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i n v i t é s n u i t d e s s é r i e s s é a n c e s s p é c i a l e s c o n f é r e i n c e s v i d é o s a t e l i e r c o m m e n t é atelier universitaire cinéma « les noirs américains à l’écran » partie 1 : de l’esclavage à la ségrégation Louis De Carbonnières, Historien du droit à l'université de Lille2 et Nicolas Martin-Breteau historien des États-Unis au CECILLE (Centre d'Etudes en Civilisa- tion, Langues et Lettres Etrangères), Lille 3. entrée libre et réservée aux usagers de l’université de lille programme complet des films et événements associés disponi- ble à l’accueil de la bu ou sur bu.univ-lille2.fr

Programme cycle cinéma

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Louis De Carbonnières, Historien du droit à l'université de Lille2 et Nicolas Martin-Breteau historien des États-Unis au CECILLE (Centre d'Etudes en Civilisa-tion, Langues et Lettres Etrangères), Lille 3.

entrée libre et réservée aux usagers de l’université de lille

programme complet des films et événements associés disponi-ble à l’accueil de la bu ou sur bu.univ-lille2.fr

Page 2: Programme cycle cinéma

◦ Jeudi 22/09 13h30 ◦ esclavage ◦ accès libre

AMISTAD DE STEVEN SPIELBERGÉtats-Unis, 1997, 2H28 MINScénario : David FranzoniAvec Djimon Hounsou, Matthew McConaughey, Morgan Freeman, Anthony Hopkins...

Synopsis

En 1839, un navire espagnol chargé d’esclaves est le théâtre d’une mutinerie. Entraînés par l’un des leurs (Cinque), les Noirs mas-sacrent les hommes d’équipage à l’exception du pilote et du capitaine afin que ceux-ci les ramènent en Afrique. Mais les deux marins les font aborder en Amérique. Ils sont arrêtés et jugés : doivent-ils être rendus, comme marchandise dérobée, à la reine d’Espagne ou au propriétaire du bateau ? Les abolitionnistes engagent un jeune avo-cat (Roger Baldwin) qui gagne en première instance. Mais le juge-ment est cassé par le président Van Buren, en campagne électorale, qui souhaite conserver de bonnes relations avec l’Espagne. L’ancien

président John Quincy Adams accepte, à l’instigation de Baldwin, de sortir de sa retraite. Il plaide devant la cour suprême et obtient la liberté pour Cinque et ses compagnons, qui repartent en Sierra Leone. Où la famille de Cinque a disparu. Source : Bibliothèque du film, 1998.

Quand, fin août 1839, les gardes-côtes incarcérèrent à New Haven (Connecticut) 43 esclaves noirs, le marchand new-yorkais Lewis Tappan, chef de file du mouvement pour l’abolition de l’esclavage, se réjouit de «ce cadeau du Ciel». Les Africains étaient arrivés à bord de l’Amistad, une goélette noire dont ils s’étaient emparés après en avoir tué l’équipage au large de Cuba. Leur odyssée tragique, estima Tappan, ne pouvait que «susciter de la sympathie» pour la cause abolitionniste, en «suscitant la compassion de la nation américaine». Il avait vu juste. En février 1841, la Cour suprême ordonna la remise en liberté des mutins de l’Amistad. (…) La sincérité personnelle de Spielberg n’est pas en doute. Il a manifesté par le passé son intérêt pour la culture noire améri-caine en mettant en scène la Couleur pourpre. En s’attaquant à l’histoire de l’Amistad, il prenait le risque d’être dénoncé comme un Blanc tirant une fois de plus profit des Noirs américains, et interprétant l’histoire avec sa vision «blanche». Mais il a pris soin d’étouffer dans l’oeuf ces critiques. Il a confié la production du film à une Noire, l’actrice et réalisatrice de séries télévisées Debbie Allen. Spielberg s’est ensuite entouré de tout ce que la communauté noire compte d’intellectuels prestigieux: Henry Louis Gates et Cornel West (professeurs à Harvard), Maya Angelou (poète), Quincy Jones, Spike Lee, etc. Les acteurs et figurants du film ont été recrutés en Afrique. Dans le film, ils parlent le mendé, le dialecte des révoltés de l’Amistad (originaires de l’actuelle Sierra Leone). (…) «C’est un des rares épisodes de l’histoire américaine où des Noirs influents ont fait alliance avec des Blancs influents pour la bonne cause, explique le professeur Gates. On y voit les Blancs sous leur meilleur visage ils se battent pour la libération des captifs.» «En tournant ce film, a confirmé Spielberg, je n’ai jamais eu l’impression de raconter l’histoire de quelqu’un d’autre. C’est notre histoire commune»» http://next.liberation.fr/culture/1997/12/10/spielberg-prof-d-histoire-afro-americaine-dans-amistad-qui-sort-aux-etats-unis-le-cineaste-denonce-l_224430

Pour aller plus loin :

VINCENT, Bernard. Amistad : les mutins de la liberté. Ed. de l’Archipel, 1998. 270 p. I

BARLET, Olivier. «Amistad». Africultures [en ligne]. 1er mars 1998. Disponible sur : http://www.africultures.com/php/?nav=article&no=320 (consulté le 22 août 2016)

Page 3: Programme cycle cinéma

◦ Jeudi 29/09 13h30 ◦ esclavage ◦ accès usagers université lille

12 YEARS A SLAVE de STEEVE MAC QUEENÉtats-Unis, 2013, 2H13 Scénario: John Ridley, d’après le livre autobiographique 12 Years a Slave de Solomon Northupavec : Chiwetel Ejiofor, Michael Fassbender, Benedict Cumberbatch, Paul Dano, Paul Giamatti,...

