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Protection contre les chutes L’inspection annuelle, c’est sérieux Absorbeurs d’énergie Choisir la bonne classe Chute mortelle Rappel des exigences réglementaires Installation électrique temporaire Une bonne façon de réduire les risques Volume 25, numéro 1, printemps 2010

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Protection contre les chutes

L’inspection annuelle, c’est sérieux

Absorbeurs d’énergie

Choisir la bonne classe

Chute mortelle

Rappel des exigences réglementaires

Installation électrique temporaire

Une bonne façon de réduire les risques

Volume 25, numéro 1,

printemps 2010

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Sur les chantiers de construction, le risque dechute de hauteur est omniprésent. Toutefois,s’il s’avère impossible d’éliminer à la source ledanger, comme le veut la Loi sur la santé et lasécurité du travail (LSST, L.R.Q., c. S-2.1), oude mettre en place un système de préventioncollectif, tel un garde-corps, on préconisera lerecours à un dispositif d’arrêt de chute.

Il faut cependant garder à l’esprit que l’utilisationd’un tel équipement n’empêche en rien la chute.Il ne fait qu’en amoindrir les conséquences. Etencore faut-il que, en plus d’être bien ajusté, ilsoit bien entretenu et régulièrement inspecté.

Fréquences d’inspection

« En plus d’être inspectés quotidiennement parle travailleur, le harnais de sécurité et sesaccessoires de raccordement doivent faire l’ob-jet d’une inspection formelle au moins une foispar année par le fournisseur ou une personnequalifiée autre que l’utilisateur », rappelle Marie-Josée Aubert, conseillère en prévention àl’ASP Construction.

On entend par personne qualifiée une per-sonne qui, par sa formation ou ses connais-sances, détient les compétences nécessairespour évaluer l’équipement. Au terme de l’éva-luation, cette personne délivrera un certificatattestant la conformité du dispositif et son utili-sation sécuritaire.

À noter que ces inspections, bien qu’elles nefigurent qu’en annexe des normes concernantles harnais de sécurité et leurs composants,sont tout de même obligatoires puisque pres-crites par les manufacturiers dans leursmanuels de l’utilisateur.

« L’inspection annuelle sera effectuée à unintervalle plus rapproché, par exemple tous lessix mois, si l’équipement est utilisé en milieuindustriel et soumis à des substances abrasi-ves ou corrosives, signale Marie-Josée Aubert.À cet égard, l’usure prématurée des autreséquipements de protection individuelle s’avèreun bon indicateur. »

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ltime rempartcontre l’impact d’une

chute, votre harnais desécurité, tout comme vosaccessoires de raccorde-ment, doit être inspectéannuellement par unepersonne qualifiée.

U

Prévenir aussi Volume 25, numéro 1, printemps 2010

Inspection en règle

Le dispositif antichute, faut-il le rappeler, secompose d’un harnais de sécurité ajustable etd’accessoires de raccordement destinés à frei-ner la chute. Pour en assurer le bon fonction-nement, voici les consignes à respecter lors deleur inspection ainsi que les critères de rejetgarants de leur efficacité.

Le harnais Les principaux composants du har-nais, à savoir la quincaillerie, les sangles, lescoutures et les étiquettes, doivent être soumisà une inspection méthodique.

Quincaillerie Commencez par examiner attenti-vement les boucles, les anneaux en D, lescoussinets dorsaux et les passants. Ceux-ci nedoivent pas être endommagés, brisés ou défor-més, ni présenter d’arêtes vives, de bavures,de fissures, de traces d’usure ou de corrosion.Les pièces enduites de PVC seront exemptesd’entailles, de déchirures et de trous pour êtrenon conductrices. Les boucles et leurs ressortsfonctionneront librement.

Sangles Inspectez ensuite le matériau dessangles, qui doit être exempt d’effilochures, dedéchirures ou de fibres brisées. Vérifiez égale-ment qu’il ne présente pas de signes d’abra-sion, de traces de moisissure,de brûlure ou de décolora-tion. L’équipement doit êtrerejeté dès qu’un trou ou unebrûlure de plus de 2 mm(1/16 po) est décelésur les longes, lesbretelles ou lescuissardes.

