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Prix d'Intégration de Sculpture monumentale à l'Urbanisme PRIX TRIENNAL  IANCHELEVICI  2014

Prix Triennal Ianchelevici 2014

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Prix d'intégrationde sculpture monumentale à l'urbanisme

P R I X   T R I E N N A L   I A N C H E L E V I C I   2 0 1 4

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P r é f a c e

IdEL IANCHELEVICI

idel ianchelevici a déployé ses talents sous diverses formes, en de très nombreux dessins et sculptures. En particulier, son héritage porte aussi sur l’art

public, visant à l’intégration d’œuvres d’art dans un environnement, qu’il s’agisse d’une place publique, d’un paysage, ou d’un projet d’architecture. son

intention était de proposer des œuvres contemporaines à la découverte et à l’appréciation du grand public.

si de nos jours ces interventions sont reconnues et sont encouragées par les pouvoirs publics et même certaines entreprises privées, il y a trente ou qua-

rante ans elles relevaient d’une démarche pionnière. C’est en vue de promouvoir davantage encore cet art public qu’est organisé tous les trois ans le Prix

ianchelevici de portée nationale et internationale, sous la coordination du Musée en Plein Air du sart-Tilman. Que ses responsables soient ici remerciés

pour leur implication spécialisée.

Jusque tout récemment, deux associations avaient pour mission d’assurer la conservation et le rayonnement de l’héritage de ianchelevici : une «Fondation»,

dépositaire de la majeure partie des œuvres léguées par l’artiste, et l’AsBL «Les Amis de ianchelevici», à la base de diverses activités et animations. Ces

deux associations ont décidé de rassembler leurs moyens et leurs actions au sein de la seule personne juridique de la Fondation. son siège est maintenu

au Musée ianchelevici de La Louvière, placé sous la direction de Madame Valérie Formery.

L’intention reste constante de promouvoir l’héritage de l’artiste dans la durée et d’illustrer sa pertinence dans le temps présent.

Jean-Louis Luxen

Président de la Fondation ianchelevici

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I d e l I a n c h e l e v i c i

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I d e l I a n c h e l e v i c i

IdEL IANCHELEVICI

Leova, Bessarabie, 1909† Maisons-Laffitte, France, 1994

Quelques sculptures monumentales de Ianchelevici

• Le plongeur et son arc, 1939 - Liège, Exposition de l’Eau une réplique de cette sculpture (Fonderie Paquot)

et de son arc (Bureau Delta) a été érigée en bordure de Meuse à Liège (port des yachts) en juin 2000 en collaboration avec l'Atelier d'Architecture Pierre Cocina.

• L’appel, 1939 - La Louvière• Monument national au prisonnier politique, Le résistant, 1947-48 - Breendonck• à la résurrection d’Israël, 1953 israël, Haïfa, Mont-Carmel• Le Verbe, 1955 installée définitivement en 1988 à sint-Niklaas• Monument Stanley, Le chasseur, le pêcheur, le pâtre, 1956

Congo, Kinshasa (Léopoldville) un exemplaire du Pâtre est intégré au Musée en Plein Air

du sart-Tilman• Perennis perdurat Poeta, 1970 intégrée en 1979 dans la zone portuaire d’Anvers,

BP Building• Camille Huysmans, 1971 Erigée à Anvers en 1981• Impatience d’avenir, 1990 érigée à Maisons-Laffitte en 2001

bIbLIogrAPHIE séLECtIVE

• Bernard Balteau, Luc Norin, Helmi Veldhuijzen, Ianchelevici ou le dessin ininterrompu, Bruxelles, 2009

• Bernard Balteau, Luc Norin, Helmi Veldhuijzen, Ianchelevici ou la matière transfigurée, Tournai, 2003

• Helmi Veldhuijzen, ianchelevici. Beeldhouwer en tekenaar, Goudriaan, 2003

• Maurice Willaert, Ianchelevici. Dessins - Tekeningen II, Bruxelles, 1991

• Les Amis de Ianchelevici, bulletin d’information semestriel, depuis 1991

• Alexandru Cebuk, Ianchelevici, Bucarest, 1989• Pierre Harmel, Ianchelevici. Dessins - Tekeningen I, Bruxelles,

1988• Collectif, Ianchelevici, catalogue publié à l’occasion de

l’ouverture du Musée ianchelevici de La Louvière, 1987• Jacques Guyaux, Un grand artiste de ce temps : Ianchelevici, in

La Revue générale, mai 1987• Carlo Bronne, Dans l’atelier de Ianchelevici, in Le Soir, 1981• Het werk van Publius Vergilius Maro, ill. par ianchelevici, Bruges

et Nimègue, 1978• Roger Avermaete, Ianchelevici, Bruxelles, 1976• Louis Lebeer, Propos sur les dessins de Ianchelevici, catalogue

d’exposition, Musée de l’Art wallon, Liège, 1967• Fred Berence, Originalité du sculpteur Ianchelevici, in Synthèses,

n° 191, avril 1962• Roger Bodart, Dessins, Bruxelles, 1957• Jean Cassou, Sculptures de Ianchelevici, Bruxelles, 1955• Robert Vivier, Sculptures de Ianchelevici, Anvers, 1955• Roger Bodart, Ianchelevici ou le don de vie, in Rythme,

août 1951

fILmogrAPHIE

• Bernard Balteau et Yvon Lammens, Ianchelevici, une vie à l’œuvre, coproduction RTBF-ACTV (disponible en DVD), 2009

LEs muséEs IANCHELEVICI

MUSéE IANCHELEVICI

Mme Valérie FoRMERyConservatricePlace communale, 21B- 7100 La Louvière+32 (0)64.28.25.30www.ianchelevici.be

CENTRE IANCHELEVICI

Place de la Vieille-église, 6F- 78600 Maisons-Laffitte

CoLLECTIoNS ARTISTIQUES DE L’UNIVERSITé DE LIèGE(Fonds d’archives Ianchelevici)

Prof. Jean-Patrick DUCHESNEDirecteurPlace du 20-Août, 7 B-4000 Liège+32(0)4.366.53.29www.wittert.ulg.ac.be

LE PrIx trIENNAL IANCHELEVICI

CoMITé DE GESTIoN

Prof. Jean-Patrick DUCHESNEPrésident

M. Eric GEwELTVice-Président

MEMBRES 

Mme Valérie FoRMERy

Prof. Jean ENGLEBERT

JURy DU PRIX IANCHELEVICI 2014

Prof. Jean-Patrick DUCHESNEPrésidentProfesseur à l’université de Liège et Administrateur délégué du Musée en Plein Air du sart-Tilman

Bernard BALTEAURéalisateur

Julie BAwINProfesseur adjoint à l’université de Liège et Présidente de la Commission culturelle du Musée en Plein Air du sart-Tilman

Pierre CoCINAArchitecte

émile DE SMEDTArtiste, nominé au Prix ianchelevici 2000

Alain HINANTingénieur architecte

Valérie FoRMERyConservatrice du Musée ianchelevici

yves RANDAXHEHistorien de l’art, Conservateur de la collection d’art contemporain de la Banque nationale de Belgique

Jean-Pierre RANSoNNETArtiste

RECHERCHE ET éTUDE DES DoSSIERS

MUSEE EN PLEIN AIR DU SART-TILMAN

Karlin Berghmans, Jean Housen et Pierre HenrionConservateurs

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Préface    3

Introduction  7

LAuréAt

Patrick Corillon | Atelier d’Architecture P. Hebbelinck  8 et 9

mENtIoNs sPéCIALEs

Iris Andraschek  10 et 11  Nicolas Kozakis | Daniel Dethier  12 et 13

Angela Detanico et Rafael Lain  14 et 15

Daniel Dutrieux | Alix welter  16 et 17

Mekhitar Garabedian  18 et 19

Mathieu Lehanneur  20 et 21

Michel Leonardi | Atelier d’Architecture du Sart-Tilman  22 et 23

wesley Meuris  24 et 25

Dagmar Pachtner  26 et 27

Bruno Peinado  28 et 29

Inge et Martin Riebeek  30 et 31

Ronald Van der Meijs  32 et 33

Richard Venlet | PoLo Architects  34 et 35

s o m m a i r e

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Patrick Corillon, intégration au Théâtre de Liège, 2013

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P r I x I A N C H E L E V I C I 2 014

Déf in ie dès la première édi t ion en 1997, l ’o rganisat ion du Pr ix t r iennal ianchelev ic i p révoi t de récompenser des réa l i sat ions

en mat iè re d ’ar t publ ic menées à b ien durant les c inq ans précédant la dé l ibérat ion du jur y. C ’es t au dépar t d ’une sé lect ion

- d ix à quinze pro jets - opérée par t ro i s rappor teur s dés ignés par le Musée en P le in Ai r du sar t -T i lman que le pr ix (7 000

euros) et d ’éventuel les ment ions spéc ia les sont décernés .

