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Résumés des communications particulières S347 mesure pour l’arthroplastie du genou a ouvert de nouvelles possibi- lités, et cette technologie a été transposée aux tumeurs osseuses. Cette étude expérimentale a pour but de quantifier la précision obtenue lors de la résection d’une tumeur virtuelle du bassin à l’aide d’instruments sur mesure. Matériel expérimental.— L’expérience a été menée sur des hémi- pelvis synthétiques (Sawbone ® ). L’os a été scanné par tomographie à rayons X de fac ¸on à créer un modèle tridimensionnel de l’os. Une tumeur a été virtuellement placée sur l’acétabulum. Une résection en 4 plans de coupe a été planifiée, en incluant une marge saine de 10millimètres autour de la tumeur. Trois instruments sur mesure ont été créés pour l’ischion, pour la branche ilio-pubienne, et pour l’aile iliaque. Leur surface spécifique à l’os n’autorise qu’un seul positionnement sur l’hémipelvis. Ils sont munis d’une surface plane indiquant le plan de coupe à réaliser et servant de support à la scie. Les instruments ont été fabriqués par prototypage rapide. Méthodes.— Huit chirurgiens expérimentés ont réséqué une tumeur virtuelle. Chaque plan de coupe réalisé a été mesuré sur une machine de précision (Signum ® SL, Mycrona). La précision a été estimée par la localisation (distance maximale entre les plans réa- lisé et cible) et la marge saine chirurgicale (distance minimale entre le plan réalisé et la tumeur). La durée de la résection complète a été mesurée. Résultats.— La localisation des plans réalisés est en moyenne de 1,84 mm [1,31 ; 2,36]. La marge saine moyenne obtenue est de 10,23 mm [9,78 ; 10,67]. L’erreur maximale de marge saine est de 3,12 mm. Aucune résection intralésionnelle n’a été observée. La durée moyenne de résection est de 6,46 minutes. Discussion.— Cette étude expérimentale montre une précision cli- niquement satisfaisante lors de la résection d’une tumeur osseuse du bassin par des instruments sur mesure. La durée d’exécution démontre que cette technologie est facile à utiliser et nécessite une mise en place minimale en salle d’opération. Conclusion.— Les instruments sur mesure permettent de transférer une planification préopératoire vers la salle d’opération de fac ¸on fiable. Ils améliorent la précision d’une résection de tumeur osseuse du bassin en assurant une marge saine maîtrisée. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.196 280 Guides de coupe personnalisés pour la chirurgie tumorale du bassin. Premières expériences cliniques Franc ¸ois Gouin , Guillaume Odri , Paul Laurent Clinique chirurgicale orthopédique et traumatologique, CHU Hôtel-Dieu, 44093 Nantes, France Auteur correspondant. Introduction.— L’obtention de marges saines est un des objectifs majeurs de la chirurgie de résection de tumeurs du bassin. Elles sont obtenus dans 25 à 88 % des cas, avec un haut taux de récidives locales. La navigation peropératoire a récemment été proposée dans cette indication. La réalisation de guides personnalisés sur mesure pour guider une coupe plannifiée en préopératoire est une alternative, récemment proposée sur la bases de travaux expéri- mentaux. Nous proposons de rapporter les premières expériences cliniques de cette instrumentation personnalisée pour les coupes osseuses dans la chirurgie tumorale du bassin. Patients et méthode.— Cinq patients ont été opérés de tumeur maligne osseuse, avec des guides de coupe sur mesure réalisés à partir de la delimitation 3D de la tumeur (sur IRM). Les plans de sections ont été décidés par le chirurgien, et le positionnement des guides conjointement entre le chirurgien et l’ingénieur. Toutes les résections incluaient la zone 2 péri-acétabulaire, avec une section transsacrée dans 2 cas et une iliectomie sub-totale dans 1 cas. Les données peropératoires et les marges macro- et microscopiques ont été colligées prospectivement. Résultats.