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Prochain défi pour la filière : « l’utilisation judicieuse des antibiotiques », un enjeu mondial ! Dr Frederic Beaulac, m.v. 9 décembre 2014

Prochain défi pour la filière : « l’utilisation judicieuse ... · L’utilisation judicieuse des antibiotiques • Judicieuse • Prudente • Rationnelle • Adéquate • Responsable

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Prochain défi pour la filière : « l’utilisation judicieuse des antibiotiques », un enjeu mondial ! Dr Frederic Beaulac, m.v. 9 décembre 2014

L’utilisation judicieuse des antibiotiques

• Judicieuse • Prudente • Rationnelle • Adéquate • Responsable • Raisonnée … peu importe le qualificatif, c’est une tendance mondiale

• Pourquoi un appel à « L’utilisation judicieuse des antibiotiques » ?

Réponse: L’ANTIBIORÉSISTANCE

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ANTIBIORESISTANCE

DÉFINITION D’ANTIBIORÉSISTANCE : • Phénomène naturel de défense des

bactéries en réponse à l’attaque par l’antibiotique qui est là pour détruire la bactérie

• «Phénomène d’ADAPTATION »: la bactérie peut acquérir la résistance par sélection ou mutation génétique, ensuite transmise à sa descendance…

rédigé par Dr Frédéric Beaulac -2014/05/10

Avant la sélection

Après la sélection

Population finale

Niveau de résistance

ANTIBIORESISTANCE

QUESTION:

UNE journée “bactérienne” équivaut à combien d’années “humaines” ?

RÉPONSE : 2000 ans !! Imaginez le pouvoir d’adaptation de cette forme de vie …

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ANTIBIORESISTANCE

Donc… si exposition aux antibiotiques = ↑ chance de résistance • PROBLEMATIQUE 1: 80% du volume antibiotique utilisé chez les animaux

(Animaux de consommation >>>> animaux de compagnie)

• PROBLÉMATIQUE 2: Zoonose : Maladie transmissible des animaux aux humains (Ex.: Salmonelle, Strep.suis, Rouget) • PROBLÉMATIQUE 3: Transmission croisée de la résistance (Ex.: bactérie animal => bactérie environnement => bactérie humain )

rédigé par Dr Frédéric Beaulac -2014/05/10

ANTIBIORÉSISTANCE

• RÉSULTAT: On pointe du doigt les productions animales …

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ANTIBIORÉSISTANCE

• La réalité est plus nuancée…

• L’ Institut des Technologues en Alimentation estime comme faible le risque pour la santé humaine lié à l’utilisation de certains antibiotiques chez les animaux de consommation.2

• Un panel d’experts estime que 96% des problèmes d’antibiorésistance chez les humains sont attributables à l’utilisation d’antibiotiques chez les humains et n’originent pas d’un usage chez les animaux 1

• 1- Casewell and Bywater,Journal of Antimicrobial Chemotherapy,46: 639-645, 2000 • 2-Institute of Food Technologists, www.ift.org, Antimicrobial Resistance: Implications for the Food System, July 14, 2006

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ANTIBIORÉSISTANCE

• La réalité est plus nuancée…

• La grande partie des antibiotiques utilisés chez le porc ne sont pas des familles d’antibiotiques de haute importance en santé humaine.

• La majorité des humains n’ont pas de contact direct avec les animaux de ferme : +80% de la population canadienne demeurent en milieu urbain; mais peuvent être exposés indirectement (chaîne alimentaire, environnement).

• Les antibiotiques les plus prescrits chez les chats et les chiens sont les mêmes que chez l’humain.3

• Au Canada, plus de 50% des foyers possèdent au moins un chat ou un chien (contact direct).4

3-Agence européenne du médicament (EMA). Committee for Medicinal Products for Veterinary Use (CVMP). Reflection paper on the risk of antimicrobial resistance transfer from companion animals. EMA/CVMP/AWP/401740/2013. Draft (10octobre 2013) 4-The Business of Urban Animals Survey: The facts and statistics on companion animals in Canada,Can Vet J. Jan 2009; 50(1): 48–52.

