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110 programme janv./fév. 2015 www.ombres-blanches.fr librairie en ligne à toulouse – librairie en ville ombres blanches Eugène Cuvelier, Arbres et Rochers de la forêt de Fontainebleau sous la neige (détail).

programme janv./fév. 2015 - Ombres Blanches

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www.ombres-blanches.fr librairie en ligneà toulouse – librairie en ville

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Eugène Cuvelier, Arbres et Rochersde la forêt de Fontainebleau sous la neige(détail).

l a v o i x l a l e t t r e 3Insurrection de la poussière Hélène Cixous

jeudi 22 janvier à 18 h Rencontre avec Hélène Cixous autour de son œuvre et particulièrement des livres Homère est morte (Galilée 2014) et Insurrection de la poussière (correspondance avec Adel Abdessemed), (Galilée 2014).

Hélène Cixous est drama-turge, née à Oran en Algérie. Elle mène une carrière universitaire à l’Université Paris VIII, où elle crée et dirige le Centre d’études féminines. Avec Michel Foucault, elle crée le Groupe information-prison et elle travaille avec Jacques Derrida dans le cadre du Collège international de philosophie. Les pièces qu’elle écrit sont principalement destinées à une mise en scène par le Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine.

Homère est morteJ’ai trois cahiers dont Ève est la reine, la ruine, l’héroïne. Ma mère les a semés afin que je ne meure pas de sa fin pendant le premier désert. Ève n’a jamais rien fait exprès. Elle accorde. Elle laisse faire. Elle est la grâce même. Ces cahiers ont l’utilité qui est la vertu de ma mère. Ils n’ont pas d’autre souci que d’accompagner les voyageurs et d’aider à mieux trépasser. Quand maman me lan-cinait de février à mai, me disant continuellement aidemoiaide-moiaidemoi, des centaines de fois par jour, quand allongée dans sa barque elle me requérait, penchée sur elle, au plus étroit, après avoir abaissé les barreaux du lit de métal je disais avec une intensité égale à la sienne, « dis-moi ce que tu veux que je fasse pour toi, je le ferai ». Et elle : « Rien. »J’ai fait ces Riens. Les voici.

Sur Adel Abdessemed« À quoi reconnaît-on un artiste ? À son art du départ. Il ne se pose que le temps de dessiner, sur son atelier-rocher, puis sitôt la fécon-dation opérée, il reprend les airs.

À Adel il a été accordé la force et la chance du savoir-partir avant la pétrification, avant la paralysie, avant la glaciation des pulsions. Se-tirer-de-Batna, comme le plu-vier joycien se tire de Dublin dans Ulysses. C’est son premier acte de souveraineté, sa première signa-ture. Plus tard il devient le poète compassionné des fugitifs. Ces peuples qui sont prêts à mourir sur une barque trouée pour s’arra-cher au bagne natal, ces cargaisons d’âmes qui sont décidées à risquer la mort pour s’évader de la mort, il

a été destiné à s’en faire le chantre au charbon.Un jour il aperçoit l’embarcation « Fatalité » chargée de sacs pou-belles : la métamorphose des êtres humains en déchets s’effectue sous son regard prophétique. Heu-reux l’artiste heureux qui ne perd pas de vue le malheur.Il est capable de mettre le feu à la poussière. Il vole la vie à la mort.Ce livre est un partage de feu entre Adel et moi. » n

Hélène Cixous

l e s r e n c o n t r e s d ’ o m b r e s b l a n c h e s

jeudi 8 janvier/18 hPhilippe Djian, Chéri-Chérip. 7

samedi 10 janvier/10 h 30Atelier de poésie avec B. Ponetp. 28-29

Samedi 10 janvier à 14 h au caféVernissage Brouhaha p. 31

samedi 10 janvier/17 hFrancis Ricard, Jaurès le bal républicainp. 6-7

lundi 12 janvier/17 hIsy MorgenszternLeçon de philosophiep. 29

mardi 13 janvier/18 hM.-L. Cohen, D. CohenUne âme juivep. 28

mercredi 14 janvier/14 h 30Assim et Simon de Inès Fehnerp. 26-27

mercredi 14 janvier/18 hAntoine de BaecqueLa traversée des Alpesp. 16

jeudi 15 janvier/18 hGuillaume LachenalLe médicament qui devaitsauver l’Afriquep. 19

vendredi 16 janvier/18 hYves CharnetQuatre boules de jazzp. 6

samedi 17 janvier/16 h 30Colette MazabrardMonologue de la bouep. 5

samedi 17 janvier/18 h 30Lecture Lars Noren/N. NauzesLe temps c’est notre demeurep. 25

lundi 19 janvier/10 hAtelier d’écriture P. Berthautp. 8-9

lundi 19 janvier/17 h 30Henri PradeLes irréguliers de la littératurep. 31

lundi 19 janvier/18 hY. Morvan et S. MazauricIstanbul 2023p. 26

mardi 20 janvier/18 hDidier Fassin, L’ombredu monde p. 18

mercredi 21 janvier/18 hDominique JameuxChopin ou la fureur de soip. 10-11

jeudi 22 janvier/18 hHélène CixousHomère est mortep. 3

vendredi 23 janvier/18 hIsabella CheccagliniÀ propos de Djuna Barnesp. 8

vendredi 23 janvier/20 h 30Pierre Brunot, Marie-JeanSauret, Du divin au divan, p. 21

samedi 24 janvier/12 h 30Scène Slam, p. 30

samedi 24 janvier/17 hPatrick Autréaux, Les irréguliersp. 10

lundi 26 janvier/17 hAntoine Lilti, Figures publiques : l’invention de la célébritép. 24

lundi 26 janvier/17 h 30Y. Le pestiponClassiques au détailp. 30

mardi 27 janvier/14 h 30Lire et faire lirep. 26-27

mardi 27 janvier/18 hJean-Pierre BarouLa guerre d’Espagne ne fait que commencerp. 17

mercredi 28 janvier/18 hAnne Wiazemsky, Un an aprèsp. 4

jeudi 29 janvier/18 hJean-Jacques RosatSur Bertrand Russellp. 22

vendredi 30 janvier/18 hG. Szwec, S. PelissierLes galériens volontairesp. 20

lundi 2 février/17 hIsy MorgenszternLeçon de philosophie, p. 29

mardi 3 février/18 hAntonio MorescoLa petite lumière, p. 15

mercredi 4 février/18 hÀ la Médiathèque Cabanis

Kamel DaoudMeursault, contre-enquêtep. 13

mercredi 4 février/18 hQuentin Jouret, Revue Blanchep. 27

jeudi 5 février/18 hM. Riboulet, V. AubouyLecture de Proust, p. 11

vendredi 6 février/18 hRocco Femia, Pierre CadarsLes éditions EDITALIEp. 14

lundi 9 février/17 h 30Henri PradeLes irréguliers de la littératurep. 31

mardi 10 février/18 hAntonia Susan Byatt, p. 9

mercredi 11 février/18 hÉric VuillardÉcrivain et cinéastep. 12

jeudi 12 février/17 hAu Théâtre Garonne

Bernard Stiegler, La société automatique, p. 23

vendredi 13 février/18 hZiad MajedSyrie, la révolution orphelinep. 16-17

samedi 14 février/17 h 30Georges VieilledentUn médecin de campagnep. 18-19

lundi 16 février/10 hAtelier d’écriture P. Berthautp. 8-9

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Les rencontres se tiennent dans la salle des débats de la librairie à l’exception de :

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Monologue de la boue Colette Mazabrard

samedi 17 janvier à 16 h 30 Rencontre avec Colette Mazabrard autour de son ouvrage Monologue de la boue paru aux éditions Verdier.

54Un an après anne WiazeMsky

mercredi 28 janvier à 18 h Rencontre Anne Wiazemsky à l’occasion de la parution de son roman Un an après aux éditions Gallimard.

Anne WiAzemsky est née à Berlin en mai 1947. Elle débute très jeune sa carrière artistique comme actrice de cinéma, en jouant avec Robert Bresson, Pier Paolo Pasolini, Philippe Garrel ou Jean-Luc Godard (dont elle sera l’épouse). Depuis 1988, année de la publication de son premier recueil de nouvelles (Des filles bien élevées, Gallimard), Anne Wia-zemsky s’est tournée vers l’écri-ture et a publié plusieurs romans à caractère autobiographique, tous édités chez Gallimard, dont Canines (1993) et Une poignée de gens (1998). Deux adaptations cinématographiques ont été réa-lisées d’après les romans d’Anne Wiazemsky : Hymnes à l’amour (Jean-Paul Civeyrac, 2003) et Je m’appelle Elisabeth (Jean-Pierre Améris, 2006).

Histoire de la finCe roman est la suite d’Une année studieuse. Nous sommes en février 1968. Le couple Wia-zemsky-Godard vient de s’installer dans un appartement en duplex qui donne sur l’église Saint Séve-rin. Dans ce récit, la narratrice va raconter comment leur mariage s’est peu à peu étiolé au cours de l’année, qui suivit leur installation, jusqu’à leur séparation en 1969. Cette histoire de la fin d’une his-toire d’amour hors normes est enrichie par tous les événements auxquels participent le couple durant ces quelques mois. Des événements majeurs tels que les manifestations pour la défense de la Cinémathèque d’Henri Langlois et celles particulièrement spec-taculaires de mai 1968. Le point

Colette mAzAbrArd est née en 1964, elle enseigne les lettres dans un lycée toulousain. Elle publie des textes et des pho-tographies sur le blog Les Vies de Brez.

Réinventer une vieUne femme marche seule, de frontière à frontière, de Bou-logne-sur-Mer à la Belgique, du nord de la France au Jura, des Ardennes à la Suisse ; puis plein ouest, vers une fin de terre, au-delà de Saint-Jacques-de-Com-postelle. Elle s’enfonce dans le paysage et s’y confond, se fait brume et pluie, terre, humus, boue. Les nuits dans les forêts dictent ses jours. La marche peuple sa solitude de la compa-gnie des bêtes, de conversations entendues dans les cafés ou d’échanges sur les chemins. Ses pas heurtent des mots, lèvent des souvenirs, épuisent l’absence et les séparations, fatiguent le corps dans une tentative farouche de se réinventer une vie. n

Extrait – Nuit 11« Les mouches apparues ce soir promettent sans doute, com-pagnes de voyage, un orage. Croassement des corbeaux, un tracteur travaille, des sabots frappent le sol. Nature généreuse offre des mirabelles, une herbe drue pour dormir, une haie pour s’abriter du vent. Des framboises, une belette. »

de vue de Anne Wiazemsky, très fort et très intéressant, jette un regard décalé et authentique sur ces événements dont elle a été le témoin direct. Par ailleurs, la nar-ratrice réalise le portrait de nom-breux artistes et intellectuels, qui occupent aujourd’hui une place centrale dans le paysage culturel : Bertolucci, Pasolini, Deleuze, Truf-faut, les Rolling Stones… Le texte se divise en deux parties. La pre-mière se déroule presque entière-ment à Paris et couvre l’intégralité des épisodes de Mai 68. La deu-xième procède par séquences, montrant l’éloignement progres-sif des deux amants, alors que le

couple sillonne le monde pour répondre aux sollicitations dont est assailli le cinéaste : Londres, New-York, Montréal… Le récit se termine par un épisode dra-matique. Au cours d’une dispute, Jean-Luc Godard tente de mettre fin à ses jours en avalant des som-nifères. Horrifiée par cette scène et la jalousie envahissante de son mari, Anne comprend que leur mariage est voué à l’échec. Ils se séparent quelques mois plus tard. Avec ce livre, Anne Wiazemsky boucle de manière remarquable et bouleversante le cycle roma-nesque entamé avec Jeune fille. n

l e ç o n d e s t y l el e ç o n d e s w i n g

Chéri-Chéri PHiliPPe djian

jeudi 8 janvier à 18 h Rencontre avec Philippe Djian autour de son roman Chéri-Chéri paru aux éditions Gallimard.Rencontre organisée en partenariat avec le TNT à l’occasion des représentations de la piècede Martin Crimp (traduction de Philippe Djian).

