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2016PROFIL DE PAYS
NIGÉRIA
NIGÉRIA
PROFIL DE PAYS 2016
Commandes
Pour commander des exemplaires du Profil de pays - Nigéria, veuillez contacter :Section des publicationsCommission économique pour l’AfriqueB.P. 3001Addis-Abeba, ÉthiopieTél. : +251-11- 544-9900Télécopie : +251-11-551-4416Adresse électronique : [email protected] Web : www.uneca.org
Pour télécharger gratuitement une copie électronique des publications de la CEA, veuillez accéder au site : www.uneca.org/publications
© 2017 Commission économique pour l’AfriqueAddis-Abeba, ÉthiopieTous droits réservésPremier tirage : mars 2017
ISBN : 978-99944-70-00-6
Toute partie du présent ouvrage peut être citée ou reproduite librement. Il est cependant demandé d’en informer la Commission économique pour l’Afrique et de lui faire parvenir un exemplaire de la publication.
NoteLes appellations employées dans cette publication et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de la Commission économique pour l’Afrique aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites, ni quant à leur système économique ou leur stade de développement. Les désignations « développé », « industrialisé » et « en développement » n’ont qu’une fin statistique et ne constituent pas une appréciation du stade de développement atteint par tel pays ou telle région.
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PROFIL DE PAYS - NIGÉRIA
Sommaire
Sigles et abréviations v
Remerciements vii
Le Nigéria en bref viii
1. Vue d’ensemble 1
2. Contexte national et sous-régional 3
3. Performances économiques 83.1 Croissance économique 83.2 Politiquebudgétaire 113.3 Politiquemonétaire 143.4 Comptecourant 153.5 Comptesdecapitaletd’opérationsfinancières 17
4. Développement social 194.1 Dynamiquedémographique 194.2 Pauvretéetemploi 204.3 Santé 214.4 Éducation 224.5 Évaluationdel’égalitédegenreenNigéria 24
5. Analyse thématique: sortir de la crise énergétique pour assurer la transformation structurelle du Nigéria 265.1 L’énergieetlatransformationstructurelle:lasituationauNigéria 265.2 L’énergieauNigéria:enjeuxetdéfis 285.3 L’actionduGouvernementfaceauxdéficitsetauxdéfisénergétiques:
laréformeactuelledusecteurélectrique 295.4 Recommandations 31
6. Evaluation de la qualité des données nationales 33
Bibliographie 34
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PROFIL DE PAYS - NIGÉRIA
Sigles et abréviations
AIE Agenceinternationaledel’énergie
BAD Banqueafricainededéveloppement
CEA Commissionéconomiquepourl’Afrique
CEDEAO CommunautééconomiquedesÉtatsdel’Afriquedel’Ouest
CEN-SAD CommunautédesÉtatssahélo-sahariens
DAES Départementdesaffaireséconomiquesetsociales
EIU EconomistIntelligenceUnit
FMI Fondsmonétaireinternational
FNUAP FondsdesNationsUniespourlapopulation
IDISA IndicateurdedéveloppementetdesinégalitésentrelessexesenAfrique
IDH Indicededéveloppementhumain
kWh Kilowattheure
MW Mégawatt
MWh Mégawattheure
OCDE Organisationdecoopérationetdedéveloppementéconomiques
PIB Produitintérieurbrut
PNUD ProgrammedesNationsUniespourledéveloppement
PwC PriceWaterhouseCoopers
RNB Revenunationalbrut
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PROFIL DE PAYS - NIGÉRIA
UNESCO OrganisationdesNationsUniespourl’éducation,lascienceetlaculture
TVA Taxesurlavaleurajoutée
TWh Térawattheure
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PROFIL DE PAYS - NIGÉRIA
Remerciements
LasériedeprofilsdepayspubliésannuellementparlaCommissionéconomiquepourl’Afrique(CEA)apourobjectifdeproduireetdediffuserdesanalysesetdes recommandationsdepolitiquespropresàchaquepaysetàchaquerégionquitendentàpromouvoirunetransformationéconomique qui viendrait favoriser une croissance soutenue et un développement socialdurable, renforcer l’intégrationrégionaleetfaciliter laplanificationdudéveloppementet lagouvernanceéconomique.Lesprofilsdepayssont le fruitde lacollaborationdesbureauxsous-régionauxde laCEAetduCentreafricainpour lastatistique,avecdesapportsde laDivision des politiquesmacroéconomiques, de laDivision de l’intégration régionale et ducommerceetdelaDivisiondespolitiquesdedéveloppementsocial.
LeprofildepaysduNigéria aété réalisé sous la coordinationgénéraleet l’orientationdeGiovanieBiha, Secrétaire exécutive adjointe de laCEA, chargée de la diffusion du savoir,et a été rédigé sous la supervision générale deDimitri Sanga,Directeur duBureau sous-régionalpourl’Afriquedel’OuestetsouslasupervisiontechniquedeBakaryDosso,ChefduCentresous-régionaldedonnées.L’auteurprincipalduprofildepaysduNigériaétaitJeanLucMastakiNamegabeduBureausous-régionalpourl’Afriquedel’Ouest.
Legrouped’exameninternemisenplaceparlaSectiondequalitéopérationnelledelaCEAafournideprécieusesobservationsetdescontributions.NoustenonségalementàremercierJoeAmoako-Tuffour,ConseillerprincipaletDirecteurderechercheauCentreafricainpourlatransformationéconomiqueàAccra,quiafourniunregardcritiqued’expertenexaminantleprofildepays.
Unemention spécialevaenfinà laSectiondespublicationsde laCEAqui aurapourvuàl’édition,latraduction,laconceptiongraphiqueetl’impressionduprésentprofildepays.
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PROFIL DE PAYS - NIGÉRIA
Croissance économiqueLastructuredel’économienigérianeaétédominéeparl’agriculture(23%duPIBen2013) et le pétrolebrut et le gaz (11%duPIBen2013). LarécenteréévaluationcomparativedesstatistiquesduPIB(rebasageduPIB)atoutefoissoulignéuneévolutionsensible,àsavoirquelafabricationetlesservicesontobtenudemeilleursrésultatsqued’autressecteurs,entermesdecroissancecommedecontributionauPIB.Estiméà42397milliardsdenairaavantcerebasage, lePIBnominalaétéréévaluéà81009milliardsdenairaen2013(515milliardsdedollars), faisantduNigéria lapremièreéconomieenAfrique.
Politique budgétaireLapolitiquebudgétaireaététouchéenégativementpar lachutedesprixdupétrole.LacompositiondubudgetduGouvernement fédéralnigérianasensiblementévoluéen2015auprofitdesdépensesrenouvelables(91%).Lebudget2016affichaitunehaussede21,6%parrapportà2015.Ledéficitbudgétaireacontinuédesecreuser,atteignant1,7%duPIBen2015et2,1%en2016.Malgréuneprogressionde5,0%,de64,5milliardsdedollarsen2013à67,7milliardsen2014,ladettetotaledemeuredansdeslimitesjugéessoutenables.L’encoursdeladettetotales’élevaità16,1%duPIBen2015,contre13,3%en2014.
Le Nigéria en brefInformations générales
Classement Rang Sur un total de
Année Source
Sous-région Afrique de l’Ouest
Indice de développement humain
152 188 2014 PNUD
Langue(s) officielle(s) Anglais, haoussa, igbo, yoruba
Indice d’inégalité de genre
n.d. n.d. n.d. PNUD
Monnaie Naira Index Ibrahim pour la gouvernance africaine
36 54 2015 Fondation Mo Ibrahim
Capitale Abuja Indice de la facilité des transactions commerciales
169 190 2017 Banque mondiale
Appartenance à une/des communauté(s) économique(s) régionale(s)
CEDEAO, CEN-SAD
Indice de perception de la corruption
136 168 2015 Transparency International
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Politique monétaireL’inflation au Nigéria est montée en flèche au cours des deux premierstrimestres2016.Ellea,enannéeglissante,grimpéà16,5%enjuin2016,contre9,2%en2015.L’économies’estdéveloppéeentre2013et2015,grâceàl’efficacitédespolitiquesmonétairesetbudgétairesetàl’accroissementdelaproductionagricoledufaitdeconditionsmétéorologiquesfavorables.Àpartirde2014,lemarchés’étantretrouvésousunetrèsfortepression,letauxdechangeestdevenuinstable.Afind’atténuercettevolatilité,laBanquecentraleduNigériaaadoptéplusieursréformes,dontlepointd’orgueaétélalibéralisationdumarchédeschangesenjuin2016.
Compte courantLeNigériaaffichaitundéficitducomptecourantde15,4milliardsdedollarsen2015,soit3,8%duPIB,alorsque lesoldeétaitexcédentairede0,2%l’année précédente. Entre 2010 et 2013, le pays enregistrait un excédentmoyenducomptecourantde3,8%duPIB.Ledéficitde2015estimputableàlabalancecommerciale,quiétaitdéficitairede6,4milliardsdedollars,alorsqu’elle avait affichéunexcédentde21,0milliardsdedollarsen2014.Lesexportations de pétrole et de gaz naturel, qui représentaient 88,0 % desbiensd’exportation,ontchutéde44,5%en2015parrapportà2014,tandisque les importations de biens reculaient de 15,5% sur lamême période.L’Europeetl’AsieétaientlesprincipauxpartenairescommerciauxduNigériaen2015.L’Europereprésentait39,7%delavaleurtotaledesexportationsnigérianes,l’Asie30,3%,l’Afriquedanssonensemble14,4%etlespaysdelaCommunautééconomiquedesÉtatsdel’Afriquedel’Ouest(CEDEAO)6,2%.
Comptes de capital et d’opérations financièresLeNigériaaffichaitundéficitducomptecourantde15,4milliardsdedollarsen2015,soit3,8%duPIB,alorsquelesoldeétaitexcédentairede0,2%l’annéeprécédenteLedéficitde2015estimputableàlabalancecommerciale,quiétaitdéficitairede6,4milliardsdedollars.Lesexportationsdepétroleetdegaznaturel,qui représentaient88,0%desbiensd’exportation,ontchutéde44,5%en2015parrapportà2014,tandisquelesimportationsdebiensreculaientde15,5%surlamêmepériode.L’Europeetl’Asieétaientles principaux partenaires commerciaux du Nigéria en 2015. L’Europereprésentait39,7%de lavaleur totaledesexportationsnigérianes, l’Asie30,3%,l’Afriquedanssonensemble14,4%etlespaysdelaCommunautééconomiquedesÉtatsdel’Afriquedel’Ouest(CEDEAO)6,2%.
DémographieLapopulationduNigériaétaitestiméeà182,2millionsd’habitantsen2015.Égaleà3,2%en2006, lacroissancedémographiquearalenti,tombantà2,5%en2014.Prèsde70%delapopulationnigérianeestâgéedemoinsde30ans.
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Pauvreté LeNigériaafaitquelquesprogrèsdanslaréductiondelapauvreté,mêmesi, comparés aux taux de croissance élevée de l’économie, ces progrèsdemeurentbienendeçàdupotentieldupays.L’incidencede lapauvretéestbeaucoupplusélevée, et sa réductionplus lente, enmilieu ruralquedans leszonesurbaines.En2010,60,9%de lapopulationvivait sous leseuildepauvreté,suivantlamesureabsoluedelapauvreté.L’incidencedelapauvretés’établissaità54,7%delapopulationen2004,soitunehaussede6,2pointsdepourcentageentre2004et2010.
Emploi Unelargeproportiondelapopulationactivenigérianeestemployéedanslesecteurprimaire,40,1%deshommeset19,9%desfemmesdecegroupetravaillantdansl’agriculture,laforesterieetlapêche.Lesecteurdesservicesestégalementune importante sourced’emplois,24,9%de lapopulationactiveexerçantdanslecommercedegrosetdedétail,ycomprislaréparation.Viennentensuited’autres services (7,1%), les servicesd’hébergementetd’alimentation(5,6%),letransportetlestockage(4,1%)etl’éducation(3,2%).Enfin,11%delapopulationactivetravailledanslafabricationet2,4%danslaconstruction.
SantéLesystèmedesanténigérianaconnudesaméliorationscesdernièresannées,maisilexistedegrandesdisparitésenmatièred’accèsdupublicauxservicesdesanté.Letauxdemortalitédesmoinsde5anspour1000naissancesvivantes a diminué, passant d’environ 191 en 1990 à 89 en 2014,maisrestecependant supérieurauxmoyennes régionaleetmondiale.CertainsÉtatsaffichaientdestauxnettementsupérieursàlamoyennenationale.Laprévalencedesretardsdecroissancechezlesmoinsde5ansstagneàunpeuplusde40%depuis2000.
