20
& grandes écoles universités humanités : le retour en grâce Les sciences humaines se font une place dans l’emploi du temps d’apprentis gestionnaires ou ingénieurs, avides de nourriture intellectuelle. PAGE 2 souvenirs d’anciens Ils ont moins de 30 ans et sont managers, ingénieurs ou artistes. Six ex-étudiants racontent comment leur école a façonné leurs aptitudes et leur état d’esprit. PAGE 14 les grandes écoles, histoire critique Dans un entretien, l’historien Bruno Belhoste mesure forces et faiblesses de ce modèle de formation, spécialité nationale depuis le XVIII e siècle. PAGE 18 P ourquoi faire une école ? Pour l’ins- crire sur sa carte de visite ou pour se nourrir des enseignements qui y sont dispensés et se cultiver ? En France, le but ultime d’une scolari- té est plus souvent d’« intégrer » un établissement prestigieux que d’y étudier. Pen- dant toute sa vie professionnelle, l’ex-étudiant se présentera comme un ancien de son école. Et même après… Alors qu’il présentait son « pacte éducatif », brouillon d’une des priorités de son quinquennat, le 4 mai 2010 à Paris, François Hollande feignait de s’étonner qu’on trouve jus- que dans les avis de décès mention de l’école fré- quentée à 20 ans ! Cela révèle une bien curieuse approche de nos établissements de prestige, et prouve que peu importe ce qui y est enseigné : seul compte le nom. C’est dommage. D’autant plus dommage qu’il se dit vraiment des choses intéressantes dans les amphis des grandes écoles. Ces derniè- res, qui pourraient ronronner eu égard au nom- bre de leurs candidats, s’efforcent d’innover, d’inventer, de répondre intelligemment à la boulimie de connaissances d’étudiants surali- mentés par les années « prépa ». Les lauréats des concours arrivent fatigués, gavés de formules de mathématiques ou d’éco- nomie, mais sûrs d’eux. Ils sont persuadés que le monde ressemble à une équation et que, hors les savoirs académiques, il n’y a rien. Joli défi que de transformer, en trois ans, ces pre- miers de la classe en « bons » managers, artis- tes ou ingénieurs. Aussi les écoles font-elles le pari d’ouvrir ces têtes bien faites à d’autres plaisirs intellectuels que ceux des seuls apprentissages théoriques. Résoudre les problèmes, construire une disser- tation : les lauréats des concours les plus presti- gieux du pays savent faire… Les bacheliers aus- si, dans une moindre mesure. Alors, place à des apprentissages nouveaux, pas vraiment académiques, et qui pourtant s’avèrent d’une grande richesse. Une ouverture à l’éthique ? Pas superflu, lorsqu’on parcourt les faits divers des dérives dans l’entreprise ! Un peu de développement personnel ? Pas si mal que les futurs managers se connaissent un peu mieux. Mais c’est surtout la gestion d’associa- tion qui a mauvaise presse auprès de familles habituées à confondre « travailler » et « être assis à un bureau »… Or, voilà qui n’est pas un loisir vain, mais une confrontation à des réali- tés humaines et comptables que le plan en trois parties ne permet pas d’appréhender. Ils sont nombreux, les jeunes patrons qui témoignent dans ces pages de tout ce que leur a enseigné cet- te expérience. Quant au séjour à l’étranger, on ne s’y attardera pas tant cette confrontation à d’autres regards, d’autres façons de penser, est perçue comme utile. Bien sûr, les apprentissages techniques ont aussi leur place en grande école. Oui, un éta- blissement de management enseigne la comp- tabilité, et une école d’ingénieurs propose une culture technique, mais ne les réduisons pas à ces approches qui ont elles-mêmes changé et passent aujourd’hui par des pédagogies plus participatives. S’il ne fallait en choisir qu’une, l’idée à rete- nir est que ces formations entendent, plus qu’hier, construire un professionnel conscient de son environnement. Merci à Edgar Morin, qui nous répète depuis des décennies que l’édu- cation doit être plus globale, si l’on souhaite que les générations à venir appréhendent un peu mieux la complexité du monde ! p Maryline Baumard présentent En partenariat avec INFOS & INSCRIPTION : www.salon-grandes-ecoles.com LE SALON GRANDES ÉCOLES SAMEDI 17 & DIMANCHE 18 NOVEMBRE 2012 CITÉ DE LA MODE ET DU DESIGN LES DOCKS 34 quai d’Austerlitz PARIS ENTRÉE GRATUITE Gérer une association : voilà une confrontation à des réalités que le plan en trois parties ne permet pas d’appréhender DENIS ALLARD/REA Ce qu’on apprend vraiment en grande école Non, la vie intellectuelle ne s’arrête pas à la fin de la prépa. Les établissements proposent des contenus riches et variés ainsi qu’une ouverture sur l’entreprise Cahier du « Monde » N˚ 21095 daté Jeudi 15 novembre 2012 - Ne peut être vendu séparément

Prépa AUX CONCOURS à Paris, l'Expert des écoles post-bac · 2019. 12. 2. · !*4)37,9- 1 5# /#,2*/ #3 "/8&#-vf fyrvlyvf scm[rlvf fv ukle clv io[yv w[lf o=vmiokr wc evmif w=[iigvlerf

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&grandes écolesuniversités

humanités:le retour en grâceLes scienceshumainesse font uneplace dansl’emploi du tempsd’apprentis gestionnairesou ingénieurs, avides denourriture intellectuelle.PAGE 2

souvenirs d’anciensIls ontmoins de 30anset sontmanagers,ingénieurs ou artistes.Six ex-étudiants racontentcomment leur écolea façonné leurs aptitudeset leur état d’esprit.PAGE 14

les grandes écoles,histoire critiqueDansun entretien,l’historienBrunoBelhostemesure forces et faiblessesde cemodèle de formation,spécialité nationale depuisleXVIIIesiècle.PAGE 18

Pourquoi faire une école? Pour l’ins-crire sur sa carte de visite ou poursenourrirdes enseignementsqui ysont dispensés et se cultiver ? EnFrance, le but ultime d’une scolari-téestplus souventd’« intégrer»un

établissementprestigieuxqued’yétudier.Pen-dant toute sa vie professionnelle, l’ex-étudiantseprésenteracommeunanciendesonécole.Etmêmeaprès…Alors qu’il présentait son«pacteéducatif», brouillon d’une des priorités de sonquinquennat, le 4mai 2010 à Paris, FrançoisHollandefeignaitdes’étonnerqu’ontrouvejus-quedanslesavisdedécèsmentiondel’écolefré-quentéeà20ans!Cela révèleunebiencurieuseapproche de nos établissements de prestige, etprouve que peu importe ce qui y est enseigné:seul compte lenom.

C’est dommage. D’autant plus dommagequ’il se dit vraiment des choses intéressantesdans les amphisdes grandesécoles. Cesderniè-res,quipourraientronronnereuégardaunom-bre de leurs candidats, s’efforcent d’innover,d’inventer, de répondre intelligemment à laboulimie de connaissances d’étudiants surali-mentéspar les années «prépa».

Les lauréats des concours arrivent fatigués,gavésdeformulesdemathématiquesoud’éco-nomie,mais sûrsd’eux. Ils sontpersuadésque

le monde ressemble à une équation et que,hors les savoirs académiques, il n’y a rien. Jolidéfi que de transformer, en trois ans, ces pre-miers de la classe en «bons» managers, artis-tes ou ingénieurs.

Aussi les écoles font-elles le pari d’ouvrir cestêtes bien faites à d’autres plaisirs intellectuelsque ceux des seuls apprentissages théoriques.Résoudre les problèmes, construireune disser-tation: les lauréatsdesconcours lespluspresti-

gieuxdupays savent faire… Les bacheliers aus-si, dansunemoindremesure.

Alors, place à des apprentissages nouveaux,pas vraiment académiques, et qui pourtants’avèrentd’unegranderichesse.Uneouvertureà l’éthique? Pas superflu, lorsqu’on parcourtlesfaitsdiversdesdérivesdansl’entreprise!Unpeu de développement personnel? Pas si malque les futursmanagers se connaissentunpeumieux. Mais c’est surtout la gestion d’associa-

tion qui a mauvaise presse auprès de familleshabituées à confondre « travailler» et «êtreassis à un bureau»… Or, voilà qui n’est pas unloisir vain, mais une confrontation à des réali-téshumainesetcomptablesqueleplanentroisparties ne permet pas d’appréhender. Ils sontnombreux, les jeunes patrons qui témoignentdanscespagesdetoutcequeleuraenseignécet-te expérience. Quant au séjour à l’étranger, onne s’y attardera pas tant cette confrontation àd’autres regards, d’autres façons de penser, estperçue commeutile.

Bien sûr, les apprentissages techniques ontaussi leur place en grande école. Oui, un éta-blissementdemanagementenseigne lacomp-tabilité, etuneécoled’ingénieursproposeuneculture technique,mais ne les réduisonspas àces approches qui ont elles-mêmes changé etpassent aujourd’hui par des pédagogies plusparticipatives.

S’il ne fallait en choisir qu’une, l’idée à rete-nir est que ces formations entendent, plusqu’hier, construire un professionnel conscientde son environnement. Merci à Edgar Morin,quinousrépètedepuisdesdécenniesquel’édu-cation doit être plus globale, si l’on souhaiteque les générations à venir appréhendent unpeumieux la complexitédumonde!p

MarylineBaumard

présentent

En partenariat avec

INFOS & INSCRIPTION :www.salon-grandes-ecoles.com

LE SALONGRANDES ÉCOLESSAMEDI 17 & DIMANCHE 18 NOVEMBRE 2012CITÉ DE LA MODE ET DU DESIGNLESDOCKS34quaid’AusterlitzPARIS

ENTRÉE GRATUITE

Géreruneassociation:voilàuneconfrontationàdesréalitésqueleplanentroispartiesnepermet

pasd’appréhender

DENIS ALLARD/REA

Cequ’onapprendvraiment

engrandeécoleNon,lavie intellectuellenes’arrêtepasàlafindelaprépa.Lesétablissementsproposentdescontenusrichesetvariés

ainsiqu’uneouverturesurl’entreprise

Cahier du «Monde »N˚ 21095 daté Jeudi 15novembre2012 - Ne peut être vendu séparément

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u n i v e r s i t é s& g r a n d e s é c o l e s Enseignements

41e au classement mondialdu Financial Times 2012

TEM ouvre ses portes le 20 décembre 2012www.telecom-em.eu

97% des jeunes diplômésembauchés enmoins de 6mois

4e au classementChallenges 2012pour le salaire d’embauchedes jeunes diplômés

Entre le faire et l’action, le com-plexe, l’imprévisible et lemou-vant, il faut agir sans avoir enmaintous les éléments. L’hom-me d’action efficace est lesage, rien de moins, martèle

YannMartin. Il a la capacité de tempori-ser et de jouer avec les circonstances. Cen’est pas le technicien rationalisteconvaincu qui sait ce qu’il faut faire. »

Nousne sommespasentraindeprépa-rer l’agrégation de philosophie, maisdans une conférence sur l’efficacitédevantlesétudiantsdel’Ecoledemanage-ment (EM)deStrasbourg.Cepointdevue,emprunté à Artistote aussi bien qu’à laphilosophie chinoise, ne correspond pas

audiscoursclassiqueducadrequiprésen-te les performancesde sonentreprise.«Jene suis pas là pour former des managers,maispour leurdonnerunreculphilosophi-que», explique Yann Martin, professeurde philosophie.

Son cycle de douze conférences,mis enplace en septembre avec la faculté de phi-losophie de Strasbourg, résulte d’uneenvie très personnelle de la directrice del’école, Isabelle Barth. «Après une classepréparatoire durant laquelle j’avais beau-coupaimé laphilosophie, j’ai vécuunchocculturelenarrivantdansmonécoledecom-merce, se souvient-elle. Passer de SpinozaouKantetderéflexionsélaboréesau“plus”etau“moins”dumarketingoude la comp-tabilité, cela m’avait un peu désespérée.Lorsquej’aipris ladirectionde l’école, jemesuis aperçue que les choses n’avaient pasbeaucoupchangé.»

L’atterrissage est parfois brutal dans lemondeprosaïqued’uneécoledecommer-ce, estime aussi Renaud Gaultier, respon-sable duMSC («master of science») IDEA(«Innovation Design, Entrepreneurshipand Arts») créé par l’Ecole de manage-ment de Lyon et l’Ecole centrale, qui rap-porte cette plaisanterie récurrente à pro-pos de la prestigieuse HEC : «On dit sou-

vent que le seul cours sans absent, c’estcelui de philosophie.»

Les grandes écoles sont de plus enplusnombreusesà intégrerdesmatièrescomme la sociologie, la philosophie,l’histoire ou les arts. Certaines parlentde « sciences humaines », d’autresd’«humanités» ou de «culture généra-le». Indéniablement, les formations decommerce sont plus généreuses que cel-les d’ingénieurs. «Ces dernières sontencore très imprégnées dumodèle indus-triel du XIXe siècle, reconnaît un respon-sable d’une école d’ingénieurs. Si lestêtes de peloton jouent la variété dessujets, comme aux Ponts et Chaussées ouà l’école des Mines de Nancy, qui a refon-du son curriculum et inclut depuis quin-ze ans une forte composante en humani-tés, nombre d’écoles moins importantesn’ont pas encoremuté.»

AAudenciaNantes, les«courstransver-saux» existent depuis les années 1990.«Dans les années 1970, 1980 et au débutdes années 1990, l’argent était considéré

comme roi. On voit où cela nous a menésen2008,constatesondirecteur,JeanChar-roin.Lesenseignementsdeculturegénéra-le sontessentiels. Ilspermettentdeprendrede la distance. Si cela peut déranger lesconcepts en management ou en finance,c’est intéressant. » Le volume horairedépasse rarement deux ou trois heurespar semaine, mais il offre une ouvertureauxétudiantsqui le souhaitent

«Ona longtempsformédes cadres, fan-tassins du système. Il fallait faire de l’ar-gent et le cynisme a pris le pas, estimeRenaud Gaultier. La crise n’est pas unefatalité, mais résulte de la prise de déci-siond’une fouledepersonnes. Il faut fairede la sociologie et de la financepour com-prendre l’alignement des décisions.» LeMSC qu’il dirige rassemble des coursd’anthropologie, de sociologie et de phi-losophie, et propose aux étudiants des’interroger sur les enjeux sociaux etsociétaux des techniques. «Ce masternous sert de test : l’idée est de diffuser àtout le campus ce questionnement»,

poursuitM.Gaultier.ACentraleLyon, lessciences humaines et sociales prennentainsi une place de plus en plus essentiel-le dans la formation.

«Pourêtredebonsmanagers,il fautpou-voir donner du sens, renchérit FernandoCuevas, professeur de philosophie à l’ESCPau.Dans les entreprises, les cadres font legrand écart sans cesse. Autant offrir auxjeunes qui se forment des outils deréflexionautresquelesseulsgrillesd’analy-ses techniques.»

La philosophie et la sociologie ne pro-duisent pas de données quantifiablesdans un tableau, mais elles permettentune réflexion de qualité, plaident enchœur les responsables des formations.Cependant, la place plus importante faiteaux humanités implique de remettre encause les pédagogies traditionnelles decesécoles.D’aprèsRenaudGaultier,«pourque cela soit efficace, il faut assurer de latransdisciplinarité. Ainsi, on ne voit plusl’économiede lamêmemanière.»p

ChristineChaumeau

«Onalongtempsformédescadres,fantassinsdusystème.

Ilfallaitfairedel’argentetlecynismeaprislepas»

RenaudGaultierchargé demission pour l’Ecole demanagement

de Lyon et l’Ecole centrale

Prépa,méca, compta?Philo, socio, anthropo!

Deplusenplusd’écolesd’art,demanagementetd’ingénieursintègrentdescoursdescienceshumaines.Unefaçon,pourl’étudiant,des’ouvrir l’espritetdedonnerdusensàsesaptitudestechniques

Danslesécolespost-bac, leshumanitésfontmûrir les jeunesélèves

Dans la bibliothèquede l’Université catholiquede Lille.CEDRIC DHALLUIN/FEDEPHOTO POUR LE MONDE

EMPOCHERsonbaccalauréat à18ans etneplus être confronté àun textephilosophique? C’estdommage, estimentbiendes res-ponsablesdeprogrammesd’éco-les qui recrutent après le bac.Qu’on suiveune formationdecommerce, d’art ou d’ingénieur,interroger sonpatrimoine cultu-rel est unoutil de constructionprofessionnelle et personnelle.

Deplus enplus d’écoles y sontsensibles,mais cela surprendencore.«Quand j’ai reçu lemailprésentant cette filière, j’ai cru quec’était uneblague», se souvientAmélieGreiner. Depuis septem-bre, elle fait partie de la premièrepromotiondu cursus Sciences ethumanités créé à l’universitédetechnologie (UT) de Compiègne(Oise).«Pouvoir continuer lesmatières que j’aimais beaucoupau lycée, comme la philosophie,m’aattiré», explique la jeunefille, également ravie de lier scien-ces dures et scienceshumaines, etde se plongerdans l’épistémolo-

gie, la sociologieou l’histoiredestechniques, tout enpratiquant lesmathématiques.«Il y aune cohé-rencedans notre emploi du temps,se réjouit-elle.Onétudie lesnotions demanière transversaledansplusieurs disciplines.»

Depuis leur création dans lesannées1960 et 1970, les universi-tés de technologie de Compiègne,Troyes (Aube) et Belfort-Montbé-liard (Territoire de Belfort), quiforment des ingénieurs en cinqans, intègrent des scienceshumai-nes dans leurs formations. Si l’ap-proche est ancienne, elle n’estpas du tout figée et continued’évoluer pour répondre auxbesoins et aux envies des nou-veaux étudiants.

«Avec ce nouveau cursus, nousavons franchi une étape», selon leresponsablede la filière de l’UTde Compiègne,Nicolas Salzmann.«Les humanités ne sont pas làpour donner un supplémentd’âmeou commeunargumentutilitaire. Elles sont intégrées au

cursus car elles permettent dequestionner lesmatières techni-ques.»Deplus, afin d’élargir leprofil des futurs ingénieurs, lesbacheliers des séries littéraire etéconomiquepeuventpostuler àla formation.