Quatre boules de Jazz yves CHarnet

vendredi 16 janvier à 18 h Rencontre musicale avec Yves Charnet à l’occasion de la parution de son ouvrage Quatre boules de Jazz paru aux éditions Alter Ego. La rencontre sera animée par Olivier Carrérot et accompagnée des musiciens Augustin Charnet au clavier, et Éric Lareine au chant.

« Le chanteur Nougaro.J’aurai littéralement été habité. Cet enchanteur de ma jeunesse dans les cordes. J’aurai vraiment été à la merci de cette voix. Fas-ciné par ses gestes lyriques. Ce boxeur frappait à l’âme. Comme d’autres au ventre. Ce boxeur de syllabes vous touchait, en chan-tant, à cet endroit où c’est pareil. L’âme, le ventre. Il n’y allait pas de main morte. Quatre boules de

jazz. J’ai fini par mélanger toutes les nougasongs du bluesman. Pot pourri de mes proses rongées de rimes. Serai-je parvenu, dans ce livre, à capter la fréquence-Nou-garo. Sa pensée soufflée jusque dans mes plus intimes fibres. « Mon seul chanteur de blues » n’est pas mort. Son alchimie du verbe swingué. Le lyrisme est une fête. Rimes ou prose. » n

Yves CHarnet

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yves CHArnet est né en 1962 à Nevers. Ancien élève de l’École Normale Supérieure, il est depuis 1996, professeur de culture géné-rale à SupAéro Toulouse. Spécialiste de la poésie moderne de Baude-laire à nos jours, il intervient régu-lièrement dans des colloques et des revues. Il s’est engagé depuis son premier livre, Proses du fils (Table Ronde, 1993) dans une œuvre autobiographique aux confins de la prose et de la poésie. Il a notam-ment publié aux éditions la Table ronde Petite Chambre (2005), Lettres à Juan Bautista (2008) et La tristesse durera toujours (2013) ainsi qu’Au diable vauvert en 2012 Miroir de Julien L.

SouvenirsCe livre est fait des partages et des souvenirs de l’auteur Yves Char-net avec son ami Claude Nougaro. Mais, à lire ce texte de présenta-tion, écrit par Yves Charnet, on comprendra que c’est aussi, sur-tout, beaucoup plus que cela.

PHiliPPe djiAn est l’auteur de plus d’une dizaine de romans aux éditions Gallimard, citons entre-autres Incidences (adapté récem-ment au cinéma par les frères Lar-rieux sous le titre L’amour est un crime parfait), Vengeances, (2011), Oh (2012), Love Song (2013).

Leçon de style« Depuis les quelques trente-cinq ansqu’il écrit et publie, Philippe

Djian, écrivain populaire, n’a pas eu à renoncer à la langue française telle qu’à l’Académie on la défend, puisqu’il s’en est d’emblée tenu le plus loin pos-sible. Se plaçant même délibé-rément hors de la littérature du moins est-ce en ces termes que Gallimard, son éditeur aujourd’hui, refusa en 1978 son premier roman. Plus de trois décennies ont passé, et ses contempteurs, de moins en moins nombreux, tout de même, continuent de lui faire reproche de cette écriture qu’ils estiment relâchée, de son vocabulaire décrété vul-gaire, semblant ignorer qu’ils font là au romancier un com-pliment magistral. À 65 ans, si Djian n’est définitivement plus le romancier marginal et rebelle de Bleu comme l’enfer ou de 37°2 le matin, s’il est reconnu comme une figure majeure dans le pay-sage du roman contemporain, il n’est jamais devenu ce qu’on appelle un classique. Définitive-ment sauvé de la statufication par le perpétuel souci qui l’anime d’être en prise directe avec la réalité la plus contemporaine, comme littéralement branché sur elle. Et par l’obsession, assis seul à sa table de travail, jour après jour, mois après mois, année après année, oui, Djian est un forçat de l’écriture, de chercher sans fin les mots et le rythme qui diront une vérité, par essence jamais figée, sur l’expérience humaine et le monde d’aujourd’hui, la vie dans toutes ses dimensions, y compris les plus triviales.

Le critique Pierre Lepape ne s’y trompait pas, diagnostiquant, dès 1991 : « Les puristes peuvent ricaner ; demain, les enfants des écoles, s’ils lisent encore, appren-dront chez Djian ce que nombre des meilleurs jeunes écrivains d’aujourd’hui y ont déjà trouvé : une leçon de style. » Pour dire la vérité, il n’est pas sûr que les romans de Djian soient à mettre entre les mains des enfants. Ainsi de son dernier opus, le savou-reux et nerveux Chéri-Chéri, ou la drôle d’histoire d’un écrivain qui, le soir, se travestit en femme pour faire son show dans un caba-ret. Où l’on retrouve le mélange de noirceur et d’alacrité, de bur-lesque et de désenchantement qui est la griffe de Djian. » n

natHalie Crom, Télérama

jaurès le bal républicainFranCis riCard, les Grandes bouCHes

samedi 10 janvier à 17 hRencontre avec Francis Ricard et Les Grandes Bouches autour de la présentation du livre-disque Jaurès le bal républicain aux Éditions Le Passage. À cette occasion Les Grandes Bouches interpréteront quelques chansonset textes du CD. Ce moment musical sera précédé d’un entretien avec le public à propos de Jaurès et des textes des chansons.

Francis ricard né en 1947 est poète et professeur de lettres. Il a notamment publié aux édi-tions L’Harmattan La boîte noire (2001), L’heure juste (2002) et En un seul souffle (Cheyne, 2007). Sa poésie se caractérise par un refus à se résigner et la colère contre le prêt-à-penser ordinaire.Les Grandes Bouches, funambules de la corde vocale sont reconnus pour leur tra-vail autour du chant polypho-nique et militant. Membres fondateurs du groupe Motivés, ambassadeurs de la chanson citoyenne et festive, ils ont joué en France et à l’étranger, là où les luttes sociales pouvaient être accompagnées par leurs chan-sons.

Jean Jaurès chantait. Il chantait juste et fort. Il a bondi sur une table, en 1896, lors de l’inauguration de la Verrerie Ouvrière d’Albi, pour entonner La Carmagnole et signifier ainsi, à la fois son exultation de voir menée à bien une œuvre sans égale de solidarité et de résis-tance à l’oppression, et la repla-cer dans le contexte séculaire des combats révolutionnaires.Ses discours, au témoignage de contemporains, n’étaient pas seulement des textes lus ou appris, mais des incantations dont le timbre éclatant, le haut diapason et les intonations, évoqués par Romain Rolland, exhalent une puissante musi-calité. Et dans ses articles lit-téraires, il célèbre les chants

des paysans rouergats qui tra-duisent le mystère de leur propre vie, le mystère de la terre et des eaux. Associer Jaurès au chant, au théâtre vivant, à la fête ? Mais pourquoi pas ? Ce rappro-chement, rarement tenté sera réussi par les Grandes Bouches.Ce groupe enthousiaste possède une riche expérience d’ani-mation de concerts, de fêtes républicaines enracinées dans la culture populaire de notre région qui fut et reste celle qui fit naître et s’épanouir cet être exceptionnel. n

f e m m e d e l e t t r e sf e m m e d e s i l e n c e

L’Almanach des Dames, de djuna barnes isabella CHeCCaGlini

vendredi 23 janvier à 18 h Rencontre avec Isabella Checcaglini autour de la parution de L’Almanach des Dames, de Djuna Barnes, traduit par Michèle Causse (éditions Ypsilon). Débat animé par Cathy Barasc.

réédite, dans le format et la mise-en-page de l’édition originale (accom-pagnée des dessins de Barnes) la traduction de Michèle Causse, et la post-face originelle, récit de sa rencontre avec Djuna Barnes en 1982 à New-York : Djuna Barnes, qui ne reçoit plus personne, lui ouvre sa porte… Moment unique du face-à-face de deux auteures qui se reconnaissent en écriture. Ypsilon nous fait donc ce cadeau : entendre cette voix ensevelie qui n’a pas fini d’insister en nous. n

L’acte inqualifiableantonia susan byatt

mardi 10 février à 18 hRencontre avec Antonia Susan Byatt à l’occasion de la clôture du colloque L’acte inqualifiable ou le meurtre féminin qui a lieu les 9 et 10 février à la Salle Sénéchal. Le colloque est organisé par Aurélie Guillain, Laurence Talairach-Vieilmas, Emeline Jouve et Héliane Ventura, professeurs à l’Université de Toulouse Jean-Jaurès.

AntoniA susAn byAtt est née dans le nord de l’Angleterre. En 1990, son roman Possession (1993) rencontre un immense succès. Flammarion, qui suit cet auteur et la traduit dans le monde entier, a notamment publié : La Tour de Babel (2001), Une Femme qui siffle (2003) et Le Livre des enfants (2012). Elle a récemment fait paraître La fin des dieux ; un conte puissant et prophétique qui interroge notre propre mortalité.

Romans réalistes« Comment le dire sans avoir l’air aguicheur, ou suffisant ? Tout à trac, sans doute : les livres de la roman-cière britannique Antonia Susan

Byatt ont la propriété de rendre plus intelligent. Non parce qu’ils seraient une aride élucubration perfusée goutte à goutte dans le cerveau du lecteur. Certainement pas. Ces textes ne s’adressent pas seulement à l’esprit, mais aux sens, en particulier à la vue, au tou-cher et à l’imagination, le sixième sens, lié à tous les autres par des fils invisibles. S’ils éclairent ainsi autour d’eux, ces ouvrages, s’ils parlent aussi remarquablement du monde et de ceux qui l’habitent, c’est parce que leur auteur a pensé la réalité avant de la donner à voir – et, presque, à palper. Les romans réalistes d’Antonia Byatt, tout comme ses contes, sont le fruit succulent d’une prodigieuse et délicate concentration sur la possibilité même de représenter le réel. »

rapHaelle rerolle, le monde

Mémoire collectiveCe colloque international sur « l’acte inqualifiable ou le meurtre au féminin » s’inscrit dans le pro-longement de plusieurs ques-tionnements menés au sein de l’équipe Cultures Anglo-Saxonnes sur les relations entre mémoire subjective, histoire individuelle et histoire collectiveCe colloque propose d’interro-ger la manière spécifique dont les récits littéraires fabriquent la mémoire collective des grandes affaires criminelles dans les cas où l’auteur de l’homicide est une femme. Nous y comparerons les traitements qu’a pu subir la figure inquiétante de la meurtrière en

fonction des périodes historiques et des contextes culturels où elle fait irruption et où elle révèle les tensions, les conflits ou les histoires traumatiques qui sont propres à un espace social et culturel donné.Antonia Susan Byatt, invitée d’honneur, répondra à des ques-tions spécifiquement orientées autour de la femme meurtrière, telle qu’elle l’a représentée dans la nouvelle Raw Material qui est tirée de son volume de nouvelles intitulé The Little Black Book of Stories. n

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djunA bArnes (1892-1982) est une auteure rare, en tous sens du terme : on a fait porter à son œuvre le poids de la confidentialité, de l’obscurité d’une écriture qui ne se livre pas aisément. D’une cer-taine façon, elle est l’une des silen-cieuses de la scène littéraire dont elle s’est absentée pendant les qua-rante dernières années de sa vie, sans pour autant cesser d’écrire. Les étiquettes sont tenaces, qui vouent à l’illisibilité celles qui ne pactisent pas avec le « système ». Seule, Michèle Causse a visibilisé cette « oubliée » en traduisant, après L’Almanach des Dames, deux ouvrages : Aux Abysses et Divaga-tions malicieuses chez Ryoan-ji en 1985.

isAbellA CHeCCAglini est une éditrice rare : depuis 2007, les éditions Ypsilon œuvrent pour donner à lire, à entendre, des textes « choisis par passion, aimés par rai-son », et inaccessibles, pour la plu-part, dans les vitrines marchandes de notre présent. Son désir de réé-diter Djuna Barnes témoigne de cette exigence. Grâce à elle, la voix de Djuna Barnes nous revient, dans sa force iconoclaste, sa puissance d’invention, sa beauté. Après avoir édité en 2008 Le Livre des Répul-sives, premiers poèmes de Barnes écrits en 1915 et traduits pour la première fois en français par Étienne Dobenesque, elle réédite en 2014 Ryder, premier roman, paru aux États-Unis en 1928, satire du patriarcat qui détourne les codes de la littérature canonique

et de ses maîtres.

