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La Passerelle 2012 - 2013 Il pleut sur la mer et ça nous ressemble... Emmanuel DILHAC du 10 septembre au 26 octobre 2012 Daniel MAYAR Amanda PINTO DA SILVA du 12 novembre au 21 décembre 2012 Dominique PENLOUP du 7 janvier au 15 février 2013 JG GWEZENNEG du 4 mars au 12 avril 2013 IL PLEUT SUR LA MER et ça nous ressemble… Normandie Impressionniste du 5 mai au 30 septembre 2013

Programme 2012-2013 de La Passerelle

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Galerie d'exposition de l'IUFM de Haute-Normandie

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La Passerelle 2012 - 2013

Il pleut sur la mer et ça nous ressemble...

Emmanuel DILHACdu 10 septembre au 26 octobre 2012

Daniel MAYAR Amanda PINTO DA SILVAdu 12 novembre au 21 décembre 2012

Dominique PENLOUPdu 7 janvier au 15 février 2013

JG GWEZENNEGdu 4 mars au 12 avril 2013

IL PLEUT SUR LA MERet ça nous ressemble…Normandie Impressionnistedu 5 mai au 30 septembre 2013

Marine

L’Océan sonorePalpite sous l’oeilDe la lune en deuilEt palpite encore,

Tandis qu’un éclairBrutal et sinistre

Fend le ciel de bistreD’un long zigzag clair,

Et que chaque lame,En bonds convulsifs,Le long des récifs

Va, vient, luit et clame,

Et qu’au firmament,Où l’ouragan erre,Rugit le tonnerreFormidablement.

Paul VerlainePoèmes saturniens

Au cours de cette année universitaire 2012/2013, l’IUFM de Haute-Normandie accueillera des artistes, pour la dixième année consécutive, à la galerie La Passerelle, dans le cadre d’un nouveau cycle d’expositions et de rencontres sur le thème proposé par Normandie Impressionniste : l’eau.Depuis dix ans, l’IUFM propose, permet et facilite la rencontre avec des artistes et la découverte de leurs productions. Un tel espace dédié à la création, dans un IUFM comme le nôtre, se justifie pleinement. Au cours des quelques mois que durera leur formation, étudiants et futurs enseignants auront l’opportunité de croiser des artistes et leurs œuvres. C’est l’occasion aussi de favoriser la nécessaire posture qui doit être la leur, en terme de curiosité intellectuelle, d’ouverture culturelle et de sensibilité artistique. C’est cette posture qu’ils doivent acquérir et incarner afin de pouvoir à leur tour la transmettre.

Cette programmation a aussi pour vocation de s’intégrer dans le calendrier de la vie culturelle de l’Université et de l’agglomération de Rouen. La programmation de la Passerelle s’est en effet inscrite cette année dans le projet de la CRÉA pour son édition 2013 et s’est vue accorder le label Normandie Impressionniste.

Elle se fait aussi l’écho d’événements particuliers de la vie universitaire en proposant d’accueillir Daniel Mayar et Amanda Pinto Da Silva dans le cadre des journées d’études en hommage à John Cage (1912-1992) organisées par le Ghris et Pierre-Albert Castanet professeur à l’Université de Rouen. Elle y contribue aussi, en programmant notamment, le concert d’Emmanuel Dilhac.

Cette année est aussi une année particulière pour la Passerelle qui fêtera ses dix ans d’existence. À cette occasion, elle propose de réunir de nombreux artistes pour une exposition collective pendant le festival Normandie Impressionniste de mai à septembre 2013. Quarante d’artistes, pour les uns déjà accueillis à la Passerelle, pour d’autres qui y exposeront pour la première fois, participeront à cet événement inédit pour notre espace.

Par ailleurs, et en marge de sa galerie, l’IUFM de Haute-Normandie reconduit la résidence du peintre Braïma Injaï qui a installé son atelier, ouvert à tous, dans ses locaux. Cette expérience sera l’occasion pour nos divers publics d’une rencontre avec l’ artiste ; sa présence, sur une période longue donnera, l’opportunité de le suivre et de découvrir le processus plus global de son acte de création.

