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La compagnie TERA présente :

PROJET MATA HARI : EXÉCUTION

de Jean Bescos

mise en scène Simon Abkarian

Création au Théâtre National de Toulouse 2010 Reprise au Théâtre des Bouffes du Nord 2011 En tournée 2012-2013 ....

Contact production : Karinne Méraud-Avril 06 11 71 57 06 - kmeraud@sfr.fr

Production : Compagnie TERA, coproduction Théâtre National de Toulouse Midi-Pyrénées, Aide à la production DRAC Ile de France. Avec le soutien de l’Arcal, compagnie nationale de théâtre lyrique et musical et du TGP Centre dramatique National de Saint-Denis.

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PROJET MATA HARI :

Mata Hari (Margaretha Gertruida Zelle, dite), danseuse et aventurière néerlandaise (Leeuwarden 1876-Vincennes 1917). Convaincue d’espionnage en faveur de l’Allemagne, elle fut fusillée. (Nouveau Larousse

Encyclopédique) Convaincue ?

Mata Hari ....................................................................Catherine Schaub Abkarian Monsieur Loyal ou l’homme qui danse .............................................Philippe

Ducou La Pianiste .................................................................................... Macha Gharibian

Texte ..................................................................................................... Jean Bescos

Mise en scène ................................................................................ Simon Abkarian Collaborateur artistique .......................................................................... Pierre Ziadé Création musique .......................................................................... Macha Gharibian Création lumière ......................................................................... Jean-Michel Bauer Création son .................................................................................... Antoine de Giuli Scénographie .................................................................................. Simon Abkarian Costumes ............................................. Simon Abkarian réalisés par Louise Watts

La publication du texte de la pièce accompagné des recherches est édité aux Editons solo ma non tropo, avril 2011

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Depuis plus de cinq ans, Catherine Schaub et Jean Bescos mènent une enquête sur la vie et la mort de la « danseuse - espionne » Mata Hari. C’est Jean Bescos, limier fin et tenace qui, malgré des centaines de documents parfois contradictoires, allait nous ouvrir le chemin du théâtre. Grâce à sa patience, cette obstination allait se muer en une douce obsession qu’est le spectacle vivant. Le texte une fois entre nos mains, nous respirions. Oui, il y a dans l’écriture de Jean Bescos un élément indispensable aux acteurs : le souffle. Le souffle des mots, de la pensée, des corps, de la musique, tout y est. Nous avons grâce à lui évité l’écueil du spectacle biographique et bourgeois. Grâce à son travail d’écrivain et d’auteur, nous sommes entrés dans la vie de Mata Hari devenue mythe, une vie excentrique et libre, donc répréhensible et condamnable. Et c’est là que notre travail a commencé : le mythe, comment le représenter ? Comment représenter un mythe qui se dévoile à nous comme une danseuse impudique tout en se jouant de nous et de nos sens ? Cette quête a très vite pris la forme d’un cabaret onirique, précis et drôle, organique, où la sensualité en est le coryphée incontesté, où les trois éléments - verbe, musique et corps - s’embrassent et s’embrasent telles des muses qui s’étaient trop longtemps quittées. Les voilà réunies enfin, mon « enfin » à moi ! Là, les acteurs prennent vie sous les feux de la rampe (et il y en a une !) C’est là qu’ils scintillent, ondulent, tombent, se relèvent. C’est là qu’ils dansent et chantent...là qu’ils se livrent à moi, à nous...ils sont trois : Macha Gharibian, pianiste concertiste, dompteuse de sons aux doigts ardents, Philippe Ducou, danseur jongleur prophétique, mais les balles sont des mots, Catherine Schaub, actrice danseuse indienne et furibonde dont les orteils sont les couronnes des dieux anciens et à venir. Ce sont eux qui racontent l’histoire de cette femme, oui une femme qui a eu la force et la folie de forcer les portes verrouillées de son karma ! Elle, qui a eu l’audace, l’outrecuidance de se réinventer, malgré les hommes aux lois de fer. Se réinventer : un besoin qui nous tient aussi, un secret où les impossibles attendent leur habit de lumière. Non ce n’est pas un spectacle sur « la vraie vie de Mata Hari » (pourtant les faits sont là, parole de Bescos), mais une idée de son rêve qui est aussi le nôtre : nous réinventer par le théâtre.

