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PROLIFERATIONS VECTORIELLES
ET BARRAGES
_______
QUELLES MESURES
CONSERVATOIRES POUR LES
COMMUNAUTES?
Pr SAME-EKOBO, A
Université de l’Equateur
CHU de Yaoundé
Dr KUETE THOMAS
Faculté de Médecine et des
Sciences Pharmaceutiques
Université de Douala
Mme KOAGNE Evelyne
(Collaboration technique)
Faculté de Médecine et des
Sciences Biomédicales Université de
Yaoundé
INTRODUCTION (1)
Jusqu’à une époque encore récente, décideurs et
entrepreneurs considéraient les barrages uniquement
sur leur rentabilité économique, sans en voir
l'impact sur l’environnement, encore moins sur la santé et la
prolifération des vecteurs des maladies ….
Aujourd’hui, le doute n’est plus permis : les barrages et
les grands travaux d’aménagements en général, ont un impact sur la santé, notamment sur l’endémicité des
maladies vectorielles, dont le paludisme, la schistosomose,
l’onchocercose, les distomatoses, l’ulcère de Buruli etc...
PRINCIPALES MALADIES VECTORIELLES DES
SITES DESBARRAGES
Paludisme. Chikungunya
Schistosomoses
Filarioses
Ver de Guinée
Ulcère de Buruli
Loa loa
Bancroft
DEFINITION DU BARRAGE
Un barrage est un ouvrage construit en travers d'un cours d’eau pour des objectifs socio-économiques, par exemple:
- la régulation du débit d'une rivière afin de favoriser le trafic fluvial,
- l‘irrigation des cultures : rizières
- la prévention des catastrophes naturelles : crues, inondations par la création des lacs artificiels ou de réservoirs.
- production de force motrice : convertible en 'électricité ; on parle alors de barrage hydroélectrique
Canal d’irrigation du barrage de
Lagdo, sur la Bénoué (Cameroun)
Barrage hydraulique de Vinon sur
Verdon (France)
IMPACT ENVIRONNEMENTAL DES
BARRAGES
Deux aspects :
- Positif +++ (socio-économique et écologique)
- Négatif + (social et écologique)
- impact social négatif : (ennoiement des vallées)
.bouleversements humains (forçant des populations entières à se déplacer, leur privant des terres cultivables) etc…
- impact écologique négatif (changement fondamental de l’écosystème local) : affectant les biocénoses terrestres, aquatiques et atmosphériques, aboutissant à amplification/éclosion spatio-temporelles des états pathologiques, notamment ceux résultant des proliférations des vecteurs des maladies, objet de la présente communication.
RAPPEL? STRUCTURE DE L’OUVRAGE
La description de ces éléments ne relèvent
pas de l’expertise médicale ; cependant ils
seront examinés sur le plan de leur impact
éventuel sur la santé.
En particulier :
- les mensurations générales du barrage
- la digue et la retenue
- les côtes
- le déversoir
- les vidanges et les prises d’eau
A chacun de ces organes correspond un
risque sanitaire donné….
ELEMENTS TECHNIQUES (2)
.
Retenue d’eau
Digue
Prise d’eau Déversoir
Centrale
électrique
Transformateur Lignes HT
Turbine
Canal d’évacuation d’eau
Générateur
Canal d’écoulement de l’eau Substrat
rocheux
AMONT AVAL AVAL AMONT AVAL
RISQUES VECTORIELS ASSOCIES AUX
BARRAGES
Les risques induits par les barrages par rapport à la prolifération vectorielle: dépendent avant tout de la taille du barrage : les grands et les petits barrages.
Les organes et annexes sont
particulièrement favorables à la biologie
des vecteurs aquatiques, de même que
le lac de retenue et le lit de la rivière
en aval.
Le site des grands barrages couvre des
surfaces suffisamment grandes pour
entretenir un microclimat chaud et
humide, favorable au développement des
«géoparasites» et des insectes vecteurs
de maladies.
GRANDS BARRAGES
RISQUES VECTORIELS ASSOCIES AUX
BARRAGES
Les petits barrages sont généralement
des barrages de retenue, parfois
sommaires
Pour la plupart, il s’agit d’ouvrages de
dimensions modestes destinés à
l'approvisionnement en eau dans
certaines villes et localités enclavées de
montagnes.