À noter aussi, la mise en place, en 2012, d’un espace spécifique confié au Fonds Régional d’art contemporain de Haute-Normandie qui lui permet de présenter plusieurs de ses œuvres tout au long de l’année.

Installée dans le temps, La Passerelle est désormais devenue un lieu, dans la région rouennaise, où se côtoient des visiteurs plus nombreux, un plus large « grand public », des groupes d’élèves de l’école élémentaire, de collège et de lycée. Son actualité est désormais régulièrement relayée dans les médias régionaux, que ce soit par la presse écrite ou audiovisuelle. Qu’ils en soient ici remerciés.

Nos remerciements s’adressent naturellement aux artistes qui ont accepté notre invitation :Emmanuel Dilhac, Amanada Pinto Da Silva, Daniel Mayar, Dominique Penloup, JG Gwezenneg, et les quarante artistes qui ont apporté leur soutien à l’exposition Il pleut sur la mer et ça nous ressemble à l’occasion de Normandie Impressionniste Édition 2013.

Ils s’adressent aussi à Pierre-Albert Castanet et à Bernard Clarisse.Enfin, il convient de remercier aussi Christian Leygonie, pour son aide précieuse tout au long de l’année, ainsi que tous les personnels qui permettent de mener à bien cette dixième saison de rendez-vous artistiques à la Passerelle.

Jean-François Brochec Danièle Feller Service culturel Directrice de l’IUFM de Haute-Normandie

Emmanuel DilhacL’EAU DANS TOUS SES ÉTATS

du 10 septembre au 26 octobre 2012

Concert - Halle au Blé à Alençon

Quelques repères...

2012 Centre d’art d’Yquebeuf (76) - Galerie Art Culture Caen - Exposition et concerts pédago giques à La Passerelle Université de Rouen 2011 Exposition concert Centre René Char de Digne les bains - Installations à la biennale de sculpture de Bois-Guilbert (76) 2010 Théâtre Maxime Gorki - Petit Quevilly - Exposition concert Abbatiale Saint-Ouen Rouen - Centre culturel d’Ormesson (94)2009 Expositions et concerts au théâtre de Saint Jean de la Ruelle (45)2008 Installation «Woolloo Wakan et concert public au Musée du Quai Branly - Paris.

Emmanuel Dilhac fut tour à tour gra-veur, animateur culturel puis profes-seur d’arts plastiques de 1971 à 1999.Diplômé de l’école nationale des arts graphiques Estienne à Paris, il fut l’élève d’Albert Flocon ancien scéno-graphiste au Bauhaus, de Cluseau De-lanauve peintre et président du salon de dessin et de la peinture à l’eau au grand Palais ainsi que de René Cottet graveur et prix de Rome.

Emmanuel Dilhac a exposé sa « Ryth-mique Peinture » en milieu de gale-ries, dans des musées ou encore dans des Biennales internationales.Parallèlement poète et chanteur don-nant des récitals, expérimentateur sur la voix humaine, animateur de stages corps – voix - écriture, reconnu dans la presse comme « un humeur de bruits tel un Pierre Henry « (Trad magazine) ou encore comme « L’homme qui fait chanter les pierres »(Ouest France).

Il préfère désormais présenter son œuvre lors d’évènementiels « en cor-respondances de signes et de sons » où il peut donc exposer, donner des concerts, des animations voire des conférences…

Il a obtenu le Grand prix « Chasseurs de sons », le prix « Création musicales Pierre Schaëfer et le prix du musée Radio France sur France Culture.

Il a produit une quinzaine d’éléments discographiques.

De novembre 2011 à juillet 2012 il s’est investi à créer picturalement sur le thème de « l’eau dans tous ses états « et musicalement à explorer les sonorités des plaques de lave refroidie (les volcans n’ont-ils pas jadis donné naissance aux océans ?), et celles du bois à travers des essences différentes comme « le Guilberphone » instrumen-tarium à base de coupes de bois dé-couvertes au jardin de Bois Guilbert.