On tolérera cependant une perforation jusqu’à5 mm (1/4 po) de diamètre sur les composantsmoins critiques. Toutefois, la présence de plusde deux perforations sur la même sangle cons-titue un motif de rejet. Si on accepte générale-ment des coupures de moins de 3 mm (1/8 po)sur les sangles, on rejettera l’équipement dontles sangles dorsales (retenues par l’anneau en D)seront entaillées, peu importe la profondeur dela coupure.

Deux fiches pour vous guider

Pour vous guider, l’ASPConstruction a produit deuxfiches : Le harnais de sécurité etLes accessoires de raccordement.Ces fiches présentent les différentsproduits offerts sur le marchéainsi que diverses généralités ence qui concerne leur sélection,leur entretien et leur inspection.

Inspecter, c’est se protéger

Protection

contre les chutes

Deux motifs de rejet

Les pièces d’équipement (harnais et accessoires de raccordement) ayant servi à stopper unechute doivent être retirées du service, même si elles ne présentent aucun dommage apparent.Les harnais, les cordons d’assujettissement, les enrouleurs-dérouleurs et les absorbeursd’énergie sur lesquels l’étiquette du fabricant est manquante ou illisible doivent être détruits.

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3Prévenir aussi Volume 25, numéro 1, printemps 2010

Assurez-vous que les coutures nesont pas tirées ou coupées. Descoutures rompues peuvent indiquerque le harnais a été soumis à unecharge d’impact et qu’il doit êtremis hors de service. Vous le met-trez également au rancart si vous ydécouvrez, dans la même zone,plus de deux coutures déchirées.

Étiquettes Attardez-vous ensuiteaux étiquettes. Elles doiventfigurer sur l’équipement et êtrebien lisibles.

Les accessoires de raccordement

Les accessoires de raccordementcomprennent le cordon d’assujettis-sement, le dispositif à cordon auto-rétractable (enrouleur-dérouleur),l’absorbeur d’énergie et les connec-teurs (anneaux en D, crochets à res-sorts) qui lient le harnais de sécuritéau point d’ancrage.

Les accessoires Examinez d’abord laquincaillerie (mousquetons, dispo-sitifs de réglage, barres d’écarte-ment) et assurez-vous que chaquecomposant n’est ni endommagé, nidéformé. Ces pièces devront êtreexemptes de fissures, de marquesd’usure et de traces de corrosion. Lesmousquetons doivent en outre coulis-ser et se verrouiller adéquatement.

Passez ensuite à l’inspection pro-prement dite du cordon d’assujettis-sement. Celui-ci peut être constituéd’une sangle, d’une corde ou d’uncâble métallique. Dans les deuxpremiers cas, recherchez les signesde défectuosité pouvant en réduirela résistance, tels des trous, deseffilochures, des coutures rompues,des coupures de plus de 2 mm(1/16 po) ou des signes de dessè-chement, de moisissure, de décolo-ration dus à une exposition intenseaux éléments ou à des produitschimiques et corrosifs.

Poursuivez votre inspection envous assurant qu’aucune cosse nemanque, qu’il n’y a pas de toronbrisé dans le cordon (décelable parla présence de touffes de fils) etque son diamètre n’est pas rétréci.

Si le cordon d’assujettissement est composéd’un câble métallique, vérifiez-en les fils en lepliant ou en le tordant à intervalles réguliersafin d’exposer les cassures. Mettez le cordonhors service dès que six fils sont brisés dansun brin ou si plus de trois fils sont rompus à l’in-térieur d’un même toron. Rejetez-le égalementlorsqu’une défaillance apparaît à moins de 10 cm(4 po) du manchon ou de la cosse ou encore sivous y décelez des piqûres de corrosion.

Enfin, le cordon d’assujettissement sera mishors service si l’étiquette en est illisible oumanquante, s’il a été rapiécé ou réparé par l’u-tilisateur, si sa longueur a varié ou encore s’il aservi à stopper une chute.