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ANTIBIORÉSISTANCE

• La réalité est plus nuancée… mais la réalité est là !!

INQUIÉTUDES DU CÔTÉ HUMAIN • Santé Canada • Ministère de la Santé et des services sociaux du Québec

(M.S.S.S.) • Médias • Associations de consommateurs ET AVEC RAISON…

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La montée de l’antibiorésistance une menace réelle

rédigé par Dr Frédéric Beaulac -2014/05/10

La montée de l’antibiorésistance une problématique mondiale

rédigé par Dr Frédéric Beaulac -2014/05/10

La montée de l’antibiorésistance

0 2 4 6 8

10 12 14 16

1983- 1987

1988- 1992

1993- 1997

1998- 2002

2003- 2007

2010 à 2012

Nombre de nouveaux antibiotiques homologués aux U.S.A. de 1983 à 2012

• Et de moins en moins de nouvelles armes…

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Les conséquences de l’antibiorésistance chez les humains

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Source: Antibiotic resistance threats in the United States, US dept. of Health, C.D.C., 2013

Les conséquences de l’antibiorésistance chez les humains

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Source: Antibiotic resistance threats in the United States, US dept. of Health, C.D.C., 2013

Les conséquences de l’antibiorésistance chez les humains

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Source: Antibiotic resistance threats in the United States, US dept. of Health, C.D.C., 2013

La montée de l’antibiorésistance, une réalité en production animale

La montée de l’antibiorésistance n’est pas qu’un problème chez les humains… elle affecte aussi nos troupeaux : • Au Québec, 57% des souches de Salmonelle chez le

porc soumises au MAPAQ en 2013 sont résistantes à au moins 3 antibiotiques.

• Au Québec, une hausse significative de la résistance au ceftiofur (Excenel, Excede, Ceftiocyl) est rapportée chez les E.Coli d’origine porcine depuis 2000. De 0% en 1994 à 20% en 2013

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Classification des antibiotiques par Santé Canada Catégories d'importance en Types d'antimicrobiens médecine humaine

I Très haute importance

(infections humaines graves ET rareté/absence de produits efficaces)

Baytril® Excenel®, Excede®, Ceftiocyl®

II Haute importance (infections humaines graves, mais alternatives

disponibles)

Lincomycin® Lincomix® Gentamycin® Apralan® Tylosine® Tylan® Aivlosin® Draxxin® Amoxicillin: Paracillin® Trim-Sulfa: Trimidox® – Poten-sulf® – Uniprim® Stafac® (virginiamycin 44®)

Penicillin: Depocillin® – Pen Aqueous® - PenG®

Pulmotil® Tilmovet®

III

Importance moyenne (infections humaines non graves et/ou cat.II et

cat. I sont efficaces)

Tetracyclines: Aureomycin® - Chlor 100® - Onycin® - Liquamycin® - Oxy LA®

Spectinomycin: LS20®- LS100®- Lincomycin+spectinomycin 4,4%®

Néomed 325® Neomycin325® BMD® Bacitracin® Albac® Nuflor® Denagard® Tiamuline® Sulfa sans trimethoprim: Sulfamed® 3-sulvit®

IV Importance faible (non utilisés chez humain)

Saccox (salinomycin) Flavomycin (bambermycin)

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Usage judicieux des antibiotiques en Europe

• L’Europe a une longueur d’avance… • Une réglementation concernant les indications est

déjà en vigueur: • Usage Facteur de croissance INTERDIT • Usage Préventif limité • Usage Curatif permis

rédigé par Dr Frédéric Beaulac -2014/05/10

Usage judicieux des antibiotiques en Europe

Faisons une parenthèse …. • Définissons

– Facteur de croissance : • Donner un produit afin d’améliorer la croissance (GMQ) et/ou

l’efficacité alimentaire (C.A.) d’un animal – Traitement Préventif ( syn: Prévention / Prophylaxie ):

• Donner un produit à des animaux sains afin de prévenir l’apparition d’une maladie survenant habituellement à un moment donné

– Traitement Curatif : • Donner un produit à un(des) animal(animaux) malade(s).