ÉducationLetauxdescolarisationdansl’enseignementprimaireesttombéà57,4%en2014,contre84,8%en2005, tandisque le tauxnetdescolarisationdans le secondaire stagnait à unevaleur faible d’environ35%. Seuls 61%deshommeset41%des femmesauNigériasavaient lireetécrireen2012.En2014letauxdescolarisationdansl’enseignementsupérieurétaitde16,7%pour lesdeuxsexes. Il ressortde laplupartdes indicateursdedéveloppementsocialquel’accèsàl’éducationvarieconsidérablementd’unÉtatfédéréàl’autreetdunordausuddupays,lenordetleszonesruralesétantdéfavorisésàcetégard.
Genre D’après lesdonnéespour leNigéria, ilexisteuneégalitédessexesdansdesdomainesclefs,telsqueletauxdescolarisationdansl’enseignementsecondaire,la santé de l’enfant, le taux d’activité et la proportionde la populationnoninfectéeparleVIH.Letauxd’activitédesfemmesestpratiquementégalàceluideshommes(10).Leurtauxdescolarisationdansl’enseignementtertiaire(61%)dépasseceluideshommes(39%),soituntauxdeparitédessexesde1,6.Ilexisteuneparitéentrelesfillesetlesgarçonsdemoinsde5ansentermesdetauxdesurvieetd’absencederetarddecroissance.
1
1Vue d’ensemble
LacroissanceéconomiqueauNigérias’établissaità2,8%en2015,soitlechiffreleplusfaible en 10 ans. Cette situation s’explique principalement par une chute des prix dupétrolede71,6%entre2010et2015.Sil’économienigérianealongtempsétédominéepar l’agriculture, le pétrole brut et le gaz, le rebasage du PIB effectué en 2014 a faitressortiruneévolutionversuneéconomietiréeparlafabricationetlesservices,desortequesesmoteurssontdésormaislessecteursnonpétroliers.Lesservicesreprésentaientla plus grande part du PIB réel en 2015 (37,9%), suivis de l’agriculture (20,5%), del’industrie(20,2%),ducommerce(17,5%)etdelaconstruction(4,4%).Lesecteurdupétroleconstituaitseulement11,7%duPIBréel,maisdemeuraitlepremiercontributeurauxexportations(93%)etauxrecettespubliques(67,4%).
Lachutedesprixdupétroleatouchénégativementl’économie,principalementenraisond’unebaissedesrecettespubliques.Ceteffetaétéaggravéparl’absenced’amortisseursbudgétaires, accentuant la vulnérabilité du Nigéria face aux chocs. Le Gouvernementfédéral a réagi en effectuant des coupes budgétaires, en adoptant des mesurescommercialesetendévaluant fortement lenairadeplusde20%.Au termedecetteréallocation des dépenses publiques, les dépenses d’investissement ne représentaientplusque9%.LaBanquecentraleduNigériaestparvenueàramenerl’inflationd’untauxglobalde12,2%en2012àuneinflationàunchiffrede8,1%en2014.LesperspectiveséconomiquesduNigériademeurentternes,latendanceactuelled’unprixdupétrolebasdevantsepoursuivreàmoyenetlongtermes.AprèsdeuxbaissesconsécutivesduPIBtrimestriel,enreplide0,4%aupremiertrimestreetde2,1%audeuxième,l’économieaofficiellementétédéclaréeenrécessionen2016,tandisquelesprojectionsannuellesinitialesannonçaientunecontractionde2,3%en2016.
Selon les estimations, le Nigéria comptait 182,2 millions d’habitants en 2015. Lapopulationnigérianeestjeune,afficheuntauxd’urbanisationrapideetdevraitatteindre229 millions d’habitants d’ici à 2025. Le revenu national brut (RNB)/habitant calculéd’après laméthodede l’Atlasétaitestiméà2820dollarsen2015,classant leNigériadanslatrancheinférieuredespaysàrevenuintermédiaireentermesnumériques,lepaysétant cependant à la traine par rapport aux autres économies émergentes. LeNigériaaffichaituncoefficientdeGini (mesuredes inégalitésderevenuoù lezérocorrespondàuneégalitéparfaiteetle1àl’inégalitémaximale)de0,447en2010,contre0,430en2004,soituncreusementdesinégalitésde4,1%surcettepériode.Danslasous-région,
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cecoefficientsesituaitentre0,312auNigeret0,460auTogo (chiffre leplushaut)sur lapériode2005-2013.D’aprèslesstatistiquesnationalesdelapauvretédisponiblespour2010,60,9%delapopulationnigérianevivaitendessousduseuildepauvreté,ensebasantsurlamesureabsoluedelapauvreté.Lapauvretéestplussévèredansleszonesrurales(66,1%en2010).LeNigériaseclassait152esur188paysselonl’indicededéveloppementhumain(IDH)en2014.Letauxdemortalitédesmoinsde5anspour1000naissancesvivantesachutéde47%depuis1990,atteignant89en2014.LacibledesobjectifsduMillénairepourledéveloppementétaituneréductiondedeuxtiers.Trèsrépandue,lamalnutritiondel’enfanttouchaitunquartdesmoinsde5ansen2014.Lafortecroissancedémographiqueexerceunepressionsurunsystèmeéducatifdéjàendifficulté,oùletauxd’abandonsestélevé.Letauxdescolarisationdansl’enseignementprimaireétaitestiméà68,7%en2014,soituneprogressiondeseulement3,7pointsdepourcentageparrapportà2000.BokoHaramcontinued’êtreunemenacequiciblel’accèsàl’éducation,enparticulierdesfemmesetdesfillesdanslenordduNigéria,oùlatransformationsocialeestdéjàenretardparrapportaurestedupays.
Aucoursdes20dernières années, l’accèsà l’électricité auNigéria aété faible, limitant leprocessusdetransformationstructurelledel’économie.Denombreusesentreprisesassurentelles-mêmesleurapprovisionnementélectrique,souventàdescoûtsprohibitifs,quiérodentleurcompétitivité.UnNigériansurtroisutilisecetyped’équipementspouraccéderàl’électricité.L’absence d’un accès fiable à l’électricité demeure un obstaclemajeur à la création d’uneéconomieplusforteetplusdiversifiéeetàl’améliorationduniveaudeviedelapopulation.Ilestparconséquentessentield’intensifierlesinvestissementsprivéscommepublicsdanslesecteurdel’électricité.Pouryparvenir,lesautoritésdoiventattirerl’investissementprivéenétablissantuncadreréglementaireclairetenharmonisantleurspolitiquesafindepermettrele développement efficace des infrastructures de production et de transport d’électricité.AccroîtrelaproductivitédusecteurélectriqueexigeraenoutrederenforcerleNationalPowerTraining Institute of Nigeria pour favoriser de solides investissements dans les capacitéshumaines, et de conclure des partenariats public-privé pour concourir à la conception, àl’exécution,ausuivietàl’évaluationdesprojetsdansledomainedel’énergie.
3
2Contexte national et sous-régional
Le Nigéria développe son économie dans un environnement caractérisé par unralentissement de la croissancemondiale et une demandemondiale faible.D’après leFondsmonétaire international (FMI), la croissance de la productionmondiale était de3,1%en2015,soit0,3pointdepourcentagedemoinsquelechiffrede3,4%enregistréen2014 (FMI,2016).Cettebaisseest imputéeau ralentissementgénéralde l’activitééconomiquedanslesmarchésémergentsetdanslespaysendéveloppement.
L’estimationdelacroissancedelaproductionpourleséconomiesavancéesen2015aétéréviséeàlabaisseàunevaleurde1,9%,contre2,1%prévusantérieurement,soitlégèrementau-dessusdutauxde1,8%enregistréen2014.LacroissanceaccélèretoutefoisauxÉtats-Unisetsestabilisedanslaplupartdesmarchésémergentsetdeséconomiesendéveloppement.Ainsien2015,lesÉtats-Unisontenregistréunecroissancede2,4%,quidevraitatteindre2,6%en2016,principalementsousl’effetd’uneprogressiondelaconsommationprivée.Lazoneeuroestfinalementsortiedesarécessionen2013.Elleademêmeenregistréunemodestehaussedecroissance,avecuntauxde1,9%en2015,contre1,4%en2014.
LacroissanceenAfriques’établissaità3,6%en2015,contre3,7%en2014(BAD,OCDEetPNUD,2016).Ceralentissementaétéimputéengrandepartieàlachutedesprixdupétrolebrut,quiatouchénégativementlespaysquienexportenttelsqueleNigériaetl’Angola,etauxrépercussionsde laflambéedevirusEbola,quiapénalisé lesactivitéséconomiquesdanscertainespartiesd’Afriquedel’Ouest.
Lacroissanceaétévariableselonlessous-régionsenAfrique.L’Afriquedel’Estarrivaitentêteen2015,avecuntauxdecroissancemoyende6,2%,enbaisseparrapportaux7%de2014.L’Afriquedel’Ouestaffichaitquantàelleuntauxdecroissanceéconomiquede4,4%en2014,contre5,7%en2014.CettecroissancepeuélevéeétaitdueàlafaibleperformanceduNigériadécoulantdelachutedesprixdupétroleetdelaguerrecontreBokoHaram.
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En 2014, la propagation duvirus Ebola a durement touché la santé publique et l’activitééconomiqueenGuinée,enSierraLeoneetauLibéria.Siellesembleavoirétécontenue,sesincidencesnégativessurlacroissance,quoiquefaibles,sontcependanttoujoursperceptibleslocalementdanscertaineszonesd’Afriquedel’Ouest.
LacroissanceduNigéria s’établissait à2,8%en2015 (voirfigure1), contrastantavec les10annéesprécédentes,oùlacroissanceannuelleatteignaitunesolidemoyennede6,8%,trèssupérieureàcelleduresteducontinent.D’aprèslesdonnéesduBureaunationaldelastatistique,l’économieestentréeenrécessionen2016,avecdeuxbaissesconsécutivesduPIBtrimestriel.LesprojectionsannuellesinitialesprévoyaientunecroissanceduPIBannuelde2,3%en2016etde3,5%en2017.Ceschiffressefondaientsurl’hypothèsequelesprixmondiauxdupétroleresteraientbasàmoyenetlongtermes,avectoutcequecelaimpliquepourlesrecettespubliquesetlesrecettesendevises.
L’économie nigériane demeure tirée par les secteurs non pétroliers, qui ont progressé de3,7%.Lesecteurdupétroleacontinuéd’afficherunesous-performance,ensecontractantde5,4%en2015,aprèsunpremierreplide1,32%en2014.LesperspectiveséconomiquesduNigériapour2017restentsuspenduesauxfluctuationsduprixdupétroleetdelamonnaie.D’aprèsleFMI,lePIBdevaitsecontracterde1,7%entermesréelsen2016etprogresserde0,6%en2017,soitunequasi-stagnation.
Les secteurspétrolier et gazier contribuent relativementpeuauPIBdupays, soit environ14%.Ilsdemeurenttoutefoislesprincipalessourcesderecettesbudgétaires,générant93%desexportationstotalesetplusde71%desrecettespubliquesen2014.
Figure 1: Croissance du PIB réel, Nigéria, CEDEAO et Afrique
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Afrique
CEDEAO
Nigéria
20152014201320122011
Sources: BureaunationaldelastatistiqueetCEA(2016).
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Économie phare enAfrique de l’Ouest, leNigéria a été en première ligne de l’intégrationrégionale,même si levolumede son commerce intrarégional est faible par rapport à sonpotentiel.Sonratiocommerceintra-africaindemarchandises/PIBleclasse48esur51paysdececontinent.
Selon l’Agencemonétaire de l’Afrique de l’Ouest, leNigéria a joué un rôle essentiel dansl’établissementd’unemonnaieuniqueauseindelaCEDEAO.En2015,lepaysaaméliorésesrésultatsauregarddescritèresdeconvergencedelaCEDEAOparrapportà2012et2013.Ilrespectaitsixcritèresdeconvergenceen2013,contrecinqen2012.Enjanvier2016,lecomitétechniquedelazonemonétairedel’Afriquedel’OuestaconfirméqueleNigériaétaitleseulÉtatmembreàremplirlesquatrecritèresdepremierrang.Ilrespectaitégalementuncritèredesecondrang.D’aprèslerapportdejuillet2016del’Agencemonétairedel’Afriquedel’Ouest,leNigériasatisfaisaitcinqdessixcritèresdeconvergence(voirtableau1)(Agencemonétairedel’Afriquedel’Ouest,2016).
