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HOAHY Rasoanandrasana PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE DES ANEMIES A L’UPFR HEMATOLOGIE HU-JRA Thèse pour l’obtention du Diplôme d’Etat de Docteur en Médecine

PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

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Page 1: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

HOAHY Rasoanandrasana

PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

DES ANEMIES A L’UPFR HEMATOLOGIE HU-JRA

Thèse pour l’obtention du Diplôme d’Etat de Docteur en Médecine

Page 2: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DE MEDECINE

ANNEE : 2016 N : 8925

PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

DES ANEMIES A L’UPFR HEMATOLOGIE HU-JRA

THESE

Présentée et soutenue publiquement

à Antananarivo, le 29 Décembre 2016

Par

Mademoiselle HOAHY Rasoanandrasana

Née le 21 Octobre 1990 à Morafenobe

Pour obtenir le grade de

« DOCTEUR EN MEDECINE »

(Diplôme d’Etat)

Directeur de Thèse : Professeur RAKOTO ALSON Aimée Olivat

MEMBRES DU JURY

Président : Professeur RASAMINDRAKOTROKA Andry

Juges : Professeur RANDRIANJAFISAMINDRAKOTROKA Nantenaina Soa

Professeur AHMAD Ahmad

Rapporteur : Docteur NIRY MANANTSOA Stephania

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DEDICACES

« C’est de l’Eternel qui donne la sagesse, c’est de sa bouche que sortent

la connaissance et l’intelligence. »

Proverbes 2 : 6

Je dédie ce travail:

A Dieu tout puissant, le Père Tout Puissant, Créateur du ciel et de la terre, Source de

tout savoir et toute intelligence, à Toi seul reviens la gloire

A ma mère

Reçois ici toute ma gratitude et mon affection pour tous les efforts et les

sacrifices que tu as déployés pour mon éducation.

A mon père

Trouves dans ce livre toute ma reconnaissance et l’amour que je te porte

A mon oncle Sabire et son épouse

Mes mots ne sont pas assez pour exprimer la joie de vous avoir. Je remercie le Seigneur

pour tout. Veuillez trouver ici mes vifs remerciements et ma très sincère reconnaissance

A mes frères, mes sœurs, mes cousins et mes cousines (Villa pibasy)

Pour tout le soutien que vous m’avez apporté durant mes études. Je vous aime

énormément

A toute ma famille

Mes vifs remerciements.

A tous mes amis de la Promotion Fanasina

Nos grands souvenirs! Que les liens qui nous unissent durent indéfiniment!

A tous mes amis de l’IQ 19ème Promotion surtout à mes 4 collègues

A tous mes aînés et collègues de la biologie médicale

A tous ceux qui, de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail

Je vous adresse mes sincères remerciements.

Page 10: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

A NOTRE MAITRE ET DIRECTEUR DE THESE

Madame le Docteur RAKOTO ALSON Aimée Olivat

Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Hématologie

Biologique à la Faculté de Médecine d’Antananarivo

Directeur d’Etablissement de l’Hôpital Universitaire Joseph Ravoahangy

Andrianavalona

« Vous nous avez fait le grand honneur d’accepter de diriger cette thèse. Votre amour

pour le travail bien fait et vos qualités d’enseignements font de vous une mère et

formateur pour nous. Veuillez recevoir cher maître l’expression de nos vifs

remerciements et notre profonde reconnaissance. »

Page 11: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

A NOTRE MAITRE ET PRESIDENT DE THESE

Monsieur le Docteur RASAMINDRAKOTROKA Andry

Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Immunologie

à la Faculté de Médecine d’Antananarivo

Ancien ministre de la Santé Publique

La spontanéité et la gentillesse avec lesquelles vous avez accueilli et accepté notre

requête de présider cette thèse nous vont droit au cœur.

Veuillez croire à notre profonde et notre plus grande estime.

Page 12: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

A NOS MAITRES ET HONORABLES JUGES DE THESE

Monsieur le Docteur RANDRIANJAFISAMINDRAKOTROKA Nantenaina Soa

Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Anatomo-

Pathologie, Cytologie, Histologie et Embryologie à la Faculté de Médecine

d’Antananarivo

Directeur pédagogique de service de l’UPFR Anatomo-pathologie de l’Hôpital

Universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona

Monsieur le Docteur AHMAD Ahmad

Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Imagerie

médicale à la Faculté de Médecine d’Antananarivo

Chef de service de l’Imagerie Médicale de l’Hôpital Universitaire Joseph

Ravoahangy Andrianavalona

« Nous vous remercions pour la simplicité et la sympathie avec lesquelles vous avez

accepté de juger ce modeste travail, malgré vos nobles et multiples taches. Veuillez bien

recevoir ici le témoignage de notre profonde reconnaissance.»

A NOTRE RAPPORTEUR DE THESE

Madame le Docteur NIRY MANANTSOA Stephania

Chef des Travaux en Hématologie Biologique

Médecin Biologiste au CHU d’Anosiala

« Qui nous a fait l’honneur de rapporter cette thèse, a su nous guider avec

bienveillance, compétence et qui n’a pas su ménager ni son temps ni ses efforts pour

nous encadrer dans la réalisation de ce travail. »

Veuillez accepter nos reconnaissances et nos sincères remerciements. »

Page 13: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

A NOTRE MAITRE ET DOYEN DE LA FACULTE DE MEDECINE

D'ANTANANARIVO

Monsieur le Professeur SAMISON Luc Hervé

Nos hommages les plus respectueux.

A NOS MAITRES DE LA FACULTE DE MEDECINE D’ANTANANARIVO

En reconnaissance de leurs précieux enseignements.

A TOUT LE PERSONNEL ADMINISTRATIF ET TECHNIQUE DE LA

FACULTE DE MEDECINE D’ANTANANARIVO

Nos sincères remerciements.

A MADAME LE CHEF DE SERVICE ET A TOUT LE PERSONNEL DE

L’UPFR HEMATOLOGIE CHU-JRA.

Nos sincères remerciements.

A TOUS CEUX QUI, DE PRES OU DE LOIN, ONT PRIE POUR QUE MES

TRAVAUX DE RECHERCHE ARRIVENT A TERMES

Nos remerciements infinis.

Page 14: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

LISTE DES ABREVIATIONS

ADN Acide désoxyribonucléique

ADP Adénine diphosphate

Ala-synthétase Alanine synthétase

ARN Acide ribonucléique

ARV Antirétroviral

ATP Adénosine triphosphate

BFU-E Burst forming unit- erythroid

CCMH Concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine

CD34 Cluster de différenciation 34

CFU-E Colony forming unit-erythroid

CSB II Centre de santé de base niveau II

C6 Carbone en position 6

CO2 Dioxyde de carbone

2,3DPG Acide 2,3 diphosphoglycérate

EPO Erythropoïétine

EDTA Ethylen diamin trichloroacid

Fe : Fer

Fe++ Fer ferreux

fl Fentolitre

GM-CSF Granulocytes, macrophage- colony stimulating factor

G-CSF Granulocytes- colony stimulating factor

GGT Gamma glutamyl transferase

G6PD Glucose 6-phosphodéshydrogénase

GR Globule rouge

Hb Hémoglobine

Hb F Hémoglobine fœtale

Hb A Hémoglobine adulte

Page 15: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

HbNHCO2- Carbhémoglobine

H2O Molécule d’eau

H2O2 Peroxyde

HCO3- Ion bicarbonate

IC Insuffisance cardiaque

IL Interleukine

K+ Ion potassium

LDH Lactate déshydrogénase

LLC Leucémie lymphoïde chronique

LMC Leucémie myéloïde chronique

M-CSF Macrophages-colony stimulating factor

MGG May Grunwald Giemsa

ng Nanogramme

NADH Nicotinamide adénine dinucléotide

NADPH Nicotinamide adénine dinucléotide phosphate

OMS Organisation mondiale de la santé

O2 Oxygène

Pao2 Pression partielle en oxygène

ph Potentiel hydrogène

PLT Platelet

RBC Red blood cell

SCF Stem Cell Factor

TCMH Teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine

TGF β Transforming growth factor beta

TNF α Tumor necrosis factor alpha

UPFR Unité paraclinique de formation et de recherche

VGM Volume globulaire moyen

WBC/BASO White blood cell/ basophil

Page 16: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

LISTE DES TABLEAUX

Pages

Tableau I : Critères d’inclusion selon le taux d’hémoglobine ................................. 24

Tableau II : VGM en fonction de l’âge .................................................................... 25

Tableau III : Taux de TCMH inclus ........................................................................... 25

Tableau IV : Type de l’anémie en fonction de la sévérité du taux de l’hémoglobine 26

Tableau V : Valeur leucopénie en fonction de l’âge ................................................. 26

Tableau VI : Valeur de l’hyperleucocytose en fonction de l’âge ............................... 27

Tableau VII : Répartition des patients présentant une anémie selon les

renseignements cliniques ....................................................................... 33

Tableau VIII : Répartition de l’anémie en fonction de TCMH ...................................... 36

Tableau IX : Classification des patients selon VGM et TCMH ................................. 36

Page 17: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

LISTE DES FIGURES

Pages

Figure 1 : Cascade de l’hématopoïèse............................................................................... 6

Figure 2 : Structure d’une membrane érythrocytaire ....................................................... 8

Figure 3 : Evolution ontogénique des diverses chaines de globine ................................. 9

Figure 4 : Répartition des patients présentant de l’anémie selon l’âge ........................... 32

Figure 5 : Répartition des patients présentant une anémie selon le taux

de l’hémoglobine .............................................................................................. 34

Figure 6 : Répartition des patients présentant une anémie selon le VGM ...................... 35

Figure 7 : Répartition des patients présentant une anémie associée aux autres

anomalies hématologiques ............................................................................. 37

Figure 8 : Répartition des patients anémiques selon les signes hémorragiques .............. 38

Figure 9 : Sévérité de l’anémie chez les patients anémiques présentant les

syndromes hémorragiques .............................................................................. 39

Figure 10 : Classification de l’anémie selon VGM et TCMH chez les patients

présentant un syndrome hémorragique ......................................................... 40

Figure 11 : Sévérité de l’anémie chez les patients post-opérés ........................................ 41

Figure 12 : Classification biologique des chez les patients post-opérés .......................... 42

Figure 13 : Classification de l’anémie chez les patients ayant un renseignement

clinique bilan préopératoire selon la sévérité du taux de l’hémoglobine ...... 43

Figure 14 : Classification des anémies chez les patients ayant un renseignement

bilan préopératoire selon VGM et TCMH ..................................................... 44

Figure 15 : Répartition des hémopathies chez les patients présentant une anémie .......... 45

Figure 16 : Classification des anémies chez les patients présentant

de l’hémopathie selon le taux de l’hémoglobine ........................................... 46

Figure 17 : Classification des anémies chez les personnes atteintes

des hémopathie selon les constantes érythrocytaires .................................... 47

Figure 18 : Répartition des néoplasies rencontrés chez les patients présentant

une anémie .................................................................................................... 48

Figure 19 : Classification des anémies chez les patients atteints

de néoplasies selon taux de l’hémoglobine ................................................... 49

Page 18: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

Figure 20 : Classification des anémies rencontrées chez les patients atteints

de néoplasie selon les constantes érythrocytaires .......................................... 50

Figure 21 : Sévérité des anémies chez les patients présentant des pathologies

digestives ....................................................................................................... 51

Figure 22 : Classification biologique des anémies chez les patients présentant

une pathologie digestive ................................................................................ 52

Figure 23 : Répartition de la sévérité de l’anémie selon leur renseignement clinique..... 53

