36
Probabilités : axiomes et formules Cours ‘ Interprétation de la preuve ’ (3b)

Probabilités : axiomes et formules

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Probabilités : axiomes et formules. Cours ‘ Interprétation de la preuve ’ (3b). Peut-on se passer de calculs de probabilités en sciences forensiques ?. La réponse est claire : non, pour deux raisons. - PowerPoint PPT Presentation

Citation preview

Page 1: Probabilités : axiomes et formules

Probabilités :axiomes et formules

Cours ‘ Interprétation de la preuve ’

(3b)

Page 2: Probabilités : axiomes et formules

Peut-on se passer de calculs de probabilités en sciences forensiques ?

La réponse est claire : non, pour deux raisons.Le calcul des probabilités a des applications directes (il suffit de citer la génétique des populations).

(1) C’est la base théorique nécessaire au scientifique qui, dans l’estimation, identifie des modèles probabilistes et,

(2) dans les tests, en compare plusieurs pour en choisir un.

Page 3: Probabilités : axiomes et formules

La notion de probabilité

La vision fréquentiste repose sur la loi des grands nombres, établie pour la première fois par J. Bernoulli en 1713, fournit une définition ‘pratique’ de la notion de probabilité.Une seule expérience ne suffisant pas pour évaluer la probabilité d’un événement on va répéter un très grand nombre de fois l’expérience.Cette loi stipule que si on répète un grand nombre n de fois une épreuve, la fréquence f avec laquelle on observe la survenue d’un événement tend (quand ninfini) vers une limite qui est définie comme probabilité de cet événement.Ainsi du lancer d’un dé : la probabilité d ’observer la face 6 est la limite du rapport no. de 6 obtenus / no. d ’essais = f

Page 4: Probabilités : axiomes et formules

La notion de probabilité : un exemple

Par exemple, en lançant un nombre n de fois une pièce ‘parfaite’ de monnaie, la fréquence f de ’pile’ tendra vers 1/2 au fur et à mesure que n augmentera.

Dessiner l’exemple

Page 5: Probabilités : axiomes et formules

La notion de probabilité : un exemple

N. tosses N. heads in n tosses Frequency

10 6 0.60000100 52 0.520001000 463 0.4630010000 4908 0.49080100000 49573 0.49573

Page 6: Probabilités : axiomes et formules

Les probabilités dites ‘objectives’

Du point de vue pratique il est clair que la vision fréquentiste ne permet pas de trouver la probabilité d’un événement puisqu’un tel processus nécessitant une infinité d’observations est physiquement irréalisable : cela permet tout au plus de donner une définition de la probabilité comme limite d’une fréquence.Remarquons que dans la conception fréquentiste il est impossible de donner une valeur et même au sens à la probabilité d ’un événement non répétable du genre « neigera-t-il le 25 octobre 2990 » , ce qui limite le champ d’application du calcul des probabilités.

Page 7: Probabilités : axiomes et formules

Les probabilités subjectives

Cette définition ‘pratique’ de la probabilité suppose que l’on puisse répéter l’épreuve indéfiniment, ou tout au moins imaginer pouvoir le faire. Tel est le cas dans le jeu de pile ou face.Le point de vue classique étant trop limité, l’existence même de probabilités objectives à été niée par beaucoup :

« La probabilité n’existe pas »

« L’abandon de croyances superstitieuses sur l’existence du phlogistique, de l’éther, de l’espace et du temps absolu … ou des fées, a été une étape essentielle dans la pensée scientifique. La probabilité, considérée comme quelque chose ayant une existence objective est également une conception erronée et dangereuse, une tentative d’extérioriser ou de matérialiser nos véritables conceptions probabilistes! »

Page 8: Probabilités : axiomes et formules

Les probabilités subjectives

La probabilité objective d’un événement n’existe pas et n’est donc pas une grandeur mesurable analogue à la masse d’un corps, c’est simplement une mesure d’incertitude, pouvant varier avec les circonstances et l’observateur, donc subjective, la seule exigence étant qu’elle satisfasse aux axiomes du calcul des probabilités.