Touslescritèresdeconvergencedepremierrangétaientrespectés,leNigériaatteignantlesobjectifsdedéficitbudgétaire,definancementdudéficitbudgétaireparlaBanquecentrale,deréservesextérieuresbrutesetd’inflation.S’agissantdescritèresdeconvergencedesecondrang,lesbesoinsliésauxrecettesfiscales,auxinvestissementspublicsetàlamassesalarialepourraienttoutefoisencoreposerproblèmeauNigéria,comptetenudesacroissanceactuelle.
Tableau 1: Performance du Nigéria au regard des critères de convergence de la CEDEAO sur la période 2014-2015
Critères Objectif 2014 2015
Critères de premier rang
Déficit budgétaire/PIB (y compris dons) en % du PIB à prix courants ≤ 3 % 0,9 1,7Inflation moyenne annuelle < 10 % 8,1 8,5Financement du déficit budgétaire par la Banque centrale ≤ 10 % 0,0 0,0Réserves extérieures brutes (en mois d’importations) ≥ 3 6,7 6,5Critères de second rang
Stabilité du taux de change nominal ± 10 % -1,9 -11,9Dette publique totale en % du PIB ≤ 70 % 8,7 13,2
Sources: EstimationsduMinistèredesfinances,delaBanquecentraleduNigériaetdel’Agencemonétairedel’Afriquedel’Ouest.
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Encadré 1: Indice d’intégration régionale en Afrique – NigériaL’indice d’intégration régionale en Afrique mesure les progrès relatifs accomplis par un pays au regard des engagements pris dans divers cadres d’intégration africains, tels que l’Agenda 2063 et le Traité instituant la Communauté économique africaine. Le tableau ci-dessous présente également les rangs attribués par la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD).
Classement général :9e dans la CEDEAO (note: 0,50). Le 1er du classement dans la CEDEAO est la Côte d’Ivoire (note: 0,68).13e dans la CEN-SAD (note: 0,39)*.
Libre circulation des personnes
Intégration commerciale
Intégration productive
Infrastructures Intégration financière et convergence des politiques macroéconomiques
1er dans la CEDEAO (note: 0,80)
10e dans la CEN-SAD (note: 0,61)
1er dans la CEDEAO (note: 1)
8e dans la CEN-SAD (note: 0,50)
10e dans la CEDEAO (note: 0,17).
Le 1er du classement dans la CEDEAO est la Gambie (note: 0,52).
22e dans la CEN-SAD (note: 0,11)
7e dans la CEDEAO (note: 0,39).
Le 1er du classement dans la CEDEAO est Cabo Verde (note: 0,68).
7e dans la CEN-SAD (note: 0,33)
13e dans la CEDEAO (note: 0,15).
Le 1er du classement dans la CEDEAO est le Niger (note: 1).
22e dans la CEN-SAD (note: 0,29)
Le Nigéria affiche une performance globale modérée au sein de la CEDEAO (9e/15) et dans la CEN-SAD (13e).
Libre circulation des personnes: Le résultat est bon (1er ex æquo dans la CEDEAO, 10e dans la CEN-SAD). Le Nigéria autorise les ressortissants de tous les pays de la CEDEAO à entrer sans visa. Le pays a également ratifié les instruments de la CEDEAO concernant la libre circulation des personnes, le droit d’établissement et la libre circulation des travailleurs. Les ressortissants de plus de 50 % des autres États membres de la CEN-SAD (58 %) peuvent entrer dans le pays sans visa et 19 % peuvent obtenir un visa à l’arrivée. Le pays a également ratifié les instruments de la CEN-SAD concernant la libre circulation des personnes, le droit d’établissement et la libre circulation des travailleurs.
Intégration commerciale: Le résultat est bon (1er dans la CEDEAO, 8e dans la CEN-SAD). Le Nigéria applique des droits de douane moyens d’environ 0,37 % sur les importations en provenance de la CEDEAO (d’après les données pour 2014), soit le septième tarif le plus faible au sein de ce bloc, et de 26,6 % sur les importations venant de la CEN-SAD. La part du Nigéria dans le commerce total au sein de la CEDEAO s’élève à 76 % (d’après les données pour 2015), soit la proportion la plus forte parmi ces pays. Sur la période 2010-2013, les importations en provenance de la CEDEAO ne représentaient que 0,3 % du PIB du Nigéria, soit la proportion la plus faible au sein de ce bloc. Les importations en provenance de la CEN-SAD représentaient environ 0,4 %, soit la deuxième part la plus faible parmi ces pays. Les exportations du Nigéria à destination des pays de la CEDEAO en pourcentage du PIB atteignaient en moyenne 1,1 % sur la même période, soit la neuvième proportion la plus forte au sein de ce bloc. Les exportations vers les pays de la CEN-SAD s’élevaient en moyenne à environ 1,1 % du PIB, soit la treizième part la plus forte parmi les 24 pays pour lesquels on disposait de données.
* Un système de classification à l’échelle continentale, comparant les performances de tous les pays africains en termes d’intégration régionale, est en cours d’élaboration et sera inclus dans les prochaines mises à jour du présent profil de pays.
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Intégration productive: Le résultat est faible (10e dans la CEDEAO, 22e dans la CEN-SAD). Le pays n’est que faiblement intégré dans les chaînes de valeur régionales. Son commerce n’est que faiblement complémentaire de celui de ses partenaires. Le pays affiche un indice de complémentarité du commerce des marchandises de 0,13 (d’après les données pour 2013), signe d’une faible corrélation entre ses exportations et la structure de ses importations dans la CEDEAO. Les produits intermédiaires représentaient 0,07 % de ses importations en provenance des communautés économiques régionales, et 13,7 % de ses importations en provenance de la CEN-SAD (classant ainsi le pays 11e). Ils représentaient en moyenne 0,02 % de ses exportations totales dans la CEDEAO (septième part la plus faible au sein de ce bloc), et 0,7 % dans la CEN-SAD (deuxième proportion la plus faible).
Infrastructures: Le résultat est modéré à bon (7e dans la CEDEAO, 7e dans la CEN-SAD). Le pays se classait cinquième au sein de la CEDEAO pour sa performance moyenne selon l’indice de développement des infrastructures de la Banque africaine de développement (BAD) entre 2010 et 2012. Environ 83 % des vols internationaux à destination et en provenance du Nigéria sont effectués au sein de la CEDEAO (taux le plus élevé parmi ces pays). De même, 86 % des vols internationaux étaient effectués au sein de la CEN-SAD (quatrième taux le plus élevé parmi ces pays). Les frais d’itinérance au niveau de l’Afrique pour la téléphonie mobile sont relativement faibles au Nigéria, le pays se classant 22e sur les 38 pays africains pour lesquels on disposait de données.
Intégration financière et convergence des politiques macroéconomiques: Le résultat est faible (13e dans la CEDEAO, 22e dans la CEN-SAD). Égal à environ 8,5 %, le taux d’inflation du Nigéria était le quatrième taux le plus élevé dans la CEDEAO et le sixième taux le plus élevé dans la CEN-SAD.
Globalement, le Nigéria affiche une performance modérée. Elle est forte dans les domaines de la libre circulation des personnes et de l’intégration commerciale, et modérée à forte dans celui des infrastructures, mais modérée à faible dans ceux de l’intégration productive et de l’intégration financière et de la convergence des politiques macroéconomiques. S’agissant des mesures de politique générale spécifiques qui seraient susceptibles d’améliorer sa performance, le Nigéria pourrait envisager de se pencher sur d’autres mesures de politique macroéconomique afin de favoriser une croissance soutenue du commerce intrarégional de biens et de services.
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3Performances économiques
3.1 Croissance économiqueDébut avril 2014, le Nigéria a révisé ses chiffres de PIB, en effectuant un rebasagelonguementattendudesesestimationsdePIBpar rapportà l’annéedebase2010etnonplus1990.Estiméà42397milliardsdenairaavantcerebasage, lePIBnominalaainsiétéréévaluéà81009milliardsdenairaen2013(484milliardsdedollars),faisantduNigérialapremièreéconomieenAfriqueentermesnominaux.Cerebasageaeupoureffet d’accroître le PIB nominal de91,1%, suite à l’inclusion de secteurs tels que lestélécommunications,l’aviation,lecommerceélectroniqueetl’industriedufilm.
Avantcerebasage,lePIBréelduNigériaétaitdominéparl’agriculture(35%en2010).Depuis, le secteur des services est le premier contributeur au PIB, malgré la partconséquentedel’agriculturedansl’emploietlesmoyensdesubsistance.
Lesservices(53,2%)représentaientlaplusgrandepartduPIBen2015,suivisdel’industrie(23,7%)etdel’agriculture(23,1%).Silesecteurpétrolier(9,5%)demeureunimportantcontributeurauPIB,sonpoidsrelatifacependantdiminuécesdernièresannées.
LePIBréelduNigériaestretombéà2,8%en2015,contre5,7%en2014.Lessecteursnon pétroliers sont restés les moteurs de l’économie, enregistrant une croissance de3,6%en2015et7,2%en2014.Lahaussedelaproductionintérieureaétéimputéeàplusieurs facteurs,notammentà l’accroissementde laproductionagricoledu faitdeconditionsmétéorologiques favorables, à la croissance soutenue du sous-secteur destélécommunications et à l’intensification des efforts envue de lutter contre le vol depétrolebrut.
Lesecteurde l’industries’estcontractéde2,2%en2015,contre6,7%en2014. Ilaétépénaliséparladétériorationducontexteopérationneletmacroéconomique,dueengrandepartieàl’indisponibilitédedevisespouracquérirdesmatièrespremièresetdesintrantsintermédiaires.Lepétrolebrutetlafabrication,quireprésentaient9,5%et9,4%duPIBréelen2015,ontreculérespectivementde5,4%et1,5%cettemêmeannée.Surlapériode2005-2013,letauxdecroissancedusecteurmanufacturiersesituaitentre7,5%et9,6%.
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Lesecteurdesservicesaprogresséde4,7%entermesréelsen2015,soitmoinsque les6,8%enregistrésen2014.Plusrécemment,lesrestrictionssurlesliquiditésendollarssurlemarchéofficieletlafaiblessebrutaledumarchéparallèledestauxdechangesemblentavoirgrevélescoûtsd’exploitationenfavorisantunrenchérissementdesimportations.
Lestélécommunications,quireprésentaientenviron21%desserviceset11,3%duPIBréelen2015,ont été l’undes secteursde l’économienigériane à la croissance laplus rapide,supplantantlafabricationquiétaitautrefoisquatrièmecontributeur.Cetteévolutionconfirmequelepayss’affranchitlentementdesadépendancemarquéevis-à-visdusecteurprimaire.Lestélécommunicationsontprogresséde9,6%en2005,puisontbondià34,6%en2011,avantderetomberà31,8%en2012et24,6%en2013.Lacroissancedusecteurs’établissaità6,3%en2015.
Figure 2: Part dans la valeur ajoutée brute et croissance réelle par secteur (2015)Part dans la valeur ajoutée brute (%) Croissance réelle (%)
-3.0 2.0 7.0 12.0 17.0 22.0 -12.5 -7.5 -2.5 2.5 7.5 12.5
Mines et carrières
Hébergement et alimentation
Information et communication
Électricité et eau
Administration publique
Construction
Autres services
Éducation
Finance et assurance
Immobilier
Commerce de gros et de détail
Transport et stockage
Fabrication
Agriculture
Source: Bureaunationaldelastatistique.
Figure 3: Demande: part du PIB et croissance réelle (moyennes sur la période 2013-2015)Part du PIB (%) Croissance réelle (%)
Importations de biens et services
Exportations de biens et services
Variations de stocks
Formation brute de capital �xe
Formation brute de capital
Consommation �nale de l'État
Consommation �nale des ménages
Consommation �nale
PIB
Consommation �nale des ménages
Consommation �nale de l'État
Formation brute de capital
Formation brute de capital �xe
Exportations de biens et services
Importations de biens et services
Consommation �nale
Variations de stocks
Sources: BureaunationaldelastatistiqueetDivisiondestatistiquedel’OrganisationdesNationsUnies.
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LePIBduNigériaestrelativementdiversifiéparrapportàd’autresgrandspaysproducteursdepétroleendéveloppementetémergents.Lepaysdemeuretoutefois indirectementtrèsdépendantdupétrolepourpermettreàsoncommerce,àsesrecettesetàsessourcesdedevisesdefinancerlesimportationsetgénérerdesrevenuspourlesindividus.