Synopsis

Solomon est un jeune père de famille noir citoyen de l’État de New York, violoniste libre. Drogué à son insu, il est kid-nappé en 1841 à Washington pour être vendu à un mar-chand d’esclaves et libéré en 1853. Il se retrouve balancé d’une plantation l’autre, selon les revers de fortune de ses divers propriétaires. Son calvaire va durer douze ans, de 1841 à 1853...

«  Je suis né libre et j’ai vécu avec ma famille jusqu’au jour où deux hommes m’ont drogué, séquestré et vendu comme

esclave. Pendant douze ans, j’ai connu la servitude et l’humiliation. Dormant à même le sol, affamé, fouetté, j’ai failli sombrer dans la folie... mais je n’ai jamais laissé la cruauté me briser. » Solomon Northup

En 1841, John Tyler est élu 10e président des États-Unis. Depuis 1787, l’ordonnance du Nord-Ouest interdit l’esclavage dans le territoire du Nord-Ouest. L’abolitionnisme porté par une vague internationale touche les États-Unis. La traite négrière est abolie officiellement en 1808, même si les contrebandiers la poursuivent clandestinement pendant plusieurs années. À l’issu de la Guerre de sécession l’abolition de l’esclavage est proclamée le 18 décembre 1865. Mais en 1841, les grandes exploitations agricoles du sud continuent à exploiter en toute impunité une main-d’œuvre d’esclaves noirs. Pourtant Steeve McQueen n’oppose jamais Sud et Nord. Il sait que la réalité était plus complexe. La condition des Noirs était loin d’être idyllique dans les États du Nord et parfois la situation de certains au Sud était plus vivable. https://hommesmigrations.revues.org/2770

«On recense 101 livres écrits ou dictés par d’anciens esclaves qui ont rejoint le Nord des Etats-Unis, entre 1760 et la fin de la guerre de Sécession.(...) mais seul Solomon Northup a raconté son histoire d’homme libre, puis celle de sa captivité, et celle de sa liberté recouvrée.Henry Louis Gates, professeur d’histoire à l’Université d’Harvard et conseiller sur le film.

Les Slaves narratives, ces récits d’esclaves furent très populaires pour soutenir les thèses abolitionnistes puis tombèrent pro-gressivement dans l’oubli jusqu’à ce qu’ils soient réétudiés par les historiens à partir des années 1960.http://www.commeaucinema.com/notes-de-prod/12-years-a-slave,243587-note-112764

Pour aller plus loin :

NORTHUP, Solomon. Douze ans d’esclavage (Matthieu Renault postf.). Entremonde, 2013. 275 p. GYSSELS, Kathleen. « 12 years a slave, Film foudroyant sur la «Peculiar Institution» de Steve McQueen ». Africultures [en ligne]. 19 février 2014. Disponible sur : http://www.africultures.com/php/?nav=article&no=12080 (consulté le 22 août 2016)

MESNARD, Éric. « Une dénonciation convaincante de l’esclavage à travers le récit de la descente aux enfers d’un homme libre devenu esclave : Twelve years a slave, film de Steve Mac Queen, 2013.». Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique [en ligne]. 124 | 2014, 01 juillet 2014. Disponible sur  : http://chrhc.revues.org/3840 (consulté le 22 août 2016)

ROY, Michaël. «Aux origines de ‘Twelve Years a Slave’ (Steve McQueen, 2013) : le récit d’esclave de Solomon Northup». La Clé des Langues [en ligne]. 03/2013, mis à jour le 23 janvier 2014. Disponible sur : http://cle.ens-lyon.fr/cinema-pho-to/aux-origines-de-twelve-years-a-slave-br-steve-mcqueen-2013-le-recit-d-esclave-de-solomon-northup-184445.kjsp (consulté le 22 août 2016)

Page 4: Programme cycle cinéma

◦ Jeudi 06/10 13h30 ◦ esclavage ◦ accès libre

BAND OF ANGELS (L’ESCLAVE LIBRE) DE RAOUL WALSHÉtats-Unis, 1957, 2H05Scénario : Ivan Goff, Ben Roberts, John Twist, d’après le roman de Robert Penn WarrenAvec :  Clarck Gable, Yvonne De Carlo, Sidney Poitier ..

Synopsis

Alors que les Noirs américains sont toujours sous la coupe des planteurs esclavagistes des Etats du Sud, Amantha Starr découvre, à la mort de son père, qu’elle a du sang noir dans les veines. Les terres de son père tombent aux mains de l’affairiste Calloway et Amantha est emmenée comme es-clave. Elle est finalement vendue à un riche planteur, Hamish Bond, un aventurier au passé mystérieux, secondé par un esclave qu’il a élevé comme son fils adoptif. Au fil du temps, le maître et l’esclave tombent amoureux l’un de l’autre. Le déclenchement de la guerre de Sécession oblige chacun à faire des choix décisifs.

Comme certains des plus grands cinéastes américains, de D.W. Griffith à John Ford, Walsh n’a jamais caché sa préférence pour les Sudistes et L’Esclave Libre oppose la noblesse et la prestance des « gentlemen du Sud », symboli-sées ici par Clark Gable, à la veulerie et à la brutalité des soldats nordistes, qui vont ravager leur pays. Walsh s’est pourtant refusé à faire là une œuvre politique et la guerre de Sécession n’apparaît qu’en filigrane. Ce qui l’a au contraire passionné, c’est de décrire le comportement et les rapports de deux êtres indomptables, qui vont tour à tour s’opposer, s’affronter et s’aimer fol-lement. Comme au cinema

Le cinéma de Raoul Walsh incarne exemplairement, avec ce film, une vision sensuelle de l’existence, mais d’une sensualité dange-reuse, charnelle, dionysiaque, très éloignée des clichés idéologiques et folkloriques qui ont tant représenté cette période de l’histoire de l’Amérique. L’Esclave libre , c’est un peu l’anti -Autant en emporte le vent .Le Monde 13/01/2013