Simon Abkarian

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TERA L’équipe artistique Depuis 1998, Simon Abkarian s’est entouré d’une équipe artistique qu’il connaît bien.. Ce sont des aventures, des rencontres, des voyages qui unissent ces artistes à la fois singuliers et complémentaires et une vision commune du théâtre où l’art dramatique, la danse, la musique sont réunis pour nous donner à voir une forme théâtrale à la fois classique et nourrie d’influences diverses.

Simon Abkarian Metteur en scène Il met en scène avec son équipe : Peines d'amour perdues de Shakespeare (Théâtre des Bouffes du Nord 1998), L’Ultime Chant de Troie dont il fait l’adaptation d'après Euripide, Eschyle, Sénèque et Parouïr Sevak ( MC93 de Bobigny-2000 ) et Titus Andronicus de Shakespeare, (Théâtre National de Chaillot-2003). En 2008 il écrit et met en scène Pénélope ô Pénélope, édité à Actes Sud papiers et remporte le prix du syndicat de la critique 2008 pour le meilleur texte théâtral. (Théâtre national de Chaillot 2008 et en tournée 2009/2010 en France, à Beyrouth, à Madrid... ) Comédien au Théâtre du Soleil dirigé par Ariane Mnouchkine (L’Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk et L’Indiade d’Hélène Cixous, Les Atrides d’Euripide et Eschyle..). Par la suite il travaille avec Irina Brook dans Une bête sur la lune ( Molière du meilleur comédien 2001 ) de Richard Kalinoski et avec Silviu Purcarete, Paul Golub, Antoine Campo, Simon McBurney, Peter Brook, Cécile Garcia-Fogel, Laurent Pelly..... En 2004 et 2005, il dirige la classe d'improvisation au Conservatoire National de Paris. Au cinéma il tourne avec Cédric Klapisch, Marie Vermillard, Michel Deville, Xavier Durringer, Atom Egoyan, Jonathan Demme, Robert Kéchichian, Serge Lepéron, Frédérique Balekdjian, Sophie Marceau, Thomas Vincent, Ronit et Shlomi Elkabetz, Jean Pierre Sinapi, Sally Potter, Robert Guédigian, Martin Campbell, Eric Barbier, Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, Karim Dridi, Philippe Haim, Jean Michel Ribes, Hervé Hadmar, Gilles Banier....

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Jean Bescòs Auteur

Diplômé en architecture, écrivain, scénographe, photographe..., Jean commence ses recherches pour le projet Mata Hari en 2002. Ecrivain, il écrit pour le théâtre Le Visiteur de l’Eternel Janvier et La Fiancée du Vent (La Villette 1998 mise en scène Philippe Adrien) et publie entre autre De la Fête à l’Offset, Affiches de Corridas, Le Journal du Vertige ....et Paris Buenos Aires, carnets de correspondances (avec photographies) ..... Photographe, il réalise plusieurs travaux en commun avec le peintre Antonio Saura autour de la tauromachie ; il s’en suit la publication d’un livre avec un texte de Marcel Cohen (2008) et des expositions. Il réalise des reportages photographiques sur les oeuvres du peintre ainsi que pour Pablo Gargallo, la Compagnie Antonio Gades, Le groupe TSE d’Alfredo Arias....il présente Du Noir au Blanc, recherche photographique et poétique autour du poète José Angel Valente... En 1998 il co-fonde la Compagnie Solo ma non troppo qui propose des lectures performances, des performances, et la publication de livres artistiques....

Catherine Schaub-Abkarian Comédienne

Après une formation en Arts Plastiques et en danse (Kathakali, théâtre dansé du sud de l’Inde), Catherine fait une rencontre décisive avec Peter Schumann ( Bread and Puppet Theater – USA ) qui engendre plusieurs années de collaboration artistique et théâtrale en France et aux Etats-Unis. En 1985, elle rejoint la troupe du Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine et joue dans L’Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk et L’Indiade d’Hélène Cixous puis dans Les Atrides : Iphigénie à Aulis d’Euripide et L’Orestie d’Eschyle, où elle joue le rôle du Coryphée, dirige et chorégraphie les danses du chœur. Puis elle joue sous la direction de Paul Golub , Silviu Purcarete, Agnès Delume, Simon Mc Burney et le Théâtre de Complicité avec qui elle crée Mnemonic à Londres qui remporte le prix de la critique 2000-2001 pour le meilleur spectacle étranger ; Sharokh Meshkin Ghalam, Valérie Grail, Philippe Mentha... et Simon Abkarian : (Peines d’Amour Perdues, L’Ultime Chant de Troie, Titus Andronicus, Pénélope ô Pénélope). Elle met en scène Gilgamesh-Chantier de Fouille création avec des acteurs syriens, théâtre dansé et chanté, à l’Opéra de Damas en 2006, puis en tournée en Syrie, au Yémen, en Tunisie, en France…