– Traitement de Métaphylaxie (syn: Traitement de Groupe) : • Donner un produit à un groupe restreint d’animaux malades et

sains lorsque la proximité des animaux crée un risque de propagation de la maladie chez les animaux sains

rédigé par Dr Frédéric Beaulac -2014/05/10

Usage judicieux des antibiotiques en Europe

• L’Europe a une longueur d’avance… • Monitoring étroit de l’utilisation

– La majorité des pays européens mesurent, répertorient et publient des données sur les ventes et l’utilisation des antibiotiques depuis plus d’une décennie.

– Au cours des dernières années, ces pays ont raffiné leur collecte de données et classifient dorénavant celles-ci selon plusieurs paramètres: espèces animales, types de production, familles d’antibiotiques, voies d’administration, etc., etc..

– Ils connaissent donc, par exemple, la quantité exacte d’antibiotiques qu’un porc moyen va consommer de sa naissance à son abattage.

– Ils ont même developpé des méthodes de calcul avancées…

rédigé par Dr Frédéric Beaulac -2014/05/10

Usage judicieux des antibiotiques en Europe

• L’Europe a une longueur d’avance… • Méthode avancée de calcul de l’utilisation

• Évolution des methodes de calcul De: gramme de produit actif / animal produit À: Dose quotienne par animal par an (A.D.D. = Animal Daily Dose) …. En d’autres mots, ce sont des “Journée d’utilisation à dose définie pour un animal de poids défini par année”

• Pourquoi ? – Pour tenter de standardiser les comparaisons entre les

familles d’antibiotiques et entre espèces … • Constat actuel

– Chaque pays ayant developpé SA méthode de calcul, il faudrait maintenant standardiser les methodes de calcul si l’on desire se comparer entre pays…

rédigé par Dr Frédéric Beaulac -2014/05/10

Usage judicieux des antibiotiques en Europe

• L’Europe a une longueur d’avance… • Méthode avancée de calcul de l’utilisation

• Évolution des méthodes de calcul Exemple pour trois traitements différents: • 7 jours de traitement avec 3kg de Chlor 100 sur un porc de 15kg = 3g d’antibiotiques • 7 jours d’injections avec Excenel sur un porc de 15kg = 0,35g d’antibiotiques • 7 jours de traitement avec 3kg de chlor 100 sur un boeuf de 300kg = 42 g d’antibiotiques

Mais, avec la méthode des ADD, ces 3 traitements auront la même valeur

rédigé par Dr Frédéric Beaulac -2014/05/10

La longueur d’avance de l’Europe

• L’Europe a une longueur d’avance… • Mise en place de plans de réduction de l’utilisation

• LE CAS DE LA FRANCE: L'objectif de faire évoluer les pratiques est porté par une

volonté politique. En France, le ministère de l’agriculture met en place en 2012 le plan national de réduction des risques d'antibiorésistance en médecine vétérinaire, dit Ecoantibio 2017. Le plan est assorti d'un chiffre phare, 25 %, qui est la réduction visée en cinq ans de l'usage des antibiotiques en France. rédigé par Dr Frédéric

Beaulac -2014/05/10

La longueur d’avance de l’Europe

• LE CAS DE LA FRANCE: • La France bonne élève dans le secteur porcin…

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cL’avance de l’Europe e de

• Les Pays-Bas (Hollande)

rédigé par Dr Frédéric Beaulac -2014/05/10

Tableau: Hausse progressive de la consommation des antibiotiques toutes espèces confondues jusqu’en 2007

Les Pays-Bas (Hollande)