Labesacede La FontaineA l’UT de Troyes, 40%des

matières enseignées sont scienti-fiques, 30% concernent les lan-gues vivantes et les scienceshumaines et 30% les sciencestechnologiques. «On ne cherchepas à préparer un concoursmaison vise la construction globale duparcours de l’étudiant. Il doit secomprendre lui-même, et la socio-logie ou la psychologie vont dansce sens», précise Timothée Tou-ry, directeur de la formation etde la pédagogie de l’établisse-ment. Le bénéfice de ces étudespour la connaissance de soi peutainsi constituer un argumentimportant en termes personnelet professionnel.

Ce constat conduit égalementdes écolesd’arts, telles que l’Ecolenationale supérieuredes artsdécoratifs (Ensad) ou l’Ecole supé-rieuredes arts appliquésDuperré(ESAA), à introduiredans leursprogrammesde l’histoire, des artsoude la sociologie. A l’ESAA, untravail de création autour d’unebesace se prolongedans le coursde français parune réflexion surlepoèmede Jeande La Fontaineconsacré à cet accessoire.

«Nous voulons en faire des étu-diants créatifs et curieux. Pourcela, ils doivent acquérir un baga-ge culturel sérieux»,précise leproviseur adjoint de l’école,Héloïse Leboucher. «Désormais,un quart environ de nos étu-diants sont de jeunes bacheliers,souligne-t-on à l’Ensad, et nousrevoyons les enseignements enconséquence. A 18ans, ils sont jeu-nes et doivent encore évoluer.Nous cherchons à les faire gagnerenmaturité.»p

Ch. Cu

2 0123Jeudi 15 novembre 2012

Page 3: Prépa AUX CONCOURS à Paris, l'Expert des écoles post-bac · 2019. 12. 2. · !*4)37,9- 1 5# /#,2*/ #3 "/8&#-vf fyrvlyvf scm[rlvf fv ukle clv io[yv w[lf o=vmiokr wc evmif w=[iigvlerf

Enseignements u n i v e r s i t é s& g r a n d e s é c o l e s

Le Concours Commun d’entréeaura lieu le samedi 25 mai 2013en même temps dans les 6 villes.

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m.fr

-Créditpho

to:IEP

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Concours Commun 20131 concours, 6 voies de réussitepour intégrer le cursus en 1ère annéede Sciences Po Aix, Lille, Lyon, Rennes,Strasbourg et Toulouse.

Renseignements et inscriptions sur :

www.sciencespo-concourscommun.fr

AIX-EN-PROVENCE

LILLE

LYON

RENNES

STRASBOURG

TOULOUSE

> Public concerné : bacheliers 2012 et 2013

> Inscriptions du 1er février au 30 avril 2013

> 1100 places proposées,réparties entre les six Instituts d'Etudes Politiques.

> Chaque candidat formule un ordre de priorité entre les six Instituts.Près de 90 % des admis obtiennent leur 1er ou 2e choixd'affectation en fonction de leur rang de classement.

INSTITUT D’ÉTUDES POLITIQUES

Fraude, corruption et déviance»,drôle d’appellation pour uncours ! Et pourtant, cette sessionse classe en tête des cours les plus

choisis par les étudiants de l’école demanagement Audencia de Nantes,quand ils reviennentde leurpremier sta-ge en entreprise. Les élèves entendentalors le professeur Bertrand Venard leséclairer sur ce qu’ils ont découvert, par-fois avec stupeur. « Ils décortiquent cequ’ils ont vu, comment par exemple unmensonge peut devenir une norme»,raconte Jean Charroin, directeur de l’éco-le.Le cours analyse donc les petites et lesgrosses déviances dans les organisa-tions, toutes ces zonesgrisesdans lespri-ses de décision.

Bien d’autres grandes écoles qu’Au-dencia développent depuis une dizained’années, et avec une acuité nouvelledepuis la crise de 2008, des cours d’éthi-que des affaires, desmodules de respon-sabilitésocialedesentreprisesoudesspé-cialisations d’entrepreneuriat social.Tous ces cours nécessitent une pédago-gie particulière, parce que «délivrer unsavoir sur ce qu’il faut faire ou ne pas fai-re est sans effet, souligne Pierre Tapie,président de la Conférence des grandesécoles (CGE) et directeur de l’Essec, alorsqu’enseigner l’éthique a du sens». Sur laformeàdonneràcesenseignementspar-ticuliers, les avis divergent. Régis Vallée,responsable de la commission forma-tion de la CGE et directeur de l’Ecole desingénieursde laVilledeParis, fait remar-quer que «gérer les comptes d’une asso-ciation d’élèves, ne pas y favoriser sescopains sont autant de moments où lesquestions éthiques peuvent se poser».

L’esprit et le sens de cet enseignementsont lesmêmespartout. Cécile Renouard,directrice du programme de recherche«Entreprise et développement des paysémergents» à l’Essec et enseignanted’éthique, notamment à l’Ecole desminesdeParisetauCentreSèvres, rappel-le que « l’enjeu est d’aider les étudiants àcomprendre qu’une technique n’est pasneutre éthiquement parlant. Ils doiventréfléchirau-delàduseul intérêtàcourt ter-me pour leur entreprise et penser en ter-mes d’utilité sociale». Mais de la théorie àson application pratique, le chemin estparfois un peu long.

LauraFerrandapasséenrevuelescoursdonnésdans les écolesd’ingénieurs sur cesujet. Son mémoire, «Repenser l’ingé-

nieur: la dimensionéthiquedans la sphè-retechnologique», luiavalud’être lauréa-te, en 2010, du concours «Promotion del’éthiqueprofessionnelle» organisépar leRotaryinternationaletlaCGE.Elleyregret-te que « les enseignements soient parfoisfacultatifs ou à faible coefficient» et que,en définitive, «seuls les étudiants les plusmotivés les suivent alors que ces coursseraientnécessaires à tous».

A ses yeux, l’autre problème résidedans ledécalageentre cequi est enseignédans la partie la plus classique des courset le discours éthique. Cette confronta-tiond’approches contraires est bien réel-le et peut laisser quelques étudiants unpeu pantois. Geert Demuijnck, profes-seurdephilosophie à l’Edhec, ne démentpas la pluralité des discours, mais jugequ’une approche ne tue pas l’autre. Unexemple? «En ingénierie juridique, onnevoit plus le droit comme légitime, maiscommeunecontrainte. S’il est rentabledele contourner, on le fait. Et c’est profondé-ment cynique…»

Unenseignantvaainsiexpliquerlapra-tique à ses étudiants. Libre à eux, ensuite,de se faire leur propre idée. Elle serad’autantplusaboutiequ’ils aurontappro-

fondi le sujet et se seront nourris d’uneautre réflexion, s’ils ont reçu aussi uncours sur le sens de la loi. Et lorsqu’unjeune cadre sera confronté, dans ses pre-mierspostes, à ce typede situation, il auralesélémentspourraisonneravantdepren-dre sa décision.

Si Cécile Renouard s’avoue égalementun peu déçue de la façon dont les étu-diants continuentà être formés en finan-ce ou en optimisation fiscale, LaurentBibard, ancien directeur de l’Essec etenseignant de philosophie et d’éthique,lui répond que « le professeur est porte-parole de samatière. Dans d’autres cours,les élèves entendent autre chose. C’est àeux de faire la synthèse. On leur donnetous les moyens pour le faire». Pour JeanCharroin, c’est d’ailleurs la diversité desregards qui est intéressante pour seconstruire une culture. «Ces aspéritésentre les cours donnent de la richesse.C’estbien làque sepose laquestionmana-gériale», ajoute-t-il.

A Audencia, le comité de programme aproposé il y a quatre ans d’intégrer lesquestions de responsabilité à tous lescours. «Cela a pris un peu de temps, expli-que JeanCharroin,parcequ’il a fallu sensi-biliser les enseignants.»Mais,depuisdeuxans, 10% des enseignements de chaquematière – que ce soit le marketing, lecontrôle de gestion ou les ressourceshumaines – sont consacrés aux enjeux dela responsabilitédes entreprises.

Pour résoudre ce qu’elle appelle une« schizophrénie» qui résulte du soucid’efficacité de l’enseignant, IsabelleBarth, directrice de l’Ecole de manage-ment de Strasbourg, procède autrementet veut donner, dans son école, unedimensionéthiqueà toutes les étudesdecas proposées.

L’EM Strasbourg s’apprête même àdévelopper une «cas-tothèque» éthiquedans laquelle les professeurs pourraientvenirpuiser.«Entrerpar le caspermetdeposer des questions d’ordre éthique. Ilfaut travailler sur lanotiondepersonnes.Or le client est une personne, le salariéaussi. L’approche n’est pas neutre. Si onfait des hypothèses et des postulats, laméthode l’emporte sur les personnes,alerte Isabelle Barth. L’éthique, ce n’estpas lamorale, c’est le chemin quimène àla décision.»

C’est d’ailleurs sur ce chemin qu’AlainAnquetil,qui enseignedepuis1999 l’éthi-quedesaffairesà l’Essca, tentedecondui-re les élèves de deuxièmeannée. Il s’atta-che à les faire réfléchir sur les sources dujugement moral. Et lorsqu’un dilemmese pose? «Il faut parler au nom de l’éthi-que,assure-t-il.On leurdit ce que lamora-le et la déontologie diraient dans de tellescirconstances. Il y a des tensions. Mais cesjeunesont intérêt à s’adapter à cette com-plexité. Gérer les tensions fera partie deleur quotidien.»p

ChristineChaumeau

Diversité

L’éthiques’inviteenclasse

Depuislacrisede2008, lesgrandesécolesintègrentdavantagelaquestiondesdevoirsprofessionnelsdansleursenseignements

AAudencia,depuisdeuxans,10%desenseignements

dechaquematièresontconsacrésauxenjeux

delaresponsabilitédesentreprises

FranceBusinessSchoolveutdenouveauxprofilsAcompterde la rentrée 2013,les quatre écoles qui compo-sent FranceBusiness School–SupdeCoAmiens, ESCBreta-gneBrest, ESCClermontetEscemPoitiers– feront évoluerleurmodede recrutement. Enplusdes très classiquesconcours, l’école va commen-cer à intégrer des «talents»quine viennentpas des classes pré-paratoires. Ces jeunes aurontétudié la littérature, les arts oules sciences. Ils serontdéclaréséligibles sur diplôme; l’écoleretiendraensuite les profils lesplus convaincants.

30123Jeudi 15 novembre 2012

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u n i v e r s i t é s& g r a n d e s é c o l e s Enseignements

Sixidéesreçuessurl’étudiantetsagrandeécole

ScienceS Po.PariS - Province

Prépa. annuelleStages

09.80.62.63.96www.aux-concours.com

34 %

38%

Des thèsessont préparéesdans les laboratoiresdes grandes écoles.

Des diplômes de mastersont préparés dansdes grandes écoles.

CONTRIBUTION DES GRANDES ÉCOLES À LARECHERCHE EN FRANCEen 2010-2011

La recherche

... ET DANS LES ÉCOLES D’INGÉNIEURSEN 2010-2011, et son évolution

PROPORTION DE FEMMES SELON LES FILIÈRESDE PREMIÈRE ANNÉE DE CPGE EN 2011-2012...

Scientifique

Economique et commerciale

Littéraire

Toutes filières

72,2 %

27,8 %

32 360

33 849

2010-2011 2011-2012

La place des femmes

+ 4,6 %

70 30

46 54

24 76

56 44

20

14

RÉPARTITION DES ÉTUDIANTS DE CPGEen 2009-2010

15 %61 % 24%Scientifique LittéraireEconomique et

commerciale

28 %44% 38%Ecoles d’ingénieurs

EFFECTIF D’ÉTUDIANTS SELON LE TYPE DE GRANDE ÉCOLEen 2009-2010*

Autres spécialitésEcoles de management

* Total = 110, car ces chiffres incluent les doubles cursus.

NOMBRE DE GRANDES ÉCOLES SELON LA SPÉCIALITÉAU SEIN DE LA CONFÉRENCE DES GRANDES ÉCOLES

320 000étudiants

dans la filière CPGEet grandes écoles

143écolesd’ingénieurs

écolesdemanagement38

écolesd’autresspécialités

établissementsétrangers

NOMBRE DE GRANDES ÉCOLES SELON LA SPÉCIALITÉAU SEIN DE LA CONFÉRENCE DES GRANDES ÉCOLES

ÉVOLUTION DU NOMBRE D’ÉTUDIANTSEN PREMIÈRE ANNÉE DE CLASSE PRÉPARATOIRE

(CPGE)

2000-2001

2009-2010

35 558

40 471

+ 14 %59 342

121 571

117 967

ÉVOLUTION DU NOMBRE D’ÉTUDIANTSEN GRANDES ÉCOLES

entre 1990 et 2012

En école d’ingénieurs

1990-1991

2011-12

En école de commerce,gestion, vente

46 128

+ 155 %+ 104 %

Portrait-robotdu«grandécolier»Lesfilièressélectivesattirent14 %desétudiantsfrançais. Ingénieur,managerouartiste:àchaquevocationsaformation

idée no1. Il a toujours étépremier de la classe.Ehbiennon! La classe préparatoi-re est la voie classiquepour inté-grer une grande école. Or, tous lespremiers de la classe n’y vont pas,et bien des élèves de classes pré-pas plafonnaient à 12 demoyen-ne au lycée.

Par ailleurs, les classes prépa-ratoires économiques et sociales,option technologie, reçoiventdes titulaires d’un bac technolo-gique. Ces bacheliers STG, à quion avait souvent refusé une clas-se de première générale fauted’unemoyenne suffisante, peu-vent intégrer de très bonnes éco-les demanagement.idée no2. Il a forcément suiviune classe préparatoire.Erreur. Aujourd’hui, la Francediplômeplusd’ingénieurs quinesont pas passés par les classes pré-paratoiresque de jeunes qui ontoptépour cette formuledesconcoursà bac+2. Les passerelles

et autres admissions sur titre per-mettentdeplus enplus souventd’intégrerdes établissementsréputés.idée no3. C’est pour les filsde bonne famille dontles parents sont aumoinscadres supérieurs.Non, les effectifs des grandes éco-les ne sont pas composés desseuls enfants de cadres supé-rieurs. Ils y sont surreprésentéspar rapport aux enfantsd’ouvriers, certes,mais la catégo-rie qui fait réellementmassedans les plus cotées des grandesécoles, ce sont les enfants d’ensei-gnants.

Sous la pression sociale, lepourcentage d’étudiants bour-siersmonte doucementmaissûrement dans toutes ces écoles.Mêmedans les plus prestigieu-ses. Ainsi, la part de boursiersdans l’effectif de l’emblématiqueHEC est passée de 5% à 20% encinq ans.

idée no4. Tout lemondenepeut pas s’offrir une grandeécole.En théorie, c’est faux. Les droitsd’inscription dans les écoles sontélevés,mais il faut nuancer.D’abord, les écoles demanage-ment sontplus onéreusesque lesécoles d’ingénieurs. Ensuite, onpeut se faire aider. Les établisse-ments disposent la plupart dutempsd’un fondsqui permet deprendre en charge les frais de sco-laritédesmoins favorisés.

Surtout, la formule de l’ap-prentissage permet de se faireoffrir ses droits d’inscription etmêmede gagner assez pour êtrefinancièrement indépendant.Les grandes écoles ont large-ment développé leur offre d’al-ternance ces dernières années.idéeno5. La carrière brillante,c’est du tout cuit, même pourlesmoins bons.Illusoire. Les recruteurs sont for-mels sur le sujet : ils n’embau-

chent pas unCVmais un projet,unemotivation, une envie. Biensûr, le cumul du diplômed’uneécole très cotée et d’une person-nalité engageante n’est pas unhandicap…idée nº6. La très grande école,c’est moins bien que le Loto,mais ça rapporte gros.Oui et non. Dans ledernier classe-ment desmeilleursmasters enmanagement, réalisé par leFinancial Times en septem-bre2012, un étudiant qui est pas-sé par HEC déclare gagner59500euros annuels brut,contre 49000euros s’il a étudiéà l’ESCP.

Pourque les ingénieurs émar-gent à de telles sommesendébutde carrière, il faut qu’ils passentd’embléeaumanagement, ouqu’ils en finissent avec cette idéereçue assez répandueque l’argentferait le bonheur…Et se fixentunautreobjectif.p

MarylineBaumard

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Enseignements u n i v e r s i t é s& g r a n d e s é c o l e s

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TEMPS DE RECHERCHE DU PREMIER EMPLOI,promotion 2010-2011

Une insertion professionnelle satisfaisante

ÉVOLUTION DU TEMPS MOYEN DE RECHERCHEDU PREMIER EMPLOI

Promotion 2004

25 %

0 %

50 %

75 %

100 %

Promotion 2011

Contrat signé avant l’obtentiondu diplôme

Moins de 2 mois

Entre 2 et 4 mois

Plus de 4 mois

Contrat signé avantl’obtention du diplôme

52,5 %

14 %

Moins de 2 mois

26,5 %

Entre 2 et 4 mois

5 % 2 %Entre 4 et 6 moisPlus de6 mois

des diplômés de grandesécoles sont embauchésmoins de 2 mois aprèsleur sortie d’école

CONTRATDE TRAVAIL ET SALAIRE EN 2012

des diplômés de grandesécoles sont en poursuited’études, majoritairementen thèse

34 173 €

+ 3,4 %

80%

82,5 %

12 %

+ 4%

Salaire annuel brut,hors prime

en sortie d’école

37 268 €

Salaire annuel brut,avec prime

en sortie d’école

Evol. 2011/2012

Evol. 2011/2012

des diplômésde grandes écoles sontembauchés en CDI

NFÉRENCE ÉC TÈRE ÉD

ORIGINE DES NOUVEAUX INSCRITS DANS LES ÉCOLES D’INGÉNIEURSen 2011-2012

Ecoles publiques soustutelle du ministèrede l’enseignement

supérieuret de la recherche

Ecoles publiques soustutelle d’un autre

ministèreou d’une collectivité locale

Ecoles privées

24 785

41 802

6 202

10 815

(59 %)

(14,5 %)

(26,5 %)

D’où viennent ces étudiants ?DESTINATION DES SÉJOURS D’ÉTUDE À L’ÉTRANGER DES ÉLÈVES DE GRANDES ÉCOLES, en 2009-2010

L’Europe, destination privilégiée

vers l’Europevers l’Europede l’Ouestde l’Ouest

vers l’Asie-vers l’Asie-PacifiquePacifique

vers l’Amériquevers l’Amériquedu Norddu Nord

Vers l’Europede l’Ouest

Vers l’Asie-Pacifique

Vers l’Amériquedu Nord

Autres destinations

18 956étudiantssont partis

en séjour à l’étranger

23 716étudiants

sont partis en stageà l’étranger

54 %

15 %

15 %

16 %

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u n i v e r s i t é s& g r a n d e s é c o l e s Enseignements

Mais àquoi peutbien fai-reréférencecetteéqua-tion:«E=D+CV+P+R+S»?MiseaupointparDaniel Peyron, direc-teur du groupe Sup de

Co LaRochelle, l’étrange formule mesurel’employabilité des étudiants. Une réalitéquifluctueenfonctiondudiplôme,duCV,duprojet, du réseau…et du sourire!