Macha Gharibian Création musicale : pianiste et compositrice

Pianiste de formation classique et chanteuse, Macha Gharibian étudie le piano à l’École Normale de Musique de Paris et parfait sa formation à New York - School for Improvisational Music- et Oslo - Norwegian Academy of Music. Au théâtre, elle travaille avec Simon Abkarian (création musicale et interprétation) dans Titus Andronicus (2003), et avec Stéphan Godin (Black Out) la Compagnie du Picolo (Danser sur un Volcan) (Le Monde, point à la ligne). Pour l’image, elle travaille avec Nicolas Tackian, Dominique Baumard, Benjamin Nakach, Jeanne Favre, et signe plusieurs bandes originales de films. Invitée à l’American Dance Festival à New York en 2009, elle écrit pour la danse. En 2011, elle est sélectionnée pour la 13e session de cinéma Émergence dirigée par Elisabeth Depardieu.

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Sur scène, elle a collaboré et joué avec Papiers d’Arménies, Bratsch, Slonovski Bal, Les Ogres de Barback, Chasseur, Jérôme Rebotier.

Philippe DUCOU danseur interprète

Philippe devient danseur grâce à Trudy Kressel, Françoise et Dominique Dupuy. Il est interprète auprès de Alexandre Witzmann Anaya, Luc Petton, Martin Kravitz, Suzanne Linke, Stephan Märki, Régine Chopinot....Il développe une activité de danseur et de chorégraphe au Deutsches Nationaltheater de Weimar (Werther de Goethe, Wilhelm Tell de Schiller...). Il écrit et interprète plusieurs soli (Regard, regard ; Hamlet Machine.....) ; des duos avec différents danseurs ou comédiens (Hans Frederwess, Paola Piccolo, Claudia Meyer, Georges Bigot.....)Il crée une série de petites pièces sur petit espace pour 3 danseurs ( Les Danses de Poches)...Une performance avec une équipe de Rugby (Figeac Capdenac )....Il collabore à la création de plusieurs spectacles théâtraux dans lesquels il sera interprète, chorégraphe, oeil extérieur (Titus Andronicus -Simon Abkarian, Mademoiselle Julie –Jacques Falguière, Un jour Sans de Presniakov et Délire à Deux de Ionesco- Christophe Feutrier....) Il dirige de nombreux stages et master- class en France et à l’étranger...

Pierre Ziadé Collaborateur artistique

Collaborateur artistique de Simon Abkarian, il participe à chacune de ses créations théâtrales depuis 2000, en commençant par l’Ultime Chant de Troie, puis Titus Andronicus et enfin Pénélope ô Pénélope. Parallèlement il collabore avec Wajdi Mouawad pour la création et la tournée de Ciels au festival d’Avignon 2009, ainsi qu’aux productions de Robert Fortune Candide de Bernstein, La Traviata de Verdi, L’Île du rêve de Hahn, La Belle Hélène d’Offenbach, sans oublier La Flûte enchantée de Mozart qu’il réalise en 2000 ; et au théâtre : La Surprise de l’amour, La Poudre aux yeux, Paroles ... En tant que metteur en scène, il crée Contours à Hong-Kong en 2004. Il conçoit et réalise des événements tels que La St Valentin pour IDTGV et 40 ans de portes ouvertes pour le FIAP en 2008. Il est aussi le collaborateur de Rosalie Varda pour l’organisation des soirées officielles du festival de Cannes entre 2004 et 2007.

Jean-Michel Bauer Création Lumière

Après une formation avec Beverly Emmons auprès de Bob Wilson, il crée ses propres lumières et travaille avec Simon Abkarian, Simone Benmussa, Georges Bigot, Antoine Bourseiller, Carolyn Carlson, Philippe Ducou, Robert Fortune, Christina Galstian-Agoudjian, Claire Heggen et Yves Marc, Otomar Krejca, Jean-Paul Lucet, Caroline Marcadé, Ariane Mnouchkine-Théâtre du Soleil, Christophe Rauck, le Petit Théâtre de Pain, Jean-Luc Terrade. Il réalise les éclairages d’ensemble du Parc d’attractions des Schtroumpfs, Parc Archéologique européen Bliesbruck-Reinheim. Il participe à une mission de recherche sur la simulation de la lumière naturelle à l’ENTPE de Lyon sous le contrôle du CNRS. Il réalise pour l’AFE une simulation de la lumière estivale dans le cadre du Festival des Lumières de Lyon.