Enrouleur-dérouleur Commencez par recher-cher des fissures sur le boîtier et des déforma-tions ou des signes de détérioration sur l’œille-ton d’ancrage et les accessoires de fixation.Assurez-vous ensuite qu’aucun résidu ni débrisne bloquent le mécanisme de verrouillage, puisvérifiez-en le bon fonctionnement.

Inspectez maintenant le cordon, selon les cri-tères énoncés précédemment, en le tirant com-plètement hors du boîtier. Non seulement il doitse bloquer à une longueur de 60 cm (24 po),mais il doit également se rétracter automati-quement dès que vous le relâchez.

Absorbeur d’énergie Étudiez attentivementl’absorbeur d’énergie pour vérifier s’il a été enclen-ché. Il ne devrait présenter aucun signe d’allon-gement, son couvercle, solidement fixé, devraitêtre exempt de déchirures ou de dommages etles étiquettes, parfaitement lisibles. Le caséchéant, mettez-le immédiatement hors service.

Connecteur Assurez-vous qu’aucune déforma-tion, fissure ou corrosion n’est visible sur lemousqueton. Vérifiez si le linguet de sécuritéest parfaitement aligné avec le bec du crochetet si le ressort exerce une force suffisante pouren garantir la fermeture automatique. Le dispo-sitif à double verrouillage devrait en outre fonc-tionner parfaitement. Si le connecteur échoue àl’une ou l’autre de ces vérifications, jetez-le.

Inspecter, consigner, conserver

L’équipement de protection contre les chutesconstitue un élément essentiel de tout travailleurappelé à effectuer des travaux en hauteur. C’estpourquoi il est primordial de le soumettre, aumoins une fois par année, à l’inspection d’unepersonne qualifiée qui en vérifiera chacun descomposants, selon les recommandations dufabricant.

Cependant, on ne saurait trop insister sur l’im-portance de consigner, au moyen d’un registreque vous conserverez, les résultats de vosinspections annuelles. « Bien sûr, le registren’éliminera pas les risques liés au travail enhauteur, note Marie-Josée Aubert. Mais satenue et sa conservation pourront démontrerque vous avez fait preuve de diligence raison-nable en cas d’incident. »

Une assurance-vie

complémentaire

Après chaque inspection annuelle, assurez-vous que les informations suivantes sontconsignées au moyen d’un registre.

Numéro de sérieDate de fabricationModèleDescription

Date de l’inspectionConformité ou rejetNom de l’inspecteurSignature

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4 Prévenir aussi Volume 25, numéro 1, printemps 2010

Convention du service Poste-publications 40064867 Retourner les articles non distribuables àASP Construction, 7905, boul. Louis-H.-Lafontaine, bureau 301, Anjou QC H1K 4E4

Dans une vidéo de quelques minutes, réaliséepar la Commission de la santé et de la sécurité dutravail (CSST), Jonathan nous livre son témoi-gnage de façon aussi touchante que lucide. On yapprend qu’il aimait, par-dessus tout, son métierde charpentier-menuisier et le travail en hauteur.Et qu’il a toujours refusé de s’attacher.

Ce matin-là, Jonathan se trouvait sur une pas-serelle de fortune, non pourvue de garde-corps.Un faux mouvement et ce fut la chute. Unmadrier a amorti sa chute, mais c’est son dos quia absorbé le choc. La moelle épinière section-née, sans aucune possibilité de récupération,Jonathan a dû faire son deuil de la marche… etde son métier.

Aujourd’hui, Jonathan comprend l’importance dese protéger lors de travaux effectués en hauteur.S’il est trop tard pour lui, il est encore temps pourvous de prévenir l’irréparable. Allez visionner savidéo, vous ne verrez plus le travail en hauteur dumême œil.

http://www.csst.qc.ca/jeunes/temoignages_videos.htm

Au-delà de sonapport important àl’industrie sur leplan de la préven-tion en santé etsécurité du travail,Jean-Paul aura étéun excellentconseiller et un col-lègue de travailhautement compé-

tent et respecté. Nous gardons le souvenird’un homme attachant, toujours disponiblepour aider les autres et estimé de ses pairs,passionné par son travail et soucieux dubien-être des autres.