Page 19: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

SOMMAIRE

Page 20: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

SOMMAIRE

Pages

INTRODUCTION……………………………………………………………………….1

PREMIERE PARTIE : RAPPELS………………………………………………………2

1 Sang…………………..…………………………..……………………............2

1.1 Définition du sang…….……………………………..………………......2

1.2. Constituants du sang…………………………………………….............2

1.2.1. Plasma……………………………………………………………2

1.2.2 Eléments figures du sang…………………………………………2

1.3 Fonctions du sang…….………………………………………………….3

1.3.1. Transporteur……………………………………………………….3

1.3.2. Pouvoir pathogène………………………………………………...3

1.3.3. Défense……………………………………………………………3

1.3.4. Identité biologique…………………………………………………3

1.3.5. Hémostase physiologique………………………………………….3

2. Erythropoïèse…………………………………………...……………………..3

2.1. Définition de l’érythropoïèse……………………………………………3

2.2. Siège de l’érythropoïèse…………………………………………...…....4

2.3. Compartiments de l’érythropoïèse…….………………………...………4

2.3.1. Cellules souches totipotentes……………………………………...4

2.3.2. Progéniteurs…………………………………………………….....4

2.3.3. Précurseurs………………………………………………………...4

2.3.4. Cellules matures…………………………………………….……..5

2.2. Régulation de l’érythropoïèse……………………………………….………6

2.2.1. Régulation spécifique……………………………………………...6

3. Anatomie et physiologie des globules rouges………………….…….…...………8

3.1 Ultrastructure du globule rouge………….……………………….………….8

3.1.1. Membrane érythrocytaire………………..………………...………….8

Page 21: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

3.1.2. Contenu des globules rouges…….……………………………………9

3.2. Physiologie des globules rouges…………………………………………...13

4. Anémie…………………………………………………..………………...…………14

4.1. Définition……………………………………………………….……….....14

4.2. Physiopathologie……………………………….…………….………….…14

4.2.1. Anémie d’origine centrale…………………………….………….14

4.2.2. Anémie d’origine périphérique……………………….……..…...14

4.3. Signes cliniques……………………………………………….…………...14

4.4. Explorations biologiques……………………………………….………….15

4.4.1. Hémogramme………………………………………..…………..15

4.4.2. Examens à visée étiologique…………………………….……….16

4.5. Classification des anémies……………………………………….………...17

4.6. Etiologies…………………………………………………………………..17

4.6.1. Anémies microcytaires hypochromes………………….………...17

4.6.2. Anémies normocytaires ou macrocytaires normochromes

régénératives………………………………………….…..………18

4.6.3. Anémies normocytaires normochromes arégénératives…...….…20

4.6.4. Anémies macrocytaires arégénératives……………….…….……21

4.7. Prise en charge de l’anémie…………………………………….……..…...22

4.7.1. But…………………………………………………….……...…..22

4.7.2. Seuils transfusionnels………………………………….……...….22

4.7.3. Moyens et indications………………………………….….….….22

4.7.4. Surveillance………………………………………….………..….22

DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS……………………………...23

I. MATERIELS ET METHODES………………………………………..…...……23

I.1 Méthodes………………………………………………………..…….….....23

I.1.1. Cadre de l’étude……...…..………………………………..…….….….23

I.1.2. Type de l’étude…………..…………...…………..………..…….…..…23

I.1.3. Durée de l’étude……….…………….……………………...……...…..23

I.1.4. Période de l’étude…………………………………………….……..….23

Page 22: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

I.1.5. Mode de recrutement………..……………………………………...…..23

I.1.6. Critères d’inclusion………….………………………………………....23

I.1.7. Critères de non inclusion…….…………………………………..……..24

I.1.8. Critères d’exclusion………………………..……………...………..…..24

I.1.9. Paramètres d’étude…………………………………………………..…24

I.1.10. Mode de recueil des données……………………….…………….…..27

I.1.11. Analyses des données…………………………….…...…………..…..27

I.1.12. Considérations éthiques…………………………………………….....27

I.1.13. Limite de l’étude…………………………………....……….………..27

I.2. Matériels……………………………………………………..……...……...28

I.2.1. Phase pré-analytique……………………………………..………...…...28

I.2.2. Phase analytique………………………………………..………..….….28

II. RESULTATS…………………………………………………………………...…...31

II.1. Résultats généraux…………………………………………………..…….31

II.2. Caractéristiques de la population……………………….…………..….….31

II.2.1. Répartition des patients selon le genre……………………………..….31

II.2.2. Répartition des patients selon l’âge……………………………...…….32

II.2.3. Répartition des patients selon les renseignements cliniques……….….33

II.3. Caractéristiques des anémies………………………………………...…….34

II.3.1. Répartition des anémies selon le taux de l’hémoglobine………..….…34

II.3.2. Répartition des anémies selon le VGM…………………………...…...35

II.3.3. Répartition des anémies selon la TCMH……………………….….….36

II.3.4. Classification biologique des anémies………………………….....…..36

II.3.5. Répartition des anémies sévères selon le taux des réticulocytes..…….37

II.3.6. Répartition des anémies selon les autres anomalies associées……...…37

II.4. Caractéristiques cliniques des anémies…………………………..…...…...38

II.4.1. Anémies et syndromes hémorragiques………………..…………..…...38

II.4.2. Anémies et bilan post-opératoires……………………………..…..…..41

II.4.3. Anémie et bilan préopératoire………………………………….…..….43

II.4.4. Anémies et hémopathies……………………………………..…..……45

II.4.5. Anémies et néoplasies……………………………………………...….48

II.4.6. Anémie et pathologies digestives…………………………..……..…...51

Page 23: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

II.5. Répartition des patients présentant une anémie selon les

renseignements cliniques et en fonction des taux de l’hémoglobine...…….53

TROISIEME PARTIE : DISCUSSION………………………………………………..54

I.1 Analyse épidemiologique……………………………………….……..……54

I.1.1. Fréquence………………………………………….…………..….54

I.1.2. Répartition selon le genre………………………………………...55

I.1.3. Répartition selon l’âge…………………………………..…...…...56

I.2. Caractéristiques de l’anémie………………………………..………..……..57

I.2.1. Caractéristiques cliniques…………………………...……..……..57

I.2.2. Caractères biologiques et classification biologique de l’anémie....65

CONCLUSION…………………………………………………………………….….70

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

ANNEXES

Page 24: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

INTRODUCTION

Page 25: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

1

INTRODUCTION

L’anémie constitue un problème de santé publique surtout dans les pays en voie de

développement. Globalement, l’anémie affecte 1,62 milliards de la population mondiale

soit approximativement 24,8%. Elle est un indicateur de sous nutrition, de pauvreté et

présente chez les personnes parasités (helminthiase : ascaridiose, trichocéphalose,…)

[1, 2], et se définit par une diminution du taux de l’hémoglobine en fonction de l’âge et

du genre.

L’anémie se définit par une baisse de taux d'hémoglobine en dessous de 130 g/l

chez l’homme, 120 g/l chez la femme, 105 g/l chez la femme enceinte, 110 g/l chez les

enfants de moins de 5 ans, et 115 g/l chez les enfants âgés de 5 à13 ans, selon l’OMS.

[1,2]

La classification de l’anémie est très utile pour l’orientation diagnostique. Elle se

base d'une part sur la valeur des constantes érythrocytaires telles que volume globulaire

moyen (VGM), la teneur globulaire moyenne en hémoglobine (TGMH) et la

concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine (CCMH) [2, 3] et d'autre part sur

la sévérité de l’anémie (taux d’hémoglobine). Les étiologies de cette anémie sont

multiples, et sont majoritairement représentées par les carences en fer ou en vitamine

B12, et les pertes et spoliations sanguines massives, et la prise en charge en dépend

[1,3]

A Madagascar, on dispose de très peu de données sur l’anémie d’où l’intérêt de

notre étude. Notre objectif est de décrire le profil épidémio-clinique et de classifier

biologiquement les anémies rencontrées à l’UPFR Hématologie du CHU-JRA.

Pour atteindre notre objectif, la première partie sera consacrée à la revue de la

littérature, la deuxième partie sera axée sur la méthodologie et les résultats de l’étude

menée à l’UPFR Hématologie et la troisième partie sur les commentaires.

Page 26: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

PREMIERE PARTIE : RAPPELS

Page 27: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

2

PREMIERE PARTIE : RAPPELS

1. Sang

1.1. Définition du sang

Le sang est un tissu liquide de couleur rouge qui circule dans un système clos et

représente 7 à 8% du poids corporel soit chez un homme de 70 kg environ 5 litres. Il est

composé de deux parties, une partie liquidienne représentée par le plasma et une partie

cellulaire représentée par les éléments figurés du sang.[4,5]

1.2. Constituants du sang

1.2.1. Plasma

Le plasma est la partie liquide du sang, de couleur jaunâtre. Elle est majoritairement

composée d’eau (91 %). Elle contient des constituants fonctionnels (ions ; sucres ;

lipides ; protéines), des solutés minéraux (sodium, chlore, magnésium,…), des éléments

nutritifs (fer, iode, vitamine…), et des solutés organiques (urée, créatinine,

ammoniaque,…).[5,6]

1.2.2. Eléments figurés du sang

Les éléments figurés du sang sont représentés par les érythrocytes, les leucocytes et

les plaquettes.

1.2.2.1. Erythrocytes

Les Erythrocytes ou globules rouges ou hématies sont des cellules anucléées en

forme de disque biconcave de 7,5µm de diamètre et de 2µm de largeur limitées par une

membrane lisse qui est chargée négativement.

La structure des hématies leur permet d’être déformables, leur permettant de se

déplacer dans les petits capillaires.

Elle est composée en majorité d’hémoglobines qui donnent sa coloration rouge au

sang.[2,5]

Le sang contient 4 à 6 Tera/l de globules rouges.

1.2.2.2. Leucocytes

Les globules blancs appelés aussi leucocytes sont des cellules nucléées de grande

taille, douées de mouvement actif, et ont la propriété de chimiotactisme, diapédèse et de

phagocytose. Ils constituent une grande famille constituée de six types cellulaires. Selon

leurs catégories, leur diamètre varie de 8 à 15 microns. [2,4,5]

Le taux des leucocytes varie de 4 à 10 G/l

Page 28: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

3

1.2.2.3. Plaquettes

Les plaquettes ou thrombocytes se présentent sous la forme d’éléments arrondis de

petite taille dépourvus de noyau, de 1 à 2 µm de diamètre, à contours réguliers.

Leur cytoplasme est de couleur gris clair et est parsemé de fines granulations

rosées.[4,5]

Le taux des plaquettes varie de 150 à 450 G/l.

1.3. Fonctions du sang

1.3.1. Transporteur

Le sang transporte des gaz respiratoires, dont l’oxygène par l’intermédiaire des

hématies et le gaz carbonique par l’intermédiaire du plasma, des déchets métaboliques

(urée…), des hormones, de différentes protéines. Il apporte l’eau et les nutriments

nécessaires à la cellule (sels minéraux, vitamines…).[4,5]

1.3.2. Pouvoir tampon

Le sang intervient dans l’équilibre acido-basique de l’organisme par les ions

contenus dans le plasma. [4,5]

1.3.3. Défense

Le sang assure la défense de l'organisme par l’intermédiaire des leucocytes qui

neutralisent les agents infectieux.[4,5]

1.3.4. Identité biologique

Les antigènes érythrocytaires et le système HLA des leucocytes permettent d'établir

une identité biologique propre à chaque individu.[4-6]

1.3.5. Hémostase physiologique

Le sang intervient dans l’hémostase primaire par l’intermédiaire des plaquettes

qui s’agrègent et forment le clou plaquettaire ou thrombus blanc. [7]

2. Erythropoïèse

2.1. Définition de l’érythropoïèse

L’érythropoïèse se définit par l’ensemble des mécanismes médullaires

aboutissant à la formation continue des hématies.

Environ 500 milliards d’hématies se forment par jour soit de l’ordre de 2

millions par seconde. [8]

Page 29: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

4

2.2. Siège de l’érythropoïèse

Chez l’humain, les premières cellules de la lignée érythroblastique apparaissent

au cours de la vie embryonnaire plus précisément dans le mésoblaste embryonnaire. A

partir de deuxième mois, elle se déroule dans la rate et dans le foie.

A la naissance, elle se déroule au niveau de la moelle osseuse qui sera le lieu

définitif de l’érythropoïèse.[7,8]

2.3. Compartiments de l’érythropoïèse

Les compartiments de l’érythropoïèse sont constitués par la cellule totipotente,

les progéniteurs, les précurseurs et les cellules matures.

2.3.1. Cellules souches totipotentes

Les cellules souches éryhtroïdes sont d’abord des cellules souches pluripotentes

myéloïdes CFU-GEMM (Colony Forming Unit- granulocyte, erythroid, Megacaryocyte,

monocyte).

2.3.2. Progéniteurs

Les progéniteurs érythroblastiques s’engagent de façon définitive et irréversible

vers l’érythropoïèse, mais ils ne sont pas encore reconnaissables.

On distingue deux types de progéniteurs [8,9] :

– BFU- E (Burst Forming Unit) : progéniteurs plus précoces

– CFU-E (Colony Forming Unit) : progéniteurs plus tardifs et sous

l’action de l’érythropoïétine

2.3.3. Précurseurs

Les précurseurs érythroblastiques sont des cellules reconnaissables

morphologiquement par leurs critères de différentiation qui se fait comme suit :

proérythroblastes, érythroblaste basophile, érythroblaste polychromatophile,

érythroblaste acidophile et réticulocytes.

La différentiation dure en moyenne 7 jours.

L’évolution de la lignée érythroblastique se caractérise par la diminution

progressive de la taille des cellules après chaque mitose, le noyau se condense au cours

des divisions cellulaires successives et il devient pycnotique puis est expulsé. Le

cytoplasme très basophile chez les cellules jeunes devient acidophile au fur et à mesure

de la synthèse de l’hémoglobine et de la disparition des ribosomes.[8-10]

Page 30: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

5

Parmi les précurseurs, on distingue :

Proérythroblaste

C’est une cellule de grande taille au noyau rond et au cytoplasme basophile. Il

est obtenu après quatre mitoses 16 hématies en moyenne.

Erythroblaste basophile

C’est une cellule à cytoplasme basophile, et nucléée.

Erythroblaste polychromatophile

Il est caractérisé par son cytoplasme bleu-verdâtre. C’est au cours de cette phase

que débute la synthèse de l’hémoglobine.

Erythroblaste acidophile

Il est caractérisé par son cytoplasme acidophile dû à la présence de

l’hémoglobine. Ce stade s’achève par l’expulsion du noyau en bloc ou en fragments.

Réticulocyte

Le réticulocyte ne possède plus de noyau mais il persiste certains organites tels

que les mitochondries et les ribosomes.

La maturation des réticulocytes conduit au globule rouge mature avec disparition

complète des organites. [8-10]

2.3.4. Cellules matures

Les cellules matures sont des érythrocytes.

Page 31: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

6

Figure 1 : Schéma de l’hématopoïèse

Source : Junior S, Fogue. T. Profil de l'hémogramme chez les sujets VIH/SIDA [Thèse].

Biologie et Médecine : Bamako, 2005, 53p

2. 2. Régulation de l’érythropoïèse

L’érythropoïèse est régulée par différents facteurs de croissance. [7]

2.2.1 Régulation spécifique

2.2.1.1. L’érythropoïétine

C’est une hormone de nature glycoprotéique, synthétisée au niveau du rein

(cellules endothéliales des capillaires juxtaglomérulaires) dans 90 % des cas et par les

cellules de Küpfer du foie dans 10 % des cas. La synthèse est régulée par le niveau

d’oxygénation rénale. Elle est le facteur de croissance majeur de l’érythropoïèse.

Elle agit en se fixant sur des récepteurs spécifiques des cellules cibles.

Elle régule ainsi la production de CFU-E, diminue la durée du cycle des

érythroblastes diminuant ainsi le transit médullaire des érythroblastes et des

réticulocytes. Elle stimule la synthèse de l’hémoglobine. Elle intervient aussi au niveau

tardif de la mégacaryopoïèse. [8,11,12]

Page 32: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

7

2.2.1.2. Facteurs non spécifiques

2.2.1.2.1. Facteurs de croissance

o IL3

Ce facteur n’est pas spécifique de l’érythropoïèse, mais il intervient au stade plus

précoce BFU-E.

o SCF, GM-CSF, IL9, IL11 :

Ils interviennent au stade précoce de l’érythropoïèse

2.2.1.2.2 Facteurs hormonaux

Nombreuses hormones agissent sur l’érythropoïèse, ce sont

o Androgènes

Ils augmentent le nombre de mitoses des CFU-E et du proérythroblaste

o Hormones thyroïdiennes

Elles favorisent la prolifération des BFU-E [11,12]

2.2.1.2.3 Facteurs vitaminiques

o Vitamines B12 et folates

Les vitamines B12 et les folates aident à la synthèse d’ADN.

o Vitamine B6

La vitamine B6 est utile pour la synthèse de l’hème

o Vitamine C

La vitamine C favorise l’absorption du fer et l’incorporation de la

protoporphyrine de l’hème [12]

2.2.1.2.4 Autres éléments indispensables

o Fer

Le Fer est le métal le plus abondant dans l’organisme. Il est essentiel pour la

synthèse de l’hémoglobine, et est nécessaire aussi à la prolifération et à la

différenciation des érythroblastes.

o Zinc :

Le Zinc aide à l’absorption du fer et des folates.[12-14]

2.2.1.3 Facteurs inhibiteurs

Ces facteurs sont représentés par les cytokines pro-inflammatoires.

L’interféron γ et le TNFα inhibent la prolifération des colonies érythroïdes [15].

Page 33: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

8

3. Anatomie et physiologie des globules rouges

3.1 Ultrastructure du globule rouge

Au microscope optique, après une coloration au May Grunwald Giemsa (MGG), le

globule rouge est une cellule anucléée, de couleur rose vive avec un centre clair[8].

Le globule se présente sous la forme d’un sac entouré d’une membrane.

3.1.1. Membrane érythrocytaire

La membrane du globule rouge a une importance physiologique capitale. Elle

assure sa forme biconcave au globule rouge qui permet sa plasticité et sa déformabilité.

Elle permet aussi d’assurer l’intégrité du milieu intérieur [14,16].

Elle a un aspect trilaminaire classique à la microscopie électronique, et se compose

de lipides, de protéine d’une petite partie glucidique sous forme de glycolipides et de

glycoprotéines. [14,16].

Figure 2 : Structure de la membrane érythrocytaire

Source : Da Costa L, et al, Hereditary spherocytosis, elliptocytosis, and other red cell

membrane disorders, Blood revue (2013)

Page 34: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

9

3.1.2. Contenu des globules rouges

Les globules rouges contiennent de l’eau (2/3 de son poids), principalement de

l’hémoglobine (1/3 de son poids), des ions (K+), des enzymes et du glucose.

Ils ne renferment ni noyau ni organite, toutefois les réticulocytes ou globules

rouges jeunes possèdent encore quelques mitochondries et ribosomes.[17]

3.1.2.1. Hémoglobine

L’hémoglobine est le constituant essentiel du globule rouge.