Rencontre de l’eau sur les pierres

Aux fils de l’eau. Graviers colorés - 123 x 83 cm - 2012

Daniel Mayar et Amanda Pinto da SilvaWATER DUCHAMPIADES : LA MONTÉE DES EAUX

du 12 novembre au 21 décembre 2012

Tout a commencé par ce trou dans la couche d’Ozone, j’ai arrêté de mettre de la laque. Puis on a parlé de réchauffe-ment climatique, mais rien n’était moins sûr, les scientifiques étaient partagés, j’ai quand même acheté plusieurs maillots. Puis on a parlé de 1 voire 2 degrés avérés !? A voir, y a plus de saison. Ensuite on nous a parlé de la fonte des glaciers, j’aime pas la glace ; de la taxe carbone, j’aime pas les taxes, encore moins la viande grillée ; de catastrophes naturelles, mais si c’est naturel ça peut pas faire de mal, et enfin, de la montée des eaux.

En ce qui concerne la montée des eaux - merci encore au ministère public -, je savais déjà. D’une certaine manière, à l’école, on avait tous été prévenus. Voici ce que ce que pour-rait un jour donner la carte, voici ce qu’elle nous montrait déjà du fond de la classe. Si vous mesurez la Seine à l’endroit où devrait se situer Rouen, elle fait plus de 50 km de large. Moi, enfant, je m’en fichais, j’habitais sur les plateaux.

Daniel Mayar

Cette exposition s’inscrit à l’occasion des journées d’études internationales en hommage à John Cage (1912-1992) organisées par Pierre-Albert Castanet du laboratoire GRHIS - Professeur de musicologie à l’Université de Rouen, et qui se dérouleront les 12 et 13 novembre 2012.Pour tout connaître du programme : www.grhis.fr/

Amanda Pinto Da Silva est brésilienne. Elle vit et travaille à Rouen et à Sotteville-lès-Rouen. Elle peint, grave, dessine, assemble bois, toiles, cuir, terre, pigments et autres matériaux naturels et réalise des ins-tallations où elle croise ses différentes productions. Elle expose principalement en France et au Brésil.

Daniel Mayar vit et travaille à Rouen et à Sotteville-lès-Rouen. Formé à l’Ecole d’Architecture de Normandie (où il a enseigné comme maître de conférences pendant huit ans), Daniel Mayar est architecte DPLG et diplômé de l’Interna-tional Academy of Architecture. Son travail comprend pein-tures, installations sonores et/ou plastiques, sculptures, vidéos, musique en passant par l’écriture.

Avec le problème de la montée des eaux, nous devons réviser pas mal de nos habi-tudes sous peine de prendre l’eau en vain… Les Water Duchampiades ont pour objet de familiariser le public avec les nouveaux en-jeux de la politique aquatique européenne. Le plasticien haut normand Marcel Duchamp (auquel la forêt HUR BEN rend régulièrement hommage), pâtissier notoire, et le fameux mycologue et compositeur américain John Cage ont été largement amis et complices. Ils ont ceci en commun d’avoir révolutionné l’art de leur temps. 2012 étant le centenaire de la naissance de John Cage et l’eau constituant un élément essentiel de sa réflexion (n’a t’il pas écrit qu’elle « lui sert pour éteindre les feux du néant » ?), Daniel Mayar, Amanda Pinto Da Silva et la compagnie dans la forêt HUR BEN proposent les « Water » duchampiades, un événement complet avec expo (peintures, objets , photos, monotypes…), colloque uni-versitaire, vraies fausses conférences, spec-tacles et performances diverses autour de l’eau à travers les démarches singulières et pleines d’humour de ces deux pionniers.

Baie de Somme en somme, diptyque, huile sur toile, 46 x 110 cm, 2012

Jeux sur la crête, huile sur toile, 40 x 80cm, 2011

Dominique Penloup du 7 janvier au 15 février 2013RÉSURGENCESNé en 1952, Dominique Penloup vit et travaille à Rouen. Peintre et graveur formé à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris. L’écriture au double sens de graphie et de poésie est à l’origine de nombre des travaux qu’il a réalisés : dans sa peinture, certes, mais aussi dans les objets poétiques qu’il façonne, les livres qu’il édite, les gravures, les enluminures, les illustrations ou encore les portraits d’écrivains dont il est l’auteur.

