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troisième année de licence Côme Debray architecture de l’urgence JEAN PROUVÉ ET L’HABITAT PRÉFABRIQUÉ

PROUVE ET LA PREFABRICATION

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analyyse du travail architectural de jean prouvé, effectué dans le cadre du cours architecture de l'urgence de paris belleville

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Page 1: PROUVE ET LA PREFABRICATION

troisième année de licenceCôme Debray

architecture de l’urgence

JEAN PROUVÉ ET L’HABITAT PRÉFABRIQUÉ

Page 2: PROUVE ET LA PREFABRICATION

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JEAN PROUVÉ

1935-1939

maison du peuple à Clichy

1966

tour Nobel

1954-1955

maison Jean Prouvé

1979-1987

Palais omnisports de Paris-bercy

lotissement et maisons à meudon

1950

Centre de loi-sirs gérard Philipe à Orly

1969

CNit

1956-1958

PAVillON DE l’AlUmiUm

1954

Jean Prouvé, né en 1901, ingénieur autodidacte, architecte sans diplôme, le Corbusier dit de lui « c’est le type même du constructeur». C’est d’abord

un manuel. Dans les années 20, il fait son apprentissage comme forgeron d’art. Passionné d’inovation, il crée son rapidement propre atelier où il se met à travailler la tôle dont il fait du mobilier ou des éléments métalliques de construction pour des architectes d’ avant-garde. Après la seconde guerre mondiale, l’atelier devient usine. Prouvé entouré d’une équipe de collaborateurs y conçoit des prototypes de maisons individuelles préfabriquées destinées à la production en série. Ces maisons usinées

qui peuvent être montées par 2-3 personnes en une seule journée doivent répondre à l’énorme besoin de logement que connaît le payus après la seconde guerre mondiale. Mais aucun de ces prototypes ne débouche sur de véritables commandes, la France de la pierre et du bêton trouve trop moderne, trop simple ce que l’on appelle alors dédaygnesement des «machines à habi-ter». En 1952, un grand insdustriel de l’aluminium, matériau inovant que Prouvé utilise de plus en plus, investit dans l’usine. Mais rapidement, Prouvé se voit mis à l’écart. « En perdant Maxéville, je perdais tout, du désastre, il ne me restait que mes mains, un cerveau

«lA FAÇON DE CONStRUiRE ÉtAit DiFFÉRENtE ChEZ mOi. Et JE CROiS QUE C’ESt, JUStEmENt, UNE DES RAiSONS POUR lAQUEllE J’Ai EU lA gRÂCE DE lE CORbU-SiER, CAR JE N’ÉtAiS PAS UN SUiVEUR.»

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JEAN PROUVÉ

1935-1939

maison du peuple à Clichy

1966

tour Nobel

1954-1955

maison Jean Prouvé

1979-1987

Palais omnisports de Paris-bercy

lotissement et maisons à meudon

1950

Centre de loi-sirs gérard Philipe à Orly

1969

CNit

1956-1958

PAVillON DE l’AlUmiUm

1954

Jean Prouvé, né en 1901, ingénieur autodidacte, architecte sans diplôme, le Corbusier dit de lui « c’est le type même du constructeur». C’est d’abord

un manuel. Dans les années 20, il fait son apprentissage comme forgeron d’art. Passionné d’inovation, il crée son rapidement propre atelier où il se met à travailler la tôle dont il fait du mobilier ou des éléments métalliques de construction pour des architectes d’ avant-garde. Après la seconde guerre mondiale, l’atelier devient usine. Prouvé entouré d’une équipe de collaborateurs y conçoit des prototypes de maisons individuelles préfabriquées destinées à la production en série. Ces maisons usinées

qui peuvent être montées par 2-3 personnes en une seule journée doivent répondre à l’énorme besoin de logement que connaît le payus après la seconde guerre mondiale. Mais aucun de ces prototypes ne débouche sur de véritables commandes, la France de la pierre et du bêton trouve trop moderne, trop simple ce que l’on appelle alors dédaygnesement des «machines à habi-ter». En 1952, un grand insdustriel de l’aluminium, matériau inovant que Prouvé utilise de plus en plus, investit dans l’usine. Mais rapidement, Prouvé se voit mis à l’écart. « En perdant Maxéville, je perdais tout, du désastre, il ne me restait que mes mains, un cerveau

«lA FAÇON DE CONStRUiRE ÉtAit DiFFÉRENtE ChEZ mOi. Et JE CROiS QUE C’ESt, JUStEmENt, UNE DES RAiSONS POUR lAQUEllE J’Ai EU lA gRÂCE DE lE CORbU-SiER, CAR JE N’ÉtAiS PAS UN SUiVEUR.»

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PARti PRiS

Cette maxime pragmatique s’applique aux in-terventions de la maison à portiques et de la maison à coques. Une idée constructive - le

portique ou les coques - a déclenché le processus.

La comparaison entre la production automobile de la 2CV Citroën et celles de maisons industria-lisées est également un élément primordial dans la conception des maison de Meudon, dans le sens où Jean Prouvé s’y réfère constamment, que ce soit dans son oeuvre ou dans ses nombreux cours magistraux.

En effet, plusieurs paramètres sont communs à ceux de la maison standard à portique de Jean Prouvé : destination populaire, faible coût, formes industrielles libérées des canons de l’esthétique bourgeoise, période de gestation des deux projets. Néanmoins, l’expérience tend à montrer que les deux projets diffèrent sur plusieurs points : concur-rence potentielle pour la Citroën 2CV tandis que la maison standard, elle, ne subit la que la concur-rence des maisons maçonnées, différentes dans le fonctionnement; la diffusion de la voiture est envi-sagée nationalement, il y a donc une véritable anti-cipation marketing. Tandis que les chaînes de pro-duction Citroën produisent déjà en grande série les véhicules connus à cette époque, les Ateliers Jean Prouvé n’en sont qu’à un projet d’unité de produc-tion industrielle - qui ne sera jamais réalisé.

La fabrication et la commercialisation de la 2CV auront, en somme, concrétisé pour l’automobile le rêve de maisons industrialisées de Jean Prouvé.

Meudon se situe dans la perspective de passer de l’économie de guerre à celle d’une véritable produc-

tion de qualité d’un nouveau bien de consommation : la maison ordinaire. Il offre aussi l’occasion de progresser dans deux conceptions de l’industriali-sation pour la filière légère appliquée au bâtiment :

- la production mécanisée de tous les éléments assemblés pour constituer l’ensemble de la mai-son. C’est dans ce sens que sont mises au point les maisons standard 8x8 et 12x12

- la production en série d’éléments composants pouvant être montés dans des constructions d’ar-chitectures diverses. Les maisons à simple et à double coques sont conçues pour répondre à cet objectif.

Ces deux approches demeurent complémentaires ou contradictoires, selon les intérêts des uns ou des autres. Les maisons sont imaginées comme des objets à assembler, pièce par pièce, en évitant au maximum les éléments superflus.

Les technologies sollicitées de façon dominantes sont celles de la transformation des feuillards de tôle d’acier ou d’aluminium issus du laminage continu - opérations couramment pratiquées pour élaborer les produits de l’aéronautique et de l’auto-mobile, que ce soit par pliage, ou par assemblage par boulonnage, soudure ou agraphe.

Ces technologies répondent à une volonté propre à Prouvé et son Atelier, dont l’univers de référence demeure celui de l’industrie automobile.

Les ateliers Prouvé se sont également efforcés d’utiliser une monomatière dominante : métal, acier, alu.

PARTI PRIS« On ne peut juger de la valeur d’une idée qu’après l’avoir réalisée »

Cette maxime pragmatique s’applique aux inter-ventions de la maison à portiques et de la mai-son à coques. Une idée constructive - le por-tique ou les coques - a déclenché le processus.

La comparaison entre la production automobile de la 2CV Citroën et celles de maisons industria-lisées est également un élément primordial dans la conception des maison de Meudon, dans le sens où Jean Prouvé s’y réfère constamment, que ce soit dans son oeuvre ou dans ses nom-breux cours magistraux.

En effet, plusieurs paramètres sont communs à ceux de la maison standard à portique de Jean Prouvé : destination populaire, faible coût, formes industrielles libérées des canons de l’es-thétique bourgeoise, période de gestation des deux projets. Néanmoins, l’expérience tend à montrer que les deux projets diffèrent sur plu-sieurs points : concurrence potentielle pour la Citroën 2CV tandis que la maison standard, elle, ne subit la que la concurrence des mai-sons maçonnées, différentes dans le fonction-nement; la diffusion de la voiture est envisagée nationalement, il y a donc une véritable anti-cipation marketing. Tandis que les chaînes de production Citroën produisent déjà en grande série les véhicules connus à cette époque, les Ateliers Jean Prouvé n’en sont qu’à un projet d’unité de production industrielle - qui ne sera jamais réalisé.

La fabrication et la commercialisation de la 2CV auront, en somme, concrétisé pour l’automo-bile le rêve de maisons industrialisées de Jean Prouvé.

Meudon se situe dans la perspective de passer de l’économie de guerre à celle d’une véritable

production de qualité d’un nouveau bien de consommation : la maison ordinaire. Il offre aus-si l’occasion de progresser dans deux concep-tions de l’industrialisation pour la filière légère appliquée au bâtiment :

- la production mécanisée de tous les éléments assemblés pour constituer l’ensemble de la maison. C’est dans ce sens que sont mises au point les maisons standard 8*8 et 12*12

- la production en série d’éléments composants pouvant être montés dans des constructions d’architectures diverses. Les maisons à simple et à double coques sont conçues pour répondre à cet objectif.

