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Application médicale du laser : Traitement de la myopie 21 mai 2014 Rapport rédigé et soutenu par CHIALEU LEUTCHA Arsène Willy 1 DEDICACES ET REMERCIEMENTS Nous dédions ce travail à la famille LEUTCHA. Nous rendons grâce au seigneur, pour la force et la santé qu’il nous a toujours donné, pour toutes les œuvres qu’il ne cesse d’accomplir dans nos vies et pour nous avoir éclairés tout au long de cette année. Nous remercions également notre oncle M. Boniface FOMO pour sa bonté et pour nous avoir donné la possibilité de poursuivre nos études. Nos remerciements vont également à l’endroit du Pr Mourad BENABDESSELAM pour la confiance qu’il nous a accordée tout au long de cette année. Sincères remerciements également à Mme Virginia DAURIA pour son encadrement et ses précieux conseils qui nous ont éclairés dans l accomplissement de ce travail.

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21 mai 2014

Rapport rédigé et soutenu par CHIALEU LEUTCHA Arsène Willy

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DEDICACES ET REMERCIEMENTS

Nous dédions ce travail à la famille LEUTCHA.

Nous rendons grâce au seigneur, pour la force et la santé qu’il nous a toujours donné, pour

toutes les œuvres qu’il ne cesse d’accomplir dans nos vies et pour nous avoir éclairés tout au

long de cette année.

Nous remercions également notre oncle M. Boniface FOMO pour sa bonté et pour nous

avoir donné la possibilité de poursuivre nos études.

Nos remerciements vont également à l’endroit du Pr Mourad BENABDESSELAM pour la

confiance qu’il nous a accordée tout au long de cette année.

Sincères remerciements également à Mme Virginia D’AURIA pour son encadrement et ses

précieux conseils qui nous ont éclairés dans l’accomplissement de ce travail.

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Table des matières

DEDICACES ET REMERCIEMENTS ............................................................................................................. 1

Table des matières .................................................................................................................................. 2

INTRODUCTION GENERALE ..................................................................................................................... 3

CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE.............................................................................................................. 4

I. L’œil et les mécanismes optiques de la vision ............................................................................... 4

1. Petite histoire de la vision : ........................................................................................................ 4

2. L’œil réduit à un système optique ............................................................................................. 5

a. Formation d’une image .......................................................................................................... 6

b. Les principaux défauts de l’œil ............................................................................................... 7

c. Corrections et techniques de traitement. .............................................................................. 8

II. Traitement par laser proprement dit ........................................................................................... 10

1. Toutes les myopies sont elles traitées par laser ? ................................................................... 10

2. Lasers utilisés en chirurgie réfractive ....................................................................................... 11

3. Quelle épaisseur de cornée doit-on détruire ? ........................................................................ 12

4. Sculpture de la cornée .............................................................................................................. 14

Réduction de la puissance optique de la cornée : Etapes ............................................................. 15

a. Découpe du capot. ................................................................................................................ 15

b. Ablation ................................................................................................................................. 17

CONCLUSION ......................................................................................................................................... 18

REFERENCES .......................................................................................................................................... 18

RESUME ................................................................................................................................................. 19

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INTRODUCTION GENERALE

1960, le premier laser est mis sur pied à l’aide d’un cristal de rubis et d’une lampe flash

intense. Cinquante ans après leur invention, les lasers continuent de nous étonner. Leurs

performances sont toujours plus extraordinaires et le champ de leurs applications ne cesse

de s’étendre. Nous finissons par oublier qu’ils sont là, présents dans notre vie quotidienne,

tant ils sont devenus des objets familiers.

Des domaines ayant vu les applications du laser se multiplier et avoir un impact

considérable, nous pouvons citer le médical. En fonction du contexte, qu’il s’agisse de la

thérapie ou de l’imagerie médicale, le laser semble être rapidement devenu un outil de

choix. Le laser à dioxyde de carbone (CO2), introduit en 1965 et 1967, fut tout d’abord

proposé aux chirurgiens avec le concept d’un bistouri optique. Il a depuis été proposé pour

de très nombreuses applications en dermatologie ou en ophtalmologie.