• 2008-2011 : Élaboration du plan de réduction

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Objectifs du plan:

réduction de

Année 2009 Année de référence

Année 2010

Année 2011 20%

Année 2012

Année 2013 50%

Année 2015

Réduction réelle

obtenue

-- 0% --

13 %

32%

51%

Nouvel objectif 70%

Les Pays-Bas (Hollande) Diminution 2009-2012 par espèce

rédigé par Dr Frédéric Beaulac -2014/05/10

Les Pays-Bas (Hollande) en 2007…

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Les Pays-Bas (Hollande) en 2012…

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Les Pays-Bas (Hollande)

• Aux Pays-Bas en 2012: En moyenne, un porc de sa naissance à son abattage recevra 12 jours d’antibiotiques *

*selon la methode des ADD

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La longueur d’avance de l’Europe

Diminuer les antibiotiques… d’accord mais avec quel impact sur les

performances ?

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La longueur d’avance de l’Europe et l’impact sur les performances ?

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Données du DANEMARK

Tableau: Quantité d’antibiotiques utilisée par année chez le porc et périodes de maladie

La longueur d’avance de l’Europe et l’impact sur les performances ?

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C.A.

GMQ

mortalité

Tableau: PERFORMANCES des PORCS à l’ENGRAISSEMENT

Données du DANEMARK

La longueur d’avance de l’Europe et l’impact sur les performances ?

Trois études françaises : Niveau de performance vs niveau antibiotiques

#1- 83 fermes (2010); #2- 750 fermes(2009-2012); #3- 63 fermes(2012) • Résumé:

– Corrélation entre forte mortalité et utilisation d’antibiotiques +++ , mais

– Très faible partie de la variation des résultats technico-économiques expliquée par le niveau de dépenses en santé

• Explications: • 1- Cette donnée se trouve diluée par d’autres grands utilisateurs qui

n’ont pas tant de problèmes (sur-utilisateurs) • 2- Cette donnée se trouve diluée par d’autres utilisateurs qui

négligent leur troupeau et acceptent des performances zoo-techniques médiocres sans utiliser d’antibiotiques (sous-utilisateurs)

• 3- plusieurs autres paramètres peuvent influencer certaines données technico-économiques.

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Et ici, fait-on quelque chose ?

2014/05/10

Et ici, fait-on quelque chose ??

USA: • Excenel (classe 1) interdit en usage strictement préventif

(2012) • FDA entreprend d’éliminer l’utilisation des classes I, II et III

comme facteur de croissance, de rendre obligatoire une supervision par un vétérinaire, de ne plus permettre l’accès à ces produits en vente libre (Cf: FDA guide 209 et 213 émis en 2012 pour consultation)

• Les USA permettent encore certaines utilisations de Classe I en traitement de groupe si la situation le justifie.

2014/05/10

Et ici, fait-on quelque chose ??

Canada • 2013: Interdiction annoncée des facteurs de croissance

appartenant aux classes I, II et III

• Mises en garde présentent sur les étiquettes des produits classe I : – L’utilisation hors homologation (extra-label) n’est pas recommandée. – Ne devrait pas être utilisé en traitement de masse – Le choix de ce produit devrait être appuyé par un antibiogramme

2014/05/10

Et ici, fait-on quelque chose ??

QUÉBEC: • Contrairement aux USA et aux autres provinces

canadiennes, la distribution de tous les antibiotiques est déjà sous supervision vétérinaire (prescription obligatoire)

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Et ici, fait-on quelque chose ??

QUÉBEC: Récemment, l’AVIA (Association des Vétérinaires en Industrie Animale) a énoncé certaines positions. Parmi celles-ci: • L’utilisation d’antibiotiques de classe I, II et III comme

facteur de croissance n’est pas judicieuse. • Limiter l’utilisation des antibiotiques de classe I à des

situations spécifiques. • Ne pas utiliser les antibiotiques de classe I en usage

préventif. • Périodiquement, remettre en question toute utilisation

préventive d’un antibiotique

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Et ici, fait-on quelque chose ??