Pour honorer sa mémoire et respecter lesvolontés de ses proches, vous pouvez faireun don à la Fondation Suicide ActionMontréal un organisme qui, chaque jour,apporte appui et réconfort à ceux qui enressentent le besoin.

À sa famille et à ses proches, nous offronsnos plus sincères condoléances.

C’est avec une tristesse profonde

que nous vous annonçons le décès

de monsieur Jean-Paul Guénette,

survenu le 7 février dernier.

Erratum

La photo publiée en page couverture de notredernier numéro n’aurait pas dû y figurer, carelle illustrait une méthode de travail non sécu-ritaire. Lors de travaux électriques effectuéssous tension, le travailleur doit en effet ouvrir lepanneau de la main gauche, le visage tournévers la droite, en se tenant le plus éloigné pos-sible du panneau, comme l’illustre la photo (ci-dessus). De cette manière, il se trouvera éloi-gné du centre de l’explosion de l’arc électrique,si celui-ci se manifeste.

Dans ce contexte, l’ASP Construction a prisdiverses mesures visant à normaliser la situa-tion. Ainsi, elle a, entre autres, retiré le statutde formateur aux personnes fautives et retiréprovisoirement le statut d’organisme habilité àcertains établissements scolaires et à certai-nes organisations.

Afin d’exercer un meilleurcontrôle et d’offrir un ser-vice de qualité en ce quia trait au cours Santé etsécurité générale sur les

chantiers de construction, l’ASP Constructiontransmettra aux formateurs qualifiés et auxorganismes habilités un cadre d’organisationrévisé. De plus, elle effectuera davantage devisites de contrôle dans les salles de formationafin de s’assurer du respect de ce cadre.Quant à la fiche d’enregistrement, elle seraentièrement modifiée. Finalement le systèmede commande de publications reliées au coursSSGCC sera également révisé.

Mise au point sur le cours

Santé et sécurité générale sur les chantiers de construction

Au cours des derniers mois, l’ASPConstruction a noté certaines irré-gularités relatives au cours Santé etsécurité générale sur les chantiersde construction (SSGCC) ainsi quedes dérogations fréquentes aucadre d’organisation du coursSSGCC.

Le double deuil de Jonathan

Le 12 mars2007, la vie deJonathan a bas-culé, en mêmetemps qu’il per-dait pied. Lui qui

avait toujours jugé inutile le port duharnais de sécurité s’est retrouvé, dujour au lendemain, cloué dans unfauteuil roulant. Il n’avait pas atteintla trentaine et il avait toute la viedevant lui.

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5Prévenir aussi Volume 25, numéro 1, printemps 2010

S’attacher pour travailler en hauteurde façon sécuritaire n’a jamais étéun jeu d’enfant. La norme CSAZ259.11-05, Absorbeurs d’énergieet cordons d’assujettissement,complique un peu plus la donne enrangeant désormais les absorbeursd’énergie dans deux classes dis-tinctes. Dorénavant, quelle classechoisirez-vous?

Rappelons tout d’abord qu’en vertude l’article 2.10.12 du Code desécurité pour les travaux de cons-truction, le harnais de sécurité, enplus d’être conforme à la normeCSA Z259.10-M90, doit être utilisésoit avec un absorbeur d’énergieauquel est relié un cordon d’assu-jettissement ne permettant pas unechute libre de plus de 1,2 m (4 pi),soit avec un enrouleur-dérouleurqui inclut un absorbeur d’énergie ouqui y est relié.

Qu’il soit utilisé avec l’un ou l’autrede ces dispositifs, l’absorbeur d’éner-gie permet, par la déchirure de sescoutures, de limiter les forces dedécélération pendant l’arrêt de chuteet de dissiper l’énergie cinétiqueengendrée par la chute. « Autrementdit, le rôle de l’absorbeur d’énergieest d’amortir la force d’impact de lachute sur le travailleur comme surl’ancrage et de réduire, le cas échéant,l’effet de pendule, soit l’oscillation etles rebonds du travailleur », exposeLouise Lessard, conseillère en pré-vention à l’ASP Construction.