Dans le cadre de ce projet, nous nous intéresserons à l’application du laser au traitement de

la myopie qui est sans nul doute le défaut de la vision le plus répandu. Cette étude est faite

dans le but de comprendre le principe de cette thérapie et éventuellement de faire une

comparaison aux différents traitements ou corrections rencontrés.

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CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE

La myopie reste en grande partie un mystère. On sait la mesurer, la corriger, l'opérer, on

connaît le mécanisme du dérèglement optique de l'œil, mais on en connaît encore très mal

l'origine et les causes. De récents chiffres sont de ce point de vue assez inquiétants : des

chercheurs viennent ainsi de constater que le taux de myopes était passé, dans la population

américaine de quelque 25 % au début des années 1970 à presque 42 % au début des années

2000. En France, on estime que 39 % de la population souffre de myopie à divers degrés. On

retrouve des chiffres du même ordre un peu partout dans le monde.

Nous pouvons également recenser quelques procédures telles que la correction de lunettes

ou de lentilles et la chirurgie réfractive visant à apporter une solution à ce défaut. Au vue de

cette forte progression, il est plus qu’évident de se pencher sur la question ; d’où le choix de

projet.

Cependant, compte tenu du recours de plus en plus croissant à la chirurgie réfractive ainsi

que du faible taux de complication constaté sur plusieurs années ; peut on envisager que le

laser soit très prochainement l’outil de premier choix pour le traitement de la myopie ?

I. L’œil et les mécanismes optiques de la vision

1. Petite histoire de la vision :

De tous les temps, la lumière a fasciné l’esprit des hommes, qu’ils soient religieux,

philosophes, artistes ou scientifiques. Ils lui attribuaient une dimension mystique.

Euclide et la géométrie du regard.

C’est avec les Grecs que naît la première réflexion scientifique sur la lumière. Le seul

problème vraiment débattu par les différentes écoles de penseurs est celui de la perception

de la lumière. Euclide (v. 300 av. J.-C.) est le premier à appliquer les mathématiques à un

phénomène naturel en donnant une interprétation géométrique de la lumière, fondée sur le

concept du « rayon visuel » introduit par Pythagore (v. 550 av. J.-C.).

Pour Euclide, la vision résulte de rayons visuels émanant de l’œil et qui se propagent en ligne

droite. Ces rayons forment un cône dont le sommet est le centre de l’œil et la base le champ

du visible.

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Alhazen inverse les rayons lumineux

La pensée hellénique perd de son lustre après l’annexion de la Grèce à l’Empire romain vers

la fin du IIe siècle av. J.-C. et la destruction de la grande bibliothèque d’Alexandrie en l’an

389. Le flambeau de la connaissance passe à l’Empire arabo-islamique. Les grands textes

grecs sont traduits en arabe. Le philosophe, mathématicien et astronome Alhazen développe

les idées contenues dans les travaux d’Euclide et de Ptolémée. Selon lui, la lumière vient de

l’extérieur et entre dans les yeux, et non pas l’inverse. Pour preuve : on ne peut fixer le Soleil

car l’intensité de sa lumière brûle les yeux. Du rôle de l’émetteur, l’œil passe à celui de

récepteur. Alhazen énonce qu’à chaque point du monde extérieur correspond une seule et

unique image sur le cristallin, dont il pense à tort qu’il est l’organe de la vision.

Kepler, Descartes et le rôle actif du cerveau dans la vision.