Elle possède trois fonctions qui sont de transporter de l’oxygène vers les tissus et

du gaz carbonique des tissus vers les poumons ainsi que de tamponner les ions H+ dans

les tissus [16-18]

3.1.2.1.1. Ontogenèse des hémoglobines

Plusieurs hémoglobines se succèdent dans la vie et se différencient par la nature de

leurs sous-unités (alpha et non alpha). L’hémoglobine subît deux commutations de la

vie embryonnaire à la vie fœtale d’une part, et d’autre part de la vie fœtale à la vie

adulte (Cf. Figure 3) [17,18]

Figure 3 : Evolution ontogénique des diverses chaines de globine

Source : Girot R., Hématologie, Hôpital Tenon, diagnostic biologique des maladies

génétiques de l’hémoglobine. Journées de biologie clinique 2012

Page 35: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

10

3.1.2.1.2. Génétique et synthèse

a. Gènes des globines

La synthèse de la chaîne α est sous le contrôle des gènes localisés sur le

chromosome 16, localisée en 16p 13.3.

La synthèse des chaînes β ainsi que γ et δ est sous la dépendance des gènes portés

par le chromosome 11 localisée en 11p 15.5.

Les gènes comportent 3 zones codantes (exons) séparées par 2 zones non codantes

(introns). [17,18]

b. Synthèse de l’hémoglobine

La synthèse de l’hémoglobine se déroule dans la moelle osseuse. La synthèse

protéique des chaînes de globine commence dans les ribosomes du cytoplasme des

proérythroblastes et se termine au stade de réticulocytes. [16]

La synthèse des différentes chaînes de globines est synchronisée par l’hème et

permet d’obtenir une production égale des sous-unités alpha et non alpha.

La synthèse de l’hème se fait essentiellement dans les mitochondries à partir de la

glycine et de l’acide succinique pour enfin aboutir à la protoporphyrine III. La

portoporphyrine va se fixer sur un atome de Fer et former ainsi l’hème.

La régulation de la synthèse de l’hème se fait essentiellement par l’Ala-synthétase

qui est inhibée par l’Alanine et l’hème.

L’hème et les différentes chaînes de globine s’associent entre elles dans le

cytoplasme pour former les différentes de l’hémoglobine. [16,17]

c. Structure

L’hémoglobine est un tétramère composé de 4 sous-unités égales 2 à 2, constituée

de 2 parties qui sont l’hème et la globine.[19]

Le couple hémoglobine-hème forme un monomère. Pour former un tétramère, les 4

sous-unités s’unissent par des liaisons de faible résistance.

Hème

L’hème est une molécule plane. Elle est composée par une porphyrine

(protoporphyrine III) et un atome de fer. La protoporphyrine est constituée de 4 noyaux

pyroles et 8 chaînes latérales (méthyle, vinyl, acide propionique).

Page 36: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

11

Le fer situé au centre de l’hème est le fer ferreux (Fe++) en état réduit, lié aux 4

azotes des noyaux pyroles.[17,18]

Globine

La globine est une protéine faite de 141 acides aminés pour la chaîne α ou 146

acides aminés pour la chaîne β. Elle possède une structure enroulée sur elle-même.

La structure primaire de la globine correspond aux chaînes polypeptidiques. La

nature de la chaîne de globine au sein de la molécule de l’hémoglobine détermine le

nom de l’hémoglobine (A, F, A2,…). [16-18]

La structure secondaire provient de l’enroulement hélicoïdal des chaînes

polypeptidiques formant 8 segments hélicoïdaux désignés de A à H. Ainsi le huitième

résidu de l’hélice F est toujours une histidine liée au fer de l’hème.[16-18]

La structure tertiaire de la globine correspond à une structure globulaire comportant

la poche de l’hème proche de la surface entre les hélices E et F. La plupart des acides

aminés tapissant la poche de l’hème sont apolaires. Ils protègent le fer ferreux contre

toute oxydation.[16-18]

La structure quaternaire provient de l’assemblage des 4 sous-unités structurales.

Dans la forme désoxygénée, une cavité centrale située entre les chaînes β

représente le site de fixation du 2,3-DPG (substrat de la glycolyse anaérobie) qui joue

un rôle important dans l’affinité de l’hémoglobine à l’oxygène.[16-18]

3.1.2.1.3. Rôle de l’hémoglobine

a. Transport d’oxygène

La principale fonction de l’hémoglobine est le transport de l’oxygène. Chaque

molécule d’hémoglobine fixe 4 molécules d’oxygène, et forme l’oxyhémoglobine.

L’affinité de l’hémoglobine pour l’oxygène dépend de la pression partielle en oxygène

(PaO2).

Cette affinité augmente lors d’une forte PO2 d’où la fixation importante de l’O2 à

l’Hb dans les poumons où la PO2 est de 100 mmHg. Par contre, elle diminue à une PO2

basse ce qui permet la libération de l’O2 dans les tissus.[17-18].

b. Transport de CO2

Dans les tissus, le CO2 libéré diffuse dans le plasma puis dans les globules rouges.

L’hémoglobine désoxygénée fixe 40% du CO2 insoluble au niveau des groupements

amines des chaînes β des globines formant ainsi la carbhémoglobine. [17]

Page 37: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

12

Le reste de CO2 est transformé en bicarbonate sous l’action de l’anhydrase

carbonique. La grande partie de bicarbonate formée retourne dans le plasma par l’action

de la protéine bande 3.[17] Dans les poumons, une réaction inverse se produit.

c. Pouvoir tampon

L’hémoglobine permet le tamponnement du pH en libérant ou en fixant les ions

H+.[17,18]

3.1.2.2. Enzymes érythrocytaires et leurs métabolismes

Pour assurer sa fonction et maintenir son existence, le globule rouge doit lutter

contre les dangers c’est-à-dire contre l’oxydation de ses constituants (fer et globine

surtout) grâce à une série d’agents réducteurs, et contre l’hyperhydratation par des

pompes à sodium.

Les besoins énergétiques des globules rouges sont faibles et proviennent

essentiellement de la glycolyse. [16]

La glycolyse aboutit à la génération d’ATP qui assure le fonctionnement de la

pompe à sodium et le maintien de l’intégrité de la membrane et de NADH et NADPH

réduit qui maintient l’hémoglobine sous forme active (réduite). [16]

Deux voies principales permettent d’obtenir de l’énergie à partir du glucose.

3.1.2.2.1. Voie principale de la glycolyse anaérobie ou voie

d’Embden Meyerhoff

Cette voie représente 90% de la glycolyse. Plusieurs enzymes interviennent en

cascade et transforment une molécule de glucose en pyruvate.

Elle permet la dégradation du glucose (C6) en 2 trioses phosphates. Une seconde

série de réactions productrice d’énergie aboutit à la formation de l’acide pyruvique

éliminé sous forme d’acide lactique.

Cette voie permet la régénération de 2 molécules d’ATP (à partir d’ADP) et de

NADH réduit. [17,19]

3.1.2.2.2. Voie des pentoses phosphates

Elle ne représente que 10% de la glycolyse. Le glucose est transformé en un triose

phosphate par une série de réactions qui font intervenir des sucres en C5 (pentoses). Il

s’agit d’une réaction très importante, car elle est la seule source de génération du

NADPH réduit. L’enzyme glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6PD) intervient dans

cette réaction. [17,19]

Page 38: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

13

a. Autres voies

- Shunt de Rappoport

Le Shunt de Rappoport est greffé sur la voie anaérobie. Il produit le 2,3-

Diphosphoglycérate (2,3-DPG), qui régule l'affinité de l'hémoglobine pour l'oxygène.

[17,19]

- Métabolisme du glutathion

Le glutathion synthétisé par le globule rouge sert à la détoxication des peroxydes.

Certaines drogues, certains toxiques sont des peroxydes, car ils font apparaître du H2O2

capable de transformer l'Hb en méthémoglobine et d'oxyder les lipides membranaires,

ce qui entraîne une hémolyse. [17,19]

3.2 Physiologie des globules rouges

Les globules rouges normaux ont une durée de vie de 120 jours. Les globules

rouges âgés subissent des modifications comme une diminution de leur contenu

enzymatique, et des modifications de leur morphologie et leur plasticité.

Ils sont détruits par mécanisme de phagocytose par les macrophages du système

réticulo-endothélial dans la moelle osseuse, au niveau de la rate ou du foie.

L’hémolyse physiologique est intratissulaire, et par conséquent le contenu du

globule rouge est libéré. L’acide aminé est récupéré par l’organisme, le fer est stocké

dans les macrophages puis réutilisé, le reste de l’hème est transformé en bilirubine libre

qui va être conjugué au niveau hépatique [16-18].

4. L’anémie

4.1. Définition

L’anémie se définit par une diminution du taux d’hémoglobine en dessous de la

valeur normale en fonction de l’âge, du genre et des états physiologiques.

L’anémie se définit biologiquement par un taux d’hémoglobine inférieur à 130 g/l

chez l’homme, inférieur à 110 g/l chez la femme enceinte et le nourrisson de moins de 1

an, inférieur à 120 g/l chez la femme non enceinte, inférieur à 120 g/l chez l’enfant de 3

à 15 ans et inférieur à 135 g/l chez le nouveau-né. [1,2,3].

Page 39: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

14

4.2. Physiopathologie

Sur le plan physiopathologique, il existe 2 grands types d’anémie, l’anémie

d’origine centrale et l’anémie d’origine périphérique [20,21]

4.2.1. Anémie d’origine centrale

Les anémies centrales attestent d’une atteinte de la production de l’érythropoïèse

soit par atteinte de la cellule hématopoïétique soit par atteinte de son environnement.

Elles ont un signe biologique commun qui est un taux de réticulocytes bas inférieur à

120 G/l.[3,20]

Les situations qui peuvent entrainer des anémies d’origines centrales sont [20] :

– Un manque de matières premières comme la carence en Fer, en vitamines ou en

folates

– Une dysérythropoïèse ou une insuffisance médullaire qualitative

– Une anomalie de la structure de la moelle osseuse

– Un envahissement de la moelle par des cellules hématopoïétiques anormales ou

extra-hématopoïétiques

– Une disparition des cellules souches médullaires ou une insuffisance médullaire

quantitative

– Une stimulation hormonale insuffisante

– Une production d’inhibiteurs de l’érythropoïèse

4.2.2. Anémie d’origine périphérique

La production médullaire est normale voire augmentée, mais elle est détruite en

périphérie soit par une hémolyse pathologique (destruction trop précoce des globules

rouges dans l’organisme) soit par une perte sanguine aiguë.

Ce type d’anémie a un signe biologique commun, le taux de réticulocyte est élevé

et est supérieur à 120 G/l [3,20].

4.3. Signes cliniques

L’anémie est liée à la baisse du taux d’hémoglobine circulant, par conséquent, on

note une baisse de l’oxygène transporté dans le sang, ainsi une hypoxie tissulaire.

La manifestation clinique de l’anémie dépend de la vitesse avec laquelle elle

s’installe, aussi la capacité du système cardiovasculaire à compenser l’anémie, et la

Page 40: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

15

notion d’une maladie sous-jacente. Les signes cliniques sont fonction du mode

d’installation et la sévérité de l’anémie.[3,21]

Ces signes sont polymorphes et peu spécifiques.[3,21]

Les signes de l’hypoxie tissulaire se traduisent par une asthénie, une dyspnée

d’effort, une polypnée, une tachycardie.[10,21]

Lorsque l’anémie est modérée ou lorsqu’elle s’installe lentement sur plusieurs

mois, les signes les plus observés sont l’asthénie, la pâleur, la polypnée, la tachycardie à

l’effort. Si l’anémie est sévère ou d’installation rapide en quelques jours ou semaines

(anémie aiguë avec risque d’état de choc), les signes sont nets avec une polypnée et une

tachycardie permanentes, des céphalées, des vertiges, des œdèmes, et un souffle

systolique anorganique.[3,10,21]

4.4. Explorations biologiques

4.4.1. Hémogramme

L’hémogramme est l’examen de première intention qui étudie quantitativement et

qualitativement les cellules sanguines.

4.4.1.1. Etape pré-analytique

L'étape pré-analytique est une étape cruciale dans toute exploration

hématologique. Le prélèvement veineux doit être réalisé dans des conditions

rigoureuses. Les explorations des éléments figurés du sang requièrent un prélèvement

veineux sur tube anticoagulé à l'EDTA [22,23]. Un prélèvement capillaire peut-être

effectué exceptionnellement.[22,23]

4.4.1.2. Etape analytique

L'hémogramme se réalise soit par des techniques manuelles à l'aide de cellules

hématimétriques soit automatiquement par des automates d'hémogramme.[23,24]

Les principes de l’automate sont basés sur le comptage cellulaire par méthode

d’impédancemétrie, la mesure du taux d’hémoglobine par spectrophotométrie, la

formule sanguine par cytométrie en flux et le calcul de l’hématocrite et des constantes

érythrocytaires.[22,23]

4.4.1.3. Etape post-analytique

Les paramètres fournis par l’hémogramme varient en fonction de l’âge et du

genre.

Page 41: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

16

Le taux d’hémoglobine définit une anémie lorsqu’il est diminué. Le VGM

définit une normocytose pour une valeur normale, une microcytose pour une valeur

diminuée et une macrocytose pour une valeur augmentée. La TCMH et la CCMH

indiquent une normochromie pour des valeurs normales et une hypochromie pour des

valeurs abaissées.[24]

Un taux de globules blancs augmenté définit une hyperleucocytose et un taux

diminué une leucopénie. Un taux de plaquettes augmenté définit une thrombocytose et

un taux diminué une thrombopénie.[24]

Selon la sévérité, l’anémie peut être classée en :

- Anémie légère si le taux d’hémoglobine est supérieur à 100 g/dl

- Anémie modérée si le taux d’hémoglobine est compris entre 100-80 g/dl

- Anémie assez sévère pour des taux d’hémoglobines compris entre 80-60

g/dl

- Anémie sévère pour un taux d’hémoglobine inférieur à 60 g/dl [7,10 ,25]

L’appréciation qualitative du frottis sanguin est aussi une aide pour le diagnostic

d’une anémie.

En dehors du taux d’hémoglobine, les autres paramètres de l’hémogramme sont

utiles au diagnostic étiologique.

4.4.2. Examens à visée étiologique

4.4.2.1. Myélogramme

Il se fait par ponction sternale ou iliaque, et est indispensable si aucune cause

évidente de l’anémie n’est pas établie. Elle différencie l’anémie d’origine centrale de

l’anémie d’origine périphérique.[10,20]

4.4.2.2. Diagnostic d’une carence martiale

Il repose sur le dosage du fer, de la transferrine et de son coefficient de saturation,

de la ferritine, et des récepteurs solubles de la transferrine.[26]

4.4.2.3. Autres examens

D’autres examens à visée étiologique peuvent être prescrits comme :

- Le dosage de la vitamine B12, et la recherche d’anticorps anti-facteur

intrinsèque

- Le dosage de l’acide folique

Page 42: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

17

- Les bilans d’hémolyse comprenant le dosage plasmatique de la

bilirubine, l’haptoglobine, ou encore le test à l’antiglobuline…

- L’électrophorèse de l’hémoglobine, la chromatographie liquide en haute

performance, l’isoéléctrofocalisation.[3,16]

4.5. Classification des anémies

Plusieurs façons de classifier les anémies sont utilisées dans la pratique. La

classification biologique se base sur les valeurs des constantes érythrocytaires, et aussi

la présence ou non d’une réticulocytose.[3,20]

Les fausses anémies de dilution par augmentation du volume plasmatique (chez les

femmes enceintes, syndrome œdémateux…) ou une hémoconcentration pouvant cacher

une anémie sont les premières causes à éliminer avant d’entamer des recherches

étiologiques plus poussées.[10]

Ainsi on distingue :

- Les anémies microcytaires hypochromes

- Les anémies normocytaires ou macrocytaires normochromes

régénératives

- Les anémies normocytaires normochromes arégénératives

- Les anémies macrocytaires arégénératives

4.6. Etiologies

4.6.1. Anémies microcytaires hypochromes

Les anémies microcytaires hypochromes se définissent par un VGM inférieur à 80

fl et une TGMH inférieure à 27 pg. Les étiologies peuvent être multiples.