L’avenir de ces faux blancs est toujours très incertain, à quelques exceptions près : dans l’Esclave libre en 1957, Yvonne De Carlo la belle esclave « blanche » achetée par clark Gable, un aventurier marginal devenu son amant, part avec lui. Mais c’est pour une destination étrangère vaguement définie, quelque part dans les Antilles. La mise à distance géographique permet toujours de mieux s’accomoder des tabous.Anne Marie Bidaud : Hollywood et le rêve américain : cinéma et idéologie aux Etats-Unis

Pour aller plus loin :

PENN WARREN, Robert. L’esclave libre. Paris  : Phébus, cop. 2000. 475 p. (Collection Libretto). DROIT-GESTION Espace Culture 843 PEN ESC

BIDAUD, Anne-Marie. Hollywood et le rêve américain  : cinéma et idéologie aux Etats-Unis. Armand Colin, 2012. 349 p. DROIT-GESTION Espace Culture Cote: 790 BID HOL

Page 5: Programme cycle cinéma

◦ Jeudi 06/10 13h30 ◦ esclavage ◦ accès libre

BAND OF ANGELS (L’ESCLAVE LIBRE) DE RAOUL WALSHÉtats-Unis, 1957, 2H05Scénario : Ivan Goff, Ben Roberts, John Twist, d’après le roman de Robert Penn WarrenAvec :  Clarck Gable, Yvonne De Carlo, Sidney Poitier ..

◦ Jeudi 13/10 13h00 ◦ esclavage ◦ accès usagers université lille

django unchained de quentin tarantinoÉtats-Unis, 2012, 2H40Scénario: Quentin TarantinoAvec : Jamie Foxx, Christoph Waltz , Leonardo DiCaprio, Samuel L. Jackson …

Synopsis

Dans le sud des États-Unis, deux ans avant la guerre de Séces-sion, le Dr King Schultz, un chasseur de primes allemand, fait l’acquisition de Django, un esclave qui peut l’aider à traquer les frères Brittle, les meurtriers qu’il recherche. Schultz pro-met à Django de lui rendre sa liberté lorsqu’il aura capturé les Brittle – morts ou vifs.

Le titre du film fait référence au film Django, réalisé en 1966 par Sergio Corbucci , film culte dans l’univers du western spa-ghetti.Tarantino rend également hommage à un courant cinémato-

graphique qu’il affectionne : la blaxploitation. En effet, le nom de Broomhilda est Von Shaft et Shaft fait référence à un film emblématique du mouvement : Shaft, les nuits rouges de Harlem, de Gordon Parks (1971). Le film se veut également une réhabilitation d’un film de la blaxploitation The Legend of Nigger Charley de Martin Goldman (1972) Libre à en crever en terme de dénonciation et l’anti Naissance d’une Nation de Griffith [sorti en 1915], qui véhicule d’énormes préjugés racistes à l’égard des Noirs, et a contribué pour beaucoup à la naissance du Ku Klux Klan.

Django Unchained est une histoire d’»empowerment», terme américain qui désigne le processus par lequel on prend pos-session de son propre pouvoir. Comme Boulevard de la mort et Inglourious Basterds, les deux films précédents de l’auteur, c’est une variation vengeresse sur le passé, une chance offerte aux vaincus de l’histoire de régler avec leurs bourreaux les comptes qui ne l’ont jamais été. Ce que révèle, en creux, cette variation sur le passé a trait à la contingence et à l’injustice de notre présent. Le Monde

J’ai toujours rêvé de recréer cinématographiquement le Sud d’avant la guerre de Sécession, celui de l’esclavage, pour montrer à quel point l’Amérique était différente, une Amérique impénétrable. Créer un environnement et pas seule-ment une description historique —ils ont fait ceci, et puis cela, et puis ceci, et puis cela—, en faire une histoire de genre. Une aventure excitante. (...)« Quand on arrive à Candieland, pour rendre justice à ce sujet complexe, il faut que l’on se frotte aux différentes couches sociales qui cohabitent au sein de la plantation et dans les champs —cette différence de statut entre les domestiques qui travaillent dans la demeure des maîtres et les esclaves qui travaillent dans les champs » Le film a suscité de nombreuses polémiques notamment à cause du réalisateur afro-américain Spike Lee qui s’est of-fusqué de l’utilisation du mot « nègre » dans le film alors que ce terme est lié au contexte de l’époque  : « si vous voulez faire un film sur l’esclavage et que vous le présentez à un spectateur du XXIe siècle et que vous tentez de le replonger dans cette période de l’histoire, il est clair qu’il va entendre des choses affreuses et qu’il va voir des choses affreuses »Conversation entre Quentin Tarantino et l’universitaire et essayiste Henry Louis Gates Jr., cofondateur du magazine en ligne spécialisé dans l’actualité et la culture afro-américaine The Root. http://www.slate.fr/story/66903/tarantino-djan-go-unchained-interview

Pour aller plus loin :

FRODON, Jean-Michel. « Django Unchained et Lincoln : il était une fois deux révolutions », Slate.fr (mis en ligne le 14/01/2013). http://www.slate.fr/story/67097/django-unchained-lincoln-tarantino-spielberg

«Entretien Quentin Tarantino, Henry Louis Gates Jr. ». Slate.fr [en ligne]. 11/01/2013. Disponible sur : http://www.slate.fr/story/66903/tarantino-django-unchained-interview (consulté le 22 août 2016)

++ En soirée et durant la nuit la BU vous propose une FUN (folie universitaire) voir événements spéciaux

Page 6: Programme cycle cinéma

Jeudi 13/10 à partir de 17h30 : FUN (Folie Universitaire) à la bibliothèque de Droit-Gestion : une nuit autour des séries dans l'Espace Culture sur le thème  : «  les Noirs Américains dans les séries télévi-sées », en collaboration avec le Laboratoire Cecille-Lille et le Spin (Service pour l'innovation pédagogique) de Lille2.