Leurs risques épidémiologiques sont
relativement faibles.
PETITS BARRAGES
MECANISMES DE PROLIFERATIONS
VECTORIELLES DANS LES SITES DES
BARRAGES
1. MODIFICATIONS DE L’ENVIRONNEMENT
- Dans un premier temps, la retenue entraîne :- l’élévation de la nappe
phréatique - submersion de la faune et de la flore terrestres.
- Par la suite le milieu aquatique va passer progressivement d’un état
oligotrophe, caractérisé par une faible concentration des éléments
organiques à un état eutrophe, marqué par l’abondance des matières
organiques.
• - Il en résulte le développement des gîtes aquatiques potentiels pour les
arthropodes et pour les mollusques hôtes intermédiaires des maladies
DEUX TEMPS : - Modifications de l’environnement.
- Développement des vecteurs
MODIFICATIONS DE L’ENVIRONNEMENT
(suite)
Les conditions écologiques ainsi créées offrent à certaines espèces animales ou végétales des milieux propices à leur développement et leur aptitude à transmettre les maladies.
En effet, dans ces grandes étendues d’eau, l’extension des biotopes aquatiques et l’eutrophisation concourent à favoriser l’installation et la multiplication :
- des invertébrés (culicidés et mollusques) vecteurs des maladies,
- de la flore qui leur
sert de support
Pistia sp
(Laitue d’eau)
Eichornia sp
(Jacynthe d’eau)
Ceratophyllilum sp
(Cornifle)
Utricularia sp
(Plante crnivore)
Nymphea sp (nénuphar)
2. DEVELOPPEMENT DES VECTEURS
• Anophèles, vecteurs du paludisme et de la bancroftose
• Culex (vecteur de la filaire de Bancroft, de la dengue)
• Aedes des (vecteur de la fièvre jaune et du chikungunya )
• Simulies, vectrices de l’onchocercose
• Chrysops ou mouches à filaire Loa loa
• Culicoïdes, vectrices des mansonelloses
• Glossines, vectrices des THA
• Planorbes et Bulins : mollusques hôtes intermédiaires des
schistosomoses (ou bilharzioses) :,
• Lymnées. : mollusques hôtes intermédiaires de la grande douve du foie
des bovins
• Potadoma : mollusques hôtes intermédiaires de la douve du poumon
Localisations vectorielles dans les principaux
organes du barrage :
Retenue :
Moustiques : anophèles,
culex, aèdes,
Planorbes et Bulins
Déversoir :
Moustiques : anophèles,
culex, aèdes,
Simulies
Lit de la rivière en aval :
Mollusques : Lymnées,
Planorbes.
Bulins.Potadoma
Simulies. Cyclopidés
Environnement terrestre (chaud et humide): Moustiques : anophèles, culex, aèdes,
Chrysops. Culicoïdes.
AMONT AVAL
PRINCIPALES MALADIES VECTORIELLES DES
SITES DESBARRAGES
Paludisme. Chikungunya
Schistosomoses
Filarioses
Ver de Guinée
Ulcère de Buruli
Loa loa
Bancroft
QUELLES MESURES
CONSERVATOIRES POUR LES
COMMUNAUTES?
Deux ordres de mesures sont à envisager dans le cadre du Plan de gestion environnementale:
1°/ MESURES DE PREVENTION, D'ATTENUATION OU DE
COMPENSATION:
ayant pour objectif d’éliminer, d’atténuer ou de compenser les nuisances
vectorielles sur les communautés. Elles ont deux volets : technique et social.
2°/ MESURES DE SURVEILLANCE ET DE SUIVI EN FAVEUR DE
L’ENVIRON-NEMENT.
Objectif : suivi épidémiologique et contrôle des vecteurs; campagnes
d’éducation pour la santé
MESURES DE PREVENTION,
D'ATTENUATION OU DE
COMPENSATION
1. MESURES D’ORDRE TECHNIQUE:
La digue : elle doit être conçue avec un déversoir profilé à parois verticales ou un déversoir d’étiage en plan incliné à 45° défavorables à l’implantation des larves de simulies, vecteurs de l’onchocercose
Les parois du lac : les bordures du lac de retenue doivent être rocheuses, non
évasées, avec des pentes nettes et escarpées, et dépourvues de végétation
aquatique favorable aux anophèles et aux mollusques..