Kepler reconnaît que lieu de convergence des rayons lumineux dans l’œil n’est pas le

cristallin, comme l’a cru Alhazen, ni le nerf optique comme le pense Léonard de Vinci, mais la

rétine. Ayant réalisé des dissections anatomiques d’yeux de bœuf, et constaté une image

inversée dans la rétine, Kepler avance une hypothèse révolutionnaire : nous voyons les

choses à l’endroit parce que le cerveau, grâce à un mécanisme inconnu, rétablit leur vraie

orientation. L’astronome est donc le premier à suggérer que le cerveau joue un rôle actif

dans la vision, que nous voyons en somme à la fois avec les yeux et avec le cerveau.

Le philosophe et mathématicien René Descartes (1596-1650) ira encore plus loin : l’image

cérébrale que nous percevons est une version simplifiée de celle envoyée par le monde

extérieur, et c’est le cerveau qui supplée à l’information manquante. »

2. L’œil réduit à un système optique

La figure ci-contre représente le schéma de

la coupe d’un œil.

Les rayons lumineux reçus par l’œil

traversent une succession de milieux

transparents : la cornée, l’humeur aqueuse,

le cristallin et l’humeur vitrée.

Pour un physicien, trois éléments sont

retenus pour modéliser un œil : l’ensemble

pupille-iris, le cristallin et la rétine.

Figure 1

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• L’ensemble pupille-iris qui joue le rôle de diaphragme ;

• L’ensemble cornée, humeur aqueuse, cristallin qui joue le rôle d’une lentille convergente

(f ≈1,6 cm au repos) ;

• La rétine qui est une membrane recouvrant le fond de l’œil, tapissée de cellules

photosensibles joue le rôle d’écran.

A partir de cette simplification on peut construire un œil réduit à l’aide d’une ouverture circulaire, d’une lentille convergente et d’un écran.

Figure 2

a. Formation d’une image

Dans l’œil la position de ‘‘l’écran’’ (la rétine) est fixe par rapport à la ‘‘lentille’’ (l’ensemble

cornée, humeur vitreuse, cristallin). L’image doit toujours se former à la même distance de la

lentille même lorsque la distance entre l’objet observé et l’œil varie.

L’écran ne pouvant se déplacer, il faut que la distance focale de l’œil change: on a une

lentille adaptative. Cette adaptation est dû au cristallin qui est une lentille souple qui peut

être déformé et devenir ainsi plus ou moins convergente.

Objet proche : Le cristallin est plus convergent (plus bombé) ; c’est le phénomène

d’accommodation.

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Figure 3

Objet éloigné : Le cristallin est au repos ; il est moins bombé et donc moins convergent.

Figure 4

b. Les principaux défauts de l’œil

Les principaux défauts de l'œil sont des défauts d'accommodation (capacité qu’a le cristallin

à changer sa courbure pour avoir une image formée sur la rétine quelque soit la distance

entre l’objet et l’œil).

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On distingue notamment la myopie et l'hypermétropie, auxquelles vient s'ajouter la

presbytie qui résulte d'une évolution naturelle due à l'âge.

Dans le cadre de ce projet, nous nous intéresserons à l’œil myope qui est trop long par

rapport à la distance focale du cristallin. Il est trop convergent.

Pour un œil emmétrope, l’image d’un objet à l’infini se forme sur la rétine ; tandis qu’un œil

myope à une image du même objet situé en avant de la rétine et est perçue floue sur la

rétine.

Figure 5

Donc le point vu nettement sans accommodation n’est plus à l’infini, mais beaucoup plus

proche.

Il en résulte pour les myopes une impossibilité de voir net un objet éloigné.

Figure 6

PR: Point vu nettement sans accommodation PP: Point vu nettement en accommodant au maximum

c. Corrections et techniques de traitement.

Il n’est évidemment pas normal que l’image d’un objet se trouve en avant de la rétine ; deux

solutions nous permettraient donc de corriger se défaut :

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1. Rapprocher la rétine de l’œil pour que l’image puisse s’y former, mais cette opération est

impossible à réaliser.