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Antoine de Giuli Création Son

Antoine se définit comme un artisan, originellement celui qui met son art au service d’autrui, curieux et découvreur. Ainsi après des études de musique enchaînées à celles d'ingénieur du son, il apprend la projection cinéma et enfin découvre l'univers du théâtre auquel il se consacre principalement aujourd'hui. (Projections, sonorisation et prises de sons au musée du Louvre, Guimet, du Quai Branly...régisseur général et régisseur sons de festivals et spectacles dont Pénélope ô Pénélope de Simon Abkarian....)

Louise Watts Costumière

Après une Licence d’Arts du Spectacle, option études théâtrales, Université Lyon II (DMA Costumier réalisateur avec félicitations du jury) elle travaille au Théâtre national de Strasbourg pour le spectacle Avec Dostoïevski, au Théâtre du Châtelet pour A Little Night Music et La Mélodie du Bonheur, aux Dominicains de Haute-Alsace pour L’Enfant et les Sortilèges. Elle réalise les costumes et les accessoires de la Parade pour le centenaire de l’aviation à Douai (Compagnie La Muze Dynamo), les costumes du Voyage de Pinocchio (Compagnie Sandrine Anglade), les accessoires de Description d’un combat de Maguy Marin. Pour Pénélope ô Pénélope de Simon Abkarian, elle crée et réalise le costume d’Odessa. Elle fait un stage à la Royal Shakespeare Company, à Stratford-Upon-Avon, au sein des ateliers tailleur, couture flou, accessoires, teinture et patine.

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LA PRESSE

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http://blog.lefigaro.fr/theatre/ LE GRAND THÉÂTRE DU MONDE Mata Hari aux Bouffes du Nord Par Armelle Héliot le 19 mars 2011 9h55 | Lien permanent | Commentaires (0) Aux Bouffes du Nord, Simon Abkarian présente le spectacle qu'il a créé la saison dernière au Théâtre national de Toulouse, une évocation du destin étrange de la danseuse et espionne. Avec Catherine Schaub, Philippe Ducou et au piano, Macha Gharibian. Simon Abkarian, ancien comédien du Théâtre du Soleil, acteur très souvent à l'affiche du Théâtre national de Toulouse et des spectacles de Laurent Pelly, devenu en quelques saisons un interprète très demandé au cinéma comme à la télévision (en ce moment il est dans une série très commentée) nous offre de temps en temps de petits bijoux de spectacles, très originaux, très légers et denses, très particuliers. "Projet Mata Hari : Exécution" répond exactement des qualités consubstantielles aux créations de Simon bkarian. Mata Hari.jpgIl s'agit d'un moment à part, léger comme une bulle de savons ou une poignée de paillettes, délié dans son mouvement et profond et dense quant à ce qu'il saisit du destin de la célèbre danseuse et qui, accusée d'espionnage fut fusillée dans les fossés de Vincennes en octobre 1917. Presque rien sous la haute coupole du théâtre des Bouffes du Nord où cette proposition, donnée la saison dernière à Toulouse, est reprise. Quelques projecteurs pour les lumières de Jean-Michel Bauer, un piano pour Macha Gharibian qui entre en scène la première et accompagne toute la représentation en jouant ses propres compositions. Mata Hari est ici dans le costume de la danseuse "hindoue" qu'elle était pour la scène. Ici, la scène est minuscule et demande à Catherine Schaub Abkarian, une virtuosité, une délicatesse et une audace mêlées qui enchantent. Cette scène est un tambour de music-hall, une piste miniature posée à même le sol des Bouffes du Nord. Cercle de la danse, de la séduction, lieu de la danseuse qui nous enchante et raconte sa vie en dialoguant avec le maître de cérémonie et Monsieur Loyal, Philippe Ducou. La scénographie et les costumes sont du metteur en scène. Simon Abkarian conçoit ses spectacles comme des objets cohérents, des objets légers qui peuvent voyager facilement. Il y a l'idée d'un tréteau dans ce tambour de music hall. La matière la plus importante du spectacle, est le texte de la pièce de Jean Bescos. Nombreux sont les ouvrages, les films, qui ont été consacrés à Marghareta Zette née en 1876 aux Pays-Bas et qui, accusée d'espionnage fut fusillée dans les fossés de Vincennes le 10 octobre 1917. La manière dont l'auteur s'est saisi de l'histoire, une manière enveloppante, tournoyante, de raconter le destin flamboyant par l'audace et sans doute l'affabulation et franchement tragique dans sa réalité, et cela dès l'enfance de Marghareta. C'est musicalement, toujours avec Macha Gharibian, que se jouent les moments de parole. Les mots, mais les gestes, les regards, les mimiques, les intonations, le corps tout entier parlent et charmeuse, précise, envoûtante, Catherine Schaub Abkarian, nous touche tout comme ses camarades, le fin Philippe Ducou et la sensible Macha Gharabian. A la librairie des Bouffes du Nord (ou par l'auteur-éditeur, voir en note) on peut se procurer le livre en trois cahiers qui rassemble le texte de la pièce, les dessins, les mémoires (textes traduits par Vincent Bobulesco et adaptés par Jean Bescos). C'est un ouvrage savant et savoureux, remarquable par ce qu'il nous apprend et très joli dans sa forme de "dossier". Bouffes du Nord, du mardi au samedi à 19h00. Durée : 1h20 (01 46 07 34 50). Jusqu'au 2 avril. Lire : l'ouvrage publié par Jean Bescos, éditions Solo ma non troppo (30€). contact@cie-solo.fr www.bouffesdunord.com