Ces deux approches demeurent complémen-taires ou contradictoires, selon les intérêts des uns ou des autres. Les maisons sont imaginées comme des objets à assembler, pièce par pièce, en évitant au maximum les éléments superflus.

Les technologies sollicitées de façon domi-nantes sont celles de la transformation des feuillards de tôle d’acier ou d’aluminium issus du laminage continu - opérations couramment pratiquées pour élaborer les produits de l’aé-ronautique et de l’automobile, que ce soit par pliage, ou par assemblage par boulonnage, soudure ou agraphe.

Ces technologies répondent à une volonté propre à Prouvé et son Atelier, dont l’univers de référence demeure celui de l’industrie automo-bile.

Les ateliers Prouvé se sont également efforcés d’utiliser une monomatière dominante : métal, acier, alu.

PARTI PRIS« On ne peut juger de la valeur d’une idée qu’après l’avoir réalisée »

Cette maxime pragmatique s’applique aux inter-ventions de la maison à portiques et de la mai-son à coques. Une idée constructive - le por-tique ou les coques - a déclenché le processus.

La comparaison entre la production automobile de la 2CV Citroën et celles de maisons industria-lisées est également un élément primordial dans la conception des maison de Meudon, dans le sens où Jean Prouvé s’y réfère constamment, que ce soit dans son oeuvre ou dans ses nom-breux cours magistraux.

En effet, plusieurs paramètres sont communs à ceux de la maison standard à portique de Jean Prouvé : destination populaire, faible coût, formes industrielles libérées des canons de l’es-thétique bourgeoise, période de gestation des deux projets. Néanmoins, l’expérience tend à montrer que les deux projets diffèrent sur plu-sieurs points : concurrence potentielle pour la Citroën 2CV tandis que la maison standard, elle, ne subit la que la concurrence des mai-sons maçonnées, différentes dans le fonction-nement; la diffusion de la voiture est envisagée nationalement, il y a donc une véritable anti-cipation marketing. Tandis que les chaînes de production Citroën produisent déjà en grande série les véhicules connus à cette époque, les Ateliers Jean Prouvé n’en sont qu’à un projet d’unité de production industrielle - qui ne sera jamais réalisé.

La fabrication et la commercialisation de la 2CV auront, en somme, concrétisé pour l’automo-bile le rêve de maisons industrialisées de Jean Prouvé.

Meudon se situe dans la perspective de passer de l’économie de guerre à celle d’une véritable

production de qualité d’un nouveau bien de consommation : la maison ordinaire. Il offre aus-si l’occasion de progresser dans deux concep-tions de l’industrialisation pour la filière légère appliquée au bâtiment :

- la production mécanisée de tous les éléments assemblés pour constituer l’ensemble de la maison. C’est dans ce sens que sont mises au point les maisons standard 8*8 et 12*12

- la production en série d’éléments composants pouvant être montés dans des constructions d’architectures diverses. Les maisons à simple et à double coques sont conçues pour répondre à cet objectif.

Ces deux approches demeurent complémen-taires ou contradictoires, selon les intérêts des uns ou des autres. Les maisons sont imaginées comme des objets à assembler, pièce par pièce, en évitant au maximum les éléments superflus.

Les technologies sollicitées de façon domi-nantes sont celles de la transformation des feuillards de tôle d’acier ou d’aluminium issus du laminage continu - opérations couramment pratiquées pour élaborer les produits de l’aé-ronautique et de l’automobile, que ce soit par pliage, ou par assemblage par boulonnage, soudure ou agraphe.

Ces technologies répondent à une volonté propre à Prouvé et son Atelier, dont l’univers de référence demeure celui de l’industrie automo-bile.

Les ateliers Prouvé se sont également efforcés d’utiliser une monomatière dominante : métal, acier, alu.

« ON NE PEUt JUgER DE lA VAlEUR D’UNE iDÉE QU’APRÈS l’AVOiR RÉAliSÉE »

Page 3: PROUVE ET LA PREFABRICATION

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JEAN PROUVÉ

«lE bOUlON ESt l’ENNEmi DE l’iNDUStRiAliSAtiON. C’ESt lONg À POSER, C’ESt DUR À SERRER UN bOUlON.»

«JE NE SUiS QU’UN OUVRiER. DANS lE FOND, JE SUiS PARti DE lÀ Et JE PENSE QUE tOUt CE QUE J’Ai FAit DANS mA ViE, JE l’ Ai FAit SimPlEmENt, SANS mE POSER DE QUEStiONS PROFONDES »

choqué, sans aucune réserve financière, et aussi une grande famille à faire vivre »

Suite à son appel « Une femme vient de mourir gelée cette nuit sur le trottoir » lancé en février 1954, l’Abbé Pierre le sollicite pour réfléchir sur un type de logement économique, pouvant être lancé rapidement et en grand nombre.

En réponse, il met au met un prototype, intitulé « Maison des jours meilleurs », Tout au long de sa carrière, Jean Prouvé dépose plusieurs dizaines de brevets : des éléments de toitures préfabriqués, des méthodes de fabrication de portes et fenêtres métalliques, des dispositifs de cloisons métalliques, d’ossatures démontables… De 1957 à 1966, il enseigne au Conservatoire national des arts et métiers, puis s’installe à son compte comme ingénieur-conseil. En 1971, il est nommé président du jury pour le concours du Centre Pompidou, remporté par Renzo Piano et Richard Rogers.

Page 4: PROUVE ET LA PREFABRICATION

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lE mONtAgE DES mAiSON : 24 h + 2 hOmmESlE mONtAgE DES mAiSONS: 24 h + 3 hOmmES

Page 5: PROUVE ET LA PREFABRICATION

mEUDON

Page 6: PROUVE ET LA PREFABRICATION

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CONtEXtE

L’aventure des maisons Prouvé doit être replacée dans son contexte historique. La construction des maisons industrialisées de Jean Prouvé résulte

d’une commande dont l’histoire est révélatrice des condi-tions dans lesquelles ont dû oeuvrer en France concep-teurs et constructeurs, au lendemain de la seconde guerre mondiale.

Les diffi cultés auxquelles est confrontée la reconstruc-tion sont alors mutliples. Le parc de logements a été for-tement endommagé et détruit. Les entreprises du bâti-ment et des travaux publics sortent très affaiblies d’une mise sous tutelle par l’occupant. Le manque de maté-riaux et de main d’oeuvre, la complète déstructururation du secteur énergétique représentent en particulier des handicaps considérables.

Le Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme (MRU) doit trouver des solutions qui permettent à la fois de résoudre les diffi cultés immédiates et de reconstruire pour durer. Toutes les pistes sont alors exploitées : ba-raquements provisoires, logements de transition, loge-ments défi nitifs.

En juillet 1949, les Ateliers Jean Prouvé ont obtenu du M.R.U. l’assurance qu’un marché de douze maisons va leur être proposé. Ils prennent la décision surprenante de les mettre en fabrication, alors qu’ils n’en ont pas reçu la commande formelle. Le marché ne sera signé que le 3

mars 1950, et notifi é le 17 avril 1950. Le processus d’invention et la mise au point de coques types ont concerné une série quantitativement limitée - dix à portiques, deux à simples coques, deux à double coques. Il s’agit donc de prototypes. Rappelons ici quelques données :

- dans les années cinquante, les Ateliers Jean Prouvé sont dans une phase d’évolution intermédiaire entre arti-sanat et industrie - situation qui sera généralement lami-née en France par l’industrialisation, mais qui persistera dans d’autres pays européens

- il n’y a pas eu de fabrication à la chaîne en grande série des pièces constitutives

La démarche du M.R.U. crée une situation fl uctuante sur le plan de la commande : ni le nombre de maisons, ni leur type, ni leur destinations ne sont défi nitivement arrê-tés, et les diffi cultés pour trouver unt errain à construire dans des délais aussi courts sont réelles. Le constructeur prend alors des risques considérables, et les écrits à ce sujet révèlent également un degré d’approximation sur-prenant de sa part, dans une période où la fabrication en atelier se confronte en plus à un problème de coût.

MAISON STANDARD 8X8

TYPE AMAISON STANDARD 8X12PORTIQUES COQUES

TYPE B

8

POPUlAtiON

Depuis 1951, la fin du chantier est attendue avec impa-tience par le M.R.U. qui doit, avec la ville de Meudon, reloger des personnes dont les logements ont été si-

nistrés.

Les maisons 8x12 et à coques correspondent boen, dans un premier temps, aux besoins des locataires sinistrés, mais les 8x8, com pte tenu de leurs dimensions, ne permettent pas aux couples logés d’imaginer un futur avec beaucoup d’enfants.

Une première liste de locataires, établie par le M.R.U. est pro-posée pour accord à la ville et à l’office communal de Meu-don. Au résultat, quatorze locataires sont choisis. Chaque locataire se voit attribuer une maison, de façon ciblée.

POPULATIONDepuis 1951, la fin du chantier est attendue avec impatience par le M.R.U. qui doit, avec la ville de Meudon, reloger des personnes dont les logements ont été sinistrés.

Les maisons 8*12 et à coques correspon-dent boen, dans un premier temps, aux be-soins des locataires sinistrés, mais les 8*8, compte tenu de leurs dimensions, ne per-mettent pas aux couples logés d’imaginer un futur avec beaucoup d’enfants.

Une première liste de locataires, établie par le M.R.U. est proposée pour accord à la ville et à l’office communal de Meudon. Au résultat, quatorze locataires sont choi-sis. Chaque locataire se voit attribuer une maison, de façon ciblée.