2. Ramener l’image sur la rétine, pour cela il faut diminuer la vergence de l’œil.

Il existe trois types de correction qui ont toutes pour but de modifier le trajet des rayons

lumineux pour qu'ils convergent sur la rétine.

- les verres correcteurs de lunettes

- les lentilles cornéennes

- la chirurgie réfractive

• Correction de lunettes ou de lentilles cornéennes (correction optique externe).

La myopie est corrigée par l’utilisation de verres ou lentilles concaves (plus épaisses au bord

qu’au centre) afin que le plan net de l’image soit focalisé vers l’arrière, dans le plan de la

rétine.

Les lentilles de contacts permettent également une correction « esthétique » de la myopie,

mais nécessitent un entretien régulier et représentent une contrainte chez certains patients.

Le risque infectieux en lentille n’est pas nul, en particulier en cas de port permanent.

Cette lentille est choisie de telle sorte que l’œil sans accommoder puisse voir net un objet à

l’infini (comme un œil normal).

Figure 7

On peut également intervenir chirurgicalement en diminuant la vergence du cristallin

(opération au laser).

• Chirurgie réfractive

Ayant comme précédemment le même objectif, la chirurgie de la myopie consiste à réduire

la puissance optique de l’œil myope, et rendre le patient emmétrope (vision nette de loin

sans correction). En effet, même si la cause principale de la myopie est une longueur

excessive de l’œil (longueur axiale trop grande), il n’est pas possible en pratique de

raccourcir l’œil.

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Dans le cas de ce travail nous nous attarderons sur la chirurgie réfractive par laser.

L’image d’un objet lointain formée sur la rétine est floue car c’est un disque lumineux, au

lieu d’un « point ». La chirurgie réfractive de la myopie utilise le laser pour remodeler la

surface de la cornée. Dans le cas de la myopie, il faut réduire le pouvoir de focalisation de la

cornée (réduire la vergence): ceci est effectué en réduisant la courbure de la cornée par une

sculpture laser. Le degré de réduction de la courbure cornéenne dépend de l’importance de

la myopie à corriger, et de la taille de la zone optique choisie pour délivrer la correction

laser. La cornée est plus mince au centre après traitement.

Figure 8

II. Traitement par laser proprement dit

1. Toutes les myopies sont elles traitées par laser ?

Le traitement par laser de la myopie reste une opération de chirurgie et il est bon de savoir

si toutes les formes de myopie peuvent être traitées par laser.

- La myopie axile

La myopie est le plus souvent induite par un allongement excessif de l’œil. Un œil myope est un œil « trop long » vis à vis de la puissance optique de la cornée et du cristallin.

La myopie apparaît dans l’enfance ou vers l’adolescence. En général, plus la myopie est précoce, et plus elle est marquée à l’âge adulte. Comme le degré de myopie est proportionnel à l’excès d’allongement du globe oculaire, plus celui-ci intervient précocement dans la croissance de l’œil, et plus l’allongement du globe risque d’être prononcé.

- La myopie réfractive

La myopie réfractive correspond généralement à une myopie faible, pour laquelle l’œil ne présente pas une longueur axiale excessive par rapport à la distribution rencontrée

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dans la population non myope. Les éléments réfractifs du segment antérieur de l’œil (cornée et cristallin) semblent « trop puissants » vis à vis de cette longueur axiale.

- La myopie d’indice

C’est une forme de myopie acquise plus tardive; elle est traduite par la présence

d’une cataracte nucléaire. Elle est liée à l’augmentation de l’indice de réfraction du

noyau du cristallin qui se densifie en s’opacifiant. L’augmentation de l’indice induit

une augmentation de la puissance optique du cristallin, qui devient plus puissant

(augmentation de la vergence).

- La myopie cornéenne

L’augmentation de la puissance du dioptre cornéen lui-même peut également induire

une myopie chez un sujet initialement indemne de défaut réfractif. Elle s’observe

dans le kératocône, où la cornée présente une courbure accentuée.