De ce dialogue entre poèmes et couleurs relèvent plusieurs séries : les Contre-tombeaux, quatorze stèles dressées en hommage à quatorze poètes contemporains, Les loisirs de la poste, variations sur l’œuvre de Stéphane Mallarmé, de nombreux livres d’artiste, allant de ces livres « pauvres » dont Daniel Leuwers est l’instigateur à des ouvrages de bi-bliophilie réalisés dans la plus pure tradition. Citons encore, pour faire bonne mesure, ces Portraits pour une petite an-thologie présentés en 2008 au Musée de Sens, portraits sen-sibles de poètes et écrivains contemporains invités, chaque fois que faire se peut, à mêler à leurs traits physiques les traits de leur propre graphie. La correspondance entrete-nue, sous forme d’art postal, durant dix ans, avec le peintre Pierre Alechinsky, a été également exposée à l’Orangerie des Musées de Sens et a fait l’objet d’un ouvrage aux Éditions ART inprogress intitulé Pastiches et mélanges à partir de Pierre Alechinsky.

Évoquons, également, l’installation Voyage en oxymore, réalisée pour le Musée Pierre Corneille, qui interroge, tant en littérature qu’en peinture, cette alliance des contraires, ainsi qu’en 2010 ces 20 Pabuscules - livres de 9cm x 8,5cm, réalisés en hommage à Pierre André Benoit, pour le Musée PAB à Alès. Le Département de la Seine-Maritime à l’occasion des 90 ans du Parc de Clères lui commande un portrait de Jean Dela-cour, ornithologue de renom international, créateur du Parc de Clères en 1919.En résidence d’artiste en 2010 à Clères, Dominique Penloup invite à partir d’un dispositif simple, fait d’ardoises et de craies, les visiteurs à une série d’ateliers à ciel ouvert. Pu-blication du journal de résidence Regards croisés et exposi-tion de mars à octobre 2011 des travaux réalisés qui donnent à voir la diversité et la richesse des collections rassemblées par Jean Delacour.

Aujourd’hui Dominique Penloup travaille à partir de la cor-respondance de Juliette Drouet à Victor Hugo en préparation d’une exposition qui sera présentée au Musée Victor Hugo à Villequier en 2014.

Tondos

Tondos

Quelques repères récents : Publications

- Regards croisés journal de résidence au Parc de Clères. Département Seine-Maritime / Parc de Clères. 2011- Pabuscules Hommage à Pierre André Benoit pour les vingt ans du musée PAB d’Alès20 livres tirés en 6 exemplaires de 9cm x 8,5cm. Avec : Baptiste-Marrey ; Danièle Corre ; Pierrette Fleutiaux ; Daniel Leuwers ; Jean-Hugues Malineau ; Yves Pautremat ; Richard Rognet. - Pastiches et mélanges à partir de Pierre Alechinsky, Penloup D., coédition ART inprogress Paris / Musée de Sens, Paris, 2008.- Portraits pour une petite anthologiePenloup D., texte de Baptiste-Marrey « Le visage de l’artiste », Musées de Sens, 2008 - Voyage en oxymorePenloup D., étude critique de Jean-Michel Maulpoix « De l’oxymore », Petit Couronne, Musée départemental Pierre Corneille, 2008.- Contre-tombeaux14 stèles (H. 180 x 60 x 10 cm).Hommage à Pierre-Autin-Grenier, Andrée Chedid, Bernadette Engel-Roux, Jacques Lacarrière, Jean-Hugues Malineau, Baptiste-Marrey, Jean-Michel Maulpoix, Bernard Noël, Dominique Preschez, Philippe Priol, Jean-Claude Renard, Claude Roy, Dominique Sampiero, André Velter.(ouvrage publié aux éditions Le Dé bleu, 1996).