En 2014, le Pr ix ianchelev ic i connaî t sa c inquième édi t ion et es t devenu une ré férence en mat iè re d ’études et de promot ion

de l ’a r t publ ic . Fa isant écho à la la rgeur de vue de son fondateur, t ant par le brassage des genres que par la sens ib i l i té

contempora ine des réa l i sat ions nominées , l ’ événement s ’es t at taché à re lever la qual i té de c réateur s act i f s t ant sur la

scène internat ionale ( J . Kosuth , M. Mul l i can , N . Tordoi r…) que nat ionale (Emi le Desmedt , Michel Coutur ie r…) . En 1997,

Jean Gl iber t , Mar in Kas imi r et Jacquel ine Daur iac inaugurèrent la l i s te des lauréats ; en 2000, ce fut au tour de Peter

Downsbrough, i lana i sehayek et Hélène Mugot d ’êt re d is t ingués ; pour la t ro i s ième édi t ion (2007) , le ju r y a p lébisc i té

une œuvre de Brennus Heymans à Anver s ; e t , en 2010, c ’es t Emi l io Lopez -Menchero avec Pas ionar ia (Bruxe l les , 2006) qui

rempor ta i t le Pr ix , a lor s que Domit ienne Cuvel ie r e t Luc i le souf f le t se voyaient décerner un pr ix spéc ia l pour leur Pro jet

105 (Ander lecht , 2009) .

Pour l ’éd i t ion 2014, quator ze œuvres é r igées depuis 2009 ont été retenues . On y ret rouve des pro jets de spéc ia l i s tes de

l ’ in tégrat ion à l ’u rbanisme et à l ’a rch i tecture comme Danie l Dutr ieux ou Michel Leonard i , mais auss i de c réateur s p lus

connus pour la réa l i sat ion de p ièces « mobi l iè res » , te l s R ichard Venlet ou Mathieu Lehanneur. La d imens ion internat ionale

de l ’événement a également été maintenue , comme en témoigne la par t ic ipat ion de Bruno Pe inado ou de inge et Mar t in

R iebeek . Réuni le 19 avr i l dern ie r, le ju r y a p lébisc i té l ’ in tégrat ion (sans t i t re , 2013) menée à b ien par Pat r ick Cor i l lon en

co l laborat ion avec l ’Ate l ie r d ’Arch i tecture P ie r re Hebbel inck et P ie r re de Wit pour le Théât re de L iège . Deux ment ions ont

par a i l leur s été at t r ibuées à Nico las Kozak is pour son intervent ion (Starr y , 2012) en co l laborat ion avec Danie l Deth ier au

Centre funéra i re de Welkenraedt et i r i s Andraschek pour Te l l These People Who I Am (V ienne , 2011) .

L’a t t r ibu t ion du P r i x ianche lev i c i à Pa t r i ck Co r i l l on e t l ’Ate l i e r Hebbe l inck/De Wi t e s t ju s t i f i ée pa r l a qua -

l i t é de la co l labora t ion que l ’ a r t i s t e e t l e s a rch i tec tes ont pu é t ab l i r . Pa t r i ck Cor i l l on es t p résent dans l ’ en -

semble du complexe au t raver s de 26 intervent ions ét ro i tement imbr iquées à la forme mais auss i au sens du l ieu .

Professeur Jean-Patrick DUCHESNE

Administrateur délégué du Musé en Plein Air du sart-Tilman

Président du Comité de Gestion du Prix ianchelevici

I n t r o d u c t i o n

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Sans titre pyrogravure, lettrage autocollant, sablage, peinture

dimensions variables 2013 intégration de Patrick Corillon, en collaboration avec

les architectes Pierre Hebbelinck et Pierre de Wit, au Théâtre de Liège, place du 20-Août, B-4000 Liège

photo et © : Dominique Houcmant

inauguré en octobre 2013, le Théâtre de Liège est un élément central de la politique de redéploiement de la culture en Cité ardente. C’est suite à un appel d’offres international que Pierre Hebbelinck et Pierre de Wit ont été désignés pour adapter les bâtiments de l’Emulation construits entre 1934 et 1939 par Julien Koenig. ils ont articulé leur proposition sur la réaffectation de l’édifice existant et en partie classé ainsi que sur un jeu d’exten-sions. Le projet se base sur la conception d’un lieu évolutif et global qui se veut être un outil pluridisciplinaire au service de la création, de l’accueil de spectacles théâtraux, chorégraphiques et musicaux. Le complexe (7800 m2) compte deux salles (557 et 145 places), un espace d’expo-sition pour les arts plastiques, une salle des répétitions, de nouveaux dispositifs de réception (restaurant, bar, librairie) ainsi que des locaux administratifs, techniques et d’accueil des artistes. En outre, l’opération s’étend à la création d’une galerie d’art (CRBA) et à la reconfiguration des abords de la société libre d’Emulation toutes deux ouvertes sur deux autres rues. « un des plus grands défis architecturaux de ce projet fut, expliquent les architectes, de trouver les stratégies adéquates pour tendre à réaliser un bâtiment avec une forte valeur unitaire malgré qu’il soit formé de deux ensembles mais surtout qu’il ait des façades sur trois rues et une place. L’une des stratégies est la recherche d’une unité des matériaux. Le verre, le béton et le bois seront largement utilisés dans l’expression des nouvelles interventions, extraits de la matérialité du premier projet, accompagnant et valorisant le bâtiment existant. »

C’est dans une même volonté de dégager une unité qu’ils ont collaboré avec Patrick Corillon invité suivant les dispo-sitions du décret de la Fédération Wallonie-Bruxelles, dit du « 1% ». ils lui ont suggéré de travailler non seulement sur l’accueil des publics mais également dans les espaces

réservés aux usagers du complexe (acteurs, régisseurs, per-sonnel administratif, direction …). « Nous avons accompli un long travail de partage des objectifs architecturaux proposant les interventions de Corillon comme autant d’ouvertures vers l’imaginaire qui sous-tend l’activité théâ-trale dans toutes ses composantes. » L’artiste a créé 26 textes dont la forme et le sens interagissent avec les lieux - de la cave au grenier - où ils sont présentés. Chaque pièce est constituée d’une histoire courte qui souvent évoque le monde du théâtre et qui est placée de façon spéci-fique. Ainsi, celles inscrites sur les trois façades (place du 20-Août, place des Carmes et façade arrière) ont un statut particulier en ce sens qu’elles reprennent des histoires encore en formation: des éléments de ponctuation comme des notes qui s’accordent avant de jouer, des consonnes comme des structures portantes du bâtiment, des voyelles comme des essaims d’abeilles. Même si la forme des textes a été adaptée à chacun des lieux, Patrick Corillon a réussi, par l’emploi d’une même police, l’égyptienne, à préserver leur valeur d’élément de cohérence du site.

Pierre Henrion

PATRICK CoRILLoNVit et travaille à Liège et à Pariswww.corillon.net

Patrick Corillon a dès les années 1990 inscrit sa pratique artistique dans un champ pluridisciplinaire : il travaille un grand nombre de média (objets, vidéos, installations, pho-tographies, textes…). Entre fiction et réalité, il s’interroge et développe au travers de ses œuvres une saisissante dimension poétique.Corillon consacre une part importante de son activité à l’art environnemental tant pour des pièces pérennes que dans le cadre d’exposition.

