PROGRAMME DU CONCERT

SÉRIE LES

DOMINICALES

DIMANCHE 18 SEPTEMBRE 2016, 11H15 & 17H00SALLE MÉTROPOLE – LAUSANNE

JOSHUA WEILERSTEINDIRECTION

LIONEL COTTETVIOLONCELLE

ORCHESTRE DE CHAMBRE DE LAUSANNE

GYULA STULLER, PREMIER VIOLON SOLO

FRIEDRICH GULDA1930–2000

Concerto pour violoncelle et ensemble à vent (30’)

1. Ouverture 2. Idylle 3. Cadenza 4. Menuet 5. Finale alla marcia

LUDWIG VAN BEETHOVEN 1770–1827

Symphonie n° 5 en ut mineur op. 67 (30’)

1. Allegro con brio 2. Andante con moto 3. Allegro 4. Allegro

Concert de 17h00 dans le cadre de

Label Suisse Festival

LE CONSENSUS, VOILÀ L’ENNEMI !

Le compositeur autrichien Friedrich Gulda (1930—2000) commença l’étude du piano à l’âge de sept ans, mena d'abord une carrière de concertiste, puis découvrit le monde du jazz dans les années 50 et fut dès lors un musicien imprévisible, dans le meilleur sens du mot. Interprète des sonates de Beethoven, il se mit à fleurir ses récitals d’improvi-sations inspirées du jazz et se produisit avec des ar-tistes tels que Chick Corea. Compositeur, il écrivit des variations sur la musique des Doors.

Mort le jour anniversaire de la disparition de Mozart, Gulda fut jusqu’à la fin trop inventif et trop fantasque pour devenir une figure consensuelle de la musique. Le Concerto pour violoncelle et ensemble à vent, daté de 1980, est à l’image de la fantaisie débridée de son auteur. On a pu dire qu’il représentait une histoire condensée de toute la musique occidentale : on y trouve en effet des menuets, des souvenirs du rock, des citations de musiques traditionnelles européennes et même des échappées en terre atonale. Les instruments à vent, comme on l’imagine, ne se contentent pas d’accompagner le violoncelliste, mais tantôt imitent le style classique, tantôt créent la surprise, sans jamais laisser s’ennuyer le soliste ou le public. Quant à la Cadenza, il s’agit en effet d’une cadence, comme dans un concerto traditionnel, mais qui exige aussi du musicien de réelles capacités d’im-provisation.

Avec la Cinquième Symphonie de Beethoven, on tient une autre œuvre débridée que le temps n’a jamais réussi à affadir. Qui ne connaît les quatre notes initiales de cette partition célèbre entre toutes ? On rêve quand on sait qu’elle fut créée au Theater an der Wien de Vienne, le 22 décembre 1808, lors d’un concert où furent éga-lement jouées pour la première fois trois œuvres du même Beethoven : la Sixième Symphonie

« Pastorale », le Quatrième concerto pour piano et orchestre et la Fantaisie pour piano, chœur et orchestre.

La Cinquième Symphonie fut dès le départ considérée comme une œuvre étrange et dérou-tante : une aventure musicale, pour tout dire. Berlioz raconte, à l’occasion d’un concert donné à Paris en 1834, au cours duquel elle fut exécu-tée : « L’auditoire, dans un moment de vertige, a couvert l’orchestre de ses cris. (…) Un spasme nerveux agitait toute la salle ». C’est dire le pou-voir d’évocation d’une musique qui affirme autant qu’elle exprime. On peut l’entendre comme la représentation d’un rêve en action qui n’est autre que la volonté du compositeur. Beethoven rêve, mais son rêve est une force qui va. Sa musique ne pulvérise pas les formes qui existent, elle leur confère une énergie insoupçonnée avant lui.

De fait, on retrouve ici les quatre mouvements issus de la symphonie classique viennoise à la manière de Haydn et Mozart, mais dynamisés, propulsés en avant par un irrésistible élan. Et le motif inlassablement répété dès le début du premier Allegro, motif qu’on appelle « du destin » par paresse ou par habitude (et que bien sûr Beethoven n’a jamais qualifié ainsi), est une griffe au moins autant qu’une signature. « Nous n’avons pas affaire à un thème au sens courant du mot mais à quatre mesures qui, en tête de l’ensemble du mouvement, jouent le rôle d’une épigraphe, d’un titre en lettres énormes », analyse le chef d’orchestre Wilhelm Furtwaengler.