Toutefois, avec l’entrée en vigueur de la normeCSA Z259.11-05, de nouvelles exigences rela-tives à la conception des absorbeurs d’énergie,notamment en ce qui a trait à leur résistance,ont fait leur apparition. Et ces nouvelles exi-gences ont donné lieu à une classification desabsorbeurs d’énergie. Désormais, qu’il s’agissedu modèle à sangle repliée cousue et recou-verte d’une gaine protectrice ou du modèle àsangle plissée cousue à même le cordond’assujettissement, ceux-ci doivent satisfaire auxexigences de la classe E4 ou de la classe E6.

Grosso modo, ces classes ont été définies enfonction de la masse corporelle du travailleur,laquelle tient compte, il va sans dire, de sesvêtements et de son outillage. Ainsi, la classeE4 offrira une protection adéquate aux tra-vailleurs dont la masse varie entre 45 et 115 kg(100 et 254 lb), tandis que la classe E6conviendra aux travailleurs pesant entre 90 et175 kg (200 et 386 lb). L’étiquette atteste laclasse d’absorbeur d’énergie.

« Il est très important de choisir la bonne classed’absorbeur, prévient Louise Lessard. Si lamasse du travailleur est inférieure à la masseminimale indiquée sur l’équipement, celui-cipourrait ne pas s’activer ou ne s’activer que par-tiellement. Si le choc excède les 6 kN (1 300 lbf),il pourrait en résulter des dommages importantsaux organes internes. »

« Et inversement si la masse du travailleurexcède la limite permise. L’absorbeur va sedéployer, mais il n’amortira le choc qu’en par-tie. Encore là, si le choc absorbé par le tra-vailleur est supérieur à 6 kN (1 300 lbf), il y arisque de lésions internes. » La conseillère pré-cise que les absorbeurs d’énergie fabriquésconformément aux normes antérieures à 2005correspondent à la classe E4.

Des absorbeurs d’énergie qui ont de la classe

Rappelons également que les absorbeursd’énergie répondant à la norme CAN/CSAZ259.11-M92 sont toujours conformes en vertudu Code de sécurité pour les travaux de cons-truction. Toutefois, nous jugeons bon de vousfaire connaître les exigences de la norme CSAZ259.11-05 puisque les étiquettes des absor-beurs d’énergie actuellement offerts sur le mar-ché y sont conformes.

On le constate, cette nouvelle norme ajoute unélément de complexité lorsqu’un travailleur arecours à un dispositif antichute, bien que celane soit pas le but recherché. En effet, la normeCSA Z259.11-05 vise à rendre plus efficaces lessystèmes de protection contre les chutes. Celaétant, d’opter pour un autre moyen de protec-tion que le harnais, comme l’assemblage au solou le recours à un équipement de protectioncollectif, demeure encore la meilleure solution.

Classification des

absorbeurs d’énergie

Classe E4

Absorbeurs d’énergie ou cordons d’assujet-tissement normalisés absorbant l’énergieentre 4 kN (900 lbf) et 6 kN (1 300 lbf)

Masse totale du travailleur : au moins 45 kg(100 lb), sans dépasser 115 kg (254 lb)

Classe E6

Absorbeurs d’énergie ou cordons d’assujet-tissement normalisés absorbant l’énergieentre 4 kN (900 lbf) et 6 kN (1 300 lbf)

Masse totale du travailleur : au moins 90 kg(200 lb), sans dépasser 175 kg (386 lb)

Modèle à sangle repliée cousue et recouverted’une gaine protectrice

Modèle à sangle plissée

Capital Safety inc.

Capital Safety inc.

North Safety

L’étiquette atteste la classe d’absorbeur d’énergie.

Une norme rangedésormais les absor-beurs d’énergie endeux classes. Qu’enest-il du vôtre?

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6 Prévenir aussi Volume 25, numéro 1, printemps 2010

Enquête d’accident Chronique d’une mort annoncée

Pour accéder au rapport dépersonnalisé dela CSST, rendez-vous auhttp://www.centredoc.csst.qc.ca/pdf/ed003338.pdf

Pour accéder aux annexes du rapport, ren-dez-vous au http://www.centredoc.csst.qc.ca/pdf/ad003338.pdf

Lorsqu’on travaille enhauteur, les faux passont souvent lourds deconséquences. D’autantplus si l’on n’est pasattaché.