— Le bon positionnement du guide a été très facile et sans ambiguïtés dans 4 cas et plus difficile dans 1 cas et dans tous les cas en moins de 5 minutes. Aucune complicatoins peropératoires en relation avec le matériel n’a été rapporté. La précision des plans de coupe a permis en particulier pour les coupes postérieures et transsacrées un geste plus sûr et plus rapide. Dans tous les cas les marges osseuses étaient R0. Discussion.— Cette première expérience est très encourageante quant aux objections de précisions et fiabilité des coupes osseuses. Le bon positionnement des guides a été très fiable dans tous les cas. La précision des coupes osseuses a permis une mobilisation de la pièce de résection d’emblée facile, et les marges étaient dans tous les cas conformes aux plannings préopératoires. Conclusion.— Cet outil de guides de coupes personnalisées dans cette indication nécessite de poursuivre son évaluation prospec- tive pour confirmer son intérêt pour obtenir des marges saines et faciliter le geste opératoire. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.197 281 Prothèses tumorales avec traitement de surface à l’argent : résultats d’une série de 34 patients Fabrice Fiorenza , Maxime Pelissier , Youssef Asloum , Thomas Roger , Éric Denes , Guillaume Vergnenègre , Jean-Louis Charissoux Service d’orthopédie, 2, boulevard Martin-Luther-King, 87000 Limoges, France Auteur correspondant. Introduction.— La survenue d’une infection au niveau d’une pro- thèse tumorale est une complication grave et de traitement difficile. Les taux d’infection rapportés dans la littérature se situent entre 5 et 20 %. Le but de cette communication est de rappeler les principes d’action de l’argent utilisé comme traitement de surface des prothèses massives et de présenter les résultats cliniques d’une série de 34 patients. Patients et méthodes.— Nous avons utilisé ce type d’implant chez 34 patients (19 hommes, 15 femmes) depuis 2007. L’âge moyen était de 55 ans (12—84). Le recul moyen était de 36 mois (18—86). Pour 28 patients, il s’agissait d’une lésion tumorale osseuse. Pour 5 patients, il s’agissait d’indication extrême de reprise de prothèses septiques chez des patients multi-opérés avec des sepsis itératifs ayant conduit à une reprise de prothèse en 2 temps avec utilisation d’un implant tumoral du fait de l’importance du déficit osseux. Résultats.— Pour les patients opérés d’une tumeur maligne primi- tive osseuse, on ne note aucune récidive locale dans cette série mais 6 patients ont présenté des métastases pulmonaires. Neuf patients (30 %) sont décédés de leur maladie au dernier recul. Le score fonc- tionnel de Enneking était de 80 % (56—100). Les complications pour les 29 patients opérés d’une prothèse de novo (tumeurs, métastases ou pseudarthrose) étaient de 21 % : luxation (1), rupture d’implant (1), argyrose cutanée locale (1), embolie pulmonaire (3). Pour ces 29 patients opérés d’une prothèse de novo, on rapporte une seule infection (3 %) traitée par débridement, lavage, changement des pièces modulaires et antibiothérapie. On ne note pas de récidive de l’infection à 14 mois de recul. Pour les patients d’indication infec- tieuse, on rapporte une récidive de l’infection à 1 an traitée par débridement et un simple lavage (pas de récidive à 5 ans) et une infection de novo à Candida Glabrata chez un patient immunodé- primé, sans récidive par ailleurs du sepsis initialement traité par un changement en 2 temps. Discussion.— Les bases physiopathologiques de l’action anti- infectieuses de l’argent sont rappelées ainsi que les résultats des principales études animales et toxicologiques. Conclusion.— Ce type d’implants semble prometteur en matière de réduction des taux d’infection chez des patients fragiles et