QUÉBEC: • Plan stratégique du MAPAQ (santé et BEA)

1. Campagne de sensibilisation 2. Réglementation parue à la Gazette officielle du Québec

le 22 octobre 2014.

3. Projet de MONITORING (quantifier l’utilisation) • Initiative de l’ AQINAC et des Éleveurs de porcs du Québec

rédigé par Dr Frédéric Beaulac -2014/05/10

Et ici, fait-on quelque chose ??

QUÉBEC: • Initiative de l’AQINAC • Enquête annuelle • Quantification de l’utilisation des additifs

médicamenteux par espèce, chez les meuniers – 85% taux de participation en 2013

rédigé par Dr Frédéric Beaulac -2014/05/10

Initiative AQINAC: Distribution de l’utilisation des antibiotiques par espèce animale

Autre 0,03%

Poulette 0,1%

Dindon 1,0%

Bovin Laitier 2,3%

Bovin Boucherie

2,6% Non-répartie

13,7%

Poulet a griller 16,2%

Porc 64,1%

* Autres: Mouton, Lapin, Chèvre, etc. ** Répartition par espèce non disponible.

Initiative AQINAC: Distribution par catégorie d’importance pour la santé humaine chez le porc

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Catégorie II 11%

Catégorie IV 4%

Autres 1%

Tétracyclines

84% Categorie III [PERCENTAGE]

Catégorie II Catégorie IV Autres Tétracyclines

Etude AQINAC 2013 - données pour le PORC

NOTEZ QU’ AUCUN ANTIBIOTIQUE DE CATÉGORIE 1 N’EST UTILISÉ EN NUTRITION ANIMALE

Et ici, fait-on quelque chose ?? INITIATIVE les Éleveurs de porcs du

Québec / CRSV 2013

QUÉBEC: INITIATIVE de les Éleveurs de porcs du Québec et de la CRSV • Les Éleveurs de porcs du Québec et la Chaire de

Recherche en Salubrité des Viandes (CRSV) réalisent en 2013 une étude sur l’utilisation des antibiotiques en engraissement dans un échantillon de 40 producteurs québécois.

• Objectif #1: comparaison avec étude similaire en 2006

rédigé par Dr Frédéric Beaulac -2014/05/10

Et ici, fait-on quelque chose ?? INITIATIVE les Éleveurs de porcs du

Québec / CRSV 2013

QUÉBEC: Résultats de l’étude les Éleveurs de porcs du Québec/CRSV 2013

rédigé par Dr Frédéric Beaulac -2014/05/10

Paramètre Étude 2013 Nombre de fermes 40

Grammes d’antibiotiques par porc en engraissement

Moulée 17 g Eau 5 g Injectable 0,08 g TOTAL 22 g

Et ici, fait-on quelque chose ?? INITIATIVE les Éleveurs de porcs du

Québec / CRSV 2013 Comparaison des résultats de l’étude les Éleveurs de porcs du Québec/CRSV 2013 • Réduction de 54% de l’utilisation entre 2006 et 2013

Facteur #1 = baisse de l’utilisation des tétracyclines

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17

GRAMMES D'ANTIBIOTIQUES DANS LA MOULÉE / PORC PRODUIT

Réduction de 54% entre 2006 et 2013

2006 2013

Et ici, fait-on quelque chose ?? INITIATIVE les Éleveurs de porcs du Québec / CRSV

2013

• En 2013, diminution (-32%) de l’utilisation d’un antibiotique de classe 2 ‘’très important’’ (Tylosine) au profit (+43%) d’un antibiotique de classe 4 ‘’peu important’’ (salinomycin) versus 2006

• L’utilisation d’antibiotiques de la classe 1 (famille des

céphalosporines de 3e/4e génération) représente seulement 0,03% de l’utilisation totale d’antibiotiques (6,5mg/22g)

• Les lots déclarés positifs au virus du SRRP ont nécessité deux fois plus de jours sous antibiothérapie que les lots déclarés négatifs.