4.6.1.1. Anémies ferriprives

L’anémie est due à la carence en fer. Cette dernière survient en raison d’un

épuisement des réserves en fer, soit par carence d’apport ou d’absorption, soit par excès

de pertes sanguines.

Elle est le plus souvent causée par des pertes de sang aiguës ou chroniques, ou

encore par un manque de fer dans l’alimentation ou une augmentation des besoins en fer

(au cours de la grossesse, chez les enfants).

Le diagnostic est biologique par la baisse du fer sérique et de la ferritinémie.

[13,26]

Page 43: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

18

4.6.1.2. Anémies inflammatoires

Les anémies surviennent au cours d’une maladie inflammatoire, et sont la

conséquence de l’inhibition de l’érythropoïèse par les cytokines pro-inflammatoires.

Elles sont suspectées par une baisse de taux de fer sérique alors que la ferritinémie est

normale ou élevée, l’augmentation du taux des protéines inflammatoires confirme le

diagnostic.[27,28]

Les étiologies peuvent être infectieuses, inflammatoire ou néoplasique.

4.6.1.3. Thalassémies

Il s’agit d’un défaut de synthèse des chaines α ou β de l’hémoglobine.

L’électrophorèse de l’hémoglobine et la chromatographie liquide à haute

performance permettent d’étayer le diagnostic.[3,29]

4.6.2. Anémies normocytaires ou macrocytaires normochromes

régénératives

Ces anémies sont caractérisées par un VGM normal (80-100 fl) ou élevé (> 100 fl)

avec un taux de réticulocyte élevé supérieur à 120 G/l. Le taux de réticulocyte ne

s’élève qu’après 5 à 6 jours après la survenue de l’anémie. [10]

4.6.2.1. Hémorragies aiguës

Le contexte clinique est évocateur par une notion d’hémorragie que ce soit

extériorisé ou interne.

L’anémie est normocytaire avec une hyper réticulocytose. [10]

4.6.2.2. Anémies hémolytiques

Les anémies hémolytiques surviennent suite à la destruction précoce des globules

rouges. Le mécanisme de l’hémolyse détermine les aspects cliniques et biologiques de

l’anémie hémolytique, elles sont extravasculaires (tissulaire) ou intravasculaires.[30-32]

Ainsi, deux tableaux cliniques peuvent survenir. L’hémolyse chronique dont les

signes cliniques sont une pâleur, un ictère et une splénomégalie et l’hémolyse aiguë

dont les signes cliniques sont une douleur lombaire ou abdominale atypique, des signes

de choc et une hémoglobinurie.

Les signes biologiques de l’hémolyse sont caractérisés par l’hyperbilirubinémie

libre, l’élévation de la LDH, du GGT et la diminution du taux de l’haptoglobine.

Page 44: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

19

En cas de fièvre, la réalisation d'hémocultures, d'une goutte épaisse et d'un test de

Coombs direct est systématique.[32,33]

Les anémies sont normocytaires, mais peuvent être macrocytaires régénératives

4.6.2.2.1. Hémolyse extracorpusculaire

a. Causes immunologiques

Elles sont dominées par les hémolyses d’origine immune confirmée par un test

de Coombs positif. [34]

Les autres causes sont :

– Les hémolyses allo-immunes d’origine post-transfusionnelle, la maladie

hémolytique du nouveau-né, l’anémie hémolytique auto-immune.[30,33]

– Les hémolyses immunoallergiques d’origine médicamenteuse

(antihypertenseurs methyl-Dopa, céphalosporines,…).[32]

– Les hémolyses mécaniques qui se voient au cours des microangiopathies

thrombotiques, le syndrome hémolytique urémique, l’hémolyse sur

valve. Sur le frottis sanguin, la présence de schizocytes confirme le

diagnostic.[32,34]

b. Causes infectieuses

Certains agents pathogènes peuvent déclencher des hémolyses par une action

directe sur les globules rouges. Les plus fréquents sont les parasites du genre

Plasmodium ou Trypanosomia.[31]

c. Causes toxiques

Ils sont rares, et surviennent surtout dans un contexte évocateur comme une

morsure de serpent, une intoxication au sulfate de cuivre, une intoxication par un

champignon vénéneux, une intoxication au plomb. [31]

4.6.2.2.2. Hémolyse corpusculaire

Les hémolyses corpusculaires sont liées à une anomalie d’un des constituants du

globule rouge. Elles sont constitutionnelles et héréditaires. [35]

a. Anomalies de la membrane

Les anomalies de la membrane touchent les protéines de la membrane

érythrocytaire. Elles entrainent soit une perte de déformabilité comme il est le cas dans

la sphérocytose héréditaire qui est due à une anomalie de la protéine bande 3 de la

membrane ou l’elliptocytose héréditaire liée à un déficit en protéines du cytosquelette

Page 45: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

20

de la membrane érythrocytaire. Dans tous les cas la résistance globulaire est diminuée.

Une anomalie de la perméabilité de la membrane est à l’origine de stomatocytose

héréditaire.[14,35]

b. Anomalies enzymatiques

L’anomalie enzymatique la plus fréquente est caractérisée par le déficit en

G6PD, lié au gène X [19]. Le déficit en pyruvate kinase également peut être impliqué.

c. Anomalies de l’hémoglobine (hémoglobinopathies)

La drépanocytose est l’hémoglobinopathie la plus fréquente, elle se transmet par le

mode autosomique récessif. Sur le plan clinique, elle est dominée par l’hémolyse

chronique et les crises vaso-occlusives. Le frottis sanguin montre des drépanocytes et le

diagnostic repose sur l’électrophorèse de l’hémoglobine, l’isoélectrofocalisation et la

biologie moléculaire.[36,37]

Les syndromes thalassémiques sont caractérisés par une diminution de production

des chaînes de globine alpha ou bêta normales. Elle se transmet sur mode autosomique

récessif. Elles se traduisent par une pseudo-polyglobulie ou par une anémie microcytaire

dans les formes hétérozygotes et une anémie hémolytique grave (microcytaire et

hypochrome) dans les formes homozygotes. Le diagnostic repose sur l’électrophorèse

de l’hémoglobine.[3,38]

4.6.3. Anémies normocytaires normochromes arégénératives

Elles sont caractérisées par un VGM et TGMH normaux avec un taux de

réticulocytes bas. Les étiologies à rechercher en premier sont une cirrhose, un syndrome

inflammatoire récent, une insuffisance rénale ou une insuffisance thyroïdienne

(hypothyroïdie, insuffisance rénale).[10,39]

Un médullogramme est nécessaire si aucune de ces étiologies n’a été retrouvée. Les

étiologies sont diverses en fonction de la richesse microscopique retrouvée au

médullogramme.

4.6.3.1. Moelle pauvre

Les étiologies possibles sont nombreuses. Ce sont notamment :

– Une érythroblastopénie congénitale ou maladie de Blackfan Diamond

caractérisée par une anémie sévère avec un taux d’érythroblaste inférieur

à 5%.[2,10,20,21]

Page 46: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

21

– Une aplasie médullaire qui se traduit par une atteinte des autres lignées,

congénitale (maladie de Fanconi) ou acquise d’origine toxique ou

infectieuse.[3,10,20,21]

– Une myélofibrose caractérisée par une aspiration difficile dont le

diagnostic est confirmé par la biopsie.[3,10,20,21]

4.6.3.2. Moelle riche

Il s’agit soit d’un envahissement médullaire soit d’une dysmyélopoïèse.

a. Envahissement médullaire

La moelle peut être envahie par des cellules hématopoïétiques malignes (blastes des

leucémies, plasmocytes dans le myélome multiple, lymphocytes matures dans la

LLC) ou par des cellules non hématopoïétiques métastatiques.[20,21]

b. Dysmyélopoïèse

Elle est définie par une anomalie qualitative de la production de la moelle. [3,10,20,21]

4.6.4. Anémies macrocytaires arégénératives

Elles se définissent par un VGM supérieures à 100 fl et un taux de réticulocyte bas.

Les causes évidentes à éliminer en premier sont l’hypothyroïdie ou la cirrhose, une prise

médicamenteuse qui intervient sur le métabolisme de l’ADN (chimiothérapie,

hydroxyurée, méthotrexate, sulfamides, ARV…) ou encore l’alcoolisme.[40-42]

Outre ces différentes étiologies, d’autres causes peuvent être citées notamment :

4.6.4.1. Carence en vitamine B12

La symptomatologie clinique est polymorphe, comportant classiquement des

signes neurologiques, une glossite, et une asthénie. La biologie est caractérisée par la

diminution du taux de la vitamine B12 inférieure à 500 ng/l.[32,42]

Les causes les plus fréquentes sont la maladie de Biermer, les carences d’apport

(végétarisme,..) et chez la gastrectomie.[41,42]

4.6.4.2. Déficit en folates

Il s’agit surtout d’un déficit d’origine alimentaire soit par défaut d’apport soit

par défaut d’absorption, ou lié à l’alcool ainsi qu’au cours de la grossesse.[40-42]

Page 47: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

22

4.6.4.3. Syndromes myélodysplasiques

Ces syndromes surviennent surtout chez les personnes âgées. Les cytopénies

périphériques pouvant affecter toutes les lignées. Le diagnostic se fait au cours d’un

myélogramme.[20]

4.7. Prise en charge de l’anémie

L’anémie n’est qu’un symptôme, la prise en charge doit tenir en compte le degré de

sévérité de l’anémie et doit traiter la cause.

4.7.1. But

Le traitement de l’anémie a pour but d’améliorer la qualité de vie des patients, de

corriger le taux d’hémoglobine et de traiter l’étiologie. [42]

4.7.2. Seuils transfusionnels

De façon générale, la transfusion est exceptionnelle pour un taux d’Hb supérieur à

100 g/dl sauf chez un sujet atteint de cardiopathie. La transfusion est nécessaire sauf en

cas d’anémie bien tolérée cliniquement pour un taux d’Hb inférieur à 80 g/dl. Et

l’indication est discutée selon la tolérance clinique, les capacités d’adaptation du

patient, l’étiologie, et le mode d’installation de l’anémie pour des taux d’Hb comprise

entre 80 et 100g/dl.[43,44]

4.7.3. Moyens et indications

La transfusion sanguine de culot globulaire et de sang total constitue les moyens

transfusionnels devant une anémie afin de corriger le taux d’hémoglobine.[43,44]

Un diagnostic étiologique de l’anémie doit être établi le traitement se fera en

fonction de l’étiologie, une supplémentation en Fer, en Vitamine B12 ou en Folates en

cas de carence, une corticothérapie ou des immunosuppresseurs en cas de composante

auto-immune.

L’érythropoiétine est indiquée pour corriger l’anémie chez les insuffisants rénaux.

4.7.4. Surveillance

La surveillance d’une anémie est clinique et biologique par l’hémogramme.

Page 48: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS

Page 49: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

23

DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS

I. MATERIELS ET METHODES

I.1. METHODES

I.1.1. Cadre de l’étude

L’étude a été effectuée à l’UPFR Hématologie du Centre Hospitalier

Universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona à Antananarivo.

I.1.2. Type de l’étude

Il s’agit d’une étude prospective descriptive des anémies rencontrées à l’UPFR

Hématologie du CHU-JRA.

I.1.3. Durée de l’étude

La durée totale de l’étude est de 16 mois.

I.1.4. Période de l’étude

La sélection des patients a été effectuée du 1er Mars 2015 au 31 Mai 2015 soit une

période de 3 mois

I.1.5. Mode de recrutement

La sélection de notre population d’étude a été faite à partir des patients ayant

effectué un hémogramme au sein du laboratoire d’hématologie de HU-JRA pendant la

période d’étude et qui ont présenté une anémie quelque soit l’âge, le genre et les

renseignements cliniques.

I.1.6. Critères d’inclusion

Ont été inclus dans l’étude, tout patient ayant eu un taux d’hémoglobine diminué

suivant les valeurs de l’OMS (Cf. Tableau I).

Page 50: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

24

Tableau I : Critères d’inclusion selon le taux d’hémoglobine

Genre Age Taux d’hémoglobine (g/l)

Femme enceinte

Femme

Homme

> 15ans

> 15 ans

[14- 5]

< 5 ans

< 29 jours

< 110

< 120

< 130

< 120

< 110

< 135

Source : Benoist B, McLean E, Cogswell M, Egli J, Wojdyla D. Worldwide prevalence

of anemia 1993-2005. WHO Global Database on Anemia. Geneva. 2008 May;23:1-11

I.1.7. Critères de non-inclusion

Certains patients ont effectué deux hémogrammes en 24 heures. Les résultats du

deuxième hémogramme n’ont pas été inclus dans l’étude.

I.1.8. Critères d’exclusion

Aucun

I.1.9. Paramètres étudiés

Les variables étudiées se subdivisent en variables dépendantes et indépendantes.

II.1.9.1. Variables indépendantes

Les variables indépendantes sont représentées par les facteurs démographiques

tels que l’âge et le genre

II.1.9.2. Variables dépendantes

Les variables dépendantes sont les suivantes :

les renseignements cliniques

les constantes érythrocytaires : volume globulaire moyen et la teneur

corpusculaire moyenne en hémoglobine, CCMH

Concernant le VGM, l’anémie est classée selon le volume globulaire moyen

(VGM) pour orienter le diagnostic étiologique illustré par le tableau II

Page 51: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

25

Tableau II : VGM en fonction de l’âge

Age Taux de VGM (µ3)

Microcytaire <29 jours < 98

< 2 ans < 70

2-4 ans < 73

>15 ans < 80

Normocytaire Nouveau-né 98-115

>15 ans 80-100

Macrocytaire <29 jours >116

Adulte >98

Source : Laboratoire d’Hématologie HU-JRA

Pour la TCMH, l’anémie est classée en fonction de la TCMH selon le tableau III

Tableau III : Taux de TCMH inclus

Taux de TCMH (pg)

Hypochromie < 27

Normochromie >27

Source : OMS : WHO/NMH/NHD/MNM/11.1

Taux de l’hémoglobine

Le taux de l’hémoglobine définit la sévérité de l’anémie (cf tableau IV)

.

Page 52: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

26

Tableau IV : Type de l’anémie en fonction de la sévérité du taux de l’hémoglobine

Type d’anémie Taux d’hémoglobine (g/dl)

Légère >100

Modérée 100-80

Assez-sévère 79-60

Sévère <60

Source : Laboratoire d’Hématologie HU-JRA

Taux des réticulocytes pour les patients ayant présenté une anémie

sévère

La numération des réticulocytes a été mise en évidence par une coloration vitale

(bleu de Cresyl brillant), qui permet de différencier le caractère régénératif ou non de

l’anémie.

L’anémie est régénérative si le taux de réticulocytes est supérieur à 120 G/l et

arégénérative si le taux est inférieur à 80 G/l.

Autres anomalies hématologiques : les autres paramètres de

l’hémogramme, tels que le nombre de globules blancs et de plaquettes ont été

pris en compte.

Pour les globules blancs, nous avons défini comme étant une leucopénie, tout

nombre de globules blancs, dont le taux est inférieur au taux normal en fonction de

l’âge, illustré par le tableau ci-dessous.