Prothèses tumorales avec traitement de surface à l’argent : résultats d’une série de 34 patients

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Résumés des communications particulières S347

mesure pour l’arthroplastie du genou a ouvert de nouvelles possibi-lités, et cette technologie a été transposée aux tumeurs osseuses.Cette étude expérimentale a pour but de quantifier la précisionobtenue lors de la résection d’une tumeur virtuelle du bassin à l’aided’instruments sur mesure.Matériel expérimental.— L’expérience a été menée sur des hémi-pelvis synthétiques (Sawbone®). L’os a été scanné par tomographieà rayons X de facon à créer un modèle tridimensionnel de l’os. Unetumeur a été virtuellement placée sur l’acétabulum. Une résectionen 4 plans de coupe a été planifiée, en incluant une marge sainede 10 millimètres autour de la tumeur. Trois instruments sur mesureont été créés pour l’ischion, pour la branche ilio-pubienne, et pourl’aile iliaque. Leur surface spécifique à l’os n’autorise qu’un seulpositionnement sur l’hémipelvis. Ils sont munis d’une surface planeindiquant le plan de coupe à réaliser et servant de support à la scie.Les instruments ont été fabriqués par prototypage rapide.Méthodes.— Huit chirurgiens expérimentés ont réséqué une tumeurvirtuelle. Chaque plan de coupe réalisé a été mesuré sur unemachine de précision (Signum® SL, Mycrona). La précision a étéestimée par la localisation (distance maximale entre les plans réa-lisé et cible) et la marge saine chirurgicale (distance minimale entrele plan réalisé et la tumeur). La durée de la résection complète aété mesurée.Résultats.— La localisation des plans réalisés est en moyenne de1,84 mm [1,31 ; 2,36]. La marge saine moyenne obtenue est de10,23 mm [9,78 ; 10,67]. L’erreur maximale de marge saine est de3,12 mm. Aucune résection intralésionnelle n’a été observée. Ladurée moyenne de résection est de 6,46 minutes.Discussion.— Cette étude expérimentale montre une précision cli-niquement satisfaisante lors de la résection d’une tumeur osseusedu bassin par des instruments sur mesure. La durée d’exécutiondémontre que cette technologie est facile à utiliser et nécessiteune mise en place minimale en salle d’opération.Conclusion.— Les instruments sur mesure permettent de transférerune planification préopératoire vers la salle d’opération de faconfiable. Ils améliorent la précision d’une résection de tumeur osseusedu bassin en assurant une marge saine maîtrisée.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.196

280Guides de coupe personnalisés pour lachirurgie tumorale du bassin.Premières expériences cliniquesFrancois Gouin ∗, Guillaume Odri , Paul LaurentClinique chirurgicale orthopédique et traumatologique, CHUHôtel-Dieu, 44093 Nantes, France∗Auteur correspondant.

Introduction.— L’obtention de marges saines est un des objectifsmajeurs de la chirurgie de résection de tumeurs du bassin. Ellessont obtenus dans 25 à 88 % des cas, avec un haut taux de récidiveslocales. La navigation peropératoire a récemment été proposéedans cette indication. La réalisation de guides personnalisés surmesure pour guider une coupe plannifiée en préopératoire est unealternative, récemment proposée sur la bases de travaux expéri-mentaux. Nous proposons de rapporter les premières expériencescliniques de cette instrumentation personnalisée pour les coupesosseuses dans la chirurgie tumorale du bassin.Patients et méthode.— Cinq patients ont été opérés de tumeurmaligne osseuse, avec des guides de coupe sur mesure réalisés àpartir de la delimitation 3D de la tumeur (sur IRM). Les plans desections ont été décidés par le chirurgien, et le positionnement desguides conjointement entre le chirurgien et l’ingénieur. Toutes lesrésections incluaient la zone 2 péri-acétabulaire, avec une sectiontranssacrée dans 2 cas et une iliectomie sub-totale dans 1 cas. Lesdonnées peropératoires et les marges macro- et microscopiques ontété colligées prospectivement.

Résultats.— Le bon positionnement du guide a été très facile et sansambiguïtés dans 4 cas et plus difficile dans 1 cas et dans tous lescas en moins de 5 minutes. Aucune complicatoins peropératoires enrelation avec le matériel n’a été rapporté. La précision des plansde coupe a permis en particulier pour les coupes postérieures ettranssacrées un geste plus sûr et plus rapide. Dans tous les cas lesmarges osseuses étaient R0.Discussion.— Cette première expérience est très encourageantequant aux objections de précisions et fiabilité des coupes osseuses.Le bon positionnement des guides a été très fiable dans tous lescas. La précision des coupes osseuses a permis une mobilisation dela pièce de résection d’emblée facile, et les marges étaient danstous les cas conformes aux plannings préopératoires.Conclusion.— Cet outil de guides de coupes personnalisées danscette indication nécessite de poursuivre son évaluation prospec-tive pour confirmer son intérêt pour obtenir des marges saines etfaciliter le geste opératoire.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.197

281Prothèses tumorales avec traitementde surface à l’argent : résultats d’unesérie de 34 patientsFabrice Fiorenza ∗, Maxime Pelissier ,Youssef Asloum , Thomas Roger , Éric Denes ,Guillaume Vergnenègre , Jean-Louis CharissouxService d’orthopédie, 2, boulevard Martin-Luther-King,87000 Limoges, France∗Auteur correspondant.