Toutes ces formes de myopie ne peuvent pas être corrigées par chirurgie réfractive de la

cornée, car étant permanente et définitive. Il convient donc de se rassurer non seulement

que la cornée à corriger est à la fois épaisse et régulière mais également de la stabilité de la

myopie. Notamment, une myopie axile ne peut être traitée au laser durant la phase de

croissance de l’œil du patient.

2. Lasers utilisés en chirurgie réfractive

Le laser (Light Amplification by Stimulated Emission of Radiation), est une lumière amplifiée

et rassemblée en un étroit faisceau, qui est spatialement et temporellement cohérent, où

ondes et photons associés se propagent en phase, au lieu d'être arbitrairement distribués.

La forme du faisceau émis par un laser est particulière ; son rayon w(z) n’est pas contant au

cours de la propagation. Sa valeur minimale est appelée col du faisceau (beam waist) et

usuellement notée w0. Ce faisceau correspond à un faisceau gaussien.

Figure 9

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L’intensité lumineuse du faisceau laser répond donc à une loi gaussienne :

Avec une intensité maximale en z = 0.

Pour une meilleure application médicale, ce faisceau doit être étudié. Premièrement, il

possède des caractéristiques qu’il faut connaitre pour déterminer ces propriétés à la sortie

du laser. Deuxièmement, il ne vérifie pas les lois de l’optique géométrique car il ne peut pas

être décrit entièrement en termes de rayons lumineux.

Nous verrons donc, dans le cadre de notre étude quels lasers utiliser et quelles doivent être

leurs propriétés.

En chirurgie réfractive de la cornée 100% laser, deux types de laser sont utilisés : le laser

femtoseconde et le laser excimer dont nous décrirons le principe dans la suite.

3. Quelle épaisseur de cornée doit-on détruire ?

Avant toute chirurgie réfractive, il est indispensable de faire un bilan préopératoire qui est

constitué d’un ensemble d’examens tels que :

- L’examen de la réfraction, qui a pour but de caractériser et mesurer l’importance du

défaut optique de l’œil. Elle permet d’estimer le degré de myopie (D) par une

mesure automatisé faite par un auto-réfractomètre.

- La topographie cornéenne, qui permet de recueillir des informations relatives à la

courbure ou au relief de la cornée.

- L’aberrométrie, qui permet de détecter et quantifier certains défauts optiques dont

l’œil est entaché même quand on le corrige au mieux avec des lunettes ou des

lentilles de contact.

Pour ne citer que ceux-ci.

Dans les paragraphes suivants, des calculs géométriques sont donnés pour montrer

comment doit être fait le remodelage de la cornée lors d’une chirurgie réfractive. Dans la

figure suivante, les surfaces pré et postopératoire de la cornée sont représentés avec

d’autres paramètres géométriques.

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Figure 10

Les équations initiale et finale de la surface antérieure de la cornée sont données par :

Où (xi, y) et (xf, y) sont respectivement les coordonnées des surfaces initiale et finale, et x

est la distance entre les centres de courbures telle que montré sur la figure.

Nous pouvons obtenir l’épaisseur de cornée à enlever pour corriger la myopie.

La distance x peut être calculée à partir des sinus des angles β et ϒ et est exprimé par la

relation :

En utilisant les relations géométriques suivantes :

On peut avoir une autre expression x à partir de son expression précédente :

D’autre part, de la figure 10 on peut déduire les deux expressions suivantes :

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Où ymax est la hauteur maximale, à partir de l’axe optique de la zone optique à altérer.

Des sinus précédents, on peut obtenir les expressions de φi et φf et en déduire la nouvelle

expression de x par substitution :

En introduisant cette nouvelle expression de x dans celle de d(y), on obtient :

d(y), donne l’épaisseur de cornée à détruire en tout point (xi, y).