La Cinquième symphonie, malgré son impec-cable architecture, ou plutôt grâce à elle, est un impétueux récit.

CHRISTIAN WASSELIN

LIONEL COTTETVIOLONCELLE

Né à Genève en 1987, Lionel Cottet a étudié à la Juilliard School de New York, au Mozarteum de Salzbourg, à la MusikHochschule de Zurich et au Conservatoire de Genève auprès de Joel Krosnick, Clemens Hagen, Thomas Grossenbacher et François Guye. Il a remporté de nombreux prix, notamment le Premier prix avec distinction du Concours suisse de musique pour la jeunesse, et joue dans les plus grandes salles en compagnie des meilleurs orchestres. Il pratique la musique de chambre avec Nobuko Imaï, Itzhak Perlman, Pierre Amoyal, Mitsuko Uchida, et a été invité à jouer avec les douze violoncellistes de l’Orchestre philharmonique de Berlin.

Il est par ailleurs violoncelle solo de l’Orchestre de la radiodiffusion bavaroise et a enregistré en première mondiale le concerto de Bernhard Romberg. Il participe, dans l’ensemble du continent améri-cain, à des programmes de sensibilisation auprès d’écoles n’ayant pas accès à la musique.

Il joue un violoncelle de Jean-Baptiste Vuillaume datant de 1852.

JOSHUA WEILERSTEINDIRECTION

Avec un répertoire allant de Gesualdo à Christopher Rouse, Joshua Weilerstein est pré- destiné à élargir et à dynamiser l’expérience du concert en ouvrant le monde de la musique qu’on appelle classique à un nouveau public, et en créant un dialogue mutuel entre ce dernier et les musiciens. En 2016—2017, il fait ses débuts au Festival de Verbier en dirigeant Don Giovanni et en remplaçant Emmanuel Krivine au pied levé. Il dirige également l’Orchestre royal du Concertge-bouw, l’Orchestre philharmonique de Rotterdam, l’Orchestre philharmonique tchèque, l’Orchestre de la NDR de Hanovre et le London Philharmonic Orchestra. Il est réinvité par le BBC Symphony Or-chestra, l’Orchestre philharmonique des Pays-Bas, l’Orchestre national de Lyon, l’Orchestre royal philharmonique de Stockholm, l’Orchestre sym-phonique national du Danemark et l’Orchestre philharmonique d’Oslo.

Né dans une famille de musiciens, il a rem-porté le Premier prix ainsi que le Prix du public du Concours Malko de Copenhague pour les jeunes chefs d’orchestre, ce qui lui a permis de lancer sa carrière. Il a ainsi dirigé l’Orchestre symphonique de la radio finlandaise, l’Orchestre

de chambre suédois, le hr-Sinfonieorchester, le Deutsches Symphonie-Orchester de Berlin et l’Orchestre philharmonique de Radio France. Il croit en l’universalité des grands maîtres du passé, de même qu’il apprécie l’innovation, mais aussi l’accessibilité des compositeurs d’aujourd’hui. Il s’efforce, dans la mesure du possible, d’inscrire au moins une pièce d’un créateur vivant dans les concerts qu’il dirige. Conscient de l’importance de la médiation musicale, Joshua Weilerstein se plaît à s’adresser au public depuis la scène ou lors de rencontres avant ou après les concerts. Il s’est beaucoup impliqué dans les concerts pour jeune public pendant ses années à New York. Il a aussi été premier violon solo du Discovery Ensemble, un orchestre de chambre de Boston qui présente la musique classique aux écoles de la ville ; avec l’Orchestre de Chambre de Lausanne, il dirigera un concert Découvertes pour les enfants.

Directeur musical de l’Orchestre de Chambre de Lausanne depuis la saison 2015—2016, Joshua Weilerstein est accessible sur les réseaux sociaux pour discuter de l’avenir de la musique, de la pro-grammation ou encore de l’expérience du concert.