17h30 : conférence d'introduction par Nicolas Mar-tin-Breteau et Olivier Estevesextraits de séries commentés par Olivier Esteves à partir de son ouvrage coécrit avec Sébastien Lefait «La ques-tion raciale dans les séries américaines : The Wire, Ho-meland, Oz, The Sopranos, OITNB, Boss, Mad Men, Nip/Tuck. accès gratuit , ouvert à tous

à partir de 19h : diffusion intégrale d'une saison de série ou minisérie

entrée réservée aux usagers de Lille 2 (étudiants et personnels) / inscription obligatoire (places limitées)le programme et le lancement des inscriptions seront dévoilés très prochainement

la diffusion des épisodes sera précédée d'un cocktail dinatoire et suivie d'un petit-déjeunerprévoyez vêtements chauds, oreillers et en-cas pour le reste de la nuit (café fourni)

jeudi 20/10 ESJ de Lilledébat spécial élections américaines “Clinton versus Trump”, organisé par l'Ecole Supérieure de Journalisme et l'Ameri-can Club de Lille, en collaboration avec la MESHSInvités : Anne Deysine, juriste (Paris II), américaniste et diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris. Spécialiste des questions politiques et juridiques aux Etats-Unis, et Laurence Nardon, Chercheuse, responsable du programme Amérique du Nord de l'IFRI (Institut français des Relations Internationales).

novembre (date à préciser)SÉANCE SPÉCIALE ANNÉE SHAKESPEARE : THE TRAGEDY OF OTHELLO : THE MOOR OF VENICE DE OR-SON WELLES

Mercredi 07/12séance spéciale The Princess and the Frog (la princesse et la grenouille), long-métrage d'animation de Ron Clements et John Musker, 2009, d'après d'après le livre de ED Baker et les frères Grimmaccès libre enfants et adultes

EVENEMENTS SPéCIAUX

Page 7: Programme cycle cinéma

◦ jeudi 20/10 13h30 ◦ ACCéS USAGERS UNIVERSITé LILLE

SÉANCE SPÉCIALE ANNÉE SHAKESPEARE : THE TRAGEDY OF OTHELLO : THE MOOR OF VENICE DE ORSON WELLESETATS-UNIS, FRANCE, ITALIE, MAROC, 1952, 1H33

Scénario: Orson Welles, Jean Sacha d’après William ShakespeareAvec : Orson Welles, Michael McLiammoir, Robert Coote, Suzanne Cloutier ...

Synopsis

A Venise, des noces ont lieu en secret entre le Maure Othello, général vénitien estimé par ses pairs, et la belle Desdémone, fille du sénateur Brabantio. Au fond de l’église, deux hommes se tiennent en retrait : Iago, l’of-ficier d’Othello qui voue à son supérieur une haine in-commensurable, et Roderigo, amoureux éperdu de Des-démone. Après leur union, Othello s’en va combattre la flotte turque, puis retrouve sa femme sur l’île de Chypre où il est nommé gouverneur. Le fourbe Iago est alors ré-solu à détruire le bonheur des jeunes mariés et va pour cela s’employer à manipuler leur entourage.

Le réalisateur-scénariste choisit de raconter l’histoire en flashback en filmant d’abord les funérailles de son héros au

lieu de suivre un récit linéaire comme la pièce ; puis il précipite le premier acte au moyen d’une mise en scène assez heurtée et d’un montage très vif jusqu’au discours que tient Othello au doge et aux dirigeants vénitiens pour justifier le mariage qu’il vient de conclure en secret avec la belle Desdémone, fille du riche Brabantio qui est ulcéré par cette union avec un «sous-homme» (car Nord-Africain d’origine et non catholique). (…)

Welles, à son sommet d’expressionnisme, ordonne la destinée tragique d’un homme à la fois considéré comme un héros - il est le sauveur de Venise contre les Turcs - et comme un étranger - son origine et sa couleur de peau le disqualifient aux yeux d’une société où la haine et les bas instincts humains (la lâcheté, le mépris, la vilénie, la vengeance, la trahison, le déshon-neur) s’incarnent en la personne de Iago à qui Welles charge de prononcer les premiers mots du film « Je hais le Maure. » DVD Classik

Pour aller plus loin :

http://www.dvdclassik.com/critique/othello-welles

Page 8: Programme cycle cinéma

◦ Jeudi 03/11 13h30 ◦ guerre civile ◦ accès libre

LINCOLN DE STEVEN SPIELBERGÉtats-Unis, 2012, 2H29D’après : Doris Kearns Goodwin Scénario : Tony Kushner, John Logan, Pauk WebbAvec : Daniel Dee-Lewis, Sally Field, Tommy Lee Jones, Joseph Gordon-Levitt

Le Lincoln que nous montre Spielberg est celui des quelques mois qui pré-cèdent son assassinat, le 15 avril 1865. La guerre de Sécession fait encore rage, opposant les Etats esclavagistes du Sud aux Nordistes abolition-nistes. L’Amérique est déchirée, mais elle a foi en son Président, aimé, ré-élu en novembre 1864. (…) Contre l’avis de tous ceux qui lui conseillent d’entretenir tranquillement sa popularité, il décide de lancer le combat pour l’adoption, par la chambre des représentants, du 13e amendement, qui abolira l’esclavage. Dans ce retentissement que Spielberg donne au destin de Lincoln, une belle volonté pédagogique s’exprime. A l’image de cette scène où le ré-publicain Thaddeus Stevens donne à sa compagne noire le texte du 13e amendement. Elle le lit alors à voix haute, dans l’intimité de leur chambre. Comme une lettre d’amour. — Frédéric Strauss Télérama http://www.telerama.fr/cinema/films/lin-coln,437441,critique.php