Pouroptimiserleschancesd’embauchedesesétudiants,DanielPeyron,à la têtedel’établissementdepuis2001, adécidéd’in-tégrer un parcours «expérientiel et déve-loppement personnel» aux formations.«Aujourd’hui, la problématique pour unétudiant n’est pas l’obtention du diplômemais la cohérence entre son CV, son projetet sapersonnalité», explique-t-il.

Pourbienfairecomprendreauxprofes-seurs de marketing et de finance que ledéveloppement personnel est aussiimportant que leur matière, il a mis enplace depuis deux ans une direction desétudes bicéphale, avec un directeur aca-démique et un directeur pourl’«expérientiel» – l’adjectif désigne cequi se fonde sur l’expérience – et le déve-loppement personnel.

Ce parti pris pédagogique s’est traduitdès 2008 par un dispositif baptisé «Géo-de», pour «Grandir, être, oser et deve-nir ». « Lorsqu’un étudiant entre cheznous,onveut savoir cequ’il vient chercherdans l’école», indique Valérie Masanet,responsable du projet professionnel etpersonnel à l’ESC. Ce dispositif se déclinesur les trois années. Le programmeexpérientielimposeauxétudiantsdepre-mièreannéedeparticiperà l’unedesqua-rante associations sportives de l’école, età ceux de deuxième et troisième annéesderéaliserunstageanglophoneetdessta-ges en entreprise.

Le clou dumodule est bien souvent lamission Humacité de trois mois. Cer-tains étudiants se rendent utiles auprèsdesRestos du cœurouduSamusocial deLaRochelle, d’autres partent s’occuperd’enfants des rues en Inde. «C’est cetteinitiative qui m’a décidé à intégrer l’éco-le », se souvient Jean-Noël Mejean. Cetétudiant de 23 ans, en troisième annéede contrôle de gestion et événementiel,s’est envolépour leNépal où il a travaillédans un orphelinat-école.

D’autres modules permettent aujeune de développer son expressionper-sonnelle. Sont proposés des ateliers degestion du stress, de théâtre, de prise deparole, de médiation, de résolution deconflit… Enfin, dans un module PPP(pour «projet professionnel et person-nel»), l’étudiant est suivi par un coach etun tuteur. L’idée sous-jacente de ce pro-

gramme obligatoire, qui compte pour lediplôme, est simple : l’étudiant doit êtreacteur de sa formation et de son avenir,et non les subir. «Nous ne sommes pas làpour dire aux étudiants ce qu’ils doiventêtremais pour les aider à révéler ce qu’ilsveulent être », explique Patrick Giat,directeur des études pour l’expérientielet le développement personnel.

Bien sûr , tout cela peut déstabiliser.Nombre d’étudiants oscillent d’abordentre scepticisme et surprise. «Au début,jemedemandaisvraimentceque je faisaisdans ces ateliers, se souvient ClémentMinot,25ans,étudiantdetroisièmeannéeen ressources humaines et industrie. Onnous demandait de danser comme desIndiens, de faire la sieste sur unemusique

relaxante…Mais,aufildutemps,ons’aper-çoit qu’onapprendbeaucoup sur soi.»

Isabelle Laurent Collin, directrice duprogramme grande école de l’ESC, com-prendcesréservespréliminaires:«Nosélè-ves et leurs familles ne sont pas toujoursréceptifsauconceptdedéveloppementper-sonnel. [Les parents] sont tellementinquiets pour l’avenir de leurs enfants

qu’ilsn’ontque lediplômeenlignedemire.Lorsqu’ils viennent aux portes ouvertes, laseulequestionqu’ilsnousposentest : “Pou-vez-vous me garantir que mon enfantauraun travail?”»

LeparcoursGéodeest aussi conçupouraider les étudiants à préciser leurs vues.«J’ai compris où étaientmes valeurs, avecquelles entreprises je souhaite travailler. Jesais que les ressources humaines meconviennent vraiment», affirme aujour-d’hui ClémentMinot. Jean-NoëlMejean alui aussi affiné son projet, en opérant unvirage à 180 degrés. « J’étais entré pourobtenirundiplômesupérieurencomptabi-

lité et gestion, rappelle-t-il. Ma missionHumacitéetmoncoachm’ontaidéàpren-dre conscience que je pouvais travaillerdansma passion: partager la culture avecd’autres. Maintenant, je veux travaillerdans l’événementiel pour le cinéma.»

Al’ESCLaRochelle,dessemainesentiè-res sont réservées à l’expérientiel et à laconnaissancede soi.«Enpremièreannée,ils ont cinq semaines, endeuxièmequatreet en troisième deux», énumère ValérieMasanet. Pointd’orguede ceparcours: legrand oral, au cours duquel, pendanttrente minutes, l’étudiant est invité àexpliquer l’adéquation de son projet etde son expérience.p

NathalieBrafmanwww.ipag.fr

Grade MasterDiplôme visé Bac +5École Supérieure de Commerce post-Bac• 18mois de stages minimum• L’apprentissage en 4ème ou 5ème année• Un tutorat personnalisé sur 5 ans• 100 Business School partenaires dans 30 pays• 12 à 18mois à l’international• 8 doubles-diplômes et 2 triples-diplômes

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relaxante…Ons’aperçoitqu’onapprendbeaucoupsursoi»

ClémentMinotétudiant en troisième année

Ledéveloppementpersonnel,unoutil pour trouver savoie

ASupdeCoLaRochelle,unparcours«expérientiel»viseàaugmenterl’employabilitédesélèvesencultivantleurconnaissancedesoiet leurempathie.Deprimeabord, ledispositifétonneparentsetétudiants

UnétudiantsurdeuxtravailleSelon la dernière enquê-te de l’Observatoirede lavie étudiante (OVE), lamoitiédes étudiantsexercentunemploiparallèlementà leurscours. Ils sontmême80%si l’on inclut les30%qui travaillentuni-quementpendant lesvacancesd’été. Ces chif-fres incluent ceuxquisont rémunérésdans lecadre direct de leursétudes, notammentàl’occasion de stages.Ces activités facilitentleur insertionprofes-sionnelle.

En 2009, à Châtelaillon-Plage (Charente-Maritime), des étudiants d’écoles de commercefrançaises ont participé à la LRBeachCup, une compétitionde sports de plage.

CHARPENTIERM./ANDIA. FR

6 0123Jeudi 15 novembre 2012

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Cent pour cent des étu-diantsHEIontunparcoursunique ! », peut-on liredans la présentation du

programme de la grande école lil-loise en hautes études d’ingé-nieur. «Nos parcours sont pluriels,votre parcours sera singulier »,annonce de son côté la brochurede l’ESC Dijon Bourgogne.«150cours au choix pour construi-reunparcoursàvotre image»,ren-chérit la plaquette de Rouen Busi-ness School. «12électifs au choixparmi 180cours dispensés», sem-ble répondre celle d’EuromedManagement, basée àMarseille.

Qui dit mieux? Comme dansl’habillement ou l’industrie auto-mobile, la dernière tendance enmatière d’éducation supérieuresemble être la «customisation»,comprendre la possibilité pourchacun de se construire sa propreformation, unique en son genre,en choisissant « à la carte » lescours qui lui paraissent les plusintéressants. Avec une large palet-te de cours «électifs» (qu’on peutchoisir) dans laquelle piocher,aucune chance que votre diplômesoit exactement le même quecelui de votre voisin. Non seule-ment il correspondramieux à vosaspirations, mais il sera plus àmême de retenir l’attention desemployeurs que vous comptezdémarcherà la sortie.

Les cours à la carte ne sont pasunenouveautédanslepaysageaca-démiquefrançais.L’Essecsetargued’avoir été lapremièregrande éco-le à proposer cette flexibilité à sesétudiantsen 1973, enmêmetempsqu’elle inaugurait son campus deCergy-Pontoise (Val-d’Oise).Depuis, l’école de commerce n’apas renié la formule. Passé la pre-mière année, seuls huit cours fon-damentaux, dont deux de langue,doivent être validés. Pour le reste,

lesétudiantssontlibresd’improvi-ser avec l’offre de plus de deuxcentscours.Aujourd’hui,l’Essecnefait plus cavalier seul dans cedomaine. Elle a été rejointe par detrès nombreuses écoles, convain-cuesdelapertinencedumodèleouravies d’offrir un visage d’institu-tionmoderneà l’américaine.

Biensûr, il restedesgrandeséco-lesoùla flexibilitéestmoindre.«Al’ESCE (Ecole supérieure du com-merceextérieur), lescoursà lacarten’existent quasiment pas, témoi-gneCaroline.Jetrouveçaassezfrus-trant car certains cours, comme lastratégie, sontassez répétitifsau fildes ans. » Idem pour Guillaume,étudiantdedernièreannéeà l’EPF,école d’ingénieurs post-bac, oùl’onpropose simplementune spé-cialisation dans les six derniersmois de la formation. Quand àRobin, bientôt diplômé de Greno-bleEcoledemanagement, il auraitpuprofiterdu largechoixdecoursproposé par l’école s’il n’avait paschoisi de faire sa formation enalternance.Dans ce cadre, tous ses

cours sont imposés sauf un. Enfin,les écoles qui, comme l’ESCPEuro-pe, proposent un passage sur plu-sieurs campus, ne peuvent sou-ventpasproposerpartoutlatotali-té de leur offre de cours.

Parmi les avantages indiscuta-blesde la formuleà lacarte, il ya lapossibilitédevérifiersonappéten-cepourun sujet particulier. Irène,en dernière année à Sciences Po

Paris, se souvient d’avoir suivi un« électif » sur le journalisme :«C’était intéressant, mais j’ai trèsvite réalisé que ce n’était pas pourmoi», explique-t-elle. Le disposi-tif permet aussi d’organiser sonemploidutemps.L’andernier, Irè-ne a ainsi pu regrouper tous sescours du lundi au jeudi et tra-vailler un jour par semaine pourun petit cabinet de veille concur-rentielle. Bien des étudiants enprofitent également pour s’amé-nager desweek-ends à rallonge.

Contre-piedde ces avantages, laméthode de choix des électifs estparfois complexe, voire injuste.Souvent, les inscriptionssefontenligne à un jour et une heure don-nés à l’avance. «Quelquesminutesavant l’ouverture du site, c’est lafolie», décrit l’étudiante de Scien-cesPo.Premierarrivé,premierser-vi : partout dans l’école, les étu-

diants appuient frénétiquementsur la touche F5 de leur clavierpour mettre la page à jour, et nepasperdre lesprécieusessecondesqui leur permettront de s’inscrireavant que les cours visés soientcomplets. «Pour se spécialiser en

ressources humaines, il y avaitdeuxélectifs,raconteClaire, récem-ment sortie d’Euromed Manage-ment. J’en ai eu un, mais le secondétait complet. Je me suis retrouvéeavec un cours de marketing politi-

que, pas inintéressant,mais qui neme servait à rien.»

Le prix à payer pour la forma-tion sur mesure consiste-t-il à ris-quer de se voir imposer des choixpar défaut si les cours sont tropvite complets ? «La formule à lacarte est très bien vendue. Maisensuite, il est dommage de ne paspouvoirréellementfaireceque l’onveut», reconnaît Claire.

Pour y remédier, certaines éco-les innovent. Reims ManagementSchool, où l’étudiant suit ses élec-tifs unpar unpar sessions de troissemaines, assure une place danstous les cours si l’on s’inscrit aumoinstroissemainesà l’avance.Ettous les élèvesde l’Essecdisposentdu même nombre de «points» àmiser sur les cours qu’ils souhai-tent suivre. Vous rêviez d’un par-cours à la carte? Faites vos jeux.p

SébastienDumoulin

Site

Grâceàunelargepalettedecours,

votrediplômeseraplusàmêmede

retenirl’attentiondesemployeurs

Souvent, lesinscriptionssefontenligne,àunjour

etuneheuredonnésàl’avance.Premierarrivé,premierservi

Les coursà la cartebienencourà l’écoleDeplusenplusdeformationssupérieurespermettentdepersonnalisersoncursus

àl’extrême.Mais lesprocéduresd’inscriptionpeuvents’avérercomplexes,voireinjustes

Al’INSAdeLyon, lesélèvesingénieurssontmélomanes

Mon-ecole-postbac.frDifficiled’opterpourune filièrede formation,surtoutquand, à 18ans,onvous répèteque celaaurades conséquencessur toutevotre carrière.Unétudiant qui a bienconnu les affres del’orientationmet à ladispositiondes lycéensindécisun systèmequiaide à choisir son écoledemanagement, en fonc-tionde critèresdont levisiteurpeut déterminerl’importanceà songoût.Plusmalinqued’appren-drepar cœur les classe-mentsd’école.

UNSTUDIOD’ENREGISTREMENTdansune école d’ingénieurs?L’imageest incongrue et pour-tant: à l’INSA (Institut nationalde sciences appliquées) de Lyon,qui formedes ingénieurs en cinqans après le bac, un tel lieu estaccessible 24heures sur 24 auxétudiants ayant choisi l’optionmusique.«Vingt-quatre élèvessontadmis chaqueannée. Ils doi-ventpour cela prouver l’exerciced’un instrumentdurant cinqans,et autant en solfège», expliqueArnaudSandel, responsablede lafilièremusique-étudesà l’INSA.

Une fois leur candidatureacceptée, les étudiantsméloma-nesbénéficientde quinzeheuresde cours par ande l’instrumentde leur choix, auxquelles s’ajou-tent trenteheurespar and’ensei-gnement théoriqueportant surle jazz, le chant électroacousti-que et l’analysemusicale. Ils nesontpas sanctionnéspar desnotes sur la partie instrumenta-le,mais les cours théoriques sontconsidérés commeuneoption etfont l’objet d’évaluations.

«Besoind’ouverture»«Les filières artistiques à l’IN-

SA – il en existe aussi en danse,en arts ou en théâtre – ont étémises en place pour répondre àl’indispensable besoin d’ouvertu-re de nos élèves,mais nous som-mes très clairs avec eux dès ledépart : il ne s’agit en aucun casd’un double cursus,préciseArnaudSandel.D’ailleurs, surleur diplôme, il n’en est pas faitétat. Ils sont avant tout ingé-nieurs, et si nous nous aperce-vons que la pratique de lamusi-

que se fait aux dépens des ensei-gnements principaux, nous pou-vons prendre la décision d’ymet-tre fin.» Selon lui, loin de démo-tiver les étudiants, l’aspectoptionnel de la filière lui confè-re une dimension de liberté: «Ilsvoient cela commeun espace derespirationdans unparcoursacadémique assez intense.»

Endernière année à l’INSA,NoémieAndré ne regrette pasune seconded’avoir choisi cetteoption. Fille demusiciens et vio-loncelliste, elle a apprécié de nepas devoirmettre sa passionentre parenthèsespendant sesétudes. «Bien sûr, on se retrouveavec des étudiants dont le niveaumusical est assez hétérogène,mais ce n’est pas très important,témoigne-t-elle. Il y a euunevraie cohésion dansmapromo,d’autant plus que la premièreannéenous étions regroupésdans lamême classe. Surtout,au-delà des cours pratiques etthéoriques, la filièremusiquenous donne l’occasiond’organi-ser des concerts, de participer àdes projetsmusicaux pour lecompte de collectivités…»

Autantde compétencesqueNoémie compte valoriser lors desa prochaine recherched’emploi.«Je n’ai aucunement l’intentiondedevenirmusicienneprofession-nelle. Jeme sens ingénieure avanttout.Mais il est possiblede l’êtretout en étant aussi violoncelliste.Je pense quepour un employeur,voir qu’un jeunea été capable decet investissement sur le long ter-me, en plus de ses études, repré-sente forcémentunatout.»p

Caroline Franc

70123Jeudi 15 novembre 2012

Page 8: Prépa AUX CONCOURS à Paris, l'Expert des écoles post-bac · 2019. 12. 2. · !*4)37,9- 1 5# /#,2*/ #3 "/8&#-vf fyrvlyvf scm[rlvf fv ukle clv io[yv w[lf o=vmiokr wc evmif w=[iigvlerf

u n i v e r s i t é s& g r a n d e s é c o l e s Enseignements

Mener de frontun cursus d’in-génieur et uneformation demanagement,c’est désormais

possible. Ces dernières années, deplus en plus de grandes écoles ontouvert des parcours conjointsmenant à un double diplôme. Undéfide taillepour lesétudiantsquichoisissentcetteformule,leprinci-pe consistant à suivre, en quatreans, la quasi-intégralité des coursdans les deux écoles partenaires.

«Le fait d’avoir des profils dotésd’unedouble compétencen’estpas

récent.Nousaccueillonsdepuistou-jours des ingénieurs en admissionsur titre.Cequi estnouveau, c’est lasimultanéitédecesparcourset leurréciprocité», explique FrançoiseRey, directrice générale adjointede l’Essec, qui a mis en place en2010 un diplôme conjoint avecCentrale Paris. « Il ne s’agit pasd’un parcours tubulaire, une écoleaprès l’autre,maisbiend’uncursusconstruit de façon à favoriser lespasserelles entre les deux établisse-ments», ajoute-t-elle.

Même volonté à l’ESCP Europe,quicollaboreavecSupélec.Leprin-cipe : les élèves de chaque écoleeffectuent leur première annéedans leurmaisonmère, et les étu-diants en management suiventdes cours de remise à niveau en

sciences dures. La deuxièmeannée, les unspartent à Supélec etles autres à l’ESCP. Durant les troi-sièmeetquatrièmeannées, lescur-sus se croisent pour que « les étu-diants aient suivi, à la fin, 90%descours des deux écoles », insisteClaudineBertin, directrice dupro-gramme grande école de l’ESCP

Europe, pour qui « il ne s’agit enaucun cas d’avoir deux diplômesau rabais, mais bien d’être aumêmeniveau en ingénierie que lesélèves de Supélec et en manage-ment que ceuxde l’ESCP.»