Le 22 août 2001, alors qu’il s’affaire àposer une feuille de pontage sur letoit d’un bâtiment en érection, un tra-vailleur fait une chute qui lui serafatale. Est-il vraiment nécessaire derappeler, une fois de plus, les pres-criptions du Code de sécurité pourles travaux de construction à l’égarddes travaux effectués en hauteur(CS, section 2.9)? Il faut croire que oui.

On présume en effet que ce tra-vailleur, par ses fonctions – il étaitcontremaître pour la firme respon-sable de l’assemblage de la struc-

ture d’acier –, était bien au courantdes risques inhérents aux travauxeffectués en hauteur. Le fait qu’il aitété en situation d’autorité n’a pasempêché ce contremaître d’expé-rience de jouer les funambules surune poutrelle d’acier, sans harnaisde sécurité (CS, 2.10.12), un équi-pement de protection individuellequi lui aurait sans doute sauvé la vied’autant plus qu’une corde d’assu-rance horizontale était déjà en place.

Le jour de l’accident, le contremaître et unmonteur d’acier s’affairent à poser des feuillesde pontage sur le toit d’un bâtiment d’environ3 400 m2 (10 200 pi2) dans l’arrondissementd’Anjou. Les travaux d’acier, amorcés au coursde la semaine précédente, tirent à leur fin. Lesprincipaux éléments de structure sont assem-blés, on s’apprête à fermer la toiture.

Celle-ci se divise en deux zones. À l’extrémitéde la section ouest, il ne reste qu’à installer unebande de pontage d’acier de deux feuilles delargeur. Des câbles d’assurance horizontaux(CS, 2.10.12-3d), installés au pourtour de lastructure d’acier, délimitent un périmètre desécurité et offrent aux travailleurs un pointd’ancrage de 18 kN (4 040 lbf) (CS, 2.10.12-3a). Ces derniers, équipés de leur harnais desécurité, s’attachent à ces câbles avec desenrouleurs-dérouleurs, chacun muni d’unabsorbeur d’énergie (CS, 2.10.12-1b), queleur employeur met à leur disposition en diffé-rentes dimensions.

Malgré ces dispositions, un risque de chutesubsiste à chaque étape de l’installation dupontage. D’abord parce que les feuilles, quimesurent 1 m sur 6 m (3 pi sur 18 pi), sontdéposées à une extrémité du pontage. Ensuiteparce que la manipulation de ces feuilles estexigeante : elles sont plutôt flexibles et ont ten-dance à s’infléchir vers le centre lorsqu’on lessoulève. De plus, leur fini mat, donc rugueux,fait en sorte qu’elles offrent une certaine résis-tance lorsqu’on les glisse l’une sur l’autre.

La suite des événements indique que ces élé-ments ont joué un rôle dans le décès du contre-maître. En effet, celui-ci a eu recours à uneméthode de travail qui augmentait les risques dechute lors de la pose du pontage d’acier. Lecontremaître et son équipier empoignaient lafeuille sur sa diagonale, chacun à un coinopposé. Pendant que l’équipier pousse la feuilledevant lui en marchant sur le pontage, le contre-maître la tire, dos au vide, en se déplaçant àreculons sur une poutrelle d’environ 10 cm (4 po)de largeur.

Les deux hommes posent ainsi, avec succès,une première feuille. Puis les choses tournentau tragique. Alors qu’ils soulèvent la secondefeuille de la même manière, le contremaître,toujours en équilibre sur sa poutrelle, fait unfaux pas et glisse dans le vide, sous le regardinterdit de son coéquipier. La chute, d’une hau-teur de 9 m (27 pi), sera mortelle.

Au cours de son enquête, la Commission de lasanté et de la sécurité du travail (CSST) identi-fie plusieurs facteurs qui ont vraisemblablementparticipé à cet accident fatal. On pointe d’aborddes lacunes sur le plan de l’organisation du tra-vail, aucune méthode de travail écrite n’ayantété élaborée pour l’installation du pontage.