Il a été reproché à Spielberg d’avoir idéalisé le personnage de Lincoln :L’aspect économique de la guerre de Sécession est passé sous silence. Les Sudistes ont besoin d’exporter leur coton, et donc de l’esclavage, les Nordistes ont besoin de protéger leurs industries. En simplifiant, Spielberg déforme le sens de la guerre de Sécession pour en faire uniquement une bataille en faveur de l’égalité des races. « Lincoln avait déclaré que s’il fallait maintenir l’esclavage pour conserver l’Union, il le maintiendrait. Ce n’est qu’à partir de 1863-64 que l’abolition de l’esclavage est passée au premier plan. » (…) Ce n’est pas parce qu’on abolit l’esclavage que les Noirs sont devenus les égaux des Blancs. La meilleure preuve, c’est qu’il a fallu deux autres amendements, le quatorzième [citoyenneté accordée aux anciens esclaves] et le quinzième [droit de vote] pour qu’il y ait, enfin, une égalité théorique entre Noirs et Blancs. André Kaspihttp://www.telerama.fr/cinema/lincoln-vu-par-un-historien-en-simplifiant-spielberg-d-forme-le-sens-de-la-guerre-de-s-cession,92850.php

Pour aller plus loin :

BURNS, Ken (réal.). The Civil war. Paris : Arte France Développement, 2009. 4 DVD (11 h 20 min). DROIT-GESTION Espace Culture Vidéo Cote: 973 BUR CIV

DELBANCO, Andrew (éd.). The portable Abraham Lincoln (Andrew ed.). New York : Penguin, 2009. 369 p. ( Penguin classics) IEP Lille Salle de lecture Cote: 808.859 DEL

KEARNS GOODWIN, Doris. Lincoln, L’homme qui rêva l’Amérique. Paris : Michel Lafon, 2013.

KENEALLY, Thomas. Abraham Lincoln. Paris : Belin, 2013. 284 p. DROIT-GESTION Rez-de-chaussée Cote: 973 KEN

Page 9: Programme cycle cinéma

◦ Jeudi 10/11 13h30 ◦ guerre civile ◦ accès usagers université lille

NAISSANCE D’UNE NATION DE DW GRIFFITH 1915, N&B, MUET, 2H37Scénario : Thomas F. Dixon Jr, DW Griffith, Franck E. Woods ? d’après le roman «The clansman» de Thomas F. Dixon Jr.Avec : Miriam Cooper, Lillian Gish, Mae Marsh, Henry B. Walthall

Le destin de deux familles américaines prises dans la tourmente de la guerre de Sécession…

James Baldwin affirmait, dans « The devil finds work », que ce film est à la fois «un des grands classiques du cinéma américain» et «une tentative de justifica-tion élaborée de meurtres de masse». Comme « le Triomphe de la volonté » de Leni Riefenstahl, ce film est à la fois un tour de force technique et une abjection morale, qui illustre à merveille la pensée raciste: violente, paranoïaque, névro-tique sur le plan sexuel, sentimentale et absurde. http://www.slate.fr/story/100367/naissance-nation-film-histoire-etats-unis-censure

A la fin de l’année 1917, ce film avait rapporté 60 millions de dollars, une somme alors inégalée. Mais il avait également déclenché des torrents de détes-tation comme jamais (et comme on n’en verrait plus) pour la manière dont il dépeignait la Reconstruction (celle du Sud après la guerre de Sécession), dans laquelle les personnages noirs étaient présentés comme des prédateurs sexuels et des voyous avides de revanche, les anciens propriétaires d’esclaves comme de pauvres victimes et les membres du Ku Klux Klan comme des chevaliers blancs. Roy E. Aitken, un des producteurs du film, avait décrit « Naissance d’une na-tion » comme «le film le plus polémique de l’histoire des États-Unis».

«  Naissance d’une nation  » systématisa pour longtemps les stéréotypes noirs cinématographiques. Certes, le racisme avoué du film qui se veut à la gloire

de l’histoire aryenne- fut l’objet de violentes protestations de la part des communautés noires et des blancs libéraux ; les copies européennes furent interdites ou censurées. Rien n’y fit pourtant : le film de Griffith joua un rôle fondateur dans la typologie des noirs à Hollywood (…) . Cette typologie des Africains-américains a été l’objet de nombreuses analyses (…) Ces stéréotypes se sont organisés autour de deux axes : une série de représentations paternisantes et méprisantes faisant des Noirs des personnages soumis et dociles. Une autre série, qui a vu le jour plutôt après la guerre de Sécession, enracinée dans la haine et la peur., voit les noirs comme des êtres dangereux pour les institutions et surtout pour les femmes blanches. Anne Marie Bidaud. Hollywood et le rêve américain : cinéma et idéologie aux Etats-unis. Paris : Armand Colin, cop. 2012

L’union du nord et du sud est scellée dans le film à partir du rejet d’éléments considérés comme étrangers à l’identité américaine, à savoir les Noirs. Les Noirs, interprétés dans leur majorité par des Blancs grimés, représentent dans l’économie idéologique du film (en retirant au mot idéologie toute valeur scientifique ou historique) leur propre « race », mais aussi et plus largement tous les éléments susceptibles de pervertir de l’extérieur l’unité et l’identité américaines. Le contenu politique de cette partie sera consi-déré, selon qu’on le prend plus ou moins au sérieux, comme nuisible ou comme nul, voire même comme absurde, étant donné l’évolution réelle de l’histoire des Etats-Unis. Jacques Lourcelles, dictionnaire Larousse du cinéma

Pour aller plus loin :

BIDAUD. Anne Marie Hollywood et le rêve américain : cinéma et idéologie aux Etats-Unis. Paris : Armand Colin, cop. 2012.