Livres illustrés et autres réalisations

- Revue Diérèse n°52 consacrée à Richard Rognet Couverture et illustrations intérieures - avril 2011- Revue Faire part consacrée à Jean-Michel Maulpoix cinq portraits de l’écrivain - printemps 2011- Six tapisseriesCréation de six cartons pour l’association Approches92. Tapisseries réalisées dans les ateliers de Mes-tissages -2005 - Les loisirs de la posteStéphane Mallarmé, préface de Jean-Michel Maulpoix, après-lire de Baptiste-Marrey. La Batavelle éditeur, Charlieu, 199817 illustrations.- Une histoire de bleu Jean-Michel Maulpoix , éd. Mercure de France, 1992.12 sculptures réalisées à partir des pages du manuscrit- Tracés d’écritureTextes de Jean Markale, Robert Davreu, Kenneth White, Jacques Roubaud, Luis Porquet, Jean-Michel Maulpoix, Paul Ardenne, Ed. Territoires, Sotteville-les-Rouen, 1991 - 8 dessins- Chemin de croixtexte de Jacques Gaillot, éd. Desclée de Brouwer, Paris, 1991. 15 stations

Acquisitions Collections- Musée Pierre André Benoit Alès- Musée Pierre Corneille, Petit Couronne- Musée des beaux arts, Rouen- Musée des beaux arts, Sens- Fondation Internationale du livre d’artistes- Demeure de Ronsard, Prieuré de Saint Cosme- Mairie de Paris- Département de la Seine-Maritime- Conseil régional, Haite-Normandie- Parc de Clères- Cathédrale d’Évreux- Médiathèque d’Épinal - Médiathèque du Havre- Bibliothèque de Rouen- Médiathèque, Sotteville-lès–Rouen

Tondos Tondos

JG Gwezenneg

Des plus fines arabesques aux assem-blages de vieux objets, en passant par de complexes bas-reliefs, l’œuvre de JG Gwezenneg use de toutes sortes de techniques. Ancestral sorcier dans l’ar-rière-cuisine de son château hanté, ou chercheur des temps modernes dans son laboratoire de science-fiction, tantôt l’autre, ou les deux à la fois, l’artiste, dessinateur, graveur, peintre, sculpteur, élabore son univers dans son antre-ate-lier.Il assemble, cloue, visse, noue, colle, agrafe, gratte, arrache, écharpe, en-taille, lacère, cisèle, broie, malaxe, enduit, patine, brûle, calcine ... dans une lente, progressive, minutieuse trans-formation des matières. Un long travail de construction pour une secrète et mystérieuse cristallisation de l’œuvre. Multiples opérations, rituels chaque fois réitérés avec la même attention au plus infime détail. Même si le hasard inter-vient chaque fois comme inducteur, rien n’est laissé au hasard. De la serpillière à la dentelle, l’artiste est à la fois ferrail-leur et orfèvre.

Avec un extrême raffinement, l’orpail-leur «ospailleur» peaufine son ouvrage et distille son utopie sur les ruines de la vie.Car sa matière première est en quelque sorte matière dernière, ce qui reste en fin de parcours, tout ce qu’il récolte, tout ce qu’il exhume, insatiable fure-teur, infatigable arpenteur, au cours de ses innombrables promenades sur les grèves, en quête de tout ce dont la mer s’est délestée : bois, cordages, métaux rouillés, objets informes et décatis, matériaux exsangues, carcasses vides, ossements divers. Tous témoins d’une vie passée, irrémédiablement révolue, rési-dus pélagiques anonymes, rescapés de la dernière heure, dont l’immensité des en-trailles marines ne s’est pas nourrie. Qui peut savoir si l’ambre ne fait pas partie du butin ? Dans ces épaves, omniprésente est «Garde-Rose», la vieille barque sortie des eaux. Probablement faut-il faire une place à part à l’énigmatique et squelet-tique présence animale. Cadavres dessé-chés, désenfouis des recoins cachés de la campagne profonde, parfois figés en plein mouvement, saisis par la mort en