Selon un expert du Centre de formation desmétiers de l’acier, il aurait fallu pousser lafeuille devant soi plutôt que de la tirer à soi.Cette méthode, reconnue depuis 20 ans parl’industrie comme étant la plus sécuritaire,nécessite tout de même le recours à un sys-tème de protection contre les chutes.

De plus, il n’existe pas, au sein de l’entreprise,de directives écrites exigeant le port du harnaisni de sanctions prévues en cas de non-respectde ces exigences. Enfin, le contremaître ne por-tait pas de harnais au moment de l’accident, cequi lui a coûté la vie.

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7Prévenir aussi Volume 25, numéro 1, printemps 2010

Il existe des lois, des règle-ments et des normes pourencadrer de façon sécuritaireles travaux de construction. Ilreste toutefois que, de tous lesenvironnements de travail, leschantiers figurent en tête deliste pour le taux d’incidencedes accidents du travail. Et qu’ilfaut souvent faire preuve d’in-géniosité pour réduire au mini-mum les risques inhérents ausecteur.

Cette attitude réactive à l’égard des dangerspouvant surgir à tout instant sur un chantier, lesgestionnaires d’Aecon la possèdent. Ils en ontfait la preuve, une fois de plus, dans l’aména-gement d’une installation électrique devant ali-menter en électricité un chantier institutionnel.On le sait, les installations électriques deschantiers se distinguent par leur caractère tem-poraire et par le fait qu’elles sont soumises auxintempéries.

En cas de pluie, notamment, les travailleursspécialisés appelés à y faire des branchementsou des modifications sont ainsi exposés à unrisque de choc électrique grave, voire d’élec-trocution, si leurs pieds baignent dans l’eau.Pour éliminer ce risque, les responsables duchantier ont donc décidé d’installer, à proximitédu chantier, l’appareillage d’amenée de bran-chement dans un bâtiment temporaire.

Complètement fermé, ce bâtiment rudimentairen’est accessible qu’au personnel autorisé.Mieux encore, il est érigé sur une structure por-tante qui assure à l’ensemble la stabilité néces-saire pour limiter les risques de renversement.Jusque-là rien d’extraordinaire, direz-vous.Détrompez-vous! Cette structure portante a eneffet été prolongée en une plate-forme surlaquelle le travailleur peut monter pour effec-tuer des travaux électriques.

Et ce, sans risquer de patauger dans l’eau,puisque la plate-forme de bois fait barrièreentre le travailleur et l’eau susceptible de s’ac-cumuler au pied de l’installation électrique tem-poraire. Le hic, car il y en a un, c’est que laplate-forme n’est pas assez profonde et, de cefait, n’offre pas suffisamment d’espace aux tra-vailleurs pour qu’ils puissent s’y tenir à l’aise.

Un entrepreneur se mouille

L’eau et l’électricité

n’ayant pas la réputa-

tion de faire bon

ménage, un entrepre-

neur en tient compte

dans l’aménagement

d’une installation élec-

trique temporaire.

L’ingéniosité

au service

de la prévention

Cet abri temporaire part d’une bonne intention etmérite qu’on s’en inspire. Il gagnerait cependant àêtre amélioré par le prolongement de sa base afinque le travailleur puisse s’y tenir à l’aise.

« Même si cette installation mériterait d’êtreaméliorée par le prolongement de sa base, ilreste qu’elle part d’une bonne intention et que,selon toute évidence, l’employeur a voulu ainsiprotéger ses travailleurs », note LouiseLessard, conseillère en prévention à l’ASPConstruction. La prévention, c’est avant toutune foule de petits gestes dont le but ultime estde prévoir tous les cas de figure pouvant repré-senter un risque pour la santé et la sécurité.

Depuis 2000, la formation SIMDUT fait partie intégrante du cours Santé et sécurité générale surles chantiers de construction. Sur chacune des attestations que l’ASP Construction délivre auxapprenants figure donc la mention SIMDUT.

Cependant, les personnes qui ont suivi le cours avant 2000 ont en main une attestation surlaquelle n’apparaît pas cette mention. Pour obtenir de l’ASP une attestation faisant foi qu’ellesont bel et bien suivi la formation SIMDUT, ces personnes doivent suivre la formation donnée parl’ASP en autant qu’elles soient travailleurs ou employeurs du secteur de la construction.