Page 9: Probabilités : axiomes et formules

Les probabilités subjectives (Bayesiennes)

Une probabilité est donc une mesure donnée à une évaluation subjective (personnelle) qui se base sur les informations à disposition de la personne.

En résumé, la probabilité :

• dépend des informations à disposition ;• peut changer en fonction de nouvelles informations ;• peut varier entre individus ;• correspond aux aires d’un diagramme de Venn.

Page 10: Probabilités : axiomes et formules

Les probabilités subjectives : exemple

«Je pense qu’il y a 20 chances sur 100 pour qu’il pleuve demain.» Ce chiffre est basé éventuellement sur l’expérience acquise.

«Cette personne a une probabilité 30% d’être décédé pour des raisons cardiaques» : ce chiffre peut être basé sur un modèle de pronostique incluant les expériences acquises sur un grand nombre de décès ‘a priori semblables.’

Page 11: Probabilités : axiomes et formules

Les probabilités subjectives : exemple

Cette probabilité 30% peut être obtenue aussi en soumettant le dossier de la victime à une dizaine d’experts qui notent de 0 à 100 le risque de mort pour des raisons cardiaques et en constatant que la note moyenne obtenue est 30.Cette probabilité de 30% est dite subjective.

(Harold Jeffreys, Theory of probability. Oxford University Press, 1939 (III edition, Clarendon Press, 1998)

Leonard J. Savage, The foundations of statistics. II revised edition, Dover Publications, Inc., New York, 1972 (original 1954)

Bruno de Finetti, Probabilità e induzione (induction and probability). Editrice Clueb, Bologna, 1993

Page 12: Probabilités : axiomes et formules

Les probabilités subjectives : exemple

Il est clair donc qu’il faut être capable de définir la probabilité autrement que par une approche fréquentielle si on veut être capable de parler de probabilité d’événements qui ne peuvent se produire qu’une fois et pour lesquels la répétition de l’épreuve n’a aucun sens (comme c’est le cas dans les deux exemples précédents).

Page 13: Probabilités : axiomes et formules

Les trois axiomes

Le calcul des probabilités repose sur un certain nombre de règles minimales qui permettent de construire toutes les théories nécessaires.

On définit un axiome comme un principe de base non démontrable permettant de construire la suite de la théorie.

Un axiome, même si, très souvent, il correspond au ‘bon sens’ apparent, est toujours contestable puisqu’il n’est pas démontrable.

Page 14: Probabilités : axiomes et formules

Les trois axiomes

La probabilité de tout événement associé à une épreuve est un nombre compris entre 0 et 1 ;

Si deux événements A1 et A2 sont incompatibles, la probabilité de l’événement (A1 ou A2 ) est égale à la somme des probabilités de A1 et de A2 ;

La probabilité de l’événement certain est égal à 1.

Page 15: Probabilités : axiomes et formules

S

Ae

Epreuve

On suppose qu’à chaque fois qu’on réalise l’épreuve, on obtient un point e (événement élémentaire) à l’intérieur de S représenté par l’ensemble des points contenus dans le rectangle. On suppose que l’ensemble des événements élémentaires est réparti de façon uniforme sur la surface de S. On suppose que la surface de E vaut 1.

A (surface rouge) est une partie de S : il représente l’événement composé de tous les points événements élémentaires à l’intérieur de sa frontière.

La probabilité de S est 1. La probabilité de A est, dans cette représentation, la surface de A (sur la figure, elle vaut à peu près 0.2).

Page 16: Probabilités : axiomes et formules

Formules (1)

La probabilité de l’événement impossible est nulle :

L’événement ‘impossible’ et l’événement ‘certain’ sont incompatibles ; la réunion de l’événement ‘impossible’ et de l’événement ‘certain’ est l’événement ‘certain’ (ces deux résultats s’obtiennent en considérant les listes d’événements qui caractérisent respectivement l’événement ‘impossible’ (liste vide) et l’événement ‘certain’ (liste composée de tous les événements élémentaires).

0P

Page 17: Probabilités : axiomes et formules

Formules (1)

L’application des axiomes 2 et 3 donne le résultat.