Ces personnes ont pour points communs d’être à la recherche urgente d’un logement et d’avoir été admises par l’office commu-nal de Meudon sur diverses recomman-dations. Aucune ne peut cependant être considérée comme sinistrée à la suite de bombardements, et n’appartient pas plus à la classe ouvrière : ingénieurs, architectes, chanteur, conseiller municipal, commis-saire de police... Les maisons ont été attri-buées à des cadres ou à des membres de professions libérales, dont certains ont pris une part active à la Résistance.

Jean Prouvé écrira d’ailleurs : « L’idée était de faire des maisons éphémères, pour une génération. Il ne m’est jamais venu à l’es-prit que quarante ans aprés elles seraient encore habitées. Elles étaient destinées à loger des gens trés humbles. C’étaient des maisons qui ne coûtaient pas cher. Et

on les a transformées en petits palais que certains fonctionnaires se sont partagés. Comme le terrain était très cher, vous pen-sez bien que les fonctionnaires des minis-tères qui n’étaient pas logés se sont inscrits et ce n’est pas du tout des familles H.L.M. qui ont été logées là-dedans. C’était à mon avis un détournement de l’expérience.»

Les premiers logés emménagent courant avril 1952. Ces premiers habitants vivent donc l’après-guerre dans des maisons ex-périmentales, dont ils découvrent les quali-tés et les défauts.

POPULATIONDepuis 1951, la fin du chantier est attendue avec impatience par le M.R.U. qui doit, avec la ville de Meudon, reloger des personnes dont les logements ont été sinistrés.

Les maisons 8*12 et à coques correspon-dent boen, dans un premier temps, aux be-soins des locataires sinistrés, mais les 8*8, compte tenu de leurs dimensions, ne per-mettent pas aux couples logés d’imaginer un futur avec beaucoup d’enfants.

Une première liste de locataires, établie par le M.R.U. est proposée pour accord à la ville et à l’office communal de Meudon. Au résultat, quatorze locataires sont choi-sis. Chaque locataire se voit attribuer une maison, de façon ciblée.

Ces personnes ont pour points communs d’être à la recherche urgente d’un logement et d’avoir été admises par l’office commu-nal de Meudon sur diverses recomman-dations. Aucune ne peut cependant être considérée comme sinistrée à la suite de bombardements, et n’appartient pas plus à la classe ouvrière : ingénieurs, architectes, chanteur, conseiller municipal, commis-saire de police... Les maisons ont été attri-buées à des cadres ou à des membres de professions libérales, dont certains ont pris une part active à la Résistance.

Jean Prouvé écrira d’ailleurs : « L’idée était de faire des maisons éphémères, pour une génération. Il ne m’est jamais venu à l’es-prit que quarante ans aprés elles seraient encore habitées. Elles étaient destinées à loger des gens trés humbles. C’étaient des maisons qui ne coûtaient pas cher. Et

on les a transformées en petits palais que certains fonctionnaires se sont partagés. Comme le terrain était très cher, vous pen-sez bien que les fonctionnaires des minis-tères qui n’étaient pas logés se sont inscrits et ce n’est pas du tout des familles H.L.M. qui ont été logées là-dedans. C’était à mon avis un détournement de l’expérience.»

Les premiers logés emménagent courant avril 1952. Ces premiers habitants vivent donc l’après-guerre dans des maisons ex-périmentales, dont ils découvrent les quali-tés et les défauts.

Ces personnes ont pour points communs d’être à la re-cherche urgente d’un logement et d’avoir été admises par l’office communal de Meudon sur diverses recom-mandations. Aucune ne peut cependant être considérée comme sinistrée à la suite de bombardements, et n’ap-partient pas plus à la classe ouvrière : ingénieurs, archi-tectes, chanteur, conseiller municipal, commissaire de police... Les maisons ont été attribuées à des cadres ou à des membres de professions libérales, dont certains ont pris une part active à la Résistance.Jean Prouvé écrira d’ailleurs : « L’idée était de faire des maisons éphémères, pour une génération. Il ne m’est jamais venu à l’esprit que quarante ans aprés elles se-raient encore habitées. Elles étaient destinées à loger des gens trés humbles. C’étaient des maisons qui ne

coûtaient pas cher. Et on les a transformées en petits palais que certains fonctionnaires se sont partagés. Comme le terrain était très cher, vous pensez bien que les fonctionnaires des ministères qui n’étaient pas lo-gés se sont inscrits et ce n’est pas du tout des familles H.L.M. qui ont été logées là-dedans. C’était à mon avis un détournement de l’expérience.»

Les premiers logés emménagent courant avril 1952. Ces premiers habitants vivent donc l’après-guerre dans des maisons expérimentales, dont ils découvrent les quali-tés et les défauts.

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CONtEXtE

L’aventure des maisons Prouvé doit être replacée dans son contexte historique. La construction des maisons industrialisées de Jean Prouvé résulte

d’une commande dont l’histoire est révélatrice des condi-tions dans lesquelles ont dû oeuvrer en France concep-teurs et constructeurs, au lendemain de la seconde guerre mondiale.

Les diffi cultés auxquelles est confrontée la reconstruc-tion sont alors mutliples. Le parc de logements a été for-tement endommagé et détruit. Les entreprises du bâti-ment et des travaux publics sortent très affaiblies d’une mise sous tutelle par l’occupant. Le manque de maté-riaux et de main d’oeuvre, la complète déstructururation du secteur énergétique représentent en particulier des handicaps considérables.

Le Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme (MRU) doit trouver des solutions qui permettent à la fois de résoudre les diffi cultés immédiates et de reconstruire pour durer. Toutes les pistes sont alors exploitées : ba-raquements provisoires, logements de transition, loge-ments défi nitifs.

En juillet 1949, les Ateliers Jean Prouvé ont obtenu du M.R.U. l’assurance qu’un marché de douze maisons va leur être proposé. Ils prennent la décision surprenante de les mettre en fabrication, alors qu’ils n’en ont pas reçu la commande formelle. Le marché ne sera signé que le 3

mars 1950, et notifi é le 17 avril 1950. Le processus d’invention et la mise au point de coques types ont concerné une série quantitativement limitée - dix à portiques, deux à simples coques, deux à double coques. Il s’agit donc de prototypes. Rappelons ici quelques données :

- dans les années cinquante, les Ateliers Jean Prouvé sont dans une phase d’évolution intermédiaire entre arti-sanat et industrie - situation qui sera généralement lami-née en France par l’industrialisation, mais qui persistera dans d’autres pays européens

- il n’y a pas eu de fabrication à la chaîne en grande série des pièces constitutives

La démarche du M.R.U. crée une situation fl uctuante sur le plan de la commande : ni le nombre de maisons, ni leur type, ni leur destinations ne sont défi nitivement arrê-tés, et les diffi cultés pour trouver unt errain à construire dans des délais aussi courts sont réelles. Le constructeur prend alors des risques considérables, et les écrits à ce sujet révèlent également un degré d’approximation sur-prenant de sa part, dans une période où la fabrication en atelier se confronte en plus à un problème de coût.

MAISON STANDARD 8X8

TYPE AMAISON STANDARD 8X12PORTIQUES COQUES

TYPE B

8

POPUlAtiON

Depuis 1951, la fin du chantier est attendue avec impa-tience par le M.R.U. qui doit, avec la ville de Meudon, reloger des personnes dont les logements ont été si-

nistrés.

Les maisons 8x12 et à coques correspondent boen, dans un premier temps, aux besoins des locataires sinistrés, mais les 8x8, com pte tenu de leurs dimensions, ne permettent pas aux couples logés d’imaginer un futur avec beaucoup d’enfants.

Une première liste de locataires, établie par le M.R.U. est pro-posée pour accord à la ville et à l’office communal de Meu-don. Au résultat, quatorze locataires sont choisis. Chaque locataire se voit attribuer une maison, de façon ciblée.

POPULATIONDepuis 1951, la fin du chantier est attendue avec impatience par le M.R.U. qui doit, avec la ville de Meudon, reloger des personnes dont les logements ont été sinistrés.

Les maisons 8*12 et à coques correspon-dent boen, dans un premier temps, aux be-soins des locataires sinistrés, mais les 8*8, compte tenu de leurs dimensions, ne per-mettent pas aux couples logés d’imaginer un futur avec beaucoup d’enfants.

Une première liste de locataires, établie par le M.R.U. est proposée pour accord à la ville et à l’office communal de Meudon. Au résultat, quatorze locataires sont choi-sis. Chaque locataire se voit attribuer une maison, de façon ciblée.

Ces personnes ont pour points communs d’être à la recherche urgente d’un logement et d’avoir été admises par l’office commu-nal de Meudon sur diverses recomman-dations. Aucune ne peut cependant être considérée comme sinistrée à la suite de bombardements, et n’appartient pas plus à la classe ouvrière : ingénieurs, architectes, chanteur, conseiller municipal, commis-saire de police... Les maisons ont été attri-buées à des cadres ou à des membres de professions libérales, dont certains ont pris une part active à la Résistance.

Jean Prouvé écrira d’ailleurs : « L’idée était de faire des maisons éphémères, pour une génération. Il ne m’est jamais venu à l’es-prit que quarante ans aprés elles seraient encore habitées. Elles étaient destinées à loger des gens trés humbles. C’étaient des maisons qui ne coûtaient pas cher. Et

on les a transformées en petits palais que certains fonctionnaires se sont partagés. Comme le terrain était très cher, vous pen-sez bien que les fonctionnaires des minis-tères qui n’étaient pas logés se sont inscrits et ce n’est pas du tout des familles H.L.M. qui ont été logées là-dedans. C’était à mon avis un détournement de l’expérience.»