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Projet Mata Hari : exécution Théâtre National de Toulouse

Une Salomé moderne

Publié le 19 Juin 2010

"Elle ne dansait guère mais elle savait se dévêtir progressivement et mouvoir un long corps bistre, mince et fier." Colette

Tourbillon de chair et de mots sous une pluie de clochettes, fureur et sensualité… Un surprenant mélange des genres, un métissage artistique en parfaite adéquation avec son sujet : après Pénélope, ô Pénélope, Simon Abkarian présente au TNT un Projet Mata Hari : exécution qui laissera sa trace aussi sûrement que la mythique danseuse de charme. Ce spectacle est le fruit d'une riche collaboration qui doit beaucoup à l'auteur du texte, Jean Bescós, et bien-sûr à la charismatique danseuse Catherine Schaub. Cette dernière a été formée aux danses classique et contemporaine comme au théâtre dansé indien. La Kathakali, traditionnellement réservée aux hommes, est une danse indienne particulièrement narrative et expressive, que l'artiste a notamment mise à profit lors de sa collaboration avec le Théâtre du Soleil. L'accompagne sur scène le remarquable danseur Philippe Ducou, tandis que courent les doigts virtuoses, ailés, de la pianiste Macha Gharibian.

"Je suis née sous le signe des hommes"

Quelle improbable trajectoire, de la fille d'un marchand de chapeaux néerlandais à l'envoûtante danseuse hindoue – quel éclatant mensonge ! A dix-neuf ans, par souci de pourvoir à ses besoins, Margaretha Geertruida Zelle épouse un vieux capitaine, qui l'emmène s'installer dans les Indes néerlandaises. Sur l'île de Java, elle découvre à la fois l'aisance de la vie coloniale et les danses qui seront sources d'inspiration pour les années flamboyantes à venir. Après la mort de son fils, un divorce est prononcé : Margaretha adopte le surnom de Mata Hari (qui signifie "oeil de l'aurore") et file à Paris, autoproclamée danseuse sacrée hindoue. En 1904, la capitale brûle des feux de la Belle Epoque, qui n'attendent plus que cette effrontée pour gravir les dernières marches du fantasme - lequel est alors à la mode orientale et à l'exotisme, expositions coloniales obligent. De corps dansant voilé en dévoilements dansés, Mata Hari s'y taille en peu de temps une extraordinaire renommée. S'ensuivent dix années de succès, pendant lesquelles la danseuse et courtisane tourne aux quatre coins de l'Europe, côtoyant les hautes sphères. 1914 : les puissances mondiales entrent en guerre. La danseuse polyglotte en fera son affaire, divulguant un peu pour gagner beaucoup. "Das ist nicht my fault", dira-t-elle plus tard. Elle s'éprend de Vadim Maslov, capitaine russe au service de la France. Cette liaison entraîne de la part de la danseuse d'autres déplacements et relations indésirables, qui finissent par être remarqués… En 1917, Mata Hari est arrêtée en tant qu'agent H-21, accusée d'intelligence avec l'ennemi. Elle est condamnée à mort quelques mois plus tard et meurt les yeux ouverts dans les bois de Vincennes, dans une ultime et mythique œillade aux soldats qui l'exécutent.

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"Ciao, the star is morte."