En effet :

EEpuisqueEP

EPPEP

Page 18: Probabilités : axiomes et formules

Formules (2)

La probabilité du contraire d’un événement est égale à 1 moins la probabilité de cet événement :

Un événement et son contraire sont incompatibles ; l’événement (A ou contraire de A) est certain, ce qui veut dire que lorsque l’on réalise l’épreuve ou bien l’événement élémentaire correspondant réalise A ou bien réalise le contraire de A.

APAP 1

Page 19: Probabilités : axiomes et formules

Formules (2)

1

EPAou AP

APAPAou AP

Page 20: Probabilités : axiomes et formules

Formules (3)

Si un événement A est inclus dans un événement B, alors la probabilité de A est inférieure ou égale à la probabilité de B.

Ceci se déduit immédiatement du fait que l’on peut écrire dans ce cas B comme (A ou (non-A et B)). Les deux événements (A) et (non-A et B) sont incompatibles. L’application des axiomes indique que :

puisque est nécessairement positif (Axiome 1).

APAPBetAPBP

BetAP

Page 21: Probabilités : axiomes et formules

Formules (4)

La probabilité de l’événement A ou B est égale à la somme des probabilités de A et B, moins celle de (A et B).

La façon la plus simple de mémoriser la formule donnant la probabilité de A ou B s’obtient grâce à l’analogie probabilités-surface. En effet, la surface de A ou B est égale à la surface de A, plus celle de B, moins celle de A et B (oublier ce dernier terme reviendrait à compter 2 fois la surface de A et B dans A et dans B.

BeAPBPAPBouAP t

Page 22: Probabilités : axiomes et formules

Probabilités conditionnelles - indépendance

On peut admettre qu’environ 550’000 personnes étaient porteurs en France en 1999 du virus de l’hépatite C. S’il ne dispose que de cette information, le médecine avant de recevoir un patient en consultation peut penser que ce parient a une probabilité d’environ 1% d’être VHC+ (550’000/55’000’000) s’il suppose que sa clientèle ressemble globalement à l’ensemble de la population française. Si en consultant le dossier de son patient avant qu’il ne franchisse sa porte, le médecin constate que celui-ci est un enfant de 10 ans, la probabilité que pour ce patient soit VHC+ est à coup sûr beaucoup plus faible, (peut être entre 10-5 et 10-4 ...) car on sait que les personnes contaminées par ce virus sont en général des adultes (transfusion, toxicomanie, etc.).

Page 23: Probabilités : axiomes et formules

Probabilités conditionnelles - indépendance

Si en revanche l’information fournie par le dossier indique que le patient est toxicomane par voie intraveineuse depuis plus de 5 ans, les données épidémiologiques indiquent que la probabilité qu’il soit VHC+ est certainement supérieure à 1%.

Si, enfin, le seul renseignement que le dossier présente est le fait que le patient est asthmatique, l’opinion du médecin sur la probabilité pour que le patient soit VHC+ ne sera pas modifiée, car il n’y a pas de relation entre le fait d’être asthmatique et le fait d’être porteur du virus VHC+ .

La probabilité que le malade qui franchira la porte soit porteur de VHC est toujours de 1%.

Page 24: Probabilités : axiomes et formules

La démarche de la connaissance

La démarche médicale, et la démarche de la connaissance en général, se fait toujours par étape: on est, au début, dans une certaine incertitude quantifiée par des probabilités a priori : le mot a priori signifie qu’il s’agit de la probabilité avant d’avoir une information.Par exemple, a priori, avant d’avoir quelque renseignement que ce soit sur le patient qui attend de l’autre côté de la porte, la probabilité a priori pour que ce patient soit VHC+ est 1%.

Page 25: Probabilités : axiomes et formules

La démarche de la connaissance

Le médecin obtient, par exemple en prescrivant des examens complémentaires, des informations qui sont susceptibles de modifier la probabilité du diagnostic auquel il s’intéresse.Les probabilités modifiées s’appellent des probabilités a posteriori : l’expression a posteriori est utilisée pour signifier qu’il s’agit de la probabilité après l’information reçue.La nouvelle information permet de faire évoluer la probabilité a priori.