stupéfiante position de vie. Sujets de ré-pulsion pour certains, d’émerveillement et de fascination pour d’autres, auxquels l’artiste nécromant va insuffler une se-conde vie, en de nouvelles bien que pos-thumes chrysalides.À cela s’ajoute un fin travail de minia-turiste, d’une grande richesse d’enlumi-nure, la plupart du temps réparti dans chaque œuvre selon un triple volet.D’une part, les lutoms, déchets-rejec-tions, en reliefs collés, composés de minuscules brisures d’ossements natu-rellement concassés. D’autre part, des loques de gaze effilochée, marouflée, aux mailles distendues, ressemblant à de blanches toiles d’araignée, résilles fan-tomatiques, placentas déchirés, cocons déchiquetés en filamenteux haillons, «dessins secrètions» arachnéens, orga-nic’os-prolifrants», selon les termes mêmes de l’artiste.En dernier lieu, ancrés dans les méplats fibreux du bois, de méticuleux graphismes répétitifs, qu’on se plaît de croire tra-cés à l’encre marine. Dans ce réseau capillaire, les formes ovoïdes semblent

Le guetteur du rivage des secrètions - 2009 Bois de mer, dessin encre de chine. 41 x 35 cm

Croix secrètions des incises rouges - 2009 Bois mer, papier, peinture, encre de chine. 55 x 48 cm

REQUIEM POUR GARDE-ROSE - Précis de décomposition

Nous n’avons qu’une ressource avec la mort : faire de l’art avant elle. René Char - Les Matinaux

du 4 mars au 12 avril 2013

naître les unes des autres, en une perpé-tuelle gestation, les «secrètions-proliféra-tions», ainsi nommées par JG Gwezenneg, et de souche très ancienne dans son parcours. Face à ces formes organiques involutées, lo-vées les unes dans les autres, la référence au sexe risque de s’imposer, au point d’empri-sonner la vision dans cette seule voie. De la conception à la procréation, tout y est. Ce serait oublier les autres champs possibles d’interprétation. Le regard peut y découvrir, comme en défi à l’outrageuse mort, un microcosme subaqua-tique, pullulant de milliers de formes cellu-laires, sinueuses, amibes rétractiles, céphalo-podes larvaires, ou pourquoi pas, cténophores et archégones, muscinées,cryptogames et gymnospermes. Êtres bizarres, affublés de curieux noms scientifiques, qui pourraient tout aussi bien avoir été fabriqués pour la cir-constance, comme les «lutoms» chers à l’ar-tiste ... Comment, de digression en digres-sion, de rêverie en rêverie, ne pas se laisser emporter par ces noms plus fantasques les uns que les autres, qui semblent si justement décrire l’univers vibrionnant de ces dessins. La réalité rivalise parfois brillamment avec la fiction.

Alice Baxter - 2007 - Extraits

Saccas d’arac’hs en secrètions - 2008 - Épave de ma barque - Dessins encre de chine, ossements et toile de jute - 112 x 80 cm.

Quelques repères récents :

2011 - Château de Fontaine Henri (14) - Musée Barbey d’Aurévilly Saint Sauveur le Vicomte (50)2010 - Église de Portbail (50)2009 - Musée de Granville (50) Exposition collective du groupe Convergences2008 - Galerie «Caractères» - Paris2007 - Manoir du Tourp Omonville la Hague (50)

Il pleut sur la mer et ça nous ressemble... Allain Leprest, chanteur et parolier (1954-211)

du 5 mai au 30 septembre 2013

À l’occasion de l’édition 2013 de Normandie Impressionniste et afin de fêter les dix ans d’existence de la Galerie la Passerelle, l’IUFM propose lors de cette dernière exposition d’inviter et de réunir une quarantaine d’artistes.

Pour la plupart d’entre eux, c’est un retour à la Passerelle puisque la grande majorité nous a déjà fait le plaisir d’exposer au cours des années précédentes dans notre espace.Pour d’autres, ce sera l’occasion d’une première et, nous l’espérons, de belles rencontres et de belles découvertes pour notre public.

Chaque artiste a donc accepté de proposer une œuvre sur ce thème imposé de l’eau.Cette exposition donnera lieu à l’édition d’un catalogue présen-tant chaque artiste et l’oeuvre qu’il proposera.