Les premiers logés emménagent courant avril 1952. Ces premiers habitants vivent donc l’après-guerre dans des maisons ex-périmentales, dont ils découvrent les quali-tés et les défauts.

POPULATIONDepuis 1951, la fin du chantier est attendue avec impatience par le M.R.U. qui doit, avec la ville de Meudon, reloger des personnes dont les logements ont été sinistrés.

Les maisons 8*12 et à coques correspon-dent boen, dans un premier temps, aux be-soins des locataires sinistrés, mais les 8*8, compte tenu de leurs dimensions, ne per-mettent pas aux couples logés d’imaginer un futur avec beaucoup d’enfants.

Une première liste de locataires, établie par le M.R.U. est proposée pour accord à la ville et à l’office communal de Meudon. Au résultat, quatorze locataires sont choi-sis. Chaque locataire se voit attribuer une maison, de façon ciblée.

Ces personnes ont pour points communs d’être à la recherche urgente d’un logement et d’avoir été admises par l’office commu-nal de Meudon sur diverses recomman-dations. Aucune ne peut cependant être considérée comme sinistrée à la suite de bombardements, et n’appartient pas plus à la classe ouvrière : ingénieurs, architectes, chanteur, conseiller municipal, commis-saire de police... Les maisons ont été attri-buées à des cadres ou à des membres de professions libérales, dont certains ont pris une part active à la Résistance.

Jean Prouvé écrira d’ailleurs : « L’idée était de faire des maisons éphémères, pour une génération. Il ne m’est jamais venu à l’es-prit que quarante ans aprés elles seraient encore habitées. Elles étaient destinées à loger des gens trés humbles. C’étaient des maisons qui ne coûtaient pas cher. Et

on les a transformées en petits palais que certains fonctionnaires se sont partagés. Comme le terrain était très cher, vous pen-sez bien que les fonctionnaires des minis-tères qui n’étaient pas logés se sont inscrits et ce n’est pas du tout des familles H.L.M. qui ont été logées là-dedans. C’était à mon avis un détournement de l’expérience.»

Les premiers logés emménagent courant avril 1952. Ces premiers habitants vivent donc l’après-guerre dans des maisons ex-périmentales, dont ils découvrent les quali-tés et les défauts.

Ces personnes ont pour points communs d’être à la re-cherche urgente d’un logement et d’avoir été admises par l’office communal de Meudon sur diverses recom-mandations. Aucune ne peut cependant être considérée comme sinistrée à la suite de bombardements, et n’ap-partient pas plus à la classe ouvrière : ingénieurs, archi-tectes, chanteur, conseiller municipal, commissaire de police... Les maisons ont été attribuées à des cadres ou à des membres de professions libérales, dont certains ont pris une part active à la Résistance.Jean Prouvé écrira d’ailleurs : « L’idée était de faire des maisons éphémères, pour une génération. Il ne m’est jamais venu à l’esprit que quarante ans aprés elles se-raient encore habitées. Elles étaient destinées à loger des gens trés humbles. C’étaient des maisons qui ne

coûtaient pas cher. Et on les a transformées en petits palais que certains fonctionnaires se sont partagés. Comme le terrain était très cher, vous pensez bien que les fonctionnaires des ministères qui n’étaient pas lo-gés se sont inscrits et ce n’est pas du tout des familles H.L.M. qui ont été logées là-dedans. C’était à mon avis un détournement de l’expérience.»

Les premiers logés emménagent courant avril 1952. Ces premiers habitants vivent donc l’après-guerre dans des maisons expérimentales, dont ils découvrent les quali-tés et les défauts.

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CONtEXtE

L’aventure des maisons Prouvé doit être replacée dans son contexte historique. La construction des maisons industrialisées de Jean Prouvé résulte

d’une commande dont l’histoire est révélatrice des condi-tions dans lesquelles ont dû oeuvrer en France concep-teurs et constructeurs, au lendemain de la seconde guerre mondiale.

Les diffi cultés auxquelles est confrontée la reconstruc-tion sont alors mutliples. Le parc de logements a été for-tement endommagé et détruit. Les entreprises du bâti-ment et des travaux publics sortent très affaiblies d’une mise sous tutelle par l’occupant. Le manque de maté-riaux et de main d’oeuvre, la complète déstructururation du secteur énergétique représentent en particulier des handicaps considérables.

Le Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme (MRU) doit trouver des solutions qui permettent à la fois de résoudre les diffi cultés immédiates et de reconstruire pour durer. Toutes les pistes sont alors exploitées : ba-raquements provisoires, logements de transition, loge-ments défi nitifs.

En juillet 1949, les Ateliers Jean Prouvé ont obtenu du M.R.U. l’assurance qu’un marché de douze maisons va leur être proposé. Ils prennent la décision surprenante de les mettre en fabrication, alors qu’ils n’en ont pas reçu la commande formelle. Le marché ne sera signé que le 3

mars 1950, et notifi é le 17 avril 1950. Le processus d’invention et la mise au point de coques types ont concerné une série quantitativement limitée - dix à portiques, deux à simples coques, deux à double coques. Il s’agit donc de prototypes. Rappelons ici quelques données :

- dans les années cinquante, les Ateliers Jean Prouvé sont dans une phase d’évolution intermédiaire entre arti-sanat et industrie - situation qui sera généralement lami-née en France par l’industrialisation, mais qui persistera dans d’autres pays européens

- il n’y a pas eu de fabrication à la chaîne en grande série des pièces constitutives

La démarche du M.R.U. crée une situation fl uctuante sur le plan de la commande : ni le nombre de maisons, ni leur type, ni leur destinations ne sont défi nitivement arrê-tés, et les diffi cultés pour trouver unt errain à construire dans des délais aussi courts sont réelles. Le constructeur prend alors des risques considérables, et les écrits à ce sujet révèlent également un degré d’approximation sur-prenant de sa part, dans une période où la fabrication en atelier se confronte en plus à un problème de coût.

MAISON STANDARD 8X8

TYPE AMAISON STANDARD 8X12PORTIQUES COQUES

TYPE B

Page 7: PROUVE ET LA PREFABRICATION

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lE PROgRAmmE

Le projet des ateliers Jean Prouvé se positionne sur le terrain -domaine public non cadastré -, situé à Meudon, en limite de la commune de Suresnes, qui

a dédaigné cette opération.

La route des Gardes, chemin départemental séparant les deux communes, constitue la limite sud du terrain dans sa grande longueur (233 m environ pour une largeur moyenne de 63 m). Sa surface est de 14 050 m² pour un programme de 14 maisons. Le terrain a un dénivelé de 26 m, et comporte des effets de cuvette. Sa limite nord se situe en lisière de la forêt de Meudon, propriété de l’État, sur toute sa longueur.

Meudon est pour Jean Prouvé l’occasion d’expérimenter deux types de maisons :- À portiques : conçues sans connaissance du terrain défi -nitif. Elles se déclinent en deux formats : la maison stan-dard 8x8 qui est la première à avoir été dessinée (maisons n°1,11,12 et 13) et la maison standard 8x12 ( maisons n°2,3,8,9,10 et 14).

Toutes deux ont pour système constructif un portique mé-tallique central sur lequel vient s’emboîter la poutre faîtière duquel s’emboîte la toiture, constituée de bacs d’acier. Les panneaux de remplissage, les cloisons et les faux-plafonds sont en aluminium.

La maison doit être montée avec quatre compagnons sans aide mécanique. Un soubassement en maçonnerie appa-rent complète à Meudon le dispositif afi n d’adapter chaque maison à la confi guration vallonnée du terrain.

- Les maisons à coques : mises au point pendant le dérou-lement de l’opération, elles sont construites avec des murs en maçonnerie et une toiture métallique auto-portante. Ces maisons se déclinent en deux types:- Type A ou simple coque de 80 m2 ( maisons n°5 et 6)- Type B ou double coque de 55 m2 ( maisons n°4 et 7)

Les maisons à portiques : le modèle 8*8

La conception de cette maison est liée à l’évolution du concept de portique, mis au point pendant le déroulement du scénario de la commande de Meudon. L’utilisation du portique est déterminante pour la solution constructive et la conception spatiale, le programme a également sa part d’importance dans l’élaboration d’un logement «minimum et défi nitif» :- un séjour de 28 m², avec une entrée directe de l’extérieur- une cuisine de 6 m²- une salle d’eau de 6 m² avec WC- deux chambres de 12 m² chacune.Le tracé se conforme à une grille rigoureuse de 1m*1m, permettant d’optimaliser le carré 8m*8m grâce au jeu alterné des panneaux de clôture périphérique et de cloi-sement interne. La dispostition de toutes les pièces se conforme à cette trame.Cette maison est adaptée à un couple sans enfants, dans l’idée d’un logement d’urgence, pour une génération (20 ans).

les maisons à portiques : le modèle 8x12

Elle est directement extrapolée de la maison standard 8*8 pour un programme plus généreux :

- une entrée de 6 m² - un séjour de 28 m²- une cuisine de 12 m²- une salle d’eau de 6 m²- un WC de 2 m²- trois chambres de 12 m²- un dégagement de 8 m²

lE PROgRAmmE

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lE PROgRAmmE

Le projet des ateliers Jean Prouvé se positionne sur le terrain -domaine public non cadastré -, situé à Meudon, en limite de la commune de Suresnes, qui

a dédaigné cette opération.

La route des Gardes, chemin départemental séparant les deux communes, constitue la limite sud du terrain dans sa grande longueur (233 m environ pour une largeur moyenne de 63 m). Sa surface est de 14 050 m² pour un programme de 14 maisons. Le terrain a un dénivelé de 26 m, et comporte des effets de cuvette. Sa limite nord se situe en lisière de la forêt de Meudon, propriété de l’État, sur toute sa longueur.