L’ORCHESTRE DE CHAMBRE DE LAUSANNE

Fondé en 1942 par le violoniste Victor Desarzens, l’Orchestre de Chambre de Lausanne (OCL) n’a cessé de déployer ses ailes pour devenir au-jourd’hui l’une des phalanges de chambre les plus demandées d’Europe. La nomination à sa tête en 2015 de l’un des jeunes chefs les plus prometteurs de la nouvelle génération, l’Américain Joshua Weilerstein, en est la preuve éclatante. De formation Mannheim (soit une quarantaine d’instrumen-tistes), il embrasse un vaste répertoire qui va des premiers baroques à la création contemporaine.Très vite convié à l’étranger, il participe au Festival d’Aix-en-Provence dès la deuxième édition, ses tournées en Allemagne puis aux Etats-Unis sont des succès retentissants, comme ses concerts plus récents au Théâtre des Champs-Elysées ou aux BBC Proms de Londres. Parmi ses dernières invitations, on citera le Théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg, le Festival Rostropovitch de Moscou et le Festival d’Istanbul. En 2016–2017, l’OCL se produira entre autres à Rome, Budapest et Vienne.

Ses concerts sont rythmés par l’engagement de solistes de premier plan : de Clara Haskil, Alfred Cortot, Walter Gieseking et Edwin Fischer à Murray Perahia, Radu Lupu, Martha Argerich et Nikolai Lugansky chez les pianistes, d’Arthur Grumiaux à Frank Peter Zimmermann chez les violonistes, de Paul Tortelier à Truls Mørk chez les violoncellistes, ou encore de Jean-Pierre Rampal à Emmanuel Pahud chez les flûtistes, les plus grands noms l’ont gratifié de leur concours et continuent plus que jamais à lui faire confiance. L’OCL a aussi toujours su attirer les baguettes les plus intéressantes du moment : de Günter Wand à Charles Dutoit, de Paul Hindemith à Ton Koopman, de Jeffrey Tate à Bertrand de Billy (actuel principal chef invité), il s’enrichit sous leur direction des influences les plus diverses. À l’instar du disque, qui offre un miroir pérenne

de cet esprit d’ouverture : de l’intégrale des opéras de Haydn dans les années 1970–1980 sous la di- rection d’Antal Dorati aux concertos de Beethoven avec Christian Zacharias (qui viennent de sortir en DVD chez Bel Air Media), en passant par les récentes gravures dédiées à Schönberg et Webern (avec Heinz Holliger) et à Spohr et Weber (avec Paul Meyer), la vitrine est séduisante et parfaite- ment en phase avec l’identité historique de l’OCL. Consacré à Stravinsky, le premier disque de l’orchestre sous la direction de Joshua Weilerstein paraît au printemps 2016.

Résident de la Salle Métropole, l’OCL est l’hôte régulier de la fosse de l’Opéra de Lausanne et le partenaire privilégié de nombreuses institutions de la région telles que la Haute école de musique de Lausanne, la Manufacture (Haute École des arts de la scène), l’Auditorium Stravinski de Mon-treux, la Fondation Pierre Gianadda de Martigny, le Festival d’opéra d’Avenches ou le Concours de piano Clara Haskil de Vevey. Il est également un partenaire historique de la Radio Télévision Suisse, dont il nourrit les programmes depuis l’origine et profite en retour de son vaste réseau de diffusion national et européen. C’est ainsi que ses concerts, enregistrés par Espace 2, sont mis à la disposition du public en écoute à la demande sur www.espace2.ch.

Une phalange du rang de l’OCL, c’est bien sûr des affiches aux noms de solistes et de chefs invités prestigieux, mais c’est d’abord une identité forte forgée au fil des ans par un petit nombre de directeurs artistiques. Au fondateur Victor Desarzens (1942—1973), qui marque l’institution par son engagement infatigable en faveur des créateurs suisses (Frank Martin en tête) succèdent Armin Jordan (1973—1985), qui par les disques (chez Philips et Erato) accentue considérablement le rayonnement international de l’orchestre, puis

Lawrence Foster (1985—1990), Jesús López Cobos (1990—2000), Christian Zacharias (2000—2013) avec une exceptionnelle intégrale des concertos pour piano de Mozart chez MDG, pour arriver en 2015 à Joshua Weilerstein, qui d’emblée déclare

son intention de poursuivre l’œuvre de ses pré-décesseurs tout en inscrivant l’OCL dans le XXIe siècle, par le biais de programmes audacieux ou l’exploitation plus efficace des nouveaux moyens de communication.