La plus grande épaisseur d’ablation doit être obtenu à y=0 avec :

d(0) donne au chirurgien la valeur de l’épaisseur de cornée à enlever au niveau du

vertex (somment) de l’axe optique. Le paramètre inconnu Rf est facilement obtenu à partir

de la loi de base de la réfraction d’une surface incurvée

Avec D, le degré de myopie exprimé en dioptrie, et nc l’indice de réfraction de la cornée.

4. Sculpture de la cornée

Les principes de la chirurgie de la myopie diffèrent selon qu’elle s’exerce sur la cornée

(remodelage au laser pour réduire sa puissance), ou le cristallin (remplacement par un

implant de puissance adaptée). Le choix du site d’action de la chirurgie réfractive dépend de

nombreux paramètres. Une fois le site choisi, le chirurgien détermine la technique la plus

adaptée.

On distingue plusieurs techniques de correction chirurgicale :

- Ajout d’un implant de puissance négative dans la chambre antérieure,

- Remplacement du cristallin par un implant de cristallin artificiel,

- Réduction de la puissance optique de la cornée.

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Seule la dernière technique qui est décrite dans la suite, est une application médicale du

laser.

Réduction de la puissance optique de la cornée : Etapes

a. Découpe du capot.

Cette étape peut être réalisée à l’aide d’un microkératome mécanique qui est un

instrument utilisé pour la découpe d’un volet cornéen superficiel afin d’exposer la face

antérieure de la cornée au faisceau laser.

Figure 11

Elle peut également être réalisée grâce à l’effet du laser dans un tissu appelé ablation

induite par plasma qui est un effet photomécanique.

Le schéma suivant propose une classification de l’interaction laser – tissu biologique

selon quatre effets.

Figure 12

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En accord avec ce schéma, dans le cas d’une ablation induite par plasma, lorsqu'une

impulsion laser très courte (nanoseconde voire femtoseconde) est focalisée sur une cible

tissulaire, créant ainsi des irradiances élevées (de l'ordre de 1010 à 1012 W/cm2), il est

possible d'obtenir localement des champs électriques élevés (106 à 107 V/m) dû à la

lumière laser comparables aux champs atomiques. De tels champs induisent un claquage

électrique du matériau de la cible (une succession de collisions et d’accélérations des

électrons qui conduit à une ionisation en cascade) ayant pour résultat la formation d'un

plasma.

Figure 13

L'onde de choc associée à l'expansion plasma engendre des ondes de pression

extrêmement importantes et par conséquent une rupture mécanique de la structure

tissulaire. Cet effet photomécanique est généralement obtenu avec des lasers Nd:YAG

fonctionnant en mode déclenché (émission thermoionique) ou en mode de verrouillage

de phase (ionisation par absorption successive de plusieurs photons).

Le microkératome laser femtoseconde fonctionnant sur ce principe est également utilisé

pour la découpe du capot ; mais dans un régime de plasma très faible et très contrôlé car

il permet des incisions extrêmement circonscrites et débutant en tout point de

l’épaisseur cornéenne. En effet, les effets biologiques induits par plasma sont mieux

adaptés à la découpe ou la destruction des tissus ‘‘en vrac’’ que pour l’ablation d’un

volume de tissu nettement délimité tel que la cornée. Mais cette découpe fine, précise

et contrôlé est faite par fragmentation des biomolécules.

La densité d’énergie du laser étant en dessous du seuil de formation des bulles (qui

conduisent entre autre phénomène d’ondes de choc), les électrons sont capturés par le

la biomolécule ; ce qui conduit à une résonance c’est-à-dire un état transitoire de la

molécule. Pour une molécule XY, ce processus conduit à : XY + e- XY* - .

La molécule anionique peut se désintégrer par désexcitation ou il peut avoir

dissociation : XY* - X° + Y- .

C’est par ces ruptures mécaniques des molécules que la découpe à lieu avec une

contribution thermique quasi inexistante.