BALDWIN, James. The Devil Finds Work. The dial press, 1976.

avertissement : cette projection vise à étudier la portée cinémato-graphique et historique de l'oeuvre, elle sera encadrée

par des spécialistes

Page 10: Programme cycle cinéma

◦ Jeudi 17/11 13h00 ◦ esclavage ◦ accès usagers université lille

Gone with the wind (autant en emporte le vent) de Victor flemingÉtats-Unis, 1939, 3H39 MINDiffusion en 2 parties avec une pause de 10 minutes8 Oscars en 1940 (meilleur film, réalisateur, adaptation, actrice, actrice de second rôle et Oscars techniques)Scénario : Sidney Howard d’après le roman de Margaret Mitchell, Co-scénaristes : George Cukor, Sam Wood (non crédités)Avec : Vivien Leigh, Clark Gable, Leslie Howard, Olivia de Havilland

Synopsis

Dans le Sud, près d’Atlanta, en 1861, les O’Hara sont de riches pro-priétaires d’une plantation de coton, Tara. Scarlett, l’une de leurs filles, est une jeune personne coquette et égoïste, qui est amoureuse, ou se croit amoureuse, du délicat Ashley. Un amour attisé par la jalousie, car le jeune homme est fiancé à la cousine de Scarlett, la douce et indulgente Melanie Hamilton. Scarlett est courtisée par un aventurier douteux, trafiquant et profiteur de guerre, mais en même temps généreux, viril et réellement épris d’elle : Rhett Butler. La guerre arrive, et le domaine de Tara souffre cruellement de la vic-toire nordiste. Scarlett, dont le père meurt, devient un tyran familial

qui veut relever Tara de sa ruine.

Publié en 1936, le gros roman de Margaret Mitchell, qui évoque la Georgie du Nord au temps de la guerre de Sécession, fut un succès mondial et intéressa vite le cinéma. Nous savons que ce film fut l’enfant chéri de son producteur David O. Selznick, qui contrôla tout, le choix des acteurs, le scénario, le style de l’image, et remplaça les deux réalisateurs initialement prévus, Sam Wood, puis George Cukor, jugés trop tendres et sans poigne, pour mettre à leur place l’autoritaire Victor Fleming (...). Selznick voulait faire d’Autant en emporte le vent (Gone with the Wind) le grand succès du parlant, en revenant sur un épisode central de l’histoire américaine, la seule guerre «officielle» menée sur le territoire des États-Unis. Visuellement, le film se conforme à une grammaire académique et à une esthétique de carte postale historique assez imper-sonnelle, dont les couleurs chromo ont été choisies comme telles. De fait, cette esthétique ainsi que la direction d’acteurs du peu tendre Victor Fleming servirent le film, en mettant en valeur la rudesse des situations et des caractères.(...)Le film fut un titre de honte pour beaucoup de Noirs américains, non seulement par son approche sudiste de la guerre de Sécession, mais aussi pour avoir valu à Hattie McDaniel un oscar du meilleur second rôle dans le rôle de la nourrice de Scarlett. Une nounou forte en gueule, certes, mais esclave tout de même et contente de l’être, conforme à une image niaise des afro-américains. Ce n’était qu’un petit progrès par rapport à la vision raciste de l’autre film épique avec lequel Selznick avait voulu rivaliser, la Naissance d’une nation (The Birth of a Nation, 1915), de David Wark Griffith.Source Encyclopédie Universalis

Autant en emporte le vent part d’un mythe (le Vieux Sud), fait mine, à l’aide du personnage de Rhett Butler, de le détruire, puis s’emploie, avec celui de Scarlett O’Hara, à le reconstruire. En quoi le film se conforme à une réalité historique, celle de l’érection même du mythe sudiste : c’est la défaite militaire des Confédérés qui, transformant la Cause en cause perdue, lui donna l’aura séductrice de la nostalgie. Source Larousse, dictionnaire des films

Pour aller plus loin :

MITCHELL, Margarett. Gone with the Wind. London : Macmillan Publishers, 2003. 64 p. «Autant en Emporte le Vent est-il un film raciste ?». RT [en ligne]. 25 juin 2015. Consultable sur : https://francais.rt.com/international/3675-autant-emporte-vent-est-il-raciste (consulté le 22/08/2016)

Page 11: Programme cycle cinéma

◦ Jeudi 24/11 13h00 ◦ SEGRÉGATION ◦ ACCéS USAGERS UNIVERSITE LILLE

pINKY (L’HERITAGE DE LA CHAIR) DE ELIA KAZANÉtats-Unis, 1949, noir et blanc, 1H41Suivi de MISSISSIPPI BURNING ALAN PARKER DE ALAN PARKER,

scénario : philip dunne, dudley nichols, d’après le roman de cid ricketts sumner avec : jeanne crain, ethel barrymore, ethel waters …

Synopsis

Pinky, une jeune infirmière, vient d’obtenir son diplôme dans une uni-versité du nord des Etats-Unis interdite aux Noirs. Pourtant, malgré la blancheur de sa peau, Pinky est bien une descendante d’esclave noir. Aussi, lorsqu’elle tombe amoureuse de Thomas Adams, un médecin de l’université, persuadée que son origine raciale compromet leur relation, elle retourne dans le Sud, auprès de sa grand-mère. Là, elle devient l’in-firmière de Miss Em, une Blanche riche et âgée qui la prend en affec-tion...