Meudon est pour Jean Prouvé l’occasion d’expérimenter deux types de maisons :- À portiques : conçues sans connaissance du terrain défi -nitif. Elles se déclinent en deux formats : la maison stan-dard 8x8 qui est la première à avoir été dessinée (maisons n°1,11,12 et 13) et la maison standard 8x12 ( maisons n°2,3,8,9,10 et 14).

Toutes deux ont pour système constructif un portique mé-tallique central sur lequel vient s’emboîter la poutre faîtière duquel s’emboîte la toiture, constituée de bacs d’acier. Les panneaux de remplissage, les cloisons et les faux-plafonds sont en aluminium.

La maison doit être montée avec quatre compagnons sans aide mécanique. Un soubassement en maçonnerie appa-rent complète à Meudon le dispositif afi n d’adapter chaque maison à la confi guration vallonnée du terrain.

- Les maisons à coques : mises au point pendant le dérou-lement de l’opération, elles sont construites avec des murs en maçonnerie et une toiture métallique auto-portante. Ces maisons se déclinent en deux types:- Type A ou simple coque de 80 m2 ( maisons n°5 et 6)- Type B ou double coque de 55 m2 ( maisons n°4 et 7)

Les maisons à portiques : le modèle 8*8

La conception de cette maison est liée à l’évolution du concept de portique, mis au point pendant le déroulement du scénario de la commande de Meudon. L’utilisation du portique est déterminante pour la solution constructive et la conception spatiale, le programme a également sa part d’importance dans l’élaboration d’un logement «minimum et défi nitif» :- un séjour de 28 m², avec une entrée directe de l’extérieur- une cuisine de 6 m²- une salle d’eau de 6 m² avec WC- deux chambres de 12 m² chacune.Le tracé se conforme à une grille rigoureuse de 1m*1m, permettant d’optimaliser le carré 8m*8m grâce au jeu alterné des panneaux de clôture périphérique et de cloi-sement interne. La dispostition de toutes les pièces se conforme à cette trame.Cette maison est adaptée à un couple sans enfants, dans l’idée d’un logement d’urgence, pour une génération (20 ans).

les maisons à portiques : le modèle 8x12

Elle est directement extrapolée de la maison standard 8*8 pour un programme plus généreux :

- une entrée de 6 m² - un séjour de 28 m²- une cuisine de 12 m²- une salle d’eau de 6 m²- un WC de 2 m²- trois chambres de 12 m²- un dégagement de 8 m²

lE PROgRAmmE

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lE ChANtiER

Pour répondre à la logique d’industrialisation, la construction s’organise en deux phases : fabrica-tion en série des pièces en usine, puis montage

des maisons sur le site. La bonne coordination entre les deux étapes et la préparation du site sont deux conditions nécessaires à la réussite de l’opération. Elles ne seront pas sans poser de problèmes. La réalisation des maisons de Meudon est prise entre deux mondes : les ateliers de Maxéville et le chantier de Meudon. La conception méca-nisée de la production rencontre alors la trivialité du bâti-ment. Henri Prouvé, frère de Jean Prouvé, aura un rôle déterminant dans ces deux mondes.

L’équipe d’architectes est composée d’André Sive, archi-tecte-urbaniste et d’Henri Prouvé, architecte DPLG. La fabrication, sa mise au point, le retour des propositions pratiques et diverses suggestions au bureau d’étude sont du domaine de Pierre, le frère cadet de Jean. Son influence est essentielle, au regard des modifications incessantes des plans de fabrication.

Le déroulement de l’opération comporte trois phases : - juin 1949/décembre 1950 : une partie des maisons à por-tiques sont usinées aux ateliers Jean Prouvé à Maxéville. Cette période précède la commande du M.R.U. et le choix du terrain.- janvier 1951/juin 1951 : le terrain est préparé à Meudon (voirie et réseaux, plates-formes), et la fabrication des élé-ments des maisons poursuivie aux ateliers Jean Prouvé.- septembre 1951/décembre 1951 : montage des maisons sur place et finitions de l’ensemble du lotissement.

Les ateliers Jean Prouvé, malgré leur motivation et leurs mobilisations particulières, sont confrontés à des ques-tions auxquelles ils n’ont pas toujours les moyens de ré-pondre.Ainsi, la conduite du chantier des maisons à Meudon est mouvementée : retard dans la préparation du terrain, ab-sence des entreprises aux rendez-vous de compte rendu de chantier, mauvaise coordination entre les entreprises, éléments manquants pour des maisons spécifiques... Ce chantier, particulièrement difficile, parce qu’expérimental à tous points de vue, doit être replacé dans les conditions de production de l’après-guerre, période durant laquelle les chantiers n’ont quasiment jamais été terminés selon les plannings initialement prévus.

LE CHANTIERPour répondre à la logique d’industrialisation, la construction s’organise en deux phases : fabrica-tion en série des pièces en usine, puis montage des maisons sur le site. La bonne coordination entre les deux étapes et la préparation du site sont deux conditions nécessaires à la réussite de l’opération. Elles ne seront pas sans poser de problèmes. La réalisation des maisons de Meu-don est prise entre deux mondes : les ateliers de Maxéville et le chantier de Meudon. La conception mécanisée de la production rencontre alors la tri-vialité du bâtiment. Henri Prouvé, frère de Jean Prouvé, aura un rôle déterminant dans ces deux mondes.

L’équipe d’architectes est composée d’André Sive, architecte-urbaniste et d’Henri Prouvé, ar-chitecte DPLG. La fabrication, sa mise au point, le retour des propositions pratiques et diverses suggestions au bureau d’étude sont du domaine de Pierre, le frère cadet de Jean. Son influence est essentielle, au regard des modifications inces-santes des plans de fabrication.

Le déroulement de l’opération comporte trois phases : - juin 1949/décembre 1950 : une partie des mai-sons à portiques sont usinées aux ateliers Jean Prouvé à Maxéville. Cette période précède la commande du M.R.U. et le choix du terrain.- janvier 1951/juin 1951 : le terrain est préparé à Meudon (voirie et réseaux, plates-formes), et la fabrication des éléments des maisons poursuivie aux ateliers Jean Prouvé.- septembre 1951/décembre 1951 : montage des maisons sur place et finitions de l’ensemble du lo-tissement.

Les ateliers Jean Prouvé, malgré leur motivation et leurs mobilisations particulières, sont confron-tés à des questions auxquelles ils n’ont pas tou-jours les moyens de répondre.

Ainsi, la conduite du chantier des maisons à Meu-don est mouvementée : retard dans la prépara-tion du terrain, absence des entreprises aux ren-dez-vous de compte rendu de chantier, mauvaise coordination entre les entreprises, éléments man-quants pour des maisons spécifiques... Ce chan-tier, particulièrement difficile, parce qu’expérimen-tal à tous points de vue, doit être replacé dans les conditions de production de l’après-guerre, période durant laquelle les chantiers n’ont quasi-ment jamais été terminés selon les plannings ini-tialement prévus.

LE CHANTIERPour répondre à la logique d’industrialisation, la construction s’organise en deux phases : fabrica-tion en série des pièces en usine, puis montage des maisons sur le site. La bonne coordination entre les deux étapes et la préparation du site sont deux conditions nécessaires à la réussite de l’opération. Elles ne seront pas sans poser de problèmes. La réalisation des maisons de Meu-don est prise entre deux mondes : les ateliers de Maxéville et le chantier de Meudon. La conception mécanisée de la production rencontre alors la tri-vialité du bâtiment. Henri Prouvé, frère de Jean Prouvé, aura un rôle déterminant dans ces deux mondes.

L’équipe d’architectes est composée d’André Sive, architecte-urbaniste et d’Henri Prouvé, ar-chitecte DPLG. La fabrication, sa mise au point, le retour des propositions pratiques et diverses suggestions au bureau d’étude sont du domaine de Pierre, le frère cadet de Jean. Son influence est essentielle, au regard des modifications inces-santes des plans de fabrication.

Le déroulement de l’opération comporte trois phases : - juin 1949/décembre 1950 : une partie des mai-sons à portiques sont usinées aux ateliers Jean Prouvé à Maxéville. Cette période précède la commande du M.R.U. et le choix du terrain.- janvier 1951/juin 1951 : le terrain est préparé à Meudon (voirie et réseaux, plates-formes), et la fabrication des éléments des maisons poursuivie aux ateliers Jean Prouvé.- septembre 1951/décembre 1951 : montage des maisons sur place et finitions de l’ensemble du lo-tissement.

Les ateliers Jean Prouvé, malgré leur motivation et leurs mobilisations particulières, sont confron-tés à des questions auxquelles ils n’ont pas tou-jours les moyens de répondre.

Ainsi, la conduite du chantier des maisons à Meu-don est mouvementée : retard dans la prépara-tion du terrain, absence des entreprises aux ren-dez-vous de compte rendu de chantier, mauvaise coordination entre les entreprises, éléments man-quants pour des maisons spécifiques... Ce chan-tier, particulièrement difficile, parce qu’expérimen-tal à tous points de vue, doit être replacé dans les conditions de production de l’après-guerre, période durant laquelle les chantiers n’ont quasi-ment jamais été terminés selon les plannings ini-tialement prévus.

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Sa longueur, de douze mètres, est obtenue avec la mise en place de deux portiques internes espacés de quatre mètres. Ainsi la faîtière porte sur trois intervalles égaux de quatre mètres.La partition interne et la clôture sont réalisées avec les panneaux types mis au point pour la 8*8. La variété des panneaux types permet des choix différents pour l’enve-loppe, pour différencier les maisons dans un site donné.