Face-à-faceYpsilon nous offre

aujourd’hui une magnifique édition de L’Almanach des Dames, écrit en 1928, publié alors à compte d’auteur et dis-tribué à Paris et à New-York. « Cette mercu-riale légèrement satirique […],

mortes-eaux de la chronique prous-

tienne, glanes des côtes de Mytilène »

doit à la ténacité passion-née de Michèle Causse sa

première traduction, publiée en 1983 chez Flammarion. Ypsilon

lundi 19 janvier et lundi 16 février à partir de 10 h « les lundis d’écriture »atelier d’écriture avec Philippe berthaut

PhiLiPPe Berthaut est poète, animateur et formateur en atelier d’écri-ture. Il est l’auteur d’un livre sur sa pratique d’animateur d’atelier d’écriture : La Chaufferie de Langue aux éditions Ères.

Une fois par mois de janvier à juin 2015 Philippe Berthaut proposera à la librai-rie Ombres Blanches une journée d’écriture de 10 h à 16 h 30. À partir d’un dispositif à chaque fois différent il offrira à qui le souhaite un temps d’écriture privilégiant la capacité créatrice de chacun des participants. Écrire en atelier n’est pas un simple jeu ; écrire en atelier nécessite un enjeu à creuser pour mettre à jour ou approfondir sa propre écriture. Écrire en atelier les « points de vue » à partir desquels chacun peut découvrir un nouveau territoire, de nouveaux sen-tiers, nous invite à un regard neuf, renouvelé sur cet acte toujours mystérieux de tracer des lettres et d’y donner sens.

Pour tout renseignement et inscription : téléphoner au 06 14 15 36 51.dates à prévoir pour l’année 2015 : les lundis 16 mars, 27 avril, 18 mai et 15 juin.

l i r e m a r c e l p r o u s tt r a v e r s e r l a m e r

À la lectureMatHieu riboulet, véronique aubouy

jeudi 5 février à 18 hRencontre avec Mathieu Riboulet et Véronique Aubouy autour de leur ouvrage À la lecture paru aux éditions Grasset.

Les irréguliers PatriCk autréaux

samedi 21 janvier à 18 h Rencontre avec Patrick Autréaux autour de la parution de son roman Les irréguliers (Gallimard).Organisée en lien avec le Marathon des mots.

part le rejoindre. Après des heures d’attente interminables devant et derrière les grilles d’un Centre si difficile d’accès, Ivan parviendra à échanger quelques mots, les der-niers, avec Virgilio.L’imminence de la perte de l’être aimé va faire ressurgir le souvenir de deux grands absents, son frère et sa mère et celui de leurs destins dramatiques.Écrits comme une longue confi-dence, Les irréguliers croise un drame amoureux et le voyage inté-rieur d’un homme en quête de réconciliation.Découvert par J.-B. Pontalis, Patrick Autréaux, s’est fait connaître pour ses livres sur le moi souffrant. Il signe là son premier roman, regard lucide, méditatif et poétique sur la capacité de l’autre à nous guider en nous même. n

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mAtHieu riboulet est né en 1960. Écrivain, il publie réguliè-rement des textes de fiction depuis 1996, citons entre autres : Un sen-timent océanique, Mère Biscuit, Quelqu’un s’approche et Le regard de la source aux Éditions Maurice Nadeau ainsi que Les âmes inache-vées aux Éditions Gallimard et Les Œuvres de miséricorde aux édi-tions Verdier en 2012.véronique Aubouy est cinéaste et artiste. Elle réalise depuis 1993 Proust lu, lecture fil-mée intégrale d’À la recherche du temps perdu (plus de cent heures à ce jour).

Sur tous les tonsVoici une célébration de la lec-ture à deux voix. À partir de l’expérience de lecture d’À la recherche du temps perdu qu’ont des femmes et des hommes aussi divers qu’un paysan des Cévennes, un fleuriste d’origine kabyle, un vigile de la banlieue parisienne, une cousine éloignée de Karl Marx, une cavalière qui lit sur un cheval en Mongolie ou un profes-seur de français, les deux auteurs construisent cet objet littéraire non identifié, dont les narrateurs ne changent que pour mieux dire leur passion d’ouvrir un livre et d’y plonger. Nul besoin d’avoir lu Proust pour suivre les fils déroulés dans ces pages à coup de digres-sions, de jeux, de rêves, de fictions, brouillant les pistes du Je, du Nous, du genre… À la lecture célèbre, sur tous les tons, la présence et la permanence du livre dans les vies des lecteurs, vies quotidiennes, amoureuses, amicales, politiques, rêvées, voyageuses… n

PAtriCk AutréAux est né en 1968. Parallèlement à des études de médecine et d’anthropologie, il écrit de la poésie et des critiques d’art contemporain. Il décide d’ar-rêter sa pratique de psychiatrie d’urgence en 2006. L’expérience de la maladie comme expérience intérieure est le thème d’un cycle d’écriture ; il a déjà publié aux édi-tions Gallimard : Dans la vallée des larmes (2009), Soigner (2010), Le dedans des choses (2012) et Se sur-vivre (Verdier, 2013).

Drame amoureuxUn jour, Ivan apprend par un coup de fil une nouvelle qui le brise : son amant, Virgilio, a été arrêté le matin même par la police et conduit au centre de rétention de Vincennes, où l’on enferme les sans-papiers avant leur expulsion. Révolté, Ivan

Chopin ou la fureur de soi doMinique jaMeux

mercredi 21 janvier à 18 hRencontre avec Dominique Jameux autour de la parution de la biographie Chopin ou la fureur de soi paruaux éditions Buchet Chastel. Organisée en liaison avec l’Association des Amis de la Pologne.

dominique Jameux est fondateur en 1971 de la revue Musique en jeu aux éditions du Seuil, et l’auteur d’ouvrages sur Alban Berg, Richard Strauss, Pierre Boulez, l’École de Vienne et récemment l’opéra, ainsi que d’un grand nombre d’articles sur la musique. Il a été producteur à France Musique de 1973 à 2008.À La Fois étude musico-logique et biographie de Cho-pin, cet ouvrage se veut tout ensemble une « vie et œuvre ». C’est la musique qui commande

ici le récit des événements, cette musique intime, qui parle à l’oreille, où tout est beau et tout est court. De chef-d’œuvre en chef-d’œuvre, on suit le musi-cien sous la monarchie de Juillet, depuis la violence de ses vingt ans jusqu’à une forme d’apai-sement intérieur et de stabilisa-tion amoureuse, avant la ruine finale. Un ouvrage en ombres et en lumières, entièrement nourri par l’amour de la musique de Chopin. n

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Meursault, contre-enquête kaMel daoud

mercredi 4 février à 18 h À la médiathèque José CabanisRencontre avec Kamel Daoud autour de son roman Meursault, contre-enquête paru aux éditions Actes Sud.

Écrivain et cinéaste ériC vuillard

mercredi 11 février à 18 hÀ l’occasion de la sortie en salle de son film Matéo Falcone adapté de la nouvelle de ProsperMérimée, rencontre avec Éric Vuillard autour du roman Tristesse de la terre (Actes Sud). La rencontre sera suivie à 20 h 30, au Cratère d’une projection du film Mateo Falcone et d’un débat avec l’auteur.

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crime, mais l’Arabe n’y est même pas tué, enfin, il l’est à peine, il l’est du bout des doigts. C’est lui, le deuxième personnage le plus important, mais il n’a ni nom, ni visage, ni paroles.Reclus dans un bar d’Oran où il est encore possible de boire de l’alcool, le narrateur de Meursault, contre-enquête se confie à un universitaire camusien qui veut entendre sa version des faits. À son frère, il commence par rendre son prénom : Moussa. Haroun est au soir de sa vie. Depuis la mort de Moussa, en juillet 1942, il a connu la guerre de libération, l’indépen-dance, Houari Boumediène, la « décennie noire » et le maintien au pouvoir d’un Front de libération nationale (FLN) crépusculaire. Les images d’un demi-siècle d’his-toire algérienne défilent dans sa longue confession. Mais là où l’art du roman atteint avec Daoud une subtilité rare, c’est lorsqu’il fait de Haroun un troublant Doppelgän-ger (double) de Meursault […] » n

sébastien lapaque,le monde diplomaTique

ériC vuillArd, né en 1968 à Lyon, est écrivain et cinéaste. Il a réalisé deux films L’homme qui marche et Mateo Falcone. Il est l’auteur de Conquistadors (Léo Scheer, 2009), La bataille d’Occi-dent et Congo aux éditions Actes Sud.

Sur Mateo Falcone« Il arrive qu’un bon écrivain tourne aussi des films, et qu’un bon cinéaste publie des livres. Il est sans exemple que sortent à la même saison un des meilleurs romans de l’année et un film tout à fait remarquable, portant la même signature, celle d’Éric Vuillard. Quoi qu’en aient décidé les jurys des prix littéraires Tristesse de la terre (Actes Sud) est assurément un des plus beaux livres parus cet automne. Et Mateo Falcone est une des seules propositions de cinéma véritablement mémo-rables en ce dernier trimestre surpeuplé de films prévisibles et oubliables.

Mateo Falcone ayant été tourné en 2008. Mais le film (1 h 05) partage avec les livres leur conci-sion et une ambition comparable, même s’il semble que ce soit par un biais artistique différent. Alors que les trois ouvrages sont des créations très précis centrés autour d’un événement politique, le film est une adaptation de la nouvelle de Prosper Mérimée et s’inscrit immédiatement sur un horizon mythologique, dégagé de tout ancrage temporel ou géogra-phique particulier.C’est pourtant bien la même quête, esthétique et politique, qui les anime : celle de parvenir, par ses choix ici d’écriture, là de mise en scène, à faire entrer en résonance le plus immédiat et le plus lointain, le plus matériel et les idées les plus amples et les plus essentielles. La certitude que l’univers vibre

de ses beautés et de ses horreurs dans le plus petit objet, l’événe-ment le plus local. Avec la même ligne d’horizon implacable : com-ment les humains sont-ils capables de ça ? Car moins que des idées, ce sont des interrogations qui portent l’œuvre d’Éric Vuillard. Collé au souffle des protagonistes et à celui du vent qui balaie les champs, palpitant comme les muscles et comme l’orage, angoissé par la violence des hommes et ébloui par la splendeur du monde, le film est bien, comme le texte de Mérimée, centré sur la vengeance et l’emprise meurtrière du code de l’honneur. Et de l’Ancien Testa-ment à aujourd’hui, innombrables sont les points de contact avec notre monde réel et imaginaire, ce monde où l’archaïque cesse de ressurgir. » n

Jean-miCHel Frodon, state

kAmel dAoud né en 1970 à Mostaganem est journaliste au Quotidien d’Oran, où il tient depuis douze ans la chronique la plus lue d’Algérie. Il vit à Oran et il est l’au-teur de plusieurs récits dont cer-tains ont été réunis dans le recueil Le Minotaure 504 (Sabine Wes-pieser, 2011). Meursault, contre-enquête est son premier roman.