Introduction.— La survenue d’une infection au niveau d’une pro-thèse tumorale est une complication grave et de traitementdifficile. Les taux d’infection rapportés dans la littérature se situententre 5 et 20 %. Le but de cette communication est de rappeler lesprincipes d’action de l’argent utilisé comme traitement de surfacedes prothèses massives et de présenter les résultats cliniques d’unesérie de 34 patients.Patients et méthodes.— Nous avons utilisé ce type d’implant chez34 patients (19 hommes, 15 femmes) depuis 2007. L’âge moyen étaitde 55 ans (12—84). Le recul moyen était de 36 mois (18—86).Pour 28 patients, il s’agissait d’une lésion tumorale osseuse. Pour5 patients, il s’agissait d’indication extrême de reprise de prothèsesseptiques chez des patients multi-opérés avec des sepsis itératifsayant conduit à une reprise de prothèse en 2 temps avec utilisationd’un implant tumoral du fait de l’importance du déficit osseux.Résultats.— Pour les patients opérés d’une tumeur maligne primi-tive osseuse, on ne note aucune récidive locale dans cette série mais6 patients ont présenté des métastases pulmonaires. Neuf patients(30 %) sont décédés de leur maladie au dernier recul. Le score fonc-tionnel de Enneking était de 80 % (56—100). Les complications pourles 29 patients opérés d’une prothèse de novo (tumeurs, métastasesou pseudarthrose) étaient de 21 % : luxation (1), rupture d’implant(1), argyrose cutanée locale (1), embolie pulmonaire (3). Pour ces29 patients opérés d’une prothèse de novo, on rapporte une seuleinfection (3 %) traitée par débridement, lavage, changement despièces modulaires et antibiothérapie. On ne note pas de récidive del’infection à 14 mois de recul. Pour les patients d’indication infec-tieuse, on rapporte une récidive de l’infection à 1 an traitée pardébridement et un simple lavage (pas de récidive à 5 ans) et uneinfection de novo à Candida Glabrata chez un patient immunodé-primé, sans récidive par ailleurs du sepsis initialement traité par unchangement en 2 temps.Discussion.— Les bases physiopathologiques de l’action anti-infectieuses de l’argent sont rappelées ainsi que les résultats desprincipales études animales et toxicologiques.Conclusion.— Ce type d’implants semble prometteur en matièrede réduction des taux d’infection chez des patients fragiles et

S348 88e réunion annuelle de la Société francaise de chirurgie orthopédique et traumatologique

immunodéprimés du fait des traitements anticancéreux. Les indica-tions sont les patients présentant d’importants risques infectieux :tumeur osseuse maligne primitive ou secondaire avec résectionimportante des tissus mous et problèmes de couverture cutanéeassociés, radiothérapie associée ou antécédents de radiothérapie,reprise complexe de prothèses infectées.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.198

282Détection rapide des staphylocoquesrésistants à la méticilline par biologiemoléculaire pour une antibiothérapieprobabiliste plus adaptée dans lesinfections chroniques sur prothèsesarticulairesMarie Titécat ∗, Caroline Loïez , René Courcol ,Hervé Dezèque , Henri Migaud , Éric SennevilleLaboratoire de bactériologie, centre de biologie pathologie,59037 Lille, France∗Auteur correspondant.

Introduction.— En cas de d’infection périprothétique, un traite-ment antibiotique probabiliste à large spectre est instauré dès lafin des prélèvements dans l’attente des résultats microbiologiques(5 à 15 jours). Ce traitement a un coût élevé (daptomycine), pré-sente des effets indésirables (vancomycine), et induit la sélectionde résistances bactériennes. L’identification précoce des bactérieset de leur sensibilité aux antibiotiques permet théoriquement deréduire la durée de ce traitement à large spectre. À cette fin, desméthodes de détection de gènes de résistance bactériens ont étéélaborées, notamment pour les infections de tissus mous, mais pasencore pour les infections sur matériel orthopédique. Ce travailavait pour objectif d’évaluer la fiabilité de détection rapide desstaphylocoques résistants à la méticilline (SRM) par la technologieGeneXpert®.Patients et méthode.— Cette étude évaluait sur 104 échantillonsperopératoires (30 patients) la technologie GeneXpert® versus laculture traditionnelle. Il s’agissait de 30 infections de prothèsesimplantées depuis plus de 3 mois (20 PTH et 10 PTG) en moyennedepuis 4,5 ans. Cette technique permet de détecter en 1 heurela présence du gène mecA support de la résistance à la méti-cilline des staphylocoques. Ces résultats de biologie moléculaireont été comparés à la culture standard et ont été exprimés ensensibilité, spécificité et valeur prédictive positive et négative(VPP, VPN).Résultats.— Sur les 104 prélèvements, la performance duGeneXpert® était 87,1 % pour la sensibilité, 100 % pour laspécificité, 100 % pour la VPP et 94,5 % pour la VPN. Si l’onraisonne pour les 30 patients, la sensibilité était de 92,3 %, laspécificité de 100 %, la VPP de 100 % et la VPN de 94,4 %. Aveccette méthode de détection rapide de SRM, l’utilisation del’antibiothérapie probabiliste à large spectre a pu être limitée pour17 de ces 30 patients pour lesquels la présence de SRM n’a pas étédétectée.Discussion.— Cette technique permet la mise en œuvre du traite-ment antibiotique probabiliste adapté à la présence de SRM en 1 het permet ainsi de réduire fortement l’utilisation d’antibiotiquesà large spectre. Son coût, évalué à 150D par patient, nécessiteune évaluation médico-économique complémentaire (un des anti-biotiques suivants habituellement prescrits pour 6 jours jusqu’àl’adaptation en fonction des cultures traditionnelles : Vancomy-cine 10D /j, Daptomycine 150D /j, Linézolide 120D /j). De même,ces résultats demandent à être validés sur une plus largepopulation.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.199