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Consommation d'antibiotique dans la moulée par ferme INITIATIVE les Éleveurs de porcs du

Québec / CRSV 2013

Tous antibiotiques confondus

Moyenne: 20,1 g/porc Écart-type: 13,2

Consommation d'antibiotiques dans la moulée par ferme (n=35)

Antibiotiques consommés par le porc moyen dans la moulée (% des quantités en g/porc) INITIATIVE les Éleveurs de porcs du Québec / CRSV

2013

L’utilisation judicieuse des antibiotiques:

Comment s’y prendre ?

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L’utilisation judicieuse des antibiotiques: comment s’y prendre ?

1. Justifier l’utilisation, selon le contexte.

2. Mieux choisir quel antibiotique prendre

3. Moins les utiliser (ou plutôt mieux les utiliser…)

1. Chercher des alternatives. 2. Remettre le contexte en question.

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L’utilisation judicieuse des antibiotiques: comment s’y prendre ?

1- COMMENT JUSTIFIER L’UTILISATION D’abord cibler la raison de leur utilisation Se poser la question: ‘’Pourquoi j’en donne?’’ Deux grandes raisons sont souvent évoquées:

1. Maladie 2. Habitude (prévention, confort, facilité, crainte du changement, police

d’assurance, etc…) • 50% de l’utilisation chez 25% des éleveurs (étude Inaporc

France)

52 Netherlands 2012

L’utilisation judicieuse des antibiotiques: comment s’y prendre ?

1- COMMENT JUSTIFIER L’UTILISATION (suite)

• Tout problème ne justifie pas un antibiotique… les antibiotiques ne traitent pas les mycotoxines, les débalancements nutritionnels, les infections virales ou parasitaires… leur nécessité dans de tels cas non compliqués n’est pas appropriée.

• Et si vous doutez du ‘’pourquoi vous en donnez’’ ? – Arrêtez d’en donner et constatez… C’est la méthode

essai-erreur.

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Comment s’y prendre ? Mieux choisir

2- COMMENT mieux choisir… – Soumettre au laboratoire pour connaître l’antibiogramme – Choisir en fonction de la catégorisation faite par Santé Canada. – Éviter la classe 1 en traitement empirique (1ere intention)

Par exemple: • Ceftiofur (Excenel®/Excede®/Ceftiocyl®) en pouponnière

comme produit « passe-partout » …. C’est judicieux ?? – Ce sont des classes 1… Alternative: Nuflor (classe 3)

• Tylvalosin (Aivlosin®) ou Tilmicosin (Pulmotil®) en traitement de mycoplasme ou d’iléite… C’est judicieux ?? – Ce sont des classes 2… Alternatives : Tiamuline (classe 3),

Chlortetracycline (classe 3) si le retrait le permet…

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Comment s’y prendre ? Mieux et moins les utiliser

3- COMMENT moins les utiliser (ou plutôt mieux les utiliser…) • Ne pas tomber dans le piège d’utiliser moins, à tout

prix et immédiatement… il faut créer des conditions gagnantes. Une diminution ne peut pas se faire au détriment du bien être animal ou du contrôle des maladies zoonotiques. Certaines conditions peuvent être réalisables demain matin et sans réels efforts, d’autres seulement dans les mois prochains et d’autres pourraient nécessiter une remise en question complète de votre entreprise… mais une chose est sûre, à long terme, on ne pourra plus justifier des utilisations dans un contexte sans conditions gagnantes.

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Comment s’y prendre ? Mieux et moins les utiliser

3- COMMENT mieux les utiliser ? 1. Favoriser des traitements individuels avant de débuter

un traitement de groupe

2. Utiliser avec prudence la moulée comme véhicule pour traiter

• Moulée = peu flexible vs rapidité, durée et dose administrée

Favoriser les traitements via l’eau de boisson • Eau = flexible, rapide, dose précise

3. Limiter les traitements de groupe au minimum d’animaux nécessaires Votre bâtiment est-il adapté pour vous le permettre ( ex:

2e ligne d’eau, 2e silo)

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Comment s’y prendre ?