Contre-enquête« En Algérie, où Albert Camus continue d’être lu et commenté comme un enfant du pays, même ses admirateurs doivent confes-ser leur trouble lorsqu’on leur fait remarquer que, parmi les person-nages décisifs de L’étranger, un seul est privé de nom et de pré-nom : l’Arabe tué par Meursault de cinq coups de feu, un dimanche après-midi dans la banlieue d’Al-ger, au cours d’une promenade à

la plage. On a beau se souvenir du reportage de Camus « Misère de la Kabylie », paru du 5 au 15 juin 1939 dans le quotidien Alger républicain, de sa dénonciation du régime du travail mis en place par les Français à Tizi Ouzou et ail-leurs, il est permis de se demander si cet Arabe sans état civil n’est pas une fantomatique, et involontaire, incarnation de la relégation dont étaient victimes les autochtones assujettis au code de l’indigénat. C’est en romancier que Kamel Daoud éclaire aujourd’hui la ques-tion. Mais cette affaire flotte dans une sorte de clair-obscur dont seul le roman peut rendre compte. Daoud le démontre en faisant par-ler à la première personne le frère de l’Arabe assassiné par Meursault. Tu peux retourner cette histoire dans tous les sens, elle ne tient pas la route. C’est l’histoire d’un

du 7 au 10 janvier, au tntLa Ville, une pièce de Martin Crimp,mise en scène par rémy barché.traduction de Philippe djian

Après avoir créé Play House à la Comédie de Reims où il est artiste associé, Rémy Barché met en scène une autre œuvre de l’auteur anglais devenu incontournable : Martin Crimp. Il nous emmène dans un passionnant labyrinthe, un chassé-croisé ludique entre réa-lité et fiction, au cœur d’une ville étrange et énigmatique.

Le jeudi 8 janvier à 18 h la librairie ombres blanches recevra Phi-lippe djian pour son dernier roman Chéri, Chéri (Gallimard). Le soir, au tnt, après le spectacle, un « Bord de scène » est proposé avec rémy Barché, en présence (sous réserves) de Philippe djian.

u n e a u t r e i t a l i ed a n s l a p é n i n s u l e

L’Italie en compagnie roCCo FeMia, Pierre Cadars, MarC lazar

vendredi 6 février à 18 h Débat autour des éditions Editalie à l’occasion de la parution des livres ; Les lieux de Verdi etRésistance Italienne. Conversation avec Rocco Femia, Pierre Cadars et Marc Lazar.Organisé en liaison avec le Colloque Ritals – histoires d’une émigration,le 7-8 février 2015.

La petite lumière antonio MoresCo

mardi 3 février à 18 h Rencontre avec Antonio Moresco autour de son ouvrage La petite lumière paru aux éditions Verdier.

Antonio moresCo est né à Mantoue en 1947. Figure majeure de la prose narrative contempo-raine, il est sans aucun doute l’un des écrivains les plus inspirés et les plus délicats de la littérature italienne. Depuis les années 90, il a publié de nombreux romans, nou-velles, pièces de théâtre et essais notamment aux éditions milanaises Mondadori.

Roman métaphysique« Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant. Le soleil vient tout juste de s’effa-cer derrière la ligne de crête. La lumière s’éteint. En ce moment, je suis assis à quelques mètres de ma petite maison, face à un abrupt végétal. Je regarde le monde sur le point d’être englouti par l’obs-curité. » On ne saura pas avec précision ce que fuit le narrateur de La Petite Lumière, sans doute le monde urbain contemporain, son désordre, ses dissonances, sans doute aussi une lassitude, un désarroi plus intime et plus secret. Quand s’ouvre le roman, il est déjà là, solitaire et atten-tif, immergé dans ce paysage de montagnes et de forêts dont la nuit, en tombant, estompe peu à peu les contours. Anachorète sans foi et sans espérance, désorienté, chavirant ou presque alors que ce drap d’ombre s’abat sur lui et sur l’espace alentour, «… j’ai le souffle coupé, comme si je chu-tais assis sur une balançoire aux cordes fixées en quelque endroit infiniment lointain de l’univers ». Un pied dans le roman, un autre dans la fable, grave et circons-pect tandis qu’il se tient dans

cette posture d’équilibriste, ainsi apparaît Antonio Moresco, dont La Petite Lumière est le premier livre traduit d’une bibliographie nombreuse que ce mince récit, s’il a valeur d’exemple, permet d’ima-giner tout ensemble méditative et d’une impressionnante vigueur. Le trait de Moresco est net, sûr, méticuleux, tandis qu’il déploie son intrigue : un homme plongé dans une nature qui s’avère aussi chaotique, effrénée, oppressante que la ville et la foule qu’il a quit-tées ; une solitude peuplée par l’omniprésence du monde animal qui grouille dans le ciel et dans les sous-bois ; une paix et un silence incessamment rompus par les secousses sismiques qui font trem-bler la terre, la conversation des

hirondelles, le fourmillement des insectes, les lucioles et les petits rapaces qui pullulent dans les feuillages, la lutte acharnée que se livrent entre eux les végétaux pour l’occupation de l’espace et, dans le sol épais, le processus invisible et inlassable d’altération, de décomposition et de renais-sance d’où procède la vie. […] Antonio Moresco ne donne pas de réponse. Il se contente d’offrir à la lecture ce roman métaphysique d’une saisissante beauté, cette élé-gie sensuelle et inquiète, comme une fable irriguée, en ses profon-deurs intouchables, par une médi-tation sur la place de l’homme dans l’univers. » n

natHalie Crom, Télérama

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roCCo FemiA est éditeur et journaliste, fondateur de la maison d’éditions EDITALIE et directeur du magazine bilingue franco-ita-lien RADICI. Il est l’auteur de plu-sieurs publications : À cœur ouvert (Nouvelle Cité, 1994), Au cœur des racines et des hommes (2007), Italiens 150 ans d’émigration en France et ailleurs (2011). Il colla-bore également de façon régulière avec les plus importants journaux italiens et français.mArC lAzAr est professeur à l’Institut d’études politiques de Paris. Spécialiste reconnu de l’Italie et de la gauche ouest-européenne, il a publié de nombreux ouvrages sur le communisme occidental et sur l’Italie contemporaine.Pierre CAdArs, spécialiste de cinéma et de musique, ancien directeur de la Cinémathèque de Toulouse, publie régulièrement dans la revue Radici.

Les lieux de VerdiAu fil des pages de cet ouvrage consacré à Giuseppe Verdi (1813-1901), vous pourrez découvrir l’itinéraire parcouru par le grand compositeur italien tout au long de sa vie. Une véritable invitation au voyage, de l’Émilie-Romagne natale aux grands théâtres italiens où il s’est rendu célèbre, en pas-sant par l’Opéra de Paris, l’Angle-terre et l’Égypte. Vous irez à la rencontre de l’homme qui passa par des déceptions, des échecs et des deuils, avant de devenir le musicien emblématique d’une Italie unie. Ce livre n’est ni tout à fait un ouvrage d’histoire, ni tout

à fait un guide touristique, mais un mélange des deux. Il s’agit d’un livre sur les lieux de Verdi, qui propose un va-et-vient incessant entre passé et présent, grâce aux nombreuses informations concer-nant les possibilités touristiques qu’offrent aujourd’hui ces lieux, qu’ils soient célèbres ou plus inti-mistes, et que vous pourrez visiter vous-même.

Résistance ItalienneTurin, Milan, Venise, Trieste, Bologne ou Gênes, mais aussi les sentiers sinueux des Alpes pié-montaises, les villages perdus de la Carnia, les carrières de marbre de Toscane ; les fermes abandon-nées autrefois bases partisanes, les usines en friche sièges des premières grèves ouvrières, les immeubles de périphérie

théâtres de réunions clandestines ou sinistres salles de torture. Nous voici sur les lieux de la Résistance en Italie du Nord, sur les traces des partisans, célèbres ou anonymes, qui se sont opposés à l’occupation allemande après la signature de l’armistice par le gou-vernement Badoglio en 1943. n

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La guerre d’Espagne ne fait que commencer jean-Pierre barou

mardi 27 janvier à 18 h Rencontre avec Jean-Pierre Barou autour de son ouvrage La guerre d’Espagne ne fait que commencer aux éditions du Seuil.

jeAn-Pierre bArou est l’édi-teur avec Sylvie Crossman, du best-seller Indignez-vous ! De Stephane Hessel. Il est également co-auteur, avec Sylvie Crossman des livres : Enquêtes sur les savoirs Indigènes (Gallimard, 20005) et Tibet, une autre modernité (Point, 2012).

La traversée des Alpesantoine de baeCque

mercredi 14 janvier à 18 h Rencontre avec Antoine de Baecque autour de son ouvrage La traversée des Alpes, essai d’histoire marchée, paru aux éditions Gallimard. La rencontre est organisée en lien avec l’IEP et les classespréparatoires du lycée Saint Sernin. Elle sera animée par Isabelle Lacoue-Labarthe et Olivier Loubes.

au pied gauche, le sac à dos abri-tant de multiples aventures et références, Antoine de Baecque marche d’un bon pas, nous entraî-nant à sa suite dans cette folle et érudite équipée sauvage. » n

Gilles Heuré, Télérama

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Antoine de bAeCque est historien, critique de cinéma, de théâtre et professeur à l’école normale supérieure. Il fonde la revue Vertigo et publie de nom-breux articles pour les Cahiers du Cinéma et Libération. Il est notamment l’auteur aux Éditions Gallimard de l’Histoire du Festi-val d’Avignon (2007), L’histoire-caméra (2008), La traversée des Alpes (2014) ainsi que des livres : La cinéphilie (Fayard, 2003), Godard : biographie (Grasset, 2010), Éric Rohmer (Stock, 2014).

Histoire du GR5En 2009, quand il se lance sur le GR5 pour un mois de randonnée, du lac Léman jusqu’à la Médi-terranée, l’historien Antoine de Baecque ne se contente pas de marcher jour après jour. Il ne met pas seulement ses pas dans ceux de Rousseau, le lointain prome-

neur solitaire, mais aussi dans ceux des randonneurs qui, au milieu du xixe siècle, s’adonnèrent à l’excur-sion alpine, munis des premiers guides de tourisme et attentifs aux recommandations aux mar-cheurs : comment s’habiller, com-ment marcher, manger et obser-ver les haltes. On suit l’historien sur les sentiers, les chemins de pèlerinage ou de contrebandiers, on s’émerveille de la variété des paysages au sortir des gorges et l’on entend ses silences quand il observe les vallées glaciaires. Ses rêves, ses lectures, les témoignages qu’il évoque, les personnes qu’il rencontre et l’histoire du GR5 qu’il restitue font de ce livre de marche un formidable récit, nourri de l’expérience de ceux qui, col-porteurs, soldats ou compagnons, marchaient plus par devoir que par plaisir. Histoire et géographie au pied droit et anthropologie

syrie, la révolution orphelineziad Majed

vendredi 13 février à 18 hRencontre avec Ziad Majed autour de son ouvrage Syrie, la révolution orpheline paru aux éditions Sindbad/Actes sud. La rencontre est organisée avec l’association Toulouse Syrie Solidarité. Elle sera animée par Souad Labbize et Samir Arabi.

terrain, sur l’attitude des mino-rités ethniques et religieuses… L’auteur explique pourquoi les Russes et les Iraniens ont volé au secours du régime, et comment ils ont effectivement consolidé ses positions militaires et diplo-matiques, alors que ceux qui se présentaient comme les « amis de la Syrie », notamment les États-Unis, n’ont cessé de tergiverser, même après l’usage avéré des armes chimiques pour soumettre les zones qui avaient échappé au contrôle de l’armée. Il évoque avec enthousiasme la créativité littéraire et artistique des jeunes révolutionnaires qui s’expriment à travers les réseaux sociaux, et il réfute les arguments des par-tisans du régime, allant de l’ex-trême droite à l’extrême gauche, qui décrivent celui-ci comme progressiste, anti-impérialiste et laïc. n