Ducôtédelademande,laconsommationprivéeatirélePIBduNigériasurlapériodeexaminée(voirfigure3).SiellereprésentelaplusgrandepartduPIB,cetteconsommationacependant
Encadré 2: Analyse comparative des prévisions pour le NigériaLes prévisions économiques fournissent des renseignements essentiels aux décideurs dans les secteurs public et privé. Des prévisions économiques fiables guident et soutiennent le processus de prise de décision d’un pays. Plusieurs institutions produisent à l’heure actuelle des prévisions de croissance économique pour le Nigéria, notamment la BAD, la Banque mondiale, l’Economist Intelligence Unit (service de recherche du magazine The Economist) et le FMI. Ces prévisions concordaient dans certains cas, mais divergeaient parfois jusqu’à 3,6 points de pourcentage dans d’autres cas sur la période 2008-2016 (voir figure A). Les plus optimistes étaient en moyenne celles de la Banque mondiale et du FMI, à savoir 6,3 % sur la période 2008-2016. Au-delà, les estimations de taux de croissance les plus optimistes pour 2016 ont été données par la Banque mondiale et l’Economist Intelligence Unit (5,8 %), suivis du FMI (5,0 %) et de la BAD (3,8 %).
Le degré de précision de ces prévisions étant une question importante, la CEA a donc étudié quelles prévisions tendent à être plus fiables. Pour cela, elle a calculé l’erreur quadratique moyenne et l’erreur moyenne, qui sont les mesures les plus couramment employées pour évaluer les prévisions. Plus ces valeurs d’erreur sont élevées, moins les prévisions sont fiables*. Il en ressort que sur la période 2008-2014, les prévisions de la Banque mondiale et de l’Economist Intelligence Unit, suivies de celles de la BAD, sont relativement plus justes, tandis que les erreurs de prévision sont assez élevées pour le FMI (voir figure B).
Figure A: Prévisions de taux de croissance du PIB réel par institution sur la période 2008-
2016
Figure B : Précision des prévisions sur la période 2008-2014
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
10
8
6
4
2
0
Pour
cent
age
BAfD EIU FMI Banque mondiale
0.0
0.5
1.0
1.5
2.0
Banque mondialeFMIEIUBAfD
Erreur quadratique moyenne Erreur moyenne
Source: CEA(2015).
* Pourplusd’informationssurcestermesetsurlaméthodologieemployéeparlaCEApourévaluerlaprécisiondesprévisions,voirCEA(2015).
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elle aussi été touchéepar labaissedes recettespétrolières cesdernières années. Lapartde la formation brute de capital fixe (investissement) a enregistré des taux de croissancenégatifsd’annéeenannéesur lapériode2009-2012.Surcettemêmepériode, cettepartenPIBaaffichéunecroissancenégativede-9,4%enmoyenneenannéeglissante,contre-5,4%pour la consommationfinale de l’État. Sur la période2013-2015, l’investissementreprésentait13,8%duPIB,tandisquelaconsommationprivéeetlaconsommationpubliques’établissaient respectivement à 69,8 % et 7,3 %. Les exportations et les importationsreprésentaient respectivement 23,0 % et 15,0 % du PIB. En termes de croissance desdépenses,lesimportationsontchutéde10,4%etlesexportationsde0,3%surcettemêmepériode,tandisquel’investissementaugmentaitde6,1%.
3.2 Politique budgétaireLapolitiquebudgétaireaététouchéegravementparlachutedesprixdupétrole.Enjanvier2015,leprixdupétrolebrutavaitretrouvésesniveauxde2005,soitmoinsde50dollars.Égauxà148,14dollarslebarilenmoyenneen2010,cesprixs’établissaientà82,7dollarslebarilen2014.Laproductiondepétrolebrutaététoutaussiinstable.Cesdeuxfacteursontindirectementinduitunechutede5,5milliardsdedollarsdesrecettesduNigériaen2014parrapportà2011.
Les répercussions des chocs pétroliers ont été accentuées par l’absence d’amortisseursbudgétaires,affaiblissantlacapacitédupaysàabsorberceschocsencomparaisondelacrisefinancièrede2008-2009.
Cechocs’esttraduitparévolutionsensibledelacompositiondubudgetfédéral2015auprofitdesdépensesrenouvelables(91%), laissantseulement9%auxdépensesd’investissement(voirtableau2).
Tableau 2: Résumé des finances du Gouvernement fédéral (En pourcentage du PIB)
Poste 2010 2011 2012 2013 2014Recettes fédérales totales perçues 13,47 17,57 14,97 12,17 11,31Recettes pétrolières 9,96 14,04 11,27 8,49 7,63Recettes non pétrolières 3,52 3,54 3,69 3,68 3,68Compte de la fédération 8,83 9,74 9,22 9,33 8,47Recettes conservées par le Gouvernement fédéral 5,70 5,62 5,10 5,03 4,04Dépenses totales 7,74 7,45 6,47 6,46 5,14Dépenses renouvelables 5,74 5,24 4,67 4,60 3,84Dépenses d’investissement 1,63 1,45 1,23 1,38 0,88Transferts 0,37 0,76 0,57 0,48 0,42Excédent (+)/ déficit (-) courant -0,04 0,38 0,43 0,43 0,20Excédent (+)/ déficit (-) global -2,04 -1,83 -1,37 -1,44 -1,10
Sources: BanquecentraleduNigéria(2014a)etdonnéesduMinistèrefédéraldesfinancesetduBureauduTrésoriergénéraldelaFédération.
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Les dépenses globales du Gouvernement fédéral ont diminué de 11,5 %, atteignant4587,4milliardsdenairasur l’exercice2014.EnproportionduPIB,ellessont tombéesà5,2%,contre6,5%surl’exercice2013.Lesdépensesnonassimilablesàladetteontchutéde16,3%parrapportà2013,passantà3645,7milliardsdenaira.Leservicetotaldeladettes’élevaità914,7milliardsdenaira,soit1,1%duPIB,etreprésentait20,5%desdépensestotaleset25,1%desrecettesnonrépartiestotales.
Lesdépensesrenouvelablessonttombéesà3,8%duPIB,reflétantunepolitiquesoutenuede rationalisationde cesdépenses et d’optimisationdesdépenses en capital au coursdel’exercice2014.Lesdépensesd’investissementontchutéde29,3%,passantà783,1milliardsdenaira,etreprésentaient17,1%desdépensestotaleset0,9%duPIB.
LesrecettestotalesdesadministrationsdesÉtatsfédérésontdiminuéde6,0%,atteignant3672milliardsdenaira,soit4%duPIBen2014,contre3905,4milliardsdenaira,soit5%duPIBen2013.D’aprèsl’analysedessourcesderecettes,2122,9milliardsdenaira(57,8%)provenaientducomptedelafédération(dont13%defondsdedérivation),388,9milliardsdenaira(10,6%)ducomptedeTVAcommunet239,8milliardsdenaira(6,5%)ducompted’excédent du pétrole brut. On trouvait également des allocations budgétaires provenantd’excédentsdeproduitsnonpétrolierspourunmontantde75,4milliardsdenaira (2,1%),et de dons et autres sources pour 43,8 milliards de naira (1,2 %). Les recettes internesreprésentaientpar ailleurs801,3milliardsdenaira (21,8%), soit unehaussede22%parrapportà2013.
Le Gouvernement nigérian a réagi aux évolutions négatives observées dans le secteurpétrolierenprocédantàuncertainnombred’ajustementsbudgétairesetmonétaires:coupesetréallocationsbudgétaires,mesurescommercialesetfortedévaluationparpaliersdunaira(-20%cumulée).Cesdiversesmesuresonteudes répercussionsnégativessur la stabilitémacroéconomique,lapauvretéetlesconditionsdeviedelapopulation.
Lebudget2016affichaituneprogressionde21,6%parrapportà2015.Égalà0,9%duPIBen2014et1,7%duPIBen2015,ledéficitbudgétairedevraitatteindre2,2%duPIB.
Lesrecettespétrolièresbrutess’élevaientà6793,8milliardsdenaira(7,6%duPIB)en2014,etreprésentaient67,5%desrecettestotalesperçuesauniveaufédéral,soitunebaissede0,2%depuis2013.Endécomposantlesrecettespétrolières,onconstateunecontractionde9,2%desrecettesdesventesintérieuresdepétrolebrut(1370,6milliardsdenaira)etde7,5%del’impôtsurlesprofitspétroliersetdesredevancessurlepétrole(3439,6milliardsdenaira).Cettebaisseaétéimputéeàlachutedelaproductionetdesexportationsdepétrolebrutaucoursde l’année.Lesrecettesnonpétrolièress’établissaientàunmontantbrutde3275milliardsdenaira(3,7%duPIB)en2014etreprésentaient32,5%desrecettestotales,soituneprogressionde11%depuis2013.
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Lesrecettespubliquestotalessesontaccrues,passantde7582,55milliardsdenairaen2010à8486,50milliardsdenairaen2011età8928,88milliardsdenairaen2012.
PremierscontributeursnonpétroliersauPIB,lesservicesetl’agriculturedoiventdevenirdessourcesderecettespourl’Étatenaméliorantlacollectedesimpôts.
Unegrandepartiedesdépensespubliques est subordonnée auxdépenses renouvelables,alors que les fonds publics disponibles pour l’investissement en capital sont limités. Lesdépensespubliquesprésententcettemêmecaractéristiqueàd’autreséchelons,laissantpeudeplaceauxdépensesd’investissement.
LadettetotaleduNigériaadiminuéentermesabsolus,passantde67,7milliardsdedollarsen2014à65,4milliardsdedollarsen2015.ElleaenrevancheaugmentéenpourcentageduPIB,atteignant13,2%en2015,contre11,9%en2014.Malgrécetteprogression,elleestrestéedansdeslimitessoutenables,selonl’analysedelasoutenabilitédeladetteextérieureeffectuéeparleFMI.Cetteanalyseaconfirméquelerisquedesurendettementdupaysestfaible.Ellemontraittoutefoisaussiqu’unechutedesprixdupétroleouundéficitbudgétairepersistantspourraientéroderlasoutenabilitédeladettenigérianesidesmesurescorrectivesnesontpasprisesentempsvoulu.
Encadré 3: Décentralisation fiscale et échelons administratifs au NigériaLa Constitution fédérale du Nigéria confère au Gouvernement fédéral le pouvoir exclusif de percevoir des taxes parafiscales telles que les douanes et accises, l’impôt sur les sociétés, la taxe scolaire, les rentes minières et la TVA. Hormis la taxe scolaire, toutes les recettes sont versées sur le compte de la fédération avant d’être réparties entre les trois échelons administratifs. Le Gouvernement fédéral perçoit et conserve la part du lion.
Ce dernier est seul responsable de la collecte des droits et redevances des mines et des impôts sur les profits pétroliers, mais partage la responsabilité de la perception de la TVA avec les administrations des États fédérés. Ces dernières ainsi que les administrations locales perçoivent ainsi ensemble moins de 7 % des recettes publiques nigérianes. L’essentiel des recettes du Gouvernement fédéral, soit plus de 70 %, proviennent du compte de la fédération. Les administrations infranationales dépendent entièrement des recettes perçues au niveau fédéral. Les fonds sont déboursés par le Comité d’allocation des comptes de la fédération. Présidé par le Ministre d’État chargé des finances, ce comité réunit chaque mois le Trésorier général de la fédération, les commissaires aux finances des 36 États fédérés et des représentants d’autres institutions.
Depuis 1989, année de création de la Commission du budget et de la mobilisation et l’allocation des recettes nationales, la répartition des recettes entre les États fédérés et les organes des administrations locales est fondée sur l’égalité, la population, le développement social, les recettes internes, la superficie foncière et le relief des États.
La TVA a été instaurée en 1994 pour remplacer la taxe sur les ventes. Elle est versée sur un fonds spécial, appelé compte de TVA commun, et répartie entre les trois échelons administratifs. La formule d’allocation de la TVA réserve la plus grosse part au Gouvernement fédéral. Les recettes conservées par ce dernier sont notamment une part du compte de la fédération, du compte de TVA commun, du compte de recettes indépendant du Gouvernement fédéral, du compte d’excédent du pétrole brut et d’autres comptes conservés au niveau fédéral une fois que des fonds ont été alloués aux échelons administratifs inférieurs.