3- COMMENT mieux les utiliser ? 4. Choix de la dose et de la durée

• Éviter les usages subthérapeutiques : Traiter assez fort o Ex: 1,5kg de chlor 100 en engraissement…

vraiment ??!!! o Ex: 1kg de linco44 … parce que ça tousse ???!!

• et juste assez longtemps (ni trop court, ni trop long) 5. S’imposer l’utilisation de vaccins

• Iléite, Salmonelle, diarrhée post-sevrage, SRRP, etc… des vaccins efficaces existent … les utilisez vous ?

• Mycoplasme: vaccinez-vous avec un rappel au lieu de ‘’one shot’ ?’

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Comment s’y prendre ?

3- COMMENT mieux les utiliser ? • 6. Améliorer la santé

– Améliorer la Régie • Faites-vous tous deux tournées/jour, tous les jours, spécifiquement pour

détecter des individus malades ? • Le système de ventilation est moderne et fonctionnel ?

– La trappe d’entrée d’air qui gondole n’a pas besoin d’ajustement ? • Votre chauffage et l’isolation de votre bâtiment sont en ordres ? • La gestion en TP-TV ou en bandes serait-elle souhaitable dans votre cas ?

– L’âge au sevrage • lien direct avec le niveau de santé post-sevrage

– Niveau de microbisme • Utilisez-vous un dégraisseur ? Évaluer la qualité du lavage/désinfection ? Est-

ce toujours parfaitement sec quand vos porcelets arrivent? – Type et qualité d’aliment

• Saviez vous que le cubage peut être un facteur de risque pour la salmonelle ?

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Comment s’y prendre ?

3- COMMENT mieux les utiliser ?

• 7. Améliorer le statut sanitaire: – Connaissez-vous les maladies qui sont éradicables d’un troupeau ? – Limitez-vous le nombre de sources par bâtiment (et leur statut)? – Participez-vous au projet de veille sanitaire et aux projets CLÉS?

• 8. Avez-vous déjà considéré utiliser des alternatives aux antibiotiques ? Certaines ont un réel effet préventif Exemples: acidification de l’eau contre DPS, protéines de jaunes œufs hyperimmuns, M.O.S, huile essentielles, etc…

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Comment s’y prendre ?

3- COMMENT mieux les utiliser ?

• 9. Saviez-vous que certaines compagnies de génétique sélectionnent des lignées pour leur résistance naturelle aux maladies ? Avez-vous considéré ce choix ?

• 10. Saviez-vous que le sexage améliore aussi la santé des porcs.

• 11. Avez-vous déjà songé à appliquer des stratégies de prévention qui seraient seulement saisonnières ?

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Comment s’y prendre ?

3- COMMENT mieux les utiliser ? • 12. Faites-vous tous les efforts qu’il se doit pour prévenir

l’introduction de pathogènes dans votre ferme (BIOSECURITÉ)

• 13. La gestion de votre pharmacie est-elle adéquate ? • réfrigérateur fonctionnel, produits non expirés, hygiène des

seringues, médicamenteur à l’ordre, aiguilles tranchantes, etc..

• 14. Votre tenue de registres est-elle complète ? • Suivi des traitements, exigences AQC, etc..

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CONCLUSION

• La prévention de l’antibiorésistance, c’est une responsabilité partagée.

• Le secteur porcin est sur la bonne voie, mais il faudra dorénavant prêcher par l’exemple.

• C’est la responsabilité de tous et chacun d’y mettre un effort.

• C’est la responsabilité de tous les intervenants de la filière d’être sensibles et de soutenir les efforts que les producteurs devront faire pour arriver à relever ce défi.

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Merci !

Dr Frédéric Beaulac, m.v.

• Remerciements: – Dre Cécile Ferrouillet CRSV – M. Michel Duval, AQINAC

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