ATELIER D’ARCHITECTURE PIERRE HEBBELINCKET PIERRE DE wIT S.A.Vivent et travaillent à Liègewww.pierrehebbelinck.net

Fondé en 1994, l’Atelier d’Architecture Pierre Hebbelinck et Pierre de Wit aborde toutes les échelles de recherches architecturales. L’univers de création se développe active-ment et avec la même pertinence sur la réflexion autour des équipements collectifs, des habitations familiales et du mobilier.Parmi les réalisations publiques récentes de l’atelier, on peut relever le Musée des Arts Contemporains (MAC’s) du Grand-Hornu, la création du Théâtre du Manège à Mons qui intègre une photographie monumentale de Felten-Massinger ou encore les réserves de la Fédération Wallonie-Bruxelles où Pierre Hebbelinck et Pierre de Wit ont invité l’artiste bruxellois Jean Glibert à intervenir.Depuis 2004, l’atelier pilote la maison d’édition « Fourre-tout » spécialisée dans la documentation sur l’architecture et les arts plastiques ; deux ouvrages y sont notamment consacrés à Marthe Wéry.

Bibliographie sélective- Magrou, Raphaël, En émulation, in A+, n° 244,

octobre-novembre 2013, p. 28 à 31.- serron-Pierre, Catherine, Pierre Hebbelinck - Pierre de

Wit. Théâtre. Liège, Belgique, in Le Moniteur de l’Archi-tecture, n° 288, novembre 2013, p. 42 à 49.

- Chabard, Pierre, Le Théâtre de la main ouverte, Liège, in d’A, n°223 décembre 2013 – janvier 2014, p. 82 à 91.

- Vitalis, Louis, Théâtre de Liège, in Exé, n°15, février-avril 2014, p.132 à 149.

PAt r I C k C o r I L L o N L a u r é a t

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Tell these people who I am gravure en creux, polyuréthane 202x320 cm | 152x381 cm | 129x218 cm 2011 trois interventions d’iris Andraschek dans l’espace

public à Vienne : stiftgasse (Olly schwarz), Lerchenfelderstraße (Gisela Camesina de san Vittore) et Augustinplatz (Vally Wieselthier)

photo et © : Mischa Erben et iris Andraschek

sélectionnée suivant une procédure de concours impli-quant six projets par des femmes artistes, Tell these people who I am d’iris Andraschek s’attache à la personnalité de trois figures féminines :

- Vally wieselthier (1895-1945) est une céramiste origi-naire de Vienne. Elle a participé à l’aventure des Wiener Werkstätte et dirigé son propre atelier en collaboration avec la Manufacture de Porcelaine Augarten. Wieselthier fait partie des créateurs qui ont joué un rôle décisif dans le passage entre l’Art nouveau et l’Art déco au début des années 1920, comme le montrent les figurines qu’elle a présentées à l’Exposition internationale des Arts industriels et décoratifs de Paris (1925). A la fin de la décennie, ses contacts avec les Etats-unis s’intensifient ; elle s’établit d’ailleurs en 1933 à Chicago où elle tra-vaille comme designer pour le groupe Contempora et la société sebring. C’est à elle qu’iris Andraschek reprend le titre de son intervention, tiré d’un télégramme que la céramiste viennoise a envoyé à Franklin D. Roosevelt ;

- olly  Schwarz (1877-1960) est une féministe autri-chienne, fondatrice et instigatrice de plusieurs écoles et collèges pour filles. Comme Vally Wieselthier, elle s’éta-blit en 1939 à Chicago où elle reste active en faveur des droits de la femme ;

- Gisela  von  Camesina  de  San  Vittore (1865-?) est une enseignante et journaliste elle aussi autrichienne. Elle fut la première femme en Europe à enseigner, sur base de son propre manuel scolaire, les technologies, l’hygiène et les soins médicaux. Elle fonda l’association Gisela Frauen Verein ainsi que l’Athenäum weiblicher Bildung qui est le premier établissement d’enseigne-ment pour les filles adultes de Vienne.

Pour chacune de ces femmes, iris Andraschek a, à même le trottoir devant leur maison ou leur lieu de travail, conçu un tapis tracé dans un creux d’un centimètre comblé par un matériau polyuréthane étanche résistant aussi bien au froid de l’hiver qu’à la chaleur de l’été. Ces pièces servent de vecteurs d’informations sur leur personnalité. On y renseigne leur nom, leurs activités ; il y a également des informations privées, des déclarations, des mots et des éléments d’histoire. Le choix même d’un motif de tapis a du sens : généralement tissé par des femmes anonymes, il est ici justement utilisé pour commémorer trois figures féminines.

Karlin Berghmans

IRIS ANDRASCHEKVit et travaille à Vienne et en Basse-Autrichewww.irisandraschek.com et www.dermusereichts.at

iris Andraschek (Horn, 1963) a étudié de 1982 à 1988 à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne et, de 1986 à 1987, à l’école de Fresco à Bolzano. son intérêt pour l’art public se marque notamment par son rôle de consultante en Basse-Autriche, de 1997 à 2000.son travail a été couronné par de nombreux prix parmi lesquels le staatsstipendium für Fotografie des Bmull, et en 2010 le Würdigungspreis des Landes Niederösterreich für Kunst im öfftlichen Raum.

Bibliographie sélective- steiner, Barbara, Iris Andraschek: Passion of the Real,

schlebrügge Editor, 31 juillet 2012.- Andraschek, iris (ed. resp.), Neuburger, susanne et

Guggenberger, ulrike, zuviel und zuwenig, salzburg, 2006.

- Eiblmayer, silvia et Woltron, ute, Iris Andraschek, Der Muse reicht’s / The Muse Has Had It, Vienne, 2009.

- Eiblmayr, silvia et Neuburger, susanne, Where to draw the line, Vienne, 2013.

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Starry peintures acrylique et synthétique, billes de verre,

paillettes dimensions variables 2012 intégration de Nicolas Kozakis, en collaboration avec

l’architecte Daniel Dethier, au plafond du Centre funé-raire de Welkenraedt, rue de l’Yser, 146-148, B-4840 Welkenraedt

photo et © : serge Brison

Starry 1. Lotus B65 Pearl White / Blue MicaStarry 2. Lotus B65 Pearl White / Blue Mica peinture de carrosserie automobile 2 x (364,7x249x387,3 m) 2012 intégration de Nicolas Kozakis, en collaboration avec

l’architecte Daniel Dethier, aux fours du crématorium du Centre funéraire de Welkenraedt, rue de l’Yser, 146-148, B-4840 Welkenraedt

Désigné à l’issue d’un appel d’offres européen, l’équipe réunie autour de Daniel Dethier a, pour le Centre funéraire de Welkenraedt, développé un projet très spé-cifique et innovant. L’objectif était d’allier les exigences techniques et fonctionnelles circonstanciées d’un centre funéraire à des recherches qui assurent le respect des budgets, la durabilité de l’architecture, une signification formelle contemporaine et une intégration au milieu naturel. L’architecte a porté une attention particulière à l’harmonie des volumes et à leurs articulations. il en ressort un sentiment d’équilibre et d’apaisement renforcé par la finition des bétons qui privilégie la courbe jusque dans les embrasures des fenêtres et la naissance des murs. Relevons que cette quiétude n’est pas antinomique avec la force signalétique de la tour qui émerge du bâtiment central, abritent les cheminées des fours crématoires et amènent de la lumière au cœur de l’édifice.