Tableau V : Valeur leucopénie en fonction de l’âge

Age Taux des GB (G/l)

≤28 jours < 9

2-6 mois < 7

1-3 ans < 5,5

4-13 ans < 4,5

>14 ans < 4

Source : Laboratoire d’Hématologie HU-JRA

L’hyperleucocytose a été définie par l’augmentation du taux des leucocytes au-

delà de la valeur normale en fonction de l’âge.

Page 53: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

27

Tableau VI : Valeur de l’hyperleucocytose en fonction de l’âge

Age Taux des GB (G/l)

≤28jours >30

2-6 mois >17

1-3 ans >15

4-13 ans >13

>14 ans > 14

Source : Laboratoire d’Hématologie HJRA

Pour les plaquettes, une thrombopénie a été définie par la baisse du taux de

plaquette inférieur à 150 G/l pour tout âge.

La thrombocytose a été définie par un taux de plaquette supérieur à 450 G/l pour

tout âge.

I.1.10. Mode de recueil des données

Les données ont été recueillies et enregistrées sur une fiche de recueil des données

informatisées et enregistrées sur logiciel Microsoft Excel 2013.

I.1.11. Analyse des données

L’analyse statistique des données a été faite sur le Logiciel R.2.9.0 et aussi sur

Microsoft Excel 2013.

Une comparaison des moyennes a été effectuée par le test Khi2. Une valeur de

p<0,05 a été retenue comme significative.

I.1.12. Considérations éthiques

Une autorisation du Chef de Service à l’UPFR Hématologie a été obtenue avant

le début de l’étude. L’anonymat des patients ainsi que la confidentialité des résultats des

hémogrammes ont été respectés.

I.1.13. Limite de l’étude

Les limites de notre étude résident sur la courte durée du recrutement des patients

ayant pu réduire notre effectif et dans le caractère monocentrique de l’étude. En effet,

Page 54: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

28

l’effectif des patients selon le contexte (âge, sexe, service d’hospitalisation…) n’a pas

été le même à cause du mode d’échantillonnage exhaustif.

I.2. MATERIELS

I.2.1. Phase pré-analytique

Nous avons respecté l'étape pré-analytique qui régit les analyses en hématologie.

Nous avons utilisé des tubes anticoagulés à l'EDTA, les prélèvements ont été soit

effectués par les infirmiers dans les services hospitaliers soit par les techniciens de

laboratoire qualifiés à cet effet pour les patients en ambulatoire.

Dans tous les cas, nous avons exigé le respect de la durée de moins de deux heures

pour l'acheminement des prélèvements.

Ensuite, nous nous sommes assurés de l'absence de coagulum dans le tube avant

d'effectuer les hémogrammes des patients.

Les tubes ont été homogénéisés à faible vitesse par un agitateur rotatoire pendant

5 minutes avant d'effectuer le test proprement dit.

I.2.2. Phase analytique ou technique utilisée au laboratoire

I.2.2.1. Hémogramme

L'hémogramme a été réalisé à l’UPFR Hématologie HU-JRA à l'aide de l'automate

BC 5300 MINDRAY®

I.2.2.1.1. Principes et caractéristiques de

l'automate

L'automate BC-5300® permet une numération automatisée des cellules du sang,

ainsi qu'une différenciation des leucocytes en cinq populations donnant la formule

leucocytaire.[45]

Page 55: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

29

L'automate utilise différentes méthodes de mesure propres à chaque paramètre :

- La méthode d'impédance électrique pour la numération cellulaire

(WBC/BASO; RBC et PLT);

- La cytométrie en flux pour la formule leucocytaire (DIFF);

- La méthode colorimétrique pour déterminer le taux d'hémoglobine

(HBG).

a. Méthode d'impédance électrique

Les globules rouges (RBC), les globules blancs (WBC/BASO) et les plaquettes

(PLT) sont comptés et leurs tailles sont mesurées par impédance électrique.

Cette méthode se base sur la mesure des modifications de la résistance électrique

d'une particule passant au travers d'une ouverture de dimensions connues et baignant

dans un diluent conducteur. L'amplitude de chaque impulsion est proportionnelle au

volume de chaque particule ayant traversé l'ouverture.

b. Cytométrie en flux

La formule leucocytaire (Diff Scattergram) est effectuée par cytométrie en flux.

Après aspiration et dilution par l'automate, l'échantillon est introduit dans le

cytomètre en flux. Les cellules sanguines en suspension dans un diluant passent une à

une dans la colonne du cytomètre à une très grande vitesse, et sont exposées au flux d'un

laser. L'intensité de la lumière réfléchie par la cellule lorsqu'elle est exposée au flux du

laser correspond à la taille et la densité intracellulaire de la cellule. Selon leur taille et

leur densité intracellulaire, l'automate attribue les leucocytes à leurs classes en tant que

neutrophiles, lymphocytes, monocytes, basophiles ou éosinophiles.

c. Méthode colorimétrique

Le taux d'hémoglobine (HB) est mesuré par méthode colorimétrique.

d. Calcul de l'hématocrite et des constantes

érythrocytaires

L'automate calcule automatiquement l'hématocrite (HCT), la TCMH (MCH) et

la CCMH (MCHC).

Page 56: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

30

I.2.2.1.2. Etapes de l'analyse proprement dite

Après 2 retournements successifs, les tubes sont débouchés et présentés à

l'aiguille aspiratrice de l'automate qui prélève 20µl de sang total pour effectuer les

analyses. Le sang subit différentes dilutions et l'appareil effectue les mesures des

différents paramètres de l'hémogramme selon les techniques précédemment citées.

I.2.2.1.3. Contrôles de qualité et critères de validation des

hémogrammes

Avant chaque série d'analyses d'hémogramme, nous avons fait passer des

contrôles de qualité recommandés par le fabricant de l'automate et appartenant à la

gamme "B55 Hematology Control Mindray®" (Lot N° BC40115, à utiliser jusqu'au 21-

09-2016).

Les hémogrammes de la journée ont été passés seulement après validation des

contrôles de qualité.

I.2.2.2. Taux de réticulocytes

Le taux de réticulocytes a été effectué de façon systématique chez les patients

ayant eu une anémie sévère. Il a été déterminé par une technique de coloration vitale au

Bleu de Crésyl Brillant qui colorait en bleu les vestiges d’ARN présents dans ces

globules rouges jeunes, les différenciant des globules rouges matures. Le nombre de

réticulocytes compté sur 10 champs microscopiques est ensuite calculé en fonction du

nombre de globules rouges donné par l’hémogramme.

Page 57: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

31

II. RESULTATS

II.1. Résultats généraux

En 3 mois, nous avons effectués 4633 hémogrammes dont 1467 personnes ont

présenté une anémie soit de 31,66% des cas.

II.2. Caractéristiques de la population

II.2.1. Répartition des patients selon le genre

Notre population d’étude était composée de 671 femmes et 796 hommes, avec une

sex-ratio de 1,18

Page 58: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

32

II.2.2. Répartition des patients selon l’âge

La figure ci-dessous répartit les patients selon les âges

Figure 4 : Répartition des patients présentant de l’anémie selon l’âge

L’âge moyen était de 38 ans avec des extrêmes de 1 jour à 96 ans. On a noté une

prédominance de l’anémie dans la tranche d’âge de [45-60] ans (20,25%), suivie des

personnes âgées de plus de 60 ans (18,24%).

Page 59: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

33

II.2.3. Répartition des patients selon les renseignements cliniques

Le tableau montre la fréquence des renseignements cliniques prescrits.

Tableau VII : Répartition des patients présentant une anémie selon les

renseignements cliniques

Renseignements cliniques Effectifs

n=1467

Pourcentage

%

Syndrome hémorragique

Bilan postopératoire

Bilan préopératoire

Bilan de contrôle

Hémopathies

Signes d’anémie

Pathologies digestives

Pathologies cardio-respiratoires

Infections

Néoplasies

Traumatismes

Bilan pré thérapeutique

Pathologies gynécologie-obstétriques

Pathologies neurologiques

Post-Transfusionnelles

Douleurs articulaires

Pathologies Uro-néphrologiques

Autres

252

150

129

128

100

100

81

73

72

62

58

58

51

36

32

10

9

66

17,18

10,22

8,79

8,73

6,82

6,82

5,52

4,98

4,91

4,23

3,95

3,95

3,48

2,45

2,18

0,68

0,61

4,50

Autres : brûlure, visite d’aptitude, intoxication alcoolique aiguë, tentative de suicide

Les renseignements cliniques étaient dominés par le syndrome hémorragique dans

17,18% des cas, suivi du bilan post-opératoire dans 10,22% des cas.

Page 60: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

34

II.3. Caractéristiques des anémies

II.3.1. Répartition des anémies selon le taux de l’hémoglobine

La figure suivante nous montre la répartition des patients présentant une anémie

selon la sévérité.

Figure 5 : Répartition des patients présentant une anémie selon le taux de

l’hémoglobine

Les anémies discrètes (43,22%) ont été plus représentées que les anémies sévères

(7,84%.).

Page 61: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

35

II.3.2. Répartition des anémies selon le VGM

La figure ci-dessous répartit les patients présentant une anémie selon le volume

globulaire moyen

Figure 6 : Répartition des patients présentant une anémie selon le VGM

L’anémie normocytaire était prédominante de l’ordre de 64,01%, suivie de

l’anémie microcytaire 32,11%.

Page 62: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

36

II.3.3. Répartition des anémies selon la TCMH

Le tableau suivant illustre la répartition des patients anémiques selon la TCMH

Tableau VIII : Répartition de l’anémie en fonction de la TCMH

Anémie Nombres

n=1467

Pourcentage

%

Hypochromie 561 38,24

Normochromie 906 61,76

Les anémies normochromes constituent les 61,76% des patients présentant une

anémie.

II.3.4. Classification biologique des anémies

Le tableau suivant montre la classification biologique des anémies selon le VGM et

la TCMH

Tableau IX : Classification des patients selon VGM et TCMH

Anémies Effectifs

n=1467

Pourcentage

%

Microcytaires hypochromes 474 32,31

Normocytaires normochromes 938 63,94

Macrocytaires 55 3,75

Les anémies normocytaires normochromes étaient les plus fréquentes dans 63,94%

des cas suivis des anémies microcytaires hypochromes dans 32,31% des cas puis des

anémies macrocytaires dans 3,75% des cas.

Page 63: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

37

II.3.5. Répartition des anémies sévères selon le taux des

réticulocytes

Parmi les anémies sévères (n=119), l’anémie arégénérative a été retrouvée dans

75,65% des anémies (n=81) et l’anémie régénérative est de l’ordre de 24,35% (n=38).

II.3.6. Répartition des anémies selon les autres anomalies

associées

La figure suivante résume les anomalies hématologiques associées à l’anémie

Figure 7 : Répartition des patients présentant une anémie associée aux autres

anomalies hématologiques

L’hyperleucocytose a représenté 35,38% des anomalies hématologiques associées à

l’anémie.

Page 64: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

38

II.4. Caractéristiques cliniques des anémies

II.4.1. Anémies et syndromes hémorragiques

II.4.1.1. Répartition des patients selon les signes hémorragiques

La figure ci-dessous montre la répartition des signes d’hémorragie responsable

d’anémie

*Autres : Gingivorragie, saignement post-traumatique, choc hémorragique

Figure 8 : Répartition des patients anémiques (n=252) selon les signes hémorragiques

Dans 59,13% des cas, l’hémorragie digestive constitue le signe hémorragique le

plus fréquent suivi de métrorragie dans 17,86%, le purpura dans 7,94% des cas, les

hématuries dans 6,75% et l’hémoptysie dans 5,16%.

Page 65: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

39

II.4.1.2. Sévérité de l’anémie chez les patients présentant des

syndromes hémorragiques

La figure ci-dessous nous illustre les différents taux d’hémoglobine chez les

patients anémiques associés syndromes hémorragiques (n=252).

Figure 9 : Sévérité des anémies dans les syndromes hémorragiques (n=252)

Les anémies légères ont dominé le type d’anémie dans 35,09% des cas, suivis de

l’anémie modérée dans 34,34% des cas, l’anémie assez-sévère dans 16,60% des cas,

l’anémie sévère dans 13,96% des cas.

Page 66: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

40

II.4.1.3. Classification biologique de l’anémie dans les

syndromes hémorragiques

La figure ci-dessous nous indique la classification de l’anémie selon les

constantes érythrocytaires chez les patients qui présentent un syndrome hémorragique.

Figure 10 : Classification biologique des anémies dans le syndrome hémorragique

(n=252)

L’anémie normocytaire normochrome a prédominé dans 68,22% des cas, suivie

de l’anémie microcytaire hypochrome dans 25,97% des cas puis de l’anémie

macrocytaire dans 5,81% des cas.

Page 67: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

41

II.4.2. Anémies et bilans postopératoires

II.4.2.1. Sévérité de l’anémie chez les patients post-

opérés

La figure suivante nous montre la sévérité de l’anémie selon le taux de l’hémoglobine

chez les patients anémiques post-opérés (n=150).

Figure 11 : Sévérité de l’anémie chez les patients post-opérés

L’anémie discrète a prédominé dans 47,95% des cas.

Page 68: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

42

II.4.2.2. Classification biologique des anémies chez les

patients post-opérés

La figure suivante nous illustre la classification biologique de l’anémie chez les

patients post-opérés.

Figure 12 : Classification biologique des anémies chez les patients post-opérés (n=150)

Nous avons noté une prédominance de l’anémie normocytaire normochrome

dans 66,48% des cas, suivie de l’anémie microcytaire hypochrome dans 28,08% des cas

et l’anémie macrocytaire dans 5,48% des cas.

Page 69: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

43

II.4.3. Anémie et bilan préopératoire

II.4.3.1. Sévérité des anémies chez les patients faisant un

bilan préopératoire

La figure ci-dessous montre la classification de l’anémie chez les patients qui

ont le renseignement clinique bilan préopératoire (n=129).

Figure 13 : Sévérité des anémies chez les patients en préopératoire

La majorité de l’anémie a été représentée par l’anémie discrète dans 61,34% des

cas, puis l’anémie modérée dans 27,73% des cas, l’anémie assez sévère dans 7,56% des

cas, l’anémie sévère dans 3,36% des cas.

Page 70: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

44

II.4.3.2. Classification biologique des anémies chez les

patients faisant un bilan préopératoire

La figure ci-dessous illustre la classification selon le VGM et la TCMH des

anémies chez les patients qui présentaient des renseignements cliniques bilans

préopératoires.

Figure 14 : Classification biologique des anémies chez les patients en préopératoire

(n=129)

L’anémie normocytaire normochrome a représenté 49,58% des anémies suivies

de l’anémie microcytaire hypochrome 48,74% et l’anémie macrocytaire 1,68%.

Page 71: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

45

II.4.4. Anémie et hémopathies

II.4.4.1. Répartition des différents types d’hémopathies

chez les patients présentant une anémie

La figure ci-dessous relate les différents types d’hémopathies chez les patients

présentant une anémie (n=100).

Figure 15 : Répartition des hémopathies chez les patients anémiques

Concernant les hémopathies chez les patients présentant une anémie, la

drépanocytose est la plus fréquente dans 40% des cas, puis la leucémie aigüe myéloïde

dans 20% des cas, et l’aplasie médullaire dans 11% des cas.

Page 72: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

46

II.4.4.2. Sévérité des anémies chez les patients

présentant des hémopathies

La figure ci-contre illustre la sévérité de l’anémie chez les patients présentant des

hémopathies

Figure 16 : Classification biologique des anémies dans les hémopathies (n=100)

Pour les personnes atteintes des hémopathies, nous avons constaté la prédominance

de l’anémie modérée dans 39,10% des cas, l’anémie assez-sévère dans 26,32% des cas,

l’anémie discrète dans 24,06% des cas et l’anémie sévère dans 10,53% des cas.