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Ladetteintérieurereprésentait85,2%del’encoursdeladettesurlapériode2013-2015,etladetteextérieure16,4%decetotalen2015,soituneaugmentationparrapportaux13,7%observésen2014.Ladetteintérieureàfindécembre2014s’établissaità47,0milliardsdedollars,soituneprogressionde12,1%parrapportà2012.Cetteévolutionreflétaitl’empruntsignificatiflancédanslecadred’unenouvelleémissiond’obligationsduGouvernementfédéraletdebonsduTrésornigérian.Cetempruntapermisdelimiterl’expositionduGouvernementnigérianauxfluctuationsdutauxdechangeetàcontenirlechangementdesperceptionsdescréanciersinternationauxdansdeslimitesraisonnables.
Lesinstrumentsàcourttermeàéchéancede2ansetmoinsreprésentaient61,8%deladetteintérieure,suivisdesinstrumentsà5à10ans(12,8%)etàplusde10ans(10,6%).
Égaleà9,7milliardsdedollars,ladetteextérieureduNigériaaprogresséde10,1%depuislafindécembre2014.Cetteaugmentationreflétaituneréductionde0,6milliarddedollarsdesprêtsmultilatérauxsupplémentaires,enparticulierceuxdel’Associationinternationalededéveloppement.
3.3 Politique monétaireL’inflationauNigéria a été contenue àun chiffre entre2013et2015conformément auxobjectifs.Letauxd’inflationselonl’indicedesprixàlaconsommationestpasséde12,2%en2012à8,5%en2013,puisà8,1%en2014.Cettebaisseaétélargementimputéeàl’efficacitédespolitiquesmonétairesetbudgétairesetàl’accroissementdelaproductionagricoledufaitde conditionsmétéorologiques favorables. L’inflationest remontéeà9,0%en2015,puisà desvaleurs à deux chiffres au cours des six premiersmois de2016, atteignant 16,5%enannéeglissanteenjuin2016,contre9,2%enjuin2015.D’aprèslaBanquecentraleduNigéria,lafaibleactivitéindustrielle,lecoûtélevédel’électricité,dutransportetdesintrants,lahaussedesprixdesproduitsalimentairesintérieursetimportésontaccentuélespressionsinflationnistes(BanquecentraleduNigéria,2016).
Letauxdechangenaira/dollaraétérelativementstabledejanvieràoctobre2014,avantdetraverserunepériodedefortespressionsdumarchéetdevolatilité.LaBanquecentraleduNigériaaréagienadoptantplusieursréformes.Le25novembre2014,ellearelevélepointmédiandelafourchetteofficielledetauxdechangede3%à5%,soit200pointsdebase.Enfévrier2015,elleaferméleguichetofficieldeventeauxenchèresdedevisesettransféréles transactions aumarché interbancaire, alignant efficacement le taux officiel sur le tauxinterbancaire,soitunedévaluationd’environ18%.LaBanquecentraleduNigériaacontinuédedurcirsagestiondutauxdechange interbancaireet imposédesrestrictionssur l’accèsaumarchédesdevises, créant ainsi unvasteécart entre les tauxpratiqués sur lemarchéinterbancaireetdanslesbureauxdechange.
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Letauxdechangemoyennaira/dollarannualisés’estdépréciéàlamargede0,8%,passantde157,2en2013à158,6en2014,puisà196,5en2015,soitunedépréciationsupplémentairede24,9%.Enjuin2016,laBanquecentraleduNigériaainstauréunepolitiquedetauxdechangeflottant,laissantainsilenairafluctueraugrédesforcesdumarché.
Lapolitiquemonétairerestrictiveengagéeen2013s’estpoursuivieen2014.Letauxdebaseet letauxmaximumdesprêtss’élevaientà17,25%en2014et26,98%en2015.L’écartentreletauxmaximumdesprêtsetletauxmoyendesdépôtss’estparconséquentcreusé,atteignant19,3%ausecondsemestre2015.
Les avoirs extérieurs, le crédit intérieur et les passifsmonétaires totaux ont sensiblementaugmenté sur la période 2005-2012,mais le taux de croissance des agrégatsmonétairesa ralentivers lafinde cettepériode.Égal à43,1%en2005-2006, le tauxde croissancedespassifsmonétairesesttombéà16,4%en2011-2012,puisà1,2%en2012-2013.Ceralentissementaeuuneffetmodérateursurl’inflation.
Laréductiondespassifsmonétairesestégalementdueàlacontractiondesavoirsextérieurs.Leur taux de croissance est passé de26,7%en2011-2012 à -5,9%en2012-2013. Lecréditintérieurs’estaccruentre2011et2013,passantde-7,2%en2011-2012à18,5%en2012-2013.
3.4 Compte courantLeNigériaaffichaitundéficitducomptecourantde15,4milliardsdedollarsen2015,soit3,8%duPIB,pourlapremièrefoisen10ans.Ilétaitexcédentairede0,2%duPIBen2014,contreunexcédentmoyende3,8%duPIBentre2010-2013.Cetteperformancemédiocre
Figure 4: Inflation et taux d’intérêt (en pourcentage)
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
Écart de taux (taux maximum des prêts - taux moyen des dépôts)*
Taux de politique monétaire
Taux interbancaire au jour le jour
In�ation globale annuelle (en année glissante)
20142013201220112010
Source: BanquecentraleduNigéria(2014b).* L’écartentrelestauxd’intérêtestégalautauxmaximumdesprêtsmoinsletauxmoyendesdépôts.
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en2015estimputableàlabalancecommerciale,quienregistraitundéficitde6,4milliardsdedollars,alorsqu’elleétaitexcédentairede21,0milliardsdedollarsen2014.
Labalancecommercialedesservicesen2015affichaitundéficitde16,4milliardsdedollars,soit un creusement de 6,4milliards de dollars par rapport à 2014. Le compte de revenuprimaire(dontrémunérationdessalariésetrevenusdesplacements(intérêtsetdividendes))présentaitundéficitstructurelde12,7milliardsdedollarsen2015,contre19,1milliardsdedollarsen2014.Lesoldeducomptederevenusecondaire(donttransfertsprivésetpublicscourants)adiminuéde8,0%,atteignant20,2milliardsdedollarsen2015.Lesenvoisdefondsdestravailleursreprésentaient96,1%dececompte.
Les envois de fonds sont une importante source de revenu relativement stable pour desmillionsdefamilles.Ilssontégalementunesourcemajeurededevisespourlepaystoutentier.LeNigériaétait lesixièmedestinataired’envoisdefondsen2015 (21milliardsdedollars),derrière l’Inde (72,2milliardsdedollars), laChine (63,9milliardsdedollars), lesPhilippines(29,7milliardsdedollars),leMexique(25,7milliardsdedollars)etlaFrance(24,6milliardsdedollars)(Banquemondiale,2016b).
Les exportations totales demarchandises depuis leNigéria s’élevaient à 49,6milliards dedollars en 2015, soit une baisse de 53,2 milliards de dollars (51,8 %) depuis 2014. Lesproduitsminéraux (pétrolebrutetgaznaturel) représentaientàeuxseuls88,0%du totaldesexportationsenvaleuren2015.D’autrescatégoriesdeproduitscontribuaientégalementaux exportationsnigérianes, notamment lesvéhicules, les avions, les navires et les piècesdétachées(7,0%envaleur);lesproduitsalimentairespréparés,lesboissons,lesspiritueux,levinaigreetletabac(1,7%);etlesproduitsvégétaux(1,0%)(voirfigure6).
Figure 5: Solde du compte courant
2010 2011 2012 2013 2014
12 000
10 000
8 000
6 000
4 000
2 000
0
-2 000
-4 000
-6 000
-8 000
Balance commerciale
Services nets
Transferts courants nets Revenu net
Compte courant
Source: BanquecentraleduNigéria(2014b).
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En termes de valeur, les importations de marchandises ont reculé de 15,5 % en 2015,s’établissantà52,3milliardsdedollars.LastructuredesimportationsduNigériaétaitdominéeparlesmachinesetlesappareilsmécaniques(29,7%),lesvéhiculesetleséquipementspourletransport(10,8%)etlesproduitsdesmétauxdebase(10,4%)en2015(voirfigure7).
L’Europeetl’AsieétaientlesprincipauxpartenairescommerciauxduNigériaen2015.L’Europereprésentait39,7%de lavaleur totaledesexportationsnigérianes, l’Asie30,3%, l’Afriquedans son ensemble 14,4% et les pays de la CEDEAO 6,2%. L’Asie dans son ensembleconservaitsaplacedepremierexportateurversleNigéria(42,3%).LesimportationsdepuislaChinereprésentaient23%dutotalen2015,contreunpeuplusde10%en2005.D’autresimportationsprovenaientd’Europe(37,3%),desAmériques(13,0%)etd’Afrique(6,3%).LesimportationsdepuislaCEDEAOreprésentaient2,9%desimportationstotalesduNigériaen2015.
Lesperspectivesdedévelopperun commerce significatif entre leNigéria et d’autrespaysde laCEDEAOsont limitées,parceque lesproductionsdespaysmembresprésententdesstructures parallèles ou non complémentaires et qu’un déficit infrastructurel généraliséempêchel’expansiondelaproductionnationaleetlacréationd’excédentsexportablesdanslarégion.
3.5 Comptes de capital et d’opérations financièresD’après laBanque centraleduNigéria, le compted’opérationsfinancièresnet affichait undéficitde1,0milliarddedollarsen2015,traduisantunesortiedecapitaux.Lesentréesdecapitauxontreculédanstouteslescatégoriesd’investissement.
Lesinvestissementsdirectsnetsdupaysontdiminuéde47,1%en2015,atteignant1,6milliarddedollars.Latendanceaétébaissièredepuis2011,oùcechiffres’établissaità8,1milliardsdedollars(voirfigure8).L’investissementdirectétrangernetestpasséde1,2%duPIBen2012à0,8%en2013et0,4%en2014.L’investissementdirectétrangersortantadiminué
Figure 6: Structure des exportations en 2015 (en pourcentage)
Figure 7: Structure des importations en 2015 (en pourcentage)
Autres2%
Produits végétaux1%
Produits minéraux88%
Produits alimentairespréparés; boissons,
spiritueux et vinaigre; tabac 2%
Véhicules, avions, navires et pièces
détachées 7%
Source: Bureaunationaldelastatistique.
Autres11%
Animaux vivantset produits
animaux 6%Produits
végétaux 7%Produits alimentaires
préparés; boissons, spiritueux et
vinaigre; tabac 6%
Produitsminéraux 2%
Produits des industrieschimiques
et connexes 10%
Plastiques,caoutchouc et articles
connexes 7%
Métaux de base et articles
connexes 10%
Machines et appareils
mécaniques, équipements électriques
et pièces détachées 30%
Véhicules, avions, navires et pièces détachées 11%
Source: Bureaunationaldelastatistique.
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de11,1%,passantà1,4milliarddedollars,etreprésentait18,7%desavoirsfinancierstotaux.Lescapitauxpropresetlesproduitsréinvestisreprésentaientrespectivement98,2%et1,8%decetotal.Lesinvestissementsdeportefeuillesesontaccrusde32,2%entre2010et2014,avantdechuterde55%en2015,atteignant1,7milliarddedollars,soit21,9%desavoirsfinanciersextérieurstotaux.
Lesréservesendevisesontreculéde17,4%,tombantà28,3milliardsdedollarsen2015,soitunetendancecohérenteaveclabaissedesprixdupétrole.Surlapériode2005-2015,lavaleurdesréservesextérieuresbrutessuffisaitàcouvrirlecoûtdesixmoisd’importations.Ellesreprésentaient22,9moisd’importationsen2006,avantdechuterfortementà6,7moisen2014et6,5moisen2015.
Égalà4,7milliardsdedollars,l’investissementdirectétrangeradiminuéde34,7%poursechiffreràenviron3,1milliardsdedollarsen2015.Lapartdel’investissementdirectétrangerdanslaformationbrutedecapitalfixeachuté,passantde10,9%en2012à7,7%en2013et5,5%en2014.
Figure 8: Solde du compte d’opérations financières (En millions de dollars des États-Unis)
Investissement direct (net)
Investissements de portefeuille (net)
Autres investissements (net)
Compte d'opérations �nancières (net)
Source: BanquecentraleduNigéria(2015).
19
4Développement social
4.1 Dynamique démographiqueLeNigériaestlepayslepluspeupléd’Afrique,avecunepopulationestiméeà182,2millionsd’habitantsen2015.Lacroissancedémographieestrestéeforte,maisaconsidérablementralenti,passantde3,2%en2006à2,5%en2014.LeNigériaest lehuitièmepayslepluspeuplédumonde,etsapopulationdevraitcontinuerdes’accroîtred’aprèsl’ONU,pouratteindre239millionsd’habitantsen2025,puis440millionsen2050(DAES,2012).Avecletemps,cettecroissancedevraitsetraduireparuneaugmentationdelapartdelapopulationenâgedetravailler(15-64ans),réduisantsensiblementletauxdedépendanceéconomique.