Discoursidentiqueducôtéd’Au-dencia Nantes, école de manage-ment qui, dans sa logique de rap-

prochement avec l’Ecole centraledeNantes,aélaboréunedoublefor-mation et accueille environ 70 élè-ves ingénieurs chaqueannée.«Pasquestion de proposer, comme celapeutêtrelecasdansd’autresdisposi-tifs, un diplôme d’ingénieur qui neseraitspécialiséqu’ensystèmesd’in-formation, glisse Jean Charroin,

directeurd’Audencia.Laformationd’ingénieurgénéralisteestindispen-sable pour être bénéfique dans lecadred’undoublediplôme.»

Touslesresponsablesdecespro-grammes s’accordent sur unpoint: si seuleuneminoritéd’étu-diants sont concernés, cette«hybridation des compétences»,selon les termes de Françoise Rey,aunimpactsurl’ensembledespro-motions.«Quece soit à l’EssecouàSupélec, les étudiants sont complè-tement intégrés. Ils travaillent surdes projets avec leurs homologueset s’enrichissent lesuns les autres»,assure-t-elle.

«Les grilles de décodage ne sontpas lesmêmes.Cemélangefavoriseune plasticité intellectuelle extrê-mement bénéfique», renchéritJeanCharroin. Ilajoutequelesrela-tionsd’Audencia avec les entrepri-sesenontétéchangées:«Jusqu’ici,les études de cas étaient concen-trées sur des thématiques relevantdu commercial ou de la finance.Avec l’arrivée de ces élèves ingé-nieurs,nousavons faitévoluercela,enproposantaussidesprojetscom-portantunedimensionplustechni-que. Ce qui nous a amené à tisserdesliensavecd’autrestypesd’entre-prises, spécialisées dans l’énergieou les biotechnologies.»

«Ces doubles diplômes répon-dent à une demande des entrepri-ses, assure encore Jean Charroin.Ellesontbesoinderecruescapablesd’être à la fois compétentes techni-quement, de comprendre le fonc-tionnementd’unproduitetdemet-tre en place une stratégie de com-mercialisation de ce produit. »FrançoiseRey confirmecet intérêtdes sociétés, qui ont «immédiate-ment cherché à recruter en stageles jeunes de l’Essec qui venaientd’arriver à Centrale».

Attention, ce type de dispositifne convient pas à n’importe quelétudiant. Les jeunes manageursdoivent être dotés d’un niveau demathématiques et de physiquesuffisant.«Il faut surtoutqu’il yaitde part et d’autre une véritablemotivation. La charge de travailest plus lourde que dans le cadre

d’un cursus simple. Surtout, tout lemonde n’aspire pas à jouer sur lesdeux tableaux, ça ne peut pas êtregénéralisé. Il faut qu’il y ait un vraiprojet», estimeClaudineBertin.

C’était le cas pour FrançoisRuty,quia faitpartiede lapremiè-re double promotion Essec-Cen-trale, et qui sera diplômé en 2013.« J’ai toujours su que je voulaiscréer mon entreprise, c’est ce quim’a fait choisir l’Essec, avance-t-il.Mais j’avais également une pas-sion pour les nouvelles technolo-gies et l’aéronautique. J’ai immé-diatementsautésurcetteopportu-nité de pouvoir joindre manage-ment et sciences dures.»

Le bilan est pour l’instant posi-tif : « J’ai vraiment expérimentédeuxtypesdepédagogiedifférents.Onn’enseignepaslaphysiquecom-mel’économie.J’aisurtoutl’impres-siond’avoir aujourd’huiune visionen 3D, ce qui va m’être très utilepour finaliser mon projet de créa-tion d’entreprise, estime-t-il,admettanttoutefoisqu’encequi leconcerne, s’il sera bientôt coifféd’une double casquette, c’est celled’entrepreneurqui l’emporte!»p

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NouveauvenuaupaysdesdoublesdiplômesTélécomécole demanage-ment (Evry) et l’Esigelec(Rouen) créentundoublediplômepour la rentrée2013. Ce cursus enquatreanspermettra auxétudiantsde l’écoled’ingé-nieurs généralisterouennaisede compléterleurdiplômede find’étudesavecunequalificationenétudes supérieuresdegestion (niveaumaster).

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La rédaction du Monde n’a pas participé à la réalisation de cette page

Depuis 2008, selon l’Apec, lesvolumes de recrutements se sontralentis et l’insertion des jeunesdiplômés bac+ 5 en commercegestion s’est avérée plus tendue. Lesdiplômésde l’ESSECont-ils subi lescontrecoups de cette tendance ?Malgré la crise, nous poursui-vons notre progression, avec untaux d’emploi très satisfaisantpour nos diplômés. 64 % d’entreeux trouvent un emploi avant lasortie de l’école et 4 mois aprèsl’obtention du diplôme, cechiffre atteint les 93% ! Mêmetendance du côté de la rémuné-ration puisque le salaire moyenà l’embauche a progressé pouratteindre plus de 52000 euros.De vrais motifs de satisfaction.A noter que 70 % des apprentisreçoivent une offre d’emploi àl’issue de leur apprentissage,témoignage de l’importance del’apprentissage dans l’insertionprofessionnelle et auprès desentreprises.

Les effets de la crise n’atteignentpas l’ESSEC ?Certainssecteurssontaujourd’huimoins friands de diplômés etface à ces changements, nousavons notamment étoffé notre« career services », renforcénotre tutorat et notre programme« Talents et compétences » afind’aider nos étudiants à mieux seconnaître et donc à mieuxpréparer leur insertion dès lapremière année.

L’ESSEC était donc armé pourrendre ses étudiants compétitifs aucœur d’une conjoncture difficile ?Tout à fait ! Nous n’avons pasattendu la crise pour mettrel’entreprise au cœur de notrepédagogie. Aujourd’hui, nousproposons les périodes en entre-prise les plus longues parmi lesécoles demanagement.Nous avonségalement multiplié les chairesde référence avec des grandes en-treprises comme LVMH, KPMG,Orange, Poste Immo, L’Oreal,.

EDF, … par exemple… etdeveloppé une pédagogie parprojets, qui amène des groupesd’étudiants à travailler sur desproduits ou à développer desbusiness models confiés par lesentreprises (Création deProduitsInnovants, Asian Strategy Pro-jects…).Cette proximité avec lemonde professionnel est unedes clés de notre réussite.Il faut aussi se souvenirqu’en étant la première grandeécole à proposer l’apprentissage,l’ESSEC a prouvé très tôtqu’elle ne se focalisait pas sur le« tout académique ».

Quelles sont les autres plus-valuesdu cursus de l’ESSEC ?Nous sommes très attachés audéveloppement de la créativitéchez nos étudiants. Le mondeéconomique est en mutationpermanente et le bon managerest toujours celui qui sait anticiperles mutations. Regardez les évo-lutions qu’ont connues des sociétéscomme Danone, SchneiderElectric ou Saint-Gobain par

rapport à leur métier d’origine.Pour évoluer avec succès, cessociétés se sont appuyées surdes hommes agiles, capablesd’inventer. C’est ce sens del’inventivité que nous voulonsdévelopper chez nos étudiants.Pour y parvenir nous organisonsdès le début du cycle master leséminaire « Imagination week »au cours duquel des étudiantsissus de filières très différentes(Ecoles d’ingénieurs, IEP,Droit..) cogitent sur un thèmed’anticipation comme « Quellemondialisation en 2030 ? ».Ainsi, nous entendons les fairesortir des sentiers battus, nourrirleur agilité et développer desqualités qui leur permettrontplus tard d’explorer des voiesinexploitées dans l’entreprise.

Les célèbres parcours à la carte del’ESSEC sont-ils toujours aussidéterminants pour assurer l’avenirde vos étudiants ?« Pourquoi fais-je ce choix ? »« A quoi ces cours m’amène-ront-ils ? » L’organisation des

études à l’ESSEC permet lesexpérimentations, les recherches,les erreurs d’aiguillage. Lesétudes sont le timing parfaitpour chercher sa voie. « Changerde route » pendant son cursusreste le meilleur remède pour nepas se tromper à l’arrivée.Ce qu’il faut retenir de cesparcours à la carte, au-delà ducatalogue très complet de coursproposés, c’est la notion de« flexibilité » ! En construisantchaque étape de son parcours àl’aide d’un tuteur, on est amenéà être en permanence en éveil, àse poser la question du sens deses choix.

La dimension internationale del’ESSEC, est-elle également unexcellent « contre feu » face à uneconjoncture économique difficile ?Depuis le début de la crise, nousavons constaté une nette pro-gression des débuts de carrièresà l’international. Aujourd’huiplus de 23% de nos diplôméstravaillent à l’étranger avec unetendance de plus en plusmarquée vers l’Asie. En s’instal-lant à Singapour, notre école afaitunchoixcourageuxetefficacepour permettre aux étudiants defaire des cursus dans cette zonedu monde. De plus, nos élèvespassent en moyenne 12 mois àl’étranger et 84 % font un stagehors de nos frontières. Cela ouvresingulièrement les horizonsprofessionnels de nos diplômés.

Les bons classements dans la presseinternationale, vous confortent-ilsdans votre stratégie ?Au-delà de notre 5ème place obte-nue dans le classement mondialduFinancial Times, ce qu’il fautretenir, c’est la très bonne repré-sentation des écoles françaisesdans ce classement.Cela prouvela très grande efficacité dumodèle des grandes écolesfrançaises dans une époque et uneconjoncture des plus difficiles.

COMMUNIQUÉ

ESSEC : les solutions d’unegrande école face à la criseCrise oblige, les offres d’emploi cadres se font plus rares etles salaires de départ sont en moyenne moins élevés.Comment, alors, maintenir et même améliorer le taux et leniveau d’insertion de ses diplômés ? C’est le challenge quel’ESSEC, l’une des plus prestigieuses écoles de Manage-ment au monde, est en train de relever avec succès, malgréle ralentissement économique. Les réponses de FrançoiseRey, directrice du programme grande école.

« Un jour, je suis au Sri Lanka pour faire passer desentretiens à 35 candidats dans la journée, le len-demain je suis aux Emirats pour m’occuper de laformation des futurs collaborateurs ! Je suis trèsloin du métro boulot dodo ! » Diplômé de l’ESSECen 2012, Ludovic vit un début de carrière enversion accélérée : « j’ai rejoint Saverglass, le lea-der mondial du design et de la fabrication de bou-teilles en verre haut-de-gamme, (ndlr le cham-pagne Cristal Roderer, la vodka Grey Goose).J’ai été envoyé directement en mission à Ras alKhaimah (l’un des 7 Emirats, près de Dubaï) poursuivre la construction d’une nouvelle usine, etêtre le représentant local du Project Manager. » Unprojet d’envergure pour un jeune diplômé qui a

fait ses armes au Bureau Des Elèves de l’ESSEC entant que Secrétaire Général en charge d’1 milliond’euros de budget. « J’ai choisi ce premier jobparce qu’il me permettait d’avoir une visiond’ensemble d’un projet industriel de grande am-pleur. Pouvoir à mon âge gérer un projet de 75M€ d’investissement tout en étant impliqué demanière très opérationnelle dans des tâchesaussi différentes que le raccordement télécom,la gestion de la trésorerie, les campagnes de re-crutement des 180 futurs collaborateurs en Inde,au Sri Lanka ou aux Philippines...c’est excitant. »S’il avait choisi l’ESSEC pour sa réputation, c’est laliberté offerte dans la construction de son cursusqui a conquis Ludovic durant ses études :

« L’école nous met face à nos responsabilités,nous impose à faire des choix, à apprendre à noustromper aussi. Moi, j’ai choisi par exemple desuivre un MBA à Buenos Aires, et en France j’avaisopté pour la chaire en Entrepreneuriat Social.Cette Chaire m’a convaincu d’essayer d’inscrireune forte dimension sociale dans mon activité pro-fessionnelle future. ». Une dimension qui confère auxdiplômés une plus-value au moment des recrute-ments : « Le diplôme de l’ESSEC est très appréciédes employeurs, et l’arme absolue est d’avoir pudécouvrir différentes voies, à travers les cours etles stages… pour finalement faire son choix, êtredéterminé, et donc motivé et efficace ! »

Portrait de diplômé : Ludovic de Gromard, chef de projet adjoint pour Saverglass à Dubaï

« Lors de cette rentrée 2012, leBBA ESSEC a encore battu desrecords d’attractivité! Nous avonsaccueilli près de 220 nouveauxintégrés en 1ère année tout enmaintenant un niveau de sélecti-vité au concours parmi les plusélevés. Ces résultats confortentnotre programme parmi lesbac+4 les plus exigeants de lascène française et européenne. »Christian Koenig, directeurdu BBA ESSEC, ne peut ques’enorgueillir de la place pri-vilégiée détenue par sonécole parmi les écoles de Ma-nagement. « Avec la réforme duLMD, certains prédisaient la findu modèle bac+4. Mais en pro-posant un modèle alternatif avecun programme en 4 ans puis despoursuites d’études d’un an dansles plus grands Masters européens,nous proposons une « fusée àdeux étages » qui satisfait les attentesdes étudiants et du marché».En articulant son programmeautour du triptyque « qualitéacadémique » « dimensionprofessionnelle » et « interna-tionalisation des parcours »,le BBA ESSEC a savammentmis en place les conditionsdu succès : « Dès la fin dema pre-mière année au BBA, je suis partieà Pékin pour un stage de 5 moisen tant que responsable relationclientèle dans un hôtel Hilton »,raconte Déborah étudianteen 3ème année, « Puis plus tarddans mon cursus, je suis partieen Corée du Sud pour mon premieréchange universitaire à l’étranger.Et ce n’est pas fini, en 4ème annéeje repartirai un an en échange enCorée du Sud et j’espère effectuerun stage au sein d’une grandeentreprise coréenne à Séoul. »De telles trajectoires interna-tionales sont légions dans lescursus des étudiants inscritsau BBA : au minimum chaqueélève doit vivre au moinsdeux expatriations durant ces4 années. Désormais, 40 étu-diantsduprogramme pourrontmême bénéficier du campusde Singapour de l’ESSECpour un séjour académique.Loin d’assoir exclusivementson succès sur ses atouts in-ternationaux, le BBA ESSECentend sans cesse se renouveleret innover pédagogiquement.« Nous souhaitons coller au plusprès des attentes des entreprises »,

explique Christian Koenig« C’est pour cela que nous avonscréé de nouveaux enseignementsd’approfondissement en finance,marketing, ou encore en dévelop-pement durable. Mais noussommes allés plus loin en créantdes cours pour aider les étudiantsà appréhender les différents envi-ronnements de la gestion ».C’est en suivant cette logiqueque furent créés des cours de« Business culture andsociety », « mondialisation etdiversité », ou encore « mana-gement du chef d’orchestre »…qui, en complément des dis-ciplines techniques, offrentaux étudiants un regard surle monde contemporain, etles moyens d’acquérir unevéritable culture managériale.Toujours dans un souci de« coller » au plus près desgrands enjeux de société, leBBA propose à ses étudiantsde passer un mois au seind’organismes sociaux commele Samu Social, EMMAÜSou une ONG : « j’ai effectué unstage bénévole d’un mois au seind’un centre EPIDE à Autrans.Ces centres s’occupent de l’inser-tion de jeunes en très grand échecscolaire, explique Déborah« J’ai eu la chance de participerà des cours d’alphabétisation.Cela m’a permis d’ouvrir davan-tage mes horizons sur le mondequi m’entoure ».

C’est donc particulièrementarmés que les diplômés duBBA arrivent sur le marchédu travail : « il ne faut pas ou-blier que nos étudiants multiplientles expériences en entreprise, rap-pelle Christian Koenig, « sanscompter qu’au même titre quel’ESSEC, le BBA propose la pos-sibilité de suivre leur cursus enapprentissage. » A l’issue desquatre ans, les opportunitéss’avèrent variées en termesd’insertion et de poursuitesd’études comme en conclueTelman diplômé en 2012 :« Enrichissant, épanouissant, etprofessionnalisant sur tous lesplans, le BBA a été un réel trem-plin pour la suite de mesétudesqueje poursuis aujourd’hui en MSc inManagement au sein duprogramme Grande École del’ESSEC afin de de me spéciali-ser en project finance. »

BBA ESSEC :La Success story d’un Bachelorpas comme les autres

Se faire un nom ! Tel est le défi relevé par leBachelor de l’ESSEC. Au sens premier duterme tout d’abord, avec le passage réussi dela marque EPSCI à celle plus explicite deBBA ESSEC. Au sens large du terme, enfin,par l’attractivité grandissante d’un programmequi attire les candidats les plus exigeants et lesconduit à des carrières prestigieuses.

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Quepensent les recruteurs et res-ponsables des ressourceshumaines des diplômés d’éco-les d’ingénieurs? Leur deman-de-t-on des compétences plus

larges? Sont-ils correctement préparéspour les postes qu’ils s’apprêtent à occu-per ? Nous avons demandé leur avis àMarianneLaigneau,directricedesressour-ces humaines d’EDF, et à Fabienne Delor-me, consultante dans le cabinet de chas-seurs de têtes CTPartners.

C’est l’occasion de constater que le cli-ché de l’ingénieur plongé dans sescalculs et déconnecté du monde a bienvécu.«Lagénérationquiarrive sur lemar-ché du travail est très différente [de celle]d’il y a quinze ou vingt ans, observeFabienne Delorme. Les jeunes ingénieursn’échappent pas à cette tendance. Ils neressemblent plus au stéréotype d’avant,de premier de la classe un peu tropsérieux. Ils ont vraiment intégré différen-tes façons de travailler.»

Le fait d’avoir désormais presque sys-tématiquement effectué un séjour àl’étranger leur donne «une ouverture surle monde qui n’existait pas avant »,constate Fabienne Delorme. MarianneLaigneaurelèveaussi«uneforteappéten-ce pour l’international», nourrie par descursus qui ont eux-mêmes su gommerles frontières.