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b. Ablation

Le schéma de la figure 12 nous montre l’ordre de grandeur de l’intensité du faisceau

laser pour avoir un effet de photoablation du tissu biologique par le laser.

En chirurgie réfractive, le Pour réduction de l’épaisseur de la cornée est faite au laser à

excimer (émission dans l’UV). Car en effet, généralement dans un tissu, les liaisons

covalentes entre les atomes sont les plus fortes et les plus stables pour avoir des

découpes précises, sans effet thermique et surtout bien contrôlées, il faut une grande

énergie capable de rompre ces liaisons covalentes de type (C=O, C=C, O-H, C-O, C-H …)

présentes dans le tissu.

Pour réduire la courbure de la cornée, ce profil comporte un nombre de tirs plus élevés

au centre de la cornée (Vertex ou sommet de l’axe optique). Plus la myopie est forte, et

plus la profondeur d’ablation centrale du traitement est élevée.

La photoablation est un phénomène à seuil. Au dessus d’une certaine intensité il est

possible de prédire la profondeur du tissu à détruire.

Suivant la loi de Beer-Lambert on sait que :

Avec z la direction de propagation de la lumière dans le tissu, α

le coefficient d’absorption et I0 l’intensité à la surface. La profondeur d’ablation, d, est

donc donnée comme la distance z = d pour laquelle I(z)=Iseuil :

Ayant déterminé d par le calcul géométrique effectué plus haut, il est désormais plus

aisé de mieux contrôler l’ablation.

Une fois le laser délivré, la cornée devient moins incurvée, et son pouvoir optique

(vergence) est réduit. L’image désormais se forme sur le plan rétinien comme le montre

la figure 14.

Figure 14

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CONCLUSION

La principale fonction de l’œil est la vision ; mais pour plusieurs raisons quelques fois

inconnues, cette fonction n’est plus correctement réalisée. Le but de la chirurgie réfractive

est de donner une vision suffisante pour accomplir confortablement les taches de la vie

courante sans lunettes ni verres de contact.

Le traitement au laser de la myopie est désormais une technique tout à fait viable qui est

appliqué depuis plus d’une décennie et dont le taux de complication demeure très faible.

Bien qu’avec une chirurgie réfractive, le patient acquiert la capacité de voir clairement sans

avoir à porter des lunettes ou des lentilles de contact, il convient tout de même de noter que

c’est une procédure qui effectue sur la cornée des changements irréversibles et que tout

autre défaut ultérieur dû entre autre à l’avancée de l’âge, pourrait être compliqué à corriger.

En somme, nous pouvons nous rendre compte des performances extraordinaires des lasers

qui sont devenus irremplaçables dans l’industrie et les hôpitaux.

REFERENCES

- ‘‘Le laser’’ ouvrage coordonné par Nicolas TREPS et Fabien BRETENAKER

- http://academie-en-ligne.fr

- http://www.gatinel.com

- http://www.france-laser.net

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RESUME

Des chiffres avoisinant les 40% ; c’est ce qui représente la proportion de personnes souffrant

de myopie à divers degré dans le monde. Ce défaut ainsi que tous les autres défauts de la

vision sont de plus en plus importants. Cependant des moyens de correction tout à fait

excellent tels que des lunettes ou des lentilles de contact sont utilisés pour remédier à cette

insuffisance.

Mais la science étant en nette évolution, il existe aujourd’hui des traitements irréversibles et

définitifs de ces défauts. Cette percée est due à l’invention des lasers qui a permis depuis

plus d’une décennie, une avancée spectaculaire dans le domaine médical en général et

ophtalmologique en particulier.

Le traitement de la myopie par laser présenté dans ce rapport, est une technique de pointe

qui consiste à réduire le pouvoir optique de la cornée en diminuant sa courbure par une

photoablation par laser (destruction d’une certaine épaisseur de cornée), afin que l’image

qui se forme en avant de la rétine dans le cas d’un œil myope, soit désormais sur le plan

rétinien.