Le lit de la rivière à l’aval du barrage : il doit être traité comme une partie
constituante de l’ouvrage et être maintenu aussi net et rectiligne que possible, sans
biefs formant des flaques ou des mares pérennes.
La forêt-galerie : elle doit aussi être «éclaircie» de manière à la rendre impropre aux
gîtes des glossines, des Chrysops et des taons
2. MESURES D’ORDRE SOCIAL:
1°/ INTERVENTIONS INSTITUTIONNELLES A TRAVERS
LES PLANS NATIONAUX DE LUTTE .
11
Pour le GTNO
Dr. NTEP Marcelline
PNEVG
PNLP
PNLFL
PNLS
Chacun de ces programmes a
un volet consistant de lutte
antivectorielle
2°/ INTERVENTIONS DES INITIATIVES
PRIVEES
1. AES SONEL. SOSUCAM. ALUCAM. CDC
- Contrôle vectoriel à base d’insecticides. NB: AES Sonel est aujourd’hui le seul organisme privé
organisant la lutte contre les simulies.
2. YIF (Yaounde Initiave Fundation) :
3 programmes
3. ONG : Bilateral Donnors. KIT (The Netherlands Royal Tropical Institute) : study & Guidlines
SONEL 3
MQ CONTROL
IN 6 HOUSING
SITES SONEL 2
KIT
PROGRAMME
SONEL 1
BF CONTROL
AROUND
TWO
DAMS
3°/ CAMPAGNES D’EDUCATION SANITAIRE (1)
Elles s’effectueront par la communication de proximité
précédemment citée et seront envisagées sur la base des
thèmes, des cibles (mères, écoliers, leaders
communautaires, associations de femmes, éducateurs) des
supports (réunions, émissions radiophoniques en langues
locales) et des acteurs précis (personnel de la santé et de
l’éducation nationale) .
3°/ CAMPAGNES D’EDUCATION SANITAIRE (2)
.
Les domaines suivants seront prescrits pour les opérateurs
(Agents de la Santé, ONG) :
- problème( s) de la santé identifié(s)
- pratiques sociales « dangereuses »
- fonctionnement des structures sanitaires
- manque de personnel médical .
4°/ REHABILITATION DES CENTRES DE
SANTE
Afin de contrôler en toute sécurité la situation
épidémiologique des maladies vectorielles, il revient au
Ministère de la santé de réaménager les formations
sanitaires dans les zones des barrages, ainsi que leur
restructuration et leurs équipements afin de couvrir les
premiers besoins en soins curatifs et préventifs.
CONCLUSION
Les travaux de construction des barrages doivent intégrer les mesures de prévention ou d’atténuation des effets néfastes pour l’homme dans le cadre d’un Plan de Gestion de l’Environnement.
Ce plan est une véritable évaluation environnementale qui prend en compte une approche multidimensionnelle du développement durable dans la zone du barrage et répond aux attentes des populations sur les questions environnementales.
Dans le cas précis des vecteurs, il met en évidence les niveaux d’endémicité des maladies vectorielles avant la construction du barrage et en déduit l’évolution après la mise en eau avec une définition des mesures permettant d’éviter, de minimiser ou de compenser les impacts négatifs prévisibles des barrages. potentiels./-
Remerciements
Au Cameroun
EOUZAN JP. (IRD. Yaoundé)
Dr FONDJO, E. (PNLP-
Yaoundé)
Dr SOULEYMANOU Y. (HD-
Tiko)
Dr VICENS R. (Centre.Pasteur-
Garoua)
A l’Exterieur CARNEVALE P. (IRD Montpellier)
DENIAU M .(Créteil-Université)
MANGA, L. (OMS, Harare)
PALMER D. (Usaid, USA)
RIPERT C. (Bordeaux II)
ROBERT F. (IRD, Madagascar)
SALEM G. (Nanterre-Université)