Ziad maJed est un chercheur et politologue libanais, professeur des études du Moyen-Orient à l’Université américaine de Paris. Il est coordinateur du Réseau arabe pour la démocratie et l’au-teur de plusieurs ouvrages sur le système politique libanais et sur les transitions démocratiques dans le monde arabe, dont Le printemps de Beyrouth et l’État inachevé (Dâr al-Nahâr, 2006). International IDEA a publié plu-sieurs travaux qu’il a dirigés.trois ans aPrès le début des manifestations populaires contre le régime de Bachar al-Assad (15 mars 2011), cet ouvrage tente de répondre aux questions qu’on se pose généralement sur les raisons profondes du soulève-ment, sur son contexte régional et international, sur les conditions dans lesquelles il s’est militarisé, sur l’intrusion des djihadistes en Syrie et leurs agissements sur le

Enquête historiqueIl se pourrait que la littérature sup-plante l’histoire sur son propre terrain. L’Espagne, et sa terrible guerre qui hante encore les esprits, l’Espagne et ses indignés de la Puerta del Sol réveillant les espé-rances d’alors, nous engage, plus qu’aucun autre conflit, sur cette voie. Dans un texte oublié, écrit en 1936, Espagne, Thomas Mann, prix Nobel de la littérature, iden-tifiait dans la guerre d’Espagne « le scandale le plus immonde de l’histoire de l’humanité », un crime contre « les revendications de la conscience », avec la participation des « démocraties d’argent ». Gide et Camus, ainsi que le catholique et royaliste Bernanos, le relayèrent, Camus, espérant la « renaissance »

d’une humanité que tous sentirent menacée dans cette guerre ter-rible. Cet ouvrage est une enquête historique mais bien davantage aussi : dans les bourgs d’Estrama-dure et d’Andalousie où débuta ce crime ; sur la triple terreur, fran-quiste, communiste, anarchiste, à ne pas amalgamer mais à dénon-cer ; sur les lieux de la bataille de l’Ebre, qui marque le dénoue-ment de la guerre ; enfin sur la mort du poète andalou Federico Garcia Lorca, fusillé, événement hautement tragique et symbo-lique. Camus disait que l’Espagne détient des « secrets royaux » : et si le moment était venu d’un retour possible de « l’homme de bonne volonté » tel que le définit Berna-nos, et tel que l’incarna Camus ? n

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Le médicament qui devait sauver l’AfriqueGuillauMe laCHenal

jeudi 15 janvier à 18 hRencontre avec Guillaume Lachenal autour de son ouvrage Le médicament qui devait sauver l’Afrique : un scandale pharmaceutique aux colonies paru aux éditions Les empêcheurs de penser en rond.La rencontre est organisée en lien avec la Mission Agrobiosciences dans le cadre de Propos épars.

guillAume lACHenAl, ancien élève de l’École normale supérieure, est historien de la médecine à l’université Paris-Dide-rot. Il est membre de l’Institut uni-versitaire de France.

ScandalepharmaceutiqueC’est l’histoire d’une piqûre magique, qui devait débarrasser l’Afrique d’une maladie qui déci-

L’ombre du monde didier Fassin

mardi 20 janvier à 18 h Rencontre avec Didier Fassin autour de la parution de son ouvrage L’ombre du monde.Une anthropologie de la condition carcérale (Seuil).

rience en ont ceux qui y sont enfermés et ceux y travaillent ? Pour tenter de répondre à ces questions, Didier Fassin a conduit au long de quatre années une enquête dans une maison d’arrêt. Suivant les parcours d’hommes de leur comparution immédiate à leur incarcération et des com-missions de discipline aux par-loirs, étudiant les interactions au quotidien et les histoires de vie, la routine de la détention et les moments de crise, il analyse l’ordi-naire de la condition carcérale. Il montre comment la banalisation de l’enfermement a renforcé les inégalités socio-raciales et com-ment les avancées des droits se heurtent aux logiques d’ordre et

aux pratiques sécuritaires. Mais il analyse aussi les attentions et les accommodements du personnel pénitentiaires, les souffrances et les micro-résistances des détenus, la manière dont la vie au dedans est traversée par la vie du dehors. La prison apparaît ainsi comme à la fois le reflet de la société et le miroir dans lequel elle se réfléchit. Plutôt que l’envers du monde social, elle en est l’inquiétante ombre portée. n

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didier FAssin est professeur de sciences sociales et directeur d’études à l’EHESS. Il a notamment publié L’Empire du traumatisme (Flammarion, 2008), La force de l’Ordre (Seuil, 2011) et Juger, réprimer, accompagner : essai sur la morale de l’État (Seuil, 2013).

Peine de référenceInvention récente puisqu’elle n’a guère plus de deux siècles, la pri-son est devenue, partout dans le monde, la peine de référence. L’at-teste, en France, le doublement de la population carcérale au cours des trois dernières décennies. Comment comprendre la place qu’elle occupe dans la société contemporaine ? Et quelle expé-

un médecin de campagne GeorGes vieilledent

samedi 14 février à 17 h 30Rencontre avec Georges Vieilledent autour de son ouvrage Un médecinde campagne, une vie paru aux éditions Calman-Levy.

pied les chemins non carrossables pour rendre visite à ses malades, à toute heure du jour et de la nuit, en toutes saisons et par tous les temps. Au fil de ses souvenirs, truffés d’anecdotes tour à tour graves et souriantes, toujours sur-prenantes, à travers le récit de ses joies et de ses peines, de ses doutes aussi, il nous fait découvrir le quotidien difficile, parfois haras-sant, d’un médecin de campagne. Se dessine ainsi le portrait d’un homme à la fois hors du com-mun et exemplaire, un homme qui incarne une médecine fondée sur des valeurs de dévouement, de proximité et d’enracinement, que l’individualisme triomphant de notre époque et l’organisation de plus en plus technocratique de notre système de santé ont condamnée à disparaître. n

GeorGes VieiLLedent est né en 1939. Sa vocation se révèle à l’âge de quinze ans devant le film Il est minuit, docteur Schweitzer. Élève chez les jésuites en Algérie, il rejoint la France après le bac et s’inscrit à la faculté de Mont-pellier. Sa mission, il la trouvera en Haute-Loire en mai 1968. Il sera le docteur Schweitzer de ce pays rural pendant quarante-quatre ans jusqu’à son départ à la retraite en 2012.au Lendemain de son départ à la retraite, le docteur Vieil-ledent, médecin généraliste établi à Saugues dans la Haute-Loire, témoigne de sa vie consacrée au bien-être de cinq générations de patients dans un canton de la France rurale. Pendant qua-rante-quatre ans, il aura par-couru chaque année 50 000 kilomètres en voiture, arpenté à

mait le continent. C’est l’histoire d’un scandale pharmaceutique oublié, enterré par les pouvoirs coloniaux de la fin des années 1950.Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les médecins des colonies font de l’éradication de la maladie du sommeil leur priorité. Un nouveau médica-ment vient d’être découvert : la Lomidine. Dans l’enthousiasme, de grandes campagnes de « lomi-dinisation préventive » sont orga-nisées dans toute l’Afrique. La méthode connaît quelques ratés, la molécule se révèle inefficace et dangereuse, mais ils ne freinent pas les médecins, au contraire. Il faut « lomidiniser » l’intégralité des populations, de gré ou de force.Ce livre montre comment les médecins s’obstinèrent à utiliser un médicament pourtant dan-

gereux, au nom du rêve d’une Afrique libérée de la maladie ; com-ment la médecine a été un outil pour le colonialisme ; comment elle a servi de vitrine à l’« huma-nisme » européen et de technique de surveillance et de répression. La petite histoire de la Lomidine ouvre une fenêtre sur le quoti-dien des politiques coloniales de modernisation, révélant leur envers : leurs logiques raciales, leur appareil coercitif, leur inefficacité constitutive, et la part de dérai-son inscrite au cœur du projet de « mise en ordre » de l’Afrique par la science et la technique.Guillaume Lachenal renouvelle le regard sur le gouvernement des Empires, qu’il saisit dans son arro-gance et sa médiocrité, posant les jalons d’une anthropologie de la bêtise coloniale. n

p l u s l o i n e n c o r ej u s q u ’ a u b o u t

Du divin au divan Pierre bruno, Marie-jean sauret

vendredi 23 janvier à 20 h 30 Rencontre avec Pierre Bruno et Marie-Jean Sauret autour de leur ouvrage Du divin au divan, recherches en psychanalyse (érès).

Les galériens volontairesGérard szWeC, stéPHane Pelissier

vendredi 30 janvier à 18 hRencontre entre le psychanalyste, Gérard Szwec et l’ultra-marathonien, Stéphane Pelissier àl’occasion de la parution du livre de Gérard Szwec : Les galériens volontaires (PUF). La rencontre sera animée par Jacques Miedzyrzecki, président du Groupe Toulousain de Psychosomatique, Pierre Marty et Christine Saint-Paul Laffont, présidente du Groupe Toulousain de la SPP.

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gérArd szWeC est psychana-lyste, membre titulaire formateur de la Société psychanalytique de Paris (SPP), psychiatre et directeur médical du Centre de psychosoma-tique de l’enfant Léon Kreisler (Ins-titut de psychosomatique, IPSO/ASM13). Il a cofondé et dirigé pen-dant vingt ans la Revue française de psychosomatique.stéPHAne Pelissier est coureur à pied et adepte de l’ultra marathon. Il est vainqueur 2014 de la Transe-Gaule : une course par étapes de 1192 km de Roscoff à Gruissan.

Procédé auto-calmant« La couverture de la nouvelle édi-tion de ce livre, publié une pre-mière fois en 1998, nous plonge d’emblée au cœur de la probléma-tique soulevée par l’auteur. Est-ce que cet homme qui court sous la neige, sourcils froncés, poings serrés, a une activité de penser ou est-ce qu’il pratique cette acti-vité motrice pour ne pas penser ? Autrement dit, est-il ce galérien volontaire qui répète encore et encore le même geste pour « se vider la tête » ? Que se passe-t-il dans la tête d’un sportif de haut niveau ? Comment comprendre que certains courent, nagent, rament jusqu’aux limites de leur force, puis recommencent. Gérard Szwec écrit « l’aventure répé-tée ad nauseum ne les fait plus rêver, elle n’est que contrainte de répétition automatique » et pour-tant il semble que c’est sur cette « robotisation opératoire » qu’ils s’appuient pour tenter encore et

encore de se sortir de situation de détresse traumatique. Le procédé auto-calmant est une tentative pour retrouver le calme par la répétition de l’excitation. Or cette recherche est vouée à l’échec : même si une baisse d’excitation est obtenue, elle ne dure que tant que dure le procédé, ce qui conduit à une répétition sans fin de celui-ci.Les galériens volontaires, hommes, femmes, adolescents ou enfants interrogés ont, de par leur résis-tance au traitement, interrogé les limites de notre pratique. C’est à partir de leur expérience avec ce type de patients, exposés plus que d’autres à des affections somatiques que Gérard Szwec et Claude Smadja ont élaboré en 1992 le concept de « procédé auto-calmant », largement développé ensuite par Gérard Szwec. Un des grands intérêts de cette réédition est de remettre à la lecture ce texte qui s’inscrit au croisement de la pensée psychanalytique et de la pensée psychosomatique et de remettre en discussion ce concept central de « procédé auto-calmant ». L’auteur dans sa nouvelle préface nous donne

plusieurs exemples de question-nements et d’extensions autour de ce concept. C’est l’occasion pour lui, seize ans plus tard, de parler des ouvertures théoriques apportées par quelques auteurs psychanalystes s’intéressant à des domaines parfois éloignés du sien. […] » n

anne maupas, psYCHanalYste

mardi 13 janvier au Cinéma l’abCProjection du film Alexandre Grothendieck,sur les routes d’un génie, de Catherine airaet yves le Pestipon.

au milieu des années 90, alexander Grothendieck, mathématicien de génie, se retire définitivement. on perd sa trace. Lauréat de la médaille Fields (l’équiva-lent du prix nobel), cet homme avait fait vivre au monde mathématique une de ses plus grandes avancées théoriques. sa domination intellectuelle était assurée. mais, en 1988, il refusa le prix crafoord et son million et demi de dol-lars. il se mit ainsi en accord avec ses convictions anarchistes héritées peut-être d’un père pionnier de la révolution russe, rescapé des premiers camps bolché-viques puis assassiné à auschwitz.Pour Grothendieck, la recherche scientifique doit être une œuvre pure, que justifient sa beauté et le plaisir qu’elle procure. Vers 1968, lorsqu’il entrevit qu’elle est en partie financée par les militaires, il fut bouleversé. il prit ses dis-tances, lutta. il se consacra ensuite largement à la méditation. ce film est le récit de cette enquête aux confins de la science, de la poésie et de la folie.Plus de renseignements sur le programme de l’aBc

Pierre bruno est psycha-nalyste à Paris. Il est l’auteur aux éditions érès de Lacan, passeur de Marx (2011) et Une psychanalyse : de rébus au rebut (2013).mArie-jeAn sAuret est psy-chanalyste, professeur de psycho-pathologie clinique à l’université Toulouse-Jean Jaurès. Aux éditions Milan, il est notamment l’auteur de La psychanalyse (1996), Freud et l’inconscient (1999) et L’effet révo-lutionnaire (érès, 2008).Ils sont membres de l’association de psychanalyse Jacques-Lacan (APJL) et font partie du comité de rédaction de la revue Psychana-lyse.