En2008,environ64%delapopulationvivaitenmilieururaletseulement36%dansleszonesurbaines(Commissionnationalegambiennedelapopulation,2009).Onatoutefoisobservédefortstauxd’exoderuralcesdernièresannées.Prèsde70%delapopulationnigérianeestâgéedemoinsde30ans,etenviron41%demoinsde15ans.Lerapportdemasculinité était de 103,3, la populationmasculine s’élevant à environ 71millionsdepersonnesetlapopulationféminineàenviron69millions,etondénombraitprèsde28millionsdeménages(Commissionnationalegambiennedelapopulation,2009).
Figure 9: Répartition de la population par tranche d’âge
0-14 15-24 65 ans et plus25-641980 2015 2025 2050
Mill
ions
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Sources: Commissionnationalegambiennedelapopulation(2009),CEA(2016)etFNUAP.
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4.2 Pauvreté et emploiLe secteur primaire est le premier employeur auNigéria.Au sein de la population active,40,1%deshommeset19,9%desfemmestravaillentdans l’agriculture, laforesterieet lapêche.Vientensuitelesecteurdesservices,auseinduquellecommercedegrosetdedétail(y compris la réparation)employant24,9%de lapopulationactive, suivid’autres services(7,1%),desservicesd’hébergementetd’alimentation(5,6%),dutransportetdustockage(4,1%)etdel’éducation(3,2%).Enfin,11%delapopulationactivetravailledanslafabricationet2,4%danslaconstruction.
Sousl’effetdelafortecroissancedémographiqueetdel’exoderural,lechômageadoubléaucoursdeladécennieantérieure,malgréunecroissanceéconomiqueforteetsoutenue.Égalà12,3%en2006,ilestpasséà23,9%en2011et23,4%en2014.Untiersdes15-24anssontsansemploi,etcettesituationnedevraitpass’améliorerdansunavenirproche.Cetauxde chômage élevé dans une période de croissance économique rapide est une tendanceinquiétante,quiafavorisédefortesinégalitésderevenudanslepays.
Alorsqued’autrespaysàlacroissancerapidesontparvenusàtraduirelesgainséconomiquesenréductiondesniveauxdepauvreté,laprogressiondanscedomaine,enpointsdepourcentagederéductiondelapauvretépour1%decroissanceduPIBentre1999et2010,aétéfaibleauNigéria(0,05)parrapportàl’AfriqueduSud(0,30),auBotswana(0,32),auGhana(0,25),etàl’Indonésie(0,52).Lestauxdepauvretéontaugmentédanslenorddupays,maisbaissédanslesud.
D’aprèslesdonnéesdelaBanquemondiale,leRNB/habitantduNigéria,estiméàseulement2820dollars en2015, était en retrait par rapport aux autres économies émergentes. En2012,ilatteignait11630dollarsauBrésil,7460dollarsenAfriqueduSudet5720dollarsenChine.LeRNB/habitantrelativementfaibleduNigériareflètesesdisparitésrégionalesetl’étenduedelapauvreté.LepaysaffichaituncoefficientdeGini, (mesuredes inégalitésde
Figure 10: Pauvreté et croissance économique
Poverty rate (percentage) GDP per capita growth rate (percentage)
Source: Bureaunationaldelastatistique(2012).
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revenu)de0,447en2010,contre0,430en2004,soituncreusementdesinégalitésde4,1%surcettepériode.Danslasous-région,cecoefficientsesituaitentre0,312auNigeret0,460auTogosurlapériode2005-2013.En2010,60,9%delapopulationvivaitsousleseuildepauvreté,soitunehaussede6,2pointsdepourcentageparrapportautauxde54,7%en2004(Bureaunationaldelastatistique,2012).L’incidencedelapauvretéestbeaucoupplusélevée,etsaréductionpluslente,enmilieururalquedansleszonesurbaines.Lenorddupaysestlarégionlapluspauvreetlamoinsdéveloppéeduterritoire.Cettesituationadefortesrépercussionssurlapaixetlastabilité,legroupeterroristeBokoHaramsévissantdavantagedanslenordduNigéria.
L’indicededéveloppementhumain(IDH)mesurelesmultiplesaspectsdelapauvreté.Égalà0,471en2012,l’IDHduNigérialeclassedanslacatégoriedespaysàfaibledéveloppementhumain,au153erangsur187pays.Ajustédesinégalités,l’IDHdupaysperd41,4%,tombantà0,276en2012.C’estunecorrectionforte,l’ajustementmoyenenfonctiondesinégalitésétantde33,5%pourlespaysàfaibleIDH,etde35%pourl’Afriquesubsaharienne.LeNigériaseclassait152esur187paysselonl’IDHen2014,signequelesprincipauxindicateurssociauxn’ontpasprogressé.LaproportiondeNigériansvivantendessousduseuildepauvretéatrèspeuévoluéparrapportàladécennieantérieure,malgrél’accroissementduniveaud’activitééconomique.Ceconstatconfirmequelatrajectoiredecroissancedupaysn’estpasinclusive.
D’unpointdevuedynamique,leNigériaaaccomplidesprogrèsenmatièrederéductiondelapauvreté,maispourraitfairebeaucoupmieuxcomptetenudesesfortstauxdecroissanceéconomique. Selon des estimations fondées sur les données du suivi des objectifs duMillénairepourledéveloppement,leNigérian’apasatteintlacibledupremierobjectifvisantàréduirelapauvretédemoitiéentre1990et2015.
4.3 SantéLeprofilsanitaireduNigérias’estaméliorécesdernièresannées,maisdemeureglobalementpréoccupant.Letauxdemortalitédesmoinsde5anspour1000naissancesvivantesadiminué,passantd’environ191en1990à89en2014(voirfigure11),maisrestetoutefoissupérieurauxmoyennesrégionaleetmondiale.Lescauseslesplusfréquentesdemortalitédel’enfantsontlepaludisme(20%),lapneumonie(17%),d’autresmaladies(14%),laprématurité(12%)etladiarrhée(11%).Lamalnutritiondel’enfantesttrèsrépandue.Laprévalencedesretardsdecroissancechezlesmoinsde5ansstagneau-dessusde40%depuis2000.Lescausesdedécèslesplusfréquentesdanslapopulationgénéralesontlesmaladiestransmissibles(81%),lesmaladiesnoncontagieuses(14%)etlesblessures(5%).LeNigériaestl’undesrarespaysaumondeoùlapoliomyélitesubsisteencore,bienqu’ellesoitlimitéeauxÉtatsdunord-est.
Letauxdeféconditésesitueà6enfantsparfemme,soitunchiffresupérieurauxmoyennesrégionale(5)etmondiale(2,5).Égaleà243pour100000naissancesvivantesen2014, lamortalitématernelleétaitsupérieureàlamoyennemondialede200pour100000naissances
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vivantes(voirfigure12).L’espérancedevieàlanaissance,quis’élevaità49ansen2005,avaitatteint52,3ansen2012(53,4anspourlesfemmeset51,7anspourleshommes).
D’aprèsl’analysedesrésultatsdesenquêtesparzonesgéopolitiques,plusde80%desenfantsâgésde1anétaientvaccinésdanslesrégionsdusuddupays(sud-est:82,4%;sud-ouest:81,2%;sud:80,3%)(Bureaunationaldelastatistique,2015).Lestauxdevaccinationétaientbienplusfaiblesdans lesrégionsdunorddupays (centre-nord:77,0%;nord-est:42,4%;nord-ouest:35,4%). Lesenfants âgésde1 anétaientdavantagevaccinésdans les zonesurbaines(milieuurbain:56,2%;milieurural:39,95%).Lestauxélevésdemortalitéinfantileetdemortalitédesmoinsde5anssontunphénomènerural.
4.4 ÉducationLa forte croissance démographique exerce une pression sur un système éducatif déjà endifficulté.Lesenfantsenâged’êtrescolarisésdansleprimairereprésentaientplusde16%delapopulationen2011,selonl’UNESCO.D’aprèslesestimations,10,1millionsd’enfantsnesuiventaucunenseignementscolaireet26%desélèvesneterminentpasl’écoleprimaire.Letauxdescolarisationdansl’enseignementprimaireesttombéà57,4%en2014,contre84,8%en2005(voirfigure13),tandisqueletauxnetdescolarisationlesecondairestagnaitàunevaleurfaibled’environ35%(voirfigure14).Seuls61%deshommeset41%desfemmesauNigériasavaientlireetécrireen2008.Letauxdescolarisationdansl’enseignementtertiaires’élevaità10,4%chezleshommeset8%chezlesfemmesen2005,età16,7%pourlesdeuxsexesen2014.
Ilexistedenettesvariationsentermesd’accèsàl’éducationentrelesÉtatsfédérésetentrelenordet lesuddupays.Lenord-estaffichait letauxd’illettrisme leplusfort, lecontexted’insurrectionaccentuantparailleursceproblème(Bureaunationaldelastatistique,2015).
Figure 11: Mortalité de l’enfant (pour 1 000 naissances vivantes)
Figure 12: Mortalité maternelle (pour 100 000 naissances vivantes)
0
50
100
150
200
250
20142012200820041990Infantile Moins de 5 ansNéonatale
0
200
400
600
800
1000
2012200820041990
Source: Bureaunationaldelastatistique(2015). Source: Bureaunationaldelastatistique(2015).
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Auniveaunational,letauxnetdefréquentationscolaire,quiétaitde61%en2008,agrimpéà71%en2012,avantderetomberà68,7%en2014,perdant2,3pointsdepourcentage.Cetauxétaitbienplusfortdansleszonesurbaines(84,3%)qu’enmilieurural(62,2%).Lestauxdefréquentationscolaireparzonesgéopolitiquesétaienttrèsencourageantsdanslesud-est(90,5%),lesud(88,1%),lesud-ouest(87%)etlecentre-nord(80,2%).Ilsétaientenrevanchefaiblesdanslenord-ouest(50,5%)etsurtoutdanslenord-est(42,5%)(Bureaunationaldelastatistique,2015).
Letauxd’achèvementdansl’enseignementprimaireauniveaunational,quiétaitde82%en2004,agrimpéà87,7%en2012,avantderetomberà74,0%en2014.En2014,ilétaitplusfortenmilieuurbain(84,4%)quedansleszonesrurales(69,7%).Cetauxétaitleplusélevédanslesud-est(98,7%),suividusud-ouest(94,1%),etleplusfaibledanslenord-est(49,5%)(Bureaunationaldelastatistique,2015).
Letauxd’alphabétisationdesjeunesfemmesaaugmentésurlapériode2004-2014,passantde60,4% en2004 à 80% en2008, avant de chuter à 66% en2012, puis de repartirlégèrementà lahausse,atteignant66,7%en2014.Cetauxétaitplusfortdans leszonesurbaines (85,3%)qu’enmilieurural (57,8%). Ilétaitparailleursbeaucoupplusélevédanslesud-est(93,5%)quedanslesautresrégions.Lenord-est(33,0%)etlenord-ouest(35%)affichaientnotammentleplusfaibletauxen2014(Bureaunationaldelastatistique,2015).
Le groupe terroristeBokoHaram ayant ciblé les écoles du nord-est du pays ces dernierstemps, il estdifficiled’assurerunenseignement scolaire.Dans l’ÉtatdeBorno,oùplusde200étudiantesontétéenlevéesparcegroupeenavril2014,laplupartdesétablissementssecondairesontfermé.
Figure 13: Taux net de scolarisation dans le primaire (en pourcentage)
Figure 14: Taux net de scolarisation dans le secondaire (en pourcentage)
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
2014201320122011200720050
5
10
15
20
25
30
35
40
201420132012201120072005
Source: Bureaunationaldelastatistique(2015). Source: Bureaunationaldelastatistique(2015).
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4.5 Évaluation de l’égalité de genre en NigériaL’état de l’égalité de genre et de l’autonomisation des femmes est mesuré en fonctionde domaines clés indiqués dans le diagramme circulaire ci-dessous. Ces domaines sontdéterminants pour l’amélioration des conditions de vie des femmes ainsi que pour leurcontributionàlacroissancedurableetpartagéedel’Afrique.
