. Sung et al. proposaient récem-ment de mesurer la distance radiaire d’une EEP, le cut-offde 0,75 mm ayant une signification pronostique [16]. Cetteméthode a quelques désavantages : elle est d’évaluation dif-ficile, car la limitation de la prostate est peu définie et lepoint de départ n’est pas toujours évident. Aucun consen-sus sur les modalités et valeurs à préciser n’ayant pu êtreétabli, les recommandations de la conférence de consensusconcernant l’EEP sont de rapporter celle ci comme focale ouextensive suivant les considérations du lecteur, mais alors lataille de l’EEP doit être mentionnée dans le CR (Tableau 3)[5].

Des analyses uni- et multivariées ont montré qu’il existeun risque de récidive après PR s’il existe un envahissementlymphovasculaire [17,18]. D’un commun accord, il est doncdécidé de préciser ces aspects dans le CR anatomopatholo-gique.

Dans les éditions plus anciennes de la classification TNM,l’envahissement du col de la vessie était considéré commepT4, que l’envahissement soit micro- ou macroscopique. Lesexperts du sous-groupe ont cependant rapporté considérantles données de la littérature que ces patients avaient unpronostic équivalent à ceux ayant une EEP dans une locali-sation autre. Les experts participant ont donc été d’accordpour réviser la classification TNM en ce sens. En effet, dans

Rapporter la localisation d’une EEPÉvaluer l’EEP de facon qualitative (focale vs diffuse)Évaluer l’EEP de facon quantitative (taille)Envahissement du col de la vessie à considérer comme

pT3aRapporter l’envahissement lymphovasculaireSeul l’envahissement des VS en dehors du tissu

prostatique est à considérer comme pT3bLa recoupe du canal déférent n’est pas obligatoireRapporter le nombre de ganglion lymphatique et le

diamètre de la plus grande métastaseCaP proche de la marge chirurgicale est considéré

comme une marge négativeRapporter la localisation d’une marge positiveRapporter l’extension d’une marge positive en

millimètresDes limites distales et proximales sont à rapporter

comme col vésical et apex

CR : compte rendu ; PR : prostatectomie radicale ; EPP :extension extraprostatique ; VS : vésicule séminale.

la dernière édition, l’envahissement microscopique du colvésical est considéré comme pT3a, un envahissement macro-scopique reste pT4 [11].

Vésicules séminales (VS) et ganglionslymphatiques

Un CaP envahissant les VS est de mauvais pronostic. Lecancer envahit à partir de la base de la prostate les VS,trois différents types d’envahissement ont été décrits [19].Néanmoins, aucune valeur pronostique différentielle n’aété rapportée selon le mode d’envahissement [20]. Il a enrevanche été rapporté qu’un envahissement de la partieintraprostatique des VS est de meilleur pronostic que lorsquel’envahissement des VS est extraprostatique. Pour cette rai-son, il a été convenu de désigner comme pT3b les seulsCaP présentant une infiltration des VS extraprostatiques.Le terme « la partie intraprostatique de la VS » n’est pasconseillé dans un CR [6].

Aucun consensus n’a pu être établi dans la prise en chargeoptimale des curages ganglionnaires. En particulier, il estlaissé au libre arbitre des pathologistes d’inclure la totalitéd’un curage recu ou les seuls ganglions macroscopiquementidentifiables, voire un simple échantillon de chaque ganglionlymphatique identifié macroscopiquement.

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igure 5. Ganglion métastatique avec rupture capsulaire. Le dia-ètre en mm ou cm est à rapporter.etastatic lymph node with extracapsular growth. The largest dia-

eter in millimeter or centimeter has to be reported.

Le comptage sur lame des ganglions prélevés est fait para quasi-totalité des pathologistes. Quand bien même il até démontré que le diamètre de la plus grande métastaseanglionnaire est un facteur prédictif plus important que leombre de ganglions envahis, la plupart des pathologistesapportent seulement le nombre de ganglions métastatiques21—23]. La rupture capsulaire d’un ganglion métastatiquee présente pas de valeur prédictive en analyse multivariéest il n’apparaît pas nécessaire de rapporter celui-ci dans unR pathologique (Fig. 5) [22].

arge chirurgicale (MC)

a prostate, comme indiquée précédemment étant entou-ée dans la plus grande partie de sa circonférence par unene membrane conjonctive, et la marge chirurgicale (dis-ance entre la tumeur et la limite d’exérèse) ne pouvanttre étendue compte tenu des contraintes opératoires, one peut considérer une marge atteinte que si le CaP arrive

la limite d’exérèse encrée [7]. Une marge est rappor-ée comme négative si le CaP est séparé de la surface

igure 6. Marge chirurgicale négative. Fine membrane de tissubreux entre la limite encrée et la tumeur.egative surgical margin. Small amount of fibrous tissue between

nked limit and tumor.

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E. Compérat et al.

igure 7. Minime contingent tumoral arrivant à la limite’exérèse chirurgicale.inor tumor focus extending to the surgical margin.

ncrée, même s’il s’agit d’un contingent fibreux minimemicrométrique) (Fig. 6). On peut mentionner que le CaPrrive proche de la limite d’exérèse, mais que la limite estégative, mais cette proximité n’influence pas le pronostic.’endroit le plus fréquemment concerné par cette probléma-ique est l’apex, mais néanmoins une MC peut être présenteans n’importe quel autre endroit sur la prostate [24—28].omme dans l’EEP, il est utile de faire la différence entrene MC focale ou étendue, mais la conférence de consensus’a pas pu se mettre d’accord sur la définition de la foca-ité (Fig. 7). Plusieurs propositions pour définir la positivité’une MC focale ont toutefois été faites :quelques rares cellules au contact avec la limite prosta-tique encrée ;MC positive sous la forme d’une glande sur un niveau decoupe ;inférieur ou égal à 3 mm de positivité sur un niveau decoupe ;positivité d’une MC limitée à une ou deux localisations.

Jusqu’à ce que soit déterminé un consensus cliniquementignificatif, il a été décidé que devait être mesurée (en mm)a longueur de la MC positive. Il a également aussi décidé deapporter la localisation de cette MC positive, car cela a unemportance pour le clinicien. Il était également conseillé deésigner les limites proximales et distales comme limitespicale et du col vésical afin d’éviter des confusions pos-ibles.

onclusion

a standardisation de la prise en charge et du compte rendunatomopathologique de la PR constitue un préalable dease à une uniformisation des approches thérapeutiquest permet d’obtenir des données uniformisées utilisablesans les protocoles de recherche internationaux sur le CaP.ette standardisation a également un rôle crucial dans laersonnalisation et la stratification des risques thérapeu-iques pour les malades atteints d’un CaP. Il apparaît, enffet, primordial de développer des stratégies de prise enharge rationnelles dans un souci d’efficience thérapeutiquet financière à l’heure où les budgets de santé apparaissente plus en plus contrôlés. Le CR fait par le pathologiste,onstitue, à ce titre, un élément fondamental.

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Prise en charge de la pièce de prostatectomie radicale

Les recommandations issues de cette conférence deconsensus ont déjà été intégrées dans les protocoles duCollege of American Pathologists et le Royal College ofPathologists of Australasia dans la prise en charge des piècesde PR. Il est probable que les résultats issus de cette réunionde travail vont influencer les recommandations futures (gui-delines) et les systèmes de stadification, comme ceux del’Union internationale contre le cancer (UICC)/AmercianJoint Comittee on Cancer (AJCC) et du TNM staging du CaP.

Déclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts enrelation avec cet article.

Références

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