Contact presse :

Xavier GAUTIER

Port. 06 80 31 31 53 Tél. 01 44 31 10 20 presse@arvalisinstitutduvegetal.fr Dossier de presse du Colloque

Produire avec la chrysomèle du maïs 20 ans après son arrivée en Europe

Jeudi 28 novembre 2013

Parlement européen

SOMMAIRE

C’est quoi la chrysomèle du maïs ?

Dégâts et enjeux, où est-elle en France

Etat de la réglementation

Quels sont les résultats les plus marquants de la recherche ?

Pourquoi un colloque ; pour qui ?

Discours de conclusion de Christophe Terrain, Président d’ARVALIS

ANNEXES

- Code d’accès à l’intégralité des visuels présentés au colloque - Photos d’insectes, de larves, de dégâts - Plus d’informations sur l’extranet presse - Présentation d’ARVALIS et de la CEPM

Contact Technique : Jean-Baptiste THIBORD 05.59.12.67.00

La chrysomèle du maïs (Diabrotica virgifera virgifera Le Conte) est un coléoptère de la famille des chrysomélidés dont la larve consomme les racines du maïs au début du cycle de la culture. La principale conséquence d’une attaque de chrysomèles du maïs est une baisse de rendement due à une moindre alimentation des plantes. Le risque de verse de la culture est important en cas de forte attaque.

La nuisibilité peut être importante si aucune mesure de lutte n’est entreprise pour limiter la population et la nuisibilité de ce ravageur inféodé au maïs.

Bien connu aux Etats-Unis, cet insecte a été détecté pour la première fois en Europe à côté d’un aéroport de Belgrade en 1992. Après de multiples introduction en Europe par la voie aérienne (Belgrade, Milan…), ce ravageur a ensuite progressé soit par dissémination naturelle de proche en proche (quelques dizaines de kilomètres), soit par projections d’individus ayant profité du transport routier (jusqu’à plusieurs centaines de kilomètres). Ainsi, la chrysomèle du maïs s’est disséminée dans de nombreux pays européens. Les premières captures ont eu lieu en France en Août 2002 (en Ile de France).

La chrysomèle du maïs est une espèce inscrite sur la liste des ravageurs de quarantaine au niveau Européen. La réglementation en vigueur impose un plan de surveillance de ce ravageur. En cas de détection, des méthodes de lutte doivent être mises en œuvre.

L’insecte a été détecté pour la première fois en France en 2002 autour des aéroports parisiens. Ensuite, les captures se sont multipliées dans les régions d’Alsace puis de Rhône-Alpes. Cependant, à ce jour, aucune perte de rendement n’est occasionnée par ce ravageur en France car les réglementations mises en œuvre limitent très fortement le développement des populations de ce ravageur. Ces mesures, imposées par la réglementation, sont en revanche très contraignantes pour les producteurs situées dans des zones où la chrysomèle du maïs a été détectée.

Dès 2002, la réglementation poursuivait l’objectif d’éradication de la chrysomèle du maïs en France. Mais de nouveaux foyers ont été identifiés au fil des années dans de nouvelles régions. A partir de la fin des années 2000, les captures se sont multipliées en Alsace et en Rhône-Alpes. Le ravageur étant présent sur de plus larges surfaces, il devenait difficile et couteux de poursuivre l’éradication. Depuis fin 2010, la réglementation a évolué en France avec des objectifs adaptés en fonction de la situation du ravageur :

En Alsace et Rhône-Alpes, régions dans lesquelles les foyers sont nombreux et où les risques d’introduction de nouveaux individus sont élevés à cause de la proximité des foyers italiens et d’Europe de l’Est, la réglementation impose des mesures visant à limiter le développement des populations et à retarder la nuisibilité du ravageur. Ces mesures consistent à ne pas cultiver du maïs plus de 5 années de suite sur la même parcelle et à intensifier la rotation des cultures à proximité de pièges ayant détecté des individus.