C’est votre cas et vous souhaitez régulariser votre situation? Il vous suffit de vous inscrireauprès de votre conseiller régional. Pour consulter la liste de nos conseillers et conseillères, ren-dez-vous au www.asp-construction.org.

Le SIMDUT et vous

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DVD — Les plateformes

de travail élévatrices

Couramment utilisées surles chantiers, les platefor-mes de travail élévatricesservent à l’exécution denombreux travaux enhauteur. Le DVD que l’on

vous propose s’attarde aux plateformes élévatri-ces à ciseaux et à bras télescopique articulé ounon (nacelles). Bien qu’elles facilitent nombrede tâches, elles comportent également desrisques d’électrocutions, de chutes, de renver-sements et d’écrasements. Le DVD suggèredonc des consignes de sécurité afin que lesopérateurs utilisent les plateformes élévatricesen toute sécurité. Il insiste sur certainesnotions, comme l’effet de levier et la capacitéde charge — facteurs qui affectent la stabilitéde la plateforme — l’inspection des compo-sants et la sécurisation de l’aire de travail oùl’on manœuvre la plateforme. On peut vision-ner la vidéo en français et en anglais.

ERI Safety Videos. Utilisation sécuritairedes plateformes à ciseaux et des nacelles

élévatrices / Safe operation of scissor and boomlifts. [Lexington, Car. du S.] : ERI Safety Videos,[2006?]. DVD (19 min). Cote : DV-000384. Pour emprunt seulement.

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Les solvants en milieu de travail

Les solvants sont des produits chimiques quel’on retrouve dans les peintures, les colles, lesdiluants et les produits de décapage et qui peu-vent avoir des effets nocifs pour la santé et lasécurité des travailleurs. Nous vous proposonsun dépliant présentant ces effets nocifs et desmoyens de prévention, par exemple la substitu-tion, la protection collective ou individuelle, l’en-treposage réglementaire et la manipulationadéquate des solvants. Est également suggéréun aide-mémoire contenant une liste de vérifi-cation des mesures administratives, des mesu-res de contrôle à la source et des moyens deprotection individuelle. Il rappelle les obliga-tions légales de l’employeur et du travailleur etcertaines précisions réglementaires. Deuxoutils de travail brefs et efficaces.

Dépliant : Agence de la santé et des servicessociaux de l’Estrie. Les solvants en milieu de tra-vail. [Sherbrooke] : l’Agence, 2009. 1 déplianthttp://www.santeautravail.qc.ca/AxisDocument.aspx?id=9785&langue=fr&download=true

Aide-mémoire : [Agence de la santé et des servi-ces sociaux de l’Estrie]. Les solvants en milieu detravail : aide-mémoire. [Sherbrooke] : l’Agence,2009. 2 p.http://www.santeautravail.qc.ca/AxisDocument.aspx?id=9783&langue=fr&download=true

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DÉPÔT LÉGAL:

Bibliothèque nationale du CanadaBibliothèque nationale du Québec

Directeur général:

M. Paul Héroux

Documentation:

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Graphisme et mise en pages:

Gaby Locas

Textes:

Marie Gagnon

Tirage: 15 000

ASP Construction

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Poste-publications 40064867

Grutier, opérateur de pelles mécaniques,conducteur de tout autre engin de chantier,fatigué de passer de longues heures assisdans votre véhicule? Voici un dépliant illustrantune série de dix exercices simples à exécuter,de une à deux fois par jour, qui vous redonne-ront du tonus. Chaque exercice d’étirement oud’assouplissement est illustré et expliqué briè-vement. Certains s’effectuent à l’extérieur duvéhicule, et les autres, assis au poste de tra-vail. Détente garantie!

Exercices pour conducteurs d’engins de chantier

Suva. Protection de la santé. Pauses de relaxa-tion : dix exercices pour les conducteurs de véhi-cules de transport et d’engins de chantier. 3e éd.Lucerne, Suisse : Suva, 2009. 2 p. Cote : BR-001801https://wwwsapp1.suva.ch/sap/public/bc/its/mimes/zwaswo/99/pdf/84028_f.pdf