Pour ces deux types de maisons, des éléments complé-mentaires (galeries, auvents) peuvent être ajoutés, en fonction de son adaptation au site.

les maisons à coque de type A et de type b

Le projet de construction de maisons à coques sur le chan-tier de Meudon consiste en des éléments courbes, mono-blocs, pouvant assurer simultanément la double fonction d’enveloppe et de structure, et de les industrialiser.

La maison à coque se compose de deux parties assem-blées, l’une parabolique, avec un caisson en aluminium lisse sur ses deux faces, l’autre droite, avec un double vi-trage.

la maison de type A à simple coque

Cette maison est composée de douze éléments identiques de coques, assemblés entre deux pignons épais, réalisés en maçonnerie de moellons de pierre de 40 cm d’épaisseur et distants de 11,94m. Ces coques sont constituées d’une structure avec des longerons et des entretoises en profils d’acier et d’une double enveloppe, dont la face supérieure est en tôle d’aluminium lisse cannelée tous les 1,80m. Ce système de sandwich est complété par deux couches de laine de verre, entre lesquelles est ménagée une circula-tion naturelle d’air. Les façades sont constituées de pan-neaux modulables sur une trame de 98,5 cm.

L’ensemble doit être monté et ancré sur une plate-forme en béton armé de 7 m par 12 m. La maison n°6 comporte selon ce programme :- un garage, une chaufferie, une soute à charbon pour une surface totale de 38 m² environ- une entrée, dégagement avec penderie de 4,5 m²- un séjour de 24,8 m² - une cuisine de 8,6 m²- deux chambres de 12 m²- une chambre de 6,4 m²- une salle de bain de 4,4 m²- un WC de 1,6 m²- une galerie extérieure de 10 m².

Le plan de l’étage offre une distribution très moderne. Le séjour distribue directement les deux grande chambres par des portes coulissantes sur la moitié de sa largeur; la cuisine communiques avec le séjour par un meuble passe-plat suivant la trame de 1 m.

Les appuis des traverses soutenant les éléments de la coque sont pris sur des pans de murs ou des allèges en maçonnerie, ce qui masque considérablement la vision de la coque.

La maison de type B à double coque

Cette maison est conçue avec deux coques inversées qui s’appuient sur un créneau central commun. Elles sont construites, comme pour le type précédent, avec des por-tées de quatre à 6 mètres. Le chéneau central est posée sur deux piles maçonnées, disposées de part et d’autre du plan au tiers de sa lon-gueur.

La maison n°4 comporte le programme suivant : - un garage, une chaufferie, une soute à charbon et une cave, pour une surface totale de 40 m²

- un volume unique avec entrée, séjour, coin repas, chambre de 31 m²- une cuisine non fermée de 10 m²- une chambre de 12 m²- une salle de bain avec WC de 4 m²- une galerie extérieure de 9 m²

Le plan offre, ici encore, une distribution nouvelle pour les années cinquante, avec l’élimination totale des surfaces de distribution qui ne sont pas affectées à un usage particu-lier. La séparation entre les deux chambres est constituée par deux placards inversés.

La façade principale, sur la galerie, est complétée pour ce type de maison par des ouvrants type wagon, à glissières verticales.

Au résultat, les coques restent peu visibles par rapport à la masse de maçonnerie, et apparaissent plus comme des composants - alors qu’elles représentent le concept même de ce type de maison.

lE PROgRAmmE (SUitE)

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videos 1 / 2 et 3

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PlAN tYPE D’UNE mAiSON DE mEUDON 8x12 1:50

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COUPES D’UNE mAiSON DE mEUDON 8x12 1:50

Page 11: PROUVE ET LA PREFABRICATION

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lE bilAN DE l’OPÉRAtiON

le rapport de l’architecte

Établi en fin de chantier, il donne de l’opération un résu-mé plus serein que le chantier ne l’a été en réalité. Il fait cependant état des difficultés rencontrées. L’architecte, à l’époque, a attiré l’attention de l’Administration sur le fait que le terrain, très séduisant d’aspect, comportait des difficultés, par suite de son vallonnement ainsi que par l’obligation de sauvegarder les plantations, très impor-tantes. Ces difficultés se sont répercutées sur la viabilité d’une part, sur les fondations d’autre part.

On a édifié à Meudon quatre maisons 8*8 et six maisons 8*12. Afin d’utiliser convenablement la viabilité, le lotis-sement a été complété par quatre maisons à coques, nouveau modèle des ateliers Jean Prouvé, ne comportant plus que des éléments que les architectes peuvent com-biner à volonté.

L’édification des maisons préfabriquées nécessite de la part del ‘entreprise de maçonnerie la préparation d’une plate-forme bétonnée, sur laquelle est construite une rive recevant les éléments préfabriqués; il est nécessaire que cette rive soit édifiée suivant les dimensions données

et rigoureusement respectées; deux millimètres en trop ou en moins nécessitent des retouches; il est assez diffi-cile d’obtenir des maçons de travailler à deux millimètres prés.

André Sive et Henri Prouvé ont dessiné deux maisons, l’une de 50m² et l’autre de 72m². Deux unités de chacune ont été exécutées, les mêmes éléments constituant des maisons différentes selon les données du terrain.

Le bilan de fin de chantier du M.R.U. (Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme)

Il est sévère sur le plan économique et pour ce qui concerne le déroulement du chantier. Il fait état de re-tards importants à l’édification dus à un terrain trés dif-ficile, une mauvaise volonté de la société Jean Prouvé, mauvaise coordination de voirie, difficultés de coordina-tion d’entreprises trop nombreuses.

le rapport du C.S.t.b.

Le rapport fait état, du point de vue de l’habitabilité, de fuites entre les caissons du plafond et certains murs. De ce point de vue là, les doléances portent essentielle-ment sur ces dites fuites. Ces infiltrations d’eau sont dues à des phénomènes importants de condensation. Ces eaux de condensation humidifient la laine de verre constituant l’isolation du plafond, ce qui contribue à augmenter sen-siblement les déperditions calorifiques dans tout l’appar-tement.Le C.S.T.B. somme alors le constructeur à modifier son système de couverture, de façon que les ventilations dé-bouchent au-dessus de la couverture et que le vide entre la couverture et le plafond soit suffisamment ventilé pour réduire autant que possible l’humidité provenant des phé-nomènes de condensation.

lE bilAN DE l’OPÉRAtiON

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FONDAtiONS DES mAiSONS DE mEUDON

«JE CONDAmNE lA PARtiE mAÇONNÉE DES mAiSONS DE mEUDON. JE lES AVAiS CONÇUES COmmE DES mAiSONS tRÈS SimPlE À POSER SUR lE SOl. lE SOl ÉtAit EN PENtE. il ÉtAit FACilE DE mEttRE DES POtEAUX PlUS OU mOiNS hAUtS. EN FAit, il N’Y A QUE tROiS mAiSONS,EN hAUt, QUi ONt ÉtÉ POSÉES SUR lE SOl. lA RÉAliSAtiON AVAit ÉtÉ CONFiÉE À 2 ARChitECtES, SiVE, UN hONgROiS, Et mON FRÈRE hENRi, À CE mOmENt lÀ, tRAVAillAit ChEZ mOi Et AVAit DESSiNÉ UNE PARtiE DE CES mAiSONS. mAiS JE NE SAiS PAS CE QU’ilS lEUR A PRiS DE FAiRE DES ÉVÊNEmENtS ARChitECtURAUX DANS lA miSE EN PlACE DE CES mAiSONS. mOi, J’ÉtAiS FURiEUX »

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FONDAtiONS DES mAiSONS DE mEUDON

«JE CONDAmNE lA PARtiE mAÇONNÉE DES mAiSONS DE mEUDON. JE lES AVAiS CONÇUES COmmE DES mAiSONS tRÈS SimPlE À POSER SUR lE SOl. lE SOl ÉtAit EN PENtE. il ÉtAit FACilE DE mEttRE DES POtEAUX PlUS OU mOiNS hAUtS. EN FAit, il N’Y A QUE tROiS mAiSONS,EN hAUt, QUi ONt ÉtÉ POSÉES SUR lE SOl. lA RÉAliSAtiON AVAit ÉtÉ CONFiÉE À 2 ARChitECtES, SiVE, UN hONgROiS, Et mON FRÈRE hENRi, À CE mOmENt lÀ, tRAVAillAit ChEZ mOi Et AVAit DESSiNÉ UNE PARtiE DE CES mAiSONS. mAiS JE NE SAiS PAS CE QU’ilS lEUR A PRiS DE FAiRE DES ÉVÊNEmENtS ARChitECtURAUX DANS lA miSE EN PlACE DE CES mAiSONS. mOi, J’ÉtAiS FURiEUX »

Page 12: PROUVE ET LA PREFABRICATION

bRAZZAVillE

Page 13: PROUVE ET LA PREFABRICATION

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lA gÉNÈSE DE lA mAiSON tROPiCAlE

En 1949 le ministère de l’éducation choisit de lancer un concours dans l’optique de promouvoir une cer-taine industrialisation des bâtiments. Non pas une

industrialisation à outrance mais une solution plus tradi-tionnelle pour la fabrication des écoles dans les colonies. Par la suite, un plan d’aménagement des territoires de la « France d’outremer » est proposé par le ministère de la colonisation. Ces concours sont une suite logique du discours prononcé le 30 janvier 1944 à Brazzaville par le général de Gaulle, dans la même ville où sera réalisé l’une des seules maisons « tropicales ».