C’est pour intervenir sur la couverture du bâtiment que Daniel Dethier a sollicité Nicolas Kozakis. soulignons que cette invitation n’est pas à mettre en relation avec les mécanismes de la commande publique qui soutiennent l’intégration plastique à l’architecture mais bien à la volonté de l’auteur de projet. « Ce type d’intervention nécessite une réelle mobilisation, explique ce dernier. J’ai

consacré du temps à sélectionner un artiste à même de prendre un tel défi en charge. il a fallu définir le cadre de son intervention, organiser une concertation avec le maître de l’ouvrage et dégager les moyens financiers pour réaliser la pièce. A force de discussions avec nos parte-naires, nous avons pu le faire dans le cadre du budget alloué au chantier, sans supplément de prix, et j’ai pris sur les honoraires de mon bureau la somme nécessaire à rétribuer l’artiste. »

il faut d’emblée noter que l’intégration d’une œuvre d’art dans un centre funéraire relève de la gageure. Pensons à la difficulté à rencontrer la dimension tragique du lieu, sa richesse symbolique et la diversité des traditions du mul-ticulturalisme. Et, puis, il y a le danger de développer une œuvre « convenue » et de préférer ne pas laisser surgir de sens par peur de déranger. Avec les 31 étoiles scintillantes peintes sur le plafond du complexe, Nicolas Kozakis est parvenu à comprendre toutes ces données et à instiller une vision poétique, contemporaine et féconde. « J’ai d’abord pensé, explique l’artiste, à un dessin qui repren-drait la structure d’un diamant taillé. Et puis, mon projet a évolué vers la conception d’une constellation. Tant par leur taille monumentale, leur dynamisme que leur proximité, les étoiles qui sont toutes différentes invitent le regardeur à un rapport très physique. On est à l’opposé de la décoration. C’est bien sûr une image du ciel qui, pour moi, hors de tout aspect confessionnel, représente un lieu de passage. J’ai également décliné le motif sur la carrosserie des fours du crématorium pour l’intégrer à la scénographie imaginée par Daniel Dethier. » La qualité du rapport à l’architecture doit être soulignée. Kozakis a su intégrer son travail aux concepts architecturaux. il a su suivre la volonté de l’auteur de projet de concevoir un plafond avec des surfaces réfléchissantes pour permettre l’éclairage indirect des salles sans sources lumineuses apparentes. il a su exploiter le matériau iridescent qu’ils lui recommandaient. il a su tirer profit des calculs photo-grammétriques qui définissaient l’implantation optimale des peintures. sa composition semble aussi flotter sur le lieu : mettant à profit la transparence des parties hautes des murs, il laisse filer ses étoiles de l’intérieur vers exté-rieur dans un enchaînement infini qui mène notre œil d’une peinture à l’autre.

Pierre Henrion

NICoLAS KozAKISVit et travaille à Bruxellesnicolas-kozakis.blogspot.be

Diplômé de l’Académie des Beaux-Arts de Liège où il enseigne depuis 2007, Nicolas Kozakis développe dès les années 1990 une œuvre plastique où il exploite aussi bien la peinture que la sculpture mais aussi l’installation, la vidéo ou la photographie. son intérêt pour la culture grecque se matérialise tant dans ses pièces de petit for-mat, notamment les monochromes en référence à la tradi-tion des icônes, que dans ses intégrations monumentales, comme le montre Grotte : Nativité réalisée - et aujourd’hui toujours en place - dans le cadre de l’exposition Images publiques (Liège, juin/septembre 2006) sur le pignon de la Cité administrative de Liège.

DETHIER ARCHITECTURE

Liègewww.dethier.be

Diplômé de l’université de Liège en 1979, Daniel Dethier pose d’emblée la dualité de sa vocation : il travaille dès cette époque en tant qu’architecte indépendant et accepte, au sein du service du professeur Jean Englebert (uLg), une charge de chercheur qu’il prolonge encore aujourd’hui au travers d’un mandat à l’uLB. C’est en 1992 qu’il fonde Dethier Architecture où il est, en 2005, rejoint par Thomas Faes ; l’équipe compte 5 à 10 collaborateurs recrutés dans un esprit de complémentarité des savoir-faire. La volonté de Daniel Dethier d’inviter des plasticiens à intégrer des interventions à ses projets se concrétise par des réalisations en collaboration avec Daniel Dutrieux, Jean Glibert, Nicolas Kozakis et Léon Wuidar.

Bibliographie sélective- Welkenraedt Funeral Center – Dethier Architecture, in

C3, n°355, p. 66 à 75.- Yves Randaxhe, Nicolas Kozakis, in catalogue de l’expo-

sition No Style No Glory, Musée ianchelevici, La Louvière, 25 avril - 7 juin 2009, n.p.

- Nicolas Kozakis et Raoul Vaneigen, in catalogue de l’exposition MANIFESTA 9. The Deep of the Modern, Genk, 2 juillet - 30 septembre 2012, n.p.

N I C o L A s ko z A k I s m e n t i o n s p é c i a l e

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A N g E L A d E tA N I C o E t r A fA E L L A I N

X, Y, Z, trois lignes sur plan acier inoxydable poli miroir 126x160x450 cm | 126x180x250 cm |

180x220x700cm 2011 intégration d’Angela Detanico et Rafael Lain dans le

Parc naturel régional de Lorraine photo et © : Lili Laxenaire La Commande publique du Ministère de la Culture et

de la Communication est également financée par la Région Lorraine, les Départements de la Meuse et de la Meurthe-et-Moselle, les communes de Creuë, Prény et Champey, le Fonds européen agricole pour le Développement rural (FEADER) et Réseau de Transport d’Electricité (RTE).

En octobre 2011, Angela Detanico et Rafael Lain créent pour le Parc naturel régional de Lorraine trois parcours de promenades rythmés par une œuvre constituée d’élé-ments mettant en scène les notions de représentation et d’espace. Le dispositif constitue autant de jalons le long d’une piste de randonnée à proximité d’une ligne TGV. Les parcours de la randonnée à petite vitesse sont mis en perspective avec la rapidité des déplacements sur la Ligne à Grande Vitesse.

Les œuvres complètent la perception du parcours de ran-donnée en sa basant sur le principe de la topographie et de la cartographie qui représentent en deux dimensions la planimétrie et l’altimétrie : dans un paysage en trois dimensions, les œuvres mettent l’accent, par un jeu de reflets, sur la hauteur.

Jean Housen

ANGELA DETANICo ET RAFAEL LAINVivent et travaillent en France. www.detanicolain.com

Detanico (Brésil, 1973) et Lain (Brésil, 1974) travaillent ensemble depuis la fin des années 1990. Résidant en France, Detanico et Lain sont les auteurs d’une œuvre subtile qui mêle image et langage à travers différents médiums (vidéo, texte, dessin,…).

Bibliographie sélective- Detanico-Lain : 25-24, catalogue d’exposition, Paris,

Ed. du Jeu de Paume, 2008.

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C’est ici que ça (se) passe acier peint, pavage mosaïqué, pierre bleue tôle d’acier : 2 x (420x250 cm) volumes de pierre : 4 x (160x50x50 cm),

2 x (100x50x50 cm), 2 x (100x50x10 cm) 2013 intégration de Daniel Dutrieux, en collaboration avec

l’architecte Alix Welter, pour l’espace Machtens, boule-vard Edmond Machtens, B-1080 Molenbeek-saint-Jean, dans le cadre du 101e % de la la sLRB

photo et © : Chrystel Mukeba

La vue aérienne de l’espace Machtens à Molenbeek laisse apparaître, dans la disposition des deux immeubles qui l’entourent, une forme de livre ouvert dont la tranche serait manquante. sur le terrain, on observe que la césure entre les bâtiments s’organise sur l’axe d’une voie de chemin de fer désaffectée qui morcelle un petit parc. Considérant à juste titre que ce fractionnement nuit à la convivialité de la sphère publique, Daniel Dutrieux a fait reposer ses recherches sur la topographie du site et sur sa requalification en tant qu’espace d’échanges et de détente.

On comprend d’emblée l’empreinte sociologique de la démarche. Et, il était bien évidemment nécessaire de nouer un dialogue avec la population. En mai 2012, l’artiste a organisé une rencontre annoncée par voie d’affiches et de lettres personnalisées avec pour objectif de fédérer les habitants autour du projet. L’opération s’est déroulée en musique, alternativement dans les deux halls d’entrée des immeubles. Des badges portant la mention C’est ici que ça (se) passe y étaient distribués comme amorce pour l’interprétation, le partage d’avis et le débat. Différentes actions ont par la suite été mises sur pied, parmi lesquelles la visite du village du livre à Redu ou le nettoyage du parc. Mais surtout, Dutrieux a engagé deux équipes constituées d’un écrivain et d’un photographe. Pendant un an, elles ont rendu visite sur rendez-vous à des personnes qui avaient positivement répondu à sa demande d’établir un contact personnel et de mener un entretien autour des thèmes du souvenir et de l’espoir ; il leur était également demandé de présenter un objet fétiche, celui « dont on ne pourrait se séparer » et d’en raconter l’histoire. Toute cette matière a été retravaillée

puis publiée dans un ouvrage intitulé Un livre à ciel ouvert qui, outre les témoignages et les images recueillis par les équipes, reprennent des éléments de reportage sur les moments clef du projet, des cahiers de photographies par Nicolas Bomal et Chrystel Mukeba ainsi qu’un abécédaire. Relevons le soin accordé à la forme de la publication dimensionnée et reliée de façon à évoquer le site avec ses deux immeubles et l’espace qui les sépare.