Le transcendantÀ travers les questions abordées, le moi, l’ego, la science, l’amour, qui sont décisives pour la psycha-

nalyse, il s’agit d’en savoir plus, et si possible d’en savoir assez, sur ce qui fait d’une psychanalyse non pas une thérapie parmi d’autres, mais une expérience dont la finalité est de consentir au fait énigmatique de vivre, ou mieux, d’être. Entre les cailloux et les exo-planètes, le fait d’être né n’est pas effaçable et, à cet égard, la mort n’est pas le contraire de la vie, mais sa condition. Ce qui est sou-ligné relève d’une entreprise pro-fane et laïque, en tout cas non reli-gieuse, pour traiter de ce que, avec

les mathématiciens et Lacan, nous appelons le transcendant. Cet ouvrage rassemble donc quatre séminaires tenus par les auteurs de 2005 à 2010. Les questions abordées sont décisives au pro-grès de la psychanalyse, tant sur le plan épistémique que sur celui de la pratique et de la clinique. Elles montrent que la psychanalyse, au-delà de son effet thérapeutique sans égal, peut et doit permettre à chacun de répondre à la question de l’existence humaine. n

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La société automatique bernard stieGler

jeudi 12 février à 17 hAu Théâtre Garonne – dans le cadre des rencontres House on FireRencontre avec Bernard Stiegler autour de la parution de son ouvrage La société automatique (Fayard).

Pacifisme et Révolution / Bertrand Russelljean-jaCques rosat

jeudi 29 janvier à 18 h Rencontre avec Jean-Jacques Rosat autour de l’ouvrage de Bertrand Russell Pacifisme et Révolution, Écrits politiques (1914-1918) aux éditions Agone.

bernArd stiegler est phi-losophe, directeur de l’Institut de Recherche et d’Innovation (IRI) et président de l’Association interna-tionnale pour une politique indus-trielle des technologies de l’esprit (Ars Industialis). Il est notamment l’auteur des livres : La technique et le temps (Galilée, 1994), Mécréance et Discrédit (2004) et aux éditions Flammarion La télécratie contre la démocratie (2006), Prendre soin (2008), Ce que la vie vaut la peine d’être vécue (2010), État de choc (Mille et une nuit, 2012) et De la misère symbolique (2013).

NeuropouvoirLe siècle nouveau a un fantasme : la « société automatique » et le pilo-tage intégral des individus, d’un bout à l’autre de leur existence, grâce à la prise en charge en temps réel, par les calculateurs, de « déluge de données ». Ce fantasme est porté par la tentation de dépos-séder l’homme de lui-même.Avec la numérisation généralisée des flux et relations en tout genre, nous entrons désormais pleine-ment et inéluctablement dans la société automatique et computa-tionnelle. Ce devenir, que certains inscrivent dans la dynamique d’un computationnal tun, nécessite une requalification de la plupart de nos concepts, dans tous les champs, épistémologique comme politique, économique, éducatif, juridique, social…Le nouveau stade de l’automatisa-tion, qui affecte chacun dans sa vie quotidienne, est induit par le déve-loppement et la dissémination des technologies numériques à

un degré tel qu’elles rendent pos-sible l’articulation fonctionnelle et systématique de tous les « auto-matismes », biologiques, psycholo-giques, sociaux et technologiques, par l’intermédiaire de prothèses numériques… Les conditions sont créées pour qu’advienne une nouvelle forme d’organisation. À

l’horizon de cette transformation se profile un neuropouvoir, que le transhumanisme revendique comme étant son programme. À cette vision, nous opposons le projet d’une noopolitique fondée sur la mobilisation des technolo-gies automatiques au service de la désautomatisation des esprits. n

jeAn-jACques rosAt est philosophe, maître de conférences au Collège de France et directeur de la collection Banc d’essais chez Agone.

Militant à plein tempsBertrand Russell (1872-1970) a été le seul grand philosophe euro-péen à s’opposer à la Première Guerre mondiale, du premier au dernier jour, par le discours et par l’action. Militant à plein temps avec les objecteurs de conscience, il est chassé de son université, interdit de séjour sur une partie du Royaume-Uni, et finalement emprisonné.« Mon projet, mille fois plus éco-nomique et humain que la façon

dont on mène actuellement la guerre, est le suivant : que les grandes puissances de l’Europe s’accordent afin que les garçons, lorsqu’ils atteignent dix-huit ans, soient divisés puis parqués en trois classes distinctes, la première comprenant la moitié d’entre eux, les deux autres étant chacune composée d’un quart. La classe constituée d’une moitié de ces garçons sera exécutée, sans dou-leur, dans une chambre mortelle. Quant aux deux autres classes, les membres de la première seront privés d’un bras, d’une jambe, ou d’un œil, selon le bon vouloir du chirurgien ; les membres de la deuxième seront exposés jour et nuit à des bruits assourdissants,

jusqu’à en provoquer une détresse nerveuse : folie, aphasie, cécité mentale ou surdité. Après quoi ils seront libérés et pourront former la population adulte de leur pays. » (Lettre au Times, 20 avril 1916)Libéral dissident, Bertrand Russell évolue rapidement vers un socia-lisme non étatique et anti-auto-ritaire dont il se fait notamment l’écho devant des publics ouvriers, comme dans le cycle de confé-rences Political Ideals. Ce livre réunit quarante et un textes, tous inédits en français : conférences, articles de revue, éditoriaux et tracts, qui sont le reflet de ses idées et de son combat. n

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Journal intime d’un auteurlars norén Par ses aCteurs

samedi 17 janvier à 18 h 30Lecture avec Nathalie Nauzes et l’équipe du Temps c’est notre demeure autour du Journal intime d’un auteur et autre textes de Lars Norén. Les représentations de la pièce Le Temps c’est notre demeure mis en scène par Nathalie Nauzes auront lieu du 3 au 7 février 2015 au Théâtre Sorano et le 24 février au Dôme de Gascogne à Auch.

L’invention de la célébritéantoine lilti

lundi 26 janvier à 17 h Rencontre avec Antoine Lilti autour de son ouvrage Figures publiques. L’invention de la célébrité paru aux éditions Fayard. La rencontre est organisée en lien avec la faculté d’Histoire Toulouse Jean-Jaurès. Débat animé par Claire Judde de Larivière.

d’être devenu une figure publique que chacun pouvait façonner à sa guise. À la fois désirée et dénon-cée, la célébrité apparaît comme la forme moderne du prestige personnel, adaptée aux sociétés démocratiques et médiatiques, comme la gloire était celle des sociétés aristocratiques. C’est pourtant une grandeur toujours contestée, dont l’histoire éclaire les contradictions de notre moder-nité. n

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Antoine lilti est directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales. Il a notam-ment publié Le Monde des salons. Sociabilité et mondanité à Paris au xviiie siècle (Fayard, 2005). Ses recherches actuelles portent sur la construction historiographique des « Lumières » au xxe siècle, sur l’idée d’Europe au xviiie siècle et sur l’histoire socio-culturelle de la for-mation des réputations.

La célébritéBien avant le cinéma, la presse à scandale et la télévision, les mécanismes de la célébrité se sont développés dans l’Europe des Lumières, puis épanouis à l’époque romantique sur les deux rives de l’Atlantique. Des écrivains comme Voltaire, des comédiens comme Garrick, des musiciens comme Liszt furent de véritables célébrités, suscitant la curiosité et l’attachement passionné de leurs « fans ». À Paris comme à Londres, puis à Berlin et New York, l’essor de la presse, les nouvelles tech-niques publicitaires et la commer-cialisation des loisirs entraînèrent une profonde transformation de la visibilité des personnes célèbres. On pouvait désormais acheter le portrait de chanteurs d’opéra et la biographie de courtisanes, dont les vies privées devenaient un spectacle public. La politique ne resta pas à l’écart de ce boulever-sement culturel : Marie-Antoinette comme George Washington ou Napoléon furent les témoins d’un monde politique transformé par les nouvelles exigences de la célé-brité. Lorsque le peuple surgit sur

Le Temps c’est notre demeure de lars noren,mis en scène par nathalie nauzes sera présenté du mardi 3 au samedi 7 février tous les soirsà 20 h au théâtre sorano.

« il y a un ponton et au bout la mer, le ressac est un retour violent des vagues sur elles-mêmes. il faut se rapprocher des personnages de norén très près et les laisser pleurer en silence. il faut les regarder à la dérobée, c’est ainsi qu’ils impressionnent l’œil. au bord de la mer, les parents, la fratrie, les amants, les amis, rêvent la vie qu’ils n’ont pas vécue. Les enfants veulent s’arracher des rêves anciens. dans la pièce de la maison natale d’anna et de Jacob, ne resteront que portes et fenêtres, il n’y a pas de foyer. nous n’en avons jamais eu. Le temps seul est notre demeure. tantôt de nuit étoilée tantôt d’orage et de plein soleil irradiant. » Nathalie Nauzes

norén revient cette saison avec « une comédie de villégiature », quelque part du côté de tchekhov, mais aussi d’ibsen et de Berg-man pour la violence des sentiments, la passion de la vérité. de l’enfer familial aux laissés-pour-compte de la société suédoise, son théâtre donne des coups pour extirper l’angoisse.

lArs norén né en 1944 en Suède, est poète, romancier, dra-maturge et devient dès les années quatre-vingts l’emblème d’une création engagée, violemment poli-tisée. Avec Démons, La Veillée ou Automne et hiver, tout un pan de son œuvre fouille d’abord du côté des violences familières, plonge dans l’enfer d’être ensemble, en couple et en famille. Avec Catégo-rie 3.1, Froid ! ou À la mémoire d’Anna Politkovskaïa, il fait entendre ceux que la société recrache dans ses marges comme d’autres pantins des désastres contemporains. L’ensemble de son œuvre est éditée en France aux édi-tions de L’Arche.