Page 73: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

47

II.4.4.3. Classification biologique des anémies dans les

hémopathies

La figure ci-dessous nous montre la classification biologique des anémies chez

les patients atteints d’hémopathies.

Figure 17 : Classification biologique des anémies dans les hémopathies (n=100)

L’anémie normocytaire normochrome a dominé dans 71,97% des cas, suivie de

l’anémie microcytaire hypochrome 18,18% des cas et l’anémie macrocytaire dans

9,85% des cas

Page 74: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

48

II.4.5. Anémies et néoplasies

II.4.5.1. Répartition des néoplasies chez les

patients anémiques

La figure ci-dessous nous indique la répartition des néoplasies (n=62) rencontrées

chez les patients présentant une anémie.

Figure 18 : Répartition des néoplasies (n=62) chez les patients anémique

Les néoplasies les plus fréquemment observées ont été la tumeur de col dans

32,26% des cas, puis la tumeur de sein dans 20,97%, la tumeur rectale 8,06%, la tumeur

hépatique et œsophagienne dans 6,45% des cas.

Page 75: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

49

II.4.5.2. Sévérité des anémies dans les néoplasies

Figure 19 : Classification biologique des anémies dans les néoplasies (n=62)

Pour les patients présentant de néoplasie, l’anémie discrète a été la plus observée

dans 41,94% des cas, suivie de l’anémie modérée dans 37,10% des cas, l’anémie assez-

sévère dans 14,52% des cas, et l’anémie sévère dans 6,45% des cas.

Page 76: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

50

II.4.5.3. Classification biologique des anémies dans les néoplasies

La figure ci-dessous nous illustre la classification des anémies chez les patients

atteints de néoplasies selon le VGM et TCMH combinés.

Figure 20 : Classification biologique des anémies dans les néoplasies (n=62)

Pour les patients atteints de néoplasie, le type d’anémie a été dominé par

l’anémie microcytaire hypochrome dans 50% des cas, l’anémie normocytaire

normochrome dans 46,77% des cas et l’anémie macrocytaire dans 3,23% des cas.

Page 77: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

51

II.4.6. Anémie et pathologies digestives

II.4.6.1. Sévérité de l’anémie chez les patients

présentant des pathologies digestives

Figure 21 : Sévérité des anémies chez les patients dans les pathologies digestives

(n=81)

L’anémie discrète et modérée ont prédominé chacun dans 37,50% des cas.

Page 78: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

52

II.4.6.2. Classification biologique des anémies chez les patients

présentant une pathologie digestive

Figure 22 : Classification biologique des anémies dans les pathologies digestives

(n=81)

L’anémie normocytaire normochrome a prédominé dans 42,17% et l’anémie

microcytaire hypochrome dans 38,55% des cas.

Page 79: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

53

II.5. Répartition des patients présentant une anémie selon les

renseignements cliniques et en fonction des taux de l’hémoglobine

0

50

100

150

200

250

300

Sévérité de l'anémie en fonction des renseignements cliniques

Sévère

Assez sévère

Modérée

Discrète

Figure 23 : Répartition de la sévérité de l’anémie selon leur renseignement clinique

La majorité de types de l’anémie a été dominée par les anémies discrètes et modérées

quel que soit le renseignement clinique.

Page 80: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

TROISIEME PARTIE : DISCUSSION

Page 81: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

54

TROISIEME PARTIE : DISCUSSION

L’anémie reste l’anomalie hématologique la plus fréquente, et grave, car peut

engager le pronostic vital. Comme l’anémie est un signe, mais pas une maladie, la

recherche étiologique s’impose d’où l’importance de sa classification qui est

indispensable par la suite pour la prise en charge du patient.

La présente étude a permis de déterminer le profil épidémio-clinique des patients

présentant une anémie et de classifier biologiquement les anémies à l’UPFR

hématologie HU-JRA.

I.1. Analyse épidémiologique

I.1.1. Fréquence

Au cours de notre étude, 4633 patients ont effectué un hémogramme à l’UPFR

hématologie et 1467 patients ont présenté une anémie soit une fréquence de 31,66%, ce

qui confirme l’importance de l’anémie dans la pratique quotidienne.

Comme l’OMS rapportait dans son étude réalisée entre 1993 et 2005, l’anémie

touchait environ 24,8% de la population mondiale et se voit surtout dans les pays en

voie de développement comme l’Asie du Sud-Est et l’Afrique y compris Madagascar

[1]. La prévalence de l’anémie varie d’un pays à l’autre, en Amérique du Nord la

prévalence est de moins de 5% [1] et en Europe la prévalence de l’anémie est de 5 à

19,9% de la population. Dans les pays en voie de développement comme l’Afrique,

l’Amérique latine, cette prévalence va au-delà de 40% de la population générale et

constitue un véritable problème de santé publique.[1]

Une étude faite par Abissey. A et ses collaborateurs sur une période de 1 mois en

1990, en Côte d’Ivoire portant sur 4730 hémogrammes a montré une fréquence de

l’anémie à 15,5%. [46]

El Kettani et ses collaborateurs ont effectué une étude comparative de la prévalence

de l’anémie chez des personnes exposées aux produits toxiques et non exposées en 2009

au Maroc. Les prévalences retrouvées sont respectivement de 13,6% et de 20,9%. [47]

La différence des pourcentages de fréquence rapportés dans la littérature et ceux de

notre étude pourrait s’expliquer par certaines caractéristiques de la population d’étude

notamment la faible taille de l’échantillon, les patients inclus dans l’étude, et par

Page 82: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

55

certaines caractéristiques de l’étude notamment la période d’étude relativement courte et

le caractère monocentrique de l’étude.

Tout ceci conforte les dires de la littérature que l’anémie est l’un des indicateurs de

malnutrition et de pauvreté, et peut entraîner des conséquences néfastes sur la santé de

la population comme le risque d’augmentation de la mortalité fœto-maternelle, un retard

dans le développement cognitif et physique de l’enfant et une altération de la force de

reproduction de l’adulte. [2]

I.1.2. Répartition selon le genre

Notre étude a pu révéler une prédominance masculine des anémies (791 hommes et

671 femmes) avec une sex-ratio de 1,18.

Cette donnée est similaire à celle de A. Abissey et al qui a trouvé un sex-ratio de

1,27, mais différente d’une étude faite par El. Kettani et ses collaborateurs ainsi que

celle de El Hioui et ses collaborateurs qui ont effectué une étude au Maroc en 2013

portant sur 83 malades en Médecine interne ont montré une prédominance féminine.[46-

48]

Les résultats d’études sur le genre révèlent dans la plupart des cas des sex-ratio

différents selon les sites. Cependant, dans la littérature les femmes sont les plus à risque

d’être anémiques que les hommes du faite de diverses raisons telles que la multiparité,

les menstruations, la grossesse. [47,49] Dans notre étude, les hommes étaient les plus

représentés, ceci pourrait être lié au recrutement des femmes venant des services de

gynécologie obstétrique comme notre échantillonnage a été exhaustif. En effet, le CHU

Gynécologie obstétrique possédant son propre laboratoire de biologie médicale, seules

quelques-unes ont été recrutées dans notre étude.

Ainsi, des études spécifiques selon le terrain apporteraient plus d’informations sur

les anémies propres à chaque contexte.

I.1.3. Répartition selon l’âge

Dans notre étude, l’âge des patients variait de 0 à 96 ans avec un âge moyen de 38

ans. Nous avons noté une prédominance de la tranche d’âge [45-60] ans dans 20,25%,

suivie des personnes âgées > 60 ans dans 18,24%. La fréquence de l’anémie semblait

augmenter au fur à mesure que l’âge avançait comme dans la tranche d’âge de [0-5] ans

Page 83: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

56

son taux était de 11,45%, pour atteindre un taux de 20,25% chez les personnes dans la

tranche d’âge de [45-60] ans.

Nos résultats sont similaires à ceux d’El Kettani et ses collaborateurs qui ont trouvé

un âge moyen de 31,8 ans ± 19,5 ans chez les personnes non exposées aux eaux usées,

et de 28,6 ans ± 19,4 ans chez les personnes exposées aux eaux usées. [47]

Dans notre étude, la fréquence de l’anémie dans la tranche d’âge de [0-5] ans était

de 11,45%. Au Tchad, en 2015 sur un petit nombre d’enfants, 27% des enfants de moins

de 5 ans ont présenté une anémie, et aussi une étude faite par compilation des données

des enquêtes démographiques des santés dans 11 pays africains (Congo, Burkina Faso,

Benin…) indiquait que 72% des enfants moins de 5 ans souffraient d’anémie.[48]

Notre étude a rapporté moins d’anémie chez les enfants de moins de 5 ans, Ceci

pourrait s’expliquer par le recrutement des patients dans notre étude. En effet, l’effectif

total des enfants âgés de moins de 5 ans pourrait être sous-estimé, l’UPFR Hématologie

étant localisé dans un hôpital dans lequel les adultes constituent la majorité des patients.

Ainsi, en perspective, une étude des anémies en milieu pédiatrique dans plusieurs

centres hospitaliers apporterait plus de précisions quant à la fréquence des anémies chez

la tranche d’âge de 0 à 5 ans.

Dans notre étude, la fréquence de l’anémie chez les sujets plus de 60 ans était de

18,24%, ce qui concorde avec les données de la littérature qui rapporte que l’anémie est

un problème médical fréquent, dont la fréquence, s’accroît avec l’âge, et l’incidence de

l’anémie chez les personnes âgées (>65 ans) a été de 16,8% chez les femmes, 17,5%

chez les hommes et pour les hommes > 85 ans l’incidence a été de 30%. L’anémie

constitue un facteur de comorbidité chez les personnes âgées.[50]

Nous suggérons au gouvernement et au ministère de tutelle de renforcer la

distribution de vitamine et d’autres supplémentations en nutriments exemple en fer lors

des journées de sensibilisation (au cours de la journée de la mère et enfant).

Il est suggéré à tous les personnels de santé de sensibiliser les familles sur la

nécessité de consommer des aliments riches en fer et également d’avoir recours à un

hémogramme surtout pour les enfants en bas âge et les personnes âgées afin de

diagnostiquer des pathologies hématologiques notamment des anémies.

Une installation d’un appareil d’hémogramme serait aussi bénéfique au niveau des

CSBII, avec une formation des personnels.

Page 84: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

57

I.2. Caractéristiques de l’anémie

I.2.1. Caractéristiques cliniques

Il existe plusieurs signes d’appel d’anémie, mais aussi elle peut être de découverte

fortuite vue que l’hémogramme est un des examens les plus prescrits et parmi les plus

utiles en pratique médicale courante.[51]

Dans notre étude, les syndromes hémorragiques sont les renseignements cliniques

les plus rencontrés pour lesquelles l’hémogramme a objectivé une anémie (17,18%).

I.2.1.1. Anémie et syndrome hémorragique

Les syndromes hémorragiques représentaient 17,18% des anémies rencontrées dans

notre étude. L’hémorragie digestive (59,13%) et les ménométrorragies (17,86%) ont été

les plus rencontrées.

Les hémorragies cutanéomuqueuses sont une des étiologies d’anémie par perte de

masse sanguine qu’elles soient extériorisées comme le montre notre étude (hémorragies

digestives, épistaxis, saignement génital…) ou interne (ecchymose,…).

Une étude malgache rapporte que l’ulcère gastro-duodénal constitue la première

cause d’hémorragie digestive à Madagascar et Helicobacter pylori en constitue la

première cause.[52] Ce qui est conforme à cette étude. L’association de gastrite

chronique et l’anémie ferriprive est connue depuis longtemps. H. pylori est responsable

de la majorité des gastrites chroniques, atrophiques ou non. [53]

De Korwin J-D. rapporte dans son étude que les anémies ferriprives inexpliquées

sont causées par des saignements occultes d’érosions gastriques par la malabsorption et

faisant une indication de l’éradication de Helicobacter pylori en Europe qui est en

même temps un traitement de l’anémie.[54]

Dans notre étude, les anémies dans les syndromes hémorragiques étaient des

anémies discrètes (35%) souvent normocytaires normochromes (68,22%) et parfois

microcytaires hypochromes (25,97%).

L’anémie est une conséquence directe de l’hémorragie par la chute aiguë de la

masse sanguine, le taux de l’hémoglobine dans la prise en charge de l’anémie est

indispensable, car l’anémie constitue une urgence diagnostique et thérapeutique.[55]

Notre étude a rapporté plus d’anémies normocytaires normochromes associées aux

cas d’hémorragies, ce qui pourrait être lié à des hémorragies aigues vues que nos

patients provenaient des services de réanimation qui prennent en charge les hémorragies

Page 85: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

58

digestives, ainsi que des services de chirurgie dans lesquels les patients subissent des

interventions chirurgicales plus ou moins pourvoyeuses d’hémorragies aigues.

Ceci concorde avec la littérature car selon l’étude faite par Meyer-Monard.S et al,

l’anémie aiguë est souvent normocytaire normochrome.[55]

Malgré les résultats préliminaires que nous avions obtenu, nous n’avions pas pu

démontrer une relation statistiquement significative quant à la survenue de l’anémie

dans les syndromes hémorragiques. Ceci pourrait être lié à la faible taille de

l’échantillon, mais aussi au caractère très disparate de la population d’étude en termes

d’âge, de manifestations cliniques et d’hospitalisation ou non.

Ainsi, une étude plus approfondie sur la relation entre anémie et syndrome

hémorragique devrait être effectuée avec un échantillonnage plus restreint à l’âge adulte

par exemple et dans un service hospitalier bien déterminé.

I.2.1.2. Bilan postopératoire et anémie

Dans notre étude, l’anémie postopératoire tient une place non négligeable des

renseignements cliniques, et constitue 10,22%. L’anémie était discrète dans 47,95% des

cas et normocytaire normochrome dans 66,44% des cas.

L’anémie est la conséquence de la perte sanguine pendant l’acte chirurgical et la

perfusion des cristalloïdes ou des colloïdes, la gestion des pertes sanguines constitue

une des causes de morbi-mortalité postopératoire.[56]

Etant donné que le site de notre étude se trouve dans un hôpital chirurgical, il était

évident de trouver des patients anémiques en post-opératoire. Le risque de survenue

d’une anémie en post-opératoire dépend du taux d’hémoglobine en pré-opératoire, du

terrain et du type de chirurgie. Ainsi, un taux d’hémoglobine en pré-opératoire pourrait

éviter la survenue de l’anémie en post-opératoire chez les patients à risque, polytarés,

insuffisants cardiaques, personnes âgées ou présentant des signes cliniques orientant

vers une anémie.[57]

Page 86: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

59

I.2.1.3. Anémie en préopératoire

Dans notre étude, l’anémie préopératoire représentait 8,79% des cas. L’anémie

discrète représentait 61,34% des cas, souvent normocytaire normochrome dans 49,58%

des cas et microcytaire hypochrome dans 48,74% des cas.

Beattie et ses collaborateurs ont rapporté que la prévalence de l’anémie varie selon

le type de la chirurgie : 39,7% des patients avant une chirurgie non cardiaque tout-

venant présentaient en préopératoire une Hb inférieure à 13,0 g/dl.[58] Et elle est due

surtout à une carence martiale donc est représentée par l’anémie microcytaire

hypochrome.