Etroitement imbriquée à ce volet « immatériel » du projet, l’intégration sculpturale de Daniel Dutrieux a bénéficié du conseil de l’architecte Alix Welter. L’artiste liégeois a travaillé au dessin d’un pavage en cercle inscrit dans l’axe des rails de chemin de fer ; à la manière des pages d’un livre ouvert qu’on laisse reposer à la verticale, il a érigé de part et d’autre de la voie deux tôles d’acier dont les per-formations linéaires évoque un texte absent ou en devenir. Le dialogue avec l’environnement bâti s’établit également par le positionnement des interstices des lignes, lesquelles renvoient à l’implantation des balcons qui garnissent les immeubles. une des faces des tôles reçoit une composition de bandes de couleurs : « Les deux tours sont très sem-blables, explique l’artiste. Ce sont des clones. Et, il m’est apparu intéressant d’introduire un élément à même de les singulariser. J’ai développé deux gammes de couleurs selon un choix totalement intuitif. J’ai tenu à les posi-tionner face aux immeubles de façon à ce qu’elles soient en priorité disponibles pour les habitants, même de nuit puisqu’un éclairage a été intégré au pied des tôles, mais uniquement du côté coloré. » L’ensemble se complète par des potelets placés tout le long des rails et gravés du titre C’est ici que ça (se) passe ainsi que par des volumes en pierre qui peuvent servir de bancs et où a été inscrit par sablage un choix d’extrait de textes publiés dans Un livre à ciel ouvert.

Pierre Henrion

DANIEL DUTRIEUXVit et travaille à Liègedanieldutrieux.be

Daniel Dutrieux a consacré une partie importante de sa pratique artistique aux installations in situ, à des projets couleur pour l’architecture et à l’art public. il est à ce jour l’auteur d’une dizaine d’œuvres urbaines dans les villes de Liège, Gand, Lessines, Louvain-la-Neuve et Bruxelles. Parmi celles-ci, on peut épingler Les bancs d’Izoard (Liège, 2010 en collaboration avec Aloys Beguin), Dendroscopes et colonnes (sart-Tilman, 2003) ou encore Pierres végé-tales (Louvain-la-Neuve, 1998).

ALIX wELTERVit et travaille à Liègewww.alixwelter.com

Diplômé de l’institut supérieur d’Architecture saint-Luc de Liège en juin 2007, Alix Welter développe d’emblée une activité de designer mobilier, avec une attention spécifique à l’emploi du bois. il a à ce titre participé à de nombreuses expositions tant en Belgique qu’à l’étranger.

Bibliographie sélective- Daniel Dutrieux, Un livre à ciel ouvert, Liège, 2013.

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Mijn lichaam is niet hetzelfde als het uwe néon 1,45x3,24 m 2011

Ik hou van/ik hou niet van vidéo 2011

intégrations de Mekhitar Garabedian dans la GZA Ziekenhuis, sint-Vincentiusstraat, 20, B-2000 Anvers

photo et © : Mekhitar Garabedian (avec l’autorisation de la Albert Baronian Gallery)

L’œuvre de Mekhitar Garabedian pour l’hôpital du campus sint-Vincentius d’Anvers consiste en deux interventions. sur un mur dans un espace destiné à l’enregistrement des patients, il a installé une sculpture en néon (Mijn lichaam is niet hetzelfde als het uwe). Et, le long du pavillon d’accueil, il a disposé des écrans où s’affichent le contenu des pages A4 remplies, à son invitation, par le personnel et les visiteurs de l’hôpital (Ik hou van / ik hou niet van) ; ces derniers pouvaient y écrire « ce qu’ils aiment et ce qu’ils n’aiment pas » brossant leur propre portrait sur un mode alternatif.

La cohérence entre ces deux pièces tient dans un question-nement sur la multiculturalité, thème central de l’œuvre de Garabedian, et dans le rapport avec le corps. Ce dernier est explicite dans la citation reprise à Roland Barthes (Mon corps n’est pas le même que le vôtre) inscrite en néon. Et l’on comprend aisément qu’on puisse le prolonger dans l’acte même d’écrire, de « tracer » dans un langage corporel propre, différent de tout autre.

Ce système de références permet à l’artiste de renvoyer aux relations que nous expérimentons avec notre propre physique et avec ses « préférences ». il permet aussi d’inté-grer ses pièces à l’activité de l’hôpital où nous sommes amenés à connaître de nouvelles expériences du corps, où ce dernier est au centre de toutes les préoccupations et où, que l’on soit visiteur ou patient, on s’arrête et réfléchit à son sujet.

Karlin Berghmans

MEKHITAR GARABEDIAN Vit et travaille à Gandwww.garabedian77.be

Né en 1977 à Alep en syrie, Mekhitar Garabedian a étudié les arts audiovisuels à la sint-Lukas Hogeschool de Bruxelles de 1995 à 1998 et la photographie à la Hogeschool de Gand de 1999 à 2003. il structure son tra-vail autour des thèmes de la mémoire, de l’identité et de l’histoire, de son origine arménienne et de la multicultu-ralité. Parmi les nombreux endroits où il a déjà exposé, on peut citer le Buda Arts Center (Courtrai), le sMAK (Gand) et la Drawing Room (Londres).

Dans le domaine de l’art public relevons la commande en 2009 de la Ville de Gand pour une œuvre pérenne (Tu, que me lees, estas sguro de entender mi lenguaje ?).

Bibliographie sélective- Baronian, Marie-Aude, The Library of Memory in

Something about today, Gand, 2011.- Butaye, Céline et Garabedian, Mekhitar, M. et moi,

Bruxelles, 2008.- Geerardyn, Filip, De Ander als readymade in het

oeuvre van Mekhitar Garabedian, Psychoanalitische Perspectieven, universiteit Gent, Vol. 30 (2), Gand, 2012.

- Vantyghemm, Peter, Verzamelen tegen het vergeten, De meervoudige identiteit van Mekhitar Garabedian, in De Standaard, 17 décembre 2011.

- Van Bogaert, Pieter, Here, and always already Elsewhere, in Werktank, Bierbeek, 2011.

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m At H I E u L E H A N N E u r

Sans titre  marbre blanc de Namibie, albâtre, béton 32 m2

2011 aménagement du chœur de l’église saint-Hilaire à

Melle (Poitou-Charentes, rue du Pont saint-Hilaire, 79500 Melle)

Photo : Felipe Ribon

En 2011, Mathieu Lehanneur conçoit du mobilier litur-gique pour le chœur de l’église saint-Hilaire du village de Melle (Poitou-Charentes) ; dans le volume dépouillé et austère d’une église romane du Xiie siècle, l’artiste dépose un autel et un ambon sur un socle en marbre blanc, dans lequel est creusé un baptistère.

Le socle joue le rôle d’une estrade qui permet à l’officiant d’être vu et entendu par les fidèles : par sa structure – comme une superposition de plaques en léger retrait l’une sur l’autre à mesure que l’on s’élève -, le socle évoque les courbes de niveaux telles qu’on les représente dans les maquettes d’urbanisme, et prend dès lors l’allure d’une colline ou d’une montagne arasée. On peut y voir un rappel des collines d’où furent extraites les pierres qui ont permis de construire l’église elle-même.

L’œuvre de Mathieu Lehanneur est remarquable par la finesse des allusions croisées que l’artiste établit entre l’église romane et le mobilier liturgique contemporain qu’il y installe : simplicité des volumes, prolongation de l’archi-tecture du lieu dans l’œuvre, cohérence entre le bâtiment et l’œuvre sous le signe de la minéralité, harmonie des chromatismes et des textures,…

Jean Housen

MATHIEU LEHANNEURVit et travaille à Paris www.mathieulehanneur.fr

Né à Rochefort en 1974, Mathieu Lehanneur est diplômé en 2001 de l’Ecole des Beaux-Arts de Versailles. Le projet présenté pour son diplôme de fin d’études (Objets théra-peutiques) un travail sur l’ergonomie des médicaments (2001), intègre en 2005 les collections du MoMa de New York : Lehanneur est depuis plus d’une dizaine d’années l’un des créateurs les plus féconds du design en France : il a collaboré avec des sociétés comme Veuve Cliquot, issey Miyake, Christophe, Cartier, Poltrona Frau, JCDecaux ou Nike. ses œuvres sont présentes dans de grandes institu-tions muséales.