Ailleurs en France, les foyers et le nombre de captures sont encore relativement peu

nombreux. La réglementation poursuit l’objectif d’éradication avec des mesures très contraignantes sur des zones géographiques limitées (autour des pièges ayant capturés des adultes de chrysomèle du maïs).

Malgré l’existence d’un cadre règlementaire européen concernant ce ravageur inscrit sur la liste de quarantaine, les différents pays exposés à ce ravageur peuvent poursuivre des stratégies différentes et adopter des règlementations plus ou moins contraignantes.

Depuis que le ravageur est présent en Europe, de nombreux organismes de recherche ont réalisé d’importants travaux afin de mieux connaître le ravageur et dans le but de proposer des stratégies de lutte accessibles et adaptés aux producteurs européens.

Les travaux des chercheurs concernent à la fois l’étude de la biologie de la chrysomèle du maïs dans le contexte européen, l’analyse du risque (surveillance des populations), l’étude de l’influence des itinéraires techniques du maïs pratiqués en Europe sur les populations de chrysomèle du maïs et les niveaux de nuisibilités occasionnés, l’élaboration d’outils de lutte contre ce ravageur (génétique, produits phytopharmaceutiques, produits de biocontrole…).

L’objectif du colloque est de faire un point sur la situation de la chrysomèle du maïs dans les principaux pays européens. Pour cela, différents thèmes seront détaillés :

La progression du ravageur en Europe et l’évolution des mesures réglementaires dans les principaux pays producteurs de maïs,

L’adaptation des pratiques des agriculteurs exposés à la chrysomèle du maïs depuis

plusieurs années : connaissance et analyse des risques de nuisibilité, évolution des itinéraires techniques…

Des outils actuellement en phase de recherche et qui seront peut-être proposés aux

producteurs dans quelques années seront dévoilés,

Ce colloque sera aussi l’occasion de rencontrer les principaux scientifiques européens et américains dont les travaux visent à élaborer des solutions de lutte contre la chrysomèle du maïs.

Les informations diffusées à l’occasion de ce colloque seront très utiles pour l’ensemble des acteurs de la filière maïs en France et en Europe (recherche, développement, agriculteurs, organismes de collecte…) ainsi que pour les personnes en charge de la réglementation de ce ravageur.

Madame, Monsieur,

Je souhaiterais, comme Monsieur Schulmann, remercier l’ensemble des intervenants qui nous ont permis d’entretenir des échanges techniques et scientifiques d’une grande qualité autour de la Chrysomèle du maïs. Comme nous l’avons vu au cours de cette journée, ce ravageur déjà installé dans de nombreux pays est source d’inquiétude pour les producteurs de maïs en ce qui concerne sa nuisibilité pour la culture, pouvant aller même jusqu’à la remise en cause de la rentabilité des exploitations agricoles.

Les différents exposés ont permis de faire un état des lieux mais aussi de montrer les opportunités offertes par la recherche pour approfondir les connaissances et aider à la maitrise de ce ravageur. Je suis impressionné par une telle mobilisation de compétences scientifiques et techniques autour de la chrysomèle. Nous espérons tous que des innovations puissent venir compléter demain la boite à outils pour les agriculteurs. L’ensemble des interventions montre que les agriculteurs doivent disposer d’un large choix de solutions à adapter en fonction du contexte agropédoclimatique et des impératifs économiques des exploitations.

Malgré les craintes que nous avions au sujet de la nuisibilité de ce ravageur lors de son installation en Europe, il est aujourd’hui clair que la production de maïs est toujours possible malgré la présence de l’insecte. Elle est possible en particulier grâce à des adaptations des itinéraires techniques jouant sur plusieurs leviers de maîtrise de l’insecte et sur les outils de pilotage qui ont été largement présentés aujourd’hui.

L’expérience des différents pays, malgré les moyens de lutte importants déployés, montre que l’installation de l’insecte dans de nouvelles zones indemnes est inéluctable. Mais, par contre la maîtrise des populations est tout à fait possible pour maintenir des niveaux de dégâts limités compatibles avec une production de maïs rentable. Cette maîtrise des populations ne sera possible que par l’accès et la mise en œuvre de toute la panoplie des solutions techniques disponibles.