Page 26: Probabilités : axiomes et formules

Le processus du raisonnement

Autres informations

(dossier)

Probabilitésa

posteriori

Probabilitésa

priori Données analytiques

Décision surl’hypothèse(maladie)

se combinentavec

Page 27: Probabilités : axiomes et formules

Probabilités conditionnelles (1)

Soit S l’ensemble des événements. Supposons qu’après avoir réalisé l’épreuve on obtienne l’information que l’événement élémentaire obtenu a réalisé un événement B (autrement dit, que l’événement B s’est produit). On peut à nouveau définir les probabilités de tous les autres événement de S, conditionnellement à cette information.

Page 28: Probabilités : axiomes et formules

Probabilités conditionnelles (2)

La probabilité conditionnelle d’un événement A, sachant que B s’est produit, est définie par l’égalité suivante :

on suppose que

BP

BetAPBAP

|

0BP

Page 29: Probabilités : axiomes et formules

Probabilités conditionnelles (3)

Pour prendre des exemples extrêmes, la probabilité de A sachant qu’il s’est produit - noté P(A|A) - est 1 et la probabilité du contraire de A sachant que A s’est produit - noté P(non-A|A) - est évidemment 0. Cette formule se comprend bien en considérant la figure suivante : les chances de tomber dans A sachant qu’on est dans B sont obtenues en faisant le rapport de la surface de (A et B) sur la surface de B.

E

A B

Page 30: Probabilités : axiomes et formules

Probabilités conditionnelles (4)

En termes de probabilité a priori et a posteriori, P(A) est la probabilité a priori de A (avant que l’on sache si B s’est produit ou non) et P(A|B) est la probabilité a posteriori de A (sachant que B s’est produit).La formule donnant P(A|B) s’écrit de façon équivalente :

En échangeant A et B dans la formule précédente, le premier terme reste inchangé car (A et B) = (B et A) ; on peut donc écrire :

BPBAPA et BP |

APABPA et BP |

Page 31: Probabilités : axiomes et formules

Probabilités conditionnelles (5)

On déduit que :

BPBAPAPABP

A et BP

||

Page 32: Probabilités : axiomes et formules

Probabilités conditionnelles (6)

Il est à noter que la symétrie de la notation correspond à des modes de recueil de l’information différents.

Par exemple :

P(VHC+|toxicomane) peut être évaluée dans une population de toxicomanes chez qui on dose les anticorps à VHC.

P(toxicomane|VHC+) sera évaluée dans une population de patients de VHC+ qu’on interrogera sur leur toxicomanie passée.

Page 33: Probabilités : axiomes et formules

Indépendance et information

1ère définition de l’indépendance :La meilleure définition qu’on peut donner de l’indépendance de 2 événements est en terme d’information : on dira que deux événements sont indépendants lorsque savoir que l’on s’est produit n’apporte pas d’information sur la probabilité de l’autre.Dans l’exemple introductif, l’asthme et le VHC+ sont deux événements indépendants. En effet, savoir que le patient a l’une des deux affections n’apporte aucune information sur sa probabilité d’avoir l’autre.Un événement A est dit indépendant d’un événement B lorsque savoir que B s’est produit ne modifie pas la probabilité de l’événement A : la probabilité a priori de A est identique à la probabilité a posteriori de A.

Page 34: Probabilités : axiomes et formules

Indépendance et information

2ème définition de l’indépendance :Deux événements A et B sont indépendants lorsque la probabilité de réaliser l’événement (A et B) est égale au produit des probabilités de réaliser A et de réaliser B.

Ces deux définitions se traduisent par deux formules :

Page 35: Probabilités : axiomes et formules

Indépendance et information

APBAP |

La première définition de l’indépendance de A et B s’écrit

La seconde définition de l’indépendance s’écrit

BPAPBetAP

Page 36: Probabilités : axiomes et formules

Indépendance et information

La seconde formule rend évident la symétrie entre A et B :si B est indépendant de A, alors A est indépendant de B.Ce qui signifie en pratique que si on démontre que A n’apporte pas d’information sur B, on en déduit immédiatement B n’apporte pas réciproquement sur A.Dans l’exemple introductif, savoir que la probabilité de VHC est la même chez les asthmatiques et les non- asthmatiques , c’est automatiquement en déduire que la probabilité d’asthme est la même chez les porteurs et les non-porteurs de VHC.