Bibliographie sélective- Robert Klanten, sven Ehmann, Mathieu Lehanneur,

Editions Gestalten, 2012, 192 p.

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Sans titre valeurs chromatiques des revêtements intérieurs, 3

compositions murales, intervention lumière dans les ascenseurs ainsi qu’aux façades

2011 et 2014 (mise en lumière) intégration de Michel Leonardi, en collaboration

avec les architectes Claude strebelle et Thierry Drèze de l’Atelier d’Architecture du sart-Tilman, pour les annexes du Palais de Justice de Liège, place saint-Lambert, B-4000 Liège, avec le soutien de la Régie des Bâtiments

photo et © : Hélène Erpicum

C’est en 1990 que la Régie des Bâtiments désigne l’Atelier d’Architecture du sart-Tilman comme auteur de projet pour les annexes du Palais de Justice de Liège. Les recherches se sont d’emblée inscrites dans une volonté de dialogue avec les monuments du cœur historique de la Cité ardente. Ce souci d’intégration détermine le choix d’implanter les différents services dans plusieurs édifices répartis de part et d’autre de la rue de Bruxelles, une disposition qui permet de s’accorder aux substructures existantes, à l’hétérogénéité de l’environnement et à la nécessité de restructurer une aire urbaine significative. On voit clairement comment les architectes ont réglé les gabarits et les volumétries des nouveaux bâtiments sur celles de constructions qui les jouxtent : plus monu-mentaux en regard du Palais des Princes-Evêques qu’aux abords du quartier de Pierreuse et de l’îlot saint-Michel. un soin particulier a été consacré aux dégagements avec des cadrages sur les quartiers environnants et sur des biens prestigieux comme l’église sainte-Croix, la basilique saint-Martin et surtout sur la façade néo-gothique du Palais provincial. La pertinence d’un projet est d’autant plus grande qu’il fallait se « mesurer » au palais des Princes-Evêques. Claude strebelle et Thierry Drèze ont d’ailleurs trouvé dans cet édifice prestigieux les premiers éléments de leur composition architecturale et de leur choix de matériaux.

L’intérieur des bâtiments participe du même esprit. Davantage qu’à l’extérieur, l’architecture y exprime sa sin-gularité autour des valeurs de netteté et d’unité. D’emblée les architectes se sont assurés la collaboration de Michel Leonardi avec pour objectif de dégager une atmosphère

lumineuse instillée par les teintes claires des revête-ments de sol, des peintures murales et des matériaux de construction dans les choix desquels ils associent l’artiste liégeois. Mis à part les éclairages colorés des cabines d’ascenseurs, aucun effet de théâtralisation ne vient dramatiser le lieu. Au contraire, « ces recherches visent, explique Thierry Drèze, à ce que les utilisateurs s’y sentent le mieux possible. Nos choix ont, en priorité, été guidés par le souci d’installer un climat de calme dans un lieu où des affaires graves peuvent être débattues et où il importe que la sérénité soit observée autant que faire se peut. » Outre que collaborer à finaliser les choix des valeurs chro-matiques de l’ensemble des matériaux, Leonardi a intégré, au plafond de la rotonde destinée à tenir des réunions et dans les halls d’entrée des deux bâtiments principaux, des compositions peintes qui animent sans la rompre l’unité d’ensemble. sa mission de conseil se complète par une col-laboration avec Jacques Fryns et les architectes à l’étude d’une mise en lumière nocturne des nouveaux édifices.

Pierre Henrion

MICHEL LEoNARDIVit et travaille à Liègewww.leonardimichel.com

Michel Leonardi termine son cursus académique à l’ins-titut saint-Luc de Liège en 1974. si de 1972 à 1985, ses travaux - notamment des lithographies imprimées dans un atelier qu’il organise spécifiquement - sont intégralement consacrés aux arts plastiques, il les poursuit, à partir du milieu des années 1980, vers l’architecture d’intérieur qui le familiarise avec le suivi de chantiers de construction. De 1990 à 2000, Leonardi étend ce domaine d’activités à l’architecture. Depuis lors, il travaille à opérer la synthèse de ces différents domaines de recherches par la pratique d’intégrations artistiques.

Parmi les projets récemment menés à bien, on peut épingler ses réalisations pour les Thermes de spa (2003), pour le Centre culturel et administratif de la Communauté germanophone à saint-Vith (2011) ou encore l’interven-tion plus sculpturale du carrefour du pont d’Avroy à Liège (2007).

ATELIER D’ARCHITECTURE DU SART-TILMAN (AAST)LIèGEwww.g30.be/architectes/atelier-d-architecture-du-sart-tilmanFondé par Claude strebelle (1917-2010) au début des années 1960 dans le cadre des projets d’ex-urbanisation de l’université de Liège, l’Atelier d’Architecture du sart-Tilman mène à bien des projets de dimensions très variées, depuis la conception d’habitations privées jusqu’au déve-loppement de grands projets urbanistiques comme la place saint-Lambert au cœur de la Cité ardente à laquelle il s’attache dès le milieu des années 1980. Fidèles à l’es-prit de son fondateur, les concepts dominants traduisent une attention portée à toutes les composantes sensibles et à la valeur plastique de l’architecture.

Bibliographie sélective- Michel Leonardi. La couleur dépeinte. Méthodologie du

sensible, Liège, 2014.

m I C H E L L E o N A r d I

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Ideal Garden cour intérieure : 18,17x25,80 m; bassin : 80x977x880 cm 2012 intégration de Wesley Meuris dans le patio de la mai-

son de repos Ten Hode, Jakob smitslaan, 26, B-2400 Mol.

photo et © : Ria Pacquée et Wesley Meuris

Le travail de Wesley Meuris touche à l’interaction entre l’architecture et les comportements qu’elle conditionne. il s’attache aux conventions, aux automatismes qu’il remet en question. Le plus souvent, ses recherches reposent sur les règles propres à l’art de bâtir, à ses matériaux, aux sys-tèmes de distribution des espaces, aux ordres … et rendent étrangers ces schémas familiers.

Dans le grand patio de la maison de repos Ten Hode à Mol, Meuris a créé un espace qu’il intitule Jardin idéal. il y a notamment installé une piscine peu profonde mais d’une forme particulière, presque lyrique. Cette idée s’est développée dans la lignée de ses travaux sur la domes-tication de certains environnements. L’artiste souhaite que les usagers du complexe puissent flâner autour de l’eau, la regarder. Le patio doit devenir un lieu de convi-vialité. C’est à ceux qu’il appelle les hydrophobes et les hydro-opportunistes qu’il destine son travail : comme les premiers n’aiment pas l’eau, la piscine est peu profonde et ils pourront se promener aux abords sans jamais y pénétrer ; pour les seconds, elle permet de se montrer et de nouer des contacts. L’artiste insiste en outre sur le « confort », l’atmosphère que son œuvre peut octroyer dans l’ensemble du bâtiment.

Karlin Berghmans

wESLEy MEURISVit et travaille à Mortsel (B)www.wesleymeuris.be

Wesley Meuris est né à Lierre, près d’Anvers, en 1977. son parcours académique le mène de la sint-Lukas Hogeschool de Bruxelles (1995-99) où il étudie la sculp-ture à la Koninlijke Academie voor schone Kunst d’Anvers. il se fait remarquer par ses installations monumentales et est régulièrement exposé tant en Belgique (Kunstcentrum de Louvain, sMAK à Gand, Galery Annie Gentils d’Anvers …) qu’à l’étranger (Galerie Art&Essai à Rennes, Galerie Jérôme Poggi à Parix …).

Bibliographie sélective- Briand, Denis et Poinsot, Jean-Marc, C.C.C.A.I. Wesley

Meuris, Anvers, 2010.- Dewilde, Michel, Parret, Herman et Portilla-Kawamura,

Key, Artificially Deconstructed. Wesley Meuris, Anvers, 2007.