La plume de Jean Bescós a dû trouver quelque difficulté face à un tel destin. Comment retranscrire cette vie sans basculer dans un stérile catalogue biographique ? L'écueil est soigneusement évité, l'écriture suivant un chemin sinueux, s'accordant des sauts dans le temps, suivant une trame mythique davantage que biographique. Ainsi le spectacle débute-t-il par la fin d'un monde et de son égérie : "Finie la Belle Epoque, le siècle des folies, finie l’indolence, finies les arabesques, finis les enlacements, finis tes artifices, finis les tourbillons des voiles de l’erotik women des Indes, kaputt, the end, nada, more than nada …" Par ces premiers mots, la Mata Hari de Bescós s'impose avant tout comme un symbole. Mort d'une femme et d'une époque, naissance d'une icône. Après un tumultueux plongeon dans les contradictions du début de guerre – opium dans les cabarets, chloroforme dans les tranchées – dans la propagande de deux sous qui croit exorciser le mal en redéfinissant la langue française (on ne mange plus des berlingots mais des parigots, et surtout on ne se rabiboche plus), l'auteur s'autorise un passage véritablement linéaire. Juste ce qu'il faut pour que l'on perçoive la trajectoire funeste de la danseuse, puis s'ensuit une lente approche de la fin (un soupçon trop lente, d'ailleurs), entrecoupée de rebonds énergiques dans le passé, comme si Mata Hari ne voulait pas mourir, ne pouvait pas mourir. Voilà d'ailleurs pourquoi elle "meurt" sous des balles abstraites tout au long du spectacle, faisant mentir le dénouement historique, se préservant pour l'apothéose finale. Et même déclarée morte, la Mata Hari de Bescós se survit encore par les mots : elle n'est pas femme, mais figure mythique impossible à contenir entre les petits seuils humains de la naissance et du trépas.

Un spectacle inclassable, comme l'oeil de l'aurore

Il fallait, encore, trouver la forme scénique appropriée à ce texte virevoltant. Simon Abkarian a bien senti que tout élément réaliste dans la scénographie contreviendrait à ce tourbillon de biographèmes épars. Rien donc, hormis le personnage et ses tenues de cabaret, ne s'inscrit dans une esthétique réaliste. Catherine Schaub évolue autour et sur une petite scène ronde, cernée de cercles concentriques comme une cible ou encore une piste de cirque. Un Monsieur Loyal dialogue d'ailleurs continûment avec elle : avec ses prises de paroles et surtout avec son corps, en perpétuel mouvement. Longiligne et fardé de blanc, Philippe Ducou contraste d'allure et de style chorégraphique avec la petite danseuse au corps musclé et teinté de rouge. Quel rôle joue-t-il ? Le vôtre peut-être, le regard et le bras de la société, révérencieux souvent, menaçant parfois… Il est là pour construire le lieu du spectacle, braquer les projecteurs sur la danseuse et l'astreindre à l'œil du spectateur. Toutefois, même ce dispositif de mise en abyme virevolte, le danseur devenant parfois double du corps de la courtisane, abattu par des balles intempestives… La bande-son achève de métisser le spectacle, entre délicates envolées au piano, solennels et circassiens roulements de tambour ou encore percussions qui rappellent le théâtre Kathakali. Rien ici ne s'installe, le bouffon se mêle au tragique comme le ridicule aux touches esthètes : le Projet Mata Hari a autant de bras que Shiva Nataraja et ondule puissamment, reflétant les multiples visages de cette Salomé moderne.

Manon Ona

Jean Bescós ThéâtreProjet Mata Hari : exécution Jean Bescós / Simon Abkarian. Avec Catherine Schaub-Abkarian, Philippe Ducou et Macha Gharibian. Collaborateur artistique : Pierre Ziadé. Création musique : Macha Gharibian. Création lumière : Jean-Michel Bauer. Création son : Antoine de Giuli. Scénographie : Simon Abkarian. Costumes réalisés par Louise Watts. Travail de la voix chantée : Tania Valmont. Voix off : Audrey Fleurot, Fabienne Rocaboy, Rémi Gibier, Simon Abkarian et Catherine Schaub-Abkarian.

Jusqu'au 26 Juin 2010, à 20h Durée : 1h30. Tarifs : 21, 14, 12 et 8 euros. Théâtre National de Toulouse 1 rue Pierre-Baudis 31000 Toulouse Metro Jean Jaures (lignes A et B) Parking St-Georges Tél. 05 34 45 05 05 // Fax : 05 34 45 05 21