283Influence du délai d’ensemencementet des conditions de conservation desbiopsies osseuses à des fins d’analysesmicrobiologiquesMaïte Van Cauter ∗, Olivier Cornu ,Hector Rodriguez-Villalobos , Dunja Wilmes ,Jean-Cyr YombiService de chirurgie orthopédique et traumatologie -2/P5,cliniques universitaires Saint-Luc UCL, 1200 Bruxelles, Belgique∗Auteur correspondant.

Introduction.— Il est classiquement recommandé d’adresser rapi-dement les biopsies tissulaires en vue d’analyses microbiologiquesdans le diagnostic des infections osseuses. Nulle part, il n’est pré-cisé un délai ni les conditions dans lesquels les biopsies doiventêtre acheminées en attendant d’être ensemencées. Nous avonsétabli un modèle expérimental afin d’évaluer l’influence du délaiet des conditions de conservation des biopsies osseuses à des finsd’analyses microbiologiques.Matériel.— Des têtes fémorales explantées lors d’arthroplasties dehanche ont été découpées en 300 fragments de 5 mm3. Elles ont étéconservées au congélateur.Méthodes.— Les fragments osseux ont été mis en contact avecune solution de staphylococcus epidermidis. Les échantillons ontété incubés à 37 ◦C dans le bouillon. Les échantillons ensemencésen réalisant un frottis avec le fragment sur une boîte de Petri.Les fragments étaient ensemencés selon un horaire prédéfini. Lamoitié des échantillons étaient conservés au frigo, dans l’attentede l’ensemencement. Le nombre de colonies et l’identificationdu germe a été réalisé quotidiennement jusqu’à 7 jours aprèsl’ensemencement. Un groupe témoin sans contamination microbio-logique a été également inséré dans l’étude.Résultats.— La contamination diminue régulièrement avec le tempset de manière significative après 8 h 00 de délai. La conservation aufrigo permet de réduire la perte de colonies et d’étendre le délaid’ensemencement. Si l’inoculum est réduit, le nombre de coloniesdétectées diminue significativement après 2 h 00. Trois résultatsfaussement positifs ont été enregistrés sur les 305 échantillons, soit1 %.Discussion.— L’identification microbiologique des germes respon-sables de l’infection osseuse est essentielle pour établir unestratégie thérapeutique adéquate. Le délai d’acheminement etla méthode temporaire de conservation des échantillons à desfins d’analyses microbiologiques influent sur la chance d’isoleret d’identifier la souche responsable. L’étude démontre l’intérêtd’acheminer aussi rapidement que possible les échantillons aulaboratoire pour qu’ils soient traités prioritairement. Un ense-mencement en salle d’opération pourrait être recommandé. Cechoix prive cependant le médecin microbiologiste d’autres optionsd’isolement et ne doit être retenu qu’après discussion avec lemicrobiologiste.Conclusion.— L’ensemencement rapide des biopsies osseuses à desfins d’analyses microbiologiques est recommandé, sous peine deréduire les chances d’identifier le microorganisme.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.200

284L’antibioprophylaxie ne négative pasles prélèvements bactériologiques lorsde changements de prothèse dehanche et de genou pour infectionJean-Yves Jenny ∗, Laurent Bund ,Jeannot Gaudias , Cyril BoériService de chirurgie du genou, CCOM, 67400 Strasbourg, France∗Auteur correspondant.