C’est dans ces conditions que Jean Prouvé et son frère Henri gagne en 1949 un concours d’infrastructure dits coloniales. En 1946 à Nancy, Prouvé expose déjà la nécessité, les principes et les avantages d’une production industrielle de maisons préfabriquées. Par ailleurs, le contexte économique d’après guerre veut que les capacités de production de l’aluminium n’étaient pas complètement utilisées. C’est ainsi que Prouvé s’ins-crit totalement dans une logique économique d’industria-lisation de maisons et répond ainsi particulièrement aux attentes d’une région encore trop sous équipée et d’une politique coloniale expansionniste.

Le concours organisé propose de multiple infras-tructures, des écoles, un palais de justice, des maisons de fonctions, et d’autres plus individuels pour les autoch-tones. Les régions d’interventions sont le Congo et Le Niger. Jean Prouvé et son atelier propose dans les condi-tions économique et industrielle une architecture légère et métallique. Avant la réalisation et l’exportation des pro-jets, plusieurs expositions et essais ce font. Un premier montage se fait dans son usine à Maxéville, où déjà le ca-ractère léger et métallique tranche avec tout autres réali-sations. Mais c’est réellement lors de de l’exposition de « l’Equipement de l’Union Française » tenue sur la Seine en 1949 que les projets tropicaux se montre et s’expose. Cette

exposition avait de multiples buts dans la promotion des ces futures réalisations. Tout d’abord de montrer les ma-tériaux adaptés aux climats difficiles d’Afrique mais aussi d’affirmer les capacités de production de la France. Puis de révéler les besoins de ces territoires aux industriels afin d’inciter les constructions outre mer. Et enfin une prise de contact entre industriels et constructeurs avec les utilisa-teurs et donc de développer les transactions entre métro-pole et outre mer.

Les concours organisés par l’Etat dans sa politique colo-niale est pour Prouvé une occasion de décliner le concept de maison industrialisée selon des climats complètement opposés aux précédentes réalisations, de même il satisfait son désir de « modernité accessible ».

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lES ÉlÉmENtS CONStRUCtiFS

Portiques barres d’accouplements

Clefs Pfs

Panneaux Faitière

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lE PARti PRiS ARChitECtURAl

L’opération à Brazzaville est une construction dédié en partie à des bureaux commerciaux nommé « Le bu-reau de l’Aluminium Français », puis adjacent à ces lo-

caux une maison individuelle pour le directeur du bureaux, qui logeait donc à côté. Nous traiterons ici uniquement la question de la maison dans son usage quotidien et perma-nent.

L’opération débute d’abord en France, les éléments sortent des usines et partent en Avions Cargo pour arriver le 31 Mai 1951. Le montage débute le lendemain, tandis que le montage fini le 2 juillet. Au cours des recherches la situa-tion géographique dans Brazzaville s’est avérée peu pré-cise, cependant nous pouvons préciser son emplacement. Elle se situait à mi-chemin de la Poste et de la mairie, à la limite du quartier résidentiel et du quartier commercial. C’est même en bordure de l’avenue Paul-Doumer que cette maison tropicale s’implante. La topographie assez inégale comptant un dénivelé de plus de 4 mètres par rapport au niveau de l’avenue, oblige Jean Prouvé à s’adapter et à se positionner par rapport au contexte. S’il s’était posé sans prendre en considération se dénivelé important, seule la toiture aurait été visible. Ainsi la maison se pose à environ 2 mètres au-dessus du sol. Prouvé le constructeur laisse place ici à l’architecte en prenant une position architectu-rale claire.

Le montage fut un réel évènement pour toute la ville, avec ses particularités architecturales qui tranchent nettement avec l’architecture vernaculaire alentours, le montage atti-ra beaucoup de visiteur et même de hautes personnalités civiles.

Le montage a été réalisé par M. Jacques Piget, il n’avait que peu d’expériences, alors comme le précise la revue de l’aluminium de 1952, M. Piget «s’entoure d’une main d’œuvre locale de charpentier et de maçon, comprenant

deux équipes de huit indigènes. Le chantier ne se passe pas comme prévus, en seulement quelques jours, mais sur 1 mois, et de plus avec une grosse équipe de montage. Ce contre temps et ce surplus de main d’œuvre est contraire à la logique industrielle et rationaliste de Jean Prouvé, ce qui va participer à l’échec de cette opération plus tard.L’architecture moderne qu’importe Jean Prouvé en Afrique, est reçu d’abord avec surprise par les visiteurs et les lo-caux. Car l’aspect sobre et net procuré par la construction métallique contraste nettement avec le caractère plus in-time de l’intérieure obtenu par la recherche de couleurs du mobilier, mais aussi par des voilages, des rideaux et des appareils d’éclairage exécutés avec les moyens locaux. La maison tranche aussi avec les constructions environ-nantes, plus dures, maçonnées et traditionnelles. L’aspect industriel et usiné s’oppose donc aux constructions en pisé et roseaux d’Afrique.

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lE PARti PRiS ARChitECtURAl

L’opération à Brazzaville est une construction dédié en partie à des bureaux commerciaux nommé « Le bu-reau de l’Aluminium Français », puis adjacent à ces lo-

caux une maison individuelle pour le directeur du bureaux, qui logeait donc à côté. Nous traiterons ici uniquement la question de la maison dans son usage quotidien et perma-nent.

L’opération débute d’abord en France, les éléments sortent des usines et partent en Avions Cargo pour arriver le 31 Mai 1951. Le montage débute le lendemain, tandis que le montage fini le 2 juillet. Au cours des recherches la situa-tion géographique dans Brazzaville s’est avérée peu pré-cise, cependant nous pouvons préciser son emplacement. Elle se situait à mi-chemin de la Poste et de la mairie, à la limite du quartier résidentiel et du quartier commercial. C’est même en bordure de l’avenue Paul-Doumer que cette maison tropicale s’implante. La topographie assez inégale comptant un dénivelé de plus de 4 mètres par rapport au niveau de l’avenue, oblige Jean Prouvé à s’adapter et à se positionner par rapport au contexte. S’il s’était posé sans prendre en considération se dénivelé important, seule la toiture aurait été visible. Ainsi la maison se pose à environ 2 mètres au-dessus du sol. Prouvé le constructeur laisse place ici à l’architecte en prenant une position architectu-rale claire.

Le montage fut un réel évènement pour toute la ville, avec ses particularités architecturales qui tranchent nettement avec l’architecture vernaculaire alentours, le montage atti-ra beaucoup de visiteur et même de hautes personnalités civiles.

Le montage a été réalisé par M. Jacques Piget, il n’avait que peu d’expériences, alors comme le précise la revue de l’aluminium de 1952, M. Piget «s’entoure d’une main d’œuvre locale de charpentier et de maçon, comprenant

deux équipes de huit indigènes. Le chantier ne se passe pas comme prévus, en seulement quelques jours, mais sur 1 mois, et de plus avec une grosse équipe de montage. Ce contre temps et ce surplus de main d’œuvre est contraire à la logique industrielle et rationaliste de Jean Prouvé, ce qui va participer à l’échec de cette opération plus tard.L’architecture moderne qu’importe Jean Prouvé en Afrique, est reçu d’abord avec surprise par les visiteurs et les lo-caux. Car l’aspect sobre et net procuré par la construction métallique contraste nettement avec le caractère plus in-time de l’intérieure obtenu par la recherche de couleurs du mobilier, mais aussi par des voilages, des rideaux et des appareils d’éclairage exécutés avec les moyens locaux. La maison tranche aussi avec les constructions environ-nantes, plus dures, maçonnées et traditionnelles. L’aspect industriel et usiné s’oppose donc aux constructions en pisé et roseaux d’Afrique.

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lES ÉlÉmENtS CONStRUCtiFS

Portiques barres d’accouplements

Clefs Pfs

Panneaux Faitière

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lA gÉNÈSE DE lA mAiSON tROPiCAlE

En 1949 le ministère de l’éducation choisit de lancer un concours dans l’optique de promouvoir une cer-taine industrialisation des bâtiments. Non pas une

industrialisation à outrance mais une solution plus tradi-tionnelle pour la fabrication des écoles dans les colonies. Par la suite, un plan d’aménagement des territoires de la « France d’outremer » est proposé par le ministère de la colonisation. Ces concours sont une suite logique du discours prononcé le 30 janvier 1944 à Brazzaville par le général de Gaulle, dans la même ville où sera réalisé l’une des seules maisons « tropicales ».

C’est dans ces conditions que Jean Prouvé et son frère Henri gagne en 1949 un concours d’infrastructure dits coloniales. En 1946 à Nancy, Prouvé expose déjà la nécessité, les principes et les avantages d’une production industrielle de maisons préfabriquées. Par ailleurs, le contexte économique d’après guerre veut que les capacités de production de l’aluminium n’étaient pas complètement utilisées. C’est ainsi que Prouvé s’ins-crit totalement dans une logique économique d’industria-lisation de maisons et répond ainsi particulièrement aux attentes d’une région encore trop sous équipée et d’une politique coloniale expansionniste.

Le concours organisé propose de multiple infras-tructures, des écoles, un palais de justice, des maisons de fonctions, et d’autres plus individuels pour les autoch-tones. Les régions d’interventions sont le Congo et Le Niger. Jean Prouvé et son atelier propose dans les condi-tions économique et industrielle une architecture légère et métallique. Avant la réalisation et l’exportation des pro-jets, plusieurs expositions et essais ce font. Un premier montage se fait dans son usine à Maxéville, où déjà le ca-ractère léger et métallique tranche avec tout autres réali-sations. Mais c’est réellement lors de de l’exposition de « l’Equipement de l’Union Française » tenue sur la Seine en 1949 que les projets tropicaux se montre et s’expose. Cette

exposition avait de multiples buts dans la promotion des ces futures réalisations. Tout d’abord de montrer les ma-tériaux adaptés aux climats difficiles d’Afrique mais aussi d’affirmer les capacités de production de la France. Puis de révéler les besoins de ces territoires aux industriels afin d’inciter les constructions outre mer. Et enfin une prise de contact entre industriels et constructeurs avec les utilisa-teurs et donc de développer les transactions entre métro-pole et outre mer.