- Parret, Herman, Zoological Classification. Wesley Meuris, Anvers, 2006.

W E s L E y m E u r I s

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Wege der Erinnerung 9 éléments en béton de ciment blanc formant 2 murs

(2x8 m et 2x28 m) installation électroacoustique de 7 haut-parleurs pelouse artificielle (env. 80x25 m) 2010 intégration de Dagmar Pachtner sur le site de l’ancien

camp de transit Echterdingen-Bernhausen (aéroport de stuttgart)

photo et © : Rolf sturm

inaugurée en 2010, Wege der Erinnerung est un hommage aux victimes du camp de transit qui, de novembre 1944 à janvier 1945, se situait sur le site de l’aéroport de stuttgart. 600 Juifs, venus de 17 pays, y ont travaillé. On a encore en 2005 découvert de façon fortuite une fosse de 34 cadavres, qui nous rappelle que 119 personnes y ont perdu la vie sur quelques mois seulement.

Commandée à la suite d’un concours organisé par les villes de Filderstadt et de Leinfelden-Echterdingen, Wege der Erinnerung actualise la genre du mémorial en intégrant une vision paysagère. Dagmar Pachtner a en effet travaillé avec la forme du site : sa pièce se présente comme une jonction entre les deux témoins du sombre passé du lieu, un cimetière et le hangar dans lequel les prisonniers vivaient et dont la perspective filant entre les deux parois de béton érigées par l’artiste accentue encore la présence. Comme si elle voulait personnaliser la nature de l’Holocauste et rendre à ses victimes leur légitime dignité bafouée, l’artiste a demandé à 200 habitants de Fildern d’égrener le nom de chacun des détenus pour un enregistrement diffusé en continu par son Chemin du souvenir.

Karlin Berghmans

DAGMAR PACHTNERVit et travaille à Landshut (D)www.dagmar-pachtner.de

Dagmar Pachtner (Neustadt/Aisch, 1961) poursuit depuis la fin des années 1980 une carrière artistique où l’inté-gration à l’espace public et à des sites naturels ainsi que les technologies nouvelles tiennent d’emblée une place. son travail bénéficie de reconnaissances officielles dès le début des années 1990 (premier prix du concours Kalkriese, Osnabrück, 1993 ; premier prix pour le mémorial aux victimes du National-socialisme d’ingolstadt, 2001…) et d’expositions tant en Allemagne qu’à l’étranger (Japon, Bulgarie, Pays-Bas…).

Bibliographie sélective- Überschreitung [Crossing/Transgression], catalogue de

l’exposition, Heilig-Geist Kirche Landshut, Museen der stadt Landshut, 16 février - 1er avril 2002.

- schmauder, Andreas et schwarzbauer, Franz, Erinnern und Gedenken. Das Mahnmal Weißenau und die Erinnerungskultur in Ravensburg, Passau, 2009.

- Hauschild, Joachim, Neues Mahnmal in Ingolstadt. Auf blauen Stelen leuchten Fotos der Naziopfer in art - Das Kunstmagazin, no. 9, Hambourg, 1999, p. 113.

dA g m A r PA C H t N E r

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b r u N o P E I N A d o

Le jardin aux sentiers qui bifurquent dessins au sol : marqueterie de revêtement en PVC avec

une gamme de couleurs bleu, vert, jaune, rouge, violet, sur fond gris clair. dessins muraux : peinture acrylique sur mur toilé (même gamme de couleurs que le sol). Choix des cou-leurs pour le revêtement des banquettes. caissons lumineux (leds) statique et dynamique reliés à une programmation.

Ppateau 1 : dessins au sol sur une surface de 650 m2, 3 dessins muraux, 23 caissons lumineux plateau 2 : dessins au sol sur une surface de 600 m2, 4 dessins muraux, 7 caissons lumineux.

intégration de Bruno Peinado au Centre de lutte anti-cancer René Gauducheau (Pays de Loire, Boulevard Jacques Monod, F-44805 saint Herblain) réalisée dans le cadre de l’action « Nouveaux commanditaires » sou-tenue par la Fondation de France et de la commande publique du Ministère de la culture et de la commu-nication – Direction régionale des Affaires culturelles des Pays de la Loire. Médiation/Production : Eternal Network, Tours et Entre-deux, Nantes.

Photo : Marc Domage

L’œuvre de Bruno Peinado pour le Centre de lutte anti-can-cer René Gauducheau de saint-Herblain a été conçue en collaboration avec les patients ; l’objectif était de créer un espace apaisé et stimulant au niveau des soins de support et de consultations à l’institut de Cancérologie de l’Ouest.

Bruno Peinado transforme les espaces du centre en lieu de rencontre, en dessinant sur le sol des itinéraires qui créent des points de rendez-vous aléatoires, où les origines et destinations se multiplient. L’idée sous-jacente est « il n’y a pas de fatalité » : tous les chemins et parcours peuvent repartir et bifurquer en tous sens, dans un périple où l’espoir et le poids des hasards se rencontrent. Le réseau de lignes se déploie du sol au plafond, et crée des réseaux d’arborescences colorés. L’intervention de Peinado joue également sur l’éclairage : des caissons lumineux dif-fusent un éclairage dont la couleur, l’intensité et le rythme varient et font écho aux lignes colorées.

Le titre de l’œuvre Le jardin aux sentiers qui bifurquent est celui d’une nouvelle de Jorge Luis Borges (dans Fictions, 1961), où l’écrivain argentin brode un récit sur un monde dans lequel la bifurcation a lieu dans le temps, pas dans l’espace, un monde où tous les résultats possibles d’un événement se produisent simultanément, chacun condui-sant à des proliférations de possibilités nouvelles.

Jean Housen

BRUNo PEINADoVit et travaille à Douarnenez (Bretagne, France) Galerie Loevenvruck - www.loevenbruck.com

Né en 1970 à Montpellier, Bruno Peinado est formé à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Lyon (1992) et post-diplôme à l’Ecole supérieure des Beaux-Arts de Nantes (1993). il vit et travaille à Douarnenez et enseigne à Quimper, à l’Ecole européenne supérieure d’Art de Bretagne. L’une de ses œuvres les plus connues est The Big One World, où il détourne le Bibendum des pneus Michelin, en lui donnant une peau noire et des cheveux crépus.

Bibliographie sélective- Bruno Peinado - Me, Myself and I, éditions Loevenbruck,

coédité par Black Jack éditions, 2008.- Bruno Peinado, Myself Me & I, Editions Casino

Luxembourg - Forum d’art contemporain, 2012.

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Poetry Pavilion acier, béton, led bassin : diam. 7,1 m / kiosque : ht. 3,5 m, diam. 3,5 m 2012 intégration de Martin et inge Riebeek au parvis de la

gare de schiedam (NL) photo et © : Martin & inge Riebeek

C’est en 2009 qu’inge et Martin Riebeek sont sollicités par la commune de schiedam pour la création d’une œuvre incorporant un jeu d’eau. installé sur le parvis de la gare, Poetry Pavilion est un monument à la rencontre. il évoque ces constructions dans les parcs où les gens peuvent se retrouver pour vivre un moment d’intimité, ce qui présente un paradoxe intéressant en regard de la fréquentation du site d’intégration. inge Riebeek explique que l’objectif est « de réaliser une œuvre accessible à tout le monde. Dans la vie de tous les jours, on aspire tous à pouvoir, à l’instar des passants du parvis de la gare de schiedam, se couper de la foule, du bruit, du monde, qui nous entoure et nous dépasse parfois pour pouvoir se ressourcer, ne serait-ce qu’un bref instant, comme une demi-minute sous un rideau d’eau. » Mais surtout, Martin et inge Riebeek ont cherché à ce que les passants soient poussés à interagir avec leur pièce. Lorsque le curieux kiosque qui occupe le centre de leur installation est désert, le ruban led placé à son sommet diffuse en lumière blanche un message d’invi-tation à y pénétrer. Et, quand quelqu’un s’y trouve, des détecteurs déclanchent la diffusion de poèmes en lumière rose ainsi que l’écoulement d’un rideau d’eau qui isole le visiteur pendant 30 secondes. Les textes ont été écrits par les artistes mais aussi par des habitants de schiedam sollicités via la presse locale.