Conséquence: une tendance à s’orien-ter vers desmétiers dépassant le cadre deleurs strictes compétences techniques,tels que le conseil, la banqueou leprivateequity (capital-investissement), selonFabienne Delorme, pour qui ce n’est pasforcément une mauvaise chose : «Voirpartir dans ces secteurs une grandepartie

des promotions de Polytechnique, de Cen-trale ou des Mines a donné d’une certainemanière leurs chances à des écoles jouis-sant d’une moins grande notoriété, quifont office de viviers pour l’industrie,délaissée par les autres.»

Ce désamour pour l’industrie, Marian-ne Laigneau ne le constate pas en ce quiconcerne EDF, entreprise récemmentadoubée «préférée des diplômés d’écolesd’ingénieurs». «Il est vrai que, pendant untemps, les ingénieursontnourriun certainintérêtpourleconseilou lafinance,admet-elle,maisnous observonsactuellementun

retour en grâce de l’industrie.» Pour 2013,EDF prévoit de recruter 1600 ingénieurs,et devrait y parvenir sans difficulté. Pour6000postesouverts,plusde340000can-didatures sont reçues.

«Nousobservonsunepénuriedans cer-taines spécialités un peu pointues, com-me le génie civil ou le génie électrique.Pour le nucléaire, la difficulté est autrecar il existepeude formations», soulignenéanmoins Marianne Laigneau, ajou-tant qu’EDF a créé avec plusieurs écolesun master en ingénierie nucléaire pourpallier cemanque.

Si une solide formation technique estun préalable obligé au recrutement,

MarianneLaigneaupointeaussi lanéces-sité «d’une attirance pour le manage-ment, la communication, le relationnelavec ses équipes». «Etre excellent techni-quementne suffit plus», résume-t-elle. Siles écoles, selon elle, ont compris cetteévolution en proposant notamment desdoubles diplômes d’ingénieur et demanager, ou en intégrant des cours en lamatière dans leurs cursus, cela reste unpoint sur lequel «elles doivent continuerà travailler».

« Il faut bien intégrer que dans uneentreprise comme la nôtre, les ingénieursne restent pas des experts techniques trèslongtemps : ils sont très vite amenés àoccuper des postes de responsables. Lesécolesd’ingénieursdoiventdoncsemettredans la perspective de former aussi desmanageurs, capables de comprendre unedimension stratégique, de s’intéresser àleurscollaborateurs,desavoir lesguideretd’impulser une vision», insiste MarianneLaigneau. «C’est déjà le cas, mais il fautaller toujours plus loin. On attend d’euxqu’ils sachent prioriser les choses, qu’ilssoient dotés d’un esprit critique et d’unecapacitéderemiseenquestion.C’est indis-pensable pour évoluer.»

Quantauprestige de l’établissement, ilcompteencoredanscertainesentreprisesdemeurées très corporatistes, «mais cequi prime aujourd’hui c’est le parcours»,souligne FabienneDelorme. «Il faut vrai-ment qu’ils comprennent ceci : que c’estformidable d’avoir fait une bonne école,mais que ce qui compte, c’est le chemin devie.»Mêmeconstatdu côté d’EDF: «Nousne raisonnonspas en termesd’écolesmaisbien de compétences.»p

Caroline Franc

«Onattenddesingénieursqu’ilssachentprioriser

leschoses,unespritcritiqueetunecapacitéderemise

enquestion»Marianne Laigneau

directrice des ressources humaines d’EDF

Unparticipant au concours de robots Robafis, ennovembre 2009,à l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace de Toulouse.

ALEXANDRE GELEBART/REA

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Produire un chef-d’œuvre,c’estbien, savoir levendre,c’estmieux. D’autant plusqueles jeunesartistesveu-

lent aujourd’hui devenir leur pro-prepatronetposséder leuraffaire.De nombreuses écoles d’art com-mencent à comprendre l’impor-tance d’enseigner, entre autresarts, celuide lacréationd’entrepri-se, et permettent à leurs étudiantsd’en maîtriser au mieux lesaspects juridiques, financiers ethumains.

« Etre créatif ne suffit plus, ilfaut concrétiser ses idées et c’estla vocation de nos écoles que depasser de l’idée auprojet, puis à laréalisation et à l’exploitation»,résume Christian Guellerin,directeur de l’Ecole de design deNantes Atlantique et présidentde Cumulus, un groupementinternational d’établissementsd’enseignement supérieur enarts, design etmédias, qui fédère165écoles et universités.

Un tiers des 112000étudiantsenartsdupaysviventdanslacapi-tale, qui héberge les principalesécoles d’arts appliqués, dont lesplus prestigieuses sont souventpubliques, telles Boulle (design etmétiers d’arts), Duperré (design,mode et création), Estienne (gra-phisme), EnsaamaOlivier-de-Ser-res (design et graphisme), l’Ensad(Ecole nationale supérieure desarts décoratifs), les Gobelins (gra-phisme et animation) ou encorel’Ensci-LesAteliers (Ecolenationa-le supérieure de création indus-trielle).Plusieursécolesprivéessehissent également aux meilleu-res places, comme l’école Camon-do (architecture intérieure), leStrateCollège (designd’objets) ouencore l’établissement Pennin-ghen (graphisme).

La mutation vers l’entrepre-neuriat des écoles d’arts, qu’el-les soient publiques ou privées,est récente. Et, pour certaines,encore timide. Mais la directionest prise, et même les Beaux-Arts s’y mettent.

«On nous a longtemps repro-chédenepasdélivrer cette forma-tion professionnalisante,mais ona changé d’époque, les tabousidéologiques sont tombés et nos41écolesabordentces thèmes juri-diques et économiques avec desmodules spécifiques », affirmeEmmanuel Tibloux, directeur del’Ecole des beaux-arts de Lyon etde l’Association nationale desdirecteursd’écolesd’art, qui ajou-te : « Les étudiants sont deman-deurs, mais plutôt rétrospective-ment, une fois diplômés etconfrontés à ces questions. » Ledéfi consiste donc à convaincreces artistes en herbe qu’un peude culture en gestion ne leur nui-

ra pas quand ils deviendrontentrepreneurs.

En la matière, les efforts sontplus sensibles dans les écolesd’arts appliqués. A Camondo,outre les rencontresavecdespro-fessionnels, cet enseignementest prodigué aux élèves de cin-quième année lors d’un séminai-re de deux jours, qui aborde enmême temps les questions dudroit d’auteur, de la propriétéintellectuelle et du statut à choi-sir pour exercer la professiond’architecte d’intérieur.

« Nous travaillons avec leConseil français des architectesd’intérieur, qui peut répondre àtoutes les questions des étu-diants », se félicite Elodie Roi,chargée de la communication del’école, pour qui le programmerépond à une vraie demande desélèves : «D’après notre enquêtesur le devenir professionnel desept promotions, entre 2005 et2011, 91% de nos étudiants exer-cent une activité dans les sixmoissuivant l’obtention du diplôme,47% sont salariés, 42% indépen-dants ou auto-entrepreneurs et11% dirigent leur société. Ce quisignifie qu’une majorité d’entreeux travaillent hors salariat.»

L’Ecole supérieure d’arts et dedesign (ESAD)deReims,publique,a pour sa part préféré profiter descompétences de l’établissementvoisin, la Reims ManagementSchool, pour donner à ses étu-diants des notions juridiques etdemarketing. «Dans le design, lesgrands industriels ont tous déve-loppé un département spécifiqueet embauchent des salariés, ce quifaitque laplupartdenosétudiantsn’ont pas à se poser le problèmede

leur futur statut ou de la créationd’une entreprise», observe EricBalicki, administrateurde l’ESAD.

Dans d’autres spécialités, c’estmoins le cas. Louise, Morgane etVincent, fraîchement diplômésde l’Ecole nationale supérieuredu paysage de Versailles, se sontassociés pour créer leur agence.Ils ont pris conscience de leurrelative impréparation aumomentde choisir dans lamulti-tude de statuts possibles. «Nousavons bien eu des cours, plutôtjuridiques, sur différents aspectsdumétier, comme les appels d’of-fres publics et la responsabilité

professionnelle,etnousavons ren-contré de nombreux profession-nels au cours de ces quatre ansd’études, mais tant que l’on n’estpas confrontéauproblème, on estpeu attentif à ces questions »,remarque Louise.

«Nous nous sommes renducompte que nos étudiantsn’étaient pas assez préparés à sevendre et avons renforcé l’ensei-gnementdes aspects juridiques etfinanciers du métier, en créant,dès 2010, un double diplôme avecl’Ecole supérieure de commercede Grenoble et un module d’unsemestre consacré à l’entrepre-neuriat dispensé par l’Ecole supé-

rieure de commerce Paris Europe(ESCP)», raconte Sébastien Kunz,responsable de la communica-tion du Strate Collège.

Pour les quatre écoles d’artsappliquésquidépendentde laVil-le de Paris (Boulle, Estienne, Oli-vier-de-SerresetDuperré), le pro-grammeinclutdescoursd’écono-mie et de gestion, au même titreque l’anglais et les mathémati-ques. « La création ou la reprised’entreprise sont fondamentalespour les artisans d’art que nousformons, autant que les thèmesdepropriété intellectuelle»,obser-ve Christophe Hespel, proviseurde l’école Boulle.

Ensci-Les Ateliers, sélective(40admis sur800candidats), for-meses étudiantsàdialogueravecdes ingénieurs et des responsa-bles du marketing ou des finan-ces. « Les étudiants nous récla-ment une formation à la créationd’entreprise et nous avons enga-gé une refonte des programmesdans ce sens, en choisissantplutôtla forme des séminaires intensifspour nos élèves de dernièreannée, avec la possibilité de sui-vre, pendant un semestre à tempsplein, un cursus “entrepreneu-riat”, “management du design”ou “marketing innovation” àl’ESCP Europe», assure Olivier

Hirt, responsable des enseigne-ments à l’Ensci.

L’ambition de la prestigieuseécole ne s’arrête pas là. «Nousréfléchissons aussi à la création,avec l’université Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie et le CNRS, d’unesociété d’accélération du trans-fert de technologies, à l’image del’incubateur du Royal College ofArts, à Londres», annonceOlivierHirt. De son côté, l’Ecole nationa-le supérieure d’architecture deNantes ouvre un incubateur avecl’Ecole des mines de la ville. Lesfuturs artistes seront bientôt,aussi, des businessmen. p

IsabelleRey-Lefebvre

LesBeaux-Arts formentaussidesbusinessmen

Pourrépondreàlademandedeleurpublic,quiaspiredeplusenplusàlacréationd’entreprise,lesformationsartistiquescréentdescoursdedroit,definanceoudemarketing

«Nosétudiantsn’étaientpasassezpréparésàsevendre»

Sébastien Kunzresponsable de la communication

du Strate Collège

Arts

Peud’élusEnviron 112000 étudiants sont inscrits dans plusde600établissementsdispensantdes formationsartistiqueset culturelles. Les effectifsn’ont augmen-té quede 2%endix ans,mais la sélectivité à l’entréede la plupart de ces cursus s’est beaucoupaccrue.

Des formationspost-bacLes écoles d’arts appliqués sont accessibles auxbacheliers. Certainesproposentunbaccalauréatoptionarts appliqués. Elles délivrentdifférentsdiplômesdubac +2 au bac+5. Les plus courantssont le diplômedesmétiers d’arts (DMA), le brevetde technicien supérieur (BTS), le diplôme supérieurd’arts appliqués (DSAA), le diplôme d’enseigne-ment supérieur des arts et techniques (DESAT) etla licenceprofessionnelle (LP).

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u n i v e r s i t é s& g r a n d e s é c o l e s Enseignements

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•Créditphoto:Corbis

Dans le quartier de la Bastille,à Paris, un bel immeuble dela fin XIXe abrite dix-huitartistes. Diplômés d’écolesd’art, de mode et de design,parfois autodidactes, ils

sont accueillis dans l’incubateur desmétiers de création des Ateliers de Paris,unservicedelaVille. Ensolo,duooucollec-tif, ils créentoudéveloppent leur entrepri-

se.«Lesécoles, lemilieuprofessionnelet lesélus constataient qu’il y avait un gouffreentre la vie étudiante et la vie profession-nelle, souligneFrançoise Seince, directricede l’incubateur. D’où l’idée de créer, en2005, un lieude conseil et de ressources.»

Depuis, une soixantaine de porteursde projets ont profité de ces services,soit un atelier de 10 à 30 mètres carrésou un bureau au sein d’un open space

pendant un an à 150 euros par mois, letout complété par huit rendez-vous à lacarte avec des consultants en gestion,communication, droit… Et un nombreillimité de rencontres avec l’équipe desAteliers. «Nous répondons à leurs ques-tions sur les devis, les factures, nous leur

apprenons à monter et à solliciter unréseau», illustreMmeSeince.

Souvent diplômés d’écoles prestigieu-ses–Duperré,Artsdéco, Ensci (céramiqueindustrielle), Boulle, Ensaama-Olivier deSerres… –, les «résidents», comme on lesappelle ici, passent habituellement parunepetite expérience salariée avantde seconfronter aux affres de la création d’en-treprise, à laquelle ilsne sontpas toujourspréparés, ou si peu. «Avant, nous étionsquatre autoentrepreneurs qui tra-vaillaient chacun chez soi. Depuis un an,nous partageons un espace, et nous noussommes structurés en SAS, ce qui nousrend plus crédibles face à nos clients»,expliqueEstherBacot. «Nous échangeonsavec d’autres créateurs, nous avonsmêmepuexposer», ajoute Coralie Frick.

Lesdeuxjeunesfemmesde27et29ans,membres du collectif Unqui Designers,estiment avoir bien progressé en un an.«On a toujours des hésitations quand onest à son compte.Mais ici, les conseils sontdonnés par des experts, avec des réponsesquotidiennes à nos questions», détailleJanaïna Milheiro, designer textile, dansson atelier parsemé de plumes, matériauessentiel dans son travail en cours.

Si les incubateurs sont déjà bienimplantés en écoles d’ingénieurs et decommerce, le concept est encore peuappliqué aux métiers de la création.

Dans la Marne, l’ESAD (Ecole supérieured’art et de design) de Reims en a créé unl’andernier, et lesAteliersdeParis ouvri-ront leur deuxième incubateur enmars2013 dans les locaux du lycée pro-fessionnel des métiers de l’ameuble-ment, rattachéà l’écoleBoulle. Lenouvelespace de 400 mètres carrés accueillera21 postes de travail.

«Cela permet de bénéficier d’un lieupeu coûteux à Paris et d’un accompagne-ment. C’est une vraie solution pour lescréateurs», estime Pauline Deltour, desi-gner résidente. Les projets d’aménage-ment d’espace qui tapissaient les mursde l’atelier-bureau qu’elle partage avecune autre designer, Anne-Laure Gautier,ont rejoint les cartons, car elles vont pro-chainement quitter les lieux, commeleurs collègues, pour faire place à la nou-velle promotion. Avec un peu de tristes-se,mais sans regret : «Cette année nous afait prendre confiance en nous, glisseAnne-Laure Gautier, nous avons trouvéde nouveaux locaux. Et puis nous savonsqu’ici la porte sera toujours ouverte.»p

CoralieDonas

Soutien

«Onatoujoursdeshésitationsquandonestàsoncompte.Ici lesconseilssontdonnés

pardesexperts,avecdesréponsesquotidiennes

ànosquestions»JanaïnaMilheirodesigner textile

Desmétiers à tisser à l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs (Ensad) de Paris.STEPHAN ZAUBITZER/PICTURETANK

Design,mode, textile: Paris couveles entreprisesde jeunes créatifs

L’incubateurdesmétiersdecréationdesAteliersdeParisadéjàaccompagnélespremierspasd’unesoixantainedesociétés.Bienconnudanslesécolesdecommerceetd’ingénieurs, leconceptapparaîtdanslesmétiersdel’art

AchacunsonincubateurCes structuresd’accompagne-ment aux jeunes entreprisespeuventdépendredes villes,commec’est le cas à Paris,maisaussi des régions, commedansle Limousinou enFranche-Comté.Une trentained’incuba-teurs se consacrent à l’innova-tionet ont été crééspar desuni-versités oudes organismesderecherche, dans le cadre d’unappel à projets duministère dela recherche. Plusieurs écolesd’ingénieurs et de commerceontmis enplace leurspropresdispositifspour accompagnerlesprojets de leurs jeunesdiplô-mésouanciens élèves.

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Enseignements u n i v e r s i t é s& g r a n d e s é c o l e s

Etudiant et junior-entrepre-neur, c’est la double vie de17600 étudiants. Ils sontdans160écolesetuniversi-

tés et leurs junior-entrepri-sessont des associations étudian-tes qui proposent des prestationsaux sociétés. Elles produisent desétudes de marché et de faisabili-té,développentdes sites Internet,peuvent aussi intervenir dansdes secteurs comme la chimie oul’urbanisme.En tout,unequaran-taine de domaines de compéten-ces sont référencés.

Le mouvement des junior-entreprises a démarré en 1969,mais connaît un essor marquéces dernières années. En un an, lechiffre d’affaires des associa-tions, regroupées au sein de laConfédération nationale desjunior-entreprises (CNJE), a grim-pé de 7,2 à 8millions d’euros, lenombre de clients est passé de2400 à 2800, et une dizaine denouvelles structures ont étécréées. La CNJE amis enplace unedémarched’audit et unprogram-me de formation des administra-teurs pour les associations qui la

rejoignent. En 2010, elle a bénéfi-ciédusoutienfinancierduminis-tère de l’enseignement supérieurdans le cadre du Plan étudiantsentrepreneurs, pour promouvoirle conceptauprèsdesuniversités.«A part Dauphine et Sciences Po,très tôt engagées dans le mouve-ment, elles étaient peu représen-tées. Or l’envie d’entreprendre estprésente chez nombre d’étu-diants », constate VictoireMigeot, présidentede laCNJE, quisouhaiterait que le concept s’im-plante dans chaque établisse-ment d’enseignement supérieur.

La Confédération comptedésormais quarante universités.Les clients des « junior », créa-teurs d’entreprise, PME ou admi-nistrations, sont attirés par lestarifs compétitifs. Il faut dire quele coût de « jour-études-homme»s’y échelonne de 80 euros à300euros. On est loin des hono-raires des auditeurs chevronnés!Pour joindre les deux bouts, lesjunior-entreprises sont favori-séesparunstatutdérogatoirequiallège leurs charges.