Il pleut sur la Mer - Paroles : Allain Leprest. Musique : Etienne Goupil-1994 - «4» © Saravah

Allain Leprest en concert © Hugo Miserey

Serge AcherDaniel Authouart

Jean Bazaine (1904 - 2001) - Galerie Carré - ParisÉric Bénard

Catherine BernardJérôme Bost

Herman Braun-VegaFrédéric Brigaud

Mark BrusseFrédérique Burel

Michel CaronBernard Clarisse

Christine DaoLaure Delamotte-Legrand

Emmanuel DilhacDominique Ehrhard

FRAC - Haute-NormandieGilles Ghez

Claude Gilli (collection privée)Denis Goudenhooft

JG GwezennegBraïma Injaï

Gérald KerguillecIsabelle LebonEmmanuel LemardeléJean LetourneurRiccardo LicataAlfred Manessier (1911-1993) (collection privée)Daniel MayarSabine MeierHugo MisereyPiet MogetPierre OlingueDominique PenloupErnest Pignon-ErnestAmanada Pinto da SilvaPôle Image de Haute-NormandieChristophe RonelAntonio SeguiMaguy SeyerLouis Thomas-d’HosteChristian TorelliAntoine VitRomano Zanotti

Commissaires de l’exposition : Jean-François Brochec & Bernard Clarisse

Artistes invités : (sous réserve)

Grand soir - 2009 - © Serge Acher.

Couverture : Barque oeil de plomb des lutoms - 2000 - 87 x 70 cm - JG Gwezenneg4e de couverture : Jeux d’eau - Technique mixte - 75 x 110 cm - Emmanuel Dilhac

Maquette - mise en page : Jean-François Brochec

La galerie de l’IUFM La Passerelle bénéficie du soutien de ses partenaires

Depuis sa création en 2004, la galerie La Passerelle a accueilli individuellement ou dans un cadre collectif les artistes suivants :

Serge Acher - Gabrielle Baëcile - Marcel Baizeau - Catherine Bernard - Madeleine Bordes - Annie Bou-lon-Fahmy - Herman Braun-Vega (Pérou) - Frédéric Brigaud - Frédérique Burel - Christine Cadorel - Marie-Claude Casabo - Mahmut Celayir (Turquie) - Dominique Cerf - Aurélie Chauliat - Eliane Chiron - Bernard Clarisse - Caroline Corre (galerie Verderonne) - Cym - Laure Delamotte-Legrand - Dominique Ehrhard - FRAC Haute-Normandie - Michel Francisci - Jean-Pierre Fruit - Hélène Galante - Pierre Gentès - Patrick Gilberstein (Mexique) - Pascal Girard - Jean-Patrice Giraud - Denis Goudenhooft - Christine Granier - Yolande Guérout - Imajeu - Braïma Injaï - Karim Jaafar - Claude Jambu - David Jouin - Gérald Kerguillec - Éric Klemm - Stéphane L’Hôte - Marie-Pierre Lamy - Jacques Landais - Marion le Bihan-Gi-guet - Isabelle Lebon - Marie-Christine Leclercq - Martine Leclercq - Moïse Lefebvre-Fillion - Chrystel Legardinier - Catherine Legros-Rabaté - Lelong (Galerie Paris) - Jean-Pierre Lemaire - Ricardo Licata (Italie) - Catherine Lootvoet - Hervé Lourdel (Galerie Paris) - Gabriella Martinez (USA) - Daniel Mayar - Sabine Meier - Beatriz Mejia Krumbein (USA) - Annette Messager - Anne-Laure Meyer (galerie) - Joel Meyerovitch (USA) - Andrès Montalvan (Cuba) - Charlotte Norberg (Galerie Paris) - Pierre Olingue - Su-zanna Pejoska - Dominique Penloup - Ernest Pignon Ernest - Amanda Pinto da Silva (Brésil) - Pôle Image Haute-Normandie - Marie Hélène Poupart - Chantal Prévost - Frankie Quinn (Irlande du Nord) - Julien Radenez - Christophe Ronel - André Roques - Lucie Ruyter - Antonio Segui (Argentine) - Maguy Seyer - Matthieu Simon - Yoland Simon - Julien Sinzogan - Luc Thiburs - Bruce Thurman (USA) - Christian Torelli - Thierry Tran - Marie-Thérèse Trouvé-Chéron - Union des Arts Plastiques (UAP) - Antoine Vit - Christian Von Steffelin (Allemagne) - Philippe Zinetti.