Les concours organisés par l’Etat dans sa politique colo-niale est pour Prouvé une occasion de décliner le concept de maison industrialisée selon des climats complètement opposés aux précédentes réalisations, de même il satisfait son désir de « modernité accessible ».

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lE mONtAgE DE lA mAiSON DE NiAmEY

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hYPOthÈSE 1 : JEAN PROUVÉ, l’ÉQUilibRiStE

l’hypothèse première : les portiques portent toutes les charges de la maison. les panneaux pourraient être accrochés sur des consoles en-castrés sur la faîtière.

Au montage de la maquette, cette solution ne pa-raissait pas très stable et surtout pas contreven-tée suivant 3 axes non parallèles et non concor-dants.

Hypothèse rejetée totalement car « les pan-neaux latéraux portent la moitié des charges de la maison » («les maisons à Meudon»). De plus, il semblerait que les coupes de la maison 8x12 aient été mal interprêtés puisque le plein considéré comme des «consoles» soit en fait des vides.

Photo de maquette hyp 1

Photo de maquette hyp 1

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hYPOthÈSE 1 : JEAN PROUVÉ, l’ÉQUilibRiStE

l’hypothèse première : les portiques portent toutes les charges de la maison. les panneaux pourraient être accrochés sur des consoles en-castrés sur la faîtière.

Au montage de la maquette, cette solution ne pa-raissait pas très stable et surtout pas contreven-tée suivant 3 axes non parallèles et non concor-dants.

Hypothèse rejetée totalement car « les pan-neaux latéraux portent la moitié des charges de la maison » («les maisons à Meudon»). De plus, il semblerait que les coupes de la maison 8x12 aient été mal interprêtés puisque le plein considéré comme des «consoles» soit en fait des vides.

Photo de maquette hyp 1

Photo de maquette hyp 1

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hYPOthÈSE 2 : JEAN PROUVÉ, lE mÉCANO

Photo de maquette hyp 1

Photo de maquette hyp 1

l’hypothèse seconde : toutes les charges re-posent sur tous les éléments structurels sans hiérarchie. les éléments structurels sont pen-sés dans le but d’un montage rapide avec une économie d’homme.

Cette hypothèse parait plus vraissemblable, la maison est largement contreventée. De plus, les portiques proposent un montage facile ne néces-sitant que 2-3 personnes au plus. Cette hypo-thèse est vérifi ée car « aucun des éléments ne nécessitaient plus de deux hommes pour être transportés » («les maisons à Meudon»). Jean Prouvé met l’accent sur le montage et l’assem-blage. Ainsi, ses éléments structurels deviennent un troisième homme facilitant le montage des maisons.

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hYPOthÈSE 2 : JEAN PROUVÉ, lE mÉCANO

Photo de maquette hyp 1

Photo de maquette hyp 1

l’hypothèse seconde : toutes les charges re-posent sur tous les éléments structurels sans hiérarchie. les éléments structurels sont pen-sés dans le but d’un montage rapide avec une économie d’homme.

Cette hypothèse parait plus vraissemblable, la maison est largement contreventée. De plus, les portiques proposent un montage facile ne néces-sitant que 2-3 personnes au plus. Cette hypo-thèse est vérifi ée car « aucun des éléments ne nécessitaient plus de deux hommes pour être transportés » («les maisons à Meudon»). Jean Prouvé met l’accent sur le montage et l’assem-blage. Ainsi, ses éléments structurels deviennent un troisième homme facilitant le montage des maisons.

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video 4

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PlAN DE lA mAiSON tROPiCAlE 1:50

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COUPE lONgitUDiNAlE DE lA mAiSON tROPiCAlE 1:50

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COUPE tRANSVERSAlE DE lA mAiSON tROPiCAlE 1:50

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DÉtAil bRiSE SOlEil

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QUEStiONS tEChNiQUES

Les maisons tropicales usinées dans les ateliers de Maxéville connaissent un transport par avion, cela peut paraître onéreux mais les questions de coût et

d’assemblage rapide laissent possibles un transport de ce type. En effet dans le but précis d’un montage en peu de temps - voulu à la base en 24 heures - mais aussi un montage des éléments avec seulement 3 hommes, ceux-ci se doivent d’être légers. Cette légèreté est aussi dû à la volonté de réduction des coûts et donc à une économie de matière. Ainsi la maison de Brazzaville fut transportée dans trois avions cargo.

Cette légèreté et ce choix économique des matériaux ré-pond aussi à des conditions climatiques spécifiques. La maison diffère radicalement de son pendant métropolitain, la maison de Meudon et son froid glacial. Ainsi les 30° en moyenne du Congo nécessite une absence de volant ther-mique pour bénéficier des chutes de température. Les panneaux en périphérie ont des surfaces brillantes, capa-cités nécessaires compte tenu du climat. Une vaste toiture vient en débord de la stricte périphérie permettant encore une protection contre le soleil. Cette toiture est double et permet une ventilation entre couverture et habitacle, une cheminée horizontale, obturable, laisse possible la circu-lation de l’air chaud vers l’extérieure (l’air chaud étant plus léger que l’air froid).

Les éléments de structure - enveloppe et cloisonnement - sont réglés sur une trame de 1 mètre, appliquée de façon rationnelle. La phase de conception est fortement détermi-né par le chantier. Deux portiques centraux en tôle d’acier pliée et soudée sont fixés mécaniquement en partie cen-trale de la maison pour recevoir, par boulonnage, en partie supérieure, un dispositif formant la panne faîtière. Ils sont fixés par des tire-fond à une ossature en acier posée sur des pilotis. Par la suite, les panneaux standards en aluminium sont disposés en pignon pour appuyer la faîtière, enfin sur les côtés pour recevoir les bacs de la toiture en aluminium qui, assemblés, couvrent et contreventent l’ensemble.

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PlANChERS DES mAiSONS tROPiCAlE

1.

2. 3.

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EChEC Et NOUVEllE ViE

L’expérience des maisons Tropicales tourne court, seules deux maisons seront réalisées entre 1949 et 1951.

C’est un échec pour plusieurs raisons. D’abord pour des raisons commerciales. Le prix de vente de la maison de Brazzaville était estimé en 1950 à 25000 CFA le m2, alors qu’une villa conventionnelle n’en coûte que 12 000 à 15 000. De plus rentre en compte les questions du chantier qui n’ont pas été correctement rationalisé par les équipes en France, ce qui abouti à des incohérences par rapport à la doctrine constructive de Jean Prouvé et donc à des surcoûts imprévus. Nous pouvons aussi faire la conclu-sion que le contexte politique participe à cet échec, car très tendu, dut à un processus de décolonisation déjà enclenché depuis le début des années 1950 et qui se déroula dans le sang.

La deuxième raison de cette échec est esthétique. De part sa forme moderne, métallique et légère ne corres-pondait pas aux attentes des acheteurs potentiels, les français métropolitains, installés sur ce territoires, aux mœurs traditionnelles et conventionnelles.

Le trois prototypes montés à Niamey et à Brazzaville sont habités et utilisés jusque dans les années 2000. Entre temps, ils subissent l’affront des couches de peintures et des revêtements divers, ainsi que les successives guerre civiles du Congo. C’est en octobre 2000 que Eric Toucha-leaum entreprend de retrouver les peu d’exemplaires de la maison tropicale. « La baraque en fer K6 » comme était surnommée la maison par les habitants, est découverte. Elle était ceinturée d’un mur en béton, des climatiseurs enchâssés dans les panneaux de façades et les éléments de structure recouvrant un aspect lépreux dût à rouille. Pourtant elle était encore debout. Sa rénovation et sa nouvelle vie sur les quais de la Seine était donc possible. En 2006, à la suite d’une année complète de restauration,

la Maison Tropicale s’expose de nouveau sur les quais de Seine, après 56 ans passé au Congo.

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bibliOgRAPhiE

Jean Prouvé, une architecture par l’industrie. les éditions d’architecture Artemis Zurich 1971

Jean Prouvé, structures Nomades 1957, Eric touchaleaume 2010

Jean Prouvé entre artisanat et industrie 1939-1949, J.Claude bignon- Catherine Coley, École d’architecture de Nancy, nov.1992

Jean Prouvé, oeuvre complète, volume 1-2-3-4, Peter Sulzer, éditions birkäuser, 1999, 2000

Jean Prouvé, galerie Patrick Seguin Paris, Son-nabend gallery New-York, 2007

Jean Prouvé par lui-même

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bibliOgRAPhiE

Jean Prouvé, une architecture par l’industrie. les éditions d’architecture Artemis Zurich 1971

Jean Prouvé, structures Nomades 1957, Eric touchaleaume 2010

Jean Prouvé entre artisanat et industrie 1939-1949, J.Claude bignon- Catherine Coley, École d’architecture de Nancy, nov.1992

Jean Prouvé, oeuvre complète, volume 1-2-3-4, Peter Sulzer, éditions birkäuser, 1999, 2000

Jean Prouvé, galerie Patrick Seguin Paris, Son-nabend gallery New-York, 2007

Jean Prouvé par lui-même