Le coût n’est pas le seul intérêtde confier un travail à des étu-diants. «L’élève est au courant destoutes dernières techniques danssondomaine, il apporte un regardneufauprojet», souligneFrançoisThomas, président de l’AMJE, lajunior-entreprise des Arts etMétiers Paristech. Les missionssont conduites par des chefs deprojet et examinées par un res-ponsable qualité de la junior.

Pour être validées, elles ne doi-vent pas sortir du domaine del’étudiant et présenter une plus-value pédagogique pour son par-cours. Les élèves peuvent faireappel aux ressources de leur éta-blissement–enseignantsetmaté-riel. «Un professeur ne refusejamais un conseil ou un accompa-gnement»,remarqueYassineHas-sani, trésorier de l’AMJE.

Deuxtypesd’engagementsontpossibles pour les étudiants desjuniors : administratif, à traversles postes de président, trésorierou encore secrétaire général, ouopérationnel, pour travaillerdirectement sur les missions.« J’ai rejoint la junior-entrepriseentantqu’intervenantdèsmapre-mière année d’école et l’ai indiqué

sur mon CV », relate KarlWoditsch, qui officie chez Iariss, lajuniorde l’écoled’ingénieursEnsi-sa de Mulhouse. «L’expérience ainterpellé le recruteurde l’entrepri-se où j’ai effectué mon stage l’andernier et il m’a confié une mis-sion à responsabilités.»

Autre avantage, les interve-nants sont rémunérés. Leurshonorairespeuventatteindreplu-sieurs centaines d’euros, maistombent à un rythme irrégulier.«Quelqu’unde très impliqué, dansune grosse structure, peut obtenirunboncomplément.Maisengéné-ral, ce sont eux qui deviennentadministrateurs, et donc bénévo-les»,préciseVictoireMigeot. Pourles administrateurs de junior-entreprises, l’expérience est sou-

vent perçue comme un entraîne-ment direct à la vie active. « Leparallèle est évident avec la fonc-tion de chef d’entreprise», témoi-gne Aurélien Cornic, présidentd’AMS Conseil, junior-entreprisede l’école de management BEM àBordeaux. «J’ai travaillé à l’élabo-rationde la stratégiede la junioretj’ai appris àgérermonagenda.Onest habitué à beaucoup travailleren prépa,mais on passe beaucoupd’heures sur une même matière.Là, il fautsavoir jonglerentrevingtminutes de discussion avec le vice-président et une heure de rendez-vous avec un client. » Une expé-rience déterminante pour lejeunehommede22ansenpremiè-re année demaster qui se destineà la créationd’entreprise.

«J’ai tout de suite été attiré parl’aspect professionnalisant de lajunior», raconte aussi MaximeNicco, président de Iariss et actifdepuis trois ans au sein de l’asso-ciation. Il adéveloppédescompé-tences en gestion, recrutement,négociation, a participé à la miseen place d’un réseau de junior-entreprises(avec l’Ecolesupérieu-re de chimie de Mulhouse, Scien-ces Po et l’Ecole de managementde Strasbourg) au sein d’AlsaceTech,unréseauqui fédèrequator-ze grandes écoles de la région.« J’ai pris goût aux fonctionsmanagériales», commente celuiqui, avantdevivrecetteexpérien-ce, était parti pour une carrièred’ingénieur.p

CoralieDonas

Al’Efrei,unincubateurpourlepartage, l’entraideetlerecul

Lesclientssontattirésparlestarifscompétitifs.Onestloindeshonoraires

d’auditeurschevronnés

LES TROIS FONDATEURSde Tac-Till ont trouvédes bureauxsansvraimentquitter leur école.Diplômésdepuismoins d’un ande l’école d’ingénieurs Efrei àVillejuif (Val-de-Marne), spéciali-séedans les technologiesdunumérique, ils ont gardéunpieddans leur lieu d’études.«C’est lesecret du succès de la SiliconVal-ley: les étudiantsne sont jamaisloin des créateurs d’entreprise»,souritGrégoire Lopez, 24ans,cofondateurde la société.

TacTill a rejoint l’incubateurde l’Efrei, baptisé Efrei Entrepre-neurs, il y a unpeuplusd’un an.«L’écoleaachetéunemaisonatte-nante à ses locaux il y a deux anset demi. Ainsi, les créateursnesontpas dépendants des horairesde l’établissementoudes vacan-ces scolaires»,précise XavierBouvier, référentde l’école pourl’entrepreneuriat et responsablede l’incubateur.

Pendantunan, les entreprisesincubéesbénéficientgratuite-mentdes locaux. La structureestfinancéepar l’école et enpartiepar l’AgglomérationduVal deBièvre.Avec sept autres écoles,elle fait partie des incubateursdel’enseignementsupérieur (IES).Ledispositif de l’Efrei accompa-gnenotamment les élèvesquisouhaitentse lancer avantmêmela finde leurs études.

C’est le cas des quatre étu-diantsd’Override, unprojet dedéveloppementdedrones de sur-veillance, qui a obtenuendébutd’année leprix d’excellenceduPetit Poucet, un concours decréationd’entreprise réservé auxétudiants. Tous ont rejoint lamaisonpendant leur annéedemaster1. La courde l’école sert deterrainpour les vols des prototy-pes qu’ils peaufinent dans leurbureaudupremier étage. «J’aipu consacrerdu tempsaudéve-

loppementduprojet car, cetteannée, j’ai effectuémon stagedansmapropre entreprise»,expliquePierre Schmitt, 23ans,cofondateur.Unedérogationaccordée aux incubés à condi-tionque le projet soit évolutif etentredans le cadre d’une forma-tiond’ingénieur.

Eviter les «grosses erreurs»Efrei Entrepreneursouvre aus-

si ses portes auxanciens, commeDavidMaller, 32ans, qui a tra-vaillé six ansdans la téléphonieavantde frapper à la porte de sonancienneécole avecunprojet depoker social en ligne: «L’incuba-teur nouspousse à obtenir desrésultats et nousdonne le reculque l’onn’a pas quandon restechez soi.»Régulièrement, lescréateursdes cinq sociétés héber-gées se retrouvent dans la cuisi-neou, l’été, sur la petite terrasse.«Onpartagedes idées, on s’entrai-de», indiqueElodieGodart,cofondatricede TacTill.

Ils sont conseillés parXavierBouvier et RomainDoucet, res-ponsablesdudéveloppementd’Efrei Entrepreneurs.«Nous leurévitonsdegrosses erreurs commel’endettementpersonnel, et lespoussonsunpeudans leur déve-loppement», affirmeM.Bouvier.

Les créateurs bénéficient desressources de l’école et desconseils d’anciens incubés quirepassent régulièrement. Si tou-tes les jeunes pousses ne setransforment pas en belles plan-tes, l’incubateur compte déjà debeaux succès, comme Le Site duzéro, qui propose sur Internetdes tutoriels informatiques gra-tuits. Créé parMathieuNebra, ilpeut se targuer d’attirer plus dedeuxmillions de visiteurs parmois et fédère une communau-té de 400000membres.p

C. Do.

Encoreétudiantsmaisdéjàpatrons,ils sont«junior-entrepreneurs»

Prèsde18000étudiantstravaillentpourdessociétésviadesassociationsdejunior-entreprises,dontlechiffred’affairesaaugmentéde7,2à8millionsd’eurosenunan

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u n i v e r s i t é s& g r a n d e s é c o l e s Enseignements

Duplus loinqu’elle sesouvienne,Estelle Bru-leya toujours aiméfaçonner,bricoler…A21ans, elle vientd’obte-nirundiplômedesmétiersd’art (DMA),optionébénisterie, àl’écoleBoulle, à Paris.Avec la créationde son

bureauBasaltique, conçupour les gauchers,elle est sortiemajorde sapromotion.

C’est en regardant un reportage à la télévi-sion qu’elle a appris l’existence de cet établis-sement. «Trois ans avant de l’intégrer, j’allaisaux portes ouvertes», se souvient-elle. Com-me elle se fixe pour objectif d’y entrer coûteque coûte, elle amême redoublé sa 3e. «Sij’avais été refusée en 2de, j’aurais tenté aprèsmonbac général.»

L’école Boulle lui a appris à avoir confian-ce en elle, et la ténacité. «Les professeurssont très à l’écoute, très présents lorsquenous doutons de la conception ou de la créa-tion de nos projets. Mais à nous aussi d’êtredéterminés, de défendre nos idées.» Evidem-ment, écrire sur son CV qu’elle est diplôméede l’école Boulle «est porteur». «C’est uneécole phare, surtout en ébénisterie. On nousdit souvent que les étudiants qui en sortentont la cote !»

Aujourd’hui, Estelle Bruleyprépareundiplômesupérieurd’arts appliqués, optioncréation industrielle, au lycée Jean-PerrindeMarseille. Elle espère ensuite travailler dansune agencede design.pN.Bn.

Entre JuliaMingoet laFemis, c’est une longuehistoire.Qui s’est bienterminée. En juin2012,cette jeune filleoriginai-reduPaysbasqueaétédiplôméeen image,aprèsdeux tentativesetune impasse.«AprèsunBTS imageau lycée

desArènes, à Toulouse, j’ai tenté la Femismaisje suis passée complètementà côtéduconcours. J’étais encore trop scolairealors quel’écoledemandebeaucoupde subjectivité»,explique-t-elle.

Passionnéepar l’imagedepuis l’enfance,elle décide alors de faire de la figuration.Unbonmoyende rencontrerdes équipes et tra-vailler commeassistante caméra. «Jeme suisquandmême inscriteunedeuxième fois [auconcours]. Mais j’ai trouvé du travail sur unfilm, alors je ne l’ai pas passé. Et j’ai commen-cé à douter de la pertinenced’être diplôméedela Femis.»C’est le chef opérateurdu filmsurlequel elle travaille qui l’incite fortementà seprésenter. Ce qu’elle fait en 2008. Cette fois,c’est la bonne.

Des regrets? Pas lemoindre,même si JuliaMingoprécise que, à 27 ans, elle n’a pas detravail. «C’est un pari sur l’avenir. La Femism’a apporté de l’assurance. Travailler sur denombreux films pendant la scolarité, çadécomplexe. La Femis est un accélérateur: ceque j’y ai appris, j’auraismis dix ans à l’ap-prendre sur le terrain.»p

NathalieBrafman

FélixMounier a le profildu très bonélèvequiintègreune école decommerceprestigieuse,l’ESCPEurope à Paris,sans idée précisede sonavenirprofessionnel.Commebeaucoupd’étu-diants, après deux ansintensifs, il a ressenti

«commeungouffre entre la prépa et l’école.Sur lemoment, on a l’impressiondeneplusrienapprendre.Onnenous enseignepasdessavoirs techniques, ce qui peut être déstabili-sant.Onnousapprend surtoutà être des profes-sionnels adaptables, à exprimernos idées, àprendre confiance en soi, à utiliser le réseaudesanciens. Et çamarche, puisque la transition enentreprise se fait tout naturellement».

SelonFélix, l’ouvertureà l’international estunpoint fort de ses études.«C’est lemomentoù les étudiants prennent l’air, et surtout durecul.» Lui est parti troismois auNépalmettreenplaceune coopérativedans le cadre de l’as-sociationSolidarité FranceNépal. Il y a trouvésa voie. Aujourd’hui, il poursuit un stage dechargéd’affaires auprèsdu fonds d’investisse-mentAlter Equity, qui défendune «croissanceresponsable» et une «pratique éthique desaffaires». Félix exprimeun seul regret: «L’éco-le nous formate trop. Lamajorité des étudiantschoisissent entre l’audit, la finance ou lemarke-ting. Sûrementparce qu’on est des compéti-teurs dans l’âme.Onabesoinde normes com-munespour se réévaluer entre nous.»p

Julia Zimmerlich

Actuellement en troisiè-me année de thèse dephysique à l’InstitutCurie à Paris, après unmaster 2 en physique desliquides et de lamatièremolle, Hervé Turlier estpassé par les bancs del’Ecole polytechnique de2006à 2010.

«C’est undiplômequi nous suit toute notrevie. Parfois, on aimerait s’en détacher, se concen-trer sur ce qu’on réalise après,mais il nous relieaussi à un réseau très soudé», souligne l’étu-diantde 26 ans.

La formationmilitairequimarque le débutdu cursus, ainsi que l’importancede la vie asso-ciative et du sport, contribuent à créer des lienstrès forts entre les élèves, expliqueHervé Tur-lier. Il estimeque sonparcours lui a conféré unegrande confiance en lui.

«Lorsque des anciens, souvent à la tête degrandes entreprises, nous retraçaient leurexpérience à l’occasion de conférences à l’école,ça nous donnait des ailes, l’impression que toutest possible, raconteHervé Turlier. La forma-tion dispensée nous prouve que les capacités nesont pas seulement intrinsèquesmais qu’ellesse développent à force de travail et demotiva-tion.»

HervéTurlier pensequ’il n’aurait peut-êtrepas entaméune thèse sans cette audace acquiselors de ses études, à laquelle il attribue aussi sonappétit pour les défis, qu’il assouvit enprati-quantdes sports comme l’alpinismeou lepara-chutisme.p C. Do.

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«Anousdedéfendrenos idées»EstelleBruley, 21ans, écoleBoulle

Paul Paulsenest un inconditionnel de Sciences Po. «Je suis un grand fandemonéco-le. On lui trouvedes défautsmais pourmoi, c’est le bon compromis entre lemodèleefficace des universités américaines et lemodèle libre des universités françaises.»Voilàqui est dit. «Les deuxpremières années, j’ai énormémentdéveloppéma culturegénérale et je pense que çame servira toute la vie.» En troisièmeannée, il a effectuéun stage en communicationà Tokyo, puis un échangeuniversitaire àHongkong.

A son retour, en 2009, il intègre l’Ecolede la communication (EDC) de SciencesPoet crée enparallèle sa sociétédeproduction,NinthPoleMedia. Paul est un cas atypi-que: il rêvedepuis toujours de devenirproducteur et, pendant sonannée à l’étran-ger, il a lancé la premièreweb-série interactive, «Décide-toi, Clément!». «Les cours à

l’EDC étaient ancrés dans la pratique, avec beaucoupd’études de cas. En cours deproduction, on travaillaitsur des simulationsde budgets, la recherchede financement. C’était parfait pourmoi quimontaismaboîte.Mesprofesseursm’ont ouvert leurs carnets d’adresses, et j’allais discuter avec chacundes intervenantspro-fessionnels à la fin des cours pour avoir des conseils.»

En deuxième année demaster, Paul intègre l’incubateur de Sciences Po –qui accueille une quinzainede projets de start-up par an–, décroche une bourse de l’organisme de financementOséo de20000euros, et bénéficie d’un accompagnement stratégique et juridique. Aujourd’hui, à 24ans, ilpilote seul son entreprise.p J.Zi.

«Unparisur l’avenir»JuliaMingo,27ans, laFemis

«Une transitionenentreprisenaturelle»FélixMounier, 24ans, ESCPEurope

AlexMesnil a rejoint l’Ecolenormale supérieure (ENS)deLyonen2007.«Souvent, lesélèves intègrentuneécoled’ingénieursaprès les classespréparatoires scientifiques,mais j’avaisdéjà l’idéedepoursuivre lesmathématiques,quimepassionnent,dansuneoptiquede recherche», explique l’étudiantde 25ans, actuellementen thèsedemathé-matiquesenmodélisationdu langagenaturel avec le laboratoire Loria àNancyetl’Institutnationalde rechercheen informatiqueet enautomatique (Inria), àParis.

Endeuxièmeannée, il découvre le théâtreavec le clubde l’écoleet sepassionnepour cet art. Il décide ensuite deprendredes coursprivés tout enpoursuivantunmaster2à l’ENS-Cachan.AlexMesnilpassera sonannéedecésure sur lesplanches, auConservatoiredu 19e arrondissementdePariset enmontantdepetitesproductions

avecdes compagnies.«L’ENSn’estbien sûrpas la seule écoleàproposerdesactivitésassociativeset enclubs,mais lapositionde chercheur attise particulièrement la curiosité et l’ouverture», estime-t-il. Attirépar unecarrièredans la recherchemaisaussidésormais comédien, il poursuit sonparcoursen thèseet seproduirasur lesplanchesàParis, à la findumoisdenovembreet audébutde l’année2013. p

CoralieDonas

«Des cours ancrésdans lapratique»PaulPaulsen,24ans,SciencesPo

«Lediplômenoussuit toutenotrevie»HervéTurlier,26ans,Polytechnique

La vraie angoissede qui rêved’une «belle» école, c’est d’être reçuà plusieursd’entreelles… et de faire lemauvais choix. Pour éviter cet écueil, le directeur de l’ESCDijon-Bourgogne, StephanBourcieu, donneun conseil assez partagépar ses homologues:«Les orauxde recrutement sont unmomentoù l’école choisit ses candidats, autant

que les candidats choisissent leur école.»Cette rencontredoit servir à éviter les déconve-nues, d’autant plusqu’enmanagement commeen ingénierie, le nombredeplaces disponi-bles a permis à la quasi-totalitédes candidatsde 2012 de trouveruneplace. Enmanage-ment, 9423élèves étaient en compétition ce printempspour8149places dans les quarantegrandes écoles françaises. Cassons lemythe: hors les élèves de khâgne, dont seuls 8% intè-grentun établissementpour lequel ils concourent, les élèves des prépasne travaillent paspourobtenir uneplace,mais pour avoir le choixde l’établissement.pMarylineBaumard

«La rechercheattise la curiosité»AlexMesnil, 25ans,Normale-Sup

«Engrandeécole, j’ai appris…»Ilssontsalariés,sansemploiousesontlancésdanslacréationd’entreprise.

Dansleurhistoire, ilyaunegrandeécole.Enquelquesmots, Julia,Paul,Estelleet lesautressynthétisentlesapprentissagesdecetempsfortdeleurvie

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L’engagement associatifest un laboratoire d’ex-périmentations de l’en-trepreneuriat. » C’estainsi qu’Alexis Bonillo,diplômé de l’ESCE (Eco-

le supérieure du commerce exté-rieur) et détenteur d’unmaster del’école demanagement de Lyon etCentrale Lyon, raconte son expé-rience.En troisièmeannéed’école,il met sur pied un équipage pourparticiper au 4LTrophy, un raid-aventureétudiantàviséehumani-taire dans le désert marocain.«Nous devions trouver 50kilos defournitures scolaires et lever12000euros de fonds. J’ai apprisl’organisation, la rigueur, le sensdu travail en équipe, l’audace…»

Descompétencesqu’il appliqueaujourd’hui à sa propre entrepri-se : la création d’une applicationmobile,AlertUs, autourde la sécu-ritéparentale.«Monpasséassocia-tif m’a servi pour lever les400000euros nécessaires au lan-cement de mon projet», poursuitle jeune entrepreneurde 24ans.