Plusieurs des films de Kazan révèlent une croyance en la force du droit, marque des premiers amendements de la Constitution étasunienne. C’est ce qui permet à la jeune métisse Pinky - héroïne de L’héritage de la chair - de défendre son héritage dans un sud raciste et d’obtenir gain de cause devant un juge blanc. http://lesmistons.typepad.com/blog/2010/07/festival-internatio-nal-du-film-de-la-rochelle-une-retrospective.html

Kazan signe là sans doute le film le plus réussi sur le drame du « passing ». Ce terme désigne ce phénomène qui voyait des noirs nés avec une peau très claire tenter de dépasser leur condition en se faisant passer pour des blancs. http://chroniqueducinephilestakhanoviste.blogspot.fr/2015/03/lheri-tage-de-la-chair-pinky-elia-kazan.html

D’après la théorie de l’hypodescendance, un postulat longtemps partagé par bon nombre d’Etats du Sud, une seule goutte de sang noir (la « one drop rule ») vous relègue définitivement au rang de groupe inférieur, la classification impliquant automatiquement une hiérarchisation. Quelques films ont osé aborder ce sujet éminement transgressif parmi lesquels (…) Pinky, réalisé en 1949 par Elia Kazan que Saryl Zanuck, alors producteur à la fox, choisit personnellement (John Ford qui avait une vision trop caricatural des noirs fut évincé). Pour ménager le public (ces films furent tout de même condamnés dans le Sud), les rapports entre Noirs et Blancs sont visuellement évités par des subterfuges. En 1949, Joseph Breen ne s’est pas opposé au film de la Fox mais insista pour qu’on évite les contacts physiques entre Noirs et Blancs. Elia Kazan utilisa donc habilement la mise en scène pour isoler les deux « races » en jouant avec la profondeur de champ, ou, dans le cadre, par la présence d’objets matériels, une table par exemple, entre les personnages concernés.Anne Marie Bidaud Hollywood et le rêve américain : cinéma et idéologie aux Etats-Unis

Pour aller plus loin :

SUMNER, Cid Ricketts. Quality. Bantam Books, 1947. 278 p.

LARSEN, Nella. Passing (1929). Association France-Amérique, 2009. 202 p.

Page 12: Programme cycle cinéma

◦ Jeudi 24/11 ◦ SéGRéGATION ◦ accès libre

MISSISSIPPI BURNING ALAN PARKER DE ALAN PARKERETATS-UNIS, 1989, 2H08Précédé de pINKY (L’HERITAGE DE LA CHAIR) DE ELIA KAZANScénario : Chris GerolmoAvec : Gene Hackman, Willem Dafoe, Frances MacDormand …

Synopsis

1964, dans une bourgade de l’État du Mississip-pi. Trois militants pour les droits civiques dis-paraissent sans laisser de traces. Deux agents du FBI se lancent dans l’enquête en employant des méthodes différentes. Homme d’expérience, Ru-pert Anderson procède en douceur, tandis que par idéalisme, son jeune collègue, Alan Ward, agit avec maladresse et précipitation, mobilisant trop tôt d’importants effectifs, ce qui fait grimper d’un cran la tension déjà élevée de la ville : un Noir, interrogé sans discrétion par Alan, se fait ensuite tabasser, des églises et des maisons sont incendiées. Pendant ce temps, Rupert, qui continue d’enquêter

dans l’ombre, croit de plus en plus à la culpabilité du shérif et de son adjoint...

Le scénario s’inspire d’une histoire vraie : l’assassinat de trois jeunes militants des droits civiques dans le comté de Neshoba, Mississipi, le 21 juin 1964. A cette date, les lois dites «Jim Crow» - série de lois promulguées dans les états du sud des Etats-Unis entre 1876 et 1964 - distinguaient les citoyens en fonction de leur appartenance raciale et imposaient la ségrégation dans les écoles et les lieux publics. Elles seront abolies par le Civil Rights Act signé par le Président Johnson le 2 juillet 1964.

Le 21 juin 1964, Goodman, Chaney et Schwerner se rendent sur les ruines d’une église incendiée par le Klu Klux Klan (KKK) et ils rencontrent des Noirs ayant subi de multiples violences, victimes de la haine raciale particulièrement vivace dans le Mississippi. Dans l’après-midi, les trois jeunes militants sont arrêtés par la police locale pour un prétendu excès de vitesse. Ils sont relâchés en pleine nuit, après plusieurs heures passées au poste de police. Pris en chasse par deux véhicules conduits par des membres locaux du Ku Klux Klan, ils sont rattrapés et emmenés dans un endroit isolé, où Michael Schwerner et Andrew Goodman sont tués d’une balle dans la poitrine et James Chaney, roué de coups avant d’être lui aussi abattu.

Lors du procès tenu en 1967, la plupart des inculpés virent les charges retenues contre eux levées. En 2005, l’affaire « mis-sissippi burning» revint sur le devant de la scène judiciaire avec la comparution en justice de l’ancien membre du Klu Klux Klan Edgar Ray Killen, accusé d’avoir commandité et organisé le meurtre des trois jeunes militants des droits civiques en 1964. Il fut condamné à 60 ans de prison.http://www.ac-grenoble.fr/lycee/vincent.indy/IMG/pdf_mississippi_burning.pdf

Le scénario de Chris Gerolmo a donné lieu plus tard à une novelisation

Pour aller plus loin :

NORST Joël. Mississippi Burning [d’après Chris Gerolmo]. J’ai lu, 2001.

FEFERBERG, Eddy. Mississippi burning, 1964 : un cliché aux allures anodines, un épisode tragique de l’histoire améri-caine. Académie de Grenoble [en ligne]. 9 janvier 2011. Consultable sur : http://www.ac-grenoble.fr/lycee/vincent.indy/IMG/pdf_mississippi_burning.pdf

Page 13: Programme cycle cinéma

◦ Jeudi 01/12 13h30 ◦ SéGRéGATION ◦ accès libre

IN THE HEAT OF THE NIGHT (DANS LA CHALEUR DE LA NUIT) DE NORMAN JEWISONEtats-Unis, 1967, 1H47Suivi du SILENCE ET DES OMBRES DE ROBERT MULLIGAN

Scénario: Stirling Silliphant, d’après In the heat of the night de John BallAvec : Sidney Poitier, Rod Steiger ...Musique : Quincy Jones, Oscar de la meilleure adaptation 1968 Avec : Miriam Cooper, Lillian Gish, Mae Marsh, Henry B. Walthall