Pourévaluerl’ampleurréelledel’inégalitéquiexisteentreleshommesetlesfemmesetpourparveniràmesurerl’égalitéhommes-femmesetl’autonomisationdesfemmesenAfrique,laCEAamisaupointunoutildesuiviappelé,Indicateurdedéveloppementetdesinégalitésentre les sexes en Afrique (IDISA). L’IDISA permet aux décideurs d’évaluer leur propreperformancedanslamiseenœuvredespolitiquesetdesprogrammesquivisentàmettrefinàlamarginalisationdesfemmes.
Lecalculdelaperformanceestbasésurlesdonnéesdel’Indicedelaconditiondelafemme.CetIndiceestunecomposantedel’IDISA.Pourchaqueindicateurclé,laperformanceestcalculéecommeunemoyennearithmétiquenonpondérée,enprenantleratiofemmes/hommesdesvaleursdel’indicateur, lemultipliantpar10etenarrondissantlerésultataunombreentierleplusproche.Unenotedezéroreprésenteledegréd’inégalitéleplusélevé,unenotede5montreuneparitémoyenne,tandisqu’unenotede10représenteuneparitéparfaite.Unniveaudeparité supérieure à10 représente des situationsoù les femmes surclassent leshommes,quelquesoitleniveaudedéveloppementdelazoneencoursd’évaluation.
Laplupartdesdonnéesutiliséespourcalculerlesnotesproviennentdesplusrécentessourcesdedonnéesinternationalesdisponibles,lesdernièresdonnéesnationalesnel’étantpas.
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Encadré 4: Égalité de genre et autonomisation des femmes - Nigéria D’après les données pour le Nigéria, il existe une égalité des sexes dans des domaines clefs, notamment pour le taux de scolarisation dans l’enseignement secondaire, la santé de l’enfant, le taux d’activité (note = 9) et la proportion de la population non infectée par le VIH. Le taux de scolarisation des femmes (61 %) dans l’enseignement tertiaire dépasse celui des hommes (39 %) (note = 16). Il existe en outre une égalité des sexes chez les enfants de moins de 5 ans pour le taux de survie et l’absence de retard de croissance.
Pour l’accès au crédit et l’emploi dans le secteur non agricole, la note est supérieure à la parité intermédiaire. Il est de 6 pour l’accès au crédit, mesuré comme le fait de détenir un compte dans une institution financière et d’avoir souscrit un crédit auprès de ce type d’établissement, et de 7 pour le fait d’avoir un emploi non agricole.
Malgré des progrès notables dans les secteurs de la santé et de l’éducation, une inégalité entre les sexes persiste dans la répartition des postes ministériels. En outre, les femmes sont largement sous-représentées au Parlement, où elles occupent seulement 22 des 469 sièges parlementaires. De même, seules 6 femmes détenaient des portefeuilles ministériels, contre 30 hommes. Enfin, il ressort de l’enquête démographique et sanitaire que le taux de mortalité maternelle est de 243 pour 100 000 naissances vivantes et le taux de fécondité de 6 enfants par femme, soit un chiffre supérieur à la moyenne régionale.Pays: Nigeria
Emploi : 8
Emploi dans le secteur non-agricole
7
Taux d'activité 9
Entreprise :
Postes de directionpas de
données
Propriétairespas de
données
Santé : 10
Taux de survie avant 5ans/1000
10
Enfants des moins de 5 ans,sans retard de croissance
11
Espérance de vie à lanaissance
10
Part de la population noninfectée par le VIH
10
* Pie Gris:indique les données sont
insuffisantes ou pas de données pourcalculer la moyenne des notes du secteur
2
6
10
8
Education
PolitiqueA
ccès au crédit
Accès à la terre
Sant
é
Entr
epris
e
Emploi
Education :
Taux d'alphabétisation (des15-24 ans)
pas dedonnées
Taux de scolarisationsecondaire (net)
9
Taux de scolarisation dans letertiaire (bruit)
16
Politique : 2
Representation auParlement
1
Postes Ministériels, Cabinets 2
Accès au crédit : 6
Compte ouvert dans uneinstitution financière
6
Emprunt souscrit aupresd'une institution financière
6
Accès à la terre :
Accés à la terrepas de
données
Indicateurs autonomes
Accès à une source d'eau potable dans 15minutes (urbain)
54.5
Accès à une source d'eau potable dans 15minutes (rural)
54.4
Amélioration de l'assainissement (urbain) 36.6
Amélioration de l'assainissement (rural) 25.1
Taux de mortalité maternelle 576
Source : Commissiondel’UnionafricaineetCEA,2015.
26
5Analyse thématique: sortir de la crise énergétique pour assurer la transformation structurelle du Nigéria
5.1 L’énergie et la transformation structurelle: la situation au NigériaLerôleessentieldusecteurdel’énergiedansleprocessusdetransformationdel’économieestbienconnu.L’accèsàuneénergiedurableetd’uncoûtabordableestimportantpourcréerdelavaleurajoutéelorsdelatransformationdesproduitsenbiensdeconsommationfinaux.Au-delàde son rôle stratégiquepour favoriser ledéveloppement industriel, unsystèmeélectriqueefficaceestfondamentalpour ledéveloppementsocial,car il influesur tous les aspects de la vie humaine. L’accès à une électricité fiable améliore lescommunications,soutientl’innovationscientifiqueettechnologiqueetaccroîtleniveaudeviedesindividus.Unaccèsmédiocreentraveenrevancheledéveloppementdanstouslessecteurs,del’éducationàlaproductionindustrielle,etaccroîtlerisquedestagnationéconomique.Mobilisantunensembledemoyensefficacesentermesdecoûtspermettantde fournir uneénergiefiable, un systèmeélectriqueperformant comprend trois sous-systèmesétroitementliés:laproduction,latransmissionetladistribution.
Enprincipebiendotéen ressourcesénergétiques, leNigéria subitpourtantdescrisesénergétiques périodiques. L’irrégularité de l’approvisionnement en électricité et lapénuriedurablede laplupartdesproduitspétroliersontexercédescontraintessur ledéveloppementdupaysaucoursdesdernièresdécennies.
Figure 15: Estimations du gisement d’énergie renouvelable au Nigéria
Panneaux solairesphotovoltaïques
7 %Biomasse0 %
Géothermie1 %
Biomasse0 %
Petite et grandehydroélectricité
68 %
Nucléaire21 %
Source: Olaoyeet al.(2016).
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Lepaysaengagéuneréformedusecteurdel’électricitéenadoptantl’Electric Power Sector Reform Act 2005 (loide2005sur laréformedusecteurdel’électricité).Ceprocessuss’estencoreaccéléréen2010aveclafeuillederoutepourlaréformedusecteurélectrique.
LeseffortsdéployéspourrenforcercesecteursontconformesàlaVision20:2020,programmenationaldedéveloppementàlongterme,etàsonplanstratégiquepourlatransformation.LaVision20:2020identifielafournitured’électricitécommeuneprioritéclef,etfixeenoutreunobjectifambitieuxdeporterlacapacitédeproductionélectriquenationaleà40000MWàl’horizon2020(BAD,2013).
LeNigériaexploiteactuellement23centralesélectriquesraccordéesauréseau,d’unecapacitétotale installéede12522MW(AdvisoryPowerTeam,2015),dontseulement4500MWenviron sont disponibles1. L’essentiel de la production électrique est thermique, avec8457,6MWinstallés.Troisgrandescentraleshydroélectriquesaffichentunecapacitétotaleinstalléede1938,4MW,dont1060MWsontdisponibles.Lepaysregorgederessourcesénergétiquescomme lepétrole, legaznaturel, lecharbon, l’énergienucléaireet lessablesbitumineux. Il enpossèdeégalementd’autres, tellesque le solaire, l’éolien, labiomasseetl’hydroélectricité.Ledéveloppementetl’exploitationdecessourcesatoutefoiséténégligé,auprofitdel’hydroélectricité,dupétroleetdugaznaturel.LeNigériapossèdeunpotentielinexploitéquiluipermettraitdeproduire93950MWprovenantdesourcesd’énergiesansémissionsdecarbone,notammentàpartirdepetitesetgrandesinstallationshydroélectriques(68%),nucléaires(21%),solairesetphotovoltaïques(7%)etéoliennesterrestres(2%)(Olaoyeet al.,2016).
Malgrécepotentiel,environlamoitiédelapopulationdépenddelabiomassetraditionnellepour assurer ses besoins énergétiques. L’électricité et les combustibles pétroliers nefournissentqu’unefaiblepartdelaconsommationénergétiquedespauvresenmilieurural.En2014,76%delapopulationnigérianedépendaitdelabiomassetraditionnelleetdesdéchets:engénéral,bois,charbondebois,fumieretrésidusagricoles(AIE,2016).Cetteproportionimportante s’explique par l’utilisation hors réseau de la biomasse, pour le chauffage et lacuisine,principalementenmilieurural.Seulement45%delapopulationaaccèsàl’électricité(AIE,2016).
Enmai2015,d’aprèslaCommissionnigérianederégulationdel’énergie,chargéederégulerles activitésdans le secteurde l’électricité, seules5des23 centrales électriquesdupaysétaientopérationnelles,lafournitureélectriquedéclinantedupaysétanttombéeàunniveausansprécédentde1327MW.NigerianElectricitySupplyIndustryfournitdel’électricitéàplusde180millionsdepersonnes,dontlaconsommationannuelles’élèveàseulement151kWhparhabitant(PwC,2016),soitmoinsdelamoitiédecelleduGhana(Olaoyeet al.,2016).
1 Capacitédisponibleau28janvier2016.SiteWebofficielduMinistèredel’énergie.
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5.2 L’énergie au Nigéria: enjeux et défisLeniveauhistoriquementbasd’investissementdanslesecteurélectriquenigérianaétéunobstaclenotableàl’investissementprivé(LathamandWatkinsAfricaPractice,2016).Pendantplus de 20 ans, le Nigéria a connu des problèmes dans la production, la transmission etla distribution d’électricité. Il est ainsi devenu l’un des plus grosmarchés aumonde pourles groupes électrogènes de secours, nombre d’entreprises assurant elles-mêmes leurapprovisionnementélectrique.Lecoûtélevédel’autonomieélectriqueérodelacompétitivitédes entreprises nigérianes sur lemarchémondial. Soixantemillions deNigérians utilisentdes groupes électrogènes, soit une dépensemoyenne de 3 500milliards de naira par an(17,5milliardsdedollars).Ceuxquipeuvents’offrirceséquipementsdépensentunmontantestiméà0,40$/kWh.
D’après lerapportDoing Business 2016de laBanquemondiale, leraccordementauréseauélectriquenigérianexige9procédures,demande181,2joursetcoûtel’équivalentde437,7%durevenuparhabitant(Banquemondiale,2016a).Globalement,leNigériaseclasse182e sur 189payspourlafacilitéd’accèsàl’électricité.Ilarriveenoutreentêtedelalistedespaysafricainsaffichantleplusgrandnombredecoupuresdecourant(voirfigure16).
Lesdifficultésactuellesàfairefaceàlademandeélectriquenationalesontnotammentduesau vieillissement des centrales, construites pour la plupart dans les années 1960 et quideviennentdeplusenplusvétustes,à lapiètremaintenance,aufinancement inadaptédudéveloppementdusecteuretàunemauvaisetarificationdel’électricité.Cesproblèmesontcommencéàêtretraitésàpartirde2013,annéeoùEgbin,laplusgrandecentraleélectriquenigériane,aétéprivatisée.Depuislors,lacapacitédeproductionmoyennedecettecentrales’estaméliorée,etdevraitaugmenterdeplusde2500MWdanslescinqprochainesannées(Egbin,2016).Unnouveausystèmedetarificationdel’électricitéaparailleursétéintroduiten2015afindefinancerlecoûtdelamodernisationetdelamiseàniveaudelaproductionetdelatransmission.ParexempleàAbuja,lestarifsdevaientaugmenterenmoyennedeplus
Figure 16: Nombre moyen de coupures de courant par mois en 2015
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Source: TeiMensah(2016).
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de40%en2016,puisbaisserlentementjusqu’en2024,toutensemaintenantàunniveausupérieurd’environ16%àceluide2015.