Des histoires comme celled’Alexis, il en existe des centainesdanslesgrandesécoles.Lesassocia-tions étudiantes sont au cœur desbusiness schools, et les écoles d’in-génieurs ou Sciences Po leur ontemboîté le pas ces dix dernières

années. Bureau des élèves, bureaudes arts, « junior-entreprises»,associations humanitaires… Ellesaniment la vie du campus, fédè-rent les promotions et participentà lanotoriétéde l’école.

Auniveau individuel, les béné-fices sont multiples et certainesécoles ont choisi d’accorder descrédits ECTS, qui comptent pour

l’obtention du diplôme, aux étu-diants volontaires. C’est le cas del’école de management de Stras-bourg, qui accorde de trois àsixcrédits (sur un total annuel desoixante) à ses étudiants dedeuxième année, en fonction deleur niveau de responsabilité.«Nous considérons que l’engage-ment associatif est un enseigne-ment à part entière, détaille Isa-belle Barth, directrice de l’école.C’estuneautremanièred’appren-dre, sur unmode inductif : les étu-diants expérimententavant d’ap-profondir en cours. Ils dévelop-pent aussi des compétences qu’onne peut apprendre sur le papier,commegérer l’imprévu.»

Guillaume Belkacem, 24 ans,consultant chez Accenture, a jouéà l’apprenti chef d’entreprise lors-qu’il était président de la junior-entreprise Sprint JE de son école,Télécom Sud Paris. A 21 ans, ilgéraituneéquipedevingtbénévo-les, un chiffre d’affaires de120000euros,délivraitdesétudesdemarchéetassurait lacréationetledesigndesites InternetpourdesPMEoudes grands groupes.

«Mes missions relevaient sur-tout de la gestion de projet et dumanagement, raconte-t-il. Il fautêtre inventif pour stimuler uneéquipe permanente qui n’est paspayée! En tant que président, j’airevu la stratégie de communica-tion, travaillé sur nos offres, déve-loppé notre réseau de sous-traitance… Avec pour objectifd’améliorer notre qualité et d’êtreparmi les meilleures junior-entre-prises. J’ai acquis des compétencesprécieuses qui n’étaient abordéesque très rapidement dans ma for-mationd’ingénieur.Çafaciliteaus-si grandement l’intégration dansla vie active. Je n’ai pas eu l’impres-sion de tomber des nues en arri-vant en entreprise.»

Al’ESCLaRochelle, lesétudiantsdoivent effectuer un stage obliga-toire de troismois dans une struc-

ture associative extérieure à l’éco-le, le plus souvent à l’étranger.«Les grandes écoles ont comprisque, dans lesassociations, on fabri-que des compétences dont on aurabesoin demain, analyse Domini-que Thierry, vice-président deFrance bénévolat. Nous avons parexemple accompagné un grouped’étudiants de l’Ecole des minesParisTech sur un projet de fabrica-tionde fours économesauBurkinaFaso. Ils ont bien vu qu’il fallaitadapter leproduità laculture loca-le.Cequiestunélémentfondamen-talde la formationde l’ingénieur.»

Dominique Thierry met toute-fois les écoles en garde contre la

tentationd’institutionnaliserl’en-gagement: «Du bénévolat obliga-toire,çan’aplusdesens. Ilyaunris-quede dérive et d’instrumentalisa-tion. Tout dépend aussi du sérieuxde l’évaluation.»

L’expérience associative peutêtre un atout pour décrocher unstage ou un premier job. «C’est unmoyen de départager deux candi-datures équivalentes », jugeMariam Khattab, responsable dupôle de recrutement et conseil enressources humaines du cabinetMozaïkRH.«C’estmêmeun incon-tournabledanslessecteursassocia-tifs,de l’économiesocialeetsolidai-re, de la santé ou de l’éducation. Et

dans laplupartdesgrandsgroupescotés, c’est devenu un élément dif-férenciateur. Les entretiens d’em-bauche commencent souvent surlapartie associative et les loisirs du

candidat. » Un atout qu’il fautsavoir justifieretmettreenvaleur.« La ligne sur le CV ne fait pastout», relativise Véronique Dus-ser, directrice des relations écoles

et du recrutement France deL’Oréal. « Tout dépend de sonniveau de participation et d’initia-tive. Il faut creuser en entretien.Démarcher des entreprises pourtrouver des fonds, travailler engroupe dans un univers qui n’estpas contraint, faire preuve d’unecertainematurité pour s’engager…Ce sont des qualités intéressantespourl’entreprise.Quel’onpeutaus-si développer dans un autre cadreque l’association.Mais il est certainque, si un candidatn’ani expérien-ce associative ni expérience entre-preneuriale, il auramoinsde chan-ces d’être retenu.»p

Julia Zimmerlich

«Dubénévolatobligatoire,

çan’aplusdesens»Dominique Thierry

vice-président de France bénévolat

«L’associatiffacilitel’intégrationdans

lavieactive»Guillaume Belkacem

consultant chez Accenture

Géreruneassociation,unavant-goûtde l’entreprise

Leverdesfonds,démarcherdespartenaires,piloterdeséquipes: lesresponsabilitésassociativespeuventconstituerunepréparationjudicieuseauxfonctionsd’encadrementdanslavieprofessionnelle

Onpeuts’engagerendehorsdesonécoleTROUVERSAPLACEau seind’une associationdesa grandeécole n’est pas toujours facile. Pour lespluspopulaires, comme le bureaudes élèves, lebureaudes arts ou la junior-entreprise, il faut par-fois passer parune sélection sur entretiensdigned’un recrutement en entrepriseou être élu surunprogrammepar les étudiants de sa promotion.Les places à responsabilités sont chères et cer-tains préfèrent s’engagerdansune associationextérieureà l’école pour trouverunemissionquileur convienneouvoir denouvelles têtes.

Comment, alors, s’y retrouverdans la jungledu tissuassociatif? Est-il plus judicieuxde s’enga-gerdansunepetite oudansunegrande structu-re? Le réseauFrance bénévolat (Francebenevolat.org) accueille les volontaires enquête demissiondans ses 250antennes locales et les guide dansleur recherche en fonctionde leurs centres d’inté-rêt et de leur disponibilité.

Pourvaloriser les compétences acquises, Fran-cebénévolat a lancé en 2007 le passeportbénévo-le (passeport-benevole.org). Ce livret permetdesuivre le volontaire tout au longde samission etdedécrire les responsabilités assumées.D’aborddestiné auxdemandeursd’emploi, le dispositifs’est étenduauxétudiants qui représententaujourd’huiun tiers des demandesde livrets.

Autre piste pour s’engager: lesmissions deservice civique, lancées en 2010 parMartinHirsch (service-civique.gouv.fr). Destinées auxjeunes de 16 à 25 ans, plus de 80%desmissionsconcernent lemilieu associatif pour des duréesde sixmois à un an. Les volontaires reçoiventune indemnitémensuelle de 570 euros environ,cumulable avec une bourse étudiante et l’aideau logement.p

J. Zi.

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Nour Gouja s’estlevée plus tôt qued’habitude.A8heu-res tapantes, elleattend à l’arrêt debus, à côté de l’Eco-

le supérieure de commerce deChambéry-Savoie où elle a étéadmise un an plus tôt. Aujour-d’hui, l’étudianteestdispenséedecours. Une voiture s’arrête. Aprèsde rapides présentations, Nours’installe côté passager et le véhi-cule démarre, directionGrenoble,à une heure de route de Chambé-ry, où RémySenay, le conducteur,a rendez-vous.

Pour ce patron d’une petitesociété de vente de solutions detélécommunications aux profes-sionnels, une journée comme lesautres commence, entre discus-sion avec les clients et rencontreavec les prospects. Pour NourGouja, étudiante en premièreannée, c’est l’occasion de voir deprès à quoi ressemble la vie d’unchef d’entreprise.

«Quand l’école nous a proposécette rencontre, j’ai envoyé macandidature. J’étais curieuse devoir à quoi ressemblait sonmétier, comment ça marchait. Etpuis, dans un coin dema tête, j’aitoujourseu l’idéequ’un jour, peut-être, je créerais ma boîte», racon-te la jeune femme.

Rémy Senay profite du trajetpour évoquer son parcours.Ancien salarié, il s’est mis à soncompte avant de rejoindre deuxautres associés en fusionnantleurs activités respectives. A partlesréponsesauxquestionsdel’étu-diante, il ne change rien à sa façonhabituelle de travailler. L’idée,c’est de donner à la jeune femmeune image fidèle de son activité.«Quandnous sommesarrivéschez

le prospect, la personne n’était nitrès aimable ni intéressée, alorsque l’argumentaire de vente étaittrès bon, simple et technique, sesouvient Nour Gouja.Même si onen a déjà conscience, on se rendcompte que ce n’est pas un métierfacile. Il demande beaucoup d’ef-forts en contrepartie de l’indépen-dance qu’il procure.»

De réunions de travail en dis-cussions personnelles, le contactavec le chef d’entreprise est bienplus direct que dans n’importequelle autre situation que l’étu-diante a déjà expérimentée, qu’ils’agisse de ses stages en entrepri-

se, où le patron est souvent à dis-tance, ou des rencontres organi-sées par l’ESC dans des amphi-théâtres bondés. D’ailleurs, l’étu-diante, à la recherche d’un stage,n’hésite pas à lui en glisser unmot. «On se rend compte à cemoment-là de la puissance duréseau, des portes que cela peutouvrir, même si on nous en parledéjà beaucoup à l’école», sourit-elle. « J’ai appelé un ami pour luidire qu’une étudiante motivéecherchait un stage, assure RémySenay. Ce n’est pas le but premierde la journée, mais tant mieux sicela fonctionne.»

Pour ce chef d’entreprise de58ans, qui a déjà accompagnétrois étudiants de l’ESC pendantune journée, il est important de

combattre certains préjugés. « Jen’aime pas qu’on voie les chefsd’entreprise comme des gens quine font pas grand-chose, roulenten BMW et s’en mettent plein lespoches. Ce n’est pas parce qu’onest patron qu’on peut faire cequ’on veut. Nous sommes liés auxbanquiers, aux actionnaires, auxclients… Les étudiants ont souventl’impression qu’ils vont sortir del’école et valoir très cher. Je leur disla vérité. Est-ce que ça leur faitenvie? Ce n’est pas sûr…»

En 2011, comme Nour Gouja,33étudiants volontaires de l’ESCont pu se rendre dans l’une des27entreprises répertoriées par leRéseau entreprendre Savoie. L’andernier, pour sa troisièmeédition,l’opération baptisée «24heurespromo» a attiré 59étudiants et46entreprisesde la région.

Catherine Jean,qui yaparticipéen tant que chef d’entreprise àdeux reprises, est convaincue dela pertinence du dispositif. «Leplus difficile est de trouver unejournée type, avec toutes les facet-tesdumétier,explique-t-elle.Tantque vous n’avez pas été patron,vousne réalisezpas l’ampleur et ladiversité des missions. Même lessalariés se demandent parfois ceque fait le patron dans son bocal.En avoir fait l’expérience aideraces futurs actifs à comprendre lescontraintes dumétier.»

Au sein de l’antenne locale deRéseauentreprendre,onse félicitedu succès de la formule, qui pour-rait être bientôt déclinée pard’autresoffices régionauxdecetteassociation, qui regroupe en Fran-ce 9500 chefs d’entreprise et sedonne pour mission d’accompa-gner les créateurs. Le réseausavoyardmet en avant un taux desatisfaction de 93% et souligneque «près des deux tiers des étu-diants affirment avoir changé devision sur le chef d’entreprise».

Ces chiffres doivent rassurerquelque peu l’homme à l’originede ce dispositif original, ClaudeVaron, un entrepreneur autodi-dacte qui a quitté l’école à 18ans,monté sa première société à 27, etfait régulièrement le constatamer que l’image des patronsn’est pas bonne. Et de glisser que« c’est un métier contraignant,mais pas inaccessible». p

SébastienDumoulin

«Lesétudiantsontsouventl’impression

qu’ilsvontsortirdel’écoleetvaloirtrèscher.

Jeleurdislavérité»Rémy Senay

chef d’entreprise

Sur les routesdeSavoie,24heuresdans lapeaudupatronr e p o r t a g e |L’écolesupérieuredecommercedeChambéry-Savoieparticipeà«24heurespromo».En2011,cetteopérationapermisà59étudiantsdevivrelequotidiendechefsd’entreprisedelarégion

L’Ecole supérieurede commerce

de Chambéry-Savoie.FRANCOIS HENRY/REA

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Enseignements u n i v e r s i t é s& g r a n d e s é c o l e s

http://www.cityu.edu.hk

Selon ledernier classementpublié en2012parQuacquarelli Symonds, CityUniversity ofHongKongest classée95èmeau classementmondial desuniversités, 12èmeenAsie,et 9èmeparmi les 50plus jeunesuniversités dumondedemoinsde50ans.

dynamique en rapide croissance, qui recherchel'excellence dans les domaines de la recherche etde la formation professionnelle. En tantqu'institution bénéficiant d'un financementpublic, l'Université s'engage à encourager et àdévelopper les talents des étudiants et à leurfaire acquérir les connaissances nécessaires pourcontribuer au progrès économique et social.Actuellement, l'Université compte sixCollèges/Ecoles. Ces deux prochaines années,l'Université a pour objectif de recruter 100chercheurs supplémentaires venant dumondeentier, dans différentes disciplines comme lessciences, l'ingénierie, le commerce, les sciencessociales, les lettres, le droit, la communication,l'énergie, l'environnement et d'autres domainesde développement stratégiques en sciences de lavie. L'Université offre également la possibilitéd'enseigner et demener des recherches, pourune durée d'un semestre à une année, encollaboration avec nos professeurs. Visitez notresite: http://www.cityu.edu.hk/provost/cityu_international_transition.htm.

Une délégation de l'équipe de l'Université,dirigée par le PrésidentWay Kuo, viendra àParis en décembre 2012 pour présenter lesperspectives d'avenir de City University ofHong Kong.

Date/horaires Lieu

1er décembre 2012 Hotel Lutetia

(samedi) 45, boulevard Raspail,

15h00 – 17h00 75006 Paris

Pour vous inscriremerci d'envoyer un email à:

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Unjeusérieuxvautmieuxquedes longs cours

Desélèvesde l’Inseecapprennent lecommercegrâceàunesimulation3D.Si leurhérosvendbiensesvoitures, ilsmarquentdespoints

Il est 10heures du matin ce mer-credi 24octobre, et un embou-teillage s’est formé à la sortie del’amphithéâtre. Les 500 élèvesde première année de l’Inseec,école de commerce parisienne,

ont été convoqués en trois groupes suc-cessifs pour la conférencede lancementd’une session de trois jours consacréeauxtechniquesdevente.Nicoursmagis-tral ni intervention d’un professionneldu secteur. La journée s’annonce plusfun que d’habitude puisque la forma-tion reposera sur un serious game, oujeu sérieux. Cet outil pédagogique nou-veauressembleàs’yméprendreàunjeuvidéo, à ceci près qu’il intègre unedimension d’acquisition de compéten-ces professionnelles.

Alors que les étudiants s’installent,rares sont ceux qui dégainent papier etcrayon.Enrevanche, lesécransd’ordina-teurs portables et de tablettes numéri-ques fleurissent. «Pendant cette ses-sion,vousutiliserezun jeude techniquesde vente. Beaucoup d’entre vous serontdans quelques mois en stage d’immer-siondans ce secteur, ce qui vous permet-tra demettre en perspective ce que vousallez expérimenter», commence JulienDepauw, directeur des études et de l’in-novationà l’Inseec.«Jevous inviteàêtreà fond. Si vous voulez jouer en pleinenuit, moi ça me va bien», lance-t-il àl’auditoire, commeundéfi. «Vous nousrendrezdansquarante-huitheuresexac-tement la clé USB que nous allons vousremettre avec la capture d’écran devotremeilleur score.»

Le serious game en question n’a pasété développé par l’Inseec. C’est uneentreprise spécialisée, Daesign, qui l’ad’abord conçu en 2008 pour Renault.Didier Delcourt, responsable de laRenaultAcademy,estvenuexpliquerl’in-térêt de l’outil aux étudiants. «Levez lamain, ceux qui pensent que l’on peut for-mer un vendeur avec un serious game»,demande-t-il. Timidité ou réel scepticis-me, pas unemain ne se lève. Didier Del-courtesquisseunsourire:«Dans l’entre-prise aussi, les personnels étaient assezréfractaires,mais, aposteriori, les tauxdesatisfaction sont excellents. Contraire-ment à une formation classique, beau-coupplus complexeàmettreenœuvre, levendeurpeutseconnecterquandil leveutpour s’entraîneret ça change tout.»

Soit laprésentationdeRenaultestunpeu longue, soit la torpeur matinaled’un lendemain de soirée étudiante sefait sentir : on sent que l’assistance sedissipe, entre menus bavardages et

chatssurInternet.C’estautourdudirec-teurdeDaesign,DamianNolan,depren-dre la parole. Plutôt qu’un long dis-cours, il lance une courte vidéo de pré-sentation du jeu. «Vous voyez, s’amu-se-t-il, content de marquer un point sifacilement, j’ai capté votre attention,alors que précédemmentvous avez tousdormi. C’est biologique, c’est normal. Etcelamontre l’avantagedu serious gamesur une formation enprésentiel.»

A la sortiede l’amphi,par groupesdetrois, les étudiants reçoivent une cléUSB contenant le programme du jeu.Dans un environnement 3D qui repré-senteuneconcessionRenault, leur ava-tarvirtuel estune jolie jeune femmeentailleur qui va devoir relever les défisenfaisantpreuvede sensducontact,decapacité d’argumentation, d’écoute,d’assurance, d’organisation… Toutesles qualités qui font un bon vendeur.