Synopsis

En voyageant dans le sud profond, Virgil Tibbs, enquêteur noir de la brigade criminelle de Philadelphie, se laisse involontairement entraî-ner dans l’enquête sur le meurtre d’un homme d’affaires influent. Il est tout d’abord accusé du meurtre, avant qu’on lui demande de résoudre l’énigme  ! Mais débusquer l’assassin se révèle être une tâche difficile, surtout lorsque ses efforts sont sans cesse anéantis par le shérif de la ville, un homme sectaire. Ni l’un ni l’autre ne peut résoudre le cas tout seul. Laissant de côté leurs différences et leurs préjugés, ils unissent leurs forces dans une course désespérée contre la montre pour décou-vrir la terrible vérité…

Connu pour ses opinions progressistes, Norman Jewison est approché par le producteur Walter Mirisch pour mettre en scène un script audacieux de Stirling Silliphant (venu aussi de la télévision, alors véritable vivier de talents) basé sur un roman de John Ball. Il était effectivement plutôt aven-tureux au cœur des sixties de s’attaquer de front au problème des droits civiques des Noirs, d’autant plus que le script vise de plein front le Sud des Etats-Unis et notamment l’Etat du Mississippi. Le risque était pourtant calculé puisque le producteur a démontré au studio United Artists que le film pourrait parfaitement être rentabilisé grâce à l’aura de Sidney Poitier, alors en pleine ascension, et ceci même si les Etats du Sud refusaient de projeter le film. De même, le tournage s’est intégralement déroulé dans un

Etat du Nord afin d’éviter des heurts avec une population locale encore trop sensible au sujet du racisme. Norman Jewison gagne son pari sur de nombreux plans. Tout d’abord, il parvient à retracer avec un nombre conséquent de détails justes l’ambiance chaude, moite et délétère d’un certain Sud, gangrené à la fois par la misère sociale, le manque d’éducation et une forme d’atavisme. Il plonge dans cet univers qu’on croirait issu du 19ème siècle un policier noir venu de Philadelphie, en proie à la méfiance et au racisme des autochtones qui ne supportent pas le renversement des valeurs opéré dans les années 60.http://www.avoir-alire.com/dans-la-chaleur-de-la-nuit-la-critique-du-film-et-le-test-blu-ray

Pour aller plus loin :

BALL, John. In the Heat of the Night. New York, Harper & Row, 1965. 184 p.

Page 14: Programme cycle cinéma

◦ Jeudi 01/12 ◦ SEGRÉGATION ◦ ACCéS USAGERS UNIVERSITE LILLEPrécédé par IN THE HEAT OF THE NIGHT DE NORMAN JEWISON

DU SILENCE ET DES OMBRES de Robert MulliganÉTATS-UNIS, 1963, 2H09

Scénario: Horton Foote d’après: le roman Ne tirez pas sur le merle moqueur (To Kill a Mockingbird) de Harper Lee (prix Pulitzer)Avec : Gregory Peck, John Megna, Frank Overton ...Oscar de la meilleure adaptation 1963

Synopsis

Un avocat sudiste plutôt modéré doit défendre un Noir accusé de viol…

« Basée sur le roman éponyme d’Harper Lee, l’histoire de ce film se déroule dans une petite ville indolente de l’Alabama en 1930. Elle est racontée par la fille d’un avocat (Atticus Finch) désigné pour défendre un homme Noir (Tom Robinson), accusé d’avoir violé une femme blanche. Sorti deux ans avant l’adoption du Civil Rights Act qui interdit la ségréga-tion raciale dans plusieurs domaines, le film a été acclamé, il obtint l’os-car de la meilleure adaptation et l’acteur principal, Gregory Peck, celui du meilleur acteur.La seconde partie du film se range dans le genre «  courtroom drama » bien connu aux États-Unis. Il met en scène le procès de Tom Robinson, où la ségrégation de droit se matérialise (les Blancs étant assis dans la salle, les Noirs n’ayant accès qu’aux balcons) et où règne l’injustice raciale. Les échanges mettent en évidence le caractère infondé et même inventé de l’accusation.Le titre original fait référence au proverbe américain : « c’est un péché de tuer un oiseau moqueur ». L’oiseau moqueur, c’est l’innocence, la fraîcheur d’âme, l’idéalisme… Le film en appelle à « envisager les choses du point de vue de l’autre » à une époque où l’on essaie de « déségréguer » le Sud. »« to Kill a Mockingbird (Du Silence et des Ombres, Robert Mulligan,

1962): une figure du juge équivoque », par Laura, chercheuse au Centre de droit public. ULB Faculté de droit et de criminologie (représentation du juge à l’écran) http://www.arcdroit.ulb.ac.be/Analyse_Du_silence_et_des_ombres.html

Du silence et des ombres traite de la justice à travers son beau personnage d’avocat, qui incarne la foi inébranlable dans le droit comme régulateur de la société et dans un système judiciaire censé donner à tout citoyen les mêmes chances. À ce titre, Atticus n’est pas sans rappeler le jeune Abraham Lincoln de Vers sa destinée de John Ford. Tous deux font face, avec la sérénité qu’implique la certitude de servir une juste cause, à une foule prête à lyncher un homme sans autre forme de procès ; et ils doivent affronter des situations douloureuses, dans lesquelles l’application du droit n’est plus le meilleur moyen de faire prévaloir la justice véritable… J.D Nuttens, Positif

Pour aller plus loin :

FRENCH, Albert. Billy (1995). Paris : Gallimard, 1998. 274 p. (collection Folio)

LEE, Harper. Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur. Paris : Le Livre de poche, 2007. 447 p. (Le Livre de poche). DROIT-GESTION Cote : 843 LEE NE

Page 15: Programme cycle cinéma

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