Acuité et humourAprès Démons, Nathalie Nauzes retrouve Lars Norén pour la créa-tion du Temps c’est notre demeure, pièce inspirée des « comédies de villégiature » de Tchekhov. Dans un scepticisme toujours optimiste, le grand auteur suédois dresse, avec acuité et humour, l’état des lieux de cette fin de xxe siècle et inter-roge l’incapacité du monde à vivre au présent.« Souvent ce sont les titres des pièces qui m’attirent au théâtre. Pour moi, Le temps c’est notre demeure, ça signifie que nous sommes des survivants, que nous habitons le temps, que nous n’avons pas de foyer, pas de mai-son, quoi que nous fassions pour nous entourer de murs. Alors que nous avons une conception du temps avec trois périodes, passé, présent, futur, qu’est-ce qu’on fait

d’autre que d’habiter le temps qui passe ? Ce n’est pas parce que les choses que nous construisons sont éphémères qu’elles n’ont pas de valeur et d’intensité, peut-être que la force et la beauté résident là. Chaque trace laissée, les unes mieux que d’autres, vaut le coup. De quoi avons-nous envie ? Norén pose ce genre de questions à tra-vers ses personnages : qu’est-ce que nous voulons faire de nous-mêmes ? Que voulons-nous faire de la vie ? Cela me guide pour la direction d’acteurs. Au-delà des caractéristiques attribuées aux personnages, gentil, bon, doulou-reux…, j’ai envie de demander aux acteurs de se poser la ques-tion de leur avenir. Que peut-on faire pour changer le cours d’une histoire ? Pour que le personnage

soit encore capable d’espérer ? […]Dans Démons, les quatre person-nages étaient très caractéristiques. Là, il y a dix individus, chacun avec leur histoire, mais quelque chose se joue en commun ; ça doit ser-vir la communauté sinon ils ne choisiraient pas de passer leurs vacances là, ensemble. C’est ce qui est si beau dans le roman de Mar-guerite Duras, Les Petits chevaux de Tarquinia, les gens sont là, avec parfois des histoires d’amour compliquées. Mais c’est l’amitié qui prend le dessus, le fait d’être resté ensemble et d’avoir survécu. Quand on survit, on se doit au mieux d’arriver à vivre ensemble. […] » n

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la scène révolutionnaire, il ne suf-fit plus d’être légitime, il importe désormais d’être populaire.À travers cette histoire de la célébrité, Antoine Lilti retrace les profondes mutations de la société des Lumières et révèle les ambivalences de l’espace public. La trajectoire de Jean-Jacques Rousseau en témoigne de façon exemplaire. Écrivain célèbre et adulé, celui-ci finit pourtant par maudire les effets de sa « funeste célébrité », miné par le sentiment

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Istanbul 2023yoann Morvan, sébastien MazauriC

lundi 19 janvier à 18 hRencontre avec Yoann Morvan, auteur et Sébastien Mazauric, iconographe à l’occasion de la parution de leur ouvrage Istanbul 2023 – Yoann Morvan & Sinan Logie aux éditions B2. La rencontre estorganisée en partenariat avec l’École d’Architecture de Toulouse.

Blanchequentin jouret

mercredi 4 février à 18 hRencontre avec Quentin Jouret autour de la présentation du second numéro de la revue Blanche, ainsi que du travail de Claude Closky, artiste invité pour ce numéro.

« BLANCHE est une revue pério-dique traitant du livre d’artiste, bimensuelle, éditée par Autre-Chose éditions. L’édition de livres d’artistes occupe une place très importante dans le paysage de l’art contemporain. Elle est relayée par des institutions ou des individus qui y consacrent leur collection, par des foires et des librairies spé-cialisées, par des expositions thé-matiques. Dans ce contexte fort, BLANCHE dédie son contenu au livre d’artiste.

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sébAstien mAzAuriC est enseignant à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Tou-louse où il enseigne la « théorie du projet urbain ». Par ailleurs artiste, il a récemment présenté son travail au CMAV et a participé au projet collectif avec « Urbain trop Urbain », projet de marche, de performances et d’éditions (éditions Wildproject) autour du périphérique intérieur de Toulouse.yoAnn morvAn est anthro-pologue, chargé de recherche au CNRS (Aix). Il est par ailleurs l’au-teur de nombreuses contributions à des ouvrages collectifs et articles, dans les revues Urbanisme, Études Foncières, EspacesTemps.net, etc., principalement à propos de Tou-louse, d’Istanbul, sur des théma-tiques comme les projets d’amé-nagement, le marketing urbain, la géographie sociale du commerce et de la consommation, ou la philo-sophie de l’urbain.

• mardi 27 janvier à 14 h 30Présentations de nouveautés par Pauline Costa en partenariatavec l’association Lire et Faire Lire 31.

Nous continuons un programme de réunions, ouvertes à toute personne intéressée par la littérature pour la jeunesse, et tout particulièrement par les albums : dans la masse des parutions, et en parallèle du travail mené sur le rayon pour faire émerger ce que nous pensons le meilleur, nous nous proposons de mettre en lumière un certain nombre de nouveautés.

DURÉE : 1 hNOMBRE DE PARTICIPANTS :dans la limite des places disponiblesInscription obligatoireauprès du rayon Jeunesse 05 34 45 53 37ou à [email protected]

• mercredi 14 janvier à 14 h 30Assim et simon en lien avec Graines de CritiquesPour les Graines de Critiques et tous les autres….

Ines Fehner viendra nous présenter et lire des extraits de sa pièceAssim et Simon parue aux Editions Tertium.En avant première du spectacle qui sera joué à Odyssud fin janvier 2015La maman d’Assim et le papa de Simon s’aiment. Nassim est ami avec Simon,mais se fâche quand il apprend qu’il va devoir partager sa chambre avec lui.

Ouvrage pionnierMétropole émergente du xxie siècle, l’ancienne Byzance connaît actuellement de pro-fondes transformations sous la houlette de Recep Tayyip Erdoan et de son parti, l’AKP. Cette méta-morphose de Constantinople, à l’aube du centenaire de la Répu-blique turque (2023), est particu-lièrement visible sur les franges de la mégapole du Bosphore. À la manière de Mike Davis « exca-vant le futur » de Los Angeles (City of Quartz), Istanbul 2023 est un ouvrage pionnier, dévoi-lant les mirages de grandeur de celle autrefois capitale de l’Em-pire ottoman. L’arpentage mène le lecteur hors des sentiers bat-tus, loin des clichés entretenus par les édiles ou les promoteurs touristiques : une entité urbaine tentaculaire, sans qualité, détrui-sant toujours davantage ses magnifiques aménités. n

BLANCHE ne se limite à aucun médium spécifique (dessin, pho-tographie, écriture, etc.) et invite pour chaque numéro un artiste contemporain à réaliser une édi-tion originale en tirage limité. Il réalise en même temps une micro-édition gratuite et largement dif-fusée sur Toulouse et Paris, autant dans les lieux de diffusion d’art contemporain que dans les MJC de quartier.Nous pensons que le livre d’artiste, de par sa simplicité et sa nature foncièrement multiple, permet de réinterroger les pratiques liées à l’art contemporain et d’ouvrir des questions politiques autant qu’es-thétiques.Une revue accompagne cette édition. Elle est constituée d’un interview de l’artiste, d’éléments critiques et historiques, d’une page autour de l’actualité du livre d’ar-tiste en France et à l’étranger.

Le langagePour ce second numéro, BLANCHE accueille l’artiste français Claude Closky. Il est né à Paris en 1963 et étudie à l’École nationale supé-

rieure des Arts décoratifs. En 2005 il reçoit le prix Marcel Duchamp.Depuis le début des années 80, Claude Closky explore différents modes opératoires : écriture, pho-tographie, installation, vidéo, dessin, carte postale, œuvres en ligne, site Internet, panneau d’affichage, cédé-rom. Le langage apparaît comme l’instrument d’appropriation le plus direct des matériaux qu’il utilise : images, textes, chiffres, et sons prélevés dans notre environ-nement. L’œuvre de Claude Closky est une des plus étranges qui soit, quelque peu farfelue telle celle de son aîné Jean Dupuy, mais éga-lement très soignée et organisée comme celle de Francois Morellet. Elle se développe principalement autour de deux axes : la taxinomie ou la science de la classification, et l’utilisation de la publicité comme principale source d’inspiration. Avec souvent beaucoup d’humour, Claude Closky inventorie, classe et propose une organisation nouvelle des signes collectés, organisation qu’il pousse jusqu’à l’absurde. » n

quentin Jouret,rédaCteur en CHeF de la revue

Pour la jeunesse

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Les « leçons » de philosophieaveC isy MorGensztern

AU CAFÉ CÔTÉ MIREPOIX– 3, rue Mirepoix

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monique lise CoHen est philosophe et docteur en litté-rature. Elle est bibliothécaire et auteur de plusieurs travaux de recherche sur le judaïsme. Elle a notamment publié aux Éditions Orizons : Récit des jours et veille du livre (2008), Le parchemin du désir (2009), Emmanuel Lévinas et Henri Meschonnic. Résonances prophétiques (2011), Etty Hille-sum, une lecture juive (2013), ainsi qu’un DVD : Camps d’interne-ment du Midi de la France : entre histoire et mémoire (1939-1944).

Raisons profondesQu’est-ce qu’écrire ? Qu’est-ce que lire ? Qu’est-ce que produire un livre ? Daniel Cohen nous en donne une pensée vertigineuse dans une lettre écrite à plusieurs de ses auteurs : « Comme j’ai fait corps avec mes livres lus, écrits, édités ; que je vis mon métier d’éditeur quasiment en mystique, quand bien même la raison raison-neuse permettrait à cette passion de tenir le coup face aux contra-dictions de la Cité, je dis la vérité à ceux et celles avec qui j’avais noué une relation exception-nelle : l’éditeur et ses écrivains, amitié amoureuse s’il en est ; elle ne s’articule en nulle autre part, à ce degré et dans l’ordre de cette intimité : les mots des uns que l’autre fixe par son autorité pro-fessionnelle et morale, la chair et la moelle. » Trois livres paraissent dans la collection Miroir et contre miroirs/Contemporains : François Affre Castellani, Daniel Cohen, L’écriture et la vie, Éric Colombo, 80 GY, rayonnement de Daniel

Cohen et Une âme juive. Et Daniel Cohen annonce qu’après Eaux dérobées son livre, subs-tance de cette triade, un essai en cours d’écriture il y a des années, sera intégré à cette nouvelle col-lection. Il s’intitulera : Lire.Une âme juive déploie une écri-ture en dialogue avec le livre de Daniel Cohen, Eaux dérobées (éditions Orizons, 2010) et un verset biblique des Proverbes de Salomon. Où il est question d’une parole étrange de la Folie. Et dans cette difficulté d’écrire où nous croisons la folie d’Oreste et celle de David, nous rencon-trons une âme juive. L’âme n’est

pas, comme dans la tradition pla-tonicienne, une âme séparée du corps et qui aspire dans la mort à devenir esprit contemplatif. Une âme philosophique étrangère aux lettres. Mais ici, une âme qui s’écrit. Écriture d’une âme juive. Génitif objectif et subjectif.Où nous entendons aussi cette parole d’Abraham Aboulafia, cabaliste du XIIIe siècle : « « Lorsque ainsi j’appris la grande différence de mon âme et de mon esprit, je fus rempli d’une grande joie. Alors je sus que mon âme campa sous sa propre couleur, dans le miroir aussi noir que l’encre. Et il y eut en mon cœur une rude échauf-fourée entre le sang et l’encre, le sang venu de l’air, l’encre de la terre, et l’encre triompha du sang, et le Shabbat vainquit tous les jours de la semaine ! » n

lundi 12 jAnvier 2015La Grèce (1). Sparte et Lycurgue. Athènes – Solon et Platon, La République, Le Timée, Les Lois, L’Alcibiade, le philosophe-roi.

lundi 2 Février 2015La Grèce (2). Alexandre de Macé-doine, l’impérialisme grec. Le Poli-tique – Aristote.

isy morgensztern est principalement auteur de docu-mentaires pour la télévision. Il a été membre des équipes fonda-trices du quotidien Libération et d’Arte. Il enseigne depuis de nom-breuses années la philosophie et l’histoire des religions et a entre autre initié les Rencontres de Fon-tevraud sur les religions du Livre et la Laïcité et co-organisé le col-loque international sur l’ouvrage Difficile Liberté d’Emmanuel Levinas (Toulouse 2010).

l’être ColleCtiFet le sujet. Histoire, HyPotHèses et dérive(s)Ne plus avoir d’être-ensemble lisible (ou d’être-ensemble tout court) est sans doute notre pro-blème actuel le plus aigu. La quasi totalité des questions lourdes qui nous paralysent ou nous désta-bilisent à titre individuel pro-viennent de dysfonctionnements globaux. Comprendre les formes qu’ont été historiquement des être-ensembles « efficaces » est donc aujourd’hui crucial. Et utile.Nous consacrons cette fois deux rendez-vous à la Grèce antique. Non seulement à ce que les grecs ont inventé et construit entre les viie et iiie siècle avant J.C., le « miracle grec », un peuple et ses citoyens, mais aussi à ce qui s’est brutalement détruit et n’est passé qu’en contrebande dans le monde romain et le nôtre. Si nous devons beaucoup aux grecs – à Athènes principalement – et à leurs « héros » reste toutefois ce que Jacqueline de Romilly a appelé avec la retenue qui fut la sienne les « problèmes de la démocratie grecque » (Éditions Agora), la vision qu’en avaient les étrangers et les métèques et

des récits et des formes d’orga-nisation sociales inapplicables mais qui ont fait rêver ceux qui n’avaient pas à les appliquer, soit « La République » et « Les Lois » de Platon. Nous tenterons en deux séances de rendre à la Grèce ce qui lui a vraiment appartenu.

leçons à venir :

lundi 23 février 2015Du Décalogue, Moise – Philon d’Alexandrie,

lundi 16 mars 2015Le christianisme romain, La Cité de Dieu – Saint Augustin, le mona-chisme

le programme détaillé – et actualisé, ainsi qu’un biblio-graphie, est consultable en permanence sur :i -morgensztern-ombres-blanches.blogspot.frune vingtaine de rendez-vous autonomes, répartis sur deux années, ouverts à tous et gra-tuits, toutes les deux ou trois semaines le lundi de 17 h à 19 h au nouveau café de la librairie ombres blanches 3, rue mirepoix.