Alexsandra, Julie et Joël-Alexandrese sont installés avec un ordinateurportable dans une sallemise à disposi-tion dans l’école. Le premier module àvalider est un questionnaire sur « lesessentiels de la vente», un document àlire avant de commencer le jeu. Cetteétape rapidement passée, l’équipemigre vers la concession, virtuelle-ment bien sûr.

Uncliententre. Ilveutchangerdevoi-ture pour une Méganemodèle Expres-sion, lemodèle lemoins cher. En analy-sant ses besoins et en argumentant, ilfaut l’ameneràsedéciderpourlemodè-le Privilège, qui embarque le plus d’op-tions.Aucoursde ladiscussionquis’en-

gage, un choix de thèmes ou d’actionsest proposé aux joueurs chaque foisque la vendeuse reprend lamain. Aprèsconcertation, les joueurs cliquent pourfaire évoluer leur personnage dans ladirection voulue.

D’autres modules se débloquent aufur et à mesure de l’avancement : unquestionnaire sur la simulation enconcession, un jeu où il faut repérer leserreurs du vendeur, une vente éclair.Les points cumulés s’affichent sur unebarreenbasde l’écran.«Enuneheure, ilétait possible de finir le jeu.Mais il a fal-lu le faire plusieurs fois, essayer plu-sieurs scénarios. A un moment, nousavons cliqué sur “Regretter” pour que lavendeuse revienne sur sa position, cequi n’était pas la bonne stratégie. C’estcomme si on se prenait une gifle de lapart du client», témoigne Alexsandra.«En discutant à trois, on échange sur cequi nous paraît la bonne stratégie. C’estd’autant plus enrichissant que nousn’avionspas tousd’expériencede laven-te. C’est une autre façon d’apprendre,assez marrante, même si au bout d’unmoment on sature.»

Les jeux sérieux comme celui utiliséà l’Inseec sont encore assez rares dansle monde académique. Pour des rai-sons financières, ils sont surtout utili-séspar de grandes entreprises. Le déve-loppementdujeuemployéparRenaultacoûté 150000euros.Pourle construc-teur automobile, cela ne revient qu’àune dizaine d’euros par personne for-mée,mais c’est largement hors de por-tée des écoles.

Pourtant, ils s’installent quandmême. Non seulement il existe cer-tains jeux gratuits, comme «Ma cyberauto-entreprise», mais de nombreuxjeux génériques sont désormais acces-sibles surdesplates-formesauxquellesles écoles peuvent s’abonner à destarifs préférentiels – entre 7000et10000 euros par an pour un jeu enaccès illimité, et des partenariats com-mencent à se nouer entre les organis-mes de formation et les éditeurs deserious games.

Des études, comme celle menée parleprofesseurHélèneMichelàGrenobleEcole deManagement, se penchent surleurefficacité.«Nousnoussommesren-ducompteque lesseriousgamesn’amé-liorent pas systématiquement lesconnaissances théoriques ou pratiques.Ils profitent beaucoup plus aux étu-diants qui ont déjà eu une expériencepréalabledudomaineétudié,quine res-tent pas dans la dimension fictionnelledujeu. Il fautdonc lespréférerenrenfor-cement qu’en découverte», assure cetteenthousiaste, qui les utilise fréquem-ment dans ses cours.p

SébastienDumoulin

Denombreuxjeuxgénériquessontdésormaisaccessibles

surdesplates-formesauxquelleslesécolespeuvents’abonner

àdestarifspréférentiels

Uncliententre. Ilveutchangerdevoiture.Enanalysant

sesbesoinsetenargumentant,ilfautl’ameneràsedéciderpourlemodèlePrivilège,

quiembarqueleplusd’options

170123Jeudi 15 novembre 2012

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u n i v e r s i t é s& g r a n d e s é c o l e s Enseignements

Bruno Belhoste est professeurd’histoire des sciences àl’université Paris-I-Pan-théon-Sorbonne.Cet univer-sitaire, fin connaisseur del’Ecole polytechnique, met

enavant les spécificitésde cemonde trèsdiversifié qui sait se moderniser et fairefront face à l’adversité.

Quelleplaceoccupent les grandesécolesdans lepaysage français?

Une place majeure, incontestable-ment. D’abord, en termes d’effectifs, lepoids des grandes écoles n’a rien de négli-geable. Selon la Conférence des grandesécoles,oncompte350000étudiantsdansla filière classes préparatoires aux gran-des écoles-grandes écoles (CPGE-GE), soit

15% des effectifs totaux de l’enseigne-ment supérieur, et plus de40%desdiplô-mesdeniveaumaster sontdécernés à desélèvesdegrandesécoles.Au-delàdeseffec-tifs, c’est leur rôle et leur prestige quisonten cause. Les grandesécoles sont à lafois les écoles de l’excellence scolaire etde l’élitisme social, du moins c’est com-me cela qu’on les voit.

Il faut prendre également en comptel’influencedes grandes écoles sur le systè-me de formation: d’abord, bien sûr, surl’enseignement supérieur, où l’existencede cette filière sélective représente pourles universités un élément perturbateurou stimulateur, comme on voudra; maisaussi, ce qu’on dit moins souvent, enamont sur les lycées, par l’intermédiairedes classespréparatoiresauxgrandeséco-les, quiexercentunpouvoird’influenceetd’attractiondirect sur lesmeilleurs élèveset les établissements lesplus cotés.

N’occupent-ellespas une place dispro-portionnée dans la tête des Français?

Je ne pense pas. Les grandes écolesreprésentent symboliquement l’élitis-meà la française, laméritocratie républi-caine, y compris avec ses faux-sem-blants. Ce n’est pas rien. Dans certainsmilieux, on rêve toujours de Polytechni-que pour ses enfants, dès leur plus jeuneâge, et on les prépareen conséquence. Enmême temps, il faut se demander dequels Français il s’agit. Tout dépend deshorizons d’attente.

Dans les milieux populaires, on estbien loin de penser aux grandes écoles,

ce n’est même pas envisageable le plussouvent. Il faut avoir une stratégie àlong terme pour être admis dans une« très grande école» (TGE). Même l’en-trée en classe préparatoire dépend trèsfortement de la classe sociale. Il suffitpour s’en convaincre de comparer, àréussite scolaire égale, le choix deslycéens, selon l’origine sociale, entre lesdeux filières sélectives que sont lesCPGE et les instituts universitaires detechnologie (IUT).

Apartir de quand se sont-elles instal-lées sur ce piédestal?

On ne peut fixer de date. En fait, c’estun processus historique long et comple-xe. Certaines grandes écoles prestigieu-sessontsurunpiédestaldepuis leXIXesiè-cle. Pour d’autres, par exemple les écolesdecommerce, c’estbeaucoupplusrécent.Mais il faut ajouter que ce piédestal res-semble plutôt à une pyramide. Son som-met,où figurent toujours lesmêmesTGE,généralementfortanciennes,est trèseffi-lé. La base, en revanche, est large. On y

trouve un nombre grandissant d’écoles,beaucoup plus récentes et moins légiti-mes, surtout depuis trente ans. Certainesmontent en grade, si je puis dire, maisc’est difficile, car la hiérarchie des écolesest très stable.

A l’origine, pourquoi les a-t-on créées?L’expression «grandes écoles» remon-

te audernier tiers duXIXesiècle. Elle appa-raît sous la IIIeRépublique, aumoment oùun enseignement supérieur digne de cenomcommenceà semettre enplace, et cen’est pas un hasard. Les grandes écoles sesont toujours définies par opposition auxinstitutions universitaires. Cela dit, leurorigine est beaucoup plus ancienne, puis-qu’on peut faire remonter les premières,comme l’Ecole nationale des ponts etchaussées, la doyennedenos grandes éco-les, au XVIIIesiècle. La Révolution françai-se, en détruisant les universités, qui nerenaîtrontenFrancequ’unsiècleplustard,adonné l’impulsiondécisive. L’Ecolepoly-technique,fondéeen1794, sera longtempslemodèlede la grandeécole à la française.

Y-a-t-il un «inventeur» de la grandeécole à la française?

S’il fallaitdonnerunnom, jediraisGas-pardMonge. Après avoir été professeur àl’Ecole du génie de Mézières, une écoled’ingénieurs militaires de haut niveau,sous l’Ancien Régime, Monge a conçu etfondé l’Ecole polytechnique. Son nom estunsymbole:c’estàlafoisungrandmathé-maticien, un vrai révolutionnaire et unpatriote. Il incarne le mythique élitismerépublicain. Mais, évidemment, le systè-me des grandes écoles est une inventioncollectivequin’a cesséd’évoluer.

Peut-on considérer que nos grandesécoles sont homogènes?

Ellessontaucontrairetrèsdiverses.Ilyades écoles vénérables et d’autres toutesrécentes;desécolesd’ingénieursetdeséco-les de commerce ; des écoles de hautniveau et des écoles tout juste passables;des écoles publiques et des écoles privées;des écoles recrutant sur concours et desécoles recrutant sur dossier ; des écoles àl’enseignement très traditionnel etd’autres pédagogiquement innovantes…C’est cette diversitéqui fait la forcedu sys-tème.Mais lephénomèneest assez récent.

Jusqu’aux années 1960, le système est

resté trèsuniforme. Ensuite, lamultiplica-tion des écoles et la montée des écoles decommerce ont changé la donne. Cepen-dant, si les grandes écoles sont en concur-rence entre elles, pour les recrutements etpourlesdébouchés,ellesparviennentàfai-refrontcommun,avecbeaucoupd’efficaci-té, en particulier vis-à-vis des universités.C’estunedes raisonsde leur force.

Audépart, qu’est-ce qui, dans leur péda-gogie, les différencie des autres établis-sements de formation?

Une grande école, avant d’être grande,est une école. C’est unequestiond’échelleet de rapport avec l’environnement. Celadonne plus de souplesse, y compris sur leplanpédagogique,encoreque lepoidsdestraditions pèse souvent très lourd, sur-tout dans les TGE les plus anciennes.Mal-gré leurdiversité, lesgrandesécolesparta-gent aussi un certain nombre de traits etdevaleursqui lesdistinguentdesuniversi-tés: recrutement sélectif, organisation etcorps enseignant spécifiques, rôle desanciens élèves, et contact étroit avec lemondeprofessionnel.

Estimez-vous que cette spécificité s’estperdueou bien renforcée?

Cette spécificité est ce qui fait l’attraitdesécoles,etcelles-ciaimeraientlarenfor-cer. Les stratégies de distinction sont fon-damentales pour leur succès. Mais, d’unautrecôté, ilestcertainquedesforcespuis-santes jouent en faveur d’un rapproche-ment avec les universités : l’exempleétranger,lanécessitéd’associerl’enseigne-ment à la recherche, le problème de la

taille critique, celui de la diversificationdu recrutement, sans oublier enfin lacontestation d’un système qui paraît dis-poser de grands privilèges au sein de l’en-seignement supérieur français.

On sent une vraie remise en cause de lalégitimité de ces grandes écoles ; est-ceune première dans l’histoire?

Les grandes écoles ont déjà été contes-tées. Ce fut le cas au début du XXesiècle,lorsque les nouvelles universités ontcherché à développer leurs propres for-mations d’ingénieur. Les universités ontprétenduaussi annexer les classesprépa-ratoires, qui existaient dans les lycéesdepuis plus d’un siècle. L’offensive aéchoué.Elleareprissousuneautre formedans les années 1960. Le système desgrandes écoles a été jugé malthusien,impropre à assurer la formation decadressupérieursengrandnombre,dontla France, en forte croissance, avaitbesoin. Encore une fois, les grandes éco-les ont su résister, en évoluant…

Les autres pays qui ont copié notremodèle de grandes écoles vivent-ils cet-temême contestation aujourd’hui?

D’abord, peut-on considérer que notremodèle a été copié? A ma connaissancenon,même si telle ou telle école a pu êtreune source d’inspiration à l’étranger. Lesystème des grandes écoles est resté uneexception française, et c’est aujourd’huiun de ses problèmes. En France, le débattourne essentiellement autour de la com-paraisonentre la filière sélectivedes gran-desécoleset lesuniversitéspourtous.Celan’apasd’équivalentailleurs.

En revanche, partout aujourd’hui, lemode de formation des élites fait l’objetd’une contestation. Est-il admissible quedans un enseignement supérieur quis’estparailleursconsidérablementmassi-fiéetmêmedémocratisé, lesfilièresélitis-tes soient réservées aux mieux dotéssocialement et financièrement, et mêmede plus en plus? Ce phénomène, que l’ondénonceaujourd’huicheznous,seretrou-ve en fait aussi bien aux Etats-Unis ou enAngleterre. C’est une questionmondiale.Et c’est une question politique majeure,l’un des reflets dans l’univers scolaire desociétés de plus enplus inégalitaires.p

Proposrecueillis parMarylineBaumard

«Lesystèmedesgrandesécolesestrestéuneexceptionfrançaise,

etc’estaujourd’huiundesesproblèmes»

«Entre souplessepédagogiqueetpoidsdes traditions»

e n t r e t i e n |L’universitaireBrunoBelhostedresseunportraithistoriqueetsociologiquedesgrandesécolesfrançaises.Selonlui, leurforcerésidedansleurdiversitéet leurcapacitéàfairefrontcommunpourdéfendreleursintérêts

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L’amphithéâtreRichelieu, à l’université de la Sorbonne.STEPHAN ZAUBITZER/PICTURETANK

BrunoBelhoste.DR

18 0123Jeudi 15 novembre 2012

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Enseignements u n i v e r s i t é s& g r a n d e s é c o l e s

Bonnegouvernance: àdéfinirLes16et17novembre,cinqdesplusgrandesécolesdemanagementdumonde

seretrouventàParispour lepremierforumdu«conseildesaffairesetdelasociété»

Unpied enAfriqueLepoids économiquecroissantdu continentnoir pousse les grandesécoles françaises à s’yinstaller.Despartenariats existaientdéjà,mais l’heure est àl’ouverturede campussurplace. AprèsBEMàDakar en 2008 etEuromedàMarrakechen2009, l’Essec va installerunprogrammeàMaurice,«spécialementconçupour répondre auxbesoinsde dirigeantsd’entreprisede l’îleMaurice et de la région».

Parti pour SaclayL’Ensta (Ecolenationaledes techniques avancées)a quitté Paris pour leplateaude Saclay, à unequinzainede kilomètresde la capitale. La rentrées’est faite sur lenouveaucampus de six hectares,à deuxpas dePolytechnique.Ce n’estque la premièred’unesérie d’installations surce site, oùdoit naître en2014 l’universitéParis-Saclay, regroupantdix grandes écoles etdeuxuniversités, etambitionnantde devenir«unedes dixmeilleuresuniversitésmondiales».

Tout un symbole. C’est Paris quiaccueille le premier forum internatio-nal du tout nouveau Council on busi-nessandsociety, les 16et17novembreà

laMaisondes arts etmétiers.Cinq des écoles de management les plus

réputées de par le monde, mais aussi toutesengagéesdansuneapprocheresponsablede lagouvernance, avaient décidé de se réunir en2011, pour « éclairer d’un regard neuf lesgrands enjeux internationaux à l’interfaceentre le monde des affaires et la société». Encréant ce club, ellesont égalementdécidéd’or-ganiser chaque année des journées deréflexion éclairées par les travaux des corpsprofessorauxde ces institutions.

C’est à l’Essec, la française du groupe, querevient leprivilèged’organiser lapremière ses-sion de ce qui devrait devenir un rendez-vousannuel mondial et un forum international dedialogue. Sondirecteur, Pierre Tapie – qui quit-teses fonctionsenjuin2013–aétéà l’originedela créationde ce «Council».

Sensibilités culturellesLe conseil, qui pourrait s’élargir dans les

années à venir, réunit la Business School del’universitédeMannheim(Allemagne), la TuckSchool of Business de l’université de Dart-mouth (Etats-Unis), la School of Managementde l’universitéde Fudan (Chine) et laKeioBusi-ness School (Japon). Les associées comptabili-sent 20000 étudiants, certes, mais surtout90000alumni (anciens), dont beaucoupoccu-pent des postes-clés dans tous les secteursindustriels, partout dans lemonde.

Le thème de travail de l’année sera juste-mentlagouvernanced’entreprise,avecensous-titre: «Performanceet responsabilité». Le pro-gramme alternera entre des interventionsfinancières, d’autres plus sociologiques et des

discussionsouvertessur lesdéfiséconomiquesauxquelslaplanètevadevoirfaireface.Ledialo-guedoittrouverplacedanscequineseveutpasêtre un séminaire classique, mais un lieud’échangesoùlesdifférentessensibilitéscultu-rellespuissent s’exprimer.

Depuis qu’il est président de la Conférencedesgrandesécoles,PierreTapies’est largementimpliquédans le débat éducatifnational. Et n’apas limité son regard et ses propositions auxseuls sujets concernant les étudiants des gran-

des écoles. A ses yeux, l’évolution de la sociétéetdumondedesaffairespasserapar laproduc-tion et le partage transgénérationnel et trans-culturel des savoirs et des connaissances.

UnpremierLivreblancserapubliéen2013etpourrait ouvrir une collection s’intitulant« Inventer l’enseignement supérieur dedemain». L’objectif consiste à permettre auxidées nées dans ce petit cénacle d’influencerbiend’autres cercles. p

MarylineBaumard

Agendae n b r e f

Lesprochainssuppléments«Universitésetgrandesécoles»Les écolesde l’Internetdaté 29novembre;LaFrance et sesingénieursdaté 13décembre;Lesmasters etmastèresdaté 31janvier2013;Réussir les concours,après le baccalauréatouaprès sa classepréparatoire?daté 14février2013;Oùs’inscrireaprès lebac?daté 28février2013;LesMBAdaté 23mai2013.

LesSalonsdu«Monde»Salondesgrandes écolesLes 17 et 18novembre, à laCitéde lamodeet dudesi-gn, Paris ;SalonLe StartFormationsartistiques, les1eret 2décembre,à laCitédelamodeetdudesign;Salondesmastersetdes formationsàbac+5Le 2février2013, à la Citéde lamode et dudesign;MBAFairLe 23mai2013 en soiréedans les locauxduMonde,80, boulevardAuguste-Blanqui, Paris 13e.Sur InternetSalons-groupelemonde.com

L’Essec va organiser le premier rendez-vous du Council on business and society.NICOLAS THIBAUT/PHOTONONSTOP

190123Jeudi 15 novembre 2012

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