Karlin Berghmans

MARTIN & INGE RIEBEEKVivent et travaillent à Breda (NL)[email protected] et [email protected]

Tous deux diplômés de l’Académie des Beaux-Arts sint-Joost, Martin et inge Riebeek collaborent depuis 2001 et présentent en couple de nombreux projets d’art environ-nemental comme Between You & Me (Tilburg, 2010) ou Senna (Amersfoot, 2011).

Bibliographie sélective- Rutter, Bart et spijkerman, sandra, Martin et Inge

Riebeek. Between You and Me, Breda, 2010.- stegeman, Elly et Riebeek, Martin, Non speaking terms,

Breda, 1998.- Kemper, Margriet, Vormen van sculptuur : Melanie

de Vroom, Anna Ausloos, Marenne Welten, Mia Trompenaars, Inge Van’t Klooster, Breda, 1993.

m A r t I N & I N g E r I E b E E k

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Obscura reverse béton, tourbe, verre, chêne, epoxy 4,2x12x3,6 m 2012 intégration de Ronald van der Meijs, en collaboration

avec le bureau Breed integrated Design, le long de la N34 aux Pays-Bas à l’aire de repos Vogelpoel, Province de Drenthe (NL)

photo et © : Ronald van der Meijs

C’est la transition entre paysage rural et urbain qui a poussé la Province de Drenthe à installer cinq oeuvres d’art aux abords de la N34, dont Obscura Reverse de Ronald van der Meijs.

implantée le long de l’aire de repos Vogelpoel dans la commune de Coevorden, l’installation de van der Meijs évoque la forme d’une longue vue à l’intérieur de laquelle le visiteur peut pénétrer. il faut relever le soin accordé à l’ossature en chêne : dessinée pour évoquer les charpentes des fermes traditionnelles de Drenthe, elle a été dévelop-pée au départ des dimensions d’un bloc de tourbe. C’est également ce matériau qu’évoquent les panneaux du toit en epoxy translucide disposés de telle façon que des légers intervalles puissent laisser passer la lumière du jour. Conformément à l’esprit de plusieurs de ses réalisations, l’artiste a laissé les intempéries agir sur son installation provoquant des mutations (mousse, éclaircissement du bois et de la tourbe…) qui se réfèrent aussi bien aux modi-fications que l’homme apporte au paysage qu’aux proces-sus de transformation de la nature. Devant la paroi vitrée qui délivre la vue vers la N34, l’artiste a en outre installé une pièce en laiton évoquant les feuilles qui constituent la tourbe ou une carte géographique détaillée.

Le titre peut-être lu de façon littérale : van der Meijs “renverse” les effets de la Camera Obscura. ici, ce n’est pas une projection que l’on regarde depuis l’intérieur de la chambre noire mais bien la réalité : un paysage déter-miné par l’exploitation de la tourbe et qui est devenu une véritable attraction touristique.

Karlin Berghmans

RoNALD VAN DER MEIJSVit et travaille à Amsterdam www.ronaldvandermeijs.nl [email protected]

Né en 1966 à Tilburg, Ronald van der Meijs étudie le design architectural à l’Académie des Beaux-Arts sint-Joost à Breda. Dès 1993, il s’attache à développer une approche personnelle du design architectural toujours en relation avec l’environnement dans lequel son travail s’inscrit. Depuis 2001, il construit des installations et des sculptures intégrées qui questionnent les gens sur leurs relations avec l’environnement immédiat. De nombreuses expositions tant aux Pays Bas (NAi de Rotterdam, Centraal Museum d’utrecht…) qu’à l’étranger documentent son travail.

Bibliographie sélective- BOEKHOLT, Monica (dir.), Window of your Eyes. Kunst

in de openbare ruimte CBK Drenthe 2001-2012, Drenthe, 2012

- Obscura Reverse in Designboom magazine, online le 27 avril 2013, www.designboom.com/art/obscura-reverse-by-ronald-van-der-meijs/

r o N A L d VA N d E r m E I j s

Page 34: Prix Triennal Ianchelevici 2014
Page 35: Prix Triennal Ianchelevici 2014

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Sans titre acier, moteur électrique 1x5 m 2012 intégration de Richard Venlet, en collaboration avec

le bureau d’architecture POLO (Architects Poponcini & Lootens) sur le toit de la sint-Lukas Hogeschool voor Weetenschap en Kunst de Bruxelles, Paleizenstraat, 70, B-1000 Bruxelles

photo et © : LuCA school of arts, Dexia Real estate. Polo Architects et R. Venlet.

En juin 2007, la première pierre du projet de rénovation du campus de la sint-Lukas Hogeschool de Bruxelles est posée. Au fil des décennies, le complexe est devenu un conglomérat de bâtiments d’époques et de tailles différentes peu adaptés aux exigences de l’enseignement d’aujourd’hui. Les auteurs de projet (bureau Poponcini & Lootens) ont voulu prendre en compte les édifices en place, respecter leur histoire et leur « âme ». La prégnance de leurs interventions est ainsi calculée sur la valeur patri-moniale des biens : ils ont rasé certains bâtiments le long de la Paleizenstraat pour les remplacer par de nouvelles constructions mais préserver les parties néogothiques ainsi que celles édifiées des années 50.

C’est dans le cadre de cette rénovation que Richard Venlet a placé, sur un toit du complexe, une flèche lumineuse en acier qu’un moteur électrique fait tourner sur elle-même. Contrairement à la fonction première que devrait avoir le dispositif, l’œuvre n’indique ni direction, ni élément du paysage urbain à regarder. Elle porte un message : elle nous dévoile ce qui doit être vu – les images et les influences qui nous entourent – et nous rappelle que le future est incertain, sans cesse changeant. On ne peut s’empêcher de l’associer à d’autres emblèmes du ciel bruxellois qu’il s’agisse de l’étoile de Mercedes-Benz sur la Tour Martini ou le « Tintin et Milou » du bâtiment des Editions du Lombard …

Karlin Berghmans

RICHARD VENLETVit et travaille à Bruxelles

Richard Venlet a étudié à la Hogeschool sint-Lukas à Bruxelles et à la Rijksacademie d’Amsterdam. Dans un langage formel très réduit, il crée des interventions qui se concentrent sur la structure architecturale et qui s’ins-crivent dans le contexte plus large de l’espace qu’elles occupent.

PoLo ARCHITECTSPoponcini & LootensTavernierkaai 2/bt 28, B-2000 Anverswww.polo-architects.be Composé d’une équipe de plus d’une cinquantaine de collaborateurs, le bureau d’architecture POLO Architects est le fruit de l’association de Mauro Poponcini et Patrick Lootens. Leur vision s’inscrit dans une logique de dialogue entre organisation-programmation, construction et forme, l’intervention et le site. De leurs recherches ressort un équilibre entre audace artistique et maîtrise technique. Leurs réalisations témoignent également d’un respect des règles de l’architecture durable tant sur le plan écologique que sur le contenu social et culturel des projets.

Bibliographie sélective- Lootens, Patrick, Sint-Lukas in Passion for Concrete,

Bruxelles, 2012, p. 194 à 200. - BJA, Sint-Lukashogeschool krijgt nieuwe gebouwen in

De Standaard, 29 juin 2007, p. 11.- Van synghel, Koen, Sint-Lukas bouwt keurslijf in De

Standaard, 15 juin 2010, p. 55.

r I C H A r d V E N L E t

Page 36: Prix Triennal Ianchelevici 2014

Ce catalogue est édité par la Fondation Ianchelevici

Musée Ianchelevici, Place Communale 2, B-7100 La Louvière

tél. + 32 (0)64 28 25 30

Avec la collaboration du Musée en Plein Air du Sart-Tilman

Direction scientifique : Jean-Patrick Duchesne, Administrateur délégué

Coordination : Pierre Henrion, Conservateur

Graphisme et mise en page : Dominique Houcmant | Goldo Graphisme

Impression : Raymond Vervinckt & fils

secrétariatmusée en Plein Air du sart-tilman

Centre d'Animation et d'intégration des Arts plastiques de la Communauté française de Belgique,

association sans but lucratifDomaine universitaire du sart-Tilman B 25

Château de Colonster, 4000 Liège 1tél. +32 (0)4.366.22.20

e-mail : [email protected]

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