DIRECTEUR ARTISTIQUE

Joshua Weilerstein

VIOLONS

François Sochard Gyula Stullerpremiers violons solo

Julie Lafontainedeuxième solo des premiers violons

Alexander Grytsayenkochef d’attaque des seconds violons

Olivier Blachedeuxième solo des seconds violons

Gábor BartaDelia BugarinStéphanie DécailletEdouard Jaccottet Solange JoggiStéphanie JosephOphélie Kirch-Vadot

Janet E. LoerkensCatherine Suter GerhardAnna Vasilyeva

ALTOS

Eli Karanfilovapremier solo

Nicolas Pachedeuxième solo

Johannes RoseKarl WingerterNN

VIOLONCELLES

Joël Marosipremier solo

Catherine Marie Tunnelldeuxième solo

Lionel CottetIndira RahmatullaPhilippe Schiltknecht

CONTREBASSES

Marc-Antoine Bonanomipremier solo

Sebastian Schickdeuxième solo

Daniel Spörri

FLÛTES

Jean-Luc Sperissenpremier solo

Anne Moreau Zardinideuxième solo

HAUTBOIS

Beat Anderwertpremier solo

Barbara Stegemanndeuxième solo

CLARINETTES

Davide Bandieripremier solo

Curzio Petragliodeuxième solo

BASSONS

Axel Benoitpremier solo

François Dinkeldeuxième solo

CORS

Iván Ortiz Motospremier solo

Andrea Zardinideuxième solo

TROMPETTES

Marc-Olivier Broilletpremier solo

Nicolas Bernarddeuxième solo

TIMBALES

Arnaud Stachnickpremier solo

NOS PROCHAINS CONCERTS

Rue de Genève 12CH — 1003 LausanneT +41 21 345 00 20F +41 21 345 00 21www.ocl.ch

L’OCL est résident de la Salle Métropole

Responsable de la publicationBenoît Braescu

Graphismetrivial mass

ImpressionImprimerie Cornaz SA

PhotographiesFelix Broede — Couverture, p.5 federal-studio.com — p.4, p.6

DIMANCHE 16 OCTOBRE 2016, 11H15SALLE MÉTROPOLE – LAUSANNE

Catherine Suter Gerhard VIOLON

Elim Chan DIRECTION

Œuvres de Benjamin Britten, Antonín Dvorák et Wolfgang Amadeus Mozart

LES DOMINICALES

MERCREDI 21 SEPTEMBRE 2016, 17H00SALLE MÉTROPOLE – LAUSANNE

L’Œil du loup, Musique de Karol Beffa, Texte de Daniel Pennac

LES DÉCOUVERTES

Adrien Mani RÉCITANT

Quentin Hindley DIRECTION

Isis Fahmy MISE EN ESPACE

LUNDI 31 OCTOBRE & MARDI 1ER NOVEMBRE 2016, 20H00SALLE MÉTROPOLE – LAUSANNE

LES GRANDS CONCERTS

Œuvres de Ottorino Respighi, Wolfgang Amadeus Mozart et Alberto Ginastera

Emanuel Ax PIANO

Hugh Wolff DIRECTION

MERCREDI 19 OCTOBRE 2016, 20H00VICTORIA HALL – GENÈVE

JEUDI 20 OCTOBRE 2016, 20H00AULA DE L’UNIVERSITÉ – FRIBOURG

VENDREDI 21 OCTOBRE 2016, 20H00FONDATION PIERRE GIANADDA – MARTIGNY

Louis Schwizgebel PIANO

Santtu-Matias Rouvali DIRECTION

Œuvres de Sergueï Prokofiev, Camille Saint-Saëns et Ludwig Van Beethoven

L'OCL EN SUISSE

LUNDI 24 OCTOBRE 2016, 19H00MARTINSKIRCHE – BÂLE