Lesystèmeélectriqueestréputétrèsinefficient.Aumoins40%desrecettessontperduesdufaitd’infrastructuresvieillissantes,detechnologiesdépassées,devolsd’électricité,d’unecomptabilitéinefficace,decarencesdanslafacturationetd’unecollectemédiocredesrecettesfauted’orientationcommerciale.Lespertesdetransmissions’élèventenoutreàplusde45%del’électricitéproduite(TeiMensah,2016).Lespénurieschroniquesd’électricitéont limitélacroissancedusecteurmanufacturierauNigéria,et leForuméconomiquemondialclasselepaysparmi les fournisseursd’électricité lesmoinsfiablesaumonde (Deloitte,2015).LeNigériaaffichel’undesplusfaiblestauxdeproductionélectriquenetteparhabitantauniveaumondial.Lademandeélectriquenigérianeétaitestiméeà12800MWàfin janvier2016.Elledevraitgrimperpouratteindreentre56TWhet95TWhd’icià2020,contre33TWhen2011.Cetteprogressionengendreraunaccroissementdelademanded’appoint,quipasserad’environ5000MWen2011àunevaleurestiméeentre9000MWet16000MWd’icià2020(LathamandWatkinsAfricaPractice,2016).
5.3 L’action du Gouvernement face aux déficits et aux défis énergétiques: la réforme actuelle du secteur électrique
Les réformes engagées dans le secteur électrique nigérian font partie des processus deprivatisationlesplusconnusenAfrique.Aucoursdes10dernièresannées,ellesontprouvéla détermination du Nigéria à améliorer son approvisionnement en électricité grâce àl’investissement,auxgainsdecompétitivitéetàladéréglementation(PwC,2016).
En2005, leGouvernement fédéralaadopté l’Electric Power Sector Reform Act 2005,aprèsavoirmodifiélesloisrelativesàl’électricitéetàl’Autoriténationaledel’électricitéquiétaientenvigueurdepuis1998.Cesmodificationsvisaientà supprimer lemonopolede l’Autoriténationale de l’électricité et à encourager la participation du secteur privé. Cette initiativen’a toutefoisproduit aucun résultat tangible.La réformeaété redynamiséeen2010avecl’adoptiondelafeuillederoutepourlaréformedusecteurélectrique,quiestmiseenœuvreavecsuccès.
Tableau 3: Comparaison des tarifs de l’électricité au Nigéria et dans les pays voisins en 2009 (En dollars des États-Unis)
Catégorie de tarif Tchad Niger Cameroun Bénin Ghana Nigéria
Social (100 kWh/mois) 11,70 16,85 17,33 21,60 9,41 1,56
Résidentiel (600 kWh/mois) 25,60 16,86 19,10 24,51 12,92 9,68Commercial (1 800 kWh/mois) 26,75 20,52 23,55 24,00 21,92 9,66
Source: Uniondesproducteurs,transporteursetdistributeursd’énergieélectriqued’Afrique.
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LeGouvernementfédéralaentreprisd’améliorerl’environnementdesaffairesdanscesecteurafin de résorber le déficit d’approvisionnement en électricité et d’attirer l’investissementprivé.Outrelaprivatisationde2,5milliardsdedollarsdusecteurdelaproductionélectrique,le Gouvernement a segmenté Power Holding Company of Nigeria en 6 producteurs et11distributeurs,cequidevraitaccélérer les investissementsdont lesecteuracruellementbesoin. Il faudrait toutefoiss’intéresserdavantageà laconstructiondevastescapacitésdeproductionsupplémentairesexploitantlesabondantesréservesnationalesdegaz(Deloitte,2015).
La facilité de stabilisationdumarché de l’électricité nigérianmise en place par laBanquecentraleduNigériaabordeenpartielesproblèmesdeliquiditéetdefinancementdusecteurélectrique. La Banque centrale versera 213milliards de naira à différents distributeurs etproducteursd’électricité,fournisseursdeservicesetsociétésgazièresafindesurmonterlesdifficultésd’approvisionnementélectrique.Effectuéle12février2015,lepremierversementautitredecemécanismeapermisderemettreenservice905MWsurleréseauélectriquenational.L’Équipeprésidentiellespécialesurl’électricitéaétéétablieen2010afindesuperviserlaréformedusecteurélectriquenigérianetdecoordonnerlesactivitésdesdiversorganismeschargésd’éliminerlesobstaclesjuridiquesetréglementairesàl’investissementprivédansce
Tableau 4: Grandes étapes de la réforme du secteur électrique nigérian sur la période 2005-2015
Période Axe et orientation des politiques
2005 Electric Power Sector Reform Act 2005 (loi de 2005 sur la réforme du secteur de l’électricité)Création de la Commission nigériane de régulation de l’énergieÉtablissement de Power Holding Company of Nigeria
2006 Dégroupage des avoirs (transmission, distribution et production)Exécution de 10 projets électriques intégrés nationauxÉtablissement du service des opérations de marché de Transmission Company of Nigeria
2008 Désignation d’un organe chargé de superviser le dégroupement des producteurs et des dis-tributeursAdoption d’un arrêté tarifaire pluriannuel
2010 Adoption de la feuille de route nationale pour l’électricité élaborée par Nigerian Bulk Electri-city Trading plc
2012 Conclusion d’un accord de gestion entre Transmission Company of Nigeria et une société de gestion d’actifs de services publicsSignature de mémorandums d’accord sur l’énergie nucléaire
2013 Amélioration des centrales hydroélectriques (1,72 milliard de dollars pour la construction de trois centrales)Signature de mémorandums d’accord pour des partenariats sur les centrales au charbon
2014 Renforcement du programme en faveur de l’énergie renouvelableVente des actifs de production de 7 des 10 projets électriques intégrés nationaux
2015 Établissement d’un marché transitoire de l’électricité
Source: PwC(2016).
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secteur,danslecontextedelaprivatisationcomplètedePowerHoldingCompanyofNigeria(LathamandWatkinsAfricaPractice,2016).
Denouvellesmesuresontétéprisespourstimulerlacroissancedanslesecteurdel’énergierenouvelable, comprenant notamment un cadre législatif, des contrats de licencepour lesopérateursdu secteurprivé,une tarificationpréférentiellede l’électricitéet la clarificationdes règles de marché pour les services et les produits de l’énergie renouvelable. Lancéspour la première fois enmars 2006, les programmes d’électrification rurale doivent tenirpleinementcomptedessourcesd’énergierenouvelableafind’atteindrelesobjectifsfixésparleGouvernement.
LeNigériaprévoitdeportersaproductionhydroélectriqueà5690MWen2020,multipliantparquatrelacapacitéparrapportà2012.LeGouvernementnepourraitpasatteindresonobjectifglobalde15000MWàl’horizon2020sansleconcoursdusecteurprivé.
5.4 RecommandationsAccélérer la transformation économique du Nigéria exige de stimuler la compétitivité,d’accroîtrelaproductivitéetderenforcerlescapacitéslocalesdeproduction.Pouryparvenir,lepaysdoitinverserplusdedeuxdécenniesdecarencesdanslesdomainesdelaproduction,delatransmissionetdeladistributionélectriques.
Ildevraitpourcelaredoublerd’effortsafind’établirunepolitiquetournéeverslemarchéenvuedepromouvoirunapprovisionnementénergétiquesûr,compétitifetd’unprixraisonnableetdespolitiquespropresà renforcer lafiabilitéet ladurabilitédusystèmeélectriqueetàencouragerl’acquisitiond’équipementsetdetechnologies.
Ilfautétabliruncadreréglementaireclairafind’attirerl’investissementprivéetd’harmoniserletraindemesuresrelatifaudéveloppementdel’offreénergétiqueavecd’autrespolitiques,notammentlespolitiquesconcernantlestransports,l’emploietl’éducation,etdecontinuerd’investirdansl’expansionduréseautoutenassurantsonentretienrégulier.
Tableau 5: Objectifs du Gouvernement pour les techniques d’exploitation des énergies renouvelables
Source d’énergie Situation en 2015 Objectifs pour 2025
Petite hydroélectricité 600 MW 2 000 MW
Solaire photovoltaïque .. 500 MW
Centrales électriques biomasse 50 MW 400 MW
Éolien .. 40 MW
Source: Feuillederoutepourlaréformedusecteurélectrique.
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Lepaysdoitcontinuerd’investirdansunbouqueténergétiquediversifiéenrecourantàdespolitiquesincitativesquiprivilégientlessourcesd’énergienonfossile,notammentlesolaire,l’éolienetl’hydroélectricité.
Enfin,ilfautréglerlaquestiondelatarificationdel’électricitéetdurecourssansdiscernementaux subventions afin de réduire les coûts d’exploitation dans la chaîne de valeur et dansl’ensembledel’économie.
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PROFIL DE PAYS - NIGÉRIA6. Evaluation de la qualité des données nationales
Note méthodologique : La qualité des sources de données nationales pour les principaux indicateurs utilisés dans les profils de pays a fait l’objet d’une évaluation. Le résultat est présenté selon un code de couleurs: un disque vert indique une « bonne » source de données, un jaune une source « satisfaisante » et un rouge une source « à améliorer ».
Cette évaluation a privilégié la transparence et l’accessibilité de chaque source de données nationales. Elle a pris en compte la régularité et la périodicité de publication des sources de données, au vu de la périodicité de la publication et de la fréquence des mises à jour de données conformément aux normes internationales. La comparabilité des séries de données, leur durée dans le temps, les définitions et les unités de mesure standard ont été évaluées. L’accessibilité des bases de données a elle aussi été évaluée; plus précisément, la disponibilité des données et leur libre accès au grand public, leur format et la facilité de leur téléchargement et de leur partage. Ont également été évalués la citation des données, ainsi que les renvois à des sources primaires ou secondaires. Enfin, l’évaluation a considéré l’exhaustivité des métadonnées pour la communication de données, ainsi que l’exhaustivité et la clarté de la documentation et des notes.
Démographie Valeur ÉvaluationPopulation (en millions) 183 (2015) 1
Population urbaine (%) 36 (2008) 3
Enfants (0-14 ans, %) 44 (2015) 1
Adultes (15-64 ans, %) 53 (2015) 1
Personnes âgées (65 ans et plus, %)
2,7 (2015) 1
Taux de croissance démographique (%)
2,28 (2015) 1
Indicateurs clefs macroécono-miques et sectoriels
Valeur Évaluation
Taux de croissance du PIB réel (%) 2,80 (2015) 1
PIB en prix courants (en milliards de naira)
95 177,73 (2015) 1
Taux d’inflation (%) 9,00 (2015) 1
Solde du compte courant (en milliards de dollars des États-Unis)
-15,4 (2015) 1
Tendances et indicateurs écono-miques
Valeur Évaluation
Entrées d’investissement direct étranger (en milliards de dollars des États-Unis)
3,1 (2015)340,64 (2016)
1
Éducation, emploi et conditions de vie
Valeur Évaluation
Taux d’alphabétisation (15 ans et plus, %)
59,57 (2015) 1
Taux net de scolarisation dans le primaire (%)
57,4 (2014) 2
Taux net de scolarisation dans le secondaire (%)
35,0 (2014) 1
Taux net de scolarisation dans le tertiaire (%)
16,7 (2014) 1
Proportion d’écoliers ayant commencé la première année d’études primaires qui terminent l’école primaire (%)
74,00 (2014) 2
Rapport filles/garçons dans l’ensei-gnement primaire
1,02 (2014) 2
Rapport filles/garçons dans l’ensei-gnement secondaire
1,01 (2014) 2
Rapport filles/garçons dans l’ensei-gnement tertiaire
0,72 (2005) 1
Taux de chômage (%) 24,3 (2014) 1
Taux de chômage des jeunes (%) 21,5 (2016) 1
Santé Valeur ÉvaluationEspérance de vie à la naissance (en années)
52,3 (2012) 1
Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans (pour 1 000 nais-sances vivantes)
89 (2014) 1
Taux de mortalité maternelle (pour 100 000 naissances vivantes)
243 (2014) 4
Taux de mortalité néonatale (pour 1 000 naissances vivantes)
34,3 (2015) 1
Taux de mortalité infantile (pour 1 000 naissances vivantes)
58 (2014) 4
Proportion de naissances assistées par du personnel de santé qualifié (%)
58,6 (2014) 2
Taux de prévalence du VIH chez les 15-24 ans (%)
3,17 (2013) 1
Prévalence de l’insuffisance pondérale chez les enfants de moins de 5 ans (%)
25,5 (2014) 2
Codes des sources de données:1. Bureau national de la statistique.2. Bureau national de la statistique (2015).3. Programme d’enquêtes démographiques et sanitaires de l’Agence des
États-Unis pour le développement international (2008).4. Bureau national de la statistique (2016).
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UNECA.ORG
Imprimé à Addis-Abeba (Éthiopie) par le Groupe de la publication et de l’impression de la CEA, certifié ISO 14001:2004. Imprimé sur du papier sans chlore.
ISBN 978-99944-70-00-6
9 789994 470006