Une âme juiveMonique lise CoHen, daniel CoHen

mardi 13 janvier à 18 hRencontre avec Monique Lise Cohen autour de son ouvrage Une âme juive. Méditations autour d’Eaux dérobées de Daniel Cohen (éditions Orizon). Dialogue avec Daniel Cohen, écrivain et éditeur, autour de l’écriture, de la lecture et des « métiers » du livre.

À partir du samedi 10 janvier à 10 h 30 atelier de poésie au café 3 rue Mirepoix atelier animé par blandine Ponet, 10 euros la séance

Se retrouver pour dire la poésie à haute voix. Des poèmes qu’on connaît, des poèmes qu’on découvre. C’est un moment de partage, d’amitié et d’exercice sur le dire à voix haute. C’est aussi une porte ouverte sur la poésie et les voix des poètes.Nous nous retrouverons les : samedi 10 janvier, samedi 21 février et samedi 14 mars autour de l’œuvre de Christophe Tarkos.Christophe Tarkos est né à Marseille en 1963. Il est décédé des suites d’une longue maladie en 2004. Sa poésie écrite et orale (il est un excellent performeur et improvisateur) le situe dans la filiation de Beckett, par exemple, et est asso-ciée aux travaux de poètes et d’écrivains comme Charles Pennequin, Christian Prigent, Claude Pélieu, Philippe Beck, Vincent Tholomé, durant les 30 dernières années.« Je suis un poète qui défend la langue française contre sa dégénérescence, je suis un poète qui sauve sa langue, en la faisant travailler, en la faisant vivre, en la faisant bouger ».R

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> lundi 26 janvier à 17 h 30Classiques au détail Du Bellay, Les Regrets, « Heureux qui comme Ulysse »… Rencontre proposée par Yves Le Pestipon

Difficile de trouver, en littérature française, poème plus fameux. Chacun l’a rencontré à l’école. Georges Brassens en a proposé pour un film une très jolie varia-tion. Robert Antelme raconte com-ment Francis a récité « Heureux qui comme Ulysse » dans un camp nazi pour tenter d’affirmer la dignité de l’espèce humaine. Pour beaucoup d’entre nous, ce sonnet est porteur d’une image toujours recommencée de la poésie.Il est bon cependant de le goûter en tenant compte de l’œuvre entière de Du Bellay, des effets d‘échos dans Les Regrets, des subtilités de versification, de vocabulaire, de syntaxe, de mythologie, de géogra-phie, d’histoire… Il est charmant est très utile de lire le Liré, sans délire, mais non sans liberté, avec la plus intense attention à ce qui là se livre.BiBliographie indicative :Du Bellay, Les Regrets…Les Classiques de poche, édition de François RoudautGeorges-Hugo Tucker,Les Regrets, GallimardGilbert Gadoffre, Du Bellayet le sacré, Tel Gallimard

> lundi 23 février à 17 h 30Classiques au détail Molière, George Dandin, 1668. Acte I, scène 3 Rencontre proposée par Yves Le Pestipon, lecture menée par Patrick Dandrey, professeur à la Sorbonne

Au commencement était une farce, de thème et de trame immé-moriaux : le Barbouillé, mari jaloux, ne peut faire tenir au logis sa femme volage, laquelle parvient par une feinte habile à retour-ner sur lui la faute. Molière, qui a conçu en province sa Jalousie du Barbouillé, en reprend le sujet pour réjouir Louis XIV et sa cour en 1668. Le Barbouillé, rebaptisé George Dandin, est devenu un riche paysan qui a épousé une fille d’aristocrates pauvres : promesse d’un échange de mauvais procé-dés. La mal mariée ne rêve que de tromper son rustaud de mari ; lequel ne parvient pas à détromper ses beaux-parents obtus sur la vertu de leur fille. Parce que Molière est tout comique, la déconfi-ture du mari suscite le rire ; parce que Molière est aussi tout humain, la conscience malheu-reuse de sa déconfiture rend le bonhomme presque touchant et donne à penser. Le texte qui sera « détaillé » pendant la séance est un monologue du bonhomme qui récapitule sa situation de mari

(virtuellement) trompé et lance l’action de la pièce en posant son enjeu : George Dandin parvien-dra-t-il à se faire rendre justice par les parents de sa mauvaise femme pour rentrer dans son honneur et affirmer son droit ? Texte tout au plus de charnière, si on se limite à une lecture de surface ; texte réca-pitulatif et prospectif, suggestif et profond, bijou de complexité et de lucidité critiques, si, comme on tentera de le faire, on spectro-graphie sa nature, sa posture, sa texture, sa portée. Chez un grand écrivain, même les charnières (apparentes) ont du génie.BiBliographie indicative :Molière, Georges Dandin, édition de Patrick Dandrey, Folio ThéâtrePatrick Dandrey, Molièreou l’esthétique du ridicule,Klincksieck.

> Lundi 19 janvier de 17 h 30 à 19 hDeux aventuriers de l’expérimentation littéraire au temps des « 30 glorieuses » : Gabriel Pomerand et Michel Vachey

Gabriel Pomerand et Michel Vachey, à presque une génération d’intervalle, constituent deux figures par-ticulièrement radicales de l’aventure littéraire, dans l’effervescence créatrice de l’après-guerre puis des années 70. Le premier entre lettrisme et moralisme amer, le second dans une déconstruction progressive du roman et de la poésie explorent toujours plus loin les formes littéraires, mais aussi picturales.

> Lundi 9 février de 17 h 30 à 19 hEvariste Carrance, un littérateur ordinaire pas tout à fait banal, le premier à publier Lautréamont

Loin des eaux tumultueuses fréquentées par les précé-dents, Evariste Carrance (1842-1916), personnage aux facettes multiples, est un polygraphe, auteur notam-ment de romans de gare et de comédies. Apparemment l’antithèse absolue de Lautréamont, il peut mettre en scène un poète consul de France à Montevideo, ou don-ner dans le roman d’aventure échevelé.

30/café littéraire café littéraire/31

> samedi 24 janvier de 12h30 à 14h – Scène ouverte SlamEn invité de cette scène première scène slam 2015, Le Bon Slamaritain autour de son recueil Article 35 (Universlam)

> Exposition BROUHAHA du 10 janvier au 3 février 2015Vernissage le samedi 10 janvier à 14h présentée par Barbapop & Salade de fruits jolie jolie

Exposition de dessins de Gaëlle Loth, Anna Haifisch, Jad Fair, Camille Louzon, Evelyne Postic, Aisha Franz, Maria Luque, Lilas, Soya le Gato, Hector de la Vallée, Martha Verschaf-fel, Jeong Hwa Min, Inma Lorente, Charline Collette, Akvilé Magicdust, Amélie Fontaine, Caroline Paquita, Félicité Landrivon, Esther McManus, Kinrisu à l’occasion de la sortie de l’abécédaire « ALPHABET » auquel ils par-ticipent tous, livre pour les enfants, imprimé en risographie (12 couleurs) par PAPIER MACHINE, édition BARBAPOP, à tout petit tirage, et qui sera présenté à cette occasion.www.barbapop.com

A U C A F É C Ô T É C O U R A U C A F É C Ô T É C O U RCafé Littéraire «Irréguliers

de la littérature francophone au xxe siècle»

Ces irréguliers ne sont pas des oubliés ordinaires. simplement ils sont en dehors des courants dominants de l’histoire littéraire. Pourtant leurs écrits témoignent haute-ment du fait littéraire. Présentation par Henri Prade. lectures par amélie Chataur, Philippe dupeyron, Catherine Gadon, josé sobrecases.

Le Théâtre Garonne et Ombres Blanchesaccueillent le pianiste Adam Laloum

Deux récitals au Théâtre Garonne, vendredi 23 et samedi 24 janvier

s

Ombres Blanches fêtera en 2015 ses quarante ans de librairie. Tant en littérature qu’en sciences humaines,

tant en jeunesse que dans les « Beaux-Arts », nous avons voulu maintenir la présence de fonds d’édition choisis,

organisés, pouvant mettre en lumière le travail des écrivains, des chercheurs, des artistes. Parmi ces livres, et dès

1975, la musique a été un souci de libraire, et une passion à partager. Les livres de musique sont des outils

indispensables pour la connaissance d’un univers de sensibilité, d’émotions… de fièvre.

Justement, le premier des événements auquel nous nous associons en cette

année d’anniversaire est musical. À l’occasion de ses 40 ans, la librairie se

joint au Théâtre Garonne pour l’accueil des deux concerts du pianiste Adam

Laloum. Le soutien de la librairie à leur production permet la mise à disposition de 200 places (100 places par soi-rée) au tarif préférentiel de 12 euros (douze euros). Les bil-

lets sont à régler et à retirer au Café Côté Cour (ou au Café Côté Mirepoix) de

la librairie à partir du 20 décembre. Cette offre est limitée par le nombre des

places mises à disposition.

AdAM LALouM, musicien, est né en 1987 à Toulouse. Premier prix du concours Clara Haskil, il accède très vite à une reconnaissance internationale pour ses enregistrements de Brahms et de Schumann, avec l’univers duquel il montre des affinités exceptionnelles. Il semble bien que chaque grand interprète de Schumann doive retrouver pour lui-même le secret d’un monde qui toujours se dérobe, s’accorder cœur et nerfs à cette musique tendre et affolée, rêveuse et fulgurante qui toujours se referme sur la nuit. Il faut entendre et voir Adam Laloum interpréter Schumann pour comprendre ce qu’est ce “corps en état de musique” dont parlait Roland Barthes. Pour ces deux concerts au théâtre Garonne, Adam Laloum a choisi un programme Schumann / Bach, merveilleuse confrontation entre Bach, inépuisable constructeur de formes, et Schumann, génie de la miniature et de l’intermezzo.

Programme du vendredi 23 janvier :Schumann 20”00 Kinderszenen opus 15 (Scènes d’enfant)Bach 16”00 Concerto Italien en fa majeurSchumann 26 » 00 Humoreske opus 20

Programme du samedi 24 janvier :Bach 25”00 Partita n° 6 en mi mineurSchumann 33”00 Études Symphoniques opus 13

À noter également le vendredi 30 Janvier à 20 h 30 :L’INSTANT DONNÉ – HOMMAGE À SCHUMANNAprès les récitals d’Adam Laloum, l’Instant donné nous propose de poursuivre ce voyage dans la poétique schumannienne et d’en faire entendre l’écho chez deux compositeurs d’aujourd’hui : György Kurtág, Heinz Holliger.