L’anémie en préopératoire se rencontre souvent au service d’anesthésie

réanimation, elle constitue un grand défi pour la prise en charge du patient, car l’anémie

préopératoire constitue un facteur de risque de morbi-mortalité ou un simple marqueur

de complication pendant la période postopératoire [59] en fonction du terrain et aussi

responsable de trouble de l’hémostase avec majoration de risque hémorragique.[60,61]

La prise en charge de l’anémie est dans ce cas très complexe et doit dépendre de la

sévérité de l’anémie et du temps que possède l’anesthésiste devant lui en balançant les

risques, car la littérature rapporte que toute technique permettant de restaurer un taux

d’Hb normal, ou tout du moins plus élevé, avant une intervention chirurgicale devrait

être évaluée et entreprise, mais en sachant que la transfusion comporte en elle-même

une augmentation des risques infectieux et de complications plus spécifiques pour les

patients.

Melis. M et ses collaborateurs rapportent que la transfusion érythrocytaire ressort

comme un facteur de risque indépendant de survenues de pneumonie, de complication

chirurgicale à type d’infection du site opératoire ou de lâchage de suture en analyse

univariée et d’infection du site opératoire en analyse multivariée.[61,62]

Le premier objectif de la prise en charge des patients en situation d’anémie aiguë

est d’optimiser la volémie pour aider la compensation cardiocirculatoire.[59,62]

Nous suggérons d’effectuer une étude prospective analytique en élargissant le

champ d’application et en étroite collaboration avec les anesthésistes réanimateurs afin

de mettre en place une recommandation pour la prise en charge des différents types

d’anémie rencontrée en période préopératoire.

Page 87: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

60

I.2.1.4. Anémie et hémopathies

Dans cette étude, les hémopathies représentaient 6,82% des renseignements

cliniques. L’anémie modérée prédominait dans 39,10% des cas, souvent normocytaire

normochrome dans 71,97%.

L’anémie représente un signe de mauvais pronostic dans certaines hémopathies

telles que lymphome, LMC, myélome. Elle est la traduction d’une insuffisance

médullaire soit par l’envahissement médullaire, mais peut être également l’effet

secondaire d’une chimiothérapie. [63,64]

La drépanocytose était l’hémopathie la plus fréquente (40,00%) suivie de leucémie

aigüe myéloïde (20,00%), l’aplasie médullaire (11,00%), l’hémophilie (10,00%), la

leucémie aiguë lymphoblastique (9,00%), la leucémie myéloïde chronique (7,00%), le

lymphome (2,00%) et enfin le myélome multiple (1,00%).

Nos résultats rejoignent ceux de la littérature en rapportant que la drépanocytose

affecte plusieurs millions des personnes et particulièrement très fréquente chez les

originaires d’Afrique.[65] A Madagascar, la drépanocytose est considérée comme un

fléau dans les régions de fortes endémicités, mais actuellement elle sévit dans toutes les

régions de Madagascar. L’anémie est la conséquence d’une hémolyse par la

falciformation de globules rouges.[66]

La littérature rapporte que l’anémie est très fréquemment observée au diagnostic et

au décours des traitements des hémopathies malignes ce qui est conforme à la présente

étude.[64]

Braham-Jmili N.et ses collaborateurs rapportent que l’anémie est observée dans

95% des cas au cours de la leucémie aigüe.[67] La leucémie aigüe se définit par une

prolifération des précurseurs hématopoïétiques peu différenciés incapables d’achever

leur maturation. Elles sont rares, mais graves. Une étude malgache portant sur 397

myélogrammes sur une période de 1 an a mentionné que la leucémie aigüe touchait

25,5% des patients, avec prédominance de leucémie aigüe myéloïde.[68] L’OMS

rapporte 255 932 nouveaux cas de leucémies responsables de 209 328 décès en

2000.[69]

D’après certains auteurs les leucémies aiguës; myéloïdes ou lymphoïdes;

représentent 10 à 15% des hémopathies malignes et sont une affection rare qui en

dehors de quelques formes sont souvent de pronostic péjoratif.[70]

Page 88: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

61

Les LAM ont longtemps été classées uniquement sur leurs aspects morphologiques

définissant la classification du FAB toujours utile en routine clinique. Toutefois, la

caractérisation d’anomalies cytogénétiques et plus récemment moléculaires (mutations)

récurrentes d’importance pronostique majeure a amené l’OMS à proposer une nouvelle

classification (OMS 2008) intégrant ces paramètres.[71] A Madagascar, le moyen de

diagnostic des leucémies est encore limité à la cytologie et la cytochimie.[68]

L’aplasie médullaire est un déficit de production des cellules sanguines responsable

d’une anémie arégénérative, de thrombopénie avec syndrome hémorragique

cutanéomuqueux spontané et de leuconeutropénie à l’origine d’infections. L’aplasie

médullaire est liée à une insuffisance quantitative de l’hématopoïèse, ce qui implique

une atteinte endogène ou exogène de la cellule souche hématopoïétique.[72]

Nous suggérons une amélioration du plateau technique dans le service

d’hématologie afin de pouvoir réaliser toutes les explorations nécessaires aux

investigations étiologiques d’une anémie, notamment des techniques de biologie

moléculaires et d’immunophénotypage

.

I.2.1.5. Anémie et pathologies digestives

Dans notre étude, les pathologies digestives représentaient 5,52% des cas associées

à l’anémie. Les anémies modérée et discrète prédominaient chacune dans 37,50%, et

l’anémie normocytaire normochrome a été retrouvée dans 42,17% des cas.

Outre les ulcères gastroduodénaux, chez l’homme et les femmes ménopausées, le

saignement occulte d’origine digestif souvent d’origine néoplasique est l’étiologie la

plus fréquente d’anémie surtout par carence martiale.

La cirrhose peut causer aussi une anémie. Peghini PE et al a mentionné que trois

quarts des patients atteints de cirrhose hépatique présentent une anémie. Les

complications de la cirrhose participent à la formation de cette anémie: inhibition

médullaire toxique par l’alcool, carence en folates et saignements des varices

œsophagiennes ou des hémorroïdes.[21]

L’anémie de Biermer aussi est l’une des causes de l’anémie d’origine digestive

caractérisée par la carence en vitamine B12 et déficit en facteur intrinsèque responsable

du syndrome de malabsorption.[41]

Page 89: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

62

I.2.1.6. Anémie et pathologies cardiopulmonaires

Dans cette présente étude, les pathologies cardiopulmonaires représentent 4,98%

des cas.

Selon la littérature, la fréquence de l’anémie chez les insuffisants cardiaques varie

de 10% à 50% et augmente selon la sévérité de l’insuffisance cardiaque, la fonction

rénale et vieillissement, récemment nous avons montré que l’anémie chronique

constitue un facteur important et fréquent permettant de prévoir une évolution

défavorable pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque.[72,73]

I.2.1.7. Anémie et néoplasies

Dans notre étude, les néoplasies touchaient 4,23% des patients. Le cancer de col

constitue le tiers (32,26%) des cas, le cancer de sein dans 20,97% des cas suivi par le

cancer du tractus digestif comme la tumeur rectale, la tumeur hépatique, la tumeur

œsophagienne.

La littérature rapporte que le cancer du col est le deuxième cancer de la femme en

termes d’incidence après le cancer de sein et il constitue un véritable problème de santé

publique mondiale. Une étude rétrospective faite à Antananarivo a montré une incidence

de cancer de col de 17,7 à 18,67% de 1996 à 2006.[74]

D’après C. Marchal et al, la survenue de l’anémie avant ou après traitement du

cancer du col est fréquente et son déterminisme est multifactoriel associant hémorragie,

inflammation, infection et carence martiale. La fréquence de l’anémie est liée au stade

du cancer 25 % en cas de cancer de stade I, à 33 % en cas de cancer de stade II et

jusqu'à 40 % en cas de cancer de stade III. Et l’anémie est l’un des facteurs pronostiques

importants après le stade et la taille tumorale.[75]

Les chimiothérapies concomitantes à base de sels de platine, qui sont maintenant

devenues un standard, majorent notoirement ce risque d'anémie et c'est pourquoi plus de

50 % des patientes seront concernées au cours de leurs traitements.[75]

Notre résultat pourrait être expliqué par l’augmentation de l’incidence de ces cancers

dans le pays en voie de développement comme le nôtre d’où la nécessité d’un contrôle

régulier de l’hémogramme chez les patientes en cours de traitement pour des cancers

génitaux, digestifs ou autres types de cancers.

Page 90: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

63

I.2.1.8. Anémie et médicaments

Dans la présente étude, il s’agit surtout d’une anémie post-chimiothérapie, elle est

de l’ordre de 3,95% et il s’agit surtout d’une anémie microcytaire hypochrome.

Selon Milano M, l’anémie est une complication fréquente chez les malades atteints

de cancer résultant des traitements spécifiques notamment la chimiothérapie et la

radiothérapie; les agents chimiothérapiques tels que le cisplatine, toxique pour les

tubules rénaux où l’EPO est produite, peuvent diminuer la production d’EPO et la

prolifération des progéniteurs érythroïdes, ceux-ci étant également affectés par la

radiothérapie.[64]

Une étude à Nice (France) a mentionné que la toxicité hématologique des sels de

platine aggrave la fréquence et la gravité de l’anémie initiale. La fréquence des anémies

est très forte dans les associations comportant des sels de platine.[63,64]

Outre la chimiothérapie et la radiothérapie, il existe beaucoup de médicaments qui

peuvent induire l’anémie tels que les céphalosporines de 3ème génération, l’alpha-

méthyldopa, les antiinflammatoires non stéroïdiens…[31]

Vu l’augmentation de l’incidence de cancer, la chimiothérapie devient une cause

courante d’anémie en plus le service où nous avons effectué cette étude se trouve dans

un le même établissement que le seul centre de chimiothérapie et radiothérapie

d’Antananarivo dans lequel les sels platine sont couramment utilisés dans le traitement

des cancers génitaux qui étaient d’ailleurs les plus fréquents dans notre étude.

I.2.1.9. Anémie et pathologies gynéco-obstétricales

Les pathologies gynéco-obstétricales ont été associées à 3,48% de cas dans notre

étude.

Selon l’OMS, l’anémie est très fréquente chez la femme enceinte.[1] Ces anémies

concernent 10 à 20 % des pays dits développés. Elles sont beaucoup plus fréquentes

parmi les populations défavorisées, car elles sont surtout carentielles (carence en fer

et/ou en folates essentiellement).[76]

La littérature rapporte que les conséquences maternelles et fœtales de l’anémie en

rapport avec une augmentation du risque de morbidité et de mortalité. Il s'agit du risque

élevé d'hémorragie de la délivrance, d'infection puerpérale, de décès pour la mère,

Page 91: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

64

d'accouchement prématuré, de détresse vitale néonatale, de faible poids de naissance, de

décès chez l'enfant.[77]

D’après une étude faite par Rostan. V et al, portant sur 169 dossiers d’accouchées

sélectionnés dans deux centres différents, 2 parturientes sur 5 présentent une anémie,

cette anémie est la conséquence directe de l’anémie gravidique et/ou d’une hémorragie

de la délivrance non diagnostiquée.[78]

Une étude menée en Algérie par Bitam. A et al, portée sur 90 femmes enceintes

réparties en 3 groupes (30 femmes de trois mois de grossesse, 30 femmes de six mois de

grossesse et 30 autres femmes de neuf mois de grossesse) venus en consultation

prénatale, a retrouvé une prévalence de l’anémie de 10 %, 33,33 %, 46,66 %

respectivement pour les femmes de trois, six et neuf mois de grossesse. Ils ont remarqué

que la prévalence de l’anémie est d’autant plus élevée que l’âge de la grossesse est

avancé. Des nombreuses études ont mis en évidence l’association entre l’anémie durant

la grossesse et les accouchements précoces et les avortements.[79]

Une autre étude en RD Congo réalisée par Kalenga. MK et ses collaborateurs ; sur

la recherche systématique d’une anémie chez les 632 femmes enceintes, 570 femmes

allaitantes et 570 enfants de 1 à 2 ans résidant à Lubumbashi sur une période de 3 mois ;

ont trouvé une prévalence de l’anémie chez les femmes enceintes apparemment saines

au cours de leur consultation prénatale qui variait de 50 à 80% et entretenue par le

paludisme et les infections intestinales.[80]

Nous avions semblé trouver moins de cas gynécologiques associées à une anémie

par rapport à ceux décrits par la littérature en tant que pays sous-développés. Ceci

pourrait être en rapport avec les caractéristiques mêmes de notre population d’étude qui

ne comptait pas beaucoup de patientes du service gynécologie-obstétrique étant donné

que ce centre hospitalier possède son propre laboratoire de biologie médicale.

Ainsi, une étude spécifique pourrait nous renseigner un peu plus sur les

caractéristiques biologiques d’une anémie en milieu gynéco-obstétrical.

Nous suggérons également une facilitation à l’accès aux structures éducatives,

ainsi qu’aux examens de suivi prénatal par exemple la gratuité des certains examens

complémentaires tel que l’hémogramme qui permettra de surveiller le taux

d’hémoglobine. Il est nécessaire de mettre en œuvre des programmes éducatifs visant à

Page 92: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

65

améliorer la connaissance nutritionnelle et la sensibilisation des femmes enceintes et en

âge de procréer.

I.2.1.10. Anémie et pathologies uronéphrologiques

Les pathologies uronéphrologiques représentaient 0,61% des cas dans notre étude.

La littérature rapporte que l’anémie est l’une des complications les plus fréquentes

des insuffisances rénales. Cette complication est due à un déficit de synthèse endogène

de l’érythropoïétine. Mais d’autres étiologies sont avancées : une diminution de la durée

de vie des hématies, l’inhibition de l’érythropoïèse par des toxines urémiques, un

hypersplénisme et également une carence martiale.[44,81]

I.2.2. Caractères biologiques et classification biologique de

l’anémie

L’anémie est un syndrome défini par une anomalie biologique notamment la baisse

du taux d’hémoglobine circulant. Cette baisse peut être d’intensité variable. Le taux

d’hémoglobine des patients variaient entre 12 à 119 g/l c'est-à-dire d’une anémie très

sévère à discrète.

I.2.2.1. Selon la sévérité de l’anémie

Dans notre population ; 7,78% ont présenté une anémie sévère; 15,06% une anémie

assez sévère; 33,88% une anémie modérée et 43,22% une discrète anémie.

Une étude en Inde ; sur 69440 patients anémiques en 2011 ; concorde avec notre

résultat et a retrouvé une prédominance de l’anémie discrète. [82]

Dans notre étude, les anémies sévères concernant surtout les syndromes

hémorragiques, les hémopathies, bilan postopératoire et chez les personnes ayant

présenté les signes cliniques de l’anémie.

Selon une étude menée sur 82 patients anémiques au Maroc par El. Hioui et al a

montré que la moitié des patients ont présenté un taux d’hémoglobine <6,5 g/l.[48]

Cette différence pourrait s’expliquer par le fait que leur étude s’est déroulée chez

des malades hospitalisés et aussi du fait du retard du diagnostic et l’inaccessibilité des

centres de santé.

Tandis que Abissey. A et al a trouvé une prédominance de l’anémie modérée.[49]

Page 93: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

66

La sévérité de l’anémie dans les études diffère selon les caractéristiques de la

population d’étude. Notre population ayant été constituée d’une importante population

de patients non-hospitalisés, il semblerait évident d’avoir trouvé une fréquence plus

élevée des anémies discrètes et modérées.