Les témoignages de la journée démontrent que l’efficacité des dispositifs de pilotage et de maitrise des populations de chrysomèle ne pourra se faire que par la mobilisation et la coordination de tous les acteurs concernés :

Tout d’abord, les pouvoirs publics par les politiques publiques mises en œuvre : les règlementations doivent offrir un cadre cohérent avec la réalité de la présence de l’insecte permettant une stratégie de lutte adaptée.

Ensuite, l’ensemble des acteurs de la recherche (Publique/privée/Instituts) doivent être mobilisés autour de cette question afin d’étoffer la palette des moyens de lutte disponibles contre ce ravageur. D’ailleurs, je tiens à rappeler que notre institut ARVALIS - Institut du Végétal s’était déjà mobilisé en 2004 via un colloque à Colmar ainsi qu’avec la plupart des scientifiques européens sur la question dans le projet Diabr’act. Ce projet a permis un partage des connaissances et des échanges indispensable à la meilleure connaissance scientifique de ce nouveau ravageur.

ARVALIS continuera à œuvrer sur ce dossier en collaboration avec tous les partenaires européens impliqués dans la recherche et le développement. Par ailleurs, les acteurs de terrain en charge du développement agricole (Chambres

d’agriculture, organismes collecteurs, Instituts...) doivent être mobilisés sur ce dossier. En effet, les producteurs doivent être accompagnés au plus près dans leurs choix techniques afin de préserver une activité rentable tout en luttant de manière efficace contre l’insecte.

La mobilisation et l’information des agriculteurs eux-mêmes sera une des clés de la réussite de la maîtrise des populations de chrysomèle, notamment parce que ce ravageur impose plus que les autres une approche collective.

La diversité des « familles professionnelles » présentes dans la salle nous rappelle que la mobilisation doit être générale. Les attentes sont fortes à tous les niveaux de la filière et dans de nombreux pays de l’Union européenne pour apporter des solutions adaptées. Aussi, en conclusion, je retiendrai des travaux de la journée comme message principal qu’il est possible de produire du maïs malgré la présence de la chrysomèle.

Enfin, pour conclure, je souhaite remercier l’ensemble des personnes qui ont permis la bonne tenue de ce colloque et en premier lieu Monsieur Joseph Daul, Député Européen, pour son parrainage. Mes remerciements s’adressent également aux personnels du Parlement Européen pour leur accueil et la préparation matérielle de cette journée. Un grand merci aux organisateurs de ce colloque, l’Institut Technique ARVALIS et les partenaires de l’organisation : La CEPM et le COPA-COGECA.

Je souhaite que ce colloque soit utile à tous pour faire évoluer les connaissances mais aussi pour réfléchir à la gestion la plus appropriée de ce ravageur et à son évolution dans le temps.

Merci à tous et bon retour.

Quelques photos de chrysomèles des racines du maïs

Fichiers jpeg accessibles sur l’extranet presse d’ARVALIS. Inscrivez-vous sur www.presse-arvalis.fr

Les larves de chrysomèles

consomment les racines du maïs

© ARVALIS – Institut du végétal

La principale conséquence d’une attaque de

chrysomèles du maïs est une baisse de rendement

due à une moindre alimentation des plantes, du

fait d’un système racinaire réduit. Le risque de

verse de la culture est important en cas de forte

attaque. © ARVALIS – Institut du végétal

Dégâts de chrysomèles : le volume

racinaire est considérablement réduit

© ARVALIS – Institut du végétal

La chrysomèle des racines du maïs

est un petit coléoptère d’environ

7 mm au stade adulte

© ARVALIS – Institut du végétal

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Suite au Colloque « Produire avec la chrysomèle du maïs 20 ans après son arrivée en Europe » du 18 novembre 2013 vous y retrouverez :

Le dossier de presse Les photos de larves et d’adultes de chrysomèle et de dégâts de l’insecte sur les cultures