I.2.2.2. Selon la TCMH

Dans notre cas, les anémies normochromes prédominaient dans 61,76%, suivies

des anémies hypochromes dans 28,24%. La normochromie se voyait chez les 2 genres

(homme=60%, femme=40%). L’hypochromie se voit chez l’homme et chez la femme

avec une légère prédominance chez la femme (54,42%).

Abissey.A et al a trouvé une prédominance de la normochromie dans 78,6%.

Tandis que Elhioui et al a noté une nette prédominance de l’hypochromie qui est de

l’ordre de 63.4%.[46,50]

Cette classification des anémies selon la valeur du TCMH pourrait renseigner sur

les étiologies fréquentes des anémies rencontrées dans chacune des études effectuées.

I.2.2.3. Selon le VGM

L’anémie normocytaire constituait les deux tiers de notre population d’étude

quelque soit l’âge et le genre des patients, suivie de l’anémie microcytaire.

Abissey. A et al a trouvé le même résultat que le nôtre. Par contre une étude en

Inde et au Maroc ont trouvé une prédominance de l’anémie microcytaire.[46,47,81]

Cette discordance pourrait s’expliquer par la taille de notre échantillon et la durée

d’étude, aussi que notre étude qui s’est déroulée dans un établissement de référence de

chirurgie.

La prédominance d’anémies normocytaire ou microcytaire dépendrait fortement de

la population d’étude notamment de la taille de l’échantillon, de la répartition de la

population selon le genre, mais surtout des pathologies à l’origine des anémies chez les

patients inclus dans l’étude. Tous ces paramètres font que les valeurs du VGM varient

selon les études.

I.2.2.4. Classification biologique générale des anémies

Les anémies normocytaires normochromes ont été les plus fréquentes (63,94%),

suivies des anémies microcytaires hypochromes (32,31%), et les anémies macrocytaires

Page 94: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

67

étaient de l’ordre de 3,75%. L’anémie microcytaire hypochrome a été présente chez les

deux sexes avec une nette prédominance chez les femmes (59%).

Selon une étude en Inde et au Cameroun sur 5432 enfants entre 6 mois à 5 ans,

l’anémie microcytaire touche majoritairement les enfants et les femmes surtout en âge

de procréer.[77,78] Une autre étude toujours en Inde a mentionné cette haute prévalence

de l’anémie microcytaire chez les jeunes femmes dues à la carence martiale.[82]

Selon la littérature, l’anémie est d’origine ferriprive, l’Hb ne baisse que

tardivement, alors que les réserves en fer sont déjà diminuées, et ne sont donc pas un

indicateur sensible. La ferritine qui reflète l’état des réserves est plus sensible, mais peu

spécifique, car elle est augmentée en situation d’inflammation, ce qui peut masquer un

déficit martial. Le niveau de saturation du récepteur de la transferrine (sTfR), réputé

moins sensible à l’inflammation, peut permettre de détecter précocement une

dégradation des réserves en fer. Le diagnostic de la carence en fer nécessite donc le plus

souvent plusieurs indicateurs (pour un algorithme simple), ce qui pose des problèmes de

cout et de faisabilité lors d’études sur le terrain.[83,84]

Dans ce cas ; le dosage de fer sérique, la ferritinémie, le coefficient de saturation en

fer serait intéressants pour pouvoir asseoir le diagnostic.

Concernant l’anémie normochrome normocytaire, ce type d’anémie concorde avec

les renseignements cliniques que nous avons trouvés, par la prédominance des

syndromes hémorragiques, les patients postopérés c’est-à-dire par spoliation sanguine.

L’anémie macrocytaire représentait 4% des anémies, ceci concorde avec les

données de la littérature qui rapporte que l’anémie macrocytaire demeure

rare.[46,47,81]

Selon El Hioui, la tendance macrocytaire des hématies est retrouvée chez les plus

âgés ce qui est le cas de notre étude. Toutefois, c’est grâce aux résultats du taux de

réticulocytes et du myélogramme que l’on peut s’orienter sur les différentes causes, qui

insistent sur le fait que l’anémie macrocytaire peut s’accompagner d’une moelle pauvre,

d’une moelle morphologiquement normale, d’une dysérythropoiése ou d’un

envahissement malin (hémopathies malignes). L’anémie de Biermer est l’une des causes

les plus fréquentes c’est-à-dire carentielle.[48]

Selon une étude au Maroc, l’anémie macrocytaire touche tous les genres, mais

surtout masculin.[52]

Page 95: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

68

Cette classification biologique des anémies dans notre étude pourrait refléter les

causes fréquentes d’anémies rencontrées à l’UPFR Hématologie. Une étude

multicentrique dans tous les laboratoires d’hématologies des centres hospitaliers des

CHU de Madagascar pourrait nous renseigner plus précisément sur les causes les plus

fréquentes d’anémies à Madagascar.

I.2.2.5. Autres paramètres de l’hémogramme

L’hyperleucocytose représentait 35,38% des autres anomalies hématologiques

associées à l’anémie, puis la thrombopénie 23,79%, la thrombocytose 17,31% et la

leucopénie 9,82%.

Une étude malgache effectuée à l’UPFR Hématologie en 2014 sur 835 cas de

thrombopénie en 1 an ainsi qu’une étude faite au Cameroun par Mbay. D et al sur 180

patients présentant une thrombopénie sur une période d’un an ont trouvé respectivement

62,52% et 80,6% des patients qui présentent une thrombopénie associée à une

anémie.[5,85]

L’hyperleucocytose peut résulter de plusieurs causes notamment d’une

inflammation, d’une infection, de stimuli physiques ou chimiques, de

proliférations…Les causes de ces hyperleucocytoses peuvent aussi bien entraîner des

anémies associées et inversement.[86]

I.2.2.6. Selon le taux de réticulocytes

Parmi les anémies sévères, 75,65% ont été arégénératives et 24,35% régénératives.

Le taux de réticulocytes permet de définir le caractère régénératif ou non d’une

anémie. La production des réticulocytes témoigne du caractère aigu de l’anémie et la

plupart des anémies aiguës sont régénératives. L’interprétation du taux des réticulocytes

est souvent difficile. Néanmoins, elle peut être absente dans les 12 premières heures,

délai de la néosynthèse médullaire d’hématies. [84]

Devant une anémie, après la prise en charge en urgence, la recherche d’étiologies

reste la plus importante démarche à effectuer. L’hémogramme permet non seulement

l’étude de la morphologie des globules rouges, mais permet également d’orienter vers

un diagnostic étiologique.

Page 96: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

69

Ainsi, dans des situations où les examens complémentaires sont limités, un examen

clinique et une lecture minutieuse de l’hémogramme peuvent constituer d’importants

éléments d’orientation.

Une remise à niveau de connaissances et des compétences serait nécessaire. Des

formations continues du personnel de santé, et aussi une organisation d’enseignement

post universitaires sur les maladies hématologiques ou les signes hématologiques

paraissent utile pour mieux sensibiliser les médecins et même les étudiants sur la

fréquence et l’importance de ces signes ou de ces maladies ainsi que les prises en charge

adéquates.

La mise en place d’un protocole national pour la prise en charge des maladies

hématologiques rares serait aussi un atout.

Page 97: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

CONCLUSION

Page 98: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

70

CONCLUSION

L’anémie reste l’anomalie hématologique la plus fréquente. Mais il reste toutefois

peu d’étude sur sa prévalence à Madagascar. Sa gravité réside surtout dans la sévérité de

certaines formes qui peuvent engager le pronostic vital.

Dans cette présente étude qui s’est déroulée l’UPFR Hématologie HJRA durant 3

mois, nous avons pu retrouver une prévalence de l’anémie de l’ordre de 31,66% avec un

sex-ratio de 1,18.

L’anémie atteint les personnes de tout âge. Les syndromes hémorragiques

(17,18%) représentés par les hémorragies digestives (59,13%) ont été les plus retrouvés

en association avec les anémies.

Sur le plan biologique, l’anémie normocytaire normochrome a été la plus fréquente

dans 63,94% suivie de l’anémie microcytaire hypochrome (32,31%). Sur la sévérité de

l’anémie, l’anémie discrète a été la plus fréquente dans 43,22%.

Devant toute anémie, la prise en charge réside dans l’évaluation du degré d’urgence

et de la recherche étiologique.

Cette étude nous a permis de faire ressortir la fréquence de l’anémie retrouvée dans

le service d’hématologie à l’UPFR HJRA. Néanmoins, elle permet d’orienter les

recherches vers des axes plus spécifiques dans des études plus étendues en termes de

population et de durée.

Ainsi en perspectives, des études multicentriques pourraient être entreprises afin

d’établir la prévalence exacte de l’anémie à Madagascar, et d’autres études dans des

populations bien définies notamment chez les femmes enceintes, les patients post-

opérés, les enfants ou les personnes atteints de néoplasies permettraient de déterminer

les causes les plus fréquentes d’anémies à Madagascar et d’en définir les

caractéristiques.

Page 99: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

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Page 108: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

ANNEXES

PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET CLASSIFICATION BIOLOGIQUE DES

ANEMIES A L’UPFR HEMATOLOGIE CHU-JRA

FICHE D’ENQUETE

N° : journalière des patients

Age :……………ans

Genre :

Renseignements cliniques :

Globules rouges :……….G/l

Hémoglobine :……g/l

Hématocrite :……..%

VGM :……….fl

TCMH :………

CCMH :

Globules blancs :

Plaquettes :

Page 109: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

VELIRANO

Eto anatrehan’Andriamanitra Andriananahary, eto anoloan'ireo mpampianatra

ahy, sy ireo mpiara-mianatra tamiko eto amin’ity toeram-pianarana ity, ary eto

anoloanny sarin’i HIPPOCRATE.

Dia manome toky sy mianiana aho, fa hanaja lalandava ny fitsipika hitandrovana

ny voninahitra sy ny fahamarinana eo am-panatontosana ny raharaham-pitsaboana.

Hotsaboiko maimaimpoana ireo ory ary tsy hitaky saran’asa mihoatra noho ny

rariny aho, tsy hiray tetika maizina na oviana na oviana ary na amin’iza na amin’iza aho

mba hahazoana mizara ny karama mety ho azo.

Raha tafiditra an-tranon’olona aho dia tsy hahita izay zava-miseho ao ny

masoko, ka tanako ho ahy samy irery ny tsiambaratelo haboraka amiko ary ny asako tsy

avelako hatao fitaovana hanatontosana zavatra mamoafady na hanamorana

famitankeloka.

Tsy ekeko ho efitra hanelanelana ny adidiko amin'ny olona tsaboiko ny anton-

javatra ara-pinoana, ara-pirenena, ara-pirazanana, ara-pirehana ary ara-tsaranga.

Hajaiko tanteraka ny ain'olombelona na dia vao notorontoronina aza, ary tsy

hahazo mampiasa ny fahalalako ho enti-manohitra ny lalàn'ny maha olona aho na dia

vozonana aza.

Manaja sy mankasitraka ireo mpampianatra ahy aho, ka hampita amin'ny

taranany ny fahaizana noraisiko tamin'izy ireo.

Ho toavin'ny mpiara-belona amiko anie aho raha mahatanteraka ny velirano

nataoko.

Ho rakotry ny henatra sy horabirabian'ireo mpitsabo namako kosa aho raha

mivadika amin'izany.

Page 110: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

PERMIS D’IMPRIMER

LU ET APPROUVE

Le Directeur de Thèse

Signée : Professeur RAKOTO ALSON Aimée Olivat

VU ET PERMIS D’IMPRIMER

Le Doyen de la Faculté de Médecine d’Antananarivo

Signé : Professeur SAMISON Luc Hervé

Page 111: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

Name and surname: HOAHY Rasoanandrasana

Title of thesis: Epidemiological, clinical and biological profils of anemia at the” UPFR

hematologie HU-JRA”

Heading: Hematology

Number of pages: 70 Number of figures: 24 Number of tables: 08

Number of index: 01 Number of references bibliographical: 87

ABSTRACT

Introduction: Anemia is related to be one major public health problem. Anemia is

defined by decrease rate of hemoglobin according to age and gender. In severe cases,

anemia can be life-threatening. This study aims to determine the epidemiological and

clinical profile of anemia and to classify it.

Method: This prospective and descriptive study took in consideration all the patients

with anemia within all those who had total cell blood count (CBC) at “UPFR

Hematologie CHU-JRA” during 3 months.

Results: Among 4633 CBC, 1467 patients were found to be anemic (31,66%). Patients’

age were 1 to 96 years old with an average of 38 years old and anemia was most

recorded in male patients. Hemorrhagic disorders were recorded in terms of clinical

events in 17,18% with a majority of gastrointestinal bleeding. Normocytic

normochromic anemia was the most frequent among all biological classifications

(63,94%) and mild anemia was mostly seen in terms of severity (43.22%).

Discussion and Conclusion: Anemia’s epidemiological profiles depends more on

population’s characteristics. Normocytic normochromic anemia were mostly found

among all in Madagascar and its most common etiologies.

Keywords: anemia, CBC, classification, hemoglobin, gastrointestinal bleeding

Director of thesis : Professor RAKOTO ALSON Aimée Olivat

Reporter of thesis : Doctor NIRY MANANTSOA Stephania

Author’s address : Lot VT1 Ter VQB Andohaniato Ambohipo

Page 112: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET BIOLOGIQUE

Noms et prénoms : HOAHY Rasoanandrasana

Titre de la thèse : Profil épidémio-clinique et biologique des anémies à l’UPFR

hématologie HU-JRA

Rubrique : Hématologie

Nombre de pages : 70 Nombre de figures : 24 Nombre de tableaux : 08

Nombre d’annexe : 01 Nombre de références bibliographiques: 87

RESUME

Introduction : L’anémie constitue un problème de santé publique majeur. Elle est

définie par la baisse du taux d’hémoglobine en fonction de l’âge et du genre. Dans les

formes sévères, l’anémie peut engager le pronostic vital. L’objectif de cette étude est de

déterminer le profil épidémiologique et de classifier biologiquement les anémies vues à

l’UPFR Hématologie CHU-JRA.

Méthode : Nous avons réalisé une étude prospective descriptive s’étalant sur 3 mois,

sur les patients présentant une anémie parmi tous les hémogrammes vus à l’UPFR

Hématologie CHU-JRA pendant la période d’étude.

Résultats : Sur 4633 hémogrammes effectués, 1467 patients ont présenté une anémie

soit 31,66% des cas. L’âge des patients anémiques variait de 1jour à 96 ans avec une

moyenne d’âge de 38 ans, et une prédominance masculine avec un sex-ratio de 1,18.

Les renseignements cliniques ont été dominés par le syndrome hémorragique dans

17,18% à type d’hémorragie digestive. L’anémie normocytaire normochrome

prédominait dans 63,94%. Et en fonction de la sévérité de l’anémie, l’anémie discrète

représentait 43,22% des cas.

Discussion et Conclusion : Le profil épidémiologique des anémies dépend des

caractéristiques de la population d’étude. Les anémies normochromes normocytaires

prédominent par rapport aux autres types d’anémie ce qui orienterait vers les causes

fréquentes de l’anémie. Par ailleurs, une étude multicentrique sur les anémies

déterminerait la prévalence de l’anémie dans tout Madagascar mais aussi les causes les

plus fréquentes des anémies dans la pratique clinico-biologique à Madagascar.

Mots clés : Anémie, classification, hémoglobine, hémogramme, hémorragie digestive

Directeur de thèse : Professeur RAKOTO ALSON Aimée Olivat

Rapporteur de thèse : Docteur NIRY MANANTSOA Stephania

Adresse de l’auteur : Lot VT 1Ter VQB Andohaniato Ambohipo